• Comme ce film a été peu apprécié, que ce soit par les vieux intellos abonnés à #Télérama, ou par les « gamers » de moins de quinze ans, un petit mot pour dire que j’ai bien aimé #SuckerPunch.

    Je ne surprendrais personne en disant que le scénario est un peu faible et que l’intérêt principal se trouve dans les scènes d’action et dans les graphismes (magnifiques scènes de combat, avec plein d’inventions visuelles, comme celles des morts-vivants propulsés à la vapeur). Tous les critiques ont déjà noté que le film était surconstruit pour le jeu vidéo qui suivra (quatre objets à rassembler, avec un combat à chaque fois), mais je n’y vois pas qu’un complot marketing, simplement l’influence de la culture du jeu vidéo sur les autres arts. La musique est formidable, aussi.

    On peut glousser, rire, ou tout simplement rester bouche bée lorsque le bombardier B-26 de la seconde guerre mondiale survole #Minas_Tirith.

    Du point de vue politique, ça progresse par rapport aux films précédents de #Zack_Snyder : 300 était franchement nazi (seule la race compte, et les qualités ou défauts sont forcément ceux de la race), Watchmen plutôt fasciste (la force du groupe est dans sa solidité et sa cohésion, et l’élite a tous les droits), Sucker Punch se rallie au libéralisme bourgeois : l’individu doit se débrouiller seul et se défendre (seul) au lieu de geindre.

    Ce qui suit dévoile des moments-clés de l’intrigue, comme dirait Wikipédia donc ne lisez pas si vous envisagez de voir le film.

    Et vous avez même des surprises : c’est rare un film où la bombe qui affiche un compte à rebours en gros chiffres rouges explose quand même (normalement, elle est désactivée une minute avant). Et encore plus rare les films où on ne découvre qu’à l’avant-dernière scène que l’héroïne n’était pas celle qu’on croyait (pourtant, tout était bien expliqué dans la première minute, mais personne ne lit la doc’).

    • Les films de Zack Snyeder sont inspirés de BD - dans le cas de Watchmen, c’est une adaptation très fidèle, donc on ne peut pas reprocher à Snyder de faire des films fascistes, plutôt, on peut lui reprocher de choisir des thèmes qui peuvent l’être. Pourtant, dans le cas de Watchmen, si on lit la BD originale, qui contient des interstices avec des « actualités » et des BD de pirates [1], on comprend mieux le contexte. Même si les Watchmen sont une élite de quelque sorte, ils n’ont pas de pouvoirs, ils doutent de leur mission morale. Pour les situer, ils pensent eux même que Blake, Le Comédien, avec le meurtre duquel démarre la BD, est un facho paramilitaire. Mais ils sont hors-la-loi, déprimés, demi-dieux (Osterman/Dr. Manhattan), ou psychopathes (Rorschach - ou en tout cas on nous laisse le croire). Ce sont des héros du peuple plus qu’on ne le pense. Au final, c’est quand même le génie charismatique au look aryen qui finit par être le vrai vilain, et qui trahit les autres. Ils montreront tous leur faiblesse quand il s’agira de réveler la vérité, et c’est celui qu’on pensait le moins empathique du groupe qui refusera le compromis. Pas très fasciste tout ça :)

      [1] « Tales of the Black Freighter » est une histoire-dans-l’histoire dans la BD, qui compte quand même 400+ pages. C’est une histoire de pirates, qui captive le grand public dans l’univers de la BD. En effet, si les super héros existent pour de vrai, les « muggles » (même s’il n’y a pas de pouvoirs) ne vont pas rêver de superhéroes. Donc Moore et Gibbons ont imaginé que dans cet univers, ce sont les histoires de pirates qui sont hyper-populaires.

    • 300 est carrément nazi, mais je ne crois pas que Watchmen soit fasciste. J’ai bien envie de voir celui-là en tout cas. Par ailleurs, le royaume de Ga’hoole, était sympa comme tout, et plutôt antinazi.