• Quand la poésie côtoie la phénoménologie, ou comment vouloir donner sens à une existence dépossédée de son horizon.

    Deux ou trois choses que je sais d’elle (1967) de Jean-Luc Godard
    http://www.youtube.com/watch?v=cVtYMQ2haeU


    http://www.lesinrocks.com/cinema/films-a-l-affiche/deux-ou-trois-choses-que-je-sais-delle

    Doit-on souffrir pour faire un f#ilm ? 1966 : #Godard a tourné onze longs métrages en sept ans. De Deux ou trois choses que je sais d’elle, il dit « (…) c’est un peu comme si je voulais un #essai_sociologique en forme de roman, et pour le faire, je n’ai à ma disposition que des notes de musique. Est-ce donc cela le cinéma ? Et ai-je raison de vouloir continuer à en faire ? » Epuisé, englouti sous son travail, notre héros ? Craint-il d’avoir découvert ses propres limites ? Godard est mûr pour ne plus filmer désormais ­ comme il s’y abandonnerait ­ que ce qui s’offre à lui, la vie, et confondre son labeur avec elle. Le monde n’a qu’à se laisser regarder, se tenir coi, bien se tenir, le cinéma débarque, faisant feu de tout bois, et tout est son #objectif. Décomposant la vie en trois éléments (#réalité #objective, #subjectivité et #loi d’ensemble), JLG pense sincèrement ­ naïvement ? ­ pouvoir la retrouver telle qu’en elle-même, là, partout, autour. Dans une sorte de torpeur généralisée se joue plein pot un rituel de transsubstantiation brechtien : l’#actrice, son #corps et son #sang se métamorphosent en direct (par le seul effet du verbe) en personnage ; la #pensée entre en jeu. Le #style tend à rendre les #formes humaines, ou le contraire. Les villes changent et la vie s’ennuie dans les cafés (dans deux ans, Mai) ; les coeurs, les âmes grincent comme des portes. Alors, vive l’ivresse : trente ans après, le sujet ­ la #construction de #grands_ensembles et la vie qu’on y mène, une #prostitution_généralisée ­ est un sujet comme un autre (cette cité peu riante à la mode gaulliste, proprette, « #années_60 », est filmée comme #Tati filmait les gratte-ciel et #de_Broca, Brasília) et fait frémir (le pire arrivait). Godard, sans bouteille, filme comme il respire, avec la sérénité et la patience de la fatigue, sans plus aucune douleur, ou à son seuil, parce qu’il n’y a plus d’autre solution pour survivre. Alors, les #femmes, les #hommes, l’#argent, le #travail, la prostitution, l’#aliénation, tout, tout cela, c’est lui, mais aussi l’annonce de ses dix ou vingt autres films à venir : le produit dérivé est le #film lui-même… L’enfance de l’art a-t-elle 36 ans ? Un film, pour être adulte, facile et évident, doit-il être fabriqué à bout de force ? Faut-il avoir mal pour filmer, pour dire sa #souffrance, celle que vous inspire le #monde, celle du monde, ou suffit-il au contraire d’ouvrir l’oeil et le bon ?

    #Cinéma #nouvelle_Vague #Société #Consommation #Politique #Littérature #Philosophie #Langage #Jean-Luc_Godard #Vidéo

  • Le racisme est toujours justifié et construit par la culture (la supériorité esthétique des pratiques culturelles), le biologique, l’appartenance à un groupe social ( la stigmatisation des pauvres issus de l’immigration)
    "Racisme et Culture" par Frantz Fanon
    http://www.dailymotion.com/video/xoib3i_frantz-fanon-racisme-et-culture_news


    extrait de la préface de « Oeuvres » de Frantz Fanon paru aux éditions de la Découverte
    http://www.mouvements.info/L-universalite-de-Frantz-Fanon.html

    Il n’y est question, faut-il préciser, que de la lutte et du futur qu’il faut ouvrir coûte que coûte. Cette #lutte a pour but de produire la vie, de renverser les #hiérarchies instituées par ceux qui se sont accoutumés à vaincre sans avoir raison, la « violence absolue » jouant, dans ce travail, une fonction désintoxicatrice et instituante. Cette lutte a une triple dimension. Elle vise d’abord à détruire ce qui détruit, ampute, démembre, aveugle et provoque peur et colère – le devenir-chose. Ensuite, elle a pour fonction d’accueillir la plainte et le cri de #l’homme_mutilé, de ceux et celles qui, destitués, ont été #condamnés à l’#abjection ; de #soigner et, éventuellement, de #guérir ceux et celles que le pouvoir a blessés, violés et torturés, ou simplement rendus fous. Elle a enfin pour but de faire jaillir un #sujet #humain inédit, capable d’habiter le monde et de le partager afin que les possibilités de #communication et de #réciprocité sans lesquelles ne sauraient exister ni la #dialectique de la reconnaissance ni le #langage humain soient restaurées.
    Ce gigantesque labeur, Fanon l’appelait la « sortie de la grande nuit », la « #libération », la « #renaissance », la « restitution », la « #substitution », le « #surgissement », l’« émergence », le « #désordre absolu », ou encore « marcher tout le temps, la nuit et le jour », « mettre sur pied un homme neuf », « trouver autre chose », forger un sujet humain nouveau sorti tout entier du « mortier du #sang et de la #colère », #libre du #fardeau de la #race et débarrassé des attributs de la #chose. Un sujet quasi-indéfinissable, toujours en reste parce que jamais fini, comme un écart qui résiste à la #loi, voire à toute limite.
    Quant au reste, et bien mieux que d’autres écrits de l’époque, les textes de Fanon dévoilent l’étendue des souffrances psychiques causées par le racisme et la présence vive de la folie dans le système colonial [3] . En effet, en situation coloniale, le travail du racisme vise, en premier lieu, à abolir toute séparation entre le moi intérieur et le regard extérieur. Il s’agit d’anesthésier les sens et de transformer le corps du colonisé en chose dont la raideur rappelle celle du cadavre. À l’anesthésie des sens s’ajoute la réduction de la vie elle-même à l’extrême dénuement du besoin. Les rapports de l’homme avec la #matière, avec le #monde, avec l’#histoire deviennent de simples « rapports avec la nourriture », affirmait Fanon. Pour un #colonisé, ajoutait-il, « vivre, ce n’est point incarner des valeurs, s’insérer dans le développement cohérent et fécond d’un monde ». #Vivre, c’est tout simplement « ne pas #mourir », c’est « maintenir la vie ». Et de conclure : « C’est que la seule perspective est cet estomac de plus en plus rétréci, de moins en moins exigeant certes, mais qu’il faut tout de même contenter. »
    Cette #annexion de l’homme par la force quasi-physiologique du besoin et la matière de l’estomac constitue le « temps d’avant la vie », la « grande nuit » de laquelle il faut sortir. On reconnaît le temps d’avant la vie au fait que, sous son emprise, il n’est pas question pour le colonisé de donner un sens à son existence et à son monde, « mais plutôt d’en donner un à sa mort ». Et c’est à éclairer les attendus de ce différend et à le trancher en faveur des « réserves de vie » que s’attela Fanon.

    Un bel hommage de #Jacques_Coursil (Clameurs) à #Frantz_Fanon tiré du livre "Peau Noire, Masques Blancs(collection Points)
    http://www.youtube.com/watch?v=8yaGS2uJvis

    Je suis nègre.

    Mais je n’ai pas le droit de me laisser ancrer.
    Non !
    je n’ai pas le droit de venir et de crier ma haine.
    – pas le droit,
    de souhaiter la cristallisation
    d’une culpabilité
    envers le passé de
    ma race -
    Dois-je me confiner
    à la répartition raciale de la culpabilité,
    Non, je n’ai pas le droit d’être un Noir.
    – je n’ai pas le droit d’être ceci ou cela…
    Le Nègre n’est pas, pas plus que le Blanc.
    Je demande qu’on me considère à partir de mon Désir.
    Je me reconnais un seul droit :
    celui d’exiger de l’autre
    un comportement
    humain.

    Le malheur et l’inhumanité du Blanc
    sont d’avoir tué l’humain
    quelque part.
    Le malheur du nègre
    est d’avoir été esclave.
    Mais je ne suis pas esclave
    de l’esclavage
    qui déshumanisa mes pères.

    Je suis homme
    et c’est tout le passé du monde
    que j’ai à reprendre.
    – la guerre du Péloponnèse
    est aussi mienne
    que la découverte de la boussole.
    Je ne suis pas seulement responsable
    de Saint-Domingue -
    La densité de l’Histoire
    ne détermine aucun de mes actes.
    Je suis mon propre fondement.

    Exister absolument.
    Je n’ai ni le droit ni le devoir
    d’exiger réparation
    pour mes ancêtres domestiqués.
    Pas le droit de me cantonner
    dans un monde de réparations rétroactives.
    Je ne suis pas prisonnier de l’Histoire
    Il y a ma vie prise
    au lasso de l’existence.
    Il y a ma liberté.Il n’y a pas de mission Nègre ;
    Pas de fardeau Blanc
    pas de monde blanc
    pas d’éthique blanche,
    pas d’intelligence blanche.
    Il y a de part et d’autre du monde
    des humains qui cherchent.

    Ô mon corps,
    fais de moi toujours
    un homme qui interroge !

    #Colonialisme #Décolonisation #Anticolonialisme #Racisme #Hiérarchisation #Ségrégation #Culture #Anthropologie #Politique #Déculturation #Musique #Jazz #Livres #Vidéo

  • Depuis une moment déjà l’icône RSS a disparu de la barre d’adresse de Firefox. Il paraît qu’on puisse l’afficher quand même.

    What happened to feed auto-discovery in Firefox 4 ? - 0xDECAFBAD
    http://decafbad.com/blog/2011/01/15/what-happened-to-feed-autodiscovery-in-firefox-4

    Like it or not, one of the main themes of this next generation of browsers is minimalism—faster, smaller, less browser to get in the way of what you’re browsing. Yet, at the same time, Firefox 4 has the features of Firefox 3.6 and more.

    You can’t just cram it all in there, so what gets prime real estate by default? People say it’s just a few pixels, that feed button—but is it so much more important than anything else that could go there? And before you answer, consider that not just for your personal use, but for the 100’s of millions of people using Firefox. How do you check your own biases and make a decision on that scale? You could make an educated guess, make a gut check. A lot of brilliant design happens that way.

    You can also gather some telemetry from beta installs to see what people really use. Looking at a heatmap of clicks, the feed button is an absolute stinker. This isn’t a random whim of the UX team—seriously, it’s an order of magnitude less used than anything else in the toolbar (notice the one black spot):

    https://heatmap.mozillalabs.com

    RSS Advisory Board - RSS Autodiscovery
    Editor’s Note : This is version 1.0 of this document, published Nov. 27, 2006.
    http://www.rssboard.org/rss-autodiscovery

    Après tout RSS est devenu un truc de spécialistes (... est-ce qu’il y a jamais eu une époque quand RSS intéressait le commun des mortels ?) alors il semble qu’il va falloir utiliser l’icône à côté de l’adresse et perdre quelques pixels en largeur quand on visite un site sans flux RSS parce que l’icône est affichée quand même.
    Dans ce cas elle est grise, alors on sait qu’il n’y a pas de flux RSS. Une info de trop pour moi. C’est un peu comme si je collais une grande affiche sur ma porte pour me rappeller tous les matins que dieu n’existe pas.

    #design #interface #rss

  • Dean R. Koontz, La peste grise

    Je suis dans une phase de lecture et de relecture de classiques du fantastique (merci le livre numérique) et de furetage en bouquinerie à la recherche de livres d’une soirée, des romans divertissants, vite lus, pour remplacer la télé. Résultat, quelques ovnis pêchés au Masque, des Pockets SF, des classiques du Polar S.F. (sanguine), des souvenirs signé Nouvelles éditions Oswald (Néo), des Robert Laffont argentés... Parmi lesquels malgré son horrible pochette, ce Dean R.Koontz, « La peste grise [1] ».


    http://www.yoboom.org/Dean-R-Koontz-La-peste-grise

    cf : http://www.seenthis.net/messages/156130
    #lectures_faciles_pour_soirs_fatigués #sci-fi #autocitation #siudmak #recherche #conscience #subliminal

  • Je ramasse des trucs épars et sans doute déjà recensés, pour penser #fascisme #violence #révolte

    Rejeter les Roms permet de « faire exister les frontières »
    http://www.mediapart.fr/journal/france/090713/rejeter-les-roms-permet-de-faire-exister-les-frontieres?onglet=full via @isskein

    Les ethnies n’existent plus nulle part comme formes d’organisation sociale, économique, culturelle ou cultuelle autonome comme elles ont pu l’être au moment où ce terme a été créé. Ce qui existe aujourd’hui ce sont des identités ethniques dans des contextes complexes, de plus en plus individualisés. Les gens se déplacent, la #migration est généralisée, tous les endroits du monde sont connectables. C’est à ce moment, paradoxalement, que l’#identité ethnique est instrumentalisée.

    (où j’apprend que Roms ont été expulsés à Deuil la barre le 9 juillet)

    Roms sous le coup de #vidéosurveillance à Marseille :
    http://www.marsactu.fr/societe/a-marseille-des-cameras-ciblent-roms-et-gens-du-voyage-31653.html

    Dans le même temps, un rapport dénonce la politique du #chiffre dans la #police française ces six dernières années
    http://www.franceinfo.fr/politique/un-rapport-denonce-la-politique-du-chiffre-dans-la-police-francaise-10653
    http://seenthis.net/messages/155559
    http://seenthis.net/messages/155980

    ***

    Article11 - Clément Méric, mort pour ses #idées dans un monde sans idées - Serge Quadruppani et Odile Henry
    http://www.article11.info/?Clement-Meric-mort-pour-ses-idees via @baroug via @mona

    Derrière les discours comme celui de Pierre Carles, on perçoit la vulgate anti-#bobos et anti-#classes_moyennes qui a tant brouillé la compréhension des mouvements sociaux au niveau mondial. Il y a cette absence d’idée selon laquelle plus on est dominé, et plus on a ontologiquement raison. En réalité, les dominés ont raison – et ont quelque chance de faire partager leurs raisons à beaucoup de monde - quand ils se révoltent contre la domination. Mais quand ils persécutent d’autres dominés, et participent ainsi au maintien de la domination, ce sont des ennemis qui doivent être traités comme tels.

    Une vision pernicieuse du monde social et de ses divisions (Sylvie Tissot)
    http://www.humanite.fr/tribunes/une-vision-pernicieuse-du-monde-social-et-de-ses-d-544270

    Eloge de la classe extrême
    http://quadruppani.blogspot.fr/2013/06/eloge-de-la-classe-extreme.html

  • #Entretien avec #Félix_Guattari qui évoque entre autres la tyrannie des thérapies comportementales qui n’ont qu’un seule objectif selon lui, celui de construire des individus qui intègre le « système »

    Partie 1
    http://www.youtube.com/watch?v=jXi8eNHlSM4

    http://1libertaire.free.fr/Guattari16.html

    Né le 30 mars 1930, à Villeneuve-les-Sablons (Oise), Félix Guattari passa son enfance et son adolescence dans une proche banlieue ouvrière de Paris, à La Garenne. Les bouleversements considérables de cette période ont marqué profondément son existence : lui-même faisait très souvent référence à ce qu’il avait baptisé le « complexe de 1936 ». Indirectement touché — vu son jeune âge — par l’éclatement des mouvements de jeunesse et la dispersion des idéaux politiques, en opposition avec son milieu familial relativement aisé, il connut sa première grande rupture émancipatoire avec la rencontre qu’il fit de #Fernand_Oury, artisan passionné du futur mouvement de #Pédagogie_institutionnelle.

    Encouragé par le frère de Fernand, #Jean_Oury, #psychiatre, il s’oriente à partir de 1950 vers la #psychiatrie, alors en pleine effervescence. Par son « don » des rencontres, par sa rapidité d’esprit et son insatiable curiosité, il sut intégrer de façon très ouverte de multiples univers — philosophie, #ethnologie, #linguistique, architecture, etc. — afin de mieux définir l’orientation, la délimitation et l’efficacité de l’acte psychiatrique. Avec Jean Oury, dont il était devenu depuis 1955 le principal collaborateur, il poursuivit cette recherche à la clinique psychiatrique de #La_Borde à Cour-Cheverny. Lieu de stage pour d’innombrables étudiants, philosophes, #psychologues, ethnologues, #travailleurs_sociaux, La Borde resta pour Félix Guattari le principal ancrage.

    Partie 2
    http://www.youtube.com/watch?v=hUj-UmEvITE

    Il participa au mouvement du #G_T_psy, qui regroupa de nombreux psychiatres au début des années soixante et créa la Société de psychothérapie_institutionnelle en novembre 1965. C’est au même moment que Félix Guattari fonda, avec d’autres militants, la F.G.E.R.I. (Fédération des groupes d’études et de recherches institutionnelles) et sa revue Recherches , s’ouvrant sur la philosophie, les mathématiques, la psychanalyse, l’#éducation, l’architecture, l’ethnologie, etc.

    La #F_G_E_R_I. représentait l’aboutissement des multiples #engagements #politiques et culturels de Félix Guattari : le Groupe jeunes hispano, les Amitiés franco-chinoises (à l’époque des communes populaires), l’opposition active à la #guerre d’#Algérie, à la guerre du #Vietnam, la participation à la M.N.E.F., à l’U.N.E.F., la politique des bureaux d’aide psychologique universitaire (B.A.P.U.), l’organisation des groupes de travail universitaire (G.T.U.), mais également les réorganisations des stages des centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active (C.E.M.E.A.) pour infirmiers psychiatriques, ainsi que la formation d’Amicales d’infirmiers (en 1958), les études sur l’architecture et les projets de construction d’un hôpital de jour pour « étudiants et jeunes travailleurs ». Très influencé par le travail de #Lacan — dont il fut l’analysant jusqu’en 1960 —, il prit cependant quelques distances vis-à-vis de l’élaboration théorique de celui-ci. Il fut l’un des acteurs des événements de mai #1968, à partir du Mouvement du 22 mars. Engagé #existentiellement et #éthiquement dans cette remise en question des valeurs fondamentales, c’est alors qu’il rencontra #Gilles_Deleuze à l’#université_de_#Vincennes — deuxième grande rencontre.

    Partie 3
    http://www.youtube.com/watch?v=Fk_OrkMG5YI

    Dans son dernier livre, #Chaosmose (1992), dont le thème est déjà partiellement développé dans Qu’est-ce que la philosophie ? (1991, avec G. Deleuze), Félix Guattari reprend son thème essentiel : la question de la subjectivité. « Comment la produire, la capter, l’enrichir, la réinventer en permanence de façon à la rendre compatible avec des Univers de valeur mutants ? Comment travailler à sa libération, c’est-à-dire à sa re-singularisation ? [...] Toutes les disciplines auront à conjoindre leur créativité pour conjurer les épreuves de #barbarie. » Cette idée revient comme un leitmotiv, depuis Psychanalyse et #transversalité (regroupement d’articles de 1957 à 1972) jusqu’aux Années d’hiver — 1980-1986 (1985) et aux Cartographies #schizo-analytiques (1989). Il insiste sur la fonction de récit #« a-signifiant », lequel joue le rôle de support d’une subjectivité en acte, à partir de quatre paramètres : « Les flux sensibles et signalétiques, les #Philum de propositions #machiniques, les #Territoires #existentiels et les Univers de référence incorporels. » Ce travail d’#écriture est en prise avec ses engagements #sociopolitiques et culturels, comme en témoignent les Neuf Thèses de l’opposition de #gauche . Il est l’un des principaux organisateurs de l’opération « Un milliard pour le Viet-Nam ». En 1967, il figure parmi les fondateurs de l’#Osarla (Organisation de solidarité et d’aide à la révolution latino-américaine).

    Partie 4
    http://www.youtube.com/watch?v=aleBHgDS-Qg

    C’est au siège de la F.G.E.R.I. que se rencontrent, en 1968, Daniel Cohn-Bendit, Jean-Jacques Lebel, Julian Beck... En 1970, il crée le C.E.R.F.I. (Centre d’études et de recherches et de formation institutionnelle) qum reprend la direction de la revue Recherches . Celle-ci publiera des ouvrages relevant de domaines variés, avec la participation de #Gilles_Deleuze, Theodor Zeldin, #Michel_Foucault... Plus tard, soutenant les radios libres, il fonde #Radio Tomate en 1980. Il est attiré par l’expérience #gauchiste autonome italienne. Dans la lignée de #Basaglia, puis de #Rotelli, il participe aux élaborations de l’expérience psychiatrique de #Trieste. Son voyage à Athènes puis à l’île de Léros le met directement en contact avec la révoltante misère psychiatrique concentrationnaire. Ses engagements et son travail philosophique lui ayant valu une renommée internationale, il est reçu dans les universités du Japon, du Brésil, des États-Unis, du Canada, etc. C’est alors qu’il s’engage dans les mouvements #écologiques, essayant de trouver une voie autre que celle de la droite ou de la #« vieille gauche ». Dans #Les_Trois_Écologies (1989), il soutient que l’#« écologie_environnementale » devrait être pensée d’un seul tenant avec l’#écologie_sociale et l’#écologie_mentale, à travers une « écosophie » de caractère #éthico-politique. Au printemps de 1987, il fait paraître, avec Deleuze, le premier numéro de la revue #Chimères. Ses multiples engagements, ponctués par un séminaire se tenant chez lui à Paris, ne l’empêchaient pas de poursuivre avec Gilles Deleuze un travail philosophique scandé par la parution d’ouvrages fondamentaux, tels que #Mille_Plateaux (1980), #Rhizome (1976), #Kafka, pour une littérature mineure (1975). Leur premier livre en commun, L’Anti-Œdipe (1972), avait fait scandale. Ils soutenaient que le délire est « l’investissement inconscient d’un champ social historique ». Critiquant l’élaboration théorique de la psychanalyse, ils proposaient la notion de #« machines_désirantes » ainsi qu’une pratique originale : la #« schizoanalyse ». C’est dans cette perspective que Félix Guattari écrivit #la_Révolution_moléculaire (1977) et #L_Inconscient_machinique (1979).

    Partie 5
    http://www.youtube.com/watch?v=CV_w--wir50

    #Psychanalyse #Philosophie #Anti_oedipe #Individuation #Domination #Anti-psychiatrie #Subjectivité #Perception #Transmission #Structuralisme #Scientisme #Ethique #Ecosophie #Sciences_sociales #Psychologie #Singularité #Esthétique #Technoscience #Mass_média #Livres #Vidéo

  • A propos de la monumentale étude sur la formation de la classe ouvrière anglaise(collection Points Histoire) de l’historien #Edward_P_Thompson

    Entretien avec #Miguel_Abensour à qui l’on doit l’édition française et l’historien #François_Jarrige qui a rédigé la préface pour l’édition en poche.
    http://www.lemonde.fr/livres/article/2012/04/05/miguel-abensour-philosophe-et-francois-jarrige-historien-une-biographie-de-l

    Quelle a été l’influence de ce livre d’E. P. Thompson ? Pourquoi est-il si méconnu en France ?

    M. A. : Le livre a été traduit trop tard en français, en 1988, date qui explique que sa réception n’a pas été réussie. S’il avait été traduit en 1968, ou juste après, la situation aurait été différente. Est-ce qu’aujourd’hui les conditions sont réunies pour une meilleure réception ? L’école de François Furet (1927-1997), qui s’était repliée sur une lecture politique, au sens étroit du terme, paraît aujourd’hui dépassée, ce qui rend le contexte plus favorable.

    F. J. : Il faut bien voir que ce livre a infusé absolument partout, dans toute l’historiographie mondiale. En cela, la #France ressemble à un îlot épargné. En histoire, si on sort du cas hexagonal, les innovations les plus importantes des années 1980-1990, comme les Subaltern Studies en Inde, se sont totalement imprégnées d’Edward P. Thompson, car il s’agit d’écrire une histoire « par en bas », des dominés, de ceux qui ont été marginalisés par l’historiographie nationaliste ou marxiste. Et même en France, à mesure qu’on s’est détachés de l’historiographie marxiste, qui s’intéresse essentiellement aux organisations, aux syndicats ou aux leaders, on a vu monter un intérêt pour Thompson.

    Conférence à la #Sorbonne de François Jarrige et Xavier Vigna Maîtres de conférence en Histoire contemporaine à l’Université de Bourgogne autour du livre d’Edward P. Thompson.
    http://vimeo.com/62285302

    Biographie de l’auteur :
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Edward_Palmer_Thompson

    E. P. Thompson est né en 1924 à Oxford d’un père missionnaire presbytérien au Bengale, Edward John Thompson (1896-1946). Il abandonne ses études en 1941, à 17 ans, pour s’engager dans l’armée britannique : il combat notamment dans une unité blindée lors de la campagne d’Italie ; il participe notamment à la bataille de Monte Cassino4, puis à la prise de Pérouse, sur laquelle il reviendra lors d’une rencontre du mouvement pour la paix en Italie en 1984 5. Il adhère dans le même temps au Parti communiste de Grande-Bretagne.
    À l’issue de la guerre, alors qu’il dirige des cours du soir (extramural studies) de littérature dans le Yorkshire, il crée en 1946 le Communist Party Historians Group, avec notamment Christopher Hill, #Eric_Hobsbawm, Rodney Hilton et Dona Torr ; avec eux, il lance en 1952 une revue destinée à avoir une grande influence, Past & Present. De fait, « E. P. Thompson est un outsider académique, qui reste toute sa vie extérieur au monde d’Oxbridge, et un franc-tireur idéologique »3 : il quitte en 1956 le #parti #communiste pour protester contre l’#intervention #soviétique en Hongrie et contribue à la recomposition de la #gauche #marxiste #britannique, la Nouvelle #gauche (« New Left ») dans les années 1960. Il joue ainsi un rôle important, avec Perry Anderson ou Eric Hobsbawm, dans la création de la New Left Review en 1960, avant de prendre en 1965 la tête du Centre for Study of Social History (université de Warwick). Idéologiquement marqué par le socialisme anti-industriel du sujet de ses premières recherches, William Morris, E. P. Thompson « prône un #humanisme marxiste teinté de radicalisme plébéien »3.
    Il meurt à Worcester en 1993, à l’âge de 69 ans.
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Edward_P._Thompson

    #Histoire #historiographie #Archives #Ouvriers #Luttes #Révolution_industrielle #Politique #Sociologie #Usine #Luddisme #Livre

    • L’oeuvre de Thompson a été et demeure au purgatoire comme celle-ci : Age of Extremes (L’Âge des extrêmes) , ouvrage d’Eric Hobsbawm. Les historiens aussi s’unissent en groupes de pression... Les universitaires en ont même fait leur spécialité.

    • De cet ouvrage, il ne faut pas seulement dire que c’est sans doute un des plus beaux livres d’histoire qui ait été écrit ; car c’est aussi l’une des recherches les plus fondamentales pour comprendre le nouage entre la méthode historique et le problème de la constitution d’un #sujet_politique. L’ensemble de l’ouvrage présente une approche immanente à la constitution d’une conscience de classe : la première partie (« L’arbre de la liberté ») explore la manière dont se développe en Angleterre une conscience révolutionnaire jacobine, sous l’impulsion de la Révolution Française ; la deuxième partie (« La malédiction d’Adam ») met au jour l’opération de démantèlement de cette conscience par l’offensive capitaliste articulée à la « révolution industrielle » ; la troisième partie (« Présence de la classe ouvrière ») montre comment la conscience de classe ouvrière émerge peu à peu, à partir de la recomposition d’éléments de la conscience révolutionnaire jacobine dans un monde transformé. Mais qu’entend-on, exactement, par « conscience » ? Et surtout : le terme est-il adéquat pour saisir la réalité subjective dont il tente de rendre compte ?

      Thompson et le problème de la conscience, par Bernard Aspe
      http://multitudes.samizdat.net/Thompson-et-le-probleme-de-la

      #subjectivité

    • Pour le plaisir de voir et d’entendre Edward P. Thompson.
      Il n’y a malheureusement pas de sous-titres en français
      http://www.youtube.com/watch?v=RJl3_ulTmoQ

      Abstract: This is a film of a seminar on ’Models of Change’ over two days on 20th and 21st March 1976. The participants in the four sessions, lasting eight hours in all, were: Peter Burke, Sally Humphreys, Ernest Gellner, Raphael Samuel, Joel Kahn, Maurice Bloch, Jack Goody, Maurice Godelier, Arnaldo Momiliagno, Edward Thompson, Keith Hopkins, Tom Bottomore, Edmund Leach. The seminar was convened by Alan Macfarlane and held in King’s College, Cambridge.

      Description: This is one of four seminars in the series. The films of one other seminar will be made available on the web. The films were made and edited by the Audio Visual Aids Unit at Cambridge, directed by Martin Gienke and with the assistance of Sarah Harrison. The films were saved from deteriorating quarter inch tape by the British Film Institute, London.

  • L’état, le pouvoir,le socialisme de #Nicos_Poulantzas enfin réédité par la remarquable maison d’édition #les_Prairies_Ordinaires
    http://www.nonfiction.fr/article-6612-

    L’ouvrage de Poulantzas proprement dit s’organise quant à lui en cinq temps. Dans une introduction essentielle à la compréhension de sa démarche, l’auteur précise le sujet d’EPS, qui représente une tentative de #théorisation non pas de l’#Etat (chose impossible selon lui) mais de l’Etat #capitaliste (chose rendue possible par la séparation que le capitalisme suppose entre l’Etat et l’espace économique des #rapports de #production). Cette tentative est justifiée par le caractère insatisfaisant des approches existantes, qui considèrent soit que l’Etat est une institution neutre et préexistante aux #classes #sociales, soit que les classes dominantes le modèlent et en usent à leur goût. Poulantzas s’attache plutôt à démontrer que « toutes les actions de l’Etat ne se réduisent pas à la #domination politique, mais n’en sont pas moins constitutivement marquées » . Dans la même veine, il affirme que cet Etat ne reproduit pas sa domination seulement grâce à la #coercition et à la diffusion d’une #idéologie. Cela supposerait une pratique et un discours unifiés de la part d’appareils voués à l’une ou l’autre fonction, ce qui ne correspond pas à la #réalité. En effet, l’Etat est perméable aux #luttes de #pouvoir qui le débordent constamment, ce qui d’une part empêche l’unification de son discours et de sa pratique, et d’autre part explique qu’il produise aussi des « mesures positives » à l’égard des classes #subalternes. Tentant de résumer sa position théorique et en quoi elle se distingue du #marxisme-léninisme comme des approches wéberienne et foucaldienne, Poulantzas affirme que « contre toute conception en apparence #libertaire ou autre, […] l’Etat a un rôle constitutif non seulement dans les rapports de production et les pouvoirs qu’ils réalisent, mais dans l’ensemble des relations de pouvoir, à tous les niveaux. En revanche, contre toute conception #étatiste, […] ce sont les luttes, #champ premier des rapports de pouvoir, qui détiennent toujours le primat sur l’Etat » .

    Biographie de l’auteur :
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Nicos_Poulantzas

    En #Grèce, il fait des études de #droit durant les années 1950 ; il est actif dans le mouvement étudiant et rejoint l’#EDA (Alliance démocratique grecque), organisation légale émanant du Parti #communiste grec, alors interdit1.
    Il vient en #France en 1960 et y obtient un doctorat en philosophie du droit. Il devient #professeur à l’université Paris 8, où il enseigne la #sociologie de #1968 à sa mort. Durant les années 1960, il est membre du PC grec, et, après la scission intervenue en 1968 suite à l’établissement de la #dictature, du Parti communiste grec de l’Intérieur2.
    Ses travaux renouvellent et approfondissent considérablement ceux de #Marx , #Lénine , #Gramsci , et portent notamment sur le rôle complexe et multiple de l’État dans les sociétés occidentales, les caractéristiques de la « nouvelle petite #bourgeoisie », la problématique de la #division #travail #intellectuel - travail #manuel . Opérant une distinction fondamentale entre l’appareil d’Etat et le pouvoir d’Etat, Poulantzas met en lumière les multiples fonctions dudit Etat ainsi que les rapports de force et les contradictions qui s’y manifestent.
    Vers la fin des années 1970, après la chute des dictatures portugaise (1974), grecque (1974) et espagnole (1978) , Nicos Poulantzas tente d’esquisser les contours théoriques d’une voie originale vers un #socialisme démocratique, proche des conceptions de l’eurocommunisme. Ses contributions sur ce thème ont été recueillies après sa mort dans Repères et sont précisées de façon plus systématique dans L’État, le pouvoir, le socialisme.
    Après plusieurs mois de dépression, il se suicide en octobre 1979 depuis la Tour Montparnasse de #Paris3.

    #Marxisme #Philosophie #Politique #Sciences_politiques #livre

  • #Berlin, ville de la « domestication » et de la « normalisation » de la « société » par la « culture » selon le philosophe #Francesco_Masci dans son essai "L’ordre règne à Berlin" (titre emprunté à un article de #Rosa_Luxemburg) paru aux éditions Allia

    Extrait de Berlin Babylon de Hubertus Siegert
    http://www.youtube.com/watch?v=opA73140gA4


    http://www.lerideau.fr/francesco-masci/6983
    Francesco, quel est le point de départ de ce livre ? Pourquoi la ville de Berlin ?

    Parce que la nouvelle théorie de la #modernité que j’ai essayé de construire dans mes livres précédents était très bien illustrée par cette #ville. L’Ordre règne à Berlin est différent de mes autres livres, surtout le premier (Superstitions, NDLR), dans lequel il y a encore des échos un peu littéraires presque #postromantiques, surtout dans sa composition par fragments. Mais il n’y a aucune rupture théorique. Depuis mon premier livre je travaille à construire une nouvelle lecture de la #modernité et de son évolution avec comme point de départ l’idée que la culture n’est pas une victime désignée d’une quelque force néfaste et obscurantiste, mais qu’elle participe à la « mise en #ordre » du #monde, qu’elle est une force de conservation plus qu’une force #révolutionnaire.

    C’est un #discours qui n’est pas facile à saisir, parce que les gens ont un automatisme : on pense culture, donc on pense forcément à quelque chose de séparé de la #société et meilleur que celle-ci. Il est difficile de comprendre que l’on puisse avoir un regard neutre sur la culture moderne et son histoire qui en arriverait à la conclusion d’une participation active de la « #machine_culture » à l’#organisation sociale. Je voulais rompre avec l’illusion bicentenaire d’abord romantique, puis #avant-gardiste et enfin #adornienne et aussi #debordienne, d’un #pouvoir exorbitant d’ordre presque #religieux attribué aux #images et aux #événements, le pouvoir de sauver un monde a priori jugé mauvais.

    Ce que j’ai essayé de démontrer de manière théorique dans mes autres livres, c’est l’emprise de ce que j’appelle la culture absolue sur le réel. J’appelle « #culture_absolue » la machine de #reproduction d’événements ou d’images #autoréférentielles, qui forment l’unique milieu où les individus sont capables de se connaître et de se reconnaitre. Ce #processus de #substitution d’un monde constitué d’#images et d’événements à une #réalité potentiellement #conflictuelle est au centre même de notre modernité, une modernité qui est essentiellement culturelle, c’est-à-dire qui est en train de réaliser les promesses de ses origines grâce à la culture, d’une manière « imaginaire ». La modernité est en train de réaliser ses promesses originaires, l’#émancipation de l’individu vis-à-vis d’une société totale, la promesse aussi d’un sujet entier ayant une maîtrise totale sur le monde, mais elle les réalise dans un espace #aseptisé et séparé de celui de la contrainte #factuelle, du monde de la #technique qui continue pourtant bel et bien à exister.

    Ces promesses n’ont pas réalisé par le #politique. Le politique, entendu comme le principe conflictuel de l’#opposition ami/ennemi, à ne pas confondre avec une technique d’organisation que j’appelle la politique. Toute la complexité d’une conflictualité permanente (on peut rappeler par exemple les tumultes des factions des villes de la #Renaissance italienne chéries par #Machiavel), cette conflictualité a été, au cours de la modernité, progressivement écartée, évacuée (sauf dans les moments où elle réapparait dans l’histoire comme hyperviolence). Elle a été remplacée par des conflits imaginaires moralement polarisés qui ne franchissent jamais l’au-delà de cet horizon de la culture absolue dedans lequel ils sont renfermés.

    Berlin, qui gardait des restes de cette #division éminemment politique, division inscrite dans la chair même de la ville (le #Mur, mais pas seulement), résume parfaitement l’histoire de ce passage à la culture absolue comme mode de #gestion d’une #société. En vingt ans, depuis la chute du Mur, toute l’histoire et la réalité de la ville a été non seulement effacée, mais transformée dans son essence même, avec une prise de #contrôle absolue de son #territoire, comme nulle part ailleurs en #Occident, par un #imaginaire #abstrait et #allogène.

    Quand je parle d’une #réorganisation du territoire même de la ville par la culture, je ne parle pas de la #production d’événements culturels. Bien sûr, il y a des nombreuses #institutions culturelles à Berlin, les #galeries, les #musées, les #fondations, mais ce ne sont pas elles qui font de Berlin la ville où la culture absolue s’est chargée de l’organisation sociale. C’est plutôt une prise de pouvoir d’ordre ontologique

    #Culture #Philosophie #Pensée_critique #Esthétique #Technique #Histoire #Urbanisme #Relégation #Allemagne #Einstürzende_Neubauten #Musique #Film #Berlin_Babylon #Hubertus_Siegert #Vidéo #Allia #livre

  • États-Unis : $456,000 dollars de subvention en moyenne pour créer un emploi - Observatoire des multinationales
    http://www.multinationales.org/spip.php?article112

    Le rapport - qui se concentre uniquement sur les aides accordées au niveau local, non sur les aides fédérales - est publié par Good Jobs First, une ONG américaine dédiée à la promotion de politiques de #développement_économique transparentes et responsables. L’ONG gère notamment une base de données recensant toutes les #subventions et #aides_publiques accordées aux entreprises, le Subsidy Tracker.

    Le secteur automobile est le principal bénéficiaire de ces aides. Le rapport souligne aussi que ces méga-subventions ont considérablement augmenté en volume et en importance depuis les débuts de la crise financière. Des conclusions qui rejoignent celles d’une enquête publiée il y a quelques mois par le New York Times.

    #effet_d_aubaine #politique_économique #emploi #libre_échange #productivité #etc

    Ah le « marché »... de dupe. Sinon, ce site découvert récemment grâce à @james, via @seenthis (ou l’inverse), ça m’a l’air d’être du factuel lourd. Cool.

  • Les #associations auront un meilleur accès aux #subventions publiques
    http://www.la-croix.com/Actualite/France/Les-associations-auront-un-meilleur-acces-aux-subventions-publiques-2013-0

    De fait, les administrations ne distribuent plus les moyens de la même manière. Tels sont les principaux constats de l’économiste Viviane Tchernonog, qui doit présenter aujourd’hui les derniers résultats de ses travaux à la ministre des sports et de la vie associative (1), Valérie Fourneyron, à l’occasion d’une conférence organisée à l’université de Jussieu.

    Pour décrocher un financement de l’État ou des collectivités locales, les associations sont de plus en plus mises en concurrence. 

    En 2011, 25 % des financements étaient versés à la suite d’un appel d’offres contre 17 % en 2005, relève cette spécialiste. Dans le même temps, la subvention, qui a la particularité de laisser les associations libres de leurs actions, est passée de 34 à 24 %.

  • "Relire Marcuse pour ne pas vivre comme des porcs"

    Une vivifiante et salutaire analyse de l’oeuvre de Marcuse par le philosophe et mathématicien #Gilles_Châtelet publié dans le Monde diplomatique en août 1998.
    Pour appuyer l’exposé de Gilles Châtelet, une passionnante interview (1976) de #Marcuse ou il évoque entre autres le rôle de la philosophie politique dans les sociétés modernes.

    http://www.monde-diplomatique.fr/1998/08/CHATELET/10825

    Pour Marcuse, vivre les années 30, c’était être confronté directement à trois dispositifs redoutables qui articulaient la puissance technique et la domination politique : nazisme, socialisme totalitaire et capitalisme démocratique, par lesquels « la société et la nature, l’esprit et le corps sont gardés dans un état de mobilisation permanent ».

    Nous savons désormais que l’histoire a tranché et éliminé les deux dispositifs de mobilisation les plus brutaux ; que c’est la technologie de persuasion la plus subtile - et certainement la moins odieuse - qui l’a emporté. Mise au point par les ingénieurs sociaux américains des années 20, la « #manufacture du #consentement (8) », cette technologie répertoriée par Noam #Chomsky (lire « Machines à endoctriner ») comme machine à endoctriner, réussit à sévir ici et maintenant, partout et nulle part, des sphères les plus intimes de l’égo jusqu’à celles qui impliquent la mobilisation de masses humaines de très grandes dimensions.

    Partie 1/5
    (Il faut activer les sous-titres)
    https://www.youtube.com/watch?v=DMV-BR5AE00


    (...)

    Refuser d’affronter le problème de la mobilité, c’est céder à ce que Hegel appelle le valet de soi-même, à son prosaïsme, à son inertie, à son horizon borné, rester crispé à la finitude, tôt ou tard capituler devant les technologies de mobilisation (11) ou de mise au pas brutales ou subtiles. Penser la mobilité, c’est, selon Marcuse, capter toute la patience et le mordant de la pensée négative dont on pouvait croire qu’ « elle est en voie de disparition ». C’est refuser d’abdiquer devant les impostures qui prétendent aller de soi et se donnent comme « philosophie positive », légitimant une « sage résignation (12) » devant des lois sociales aussi naturelles que les lois de Newton. Avec cette philosophie, « combien il est doux d’obéir, lorsque nous pouvons réaliser le bonheur, d’être convenablement déchargés, par de sages et dignes guides, de la pesante responsabilité d’une direction générale de notre conduite (13) ».

    Partie2/5
    https://www.youtube.com/watch?v=vpr8ggnv9LI


    (...)

    Les analyses de L’Homme unidimensionnel amplifient l’offensive contre la « philosophie positive » et son jumelage de plus en plus tyrannique entre opérations mentales et pratiques sociales. Avec beaucoup de lucidité et de talent polémique, elles dénoncent le « jargon tracassier » et le « concret académique » d’une certaine philosophie qui aimerait réduire toute proposition à des énoncés aussi bouleversants que « Mon balai est dans le placard », « John mange le chapeau de Paul » ou le classique « Betty a cassé son sèche-cheveux au coin de la rue ».

    Marcuse anticipe le dressage cognitif et ethico-neuronal contemporain ! On se tromperait pourtant en y reconnaissant une méfiance conventionnelle de la technique. Ce ne sont pas les robots qui sont à craindre mais notre soumission de plus en plus étriquée à la commande socio-opérationnelle et Marcuse remarque : « La machine est une esclave qui sert à faire d’autres esclaves... Régner sur un peuple de machines asservissant le monde entier, c’est encore régner et tout règne suppose l’acceptation des schémas d’asservissement (15) .

    Partie 3/5
    https://www.youtube.com/watch?v=dEJV0Mt4t1w


    (...)

    Pour la Triple Alliance, tout ce qui prétend ne pas s’incliner devant les états de fait ou ne pas se reconnaître dans une pensée algorithmique, est soupçonnée de « romantisme malsain » d’« élitisme » ou, au mieux, de folklore recyclable dans les spéculations inoffensives des « cultural studies ». La science est d’ailleurs, elle aussi, mise à contribution : on ne compte plus les « Réflexions » ou les « Dialogues », différents par leur contenu scientifique mais identifiables par leur rationalisme endimanché et le ton désabusé qui sied à la philosophie en chaise longue. Nous sommes ici, bien sûr, aux antipodes des « philosophies dangereuses » réclamées par Gilles Deleuze et Michel Foucault : ce « rationalisme » ne menace que par son inertie et sa lourdeur - comme une barge à la dérive.

    Partie4/5
    https://www.youtube.com/watch?v=3yI8MeBBLdI


    (...)

    Le mariage - de cœur et de raison - de la Triple Alliance et de la Contre-Réforme libérale est désormais officiel, avec sa définition du travail comme denrée rare, ne posant aucun problème scientifique, transparent, reproductible et formalisable ; travail « outputé » par des opérateurs (17), ou mieux, des UET (unité élémentaire de travail).
    C’est la même pensée qui veut mater toute subversion de la langue et nier le réel du travail. Il s’agit, coûte que coûte, d’affubler la guerre de tous contre tous d’une rationalité cybernétique, quitte à nourrir - comme M. Bill Gates - l’ambition secrète de fabriquer des tranches d’âges, des comportements et des psychologies comme des jeans ; et remplacer la spéculation sur la viande sur pied des ingénieurs financiers d’autrefois par la spéculation sur un immense cheptel de neurones sur pied.
    Mais, performance oblige - et ceci n’aurait pas surpris Marcuse -, la Triple Alliance sait se montrer festive avec tout le cortège New Age, du nomade, du chaos, et pourquoi pas, du fractal. Pourtant, déjà Carnaval fait la grimace ; la langue semble se venger comme les incendies vengent la nature lorsque la broussaille fait place à la forêt : épidémies de lynchages médiatiques, proliférations de psychologies-zombies et, surtout, superstitions cultivées et engrangées par les sectes multinationales.

    Parie 5/5
    https://www.youtube.com/watch?v=-7V4gGfrJDU

    Extrait de « l’homme unidimensionnel » (P/74/75)

    La #société industrielle récente n’a pas réduit, elle à plutôt multiplié les fonctions parasitaires et aliénées(destinées à la société en tant que tout, si ce n’est à l’individu).
    La #publicité, les relations publiques, l’#endoctrinement, le gaspillage organisé ne sont plus désormais des dépenses improductives, ils font partie des couts productifs de base. Pour #produire efficacement cette sorte de gaspillage socialement nécessaire,il faut recourir à une #rationalité constante, il faut utiliser systématiquement les techniques et les sciences avancées. par conséquent, la société industrielle politiquement manipulée à presque toujours comme sous-produit un niveau de vie croissant, une fois qu’elle a surmonté un certain retard.
    la #productivité croissante du travail crée une super #production grandissante (qui est accaparée et distribuée soit par une instance privée soit par une instance publique) laquelle permet à son tour une #consommation grandissante et cela bien que la productivité croissante du travail tende à se diversifier. Cette configuration, aussi longtemps qu’elle durera, fera baisser la valeur d’usage de la liberté ;
    à quoi bon insister sur l’autodétermination tant que la vie régentée est la vie confortable et même la « bonne » vie. C’est sur cette base, rationnelle et matérielle que s’unifient les opposés, que devient possible un comportement politique #unidimensionnel. sur cette base, les forces politiques transcendantes qui sont à l’intérieur de la société sont bloquées et le changement qualitatif ne semble possible que s’il vient du dehors.
    Refuser l’#Etat de bien-être en invoquant des idée abstraites de #liberté est une attitude peu convaincante. La perte des libertés économiques et politiques qui constituaient l’aboutissement des deux siècles précédents, peut sembler un dommage négligeable dans un Etat capable de rendre la vie administrée, sûr et confortable. Si les individus sont satisfait, s’ils sont heureux grâce aux marchandises et aux services que l’administration met à leur disposition, pourquoi chercheraient-ils à obtenir des institutions différentes, une production différente de marchandises et de services ? E si les #individus qui sont au préalable #conditionnés dans ce sens s’attendent à trouver, parmi les marchandises satisfaisantes, des pensées, des sentiments et des aspirations, pourquoi désireraient-ils penser, sentir et imaginer par eux mêmes ? Bien entendu ces marchandises matérielles et culturelles qu’on leur offre peuvent être mauvaises, vides et sans intérêt mais le Geist et la connaissance ne fournissent aucun argument contre la satisfaction des besoins.
    La critique de l’état du bien-Etre en termes de #libéralisme (avec le préfixe néo ou sans sans) n’est pas valable parce qu’elle s’attache à des conditions que l’Etat de bien-Etre a dépassées : à un degré moindre de richesse #sociale et de technologie. Cette critique manifeste son aspect #réactionnaire en attaquant la législation sociale dans son ensemble et des dépenses gouvernementales justifiées et destinées à d’autres secteurs que ceux de la défense militaire.

    Traduit de l’anglais par #Monique_Wittig et l’auteur.
    Copyright : Editions de Minuit

    #Philosophie #Subjectivité #Existentialisme #Utopie #Praxis #anthropologie #Politique #idéologie #Sciences #Technologie #Marxisme #Socialisme #Capitalisme #Théorie_critique #Marchandise #Prolétariat #Travail #Aliénation #Ordre #Autorité #Violence #Kant #Hegel #Marx #Husserl #Freud #Heidegger #Sartre #Adorno #Horkheimer #Benjamin #Ecole_de_Francfort #Livres #Vidéo

  • Comment reconnaitre ce qui est « sublime » ? Rencontre Passionnante avec l’historien de l’art Paul Ardenne spécialiste de l’art contemporain et la galériste Barbara Polla.
    http://www.youtube.com/watch?v=vwnqyygOWJ0

    http://www.artemedia.fr/2012/06/24/le-sublime-par-barbara-polla-et-paul-ardenne

    « Est sublime ce qui, par cela seul qu’on peut le penser, démontre une faculté de l’âme qui dépasse toute mesure des sens » (Kant, Critique de la Faculté de Juger). Le sublime associe la beauté et son ombre. Toujours, il déborde le beau. Il ne se donne pas à voir. On évoque Quasimodo, ou La Jambe noire de l’Ange. Sublime ? Il y a dans ce mot une ambiguïté étymologique riche de doute : s’agit-il de limis, oblique, de travers — ou de limen, la limite, le seuil, celui que l’on ne saurait outrepasser ? La Jambe noire de l’Ange est, quant à elle, de travers.

    Chez Kant, le sublime se légitime par la révélation de l’homme à lui-même en tant qu’être libre. Cette profondeur métaphysique suppose l’absence d’artifice et une sorte de perfection sensible qui conduit au vertige. Chez Kant encore, l’homme est un spectateur prenant conscience, à travers un phénomène lui étant étranger — l’art par exemple —, de lui-même. Avec #Burke, l’homme devient, insidieusement, à la fois producteur (d’une œuvre d’art...) et spectateur. Le sublime glisse hors de l’homme et se manifeste alors dans l’artifice lui-même.

    #Wittgenstein, lui, nous rappelle que « ce dont on ne peut parler, il faut le taire. » Ce sont l’art et la terreur qui nous donnent alors à voir ce dont on ne peut parler. Telle la Guérison du Diacre Justinien, réalisée par Côme et Damien, deux frères jumeaux d’origine arabe, médecins « anargyres » (sans argent) convertis au christianisme. Fra Angelico, en silence, nous donne à voir l’un des miracles posthumes des jumeaux anargyres. Le diacre Justinien avait la jambe en perdition. Saint Côme et Saint Damien lui greffèrent, pendant son sommeil, la jambe d’un éthiopien qui venait d’être enseveli au Cimetière de Saint Pierre. C’est la Jambe noire de l’Ange, scène peinte par Fra Angelico au titre de La Guérison du diacre Justinien (1438-1440 ; Musée San Marco, Florence).

    #Paul_Ardenne #Histoire #Art #Esthétique #peinture #Cinéma #Littérature #Musique #Être #Choses #Philosophie #Métaphysique #Nature #Culture #Moralisme #Hegel #Kant #Nietzsche... #Pasolini #Eisenstein #sublime #Vidéo

  • « Forme et objet un traité des choses » un livre ardu et passionnant (pour qui aime la philo et les vertiges métaphysiques) du philosophe #Tristan_Garcia paru aux éditions PUF
    Une leçon magistral des travaux qui ont donnés naissance au livre
    http://vimeo.com/24514566

    Cet exposé introduisant à la révision que nous proposons de certains concepts (ceux de « chose », de « forme », de « possible », par exemple) et à l’introduction de termes nouveaux que nous nous efforçons de construire (comme ceux de « chance » et de « prix ») sera illustré d’exemples vivants et de discussions avec d’autres savoirs destinés à sensibiliser à l’importance concrète des problèmes apparemment abstraits qui seront les nôtres : comment désubstantialiser tout à fait notre monde, pour regagner des choses à connaître, sur lesquelles agir et au milieu desquelles être ? Comment débarrasser de résidus « compacts » les objets et l’univers que nous découpons autour de nous et au sein duquel nous nous découpons nous-mêmes, sans pour autant hériter d’un environnement postmoderne, habité seulement de flux, d’événements, d’actes sans aucun support objectif ? Comment quitter le cosmos classique compact sans embrasser le monde moderne vide ? En recherchant, comme nous espérons y inciter, un modèle de choses toujours pleines d’autre chose que d’elles-mêmes et emplissant toujours autre chose qu’elles-mêmes, c’est-à-dire en renonçant au soi, à la substance antique et classique comme au self creux d’aujourd’hui. »
    Tristan Garcia.

    Une présentation de l’ouvrage :
    http://www.lesinrocks.com/2011/12/10/livres/forme-et-objet-un-traite-des-choses-tristan-garcia-en-grand-metaphysicie

    “Comment élaborer un modèle nouveau de découpage des choses, des choses autour de nous, des choses en nous, de nous parmi les choses ?” : tel est le pari de ce traité, dont la première partie, baptisée “Formellement”, est un tour de force réflexif, dépouillé de toute référence explicite à l’histoire de la philosophie (à l’inverse de la seconde partie, “Objectivement”, nourrie de ses lectures savantes). Plutôt qu’une “métaphysique de l’accès”, qui vise à penser notre accès aux choses, Tristan Garcia se propose de “penser les choses” et de développer ce qu’il appelle une “ontologie plate” des choses, c’est-à-dire une pensée qui ne hiérarchise pas les entités du monde à partir de substances ou de principes transcendantaux, mais qui présuppose “une égale dignité ontologique à tout ce qui est individé”. N’importe quelle chose, stricto sensu, en vaut une autre. Il faut ainsi prêter une attention égale à tout ce qui est quelque chose, quoi que ce soit.

    #Philosophie #Métaphysique #Substance #Chose #Phénoménologie #Sujet #Être #Histoire #Structuralisme #Dialectique #Peinture #Art #Politique #Economie #Marchandise #Travail #Modernité #Hegel #Pascal #Descartes #Marx...
    #Livre #Audio

  • La propriété contre l’emploi ?

    Quand de plus en plus de ménages deviennent propriétaires de leur logement, leur taux de chômage bondit aussi, observent des économistes américains. Sans s’expliquer le phénomène.
    Plus de propriétaires, plus de chômeurs ? - L’EXPRESS

    http://www.lexpress.fr/emploi-carriere/emploi/plus-de-proprietaires-plus-de-chomeurs_1248338.html

    Certains ménages modestes n’ont pas d’autre choix que de s’exiler en milieu rural, où la rareté des emplois et des services publics aggrave la précarité à laquelle ils croyaient échapper.

    Exode urbain, exil rural
    http://www.monde-diplomatique.fr/2010/08/ELIE/19531

    Une chambre à soi et c’est la crise ? On se souvient que la crise « financière » de 2007 a débuté par celle des supprimes, ces crédits qui compensaient le manque de #salaire et de #revenu de larges couches de la population en répondant à la demande de logement non plus sous la forme d’un droit collectif mais de la généralisation de l’endettement, voir à ce propos :
    La crise des subprimes est une crise de la gouvernementalité néo-libérale, et non une incapacité à réguler la monnaie
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=4766

    #logement #précarité #chômage #dette #subprimes #gouvernementalité #emploi #exode

    • C’est à l’inverse du « tous propriétaires » libéral que bien des salariés souhaitent, comme le dit le dicton, « pendre leur propriétaire »... en le devenant, quitte à tabler comme dans les années 70 sur des hausses de salaires et une inflation qui fait baisser la valeur réelle des traites bancaires, ou, aujourd’hui, sur des aides au logement qui soutiennent de fait la propriété et se les réappropriant, comme c’est le cas de nombreux précaires qui payent un crédit immobilier avec les #allocation_logement de la #CAF.
      Si certains utilisent une vache sacrée (la #propriété) pour en estourbir une autre (l’emploi et son emprise), c’est que la situation n’est pas seulement « complexe » et indémélable, mais aussi radicalement contradictoire, et pas aussi dépourvue de prises qu’il n’y parait

  • How Does the Subaltern Speak? | Jacobin
    http://jacobinmag.com/2013/04/how-does-the-subaltern-speak

    Jonah Birch: At the core of postcolonial theory is the notion that Western categories can’t be applied to postcolonial societies like India. On what basis is this claim made?
    Vivek Chibber: This is probably the single most important argument coming out of postcolonial studies, and this is also what makes it so important to engage them. There has been no really prominent body of thought associated with the Left in the last hundred and fifty years or so that has insisted on denying the scientific ethos and the applicability of categories coming out of the liberal enlightenment and the radical enlightenment — categories like capital, democracy, liberalism, rationality, and objectivity. There have been philosophers who have criticized these orientations, but they’ve rarely achieved any significant traction on the Left. Postcolonial theorists are the first to do so.
    ...
    What separates them from the West are the cultural forms in which these aspirations are expressed, but the aspirations themselves tend to be pretty consistent.

    #postcolonial_studies #capitalisme #subaltern_studies #contradictions

  • Aides à la presse : très très cher journal | Slate
    http://www.slate.fr/story/71479/aides-presse-cher-journal

    C’est une « refonte nécessaire » dont ont besoin les aides publiques à la presse, selon les mots du député Michel Françaix, auteur d’un rapport parlementaire sur le sujet paru en octobre dernier. Double motivation : elles coûtent cher à l’État et ne sont pas nécessairement efficaces, comme le soulignait déjà la Cour des comptes dans son rapport annuel, en février.

    Jeudi, le groupe de travail qui planchait dessus a rendu ses « recommandations » au premier rang desquelles on trouve l’harmonisation de la TVA à 2,1 % pour la presse en ligne, le même « tarif » que pour la presse imprimée donc, dès le mois de juin. En plus de vouloir supprimer cette « discrimination », le groupe de travail recommande de soutenir financièrement « les projets innovants » (le web donc). Les réductions de l’enveloppe des aides étant déjà planifiées (394,8 millions d’euros en 2013 pour 345,8 millions en 2015, soit 12,4 % de moins), les six personnalités qui planchaient sur le projet (dont Michel Françaix et Bruno Patino) recommandent aussi de revoir de fond en comble les aides au portage des journaux et l’aide postale.

    #presse #médias #subventions

  • Mapping Manhattan: A Love Letter in #Subjective_Cartography by Neil deGrasse Tyson, Malcolm Gladwell, Yoko Ono & 72 Other New Yorkers | Brain Pickings
    http://www.brainpickings.org/index.php/2013/04/02/mapping-manhattan-becky-cooper

    And so the idea was born — to assemble a collaborative portrait of the city based on numerous individual experiences, memories, and subjective impressions. She painstakingly hand-printed a few hundred schematic maps of Manhattan on the letterpress in the basement of her college dorm, then walked all over the island, handing them to strangers and asking them to draw “their Manhattan,” then mail the maps back to her — which, in a heartening antidote to Gotham’s rumored curmudgeonly cynicism, they readily did.



    #cartographie @reka

  • Suicide à la prison de Pau : la mère cherche toujours à connaître la vérité
    http://www.larepubliquedespyrenees.fr/2013/03/06/suicide-a-la-prison-de-pau-la-mere-cherche-toujours-a-connai

    Le 5 août 2008, Fabrice Latapie est retrouvé mort d’une surdose de subutex, substitut à l’héroïne, dans sa cellule. Sa mère, Chantal Favre, défendue par Me Denise Pombieilh, cherche toujours à connaître la vérité. « Mon fils est entré pour la première fois en prison pour y purger toute une série de petites peines. Il devait sortir en septembre 2008 » explique-t-elle.

    « Quinze jours avant sa mort, le 20 juillet, j’ai écrit au juge, au procureur, au directeur de la prison, à tout le monde pour les avertir que mon fils était fragile et qu’il risquait de se suicider s’il était transféré dans une autre prison ». En effet, seul en cellule, le jeune Fabrice était auparavant avec deux codétenus qui le menaçaient et qu’il risquait de retrouver en cas de transfert à Tarbes, transfert décidé par l’administration régionale sans tenir compte de l’alerte lancée par la mère du jeune homme.

    #prison #suicide #subutex #bubu

  • ReSPUBLICA » Décision du Conseil Constitutionnel sur la #laïcité : entretien avec Gwénaële Calvès, professeur de droit public
    http://www.gaucherepublicaine.org/respublica/decision-du-conseil-constitutionnel-sur-la-laicite-entretien-avec-gwenaele-calves-professeur-de-droit-public/6040

    Le principe d’égal traitement des cultes n’apparaît pas, mais manque, surtout, le principe de non-subventionnement public des cultes qui était invoqué par les requérants. Comme le Conseil d’État avant lui, le Conseil constitutionnel refuse donc de hisser au niveau constitutionnel l’interdiction posée par l’article 2 de la loi de 1905 : « la République ne subventionne aucun culte ».

    Or cette question de la #subvention – directe ou indirecte – est aujourd’hui au cœur de nombreuses revendications, et fait l’objet d’une myriade de contentieux que le juge administratif s’efforce de canaliser en développant une jurisprudence qu’il qualifie lui-même de « libérale ». Faut-il s’en satisfaire ? La balle, ici encore, est dans le camp du législateur.

  • #Quinoa: To Buy or Not To Buy…Is This The Right Question?
    http://www.globalpolicy.org/social-and-economic-policy/world-hunger/hunger-and-the-globalized-system-of-trade-and-food-production-/52295-quinoa-to-buy-or-not-to-buyis-this-the-right-question-.html?item

    The UN has designated 2013 as the International Year of Quinoa and has high hopes for its role in the fight against world hunger. The crop is becoming increasingly popular, with health enthusiasts heralding it as a “super-food”; however, the question surrounding this popularity’s impact on quinoa growers in the Andes is also topical, and contentious. Critics claim that the mounting demand for the super-grain increases its price and makes it inaccessible to poor Bolivians who rely heavily on it for nutrients. Others, including the UN, argue that the farmers are benefiting economically from the high demand for the crop. In either case, the responsibility is placed on the consumer: to boycott its sale or to increase it. This article argues that it is not consumer habits that are affecting the lives of the farmers; it is rather the system behind production that really calls for change. Cheap US wheat products saturate the Bolivian market, undermining the local food market and making it difficult for local farmers to compete. Furthermore, the farming of the crop is having harmful effects on the land and ecosystems as the government pushes for the mechanization of the production system.

    #agriculture #paysannerie #agrobusiness

    • Le problème n’est pas ce que l’on mange, mais le système qui est derrière ce que l’on mange.
      Je ne pense pas que les gens qui bouffent des lasagnes surgelées choisissent consciemment d’ingurgiter non pas du cheval (qui est un épiphénomène) mais du minerai de viande à base de déchets animaux.
      À moment donné, les mêmes lasagnes avec la même étiquette et surtout le même prix, c’était de vrais ingrédients. La plupart des gens ne se sont juste pas rendu compte que grâce au principe de #subsidiairité alimentaire, ce qu’ils mangent fidèlement depuis des années n’a plus rien à voir avec ce qu’ils avalaient au début.
      #menteurs #profitation

    • L’autre problème c’est de croire que nous puissions vivre et manger comme des riches alors que nous avons perdu la lutte des classes.

      Le point commun entre le lasagne-gate (qui est celui du "minerai" de viande) et la crise économique (qui débuta, souvenons-nous, par une crise financière), c’est cette propension du système à nous vendre du « junk » (junk food, junk bond) en lieu et place des produits attendus.

      Alors, bien sûr, notre vindicte se portera sur les margoulins qui se sont servis au passage, qu’ils soient traders ou équarrisseurs. Mais ce serait oublier que le principal point commun de ces “arnaques” est leur objectif identique : se persuader que « ceux d’en bas » peuvent manger de la viande tous les jours et acheter une maison.
      En fait, et assez logiquement aux vues des rapports de force socio-économiques actuels - qu’on ne sait plus nommer lutte des classes, les pauvres ne peuvent que manger de la merde et habiter chez leur banquier.
      – Des lasagnes dans mon ’Hedge Funds’ ? (http://carnets.clinamen.org/Des-lasagnes-dans-mon-Hedge-Funds)