• « Enfermé·e - La détention fondée sur le droit des étrangers en Suisse »

    Chaque année, environ 3 000 personnes sont placées en détention administrative pour une durée pouvant aller jusqu’à un an et demi, non pas en raison d’un délit, mais uniquement en raison de leur statut migratoire. La détention en vertu du droit des étrangers est une mesure de contrainte de droit administratif visant à garantir le départ des personnes en situation irrégulière. Elle constitue une atteinte profonde au droit fondamental à la #liberté_personnelle garanti par la Constitution.

    Communiqué de presse sur le rapport « Enfermé·e - La détention fon-dée sur le droit des étrangers en Suisse »

    Les conditions de détention dans les centres prévus pour le refoulement sont précaires et font régulièrement l’objet de critiques de la part de la Commission nationale de prévention de la torture (CNPT). Contrairement aux conditions légales, la détention dans ces établissements s’apparente à une détention pénale, bien que les personnes concernées ne soient générale-ment pas des criminel·le·s. Le centre de détention administrative fondée sur le droit des étrangers (ZAA) de Zurich a récemment connu deux décès, deux tentatives d’incendie et une grève de la faim en l’espace d’un mois.

    « De tels décès tragiques ne sont pas le fruit du hasard. La détention est presque toujours une expérience traumatisante pour les personnes concernées, qui sont souvent des personnes réfugiées présentant des antécédents psychiatriques. Le taux de suicide en détention administrative est six à sept fois plus élevé qu’en liberté. Il est indéniable que l’accès aux soins psychiatriques est insuffisant dans les centres de détention. De plus, la question de savoir si la santé d’une personne est suffisamment stable pour être placée en détention ne reçoit pas assez d’attention. Un examen approfondi n’est souvent pas effectué. Les conditions restrictives de détention n’arrangent rien. Dans ces circonstances, le fait que rien n’ait changé malgré des décès et tentatives de suicide récurrents est pour le moins négligent. Mais ce n’est qu’un des thèmes de notre dernier rapport. »

    Lars Scheppach (Co-directeur)

    Avec son nouveau rapport « Enfermé·e - La détention fondée sur le droit des étrangers en Suisse », l’Observatoire suisse du droit d’asile et des étrangers (ODAE) a mené une étude approfondie sur la détention administrative en Suisse. Pour ce faire, elle s’est appuyée sur les connaissances scientifiques actuelles, les chiffres les plus récents et huit documentations de cas exemplaires. Elle a constaté à quel point la réalité en Suisse est éloignée des principes de l’État de droit et a tiré d’autres conclusions essentielles :

    - Mineur·e·s en détention : la détention administrative de mineur·e·s de plus de 15 ans n’est pas rare et n’est pas toujours documentée.
    – Détention à titre de punition ou de dissuasion : la détention administrative est souvent ordonnée dans le but de prévenir ou de dissuader. Cela comporte un fort potentiel de dis-crimination.
    - Différence de traitement cantonal : La détention administrative est traitée différemment d’un canton à l’autre. Les personnes concernées sont ainsi l’objet de traitements différenciés, ce qui est contraire au principe d’égalité devant la loi inscrit dans la Constitution.
    – Des alternatives peu utilisées : L’efficacité des alternatives à la détention est ignorée. Il existe suffisamment d’alternatives à la détention qui, d’après les connaissances actuelles, seraient bien plus efficaces et moins coûteuses.
    – Les autorités manquent de sensibilité : elles considèrent souvent à la légère et sans exa-men précis que les conditions juridiques de la détention administrative sont remplies, malgré la grave atteinte aux droits fondamentaux. Les garanties de procédure ne sont sou-vent pas respectées. Les décisions ne sont pas motivées ou ne le sont pas suffisamment. Un contrôle judiciaire de la détention n’est pas toujours effectué.
    - La protection juridique est insuffisante : les personnes concernées ne disposent pas des moyens nécessaires pour se défendre, notamment en raison des barrières linguistiques, de l’absence de réseaux de relations ou du manque de moyens financiers. La législation en vigueur ne leur confère pas la protection nécessaire, ce qui remet en question la protection juridique dont elles bénéficient. Dans de nombreux cas, aucune assistance judiciaire gratuite n’est prévue.
    - Placement dans des prisons ordinaires : contrairement au principe de séparation inscrit dans le droit fédéral, les personnes concernées sont bien trop souvent et trop longtemps placées dans des établissements ordinaires.
    - Saisie lacunaire : il existe des lacunes considérables dans la documentation et la saisie statistique de plusieurs aspects de la détention administrative. Il est donc difficile d’effectuer un suivi précis et d’aborder cette thématique de manière juridiquement fondée.

    En Suisse, la détention administrative fait rarement l’objet d’un examen critique. Notre rapport le montre : il est temps de changer de cap pour aligner les pratiques sur les standards de l’État de droit et de trouver des solutions respectueuses de la dignité humaine. Afin de remédier aux dysfonctionnements existants, l’ODAE formule à la fin du rapport dix exigences concrètes à l’attention des politiques et des autorités. Il est maintenant temps de les mettre en œuvre.

    https://www.humanrights.ch/fr/nouvelles/enfermee-detention-fondee-droit-etrangers-suisse
    #détention_administrative #rétention #migrations #réfugiés #sans-papiers #Suisse #droits_fondamentaux #droits_humains #rapport #punition #dissuasion #protection_juridique #dignité

  • Le 14 juin, nous y voilà !

    Face à un monde qui va mal, le féminisme devient urgence. Reprenons la rue, massivement, le 14 juin prochain !

    En Suisse, le 14 juin est une date symbolique pour la lutte féministe. Au départ, il y a une date de votation : le 14 juin 1981, le peuple adopte l’article constitutionnel sur l’égalité entre les hommes et les femmes. Dix ans plus tard, peu de choses ont évolué : les femmes perdent patience et, le 14 juin 1991, elles organisent la première grève des femmes, désormais entrée dans l’histoire du féminisme suisse. Il faudra encore plusieurs années, et nombre de luttes, pour obtenir des avancées : en 1996, la Loi sur l’égalité entre en vigueur ; en 1997, la 10e révision de l’AVS augmente de deux ans l’âge de la retraite des femmes, mais instaure en contrepartie le bonus éducatif et le splitting qui permettent une nette hausse des rentes des femmes mariées. Il faudra attendre 2002 pour dépénaliser l’avortement et 2005 pour obtenir un congé maternité. Des pas en avant certes importants, mais obtenus tardivement par rapport aux pays qui nous entourent et en retrait par rapports aux aspirations légitimes des femmes et des personnes de la communauté LGBTQIA+.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2025/06/13/le-14-juin-nous-y-voila

    #feminisme #suisse

  • #Infomaniak supports mass surveillance, calling for legal change to end online anonymity + mandatory metadata retention

    Here are some quotes from Infomaniak’s spokesperson, on Swiss national TV and Radio:

    “Today’s Internet is not yesterday’s Internet, and we still have companies offering free services that enable people to be completely anonymous, to encrypt their content and to be completely opaque when it comes to the law. This poses a problem, and it’s only right that the Swiss justice department should do its job.”

    “Anonymity is a no-no, because if there’s a legal problem, we can’t do the job…. We’re not talking about accessing the contents of emails, but tracking exchanges, just to be able to track people down, …it’s necessary.”

    “We speak about metadata, it doesn’t threaten encryption, and what the revision of the law is asking for is simply to make it impossible to create a completely anonymous identity to do unlawful activities that could not be prosecuted. Somehow, in “real life”, we would not accept this: as evidence, when we create a phone number with a SIM card, it is mandatory to provide an ID card and it’s exactly for the same reason.”

    Infomaniak, a company that positions itself as “ethical”, and one who built a brand based on user security and privacy, is now publicly supporting the Swiss government’s move to force VPN and email providers to log user data and collect PII. I think the quotes speak for themselves, but TLDR they are explicitly calling for:

    - Mandatory metadata retention
    - A blanket ban on anonymity online
    - Making free & encrypted services subservient to the Swiss justice department

    This is completely disqualifying, and it’s important to spread the word, because there are posts where Infomaniak is recommended as a good option for activists and privacy sensitive people.

    IMO they should never be recommended because unlike other service providers talked about here (i.e. Proton), they don’t use end-to-end encryption, so they have access to all of your data, and now it seems they are apparently eager to hand it over to the government.

    Just to clarify how insane this is, the legal change they want to see in Switzerland would:

    – Require MANDATORY retention of all metadata & last connection info.
    – Outright ban no-logs VPNs
    - Require ID for all cloud services when registering
    – Require companies to automatically hand over data to the govt. with no chance to appeal, no court order needed.

    You can read more in-depth on this topic itself here (it’s in Swiss German but you can translate): https://www.republik.ch/2025/05/07/die-schweiz-ist-drauf-und-dran-autoritaere-ueberwachungsstaaten-zu-kopieren

    Infomaniak is, in effect, calling for a police state and elimination of all personal privacy rights online. Outrageous.

    As the TG article suggests, Proton & others are on the right side of this and fighting the proposal Infomaniak supports.

    They are resisting, have rejected the proposal, and stated that they will leave Switzerland if this passes: Surveillance: le géant des mails cryptés Proton prêt à quitter Genève | Tribune de Genève

    I think it is clear who can be trusted and who cannot be trusted. Looking forward to your thoughts on this also, especially if anyone here is using the kSuite.

    https://discuss.privacyguides.net/t/psa-infomaniak-supports-mass-surveillance-calling-for-legal-change-to-end-online-anonymity-mandatory-metadata-retention/28065
    #Internet #anonymat #protection_des_données #Suisse #loi #métadonnées #chiffrement #vie_privée #liberté

    signalé aussi par @biggrizzly
    https://seenthis.net/messages/1119352

    • Die Schweiz ist drauf und dran, autoritäre Überwachungs­staaten zu kopieren

      Die Vorlage klingt, als wäre sie vom Kreml verfasst worden: Geht es nach dem Bund, müssen sich Schweizer Internet­nutzer künftig mit Ausweis oder Telefon­nummer identifizieren. Der Zeitpunkt dafür ist denkbar schlecht.

      Selten sorgt eine Verordnung in IT-Kreisen für so viel Aufsehen wie jene zum Bundes­gesetz zur Überwachung des Post- und Fernmelde­verkehrs. Doch die Verordnung, zu der die Vernehmlassung gestern Dienstag endete, ist auch alles andere als gewöhnlich.

      Das zeigt sich nicht nur daran, dass der bei Fachleuten sehr angesehene Blog Techradar.com schon vor fünf Wochen warnte, in der Schweiz seien die sichere Verschlüsselung und die Online-Anonymität gefährdet. Sondern auch an einem Schreiben der Kommission für Verkehr und Fernmelde­wesen des Nationalrats, das diese Anfang letzter Woche an den Bundesrat schickte. Die Kommission habe Bedenken zum Datenschutz, zu Über­regulierung und zur KMU-Belastung, sagt ihr Vizepräsident und SVP-Nationalrat Thomas Hurter auf Anfrage der Republik.

      Damit argumentiert Hurter ähnlich wie die Digitale Gesellschaft, die sogar von einem massiven Frontal­angriff auf die Grund­rechte und die Rechts­staatlichkeit spricht. Genauso drastische Worte wählt der Chief Operating Officer des welschen Technologie-Start-ups Nym: «In der Schweiz wird es keine private, digitale und datenschutz­freundliche Kommunikation mehr geben», so Alexis Roussel. Und für das erfolgreiche Messenger-Unternehmen Threema ist es sogar denkbar, «wenn nötig» eine Volks­initiative gegen die Verordnung zu lancieren, wie es gegenüber der Republik bestätigt.

      Ist ihr Ärger angebracht? Stimmt es, dass eine Überwachung droht, wie man sie aus autoritär regierten Staaten kennt?

      Und: Worum geht es überhaupt?

      Wichtige Trennung soll aufgehoben werden

      Wer sich mit Schweizer Überwachungs­gesetzen auseinander­setzt, muss sich zuerst durch ein Dickicht von sperrigen Begriffen kämpfen. Die wichtigsten zwei im Zusammenhang mit der Verordnung über die Überwachung des Post- und Fernmelde­verkehrs sind die beiden folgenden:

      - Fernmelde­dienst­anbieter: Das sind Unternehmen, die klassische Tele­kommunikations­dienste für die Öffentlichkeit bereitstellen, etwa Betreiber von Mobilfunk- und Festnetzen wie die Swisscom.

      – Anbieter abgeleiteter Kommunikations­dienste: Das sind Dienst­leister, die Kommunikations­dienste erbringen, ohne eine eigene Fernmelde­infrastruktur zu betreiben. Dazu zählen Anbieter von Messaging- und E-Mail-Diensten wie beispielsweise Whatsapp oder Signal, aber auch das Non-Profit-Unternehmen Immerda.ch aus Bern, das unter anderem einen E-Mail-Dienst anbietet.

      Der beim Justiz­departement von SP-Bundesrat Beat Jans angesiedelte Dienst Überwachung Post- und Fernmelde­verkehr legt diese zweite Kategorie in seinem erläuternden Bericht sehr grosszügig aus. So zählt er auch Cloud-Anbieter wie Infomaniak dazu, zudem VPN-Tools und Firmen wie Hostpoint, die Server für das Hosting von Websites zur Verfügung stellen.

      Gemäss aktueller Schweizer Rechtslage müssen die Anbieter abgeleiteter Kommunikations­dienste auf Anfrage der Schweizer Straf­verfolgung bei verdächtigen Personen alles rausrücken, was sie über sie gespeichert haben. Nicht mehr, nicht weniger.

      Diese Trennung zwischen Fernmeldedienst­anbieter und Kommunikations­diensten hatte das Parlament bei der ersten Revision des Bundes­gesetzes zur Überwachung des Post- und Fernmelde­verkehrs vor zehn Jahren bewusst eingeführt, um KMU-Unternehmen im Digital­bereich nicht unnötig zu belasten.

      Der Dienst Überwachung Post- und Fernmelde­verkehr gibt auf Anfrage der Republik zu, dass er nicht viel von der damals beschlossenen Trennung hält. Internet­anbieter wie Swisscom und IT-Unternehmen wie Proton, die E-Mail, VPN und auch Dokumenten­verwaltung anbieten, sollten künftig denselben Überwachungs­pflichten unterworfen sein. Der Überwachungs­dienst verkauft diese Neuerung mit dem Argument der Fairness, wenn er schreibt, dadurch werde auch sicher­gestellt, dass die Anbieter abgeleiteter Kommunikations­dienste «für vergleichbare Dienst­leistungen nicht wesentlich geringere Verpflichtungen haben» als die Fernmelde­dienst­anbieter. Dies verbessere die Gleich­behandlung.

      Den ersten Anlauf für eine Revision der Verordnung startete der Dienst bereits während der Pandemie. So veröffentlichte er im Jahr 2022 einen Entwurf, in dem er die Abschaffung der Verschlüsselungen für viele Kommunikations­dienste forderte. Der Paragraf las sich wie eine Schweizer Version der Chatkontrolle: Man musste davon ausgehen, dass eine technische Hintertür bei Messenger-Apps wie Threema eingebaut werden sollte für einen direkten Zugang für Strafermittler (wie sie seit Jahren in der EU diskutiert wird). Ein Aufschrei in den Medien sorgte dafür, dass der Bund diesen umstrittenen Teil verschob und nur den weniger kontroversen Teil in Kraft treten liess.

      Identifikations­pflicht auch für Marktplätze

      Mit der aktuellen Teilrevision hat der Bund das alte Verschlüsselungs­anliegen erneut aufgenommen. Und legte noch zusätzliche Pflichten obendrauf: Neu müssten viele Schweizer Unternehmen zum Erfüllungs­gehilfen des Überwachungs­staats werden. Das Eidgenössische Justiz­departement präsentierte Ende Januar 2025 eine Vorlage, die klingt, als wäre sie vom Kreml verfasst worden.

      Denn praktisch jede Website mit Nachrichten­funktion wäre von der Vorlage betroffen: Sämtliche digitalen Dienste mit mindestens 5000 Nutzerinnen –egal ob sie E-Mail, Cloud, VPN oder Chat anbieten – müssten diese ausreichend identifizieren und die Daten speichern. Konkret heisst das: Jede Website, über die sich Personen Direkt­nachrichten zuschicken können, fiele unter diese Bestimmung. Also beispielsweise auch die Marktplätze Ricardo, Tutti und der Online­händler Digitec, schliesslich tauschen sich dort Käufer und Verkäuferinnen aus. Aber auch Videospiel-Betreiber, bei denen sich Gamerinnen über Text- und Video­kommunikation austauschen können.

      Für die Identifizierung müsste eine Ausweis- oder Führerschein­kopie vorgelegt oder zumindest eine Telefon­nummer bekannt gegeben werden (die mit der SIM-Karten-Registrierung an eine Ausweis­kopie gekoppelt ist). Im erläuternden Bericht des Bundesrats ist auch von einer möglichen Identifikation via Kreditkarte oder Bordkarte auf Flughäfen die Rede, und es wird betont, dass technische Eckdaten wie IP-Adressen nicht ausreichen.

      Diese Kunden­informationen müssten alle Unternehmen sechs Monate auf Vorrat speichern. Die St. Galler Strafrechts­professorin Monika Simmler bezweifelt, dass diese Vorgaben überhaupt noch dem Bundesgesetz entsprechen. Denn dort ist «von grosser wirtschaftlicher Bedeutung» und «grosser Benutzerschaft» die Rede. «Ich gehe davon aus, dass der Bundesrat seine Kompetenz überschreitet, wenn er bei solch für den Markt unerheblichen Anbietern weiter gehende Pflichten einführt», sagt Simmler.

      Anonymität im Internet wäre vorbei

      Der Überwachungs­dienst behauptet, dass die betroffenen Unternehmen diese Daten ohnehin sammelten. Doch das stimmt nicht: Bisher waren für die Erstellung eines Benutzer­kontos auf den entsprechenden Websites kaum Personalien nötig. Jonathan Messmer, der sich für die IT-Anwalts­kanzlei Ronzani/Schlauri detailliert mit der Vorlage auseinander­gesetzt hat, erklärt: «Wer sagt, die Daten würden ‹sowieso schon gesammelt›, verkennt: Viele Nutzer und Anbieter wollen das gerade nicht – und werden jetzt neu dazu gezwungen.»

      Mit Anonymität im Internet wäre es komplett vorbei. Sprich: Wer eine Schweizer App, Software oder Plattform nutzt, riskiert, gläsern und identifizierbar zu sein. Und: KMU müssten einen enormen Aufwand leisten, um jene neuen Daten­banken auch gebührend gegen kriminelle Cyber­attacken abzusichern, damit sie nicht im Darknet landen. Dass das möglich sein wird, dürfte eine Illusion sein. Denn Studien aus den letzten Jahren zeigen, dass viele kleine und mittlere Unternehmen das Risiko von Cyber­attacken unterschätzen und sich entsprechend zu wenig schützen.

      Es ist unklar, wie weit der Überwachungs­dienst gehen wird, sollte die Verordnung durchkommen. Zwar erwähnt er als Ausnahme explizit Online-Medien­portale mit öffentlicher Kommentar­funktion (weil die Leserinnen sich gegenseitig keine Nachrichten schicken können). Doch die Versprechungen des Bundesrats haben bei diesem Thema eine kurze Halbwerts­zeit, wie die Entwicklungen der letzten acht Jahre zeigen.

      Bereits nach der Revision des Bundes­gesetzes zur Überwachung des Post- und Fernmelde­verkehrs im Jahr 2017 liessen die Strafverfolger des Bundes nichts unversucht, um zwei Kommunikations­dienste in eine komplett sachfremde Kategorie hochzustufen: Threema und Protonmail sollten beide als Fernmeldedienst­anbieterin eingestuft werden, obwohl beide Firmen nichts mit Internet­infrastruktur zu tun haben und weder über Glasfaser­kabel noch Satelliten­netzwerke verfügen.

      Threema und Protonmail hätten als Folge umfassende Überwachungs­pflichten einführen müssen, etwa eine Echtzeit­überwachung. Beide Unternehmen wehrten sich dagegen vor Gericht. Das Bundes­verwaltungs­gericht gab Threema im Mai 2020 recht, das Bundesgericht bestätigte dieses Urteil im April 2021. Protonmail legte ebenfalls beim Bundes­verwaltungs­gericht erfolgreich Beschwerde ein.

      Über den Verordnungsweg die Demokratie aushebeln

      Die Motivation für die Revision der Verordnung liegt damit auf der Hand: Weil die Behörden mit dem Upgrade von Threema und Protonmail juristisch gescheitert sind, gehen die Bundes­angestellten nun über den Verordnungs­weg, obwohl diese Änderungen sowohl dem Bundes­gesetz widersprechen als auch dem Willen des Parlaments, eine Hierarchie von Überwachungs­pflichten zu haben. Das ist ein demokratie­politisch höchst fragwürdiges Vorgehen.

      Mit der neuen Verordnung müssten Unter­nehmen wie Threema und Proton (das mittlerweile mehr Produkte als nur E-Mail anbietet) ihr auf Daten­schutz basierendes Geschäfts­modell aufgeben. Sie wären praktisch den gleichen Pflichten unterworfen wie der Internet­konzern Swisscom, der die Standort- und Telefon-Metadaten seiner Nutzerinnen laufend und für sechs Monate speichert. Denn die neue Verordnung verlangt, dass neu eine Million Nutzerinnen (global, nicht nur in der Schweiz) oder 100 Millionen Franken Konzern­umsatz reichen für das Upgrade und die damit verbundenen «vollen Pflichten».

      Der Überwachungs­dienst verkaufte die Verordnung in einem Gespräch mit Medien­schaffenden als eine Vereinfachung und als KMU-freundliche Revision. Er betonte mehrfach, dass die Revision der Verordnung nicht dazu führe, dass der Überwachungs­apparat ausgebaut werde. Der Sprecher des Diensts spielte die Brisanz massiv herunter: «Die meisten Unternehmen werden nie von uns hören und sammeln sowieso schon diese Daten.»

      Die Revision werde eine Klärung bringen, doppelte der Dienst in einer schriftlichen Antwort an die Republik nach: «Mit der Einführung der neuen ‹reduzierten Pflichten›, welche nur minimale Anforderungen enthalten, wird der Grundsatz der Verhältnis­mässigkeit künftig besser gewahrt.»

      IT-Jurist Messmer lässt dieses Argument nicht gelten: «Neue Pflichten werden eingeführt, bestehende Schwellen drastisch gesenkt und die Privatsphäre im Netz systematisch abgeschafft. Diese Verordnung ist einer der bisher gravierendsten Angriffe auf unsere digitale Freiheit.»

      Und der Staat wird sehr wohl bald bei Unter­nehmen anklopfen.

      Auskünfte mit wenigen Klicks

      Denn: Alle potenziell betroffenen IT-Unternehmen mit 5000 Nutzerinnen oder Kunden müssen sich bei den Bundes­behörden innert kurzer Frist melden. Versäumen sie dies, droht ihnen eine Busse. Verlangt eine kantonale Staats­anwaltschaft eine Auskunft, müssen sie diese unter anderem direkt im Verarbeitungs­system des Bundes eingeben.

      Jonathan Messmer von der IT-Anwalts­kanzlei Ronzani/Schlauri sagt: «Im Extremfall könnten Strafverfolgungs­behörden alle fünf Sekunden eine automatisierte Anfrage an Unternehmen mit vollen Überwachungs­pflichten stellen und somit ‹in Echtzeit› alle soeben erst registrierten Zugriffe rausholen und eine ganze Historie aufbauen.»

      Die Schweiz will mit dieser Revision also einen riesigen digitalen Überwachungs­apparat bauen, damit die Behörden neu auf Knopfdruck unbegrenzt viele Auskünfte abfragen können. Dass das Volumen bereits heute enorm gross ist, zeigen die letzte Woche vom Überwachungs­dienst veröffentlichten Zahlen: Die Kantone und die Bundes­behörden haben doppelt so viele Überwachungs­massnahmen angefordert wie im Vorjahr.
      Noch mehr Macht für Big Tech

      Doch nicht nur der Inhalt, sondern auch der Zeitpunkt der Verordnung ist fragwürdig. So ist am Europäischen Gerichtshof für Menschen­rechte in Strassburg eine Klage gegen Vorratsdaten­speicherung hängig, eingereicht von der Digitalen Gesellschaft. Beschwerde­führer sind unter anderem Grünen-Nationalrat Balthasar Glättli und «Beobachter»-Chefredaktor Dominique Strebel.

      International lässt sich die Verordnung fast nur mit den drakonischen Internet­gesetzen von Russland, China und dem Iran vergleichen, die entweder eine Realnamen­pflicht oder eine Mobiltelefon­nummer für E-Mail, Hosting und alle Arten von digitalen Dienst­leistungen verlangen. China fordert etwa Personalien bei der Registrierung für populäre Apps wie Wechat ein. Sollte die Schweiz die neue Cybercrime Convention der Uno ratifizieren, könnten sich jene Diktaturen bei der Strafverfolgung von Dissidentinnen schlimmsten­falls ebenfalls bei den Schweizer KMU bedienen. Denn diese verlangt eine Zusammenarbeit aller Strafverfolgungs­behörden weltweit.

      Es ist eine Reform, die nicht nur auf Threema und Proton zielt – zwei der wichtigsten IT-Firmen –, sondern auf unzählige Schweizer Unternehmen, die heute wohl noch gar nichts von diesen Konsequenzen wissen.

      Die Schweiz sabotiert ihre eigene IT-Industrie damit in einem Moment, wo sie sie am stärksten braucht: in geopolitisch turbulenten Zeiten, in denen die Privacy-Tech-Branche extremen Zulauf erhält und hiesige Cloud-Unternehmen wie Infomaniak auf Plakaten mit «sichere Schweizer Cloud» werben. Gerade jetzt, wo Bundesbern damit beginnt, sich Gedanken zur digitalen Souveränität zu machen und zur Loslösung von Big-Tech-Konzernen. Und gerade jetzt, wo bereits zwei Kantone ein «Recht auf digitale Integrität» und damit auch Anonymität in ihren Verfassungen verankert haben und in weiteren Kantonen politische Debatten dazu angelaufen sind.

      Die Ironie dabei: Mit dieser Verordnung werden amerikanische Big-Tech-Konzerne wie Meta noch mächtiger. Denn für Whatsapp – wie der Sprecher des Diensts Überwachung Post- und Fernmelde­verkehr bestätigt – gelten die Schweizer Gesetze nicht.

      https://www.republik.ch/2025/05/07/die-schweiz-ist-drauf-und-dran-autoritaere-ueberwachungsstaaten-zu-kopieren

    • Maître du #cryptage, #Proton est « prêt à quitter Genève »

      Andy Yen, patron du service de courriel et Cloud aux 100 millions d’utilisateurs, refuse l’espionnage que veut imposer la Confédération.

      En bref :

      – Le géant genevois des e-mails et du Cloud cryptés Proton quittera la Suisse en cas de durcissement de la surveillance qui lui est imposé.
      – Une réponse à la refonte de l’ordonnance sur la #surveillance des télécommunications, mise en consultation jusqu’au 6 mai.
      – L’Allemagne apparaît comme une destination alternative pour l’entreprise de messagerie cryptée, esquisse son patron, Andy Yen.

      https://www.tdg.ch/surveillance-le-geant-des-mails-cryptes-proton-pret-a-quitter-geneve-94740218821

  • Starbucks allergique aux impôts
    https://www.off-investigation.fr/starbucks-cafe-optimisation-fiscale-a-outrance

    Photomontage Off Investigation Un nouveau rapport dénonce les pratiques fiscales de la célèbre chaîne de café Starbucks. En 10 ans, l’entreprise américaine est parvenue à transférer 1,3 milliard de dollars en Suisse pour éviter d’avoir à payer des impôts dans d’autres pays où ses filiales sont implantées. On ne présente plus Starbucks. Chaque année, cette multinationale achète plus de 360 000 de tonnes de café brut – soit 3% du café mondial – pour le revendre à travers 40 000 établissements de part et d’autre du globe. Rien qu’en France, la marque dispose de plus de 240 points de vente. […]Lire la suite : Starbucks allergique aux (...)

    #Enquêtes #Réservé_aux_abonnés

  • Zurich ouvre le plus grand #tunnel_à_vélos de Suisse

    Après deux ans de travaux, un passage autoroutier jamais utilisé construit sous la gare de Zurich s’est mué en large infrastructure cycliste. Un « jalon important » pour faciliter la pratique de la petite reine en ville, se réjouit la municipalité, sans ignorer qu’il reste encore beaucoup de travail

    https://www.letemps.ch/suisse/suisse-alemanique/zurich-ouvre-le-plus-grand-tunnel-a-velos-de-suisse
    #tunnel #vélo #Zurich #aménagement_du_territoire #urbanisme #Suisse

  • What ETH glacier researchers know about the collapse of the #Birch Glacier

    On Wednesday, the Birch Glacier collapsed under the weight of rock and debris from rockfalls on the #Kleine_Nesthorn. Following an on-site inspection, ETH Zurich researchers explain the background to the collapse that buried the village Blatten in an updated fact sheet.

    In brief:

    - In terms of the volume and the extent of the damage caused, the collapse of the Birch Glacier is unprecedented for the Swiss Alps.
    - Several rockfalls from the Kleine Nesthorn Mountain above the Birch Glacier played an important role. The sliding of an entire slope section gave the final impetus for the glacier collapse. The details are still being investigated.
    – The accumulated rock debris increased the pressure on the glacier ice, contributing to the destabilisation of the Birch Glacier - as meltwater formed both at the base and inside the glacier.
    - The updated fact sheet contains new information on the behaviour of the glacier, the role of permafrost and possible links to climate.

    A collapse of the magnitude of the Birch Glacier, which buried the village of Blatten in Valais on Wednesday, is unprecedented for the Swiss Alps. While a rock-ice collapse at Piz Scerscen in April 2024 did cause a similar amount of ice and debris to fall – estimated at eight to nine million cubic metres – as in the Lötschental valley this week, the collapse in the Engadine region did not result in as much damage as in Blatten.

    Daniel Farinotti, Professor of Glaciology at ETH Zurich and the Federal Institute for Forest, Snow and Landscape Research (WSL), asserts that the exact causes of Wednesday’s glacier collapse are far from fully understood. In particular, Professor Farinotti states, it is not yet conclusive whether external factors or primarily reactions inside the glacier itself were decisive in ultimately triggering the collapse. However, a field inspection of the Lötschental break-off area on 1 June 2025 provided the researchers with new insights, which they have included in an updated fact sheet - this summarises the current state of knowledge from the perspective of glacier research.

    However, since authorities and researchers have been monitoring the glacier for years, there are clear indications that several rock avalanches and terrain movements on Kleines Nesthorn, the mountain above the glacier, were the primary cause behind the glacier’s collapse.

    “We know there were already several rock avalanches before the collapse on Wednesday and that rock debris accumulated on the glacier as a result,” says Professor Farinotti, who has been working with ETH and WSL researchers Matthias Huss and Mylène Jacquemart to compile the factsheet.

    “Our aim is to use this data and our available knowledge to support the authorities, who are doing incredible work in extremely difficult circumstances to maintain an overview of the conditions and improve the situation for the people,” explains Professor Farinotti.
    A combination of factors led to the collapse

    The accumulated rock debris – estimated by the authorities to amount to 9 million tonnes – increased the pressure on the glacier ice and encouraged the formation of meltwater, both at the base and inside the glacier. It is estimated that around 10 millimetres of water formed in the glacier in this way. The rising water pressure, together with the incoming rain and the unstable mountain terrain, destabilised the Birch Glacier and accelerated the flow of ice. The final impetus for the collapse came when a large section of the flank of the Kleine Netsthorn slid off, as the authorities had already communicated.

    The unusual valley movement of the Birch Glacier had already attracted the attention of researchers and authorities some time ago, prompting closer observation of the movements around Kleines Nesthorn.

    With glaciers generally retreating throughout Switzerland, ETH researchers – currently documenting glacier developments within the GLAMOS glacier monitoring network together with the universities of Fribourg and Zurich – noticed that the front of the glacier in the lower part of the Birch Glacier had advanced by approximately 50 metres since 2019.

    Observational data also shows that ice thickness at the glacier snout advanced by up to 15 metres between 2017 and 2023, while the upper reaches of the glacier thinned. This increase is due in part to the rock debris resting on the glacier, as this prevented the ice from melting at the surface.

    Comparison with other ice and rock collapses

    Kleines Nesthorn and the Birch Glacier have been under close observation since the 1990s, when two snow and ice avalanches affected part of the local infrastructure. Part of the Birch Glacier’s development can also be seen in external page satellite images.

    In the updated fact sheet, the researchers state that a direct link between the permafrost degradation and the collapse of the Birch Glacier has not yet been conclusively established without further investigations. However, it is considered likely that rising temperatures have contributed to the thawing of the subsoil, an increase in rockfalls, and – paradoxically – the unusual advance of the glacier.

    The glacier collapse above Blatten has some parallels to the rock avalanche at #Piz_Cengalo in 2017, when around three million cubic metres of rock fell onto a small glacier, causing it to be partly swept away and triggering a flow of debris. This caused severe damage to infrastructure in the village of #Bondo. Eight people were killed during the incident.

    On 2 September 2002, the #Kolka–Karmadon glacier collapsed in the Russian Caucasus, resulting in 100 million cubic metres of ice travelling up to 19 kilometres down the valley. The avalanche buried the village of #Nizhniy_Karmadon and claimed 125 lives.

    In Valais, systematic surveillance and the precautionary evacuation of the village of Blatten largely prevented such a tragedy. “Our thoughts remain with the community of Blatten and with the incredible work carried out on the ground by the local authorities and other actors,” concludes Daniel Farinotti.

    https://ethz.ch/en/news-and-events/eth-news/news/2025/05/what-eth-glacier-researchers-know-about-the-collapse-of-the-birchgletscher-glac

    #Blatten #glacier #Valais #Suisse #montagne #Alpes #effondrement

  • Les #violences dans le foot et le mauvais genre, par @seriouslyfab sur Framapiaf
    https://framapiaf.org/deck/@seriouslyfab@tooting.ch/114618771146454470


    Un sport « populaire », mais surtout auprès des hommes.

    Je lis des trucs sur les violences et dégâts qui ont suivi la victoire d’un club de foot français.
    Outre les violences faites aux femmes qui ont eu l’outrecuidance d’être présentes dans l’espace public cette soirée-là (sérieux ouhlala mais quelle audace d’oser marcher dans la rue, quand même), faudrait vraiment qu’on parle sérieusement des débordements en tous genres quand on parle de « fans de foot ». Ça devient de pire en pire.

    Par exemple, en #Suisse : comment peut-on accepter qu’il faille affréter des trains spéciaux pour des hordes (oui j’utilise ce mot à dessein) de « supporters » ? Trains qu’ils saccagent chaque fois ? Qu’il faille mobiliser les forces de l’ordre pour canaliser ces individus des heures avant et après certains matchs ? Comment justifie-t-on cela, en tant que société ?

    Récemment, j’étais à Lausanne, assise dans le hall de la gare à attendre quelqu’un, quand des agents de sécurité sont venus pour évacuer les deux halls. Il était 17h30 (en semaine, donc début de l’heure de pointe, beaucoup de monde en gare). Je demande à un agent pourquoi on nous évacue. Il me répond « un train de supporters va arriver ». Donc on vire des gens d’un espace public parce que des mecs ne savent pas se tenir correctement entre la sortie du train et le stade... C’est juste hallucinant.

    On peut parler en long et large du foot, de la violence, du racisme, de l’homophobie sur le terrain et dans les stades. Il faut en parler d’ailleurs.
    Mais parlons aussi de ces choses inacceptables : le comportement hors stade de masses d’individus qui en sont venus à considérer comme normal de détruire des trucs sur leur passage et de faire chier les gens dans l’espace public parce que leur équipe a gagné ou perdu.

    La #masculinité toxique liée au #foot est non seulement insupportable, elle est dangereuse. Il est avéré que les soirs de matchs, femmes et enfants subissent davantage de violences dans le cadre familial. Parlons de ça, aussi.

  • Le village de Blatten pulvérisé par l’effondrement du glacier du Birch, une personne portée disparue - rts.ch - Valais
    https://www.rts.ch/info/regions/valais/2025/minute-par-minute/28897978.html

    Le village de Blatten pulvérisé par l’effondrement du glacier du Birch, une personne portée disparue

    – A Blatten, dans le Lötschental, le glacier du Birch s’est effondré mercredi après-midi. L’éboulement a détruit une bonne partie du village haut-valaisan. Les débris bouchent également la rivière Lonza.

    – Une personne est portée disparue après l’éboulement. Le village avait été évacué de manière préventive le 19 mai. Les éboulements s’étaient intensifiés ces derniers jours.

    Vidéo terrifiante insérée dans l’article avec le son produit par la catastrophe.

    Une autre vidéo mais non sonorisée —>
    https://video.twimg.com/amplify_video/1927768067779502080/vid/avc1/1272x720/QdS2CrfF03FOANZi.mp4?tag=16

    #Suisse #Valais #glaciers_alpins

    • D’un point de vue géologique, le « scénario catastrophe » s’est produit

      « Ce qu’il s’est passé, c’est un peu l’impensable, le scénario catastrophe », a commenté le géomorphologue Christophe Lambiel, maître d’enseignement et de recherche à l’Unil et spécialiste des glaciers, invité mercredi soir dans Forum.

      « Avec les éboulements successifs, on avait échappé à l’effondrement total du pilier au-dessus de Blatten et on savait que le risque provenait désormais du glacier. Mais personnellement, je ne pensais pas qu’on pourrait assister à un tel effondrement global. Actuellement, on n’a encore aucune information sur l’ampleur de la partie qui s’est détachée. Mais il est certainement parti sur plusieurs centaines de mètres. C’est vraiment le scénario du pire », explique-t-il.

      Instabilité accentuée par le réchauffement

      Selon l’expert, le changement climatique a « probablement » joué un rôle. « Ce glacier est très particulier : alors que la quasi-totalité des glaciers des Alpes sont en fort retrait, celui-ci était un des seuls qui avançait de plusieurs mètres par année, depuis une dizaine d’années », expose-t-il.

      La raison : il se trouve sous une haute paroi rocheuse prise dans un permafrost qui s’est dégradé sous l’effet du réchauffement ces 10-15 dernières années. « Cela affecte la stabilité des parois, donc on a eu une forte augmentation des chutes de blocs rocheux », explique Christophe Lambiel. « Cela a amené beaucoup de poids sur le glacier, et c’est un facteur déterminant dans sa vitesse. C’est pour ça qu’il était dans une position très instable. Et les éboulements des dernières semaines l’ont chargé encore plus. »

      Formation d’un lac

      Le géomorphologue alerte enfin sur un autre risque qui plane sur la vallée : la formation d’un lac en raison des gravats qui obstruent la rivière Lonza.

      « Il va faire très chaud ces prochains jours et on est en période de fonte de neige. Donc il va vite falloir imaginer un système pour évacuer cette eau, pour éviter que le lac grandisse trop, parce que c’est un réel risque pour toute la vallée en contrebas, jusqu’à Gampel. »

      « Mais pour l’instant, c’est inimaginable de se rendre sur la zone pour y travailler », précise-t-il.

  • Rebondissement dans l’affaire Nzoy. Le Ministère public va devoir rouvrir l’enquête

    Le Tribunal cantonal estime que le Parquet n’a pas été au bout des choses en classant l’affaire. Une victoire d’étape pour la famille de Nzoy et les collectifs antiracistes.

    En bref :

    - Le Tribunal cantonal vaudois estime que l’affaire Nzoy ne doit pas être classée.
    - La #Chambre_des_recours pénale ordonne de nouvelles mesures d’#instruction.
    - Le drame s’était déroulé le 30 août 2021 à la gare de #Morges.
    - Un policier avait fait feu trois fois sur Nzoy au motif qu’il tenait un couteau et paraissait perturbé.

    La procédure lancée après la mort de #Roger_Nzoy_Wilhelm à Morges sous les balles d’un policier le 30 août 2021 rebondit. Le Tribunal cantonal vient d’admettre l’essentiel du recours contre le classement prononcé le 26 novembre dernier par le Ministère public vaudois. Le Parquet concluait à un geste de légitime défense de la part de l’agent de la police morgienne et estimait qu’aucune charge pénale ne devait peser contre lui.

    Tout est à recommencer, a décidé le Tribunal cantonal (TC). Saisie par l’avocat des proches de Nzoy, Me Ludovic Tirelli, la Chambre des recours pénale a admis presque tous les points soulevés par le pénaliste veveysan.
    Expertise indépendante exigée

    L’arrêt que 24 heures a consulté, admet la plupart des griefs faits au Ministère public : plusieurs violations de droit d’être entendu, mais surtout le refus d’ordonner une expertise indépendante sur « les actes métier » des policiers.

    Le procureur Laurent Maye avait jugé suffisant de baser son raisonnement sur un rapport livré par la police cantonale. Les juges cantonaux considèrent que ce document est « dépourvu des garanties d’indépendance et d’impartialité d’une véritable expertise juridique. »

    En reprenant le dossier, le parquet aura donc pour mission principale d’ordonner une expertise indépendante. Plusieurs questions devront y être creusées : l’appréciation concrète de la menace, l’existence de mesures alternatives à la force létale, la possibilité de diriger les tirs vers d’autres parties du corps, le degré de préparation et de formation professionnelle, les modalités de désescalade, la coordination entre agents et la communication entre les forces d’intervention.
    Les autres policiers poursuivis

    La Chambre des recours pénale estime aussi que s’il était justifié de ne pas entrer en matière sur l’omission de prêter secours pour le policier qui a tiré, il n’en va pas de même pour les trois autres agents présents. Le Tribunal cantonal demande que la question soit examinée.

    Le Ministère public livre sa réaction via son porte-parole Vincent Derouand : « Dans son ordonnance, le Ministère public a exposé sa vision juridique du dossier. Il prend acte qu’elle n’est pas partagée par la Chambre des recours pénale, à l’exception de la non-entrée en matière quant à l’omission de porter secours de la part de l’auteur des tirs. Il incombera donc au Tribunal d’arrondissement de La Côte de trancher, une fois les actes d’instruction et les expertises ordonnées réalisés et la cause renvoyée en jugement. »
    Un pas important pour les proches

    Cette décision du Tribunal cantonal est une étape importante pour l’entourage de Nzoy, soutenu par le collectif Justice4Nzoy, qui s’est constitué pour exiger des réponses. Une commission d’enquête indépendante, formée de juristes, médecins et bénévoles, s’est même organisée pour tenter de faire la lumière sur les circonstances du drame.

    Son coordinateur, Louis Schild, salue la décision de la chambre des recours dans un soupir : « Quatre ans après les faits, on commence enfin depuis le début… » Il voit dans la décision des juges cantonaux un pas important pour le dossier, mais aussi pour toute une catégorie de justiciables : « Il faut reconnaître que l’accès à la justice pour des personnes afro-descendantes et plus largement les personnes précarisées et marginalisées, est un angle mort qu’il faut absolument combattre. Sans un énorme élan d’entraide, ces familles n’auraient jamais les moyens de se battre pendant des années, de commander une contre-enquête pour, simplement, obtenir l’accès à une enquête sérieuse qui respecte le droit à la vie et à un procès équitable. »

    Aux côtés de la famille de Roger Nzoy, (son père, sa sœur et son frère sont parties civiles) Me Ludovic Tirelli salue la position des juges cantonaux, après s’être « senti bien seul face à un Ministère public « qui disait non à toutes nos réquisitions, nous sommes satisfaits d’avoir persévéré, puisque le Tribunal cant0nal confirme que nous avions entièrement raison. Dans les affaires de violences policières, on a souvent le sentiment que l’autorité d’enquête cherche à protéger les institutions. Avec cet arrêt, le Tribunal cantonal rappelle que la justice n’est pas là pour protéger les institutions mais qu’elle doit être indépendante et protéger les citoyens. »

    Dernier motif de satisfaction pour la partie civile, la cause devra être jugée en procès public, comme l’exige également l’arrêt cantonal.

    https://www.24heures.ch/affaire-nzoy-le-tribunal-cantonal-ordonne-la-reouverture-du-dossier-8371841

    #Nzoy #justice #Suisse #décès #violences_policières

    voir aussi :
    https://seenthis.net/messages/1100443

  • La banque rothschild condamnée pour blanchiment au Luxembourg lessentiel.lu - Marion Chevrier
    La justice luxembourgeoise a condamné la banque pour blanchiment et recel dans le scandale dit « 1MDB ». Une première au Grand-Duché.

    La banque - qui a reconnu sa culpabilité - a été condamnée à une peine de confiscation de 25 millions d’euros, précédemment saisis dans le patrimoine de la banque.
    . . . . .
    « Il s’agit de la première fois qu’un établissement bancaire luxembourgeois a été condamné en matière de blanchiment ».

    Des milliards de dollars détournés
    Cette condamnation est liée à l’affaire dite « 1MDB », du nom du fonds souverain malaisien, censé contribuer au développement économique de la Malaisie. Plusieurs milliards de dollars ont en fait été détournés par le premier Ministre malaisien de l’époque, Najib Razak, des fonctionnaires malaisiens, ainsi que d’autres personnes.


    L’administration judiciaire luxembourgeoise indique notamment qu’un ressortissant des Émirats arabes unis avait ouvert auprès de la banque luxembourgeoise Edmond de Rotschild (Europe) S.A. « des dizaines de comptes bancaires au nom de différentes sociétés européennes et offshore (et notamment des sociétés établies aux Îles Vierges britanniques, Îles Caïmans et de l’île de Man), dont il était le bénéficiaire économique ».
    . . . . .
    Rothschild « prend acte »
    Dans un communiqué transmis jeudi, la banque Edmond de Rothschild (Europe) a indiqué « prendre acte de la décision rendue dans le cadre de la procédure pénale liée à l’affaire 1MDB, qui trouve son origine dans des faits survenus il y a une quinzaine d’années ».
    . . . . .
    Elle relève que « cette décision s’inscrit dans le cadre d’un jugement sur accord couvrant l’ensemble des faits reprochés à la banque » et « rappelle que ces faits, anciens (NDLR : entre 2009 et 2013), ont donné lieu à un plan de remédiation complet, engagé dès 2016 et clôturé en 2019 ». Elle indique que « les collaborateurs concernés ont quitté l’organisation » et que la banque a pleinement coopéré de manière transparente avec les autorités, tout au long de la procédure ».

    « Elle se réjouit de pouvoir clore définitivement ce chapitre », a-t-elle conclu.
    #en_vedette #macron #actualités_françaises #france #antisémitisme #emmanuel_macron #rothschild #finance #banques #corruption #Suisse #1MDB

    Source & intégralité : https://www.lessentiel.lu/fr/story/luxembourg-la-banque-rothschild-condamnee-pour-blanchiment-103349773

  • Das geheime Dokument im Abstimmungskampf

    Mehr Geld für Frontex: Das beschlossen die Schweizer Stimmbürger*innen im Mai 2022. Eine geheime Infonotiz zeigt nun: Die Bundesverwaltung hielt brisante Informationen zurück. Derweil gehen die Menschenrechtsverletzungen an den EU-Aussengrenzen weiter.

    Am 4. April 2022 ist der Abstimmungskampf um die Schweizer Frontex-Finanzierung in vollem Gange. An diesem Tag schickt Christian Bock eine vertrauliche Infonotiz an Bundesrat Ueli Maurer. Er habe soeben den Bericht der EU-Antikorruptionsbehörde über Missstände bei der Europäischen Grenzschutzagentur gelesen: „Der Bericht ist für die Medien und die Frontex-Gegner gerade auch im Zusammenhang mit der Abstimmung am 15. Mai 2022 von grossem Interesse“. Bock ist zu dem Zeitpunkt Direktor des Bundesamts für Zoll und Grenzsicherheit, der Schweizer Schnittstelle zu Frontex.

    Trotz des genannten öffentlichen Interesses hielt der Bund den Inhalt des Berichts unter Verschluss. Währenddessen versprach Ueli Mauer, dass die Schweiz durch ihre Beteiligung an Frontex die Grundrechtslage an den europäischen Aussengrenzen verbessern könne. Was war dieses Versprechen wert?

    Die „No Frontex“-Abstimmung

    Am 15. Mai 2022 stimmte die Schweiz über ihre Beteiligung bei der EU-Grenzschutzagentur Frontex ab. Das Resultat war erdrückend: Über 70 Prozent der Stimmbürger*innen wollten die Frontex-Gelder von damals 14 Millionen auf 61 Millionen jährlich aufstocken und auch die personelle Unterstützung bis 2027 ausbauen.

    Dem ging ein ungewöhnlicher Abstimmungskampf voraus: Aktivist*innen und Basisorganisationen rund um das Migrant Solidarity Network führten als „No Frontex“-Referendumskomitee eine grosse Kampagne. Die Parteien hielten sich dabei auffällig zurück.

    Die Frontex-Gegner*innen warnten: Wer Ja sagt zu Frontex, macht sich mitschuldig an Menschenrechtsverletzungen.

    Die Kritik rund um Frontex befand sich zu diesem Zeitpunkt europaweit auf einem Höchststand. Zahlreiche Berichte von Geflüchteten, Nichtregierungsorganisationen und Medien brachten die Agentur mit schweren Menschenrechtsverstössen in Zusammenhang: Frontex sei systematisch an illegalen Pushbacks von Menschen auf der Flucht beteiligt und habe eine Führungsriege, die die Aufklärung von Missständen aktiv verhindere. Die EU-Kommission leitete eine Untersuchung ein.

    Die Schweiz unterstützt Frontex nicht nur finanziell, sondern auch mit Personal: Sie schickt seit 2009 Grenzbeamt*innen an die EU-Aussengrenzen. Zudem sitzt sie mit zwei Vertreter*innen im Frontex-Verwaltungsrat, dem Führungsgremium der Agentur.

    Diese Beteiligung sei aus zwei Gründen wichtig, argumentierten die Frontex-Befürworter*innen im Abstimmungskampf. Trage die Schweiz den Ausbau nicht mit, falle man wegen der sogenannten Guillotine-Klausel aus dem Schengen und Dublin Abkommen. Und: Man könne sich aus dem Innern der Agentur für den Schutz der Menschenrechte einsetzen. „Wir engagieren uns im Sinne der Rechtssicherheit und der Menschenrechte“, sagte Bundesrat Maurer in der Abstimmungsarena. Dieses Argument vertrat etwas überraschend auch die Operation Libero und forderte Verbesserungen – herbeigeführt von der Schweiz.

    Erstaunlich ruhig blieb es in der ganzen Debatte aus der Ecke der verantwortlichen Behörde – dem Bundesamt für Zoll und Grenzsicherheit (BAZG), das bis im Januar 2022 Eidgenössische Zollverwaltung (EZV) hiess. Das BAZG stellt die beiden Verwaltungsräte bei Frontex und schickt Schweizer Grenzschutzbeamt*innen an die Aussengrenzen. Im Abstimmungskampf traten Vertreter*innen der Behörde kaum in Erscheinung. Doch hinter den Kulissen war das BAZG durchaus aktiv, wie die vertrauliche Infonotiz an Ueli Maurer zeigt, die wir über das Öffentlichkeitsgesetz einsehen konnten.
    Die Informationslücke

    Die Infonotiz von BAZG-Direktor Bock an Bundesrat Maurer macht klar, wie schwerwiegend die Missstände sind, die der Bericht der EU-Antikorruptionsbehörde (OLAF) aufdeckt. Die Notiz hält fest,

    – dass klare Anzeichen für ernsthaftes Fehlverhalten von drei hochrangigen Mitarbeitenden der Agentur bestehen und dass sowohl OLAF als auch das BAZG disziplinarische Massnahmen fordern.
    - dass Personen aus dem Frontex-Verwaltungsrat versucht haben, Menschenrechtsverletzungen zu vertuschen und dass sie die Arbeit des Grundrechtsbeauftragten von Frontex behindert haben.
    – dass die stellvertretende Schweizer Frontex-Verwaltungsrätin den Bericht am 7. März 2022 in Brüssel gelesen hat.
    - dass der OLAF-Bericht für die Medien und Frontex-Gegner*innen gerade auch im Hinblick auf die Abstimmung am 15. Mai 2022 von grossem Interesse ist. Da der Prozess im Frontex-Verwaltungsrat jedoch noch läuft – unter anderem war eine Anhörung der betroffenen Personen geplant –, kann dieser nicht veröffentlicht werden.

    Der geheimgehaltene Bericht hatte Konsequenzen: Der damalige Frontex-Direktor Fabrice Leggeri kam der Forderung nach disziplinarischen Massnahmen zuvor und trat noch Ende April zurück. Heute ist Leggeri Europaabgeordneter für die rechtsextreme Partei Rassemblement National.

    Dem WAV Recherchekollektiv und das Lamm liegen neben der vertraulichen Infonotiz auch die interne Sprachregelung vor, die die öffentliche Kommunikation der Behörden zum Thema regelt. Diese erwähnt zwar den OLAF-Bericht, schweigt aber dazu, welch katastrophales Zeugnis dieser Frontex ausstellt – und damit die vorangegangenen Vorwürfe amtlich bestätigt: Frontex sei aktiv an illegalen Pushbacks beteiligt, vertusche diese systematisch und hindere das interne Grundrechtsbüro an der Aufklärung.

    Ein besonders gravierender Fall ereignete sich am 10. April 2020, als Frontex mehrere Boote mit insgesamt 250 Geflüchteten sichtete, die maltesischen Behörden jedoch tagelang nicht eingriffen und schliesslich einen Teil der Menschen nach Libyen zurückdrängten – 12 Menschen starben. Fünf Körper wurden im Boot gefunden, sieben weitere Personen ertranken. Frontex klassifizierte den Vorfall bewusst falsch, um eine Untersuchung durch das Grundrechtsbüro zu vermeiden.

    Ebenso unerwähnt bleibt in der Sprachregelung, dass es sich bei vielen der untersuchten Fälle um Menschenrechtsverstösse in Regionen handelt, in denen auch Schweizer Frontex-Beamt*innen im Einsatz waren. Oder dass die Schweiz mit zwei Verwaltungsrät*innen in jenem Gremium sitzt, das vom Bericht starke Kritik einstecken muss. Marco Benz, einer ebenjener Verwaltungsräte, beteuerte Mitte April an einer Podiumsdiskussion: „Frontex nimmt den Schutz der Grundrechte sehr ernst.“ Was die WOZ Monate später nur vermutete, wird mit der vorliegenden Infonotiz klar: Maurer und die Verwaltung wussten Bescheid. Aber schwiegen bewusst.

    Was war da los? Wäre es angesichts des Zeitpunkts nicht möglich, oder sogar nötig gewesen, die Öffentlichkeit über den Inhalt der Untersuchung zu informieren? Diese erfuhr erst dank einem Leak vom 129-Seiten langen OLAF-Bericht. Dieser wurde im Sommer 2022 dem Spiegel, Lighthouse Reports und Frag den Staat zugespielt und im Oktober in zahlreichen europäischen Medien veröffentlicht. Der Abstimmungskampf war da schon lange vorbei.

    Die SP Schweiz sagt heute auf Anfrage: „Es wiegt schwer, dass unter Alt-Bundesrat Ueli Maurer innerhalb des Departements abstimmungsrelevante Informationen unterdrückt wurden.“ Auch die Grünen betonen, dass gerade bei Volksabstimmungen alle relevanten Tatsachen der Bevölkerung unterbreitet werden müssten, sofern sie veröffentlicht werden dürfen. Gesicherte Hinweise über gravierende Missstände und Fehlverhalten, die im Zusammenhang mit dem Geschäft stehen, gehörten hier dazu.

    Das BAZG will von der Kritik nichts wissen: Der OLAF-Bericht sei ein klassifiziertes Dokument und die Haltung der Schweiz sei im Rahmen der Möglichkeiten kommuniziert worden. Die Rolle der Bundesbehörde beschränke sich auf sachliche und ausgewogene Erläuterungen zur Vorlage. Die Frage, ob das BAZG wegen seiner zentralen Rolle aktiver hätte an der Debatte teilnehmen sollen, lässt die Behörde weitgehend unbeantwortet.

    „Diese Infonotiz so kurz vor der Abstimmung ist in der Tat brisant“, sagt Silvano Möckli, emeritierter Professor für Politikwissenschaften an der Universität St. Gallen und Experte für Abstimmungsfragen. Doch eine rechtliche Pflicht, darüber zu kommunizieren, gebe es nicht. Und überhaupt: Angesichts des deutlichen Abstimmungsergebnisses hätte eine Veröffentlichung das Resultat kaum geändert. Relevant sei aber die Frage, was man daraus lerne.

    Anhaltende Gewalt

    Aus der Vergangenheit lernen und aktiv Verbesserungen anstreben – das wiederholten die Frontex-Befürworter*innen im Abstimmungskampf mantraartig. Doch bis heute reisst die Kritik an Frontex nicht ab, in Menschenrechtsverletzungen verstrickt zu sein.

    Die Agentur solle Leben retten, anstatt seine Infrastruktur für das illegale Abfangen von Flüchtenden auf dem zentralen Mittelmeer zu nutzen. Das fordert Human Rights Watch mit ihrer im April lancierten Kampagne #WithHumanity. Frontex überwacht das Mittelmeer mit einer riesigen Flotte, die anstatt aus Schiffen zunehmend aus Flugzeugen und Drohnen besteht. Wenn sie Boote auf dem Weg nach Europa entdeckt, dann rettet sie diese nicht, sondern informiert aus der Luft meist die aus bewaffneten Milizen hervorgegangene libysche „Küstenwache“. Diese fängt die Boote ab – oft mit Gewalt, manchmal gar mit Schusswaffen – und bringt die Menschen zurück nach Libyen. Dort drohen ihnen Gefängnis, Folter und sexualisierte Gewalt. So dokumentieren es Human Rights Watch und die Schweizer Rechercheagentur Border Forensics, oder die Seenotrettungsorganisation Sea Watch seit vielen Jahren.

    Im Fokus der Kritik stehen nicht nur die hohe See, sondern auch die Landgrenzen – besonders im Dreiländereck Türkei-Griechenland-Bulgarien. Und sie kommt nicht nur von zivilgesellschaftlichen Organisationen, sondern auch aus den eigenen Reihen: So empfahl der Grundrechtsbeauftragte von Frontex, die Tätigkeiten in Griechenland entweder auszusetzen oder ganz einzustellen. Dies, weil es immer wieder zu heftiger Gewalt von griechischen Grenzwächter*innen gegenüber migrierenden Menschen komme. Besonders die Grenze am Fluss Evros ist berüchtigt: Hunderte Berichte schildern, wie Patrouillen Flüchtende aufgreifen, teils schwer misshandeln und anschliessend über den Fluss zurückdrängen.

    Ähnliche Berichte gibt es aus Bulgarien, wo die Schweiz ebenfalls mit Personal stationiert ist: Flüchtende werden von bulgarischen Grenzbeamt*innen nackt ausgezogen, ausgeraubt, tagelang eingesperrt, gezwungen, zurück in die Türkei zu schwimmen, mit Hunden angegriffen und als „Taliban“ beschimpft. Das berichtet die Investigativplattform BIRN im Februar 2024.

    Im Rahmen des Frontex-Ausbaus wurden neu 40 Grundrechtsbeobachter*innen eingestellt, die die Arbeit des Grundrechtsbeauftragten unterstützen. Auch weitere Massnahmen zum Grundrechtsschutz hat die Agentur ergriffen. Haben sie keine Wirkung gezeigt? „Nicht wirklich“, sagt Lena Karamanidou, Migrationsforscherin und Frontex-Expertin. „Die Gewalt besteht weiter. Und sie hat dort, wo Frontex aktiv ist, gar noch zugenommen.“

    Karamanidou arbeitet bei der Nichtregierungsorganisation Border Violence Monitoring Network, die Grenzgewalt dokumentiert und sich gegen Straflosigkeit an den EU-Aussengrenzen einsetzt. Sie spricht von einem System der stillen Aufgabenteilung: Die Präsenz von Frontex legitimiere und schütze das Vorgehen der lokalen, beispielsweise griechischen Grenzschutzbehörden. Diese wiederum führten die Pushbacks und Angriffe aus. Karamanidous Haltung ist klar: Würde sich Frontex wegen der Menschenrechtsverletzungen zurückziehen, würde dies eine starke Botschaft senden. „Denn die jahrelange Präsenz hat die Situation ja nicht verbessert“, sagt die Forscherin insbesondere mit Blick auf die Evros-Region.
    Kritik an der Schweiz

    Sowohl Befürworter*innen wie die Operation Libero als auch Gegner*innen des Frontex-Ausbaus – etwa die SP und die Grünen – kritisieren diese Zustände. Und sie alle sagen auf Anfrage, dass die Schweiz für die anhaltenden Menschenrechtsverletzungen mitverantwortlich sei. Sie müsse ihre Verantwortung wahrnehmen und sich aktiv für Verbesserungen einsetzen.

    Zu den anhaltenden Verstössen wiederholt das BAZG auf Anfrage, was es seit Jahren sagt: Probleme könnten nur erkannt werden, wenn man vor Ort präsent sei. Die Zusammenarbeit mit den Einsatzstaaten und deren Behörden sei für die Einhaltung der Grundrechte zentral. Auf die Frage nach der Mitverantwortung der Schweiz schweigt die Behörde. Nur so viel: Die Schweizer Vertreter*innen von Frontex würden sich im Verwaltungsrat konsequent für die Einhaltung der Menschenrechte einsetzen.

    Bis heute ist die Schweiz in Bulgarien und Griechenland mit zahlreichen Grenzschutzbeamt*innen im Ausseneinsatz. Was machen diese genau? Setzen sie sich für die Menschenrechte ein? Können sie das überhaupt? Im zweiten Artikel der Serie blicken wir auf die Schweizer Frontex-Einsätze in der Evros-Region.

    https://daslamm.ch/das-geheime-dokument-im-abstimmungskampf

    #Frontex #Suisse #financement #votation #migrations #frontières #contrôles_frontaliers #Ueli_Maurer #référendum

  • Allemagne : à peine formé, le nouveau gouvernement s’attaque d’emblée à l’immigration irrégulière - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/64432/allemagne--a-peine-forme-le-nouveau-gouvernement-sattaque-demblee-a-li

    Allemagne : à peine formé, le nouveau gouvernement s’attaque d’emblée à l’immigration irrégulière
    Par La rédaction Publié le : 08/05/2025
    Dès sa prise de fonction, le nouveau gouvernement allemand a décidé de durcir sa politique migratoire en annonçant mercredi que la plupart des demandeurs d’asile vont être refoulés aux frontières. Avant son intronisation, le chancelier Merz avait annoncé qu’il ferait de l’immigration l’un des dossiers prioritaire de son gouvernement, notamment pour regagner la confiance des électeurs partis à l’extrême droite, arrivé deuxième aux législatives.
    Quelques heures après son entrée en fonction, le nouveau gouvernement allemand opère d’emblée un tour de vis migratoire. Le ministre conservateur de l’Intérieur, Alexander Dobrindt a ordonné mercredi 7 mai à la police de refouler tous les demandeurs d’asile sans papiers, « sauf les groupes vulnérables, comme les enfants et les femmes enceintes », à toutes ses frontières.
    Le responsable politique annule ainsi une directive d’un de ses prédécesseurs, datant de 2015 sous l’ère Merkel et émise en pleine crise migratoire européenne. A cette époque, l’Allemagne avait accueilli plus d’un million de réfugiés en provenance de Syrie et d’Afghanistan principalement. L’ancien ministre de l’Intérieur, le conservateur Thomas de Maizière, avait alors demandé à la police fédérale « d’autoriser l’entrée de ressortissants de pays tiers sans documents légitimant leur séjour et sans présentation d’une demande d’asile ».
    Avec l’annulation de cette directive de 2015, le nouveau gouvernement du conservateur Friedrich Merz tourne définitivement la page de la politique d’accueil longtemps généreuse du pays, initiée en son temps par Angela Merkel. « L’Allemagne doit pouvoir prendre des décisions pour réduire les chiffres de l’immigration illégale et des demandes d’asile », a martelé Alexander Dobrindt, lors d’une conférence de presse mercredi à Berlin. La politique migratoire devrait donc retrouver « clarté, cohérence et contrôle », a-t-il ajouté.
    « Nous ne le ferons pas sous la forme d’une surcharge de nos voisins. Nous ne procéderons pas non plus à la fermeture des frontières mais il s’agit de renforcer le contrôle des frontières et, grâce à ce renforcement, d’augmenter le nombre de refoulements », a encore déclaré le ministre.
    En Allemagne, le syndicat de la police DPolG se dit prêt pour cette nouvelle politique. « La police fédérale continuera d’effectuer des contrôles mobiles, stationnaires et secrets. [...] Cependant, cette tâche ne peut pas être accomplie à long terme sans personnel supplémentaire. C’est pourquoi nous avons besoin d’environ 3 000 employés supplémentaires », a déclaré Heiko Teggatz, vice-président fédéral du DPolG, dans un communiqué. Alexander Dobrindt a tenté de rassurer les voisins de l’Allemagne, dont certains, comme la Pologne, sont déjà très critiques des contrôles qui ralentissent considérablement la circulation des travailleurs frontaliers.
    L’annonce de ces mesures a toutefois immédiatement fait réagir le chef du gouvernement polonais Donald Tusk. Ce dernier a prié le chancelier Friedrich Merz « de se concentrer sur les frontières extérieures de l’UE » et préserver la zone Schengen, lors d’une conférence de presse commune à Varsovie. « Il est de l’intérêt » de l’Allemagne et de la Pologne que leur frontière commune permette le « libre passage » des citoyens des deux pays, a insisté le Premier ministre polonais.
    En Pologne, à l’approche de l’élection présidentielle prévue le 18 mai, un sentiment anti-allemand se développe. La désinformation anti-migrants prospère depuis des années dans le pays, terre d’accueil de très nombreux réfugiés ukrainiens et en proie à une pression migratoire. Mais « la nouveauté est qu’elle est conjuguée désormais avec le narratif anti-allemand, qui se nourrit de phobies anti-allemandes et anti-européennes », explique à l’AFP Anna Mierzynska, spécialiste indépendante des réseaux sociaux.
    La Suisse, de son côté, a aussi « regretté » cette décision de Berlin. « Du point de vue de la Suisse, les refoulements systématiques à la frontière constituent une violation du droit en vigueur. La Suisse regrette que l’Allemagne ait pris ces mesures sans consultation », a écrit sur le réseau social X, le ministère fédéral de la Justice et de la police. Le ministre fédéral suisse « est convaincu que les États Schengen ne peuvent surmonter les défis de la migration qu’ensemble » et « il souligne également qu’il s’agit toujours de personnes, notamment de personnes vulnérables, de femmes et d’enfants ».
    Mais le ministre allemand maintient sa position ferme : « Nous savons que les contrôles aux frontières intérieures ne peuvent être qu’une transition. Mais ils sont tout simplement nécessaires tant que nous avons une migration irrégulière aussi élevée dans l’Union européenne », a affirmé, soulignant que l’Allemagne, pays situé au centre de l’Europe, était l’un des plus touchés par ce phénomène.
    Selon des chiffres du ministère allemand l’Intérieur, le nombre de demandes d’asile a augmenté de 2020 à 2023, puis diminué en 2024.Au total, 250 945 personnes ont demandé l’asile en Allemagne en 2024, soit une baisse 28,7% par rapport à l’année précédente.
    D’après des chiffres officiels publiés début mai, plus de 53 000 personnes ont été refoulées aux frontières allemandes depuis octobre 2023, date des premiers rétablissements des contrôles.
    Ce tour de vis sur l’immigration, sujet qui a dominé la campagne électorale des législatives allemandes après une série d’attaques commises par des étrangers, était attendu. Le contrat de coalition signé par les conservateurs et les sociaux-démocrates - feuille de route du nouveau gouvernement Merz - prévoit un durcissement de la politique migratoire mais promet que l’Allemagne restera un pays « ouvert », respectant le droit d’asile et accueillant les travailleurs qualifiés.Déjà quelques semaines avant d’entrer en fonction, le chancelier Merz avait annoncé qu’il en ferait l’un des dossiers prioritaire de son gouvernement, notamment pour regagner la confiance des électeurs partis à l’extrême droite.
    Dans certains sondages récents, le parti Alternative pour l’Allemagne (AfD), arrivé deuxième aux législatives, s’est hissé en tête, dépassant les conservateurs. La popularité de cette formation anti-migrants, classé la semaine dernière « extrémiste de droite » par les services du Renseignement intérieur, inquiète le nouveau gouvernement de Friedrich Merz. Selon un rapport du Renseignement, publié mercredi dans la presse, le mouvement pratique une « agitation continue » contre les migrants, les réfugiés et les musulmans, les présentant comme un « collectif menaçant ».

    #Covid-19#migrant#migration#allemagne#refoulement#politiquemigratoire#immigration#sante#droit#UE#suisse#pologne

  • La solidarité plutôt que la haine – l’union fait la force !

    L’appel pour le 1er Mai 2025

    Dans le monde entier, l’extrême droite travaille main dans la main avec les milliardaires, les libertariens et les fondamentalistes de tous bords contre les gens qui vivent de leur travail. Une contre-révolution du grand capital contre les progrès sociaux des dernières décennies est en cours. L’égalité des genres et d’autres droits acquis de haute lutte sont attaqués de front. La propagation d’un discours de haine contre les étrangers et les minorités permet de détourner l’attention des vrais problèmes et de refouler la question de la répartition des richesses, tandis que l’État et le droit du travail sont démantelés.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2025/04/28/1er-mai-2025/#comment-66720

    #international #suisse

  • #Surveillance et #chiffrement : la #Suisse redéfinit-elle les limites de la confidentialité en ligne ?
    https://dcod.ch/2025/04/05/surveillance-et-chiffrement-la-suisse-redefinit-elle-les-limites-de-la-confiden

    L’article 50a précise que « l’obligation de supprimer les chiffrements ne concerne pas les chiffrements de #bout_en_bout entre les clients finaux, plus précisément entre leurs équipements terminaux ou les applications qu’ils utilisent pour communiquer. Dans ce cas, ce n’est généralement pas le fournisseur qui appose le chiffrement et il ne dispose pas de la clé ». Cependant, le rapport ajoute une nuance importante : « Toutefois, si c’est une clé du fournisseur qui est utilisée pour le chiffrement, c’est-à-dire si le fournisseur est en mesure de déchiffrer la correspondance par télécommunication chiffrée de la personne surveillée, le fournisseur est alors tenu de supprimer les chiffrements ».

    En résumé, l’#obligation de #suppression du #chiffrement s’applique lorsque le #fournisseur a la capacité technique de #déchiffrer les #communications, mais elle exclut explicitement le chiffrement de bout en bout où le fournisseur n’a pas accès aux #clés de #déchiffrement.

  • La vraie histoire du compte suisse de Jérôme Cahuzac
    https://www.off-investigation.fr/la-vraie-histoire-du-compte-suisse-de-jerome-cahuzac

    De gauche à droite : Edwy Plenel, François Hollande, Jérôme Cahuzac et le détective Alain Letellier (Photomontage Joseph Bouquin) Off Investigation révèle que lorsque l’affaire du compte suisse de Jérôme Cahuzac éclate en décembre 2012 dans Mediapart, le tout Paris politique est au courant depuis des mois. Dès janvier 2012, une meute de « privés » est déjà aux trousses du futur ministre de François Hollande. Un mois avant le premier tour de la présidentielle de 2012, l’une de ces agences établit formellement l’existence d’un compte secret initialement ouvert en Suisse, à l’UBS, avant de migrer à Singapour. Une bombe politique transmise à l’UMP qui restera sans suites… […]Lire la suite : La vraie histoire du compte suisse de Jérôme (...)

    #Enquêtes #Réservé_aux_abonnés

  • NON à l’école-prison !
    Pour une scolarisation des enfants requérant·es d’asile dans l’école régulière !

    Pour une scolarisation des enfants requérant·es d’asile dans l’école régulière, SIGNEZ LA PÉTITION !

    Les soussigné·es expriment leur indignation face à la décision du Département de l’instruction publique (DIP) et du Conseil d’État genevois de scolariser les enfants à l’intérieur du Centre fédéral d’asile (CFA) du Grand-Saconnex et exigent que ces enfants soient scolarisé·es au sein de l’école régulière.

    Les soussigné·es demandent le respect de la Convention relative aux droits de l’enfant, des Constitutions fédérale et genevoise et de la Loi sur l’instruction publique (LIP).

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/06/22/journee-mondiale-des-refugie·es-le-droit-dasile-en-danger/#comment-66498

    #migration #suisse

  • Web synthétique - Le Courrier
    https://lecourrier.ch/2025/03/26/web-synthetique

    Web synthétique
    mercredi 26 mars 2025
    Alexandre Chollier
    A livre ouvert

    Activism, activists, advocacy, advocate, advocates, barrier, barriers, biased, biased toward…

    Voici les premiers mots d’une liste qui hier en comptait cent, aujourd’hui cent-vingt et demain on ne sait combien. Mots à bannir des projets de recherche aux Etats-Unis sous peine de perdre l’accès aux financements de l’Etat. Tout le monde ou presque en parle. S’il nous faut la voir pour y croire, il nous faut plus encore la lire, un mot après l’autre, pour percevoir ce dont elle est vraiment le signe.

    Tel est l’avis d’Olivier Ertzscheid. Sur le site de la revue AOC, ce chercheur en science de l’information et de la communication à l’Université de Nantes a signé il y a peu un texte crucial sur le sujet : « Blacklisté – sur le rapport fasciste de Trump au langage ». 1.

    La lecture de cette pièce ne laisse guère de place au doute. Aujourd’hui lorsque des mots sont attaqués – et en même temps qu’eux les réalités qu’ils désignent –, c’est potentiellement toute l’humanité qui s’en trouve affectée. La menace qui pèse sur nous toutes et tous ne s’arrête d’ailleurs pas à la seule interdiction de certains mots. Il faut y ajouter la suppression massive de données dans un « ‘immense autodafé numérique’, où ce ne sont plus des livres qu’on brûle, mais des sites Web, des pages Internet, des index, des bases de données ».

    Sans compter que le Web n’a pas attendu cette double attaque pour se métamorphoser. Sous l’effet de bots dopés aux algorithmes – et plus encore depuis l’arrivée des agents conversationnels –, le Web contient de plus en plus de textes, d’images et de vidéos générés artificiellement. Le Web a ainsi changé de nature sans qu’on ne s’en rende compte et il serait judicieux de le nommer pour ce qu’il est devenu : un Web synthétique.

    Olivier Ertzscheid vient d’y consacrer un ouvrage 2 saisissant dont les premières pages peuvent nous servir de vade-mecum à l’heure de naviguer sur le Web, plus encore si nous les lisons à la lumière de ce qui s’y joue depuis le 20 janvier.

    Le Web est un Web synthétique pour plusieurs raisons. D’abord parce que d’ici peu nous serons en passe d’interagir « au moins autant avec des programmes informatiques qu’avec des individus ». Parce qu’ensuite « l’essentiel de ce qui y est discuté comme de ce qui y est vu, est produit par la synthèse d’algorithmes artificiels et ‘d’agents’ […] tout autant artificiels ». Parce que si nous jouissons de contenus modérés, c’est grâce à des travailleurs et travailleuses du clic œuvrant dans des conditions misérables à l’autre bout de la planète. Parce qu’enfin l’artificialisation du Web en cours a tendance à s’autorenforcer ad libitum pour d’évidentes raisons : ce processus offre aux patrons de la Big Tech une réelle opportunité de nous « indiquer quoi faire, que dire et où regarder ».

    Sur un Web de cette sorte, soumis à la logique du capitalisme linguistique, complété en continu par des algorithmes digérant les données existantes, l’impact du « grand remplacement documentaire et linguistique » en cours aux Etats-Unis est autrement plus dangereux qu’on pourrait le croire, surtout si l’on se rappelle que les nouveaux contenus générés sont « totalement inféodés aux règles de la génération déterminées par les entreprises qui les déploient ». Des entreprises qui se sont, faut-il encore le rappeler, docilement ralliées à l’idéologie défendue par le locataire actuel de la Maison-Blanche, dans un mélange ingénieux « d’obéissance anticipée »3 et de visée programmatique.

    Ne nous voilons pas la face. Nous approchons d’un « point de bascule » aux implications sidérantes, rendu possible par la technologie numérique et plus particulièrement par l’« intelligence artificielle » ou, mieux dit, les modèles de langage de grande taille (LLM), que nous n’avons de toute évidence jamais eus sous notre contrôle. S’il est dans ce domaine un premier défi à relever, c’est avant tout de « savoir au service de qui [sont] mis [l]es grands modèles de langage ». C’est ensuite de se rappeler, avec Olivier Ertzscheid, qu’ils « ne seront jamais au service d’autres que celles et ceux qui en connaissent, en contrôlent et en définissent les systèmes de valeurs ».

    Notes[−]
    Notes ↑1 >https://aoc.media/opinion/2025/02/19/blackliste-sur-le-rapport-fasciste-de-trump-au-langage
    ↑2 >Olivier Ertzscheid, Les IA à l’assaut du cyberespace : Vers un Web synthétique, C&F Editions, 2024.
    ↑3 >« L’appel de Fred Turner : “La France doit résister au techno-fascisme de la Silicon Valley” », La Tribune, 11 février 2025.

    Géographe, écrivain et enseignant. Récente publication : November November. En route pour la Lune, la Terre en tête, Ed. La Baconnière, 2025.

    #Olivier_Ertzscheid #Suisse #Langage #Web_synthétique #Intelligence_artificielle

  • La transformation merveilleuse de la #classe_ouvrière en étrangers


    https://www.youtube.com/watch?v=0tzyT30dQ6Q

    Samir utilise des photos de famille privées, des animations, des clips musicaux et des documents d’archives inconnues pour raconter de manière divertissante l’histoire de la migration des pays du Sud voisins vers la Suisse, de l’après-guerre à nos jours.
    Alors que jusque dans les années 1950, le PS et les syndicats ont dirigé la #culture_ouvrière suisse, ces institutions ont petit à petit perdu leur importance et une nouvelle force est apparue, qui a façonné notre société jusqu’à aujourd’hui : la #migration_du_travail. Aujourd’hui, plus personne ne parle de « classe ouvrière ». Et le terme « #ouvrier » est devenu synonyme d’ « #étranger ».

    https://www.dvfilm.ch/fr/movies/documentaries/die-wundersame-verwandlung-der-arbeiterklasse-in-auslaender
    #film #documentaire #Suisse #travailleurs_étrangers #film_documentaire #Samir #immigration #travail #économie #Gastarbeiter #logement #baraquements #saisonniers #immigrés_italiens #xénophobie #racisme #italianité

  • A #Genève, une maison accueille des pensionnaires #Alzheimer précoce. Une première en Suisse.

    https://www.rts.ch/play/tv/12h45/video/a-geneve-une-maison-accueille-des-pensionnaires-alzheimer-precoce--une-premiere-

    #Maison_Hemma. La maison des personnes actives à la mémoire fragile

    La maison Hemma a ouvert ses portes en septembre 2023. Elle est habitée par des personnes qui sont au milieu de leur vie active et qui rencontrent des problèmes de mémoire. Hemma est une villa double spacieuse et confortable. Elle peut accueillir jusqu’à 8 personnes. Chaque habitant dispose de sa propre chambre aménagée à son goût. Les habitants utilisent ensemble les pièces communes, c’est à dire les cuisines, les salles de bain, les salons ou la salle de loisirs. Les habitants peuvent accueillir leurs familles et leurs amis quand ils veulent. Des espaces privatifs sont prévus à cet effet. La maison Hemma dispose également d’un grand jardin. Bref : il y a tout ce qu’il faut pour se sentir bien chez soi.

    https://maisonhemma.ch
    #Hemma

    #démence_sénile #maison_de_retraite #EHPAD #vieillesse #Suisse #reportage

  • #Biasca_contro. La trilogia

    Quella che - con il titolo La vigna di San Carlo -sarebbe diventata la terza parte della trilogia di Victor Tognola complessivamente intitolata Biasca contro, andò in onda nella tarda serata del 29 febbraio 2004 nel contesto della trasmissione televisiva «Storie».

    Contro l’orario della prima diffusione vi fu un sollevamento popolare. Ne diedero ampia eco i quotidiani ticinesi. Damiano Realini su «La Regione» il 10 marzo 2004 scrisse: «se da un lato pubblico e critica hanno unanimemente apprezzato il lavoro (che ricordiamo essere la prima parte di una trilogia dedicata alla memoria della Biasca degli ultimi moicani ovvero alla Biasca de i biasca) mandato in onda dalla Televisione della Svizzera di lingua italiana (TSI) nella trasmissione «Storie» di domenica 29 febbraio, dall’altro lato la trilogia starebbe subendo (secondo le accuse qui di seguito riportate) un presunto ostracismo da parte della stessa TSI.»

    Il 15 maggio il comitato a sostegno di Biasca contro si presentò alla sede della TSI a Comano con le firme raccolte: «Biasca contro, 3000 firme a muso duro*»*, intitolava «La Regione» il 22 aprile; lo medesimo quotidiano, il 24 maggio, annunciava la replica dell’opera di Tognola: «In seguito alle pressione del pubblico televisivo (oltre 3 mila firme giunte dalla Svizzera italiana) la Tsi ritrasmette il documentario di Victor Tognola Biasca Contro - La vigna di San Carlo domani sera, martedì, alle ore 21 su Tsi 2, in un orario, dunque, accessibile a tutti.»

    Di grande rilevanza storica, in questo dossier abbiamo raccolto le tre parti della trilogia complessivamente intitolata Biasca contro: La vigna di San Carlo andò in onda il 29 febbraio 2004; Biasca la Strega, il 21 settembre 2005, e la stessa sera andò in onda Biasca la Rossa.

    La vigna di San Carlo:
    https://lanostrastoria.ch/entries/2JZXxe0jnER

    Biasca la strega:
    https://lanostrastoria.ch/entries/BgWA3LpB74O

    Biasca la rossa:
    https://lanostrastoria.ch/entries/WOa7eaOa7eP

    https://lanostrastoria.ch/galleries/biasca-contro-la-trilogia
    #Tessin #suisse #anarchie #film #documentaire #film_documentaire #Victor_Tognola #Biasca #résistance #gauche

  • La Suisse continue les renvois en Croatie, malgré les alertes sur les refoulements violents - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/63179/la-suisse-continue-les-renvois-en-croatie-malgre-les-alertes-sur-les-r

    La Suisse continue les renvois en Croatie, malgré les alertes sur les refoulements violents
    Par La rédaction Publié le : 06/03/2025
    Interpellé par une coalition d’ONG, le gouvernement suisse maintient sa politique de renvois des demandeurs d’asile dublinés vers la Croatie. Les ONG demandaient la fin de ces transferts en raison des alertes sur des « pushbacks » violents et sur le manque d’infrastructures médicales. Les autorités suisses ont indiqué, lundi, vouloir poursuivre les renvois de demandeurs d’asile vers la Croatie, malgré les interpellations d’ONG qui ont dénoncé le traitement réservé aux demandeurs d’asile dans ce pays.
    Le 20 février, l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR), qui compte une dizaine de membres dont Amnesty International et Caritas, avait recommandé de renoncer aux transferts Dublin vers la Croatie, en particulier pour les « personnes vulnérables ayant besoin de soins médicaux réguliers » et celles ayant été « victimes de violences policières en Croatie ».
    Elle pointe en effet une infrastructure médicale « insuffisante », et accuse la police croate d’actes de violence vis-à-vis des personnes migrantes notamment lors des « pushbacks ». Lors d’une mission effectuée en octobre 2024, l’OSAR a constaté les « faiblesses du système de l’asile croate » sur plusieurs plans : lenteur du traitement des demandes, saturation des structures de soins physiques et psychiques, manque d’accès à des interprètes... « Un arrêt des transferts vers la Croatie n’est pas indiqué à l’heure actuelle », a répondu le Secrétariat d’Etat suisse aux migrations (SEM) en début de semaine, rappelant qu’il « évalue au cas par cas si le retour vers la Croatie est admissible et raisonnablement exigible », rapporte 20 Minutes.
    Le gouvernement opère une montée en puissance de ces renvois depuis deux ans, avec un tournant en 2023. Cette année-là en effet, 206 requérants d’asile ont été renvoyés vers la Croatie en 2023. Dix fois plus que les années précédentes, enregistrait alors la RTS. Au niveau européen, la Croatie est devenu le second pays le plus sollicité pour des transferts Dublin, derrière l’Italie, selon les données Eurostat. Depuis 2020, le nombre de requêtes n’a cessé d’augmenter, jusqu’à dépasser le seuil des 7 000 requêtes en 2023 (les données 2024 ne sont pas encore disponibles).
    Le Secrétariat d’Etat suisse aux migrations considère en outre qu’"à ce jour, aucun lien n’a été établi entre les renvois dans le cadre de la procédure de Dublin et les pushbacks à la frontière". (...)
    Le gouvernement croate s’était défendu auprès de la RTS : « La Croatie respecte complètement les standards européens. Nous avons une tolérance zéro pour toute action policière illégale. Nous l’avons clairement fait comprendre aux policiers à la frontière par des consignes écrites et des formations ». Sollicité par InfoMigrants au sujet des accusations de nouveau portées par l’OSAR, le ministère de l’Intérieur croate n’a, pour l’heure, pas répondu à nos questions.
    La Croatie se trouve sur la route dite des Balkans, empruntée par de nombreux migrants du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord. Ceux-ci qui arrivent en Grèce depuis la Turquie et traversent ensuite les Balkans pour rejoindre la Croatie. Le pays est membre de l’espace Schengen depuis le 1er janvier 2023 - ce qui, en théorie, permet aux exilés de sortir du pays et passer en Slovénie ou en Italie voisines sans être contrôlés.
    « Un total de 26 534 passages illégaux de frontières ont été enregistrés au cours des dix premiers mois de 2024 », avait détaillé fin 2024 le ministère croate de l’Intérieur. La plupart de ces migrants sont originaires d’Afghanistan, de Syrie, de Turquie, de Russie et d’Egypte. Malgré les dénégations du gouvernement croate, InfoMigrants a recueilli ces dernières années plusieurs témoignages de « pushbacks », ces refoulements à chaud pourtant illégaux.
    Antérieurement, en mai 2020, InfoMigrants avait reçu des photographies d’hommes avec des croix orange marquées à la bombe de peinture sur leur crâne. Ces hommes accusaient la police croate. Peter Van Der Auweraert, responsable de l’Organisation internationale des migrations (OIM) en Bosnie, avait alors confirmé à InfoMigrants au moins 18 cas similaires. Le ministère croate de l’Intérieur avait réfuté dans un communiqué (en réaction à un article du Guardian relayant des photographies similaires) des accusations « complètement absurdes, voire dangereuses s’il on prend en compte le fait qu’elles sont portées pendant l’époque du ramadan ».
    Fin 2021, le consortium de journalistes Lighthouse Reports avait réussi à filmer un violent refoulement mené par les Croates. On y voyait des hommes masqués frapper avec leurs matraques des jeunes migrants en leur intimant de retourner sur l’autre rive, vers la Bosnie. Ces hommes faisaient partie de la mission dite « Koridor », une unité spéciale créée en 2016 et financée en partie (uniformes, hébergement, indemnités journalières) avec l’argent de l’Union européenne, via leur Fonds de sécurité intérieure. Confrontée à ces investigations, la Commission européenne s’était dite « fermement » opposée aux pushbacks. « Nous avons indiqué aux autorités nationales que de telles pratiques sont illégales et doivent faire l’objet d’une enquête ».
    Mais la pratique perdure. Sur la seule année 2023, l’ONG Danish Refugee Coucil décomptait 3 323 refoulements de la Croatie vers la Bosnie. La moitié avec des violences physiques. (...) Dans ce contexte, en novembre 2023, l’Italie, la Croatie et la Slovénie ont convenu de lancer des patrouilles conjointes à leurs frontières. Les trois pays échangent aussi régulièrement des informations clé sur la surveillance de leurs zones frontalières

    #Covid-19#migrant#migration#croatie#italie#slovenie#bosnie#balkan#suisse#politiquemigratoire#sante#pushback

  • Des comptes nazis en #Suisse : un lourd passé refait surface

    Une vieille affaire refait surface en Suisse. Des comptes bancaires, longtemps inconnus, ayant appartenu à des nazis ou des proches de nazis ont été découverts dans les #archives de #Credit_Suisse. Cette découverte met en lumière les relations économiques ambiguës entre la Suisse et l’#Allemagne_nazie durant la #Seconde_Guerre_mondiale.

    La Suisse a joué un rôle clé durant la Seconde Guerre mondiale en facilitant la conversion de l’#or_nazi en devises. Ce commerce a permis au régime du #IIIe_Reich de poursuivre ses #efforts_de_guerre. Les banques suisses ont ainsi reçu près de 345 tonnes d’or en échange de #francs_suisses, une devise largement acceptée dans le monde entier. Ce #partenariat aurait permis à la Suisse d’éviter l’invasion allemande. Cependant, l’argument économique n’est pas le seul à avoir fait pencher la balance selon l’historien Marc Perrenoud qui précise que la petite Suisse « n’était pas une priorité pour Hitler ».

    A la fin de la guerre, et malgré les nombreux reproches des Alliés, la Suisse parvient à faire oublier ses liens avec l’Allemagne nazie en participant économiquement à la reconstruction de l’Europe. Ce n’est que des décennies plus tard que cette sombre histoire refera surface.

    Le scandale des #comptes_en_déshérence

    Après la guerre, les banques suisses exigent des certificats de décès pour restituer les fonds aux familles juives, une condition souvent impossible à remplir. Cette politique suscite de vives critiques croissantes, notamment de la part du Congrès juif mondial qui accuse les banques suisses d’avoir prolongé la guerre.

    La #Commission_Bergier, créée en 1996 pour enquêter sur l’affaire des comptes en déshérence, a notamment permis la levée temporaire du secret bancaire. Après cinq ans de travail, le rapport Bergier, long de 11’000 pages, est publié. Il révèle à la population une réalité loin du mythe d’une Suisse neutre et résistante.

    Mais de nombreuses archives restent encore inexplorées, comme le souligne Marc Perrenoud, membre de la Commission : « Nous n’avons pas pu faire des recherches exhaustives. Il y avait une masse considérable d’archives que nous n’avons pas eu le temps de consulter et parfois dont on nous a caché l’existence ».

    Un appel à la transparence

    Malgré les enquêtes et les réparations, la découverte de comptes nazis en 2025 souligne la nécessité d’un travail de transparence continu. « L’enjeu actuel est que les historiens aient à nouveau accès aux archives bancaires, mais c’est un travail de longue haleine », précise Marc Perrenoud.

    https://www.rts.ch/info/suisse/2025/article/comptes-nazis-en-suisse-le-passe-trouble-des-banques-refait-surface-28806866.htm
    #histoire #WWII #nazisme #complicité #or #banques

  • Vor vierzig Jahren wurde ich als Chefredaktor abgesetzt
    https://www.infosperber.ch/medien/ueber-printmedien/vor-vierzig-jahren-wurde-ich-als-chefredaktor-abgesetzt

    Plakate, die für Reports der « Berner Zeitung » warben .

    Il y a quarante ans le licenciement du rédacteur en chef du Berner Zeitung (BZ) marque le début de la fin du journalisme traditionnel. Aujourd’hui Urs P. Gasche publie l’Infosperber dans sur la toile. Les petits et grands journaux sur papier n’existent plus dans leur forme traditionelle ou ont complètement cessé leur publication. La corruption et le clientélisme des éditeurs les a affaibli face à la concurrence de l’internet.

    28.2.2025 von Urs P. Gasche - Tabu waren das Militär, das geplante AKW Graben, die Landwirtschaft und die einflussreichen Sekten im Berner Oberland.

    Vor genau vierzig Jahren hat mich der Verwaltungsrat der «Berner Zeitung» als Chefredaktor entlassen. Meine publizistische Linie sei zu wenig «bürgerlich». Da er mir nichts Konkretes vorwerfen konnte, verhandelte ich eine Abfindung in Höhe von 250’000 Franken und ging die Bedingung ein, dass ich mich zur Absetzung ein Jahr lang nicht öffentlich äussere. Nachdem das Jahr vorbei war, schilderte ich in der «Weltwoche», wie es auf der «Berner Zeitung» zu- und herging. Eine «heile Welt» herrschte bei den Medien auch damals nicht .
    Diese Mediengeschichte sei im Folgenden nochmals dokumentiert (nur leicht redigiert).

    Eine Forumszeitung aus wirtschaftlichem Zwang

    Der Verwaltungsrat der «Berner Zeitung» hängt mir ein «grün-linkes» Etikett um und setzt mich am 28. Februar 1985 ab. Nach ein paar Monaten Übergangszeit verkündet er stolz die Wahl des neuen Chefredaktors Ronald Roggen. Mit dem NZZ-Redaktor setzt er auf das Etikett «FDP, Hauptmann, Familienvater».

    Nur ein Jahr später ist auch Ronald Roggen nicht mehr Chefredaktor.

    Bald können sich mehrere Dutzend Journalisten rühmen, ein Angebot als Chefredaktor erhalten zu haben. Für die schwierige Personalsuche kassieren Kadervermittlungsfirmen wie Atag, Trimedia und andere von der «Berner Zeitung» mehrere hunderttausend Franken Vermittlungsgebühren.

    Im Frühjahr 1987 erfolgt die Wahl des früheren «Kassensturz»-Leiters Beat Hurni. Das Pendel bei der «Berner Zeitung» schlägt zurück. Wieder beginnt ein neues Kapitel.

    Zickzackkurs

    Die «Berner Zeitung» («BZ») war zwischen den Jahren 1973 und 1979 aus Fusionen kleinerer Zeitungen entstanden und wurde mit einer Auflage von 122’000 zur viertgrössten Tageszeitung der Schweiz. Aus wirtschaftlichen Überlegungen erlaubte der Verwaltungsrat der Redaktion eine politische Öffnung – jedoch nur widerwillig. Der innere Widerspruch führte zu einem Zickzackkurs und raschem Auswechseln der Chefredaktion .

    Meine Zeit als Chefredaktor im Rückblick

    Die 1979 fusionierte Grosszeitung entwickelt sich unter dem freisinnigen Chefredaktor und PR-Mann Peter Schindler unbefriedigend. Der Verkauf von Abonnements und Inseraten verläuft schleppend. Deshalb ist der rechts-bürgerliche Verwaltungsrat 1982 damit einverstanden, die «BZ» politisch zu öffnen. Er setzt auf das Konzept einer «Forumszeitung». Das Ziel: Man will die Zeitung nicht nur SVP-Anhängern, sondern auch SP-Wählern, nicht nur Älteren, sondern auch Jüngeren, nicht nur auf dem Lande, sondern vermehrt in der Stadt verkaufen und dort den «Bund» konkurrenzieren.

    Dafür braucht es einen neuen Chefredaktor.

    Im «BZ»-Verwaltungsrat sitzen SVP- und FDP-Politiker, Oberrichter, Druckereibesitzer, Bernburger und Immobilienverwalter. Die zehn Männer bekennen sich nur widerwillig zur neuen Forumszeitung. Die Zeitung öffnet sich nicht aus publizistischer Überzeugung des Verlegers, sondern aus wirtschaftlichem Zwang. Dieser Widerspruch zwischen rationaler Einsicht und der emotionalen Verbundenheit mit Peter Sagers Ost-Institut erklärt den Zickzackkurs der «BZ»-Verantwortlichen.

    Das «politische Umfeld» des Verwaltungsrats macht sich schon bald nach meinem Amtsantritt im Oktober 1982 bemerkbar. Es geht um die Volksinitiative zur Einsetzung eines Preisüberwachers. Nach Pro- und Contra-Artikeln setzt sich die Inlandredaktion in einem Abstimmungskommentar für ein «Ja» ein. Postwendend kritisiert «BZ»-Geschäftsleiter Peter Hausammann: «Das bringt uns auf SP-Kurs.»

    Für einen Preisüberwacher stimmen 56 Prozent der Stimmberechtigten.

    Eigentliches Feuer ins Dach bringt ein ausführlicher Bericht über die gravierenden Straftaten des 1982 verstorbenen SVP-Nationalrates und Grossrates Rudolf Etter. Die «BZ» übernimmt den recherchierten Artikel vom «Tages-Anzeiger», der den Skandal am Tag zuvor ans Licht brachte: Etters Mosterei in Aarwangen hatte Konkurs gemacht, während Etter Präsident des Schweizerischen Gewerbeverbandes war. Etter hatte Bilanzen gefälscht und Lohnforderungen von 270’000 Franken hinterlassen. Etters Mosterei hatte auch 66’000 Franken für die AHV, die Pensionskasse und die Suva nicht einbezahlt.

    Eine brisante Geschichte, die im Kanton Bern zum Tagesgespräch werden sollte.

    Doch einflusseiche SVP-Politiker wollen die Misswirtschaft des langjährigen Gewerbeverbandspräsidenten wenigstens im Kanton Bern lieber unter dem Deckel halten. SVP-Regierungsrat Ernst Blaser äussert sich «tief enttäuscht» und ermahnt mich: «Ihre Zeitung hat während vieler Jahre den Angeschuldigten hochgehoben und hochgejubelt.»

    SVP-Nationalrat Walter Augsburger schreibt empört: «Was Sie im Fall Rudolf Etter geboten haben, grenzt fast an Leichenschändung.» Augsburger empfiehlt mir: «Lassen Sie diesen Menschen in Frieden ruhen, sofern seine Seele überhaupt Frieden finden kann.»

    Ein wütendes Schreiben, mit Kopie an seine «BZ»-Verwaltungsratskollegen, schickt Hans Rudolf Läderach, Bankdirektor in Langnau. Darauf zitieren mich die «BZ»-Verwaltungsräte Paul Gerber und Max Lauterburg in ihre Langnauer Druckerei. Worauf ich nicht gefasst bin: Von der Wand des Sitzungszimmers blickt mich der gerahmte Rudolf Etter an – Etter war langjähriger Verwaltungsrat dieser «BZ»-Druckerei. Max Lauterburg erstickt sogleich jede Diskussion: «Wenn jemand so hohe Ämter wie Etter bekleidet, muss er integer sein.» Die SVP und der Bauernverband seien masslos verärgert. Dieser Zeitungsstil sei nicht bernische Art.

    Die Konkurrenzzeitung «Der Bund» bringt es fertig, über das mehrtägige Stammtischthema keine Zeile zu drucken. Dafür bringt der «Blick» am gleichen Tag wie die «BZ» die Schlagzeile: «Ex-Nationalrats-Präsident hinterliess Millionen-Pleite».

    Antrittsbesuche

    Migros-Chef Jules Kyburz begrüsst mich in seinem Büro im Shoppyland Schönbühl: «Nett, dass Sie zu einem Antrittsbesuch kommen.» Im Laufe des Gesprächs sagt er: «Die Migros sollte nicht mit dem Entzug von Inseraten drohen, wegen der Pressefreiheit, doch wir wollen beim Inserieren auch unsere Freiheit haben.» Namentlich einen Redaktor stuft er als «migrosfeindlich» ein: «Solche Journalisten müssen Sie unter Kontrolle bekommen», ermahnt er mich.

    Konkurrent Denner ist problemloser. Es drängt sich kein «Antrittsbesuch» auf, obwohl Denner der «Berner Zeitung» viel mehr Inserate bescherte als die Migros.

    Wichtig hingegen ist eine persönliche Begrüssung von Nationalrat Fritz Hofmann. Er ist nicht nur Präsident der SVP, sondern auch Direktor des Zentralverbandes schweizerischer Milchproduzenten und langjähriger Kolumnist der «BZ». Wenn er nicht weiterhin jeden Monat eine Manuskriptseite in der «BZ» abdrucken könne, legt er mir nahe, dann könnte er «davon Abstand nehmen, das Zentralblatt (der Milchproduzenten) bei der ‹BZ›-Druckerei drucken zu lassen». Die «BZ» solle «aufbauend» schreiben und bei den Lesern «Hoffnungen wecken», rät er mir.

    An einem Treffen zwischen Parteispitzen und dem «BZ»-Verlag lehrt mich SVP-Regierungsrat und Justizdirektor Peter Schmid, dass eine Zeitung kein Marktprodukt sei. Die «Berner Zeitung» habe die Aufgabe, «mit den Regierenden eine Partnerschaft einzugehen», um die «Staatserhaltung» zu sichern. Es störe ihn beispielsweise, dass die «BZ»-Korrespondentin in seiner Gemeinde die Frau eines engagierten SP-Mannes sei.

    Konflikte bei Abstimmungsparolen

    «BZ»-Geschäftsleiter Hausammann fasst das Treffen später wie folgt zusammen: Die SVP- und FDP-Politiker trauern einer eigenen oder ihnen nahestehenden Zeitung nach. Unterschwellig ist immer noch die Meinung verbreitet, die «BZ» habe von ihrer Herkunft her eine gewisse Verpflichtung übernommen, weiterhin Sprachrohr dieser bürgerlichen Parteien zu sein.

    FDP-Nationalrätin Geneviève Aubry, die als Beruf Journalistin angibt, beschwert sich beim «BZ»-Geschäftsleiter über eine redaktionelle Kritik ihres Buches. Sie habe das Buch schliesslich in der «BZ»-Druckerei drucken lassen.

    Der Kanton Bern steht vor der Abstimmung über eine Pistenverlängerung auf dem Flugplatz Belpmoos. Innerhalb der Geschäftsleitung kommt es zu einer harten Auseinandersetzung. Gemäss geltendem «BZ»-Redaktionsstatut kann der Verlag eine Abstimmungsempfehlung der Redaktion anfechten. Doch das letzte Wort hat der Chefredaktor.

    Die altgedienten Lokalredaktoren wollen die Pistenverlängerung ablehnen. Hausammann verlangt einen Nein- und einen Ja-Kommentar. «Praktisch alle gewerblichen Kreise der Stadt Bern» würden sich für einen Flugplatz-Ausbau einsetzen. «Es muss vermieden werden, dass die ‹BZ› vorbeischreibt an einem wesentlichen Teil der Bevölkerung, der für die ‹BZ› recht stark meinungsbildend ist.»

    Die Empfehlung, «nein» zu stimmen, hat eine grosse Mehrheit der Redaktion gefasst. Ich will diese Empfehlung nur beim Vorliegen schwerwiegender Gründe umstossen. Als Mitglieder der Geschäftsleitung prüfe ich, ob wesentliche Geschäftsinteressen direkt tangiert sind. Das ist bei der Belpmoos-Piste nicht der Fall. Ich möchte ebenfalls vermeiden, dass ein grösserer Teil der Leserschaft die Haltung der Redaktion nicht nachvollziehen kann und/oder sich von der Zeitung abwendet. Auch das scheint mir nicht der Fall zu sein.

    Tatsächlich lehnen bei der Volksabstimmung zwei Drittel der Stimmenden die Pistenverlängerung ab. Meine Vorgesetzten äussern sich nicht mehr.

    Manchmal muss ich gegen die Mehrheit der Redaktion entscheiden, Parolen korrigieren oder vereinzelte Artikel ablehnen. Als die Redaktion die Zivildienstinitiative in einem Abstimmungskommentar befürworten will, setze ich je einen Pro- und einen Contra-Kommentar durch. Ich teile zwar die Meinung des Verwaltungsrates nicht, dass eine Ja-Parole der liberal-bürgerlichen Grundhaltung widersprechen würde, die im Redaktionsstatut festgeschrieben ist. Zivildienste gibt es schliesslich in fast allen westlichen Ländern. Wir müssen jedoch mit heftigen, emotionalen Negativreaktionen grösserer Leserkreise rechnen. Mehr als anderswo wurden und werden im Kanton Bern Zivildienstbefürworter mit linken Armeefeinden gleichgesetzt. In der Berner SVP und FDP gibt es nicht einmal befürwortende Minderheiten.

    Aus ähnlichen Gründen drängt sich bei der Abstimmung über die Bankeninitiative eine kontradiktorische Schlusskommentierung auf. Geschäftsleiter und Verwaltungsräte hätten in beiden Fälle lieber ein klares Nein. Einige bekunden schon Mühe damit, dass eine Forumszeitung im Vorfeld der Abstimmung alle Seiten ausgewogen zu Wort kommen lässt.

    «Sie sind vollkommen neben den Schienen»

    Die Verwaltungsräte loben und tadeln. Nach den National- und Ständeratswahlen 1983 dankt Verwaltungsrat Peter Dällenbach der neuen Inlandredaktion für ihre «umfassende Berichterstattung» und die «aussergewöhnliche Eigenleistung und die sachgerechte Beurteilung unserer politischen Landschaft».

    Vier Tage später schreibt mir Verwaltungsrat Max Lauterburg, ich sei «vollkommen neben den Schienen», weil ich in einem Kommentar die militärische Intervention der Reagan-Administration in Grenada kritisierte. Im Gegenteil, meint er, die Amerikaner seien bisher bei der Sicherung ihres Gebiets viel zu vorsichtig vorgegangen. Unser wirklicher Todfeind sei Russland. Lauterburg empfiehlt mir als «Pflichtlektüre» die Bücher «KGB» und «Wir werden euch begraben» von Jan Sejna.

    Ich schicke ihm einen «NZZ»-Artikel mit dem Titel «Frau Thatcher verurteilt die Invasion Grenadas». Ob er bei der NZZ ebenfalls interveniert, weiss ich nicht.

    «Professioneller und kompetenter»

    Ein Jahr nach meinem Amtsantritt gibt Verwaltungsratspräsident Charles von Graffenried eine «vorläufig positive Bilanz, was die politische Öffnung der ‹BZ› anbelangt», zu Protokoll: «Die Berichterstattung ist ausgewogen.»

    Anfang 1984 teilt das Verwaltungsratspräsidium mit, die ‹BZ› sei heute «professioneller und kompetenter». Geschäftsleiter Hausammann spricht von einem «relativen Erfolg der ‹BZ› auf dem Markt», doch habe ein «gewisses Missbehagen auf bürgerlicher und unternehmerischer Seite nicht vollständig abgebaut» werden können.

    Um den Verwaltungsrat zu beeinflussen, unterbreitet ihm Geschäftsleiter Hausammann eine pseudowissenschaftliche Zweckuntersuchung über die politische Haltung der «BZ». Er hatte sie bei Professor Louis Bosshart von der Universität Freiburg in Auftrag gegeben. Bosshart durchsuchte die «BZ» nach einseitig linkslastigen Artikeln und kam zum Schluss, dass der «Eindruck einer gewissen Linkslastigkeit in Einzelfällen entstehen kann».

    Hätte er nach einseitig rechtslastigen Artikeln gesucht, wäre auch eine «Rechtslastigkeit in Einzelfällen» zu beweisen gewesen. Doch fortan ist für einige rechtsbürgerliche Verwaltungsräte die Linkslastigkeit bewiesen. Eine Diskussion über die tatsächliche redaktionelle Leistung wollen sie nicht führen.

    «Kann nicht veröffentlicht werden»
    Plakate, die für «BZ»-Reports warben
    Plakate, die für «BZ»-Reports warbenPlakate, die für «BZ»-Reports warben © bz

    Mit attraktiven mehrteiligen Reports unter der Leitung meines Stellvertreters Jürg Wildberger gelingt es, die «Berner Zeitung» über den angestammten Leserkreis hinaus ins Gespräch zu bringen. Der Report über die Sekten im Kanton Bern ist der fulminante Auftakt. Um die vielen Sektenanhänger unter der «BZ»-Leserschaft nicht zu verlieren, beschränken wir uns auf umstrittene Jugendsekten.

    Weitere Reports führen zu heftigen Gesprächen innerhalb der Geschäftsleitung, welche die Texte vor Veröffentlichung prüfen will. Opposition meldet Geschäftsleiter Hausammann beim fertiggestellten «Report 2004» an. Zum Jahreswechsel baten wir verschiedene Autoren um ihre Zukunftsvisionen.

    Geschäftsleiter Hausammann rät von der Publikation ab und verweigert die üblichen Werbemittel. Der Beitrag von Beat Kappeler enthalte «glatte Einfälle», sei jedoch eine «gut verpackte Gewerkschaftspolitik» (sein Fazit: «Für Promotion ungeeignet»). Der Beitrag des damaligen «Blick»-Chefredaktors Peter Übersax sei «ausgezeichnet», er mache jedoch «gute Werbung für den ‹Blick›» (sein Fazit: «Kann nicht veröffentlicht werden»). Der Beitrag von Monika Weber vom Konsumentenforum sei ein «Dauerbrenner der Konsumentenschützer» und «prangert Werbung und PR an» (sein Fazit: «Sollte in dieser Form nicht gebracht werden»).

    Nicht einmal die Zukunftsvision des von Hausammann sonst geschätzten Schriftstellers und Mitglieds des Schweizerischen Ost-Instituts, Erwin Heimann, findet Gnade: Sie enthalte zwar «begründete Hoffnung», sei jedoch «nicht spektakulär» und spreche nur «mittelalterliche und ältere Leute» an (Sein Fazit: «Für Promotion ungeeignet»).

    Für einen weiteren Report über das Sexgewerbe in Bern, verfasst von Walter Bretscher, Chefredaktor von «Magma», verlangt die Geschäftsleitung eine längere Bedenkfrist für «Änderungswünsche». Unter «Wunsch» verstand Hausammann Befehl und war frustriert, wenn jemand nur Wunsch verstand.

    Weitere Reports über Zucker, das Sterben in Bern oder Strom verstärken die Kontroverse in der Geschäftsleitung: Dem Erfolg bei der Leserschaft stand Unzufriedenheit im konservativen Milieu entgegen.

    Im «Strom-Report» vergleichen wir die Geschäftspolitik der staatlichen BKW mit derjenigen der privaten kalifornischen Elektrizitätsgesellschaft PG & E. Das Vergleichskriterium ist ausschliesslich die betriebswirtschaftliche Rentabilität. Kein Wort von Sicherheit, kein Wort von Atommüll. Alle Seiten kommen zu Wort.

    Trotzdem ist die Reaktion der BKW heftig. Im Kanton sind sie eine heilige Institution, die keine Kritik gewohnt ist. Mehrere Verwaltungsräte stellen sich auf die Seite der BKW.

    Auf enormes Interesse stösst der Landwirtschafts-Report mit dem provokativen Titel «Gift auf der Scholle» von Erwin Müller. Insgesamt 12 Seiten des Autors standen 14 Seiten andere Meinungen und Reaktionen gegenüber. Am Mittagstisch und in Kneipen wird über den Report diskutiert.
    BZ Podium Kilchberg.x
    Einladung zum BZ-Podium © BZ

    An eine Podiumsdiskussion, welche die «BZ» in Kirchberg organisiert, strömen rund tausend Leute, vorwiegend vom Lande.

    Der Bernische Bauernverband protestiert, dass «die staatsbürgerliche Verantwortung der Redaktion den wirtschaftlichen Interessen eines Zeitungsverlags weichen muss». Tatsächlich aber liegen die wirtschaftlichen Interessen des Verlags stark auf Seiten der offiziellen Landwirtschaftspolitik: Die «BZ»-Druckereien drucken den «Schweizer Bauer», die Schweizerische Gewerbezeitung», das «Zentralblatt» des Milchverbandes und zahlreiche Drucksachen des Verbandes landwirtschaftlicher Genossenschaften, der Butterzentrale und anderer. Einige dieser Verbände sind sogar an der «BZ»-Druckerei Betadruck beteiligt.

    Geschäftsleiter Hausammann will den Report absetzen. Ich willige auf einige Textänderungen ein, doch den aufrüttelnden Report lasse ich laufen. Er wird weit über den «BZ»-Leserkreis hinaus zum Gesprächsthema.

    Jetzt ist die Toleranzschwelle für Geschäftsleiter Hausammann und die meisten Verwaltungsräte offensichtlich überschritten. Sie fühlen sich in ihrem persönlichen politischen Umfeld zunehmend unwohler. Der starke Mann im Berner Regierungsrat, Werner Martignoni (SVP), schreibt mir einen Brief und schickt Kopien davon gleich an mehrere «BZ»-Verwaltungsräte sowie an Berner SVP-Politiker:

    «Sehr geehrter Herr Chefredaktor,

    Vor etwa Monatsfrist sicherte ich zu, wiederum eine Betrachtung in Hexametern über das abgelaufene Jahr zur Verfügung zu stellen. Ich komme nach reiflicher Überlegung auf meinen damaligen Entscheid zurück und verzichte auf diesen Beitrag.
    Begründung: Zu meinem Bedauern kann ich mich mit der Grundhaltung Ihrer Zeitung nicht mehr einverstanden erklären. Ein Beitrag könnte als persönliches Einverständnis ausgelegt werden. Zum Beispiel halte ich es (wie auch die angelsächsische Presse) für ausgesprochen unfair, über eine laufende Untersuchung (Hafner-Handel) Recherchier-Berichte zu publizieren … Die Gesamttendenz der ‹BZ› geht in die Richtung von Poch und Krach.»

    Martignoni ist im Kanton Bern der einflussreichste Politiker. Meine Antwort geht deshalb an die gleichen Adressaten: die «BZ»-Verwaltungsräte und SVP-Politiker. Geschäftsleiter Hausammann will dies mit allen Mitteln verhindern. Martignoni dürfe man nicht auf diese Art begegnen. Wir sollten das persönliche Gespräch suchen. Trotzdem schicke ich allen folgenden Brief:
    Aufstand des alten Bern
    © Weltwoche

    «Sehr geehrter Herr Regierungsrat,

    Noch vor einem Monat hatten Sie aus eigenem Antrieb offeriert, für unsere Jahresendbeilage wiederum Hexameter zu dichten. Seither hat sich die Haltung der ‹BZ› nicht grundsätzlich verändert.» Etwas boshaft fuhr ich fort: «Wir verstehen, dass Sie … von Zeitungsartikeln über die Finanzaffäre persönlich betroffen sind.» Er scheine von den Informationsmedien zu verlangen, bis zum Ende der parlamentarischen Untersuchung der Finanzaffäre nur noch offizielle Verlautbarungen zu veröffentlichen. «Das würde für die Medien bedeuten, in dieser Sache während eines Jahres auf jede Eigeninitiative zu verzichten.»
    Weder die angelsächsische noch die deutsche oder französische Presse würde mit ihren Recherchen warten, bis eine parlamentarische Untersuchungskommission ihre Arbeit abgeschlossen hat. Der Regierung stünde es frei, jederzeit Stellung zu nehmen. Und vor allem: «Dass Affären wie Tiefenau(-Spital) oder Hafner-Dokumente Gruppierungen wie DA und Poch entgegenkommen, kann nicht den Informationsmedien angelastet werden.»
    In einem Land mit freier Information müsse die umfassende Berichterstattung und die wahrheitssuchende Recherche Vorrang vor parteikritischen Überlegungen haben. «Längerfristig dient eine offene und kritische Presse dem guten Funktionieren unserer demokratischen Institutionen bedeutend mehr als kurzfristige Rücksichtsnahmen.»

    Weiter gebe ich Martignoni zu bedenken, dass seine Behauptung bezüglich der Grundhaltung der «BZ» von den fast 300’000 Leserinnen und Lesern im Kanton nicht geteilt werde. Repräsentative Meinungsumfragen der Scope zeigten, dass die Mehrheit der Leserschaft die politische Haltung der «BZ» rechts von ihrer persönlichen Haltung ansiedelt. Diese Mehrheit der Leserschaft wähle vorwiegend SVP, FDP und SP.

    Das Inseratengeschäft läuft glänzend

    Erstmals hat die «BZ» im Jahr 1984 das Inseratenvolumen der Konkurrenzzeitung «Der Bund» erreicht. In den meisten Inseratensparten nahm die «BZ» dem «Bund» langsam, aber stetig Marktanteile weg.

    Das ist wesentlich das Verdienst des neuen Zürcher Inseratenchefs Albert Stäheli, eines dynamischen Joggertyps. Die Redaktion beansprucht für sich, den Beachtungsgrad und die Glaubwürdigkeit der «BZ» erhöht zu haben.

    Trotzdem erachten Geschäftsleiter Hausamman und der Verwaltungsrat die Gelegenheit für günstig, dem Druck des «politischen Umfelds» nachzugeben. Sie verfallen in den alten Glauben, dass das Geschäft auch gut laufen kann, ohne die Zeitung politisch zu öffnen und ohne ihre gesellschaftlichen und politischen Freunde zu verärgern.

    Sie entlassen mich.

    Als Vorwand dient die Entwicklung der Abonnemente. Es gelinge wohl nicht, die Zahl der Abonnenten in den kommenden drei Jahren bis 1987 wie geplant um 17’000 zu erhöhen. Den Grund dafür kann Marketingchef Peter Ineichen nicht gut bei sich selber suchen. Er stimmt deshalb in den Chor derer ein, die dem «grün-linken» Chefredaktor die Schuld geben. Trotz erheblichem Aufwand gelingt es ihm jedoch nicht nachzuweisen, dass der politische Kurs der Zeitung zu Abbestellungen führte oder Neuabonnenten abschreckte.

    Immerhin: Während meiner Zeit als Chefredaktor von 1982 bis 1984 gewann die «BZ» in der hartumkämpften Stadtagglomeration 3000 Abonnentinnen und Abonnenten hinzu. Auf dem Land verlor sie 800. Die Kioskverkäufe stiegen in der gleichen Zeit um 16 Prozent.

    Als ich am 28. Februar 1985 die Chefredaktion und Geschäftsleitung der «Berner Zeitung» «im gegenseitigen Einvernehmen» verlasse, ahne ich noch nicht, dass die Finanz- und Parteispendenaffäre, eine grün-rote Regierungsmehrheit und der Grossratsentscheid gegen das KKW Graben für einen neuen Wind sorgen würden. Dieser zieht an der Geschäftsleitung und einzelnen Verwaltungsräten der «Berner Zeitung» nicht unbemerkt vorbei.

    «Die Berner reagieren langsam», pflegte mich Verwaltungsratspräsident Charles von Graffenried zu lehren, «aber wenn sie einmal reagieren, dann gründlich».

    Ein Jahr nach meiner Entlassung muss auch Peter Ineichen gehen.

    Ebenfalls ein Jahr nach mir muss Werner Martignoni als Folge der Berner Finanzaffäre als Regierungsrat zurücktreten.

    Niemand, wirklich niemand konnte sich damals vorstellen, dass «Berner Zeitung» und «Der Bund» eines Tages fusionieren und zu Kopfblättern des «Tages-Anzeigers» werden.

    Themenbezogene Interessenbindung der Autorin/des Autors: Bericht in eigener Sache

    #Suisse #presse #histoire

  • Une fin de contrat aux allures de répression

    À la suite des mobilisations étudiantes à l’Université de Lausanne (Unil) en soutien à la Palestine, la direction a publié mi-janvier un rapport concluant que l’établissement doit suspendre ses accords avec les institutions universitaires israéliennes coupables de violation des droits humains. Deux semaines à peine après cette victoire importante, la direction procède à un licenciement politique qui ne dit pas son nom, celui du professeur Joseph Daher.

    https://solidarites.ch/journal/446-2/unil-joseph-daher-une-fin-de-contrat-aux-allures-de-repression

    #suisse