• Valérie Pécresse opposée au congé parental du gouvernement : « Pensez-vous que le plus grand nombre de pères ont envie de changer des couches ? » - Lelab Europe1
    http://lelab.europe1.fr/t/valerie-pecresse-opposee-au-conge-parental-du-gouvernement-pensez-vous

    Pour quelle raison ? Valérie Pécresse y répond d’abord par une question :

    Pensez-vous que le plus grand nombre sont les pères qui ont envie de changer des couches ?

    Aux hommes incomberaient donc des tâches plus sérieuses. Mais les pères de famille auront beau vouloir changer les couches de leur enfant, cela serait mal vu, selon Valérie Pécresse :

    Il faut certes inciter les pères à prendre un congé mais ils le prendront d’autant plus volontiers avec un enfant un peu plus âgé, et cela sera socialement mieux vécu par les entreprises de voir les pères s’impliquer dans des problèmes un peu plus compliqués.

    Et c’est une femme qui dit ça...

    • Exact Agnès, je suis fasciné comment Mme Pécresse (une femme) cherche à se mettre à la place d’un homme. Les pauvres ne doivent pas être forcés à faire ce que font les femmes... Dans cet article, rien sur les femmes défavorisées professionnellement par le « risque » de maternité et de congé mat’ uh ?

    • Mais la question de savoir ce dont les femmes ont envie n’a pas l’air de se poser du tout... Pas plus que de ce qu’elles ont besoin. Le fait que la majorité des pauvres, se sont des femmes qui se font plaquées toutes seules avec les moutards dont les mecs n’ont pas envie de l’encombrer, tout le monde s’en fout aussi.
      Plutôt que d’ergoter sur le mariage, on aurait pu parler de la parentalité hors mariage, qui est tout de même très répandue, non ?

    • Désolé, ça me fait chier de sembler prendre la défense de Pécresse, mais pour le coup, ça sent la petite phrase isolée sortie de son contexte pour fabriquer du buzz moraliste sur le Web. (Oh, et dis-donc, c’est « Le Lab », qui est justement un spécialiste du genre.) D’ailleurs Pécresse a rédigé un rapport en 2007 sur le sujet ; malgré tout ce que je pense de cette dame, je suppose qu’elle est capable de dire autre chose sur la question que trois petites phrases qu’on peut retourner dans le sens qu’on veut.

      Pécresse, sa petite-phrase-sortie-de-son-contexte, tu peux parfaitement le lire exactement dans l’autre sens : certes il faut que les enfants participent plus à l’élevage des mouflets, mais quand la tâche principale consiste à se lever plusieurs fois par nuit, à torcher le niard, à nettoyer les vomis, à attendre le rot qui ne vient pas à 3 heures du mat et à être dans un état semi-permanent de zombification parce que tu ne peux jamais dormir complètement, ouvrir la possibilité aux pères de se charger de cette joyeuseté, elle pense que c’est pas du tout efficace.

      En gros, que c’est un peu comme si sa gracieuse majesté interdisait aux riches et aux pauvres de dormir sous les ponts.

      Je ne vois d’ailleurs pas que soudain la gauche voudrait obliger les hommes à l’égalité des tâches ménagères à la maison.

    • @arno : oui, je suis d’accord ; cela dit, on peut admettre, tout problème de contextualisation mis à part, qu’elle a été un peu maladroite.

      Concernant le projet de loi, je ne sais pas trop de quoi il retourne. J’ai lu briévement une histoire de congé paternité de 6 mois, et, c’est vrai, j’ai pensé : « c’est beaucoup trop » ! Est-ce l’affreux macho qui sommeille en moi qui a pensé ça ? Ou, plus prosaïquement, est-ce que j’ai fugacement pensé que c’était inadapté ?

      Cela dit, la question du qui-doit-faire-quoi, ça se règle au sein du couple, en fonction des envies et des aspirations de chacun. Pour ma part, je me suis levé 3 fois par nuit à l’époque où c’était nécessaire, pour « assister » mon épouse, même lorsqu’elle donnait le sein... Et si j’avais la tête dans le cul le lendemain matin, je m’en foutais : un gosse, on le fait à deux, on s’en occupe à deux :)

    • Question bête : quelqu’un a lu l’interview d’où LeLab a extrait la citation ?
      Il commence comme ceci (le lien est fourni par LeLab) :

      Valérie Pécresse : le congé parental proposé ne correspond pas à la réalité des familles - Journal des Femmes Maman
      http://www.journaldesfemmes.com/maman/magazine/valerie-pecresse-le-conge-parental-propose-ne-correspond-pas-a-la-

      Que pensez-vous du projet de loi du 3 juillet ?
      Je pense que la vision donnée du congé parental est essentiellement idéologique et loin de tout pragmatisme et réalisme quand on parle de politique familiale. Un congé parental dure trois ans car c’est l’âge de l’entrée à l’école. En décidant de le restreindre à deux ans et demi pour les mères et en donnant un complément de 6 mois pour les pères, on crée une usine à gaz qui ne correspond pas à la réalité de la vie des familles. Si le père refuse de prendre les 6 mois restants, le couple se trouvera dans une situation difficile, sans solution de garde. La seule solution pour la mère sera de prendre 6 mois non rémunérés et sans statut vis-à-vis de son employeur qui ne sera plus obligé de la reprendre car elle ne sera plus en congé parental. Avec de bonnes intentions mais une logique idéaliste, on risque de plonger les familles dans de grands problèmes.

      Question pragmatisme, dans la réponse à la question suivante…

      Je soupçonne le gouvernement de vouloir faire des économies, car un congé parental de deux ans et demi est moins cher qu’un congé de trois ans...

      Rhôô, il faut vraiment être de droite pour trouver que sur ce coup-là, la « gauche » est faux-cul…

      Ça commence vraiment à ressembler au « scandale Twitter » classique : on monte une phrase en épingle, le buzz démarre, on se fritte tranquille et personne ne remarque que le projet est vraiment un projet à la c…

    • L’idée, c’est un peu de forcer la main des pères parce que si on attend gentiment que la parité se fasse sur leur bonne volonté, on en serait encore à se faire tirer par le scalp au fond de la caverne...
      Donc, le gars qui préfère sabrer un salaire plutôt que de prendre 6 mois de sa vie pour élever un lardon (alors que tout le monde trouve ça très naturel que les femmes y laissent des années en oubliant tout le reste !)... ben, fallait pas se reproduire avec.

      Le libre choix, la non contrainte, l’incitation, c’est typiquement ce que réclame le MEDEF par rapport au salarié et on voit bien le résultat : un grand bond en arrière pour le salariat.

    • @monolecte, parce que la parentalité et le partage de l’éducation (en particulier au « premier âge ») sont des sujets qui en valent la peine.

      Tout à fait d’accord avec toi, il faut de la coercition. Et vu les pratiques actuelles, la « vision pragmatique » de VP a malheureusement de bonnes chances de se révéler juste et le choix qui sera effectué sera celui qu’elle anticipe.

      Et donc, sous couvert de « parité » et de progrès vers l’égalité, on renvoie encore plus la femme à son foyer…

      #socialistes !

    • Il suffirait de mettre un avenant qui imposerait aux pères de prendre ces 6 mois la première année ou un truc comme ça… (j’aurais tant aimé : p)

    • Franchement, le tire-lait et la logistique de merde qui va avec...

      Je suis pour un décloisonnement de l’entreprise qui a exclu gentiment les progénitures de ses salariés vers un extérieur totalement virtuel et impossible à gérer.
      En gros, jusqu’au capitaliste soiffard de productivité, les prolos se traînaient les jeunes gosses au boulot : champ, arrière-boutique, etc. D’ailleurs, les Mama Benz faisaient du business avec le mouflet collé dans le dos sans que ça gêne personne. Je suppose que la globalisation aidant, elles aussi ont fini par passer au biberon et à la nourrice.

      Mais il y a une déconstruction de la cohabitation intergénérationnelle que je ne trouve pas super saine, d’autant que ça réduit les solidarités familiales au moment même où les systèmes sociaux ne compensent plus l’explosion des tissus familiaux. Chaque âge a son thème parc dédié et cloisonné : la crèche, l’école, le bahut, le turbin, le mouroir et plus personne ne fréquente vraiment les espaces des autres.
      Quand j’étais gosse, mon père me gardait le mercredi après-midi au magasin et personne ne trouvait ça bizarre, la dépendance des vieux s’accommodait des plus petits, trouvait sa place dans la famille et c’était donc plus une étape de la vie qu’un drame social.

      Bien sûr, j’ai conscience que le gros des solidarités familiales se faisaient sur le dos exclusifs des femmes. Mais bon...

    • Avec des enfants emmaillotés et dont les pleurs ne dérangent personne, ok, mais sinon, les enfants au taf, ça marche pas. Enfin, pas les nourrissons quoi : au magasin quand t’as l’âge de bouquiner, c’est une chose, mais avant c’est quand même chaud, en tout cas selon ma (maigre) expérience. Et puis faut voir qu’y’a plein de gens que ça gonfle les enfants : moi je kiffe mais j’ai pas envie d’imposer mon chiard dans des contextes ou il est pas bienvenu (je parle pas d’espace public of course).

    • Ne pas perdre l’argument économique. En moyenne, les femmes gagnent un demi-smic de moins que les hommes. Dans ces conditions, le choix dans un couple de qui s’arrête de travailler est assez vite vu.

    • OK, mais le sujet de départ, c’est la petite phrase-sortie-de-son-contexte de Pécresse. Elle dit par exemple que les choses étant ce qu’elles sont, se contenter d’ouvrir un droit aux hommes à faire un truc qu’ils ne veulent pas faire (sans coercition), ça n’aura aucun effet pratique.

      J’ai l’impression qu’on arrive au même point, malgré le joli buzz moraliste initial.

    • Je crains que ce soit un peu plus compliqué que ça. L’évolution des sociétés européennes vers de plus en plus de néolibéralisme et de pression (vers le bas) sur les salaires, voire l’ultra-rigueur quand grosse crise, ça conduit systématiquement à fragiliser les familles. Et quand on fragilise les gens, ce sont toujours les femmes qui servent de variable d’ajustement (et pas que par mauvaise volonté individuelle des bonhommes).

      En fait, deux inquiétudes :
      – qu’une mesure qui ne coûte rien serve d’alibi sociétale (ce qui fait que ce gouvernement serait de gauche, genre mariage gay et compagnie), alors que fondamentalement toute sa politique économique va provoquer exactement le contraire de ce qu’il prétend faire (fragiliser la société, donc les femmes, donc les minorités…) ;
      – que vouloir aligner les salaires/répartition du temps se fasse sur le cas des femmes plutôt que celui des hommes (par la coercition ?). Un peu comme on alignera évidemment les calculs des retraites sur le moins-disant social que sur le mieux-disant.

    • vouloir aligner les salaires/répartition du temps se fasse sur le cas des femmes plutôt que celui des hommes (par la coercition ?). Un peu comme on alignera évidemment les calculs des retraites sur le moins-disant social que sur le mieux-disant.

      Il est question de baisser les salaires des hommes dans la loi ? En tout cas, imaginer une partie éventuellement coercitive pour que les hommes prennent davantage en charge les enfants ne me paraît pas relever d’un nivellement par le bas néolibéral.

  • Adieu la loi Ciotti, mais quid des fichiers ?
    http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article5316

    François Hollande avait promis [1] de supprimer la suspension des allocations familiales en cas d’absentéisme scolaire – un dispositif assez généralement considéré comme injuste et inefficace. C’est aujourd’hui chose faite grâce à la loi n° 2013-108 du 31 janvier 2013 abrogeant la loi n° 2010-1127 d’Eric Ciotti. Exit également le contrat de responsabilité parentale, ainsi que la transmission au maire ou au président du conseil général d’informations concernant les élèves....

    Tout est bien donc, sauf que la nouvelle loi ne prévoit apparemment rien pour les fichiers constitués par les mairies. Allo la CNIL ???

    #absentéisme_scolaire #Loi_Ciotti #suppression_des_allocs #contrat_responsabilité_parentale #prévention_délinquance