Le problème avec l’utilisation de Jobs est ailleurs, à mon avis :
– d’une manière un peu accessoire ici (puisque, voir point suivant, Steve Jobs ne l’a pas fréquenté), le père de Jobs n’est pas un boat people, mais le fils d’une famille très riche, militant nationaliste arabe, qui a lui-même fait l’Université américaine de Beyrouth avant de venir faire un cursus universitaire aux États-Unis. Le racisme s’exprimant désormais largement de manière économique (pauvre = sexiste = violeur), culturelle (arabe = sexiste etc.) et islamophobe (musulman = etc.), le message ici est douteux : le petit « immigrant » aurait pu devenir un « inventeur mondial » si son père était très riche, avec un niveau d’éducation particulièrement élevé et plus ou moins athée.
– mais surtout, le fait est que Jobs, enfant adopté, n’avait rigoureusement aucun lien avec ses parents biologiques, ni avec leur « culture », ni avec la Syrie. Et c’est là que le message me semble plus directement douteux : le petit garçon aurait parfaitement pu devenir un génie « international », à la condition qu’il soit abandonné par ses parents, qu’il renonce à leur culture et qu’il soit éduqué par des souchiens. Ça me semble plus un gros fantasme raciste (dont il existe malheureusement des exemples historiques) qu’un argument antiraciste…
Sur Jobs et son père biologique :
▻http://www.macworld.co.uk/feature/apple/who-is-steve-jobs-syrian-immigrant-father-abdul-fattah-jandali-banksy-36