• Démantèlement de Superphénix : Déjà 20 ans de travaux et probablement autant à venir.
    Comment évoquer Superphénix sans que reviennent à la mémoire la mort de Vital Michalon en 1977, les fuites de sodium du barillet ou encore le toit du bâtiment turbine effondré sous la neige ?... Avec le nucléaire, le temps long est de rigueur ! Débuté en 1998, le démantèlement du surgénérateur, le plus puissant construit à ce jour dans le monde, est encore loin de son terme.
    La CLI du 30 octobre dernier, à laquelle la CRIIRAD a participé, nous permet de faire le point. L’année 2018 a été consacrée à la préparation de l’ouverture de la cuve du réacteur qui a été vidée, en 2017, après 12 ans de travaux, de l’inflammable et explosif sodium liquide. Ce dernier, transformé en soude, est maintenant stocké sur le site en 38129 m3 de béton, qualifié de TFA (Très Faiblement Radioactif). Habitués à mesurer les TFA en becquerels par gramme (Bq/g), les membres de la CLI restent cois quand on les informe que les déchets TFA peuvent atteindre 100 000 Bq par kilo !
    Les dimensions exceptionnelles de la cuve (20 m de hauteur et 24 m de diamètre), ainsi que les 3 bouchons qui la ferment donnent la mesure des travaux à venir. Le couvercle coeur pèse en effet 188 tonnes pour 11 mètres de hauteur. Il est enchâssé dans 2 autres bouchons tournants : le petit (212 t et 7 m de diamètre) et le grand (540 t et 14 m). Si le petit devrait être retiré en janvier 2019, le grand sera découpé en 3 morceaux pour que le pont roulant puisse le retirer fin 2019. Après cela, il faudra démanteler l’intérieur de la cuve avec ses très nombreux composants internes puis la cuve elle-même, très radioactive. Un robot devra s’en charger. Suivra le démantèlement des 4 générateurs de vapeur…
    Le site conserve par ailleurs, en piscine, le combustible qui a été retiré de la cuve. Il s’agit de 2 coeurs chargés en plutonium. Leur spécificité ne leur permet pas d’être évacués mais on nous garantit que tout sera terminé d’ici 2035. Superphénix demeure un chantier titanesque : on en sortira 80 000 tonnes de #déchets_radioactifs alors qu’on en prévoit 9000 pour les 2 tranches de Fessenheim !
    Source : Criirad
    #nucléaire

    • Des atomes et des keufs - mémoires de la lutte contre la centrale nucléaire Superphénix dans les années 70
      http://www.zoom-ecologie.net/IMG/mp3/zoomecologie_20201210_desatomesetdeskeufs.mp3
      source : https://seenthis.net/messages/891815

      Les 2e jeudis du mois accueillent une nouvelle équipe de Zoom #écologie !
      Pour cette première émission, nous avons voulu faire entendre les voix de quelques un.e.s des participant.e.s à la lutte contre la centrale nucléaire #Superphénix à Creys-Malville, entrecoupées de créations musicales originales.
      On écoute d’abord Yves François, un agriculteur qui était môme quand les travaux de construction de du #surgénérateur_nucléaire ont commencé et qui a participé à la lutte avec ses parents.
      Il raconte le mouvement #antinucléaire de la fin des années 70, la violence de la police et la solidarité des manifestant.e.s. Il parle de la manifestation géante de l’été 77 et de la mort de #Vital_Michalon, suite aux blessures causées par une grenade offensive.
      Ensuite, on écoute Georges David, militant antinucléaire qui habite juste à côté de Superphénix, et sa compagne Danièle. Lui raconte ses souvenirs de militant, elle raconte son expérience de la lutte à elle, les relations pas toujours évidentes avec un monde militant très masculin, les conséquences sur sa vie et celle de ses enfants, et les manières de poursuivre le combat.

      #radio #fréquence_paris_plurielle

  • Sur les luttes anti-nucléaire des années 70 : le « Mémento Malville », une histoire des années 70, de PMO, mis en PDF par @tranbert
    http://sniadecki.wordpress.com/2014/11/18/pmo-malville
    https://sniadecki.files.wordpress.com/2014/11/pmo_mc3a9mento-malville-br.pdf

    Cette nouvelle défaite est tout sauf une surprise, et d’abord pour les vaincus. On a beau faire bonne figure, afficher des mines martiales, déclamer sur le mode triomphaliste, chacun sent bien depuis trente ans qu’il participe à des combats défensifs. Les pires qui soient. Batailles d’arrière-garde, retraites en bon ordre, défaites intériorisées. Tout au plus vise-t-on au moindre mal. C’est à dire au mal. Quant au bien, la délivrance partielle ou totale du « Système », l’heureuse mue sociale, tout ce qui se désignait autrefois sous le terme de « révolution », « grand soir », « lendemains radieux », etc. la difficulté même à nommer ce bien d’un mot qui échappe au ridicule actuel, témoigne de l’évanescence de la chose. Le bien, c’est ce qui fuit toujours plus vite, toujours plus loin, dans un passé qui prend des allures de mirage.

    N’est-il pas vrai que nous eûmes une fois, notre espoir, notre chance, une faille de dix ans (1967-1977), dans les murailles de l’ordinaire ? Que durant ces dix ans, quels que furent les revers et les épreuves, ils ne faisaient que fouetter notre élan ? Pour quelque mystérieuse raison, nous ne doutions de rien alors, et surtout pas de la « victoire finale ». Pour de non moins mystérieuses raisons, cet élan de dix ans se fracassa sur la terrible année 1977, et depuis nous doutons de tout, sauf de la défaite prochaine.

    #nucléaire #anti-nucléaire #critique_techno #Histoire #mémoire #Malville #Creys-Malville #Superphénix #espoir #défaite