• En #Bosnie, Ajnas se bat pour les #enfants de la #honte

    En #Bosnie-Herzégovine, on les appelle les « #enfants_invisibles ». Ce sont les bébés nés de viols commis pendant la guerre de Yougoslavie – par des soldats ennemis, mais aussi par des Casques bleus. Ajna Jusic est l’un de ces enfants de la honte, qui seraient entre 2 000 et 4 000 dans le pays...

    La jeune femme, à qui la mère a longtemps caché sa véritable histoire, lutte aujourd’hui pour faire reconnaître ces personnes, discriminées par la société, comme victimes de guerre officielles.

    https://www.arte.tv/fr/videos/079474-003-A/arte-regards
    #guerre #histoire #ex-Yougoslavie #viols #viols_de_guerre #femmes #invisibilité #discriminations #égalité_de_traitement #victimes_de_guerre #préjugés #rejet #insultes #adoption #exclusion #traumatisme #culpabilisation #stigmatisation #santé_mentale #reportage #documentaire #film

    Les mots très forts de Ajna Jusic :

    « Les dégâts causés par la guerre n’ont pas de nationalité, ni d’ethnie. Le viol n’a rien à voir avec la nationalité, c’est une expérience traumatisante et c’est comme tel qu’il faut le traiter »

    #nationalisme

  • L’école en banlieue : « Territoires vivants de la république » (Le Café Pédagogique)
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2018/08/24082018Article636706973525101475.aspx

    Dans ce livre, les nombreux auteurs rappellent tout simplement que l’école poursuit son travail dans les territoires si souvent stigmatisés par le discours ambiant. Ils rappellent qu’enseigner en éducation prioritaire, dans les banlieues, c’est possible. Que les enseignants n’y vont pas contraints et forcés. Malgré les difficultés que le livre ne nie pas, ils prennent même plaisir à le faire. La parole est donnée à tous les acteurs, même les élèves.
    […]
    Parce que ce livre n’est pas rédigé par des prêcheurs de salon mais par des praticiens il montre le travail, souvent invisible, des enseignants. Et il ne nous épargne rien. « Territoires vivants de la République » parle de l’importance de l’accueil des parents dans les établissements. Il décrit les gestes qui tissent la confiance entre les élèves et l’école. Et il aborde de façon frontale, au ras du vécu quotidien des classes, les questions chaudes, celles qui dérangent : enseigner les sciences face au discours religieux, les conflits de mémoire, l’enseignement du colonialisme, de la guerre d’Algérie, de la Shoah et aussi les questions de genre. Oui on peut enseigner tout cela en banlieue.

    #éducation #REP #éducation_prioritaire #banlieues #stigmatisation

  • L’économie de la haine - Les mots sont importants (lmsi.net)
    http://lmsi.net/L-economie-de-la-haine
    Au final, il s’agit une fois de plus de contrôler les #femmes et de les exclure.

    S’agissant des humiliations quotidiennes dans le milieu professionnel, Çala raconte l’ambivalence de ses employeuses-eurs et le pouvoir discrétionnaire dont ils et elles font preuve s’agissant du port du #foulard, voire du bandeau :

    « À mon travail, je travaillais comme animatrice, le directeur il m’a dit que je devais enlever le bandeau, alors que ma supérieure elle m’avait dit que je pouvais le porter. Il m’a pas donné de raisons, maintenant je l’enlève. Ce qui m’a choqué c’est qu’on accepte et qu’après on me demande de l’enlever, alors qu’au départ j’avais proposé. »

    « Une fois, il y a une mère qui venait chercher son enfant, ma supérieure elle m’a dit de me mettre sur le côté, comme pour me cacher. C’est la mère, elle avait de mauvaises pensées. »

    Une autre enquêtée, animatrice dans une structure associative d’accompagnement à la scolarité et soumise au même type d’injonctions successives et contradictoires, finira par quitter son emploi.

    Certaines femmes disent avoir choisi donc de porter un bandeau, voire d’alterner les moments de voilement et de dévoilement. En tout cas, elles recherchent les espaces qui leur sont potentiellement ouverts. Beaucoup d’entre elles évoquent des niches professionnelles dans lesquelles elles espèrent s’insérer. Les femmes plus dotées en ressources économiques et sociales peuvent se tourner vers des « espaces réservés » [14], comme des formes d’entrepreneuriat social et confessionnel [15], mais les formes d’#exclusion du marché du travail sont pour toutes réelles, et le #déclassement des jeunes femmes qualifiées brutal. Le sociologue Julien Beaugé relate l’exemple d’une femme titulaire d’un BTS assistante de direction et qui, faute d’être employée, finit par devenir assistante maternelle [16].

    Là où l’#islamophobie n’a pas la force du droit, l’expérience de la #stigmatisation et des #discriminations produit des rapports aux espaces sous une forme duale : des espaces où la circulation est relativement libre s’opposent à ceux où elle est contrainte, voire interdite. L’exemple de la fréquentation des plages à la suite des « débats » de l’été 2016 sur le burkini est de ce point de vue particulièrement éclairant.

  • Les stigmates des #migrants_nord-africains

    La tendance à criminaliser sans distinction des jeunes migrants d’un groupe particulier favorise-t-elle l’#auto-ségrégation de certains d’entre eux ? Que ressentent les personnes ainsi stigmatisées ? Enquête auprès de détenus.

    https://www.reiso.org/ressources/selections-des-bibliotheques/1402-les-stigmates-des-migrants-nord-africains

    #criminalité #stigmatisation #ségrégation #colonialisme #domination #préjugés #stéréotypes #islamophobie #délinquance #Maghreb #représentations #catégorisation #jeunes #médias #stigmate #Suisse

    • #jeunes #banlieue #livre

      Qui sont « les jeunes de banlieue » ? Qui sont ces grands enfants à peine sortis de l’adolescence, mais déjà marqués par les épreuves, les drames de l’exil et de la misère ? Quelles sont les tensions et les forces qui traversent leurs vies, qui les portent ou les fragilisent ? Et comment expliquer les réussites inespérées de certains sur lesquels personne n’aurait jamais parié ? À travers ce trombinoscope recomposé par la mémoire d’un professeur, au terme de quinze ans d’enseignement, dans des lycées coincés entre un centre commercial et une gare RER, on suit ces vies bouleversantes telles qu’elles s’égrènent au fil des années, dans des discussions, des rencontres, des messages sur les réseaux sociaux. On entend leurs récits de souffrance, de solitude, mais aussi leurs histoires de famille et d’amour. On s’interroge avec eux sur le sens de la loyauté, la force des liens, le poids des origines. On découvre aussi - et heureusement - qu’on ne sait jamais ce dont un élève est capable.

    • Claire Marin souligne qu’il est difficile pour ces élèves de se projeter dans la réussite tant ils manquent de “role model”. Eux sont juste dépourvus des évidences des privilégiés. Ils doivent acquérir du savoir et des codes sociaux pour réussir à gagner leur place dans le monde et prouver qu’ils la méritent. Et malgré tout, ils ne sont pas assurés de réussir à se soustraire à leur ascendance modeste.

      Nabil intègre une grande école, où ses camarades le prennent pour un dealer car il a des origines maghrébines. « La violence policée des beaux quartiers n’est pas moins agressive que les insultes de banlieue. Elle s’appuie sur cette arrogance qui surprend autant qu’elle méprise. » […]

      Un paradoxe surgit. La hantise de la prof est presque de voir ses élèves croire en la possibilité d’une ascension sociale, puisque leurs espoirs et leurs rêves risquent de se fracasser sur le mur de la réalité. Elle craint qu’ils ne soient discriminés dans le monde cruel du travail « à cause de leur nom, leur couleur de peau, leur religion ».

      #éducation #supérieur #classe_prépa #stéréotype #racisme #plafond_de_verre #stigmatisation #inégalités #entre_soi

  • A Step in the Right Direction on Menstrual Stigma in Nepal

    Her death was yet another from chaupadi, a Nepali practice banishing menstruating women and girls from their homes, stigmatizing and isolating them, pushing them out of education, and sometimes costing their lives.


    https://www.hrw.org/news/2017/08/10/step-right-direction-menstrual-stigma-nepal
    #stigmatisation #menstruations #femmes #genre #Népal

  • Les toxicomanes stigmatisés jusque dans la profession médicale Le Devoir - Camille Bains - 1 er Janvier 2018

    Les médecins de famille devraient se trouver sur le front de la lutte contre la dépendance, mais plusieurs refusent de s’instruire sur la toxicomanie malgré la crise qui sévit partout au pays, déplore le responsable de l’enseignement médical dans le plus grand hôpital universitaire canadien en matière de santé mentale.
     
    Le docteur Peter Selby, du Centre de toxicomanie et de santé mentale à Toronto, signale que la discrimination et la stigmatisation nuisent à la formation des médecins quant à la manière de traiter des patients devenus dépendants à des opioïdes tels que l’héroïne ou les médicaments antidouleur.
     
    « Ça vient de ce manque fondamental de compréhension et de formation sur comment aider les gens vivant avec une dépendance en tant que condition médicale, a-t-il expliqué, en entrevue téléphonique depuis Toronto. C’est encore vu comme quelque chose que font de mauvaises personnes. »
     
    Le docteur Selby juge inacceptable que des médecins disent ne pas en savoir assez sur ce type de soins. Le traitement de la toxicomanie devrait selon lui être intégré aux soins primaires de sorte que les patients puissent troquer la substance dont ils abusent pour des médicaments comme la méthadone et la suboxone, qui réduisent les symptômes de sevrage.

    On a un noyau entier de médecins établis au Canada qui refusent d’accepter des patients avec une dépendance, qui ne dispensent pas les soins fondés sur des données probantes. Et ça mène à des conséquences considérables, comme des surdoses et des décès.
    Le docteur Peter Selby, du Centre de toxicomanie et de santé mentale à Toronto

    La colère d’un médecin
    Selon Santé Canada, 2816 personnes ont succombé à de présumées surdoses d’opioïdes en 2016 au pays. Cette année, les plus récents chiffres disponibles font état de 602 surdoses mortelles entre les mois de janvier et de mars seulement.
     
    Du côté de la Colombie-Britannique, 1208 surdoses mortelles ont été recensées entre les mois de janvier et d’octobre, soit 683 de plus qu’à la même période l’année précédente.
    Leslie McBain raconte que son fils, Jordan Miller, craignait avoir développé une dépendance à l’oxycodone qui lui avait été prescrit pour une blessure au dos.
     
    Elle l’a accompagné lorsqu’il est allé consulter un médecin, qui se serait mis en colère dès que la question de la toxicomanie a fait surface.
     
    « Il s’est enflammé », relate Mme McBain, une des membres fondatrices du groupe Moms Stop the Harm, qui soutient quelque 300 familles canadiennes ayant perdu un être cher en raison d’une surdose.
     
    « Je n’ai jamais vu un professionnel perdre son sang-froid comme ça. C’était laid, se souvient-elle. J’étais assise dans le bureau, je ne faisais qu’observer et je me suis dit : “Mon fils est venu ici en prenant son courage à deux mains pour dire qu’il a besoin d’aide et ce médecin lui hurle dessus.” »
     
    Son mari et elle ont ensuite pris eux-mêmes des mesures pour faire entrer leur fils unique dans un centre de désintoxication en Colombie-Britannique, mais elle n’a pas pu lui dénicher un conseiller, un psychiatre ou un expert en dépendance pour le soutenir pendant les deux mois ayant suivi son séjour, lors desquels il était aux prises avec de douloureux symptômes de sevrage.
     
    Jordan Miller a alors connu une rechute et « magasiné des médecins » dans des cliniques sans rendez-vous, en quête de médicaments sur ordonnance pour atténuer son agonie. Il est mort en février 2014, à l’âge de 25 ans.
     
    Leslie McBain se désole que la reconnaissance de la toxicomanie comme une véritable condition chronique se fasse attendre au sein de la profession médicale.
     
    Elle reconnaît néanmoins que les établissements qui forment les médecins s’efforcent de les sensibiliser à cet effet et de continuer d’instruire ceux qui manifestent un intérêt envers cet enjeu.

    Un traitement complexe  
    Le directeur général du développement professionnel et du soutien à la pratique au Collège des médecins de famille du Canada, Jeff Sisler, souligne que le traitement de la dépendance est considéré comme complexe et moins attrayant que les autres spécialisations.
     
    « Mais la demande clinique et les pressions sociales pour que les médecins gèrent mieux ceci se font sentir », souligne-t-il.
     
    Le Collège cherche à mettre les médecins en contact avec des réseaux de mentorat, à l’instar de l’Ontario, où ils ont accès à des spécialistes en ligne, par l’entremise de textos ou encore par téléphone, ajoute-t-il.
     
    « C’est une relation à long terme entre les médecins de famille ordinaires et des gens avec plus d’expertise pour fournir des informations adaptées à la personne et aussi pour les encourager, les mettre en confiance, répondre à certaines des inquiétudes qu’entretiennent les médecins de famille à propos de ces patients complexes », expose le docteur Sisler. « On essaie en ce moment de faire en sorte que d’autres provinces offrent des réseaux semblables. »
     
    Le directeur du Centre de consommation de drogues de la Colombie-Britannique, Evan Wood, croit que le traitement de la toxicomanie doit se défaire de son image repoussante. Il s’agit selon lui d’une discipline pourtant gratifiante, car une fois soignés, les patients font des progrès considérables.
     
    « On veut que les gens comprennent que c’est un des domaines les plus excitants en médecine en ce moment », explique-t-il.
     
    Le docteur Wood estime toutefois que malgré les efforts de recrutement et de formation, un système de primes s’impose.
     
    Soigner un patient à la suboxone peut prendre jusqu’à trois heures la première journée seulement, illustre-t-il.
     
    Les médecins touchent déjà des primes pour le traitement à la méthadone, de même que pour d’autres conditions chroniques comme le diabète et l’hypertension.
     
    « Si ça prend deux fois plus de temps et qu’on est payé deux fois moins, on n’aura pas assez de médecins altruistes pour affronter ça », martèle M. Wood.

    #dépendance comprendre la crise des #Opioides et d’où elle vient #USA #Canada #médecins #dépendances #surdoses #overdoses #stigmatisation

  • Au nom des droits des femmes ? #Fémonationalisme et #néolibéralisme – CONTRETEMPS
    http://www.contretemps.eu/femonationalisme-islamophobie-neoliberalisme

    Ayant travaillé pendant plusieurs années sur les questions de #migration des #femmes et en particulier sur les #stéréotypes et les représentations des femmes migrantes et musulmanes en Europe, j’étais très intéressée par toutes ces questions et notamment par la compréhension des soi-disant « récits de sauvetage » (rescue narratives) que la droite et les néolibéraux, mais aussi quelques féministes, utilisaient lorsque ils parlaient des communautés musulmanes et migrantes et affirmaient que ces femmes devaient être émancipées de leurs cultures arriérées.

    Mais cependant, je n’étais pas entièrement satisfaite des réponses fournies par les études antérieures. D’autant que j’appartiens à ce courant féministe qu’est le #féminisme marxiste : j’étais donc intéressée par la possibilité d’identifier une logique politico-économique derrière ces « récits de sauvetage » ; Je voulais examiner si la #stigmatisation soudaine des hommes musulmans et migrants au nom des droits des femmes avait aussi quelque chose à voir avec la position des femmes musulmanes et migrantes dans l’arène économique. J’ai donc commencé à examiner ces problèmes et à travailler sur un projet qui a finalement été développé dans ce livre.

  • La Parisienne Libérée : « Chômage et lingots d’or »
    https://www.mediapart.fr/journal/france/071117/la-parisienne-liberee-chomage-et-lingots-d-or

    Et si tout était de la faute des #chômeurs ? Dans une interview télévisuelle librement adaptée par La Parisienne Libérée, le président annonce enfin des mesures explosives contre les privilégiés de Pôle emploi ! « Les chômeurs, qui se replient dans un égoïsme où le seul but de la vie serait d’accumuler de l’argent » © LPL

    #France #chômage #contrôle #Macron #menace #mépris #stigmatisation #télévision

  • Chez les pauvres, les non recours aux minimas sociaux plus nombreux que la fraude !
    http://2ccr.unblog.fr/2017/10/13/chez-les-pauvres-les-non-recours-aux-minimas-sociaux-plus-nombreux-que-l

    Ce phénomène a d’énormes conséquences et est à terme un surcoût pour la société. Les prestations sociales représentent un salaire indirect, et leur non versement a une incidence sur le niveau de vie des ménages. Les dommages sanitaires et sociaux, provoqués par les « non dépenses » liées « au non recours », reviennent ensuite peser sur le système social. Par exemple, un jeune ou un adulte qui ne se soigne pas régulièrement aura recours aux urgences quand il lui arrivera quelque chose, beaucoup plus cher pour la collectivité, et quand une personne âgée n’a pas d’aide, elle ne consomme pas et n’emploie pas de personne à son domicile. Le non recours est destructeur de richesses !

    #pauvreté #stigmatisation #non_recours #aide_sociale

  • Les villes européennes luttent contre la recrudescence des #violences discriminatoires – EURACTIV.fr
    http://www.euractiv.fr/section/politique/news/les-villes-europeennes-luttent-contre-la-recrudescence-des-violences-discri


    Sérieux ? Ils s’étonnent, alors que les discours et comportements racistes et discriminatoires des gouvernements et des administrations se sont banalisés ?

    Les #discriminations se sont multipliées sur le Vieux Continent : attaques contre les centres de réfugiés, agressions de personnes LGBTI, antisémitisme, discours de haine contre les Roms et les handicapés ou #stigmatisation des musulmans. Cette tendance inquiète fortement la Commission européenne. En juin 2016, Věra Jourová a lancé un groupe de haut niveau pour lutter contre le #racisme, la #xénophobie et d’autres formes d’intolérance. Selon elle « la situation actuelle est un défi sociétal sans précédent pour l’Europe ». La plateforme a pour but d’accroître les synergies entre toutes les parties prenantes, de développer des stratégies pour lutter contre le racisme et l’intolérance et de collecter les données sur les crimes haineux.

    La Commission demande aux États membres de criminaliser le discours de haine

    La commissaire en charge de la justice estime que les États membres ont pour obligation de criminaliser les discours incitant à la haine, qu’elle soit raciale ou religieuse.

    « Trop souvent, des gens se font harceler, menacer, agresser verbalement ou physiquement à cause de leur origine ethnique, de leur religion, de leur orientation sexuelle, de leur genre ou de leur handicap », s’inquiète la commissaire.

    À titre d’exemple, en Allemagne, le nombre d’incidents visant les centres de logements pour demandeurs d’asile est passé de 62 en 2012 à 1610 en 2015.

    L’UE possède bien des lois contre le racisme et la xénophobie, qui montrent clairement leurs limites : peu appliquées, elles s’avèrent aussi peu dissuasives.

  • Serbie : à #Novi_Sad, des agents de sécurité armés pour garder les poubelles

    La Ville de Novi Sad avait déjà recruté des sociétés de sécurité privées pour protéger des graffitis les affiches électorales du Président Vučić. À présent, il y en a aussi pour surveiller... les poubelles. Et empêcher les pauvres de « voler ».


    https://www.courrierdesbalkans.fr/Serbie-Novi-Sad-fait-surveiller-ses-poubelles
    #it_has_Begun #Serbie #poubelles #pauvreté #stigmatisation

  • Le genre urbain

    Derrière la modernité des modes de vie urbains dans les pays occidentaux, l’on serait tenté de penser que la présence des #femmes dans la ville et leurs pratiques spatiales ne diffèrent finalement pas ou peu de celles des hommes ou du moins qu’elles ont accès, si elles le souhaitent, aux différentes ressources de la vie urbaine. Or de nombreuses recherches révèlent que l’on a tendance à occulter les différences de sexe dans l’espace urbain et dans l’expérience que les femmes et les hommes en font. Ainsi, cette indifférenciation n’est qu’apparente et conduit le plus souvent à reproduire les représentations dominantes et des formes de hiérarchisation. Enfin, l’approche par le genre de l’urbain ne se limite pas – loin s’en faut – à la seule question des femmes dans l’espace public, comme en témoigne la diversité des thématiques abordées dans ce dossier.
    Ce numéro des Annales de la recherche urbaine vise donc à analyser les interrelations entre le genre et l’espace urbain, prises dans leurs différentes dimensions. Un premier résultat s’impose à la lecture de ce dossier : ces interrelations sont complexes et invitent à des lectures multicausales et fines des rapports sociaux dans l’espace urbain. Qu’il s’agisse des usages de l’espace, de sa perception ou de son mode de production, l’analyse des espaces urbains au prisme du genre revêt un intérêt (heuristique et pratique) indéniable. Ceci étant, les articles dévoilent comment le genre se combine avec de multiples autres variables (classe sociale, origine ethno-raciale, type d’espace urbain, capital social et culturel, etc.), rendant vaine toute lecture univoque ou simpliste. Aussi, il s’agit d’analyser et de comprendre les rapports sociaux de sexe tels qu’ils se déploient dans l’espace urbain, mais aussi de montrer en quoi l’espace urbain participe – ou pas – à la production et à la reproduction des rapports sociaux de sexe et des normes de genre. Au-delà de la seule description des inégalités, il est question de mettre en lumière les principes et les implications idéologiques, politiques et épistémologiques de cette catégorisation. Afin de rendre compte des logiques complexes qui articulent le genre et la ville, sont analysées une multiplicité de situations et de territoires, centraux ou périphériques, en France et ailleurs (Algérie, Brésil, Colombie, Japon).

    Interroger la vulnérabilité des femmes dans l’espace urbain

    À partir d’une ethnographie visuelle conduite à Medellín, Camilo León-Quijano décrit les contraintes et les formes de contrôle formels et informels (regards, sifflements, harcèlement de rue) qui se mettent en place pour orienter et contrôler les pratiques sociospatiales des femmes dans certains lieux de la ville, notamment les espaces verts ou les transports en commun. La photographie constitue un outil efficace pour rendre compte d’une expérience qui n’est pas toujours objectivée en tant que telle et pour comprendre le rapport genré des acteurs à l’espace. Marie Gilow et Pierre Lannoy, quant à eux, montrent comment les peurs féminines prennent corps dans certains lieux de passage, comment ce sentiment d’insécurité est amplifié par certaines caractéristiques situationnelles et configurations spatiales, qui peuvent susciter des angoisses du fait des impressions sensorielles qu’elles génèrent. Selon eux, outre les agressions sexistes, réelles ou redoutées, l’interprétation que les usagères opèrent de leur environnement tant physique que social révèle aussi les représentations que les femmes ont d’elles-mêmes, et l’intériorisation de l’idée d’une vulnérabilité spécifiquement féminine. Certaines politiques de rénovation urbaine peuvent donc avoir des effets significatifs sur le sentiment de sécurité et sur les usages de l’espace. Même si l’usage féminin des espaces publics urbains reste surtout utilitaire et fonctionnel, alors que les hommes l’utilisent pour y flâner, se rencontrer entre amis et discuter, l’organisation de festivités nocturnes et le réaménagement des parcs et jardins dans plusieurs quartiers de Batna en Algérie décrits par Farida Naceur permettent une (ré)appropriation progressive de ces espaces par les femmes et le développement de nouvelles pratiques urbaines émancipatrices. Pour sa part, Marine Maurin analyse comment les femmes sans abri limitent leur insécurité la nuit en développant des ressources et des stratégies qui vont au-delà du recours aux dispositifs d’assistance. Certaines de ces tactiques dites de « la débrouille » sont communes aux hommes dans la même situation, quand d’autres relèvent d’une adaptation aux contraintes et aux dispositions auxquelles leur sexe les assigne.
    L’introduction du genre dans les études urbaines ne dispense pas d’une réflexion sur la production des catégorisations et de normes de genre et de sexualité. Comme le rappelle l’article de synthèse de Marianne Blidon, le genre n’est pas synonyme de femmes et inclut des catégories comme les gays, les lesbiennes, les queers ou les personnes trans qui troublent la congruence entre sexe, genre et sexualité et questionnent les fondements de l’hétéronormativité des espaces urbains. L’expérience de l’insulte vécue par des lesbiennes interrogées par Sarah Nicaise met en évidence la manière dont sont mobilisés dans l’espace public les principes qui structurent l’ordre du genre et des sexualités quand des femmes ont une présentation de soi qui s’écarte de la norme. Entre gestion du stigmate, évitement et résistance, elle montre quelles sont les conditions sociales d’une opposition aux harcèlements sexué et sexuel qui s’exercent dans les villes. Deux facteurs semblent déterminants : d’une part les ressources détenues et mobilisables par ces femmes homosexuelles, et d’autre part la socialisation et l’appartenance à un collectif contestataire qui met à distance la violence du stigmate et aide à se prémunir de l’infériorisation qu’il génère.
    Ces différents articles nous invitent à réfléchir au sens et aux formes de la vulnérabilité sans la penser comme allant de soi. Ils invitent aussi à déplacer le regard de celles qui subissent le harcèlement de rue, ainsi que des politiques publiques.

    Produire du genre par la socialisation à la mobilité et la conception de dispositifs spatiaux

    À partir de l’exemple de la pratique du vélo, David Sayagh met en lumière des mécanismes comme l’évitement des prises de risque physique ou la possession d’un matériel garantissant une pratique apaisée. Ils conduisent en effet à des différenciations fortes entre les adolescents et les adolescentes et surtout, ils induisent des effets dans le rapport à l’espace et à la mobilité urbaine. Cette approche par les capabilités place les processus d’incorporation de dispositions sexuées au centre de l’analyse.
    Pour autant, si la socialisation à la mobilité joue un rôle dans la différenciation des pratiques urbaines et l’appropriation de l’espace public, ce n’est pas la seule dimension. Julian Devaux et Nicolas Oppenchaim montrent ainsi, à partir d’une comparaison entre commune rurale et commune de zone urbaine sensible, le poids des appartenances sociales et l’effet du lieu de résidence chez les adolescent.es. Les ressources sociales familiales, les stratégies éducatives parentales et la trajectoire scolaire sont déterminantes chez les ruraux, quel que soit leur sexe. Les effets de la stigmatisation et l’appartenance au groupe pèsent plus fortement chez les adolescents de milieu populaire vivant en Zus, de même que la réputation s’avère plus déterminante pour les adolescentes de ces quartiers. C’est d’ailleurs souvent le cas : l’argument du genre masque des enjeux de classe.
    Marion Tillous analyse les arguments qui ont prévalu pour justifier la mise à disposition de wagons de transport dédiés aux femmes à Tokyo et à São Paulo. Dans le premier cas, au début du XXe siècle, il s’agissait d’une demande bien accueillie des classes dominantes qui souhaitaient échapper à la proximité sociale. Dans le second, au début du XXIe siècle, la demande, moins audible et plus controversée, est exprimée par des femmes issues des classes laborieuses qui subissent mobilité contrainte, exploitation économique et harcèlement récurrent. Leur voix ne porte cependant pas et les organisations représentatives sont mises à l’écart des espaces de prise de décision. Or, faire entendre sa voix est déterminant pour favoriser la mise en œuvre de dispositifs de séparation ou inversement pour refuser des formes de mise à l’écart et de ségrégation.
    À partir de l’exemple de l’organisation de la prostitution à Campinas, Diana Helene montre le rôle des économies morales et des processus de catégorisation des identités féminines dans la structuration de l’espace urbain. Ici, la concentration et la relégation en périphérie de la ville des activités prostitutionnelles visent à préserver les femmes dites respectables et les familles du stigmate de « putain ». Des femmes plus âgées contestent toutefois cette mise à l’écart et revendiquent un droit à la centralité, au prix d’une certaine discrétion et d’une défense collective de leurs droits.

    Les politiques publiques à l’épreuve du genre

    On serait tenté là aussi de penser que les politiques publiques ont évolué et donnent une place comparable aux hommes et aux femmes dans la conception des projets, leur nature et leur destination. En effet, face aux injonctions internationales, le gender mainstreaming tend à s’imposer dans la production et la gouvernance urbaines sous différentes formes. En témoignent la signature de la Charte européenne des femmes dans la cité (1990) ou celle de l’Égalité entre les femmes et les hommes dans les politiques locales (2006), la mise en place d’observatoires de l’Égalité femmes/hommes, la parité dans les instances décisionnelles, l’attention en faveur de l’emploi de noms de femmes pour l’appellation des rues, la production de statistiques sexuées, mais aussi le développement de budgets sexués afin de vérifier qui bénéficie des investissements publics, ou encore le soutien de la collectivité à des associations de femmes. Comme l’analyse l’article de Lucile Biarrotte, ces politiques publiques dédiées à l’émancipation des femmes sont le fruit d’intenses échanges d’idées et de pratiques à toutes les échelles. Leur diffusion internationale se réalise souvent à partir d’initiatives locales présentées comme exemplaires. En ébaucher une vue d’ensemble et les mettre en écho permet de mesurer le chemin qu’il reste à parcourir notamment quand ces politiques se réduisent à quelques aménagements – ouverture de crèches, amélioration de l’éclairage public, élargissement des trottoirs pour permettre le passage des poussettes, réfection des trottoirs pour faciliter la marche avec des talons, réservation de places de parking repeintes en rose pour l’occasion dans des zones commerciales… –, qui une fois réalisés permettent de considérer que la case femme étant cochée, l’on est quitte des politiques d’égalité.
    En effet, rares sont les villes qui proposent une approche intégrée de ces questions, à l’image de la ville de Vienne, qui apparaît comme précurseur et fait figure de modèle. Claire Hancock et Marylène Lieber rappellent que cette intégration repose sur cinq fondements : l’utilisation d’une terminologie et d’un langage non sexistes, la collecte et le traitement de données sexuées, la valorisation de l’égal accès aux services municipaux, l’encouragement à une participation paritaire concernant les prises de décision, et la prise en compte d’un égal traitement comme base des politiques publiques. Plusieurs auteures s’accordent pour montrer qu’un des biais de ce rattrapage est parfois de considérer le genre comme une catégorie descriptive. Elles lui reprochent aussi de le réduire à la seule catégorie « femme », catégorie qui est souvent pensée au singulier et appréhendée de manière homogène, voire réifiée ou essentialisée. Pour ces raisons, le bilan de ces politiques n’est pas toujours à la hauteur des attentes en termes d’égalité.
    Si la mixité sociale figure parmi les credo maintes fois répétés sinon explicités des politiques urbaines, la mixité entre les hommes et les femmes demeure un impensé dans bien des cas, comme le soulignent nombre de chercheurs. Dans ces conditions, on peut s’interroger sur la manière dont l’organisation spatiale telle qu’elle est produite par les politiques d’aménagement prend en compte la question du genre, et en particulier les discriminations liées au sexe ou, au contraire, contribue à « assigner » des places à chacun, sans y prendre garde. À ce propos, Élise Vinet, Cynthia Cadel et Arnaud Beal questionnent les vertus de la mixité sociale, telle qu’elle est valorisée et développée actuellement dans nombre de quartiers d’habitat social français, et ses effets en termes de rapport sociaux de sexe. Bien souvent, cela se traduit par le régime de la coprésence, ce qui ne suffit pas à la réalisation d’objectifs souvent ambitieux en matière d’interactions sociales. Il convient donc, selon eux, de ne pas jouer la carte d’une catégorie d’habitants – les femmes des milieux populaires ou les classes moyennes – au détriment d’une autre – les hommes des milieux populaires ou plus largement les classes populaires –, mais de reconnaître la légitimité de tou.te.s les habitant.e.s à occuper l’espace résidentiel. Légitimité qui inclut également les jeunes hommes perçus comme « indésirables », ou plus largement pensés comme les « causes » des problèmes (sécuritaires, égalitaires, sociaux, etc.) relatifs à l’espace public, alors même qu’ils en sont les « révélateurs ».
    L’étude ethnographique conduite sur les plages urbaines de la zone sud de Rio par Claire Brisson va dans le même sens. Elle analyse ainsi les exemples de concordance entre masculinité racialisée prescrite dans et par les médias et masculinité de protestation de certains jeunes hommes noirs issus de milieux populaires. Elle montre que ces performances de la masculinité doivent être situées – inscrites dans un lieu –, car les masculinités sont ancrées physiquement et socialement dans l’espace. Les usages urbains de la plage révèlent donc une multiplicité d’identités qui ne s’accordent pas nécessairement les unes aux autres et qui imposent de ne pas réifier des catégorisations pouvant s’avérer stigmatisantes.
    Au final, le genre est un système de bicatégorisation hiérarchisée entre les sexes (hommes/femmes) et entre les valeurs et les représentations qui leur sont associées (masculin/féminin). Le genre est donc à la fois une construction sociale, un processus relationnel et un rapport de pouvoir qui s’intrique avec d’autres. Dans ces conditions, produire une analyse au prisme du genre ne doit pas s’accompagner d’une cécité à d’autres rapports de domination enfermant ainsi dans un faux dilemme entre antiracisme et antisexisme, pour reprendre le titre de l’article de Claire Hancock et Marylène Lieber. Ce dossier nous invite par conséquent à considérer les femmes – et les hommes – dans leur diversité, sans leur assigner de rôle a priori, mais également à s’assurer qu’elles – et ils – ne sont pas instrumentalisées à l’encontre d’autres publics. Dans cette perspective, la prise en compte du genre et son intégration aux politiques publiques devient un levier d’action qui peut rendre effectif le droit à la ville.

    Virginie Bathellier, Marianne Blidon,
    Marie-Flore Mattei, Bertrand Vallet
    Sommaire

    Marianne Blidon : Genre et ville, une réflexion à poursuivre

    Claire Hancock, Marylène Lieber : Refuser le faux dilemme entre antisexisme et antiracisme
    Penser la #ville_inclusive

    Lucile Biarrotte : Féminismes et aménagement : influences et ambiguïtés
    La diffusion internationale d’initiatives d’urbanisme dédiées à l’#émancipation
    des femmes

    Marie Gilow et Pierre Lannoy : L’#anxiété urbaine et ses espaces
    Expériences de femmes bruxelloises

    Julian Devaux et Nicolas Oppenchaim : La socialisation à la #mobilité n’est-elle qu’une question de genre ?
    L’exemple des adolescents de catégories populaires du rural et de zones urbaines sensibles

    Élise Vinet, Cynthia Cadel et Arnaud Beal : Ressentis stigmatiques et résistances de certains jeunes #hommes « indésirables »

    Sarah Nicaise : #Stigmatisation et pratiques urbaines
    Une expérience partagée par des femmes homosexuelles dans les espaces publics

    Marion Tillous : Des #voitures de #métro pour les femmes
    De #Tokyo à #São_Paulo, enjeux et controverses d’un #espace_réservé

    Claire Brisson : Masculinité(s) noire(s)
    Géographies d’un stigmate sur la #plage d’#Ipanema

    Farida Naceur : Des femmes dans l’#espace_public
    #Places et #jardins à #Batna

    Camilo León-Quijano : Une ethnographie visuelle du genre à #Medellín
    #Photographie et #pratiques_urbaines

    David Sayagh : Construction sociospatiale de capabilités sexuées aux pratiques urbaines du #vélo

    Marine Maurin : Femmes #sans-abri : vivre la ville la #nuit
    Représentations et pratiques

    Diana Helene : L’invention du #Jardim_Itatinga et la #ségrégation urbaine de la #prostitution


    http://www.annalesdelarechercheurbaine.fr/le-genre-urbain-r91.html
    #revue #genre #villes #urban_matter #aménagement_du_territoire #urbanisme #homosexualité #LGBT #féminisme

  • #FN : les dangers de la #dédiabolisation – CONTRETEMPS
    http://www.contretemps.eu/dangers-dediabolisation-front-national-marine-le-pen

    Nicolas Sarkozy est devenu la figure politique dominante de la première décennie du nouveau siècle. Certains ont prétendu que sa victoire présidentielle de 2007 avait montré qu’il avait neutralisé le FN en occupant son terrain. En fin de compte, cependant, son #racisme hyperactif, autoritaire a simplement légitimé le Front, en ouvrant la voie à sa résurgence en 2012. Le Front, quant à lui, a très mal pris la défaite de 2002. Le parti n’a pas réussi à franchir la barrière des 20 % au deuxième tour, et a obtenu de mauvais résultats lors de l’élection de 2007. Certains membres de la direction ont considéré que l’image de Jean-Marie Le Pen posait problème. Quand Marine Le Pen a pris le contrôle du parti, elle a fait de la dédiabolisation l’axe de son orientation, en expulsant certains éléments fascistes et prenant ses distances avec l’#antisémitisme explicite de son père. Mais ce changement de #rhétorique doit être considéré dans son contexte. Depuis 2002, l’intensification de trois processus a changé les coordonnées de la #politique française.

    Tout d’abord, le Parti socialiste (PS) a adopté un programme #sécuritaire. La France est en état d’urgence permanent depuis la fin 2015. Quand un gouvernement socialiste pousse à intégrer l’état d’urgence dans la constitution et à déchoir de la nationalité française les personnes reconnues coupables de #terrorisme, l’#autoritarisme draconien du FN — et la menace qu’il fait peser sur la démocratie — n’apparaît plus si dangereux.

    En second lieu, la droite classique s’est radicalisée. Incapable d’obtenir un soutien enthousiaste pour ses politiques économiques néolibérales, Sarkozy s’est concentré sur les questions qui ont fait monter le FN : identité nationale, sécurité, immigration et islamophobie. Le développement d’un autoritarisme social radical parmi les électeurs traditionnels de droite s’est exprimé particulièrement nettement au cours des mobilisations contre le mariage homosexuel en 2013, mais aussi à travers la montée des attitudes racistes parmi les électeurs de droite et une disponibilité accrue pour le vote FN au deuxième tour.

    Enfin, la #laïcité a été transformée en outil sectaire, rendant respectable le racisme, et en particulier l’islamophobie. Au-delà du discours de haine, cette évolution vient renforcer les thèmes classiques de la #propagande du FN : identification d’un ennemi intérieur qui doit être isolé et réprimé ; #stigmatisation des immigrants et de leurs descendants dans des termes culturels-religieux plutôt que raciaux ; désignation des banlieues comme « territoires perdus » habités par des terroristes potentiels, inassimilables, sans foi ni loi, antisémites et misogynes.

  • Quartier La Chapelle-Pajol : chronique d’une instrumentalisation politique
    http://www.bondyblog.fr/201705290030/quartier-la-chapelle-pajol-chronique-dune-instrumentalisation-politique

    "Un article du Parisien publié jeudi 18 mai a défrayé la chronique dans le débat public. Il y décrit un quotidien insupportable pour les femmes fait de harcèlement, d’agressions verbales et physiques dans le quartier très populaire de Chapelle-Pajol du XVIIIème arrondissement de Paris. Pourtant, le problème n’est pas nouveau. Alors pourquoi cette polémique a-t-elle émergé à trois semaines des élections législatives et que cache-t-elle ? Le Bondy Blog a mené l’enquête.
    L’article est explosif et 10 jours après sa publication, il continue à alimenter débats télévisés, presse en ligne, tribunes et autres discussions sur les réseaux sociaux. Le moins que l’on puisse dire c’est que le papier du Parisien a fait parler de lui et du sujet qu’il a mis en avant : le harcèlement des femmes dans le quartier de La Chapelle-Pajol, dans le XVIIIème arrondissement de Paris.
    Dans cet article mis en ligne jeudi 18 mai, la journaliste du Parisien, Cécile Beaulieu, décrit un quartier de “plusieurs centaines de mètres carré de bitume abandonnés aux seuls hommes et où les femmes n’ont plus droit de cité. Cafés, bars et restaurants leur sont interdits (…) Des groupes de dizaines d’hommes seuls, vendeurs à la sauvette, dealeurs, migrants et passeurs, tiennent les rues, harcelant les femmes”. "

  • « À bras ouverts » n’est pas seulement un mauvais #film, c’est une œuvre inacceptable | Slate.fr
    http://www.slate.fr/story/141872/bras-ouverts-film-inacceptable

    Le plus gênant dans À bras ouverts, c’est bien cela, c’est qu’il donne systématiquement raison au personnage d’extrême droite. L’élu s’appelle Barzach, ce qui sonne un peu comme Forbach, fief de Florent Philippot, mais peut-être n’est-ce qu’un hasard. Il faut aussi dire qu’il est jeune, et qu’il est homosexuel, mais là encore, possible qu’il ne s’agisse que d’une coïncidence de caractérisation plutôt qu’une inspiration. Que ce soit le cas ou non, il y a là une volonté de rajeunir et de revaloriser l’image historiquement étriquée de l’extrême droite française, a contrario de la gauche incarnée par Fougerole, profondément ridiculisée. L’homme est plus vieux, moins séduisant, libidineux et maladroit, et plus que tout, c’est un menteur.

    Et cela, Philippe De Chauveron ne l’indique non pas uniquement au détour de cuts assassins mais de façon plus diffuse. On le comprend quand Barzach nous dit que Fougerole accueille avec une feinte générosité les « Babik » pour mieux « vendre sa soupe », et que cela s’avère, puisqu’effectivement l’intellectuel pense aux ventes de son dernier essai en premier lieu. Idem quand Barzach nous dit qu’il est « démago », l’attitude de Fougerole dans le film tendra à le prouver de plus en plus clairement au fil du récit.

    Si l’on peut arguer que la pensée politique d’extrême droite est bel et bien différente des autres, plus nocive et nauséabonde, certains spectateurs jugeront acceptable et même bienvenu qu’un parti nationaliste ait voix au chapitre au travers d’un film, « pour une fois ». Ils peuvent le penser, mais on peut aussi estimer qu’il en va de la responsabilité des producteurs et distributeurs, et surtout avec un « timing » ostensiblement seyant, de ne pas livrer aux spectateurs des comédies aux discours rances et à ce point hostiles aux minorités, faisant le lit de l’extrême droite.

    #xénophobie #racisme #stigmatisation

  • Surviving the Sexual Violence Crisis in South Sudan

    In Uganda’s massive Bidibidi camp, which is home to more than 272,000 South Sudanese refugees, aid workers are trying to identify and help sexual violence survivors – despite a dearth of resources.


    https://www.newsdeeply.com/refugees/articles/2017/03/23/surviving-the-sexual-violence-crisis-in-south-sudan
    #abus_sexuels #viol #Soudan_du_sud #viols

  • #Roumanie : le combat des victimes de la #traite contre les #préjugés

    Elles ont été contraintes à la #prostitution à un âge où leurs copines jouaient avec des poupées mais, une fois le calvaire fini, les victimes roumaines de la traite doivent encore lutter contre les #stéréotypes.


    http://www.courrierinternational.com/depeche/roumanie-le-combat-des-victimes-de-la-traite-contre-les-preju
    #femmes #stigmatisation

  • Abolish NSEERS Muslim registry, NY attorney general tells #Obama
    http://edition.cnn.com/2016/12/21/politics/schneiderman-obama-muslim-registry-nseers/index.html

    (CNN)New York State Attorney General Eric Schneiderman called on President Barack Obama on Wednesday to dismantle a program once used to register and track mostly Arab and Muslim men.

    In a letter addressed to the President, Schneiderman wrote that the National Security Entry-Exit Registration System, or NSEERS, created after the September 11, 2001, terror attacks, did not reduce terrorist activity and instead “undermined trust” in law enforcement and instilled fear in some communities.

    “We can’t risk giving President-elect Trump the tools to create an unconstitutional religious registry,” Schneiderman said in a separate statement.

    #surveillance #stigmatisation #Arabes #musulmans

  • Racial Disparities in Police ’#Stingray' #Surveillance, Mapped
    http://www.citylab.com/crime/2016/10/racial-disparities-in-police-stingray-surveillance-mapped/502715

    These three majority-black police districts in Milwaukee vary greatly by income level (darker shades show density of low-income residents), but Stingrays are used in all three. (Frankie Dintino/CityLab)

    In contrast, the city’s wealthiest (and majority-white) population concentrations—in Police Districts One and Six—experienced only a handful of Stingray uses each.

    #stigmatisation

  • Le débat sur la prostitution s’est embourbé dans l’idéologie du libertarisme.

    La #prostitution est également un exemple marquant de la confusion qui règne entre les concepts de liberté personnelle et commerciale.
    Les partisans de l’industrie en parlent souvent comme d’une forme de liberté individuelle, une activité consensuelle entre adultes ou même une extension du concept d’orientation sexuelle.

    Le principe allégué est qu’en supprimant la #stigmatisation_sociale entourant la prostitution, l’on résoudra miraculeusement tous les autres problèmes qui lui sont associés.

    L’amalgame du #libertarisme et d’un féminisme régressif axé sur l’identité personnelle mène à une étrange contradiction : les individus et entreprises auraient le droit de faire tout ce qu’elles veulent mais il serait interdit aux femmes d’avoir la moindre réflexion critique au sujet de ces choix.

    « Faire parader des femmes en sous-vêtements dans l’espoir d’être choisie est dégradant et humiliant et ne devrait jamais être légal. De plus, la très petite quantité d’argent que vous gagnez par #client dans un #bordel après que les gestionnaires ont pris leur quote-part signifie que vous devez voir beaucoup d’hommes par jour, l’un après l’autre. »

    Pourquoi alors voit-on les organisations de #travailleurs_du_sexe si désireuses de valider ce modèle s’il profite aux bordels et non aux #prostituées ? Beaucoup ont fait valoir que ces organisations ont été investies par des #propriétaires_de_bordels et d’#agences_d’escorte. Par exemple, Douglas Fox dirige une agence d’escortes et c’est un des principaux militants de l’International #Union_of_Sex_Workers.

    Il est vraisemblable que ces organisations sont plutôt des groupes de pression visant à protéger l’industrie, et non les femmes prostituées.

    L’offre de ces organisations au #grand_public est en effet extrêmement attrayante : nous n’avons pas à traiter la prostitution comme un problème, il nous suffit de laisser le #marché_libre faire son travail.

    http://www.morningstaronline.co.uk/a-5077-The-prostitution-debate-has-become-mired-in-libertarian-
    http://ressourcesprostitution.wordpress.com/2016/09/15/le-debat-sur-la-prostitution-sest-embourbe-dans-li
    traduction @tradfem

    http://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2016/09/21/le-debat-sur-la-prostitution-sest-embourbe-dan
    http://tradfem.wordpress.com

  • Cours d’arabe au CP : « Dans le supérieur, l’enseignement de l’arabe n’est pas du tout stigmatisé » (20minutes.fr)
    http://www.20minutes.fr/societe/1858487-20160603-cours-arabe-cp-superieur-enseignement-arabe-tout-stigmati

    Dès la rentrée 2016, la première langue vivante sera étudiée à partir du CP. Si dans l’immense majorité des cas, le choix se portera sur l’anglais, quelques écoles proposeront l’apprentissage de l’espagnol, de l’allemand, de l’italien ou encore de l’arabe. Depuis son annonce, l’introduction de cette dernière ne cesse de susciter la polémique : la député Les Républicains Annie Genevard a dénoncé une « langue communautaire ». Des propos repris par Bruno Lemaire. « L’apprentissage de l’arabe au CP mènera droit au communautarisme », a déclaré lundi le candidat à la primaire de droite. Comment expliquer une telle stigmatisation de l’arabe ?

    Pourquoi l’enseignement de l’arabe est-il mal perçu en France ?

    C’est un peu le même débat que pour l’enseignement de l’allemand : lorsque des parents inscrivent leurs enfants dans des classes germaniques, c’est avant tout pour l’environnement. Ils ne choisissent pas la langue la plus utile mais les élèves qui l’apprennent sont traditionnellement les meilleurs. On a d’ailleurs vu l’enseignement de cette langue s’effondrer lorsque les élèves ont été dispatchés dans différentes classes. C’est exactement le même mécanisme pour l’arabe : les parents rechignent à choisir ce cours parce qu’ils ne veulent pas que leurs enfants soient dans des classes avec en majorité des enfants d’immigrés.

    C’est donc le signe d’un racisme latent ?

    Oui, mais pas uniquement. Les études ont montré que les enfants d’origine étrangères ont un niveau scolaire plus bas que les autres. Ce n’est pas lié à l’origine des familles mais à la pauvreté. A niveau socioprofessionnel égal, les enfants d’immigrés réussissent aussi bien que les autres, voire parfois mieux.

    #éducation #apprentissage_des_langues #Arabe #mixité #stigmatisation

  • Ta mère en short !

    L’agression contre deux garçons à proximité d’une cité de Toulon n’aurait pas été motivée par la tenue vestimentaire des jeunes femmes qui les accompagnaient.
    Pas de problème de jambes découvertes ou de décolletés trop plongeant. Mais le quartier Grande Plaine a bien d’autres soucis : trafic de drogue, chômage, manque de #mixité_sociale, carence en tissu associatif. « Ce sont nos vrais problèmes et les politiques ne s’y intéressent pas », regrette Salim. Pour le short, Mohamed a sa solution : « Elles peuvent continuer à s’habiller comme elles veulent. Au contraire, ça nous fait plaisir de voir de jolies filles », rigole-t-il

    http://www.liberation.fr/france/2016/09/09/la-rumeur-de-toulon-tombe-le-short_1491327
    http://www.liberation.fr/desintox/2016/09/09/hallucination-collective-a-toulon-les-femmes-agressees-ne-portaient-pas-d
    http://www.varmatin.com/faits-divers/habillees-en-short-leurs-maris-et-amis-se-font-passer-a-tabac-76107

    Voici les premières lignes, qui contiennent à peu près autant de contre-vérités que de phrases : « Agressée à Genevilliers parce qu’elle portait une jupe, agressée à Reims parce qu’elle bronzait dans un parc public en maillot de bain, agressée en Charente-Maritime parce qu’elle bronzait sein nus, agressées à Toulon parce qu’elles faisaient du roller en short avec leur famille. Fallait-il que ces femmes portent djellaba et voile pour être respectées ? Y-aurait-il désormais un code vestimentaire à respecter dans certains quartiers de #France ? Hier les femmes jeunes et moins jeunes subissaient les insultes et le harcèlement de rue. Aujourd’hui la haine de la femme libre a atteint une nouvelle étape, la violence physique en réunion, souvent devant leurs enfants et leur mari, passés à tabac également par ces barbares islamistes. »

    #désinformation #appel_à_la_haine #stigmatisation