• Je ne peux qu’applaudir la vaillance de la presse à retrouver l’auteur de violences inadmissibles contre de jeunes manifestants le premier mai dernier, je suis admiratif des moyens et de l’intelligence sans doute déployées pour retrouver cette aiguille pourrie dans un meute, ce serait même de nature à infléchir la sévérité de mon jugement quant aux méfaits de la reconnaissance faciale. Bref je trouve ce premier résultat encourageant, chapeau messieurs-dames les journalistes, quel brillant début, votre opiniâtreté a payé !

    Il vous reste désormais à passer au peigne fin le reste de toutes les autres meules de foin, à savoir toutes ces innombrables vidéos de violences policières ces soixante-dix dernières années.

    Hardi ! Pendant que le fer est chaud

    • Une radioscopie de la chaine de commandement (le dir cab de Salcon, Patrick Strzoda) et des activés de cette #milice serait pas mal venue non plus puisque c’est à la périphérie, et dans ce cas au regard de ce que font les #supplétifs de la #police que l’on pourra faire le point avec précision sur cette dernière (déjà trois responsables policiers suspendus, comme autant de fusibles) comme sur les pratiques et conceptions de l’#État qui l’organise et la dirige.

      Patrick Strzoda, le directeur de cabinet d’Emmanuel Macron, entendu jeudi soir par les enquêteurs
      https://www.francetvinfo.fr/politique/emmanuel-macron/agression-d-un-manifestant-par-un-collaborateur-de-l-elysee/info-france-info-patrick-strzoda-le-directeur-de-cabinet-demmanuel-macr

      Je découvre à cette occasion que la police sait se faire chouchouter. Par delà le déménagement du quai des Orfèvres aux Batignolles ils ont gardé le petit nom de leur antre, « 36 » ("entendu depuis ce vendredi matin, à 10h, au siège de la police judiciaire de Paris, au 36, rue du Bastion, dans le 17e arrondissement").

      #illégalité #Élysée #opacité

    • Je m’interroge aussi sur la façon dont Le Monde a procédé pour retrouver le gars. Il n’y a pas eu encore d’articles à propos de cette enquête. Ce que je trouve curieux. En général, au Monde , ils et elles aiment bien montrer à quel points ils et elles ont été malines pour ce qui est de déterrer ce genre de dossier. Là rien. J’en viens à me demander si d’aventure le truc ne serait pas arrivé tout cuit (c’était le sens de mon ironie).

    • Au plus près de Salcon : Patrick « Flashball » Strzoda nommé directeur de cabinet d’Emmanuel Macron, mai 2017
      https://seenthis.net/messages/598275
      (Excusez le procédé, je cite mon résumé d’alors). "Préfet, il a ordonné aux bleus d’agir sans matricule à l’encontre des manifestants contre la loi travail à Rennes ; après l’énucléation d’un manifestant par ses troupes, il a prétendu que la police n’avait pas utilisé de #flashball ce jour-là ; depuis, il arrive à la Bac de Rennes d’ôter les brassards police pour chasser du manifestant dans les ruelles, les cours et les escaliers d’immeubles pour les humilier, les frapper, les intimider, les menacer... Son arrivée au ministère de l’intérieur aura coincidé avec une radicalisation de l’utilisation offensive des #grenades_de_désencerclement : aux tirs répétés, groupés ou sporadiques déjà en vigueur, se sont récemment ajoutés des #tirs_par_salves.

      Nous voilà prévenus, terrorisation étatique et magouilles policières de tous niveaux sont au programme."

    • Quand je lis ce genre de choses dans Le Monde

      Dans ce moment important dans la vie démocratique, il faut toutefois se féliciter que les contre-pouvoirs aient fonctionné. La presse, d’abord , qui a révélé ce qui avait vocation à rester dissimulé au sein de l’Elysée. La justice, ensuite, qui a lancé une enquête et qui doit maintenant faire son travail. Le Parlement, enfin, qui a décidé de mettre en place une double commission d’enquête chargée d’établir la vérité.

      (https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/07/21/benalla-une-affaire-d-etat_5334424_3232.html )

      Je trouve admirable cet air de violon (et c’était un peu ce que je voulais dire dans mon billet initial) à propos du contrepouvoir de la presse (surtout de la part du Monde qui chante les louanges du gamin-président depuis plus d’un an), et toujours pas le moindre article à propos de la façon dont Le Monde a enquêté pour faire ce rapprochement entre le tabasseur de la contrescarpe et le garde du corps du gamin-président. A ce sujet je suis de plus en plus persuadé que cela leur a été livré (un peu) tout cuit.

      Et je continue de les encourager à fouiller dans toutes les vidéos de violences policières sur lesquelles on peut facilement mettre la main.

      De la même manière, j’aurais tendance à les croire un peu plus sur la question du contrepouvoir quand ils et elles éplucheront effectivement ce qu’il y a dans les Panama Papers et dont ils se sont faits les choux gras pendant un petit mois et puis c’est tout avec une divulgation au compte-gouttes savamment calculée pour vendre de l’encre et du clic.

    • Macron qui se rapproche de Poutine... ça peut aider à faire ressortir les « affaires » qui trainent et dont ces amateurs mis là par des gens qui savent ce qu’ils font n’ont pas eu de mal à en faire des dossiers.
      Mais ça peut tout aussi bien être un autre souci « d’état profond » qui en a ras l’bol de ces neuneus...

    • Dit autrement (beaucoup mieux) par Frédéric Lordon : https://seenthis.net/messages/710111, notamment ce passage :

      Alors désormais nous attendons. Nous attendons de voir s’il se trouve quelque média pour enfin montrer toutes ces choses, entendons : pour les montrer vraiment, c’est-à-dire autrement que comme une série d’articles factuels mais sans suite ni cohérence, par-là voués à l’oubli et l’absence d’aucun effet politique, quelque média pour connecter ce qui doit l’être, non pas donc en en restant au confortable FN, mais en dessinant enfin l’arc qui est maintenant sous nos yeux, l’arc qui emmène de Marine Épouvantail Le Pen à Valls, Collomb, Macron, qui fait le rapport entre la violence pluri-décennale dans les banlieues et celle plus récente dans la rue, ou contre les syndicalistes trop remuants, et ceci quitte, s’il le faut (on sent qu’il le faudra…), à demander aux journalistes-remparts-de-la-démocratie d’aller puiser dans leurs souvenirs d’enfance : « relie les points dans l’ordre des numéros et tu verras apparaître une figure ». Avertissons d’emblée ces âmes sensibles : ici on va voir apparaître une sale gueule.

  • The IAEA’s ‘Final Assessment’
    by Gareth Porter, December 18, 2015
    http://original.antiwar.com/porter/2015/12/17/iaeas-final-assessment

    Sur le rôle de #supplétif des #Etats-Unis de l’#AIEA

    The International Atomic Energy Agency (IAEA) assessment has cleared the way for the board of governors to end the Agency’s extraordinary investigation into accusations of Iran’s past nuclear weapons work. But a closer examination of the document reveals much more about the political role that the Agency has played in managing the Iran file.

    Contrary to the supposed neutral and technical role that Director General Yukiya Amano has constantly invoked and the news media has long accepted without question, the Agency has actually been serving as prosecutor for the United States in making a case that #Iran has had a nuclear weapons program.

    [...]

    Now that the Obama administration has settled on a nuclear agreement with Iran, the IAEA will no longer have to find contorted language to discuss Iran’s past and present nuclear program. Nevertheless, the Agency remains a highly political actor, and its role in monitoring and reporting on the implementation of the agreement may bring more occasions for official assessments that reflect the political interest of the U.S.-led dominant coalition in the IAEA board of governors rather than the objective reality of the issue under review.

  • Analyse à chaud : #Quadrennial_Defense_Review 2014
    http://blog.hajnalka-vincze.com/2014/03/analyse-chaud-quadrennial-defense-review.html

    Le voilà, le tout nouveau Quadrennial Defense Review du #Pentagone, prêt à être disséqué par les alliés anxieux de voir s’ils sont toujours dans les bonnes grâces de Washington. De ce point de vue, le document est dans la droite lignée de la rhétorique-tactique des responsables US, telle qu’elle fut exposée lors de la Wehrkunde (Conférence sur la sécurité annuelle à Munich) de février dernier. L’Amérique y souffle le chaud (tout en fanfare) et le froid (en catimini). Convaincue, à juste titre, que c’est la meilleure manière de rendre les Européens toujours plus dociles.

    (...)

    [Les Européens] vont sans doute apprécier aussi le message subtil de cette phrase toute en finesse selon laquelle : « Nous avons un intérêt profond et durable en un partenaire européen qui soit militairement capable et politiquement prêt à se joindre aux Etats-Unis pour relever les futurs défis de sécurité ». Traduction : Gates vous a déjà dit que nous ne sommes point intéressés ni par des incapables ni par des réticents qui se font trop prier avant de s’engager à nos côtés, comme #supplétifs, dans nos aventures militaires (que ce soit sur le terrain ou dans le domaine du cyber).

    Heureusement que le QDR donne des indications claires aux Européens pour savoir comment préserver leur statut de junior partenaire. Les meilleurs élèves devraient se laisser aller dans l’engrenage d’une collaboration toujours plus étroite avec l’Amérique, en matière de « planification des rôles et missions, ainsi que des investissements dans les futures capacités ». Sans surprise, le document met en exergue l’exemple le plus abouti, à savoir le #Royaume-Uni. Pour mémoire : c’est le pays dont le ministre de la défense admet ouvertement que sa « politique de défense repose sur la présomption que nous n’allons pas combattre dans une guerre d’envergure sauf en partenariat avec les #Etats-Unis ».

    Ah, j’oubliais. Le meilleur moyen pour améliorer l’interopérabilité avec l’Amérique ? C’est évidemment l’achat des Joint Strike Fighter F-35, comme ne manque pas de nous le préciser ce document hautement « stratégique ».