• Jusqu’en 2018, les israéliens répandaient des herbicides sur les terres fertiles palestiniennes à Gaza pour ruiner leur économie...

    On aurait pu penser qu’en pleine pandémie ce n’était pas la priorité, mais la cruauté israélienne ne connaît pas de trêve...

    Alors que la crise de coronavirus se poursuit, Israël reprend la pulvérisation aérienne d’herbicides
    Gisha, le 6 avril 2020
    https://agencemediapalestine.fr/blog/2020/04/17/alors-que-la-crise-de-coronavirus-se-poursuit-israel-reprend-la

    En réponse à la Demande d’accès aux documents administratifs de Gisha, Israël avait auparavant admis avoir effectué des pulvérisations aériennes sur le territoire israélien proche du périmètre de la clôture près de 30 fois entre 2014 et 2018. L’armée a affirmé que la pulvérisation était effectuée afin de dégager le terrain « pour permettre des opérations de sécurité optimales et continues ». Aucune pulvérisation n’a eu lieu en 2019. On estime la surface totale affectée par les pulvérisations aériennes d’herbicide par Israël à 7 620 dounams (7,62 km2 ) de terre arable dans la bande de Gaza.

    En juillet 2019, Forensic Architecture a publié une enquête multimédia sur cette pratique, basée en grande partie sur la recherche et le travail juridique réalisés par les organisations de défense des droits humains Gisha, Adalah et Al Mezan. Le rapport confirmait les observations des organisations pour lesquelles la pulvérisation aérienne d’herbicides par Israël avait endommagé les terres loin à l’intérieur de Gaza.

    #Palestine #coronavirus #Gaza #herbicides #sens_des_priorités #stratégie_du_choc #salops #qu'ils_chopent_tous_Ebola

    Voir compile des effets délétères indirects de la pandémie :
    https://seenthis.net/messages/832147

  • Seine-Saint-Denis : le policier se met en scène sur Snapchat avant et après avoir tiré sur son voisin - Le Parisien
    http://www.leparisien.fr/seine-saint-denis-93/seine-saint-denis-le-policier-se-met-en-scene-sur-snapchat-avant-et-apres

    Ce policier en poste dans le XIIe arrondissement de Paris a blessé par balle son voisin trop bruyant. Il a été mis en examen pour tentative d’homicide volontaire. Les photos qu’il a lui même diffusées sur les réseaux sociaux sont accablantes.

    #armes_de_la_police #police donc libre sous #contrôle_judiciaire #justice

    • « C’est quelqu’un de très calme, très professionnel et très bien noté » sauf quand il a une arme, sauf quand il a un voisin, sauf quand il est flic, sauf quand il se croit au saloon, sauf quand il publie ses tentatives d’assassinat, sauf quand il est raciste, sauf quand il dort, sauf quand il est éveillé, sinon c’est un mec coool.

    • Seine-Saint-Denis : le policier se met en scène sur Snapchat avant et après avoir tiré sur son voisin
      Nathalie Revenu et Florian Loisy, Le Parisien, le 17 avril 2020

      Le policier de 25 ans qui avait tiré sur son voisin à Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis) a été mis en examen pour tentative d’homicide volontaire et placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de détenir une arme. Ce mardi soir, il était descendu chez son voisin bruyant pour faire cesser le tapage. L’explication s’était terminée dans le sang. Son adversaire s’était effondré, blessé par balle à l’abdomen.

      Les images mises en ligne par le policier lui-même sur Snapchat ont certainement pesé lourd dans la décision du magistrat, qui a retenu l’intention criminelle. Sur son compte nominatif, on voit le gardien de la paix se mettre en scène, apparemment avant de partir chez le voisin. Il arbore son arme de service, rentrée dans son jean.

      L’image est accompagnée d’un texte sans ambiguïté : « Je me rends chez mon voisin d’en dessous qui fait du tapage. Il m’invite à descendre sale f.d.p. J’y vais. » Une seconde scène, plus glaçante encore, a été immortalisée. Elle montre un sol maculé de traces rouges ressemblant à du sang, avec ce sous-titre : « J’ai tiré ». Prises très au sérieux, les deux images ont été versées au dossier d’instruction.

      Entre ces deux séquences, la tension sera montée crescendo entre les deux voisins, jusqu’au point de non retour. La musique poussée trop fort tout au long de la journée use les nerfs du policier. Et à 23h30, il descend pour faire cesser le tapage. Le ton monte. Le voisin aurait sorti un couteau. « Police, police, jette ton couteau », l’aurait sommé le policier. Ce dernier équipé de son arme de service chargée a alors tiré sur cet homme de 35 ans. Fort heureusement, le projectile n’a touché aucun organe vital. La balle aurait traversé son flanc et serait ressortie. Puis elle aurait été ricocher sur une porte d’appartement, sans d’autre dégâts collatéraux. La victime qui s’en sort miraculeusement « va bien », indique une source proche du dossier. Il a quitté l’hôpital.

      Le policier a été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de quitter le territoire et de paraître dans la résidence.

      « C’est un cas d’école de légitime défense », assure de son côté son avocat, maître Laurent-Franck Liénard. « Il est confronté à un individu qui lui dit : t’as qu’à descendre FDP, indique l’avocat. Il sait que cet homme a des antécédents de violence et juge la situation potentiellement dangereuse. Il se munit donc de son arme, décline sa qualité quand l’homme sort son couteau. C’est dans la logique policière. Il s’est retrouvé aux prises avec un individu irascible qui fonçait vers lui armé d’un couteau. »

      Me Liénard balaie aussi les photos Snapchat, qu’il replace dans un contexte d’exaspération et les réflexes douteux qui animent souvent les usagers de ce réseau social, très prisé des voyous, des dealers notamment. « Cela n’a rien à voir avec son état d’esprit habituel. C’est quelqu’un de très calme, très professionnel et très bien noté », argumente-t-il. De l’avis de certains collègues, ce gardien de paix en poste depuis deux ans à la brigade de nuit du commissariat du XIIe est « un peu racaille mais plutôt gentil ».

      La diffusion des images chocs qu’il a publiées sur les réseaux sociaux laissent penser que tous ne partagent pas ce sentiment.

  • Le gouvernement va financer les grandes entreprises polluantes sans poser de condition écologique
    18 avril 2020
    https://reporterre.net/Le-gouvernement-va-financer-les-grandes-entreprises-polluantes-sans-pose

    Tard dans la nuit de vendredi à samedi 18 avril, dans le cadre du vote sur le projet de loi de finances rectificative à l’Assemblée nationale, le gouvernement et les députés de la majorité ont refusé de conditionner l’aide financière de 20 milliards d’euros, en cas de recapitalisation d’entreprises polluantes, à un changement en profondeur de leur modèle économique.

    La société civile et des députés de plusieurs bords proposaient pourtant d’exiger des entreprises soutenues un « plan de transformation compatible avec les objectifs fixés par l’Accord de Paris », les contraignant à réduire drastiquement leurs émissions de gaz à effet de serre.

  • https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/04/17/l-etat-d-urgence-sanitaire-ne-justifie-pas-une-telle-disproportion-dans-l-at

    Pour recenser d’éventuelles violations, la Commission nationale consultative des droits de l’homme a mis en place un observatoire.

    La Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) vient de mettre en place un Observatoire de l’état d’urgence sanitaire et du confinement visant à contrôler la mise en œuvre des mesures coercitives qu’autorise cet état d’exception et à évaluer les éventuelles violations des droits et libertés qui en résulteraient. Le président et la vice-présidente de l’institution, Jean-Marie Burguburu et Laurène Chesnel, partagent leurs premières observations.

    Quelle est la vocation de cet observatoire ?
    Jean-Marie Burguburu : Avec la mise en place de l’état d’urgence sanitaire pour lutter contre l’épidémie de Covid-19, notre état de droit se trouve mis à mal par des mesures d’exception qui contreviennent à nos droits fondamentaux – liberté de déplacement, de réunion, de travail… Il relève de nos missions de contrôler que l’application de ces mesures demeure nécessaire, proportionnée, exceptionnelle, non discriminatoire et temporaire. Et de surveiller les éventuelles violations des droits et libertés. Cet instrument, créé dans l’urgence, permet des remontées immédiates des associations de terrain. Nos recommandations visent à alerter les pouvoirs publics, en espérant qu’ils y réagissent vite.

    La mission de cet observatoire devrait se poursuivre après le confinement : nous resterons très vigilants au fait que certaines mesures restrictives des libertés ne soient pas subrepticement inscrites dans le droit commun, comme cela a pu se produire à la fin de l’état d’urgence qui avait suivi les attentats. Il serait facile de maintenir des mesures abaissant le niveau de contradictoire du débat judiciaire. En matière de droit du travail, le motif pourrait être tout trouvé quant à l’impérieuse nécessité de remettre l’économie sur pied. Actuellement, nous sommes particulièrement préoccupés par le projet de traçage numérique des citoyens, sur lequel nous préparons un avis.

    #paywall

    • Quels sont vos premiers constats ?

      J.-M. B. : Nous regrettons qu’aucun plan de coordination nationale n’ait été préparé en amont pour prévenir l’impact d’une telle situation sanitaire sur les personnes les plus #précaires. Leur prise en charge a été laissée à la charge quasi exclusive des associations. Les mesures générales prises dans le cadre de l’état d’urgence l’ont été en prenant comme cadre de référence une certaine catégorie de citoyens – salarié, vivant en couple ou en famille, ayant accès à Internet et maîtrisant le français – qui ne saurait refléter la diversité de la population. Ignorer ces réalités, c’est prendre le risque de multiplier les contaminations, mais aussi d’accroître les inégalités.

      Vous alertez sur la situation des personnes migrantes, qu’en est-il ?

      Laurène Chesnel : Ces personnes – dont certaines continuent d’arriver, le confinement n’ayant pas mis fin aux flux migratoires – ne peuvent actuellement plus faire valoir leurs droits. Depuis la fermeture des guichets uniques pour demandeurs d’asile, le 23 mars, aucune #demande_d’asile ne peut être enregistrée. Or le principe du droit d’asile, à valeur constitutionnelle, ne peut faire l’objet de mesures dérogatoires, même durant l’état d’urgence. Nous nous alarmons aussi de la mise en danger des personnes retenues en centre de rétention administrative, et de leurs personnels de garde, alors même que le maintien en rétention n’a plus de justification, les reconduites à la frontière étant actuellement impossibles.

      Concernant la situation aux frontières : à Calais, de nombreuses associations ont dû se retirer pour respecter les consignes sanitaires et protéger leurs bénévoles. Plusieurs centaines de personnes se retrouvent ainsi livrées à elles-mêmes, sans information, aucune mise à l’abri n’a été planifiée, les #campements n’ont pas suffisamment de points d’eau ou de sanitaires, et les distributions alimentaires ont été suspendues. Certains bénévoles encore présents se font verbaliser. A la frontière italienne, les #migrants continuent d’être refoulés dans des conditions non seulement contraires au droit d’asile mais aussi dangereuses pour leur santé.

      Vous alertez aussi sur la situation des #enfants_placés

      L. C. : Pour les foyers d’accueil, maintenir des mineurs dont certains en grande détresse, confinés et sans scolarisation, est un véritable défi. Les espaces réduits et dans certains cas la suspension des liens avec la famille mènent à des violences.
      L’ordonnance adaptant les règles de procédure pénale dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire n’est pas toujours respectée : dans certains services sociaux, les droits de visite ont été remplacés par des contacts téléphoniques une fois par semaine, sans décision du juge et sans consultation préalable des parents et enfants. Dans plusieurs départements, aucune mise en relation par des moyens audiovisuels ne paraît avoir été organisée. Des situations urgentes ne sont pas jugées comme telles, ce qui met parfois les enfants en danger.

      Cette ordonnance donne aussi la possibilité aux juges des enfants de se prononcer sans audience et sans recueil des observations des parties. Le droit de l’enfant à être entendu est pourtant un principe consacré. Or les décisions qui pourront être prises, sans contradictoire et pour de longues durées, seront lourdes de conséquences… L’état d’urgence sanitaire ne justifie pas une telle disproportion dans l’atteinte aux droits des parties.

      La situation des mineurs non accompagnés est aussi préoccupante. Beaucoup sont encore à la rue, en particulier chez les primo arrivants, qui ne savent pas vers qui se tourner. Enfin, nous sommes inquiets de la situation des enfants incarcérés, alors que la protection contre l’épidémie n’est pas assurée en milieu carcéral, où l’accès à l’éducation n’est pas maintenu, et les contacts avec les familles sont rompus.

      Qu’en est-il des personnes en situation de pauvreté ?

      L. C. : Au sein des foyers pauvres, la crainte est désormais de ne pas pouvoir payer le #loyer et de se retrouver à la rue. Si le gouvernement vient d’annoncer le versement d’une aide exceptionnelle pour les familles les plus modestes, cette dernière fait l’impasse sur une partie importante des publics précaires : ceux qui ne bénéficient pas du RSA ou d’une allocation logement.

      Nous constatons aussi des difficultés d’accès à certains services publics, comme la CAF, intégralement dématérialisés du fait du confinement. Les personnes n’ayant pas accès à Internet se tournent vers les permanences téléphoniques, mais celles-ci, en plus d’être saturées, sont souvent payantes.

      « Rappelons que 135 euros d’amende représentent 25 % d’un RSA »

      Nous rappelons aussi que les conditions d’hébergement d’urgence sont inadaptées à un confinement qui dure : nourriture insuffisante, impossibilité de se faire des repas, manque de produits d’hygiène, surpopulation nuisant au respect des « gestes barrière », parfois même interdiction de toute sortie des hébergements de la part des gestionnaires d’hôtel, en contradiction avec les consignes officielles.

      Avez-vous des remontées concernant le reste de la population ?

      L. C. : Nous en avons beaucoup concernant des verbalisations jugées abusives et discriminatoires : pour des gens qui se rendaient à des distributions alimentaires, visitaient un proche malade, des bénévoles qui apportent à manger à des personnes isolées, des contenus de courses jugés arbitrairement comme ne relevant pas de la première nécessité (des serviettes hygiéniques par exemple). Ou ces personnes qui n’ont pas de compte en banque et doivent, pour retirer leurs minima sociaux, se déplacer jusqu’au premier bureau de poste ouvert, parfois éloigné. Rappelons que 135 euros d’amende représentent 25 % d’un RSA.
      Autre problème qui nous remonte, côté droit du travail : l’impossibilité de contester des licenciements jugés abusifs, tribunaux prud’homaux étant fermés.

      Quelles sont vos recommandations sur ces multiples enjeux ?

      J.-M. B. : Nous recommandons urgemment au gouvernement de mettre en place un pilotage national de l’aide aux personnes précaires avec une cellule de crise en coordination avec les associations ; ainsi qu’une cellule de crise concernant les personnes migrantes. Il faut aussi permettre aux associations d’assurer la sécurité de leurs bénévoles, avec du matériel de protection et une attestation permanente de déplacement. La communication sur les mesures liées à l’état d’urgence doit être rendue plus accessible à tous.

      Du côté de la protection de l’enfance, nous recommandons un référencement clair des personnes ou structures joignables, communiqués à tous ; l’équipement des professionnels ; le maintien des liens familiaux des enfants placés. Nous recommandons également l’accélération des remises en liberté et l’arrêt de toute prolongation automatique de détention provisoire pour les mineurs incarcérés. Nous demandons la mise à l’abri de tous les mineurs présumés et la prolongation systématique du délai pour déposer une demande de titre de séjour pour tous les mineurs étrangers ayant atteint la majorité.

      Nous appelons enfin à envisager le déconfinement en priorité pour les familles mal logées, avec une proposition de suivi psychologique et, dans l’attente, de leur proposer un espace de sortie quelques heures par jour.

  • Pour des banderoles au balcon, la police à domicile - Page 1 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/160420/pour-des-banderoles-au-balcon-la-police-domicile?onglet=full

    Paris, Marseille et Caen, des habitants confinés ont reçu la visite de policiers parce qu’une banderole à connotation politique décorait leur fenêtre. Selon les cas, ils ont exigé son retrait ou demandé des précisions sur leurs « revendications ».

    Mardi midi, la sonnette retentit chez Thomas et Simon, dans le XIXe arrondissement de Paris. À travers la porte, Thomas demande qui c’est. « La police », lui répond-on de l’autre côté, « à propos de la banderole ». Depuis deux semaines environ, elle orne la fenêtre de leur appartement, au deuxième étage : « Macron, on t’attend à la sortie !! » En noir sur fond blanc, bien visible depuis la rue. Certains passants la prennent en photo.

    Thomas ouvre la porte. Ce metteur en scène de théâtre, âgé de 40 ans, dit s’être retrouvé face à « deux policiers en civil, dont l’un portait un masque de protection et l’autre non. Ils avaient des sortes de pendentifs avec “police” écrit en orange sur la poitrine ». Ils n’auraient pas précisé de quel commissariat ils venaient. Thomas rapporte leur dialogue.

    « C’est bien vous qui avez mis la banderole ?

    -- Oui.

    -- On est montés parce que votre banderole ne plaît pas à tout le monde. Il serait bon de la retirer. » 

    Selon son récit, les policiers estiment que l’expression « on t’attend à la sortie » pourrait constituer « une menace », voire un « outrage à magistrat ». Thomas explique avoir clarifié ses intentions et celles de son compagnon, âgé de 34 ans. « On peut attendre quelqu’un à la sortie pour discuter, pour s’expliquer. C’est le but. On veut des réponses sur le manque de masques, de tests, demander des comptes sur la gestion de la crise. Pacifiquement. »


    La banderole de Thomas et Simon, à Paris, après le passage de la police. © DR

    À la demande des policiers, Thomas va chercher sa pièce d’identité, pendant que Simon continue à argumenter sur le fond auprès des fonctionnaires. Ceux-ci leur annoncent qu’une « une main courante va être déposée au commissariat » et répètent que la banderole « ne plaît pas à tout le monde ».

    Après avoir relevé l’identité de Thomas et pris son numéro de téléphone, les agents demandent au couple s’ils vont « retirer » la banderole de leur fenêtre. « On va réfléchir », répondent-ils. Sitôt les policiers partis, ils l’enlèvent, par « peur » d’avoir commis un acte répréhensible qui pourrait les conduire « en garde à vue ou même en comparution immédiate ». Dans la foulée, ils se renseignent auprès d’un avocat et racontent leur mésaventure sur Facebook. 

    Contactée par Mediapart pour préciser le cadre légal de cette intervention et le service auquel sont rattachés ces policiers, la préfecture de police n’a répondu à aucune de nos questions depuis mardi.

    À Marseille, une autre banderole provoque depuis quelques jours une succession d’efforts policiers. R., 28 ans, vit avec des amis dans un squat, près de la gare Saint-Charles. Pas un lieu de réunion qui aurait pignon sur rue, mais un simple immeuble d’habitation où vivent quelques personnes. Assignés par le propriétaire, R. et ses amis sont en instance d’expulsion, avec une date d’audience prévue dans plusieurs mois. Certains d’entre eux font partie d’un collectif qui organise des distributions de nourriture pour les plus démunis.

    Au début du mois d’avril, les occupants de l’immeuble ont apposé une banderole à leur fenêtre : « Tu veux savoir si t’as le corona ? Crache sur un bourgeois et attends ses résultats. Solidarité avec les travailleuses. » Cette phrase à la tonalité satirique fait écho au tweet d’un humoriste américain qui dénonçait, le 20 mars, l’inégalité d’accès aux tests : « Pour un Américain moyen, la meilleure manière de savoir si vous avez le Covid-19, c’est de tousser au visage d’un riche et d’attendre ses résultats. » Un mot d’esprit partagé 188 000 fois sur Twitter et largement repris par des anonymes.

    R. raconte qu’en une semaine, l’immeuble a reçu cinq visites de la police. Le 9 avril, les habitants entendent « de grands coups dans la porte » de chez eux, qui donne directement sur la rue. Ils tombent sur des fonctionnaires qui disent avoir été « appelés pour la banderole », veulent entrer et relever leur identité. Face à des occupants qui refusent d’ouvrir, ils repartent bredouille. 

    Deux jours plus tard, poursuit R. « plusieurs policiers profitent que quelqu’un monte chez [eux] pour forcer le passage et monter dans les escaliers, gazeuse à la main ». Là encore, ils sont éconduits. « On les a invités à descendre en disant qu’on ne parlerait pas avec eux et qu’ils n’étaient pas autorisés à faire ça. Ils ont à nouveau demandé notre identité et que nous enlevions la banderole. Ils ont parlé d’incitation à la violence, prononcé le mot “haine”. » De leur fenêtre, les occupants voient « quatre voitures de police » arriver en bas. Ils décident de retirer la banderole pour avoir la paix et racontent l’épisode sur le site militant Marseille infos autonomes.

    Le lendemain, « deux OPJ sont venus, un homme et une femme », rapporte R. « Ils nous ont dit qu’ils voulaient vérifier le nombre d’habitants, procéder à des contrôles d’identité et récupérer la banderole si elle [était] toujours là. » Quatre personnes acceptent de se plier au contrôle d’identité, sans remettre la banderole.

    Ce mercredi, à 9 heures du matin, deux policiers sonnent à la porte et remettent une convocation à ces quatre occupants, pour une audition libre l’après-midi même au commissariat de Noailles. Le motif n’est pas précisé. Laurence Henry, l’avocate qui les assiste dans leur procédure d’expulsion, appelle le commissariat pour en savoir plus. « Affichage sauvage », s’entend-elle répondre.


    La banderole de R. et de ses amis à Marseille. © DR

    « L’affichage est effectivement soumis à autorisation préalable, ou réservé à des endroits dédiés », rappelle l’avocate, qui s’étonne quand même du traitement réservé à ses clients : « Quand des gens mettent à leur fenêtre des banderoles de soutien au personnel soignant, on ne les convoque pas. L’OPJ m’a aussi parlé “d’incitation à la haine”, mais, que je sache, “les bourgeois” ne sont pas une catégorie protégée. On n’est pas là pour faire de la morale, on fait du droit. »

    Deux des personnes convoquées se rendent à leur audition, qui dure deux heures. R. se souvient que les policiers ont posé quelques questions sur leurs fréquentations et leurs activités militantes, mais qu’ils n’ont accepté de répondre que sur la banderole. « Les policiers en ont profité pour prendre leurs empreintes en les menaçant de garde à vue s’ils refusaient », précise Laurence Henry. 

    R. raconte une nouvelle intervention de police « ubuesque » à domicile, mercredi soir : « Ils ont forcé notre porte pour venir “expulser et fouiller les lieux”. Puis, face à nos protestations, ils ont sauté dans leur voiture et sont partis. »

    Contactée jeudi, la préfecture de police de Marseille ne confirme que deux interventions de police : celles du 11 et du 15 avril. La préfecture explique que la première a eu lieu quand « une patrouille a repéré cette grande banderole de quatre mètres sur deux aux fenêtres d’un appartement, mais les policiers n’ont pas pu entrer ». La deuxième aurait eu pour objectif de « convoquer les occupants » au commissariat de Noailles. La préfecture n’a livré aucune explication sur les trois autres visites rapportées par les occupants.

    Selon la préfecture, l’enquête n’a pas été ouverte pour « affichage sauvage » mais vise plutôt « le message inacceptable » écrit sur la banderole : « La nature de ces propos peut constituer une incitation à la haine, voire une mise en danger d’autrui en incitant à contaminer volontairement quelqu’un en lui crachant dessus en période d’épidémie. » Elle ajoute qu’après les auditions, « la procédure a été transmise au parquet pour étude ».

    Un troisième témoignage est parvenu à Mediapart. L’histoire est racontée par Victor, doctorant en histoire âgé de 23 ans. Au début du confinement, il a accroché une banderole « assez soft » à son balcon du premier étage, en plein centre-ville de Caen : « Il y en a de l’argent magique : du fric pour le service public ! »

    Le 8 avril, Victor est réveillé par la sonnette. « Deux policiers municipaux en uniforme, équipés de masques et de gants, se présentent en restant à distance de ma porte d’entrée. » À leur demande, il confirme que la banderole est bien à lui. « Ils m’ont dit que ma banderole “interpelle” – eux ou les voisins, je ne sais pas – et qu’ils aimeraient “connaître mes revendications”. Ils m’ont demandé si je “faisais ça souvent”. C’était lunaire. Je leur ai répondu que le message était assez limpide, pour la défense du service public, et que même si j’ai manifesté contre la réforme des retraites, c’est effectivement ma première banderole. »


    La banderole de Victor, à Caen. © DR

    D’après son récit, les policiers municipaux poursuivent la discussion sur un ton « aimable et cordial ». « Ils m’ont demandé ce que je pensais de la politique locale. J’ai répondu que j’étais en désaccord avec notre maire [Joël Bruneau, ex-LR désormais LREM – ndlr] mais que la banderole portait plutôt sur la politique nationale. Ils m’ont alors demandé si je voulais rencontrer le maire. Là, j’ai pas du tout compris le projet. »

    Les policiers municipaux demandent à Victor son nom, sa profession et ses coordonnées (numéro de téléphone et adresse mail). Il accepte de les donner. Contrairement à Thomas et R., Victor n’a pas fait l’objet d’un contrôle d’identité et les agents ne lui ont à aucun moment demandé de retirer sa banderole de la fenêtre.

    Au service communication de la mairie de Caen, on confirme que « la police municipale est passée et lui a proposé de rencontrer le maire, qui continue à échanger avec les habitants quelles que soient leurs demandes, malgré le confinement ». Interrogée sur l’opportunité d’initier de tels « échanges » en envoyant la police municipale au domicile d’un particulier, la mairie de Caen ne s’est pas prononcée pour l’instant.

    #police #banderole #affichage_sauvage #contrôle_d’identité

  • L’urgence de santé publique, ce n’est pas la surveillance massive mais le dépistage de masse !
    https://reflets.info/articles/l-effet-placebo-du-tracage-informatique

    Tracking GSM, GPS ou Bluetooth ? Aucun système ne pourra répondre à l’urgence sanitaire

    Quand bien même les applis Bluetooth seraient assez précises, un autre contre-argument n’est jamais pointé du doigt : les ondes passent à travers les cloisons, portes et fenêtres, ou tout simplement à travers une vitre ou une plaque en plexiglass ! Ainsi, être à moins d’un mètre derrière un guichet protégé (conforme aux « gestes barrières ») pourrait être identifié, à tort, comme « contact à risque »… Comme de côtoyer tous les jours un voisin très proche... derrière un mur mitoyen. Tout autre système de géolocalisation (antennes relais comme GPS) possède le même inconvénient.

    Une foule d’autres points noirs invalident l’utilité même du contact tracing. Comme la nécessité d’atteindre une certaine « masse critique » d’utilisateurs pour être efficace — comme l’a reconnu le gourou numérique du gouvernement, Cedric O. Cette masse critique, selon divers avis convergents, doit représenter au moins 60 % d’une population. Même à Singapour, État policier — et ultraconnecté — de 7 millions d’habitants, moins de 20% utilisent l’appli. Sans même parler des taux d’équipements en smartphone, très inégalitaires selon les régions ou les classes sociales, et qui excluent en premier les plus de 70 ans.

    • #merci pour cet argumentaire complet et sérieux.

      Une petite remarque, la proposition #DP3T répond à l’objection "il sera plus facile pour le gouvernement de lui ajouter des fonctions coercitives" car elle fonctionne de manière décentralisée.

      Un détail : triangularisation => triangulation

    • Liens vers
      https://www.aclu.org/report/aclu-white-paper-limits-location-tracking-epidemic
      http://news.mit.edu/2020/bluetooth-covid-19-contact-tracing-0409
      https://arxiv.org/abs/2003.13670
      https://www.laquadrature.net/2020/04/14/nos-arguments-pour-rejeter-stopcovid

      La surveillance par satellite ou bornes GSM, on oublie. Blootooth ?

      Si séduisante soit-elle, la solution Bluetooth a ses limites. La précision et la fiabilité des données recueillies dépendent énormément du type de matériel utilisé (composants, antenne, batterie...). Une discrimination technique serait alors à l’œuvre — les modèles bas de gamme étant forcément moins fiables. Devant de telles disparités pratiques, personne ne peut garantir un corpus de données assez fiable pour prendre de bonnes décisions. D’où le risque de produire, là aussi, des milliers de « faux positifs » qui ne manqueront pas d’encombrer davantage les services de santé.

      Tout le monde comprend qu’utiliser des données non fiables serait contre-productif et risquerait de désorganiser davantage les services de santé. En terme statistique, on parle de « faux positifs » : en l’espèce, identifier à tort des personnes comme potentiellement contaminées. Sur une cohorte de plusieurs centaines de millions d’individus, les faux positifs pourraient donc être plusieurs millions… De quoi engendrer d’énormes demandes qui ne pourront pas, à l’évidence, être prises en charge. À commencer par le #dépistage sérologique, dont les capacités mondiales sont déjà sous-dimensionnées. Cela rendrait-il service aux autorités sanitaires de devoir gérer cet afflux massif de prises en charge, alors que la pénurie de #tests est loin d’être résolue ?

      Alors pourquoi doit-on subir cette injonction à lever le pied sur le principe de la protection des données pour les besoins de l’urgence sanitaire ? Lancer un tel débat possède un intérêt majeur dans le processus d’acceptation sociale : profiter de l’état de sidération (cf « La #stratégie_du_choc » de Naomi Klein) pour travailler au corps les plus réticents dans l’intention de pouvoir l’imposer à tous avec un minimum d’opposition et de défiance. Brandir LA solution technologique permet d’occuper l’espace médiatique et prépare le terrain à la « phase d’après », à savoir le contrôle social et disciplinaire de celles et ceux qui ne respecteraient pas les mesures de #quarantaine, de #confinement ou de couvre-feu.

      Le téléphone privé devient alors une sorte de bracelet électronique universel et multi-tâches. Pourquoi ne pas imaginer que le smartphone serve de mouchard pour vérifier l’assiduité d’un « prisonnier » incarcéré à domicile ? D’ailleurs, les premiers cobayes pourraient être les personnes reconnues coupables du nouveau délit créé par la loi sur l’état d’urgence sanitaire, qui réprime les « violations réitérées au confinement » (jusqu’à six mois de prison et 3750€ d’amende). La géolocalisation n’a donc aucun intérêt immédiat en termes de santé publique. Mais c’est un outil de dissuasion parfait pour traquer déplacements interdits ou comportements « déviants ». Il n’est pas impossible, comme le suggère la Quadrature du net, que l’appli Stopcovid, prototype sorti tout droit de la start-up nation, soit détourné de son usage premier, "pour la bonne cause" :

      Ce débat technico-juridique fait figure de diversion, de vaste écran de fumée — en terme médical, on parle « d’effet placebo ». L’heure n’est pas à la surveillance de masse mais au dépistage de masse !

      Pendant ce temps, on questionne beaucoup moins l’incapacité chronique de l’État à fournir des tests de dépistage, ne serait-ce qu’aux populations les plus fragiles. Ce qui amènerait à remettre en cause les mécanismes économiques de dérégulation et de délocalisations industrielles qui ont fabriqué des champions du médicament comme Sanofi et précarisé nos systèmes hospitaliers — tout en organisant l’incapacité du même marché à répondre à temps à la demande de soins, de protection et de dépistage qu’exigent de telles pandémies.

      En nous incitant à alimenter et à participer à ce débat technologique truqué, c’est un peu notre « système immunitaire politique » que l’on essaye de fragiliser, de corrompre et de compromettre. Notre immunité de groupe, on la gagnera en refusant de choisir avec quel type de chaîne on va nous tenir en laisse.

      #surveillance

  • Police are using lockdown to charge, fine, and intimidate refugee activists
    Anneke Demanuele, Red Flag, le 16 avril 2020
    https://redflag.org.au/node/7137

    Prior to the 10 April protest, police warned organisers that they would be in breach of new stay at home powers that allow people to leave their house only for work, shopping, exercise or to provide care. Organisers were warned that the Refugee Action Collective (RAC) could receive a $20,000 fine and individuals a $1,652 infringement if the protest went ahead. Aware of this, participants decided that it was important to continue with the action.

    #fascistovirus #coronavirus #stratégie_du_choc #contrôles_kafkaïens #violence_policière #violences_policières... mais en #Australie

    #verbalisations #racisme

    Voir compile des effets délétères indirects de la pandémie :
    https://seenthis.net/messages/832147

  • Guerres culturelles en #Pologne
    http://www.laviedesidees.fr/Guerres-culturelles-en-Pologne.html

    À la faveur de l’épidémie du Covid, le pouvoir polonais ronge encore un peu plus les libertés. Engagé dans une véritable guerre contre une partie de la société, contre les femmes en particulier, il ne craint plus de cliver durablement le pays.

    #International #nationalisme #féminisme #violence #censure #dictature
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20200416_pologne.docx
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20200416_pologne.pdf

  • Israël ferme une clinique palestinienne testant le coronavirus à Jérusalem Est
    Nir Hasson, Haaretz, le 15 avril 2020
    https://agencemediapalestine.fr/blog/2020/04/15/israel-ferme-une-clinique-palestinienne-testant-le-coronavirus-

    Pendant la nuit de mardi, la police israélienne a opéré une descente sur une clinique testant le coronavirus dans le quartier palestinien de Silwan, à Jérusalem Est, et a arrêté ses organisateurs parce que la clinique fonctionnait en collaboration avec l’Autorité palestinienne.

    #Palestine #coronavirus #Jérusalem #Jérusalem_Est #Silwan #sens_des_priorités #stratégie_du_choc #salops #qu'ils_chopent_tous_Ebola

    Voir compile des effets délétères indirects de la pandémie :
    https://seenthis.net/messages/832147

  • Snowden critique l’utilisation des données du Shin Bet : « Ce que fait Netanyahou est plus dangereux que le coronavirus » | Middle East Eye édition française
    Par MEE | Date de publication : Mercredi 15 avril 2020
    https://www.middleeasteye.net/fr/en-bref/snowden-critique-lutilisation-des-donnees-du-shin-bet-ce-que-fait-net

    Pour le célèbre lanceur d’alerte Edward Snowden, ce que « fait Netanyahou en utilisant les bases de données du Shin Bet est plus dangereux que le coronavirus ».

    L’ancien expert informaticien de la NSA américaine, qui a dévoilé un des plus importants programmes de surveillance dans l’histoire, a fait cette déclaration au quotidien israélien Yediot Aharonot.

    Le lundi 16 mars, le Parlement israélien avait ajourné un vote relatif à la collecte par le service de sécurité intérieure de données sur les citoyens, une mesure proposée par le Premier ministre dans le cadre de la lutte contre la propagation du nouveau coronavirus. (...)

  • À Treviolo, un drone prend la température
    http://www.lessentiel.lu/fr/news/europe/story/a-treviolo-des-drones-prennent-la-temperature-19845766

    Dans la commune de Treviolo, dans le Nord de l’Italie, un drone ne se contente pas de traquer les réfractaires au confinement, il mesure aussi leur température à distance. « Attention ! Vous êtes dans une zone interdite. Sortez immédiatement » : dans la petite commune de Treviolo, dans le Nord de l’Italie, un drone ne se contente pas de traquer les réfractaires au confinement, il mesure leur température à distance. La voix mécanique est sans aménité, dans le ton comme sur le fond : « La violation des (...)

    #santé #COVID-19 #surveillance #vidéo-surveillance #aérien #température #drone #CCTV

    ##santé

    • Alors qu’il voulait dire adieu à son père mourant, un homme a été contraint de faire demi-tour par un gendarme qui jugeait son motif de déplacement non-valable, après avoir parcouru les 300 km qui le séparaient de sa destination.

      « Patrice, il faut que tu viennes, ton père ne va pas bien du tout ». Lorsqu’il reçoit l’appel de sa belle-mère, le vendredi 3 avril, Patrice Dupas comprend qu’il est temps d’aller au chevet de son père, 82 ans, à qui les médecins ont diagnostiqué un cancer généralisé, quelques semaines plus tôt. Il se doute, aussi, que ce trajet de 300 km jusqu’à l’île de Ré, où vit ce dernier, peut se révéler complexe, en période de restriction de circulation. « Le confinement, je le comprends et je le respecte », explique aujourd’hui à France Inter ce vigneron dont l’histoire a été relayée dans la presse locale. Il décide donc de se renseigner auprès de la gendarmerie de son département, le Loir-et-Cher, avant de prendre la route : « Ils m’ont dit ’oui, oui, c’est un motif familial impérieux, il n’y a aucun problème’. »

      Parti le samedi matin en voiture, Patrice Dupas est contrôlé une première fois à la sortie de l’autoroute : « Je montre mon attestation classique de dérogation, ’motif impérieux’. Le gendarme me pose la question de la raison de mon voyage, j’explique que mon père est en phase terminale d’un cancer, que je viens le voir. Il me répond ’allez-y, pas de problème, bon courage’. »

      « Il me dit ’vous ne passez pas, ce n’est pas impérieux »

      Contrôles : ce que les forces de l’ordre ont le droit (ou pas) de faire
      Une fois franchi le pont de l’île de Ré, il ne reste à cet habitant du Loir-et-Cher que 3 km pour arriver jusqu’à chez son père. Il ne les franchira pas. « J’arrive de l’autre côté, re-contrôle de gendarmerie. À la rigueur, je le conçois et je trouve que c’est normal, nous sommes là pour faire attention. Je me dis que ça va durer 30 secondes. Mais ça n’a pas duré 30 secondes : je suis tombé sur un maréchal des logis, tout à fait poli et courtois, comme moi je l’étais ».

      Poli, et inflexible. « En regardant mon attestation, il me dit ’vous ne passez pas, ce n’est pas impérieux, on n’a pas le droit d’aller visiter les anciens dans les EHPAD. Je réponds que mon père n’est pas dans un EHPAD, il est en hospitalisation à domicile et il est en phase terminale d’un cancer. Sa réponse : ’Non, non, vous ne passez pas, je vous mets une amende. »

      La belle-mère de Patrice Dupas tente d’expliquer la situation au gendarme, par téléphone. Suivie du médecin de son père, qui décline son identité et précise l’état de son patient. Sans succès, le militaire n’a, selon la réponse rapportée par Patrice Dupas, « pas le temps et des contrôles à faire ». Des appels à la gendarmerie locale, aux élus et à la préfecture n’y changeront rien : nous sommes samedi, les administrations sont soit sourdes pour l’une d’elle, soit fonctionnent au ralenti pour les autres.

      Après cinq heures de négociations et coups de téléphone, Patrice Dupas renonce aux adieux à son père : « Je prends la décision de faire demi-tour, de rentrer chez moi, parce que je ne retente pas le passage du pont, de retomber sur la même personne. Je suis soucieux des lois et un peu agacé ». Le soir-même, le vigneron recontacte la gendarmerie nationale, via sa page internet : « Je lui explique mon cas. Je tombe sur un adjudant qui me répond et me dit ’vous étiez sur un motif impérieux. Je suis désolé’ », message que France Inter a pu consulter.

      La gendarmerie reconnaît, de son côté, une erreur d’appréciation. Elle rappelle également que l’île de Ré fait l’objet d’une surveillance particulière de jour comme de nuit, en raison des nombreux propriétaires de résidences secondaires qui pourraient être tentés de s’y rendre malgré le confinement. Or, si l’on s’en tient à une application stricte de la réglementation, un document écrit prouvant le motif impérieux de déplacement est nécessaire, en complément de l’attestation. Etant donné le contexte particulier de l’île de Ré, le militaire aurait donc privilégié un suivi à la lettre des consignes. La gendarmerie invite toutefois Patrice Dupas à contester sa verbalisation, assurant que son motif de déplacement sera pris en compte.

      Val d’Oise : un homme porte plainte auprès de la police des polices après un contrôle d’attestation
      Patrice Dupas a déposé un signalement auprès de l’inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN), et saisi le procureur de la République de La Rochelle, sans retour pour le moment. Il va également, une fois qu’il l’aura reçue, contester son amende pour non-respect du confinement. « L’erreur est humaine, ça, je le conçois, mais ce gendarme avait l’obligation, au moment où il avait le médecin en ligne, de dire ’je me suis planté, excusez-moi’. Mais il est resté zélé et borné », juge cet ancien gendarme auxiliaire, qui précise ne pas être « anti-gendarme ».

      Son père décède le mercredi matin. « On a toujours des choses à se dire. C’était le dernier jour où je pouvais le voir. C’est le dernier jour où l’on pouvait parler une dernière fois. On a plein de choses à dire à son père. Un père, c’est important ». Patrice Dupas s’est à nouveau rendu sur l’île de Ré, cette fois à la chambre funéraire. « J’y suis allé avec l’attestation de décès, comme ça, ça passait plus facilement. Je n’ai pas vu de gendarmes. »

  • Will Google’s and Apple’s COVID Tracking Plan Protect Privacy? – The Markup
    https://themarkup.org/ask-the-markup/2020/04/14/will-googles-and-apples-covid-tracking-plan-protect-privacy

    résumé de Rachel Thomas:

    Some disadvantages of the Google/Apple contact tracing proposal:
    – vulnerable to trolls
    – vulnerable to spoofing
    – other apps may try to grab data
    – long history of supposedly anonymous datasets being de-anonymized
    – It relies on testing, which is lacking

    #virusphone

    • À la maison, mon pote gratte-papier fonctionnaire inutile se retrouve soudainement utile : il conçoit les pistes cyclables d’un département très urbanisé. Il compte en profiter pour faire des visites de terrain, quitte à s’exposer. (Le vélo nous manque !) Son commentaire : « Oui, le département va en profiter pour faire les pistes cyclables que les maires et la population refusaient à partir du moment où ça contraignait la ’liberté de circuler’ des voitures. Pour une fois, la #stratégie_du_choc sert à faire un truc utile pour l’avenir, le report modal vers un moyen de transport écologique. » Et je signale comme ça en passant #in_retrospect que ça fait un temps qu’on se doute que les transports en commun sont une bonne méthode de propagation mais que tout ça commence cette semaine. On est des pros de la #prospective, dans ce pays.

  • Survol intensif de Beyrouth et ses banlieues par des drones israéliens - L’Orient-Le Jour
    https://www.lorientlejour.com/article/1214210/survols-nocturnes-de-la-banlieue-sud-de-beyrouth-par-un-drone-israeli

    Des drones israéliens ont survolé à plusieurs reprises ces derniers jours de nombreux quartiers et banlieues de Beyrouth, y compris [les banlieues] Achrafieh, Furn el-Cheback et Sin El Fil, [fiefs des Forces Libanaises et des Kataeb].

    #OLJ #sionisme #Liban #agression #impunité

  • La facture | Emma
    https://emmaclit.com/2020/04/13/la-facture

    Salut à toutes et tous, j’espère que vous vous en sortez !
    J’ai le sentiment que ces dernières semaines ont été un peu hors du temps, rapides et suspendues en même temps. On voit passer des tas d’informations sur les réseaux sociaux, et on a du mal à avoir une idée précise de ce qu’il se passe.
    Du coup j’ai essayé de rassembler des informations en une BD, avec, vous vous en doutez, « un peu » de mon regard dedans.
    Les statistiques changent, malheureusement, très vite, donc elles valent ce qu’elle valent, une image de ce qui se passe aujourd’hui, 13 Avril.



    #masques #incurie #coronavirus #Agnès_Buzyn #pandémie #travailleurs_exposés #premiers_de_corvée #stratégie_du_choc
    Mais garanti sans Didier R. !

  • Coronavirus : UK confirms plan for its own contact tracing app - BBC News
    https://www.bbc.com/news/technology-52263244

    The UK has confirmed plans for an app that will warn users if they have recently been in close proximity to someone suspected to have be infected by the coronavirus. The health secretary Matt Hancock announced the move at the government’s daily pandemic press briefing. He said the NHS was “working closely with the world’s leading tech companies” on the initiative. But one expert who has advised the effort has raised doubts about it. The BBC has learned that NHSX - the health service’s (...)

    #surveillance #santé #COVID-19 #BigData #métadonnées #géolocalisation #smartphone #algorithme #Google (...)

    ##santé ##Apple

  • Coronavirus : le risque est d’entrer dans « une nouvelle ère de surveillance numérique invasive »
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2020/04/05/coronavirus-le-risque-est-d-entrer-dans-une-nouvelle-ere-de-surveillance-num

    La crise sanitaire, et son lourd bilan, est-elle de nature à faire sauter les digues en matière de libertés publiques ? « Avec les bonnes applications, tous les bogues de l’humanité deviennent mineurs », écrivait, en 2013, l’essayiste Evgeny Morozov, moquant la propension des geeks à voir la technologie comme solution à tous les problèmes du monde. Face au Covid-19, cette tendance au « solutionnisme technologique » est de nouveau à l’œuvre. Comment ne la serait-elle pas, alors que la pandémie fait rage, (...)

    #CNIL #Amnesty #HumanRightsWatch #surveillance #santé #COVID-19 #BigData #métadonnées #consentement #[fr]Règlement_Général_sur_la_Protection_des_Données_(RGPD)[en]General_Data_Protection_Regulation_(GDPR)[nl]General_Data_Protection_Regulation_(GDPR) #technologisme (...)

    ##santé ##[fr]Règlement_Général_sur_la_Protection_des_Données__RGPD_[en]General_Data_Protection_Regulation__GDPR_[nl]General_Data_Protection_Regulation__GDPR_ ##géolocalisation ##smartphone ##QRcode ##algorithme ##GoogleMaps ##Orange ##Google

  • Nos données de santé fournies à une start-up financée par la CIA ? | L’Humanité
    https://www.humanite.fr/nos-donnees-de-sante-fournies-une-start-financee-par-la-cia-687578

    Après avoir cédé aux sirènes de l’américain Palantir pour traiter les informations du renseignement français, le gouvernement s’apprête à faire de même avec les hôpitaux publics. La start-up californienne aurait déjà signé une trentaine de contrats avec des services publics européens. L’épidémie de Covid-19 est pour elle une nouvelle opportunité de juteuses affaires...

    Dans la famille des profiteurs de la crise, voici Palantir. L’entreprise, spécialisée dans la visualisation et la mise en forme des données massives, approche tous les services de santé d’Europe pour proposer sa solution. Le NHS – système de santé national britannique – a déjà signé. Et selon l’agence Bloomberg, les négociations sont en cours avec l’Allemagne, mais aussi avec l’AP-HP (les 39 hôpitaux d’Ile-de-France), et pourraient même être étendues à tous les établissements hospitaliers français. La promesse est de mieux analyser la propagation du virus et surtout d’aider les structures de soins à s’organiser.
    L’épidémie est une nouvelle opportunité d’affaires

    Si cela pose problème, c’est que Palantir, start-up californienne à l’ascension fulgurante, a été largement financée par la CIA – les services de renseignements et de sécurité états-uniens sont ses clients historiques, son logiciel aurait même permis de retrouver Oussama ben Laden – et cofondée par Peter Thiel. Libertarien, convaincu que chaque problème a sa solution technologique, y compris la mort et la vieillesse, il prêterait à sourire s’il n’avait pas autant de pouvoir, à commencer par l’oreille de Trump, dont il fut conseiller en numérique, et autant de milliards en poche. L’Humanité (le 10 novembre 2017) avait dénoncé l’achat de la technologie de Palantir par la DGSI. Les renseignements français, débordés par la quantité de données qu’ils captaient de la surveillance de masse instaurée suite aux attentats, et faute de concurrent français, avaient signé avec la start-up pour 15 millions d’euros environ. Le contrat a été renouvelé fin 2019 sans tambour ni trompette, la DGSI assurant que le logiciel de Palantir ne fonctionnait que sur un réseau interne, hermétiquement fermé pour éviter toute fuite. La sécurité informatique des services de santé étant bien moindre, le risque que les données médicales des Français soient captées et réutilisées est réel. « On vient de découvrir que la capacité à produire des médicaments et du matériel médical était une question stratégique pour notre pays, s’emporte Yann Le Pollotec, responsable au PCF de la révolution numérique. Nos données médicales sont parmi les meilleures au monde grâce à la Sécurité sociale et au réseau des hôpitaux publics. Plutôt que de s’appuyer sur cette richesse nationale, on va les céder à un groupe qui dit en substance : « Prête-moi ta montre, je te vendrai l’heure. » C’est un nouveau suicide politique. »

    Palantir aurait déjà signé une trentaine de contrats avec des services publics européens. L’épidémie de Covid-19 est une nouvelle opportunité d’affaires. Et son outil est puissant. Il entend tout capter : répartition et nombre de lits d’hôpitaux, de respirateurs artificiels, localisation du personnel, des stocks de masques… Puis, chaque patient soupçonné ou diagnostiqué contaminé par le virus se voit créer une fiche, composée de nombreuses données personnelles comme son lieu de vie, de travail, le type d’interactions sociales qu’il a, s’il a voyagé, ou encore quel type de suivi médical il nécessite. De là, Palantir entend prévoir quel jour il manquera des masques à tel hôpital, la durée des files d’attente aux urgences, la date à laquelle telle ville manquera de lits en réanimation et où envoyer les patients. « Les décideurs politiques pourront mieux comprendre comment évolue la contagion au niveau local et identifier les mesures à prendre pour protéger les populations les plus fragiles », promet le gouvernement britannique, fier de son partenariat.

    Quant aux données des hôpitaux et des patients britanniques, « elles seront à la fin de la crise rapatriées en Angleterre, et utilisées uniquement par les services publics de santé », assure encore le gouvernement britannique. Rappelons que la police de New York, qui a cessé en 2017 d’utiliser le programme de prédiction des crimes de Palantir, n’a toujours pas réussi à récupérer ses propres données de sécurité dans un format utilisable. « On donne les clés de domaines stratégiques à des entreprises sur lesquelles nous n’avons vraiment aucun contrôle, dénonce Yann Le Pollotec. Depuis les révélations de Snowden ou le scandale Cambridge Analytica, on sait qu’on ne peut faire confiance à ces entreprises, encore moins quand elles sont liées aux services de renseignements américains. »

    #dystopsie #santé

  • The Baltimore Police Department wants to test the most expansive surveillance regimes in any American city, an aerial photography system capable of tracking the outdoor movement of every one of its 600,000 residents.

    Baltimore Police Want to Use War-Zone Surveillance on Residents
    https://theintercept.com/2020/04/09/baltimore-police-aerial-surveillance

    Last week the Baltimore Board of Estimates approved a police contract with Persistent Surveillance Systems LLC to let the company and police fly three airplanes outfitted with high-resolution cameras over the city. According to the contract, the imaging systems can photograph up to 32 square miles every second, allowing for the slow-motion reconstruction of virtually all outdoor movement.

    Baltimore police representatives have previously stated that the intent of the Aerial Investigation Research program is for the planes to fly simultaneously, allowing them to record imaging for 90 percent of the city.

    In their complaint, lawyers for the ACLU call the system a “society-changing threat to individual privacy and to free association” and argue that it violates constitutional rights to privacy and free association.

    “The data collected through the AIR program will amount to a comprehensive record of the movements of Plaintiffs and nearly everyone in Baltimore — facilitating an unprecedented police power to engage in retrospective location-tracking,” the complaint says. “The AIR program would put into place the most wide-reaching surveillance dragnet ever employed in an American city, giving [Baltimore police] a virtual, visual time machine whose grasp no person can escape.”

  • Fears as Cambodia grants PM vast powers under #Covid-19 pretext

    Law that extends Hun Sen’s authority will further weaken democratic rights, say critics.
    Cambodia’s national assembly has passed a state of emergency law granting the country’s autocratic leader, Hun Sen, vast new powers, in what rights groups say is a cynical move to exploit the coronavirus pandemic.

    The legislation, passed on Friday, is expected to further weaken democratic rights in a country that has no functioning opposition and where key political opponents are either in prison or exile.

    While human rights experts agreed some restrictions were needed to slow the spread of coronavirus, it is feared that many leaders are using the emergency to grab power.
    Briton who organised Cambodia rescue flight criticises UK officials
    Read more

    In Cambodia, the new legislation contains sweeping provisions allowing the government to carry out unlimited surveillance of telecommunications and to control the press and social media. The government would also gain the ability to restrict freedom of movement and assembly, seize private property and enforce quarantines.

    In addition, a catch-all clause would authorise “other measures that are deemed appropriate and necessary in response to the state of emergency”.

    Hun Sen initially downplayed the threat of coronavirus, and at one point threatened to throw journalists out of press conferences if they wore masks. When the Westerdam cruise ship was turned away by several other countries concerned about the outbreak, Hun Sen not only allowed the ship to dock but attracted international attention by hugging passengers as they disembarked.

    The country, where a lack of media freedom means scrutiny is limited, has since recorded 115 cases of the virus. Schools and entertainment venues have been shut, and wider travel restrictions announced.

    The state of emergency could be invoked whenever the country is considered to be facing a great risk, such as in a pandemic, war or disruption to public order, according to the law.

    Anyone found guilty of disobeying emergency measures, which are vaguely worded and could be used to target government critics, faces 10 years in prison.

    David Griffiths, director of the office of the secretary-general at Amnesty International, described the legislation as indefensible.

    “This is a blatant exploitation of public panic around Covid-19 and threatens to eviscerate the human rights protections which are guaranteed by the Cambodian constitution and international human rights law,” he said.

    Independent journalists, government critics and people speaking about Covid-19 online are being arrested on a daily basis, he added.

    This week, Sovann Rithy, a journalist working for broadcaster TVFB, was arrested for quoting a recent speech by Hun Sen in which the prime minister said: “If motorbike-taxi drivers go bankrupt, sell your motorbikes for spending money. The government does not have the ability to help.” The police arrested Rithy, stating that Hun Sen’s words were intended as a joke.

    Griffiths said: “The idea of concentrating even more unchecked power into the hands of this government is worrying in the extreme.”

    Asean Parliamentarians for Human Rights (APHR), an association of members of parliament from south-east Asian countries, said similar laws are being used across the region to crack down on critics.

    This includes the Philippines, where individuals can be jailed for spreading false information about Covid-19, and Thailand, where an emergency decree allows the prime minister to censor publications for a broad range of reasons. Officials in Thailand also have additional powers to arrest and hold people without charge if they are suspected of having a role in causing an emergency.

    Thailand’s prime minister, Prayut Chan-o-cha, and Hun Sen, “have both shown in the past already creative ways to hang on to power”, said Teddy Baguilat, a former Philippines MP and board member of APHR. “We need to make sure that the Covid-19 pandemic does not become their new tool to further legitimise and secure their authoritarian leadership.”

    https://www.theguardian.com/world/2020/apr/10/fears-as-cambodia-grants-hun-sen-vast-power-under-covid-19-pretext
    #Cambodge #stratégie_du_choc #coronavirus #Hun_Sen #autoritarisme

  • Le gouvernement prépare un algorithme pour déterminer la valeur d’une victime | korii.
    https://korii.slate.fr/tech/gouvernement-francais-decret-bareme-algorithme-indemnisation-prejudice-v

    icole Belloubet autorise cette dernière « à mettre en œuvre, pour une durée de deux ans, un traitement automatisé de données à caractère personnel ». L’objectif final est la mise en place du système algorithmique nommé « DataJust ».

    De quoi s’agit-il ? Le site officiel du projet le décrit comme la construction d’un « référentiel d’indemnisation des préjudices corporels ». En clair, un barème algorithmique destiné à automatiser et normaliser le calcul des sommes auxquelles les victimes peuvent prétendre en cas de litige.

    Pour les assurances, les fonds d’indemnisation, les victimes ou la puissance publique, la question de la valeur d’une vie ou de la réparation d’un préjudice, corporel ou psychologique, est épineuse. Elle se situe au carrefour de facteurs humains et moraux, juridiques, médicaux, techniques, économiques et éthiques.

    C’est souvent à la justice de se plonger dans ces savants et délicats calculs, parfois appuyée par des barèmes préexistants. Mais, par nature, la justice humaine n’est pas toujours égale, et des jurisprudences variables peuvent altérer l’égalité de traitement due aux victimes.

  • Avec sa gestion de court terme, « le gouvernement affaiblit notre capacité collective à lutter contre le virus » - Basta !
    https://www.bastamag.net/test-systematique-depistage-immunite-infection-temps-de-travail-contaminat

    Est-ce qu’il y a une particularité française dans la gestion de la crise ?

    J’insiste : pour les maladies infectieuses, il faut dépister, isoler et traiter, on sait cela depuis très longtemps. C’est ainsi qu’on arrête la chaîne de contamination. En refusant de se mobiliser dans ce sens, c’est comme si la France décidait que les 50 ans d’expériences et de luttes contre les maladies infectieuses n’avaient aucune valeur, aucun sens. Je trouve que c’est terrible. La carence de réactifs, qui manqueraient selon le gouvernement pour fabriquer des tests, est une explication qui ne me satisfait pas.

    Nos dirigeants avancent là une raison technique, alors qu’ils ont clairement fait un choix stratégique : le choix de ne pas tester. Les laboratoires privés et les laboratoires vétérinaires ont dit très tôt qu’ils pouvaient se mobiliser pour fabriquer des tests. L’État aurait aussi pu réquisitionner Sanofi et d’autres entreprises pharmaceutiques. On aurait eu très rapidement les millions de tests dont nous avons aujourd’hui tellement besoin, notamment pour protéger nos soignants.

    Au lieu de cela, notre président se contente de les qualifier de héros...