Le #business des #sous-locations de comptes #Stuart, #UberEats et #Deliveroo
Pour travailler, des centaines de sans-papiers sous-louent à prix d’or des comptes UberEats ou Deliveroo. Enquête sur ces forçats de la route, qui pédalent jour et nuit pour gagner de quoi tout juste se nourrir.
Il est 18 heures passées. Un groupe d’hommes encercle un thermos fumant. Chacun tient dans la main un petit verre en plastique rempli de thé chaud. Ils sont livreurs à vélo ou en scooter, de repas à domicile. Certains attendent la prochaine course, d’autres sont juste là pour passer un moment avec leurs anciens camarades de livraison. Début septembre, UberEats, la principale plateforme de livraison de repas, annonçait avoir déconnecté près de 2.500 comptes après avoir « identifié des utilisations frauduleuses » de l’application, explique à l’AFP un porte-parole. Il s’agit essentiellement de faux livreurs, soupçonnés de sous-louer leurs comptes à des travailleurs en situation irrégulière. Depuis, l’entreprise a procédé à des nouvelles déconnexions. Elles concernent désormais aussi des livreurs sans papiers, passés par l’Italie, qui s’étaient créés un statut d’auto-entrepreneur, nécessaire sur les plateformes, en s’appuyant sur des cartes d’identité italiennes non-valables à l’étranger. La sous-location de comptes n’a pas pour autant disparu. Sur Facebook, on trouve même des groupes dédiés à ce business. Désormais, la demande a dépassé l’offre. Les prix explosent.
Le prix des sous-locations explose
Affaissés sur leurs scooters, Sabri et Ahmed, deux jeunes de 24 ans venus d’Algérie, racontent en avoir fait les frais. « Pas le choix », soupire le second, derrière son cache-cou qui lui couvre à moitié la bouche. Sabri, livreur depuis un an, a trouvé une sous-location de compte UberEats sur Facebook. Il paie 150 euros par semaine. Ahmed, qui a commencé il y a deux ans à travailler sur la même plateforme, s’est débrouillé avec le bouche-à-oreille. Le marché des sous-locations est aussi souterrain et se fait souvent au sein même des communautés, par des « grands frères » ou « cousins », comme ils aiment les appeler. Ahmed quant à lui, débourse 130 euros par semaine. Un bon prix, assure-t-il. Certains reverseraient jusqu’à 200 euros. La vente de comptes est aussi possible, mais semble plus rare. Il faudrait compter 2.000 à 3.000 euros, contre 1.000 il y a quelques mois. Parfois, les livreurs paient aussi un pourcentage sur ce qu’ils gagnent : jusqu’à 50%, selon des livreurs. Et comme les comptes restent au nom du loueur, le locataire est sous contrôle. « Parfois, quand tu travailles plus, ils te demandent plus. Plus 20, plus 30, plus 40 euros maximum », détaille Ahmed. Sabri, en train de ranger un sac McDonald’s derrière son deux-roues, abonde :
« Quand je travaille beaucoup, il me demande jusqu’à 170 euros. »
Avec l’explosion des prix, certains ont décidé de s’orienter vers d’autres plateformes. C’est le cas de Bourema, qui, en se réveillant un matin de septembre, a appris après cinq ans de travail, par un simple mail, que son compte UberEats avait été déconnecté. « J’avais fait 15.000 courses avec ce compte-là. Je le payais chaque semaine 100 euros. Quand ça ne l’a plus arrangé, d’un coup Uber m’a banni de la plateforme », se rappelle-t-il. « Je me suis dit que la seule solution était d’aller faire la même chose encore. J’ai loué le compte d’un ami chez Deliveroo, mais un jour, il m’a dit qu’il voulait augmenter le prix à 150 euros. Je n’ai pas accepté. J’ai été obligé de prendre un compte chez Stuart, à 120 euros la semaine. » Mais Stuart compte moins d’utilisateurs. « Ça ne sonne pas. Si tu ne te réveilles pas à 7h du matin, tu n’as rien de la journée », explique le trentenaire originaire du Mali. Cela fait plus de trois heures qu’il a commencé à travailler et il vient tout juste de recevoir sa première commande.
Dans la livraison depuis 2017, Bourema ne sait même plus combien de comptes il a utilisés. Les livreurs sont en effet soumis au bon vouloir des loueurs, et donc aux arnaques : « Parfois, la personne décide du jour au lendemain d’arrêter, ou de donner le compte à quelqu’un qui peut payer plus. Donc tu es obligé de relouer encore. D’autres fois, tu peux travailler des semaines et le propriétaire du compte, au moment de te payer, disparaît. Il change les coordonnées et tu n’as pas l’argent ni rien. Tu ne peux même pas aller voir la police, donc tu te tais », raconte-t-il.
Tout est à leurs frais
Le téléphone de Sabri sonne : « 3,4 kilomètres, 5,60 euros. Moi ça me fait deux euros d’essence », se désole-t-il. À peine 3,60 euros de bénéf. Mais il accepte, résigné. Alors que depuis la fin des restrictions sanitaires les commandes se font moins fréquentes, ces prix permettent à peine aux livreurs de survivre. Ceux interrogés expliquent faire plus ou moins 1.000 euros par mois en moyenne de chiffre d’affaires. Un peu plus en scooter. Mais il faut payer le véhicule, l’assurance et le prix de l’essence. « C’est entre 10 et 15 euros par jour le gasoil », confirme Ahmed qui a commencé sa journée à 8 heures du matin mais va rester travailler jusqu’à minuit au moins. « J’habite avec un ami et je paye 350 euros par mois de loyer. 520 euros le compte, 10 euros le gasoil la journée… quand ça sonne pas il te reste 20 euros [par semaine] dans la poche pour manger et c’est tout », résume-t-il. Et les amendes ? Impossible de les payer. « Comment je peux payer ça ? » se demande le jeune qui vient quand même d’offrir un paquet de cigarettes à son ami. Lui, qui, en Algérie, évoluait dans les sélections jeunes de l’équipe nationale de basket, a aujourd’hui « arrêté de jouer à cause du travail ».
Pour ne pas avoir à payer l’essence, Bourema, lui, loue aujourd’hui un vélo électrique à 80 euros par mois. Les plateformes, comme Uber Eats ou Deliveroo, proposent des réductions en partenariat avec des marques de vente et de location de vélos, ainsi que d’accessoires et d’outils de réparation. Un pansement sur une jambe de bois pour les livreurs sans papiers, soumis à tous les aléas du métier et peu protégés par les assurances. « Cette semaine, on m’a volé mon vélo », raconte Bourema. « J’ai été obligé de payer 200 euros, les 200 euros que j’ai fait la semaine passée, pour en récupérer un autre. Maintenant comment manger et comment payer ma maison ? Il me faut un vélo en premier, pour m’occuper des autres problèmes », pointe-t-il en rangeant son sac Picard, moins cher et plus résistant que ceux des plateformes que l’on peut trouver à 50 euros en moyenne en vente sur Facebook.
Il y a aussi les frais médicaux. Renversé par une voiture il y a un mois, Bourema a aussi dû prendre en charge sa visite à l’hôpital. Sans assurance maladie, beaucoup de livreurs victimes d’accidents évitent d’aller chez le toubib et préfèrent se soigner eux-mêmes. Mais le livreur malien, « crachait du sang partout », se souvient-il.
La peur au quotidien
Chaque jour, avant de se connecter sur l’application, les livreurs UberEats sont aussi obligés d’aller voir leur loueur pour qu’il se prenne en photo sur l’application. Uber Eats a en effet mis en place depuis 2019 un système d’identification en temps réel qui demande aléatoirement aux livreurs de se prendre en « selfie », désormais plusieurs fois par semaine. La plateforme peut aussi détecter si la reconnaissance faciale est effectuée à partir d’un autre téléphone. Les livreurs doivent donc pouvoir rencontrer régulièrement le propriétaire du compte car, si les photos ne correspondent pas, ce dernier est suspendu et puis désactivé. La plateforme Deliveroo a aussi commencé depuis peu à utiliser ce système, d’après les livreurs.
Avec les contrôles d’identité, les contrôles policiers sont aussi une source de stress majeure pour les livreurs, en particulier depuis le début des suppressions de comptes cet été. « Il suffit de voir la police pour que tout bascule. On a peur mais on fait avec, c’est notre quotidien », confie Bourema qui a été contrôlé plusieurs fois ces derniers mois mais n’a jamais été retenu. Sabri et Ahmed n’ont pas eu la même chance et ont passé quelques nuits au commissariat. Dans ce cas-là, il y a le risque d’être expulsé mais celui aussi de voir son compte sauter. Ahmed explique :
« S’ils voient les coordonnées du compte, ils le signalent et le compte est bloqué directement. Et le lendemain je n’ai pas de travail. »
Alors par deux fois, il a fait le choix de casser son téléphone avant qu’il ne tombe entre les mains des fonctionnaires de police. Leur seule arme, des groupes sur les réseaux sociaux qui leur permettent de se tenir informés sur les contrôles dans les différents quartiers de Paris.
Depuis septembre, le collectif « #UberEats_En_Colère », aux côtés du #Clap (#Collectif_des_Livreurs_Autonomes_des_Plateformes) a manifesté cinq fois pour demander la #régularisation des livreurs sans papiers. Sans succès pour l’instant. Entre les conditions de sous-locations et les conditions de travail, beaucoup de livreurs ont le moral en berne. Beaucoup ont entendu parler de la « loi Darmanin » qui permettrait d’instaurer un titre de séjour temporaire pour les « métiers en tension ». Pour toutes ces raisons, ils sont nombreux à tenter de se reconvertir dans la cuisine, le ménage ou le BTP, comme Aboubakar. L’Ivoirien a arrêté la livraison depuis qu’UberEats a désactivé son compte en novembre, car il utilisait une carte d’identité italienne. Il a travaillé un peu dans le bâtiment mais il n’a pas été gardé. Mais aujourd’hui, il a le sourire. Ce soir, il vient fêter avec ses amis #livreurs la naissance, le matin même, de ses deux jumeaux. « On attend que Dieu nous donne les papiers », confie-t-il.
Contacté par StreetPress, UberEats assure avoir « attiré l’attention du Gouvernement sur comment faciliter la régularisation des travailleurs indépendants », qui aujourd’hui n’est possible que pour « les travailleurs illégaux employés en tant que salariés ».
▻https://www.streetpress.com/sujet/1678707095-business-sous-locations-comptes-livreurs-stuart-ubereats-del
#uber #ubérisation #travail #conditions_de_travail #sans-papiers #exploitation
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Las estatuas más incómodas de América
En años recientes, conquistadores, militares y caudillos han sido bajados de sus pedestales por manifestantes o por los mismos gobiernos, que enfrentan un debate creciente sobre los símbolos y deben definir qué hacer con los monumentos antiguos, qué representan y qué lugar les corresponde
En marzo de 2011, durante una visita oficial a la Argentina, el entonces presidente Hugo Chávez vio la estatua que se levantaba detrás de la Casa Rosada y preguntó: “¿Qué hace ahí ese genocida?”. Era una escultura de Cristóbal Colón de unos seis metros de alto y 38 toneladas, hecha en mármol de Carrara, ubicada allí desde hacía casi un siglo. “Colón fue el jefe de una invasión que produjo no una matanza, sino un genocidio. Ahí hay que poner un indio”, dijo Chávez. Para los funcionarios que lo acompañaban, ciudadanos de un país donde aún se repite que los argentinos descienden de los barcos, aquella figura tal vez nunca había resultado incómoda hasta ese momento. Pero tomaron nota de sus palabras.
El comentario de Chávez no solo fue disparador de la remoción del monumento dedicado al marino genovés en Buenos Aires —una medida que tomó el Gobierno de Cristina Kirchner en 2013 y desató una larga polémica y una batalla judicial con la comunidad italiana—, sino también el síntoma de una época en que las sociedades de América, y algunos de sus dirigentes, empezaban a poner en discusión de forma más o menos central los símbolos que han dominado los espacios urbanos durante décadas. A veces manifestación de impotencia, a veces demagogia, a veces el descubrimiento repentino de una forma de mostrar la historia y de una resistencia que ya estaban allí desde hacía bastante tiempo, pero en los márgenes.
“Las estatuas hablan siempre de quien las colocó”, escribió en 2020 el autor peruano Marco Avilés, columnista del Washington Post, después de una serie de ataques a monumentos confederados y a figuras de Cristóbal Colón durante las protestas antirracistas en Estados Unidos. En su texto, Avilés cuenta sobre el derribo a martillazos de una escultura del conquistador Diego de Mazariegos en San Cristóbal de las Casas, México, en octubre de 1992. Aquella estatua había sido emplazada 14 años antes frente a la Casa Indígena por orden del alcalde, para celebrar un aniversario de fundación de la ciudad. “Consultar a las personas indígenas o negras no es una costumbre muy extendida entre las élites que ahora gobiernan América Latina, y era peor hace cuatro décadas”, escribe Avilés.
Bajar o dañar monumentos no es algo nuevo, pero desde finales de 2019, cuando las protestas en Chile marcaron el inicio de una ola de estallidos sociales en todo el continente, dejó de ser un gesto extremo, marginal, y pasó a ser una especie de corriente revisionista febril que recorría la región a martillazos. Y un desafío esperado. En Santiago, la escultura del general Baquedano —militar que participó en las campañas contra los mapuche y es considerado un héroe de la Guerra del Pacífico— se convirtió en ícono de la revuelta ciudadana. Fue pintada y repintada, embanderada, convertida en blanco y en proclama: la más notable de los más de mil monumentos dañados esos meses. En Ciudad de México, la estatua de Cristóbal Colón que estaba en el Paseo de la Reforma —la avenida más importante de la ciudad— fue retirada con rapidez la noche del 10 de octubre de 2020, ante el rumor de que algunos grupos planeaban destruirla el 12 de octubre. Ese mismo año comenzó en Colombia una serie de derribos de estatuas que llegó a su punto máximo durante el Paro Nacional de 2021, cuando bajaron la escultura del conquistador Sebastián de Belalcázar en Cali y siguieron con Gonzalo Jiménez de Quesada en Bogotá —fundador de la ciudad—, Cristóbal Colón, Isabel la Católica y hasta Simón Bolívar.
Durante los últimos dos años, la pandemia permitió mitigar por momentos el fuego de la protesta social en el continente y ofreció un respiro a los monumentos, pero la crisis sanitaria ha dejado de ocupar un lugar central en la vida pública y los asuntos pendientes vuelven a salir a flote. Este mes, la alcaldía de Cali ha decidido restituir —y resignificar— la estatua de Belalcázar, y Chile ha reinstalado la estatua de Manuel Baquedano, ya restaurada, en el Museo Histórico Militar, aunque no está claro su destino final. Mientras el aumento en el costo de vida vuelve a caldear los ánimos en las calles de la región, y un nuevo 12 de octubre se acerca, la discusión sobre cómo y con qué símbolos se recuerda la historia propia en las ciudades de América sigue abierta.
México y Argentina: un Colón en el armario
En 2013, dos años después de la visita de Hugo Chávez a la capital argentina, el Gobierno de Cristina Kirchner finalmente retiró la estatua de Cristóbal Colón de su sitio y la reemplazó por una de Juana Azurduy, heroína de la independencia que luchó contra la monarquía española por la emancipación del Virreinato del Río de la Plata.
El cambio levantó ampollas en la colectividad italiana en el país. Sus miembros recordaron que habían sido ellos los donantes de la estatua de Colón hacía más de un siglo y exigieron un nuevo emplazamiento a la altura del personaje. El proceso no fue sencillo. Colón estuvo a la intemperie durante más de dos años, repartido en múltiples fragmentos y preso de un arduo debate político. La oposición criticaba lo que consideraba una decisión desafectada de la historia; el Gobierno se escudaba en el revisionismo histórico y en la necesidad de respetar la memoria de los pueblos originarios.
El Colón de mármol terminó de encontrar un sitio en 2017. El Gobierno levantó un pedestal en la costanera norte del Río de la Plata, entre pescadores, caminantes y puestos de comida que los fines de semana se llenan de gente. La estatua mira desde entonces hacia Europa, como lo hacía antes del traslado, con el rostro atento a las olas y abierto a las tormentas. Un sitio solo apto para marinos.
Fue también un gobierno progresista el responsable de remover la estatua de Cristóbal Colón instalada en el Paseo de la Reforma de Ciudad de México, pero la medida no fue convertida en un gesto épico, sino en uno de evasión; una forma de evitar un problema: el 10 de octubre de 2020, dos días antes de la conmemoración de la llegada del genovés a América, las autoridades de la ciudad hicieron quitar la escultura de bronce. La versión extraoficial es que lo hicieron para que el Colón no fuera destruido por manifestantes el 12 de octubre. Sin embargo, semanas después, se anunció que la figura estaba resguardada en una bodega donde iban a intervenirla para su conservación, y que después de estos trabajos sería reubicada en otro sitio.
Estas decisiones abrieron el debate sobre la pertinencia de la estatua en el siglo XXI. Los grupos que protestaban contra Colón aseguraban que se trataba de “un homenaje al colonialismo” y que su relevancia debía ser revisada. Su retiro coincidió con la conmemoración de los 500 años de la caída de Tenochtitlan ante los conquistadores españoles. A diferencia de lo que ocurrió en Argentina, no existieron reclamos a favor de conservar la estatua en la principal avenida de la capital mexicana, pero su destino siguió siendo una incógnita.
El próximo mes se cumplirán dos años desde que la figura de Colón — que fue instalada en 1875— fuera retirada de las calles. “Se le dará un lugar, no se trata de esconder la escultura”, dijo el año pasado la jefa de Gobierno de la ciudad, Claudia Sheinbaum, sobre su reubicación. La glorieta que Colón ocupaba ahora alberga el Monumento de las Mujeres que Luchan, una improvisada manifestación de diversos grupos feministas que se han apropiado del sitio para protestar contra la violencia machista. El Gobierno tenía planes de instalar otro tipo de escultura, pero los planes permanecen frustrados hasta ahora.
Chile y Colombia, de las calles a los museos
En septiembre de 2020 en Popayán, capital del departamento colombiano del Cauca y una de las ciudades más poderosas del virreinato de la Nueva Granada, un grupo de indígenas de la comunidad misak derribó una estatua ecuestre del conquistador español Sebastián de Belalcázar que había sido ubicada en el lugar de un cementerio precolombino, por lo que era vista como una humillación. Lo hicieron tres meses después de que el Movimiento de Autoridades Indígenas del Sur Occidente difundiera un comunicado en el que los llamados Hijos del Agua o descendientes del Cacique Puben escenificaron un “juicio” a Belalcázar.
Medio año después, cuando el país se sacudía por las protestas sociales en medio de un paro nacional, de nuevo un grupo misak del movimiento de Autoridades Indígenas del Sur Occidente derribó la estatua de Belalcázar en Cali, la tercera ciudad del país, cerca de Popayán. “Tumbamos a Sebastián de Belalcázar en memoria de nuestro cacique Petecuy, quien luchó contra la corona española, para que hoy sus nietos y nietas sigamos luchando para cambiar este sistema de gobierno criminal que no respeta los derechos de la madre tierra”, explicaron entonces. Diez días después, tras llegar a Bogotá, derribaron la estatua del fundador de la ciudad, Gonzalo Jiménez de Quesada. Y, de forma menos debatida y visible, cayeron también un conjunto de estatuas de Cristóbal Colón e Isabel la Católica, y una estatua ecuestre de Simón Bolívar.
Esos monumentos y acciones han dejado tras sí una estela de reflexiones y unos dilemas de política pública que se han resuelto de manera diferente, como parte de un proceso de discusión del significado de la conquista en un país mayoritariamente mestizo. En Cali, un decreto ordenó reinstalar la estatua con una placa que debe reconocer a “las víctimas de la conquista española”. Bogotá ha optado por llevar las figuras derribadas a los museos, dejando visible los efectos de las caídas, para así dejar abierto el debate.
Preservar las marcas de guerra en las esculturas parece una forma hábil de conciliar los significados múltiples que adquiere un monumento intervenido o derribado durante una protesta social, pero no es aplicable a cualquier escala. En Chile, en los cuatro meses siguientes a octubre de 2019, 1.353 bienes patrimoniales sufrieron algún tipo de daño a lo largo del país, según un catastro del Consejo de Monumentos Nacionales. Decenas de ellos se perdieron por completo, se retiraron o se reemplazaron.
La extracción más simbólica debido a su ubicación en el epicentro de las revueltas fue la escultura del General Manuel Baquedano. La obra de bronce erigida hace casi un siglo en la Plaza Italia de Santiago fue removida de su sitio en marzo de 2021 después de que un grupo intentase cortar las patas del caballo sobre el que posa el militar. Tras una exhaustiva labor de restauración, la escultura ha sido reinstalada esta semana en el Museo Histórico y Militar (MHN) por solicitud del Ejército. Las otras seis piezas que conforman el conjunto escultórico, también seriamente dañadas, están almacenadas en el museo a la espera de ser restauradas.
Atacar esculturas fue una práctica habitual durante las manifestaciones. En la mayoría de los casos fueron rayadas con proclamas, pero en los más extremos llegaron a destruir monumentos, principalmente de figuras de la colonización europea o militares chilenos. En el centro de la ciudad norteña de Arica, por ejemplo, destruyeron un busto de Cristóbal Colón elaborado con mármol, donado por la Sociedad Concordia Itálica en 1910, en el centenario de la independencia chilena. El municipio se encargó de resguardar los pedazos. En La Serena, 400 kilómetros al norte de Santiago, derribaron y quemaron una estatua del conquistador español Fracnisco de Aguirre, que luego fue reemplazada por la de una mujer diaguita amamantando a un bebé.
Estados Unidos: contra confederados y colonialistas
Las estatuas que se consideran símbolos del esclavismo y el racismo llevan décadas provocando polémica en Estados Unidos, pero en los últimos años la batalla sobre los símbolos se ha recrudecido. En 2017, la decisión de Charlottesville de retirar la estatua del general confederado Robert E. Lee llevó a movilizarse hasta allí a cientos de neonazis y supremacistas blancos con antorchas, y generó a su vez una contraprotesta de los habitantes de la ciudad. Una mujer de 32 años murió arrollada por el coche de un neonazi. Tras los disturbios, y la respuesta equidistante de Trump, decenas de placas y estatuas en homenaje al general Lee y otros destacados miembros del bando confederado, que defendía la esclavitud en la Guerra Civil, fueron derribadas, dañadas o retiradas. La de Charlottesville fue retirada cuatro años después de la revuelta supremacista.
Esa llama reivindicativa contra el racismo institucionalizado se reavivó en la primavera de 2020 tras la muerte de George Floyd en Mineápolis a manos de la policía. Una estatua del presidente confederado Jefferson Davis fue derribada en Richmond (Virginia), y también en esa ciudad, que fue capital confederada durante la guerra, fueron atacadas estatuas de los generales J. E. B. Stuart, Stonewall Jackson y el propio Lee. Monumentos confederados en Alabama, Luisiana, Carolina del Norte y Carolina del Sur, entre otros, fueron derribados o pintados también.
Especialmente en esa última oleada, las protestas han puesto en el punto de mira las estatuas en memoria de quienes consideran artífices del colonialismo. Una manifestación contra el racismo derribó en junio de 2020 en San Francisco una estatua de Fray Junípero Serra, fundador de las primeras misiones de California. También la de Los Ángeles fue derribada por activistas indígenas. Pero el más señalado por esa reivindicación contra el colonialismo fue y sigue siendo Cristóbal Colón, pese a que no pisó Norteamérica. También en junio de 2020, la estatua de Colón en Boston fue decapitada; la de Richmond (Virginia), fue arrancada y arrojada a un lago; la de Saint Paul (capital de Minnesota), fue derribada y la de Miami, llena de pintadas de protesta por parte del movimiento Black Lives Matter.
Un nuevo sujeto social: los realistas peruanos
En el Perú, Cristóbal Colón aún conserva su cabeza. No ha sido tumbado por sogas ni ha ido a parar a algún depósito. Pero cada 12 de octubre se discute si su estatua de mármol, inaugurada hace dos siglos, debe permanecer oronda en el Centro de Lima, con una mujer indígena a sus pies.
Vladimir Velásquez, director del proyecto cultural Lima antigua, sostiene que el descontento ciudadano hacia el navegante genovés se ha manifestado en un ataque simbólico. “La escultura más vandalizada del Centro Histórico es la de Colón. No la han destruido de un combazo, pero en varias ocasiones le han rociado de pintura roja, aludiendo a los charcos de sangre que se desataron en la época colonial”, dice.
En octubre de 2020, cincuenta activistas enviaron un pedido formal a la Municipalidad de Lima para que la estatua de Cristóbal Colón sea retirada y llevada a un museo. “No estamos a favor que se destruya, pero sí que se le dé una dimensión histórica. Debería construirse un lugar de la memoria sobre el coloniaje”, dice el abogado Abel Aliaga, impulsor de la moción. La respuesta municipal le llegó por correo electrónico el 4 de mayo de este año. Fue breve y contundente: es intocable por ser considerada Patrimonio Cultural de la Nación.
En octubre del año pasado, sin embargo, sucedió un hecho inédito: al pie del monumento se plantó un grupo de manifestantes, autodenominados realistas, con escudos de madera pintados con el Aspa de Borgoña, símbolo de la monarquía española. El grupo llamado Sociedad Patriotas del Perú, que ha defendido el supuesto fraude a la candidata Keiko Fujimori en las últimas elecciones presidenciales, se enfrentó a los activistas decoloniales. No pasó a mayores, pero hubo tensión. Hay un debate ideológico debajo de la alfombra que amenaza con salir a la luz el próximo 12 de octubre.
▻https://elpais.com/internacional/2022-09-25/las-estatuas-mas-incomodas-de-america.html
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Collectif des Livreurs Autonomes de Plateformes @_CLAP75
▻https://twitter.com/_CLAP75/status/1565572729046110208
Les livreurs Uber Eats ne veulent plus se laisser faire.
L’annonce de cette mobilisation se répand comme une trainée de poudre via les réseaux.
Des centaines de livreurs sont attendues.
Du jamais vu en Europe.
#livreurs #lutte_collective #travail #droits_sociaux #Uber_eats #Deliveroo #Stuart #Glovo #Frichti #droit_du_travail #présomption_de_salariat #auto_entrepreneurs #service_à_la_personne #commerce #restauration #ville #auto_organisation
]]>#Tribune. Avec ou sans papiers, les #livreurs veulent faire respecter leurs #droits
Alors que s’ouvre ce 8 mars, le #procès de #Deliveroo pour #travail_dissimulé, des travailleurs #sans-papiers prennent la parole pour « s’associer à ces attaques en #justice ». Ils demandent « le #salariat et le #contrôle_des_données par ceux qui les produisent en pédalant, et non par ceux qui les minent depuis les ordinateurs. »
Nous avons appris que des procès étaient en cours ou avaient eu lieu, en France et en Europe, contre #Uber, Deliveroo, #Frichti, #Stuart et d’autres. Un grand procès contre Deliveroo pour travail dissimulé s’ouvrira au printemps 2022 à Paris. Nous avons appris qu’un des enjeux de ces procès était de demander la #requalification d’#auto-entrepreneur en #salarié.
Le travail à la tâche, le contrôle permanent des GPS et des plateformes, les temps d’attente et de déplacement non-payés, les équipements pour travailler (vélo, tenue, téléphone, électricité…) à la charge des livreurs, les baisses des revenus de livraisons, les accidents non-couverts : nous ne les acceptons pas. Des livreurs sont blessés dans des #accidents de vélo, certains sont morts, sans contrat de travail, sans protection sociale, sans indemnisation, ni couverture des frais médicaux.
Nous avons également appris que, plus que notre force de pédalage, c’était nos données numériques qui avaient de la valeur. Nous savons que l’utilisation de ces données par les plateformes peut être jugée illégale. Nous avons lu l’article 22 du Règlement Général de Protection des Données : « La personne concernée a le droit de ne pas faire l’objet d’une décision fondée exclusivement sur un traitement automatisé, y compris le #profilage, produisant des effets juridiques la concernant ou l’affectant de manière significative de façon similaire ». L’#automatisation des #suppressions_de_comptes peut être et a déjà été jugée illégale en France et en Europe.
Nous voulons nous associer à ces attaques en justice qui demandent le salariat et le contrôle des données par ceux qui les produisent en pédalant, et non par ceux qui les minent depuis les ordinateurs.
Mais il nous faut, avant, préciser que notre situation, est à la fois liée et différente. L’#exploitation qui a cours avec les sans-papiers n’est pas qu’une intensification de l’exploitation en général. C’est aussi un autre métier que nous faisons en n’ayant aucun droit.
Les #plateformes nous mettent en concurrence, entre ceux qui ont des papiers et ceux qui n’en ont pas. Nous sommes accusés de faire baisser les prix. Diviser pour mieux régner. Nous plaidons pour les luttes et rapports de force avec les plateformes se pensent et s’organisent entre travailleurs, avec et sans papiers.
La situation est connue mais on préfère la rappeler :
Une fois que tu as attendu trente minutes pour recevoir une commande, que tu sais que ton propriétaire de compte attend son argent (environ un prélèvement de 30% des revenus bruts), tu es obligé d’accepter tous les genres de commandes, la première qui arrive, même si c’est pour deux euros, même si tu ne comprends pas pourquoi ce prix dérisoire, qu’il pleut et que le client habite loin.
Nous savons que les plateformes rétorquent que ce n’est pas de leur faute si des personnes sous-louent leurs comptes à des sans-papiers. Des voix s’élèvent pour demander des contrôles plus importants dans l’accès aux #comptes. Mais nous savons aussi que cet ordre arrange les plateformes et l’État : une main d’œuvre aussi corvéable, ça ne se trouve pas si facilement.
Le problème est d’abord celui de la création légale de sans-papiers. Personne ne peut vivre sans droits dans ce monde, à part pour être gravement exploité.
Dans les procès, les livreurs disent qu’ils ne sont pas leurs propres patrons, qu’il existe un #rapport_de_subordination entre eux et les plateformes.
Dans notre cas, nous pourrions dire que nous avons cinq patrons : les sociétés des plateformes ; les clients ; les restaurants ; le propriétaire du compte ; et la Préfecture.
Il faut vraiment savoir que tout le monde fait semblant : l’Obligation à Quitter le Territoire Français, délivré par les Préfectures, n’est pas qu’une décision qui vise à nous expulser, c’est un permis de travailler sur le vélo clandestinement. Régulièrement, nous livrons des repas aux policiers à l’hôtel de police. Pendant le confinement, nous faisons partie des seules personnes qui avaient le droit de circuler dans la ville pour livrer, nous, ceux qui avons le moins le droit de circuler par ailleurs, ou seulement pour être expulsés.
Le 24 novembre 2021, nous, livreurs avec et sans papiers, avons fait grève tout le jour à Grenoble. Nous allons recommencer.
Nous voulons créer des contentieux en droit du travail et aussi pour avoir accès à nos données. Les soutiens syndicaux, juridiques, sociaux, informatiques s’organisent. Nous les appelons aussi par cette tribune. Nous collectons nos propres données informatiques et les étudions : nous appelons à nous réapproprier les chiffres que les plateformes génèrent.
Si des restaurants et des clients faisaient grève avec nous, simplement arrêter les smartphones un temps, se déplacer pour aller chercher un repas, en solidarité des revendications de transformations des conditions de travail et de régularisations, que se passerait-il ?
Signataires :
Laye Diakité, Pathé Diallo, Saâ Raphaël Moundekeno, Mohamed Traoré, co-auteurs.
avec Sarah Mekdjian et Marie Moreau.
▻https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/080322/avec-ou-sans-papiers-les-livreurs-veulent-faire-respecter-leurs-droi
]]>Stuart Hall: Through The Prism of an Intellectual Life
▻https://www.filmsforaction.org/watch/stuart-hall-through-the-prism-of-an-intellectual-life
The Media Education Foundation presents Stuart Hall: Through the Prism of an Intellectual Life A Lecture by Stuart Hall In this recently discovered, newly restored video of one of Stuart Hall’s...
]]>France : le service de #livraison #Stuart limoge des dizaines de travailleurs sans-papiers
La plateforme de livraison Stuart a radié du jour au lendemain une quarantaine de livreurs sans-papiers. Si l’entreprise se défend de se mettre « en conformité avec la loi », les travailleurs assurent que Stuart savait pertinemment qu’elle employait des étrangers en situation irrégulière. Soutenus par un collectif, ils demandent aujourd’hui leur #régularisation.
La semaine dernière, l’hebdomadaire L’Obs révèle que 24 livreurs sans-papiers ont été limogés du jour au lendemain par la plateforme française Stuart. La société, filiale de #La_Poste, assure la livraison d’entreprises de la #restauration, de la #grande_distribution, ou encore de #commerces_indépendants. Motif de leur #radiation : ils n’ont pas de #papiers en règle.
Depuis la publication de l’article de l’Obs, d’autres salariés étrangers ont eux aussi été licenciés. « On est une quarantaine dans cette situation, et les #licenciements continuent encore aujourd’hui », assure à InfoMigrants Mamadou.
Ce Sénégalais de 29 ans travaillait pour Stuart depuis mai 2019 quand le 29 septembre dernier, il a reçu un mail de la compagnie : son compte a été désactivé. Le jeune homme ne peut plus se connecter à l’application qui lui permettait d’accepter des livraisons. Stuart lui annonce que ses documents d’identité ne lui donnent pas le droit d’être employé en France et qu’il est radié de la plateforme, sans plus d’explication.
« Ils nous ont exploité en pleine crise sanitaire »
Mamadou dénonce #hypocrisie de la société. « Lorsque je me suis inscrit sur Stuart, j’ai pourtant donné mon passeport sénégalais. Dès le départ, ils savaient que j’étais étranger », raconte-t-il. « À la fin du confinement, Stuart m’avait déjà demandé de renvoyer mes documents d’identité, ce que j’avais fait. Mais ils ne m’avaient pas coupé l’accès à l’application pour autant », poursuit-il.
Durant un an et demi au sein de l’entreprise, le Sénégalais a effectué 1 845 courses. « J’ai livré des fleurs, des médicaments, des produits de chez Monoprix ou du McDonald’s…etc ». Mamadou travaille 10 heures par jour, même pendant le #confinement. « Ils nous ont exploités en pleine #crise_sanitaire et maintenant ils nous mettent dehors », dit-il désabusé.
Dans leur combat, les travailleurs licenciés peuvent compter sur le soutien du #collectif_des_livreurs_autonomes_de_Paris (#Clap). « Les sans-papiers deviennent les petites mains de ces entreprises. Sans eux, il n’y aurait pas eu de livraisons pendant le confinement. Ceux qui travaillaient légalement se sont arrêtés car ils ont touché des aides », assure Jérôme Pimot, cofondateur et porte-parole de Clap, « Stuart fait mine de ne pas savoir que l’entreprise employait illégalement des sans-papiers mais comment est-ce possible quand la majorité ont fourni un passeport étranger lors de leur inscription ? »
« Mise en conformité avec la #loi »
Interrogée par l’AFP, la plateforme estime n’avoir « d’autre choix que se mettre en conformité avec la loi dès lors que les #fraudes ont été portées à sa connaissance ». « Stuart vérifie systématiquement les pièces d’identité et titres de séjour des livreurs partenaires de la plateforme », indique la plateforme. La vague de #déconnexion ces dernières semaines est liée à l’entrée en vigueur en avril d’un « outil informatique d’#authentification des documents, capable de détecter des #falsifications invisibles à l’œil nu », explique-t-elle.
Cette affaire n’est pas sans rappeler celle d’une autre plateforme de livraison de repas, #Frichti. Quelque 200 livreurs sans papiers avaient entamé en juin un mouvement de protestation après avoir été radiés, là aussi, juste après le confinement. Une moitié d’entre eux ont réussi à engager une démarche de régularisation auprès de la préfecture de police, avec le soutien de la CGT.
Les livreurs radiés de Stuart entendent eux aussi obtenir leur régularisation. Clap a demandé la semaine dernière un entretien avec l’entreprise. Celle-ci a accepté de recevoir les travailleurs sans-papiers individuellement, évoquant des restrictions en raison du Covid. « Ils nous disent qu’ils n’ont pas de salle pouvant recevoir quatre personnes », explique Jérôme Pimot qui craint des pressions si un travailleur sans-papier se présente seul au rendez-vous face aux cadres de Stuart.
En attendant qu’une entrevue avec les syndicats soit enfin programmée, les livreurs et Clap comptent bien maintenir la pression. Un rassemblement est prévu en début de semaine prochaine devant le siège de la société, dans le 17e arrondissement de Paris.
▻https://www.infomigrants.net/fr/post/28029/france-le-service-de-livraison-stuart-limoge-des-dizaines-de-travaille
#travail #exploitation #sans-papiers
Ibrahim Abdulkader Traoré, vélo, boulot, dodo
▻https://www.liberation.fr/france/2020/07/13/velo-boulot-dodo_1794155?xtor=EPR-500001
L’Ivoirien, surnommé « la Machine », légende du bitume parisien, représente les livreurs Frichti qui se battent pour obtenir des papiers. Ibrahim Abdulkader Traoré a le privilège de ceux que l’on reconnaît dans la rue. Lorsque l’on marche à ses côtés, des cyclistes ou des scooters interrompent de temps en temps notre discussion pour le saluer d’un signe de la main. Pour ses pairs, il est « la Machine », le livreur le plus connu de Paris. Partout où il est passé, Stuart, Uber Eats ou, dernièrement, Frichti, (...)
#UberEATS #Frichti #Stuart #migration #FoodTech #GigEconomy #travail
]]>Il est temps d’interroger l’ubérisation de la société
▻https://korii.slate.fr/biz/livre-desuberiser-reprendre-controle-uber-economie-plateformes-reflexion
Pouvons-nous continuer à vivre et à consommer en mettant notre organisation et nos protections sociales en danger ? C’est ce que se demande le livre « Désubériser, reprendre le contrôle ». Cette introduction est extraite du livre Désubériser, reprendre le contrôle écrit par Franck Bonot, Odile Chagny et Mathias Dufour sous la direction de Florian Forestier, paru aux Éditions du Faubourg. Parce que l’essor des plateformes a selon eux fait voler en éclat les règles qui régissent le monde du travail en (...)
#Amazon #Deliveroo #Lyft #AmazonMechanicalTurk #Stuart #Uber #UberEATS #algorithme #conditions #conducteur·trice·s #GigEconomy (...)
##travail
Coronavirus : les livreurs, travailleurs sacrifiés « pour des pizzas et des burgers »
►https://reporterre.net/Coronavirus-les-livreurs-travailleurs-sacrifies-pour-des-pizzas-et-des-b
Les livreurs des plateformes comme Uber Eats et Deliveroo continuent de travailler, en dépit de la crise sanitaire. Ne disposant ni de droit de retrait ni de chômage partiel, ils apportent quotidiennement des plats à des citadins confinés. La France « en guerre » contre le coronavirus ? Le président Emmanuel Macron l’a seriné dans son allocution du lundi 16 mars au soir. Le lendemain, à midi, un confinement strict était instauré afin de ralentir la propagation du coronavirus. De nombreuses professions (...)
#ATTAC #travail #santé #GigEconomy #FoodTech #UberEATS #Stuart #Glovo #Deliveroo (...)
]]>Des requalifications en salariat au menu des plates-formes | Alternatives Economiques
▻https://www.alternatives-economiques.fr/barbara-gomes/requalifications-salariat-menu-plates-formes/00091844
Ce début d’année s’annonce bien corsé pour Deliveroo et ses concurrentes, notamment pour Foodora. En moins de deux mois à peine, les tribunaux de trois pays différents ont imposé à ces entreprises la requalification des contrats de prestation de service conclus avec les coursières et coursiers en contrats de travail. Il y a d’abord eu, le 23 janvier 2020, le Tribunal Superior de Justicia de Madrid (TSJM) qui a requalifié en salarié 532 travailleuses et travailleurs de chez Deliveroo. Le lendemain même, (...)
#Deliveroo #Foodora #Nestor #Frichti #Stuart #procès #conditions #GigEconomy #conducteur·trice·s #travail (...)
]]>Feu rouge de la Cour de cassation contre Uber - Page 1 | Mediapart
▻https://www.mediapart.fr/journal/economie/040320/feu-rouge-de-la-cour-de-cassation-contre-uber
Dans un arrêt historique, la plus haute instance juridique a estimé que les chauffeurs utilisant l’application du géant numérique n’étaient pas des travailleurs indépendants, mais des salariés comme les autres. C’est un coup de tonnerre qui vient de s’abattre dans le petit monde des plateformes numériques se développant depuis plusieurs années en France. Dans un arrêt qui fera date, la Cour de cassation a décidé ce mercredi 4 mars de requalifier en contrat de travail la relation entre Uber, mastodonte des (...)
#TakeItEasy #Deliveroo #Foodora #Stuart #Uber #procès #conditions #conducteur·trice·s #GigEconomy (...)
##travail
Les sales combines des apps de livraison pour faire pression sur les restaurants | korii.
▻https://korii.slate.fr/biz/restauration-applications-livraison-grubhub-doordash-postmates-pression-
Certains établissements sont référencés sur les listings des services de coursiers sans avoir donné leur accord. Qu’est-ce qui différencie Uber Eats de Deliveroo, Stuart ou Frichti ? Pas grand-chose, et c’est bien leur problème : comment se démarquer sur le marché alors que chaque service est remplaçable par trois autres quasiment identiques ? Aux États-Unis, les noms changent, mais l’idée reste la même. Grubhub, DoorDash et Postmates se livrent une compétition féroce pour des services identiques, (...)
#Deliveroo #UberEATS #DoorDash #Frichti #Grubhub #Postmates #Stuart #Uber #manipulation #FoodTech #marketing #nourriture (...)
]]>Et si les travailleurs des plateformes s’organisaient en coopératives ? - Libération
▻https://www.liberation.fr/france/2020/01/15/et-si-les-livreurs-des-plateformes-s-organisaient-en-cooperatives_1773175
Après la censure par le Conseil constitutionnel des chartes dans la loi mobilités, censées protéger les travailleurs de plateformes, la fondation Jean-Jaurès publie ce mercredi un rapport. Elle y rappelle l’existence d’un statut depuis 2016, destiné à garantir leur protection en les réunissant dans des coopératives. C’est un sujet qui fait débat, y compris au sein de la majorité : comment protéger les travailleurs de plateformes numériques, de plus en plus nombreux ces dernières années en France ? (...)
]]>Sophie Hochhäusl nous signale sur FB
Anteroom designed by architect and interior designer Leane Zimbler (1892 - 1987). Her work is now shown as part of the exhibition Resident Alien at The Austrian Cultural Forum New York curated by Stephen Philips and Axel Schmitzberger.
The opening panel recognized the importance of architectural pedagogy @Weitzman_Arch.
Image: Leane Zimbler - Vienna “Anteroom” Alder with Oak Strips, Vermilion Ceiling; floor: Tiled Linoleum; turn right into the office, left into the apartment
Source: Heidelberg University Digital Library ▻https://digi.ub.uni-heidelberg.de…/innendekoration1936/0220
#ResidentAlien #ACFNY #LeaneZimbler #Vienna #Architecture #stuartweitzmanschoolofdesign #UniversityofPennsylvania
]]>L’excellente Sophie Hochhäusl sur FB (à qui je dis mille mercis) mentionne l’extraordinaire Margarete Schütte-Lihotzky (1897-2000)
« Thinking about the politics of biography this week as I am preparing a reflection about Margarete’s attempts to write a global history of architecture from a Communist vantage point.
Margarete Schütte-Lihotzky (1897-2000) —Resistance Fighter, Peace Activist, Feminist, Architect. »
Here in front of a railcar in Vladivostok, 1934.
Source: University of Applied Arts, Vienna, Collection and Archive F/CJ/4 34/1.
#MargareteSchütteLihotzky #Resistance #Feminism #Architecture #GAHTC #WIP #StuartWeitzmanSchoolofDesign #UniversityofPennsylvania
]]>La Guerre des centimes
▻https://www.tenk.fr/coup-de-coeur/la-guerre-des-centimes.html
Ce film retrace, le temps d’une livraison, la vie de deux coursiers à vélo à Paris. Tous deux étrangers, Omar et Marwen sont venus en France pour un rêve ; ils se retrouvent à pédaler pour leur survie. À travers ce double portrait intime, nous découvrons le quotidien de beaucoup de jeunes étudiants, mais aussi de pères de famille, qui (re)mettent leur vie en jeu pour réussir à s’en sortir dans ce nouveau système (...)
]]>L’uberisation met en danger la vie des travailleurs
▻https://usbeketrica.com/article/l-uberisation-met-en-danger-la-vie-des-travailleurs
L’été, c’est bien connu, permet toujours d’opérer quelques manoeuvres en toute discrétion, lorsque les gens sont davantage déconnectés et, pour les plus chanceux, en vacances. Fin juillet, la plateforme de livraison de repas à domicile Deliveroo a décidé de modifier une nouvelle fois les règles de rémunération de ses livreurs. Dans un communiqué sinueux, l’entreprise britannique annonce ainsi vouloir « investir davantage dans les commandes de moyenne et longue distance ». Sous-entendu, étendre toujours plus (...)
]]>Coursiers et chauffeurs VTC : les chiffres bidons des plates-formes
▻https://www.alternatives-economiques.fr/coursiers-chauffeurs-vtc-chiffres-bidons-plates-formes/00090102
Qu’il s’agisse des applications de livraison de repas ou de VTC, toutes revendiquent des milliers, voire des dizaines de milliers de coursiers ou de chauffeurs. En réalité, les flottes sont bien moins fournies. Mais ce tour de passe-passe leur donne du poids face à ceux qui travaillent pour elles et aux pouvoirs publics. Mais où sont-ils donc tous ? A en croire les plates-formes numériques de livraison de repas et de courses en VTC, livreurs et chauffeurs seraient des dizaines de milliers à (...)
#Deliveroo #Heetch #Bolt #Uber #travail #bénéfices #Kapten #Stuart #UberEATS #LeCab
]]>Les gangsters de la #finance
Blanchiment, fraude fiscale, corruption, manipulation des cours... : depuis la crise de 2008, la banque HSBC est au coeur de tous les scandales. Cinq ans après leur film sur Goldman Sachs, Jérôme Fritel et Marc Roche passent au crible cet empire financier au-dessus des lois.
Créée à Hongkong, il y a un siècle et demi, par des commerçants écossais liés au trafic d’opium, HSBC (Hongkong and Shanghai Banking Corporation) n’a cessé de prospérer en marge de toute régulation. Aujourd’hui, la banque britannique à l’ADN pirate incarne à elle seule les excès et les dérives de la finance internationale. Blanchiment de l’argent du crime – celui des cartels de la drogue mexicains et colombiens –, évasion fiscale massive, corruption ou manipulation du cours des devises et des taux d’intérêt : depuis la crise de 2008, ce géant a été mêlé à de nombreux scandales avec régularité et en toute impunité. Car l’opaque HSBC, experte en sociétés-écrans, dont les coffres débordent d’argent liquide déposé par ses clients discrets et douteux, est devenue too big to jail, « trop grosse pour aller en prison ». La banque, riche de quelque 3 000 milliards de dollars, s’en tire chaque fois avec des amendes dérisoires. Trait d’union entre l’Orient et l’Occident, elle sert aussi désormais de pipeline pour les centaines de milliards d’euros de capitaux chinois partant à la conquête des marchés occidentaux : HSBC navigue aujourd’hui sous pavillon rouge.
Nouvelles menaces
Après Goldman Sachs – La banque qui dirige le monde, Jérôme Fritel et Marc Roche plongent dans les arcanes d’un empire tentaculaire qui se cache derrière sa vitrine de banque de détail britannique. De Hongkong aux États-Unis en passant par l’Europe, cette édifiante enquête révèle non seulement l’ampleur ahurissante des malversations commises par HSBC, mais éclaire aussi – avec une remarquable limpidité – les menaces qui se profilent sur la stabilité financière mondiale, dix ans après la crise des subprimes.
Uber, Deliveroo… Cet arrêt de la Cour de cassation qui inquiète les plates-formes numériques
▻https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/12/01/uber-deliveroo-cet-arret-de-la-cour-de-cassation-qui-inquiete-les-plates-for
Les autoentrepreneurs pourront s’appuyer sur cette décision de justice pour exiger des start-up leur requalification en salariés. L’angoisse est en train de gagner les Deliveroo, Uber, Heetch et autres Stuart. Ces plates-formes numériques craignent que leur modèle économique ne soit remis en cause en France par un arrêt de la Cour de cassation, publié mercredi 28 novembre. La plus haute juridiction française a, en effet, décidé de requalifier le contrat commercial d’un ancien livreur de Take Eat Easy, (...)
#Uber #travail #géolocalisation #Deliveroo #procès #Stuart #Heetch
]]>La manif des livreurs à vélo | Les Pieds sur terre
▻https://www.franceculture.fr/emissions/les-pieds-sur-terre/la-manif-des-livreurs-a-velo
Précarité du statut, protection sociale a minima : à la manif du 15 juillet 2018, des #coursiers_à_vélo réclament des conditions de travail plus décentes.
Il faut dire que choisir le 15 juillet 2018, jour de la finale de la coupe du monde de football pour organiser une manifestation n’était pas un pari gagné d’avance. Ils étaient tout de même quelques coursiers à vélo, réunis dans le IIème arrondissement de Paris afin de protester contre des conditions de travail toujours plus pénibles, parfois illégales.
Champions du monde… de la #précarité
Leurs patrons s’appellent #Deliveroo, #Uber_Eats, #Foodora, #Stuarts ou #Glovo et proposent un service attractif au #consommateur : la livraison à domicile de repas préparés dans les #restaurants près de chez lui. La mécanique est bien huilée et ses principaux maillons sont les livreurs à vélo. Ils ne sont pas #salariés, mais #auto-entrepreneurs. Un statut qui laisse la porte ouverte à toutes les dérives.
On nous impose de porter jusqu’à 12 kilos sur des distances de 15km. À vélo. Et certains livreurs sous-traitent leur travail à des collégiens.
Face aux géants du numérique, les coursiers réclament une tarification horaire minimum garantie, une protection sociale décente ainsi qu’une prise en compte de la #pénibilité de leur travail via différents bonus : prime de pluie, de weekend, de nuit ou encore prime pour événement exceptionnel.
Un livreur a eu un accident et l’estomac perforé. Sauf que l’assurance de l’entreprise ne couvre pas les blessures au tronc. Il n’a même pas reçu de compensation de salaire.
Résultat du match : les Bleus ont gagné face aux Croates (4-2) ! Mais le mouvement des livreurs est passé inaperçu. Ils étaient une petite dizaine, ont allumé trois fumigènes avant d’aller regarder la finale ensemble.
]]>Northern Ireland Rape Trial Highlights Rough Deal for Victims
An unlikely source took a stance on respect for women: professional rugby. Two Northern Ireland players had their contracts revoked following their widely publicized rape prosecution.
Both players, #Paddy_Jackson and #Stuart_Olding, were acquitted of rape of a woman in 2016 when she was 19, but the trial revealed several players’ text messages bragging about what they considered sexual conquests, while referring to the woman in degrading, nauseating terms. On Saturday, the Irish Rugby Football Union (IRFU) and Ulster Rugby let the players go for failure to uphold “core values of the game,” including respect and integrity.
These sports bodies have taken an important – and sadly uncommon – step in doling out consequences for unacceptable behaviour, even if it was spurred by financial concerns.
But in the Belfast courtroom, the woman herself seemed to be on trial. She was subjected to eight days of cross-examination by four lawyers. They critiqued everything from her grammar to the fact she didn’t scream for help. She reportedly had to withstand jurors inspecting her underwear. And though a curtain shielded her from the accused, inside was a video camera broadcasting her face to the courtroom, which was open to the public. One reporter called it “rape trial tourism” as visitors came for the spectacle. Is it any wonder the victim’s identity – sexual assault victims are guaranteed anonymity in the media – was revealed on social media?
For my work with Human Rights Watch, I document rape and other horrific rights abuses daily. Yet the Belfast rape trial brought me to tears, repeatedly.
Protests in Northern Ireland and the Irish Republic in the trial’s wake underscore the public’s concern about sexual violence and treatment of its victims. Leaders in Northern Ireland have promised to review and reform legal protections in sexual assault cases. But political deadlock stands in the way of forming a government and any legislative action.
When Northern Ireland has a government, it should prioritize these reforms, in line with international guidance. This includes closing the courtroom to the public and minimizing how often victims must recount their experiences. It should also grant sexual assault victims the right to legal representation.
Other professional sports organizations should follow the rugby teams’ lead and not excuse sexist, degrading conduct. But without legal reform, rape victims in Northern Ireland are likely to think even harder before they dare come forward to seek justice.
▻https://pbs.twimg.com/card_img/986455859139104768/YQZy_ZoI?format=png&name=600x314
▻https://www.hrw.org/news/2018/04/18/northern-ireland-rape-trial-highlights-rough-deal-victims
#viols #impunité #violences_sexuelles #Irlande_du_nord #procès #sport #rugby
Lecture “The Rule of Walls: An Architectural Reading of the State’s ‘Legitimate’ Use of Violence” | THE FUNAMBULIST MAGAZINE
▻http://thefunambulist.net/2016/06/14/lecture-the-rule-of-walls-an-architectural-reading-of-the-states-leg
“The Rule of Walls: An Architectural Reading of the State’s ‘Legitimate’ Use of Violence”
Lecture given on May 18, 2016 at the Warwick Political Geography Conference
The notion of “legitimate use of violence” by the state, although far from new, still allows an understanding of the way our societies operate, according to a particular societal order. The punctual action of the police is often used to illustrate this notion, but the structures that condition it rarely incorporate architecture as a key actor. This lecture therefore proposes to examine this state violence through the scope of architecture using several examples: the state of emergency and the neo-colonial police stations of the Paris banlieues (suburbs), the foreseeable policed gentrification of Molenbeek in Brussels, the dehumanizing walls and container camp of Calais. Although emerging from significantly different political contexts, these case studies have in common that they implement themselves through architecture, using the latter’s intrinsic violence in order to force a political order on bodies.
]]>It’s been one year since #Stuart_Hall passed
▻http://africasacountry.com/its-been-one-year-since-stuart-hall-passed
My early university education at the then-very white University of Cape Town coincided with #South_Africa’s transition from Apartheid to democracy. Stuart Hall didn’t feature much, despite the fact, as.....
]]>#AFRICA_IS_A_COUNTRY digest : Blogging gold of 2014
▻http://africasacountry.com/africa-is-a-country-digest-blogging-gold-of-2014
Over the years we’ve developed a somewhat undeserved reputation as purveyors of angry hatchet-jobs. We do our share of take-downs, but most of our content isn’t really like that, even.....
#Achal_Prabhala #AP #Ben_Carrington #Best_of_2014_on_AIAC #Burkina_Faso #Busisiwe_Deyi #Ed_Pavlic #Ishtiyaq_Shukri #Israel #James_Baldwin #Jeffrey_Gettleman #Julius_Nyerere #Nathan_Chiume #Neelika_Jayawardane #Neymar #Palestine #Paul_Simon #Paula_Akugizibwe #Pieter_Hugo #Siddhartha_Mitter #Sisonke_Msimang #Steven_van_Zandt #Stuart_Hall #Suchitra_Vijayan #Thabiso_Sekgala #Ts'eliso_Monaheng #Yasser_Arafat
]]>Tous les articles de Stuart Hall disponibles gratuitement...
Remembering #Stuart_Hall
Stuart Hall’s death is a profound loss for many people, across different national, intellectual and political formations. His lectures and writings have given us unique insights into contemporary culture and power, and subtle tools enabling us to continue to seek better understandings of the complexities of those relations. His voice often helped us hold onto our political hope in the face of intellectual despair. And his embodied spirit of generosity, compassion and critique exemplified for us another way of being a political intellectual and activist.
“Stuart Hall percevait l’identité comme un processus, non comme une donnée fixe”
►https://coutoentrelesdents.noblogs.org/post/2014/05/23/stuart-hall-percevait-lidentite-comme-un-processus-non-c
Le “père du multiculturalisme” est mort. Entretien avec l’homme qui l’a édité en France. Ce lundi 10 février est mort Stuart Hall, sociologue majeur du monde anglo-saxon. Considéré comme « le père du multiculturalisme », figure centrale des Cultural Studies, à l’origine d’importants débats sur … Continue reading →
]]>“Stuart Hall percevait l’identité comme un processus, non comme une donnée fixe”
►http://coutoentrelesdents.noblogs.org/post/2014/05/23/stuart-hall-percevait-lidentite-comme-un-processus-non-c
Le “père du multiculturalisme” est mort. Entretien avec l’homme qui l’a édité en France. Ce lundi 10 février est mort Stuart Hall, sociologue majeur du monde anglo-saxon. Considéré comme « le père du multiculturalisme », figure centrale des Cultural Studies, à l’origine d’importants débats sur … Continue reading →
]]>To discover #Stuart_Hall …
▻http://africasacountry.com/to-discover-stuart-hall
To discover Hall is to discover the immense possibility of being different. I first encountered Stuart Hall: on the radio. After a crisp introduction from the BBC presenter, Stuart Hall’s velvet voice and articulated conviction filled the room. For 45 minutes I listened captivated as Hall recounted his childhood in #Jamaica and his time as […]
#BOOKS #MEDIA #OPINION #Cultural_Studies #Policing_the_Crisis
]]>#cricket in America
▻http://africasacountry.com/cricket-in-america
It’s futile and perhaps just a little odious to compare cricket with football (soccer), but like all cricket-lovers, compare I must. While football’s fizz serves it well as a commoditised distraction of corporate capital, cricket for the most part resists the big money phantasmagoria. Cricket – even in its glitzy made-for-Bollywood 20/20 form - does not yield easily to the sponsored shrinkage of space into time. The openness to the elements, of earth and cloud, together with the combination of a team setting and moment-by-moment individual drama (ball vs. bat) lend themselves to strategy, long-form thinking and to depth (...)
#FILM #MEDIA #SPORT #A_Gentleman's_War #CLR_James #Geoffrey_Boycott #Malcolm_Marshall #Michael_Holding #Mike_Gatting #Stuart_Hall
]]>Stuart Hall : Entretien avec Mark Alizart - Centre Pompidou
▻http://www.centrepompidou.fr/cpv/ressource.action?param.id=FR_R-1db2521ad1fd8b35be4a6339bdf2f82e¶m
« Stuart Hall, parangon la nouvelle gauche britannique, vient de nous quitter à l’âge de 82 ans. Longtemps inconnu en France, ses travaux ont gagné en audience notamment à la suite de l’effort de traduction réalisé par les éditions Amsterdam à partir de 2007. Hall a pourtant joué un rôle pionnier, tant d’un point de vue théorique que politique, dans l’histoire du marxisme anglophone.
Dès la fin des années 1950, il se lance dans le projet qui verra naître, en 1960, la New Left Review. Il contribue ainsi à l’élaboration d’un espace de débat et de confrontation théorique marxiste, dont la résilience et la richesse n’ont jamais fait défaut jusqu’à aujourd’hui. En 1968, Stuart Hall prend la direction du Center for Contemporary Cultural Studies de Birmingham. Son programme de recherche propulse alors une génération de jeunes marxistes autour d’une problématique neuve et originale, associant la sociologie des médias et de la culture, l’analyse politique néo-gramscienne et une méthodologie inspirée des meilleures productions de l’althussérisme français (Louis Althusser et Nicos Poulantzas en particulier).
Loin de toute affiliation dogmatique, Hall développe un cadre théorique nouveau pour aborder la question raciale et le racisme des années 1970, afin de saisir les nouveaux phénomènes à l’œuvre dans la progression des droites radicales et des mouvements anti-immigration en Grande-Bretagne. Il propose une théorisation inédite de l’idéologie, saisie à la fois comme expérience pratique, modalité à travers laquelle la classe est habitée, co-construite, investie par les agents sociaux, mais aussi comme ciment des rapports sociaux, reflétant ces derniers tout en les légitimant, leur donnant une apparence d’éternité.
Fidèle à un héritage néo-gramscien, Hall a toujours été travaillé par la question politique et stratégique. Au début des années 1980, armé des concepts et des outils théoriques qu’il a lui-même forgés dans la décennie précédente, il produit une intervention décisive dans les colonnes de Marxism Today, à l’époque revue du Parti communiste de Grande-Bretagne, dans laquelle ont écrits d’autres figures comme Eric Hobsbawm. Dans des textes qui feront date, il élabore la notion de thatchérisme, enjoignant la gauche radicale à comprendre la nouveauté du phénomène Thatcher, son originalité par delà les stratégies classiques du parti conservateur et des classes dominantes. Par là, il assumait une rupture avec la gauche du parti travailliste, à laquelle il reprochait de demeurer impuissante face à l’ampleur du thatchérisme et à l’incapacité du mouvement ouvrier à apporter une réponse syndicale classique aux offensives néolibérales. Cette prise de distance polémique lui a été beaucoup reprochée, parfois pour le meilleur quand elle a suscité des débats stratégiques sur les perspectives du mouvement ouvrier en Grande-Bretagne, et pour le pire quand les commentateurs ont voulu faire injustement de Hall un précurseur du New Labour et du blairisme.
Si Stuart Hall a pu développer un cadre d’analyse théorique en dissonance avec le marxisme, introduisant une méthodologie pluraliste que d’aucuns qualifieront de postmarxiste, son travail laissera surtout la trace d’une recherche menée sur le long terme autour d’objets délaissés par le marxisme classique : la communication médiatique dans sa matérialité et son économie, la culture populaire comme terrain de la luttes d’hégémonies, la race et l’ethnicité en tant que formations sociales semi-autonomes et historiquement spécifiées. »
►http://www.contretemps.eu/lectures/stuart-hall-%C2%AB%C2%A0pour-ceux-qui-en-ont-d%C3%A9sir-tout-reste-accom
]]>Figure intellectuelle majeure de la gauche marxiste anglaise des trente dernières années (la New Left ), sociologue dont l’œuvre porte la marque des “cultural studies”, Stuart Hall vient de disparaître à l’âge de 84 ans. Moins connu en France que dans les pays anglo-saxons, où son travail a marqué des générations de chercheurs travaillant sur les cultures populaires ou les études postcoloniales, il est considéré comme l’inspirateur majeur du multiculturalisme dans les sciences sociales.
Premier éditeur de la New Left Review , de 1960 à 1961, et co-auteur de Popular Arts, en 1964, Hall a été directeur du Centre for Contemporary Cultural Studies de l’université de Birmingham de 1967 à 1979, où il travailla notamment auprès du célèbre sociologue Richard Hoggart, spécialiste des cultures populaires. Il passa son temps à réfléchir à des thèmes divers tels que l’immigration, la politique identitaire et la société multiculturelle, avec d’autres chercheurs politiquement engagés, parmi lesquels Ralph Miliband, le défunt père d’Ed Miliband, actuel chef du Parti travailliste.
Parallèlement à son enseignement, ses articles et prises de position engagées contre le “thatchérisme” – expression dont il est l’auteur – ont fait de lui la figure dominante d’un groupe d’auteurs subversifs associés au magazine Marxism Today , critiquant radicalement la crise de l’Etat social et des formes instituées de la lutte des classes. Il s’attachait surtout ces dernières années aux questions d’identité et d’ethnicité.
Né en 1932 à Kingston, en Jamaïque, d’un père jamaïcain et d’une mère d’origine européenne, Stuart Hall laisse derrière lui une œuvre dont l’influence n’a cessé de s’amplifier dans le monde des sciences sociales, en dialogue constant avec d’autres traditions intellectuelles, comme celles de Gramsci, Barthes, Foucault ou Bourdieu par exemple. Son modèle “encodage/décodage” est resté comme un manifeste fondateur des Cultural Studies, en avançant que les cultures populaires ont des systèmes de valeurs et des univers de sens propres. La culture est d’abord un lieu de conflits et il n’existe pas, selon lui, de correspondance absolue entre le moment de la production (l’encodage) et celui de la réception (le décodage).
En France, les éditions Amsterdam ont publié certains de ses textes, comme Identités et cultures, en 2007, recueil de pièces maîtresses de ce champ d’études anglo-saxon qui place la culture au cœur même du processus de construction identitaire. De la formation des cultures diasporiques aux politiques noires britanniques, des situations postcoloniales au concept de multiculturalisme, Stuart Hall a éclairé certains enjeux centraux de la scène politique contemporaine.
Un portrait intellectuel de Stuart Hall coécrit par Eric Macé, Eric Maigret et Mark Alizart est également paru aux éditions Amsterdam, ainsi qu’un autre texte de Hall, Le Populisme autoritaire. Puissance de la droite et impuissance de la gauche au temps du thatchérisme et du blairisme (2008).
►http://www.lesinrocks.com/2014/02/12/livres/disparition-de-stuart-hall-penseur-des-11472154
]]>In gratitude to #Stuart_Hall, a socialist intellectual who taught us to confront the political with a smile
▻http://africasacountry.com/in-gratitude-to-stuart-hall-a-socialist-intellectual-who-taught-us-
Stuart Hall was the most important public intellectual of the past 50 years. In an age where having a TV show allegedly makes someone a public intellectual and where the status of the university you work at counts for more than what you have to say, Hall’s work seems even more urgent and his passing, […]
#BOOKS #General #POLITICS #Popular #Ben_Carrington #Cultural_Studies #socialism #sociology
]]>Stuart Hall’s cultural legacy: Britain under the microscope
▻http://www.theguardian.com/education/2014/feb/10/stuart-hall-cultural-legacy-britain-godfather-multiculturalism
For the Jamaican-born intellectual, who was one of the Windrush generation, – the first large-scale immigration of West Indians to the capital after world war two – that rottenness was unmissable. Hall came to that rotten land with its in-part slave-generated wealth from Kingston in 1951 as a Rhodes scholar to study at Oxford. “Three months at Oxford persuaded me that it was not my home,” he told the Guardian in 2012. “I’m not English and I never will be. The life I have lived is one of partial displacement. I came to England as a means of escape, and it was a failure.”
A failure? You might well be forgiven for thinking otherwise. Stuart Hall gave up his PhD on Henry James and instead, in 1958, became the founding editor of the New Left Review, which opened a debate about the things that hadn’t been broached in complacent British academia in the post-war period – immigration, the politics of identity and multicultural society. He became, with EP Thompson, Ralph Miliband and Raymond Williams, a leading figure of Britain’s New Left, and one of the very few among their number who wasn’t white.
The Saturday interview: Stuart Hall
Stuart Hall – godfather of multiculturalism and one of the UK’s leading cultural theorists – is more pessimistic about politics than he’s been for 30 years. The left, he says, is in deep troubl e
▻http://www.theguardian.com/theguardian/2012/feb/11/saturday-interview-stuart-hall
And yet, he says, “I’m more politically pessimistic than I’ve been in 30 years.”
This pessimism is not down to the failure of multiculturalism, or rather, that speech last year in which David Cameron claimed it had failed – Hall takes a benign, if dismissive, attitude to Conservative posturing here, commenting mildly that Cameron is talking about equal-opportunities legislation, as he perceives it, rather than multiculturalism as part of the culture. No, it’s the state of the left that strikes him as the most problematic. “The left is in trouble. It’s not got any ideas, it’s not got any independent analysis of its own, and therefore it’s got no vision. It just takes the temperature: ’Whoa, that’s no good, let’s move to the right.’ It has no sense of politics being educative, of politics changing the way people see things.”
#idees #sociologie #angleterre #jamaique #uk #stuart_hall #deces
]]>Hommage à Stuart Hall
▻http://www.youtube.com/watch?v=s-Yp9oHV_oU#t=130
The Stuart Hall Project : ▻http://www.bfi.org.uk/news-opinion/sight-sound-magazine/reviews-recommendations/film-week-stuart-hall-project
1. ▻http://bougnoulosophe.blogspot.be/2013/05/race-et-articulation.html
2. ▻http://bougnoulosophe.blogspot.be/2012/12/de-la-deconstruction-du-terme-populaire.html
3. ▻http://bougnoulosophe.blogspot.be/2013/04/le-populisme-autoritaire.html
4. ▻http://bougnoulosophe.blogspot.be/2012/12/identites-et-culture-politiques-des.html
]]>New short #FILM: #John_Akomfrah, #Stuart_Hall and the film essay
▻http://africasacountry.com/new-short-film-john-akomfrah-stuart-hall-and-the-film-essay
In 2013 I had the opportunity to work with frieze, a UK-based contemporary #ART and culture magazine. Towards the end of my time at the magazine, I co-produced a film on John Akomfrah, which just went live today (film below). For those of you unfamiliar with Akomfrah’s work, he began his practice as an artist […]
]]>Des Cultural Studies
"Nées en Grande-Bretagne dans les années 1950 dans le sillage de la démocratisation émergente de l’enseignement, les « études culturelles » (cultural studies) ont redéfini radicalement notre conception de la culture. Au lieu de limiter la culture aux goûts de l’homme cultivé, elles ont imposé une approche plus anthropologique des phénomènes culturels, définis comme l’ensemble des pratiques symboliques et matérielles d’une société. Plus concrètement, elles s’attachent à décrire les manières dont les hommes donnent un sens à ce qu’ils vivent. C’était ouvrir la voie à l’étude sérieuse et non paternaliste de la culture populaire, même si dans un premier temps les notions de culture populaire et de culture ouvrière se chevauchaient insensiblement.
Très vite, les études culturelles ont formulé la thèse que ces significations n’ont rien de naturel ou d’immuable, mais qu’elles sont « construites » sous la forme de représentations, c’est-à-dire de symbolisations d’un rapport au réel (que les hommes reçoivent et subissent en même temps qu’ils les modifient). Variables dans le temps, ces représentations divergent aussi synchroniquement : plusieurs représentations concurrentes circulent, ce qui ne veut pas dire qu’elles sont identiques. Comme toujours certaines sont plus égales que d’autres et suivant les rapports de force entre les groupes dont émanent ces représentations, les unes seront dominées et les autres, dominantes. Dans les sociétés modernes, ces rapports ne passent plus par la force brute, qui pousserait les représentations dominantes à censurer les représentations dominées, mais par des stratégies plus subtiles.
Les représentations dominantes sont alors celles qui arrivent à se faire accepter par le plus grand nombre comme « naturelles » et « évidentes », voire comme« universelles ». Les études culturelles en déduisent un programme : analyser comment la structure des représentation cache autre chose, à savoir des rapports de force d’une grande inégalité, puis proposer des alternatives à des structures culturelles qui puissent faire entendre la voix des groupes dominés.
Le grand intérêt des études culturelles n’est pas d’avoir plaidé la cause de la culture populaire (bien d’autres l’avaient fait avant elles), mais d’avoir montré que la culture populaire n’existe pas et que les manières d’en parler sont tout sauf innocentes. En effet, pour les études culturelles on ne peut connaître la culture populaire qu’à travers les représentations qui s’en donnent. Ensuite parce que ces représentations de la culture populaire ne sont jamais construites de l’intérieur : ceux qui « vivent » la culture populaire ne sont jamais ceux qui en (re)construisent la représentation. Depuis qu’on parle de culture populaire (grosso modo depuis l’industrialisation de la seconde moitié du 18e siècle), c’est toujours de l’extérieur qu’on en parle, que ce soit pour en donner une image idyllique et pastorale ou pour en dénoncer les turpitudes et les dangers. Cependant, l’enjeu politique de ces discours est toujours le même : minimiser au tant que possible l’importance de la culture ouvrière qui commence à se manifester au moment de l’industrialisation et dont les caractéristiques majeures (goût du divertissement, appel aux instincts les plus « bas ») menacent les évidences de la culture dominante.
Comme le projet des études culturelles est en Grande-Bretagne un projet politique, on s’efforce de montrer que la culture populaire est une culture de résistance. D’abord contre la culture dominante de l’élite sociale, qui se trouve refusée en bloc. Ensuite contre la culture marchandes des mass-média. Autant que l’abus des cultures d’élite, les premiers porte-parole du mouvement dénonçaient en effet l’influence maléfique de la culture de masse venue d’outre-Atlantique. La plus grande menace pour la survie et le développement de la culture ouvrière n’était pas le mépris des "couches supérieures " de la société, mais le nivellement et l’esprit de consommation suscités par les produits commerciaux des industries culturelles américaines. Richard Hoggart, par exemple, dont "La culture du pauvre" (une étude mi-anthropologique mi-autobiographique de la culture ouvrière des années 20 et 30 publiée en 1957) passe pour le premier manifeste des études culturelles, n’a pas de mots assez durs pour l’introduction du juke-box dans les pubs, qui se traduit par l’érosion du chant en commun et de toutes les valeurs sociales v relatives.
Cette résistance est surtout pensée au niveau de la réception des produits de la culture de masse. Refusant le facile clivage des médias manipulateurs et du public manipulé, les tenants des cultural Studies mettent au point un système d’analyse qui permet de rendre compte de la diversité réelle de la réception des produits de la culture de masse, que l’on peul accepter, rejeter, ou se réapproprier en donnant une signification nouvelle aux sens que proposent ou insinuent ceux qui contrôlent les mass médias et la société de consommation qui s’y appuie.
Un exemple célèbre de réappropriation a été donné par Richard Dyer, dont les études du "musical" critiquent sérieusement l’interprétation traditionnelle de ce genre cinématographique comme exemple-type de la sous-culture de l’évasion et du lavage de cerveau. Insistant sur ce que le divertissement a d’utopique, Dyer parvient à revaloriser fortement le genre, y compris sur le plan politique. Des analyses comparables seront faites pour les soaps, les romans Harlequin ou encore les messages publicitaires. Dans tous les cas, la culture populaire y apparaît comme une force susceptible de se jouer des messages et des significations qu’on cherche à lui imposer.
À mesure que les études culturelles s’installent comme discipline en Grande-Bretagne, l’identification implicite et explicite à la culture ouvrière devient de plus en plus problématique. Tout comme la culture d’élite à laquelle elle résiste à bien des égards, la culture ouvrière est souvent machiste (et partant machiste), « blanche » (et partant raciste) et homophobe. Or, les années 60 et 70 voient naître de nouvelles formes de contestations sociales dont le vecteur principal n’est plus tellement celui de classe sociale, mais celui de la triade sex, gender, race : les mouvements féministe, homosexuel, antiraciste vont peser de plus en plus sur la manière d’envisager les rapports entre dominant et dominé...."
Jan Baetens
]]>Logique de l’enclos
"Historiquement, la race a toujours été une forme plus ou moins codée de découpage et d’organisation des multiplicités, de leur fixation et de leur distribution le long d’une hiérarchie et de leur répartition au sein d’espaces plus ou moins étanches - là logique de l’enclos. Tel était le cas sous les régimes de la ségrégation. À l’âge de la sécurité, peu importe qu’elle soit volontiers déclinée sous le signe de « la religion » ou de « la culture ». La race est ce qui permet d’identifier et de définir des groupes de populations en tant qu’elles seraient, chacune, porteuses de risques différentiels et plus ou moins aléatoires." (Achille #Mbembe)
▻http://bougnoulosophe.blogspot.be/2013/11/la-logique-de-lenclos.html
]]>Racisme et articulation
« Peut-être est-il effectivement impossible d’expliquer la race dans les seuls termes des rapports économiques, mais il est aussi fallacieux d’expliquer les structures raciales sans prendre en compte le cadre spécifique des rapports économiques dans lesquels ces structures prennent place. À moins d’attribuer à la race un caractère unique, unifié et transhistorique - de telle sorte que, quels que soient le lieu ou l’époque, elle manifeste toujours les mêmes caractéristiques autonome ce que l’on pourrait peut-être expliquer par une sorte de théorie générale des préjugés dans la nature humaine (argument essentialiste extrêmement classique) -, il faut accepter d’affronter la spécificité historique de la race dans le monde moderne. Nous sommes alors bien obliger d’admettre que les rapports de race sont directement liés aux processus économiques : difficile d’oublier que sont passées par là la conquête, la colonisation et la domination commerciale, ou bien que se déploient aujourd’hui les « échanges inégaux » qui caractérisent dans l’économie mondiale les relations qu’entretiennent les régions métropolitaines développées et les régions satellites « sous-développées ». Le problème ici, n’est donc pas de savoir si la prise en compte des structures économiques est pertinente pour la compréhension des divisions raciales, mais de comprendre la manière dont ces deux réalités sont théoriquement connectées. »
« Principe de spécificité historique : il ne nous faut pas traiter le racisme comme une caractéristique générale des sociétés humaines, mais le considérer à chaque fois dans sa spécificité historique. Il nous faut partir de l’hypothèse de la différence et de la spécificité plutôt que de celle d’une « structure » unique, transhistorique et universelle du racisme. »
« La question n’est pas de savoir si l’homme-en-général perçoit distinctement les groupes dotés de caractéristiques raciales ou ethniques différentes, mais bien plutôt de comprendre quelles sont les conditions spécifiques qui rendent cette forme de distinction socialement pertinente et historiquement active. Qu’est-ce qui confère son effectivité, en tant que force matérielle concrète, à cette potentialité humaine abstraite ? »
« Il faut comprendre le racisme comme un ensemble de pratiques économiques, politiques et idéologiques d’un genre particulier et concrètement articulé à d’autres pratiques au sein d’une formation sociale donnée. Ces pratiques attribuent une position aux différents groupes sociaux conformément aux structures élémentaires de la société ; elles fixent et attribuent ces positions via des pratiques sociales ; et, enfin, elles légitiment les positions qu’elles ont ainsi attribuées. En un mot, ce sont des pratiques qui garantissent l’hégémonie d’un groupe dominant sur une série de groupes subordonnés, mais de manière à ce qu’il domine l’ensemble de la formation sociale sous une forme favorable au développement de sa base économique productive sur le long terme. »
« Au niveau économique, il est clair que l’on doit accorder à la race sa propre effectivité, une effectivité « relativement autonome ». Cela ne signifie pas que le niveau économique serait suffisant pour fonder une explication de la manière dont ces relations fonctionnent concrètement. Il est nécessaire de comprendre la manière dont les différents groupes raciaux et ethniques ont été politiquement insérés, ainsi que les relations entre ces différents groupes qui ont eu tendance à transformer, éroder, ou au contraire préserver ces distinctions à travers le temps – non seulement comme des traces ou des résidus des modes précédents, mais également comme des principes actifs et structurants de l’organisation actuelle de la société. Les catégories raciales sont incapables à elles seules de rendre compte de ce phénomène. »
« Le racisme n’est pas seulement un problème pour les Noirs qui en font les frais, ni ne concerne seulement les sections de la classe ouvrière blanche et les organisations souillées par son empreinte. Il ne peut pas non plus être surmonté tel un virus qui infecterait le corps social, en lui injectant une dose massive de libéralisme politique. Le capital reproduit la classe comme un tout, y compris ses contradictions internes – comme un tout structuré par la race. Il domine en partie ces classes divisées grâce à ces divisions internes dont le racisme est l’un des effets. Il contient et désamorce les institutions de représentation des classes, en les neutralisant, c’est-à-dire en les confinant à des stratégies et à des luttes axées sur la race et en les rendant incapables de surmonter les barrières raciales. Le racisme rend le capital capable de briser toute tentative de construire des moyens alternatifs de représentation qui pourraient être capables de représenter plus adéquatement la classe en tant que tout – contre le capitalisme, et contre le racisme. Les luttes sectorielles articulées par la race continuent au contraire d’apparaître comme les seules luttes défensives possibles pour une classe divisée en elle-même, dans son face-à-face avec le capital. Ces luttes sont donc également le terrain à partir duquel se déploie l’hégémonie du capital. Je précise qu’il ne s’agit absolument pas de dire que le racisme serait simplement le produit d’un tour de passe-passe idéologique. »
« Nous devons commencer à enquêter sur les diverses manières dont les idéologies racistes ont été construites et rendues opératoires dans différentes conditions historiques : les racismes du capitalisme marchand et de l’esclavage dans lequel les esclaves sont des marchandises ; celui des conquêtes et du colonialisme ; celui du commerce et du « haut impérialisme », de l’« impérialisme populaire » et du prétendu « post-impérialisme ». Dans chaque cas, et pour chaque formation sociale spécifique, le racisme en tant que configuration idéologique a été reconstitué par les relations de la classe dominante et profondément retravaillé. »
« Si le racisme se révèle particulièrement puissant et son inscription dans la conscience populaire particulièrement profonde, c’est que, grâce aux caractéristiques comme la couleur de peau, les origines ethniques ou les origines géographiques, il a « découvert » ce que les autres idéologies ont été obligées de construire : un fondement en apparence « naturel » et universel, inscrit dans la nature même. Mais, il a beau être apparemment fondé sur un donné biologique, le racisme a des effets sur les autres formations idéologiques d’une société, et son développement entraîne la transformation de l’ensemble du champ idéologique sur lequel il opère. »
« Les racismes déshistoricisent, c’est-à-dire traduisent des structures historiquement spécifiques dans la langue intemporelle de la « nature » ; ils décomposent la classe en individus pour les recomposer en ces nouveaux « sujets » idéologiques d’une grande cohérence : traduisent les « classes » en « Noirs » et « Blancs », les groupes économiques en « peuples », et les forces matérielles en « races ». Ce processus constitue de nouveaux « sujets historiques » des discours idéologiques – c’est-à-dire, comme nous l’avons déjà vu, crée de nouvelles structures d’interpellation. Ce processus produit les « sujets racistes » naturalisés, en tant qu’ils sont les « auteurs » d’une forme spontanée de perception raciale. »
« Pourtant les processus (de racialisation ) ne sont eux-mêmes jamais indemnes de la lutte des classes idéologique. En effet, les interpellations racistes peuvent elles-mêmes devenir les sites et les enjeux de la lutte idéologique, elles peuvent être occupées et redéfinies pour devenir les formes élémentaires d’une formation d’opposition – là où, par exemple, les inversions symboliques du « black power » contestent violemment le « racisme blanc ». Les idéologies du racisme restent donc des structures contradictoires qui peuvent à la fois fonctionner comme les véhicules de l’imposition des idéologies dominantes et comme les formes élémentaires de cultures de la résistance. Toute tentative de circonscrire les politiques et les idéologies du racisme qui omettrait ces luttes et ces contradictions est condamnée, si elle veut donner l’illusion de son adéquation, à embrasser un réductionnisme destructeur. »
[Stuart Hall, "Race, articulation et sociétés structurées ’à dominante’"]
▻http://www.contretemps.eu/lectures/lire-stuart-hall-race-articulation-soci%C3%A9t%C3%A9s-structur%C3%A9es-d
]]>"S’il a effectivement joué le rôle de ciment idéologique garantissant la domination d’une classe sur l’ensemble de la formation sociale, ce qui différencie le racisme des autres idéologies hégémoniques mérite d’être analysé en détail. Si, dans ce rôle, le racisme se révèle particulièrement puissant et son inscription dans la conscience populaire particulièrement profonde, c’est que, grâce aux caractéristiques comme la couleur de peau, les origines ethniques ou les origines géographiques, il a « découvert » ce que les autres idéologies ont été obligées de construire : un fondement en apparence « naturel » et universel, inscrit dans la nature même. Mais, il a beau être apparemment fondé sur un donné biologique, le racisme a des effets sur les autres formations idéologiques d’une société, et son développement entraîne la transformation de l’ensemble du champ idéologique sur lequel il opère. Il peut ainsi exploiter d’autres discours idéologiques – il s’articule par exemple très bien à la structure eux/nous de la conscience de classe corporative. Ses effets sont similaires à ceux d’autres idéologies dont il doit être distingué : les racismes, eux aussi, déshistoricisent, c’est-à-dire traduisent des structures historiquement spécifiques dans la langue intemporelle de la « nature » ; ils décomposent eux aussi la classe en individus pour les recomposer en ces nouveaux « sujets » idéologiques d’une grande cohérence : traduisent les « classes » en « Noirs » et « Blancs », les groupes économiques en « peuples », et les forces matérielles en « races ». Ce processus constitue de nouveaux « sujets historiques » des discours idéologiques – c’est-à-dire, comme nous l’avons déjà vu, crée de nouvelles structures d’interpellation. Ce processus produit les « sujets racistes » naturalisés, en tant qu’ils sont les « auteurs » d’une forme spontanée de perception raciale. Il ne s’agit donc pas d’une fonction externe du racisme : il n’agit pas que sur ses victimes, ceux qu’il est censé désarticuler, c’est-à-dire réduire au silence."
[ Stuart Hall ]
▻http://bougnoulosophe.blogspot.fr/2013/05/race-et-articulation.html
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