• Au Japon, il y a eu plus de morts par #suicide en octobre que du covid pendant toute l’année | CNEWS
    https://www.cnews.fr/monde/2020-11-30/au-japon-il-y-eu-plus-de-morts-par-suicide-en-octobre-que-du-covid-pendant-tou

    2.153 personnes se sont suicidées au Japon pendant le mois d’octobre, contre 2.087 morts du coronavirus depuis janvier au vendredi 27 novembre. Et le suicide touche principalement les #femmes. Si elles représentent une plus petite proportion du nombre total de suicides en octobre, le nombre de femmes qui se sont ôté la vie a augmenté de 83% en octobre, contre 22% d’augmentation chez les hommes, rapporte CNN.

    Cette forte augmentation du nombre de suicides chez les femmes peut s’expliquer par le fait qu’elles sont plus nombreuses à travailler à temps partiel, et notamment dans les secteurs de l’hôtellerie et de la restauration, particulièrement touchés par la crise sanitaire. C’est aussi principalement sur elles que reposent les responsabilités liées à la famille et à l’éducation des enfants.

    Des chiffres préoccupants qui laissent présager une augmentation des suicides à l’échelle mondiale , selon Michiko Ueda, professeure à l’Université Waseda à Tokyo : « Nous n’avons même pas eu de véritable confinement, et les conséquences du Covid sont vraiment minimes comparées à celles d’autres pays , explique-t-elle à CNN. Cela suggère que d’autres pays pourraient connaître une augmentation des suicides similaire, voire plus importante, dans le futur. »

  • « Thomas B. professeur harcèle et agresse vos élèves » : une figure de la gauche intellectuelle mise en cause à l’#Université_de_Paris

    Une dizaine d’élèves ont contacté « Le Monde » pour accuser #Thomas_Branthôme, maître de conférences en histoire du droit. Provisoirement suspendu, il dément toute forme de harcèlement ou d’#abus.

    Le collage en lettres majuscules à la peinture noire, typique des collectifs féministes, s’est étalé le 21 novembre sur les fenêtres des anciens locaux de l’Ecole nationale de la statistique et de l’administration économique (Ensae) à Malakoff (Hauts-de-Seine), en face du campus de droit de l’Université de Paris : « Thomas B. professeur harcèle et agresse vos élèves », suivi d’un « Harceler ≠ enseigner » (« harceler n’est pas enseigner »). Derrière ce prénom et cette initiale, Thomas Branthôme, maître de conférences en histoire du droit qui enseigne dans cette université depuis 2014.


    Une dizaine d’élèves du même campus ont également contacté Le Monde pour mettre en cause l’enseignant. D’autres nous ont été signalées par une association féministe du campus et le collectif de colleuses L’Amazone. Des jeunes femmes de Sciences Po Paris et de l’université d’Evry nous ont aussi confié leur récit. Toutes font état de pratiques qu’elles ont ressenties comme du harcèlement sexuel, voire, dans au moins un cas, comme une agression sexuelle. Plusieurs ont alerté les autorités universitaires, qui sont en train d’instruire le dossier en vue d’une procédure disciplinaire. Aucune n’a saisi la justice pour l’heure. L’enseignant, de son côté, dément toute forme de harcèlement ou d’abus.
    « De plus en plus vulgaire »

    A 38 ans, Thomas Branthôme est un spécialiste de l’histoire de la République, un intellectuel reconnu, régulièrement invité lors des universités d’été de La France insoumise, de la Gauche républicaine et socialiste – le parti de l’ancien membre du Parti socialiste Emmanuel Maurel. On le retrouve également dans la mouvance du média en ligne Le vent se lève et au comité scientifique du think tank Institut Rousseau. Dans toutes les universités où il a donné des cours, M. Branthôme connaît un vrai engouement de la part des jeunes, qui se pressent à ses cours.

    https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/12/09/harcelement-sexuel-une-figure-montante-de-la-gauche-intellectuelle-mise-en-c
    #France #harcèlement_sexuel #université #facs #grands_hommes #ESR

    #paywall

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    Ajouté à la métaliste dédiée à harcèlement sexuel dans les universités :
    https://seenthis.net/messages/863594

    • Les garçons innocents et l’obsédé coupable

      Les propos orduriers et les comportements graves et inadmissibles à l’égard d’étudiantes de Thomas Branthôme, MCF en histoire du droit, ont été très récemment exposés par Sylvia Zappi dans Le Monde. Ils ont suscité beaucoup de réactions. Ce qui nous inquiète, c’est à quel point les réactions se focalisent sur son #vocabulaire et ses #expressions_grossières, plus que sur son #comportement lui-même, et les conditions qui lui ont permis de se conduire ainsi dans la plus totale #impunité durant des années, entre l’#Université_d’Evry, #Science_Po et désormais Université de Paris.

      Nous craignons que ne se mette en branle un mécanisme analogue à celui que décrit si bien Valérie Rey-Robert dans son ouvrage sur la #culture_du_viol , et qui relève de la mythologie du viol que des théoriciennes et chercheuses déconstruisent depuis les années 19703 : plus on décrit le violeur comme violent, grossier, brutal, plus les hommes « normaux » se sentent dédouanés dans leurs petites manœuvres et petites pressions, leurs chantages feutrés pour extorquer des rapports sexuels—le #violeur, c’est toujours l’autre, celui qui menace d’un couteau dans une ruelle obscure ! Plus on nous décrit « l’enseignant-chercheur queutard » comme agressant verbalement des étudiantes avec des propos crus, plus les enseignants-chercheurs « ordinaires », juste modérément sexistes, avec des propos policés, s’autorisent à penser qu’eux, c’est différent : eux draguent leurs étudiantes, mais dans le respect…

      Nous comprenons pleinement la stratégie des étudiantes et de la journaliste qui rapporte leurs témoignages : ces mots crus, orduriers, sont ce qui fait réagir l’opinion, qui serait sinon prompte à normaliser le comportement de Branthôme, ou à insister sur le fait qu’après tout, les étudiantes sont majeures et en mesure de consentir à une relation entre adultes… Faisant fi de la déontologie professionnelle et du fait que non, jamais, la relation entre enseignant et étudiante, même à l’université, n’est une relation entre égaux. Elle se construit nécessairement dans une relation d’#autorité et de #domination car même si on n’est plus directement dans une relation où l’un note le travail de l’autre, on peut toujours se trouver dans une relation où l’un peut nuire à l’autre : en refusant une lettre de recommandation, en le critiquant auprès de collègues ou de partenaires professionnels, bref, en limitant par différents gestes ses opportunités académiques et professionnelles…

      Des Branthôme mais policés, amicaux, souriants, l’université en compte des dizaines sinon des milliers. Ils ne sont pas seulement ceux qui découragent et finalement expulsent de l’enseignement supérieur des milliers de jeunes femmes qui se sentent humiliées, ou auxquelles on a fait comprendre que leur seule place et leur seul rôle dans cet univers théoriquement dédié au savoir et à sa transmission était d’illuminer et de décorer, d’assurer le « repos du guerrier », et non de participer comme actrice pleine et entière de la production et aux avancées de la connaissance. Tous ces Branthôme au petit pied, en train de s’exonérer à qui mieux mieux en ce moment parce qu’eux, ils ne réclament pas de but en blanc des fellations aux étudiantes, infligent pourtant de la #violence_symbolique sans vouloir (se) l’admettre.

      Nous en avons eu un exemple aussi concret que sordide avec la tribune de #Camille_Zimmerman qui explicite en septembre 2020 pourquoi elle arrête sa thèse commencée à l’université de Lorraine : sous le titre d’« #emprise », elle décrit un processus de #prédation, qui commence pour elle en fin de licence, qui entame la confiance en elle à mesure qu’elle gravit les échelons diplômants, son malaise, son inquiétude quand elle observe que le processus est répété — et la rupture qui est moins consécutive au suicide de sa camarade doctorante que dans la prise de conscience que l’institution ne lui procurerait aucune protection — celle de l’existence d’une #mise_au_silence, d’une « #omerta ». Il faut penser que ce comportement n’est restreint ni à l’Université de Lorraine, ni à l’Université de Paris. Bien au contraire, l’étude des décisions disciplinaires d’appel au CNESER — qu’Academia publie régulièrement — manifeste combien étudiant∙es et femmes ne sont pas des sujets à part entière des universités.

      Un article a aidé l’une d’entre nous à mettre des mots sur des pensées confuses : « She Wanted to Do Her Research. He Wanted to Talk ‘Feelings” » (https://www.nytimes.com/2016/03/06/opinion/sunday/she-wanted-to-do-her-research-he-wanted-to-talk-feelings.html), texte de #Hope_Jahren paru dans le New York Times en 2016. Cette biologiste explique très clairement la façon dont nombre de ses jeunes collègues féminines sont confrontées à des #avances non pas sexuelles, mais « sentimentales » de la part de collègues masculins — ce que résume bien son titre « Elle voulait faire sa recherche, lui voulait parler de ses ‘sentiments’ ». Jahren montre très bien comment ces avances, même présentées en mots choisis, avec des #compliments délicats, des aveux d’une irrésistible attraction… Contribuent au #malaise des femmes dans cet univers de la recherche, et les font fuir. Sans doute les collègues qui ont ce genre de comportement ne pensent-ils pas qu’ils constituent du harcèlement sexuel, et pourtant : les effets sont les mêmes.

      Il semble donc important d’insister sur le fait que, quand bien même Thomas Branthôme aurait choisi un registre de langue châtié pour faire ses avances, c’est bien son comportement qui pose problème : il est celui d’un grand nombre de collègues qui ne comprennent pas qu’on ne peut en toute #déontologie_professionnelle entretenir de #relation_intime avec des étudiant∙es qui, même si on ne les a pas en cours, peuvent être à la merci du #pouvoir dont disposent inévitablement les enseignant∙es-chercheur∙ses, en termes de réseau professionnel, d’influence… En science biologique, en droit, comme dans tous les autres champs disciplinaires.

      Plus on met en avant les paroles « monstrueuses » de TB, inadmissibles dans la bouche d’un enseignant-chercheur, plus on conforte l’idée du « monstre » obsédé sexuel, de la brebis galeuse, et plus on occulte, donc, le caractère systémique, institutionnalisé et normalisé de #relations_asymétriques dont les étudiantes paient chèrement le prix, en #dépression, en #suicide, en abandon de leurs études ou de leurs recherches.

      Combien de sections disciplinaires, à l’avenir, statueront sur le fait que « ce n’est pas si grave » par rapport à l’affaire Branthôme, parce que les propos graveleux sont absents d’une attitude volontairement séductrice pourtant tout aussi répréhensible ? Et encore, seulement si les victimes ont le courage de se faire connaître et de se plaindre, si elles sont suffisamment soutenues dans cette démarche par des collectifs féministes comme le Clasches qui font un travail extraordinaire.

      https://academia.hypotheses.org/29429

      ping @_kg_

  • Doctorante harcelée : l’#Université_de_Lorraine vient d’achever son enquête

    En septembre, une doctorante de la faculté de Lettres à Nancy, avait publiquement dénoncé le harcèlement de son #directeur_de_thèse. Ce, après le #suicide d’une de ses collègues, suivie par ce même directeur. L’Université de Lorraine vient d’achever son #enquête.

    Le texte, posté sur les réseaux sociaux le 7 septembre dernier était intitulé « De la toute-puissance des prédateurs haut placés ». #Camille_Zimmermann, doctorante en Études culturelles à la faculté de Lettres et Sciences humaines, y décrivait l’#emprise_psychologique et le harcèlement de son directeur de thèse (https://www.estrepublicain.fr/education/2020/09/22/une-doctorante-temoigne-sur-internet-du-harcelement-de-son-directeur-), comportement subi pendant plusieurs années et qui l’a finalement conduite à abandonner ses projets. Et qui aurait également amené une de ses amies et collègues à mettre fin à ses jours, en août.

    Outre une onde de choc au sein du monde universitaire, ce #témoignage a déclenché, mi-septembre, deux enquêtes : l’une administrative menée par l’Université de Lorraine, l’autre par le CHSCT de l’UL. Trois mois plus tard, le directeur de thèse incriminé reste suspendu à titre conservatoire et l’administration a terminé ses auditions. Lesquelles n’ont « pas établi de corrélation directe entre le suicide de la doctorante et son directeur, mais ont établi que ce directeur avait eu des comportements déontologiques et professionnels envers Camille Zimmermann et d’autres doctorantes qui interrogeaient, comme des remarques, des RV dans des cafés… », résume Pierre Mutzenhardt, président de l’UL.

    Formations pour directeurs de thèses ?

    Pierre Mutzenhardt a ainsi effectué un signalement au procureur de la République « pour suspicion de harcèlement », et poursuit le mis en cause en section disciplinaire, avec demande de jugement dépaysé. « Des membres de cette section connaissent et fréquentaient ce directeur de thèse, mieux vaut donc que cela soit examiné par une autre université. » Une requête actuellement entre les mains du Conseil national de l‘Enseignement supérieur et de la Recherche.

    En outre, « un groupe de travail a été créé sur le sujet de l’attitude des directeurs de thèse : on réfléchit à des obligations de formation », poursuit le président de l’UL pour qui, dans des cas comme celui-ci, « la difficulté tient aux preuves : on est souvent sur des problèmes relationnels, humains ».

    7.000 agents à l’UL

    Ces pressions, emprises et #violences_psychologiques sont censées remonter à la cellule de signalement du harcèlement mais cette dernière est « inféodée à la présidence », estime le syndicaliste Didier Croutz (Multipro CGT) au sujet de cette cellule de deux personnes. Ce dont se défend Pierre Mutzenardt. « On y alloue pas mal de moyens pour tenter de traiter les situations le plus vite possible. Mais cette cellule travaille dans les limites de ce qu’elle est autorisée à faire ! Elle peut donner des recommandations, et notamment orienter vers la médecine du travail, dont le service a été renforcé : il compte 3 ou 4 médecins et des infirmiers. »

    L’Université de Lorraine compte 7.000 agents.

    https://www.estrepublicain.fr/education/2020/12/10/doctorante-harcelee-enquete-administrative-bouclee

    #harcèlement #université #recherche #France

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    Ajouté à la métaliste sur le harcèlement dans le monde universitaire :
    https://seenthis.net/messages/863594

  • Un monde obèse

    En 2030, on estime que la moitié de la planète sera obèse ou en surpoids, entraînant une explosion du diabète, des maladies cardio-vasculaires et de certains cancers. Enquête sur un fléau planétaire.

    Alors que l’obésité charrie son lot de clichés, des gènes tout-puissants aux volontés individuelles défaillantes, et que les industriels comme les autorités publiques continuent de pointer du doigt le manque d’activité physique ("Manger moins, bouger plus"), ce fléau ne serait-il pas le fruit d’un échec collectif mitonné dans nos assiettes ?
    Puis les des voix s’élèvent pour dénoncer les conséquences funestes de cette révolution, les multinationales de l’agroalimentaire, jamais rassasiées, dépensent des milliards en lobbying pour préserver leur pré carré, tout en répandant le poison de la malbouffe et des boissons sucrées à travers le globe.

    Il faut des citoyens engagés pour dresser un état des lieux édifiant de cette épidémie planétaire, qui constitue le problème de santé le plus grave au monde. Mais si les constats, étayés de chiffres, se révèlent effrayants, le documentaire en expose les causes de manière limpide, et explore des solutions pour stopper cette bombe à retardement.

    https://www.youtube.com/watch?v=LLsMeZFf5yA

    #obésité #choix #responsabilité #volonté_individuelle #volonté_personnelle #épidémie #industrie_agro-alimentaire #système_alimentaire #alimentation #exercice_physique #coca-cola #calories #culpabilité #culpabilisation #honte #métabolisme #graisse #sucre #céréales #produits_transformés #manipulation_des_ingrédients #aliments_artificialisés #hormones #déséquilibre_hormonal #insuline #glucides #satiété #flore_intestinale #microbiote #grignotage #multinationales #économie #business #prix #pauvres #désert_alimentaire #marketing #manipulation #publicité #santé_publique #diabète #suicide_collectif #prise_de_conscience

  • Résister ensemble ou mourir seul : les leçons politiques de la série Thirteen Reasons Why - FRUSTRATION
    https://www.frustrationmagazine.fr/resister-ensemble-ou-mourir-seul-les-lecons-politiques-de-la-ser

    La #série a ainsi pour grande vertu de montrer que les #violences sexuelles ne sont pas le simple faits d’individus isolés et mal dans leurs peaux qui « dérapent ». Elles découlent d’un #système et sont favorisés par des confréries masculines où l’on se couvre mutuellement, tandis que le monde extérieur refuse d’agir tant que le mot « viol » n’a pas été prononcé et que la victime ne peut pas démontrer qu’elle est la vierge Marie. Quand, au cours du procès, l’histoire d’Hannah est enrichie de ses ambiguïtés et de de ses contradictions que son récit à elle, trame de la saison 1, avait mis de côté, la réaction de Clay, personnage principal de la série, est celle de nos journalistes ou de nos politiques face à une victime d’un homme puissant (au hasard, un ministre de l’Intérieur) : finalement, elle n’était pas si pure, pas si nette, non ? Finalement, elle l’avait un peu cherché, vous ne croyez pas ? La série crame sans sommation ces arguments.

    #culture_du_viol #suicide #domination #harcèlement

    • Je me reconnais bien dans les articles de Frustration :

      https://www.frustrationmagazine.fr/faire-preuve-de-resilience-sen-prendre-a-soi-plutot-quaux-bourge

      Résilience, n.f : Attitude d’un individu ou d’un groupe à prendre acte d’un traumatisme infligé par le système capitaliste et à se reconstruire de façon socialement acceptable – du point de vue des bourgeois. Concept qui a été théorisé en psychologie et qui a pris une grande place dans les entreprises privées contemporaines ainsi que dans la rhétorique politique néolibérale. Face à la violence des choix politiques et managériaux, les salariés et citoyens sont sommés, individuellement, de se blinder, de prendre sur eux et de réguler leurs émotions pour ne pas faire chier le monde (bourgeois) et remettre en cause ce qui leur arrive. La résilience est donc l’inverse de la rébellion.

      et le mot de la fin :

      Bref, si une résilience populaire existe, elle s’appelle “révolution”.

      #merci

  • HCR - La pandémie de Covid-19 génère un « désespoir généralisé » parmi les réfugiés ; le HCR appelle à un soutien urgent pour les soins de santé mentale
    https://www.unhcr.org/fr/news/press/2020/10/5f8172a04/pandemie-covid-19-genere-desespoir-generalise-refugies-hcr-appelle-soutien.ht

    Les conséquences de la pandémie prolongée de Covid-19, la détérioration des conditions socio-économiques, le déplacement prolongé et l’insuffisance critique des solutions au déplacement suscitent un sentiment de désespoir généralisé parmi les réfugiés, avertit aujourd’hui le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés.En se joignant à l’Organisation mondiale de la santé pour célébrer aujourd’hui la Journée mondiale de la santé mentale, le HCR exhorte la communauté internationale à donner la priorité et à renforcer les programmes essentiels pour les soins de santé mentale au bénéfice des réfugiés et des déplacés internes. « La nécessité de soutenir les soins de santé mentale pour les populations déracinées était déjà essentielle avant la pandémie mais nous sommes désormais confrontés à une urgence et à un tableau de désespoir généralisé », a déclaré le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi.
    « De nombreux réfugiés nous font part de sombres perspectives pour leur avenir. Les problèmes qui les ont poussés à quitter leur pays ne sont pas résolus et ils ne peuvent pas rentrer chez eux. Beaucoup de ceux qui ont survécu à l’exil en gagnant leur vie dans l’économie informelle ont perdu leur emploi. Ils sont également inquiets pour leur santé et celle de leur famille, ne sachant pas quand la pandémie va se terminer et comment ils peuvent réellement se protéger. Ils constatent une absence de solutions et manquent d’espoir pour l’avenir. »
    De manière alarmante, le rapports de terrain font état d’une augmentation des tentatives de suicide depuis le début de la pandémie, y compris parmi les personnes vivant dans des situations de déplacement prolongé. Le nombre de tentatives de suicide parmi les réfugiés en Ouganda a augmenté de manière significative, avec 210 tentatives signalées en 2020 contre 129 en 2019. Au Liban, les appels au centre téléphonique d’assistance géré par le HCR passés par des réfugiés qui pensent au suicide ou à l’automutilation ont également augmenté ces derniers mois.

    #Covid-19#migrant#migration#sante#santementale#refugie#personnedeplacée#suicide#exil#economie#famille

  • La raison des plus forts. Chroniques du procès France Télécom

    Du 6 mai au 11 juillet 2019 s’est tenu le procès #France_Télécom. #Didier_Lombard, ex-président du groupe, comparaissait aux côtés de son ancien bras droit, #Louis-Pierre_Wenès, de l’ex-directeur des ressources humaines, #Olivier_Barberot, et de quatre autres cadres pour des faits de #harcèlement_moral ayant conduit à de multiples #suicides entre 2007 et 2010. Au premier rang des parties civiles, le syndicat Sud PTT et l’Union syndicale Solidaires, à l’origine de la #plainte contre la direction de l’entreprise.

    Porte-parole de Solidaires, Éric Beynel a lancé une démarche éditoriale inédite de suivi du procès, conviant chaque jour une personnalité (romancier.ère, chercheur.se, artiste) à rédiger ou dessiner un récit d’audience. Chaque texte constitue un épisode haletant, une plongée dans l’espace ritualisé, tragique, du tribunal.

    À gauche les avocat.e.s des parties civiles, à droite ceux des prévenu.e.s, deux fois plus nombreux.ses. Au centre des débats, des hommes, des femmes immolé.e.s, défenestré.e.s sur leur lieu de travail, pendu.e.s à leur domicile. Les dirigeant.e.s de France Télécom paraissent patauger dans leurs #contradictions

    http://www.editionsatelier.com/index.php?page=shop.product_details&category_id=1&flypage=bookshop-
    #raison #justice #procès

  • DE LA TOUTE PUISSANCE DES PRÉDATEURS HAUT-PLACÉS

    [TW : #Violences_psychologiques]

    [TW : Mention de suicide]

    Ce texte est long, mais il mérite d’être lu. Il vous raconte ce que c’est que l’emprise.

    Vous êtes autorisé·es et même plus que bienvenu·es à le partager largement.

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    Novembre dernier, j’ai pris la décision de quitter ma thèse et la licence dans laquelle je donnais cours pour les mêmes raisons qui ont poussé mon amie, que nous allons appeler « Ewilan », à mettre fin à sa vie.

    J’ai rencontré cet enseignant — partons sur « M. Ts’liche » — en L3, quand j’étais enceinte, isolée dans une ville éloignée de Nancy et dans un couple qui battait déjà de l’aile, traumatisée par un premier accouchement assez violent. Vulnérable, donc, comme je l’avais déjà été souvent, avec mon profil psy assez lourd dont la tentative de suicide à 17 ans.

    Quelle bouffée d’air frais quand ce professeur, directeur de la licence, s’intéresse à vous ! Quel soulagement que ces longues heures passées à discuter par messenger, cette conversation presque ininterrompue et de plus ne plus intime alors que vous vous sentiez si perdue et désœuvrée. C’est même moi qui, un jour, ai initié un contact physique : je l’ai pris dans mes bras à la fin de l’année, si reconnaissante de cette attention qu’il m’offrait, un peu angoissée à l’idée de quitter la formation — et lui ! — pour l’été. Qu’est-ce que j’allais pouvoir faire dans ma vie si vide ?

    Mais ouf ! la conversation ne s’arrête pas à la faveur de l’été. Elle ne s’arrête jamais, en fait. Heureusement, parce qu’on en a besoin. De plus en plus, et très vite. Vous sentez bien que le ton devient un peu ambigu, un peu dragueur, mais ce n’est pas bien méchant que ce ton badin légèrement séducteur, et puis vous pouvez bien le supporter en échange de cette narcissisation dont vous aviez tant besoin. Ce n’est même pas désagréable en fait, vous êtes un peu « l’élue », la complice à qui on envoie des petits sms pendant les cours ou les colloques, à travers laquelle on fait passer des petites infos au reste de la promo. Celle si spéciale à qui il raconte toute sa vie, ses anciennes aventures, ses « casseroles » comme on dit. Il vous trouve merveilleuse quand vous vous êtes si souvent sentie indésirable. La gratitude pour toute cette attention vous fait donner ce qu’il attend, des mots et des gestes attentionnés. Vous êtes prête à tout pour continuer d’être « aimée ».

    Très vite, le prix à payer augmente. Le #chantage_affectif, les gestes ou propos hors limites que vous acceptez néanmoins tôt ou tard, la perspective d’être abandonnée étant bien plus terrible que celle de céder à la fin d’une scène durant laquelle on vous a reproché de dire non à une main un peu trop baladeuse, de mettre une photo de profil vous représentant avec votre conjoint, ou encore de prétendre boire un verre avec vos camarades à la fin des cours alors qu’il avait prévu ce créneau chaque semaine spécialement pour vous. Vous vous faites enfermer, prétendument sans qu’il y pense, dans une image de duo qu’il entretient férocement, en « chuchotant » à grand bruit devant la promo entière un compliment déplacé, en vous demandant devant elle si vous « allez bien » en plein cours ou pourquoi vous n’avez pas pensé à son café à lui quand vous revenez de la machine après la pause. Un jour, il vous demande même, devant toute votre bande de copines de fac, de lui mettre un morceau de gâteau dans la bouche sous le prétexte qu’il tient sa pipe dans une main et son paquet de tabac dans l’autre. Vous êtes gênée, mais c’est seulement de la maladresse, il ne se rend pas compte, vous n’allez pas le blesser pour ça, enfin ! Parallèlement, il supporte assez mal que vous vous entichiez de nouveaux·elles ami·es, et vous trouve des raisons de les considérer finalement assez nocif·ves. Cette copine que vous appréciez particulièrement, par exemple, essaie de vous « voler » votre sujet de mémoire, ne le réalisez-vous donc pas ? Et ce professeur qui vous a prêté un livre après une conversation sympathique, vous devriez vous en méfier, c’est un feignant obsédé par le pouvoir. D’ailleurs, vous entrez dans ses petites mesquineries, il se moque auprès de vous d’à peu près tout le monde et, flattée de cette marque d’intimité et de confiance, vous entrez dans ce petit jeu-là comme dans les autres. La confusion, quant à elle, s’est installée depuis un moment : si vous avez tant peur qu’il vous « quitte », c’est forcément que vous avez des sentiments que vous n’osez pas vous avouer.

    J’ai passé presque une année dans cette relation perverse qui m’étouffait chaque jour un peu plus, comme un moucheron dans une toile, l’étau d’autant mieux resserré grâce à cette impression donnée à tout notre entourage commun que nous étions une entité indéboulonnable — ainsi que l’impression que l’on couche ensemble, accessoirement.

    Le hasard de la vie m’a fait passer une soirée avec un amour passé : je me suis rappelé ce que c’était, justement, l’amour, et réalisé que cette relation qui me préoccupait et m’angoissait toujours davantage n’en était pas. C’est ce qui m’a donné le courage de mettre fin à tout ça.

    On ne se libère néanmoins pas de M. Ts’liche sans frais, et la vague de #violence verbale a été terrible. Je m’étais servie de lui, grâce à moi il savait « ce que l’étron ressent lorsqu’on tire la chasse », et quand il a été question de me faire participer à un colloque alors que j’étais en M1 seulement, j’ai été rassurée sur mes craintes d’être injustement avantagée : « t’as pas besoin de craindre que je te favorise, parce que là j’aurais plutôt envie de t’enfoncer la tête sous l’eau jusqu’à ce que tu te noies ».

    La vague de violence directe est passée, les vacances d’été aidant. Je suis arrivée en M2 le cœur serré d’angoisse, j’étais honteuse et dégoutée par cette histoire, je me sentais coupable, me disais que c’était un peu de ma faute, que j’avais pêché par narcissisme, que j’avais forcément, à un moment ou à un autre, laissé la porte ouverte, sinon il n’aurait pas pu s’y engouffrer si facilement. Et l’année suivante j’ai malgré tout fait une thèse avec lui. Parce que j’étais persuadée que c’était avec lui ou pas du tout — il avait tout fait pour construire cette certitude –, et j’avais travaillé si dur pour avoir des résultats excellents et des chances optimales d’obtenir ce contrat doctoral. On m’avait même dit que si je renonçais à mon projet de thèse à cause de lui, je le laissais gagner deux fois. Alors j’y suis allée. J’ai tâché de feindre une relation cordiale, de faire un effort pour que ce doctorat se passe au mieux. Je me suis convaincue qu’il n’avait pas réalisé le tort qu’il m’avait causé, aussi, et qu’une nouvelle page pouvait commencer, un retour à des échanges de travail normaux dans des conditions à peu près saines.

    Évidemment, c’était se voiler la face. Durant ces années de doctorat, je n’ai pas été encadrée, pas présentée, pas soutenue. J’ai été maltraitée. Ma tentative de relation à peu près cordiale le temps de cette thèse n’a pas vraiment rencontré de succès — au début, les petits reproches sur mon manque d’intérêt pour sa vie personnelle m’ont demandé un certain art de l’esquive ; après, j’ai été ballotée entre le fait d’être ignorée et celui de me faire décourager. Je me suis sentie marginalisée, mise de côté de tous les colloques, des pots et repas de doctorants, des événements où j’étais censée être intégrée. J’ai tenté d’en parler, il m’a alors laissé penser que c’était le fait des autres doctorant·es, décidé·es à activement m’exclure — surtout une parmi elleux, jalouse que soit arrivée une « autre jolie femme ». Une conversation à cœur ouvert avec la « jolie femme » nous aura permis de découvrir, bien plus tard malheureusement, la manière dont nous avions été roulées dans la farine, elle apprenant qu’elle était manipulatrice et jalouse, moi qu’il fallait se méfier de moi et de mes ambitions carriéristes me poussant à détruire tout et tout le monde sur mon passage. Diviser pour mieux régner. J’ai réalisé que je serai punie à jamais d’avoir osé m’extraire — dans une certaine mesure seulement pourtant — de cette emprise, et qu’il m’avait prise en thèse pour des raisons qui n’avaient pas l’air très bienveillantes.

    J’ai dû payer mes postures politiques, aussi. Subir des interventions grossières lors de mes communications (quelle désagréable expérience de se faire couper la parole pour entendre « Mais bien sûr, que les réalisatrices s’approprient les héroïnes, et après les noirs feront des films pour les noirs et les pédés (sic) feront des films pour les pédés ! »). La dernière année a été la pire : j’avais de plus ne plus de mal à rester de marbre, et on en est arrivé à une relation où M. Ts’liche ne se donne même plus la peine de ne pas répondre « Ah non ! » sur un ton similaire à « plutôt crever » quand on lui suggère de me convier à un repas d’après soutenance. Ce jour-là, j’ai compris qu’il fallait définitivement admettre que je n’avais plus droit à la moindre foutue considération ou once de respect. Mais aussi que, au fond, je n’étais jamais totalement sortie de cette emprise, que j’avais encore peur qu’il m’en veuille, et que j’attachais encore de l’importance à son regard sur moi. Qu’il était encore en mesure de me faire du mal. Je ne pouvais plus le supporter, faire semblant et fermer ma gueule, alors je me suis rendue à l’évidence : tant pis pour la thèse, il devenait vital de partir.

    Cette prise de conscience et de parole a son élément déclencheur, évidemment : j’ai tenu bon toutes ces années en me mettant comme limite que je réagirais et parlerais si je le vois faire ça à une autre. Je me disais qu’il y avait peu de risques : il n’est plus tout jeune, et puis il m’a après tout dit lui-même qu’il n’avait pas l’habitude de faire ça, que j’étais « exceptionnelle ».

    Il y a bien eu cette jeune masterante, un été pendant une semaine de colloque, qu’il avait fait venir et avec qui il entretenait une relation très visiblement malsaine. J’ai entendu alors des propos très déplacés de la part des autres universitaires . Certains ont même participé à la « fête » à coup de « blagues » dégradantes dans l’indifférence (presque) générale. Mais elle n’était là que pour la semaine et n’était pas son étudiante à lui. Je me suis rassurée, malgré mon écœurement, en me disant que son éloignement géographique la protégeait de lui.

    Et puis il y a eu Ewilan, sa nouvelle doctorante arrivée en 2019. On se connaissait déjà un peu et s’appréciait, partageant des affinités humaines et politiques, mais on s’est vraiment liées d’amitié en devenant collègues. Puis, peu de temps après la rentrée, j’ai été témoin d’une scène intrigante : j’ai vu M. Ts’liche arriver dans la pièce où nous étions, saluer bruyamment et ostensiblement son autre doctorante et tourner le dos à Ewilan, pourtant à deux mètres à peine, indifférent à ses timides tentatives de le saluer.

    « J’ai rêvé ou il ne t’a pas dit bonjour ?

    – Ah non tu n’as pas rêvé, il me fait la gueule et m’ignore depuis cet été. »

    Alors, elle m’a tout raconté. La relation malsaine qu’ils avaient depuis sa L3, où il l’emmenait et l’exhibait partout au début, lui envoyait des sms même dans la nuit, lui faisait des confidences intimes. Parfois lui criait dessus, mais finissait par lui mettre un bras autour des épaules en lui disant « Mais Ewilan, vous savez bien que si on se dispute tous les deux c’est parce qu’on s’aime trop. ». Jusqu’au jour, à la fin de son master, où, pour un prétexte bidon, il l’a « abandonnée » pour la punir de d’avoir « manqué de loyauté », ne lui offrant de l’attention plus que par miettes, suffisantes néanmoins pour qu’elle reste sous contrôle. Elle aussi, il l’a marginalisée après l’avoir rendue dépendante de son attention continuelle, profitant de la vulnérabilité psychologique qu’elle présentait également pour la malmener.

    Je crois que ça a été pire pour Ewilan. Elle était plus jeune et plus fragile que je ne l’avais été, et surtout elle n’a pas eu la chance d’être celle qui stoppe tout ça, de reprendre un peu de contrôle, de réinvestir au moins un peu une place de sujet après avoir été si longtemps un objet. Je peux imaginer, pour l’avoir tant craint, le sentiment d’abandon et de rejet insupportable qu’elle a dû ressentir.

    La voilà celle à qui il refaisait subir ça. La voilà, la fin de ma capacité à encaisser silencieusement ; en novembre dernier, j’ai commencé certaines démarches pour partir et pour dénoncer les agissements de M. Ts’liche — qui ont le plus souvent été bien peu entendues, mis à part par une personne qui m’a montré tout de suite le soutien dont j’avais désespérément besoin et que je remercie du fond du cœur.

    J’accuse M. Ts’liche, 6 ans après le début de toute cette histoire, de harcèlement moral, de violences psychologiques et d’abus de son pouvoir et de sa position hiérarchique, et ce notamment et dans les cas les plus graves pour mettre sous emprise des jeunes femmes vulnérables.

    Je reproche à un certain nombre de personnes une complaisance inacceptable face à tout cela. J’ai encaissé des « plaisanteries » pleines de sous-entendus sans que ces personnes ne se soucient de comment je vivais une relation dont les indices extérieurs semblaient plus les amuser que les inquiéter. J’ai raconté mon histoire, tâché de faire part de mon mal-être personnel et de mes inquiétudes pour les suivantes et souvent je n’ai trouvé qu’un mur, une minimisation des actes que j’avais subi ; on m’a demandé de me taire et de laisser tomber toute volonté de procédures pour éviter que ça rejaillisse sur toute l’équipe et porte préjudice à la licence. Certains de mes interlocuteurs ont admis le tempérament toxique de M. Ts’liche mais ne semblaient pas vouloir y faire quoi que ce soit. Il a même ses défenseur·euses acharné·es, qui semblent considérer que sa sympathie avec elleux prouve qu’il est sympathique avec tout le monde, loyaux·ales jusqu’au bout, qui trouvaient toutes les bonnes raisons de justifier ses comportements abusifs, qu’il est pour le coup loin de ne réserver qu’à ses proies : ses colères terribles quand il n’obtient pas ce qu’il veut, ses humiliations publiques, etc.

    Ce mail, je l’écris depuis des mois dans ma tête en en repoussant depuis autant de temps la rédaction. Je savais déjà comme je voulais le finir : « à partir de maintenant et pour la suite, vous ne pourrez plus faire comme si vous ne vous rendiez pas compte ». Ewilan m’a prise de court. Ewilan qui concentrait l’essentiel de mes inquiétudes, dont j’avais également fait part à certains enseignants de mon équipe pédagogique. Elle me parle depuis des mois de son mal-être, de ses idées noires. J’ai fait ce que j’ai pu pour qu’elle ne se sente pas seule, puis pour la convaincre qu’elle pouvait partir, qu’il n’était pas tout puissant en dépit de ses efforts pour nous en convaincre. « J’suis pas prête », qu’elle disait. Elle est partie finalement, pas comme je voulais, en me laissant une demande très claire que j’honorerai du mieux que je peux. Avec tout juste quelques mots en cadeau de départ, mon Ewilan peut se vanter d’avoir chez moi fait partir toute la colère, et d’avoir envoyé un gros stock de courage et de détermination.

    Car certains diront qu’elle est facile, ma place. Opportuniste, même. Aucun doute que je serai traînée dans la boue, taxée de manipulatrice. Je suis prête. Parce que c’est faux, elle n’est pas facile cette place, elle ne me fait et ne me fera rien gagner. Elle me demande d’être courageuse. Je ne veux punir personne, même pas M. Ts’liche. Je veux juste que les opportunités de recommencer lui soient retirées, je veux juste que soit refusé tout ça, qu’importe si ça demande de sortir de son confort ou de la facilité. Plus jamais de M. Ts’liche, plus jamais d’Ewilan. Ça suffit.

    J’aimerais bien que vous soyez courageux et courageuses, vous aussi.

    https://medium.com/@Camille_Thizbel/de-la-toute-puissance-des-pr%C3%A9dateurs-haut-plac%C3%A9s-d875001c28a6
    #suicide #ESR #enseignement_supérieur #témoignage #Camille_Zimmermann #culpabilité #harcèlement #contrat_doctoral #maltraitance #marginalisation #emprise #peur #sentiment_d'abandon #abus_de_pouvoir #harcèlement_psychologique #harcèlement_moral #complaisance #plaisanteries #manipulation #prédation

    • Omerta mode d’emploi

      Hier, jeudi 10 septembre 2020, nous avons republié sur Academia du texte émouvant de Camille Zimmermann à la mémoire de sa consœur doctorante qui avait mis fin à ses jours. Est-ce son témoignage ou plutôt la pression syndicale qui a pesé ? Ce matin, la présidence s’est fendu d’une lettre au personnel de l’Université de Lorraine.

      La lettre de Prof. Pierre Mutzenhardt, Président de l’Université de Lorraine, Président de la commission Recherche et Innovation de la CPU, a connu une large diffusion et n’était en rien confidentielle : nous la reproduisons en l’assortissant d’une petite explication de texte.

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      À : « all-ncy-ens » <all-ncy-ens@univ-lorraine.fr>, « all-ncy-ater-ens » <all-ncy-ater-ens@univ-lorraine.fr>, « all-ncy-lecteur-ens » <all-ncy-lecteur-ens@univ-lorraine.fr>, all-ncy-biatss@univ-lorraine.fr
      Cc : « president » <president@univ-lorraine.fr>
      Envoyé : Vendredi 11 Septembre 2020 09:04:13
      Objet : [all-ncy] Evénement tragique

      Mesdames, Messieurs,

      Une doctorante de notre établissement a mis fin à ces jours au début du mois d’août. Il s’agit d’un événement plus que terrible et dramatique. Très rapidement, avec la directrice de l’école doctorale, nous avons été en contact avec la famille de la doctorante et avons, je l’espère, respecté au mieux ses volontés. Nous avons pu rencontrer ses parents à la fin du mois d’août.

      Il apparaît que ce drame pourrait être lié en partie aux conditions de sa thèse et à son environnement professionnel. En conséquence, l’ouverture d’une enquête du CHSCT sera proposée le vendredi 11 septembre lors d’un CHSCT exceptionnel de l’établissement pour examiner ces conditions de travail et faire des recommandations.

      Par ailleurs des témoignages récents, indépendants de ce que peuvent diffuser les réseaux sociaux, font état de faits qui pourraient être qualifiés de harcèlement. Ils m’ont amené à diligenter une enquête administrative rapide qui a pour but d’établir les faits de manière contradictoire et d’en tirer toutes les conséquences.

      J’ai également suspendu de manière conservatoire le professeur et directeur de thèse de la doctorante le temps de l’investigation administrative pour protéger l’ensemble des personnes y compris lui-même.

      Enfin, nous devons être attentifs également aux jugements hâtifs, à ne pas confondre ce qui relève de témoignages avec les accusations qui se propagent sur les réseaux sociaux. Si les réseaux sociaux peuvent être des révélateurs de situations, ils sont aussi devenus des armes qui blessent, harcèlent et propagent trop souvent la haine. Nous avons pu nous en rendre compte à d’autres occasions.

      Très attaché aux valeurs de notre établissement, je m’engage à prendre toutes les mesures qui apparaîtront nécessaires à l’issue de cette enquête pour s’assurer qu’une telle situation ne puisse pas se reproduire. Le doctorat est, en effet, une période très importante dans le développement de la carrière d’un chercheur. Il appartient à l’établissement de garantir que cette période soit la plus fructueuse possible dans un contexte professionnel favorable pour les doctorants.

      Bien cordialement,
      Prof. Pierre Mutzenhardt
      Président de l’Université de Lorraine
      Président de la commission Recherche et Innovation de la CPU

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      Il me semble que cette correspondance est parfaitement exemplaire du fonctionnement de l’omerta qui pèse sur les violences faites aux femmes à l’Université, dans le cadre d’un fonctionnement universitaire analogue à l’emprise mafieuse, comme l’ont récemment argumentés des collègues anthropologues1.

      Considérons le courriel.

      En premier lieu le président met en cause directement la formation doctorale dispensée par l’université. Ce serait la famille — laisse entendre le président — qui s’est ouvert du lien fait le lien entre le suicide et la thèse. Au vu du bruit sur les réseaux sociaux, on se serait attendu à ce que le président s’adresse à l’ensemble de la communauté universitaire, étudiant·es inclus·es.

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      Courriel adressé à l’ensemble des personnesl de l’Université de Lorraine, le 10 septembre 2020

      « Mesdames, Messieurs, cher(e)s collègues,

      Je vous prie de trouver ci-dessous l’ordre du jour du prochain CHSCT programmé le vendredi 11 septembre 2020 :
      Point 1 – Adaptation des conditions de rentrée et déroulement du 1er semestre 2020-2021 – mesures complémentaires (pour avis)
      Point 2 – Modification du programme 2020 des visites du CHSCT (pour avis)
      Point 3 – Procédure d’analyse à déterminer suite à l’événement grave survenu à l’Institut Régional du Travail (pour avis)
      Point 4 – Procédure à mettre en place suite à la survenue d’un événement grave susceptible de présenter un lien avec les conditions de travail (pour avis)

      Meilleures salutations,
      Pierre Mutzenhardt
      Président de l’UL »

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      Que nenni ! Si le jeudi 10 septembre, les personnels de l’Université de Lorraine ont été informé de l’ordre du jour du CHSCT, seuls les personnels du site nancéen de l’UFR Arts Langages Littératures (ALL) se trouvent informés de ce que la présidence nomme pudiquement l’« événement tragique ». L’Université de Lorraine dans son entièreté n’est pas concernée par le suicide d’une de ses étudiant·es : ni les étudiant·es, ni même les autres enseignant·es-chercheur·ses, directeurices de thèses des UFR de médecine et de sciences ne sont alerté·es ou sensibilisé·es à l’idée que la présidence prend ce très grave problème à bras le corps. Presque personne ne sera donc informé avant qu’éventuellement la presse locale ou un blog de l’ESR ne s’en empare.

      Soit.

      Balkanisons les pratiques inappropriées vis-à-vis des femmes.

      Le message semble avoir été écrit à la va-vite, ce qui est pour le moins curieux pour ce type de communication présidentielle hautement sensible : coquilles, phrases contournées, expressions inappropriées. C’est davantage sous le coup de l’urgence que dans le cadre d’une politique plus large, mûrement réfléchie, qu’il a pris la décision d’écrire aux Nancéen·nes d’ALL. Le président a refusé de recourir à l’écriture inclusive, pourtant recommandée dans une affaire relevant des violences faites aux femmes. À ce titre, la formulation conclusive choisie pourrait heurter :

      « Très attaché aux valeurs de notre établissement, je m’engage à prendre toutes les mesures qui apparaîtront nécessaires à l’issue de cette enquête pour s’assurer qu’une telle situation ne puisse pas se reproduire. Le doctorat est, en effet, une période très importante dans le développement de la carrière d’un chercheur. Il appartient à l’établissement de garantir que cette période soit la plus fructueuse possible dans un contexte professionnel favorable pour les doctorants ».

      On peut s’étonner, puisque l’affaire a été ébruitée par une femme qui choisissait de mettre fin à sa thèse, que le seul masculin soit retenu pour désigner les hommes et les femmes qui se trouvent en situation de domination. On peut s’étonner de même — je pourrais même m’en offusquer si j’étais maîtresse de conférences à l’Université de Lorraine — du ton plus que maladroit employé. L’objet du message, la formule de salutation finales, l’usage de « blessures » portées par les réseaux sociaux, alors que c’est un suicide qui est à l’origine de la communication présidentielle. Sous la plume du président, il ne s’agit pas de prendre en charge avec tact et empathie la douleur, l’empathie, la colère, l’émotion qui pourrait saisir enseignant·es et étudiant·es. Un problème de plus à régler dans une rentrée très chargée, voire apocalyptique.


      *

      Venons-en aux faits.

      L’Université — soit la présidence et la directrice de l’École doctorale — a été informée du suicide de la doctorante. La famille, devine-t-on, fait connaître ses volontés, dont on ne saura rien, mais que le président espère « avoir respecté au mieux ». La famille, rencontrée fin août,a fait le lien entre le suicide et ce que le président désigne de manière euphémisée comme « aux conditions de sa thèse et à son environnement professionnel ». Il faut donc attendre le 11 septembre pour le Comité Hygiène Sécurité et Conditions de Travail (CHSCT) soit réuni, saisi quelques heures avant la publication par Camille de son texte sur Medium. Selon nos informations et la « formule magnifiquement trouvée par notre admin[istration] », il s’agit du point 4. « Procédure à mettre en place suite à la survenue d’un événement grave susceptible de présenter un lien avec les conditions de travail ». Le président suit ici strictement le droit : il informe le CHSCT du suicide à la rentrée, et inscrit le point concernant une enquête à l’ordre du jour.

      Le président ajoute cependant quelque chose de surprenant.

      « Par ailleurs des témoignages récents, indépendants de ce que peuvent diffuser les réseaux sociaux, font état de faits qui pourraient être qualifiés de harcèlement. Ils m’ont amené à diligenter une enquête administrative rapide qui a pour but d’établir les faits de manière contradictoire et d’en tirer toutes les conséquences ».

      Sortant du sujet de la correspondance, M. Pierre Mutzenhardt informe ses lecteurices de plusieurs choses : les témoignages de harcèlement ou, à tout le moins de conduite inappropriée, ont circulé sur les « réseaux sociaux » ; la parole se déliant, d’autres témoignages ont été portés avec insistance à ses oreilles. Cet ensemble, qui établirait quelque fondement à l’accusation grave de harcèlement, le font diligenter une enquête administrative. Il précise que l’enquête sera

      « rapide qui a pour but d’établir les faits de manière contradictoire et d’en tirer toutes les conséquences ».

      Il faut attendre longtemps pour apprendre que c’est le directeur de thèse qui est mis en cause. Nous savons par le recoupement du témoignage, qu’il s’agit du directeur de thèse de la doctorante qui est visé par les deux procédures, soit Christian Chelebourg2. Il n’est pourtant pas nommé ; mais désigné par son statut de professeur et sa fonction de direction de thèse. C’est le premier volet du dispositif du silencement : la responsabilité du professeur n’est engagée que dans le cadre de l’« environnement de travail » dans lequel il exerce, bien qu’il soit seul « suspendu à titre conservatoire ». Il ajoute qu’il prend cette mesure « pour protéger l’ensemble des personnes y compris lui-même ».

      L’environnement de travail est-il en cause ? Les témoignages qui ont paru sur Internet, les personnes qui se sont confiées à moi, font état de sérieux problèmes rencontrés par différentes étudiant·es et différentes enseignant·es titulaires et non-titulaires par la proximité professionnelle de M. Chelebourg. Elles n’ont pas mentionné d’autres comportements déviants. En revanche, ce qu’elles précisent, c’est qu’elles n’ont pas trouvé de soutien ou d’écoute de la part de certains collègues masculins, qui ont reconnu à demi-mot une certaine capacité de nuisance, s’empressant de préciser que « ce n’est pas un monstre ». D’autres enseignantes ont fait état d’une inquiétude, craignant des mesures de rétorsion si elles évoquaient la procédure à la demande des étudiant·es. Sans chercher à justifier pourquoi ce type de discours est tenu — ni à minimiser les responsabilités qu’il y aurait à n’avoir pas protégé les étudiant·es de comportements apparemment connus — je propose ainsi de voir dans l’environnement de travail le deuxième niveau de silencement : minimiser le comportement malfaisant ; faire comme si ce dernier n’était pas problématique, de la part des collègues dudit professeur.On comprend que les hordes féministes sont à la porte de l’Université et menaceraient l’ordre patriarchal qui y règne. Faisons-les taire.

      Le troisième dispositif de silencement est construit par le président lui-même. Plutôt que de reconnaître la souffrance vécue par des femmes sous la responsabilité de son Université, M. Pierre Mutzenhardt choisit une autre stratégie : la minimisation des faits, la dénonciation de rumeurs et, plus grave, la protection du mis en cause.

      « Enfin, conclut-il, nous devons être attentifs également aux jugements hâtifs, à ne pas confondre ce qui relève de témoignages avec les accusations qui se propagent sur les réseaux sociaux. Si les réseaux sociaux peuvent être des révélateurs de situations, ils sont aussi devenus des armes qui blessent, harcèlent et propagent trop souvent la haine. Nous avons pu nous en rendre compte à d’autres occasions ».

      À la lecture de ce paragraphe, je me suis étouffée3. Une femme est morte, peut-être à cause du comportement de son directeur de thèse, mais c’est ce dernier que le président de l’Université de Lorraine entend protéger. Il le fait en prenant une mesure conservatoire, au motif que « si les réseaux sociaux peuvent être des révélateurs de situations, ils sont aussi devenus des armes qui blessent, harcèlent et propagent trop souvent la haine ». Il le fait aussi en donner un signal aux agresseurs : ce sont vous, « victimes » d’une cabale publique, vous qui est le cœur et l’âme de l’Université qu’il me faut défendre ; celles et ceux qui se sentent « heurtées » par le courriel sont ainsi prévenu·es : l’Université de Lorraine n’a pas vocation à les prendre soin d’elleux.

      Balkanisation de l’information, ato-défense collective en formation de tortue romaine, mesure conservatoire à titre de protection : la stratégie est limpide et antithétique avec celles que plusieurs assocations féministe ou savantes, l’Association des sociologues des enseignant·es de l’enseignement supérieur en tête, préconisent. Il ne m’appartient pas de juger si c’est une façon de se protéger lui-même contre quelques mandarins qui grimperaient aux rideaux. Ce que je sais, depuis lundi, c’est que l’omerta, ce silencement patiemment construit au sein de l’Université de Lorraine, a pu tuer.

      Camille a souhaité être courageuse.

      Soyons désinvoltes. N’ayons l’air de rien.

      Addendum. Lundi 14 septembre 2020, vers 9h30, avant suppression entre 11h42 et 11h45.

      Sur Facebook et Twitter, l’Université de Lorraine écrit ton nom, professeur. Et le sien aussi.

      https://academia.hypotheses.org/25555

    • Un harcèlement peut en cacher un… ou deux autres

      Le 7 septembre 2020, Camille Zimmermann, université de Lorraine, explique sur Medium pourquoi elle a interrompu sa thèse, financée – le détail n’est pas anodin dans une discipline (les lettres) où les allocations doctorales sont très rares – : après des années de comportements toxiques, elle y a vu le seul moyen d’échapper à l’emprise de son directeur de thèse. Elle explique aussi pourquoi elle rend public ce témoignage : une autre doctorante, qui lui avait confié être victime d’agissements comparables, a mis fin à ses jours. Le texte utilise des pseudos, transparents pour ceux qui ont lu le cycle de romans sur lequel portait la thèse (La Quête d’Ewilan, de Pierre Bottero), et se termine par une accusation :

      « J’accuse M. Ts’liche, 6 ans après le début de toute cette histoire, de harcèlement moral, de violences psychologiques et d’abus de son pouvoir et de sa position hiérarchique, et ce notamment et dans les cas les plus graves pour mettre sous emprise des jeunes femmes vulnérables. »

      Academia republie le témoignage de Camille dans un billet le 10 septembre, avec une courte introduction qui permet de suivre un lien vers la plate-forme Thèses.fr si on veut connaître le nom du directeur désigné, ainsi qu’un autre lien vers une liste d’articles précédemment parus au sujet du harcèlement. Le court texte lâche également un mot : « omerta », parce qu’il ne s’agit pas d’une affaire isolée, et que ce qu’elle révèle est tout autant le harcèlement que la loi du silence qui lui permet de perdurer.

      Dès le 11 septembre, Academia a l’occasion de développer ce point : peut-être agité par la circualtion du texte de Camille sur les réseaux, le président de l’université de Lorraine écrit à certains de ses collègues. Oh, pas tous ! seulement ceux du domaine Arts Lettres Langues et Sciences Humaines et Sociales – ALL-SHS, dans nos jargons. Il ne faudrait quand même pas que tout le monde soit au courant. Le mail jette plutôt de l’huile sur le feu : il s’achève sur un indigne retournement de la charge contre Camille, et « les accusations qui se propagent sur les réseaux sociaux » dont il exhorte chacun·e à se méfier comme la peste. Le professeur est suspendu à titre conservatoire pour le protéger. On croit cauchemarder ; Camille Zimmermann se dit heurtée, Academia s’étouffe. Mais on n’a encore rien vu…

      Le 14 septembre, comme si de rien n’était, l’université de Lorraine touitte benoîtement une invitation à écouter le professeur, spécialiste des fictions d’apocalypse, sur un sujet qui attirera tous les regards : à quoi ressemblera le monde post-Covid ? Touitt’ supprimé quelques heures plus tard, ici cliché avant disparition. Des souffrances sont signalées, des drames surviennent, mais rien ne bouge ; une jeune femme brise ce mur du silence sur un réseau social, son témoignage circule, les réactions se font enfin entendre… mais c’est pour dévaloriser son témoignage, pendant qu’une « enquête » est évoquée, sous les opacités de la novlangue administrative, et sans aucune communication auprès du public ; le public, pendant ce temps, il continue d’être alimenté avec le ronronnement des travaux du principal intéressé, sans vergogne.

      Ce touitt’ lamentable manifeste, au moins la surdité d’un service Communication fonctionnant en vase clos, où ne parvient pas un son des réseaux ou des couloirs de l’établissement, au pire le cynisme d’un programme de com’ qui se moquerait comme d’une guigne des plus graves accusations possibles pesant sur un auteur, et, dans tous les cas, d’une rhétorique qui confine à la faute morale.


      Aucune communication officielle de l’université de Lorraine, donc. C’est dans la presse régionale qu’il faudra aller lire le président de l’Université de Lorraine, Pierre Mutzenhardt : le 23 septembre, L’Est Républicain porte l’affaire sur la place publique – pas celle des réseaux, dont il faut se méfier comme la peste, rappelons-nous. Le journal publie deux articles aussi cloisonnés qu’ont pu l’être deux univers : celui des doctorantes victimes et celui d’une administration qui n’a pas su les aider.

      La mise en page, pour qui serait sensible à l’énonciation typographique, donne toutefois bien l’impression que le monsieur dont on voit la photo est un peu cerné par le texte qui se referme sur lui : c’est celui qui est consacré à Camille. La journaliste, quant à elle, adopte professionnellement l’anonymat de rigueur ; mais cette page exprime finalement bien plus que ce nom de l’enseignant-chercheur dont, désormais, tout le monde a pu prendre connaissance par soi-même.

      Rendons d’abord compte de l’article consacré à Camille Zimmermann : « Harcèlement à l’université : le “j’accuse” d’une doctorante » s’ouvre sur le résumé des deux affaires, puisqu’il y en a bien deux :

      Longtemps étudiante puis thésarde à la faculté de lettres, Camille Zimmermann a dénoncé, sur les réseaux sociaux, l’emprise son directeur de thèse, qui l’a poussée à quitter la fac. L’université a ouvert une double enquête interne suite au suicide d’une autre doctorante.

      L’article met ses pas dans ceux de Camille, et relate d’abord la manière dont les réseaux ont pu relayer sa parole :

      Dans ce récit largement partagé sur Facebook et Twitter, et repris sur divers blogs spécialisés…

      Le contraste est net avec la méfiance du président, indistinctement adressée aux « réseaux ». L’article se met ensuite à l’écoute de Camille et rapporte les grandes lignes de son témoignage publié sur Medium : la complexité du rapport de genre et de la relation pédagogique, et le caractère insidieusement toxique de la relation entre le professeur et l’étudiante. Les intertitres du journal soulignent le fonctionnement pervers de ce système binaire :

      « Processus de #marginalisation », pour résumer l’emprise, les abus du professeur, l’isolement de la victime ;
      https://academia.hypotheses.org/26261

      « Manque d’écoute de la “cellule harcèlement” », pour résumer la loi du silence dans – grâce à – laquelle tout cela peut continuer.

      Car le journal donne la parole à d’autres personnes, après avoir rapporté le témoignage de Camille :

      Depuis ce témoignage sur les réseaux, rapidement ébruité dans les couloirs et les amphis de la faculté, des langues se sont déliées. D’autres ont signalé les agissements du professeur mis en cause – suspendu actuellement, et présumé innnocent – autant que la nocivité d’une organisation plaçant parfois les thésards dans une impasse.

      “Quand cela se passe mal, il est compliqué de changer de directeur de thèse, de crainte d’être blacklisté. Un directeur a tous les pouvoirs, et il a un réseau. Parfois, c’est du chantage au poste”, témoigne cette autre ancienne doctorante, qui, elle aussi, était suivie par le professeur incriminé. Et a également abandonné sa thèse pour les mêmes raisons que Camille Zimmermann.

      On apprend donc ici, sous la plume d’un journal qui n’est pas né de la dernière pluie et sait parfaitement ce qu’il fait en imprimant ces mots, qu’une troisième affaire pourrait exister. Le touitt’ du 14/9 était révoltant ; cette information-ci est accablante : l’administration n’a pas voulu les aider.

      Pour ce qui est de l’administration, qu’apprend-on ? L’article titre sur les suites données aux affaires : « Double enquête et enseignant suspendu ». Pourquoi deux enquêtes ? Parce que deux affaires, en fait. Et peut-être même bien trois, comme la presse le suggère. L’une des enquêtes se fait sous l’égide du Comité Hygiène, Sécurité et Conditions de Travail (CHSCT) et n’a pas vocation à déboucher sur des sanctions mais sur des « préconisations ». En prenant son temps, prévient le président de l’université :

      « il semblerait que la relation entre cette jeune fille, décrite comme fragile, et son encadrant, n’était pas saine et pas normale », résume Pierre Mutzenhardt, président de l’Université de Lorraine. Ce possible « lien de causalité » étant à l’origine de l’enquête du CHSCT, qui devrait être « plutôt longue ». « Elle portera sur les conditions de travail ayant pu conduire la doctorante à mettre fin à ses jours, et devra déboucher sur des préconisations ».

      Au temps pour cette voie de prise en charge, la seule sur laquelle il existe actuellement des sources partageables et consultables, en l’espèce : l’ordre du jour du CHSCT du 11/9. C’est celle qui porte, je le rappelle, sur le suicide survenu pendant l’été. Tournons-nous vers l’autre enquête :

      Ce sont d’autres témoignages, écrits, émanant de deux autres doctorantes et mettant en cause ce même directeur, qui ont conduit à l’ouverture de l’enquête administrative. « Il s’agira, par des audits contradictoires, de voir s’il y a bien harcèlement ou pas », poursuit le président. « Néanmoins, il y avait assez d’éléments pour que cet enseignant soit suspendu, pour trois semaines car on ne peut pas suspendre quelqu’un plus d’un mois. » Les premières conclusions sont attendues fin septembre/début octobre. « J’aviserai alors s’il faut envisager des sanctions disciplinaires, qui peuvent aller du blâme à l’exclusion, ou ne pas donner suite. »

      On a donc bien trois affaires, si l’on compte toujours, et deux enquêtes : l’une portant très globalement sur les « conditions de travail », l’autre portant plus clairement sur l’enseignant-chercheur. Face à la presse, les témoignages écrits semblent désormais assez graves pour que le président Mutzenhardt ne fasse plus passer la décision de suspendre ce dernier pour une mesure de protection « y compris de lui-même », comme dans le mail du 11/9 qui avait heurté tant de monde. Il s’excuse même par avance de ne pas pouvoir le suspendre plus de 3 semaines ; mais que se passe-t-il après ? Des actions décidées par le président. On se demande si, comme dans une affaire récente, ça se passera « d’homme à homme »… Et un signalement au procureur ? La suite de l’article l’évoque : « Il ne faut pas hésiter à formaliser, en saisissant le procureur de la République. » Et l’article se clôt sur « il faut oser dire les choses ». Nous voilà rassuré·es !


      Eh bien peut-être faut-il rester patient·es quand même. Le 30 septembre, à 11h26, une semaine après la parution de ces deux articles, alors qu’on attend toujours les résultats de l’enquête administrative, le président Mutzenhardt envoie à nouveau un mail à ses collègues. Cette fois, c’est sur la liste de tous les personnels, pas que les ALL-SHS ; mais ça ne sort pas de l’université de Lorraine. Academia en reçoit une copie :

      J’ai vu que vous aviez suivi cette affaire avec intérêt. Donc pour votre information, voici ce que l’on a reçu aujourd’hui
      « Au début du mois d’août, une doctorante de l’Université de Lorraine a mis fin à ses jours à l’extérieur de l’université, en mettant en cause les modalités de direction de sa thèse au sein de son laboratoire de rattachement. Il s’agit, quelles que soient les circonstances, d’une tragédie. J’ai mobilisé les services de l’établissement dès sa réouverture le 17 août et j’ai proposé au comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) de réaliser une enquête sur les conditions de travail dans le laboratoire concerné. En parallèle, des témoignages sont parvenus à l’université début septembre (que je ne confonds pas avec des déclarations sur les réseaux sociaux). Ils m’ont amené à diligenter une enquête interne administrative et à suspendre de manière conservatoire le directeur de thèse concerné. Les enquêtes sont actuellement en cours. »

      Cette obsession pour les réseaux sociaux a quelque chose d’inquiétant. C’est pourtant bien l’un d’eux qui a mis en alerte la communauté universitaire, et non la communication de l’UL, qui s’obstine à rester dispersée, laconique, et surtout compartimentée.

      Quels sont donc ces « témoignages arrivés début septembre » ? Sont-ils ceux de Camille Zimmermann, enfin entendus, alors que ses premières plaintes remontent à 2019 ? Sont-ils ceux de cette troisième étudiante dont L’Est Républicain a retranscrit les paroles ?

      On est le 1er octobre : on en saura bientôt plus. Le président Mutzenhardt l’a promis…

    • Une #cagnotte en ligne pour récolter de l’argent pour les frais d’avocat de #Camille_Zimmermann :

      Il y un peu plus d’un an, je publiais sur les réseaux un texte qui dénonçait les violences que j’avais connues au sein de l’Université française et qui avaient poussé au suicide mon amie #Scylla. J’y ai « caché » le nom de mon ancien directeur, non pas pour le protéger, mais pour tendre à une forme d’"universalité" parce que je savais que ces violences n’étaient pas une exception mais monnaie courante dans le monde de la recherche. Des violences dont les victimes sont, comme souvent, principalement les personnes les plus en situation de précarité.

      Ma lettre ouverte a eu un fort retentissement dans le milieu, partagé plus d’un millier de fois, sans compter les envois par listes de diffusion internes. Il a, je crois, aidé la libération d’autres paroles qui ont suivi peu de temps après. J’ai reçu aussi plus d’une centaine de messages de soutien, de remerciement, de solidarité, d’assurance que ma voix avait eu un écho et que des projets avaient été montés.

      J’en ai été touchée et reconnaissante, car c’est là la raison pour laquelle j’ai fait cette démarche extrêmement couteuse émotionnellement : l’espoir qu’elle aide à bouger les lignes.

      Aujourd’hui, j’ai à nouveau besoin de votre soutien, économique cette fois-ci. Une procédure pénale a suivi celle interne, et je vais devoir être assistée d’un avocat pour continuer.

      Les raisons de ma cagnotte

      Ma démarche est depuis ses débuts pensée pour le collectif, pour qu’elle serve à un maximum de monde possible. Il n’a néanmoins pas toujours été facile d’en être le visage, et j’ai subi intimidations, plainte pour #diffamation, tentatives de me décrédibiliser, #slut-shaming etc. qui font qu’aujourd’hui je suis éreintée et ai plus que jamais besoin de vous, d’être moi aussi soutenue collectivement. J’ouvre ce pot commun car payer de ma propre poche ces frais me prendrait plusieurs mois et m’obligerait à renoncer à des projets d’avenir alors que j’ai déjà sacrifié beaucoup de choses depuis le début de cette affaire – mes espoirs de carrière et une part de ma santé mentale notamment. Je commence seulement à retrouver un horizon, et je ne me sens pas capable de le plomber par cette charge financière.

      Plus simplement et comme depuis le début, je ne peux pas avancer seule, émotionnellement mais aussi, désormais, financièrement.

      Le montant de ma cagnotte

      Mes besoins aujourd’hui sont de 500€. Cette première cagnotte permettra de couvrir les premières procédures et consultations.

      Si cette somme est dépassée, l’intégralité des fonds sera reversée au Cha-U, association qui s’est créée au cours de l’année passée au sein de l’#Université_de_Lorraine et qui œuvre à combattre le harcèlement dans l’enseignement supérieur mais aussi à en penser les origines et structures afin de mieux l’éradiquer.

      Si l’enquête débouche sur un procès, une nouvelle cagnotte sera ouverte pour couvrir les frais lui étant liés, qui s’élèveront à une somme entre 1200 et 1500€.

      Si vous en avez la possibilité et que vous souhaitez mettre votre contribution, quel que soit son montant, je vous envoie toute ma gratitude. Si vous êtes précaire et ne pouvez pas m’aider, votre soutien moral compte aussi énormément.

      https://www.onparticipe.fr/cagnottes/yAk2mVjD

  • DE LA TOUTE PUISSANCE DES PRÉDATEURS HAUT-PLACÉS | by Camille Zimmermann | Sep, 2020 | Medium

    https://medium.com/@Camille_Thizbel/de-la-toute-puissance-des-pr%C3%A9dateurs-haut-plac%C3%A9s-d875001c28a6

    Novembre dernier, j’ai pris la décision de quitter ma thèse et la licence dans laquelle je donnais cours pour les mêmes raisons qui ont poussé mon amie, que nous allons appeler « Ewilan », à mettre fin à sa vie.

    J’ai rencontré cet enseignant — partons sur « M. Ts’liche » — en L3, quand j’étais enceinte, isolée dans une ville éloignée de Nancy et dans un couple qui battait déjà de l’aile, traumatisée par un premier accouchement assez violent. Vulnérable, donc, comme je l’avais déjà été souvent, avec mon profil psy assez lourd dont la tentative de suicide à 17 ans.

    Quelle bouffée d’air frais quand ce professeur, directeur de la licence, s’intéresse à vous ! Quel soulagement que ces longues heures passées à discuter par messenger, cette conversation presque ininterrompue et de plus ne plus intime alors que vous vous sentiez si perdue et désœuvrée. C’est même moi qui, un jour, ai initié un contact physique : je l’ai pris dans mes bras à la fin de l’année, si reconnaissante de cette attention qu’il m’offrait, un peu angoissée à l’idée de quitter la formation — et lui ! — pour l’été. Qu’est-ce que j’allais pouvoir faire dans ma vie si vide ?

  • #Canada.Un jeune autochtone en #grève_de_la_faim pour alerter l’opinion sur les #suicides dans sa communauté

    Après une #marche de 635 kilomètres, un activiste autochtone de 24 ans a entamé le 31 juillet une grève de la faim devant le parlement de la #Saskatchewan. Il entend faire pression sur le gouvernement de la province pour qu’il adopte un projet de loi sur la #prévention_des_suicides, qui touchent fortement la population autochtone.

    https://www.courrierinternational.com/revue-de-presse/canada-un-jeune-autochtone-en-greve-de-la-faim-pour-alerter-l
    #résistance #peuples_autochtones

    #paywall

  • « Les arguments favorables aux “#OGM” sont soumis à très peu d’esprit critique »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/07/18/les-arguments-favorables-aux-ogm-sont-soumis-a-tres-peu-d-esprit-critique_60

    C’est une histoire qui a presque deux décennies, mais elle éclaire toujours, aujourd’hui, la nature des débats sur les #biotechnologies. En 2001, Ignacio Chapela et David Quist, deux chercheurs de l’université de Californie à Berkeley (Etats-Unis) publiaient dans la revue Nature des résultats incommodants : les deux scientifiques assuraient avoir détecté, dans certaines variétés de maïs traditionnels mexicains, des traces de contamination génétique dues aux cultures américaines de maïs transgénique, à plusieurs centaines de kilomètres au nord.

    Au moment même où l’article était publié — et alors que nul n’avait encore pu l’examiner —, un déluge d’indignation s’abattit sur les éditeurs de la revue : les auteurs étaient des militants écologistes déguisés, leur méthode était défectueuse, leurs résultats étaient pourris, etc.

    Quelques mois plus tard, Nature publiait une notice de désaveu, regrettant la publication de l’étude — sans toutefois avoir le moindre élément pour une #rétractation en bonne et due forme. Du jamais-vu. Ces travaux étaient certainement imparfaits, mais sans doute pas plus que la grande majorité de ceux qui sont publiés chaque jour. M. Chapela n’en a pas moins subi, des mois durant, une vindicte si hargneuse, de la part de scientifiques convaincus des bienfaits des biotechs, que son emploi à Berkeley fut un temps menacé.

    Cette bronca était-elle si spontanée ? En novembre 2002, dans une chronique au Guardian, George Monbiot a raconté, preuves irréfutables à l’appui, comment une campagne de dénigrement avait été lancée contre M. Chapela et M. Quist par une #officine dont l’un des clients était une firme agrochimique bien connue. Des années plus tard, le 12 novembre 2008, Nature revenait sur l’affaire dans un bref article d’information : les résultats qu’elle avait désavoués avaient été reproduits par d’autres chercheurs.

    Cet exemple — parmi de nombreux autres — montre l’extraordinaire capacité des industriels à influencer le débat sur « les #OGM » (même si ce terme ne recouvre rien de précis).

    #paywall

    • [...]

      Ce défaut d’esprit critique à l’endroit des biotechno­logies végétales – telles qu’elles sont actuellement utilisées – est général et n’épargne pas le person­nel scientifique au sens large, bien au contraire. Pas plus, d’ailleurs, que l’auteur de ces lignes.

      Dans l’espace de cette chroni­que, il a ainsi déjà été affirmé qu’en #Inde, le #coton #transgénique #Bt (sécrétant une toxine insecticide) avait eu des résultats posi­tifs en termes de baisse du re­cours aux pesticides et d’augmentation des rendements. Cette affirmation est probablement fausse et il n’est jamais trop tard pour manger son chapeau.

      En mars, en pleine crise due au Covid­19, la revue Nature Plants a publié l’étude la plus exhaustive sur les effets de deux décennies de culture du coton transgénique Bt à l’échelle d’un grand pays. Elle est passée complètement inaperçue. Pour ceux qui ont cru au miracle du coton Bt indien, ses conclu­sions sont cruelles.

      Certes, expliquent ses auteurs, Keshav Kranthi (International Cotton Advisory Committee, à Washington) et Glenn Davis Stone (université Washington, à Saint Louis), le coton Bt ne peut être rendu responsable d’une quelcon­que épidémie de #suicides parmi les #agriculteurs indiens – selon une idée répandue chez les détrac­teurs des #biotechs.

      Mais aucun des grands bénéfices que lui attribuent ses supporteurs n’est réel ou n’a tenu sur la durée. Après avoir décortiqué vingt ans de données, M. Kranthi et M. Stone indiquent que l’introduc­tion du coton Bt en Inde s’est bien accompagnée d’une réduction de l’utilisation des #pesticides, mais celle­ci n’a été qu’« éphémère ». Avec l’apparition de résistances à la toxine Bt chez certains #insectes et la prolifération de #ravageurs secondaires non ciblés, « les agri­culteurs dépensent aujourd’hui plus en pesticides qu’avant l’intro­duction du Bt », écrivent les deux auteurs. « Tout indique que la si­uation va continuer à se détério­rer », ajoutent-­ils.

      Ce n’est pas fini. Certaines cour­bes fièrement exhibées par les promoteurs des biotechs sem­blent montrer un lien entre l’arri­vée du coton transgénique Bt et l’augmentation des rendements. Vraiment ? Non seulement corré­lation n’est pas causalité, mais une fois examinée de plus près, à l’échelle de chaque région indienne, la corrélation apparaît el­le-même douteuse. « L’adoption du coton Bt s’avère être un mauvais indicateur de l’évolution des rendements », expliquent les deux chercheurs. « Les augmentations de rendement correspon­dent plutôt à des évolutions dans l’usage des engrais et d’autres intrants », précisent­-ils.

      Dans les années 1990, lors du lancement des premières cultu­res transgéniques, l’autorité de la parole scientifique a été large­ment convoquée, auprès de l’opinion, pour faire de la pédagogie : ces nouvelles plantes – tolérantes à des herbicides ou résistantes à certains ravageurs – allaient aug­menter les rendements, faire baisser le recours aux intrants et bénéficier à l’ensemble de la société.

      Avec deux à trois décennies de recul, tout cela s’est révélé au mieux indémontrable, au pire complètement faux. La transge­nèse ou l’édition du génome peu­vent apporter des innovations utiles dans de nombreux domai­nes, et peut­ être le feront­-elles. Mais il y a fort à parier que, dans leurs principaux usages agricoles, elles n’ont jusqu’à présent pas tenu leurs promesses.

  • #Souffrance_au_travail à #Campus_France : le coût social du « #soft_power »

    Plusieurs salariés de l’agence Campus France dénoncent un management agressif dans un contexte de réduction des effectifs, alors que la structure chargée de la promotion de l’#enseignement_supérieur français à l’étranger fait face à de multiples #procédures_judiciaires. La direction parle de litiges isolés.

    Pour se rencontrer, cela n’a pas été simple. Ces salariés ou ancien salariés de Campus France réunis ce jour de printemps autour d’une table sont tous hospitalisés en psychiatrie après des #dépressions sévères et doivent presque chaque jour se faire soigner pour ne pas vaciller davantage. « J’ai deux enfants, c’est dur pour eux de me voir comme ça », glisse Laura Foka, ancienne cadre du service communication. Ils dénoncent tous un #management_toxique qui les rend malades.

    Campus France est un établissement public industriel ou commercial (#Epic) chargé de la #promotion de l’enseignement supérieur français à l’étranger ainsi que de l’accueil des étudiants et des chercheurs étrangers en France, sous la double tutelle du ministère des affaires étrangères et du ministère de l’enseignement supérieur. Ces Epic, qui ont fleuri ces dernières décennies en marge de l’#administration_française, tirent leur financement de la puissance publique mais appliquent à leurs salariés les règles du #droit_privé.

    En mai 2018, neuf salariés de Campus France, constitués en collectif, alertent leur direction ainsi que toutes leurs tutelles dans un courrier sévère sur ce qu’ils considèrent comme une surexposition délétère aux #risques_psychosociaux : « Aujourd’hui, de nombreux salariés sont touchés par un management qui repose sur une #désorganisation_du_travail, une absence d’objectifs clairs, une extrême #violence des échanges entre la direction et certains collaborateurs. » Quelques mois après, l’un d’entre eux fait une tentative de #suicide.

    « J’étais en #dépression à cause du travail depuis deux ans, explique Ronel Tossa, salarié du service comptabilité, sous le coup d’une procédure de licenciement notamment pour « #abus_de_liberté_d’expression », qu’il conteste aux prud’hommes (ce motif a été utilisé dans d’autres procédures de #licenciement chez Campus France). J’accompagnais beaucoup de gens qui n’allaient pas bien… C’est moi qui ai fini par passer à l’acte. » Après que le Samu l’eut trouvé à son domicile, Ronel Tossa a passé deux jours dans le coma, puis est resté quatre mois hospitalisé en psychiatrie. Il continue aujourd’hui d’aller à l’hôpital trois jours et demi par semaine. Son geste ainsi que sa maladie ont été reconnus en accident et maladie professionnelle.

    La situation, cependant, n’évolue guère. En novembre 2019, Ronel Tossa, Laura Foka et deux autres salariés couchent à nouveau par écrit leurs vives inquiétudes : « Qu’attendez-vous donc pour réagir ? » Là encore, aucune réponse des tutelles ou des membres du conseil d’administration de Campus France, pourtant en copie.

    Abdelhafid Ramdani, l’un des signataires, a lui cessé d’attendre. Il entend porter plainte au pénal, notamment pour #harcèlement_moral_systémique_et_institutionnel, notion entrée dans la jurisprudence à la suite du procès France Télécom. Plusieurs autres salariés devraient, si la plainte est instruite, se constituer parties civiles.

    « J’adorais mon métier, explique Abdelhafid Ramdani, responsable informatique, en poste depuis 1997. Pendant vingt ans, et auprès de quatre chefs différents, pas toujours simples, je n’ai eu que des bons retours. Puis un nouveau manager, proche de la nouvelle direction, est arrivé et à partir de là, la situation s’est dégradée. »

    Il est en arrêt de travail depuis 2017, sa dépression a également été reconnue comme #maladie_professionnelle et sa situation a fait l’objet d’un rappel à l’ordre de l’#inspection_du_travail : « Le #risque_suicidaire qu’il avance et repris par le médecin du travail est avéré […]. Une fois de plus la direction relativise et écarte même d’un revers de main ce risque. » Avant de conclure : « Je n’omets pas que le dossier de M. Ramdani est à replacer dans un contexte plus large et qui concerne l’ensemble de l’organisation du travail de votre entreprise notamment sur les relations tendues et pathogènes existant entre la direction et un certain nombre de salariés. » Abdelhafid Ramdani a depuis porté #plainte devant les prud’hommes pour harcèlement et pour contester une #sanction_disciplinaire à son encontre et déposé une première plainte au pénal, classée sans suite en mai 2020.

    Au total, sur un effectif de 220 salariés, Campus France a dû faire face, ces dernières années, à au moins une douzaine de procédures prud’homales. Pour la direction de Campus France, interrogée par Mediapart sur ces alertes, « ces litiges isolés ne reflètent en rien une détérioration générale du climat social » au sein de l’établissement. Elle vante de son côté le faible nombre de démissions depuis la création de l’établissement en 2012 (8 sur les 190 salariés présents à l’époque), ainsi que son « souci de préserver le bien-être au travail des salariés », y compris dans la période récente liée au Covid-19. Selon nos informations, plusieurs dizaines de salariés en CDD ont néanmoins vu leur contrat s’achever brutalement à l’issue de la crise sanitaire, ce qui a fragilisé les équipes.

    Campus France rappelle également que « seules deux situations conflictuelles ont été tranchées par la juridiction prud’homale. Dans les deux cas, les salariés ont été déboutés de l’intégralité de leurs demandes, y compris celles qui portaient sur l’éventualité d’un harcèlement moral ». Contactés par Mediapart, les deux représentants des salariés au conseil d’administration ainsi que la nouvelle secrétaire du comité économique et social (CSE), qui a pris ses fonctions au printemps, abondent dans une réponse identique par courriel, estimant avoir « fait le vœu d’une construction collective plutôt que d’une opposition portant constamment sur les mêmes cas isolés et non représentatifs de l’ambiance actuelle positive de Campus France et du traitement des salariés, que ce soit pour les conditions de travail ou salariales ».

    Nombre de dossiers sont cependant en procédure. L’agence a été condamnée en mars 2019 pour #discrimination_syndicale, puis en appel, en décembre de la même année, pour licenciement sans cause réelle et sérieuse. Par ailleurs, elle fait face à plusieurs contentieux devant le tribunal administratif, soit pour contester des reconnaissances de maladie professionnelle ou d’accident du travail, portant tous sur la #santé_mentale, soit pour contester un refus de licenciement de salarié protégé. Enfin, à Montpellier, où Campus France possède une délégation, une main courante a été déposée par un salarié contre un collègue, résultat de tensions laissées en jachère pendant plusieurs années.

    Lors de l’avant-dernier conseil d’administration (CA) de l’agence le 25 novembre 2019, le représentant du ministère des finances a d’ailleurs pointé, à l’occasion d’une « cartographie des risques », le recours à au moins cinq avocats – un nombre significatif pour une structure de cette taille –, le coût financier des procédures juridiques engagées et la multiplication de ces procédures. « Ce qui veut dire que même les tutelles, alors même qu’il n’y a pas plus mauvais employeur que l’État, ont remarqué cette dérive », ironise l’un des participants, qui souhaite rester anonyme.

    « Au cours de ce CA de novembre, on m’a présenté un accord d’entreprise, signé par la direction comme les syndicats, c’est un signe clair d’apaisement, tempère Frédéric Petit, député MoDem des Français de l’étranger et membre depuis 2017 du conseil d’administration de Campus France. Que dans un effort de restructuration administrative il y ait des tensions, c’est plutôt normal. Je sais qu’il y avait des salariés isolément qui n’étaient pas bien, j’en étais conscient et cela a été exprimé au cours des conseils d’administration, surtout entre 2017 et 2018. »

    « C’est comme si le petit avait mangé le gros »

    Le collectif de salariés n’est cependant pas le seul à avoir sonné l’alarme sur le #climat_social. D’après plusieurs documents et témoignages recueillis par Mediapart, de nombreux élus du personnel, membres du comité hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), puis le CSE se sont inquiétés des tensions existantes, presque sans relâche depuis la création de Campus France, tout comme les deux inspecteurs du travail successivement en poste jusqu’en 2018.

    L’un de ces élus, bien au fait des dossiers, résume la situation ainsi : « Campus France, c’est un bateau ivre. Le management y est devenu agressif, sans imagination, et il se contente d’enterrer les dossiers ou de pousser à la faute. »

    L’histoire de Campus France explique en partie ces problèmes. L’établissement a fusionné en 2012 plusieurs organismes en une seule et unique agence : l’association #Egide, opérateur à l’époque pour la gestion des bourses et des séjours des étudiants étrangers ; le groupement d’intérêt public #EduFrance, renommé Campus France, chargé de la promotion de l’enseignement du français à l’étranger, et les activités internationales du #Centre_national_des œuvres_universitaires_et_scolaires (#Cnous). Au sein de la toute nouvelle agence Campus France, les cultures professionnelles s’entrechoquent presque immédiatement.

    Pensée pour gagner en #efficacité, l’agence agglomère différents statuts, salaires, fonctions, et des personnes issues d’organismes ayant déjà subi des réorganisations, parfois douloureuses. Dans un rapport commandé par le CHSCT de Campus France en 2016, les experts tentent de résumer la situation : celle d’une petite structure, Campus France, comparée à une start-up d’intellos faiblement hiérarchisée, d’une quarantaine de salariés, jeunes et presque tous cadres, qui a avalé une grosse association, Egide, et une partie du Cnous, où travaillaient majoritairement des employés, parfois vieillissants.

    « On a de manière intelligente et novatrice réorganisé l’administration d’État sur des objectifs, se félicite Fréderic Petit, membre, en tant que député, du conseil d’administration de plusieurs structures de ce type. On a enfin une gestion des deniers de l’État par projet, et non plus par structure, ce qui était quand même hallucinant. »

    « C’est comme si le petit avait mangé le gros », souligne pourtant, rétrospectivement, Laura Foka, dans une structure où va régner des années durant un « #mépris_réciproque » raconte également un ancien cadre dirigeant, entre « manants » et « jeunes flambeurs ».

    À l’époque, c’est donc en partie à ces #réorganisations successives que la plupart des salariés attribuent, selon ce même rapport, leurs difficultés, qui confinent aux risques psychosociaux. L’arrivée d’une nouvelle directrice à la tête de Campus France, en juillet 2015, semble avoir jeté de l’huile sur le feu.

    #Béatrice_Khaiat a passé une bonne partie de sa carrière dans les cabinets ministériels, notamment celui de l’éducation et de la culture. Proche des milieux socialistes, elle entre en 2012 dans celui du premier ministre Jean-Marc Ayrault, après avoir été directrice déléguée de Campus France, avant la fusion. En 2015, elle devient directrice générale de l’établissement, par décret du président de la République, un mandat renouvelé pour trois ans le 7 mars 2019, malgré les différentes alertes.

    Plusieurs membres de la direction quittent d’ailleurs le navire peu de temps avant sa nomination, à coup de transactions financières. D’après des courriels que nous avons pu consulter, on s’y inquiète déjà de « #harcèlement_caractérisé », d’une volonté de « faire la peau » à d’anciens membres d’Egide, de la persistance de « clans et de factions ». L’un d’entre eux a même, selon nos informations, porté #plainte contre sa directrice auprès de la police, après des propos tenus en réunion. Une plainte classée sans suite.

    Dès le départ, ses manières très directes étonnent : « Lors de la première réunion avec le personnel, Béatrice Khaiat nous a dit qu’à Campus France, on ne vendait pas “des putes ou de la coke”, une manière de souligner que notre matière était noble, se souvient un salarié, qui souhaite rester anonyme. Nous étions dirigés jusque-là par un ambassadeur, tout en retenue… Disons que c’était rafraîchissant. Mais ce mode d’expression a donné le ton sur la suite. J’ai des dizaines de témoignages d’#humiliation de salariés, de feuilles jetées à la figure… »

    Laura Foka en a fait l’expérience. À son retour de congé maternité en 2016, après avoir donné naissance à un deuxième enfant, elle participe à une réunion de service où Béatrice Khaiat plaisante sur son cas. « Au troisième enfant, je licencie », lâche la directrice. Lors d’un point d’actualité, rebelote : « Après deux enfants, il faut se remettre au travail », déclare Béatrice Khaiat devant le personnel réuni. Laura Foka se recroqueville au fond de la salle, et fond en larmes.

    « Mère de famille elle aussi, madame Khaiat a plaisanté avec l’une de ses collègues sur une expérience vécue par toutes les deux, celle d’une jeune mère devant assumer tout à la fois ses obligations professionnelles et familiales, explique aujourd’hui la direction, qui rappelle une #féminisation à 62 % de l’encadrement de Campus France ainsi qu’un score « presque parfait » à l’index de l’égalité homme-femme. Ces propos ont été repris de manière déformée. » Ils ont pourtant été confirmés par plusieurs témoignages et jugés suffisamment sérieux pour avoir fait l’objet d’un courrier de l’inspecteur du travail, qui rappelait à Campus France le risque de « #harcèlement_discriminatoire ».

    Très fragilisée par ces propos, Laura Foka se sent depuis un moment déjà sur la sellette. Dans son service communication, presse et études, c’est l’hécatombe depuis l’arrivée d’un nouveau manager. Les salariés serrent les dents, préviennent en vain les ressources humaines, attendent près d’un an et demi avant d’alerter les syndicats en 2017. Nombre d’entre eux ont des #pensées_suicidaires. Une enquête du CHSCT est déclenchée pour danger grave et imminent.

    Dans l’intervalle, cinq salariés du service, soit presque la totalité du département, quittent Campus France, « à l’américaine, leurs cartons sous le bras », raconte Laura Foka. Cette dernière pour inaptitude, qu’elle finit par accepter, de guerre lasse, face à l’inquiétude de son médecin, et deux pour faute grave ; les derniers dans le cadre de #rupture_conventionnelle, plus ou moins contrainte.

    L’une d’entre eux écrit ainsi ceci, un an plus tard, dans un courrier officiel à la DIRECCTE : « J’en suis arrivée au point de demander une rupture conventionnelle en septembre 2017 pour fuir des conditions de travail intenables et une situation devenue insupportable. » Contredisant les déclarations de la direction qui affirme que « l’intégralité des ruptures conventionnelles depuis la création de l’établissement en 2012 ont été faites à la demande des salariés qui souhaitaient partir et ont été approuvées par les administrateurs salariés ».

    Pour Zoubir Messaoudi, salarié du service informatique, la descente aux enfers professionnelle coïncide également avec l’arrivée de Béatrice Khaiat aux manettes et d’un nouveau manager au service informatique : « Mon ancien chef avait jeté l’éponge, mon N+1 était mis sur la touche. J’arrivais le premier au bureau et repartait le dernier, et pourtant, je recevais des mails où l’on me reprochait tout et n’importe quoi, comme si la direction essayait de constituer un dossier… Je viens du domaine de la prestation de service, où nous sommes clairement de la chair à canon, mais même là-bas, j’étais traité avec plus de respect. »

    Après un premier avertissement pour avoir quitté les locaux à 16 heures un jour de grève des transports (avertissement contesté aux prud’hommes, qui a tranché en sa faveur en 2018), Zoubir Messaoudi est convoqué pour licenciement en juin 2019. Sous le choc, il s’évanouit, ce qui nécessite l’intervention des pompiers et son hospitalisation en psychiatrie. Placé en arrêt de travail, il sera licencié quelques mois après pour faute grave, alors que l’arrêt court toujours, accusé de mauvaise foi vis-à-vis de son supérieur, de dénigrement de sa hiérarchie et de négligence professionnelle.

    « Durant un arrêt de travail et sous certaines conditions, l’employeur peut licencier un salarié, argumente Campus France. En l’occurrence, nous avons estimé, au vu de la gravité des faits commis par le salarié, que ces conditions étaient réunies. » Zoubir Messaoudi se souvient, lui, d’avoir passé « un sale été » l’an passé : « J’avais envie de me jeter par la fenêtre tellement j’avais mal. J’ai négligé ma femme, ma fille. » Il conteste aujourd’hui son licenciement aux prud’hommes.

    Se développer tous azimuts, trouver des recettes propres, répondre à l’ambition politique

    À quand remontent les alertes collectives ? Campus France les a-t-il ignorées ? Le premier rapport sur les risques psychosociaux, rédigé par le cabinet Orseu, agréé par le ministère du travail, est immédiatement contesté par la direction, qui remet en cause le professionnalisme des experts mandatés. Il concluait néanmoins en avril 2016 à un « risque psychosocial majeur ».

    Le deuxième rapport sur la qualité de vie au travail, rédigé par le cabinet (non agréé) Empreinte humaine un an plus tard est bien moins sévère, mais ne dément pas que l’organisation du travail puisse être améliorée. Il s’est ensuivi de séances menées par des psychologues du travail, pour que les salariés aient le moyen de s’exprimer. « Ces séances ont été l’occasion de larmes, de colère, d’insultes, rapporte un élu. Et il a fallu attendre un an et demi pour avoir un retour. Malgré nos demandes, la direction n’en a strictement rien fait. »

    Le 27 mars 2018, le CHSCT se félicite qu’une formation en droit social, de plusieurs dizaines de milliers d’euros, ait finalement été organisée à destination des managers, avant de regretter qu’elle ait été essentiellement « dédiée au processus de licenciement, à l’éventail des sanctions disciplinaires, au recueil des preuves, etc. » avant de s’interroger benoîtement pour savoir si ces formations « ne visent pas à étayer une politique de réduction de l‘effectif ». Une formation, s’insurgeaient les élus, qui abordait aussi la question « du licenciement des salariés protégés ».

    Deux autres enquêtes, à la suite d’alertes pour danger grave et imminent, ont donné lieu à des passes d’armes. La première, lancée par le CHSCT (où sont représentés direction et élus du personnel) au sujet de Ronel Tossa, aboutit à deux rapports divergents, l’un de la direction et l’autre des élus. C’est pourtant le premier que transmettra Campus France au juge en charge de trancher sur la légalité de son licenciement, le présentant comme le rapport du CHSCT, ce que ne manqueront pas de contester les élus de l’époque ainsi que le salarié concerné.

    Le ministère du travail lui-même, sollicité sur le licenciement de Ronel Tossa, mandaté par la CFDT comme délégué du personnel, a débouté l’établissement public en février 2019, reprenant les mots de l’inspecteur pour justifier sa position. Dans un mémoire auquel nous avons eu accès, il parle d’une « organisation pathogène volontaire » où le cas de ce salarié est à « replacer dans le contexte global de cette société, une hiérarchie qui dénie tout droit à ses salariés et qui a organisé un système de #souffrance_au_travail ».

    Campus France a fait appel de cette décision et assure avoir « contesté ces propos dans le cadre d’un recours hiérarchique mettant en cause l’impartialité de l’inspecteur du travail ». L’agence a manifestement eu gain de cause, car cet inspecteur a depuis été remplacé, au grand dam de plusieurs salariés. La direction enfonce d’ailleurs le clou : « Aucune situation correspondant à du harcèlement moral n’a été retenue et aucune mesure en conséquence n’a été prise par l’inspection du travail. »

    Elle se félicite également qu’aucune alerte pour danger grave et imminent n’ait été déclenchée depuis 2018. Même son de cloche auprès des salariés du conseil d’administration et de la secrétaire du CSE : « Le personnel Campus France a tourné la page depuis longtemps – sachant que la grande majorité ignorait ces #conflits_sociaux – afin de poursuivre la construction d’une véritable #culture_d’entreprise qui a pu être en défaut lors de la création de l’EPIC par la fusion en 2012 de deux entités distinctes et avec des fonctionnement différents. »

    Or pour cet ancien élu, très au fait de tous ces dossiers, la direction n’a pas cessé de vouloir au fil des ans « casser le thermomètre ». Lors d’une réunion du CHSCT, où sont évoquées la situation d’Abdelhafid Ramdani et la nécessité de déclencher une nouvelle #alerte pour #danger_grave_et_imminent (la médecin du travail évoquant le risque suicidaire), le directeur des ressources humaines explique ainsi à l’assemblée sidérée que « tout le monde meurt un jour ». « Après plusieurs tergiversations, on a quand même obtenu une enquête, élargie à toute la direction informatique », poursuit l’élu présent ce jour-là, sans trop y croire. « Les gens savaient que ceux qui étaient en conflit avec la direction étaient virés ou au placard, et donc ils se sont tus. » De fait, ce deuxième rapport ne conclut pas à un quelconque harcèlement.

    La médecin du travail elle-même, ont raconté à plusieurs reprises les salariés, se contente souvent de renvoyer la souffrance dos à dos, et évoque le décès, en 2015, d’Elsa Khaiat (parfois orthographié Cayat), la sœur de Béatrice Khaiat, lors de l’attentat de Charlie Hebdo, pour expliquer une forme d’emportement de la directrice générale. Le service de presse de Campus France fera d’ailleurs de même, en préambule de ses réponses à nos questions, pour nous décrire une « femme entière », issue d’une « famille engagée ».

    Plus profondément, ce que redoutent certains élus et salariés, c’est une forme de dégraissage déguisé des #effectifs, alors qu’une première vague de départs a déjà eu lieu lors de la fusion, en 2012. Cinq ans plus tard, en 2017, l’expert du comité d’entreprise s’inquiète d’une hausse des ruptures conventionnelles et d’une enveloppe dédiée à ces départs de 150 000 euros.

    « Un #abus_de_droit », soutien ce même expert, qui rappelle la mise sur pied par le gouvernement d’un « nouveau dispositif de rupture conventionnelle collective pour éviter des dérives ». Ce même expert, en septembre 2019, revient à la charge : « La première cause des départs sont les ruptures conventionnelles, qui représenteraient 30 % des départs sur les quatre dernières années », soit 31 postes en CDI. Tous ont été « homologués par l’inspection du travail », se défend Campus France, qui parle de « faits erronés », sans plus de précisions et assure que son équipe a maintenu les effectifs à flot, depuis la fusion.

    Mais à plusieurs reprises, le message envoyé aux salariés est clair : « La porte est grande ouverte », dira même un représentant de la direction lors d’une réunion avec les délégués du personnel, en mars 2017. Lors d’un pot de départ d’une salariée à l’occasion d’une rupture conventionnelle, à l’extérieur des locaux de Campus France, Béatrice Khaiat prend la parole, et incite, selon des témoins de la scène, les salariés à faire de même : « Faites comme elle, d’ailleurs, c’est magnifique ! », s’enthousiasme la responsable.

    « La direction, en CHSCT, devant l’inspecteur du travail et au cours de points d’information, a fait savoir, à de multiples reprises, que la porte était “grande ouverte”. Cela n’a jamais été un incident isolé, mais des propos récurrents », témoigne Ambroise Dieterle, secrétaire du CSE jusqu’en mai 2020, aujourd’hui en reconversion professionnelle.

    La question financière n’est pas étrangère à cette tendance. Un an après son arrivée, la directrice générale l’annonce aux élus : la #masse_salariale est trop importante au vu du #budget dont elle dispose, et devra être amputée d’un million d’euros. Les départs auront lieu, au fil de l’eau, alors même que l’agence doit se développer tous azimuts, trouver des recettes propres, et répondre à l’ambition politique. Derniers en date, le « #Make_our_planet_great_again », d’Emmanuel Macron, initiative qui a fortement mobilisé Campus France, ou encore le récent programme #Al-Ula, accord de coopération entre la France et l’Arabie saoudite.

    « C’est une question de dosage dans sa mission d’intérêt public, rappelle un ancien haut dirigeant de Campus France. Un Epic comme Campus France doit faire des recettes mais reste soumis à un agent comptable public. On a toutes les contraintes du droit privé, très contraignant, et celles de la comptabilité publique, extraordinairement lourdes. »

    Pour un ancien salarié œuvrant dans la gestion des bourses étudiantes, qui vient de quitter Campus France avec pas mal d’amertume, le problème réside plutôt dans ce que tout le monde « vienne prendre commande » chez Campus France, ministères, université, grandes écoles. Or l’arbitre à la toute fin, « c’est Bercy [le ministère des finances – ndlr] ». Quitte à une perte de sens dans les missions, poursuit-il : « Nous étions des fluidificateurs pour les étudiants, nous sommes devenus des auxiliaires de police, des collectionneurs de pièces. Notre image auprès d’eux, et des ambassades, se dégrade considérablement. »

    La critique n’est pas neuve. En 2012, un article du Monde racontait les débuts chaotiques de l’agence Campus France, ses tarifs devenus élevés, et ces étudiants étrangers, livrés à eux-mêmes à leur descente de l’avion. Quelques jours plus tard, le président du conseil d’administration Christian Demuynck (membre des Républicains) présentait même sa démission, critiquant une « gestion sans stratégie ni ambition de l’établissement par quelques fonctionnaires des tutelles nuisant gravement tant à son indépendance qu’à la qualité de son travail ».

    Dans la même lettre, que nous avons pu consulter, il rajoutait ceci : « J’espère que ma démission sera l’occasion pour l’État de mener un examen nécessaire des établissements publics qui sont nombreux, comme Campus France, à subir un tel mode de gestion. » Tout comme leurs salariés, sommés de suivre, parfois dans la douleur.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/080720/souffrance-au-travail-campus-france-le-cout-social-du-soft-power?onglet=fu
    #travail #conditions_de_travail

  • Thread // La génération volée de #La_Réunion : Les #enfants_de_la_Creuse

    Je tiens à m’excuser d’avance si y’a des fautes, j’ai pas pu tout corriger. Et les rt sont appréciés, j’y ai mis du temps 😭
    J’ai pas su où le mettre dans le thread mais les familles d’accueil étaient bien évidemment payées pour accueillir les jeunes réunionnais. Bref let’s go
    On est en 1962. L’île est dans une situation socio-économique très tendue. La Réunion est considérée comme une île du tiers monde et les réunionnais vivent dans des conditions de précarité extrêmes.
    Ils habitent dans des cazes en tôle, la Réunion est en pleine explosion démographique, les revenus sont très faibles voir inexistant.

    Pendant ce temps, la France est au beau milieu des #trente_glorieuses et les campagnes se vident.

    #Michel_Debré (alors député de la Réunion) a une idée, avec l’aide du #Bureau_pour_le_développement_des_migrations_dans_les_départements_d’outre_mer (Le #Bumidom), il lance un plan massif de #repeuplement des #campagnes_métropolitaines.

    Dans les années 60, la plupart des réunionnais n’avaient pas eu l’occasion de s’instruirent et étaient illettrés.
    Pour la majorité des cas, Michel Debré envoyait des assistantes sociales dans les familles pauvres (souvent des familles nombreuses et/ou monoparentale).
    On leurs faisait miroiter une bonne situation pour leurs enfants, qu’ils iraient à l’école, qu’ils deviendraient médecins ou avocats, en bref que leurs vie seraient meilleure mais surtout, que les enfants reviendraient tous les ans.

    D’autres fois, les parents confiaient leurs enfants pour quelques mois à la D.A.S.S, le temps de se rétablir de maladies ou d’économiser un peu d’argent et à leurs retour, les enfants avaient disparus.

    Après ça, on amenait les enfants dans une #pouponnière de St Denis de la Réunion, là bas ils pouvaient rester des années avant qu’ils ne soient considérés comme « adoptables ». Ils pouvait être très jeunes (2/3 ans) comme un peu plus vieux (15/16 ans)

    On les mettait dans l’avion en direction d’Orly et là bas il y avait un #tri. Les enfants étaient placés dans des groupes vers le #Tarn, le #Gers, les #Pyrénées-Orientales, La #Lozère et la #Creuse.

    C’est ici que le cauchemar commence réellement.
    Arrivés en Métropole les enfants sont déclarés #pupilles_de_l’Etat alors même que la majorité avaient encore des parents à La Réunion.

    Les enfants envoyés en Creuse étaient transférés au #foyer_de_Guéret, selon les témoignages ils y avaient tellement de matelas par terre qu’il était difficile de passer.
    Les enfants sont directement couper de leurs cultures et n’ont plus le droit de parler créole.

    Et il y a de nouveau un tri : certaines filles sont envoyées chez les religieuses, les garçons les plus costauds sont envoyé dans les familles d’accueil et les autres peuvent continuer « l’école » (une professeur de l’époque a avouer qu’ils faisaient plus du gardiennage)

    [TW #esclavage, #torture, #viol]
    Je vous partage trois témoignages qui seront beaucoup plus parlants que tous les mots que je pourrais employer pour décrire leurs maux.

    https://video.twimg.com/ext_tw_video/1273736383190962177/pu/vid/492x270/hKM1B9Wq7v_rmkJK.mp4?tag=10

    [Tw esclavage]

    https://video.twimg.com/ext_tw_video/1273736735973945346/pu/vid/750x406/fZDHi26kSeLrkD5o.mp4?tag=10

    [Tw torture]
    Celui là est vraiment très très dur, d’ailleurs je vous invite à regarder le témoignage en entier (le lien sera dans les sources plus bas)

    On estime que 15 à 20% des réunionnais exportés ont été victimes de #violences.
    Déjà à l’époque des voix se lèvent pour dénoncer cette injustice dans le journal Témoignages et même jusqu’en France métropolitaine dans Libération.

    Traduction de « mi ça va pas - mi ça va pas » au cas où y’en a qui ont pas compris : « J’y vais pas ! J’y vais pas ! »
    Les personnes qui osaient s’indigner de la situation étaient renvoyés à l’image du défunt Alix Hoair (je savais pas trop où mais fallait que je me mette ce grand monsieur quelque part)

    https://video.twimg.com/ext_tw_video/1273738986062852097/pu/vid/498x270/30Jk92A8U1_ysGH4.mp4?tag=10

    Il a été viré après avoir demandé plusieurs fois à ce que les enfants puissent rentrer en vacances sur leurs île.
    Aujourd’hui on sait que sur le bureau de Michel Debré il y avait des piles de dossiers qui démontraient que le programme était un échec.
    #Debré ou la définition même du négationnisme. Voici sa réponse à une lettre de #Pierre_Denoix (Directeur régional de la santé à l’époque) qui condamne la « #déportation » des réunionnais
    « [...] L’envoi des pupilles est une action marginale. Elle n’est pas moins forte utile pour des enfants dont l’avenir dans cette île est incertain. Et a donné au cours de ces dernières années les meilleurs résultats. »

    Le programme de déportation est arrêté en 1984 sous Mitterand, on estime que pendant ces 22 années 2150 enfants ont été ramenés dans les campagnes métropolitaines (ce chiffre est revu à la hausse très souvent).
    Que deviennent les ex mineure de la Creuse aujourd’hui ?

    Oh et for the culture : on dit « enfants de la Creuse » pour parler de tous les deportés même ceux qui étaient pas en Creuse. C’est parce que le premier réunionnais qui a porté plainte (Jean Jacques Martial) été en Creuse
    En 2002, un réunionnais Jean-Jacques Martial porte plainte contre l’Etat pour séquestration, maltraitance et déportation.
    (Achetez son livre.)

    Le 18 février 2014, grâce à #Ericka_Bareigts l’assemblée national reconnaît la #responsabilité_morale de la France.

    Le 18 Février 2016, une commission d’information et de recherche sur les enfants de la Creuse est ouverte. Le but est de mettre en lumière les détails de l’histoire.
    En 2019 et après deux ans d’enquête, la commission « d’un point de vu judiciaire » n’a pas pu « trouver d’éléments probatoires de rafles, de déportation, de vol d’enfants ». 🤡

    [Tw #suicide, hp]

    Beaucoup d’ex mineure de la Creuse (déjà a l’époque) se sont suicidés suite au traumatisme, énormément d’entres eux sont en hôpital psychiatrique et d’autres se sont retrouvés à la Rue.
    Nb : Les mineures de la Creuse avaient énormément de troubles (les adolescents par exemple faisaient encore pipi au lit)
    En 2013, une #statue à la #mémoire des enfants de la Creuse est érigé devant l’aéroport Roland Garros. On y voit une petite fille qui tiens une valise en étant tournée vers la mer. Selon Valérie Andanson (porte parole des enfants déracinés d’outre-mer) « ça signifie le départ »

    À l’heure où je vous parle beaucoup d’ex mineure de la Creuse n’ont toujours pas retrouvé leurs familles.
    //Fin du thread//
    Je tiens à dire qu’il y a énormément de détails dont je n’ai pas parlé sinon le thread aurait été trop long, je vous invite à checké les sources si vous voulez absolument tout savoir
    Je vous invite aussi à follow, je prépare d’autre thread du genre (coucou la stérilisation et l’avortement forcé des femmes qu’il y a eu pendant la période Debré, j’arrive pour vous)
    Sources : - mes connaissances personnelles oups
    – Les enfants de La Réunion un scandale d’Etat oublié :
    https://www.youtube.com/watch?v=pRRzeWyiAF0&feature=emb_logo


    – Le vol d’identité des enfants de la Creuse, le témoignage de Valérie Andanson :
    https://youtu.be/hRdiZGiapoU

    Une enfant de la Creuse témoigne brut :
    https://www.youtube.com/watch?time_continue=1&v=75upsqKjQLQ&feature=emb_logo

    – Les enfants perdus de La Réunion :
    https://www.youtube.com/watch?v=dResl03P1oE&feature=emb_logo

    (Celui là me fait particulièrement mal au cœur)
    –Témoignage d’une enfant de la Creuse :
    https://www.youtube.com/watch?v=ni5WeHkaK5g&feature=emb_logo

    À ABSOLUMENT REGARDER.
    – « Loin... si Loin » : le débat - Guéret 21 juin 2017 :
    https://www.youtube.com/watch?v=-k1cghs7myA&feature=emb_logo

    – Interview d’#Alix_Hoair sur les enfants de La Creuse - Creuse 2003 :
    https://www.youtube.com/watch?v=aKnrlWRiGv8&feature=emb_logo

    J’ai oublié une autre source my bad (elle est pas si importante que ça mais quand même)
    –Remise du rapport sur les réunionnais de la Creuse :
    https://www.youtube.com/watch?v=UOVVzMA9V1M&feature=emb_logo

    Et aussi, regardez la #propagande de l’époque sur le foyer de Guéret :
    https://www.youtube.com/watch?v=O1pPdBK0U0A&feature=emb_logo

    https://threadreaderapp.com/thread/1273729717275951104.html
    https://twitter.com/ChildOfSeshat/status/1273729717275951104

    #France #colonialisme #enfants #enfance #enfants_volés #immigrés_de_force #Réunion #histoire #histoire_coloniale #DASS #adoption #créole #langue #violence

    ping @isskein @karine4 @reka

  • LE MANAGEMENT TUE : UN ÉBOUEUR SE SUICIDE APRÈS UN LICENCIEMENT ABUSIF
    https://www.nantes-revoltee.com/le-management-tue-un-eboueur-se-suicide-apres-un-licenciement-abusi

    Cette histoire terriblement triste rappelle à quel point le capitalisme est inhumain, à quel point le management détruit des vies. Mais aussi à quel point les beaux discours sur « les héros » en « première ligne » pendant le confinement étaient hypocrites. Le 15 mai, près de Caen, deux éboueurs partagent une bière avec […] L’article LE MANAGEMENT TUE : UN ÉBOUEUR SE SUICIDE APRÈS UN LICENCIEMENT ABUSIF est apparu en premier sur Nantes Révoltée par Umbrella.

  • Hunger strikes and deaths as mental health crisis grips stranded cruise ships | Environment | The Guardian
    https://www.theguardian.com/environment/2020/may/14/deaths-and-hunger-strikes-point-to-mental-health-crisis-on-stranded-cru
    https://i.guim.co.uk/img/media/488c371507bd83c5b4c68c94e40986ca11aaf97d/0_0_6595_3957/master/6595.jpg?width=1200&height=630&quality=85&auto=format&fit=crop&overlay-ali

    Several deaths, a hunger strike and disturbances on board cruise ships have raised fresh concern about what crew members say is the deteriorating mental health of staff stranded aboard cruise ships still floating at sea.

    A worldwide standoff between cruise companies and health authorities has left approximately 100,000 crew stranded at sea. Many have spent more than a month self-isolating in cabins, unable to leave, and have lost their jobs during the pandemic.

    On Sunday, a Ukrainian woman died after apparently jumping from the Regal Princess outside the port of Rotterdam in the Netherlands. Dutch police confirmed the death of a 39-year-old woman. Princess Cruises, part of Carnival Corporation, said support was being offered to staff and the family of the deceased.
    Coronavirus: the week explained - sign up for our email newsletter
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    On the Navigator of the Seas off the coast of Miami, 15 Romanian crew started a hunger strike in protest at not being able to disembark. Royal Caribbean said the strike ended after a charter flight was arranged from Barbados later this month.

    #croisière #suicide #marine dont @simplicissimus

  • Call for probe after man found dead in Covid-19 asylum seeker hotel

    Refugee activists have called for an independent inquiry into the decision to move asylum seekers from their flats in Glasgow into hotels, after a man died suddenly at a guest house.

    Adnan, a 30-year-old Syrian, who had been in the city for about six months and was claiming asylum, was found dead in his room at #McLay’s_Guest_House on Tuesday 5 May.

    He had been living in the hotel for about a month, after accommodation provider, #Mears_Group, moved him from the flat where he had been living alone as part of its Covid-19 response.

    It is understood he may have died after a drug overdose. A postmortem will be carried out to confirm the cause of death.

    Hundreds of asylum seekers across the city have been moved to hotels by #Mears since the start of the Covid-19 outbreak. Their asylum support of £35 per week has stopped and instead they are provided with three meals per day in communal dining rooms, where it is claimed social distancing is difficult.

    They have no money for essentials such as toiletries, phone top-ups or snacks. After The Ferret reported that shared coffee and tea facilities put people at risk of being infected by Covid-19, they were taken away in at least one dining room. No in-room alternatives have been offered.

    Those supporting asylum seekers in hotels have said the situation is having a toll on their emotional well-being and are concerned about the risks that the situation poses to their physical health during the pandemic.

    The Ferret spoke to a friend of Adnan, who is also staying at McLay’s Guest House. He said his friend had addiction issues, was taking street Valium, and had become increasingly distressed during his time at the hotel.

    It is claimed that he had experienced past #trauma including abuse in jail and his friend said he had been expressing suicidal thoughts in the weeks leading up to his death.

    The day before he died, his friend said he was having flashbacks and had asked to see a GP.

    Pinar Aksu, an activist who also works for Maryhill Integration Network, said: “There needs to be an independent inquiry into this death. If people don’t get the help they need then we risk more people dying.

    “We also need to stop moving people into hotels. It seems very clear to me that this is being done so that Mears and the Home Office can protect profit. If they care about people’s welfare then why are they moving people out of their flats in the midst of a pandemic to places where they have to eat meals in shared areas and share bathrooms?

    “This tragedy is evidence of the damage caused by the asylum system. Moving people to hotels like this is only causing more stress and isolation. It has to stop.”

    A spokesperson from the No Evictions Network said: “We are deeply saddened and utterly outraged by the lack of humanity, dignity, or consideration shown to asylum seekers by Mears, the Home Office, and the UK government. They have failed to comply with basic duties and to treat human life with respect.

    “Individuals, racist policies and systems are directly to blame for this man’s death. This situation was entirely avoidable. Despite this, pleas for change made by both individuals and organisations have been ignored and a young life has now been lost.”

    At oral evidence given to the Home Affairs Committee inquiry into Home Office work on Covid-19, Mears Group said it had taken the decision “on balance” to move people in flats into hotels with meals provided because it meant staff would not need to deliver cash to them. It was also claimed they would have better access to health services.

    Mears, along with Clearsprings Real Homes and Serco who have accommodation contracts elsewhere in the UK, said it was “concerning” that asylum seekers had had their support stopped.

    A spokesman for Mears Group said: “We are deeply sad to confirm the death of an asylum-seeker who had been in Mears supported accommodation. The cause of death has not been determined.”

    A Police Scotland spokesperson said the death is being treated as “unexplained” and that a report will be submitted to the Procurator Fiscal.

    The Ferret tried to contact McLay’s Guest House for comment but was not able to speak to management. The Home Office has also been contacted.

    https://theferret.scot/covid-19-syrian-man-dies-asylum-seeker-hotel
    #décès #mort #mourir_dans_un_hôtel #Glasgow #Ecosse #UK #asile #migrations #réfugiés #hôtel #covid-19 #coronavirus #hébergement #logement #santé_mentale #suicide (?) #traumatisme #privatisation

    ping @karine4 @isskein @thomas_lacroix

    • Fury after Syrian asylum seeker found dead in Scottish hotel

      CAMPAIGNERS have slammed the UK Government after a Syrian man was found dead in a Scottish hotel.

      Initially named by friends as Adnan Olpi, that can today be confirmed as Adnan Olbeh.

      The 30-year-old was amongst scores of asylum seekers placed in a private guest house by Home Office housing contractor Mears Group.

      Emergency services were called to the 81-bedroom McLays Hotel in Glasgow on Tuesday afternoon but were unable to save him.

      Police Scotland said his death is being treated as unexplained, and friends told The National that he had sought support for mental health struggles and had developed drug problems while in the UK asylum system.

      However, despite some reports on social media that he had taken his own life, it is not known whether or not his death was intentional.

      Friends living alongside Mr Olbeh at the city site were afraid to speak out on the record, for fear of harming their claims for sanctuary in the UK.

      However, speaking on condition of anonymity, one fellow Syrian told how he had accompanied Mr Olbeh to appointments in which he had asked for mental health support. The friend said: “He had suicidal thoughts and told the Home Office that. I went to the hospital with him, he was seeking help. He tried many times. They would ask, ‘can you wait a few days?’”

      However, it is claimed that the move into the hotel exacerbated Mr Olbeh’s distress due to the inability to carry out basic independent tasks, like cooking his own meals. The friend went on: “I’m in shock. It’s really tough for me because I was so close with him.

      “He was under more pressure. I wonder if there was any small thing I could have done to save him.

      “He had a dream, he wanted his life to become better. He wanted to work and send money back to his family. He wanted to improve himself and he was learning the language. He wanted to get married and start a family.”

      The No Evictions Network held an online vigil yesterday evening. A spokesperson said: “We are deeply saddened by the situation, and utterly outraged by the lack of humanity, dignity or consideration shown to asylum seekers by Mears, the Home Office, and the UK Government.

      “They have failed to comply with basic duties and to treat human life with respect. This situation was entirely avoidable. Despite this, pleas for change made by both individuals and organisations have been ignored. We have lost a young life.”

      It is understood that around 500 asylum seekers in total are now being housed in Glasgow hotels, including some brought in from elsewhere in the UK. Mears Group claims it had to move people out of the short-term let accommodation used for new applicants but has been unable to find new provision due to coronavirus restrictions on the property market.

      Advocacy groups have raised fears about welfare, safety and social distancing but Mears Group insists all movement is being undertaken in accordance with health authority guidance on social distancing.

      Last night, a Mears Group spokesperson said: “We are deeply sad to confirm the death of an asylum seeker who had been in Mears supported accommodation. Mears are working with the Home Office to contact the asylum seeker’s family before disclosing more information.”

      The Home Office said: "We are aware of an incident resulting in an individual sadly losing his life.

      “It would be inappropriate to comment before all of the facts have been established and his family have been notified.”

      https://www.thenational.scot/news/18439256.fury-syrian-asylum-seeker-found-dead-scottish-hotel

    • Syrian man dies in Glasgow amid fears over refugees’ mental health

      Concerns raised over hundreds of asylum seekers moved en masse into hotels for lockdown.

      A Syrian man has been found dead in a Glasgow guesthouse after outreach workers raised significant concerns about the spiralling mental distress of hundreds of asylum seekers who were moved en masse into hotels at the beginning of lockdown.

      The man, who was 30 and had been living in Glasgow for the past six months while he completed his asylum application, was found dead in his room at McLay’s Guest House in the city centre on 5 May. A postmortem will take place to establish the cause of death, but a friend said the man had been experiencing suicidal thoughts for several weeks.

      Last month the Guardian reported that more than 300 asylum seekers housed in the city – the UK’s largest dispersal area – had been given less than an hour’s notice to pack up their flats before being moved into city centre hotels, where they claimed physical distancing was “impossible”. In a move condemned by campaigners, they also had all financial support withdrawn.

      The private housing provider Mears, which is subcontracted by the Home Office, moved them from mainly self-contained apartments into hotels where residents and campaigners describe continuing difficulties with maintaining physical distancing.

      Mears said people were being “safely and appropriately” housed in accordance with health authority guidance, while a Home Office spokesperson said it was “totally incorrect” to suggest that there were problems with physical distancing.
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      Since then, outreach workers have identified increasing fear, stress and anxiety among this vulnerable population, who have no information about future housing arrangements and no money to top up their phones to continue communication with lawyers, or buy extra food, hand sanitiser or period products for women.

      A friend of the dead man said that since the move into the guesthouse, he had spoken of worsening flashbacks to torture he had experienced on his journey through Libya to the UK.

      Ako Zada, the director of Community InfoSource, an asylum housing charity, has been visiting hotel residents regularly. He said: “I’ve been shocked to see people so mentally unwell. They are worried about cleaning of shared areas, and they don’t know when they will be moving again because they keep getting told different stories.”

      Hotel residents have complained about the quality of food provided, the fact that windows cannot be opened, as well as the psychological isolation. A number of hotel workers have also contacted the Guardian to raise concerns about large numbers of asylum seekers congregating in enclosed areas.

      Robina Qureshi of Positive Action in Housing said the “hotel asylum seekers” were being treated as “less than human”. “Many people, men and women are suffering from severe mental health conditions. The fact that Mears and the Home Office see fit to dump hundreds of people in hotels where there is no social distancing, people cannot keep their personal environment aired or hygienic, and have had their meagre card payment of £35 a week cut to £0 deserves further investigation.”

      Sabir Zazai, the chief executive of the Scottish Refugee Council, said: “This tragic death must be a chilling reminder of the chronic vulnerabilities of those going through the complexities of the asylum system.”

      A Mears spokesperson said: “We are deeply sad to confirm the death of an asylum – seeker who had been in Mears-supported accommodation. Mears are working with the Home Office to contact the asylum seeker’s family before disclosing more information.”

      A home office spokesperson said: “We are aware of an incident resulting in an individual sadly losing his life. It would be inappropriate to comment before all of the facts have been established and his family have been notified.”

      https://www.theguardian.com/uk-news/2020/may/11/syrian-man-dies-glasgow-fears-refugees-mental-health

    • Mears Group 2020 update: scandal-ridden landlord under fire from Glasgow to Gloucester

      At the start of 2019 we published a profile on Mears Group. The #Gloucester based housing repairs outsourcer had just won a £1.15 billion contract to run the refugee accommodation system in Scotland, Northern Ireland and much of the north of England.

      In the last year, refugee and housing campaigners have been keeping a close eye on Mears, with local resistance to its slum landlord practices emerging across the UK. This report just gives a quick update on some recent news on the company.

      Unless you live in one of the properties it manages, you may well not have heard of Mears. But it has quietly built up a small empire across the UK, primarily by taking over privatised housing services from local councils. Along the way it’s already clocked up a list of scandals from Glasgow down to Brighton, involving accusations of local government corruption and numerous alleged overcharging scams.

      The death of Adnan Olbeh

      Adnan Olbeh was found dead on 5 May 2020 in a Glasgow hotel where he had been placed by Mears Group under its management of the UK’s “asylum dispersal” scheme. He was 30 years old, from Syria. The cause of death is unclear, with any postmortem examination delayed by the corona crisis.

      What is known is that Adnan was one of hundreds of refugees recently evicted from their flats by Mears and other asylum landlords.

      The mass evictions were part of the Home Office’s coronavirus strategy. Often with just an hour’s notice, people were told to pack and leave their flats and moved into hotels. The logic behind this is not entirely clear, but it seems in line with other aspects of the government’s shambolic covid-19 response. “Social distancing” measures included people being transported four or five to a small van, stripped of cash support and facilities to cook for themselves, and instead being made to eat close together in hotel canteens — with food including the likes of undercooked chicken and mouldy bread.

      According to Smina Akhtar, interviewed by John Grayson for the Institute for Race Relations:

      “We have had lots of reports from people in the hotels about really awful food and poor conditions there. Adnan’s friend told me that his mental health really deteriorated in the hotel. A week before he died his friend asked the hotel to call an emergency ambulance because Adnan was in a terrible state. His friend went with him to the hospital but said that the staff there did nothing, they offered him no medication, and sent him back to his hotel.”

      According to Mears, in evidence to the House of Commons Home Affairs select committee, it was acting on a directive from the Home Office.

      Mears’ Home Office contracts so far

      Adnan Olbeh’s death is one visible tragedy linked to the misery of the UK asylum system. Thousands more people live with the everyday effects of a housing system which “disperses” people into run-down slum housing in the country’s most impoverished communities.

      For Mears, this means a ten year profit stream. For Mears’ new tenants – rat infestations, broken boilers, collapsed ceilings, piles of rubbish, and environmental hazards of all kinds seem the norm.

      John Grayson of South Yorkshire Asylum Action Group (Symaag) has been documenting the “chaotic” and “failed” Mears contract in Yorkshire. In the past he reported on similar conditions under the last contract holder, G4S.

      So have Mears even managed to underperform the shambles of G4S’ housing management? It’s maybe too early to make a full comparison. But it doesn’t look like things have got off to a good start.

      G4S and others had complained bitterly about making losses on the former round of asylum housing contracts. To drive profits up, Mears started their own tenure by trying to slash the amounts they pay to the smaller landlords they rent from. In South Yorkshire, Mears offered landlords new contracts paying up to 20% less than G4S had done. Many refused to sign up in what John Grayson calls a “virtual landlords strike” which left Mears struggling to place the asylum seekers it was contracted to house.

      In the North East, Mears had similar problems negotiating with G4S’ main sub-contractor Jomast – development company headed by Teesside multi-millionaire Stuart Monk. According to Grayson, this left over 1000 people stuck in hotels across West Yorkshire and Humberside in Wakefield’s “Urban House” temporary asylum accommodation over the winter. And, as he explained to us, the problem is by no means solved.

      “When Covid-19 arrived the whole asylum housing system was frozen in the Mears contract areas with around 400 people still in hotels and 270 in Urban House. Many people have now spent four months in Urban House, when they are only meant to stay there a few weeks. Urban House has appalling conditions which have been extensively documented in pictures and videos sent out from people resisting inside.”

      One thing Mears has achieved in Yorkshire is provoking a major local authority to come out against the contract. In January, as well as launching inspections of 240 Mears properties, Sheffield Council called on the Home Office to terminate the Mears contract and transfer asylum housing in the city directly to the council. This is only really a token gesture – the council has no say in national asylum policy. But it could be one move in a shift against the outsourced asylum housing system, if followed up elsewhere in the country.

      In Scotland, there is a strong solidarity network in support of refugee housing rights – including the Glasgow No Evictions campaign and groups such as the Unity Centre, Living Rent tenants union, and charity Positive Action in Housing. The main rallying point in 2019 was previous contractor Serco’s threatened “lock change evictions” of 300 of its tenants. Well aware of the opposition, Mears has so far tried to tread more carefully. It has promised not to carry out similar evictions, and set up a so-called “independent scrutiny board” to deflect criticism.

      In the North of Ireland, the PPR Project is one association monitoring and exposing conditions in Mears’ housing there.

      Milton Keynes mystery

      Before it turned asylum landlord, Mears’ big profit hope was getting more involved in the very lucrative business of housing development. One of its potential jackpots was a 50/50 joint venture with Milton Keynes council to redevelop seven major estates. The deal was valued at £1 billion, and branded as “YourMK”.

      But as of last year, the scheme was dead in the water. In July 2018, the council said it was putting the regeneration deal “on hold”. In October 2018, whistleblower allegations emerged that Mears had been overcharging Milton Keynes for repairs by up to £80,000 a month, with overall some £15 million “unaccounted for”. When we looked at Mears last February, the YourMK website had gone dead, with a page announcing that further information would be coming soon.

      The MK scandal still seems to be quietly brewing. In July 2019, the MK Citizen reported first of all that the regeneration scheme was definitively “scrapped”. But a couple of weeks later a second Citizen report corrected that YourMK was “not dead but dormant”, with the council and Mears “in discussions about whether it will remain the right partnership structure in future”.

      In May 2020, we haven’t seen any new announcements. The YourMK website is still down, and there is no official word on that supposedly missing 15 million. Where are the budding investigative journalists of Milton Keynes to get to the bottom of this?

      Booted out of Brighton

      Mears’ ten year housing maintenance contract with Brighton and Hove council finally came to an end on 31 May. Again, customer complaints came together with whistleblower revelations – and, yet again, the apparent disappearance of large sums of money.

      A council investigation found it had been overcharged by £500,000 by a plastering subcontractor hired by Mears. A second investigation was later opened into overcharging for electrical work.

      Mears will not be missed in #Brighton. And just before they left, in February 2020 their workers were balloting for strike action over pay and Mears’ plan to combine holiday and sick pay.

      Newham: Mears Cats

      In East London, Mears run 250 homes which are set for demolition as part of Newham Council’s “Regeneration Zone” in Canning Town and Custom House, E16.

      Like Milton Keynes, this is another overlong saga of a failing regeneration project leaving people stuck in poor housing. Back in 2011, Newham handed the properties to a private management company called Omega to let out on short term commercial tenancies. This was supposed to be a “temporary” arrangement before the bulldozers came in. Mears bought out the contract in 2014, and six years later are still in place. While the buildings are still owned by the council, Mears collect the rent and do the repairs – in theory.

      In reality, Custom House tenants speak of conditions that would be very familiar to anyone in Mears’ asylum accommodation in Sheffield or Glasgow. Months overdue repairs, water leaks, exposed asbestos, rat infestations and a “war” to get anything done – all whilst paying average rents twice as high as in directly run Newham council properties.

      Tenants have set up a vocal campaign group called Mears Cats, part of the Peoples Empowerment Alliance of Custom House, pushing to get their repairs done and for Newham Council to take direct responsibility. Boglarka Filler, one of the Mears Cats, told Corporate Watch:

      “Schemes such as the partnership between Mears and Newham Council have brought further misery to people already on the receiving end of austerity and insecure employment. Mears Cats are campaigning for better quality, cheaper housing for Mears tenants struggling to cope with disrepair and debts caused by high rents. We will take action to ensure that the Mears contract will not be renewed in Newham when it runs out in 2021, and that we get a fair deal next time.”

      Steady profits, feisty shareholders

      On a business front, Mears continues to turn a decent profit and pay out to its shareholders. Its last year (2018) annual results clocked operating profits up 4.7% (though revenue was 3% down), and shareholders pocketed a dividend up 3% on the year before.

      Mears has kept up its strategy of honing in on its “core” housing maintenance business. After buying up Mitie’s property division last year, it sold off its own home care wing.

      Most recently, Mears has said that it only expects a modest impact from the covid crisis. Housing is what is called “non-discretionary” spending – unlike foreign holidays or consumer fads, there is still demand for essential repairs in a downturn. The bulk of Mears’ income is locked in from long term contracts, largely with the public sector. As the company explained, 90% of its order book comes from public bodies and “the government has made a clear commitment that invoices will be settled quickly”.

      Through the lockdown, Mears has said it is only carrying out only emergency repairs. Although workers complain they are still being sent on unnecessary jobs without “social distancing” in place, or called in just to sit in company offices.

      Less positive for management, there are new rumbles from rebellious shareholders. Back in 2018 one of the two biggest shareholders, a German investment manager called Shareholder Value Management (SVM) successfully pushed out the company’s long-term chairman. At the latest AGM in June 2019, the other big investor also threw its weight around.

      PrimeStone Capital, a Mayfair based investor which owns over 13% of Mears’ shares, tried to get two new nominees on the board of directors against management’s wishes. The shareholder rebellion was narrowly defeated. In a statement, PrimeStone explained it was unhappy that “the company’s revenues and profit have remained flat despite its strong market position and growth prospects [while] average net debt has doubled”.

      It argued that:

      “Mears’ underperformance is predominantly due to a lack of strategic, commercial and financial experience on the board. The current board has a strong concentration of directors with a background in social housing, health & safety and charities.”

      Mears’ profit-hungry management guarantee shareholder payoffs by squeezing their repair costs to the bone. The outcome is the lived experience of their tenants across the UK. But, for some shareholders, they’re still not doing enough.

      Students and shirts

      Despite its well documented failings, Mears continues to win new contracts – for example, a new housing development project in North Lanarkshire, and a housing maintenance and repairs contract with Crawley council.

      Another sideline is its student housing offshoot Mears Student Life, so far with just two complexes in Dundee and Salford.

      Mears also likes a bit of football. In May 2019 the League One side Rotherham United confirmed it had extended its contract to emblazon the company’s classy red and black logo on its away kits for the 2019/20 season.

      Flowers left for Adnan Olbeh

      https://corporatewatch.org/mears-group-2020-update-scandal-ridden-landlord-under-fire-from-glas

    • From Sudan to the #Park_Inn: the tragic story of a migrant’s killing

      A mass stabbing in Glasgow in June revealed the plight of asylum seekers crammed into hotels during lockdown

      On the last Friday of June, at about midday, Badreddin Abadlla Adam left his room at the Park Inn hotel in Glasgow, walked down to reception, and stabbed six people. The 28-year-old, an asylum seeker from Sudan who had been placed in the hotel as part of the UK government’s emergency response to the coronavirus pandemic, stabbed and seriously injured three other residents, two staff members and a policeman who arrived on the scene. Adam was shot dead by armed officers shortly afterwards.

      The incident, which took place as Scotland was still under stringent lockdown, was initially reported by some media outlets as a potential terrorist attack, although police later dismissed this explanation. It was immediately seized on by rightwing activists, to claim that the country was threatened by an influx of “illegal” immigrants.

      Instead, the Park Inn incident has highlighted the increasingly precarious situation of people who seek a safe haven in the UK, even as the government proposes more severe measures to deter them. Adam is one of three asylum seekers who have died in Glasgow since the start of the pandemic, a series of events that has shocked the city, and left campaigners and politicians calling for a public inquiry.

      At the end of March, B, a 30-year-old Syrian who spoke to the Observer on condition of anonymity, was one of several hundred asylum seekers in Glasgow who unexpectedly received a knock on the door. He had been sent to Scotland’s largest city after arriving in the UK the previous autumn. Glasgow hosts about 10% of the 35,000 people who claim asylum in the UK each year, under a policy known as dispersal. Like other recent arrivals, B was living in his own small apartment; a two-room space in a hostel. He had his own bathroom, and he had privacy.

      At the door, however, was an employee of Mears Group, the Home Office contractor that manages asylum accommodation in Glasgow. “They said, ‘you need to get ready,’” B told the Observer, “‘you’re being moved to a hotel because of coronavirus.’” Across the city, hundreds of others were receiving the same call, as Mears abruptly moved about 350 asylum seekers – for the most part, recent arrivals who were living in temporary accommodation – into six hotels. Parliament heard in June that many received little or no notice, and that among them were pregnant women and survivors of trafficking and torture.

      In theory, this was a decision taken to ensure people’s safety during the pandemic. But, B said, when he arrived at his new accommodation, a bed and breakfast in the city centre, he found a “horrible situation”. More than 100 people had suddenly been thrust into communal living, sharing washing facilities and queueing for meals. Before, most had been receiving the standard asylum support payment of £37.50 a week, but because food was being provided, this was halted by the Home Office.

      “We didn’t have freedom,” B said. “We had no money, we couldn’t choose when to eat or what to eat, and nobody could tell us how long we would be there.” B was also concerned that social distancing was more difficult than in his previous home.

      Throughout April, the hotel population grew to more than 500 as asylum seekers continued to be sent to Glasgow. J, a young Iranian who arrived in the city that month, told the Observer – also on condition of anonymity – that while at first he found it a relief to be somewhere safe after a “painful” journey to the UK, the accommodation soon came to feel like a “stylish prison”. Both interviewees said that food sometimes arrived undercooked, and that this led to protests by residents.

      “We had so many people ask us, ‘when will this change?’” said Selina Hales, director of Refuweegee, one of several local charities that provided additional food parcels to hotel residents. “People were in a totally controlled environment and one of the main frustrations was the isolation.” A spokesperson for Mears told the Observer that meals were in line with NHS nutrition guidelines, and rated “good” in a survey of residents. They added that there were no recorded cases of Covid-19 in hotels during lockdown.

      According to the two asylum seekers, however, the fear and uncertainty prompted by this new situation began to take its toll on people’s mental health; B said that some of his friends were reminded of their experiences of being detained, either in the countries they had fled or on their journeys to the UK. “You could see people starting to unravel,” said Jack Macleod, 21, who worked for several months serving food to residents of the six hotels. Housing and welfare managers, employed by Mears, were available on site, but according to Macleod, many asylum seekers he spoke to felt abandoned.

      “People would come and talk to me,” said Macleod, “they would say ‘this place is making me really depressed’. The only thing I could say, because I’m not a counsellor, is ‘just try and hold on’.” Eventually, Macleod said, he left the job – a minimum-wage role he applied for via an agency when he lost his previous job at the start of the pandemic – because he felt he was being forced into the role of ad hoc social worker.

      Many asylum seekers suffer abuse before they reach the UK, and the Observer spoke to several people who work with refugees in Glasgow who described how the hotel conditions exacerbated some people’s existing psychological trauma. “We got used to hearing people express suicidal thoughts,” said Dylan Fotoohi, a Glasgow-based activist who helped organise food distribution during lockdown, and has since co-founded the campaign group Refugees for Justice. The spokesperson for Mears said all residents had access to mental health support through a dedicated NHS team. During lockdown, however, this team was stretched as members were seconded to hospital coronavirus wards.

      On 5 May, Adnan Olbeh, a 30-year-old Syrian, was found dead in his room at McLays guest house, one of the six hotels. According to friends, Olbeh had been detained and tortured in Libya, on his journey to Europe, and was complaining of flashbacks. In response, the Scottish Refugee Council – the country’s leading refugee charity – sent a letter to the UK home secretary asking for urgent action to “lessen the risk of further tragedies” in the hotels. There was no reply. The Observer has seen a copy of this letter, dated 14 May, but a spokesperson for the Home Office said they did not receive it.

      It was not until the stabbings in June – six weeks after Olbeh’s death – that some people began to be moved out of the hotels: the Park Inn was evacuated soon after the incident, and many of the residents were later rehoused in apartments. But why did the Home Office and its contractor find it necessary to put so many there in the first place? In public statements, Mears has said that it was partly for health and safety reasons: housing people together reduced the number of trips across Glasgow that staff had to make during lockdown, and made it easier for health workers to visit asylum seekers.

      Another possible reason is that it was running out of places to house people. Since 2012, asylum accommodation has been outsourced to a set of private contractors, but the system has been beset with problems: a report by the National Audit Office in July found that “providers had struggled to establish their supply chains, resulting in poor performance, delays and additional costs”.

      One particular pressure point is in the provision of what’s known as “initial accommodation” – the temporary housing that people who have no means to support themselves are placed in when they arrive in the UK. Mears, one of the UK’s largest private social housing providers, took over the contract that covers Glasgow in September last year, from the outsourcing giant Serco. Within weeks, it was facing a shortage of accommodation.

      In response, the company began renting serviced apartments – short-term lets, normally used by tourists and visitors to the city – on the open market. On 22 April, a spokesperson for Mears Group told the Scottish news website the Ferret that it had been using these short-term lets, and that it had been forced to move people into hotels because of “restrictions on the property market” brought by the pandemic.

      The spokesperson stressed that this decision was taken to ensure the “safety and wellbeing” of the asylum seekers, but was such a move really in people’s best interests? A condition of the Home Office housing contract is that providers must be “proactive” in identifying the needs of vulnerable people in their care – yet Mears’s account of whether it carried out adequate checks before moving people into hotels has been inconsistent.

      During the summer, parliament’s home affairs committee held hearings on the UK government’s response to the pandemic. In written evidence supplied to the committee on 10 June, Mears Group stated that it “risk assessed which service users it was appropriate to move, taking into account health advice”. At a press conference on 25 June, however, the company’s chief operating officer John Taylor described the move as a “blanket decision”. Once people were in hotels, he said, “it became obvious that there were vulnerabilities and that the hotel setting isn’t appropriate for some people”. The company then backtracked a few hours later, saying it held “discussions” with asylum seekers prior to deciding whether to move them. The Home Office also says that Mears held a meeting with each person before deciding whether or not to move them.

      In its report, published on 28 July, the home affairs committee advised that asylum seekers “should not have been moved to new accommodation during the pandemic without justified and urgent reasons for doing so, or without a vulnerability assessment demonstrating that the move could be made safely”. A spokesperson for the Home Office told the Observer that the department was conducting an evaluation of asylum accommodation and support services in Glasgow during the pandemic. On 24 August, however, Glasgow’s seven MPs walked out of a meeting with the Home Office, in protest at what they said was a refusal to commit to publish the evaluation, or share its results with them. In an open letter, the MPs stressed their dismay and anger at the “mistreatment” of people who were “unceremoniously shunted, at very short notice, from safe, secure serviced accommodation into hotel rooms, for an indefinite period, with no money and no control”.

      Within hours of the stabbings at the Park Inn, the incident attracted the attention of rightwing activists. “Horrible tragedy in a Glasgow hotel housing illegal immigrants,” tweeted the Brexit party leader Nigel Farage. “All over the UK, hotels are filling up with young men who are coming across the Channel every day. It is a massive risk to our wellbeing.”

      Farage’s comments were immediately condemned by a range of politicians, including Scotland’s justice minister. But throughout the pandemic, Farage has used his platform to encourage a sense of crisis around asylum, describing the recent rise in boat journeys across the Channel as an “invasion” and publishing short films on social media in which he claims to “investigate” the use of hotels across the country to house migrants. Members of the fascist group Britain First have also tried to exploit the issue, forcing their way into several hotels in England, confronting and intimidating residents on camera.

      All this, combined with the government’s own tough talk on migration, gives the impression that the UK is experiencing an unprecedented influx of asylum seekers. Yet although there was a slight increase in asylum claims last year, they fell sharply in the first six months of 2020. While more than 2,000 people crossed the Channel in boats during this period – a phenomenon that has dominated the headlines – arrivals by other routes dropped from 8,455 to 4,850, according to the head of UK Visas and Immigration.

      Rather, the increased use of hotels is due to a combination of the pandemic and a housing system that was already struggling to cope. While many hotels were hired by local authorities and government housing contractors during lockdown – both for asylum seekers who had nowhere else to live, and rough sleepers, some of whom may also come from migrant backgrounds – their use as temporary asylum accommodation was already on the rise. According to a recent briefing by the House of Commons library, shortly before lockdown, about 1,200 asylum seekers were being housed in “contingency accommodation” such as hotels or short-term lets, because of shortages.

      At the same time, delays in processing asylum claims – which mean people spend more time in state-provided housing, putting further pressure on space – have soared: about 40,000 people currently wait more than six months for a decision on their claim, an increase of 75% compared with a year ago. In an attempt to deal with the backlog, the Home Office is now considering outsourcing the asylum interview process to private contractors. Today, about 9,500 asylum-seekers are being housed in 91 hotels across the UK. The government has also modified several disused military barracks to accommodate new arrivals, in conditions exposed in the Observer last week as “squalid”. A Home Office spokesperson said that the use of former military sites “will ease our reliance on hotels and save the taxpayer money”.

      Sabir Zazai, chief executive of the Scottish Refugee Council, is worried that the use of mass accommodation will become the norm. “We are deeply concerned about this shift in asylum housing policy,” he said. “People have come here for protection, and need to be supported to rebuild their lives, not pushed to the margins.”

      Alison Phipps, a professor at the University of Glasgow and an expert in refugee integration, shares Zazai’s concerns. “People are arriving from situations where they’ve lived in fear,” she said, “and the question should be, how do you put people as quickly as possible in a situation where they can live in safety and be able to integrate? You can’t do that when you put people in managed facilities that are separate from the population. It’s not far from a prison regime.”

      In Glasgow, several hundred people are still being housed in three city hotels, which Mears has said will continue until at least the beginning of next year. Some residents have now been there for more than five months. “Hotels are never a long-term solution,” the company acknowledged, explaining that it is still having difficulty finding alternative accommodation in the city. The hardship asylum seekers face was emphasised once again in August, when Mercy Baguma, 34, from Uganda, was found dead at home next to her severely malnourished child. The circumstances of her death are still unclear – Baguma was reportedly seeking asylum, although she was not being housed in one of the hotels – but on 20 September, Glasgow’s MPs called for a public inquiry into all three deaths.

      “We take the wellbeing of everyone in the asylum system extremely seriously,” said the Home Office spokesperson. “These deaths are deeply tragic and our thoughts are with the families of these individuals.”

      Currently, Scotland’s police complaints body is conducting an investigation into the use of firearms at the Park Inn. But this will not examine what caused Badreddin Abadlla Adam to attack people, or whether his actions could have been prevented. At the Park Inn, he was quiet and withdrawn until the night before the stabbings, when he threatened his neighbour for playing music too loudly. “He never came to anybody’s attention,” one witness told the Daily Record, explaining that Adam had become so frustrated at his situation that he’d asked to be allowed to return to Sudan. Residents of the Park Inn, several of whom were left traumatised by the attack, were offered counselling by Mears after being moved; a group of them handed a thank-you card to police officers a few days later.

      An inquiry, said Phipps, would be “about justice”. “The people of Glasgow, just like the people who were seriously injured in the attacks, and the hotel staff whose lives have changed radically over the last few months, deserve to know why it was that people were hothoused in this way, and why people are still living in accommodation that they have repeatedly said is bad for them.”

      https://www.theguardian.com/uk-news/2020/oct/18/from-sudan-to-the-park-inn-the-tragic-story-of-a-migrants-killing

  • AYS Weekend Digest 25–26/4/2020

    FIRES AT VATHI, SAMOS
    Many reports confirm that at least two separate fires broke out within Vathi camp on Samos on Sunday evening and one more this morning (Monday).
    As Samos Volunteers report, the first fire, which started around 7pm, “was located in the area directly behind the medical facilities at the lower end of the unofficial jungle, which function as temporary shelters for potential Corona patients. An unknown number of tents were burnt before the local fire brigade managed to control and finally extinguish the fire.”
    After that, it seems that there were other repeated fires at 8pm and 10pm. A fire “reached the centre of the official camp. Several containers have caught fire. Besides housing most of the camp’s facilities, including the asylum service, the containers provide shelter for many camp residents, who share a container with as many as sixty people”.
    As MSF report, at least 100 people are left without shelter:
    Throughout the night, evacuation operations have been going on. It is not yet clear the extent of the damage. Most people left the camp and gathered on a empty plot of land. While solidarians and organisations on the ground tried to assist residents providing shelter, tents, medical assistance, food and water, fights and moments of tensions broke out and riot police entered the camp multiple times. In the night police stopped any kind of assistance or distribution.

    Evacuation at Vathi (Samos) — Photo by AYS
    A new fire broke out this morning.
    Despite the fires, we have confirmed reports that police continue to stop every kind of distribution, and are not letting anybody get into town.
    Around 700 people are being held in a bit of empty land in front of the camp, without adequate access to food or water, women and children included.
    This fire followed the ones in Moria (Lesvos) and Vial (Chios) in the last weeks. As of April 23, 6869 people were recorded living in Vathi camp, with a capacity of 648 people. The population density is the highest in the centre of the camp, where the fire burned most intense.
    These fires are nothing other than the natural consequence of Greek and European policies: keeping people crammed in overcrowded spaces, using the fear of the pandemic to implement widespread detention for all people on the move, stripping them even more of their basic rights, and barring them from participating in society.

    LESVOS: Updates from Moria
    In Moria, the situation is not getting any better. After the halt to the plan to transfer the most vulnerable residents to empty hotels, no other solution has been proposed to decongest the camp. 18293 is the official population (as of April 23rd). Food lines take hours, at least 1000 people don’t get food because there is not enough. There is also not enough water.
    With the limitations of movement outside the camp and the racist policies of supermarkets around Moria which are now prohibiting camp residents from going in, people can only shop in the one supermarket inside the camp, with waiting times of up to three days:
    Team Humanity is crowdfunding to distribute 3,500 food packs. They are doing food distribution for those who cannot stay in the food lines. Support hem HERE.
    Residents are doing what they can to improve the situation, the Moria Corona Awareness Team are starting to recycle water bottles to reduce the amount of waste in the camp.

    MAINLAND: Suicide in police detention
    A young man, who was detained in Komotini police station (Northeastern Greece) hanged himself over the weekend. He had been reportedly sentenced to several years in prison for people smuggling. According to the report authored by the European Committee for the Prevention of Torture and Inhuman or Degrading Treatment or Punishment (CPT) on conditions of detention in Greece: “ill-treatment by the police.. against foreign nationals.. remains a frequent practice”. Around 6,000 people on the move, including minors, are under arrest in the country.

    From the Mothers of Malakasa
    There are reports of frequent water cuts in Malakasa camp (in Attica), which worsen the conditions during quarantine. Refugees report additional sanitary infrastructure for the more than 400 newcomers living in tents was installed but has not yet been connected.
    “How should we wash our hands without water,” a mother asks.
    Read the call for help from mothers in the quarantined Malakasa refugee camp HERE.

    BiH
    Local media has published a further update on the Bosnian Government’s aim to deport all people on the move. They wish to compile a list of 9000–10,000 people to be deported and are once again framing this as a security crisis rather than a humanitarian one. They have also made it clear that they are struggling to identify the people currently in Bosnian territory meaning that they can not have gone through a proper asylum process. As we know, everybody has the right to claim asylum regardless of where they come from or the recognition rate of their country.
    Meanwhile, as usual it is local people and grass roots groups, not the government, who are actually supporting people on the move.

    https://medium.com/are-you-syrious/ays-weekend-digest-25-26-4-2020-fires-at-vathi-samos-c7535d761c51

    #Covid-19 #Migration #Migrant #Grèce #Bosnie-Herzégovine #Camp #Samos #Vathi #Incendie #Evacuation #Lesbos #Moria #Transfert #Hôtel #Komotini #Suicide #Malakasa #Expulsion

  • Les ravages du mercure à Grassy Narrows
    Actualités UQAM, le 30 avril 2020
    https://www.actualites.uqam.ca/2020/reduction-esperance-vie-communaute-autochtone-grassy-narrows

    Les données de cette étude, qui sont depuis longtemps à la disposition du gouvernement, n’ont jamais été analysées pour vérifier l’hypothèse d’une mort précoce. Au contraire, le gouvernement a répété pendant des décennies qu’il n’existait aucune preuve des effets du mercure sur la santé des habitants de Grassy Narrows. Une note d’information du gouvernement du Canada datant de 2017 indique qu’« il n’existe aucune donnée à l’heure actuelle permettant de confirmer si le taux d’invalidité ou de problèmes de santé importants est plus élevé que dans les autres Premières Nations ».

    Article original :
    Mercury exposure and premature mortality in the Grassy Narrows First Nation community : a retrospective longitudinal study
    Aline Philibert, Myriam Fillion, Donna Mergler, The Lancet Planetary Health, 4:e141-e148 (2020)
    https://www.thelancet.com/journals/lanplh/article/PIIS2542-5196(20)30057-7/fulltext

    Voir aussi à ce sujet :
    https://seenthis.net/messages/662297
    https://seenthis.net/messages/698352
    https://seenthis.net/messages/735476

    #Grassy_Narrows #Ontario #Donna_Mergler #pollution #mercure #autochtones #Canada #eau #poissons

  • #Homothérapies, #conversion_forcée

    Électrochocs, lobotomies frontales, « thérapies » hormonales… : dans les années 1970, aux États-Unis, la #dépsychiatrisation de l’homosexualité met progressivement fin à ces pratiques médicales inhumaines, tout en donnant naissance à des mouvements religieux qui prétendent « guérir » ce qu’elles considèrent comme un péché, une déviance inacceptable. Depuis, les plus actives de ces associations – les évangéliques d’Exodus ou les catholiques de Courage – ont essaimé sur tous les continents, à travers une logique de franchises. Bénéficiant d’une confortable notoriété aux États-Unis ou dans l’ultracatholique Pologne, ces réseaux œuvrent en toute discrétion en France et en Allemagne. Mais si les méthodes diffèrent, l’objectif reste identique : convertir les personnes homosexuelles à l’hétérosexualité ou, à défaut, les pousser à la continence. Comme Deb, fille d’évangélistes de l’Arkansas ouvertement homophobes, Jean-Michel Dunand, aujourd’hui animateur d’une communauté œcuménique homosensible et transgenre, a subi de traumatisantes séances d’exorcisme. De son côté, la Polonaise Ewa a été ballottée de messes de guérison en consultations chez un sexologue adepte des décharges électriques. Rongés par la honte et la culpabilité, tous ont souffert de séquelles psychiques graves : haine de soi, alcoolisme, dépression, tentation du suicide…

    Étayée par le travail de deux jeunes journalistes, dont l’un s’est infiltré dans des mouvements français – des rencontres façon Alcooliques anonymes de Courage aux séminaires estivaux de Torrents de vie, avec transes collectives au menu –, cette enquête sur les « thérapies de conversion » donne la parole à des victimes de cinq pays. Leurs témoignages, à la fois rares et bouleversants, mettent en lumière les conséquences dévastatrices de pratiques qui s’apparentent à des dérives sectaires. « Nous avons affaire à une espèce de psychothérapie sauvage qui peut amener à la destruction de la personnalité », affirme ainsi Serge Blisko, ancien président de la #Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires). En mars 2018, le Parlement européen a voté une résolution appelant les États membres à interdire ces prétendues thérapies. Jusqu’à maintenant, seul Malte a légiféré sur le sujet.


    https://boutique.arte.tv/detail/homotherapies_conversion_forcee
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  • Women suicide increases during national coronavirus lockdown - Kirkuk Now
    In the first four months of 2020, seven women have “taken their lives,” five of whom committed suicide during the national coronavirus lockdown. This raises concerns of the human rights organizations, who suspect that the rise of domestic violence is due to household tensions and pressures.

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    http://www.kirkuknow.com/en/news/62014