• Sébastien Caré, politiste : « C’est au paléo-libertarianisme que se sont ralliés différents techno-milliardaires proches de Trump comme Elon Musk ou Peter Thiel »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/05/22/sebastien-care-politiste-c-est-au-paleo-libertarianisme-que-se-sont-rallies-

    Le terme n’apparaît qu’au début des années 1990, mais est le produit d’une histoire plus longue, fortement liée à l’itinéraire d’un homme, Murray Rothbard (1926-1995). Fréquemment appelé « Mister Libertarian », cet économiste a impulsé la formation du mouvement dans les années 1960 en orchestrant un rapprochement avec la gauche radicale pacifiste opposée à la guerre du Vietnam. Dans la décennie suivante, il occupe tous les fronts, participe aux activités du Parti libertarien, travaille pour le Cato Institute et échafaude la théorie anarcho-capitaliste qui servira de doxa au mouvement.

    Dans les années 1980, Murray Rothbard, de plus en plus intransigeant, est mis au ban des principales institutions libertariennes. Il opère un virage très conservateur et va chercher asile dans les franges, au sein d’un nouveau think tank créé en 1982, le Mises Institute [du nom de l’économiste Ludwig von Mises]. Résolument populiste, ce cercle de réflexion est le laboratoire clandestin du paléo-libertarianisme : il accole aux idées anarcho-capitalistes la défense du principe de sécession [droit des communautés de se séparer de l’autorité centrale], du séparatisme racial et des valeurs traditionnelles occidentales.

    https://archive.ph/Mh4N4

    #paléo-libertariens #techno-monarchisme #suprémacisme #Peter_Thiel #Hans-Hermann_Hoppe

  • Donald Trump piège le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, avec des accusations sans fondement sur des persécutions de fermiers blancs
    https://archive.ph/lhoFO

    Hier, AFP et Reuters étaient plus lisses https://www.lemonde.fr/international/article/2025/05/21/echanges-tendus-entre-donald-trump-et-le-president-sud-africain-au-sujet-d-u)

    Le bureau ovale de la Maison blanche comme décor d’un théâtre de l’humiliation télévisée, épisode 2 : le « racisme anti-blancs ».

    #suprémacisme_blanc

  • #Capitalisme et #racisme. L’apport fondamental du #marxisme_noir

    Les marxistes sont souvent accusés d’ignorer ou de minimiser le racisme, voire de le « réduire » à la classe sociale. Mais une telle critique occulte une riche tradition de théorisation marxiste de l’oppression raciale, connue sous le nom de « marxisme noir ».

    La tradition de la pensée marxiste noire – qui comprend W. E. B. Du Bois (1868-1963), C. L. R. James (1901-1989) et Frantz Fanon (1925-1961), entre autres – insiste à la fois sur l’importance historique du capitalisme dans l’oppression raciale et sur les conséquences destructrices de cette #oppression pour les travailleurs·ses noirs et l’ensemble de la classe travailleuse.

    Jonah Birch, collaborateur de Jacobin, s’est récemment entretenu avec #Jeff_Goodwin, professeur à l’Université de New York et spécialiste des révolutions et des mouvements sociaux, qui a écrit sur Du Bois et la tradition marxiste noire (voir notamment cet article), afin d’échanger sur l’apport durable des marxistes noirs à la pensée critique et révolutionnaire.

    Leur discussion a porté sur le rôle central du capitalisme dans l’#oppression_raciale, sur l’hétérogénéité de la pensée marxiste noire et sur la pérennité de cette tradition théorique aujourd’hui.

    Jonah Birch – Vous avez récemment fait l’éloge du marxisme noir dans Catalyst. Qu’entendez-vous exactement par « marxisme noir » ?

    Jeff Goodwin – Ce terme fait référence aux écrivains, organisateurs et révolutionnaires africains, afro-américains et afro-caribéens qui se sont appuyés sur la théorie marxiste pour comprendre – et mieux, détruire – à la fois l’oppression raciale et l’#exploitation_de_classe, y compris le #colonialisme. Il s’agit donc d’une tendance théorique et politique au sein du marxisme. Elle est analogue au féminisme marxiste, qui s’inspire lui aussi de la théorie marxiste pour analyser l’oppression des femmes.

    On entend parfois dire que le marxisme a un « problème de race », sous-entendant que les marxistes ne prennent pas la question raciale au sérieux. Mais honnêtement, je ne vois aucune autre tradition théorique ou politique — qu’il s’agisse du libéralisme, du nationalisme noir ou de la théorie critique de la race — qui offre plus d’éclairages sur l’oppression raciale que le marxisme. Et cela est largement dû à la tradition marxiste noire. Bien sûr, on trouve aussi une opposition à l’oppression raciale et au colonialisme dans les écrits de marxistes classiques comme Rosa Luxemburg et Vladimir Lénine, ainsi que chez Karl Marx lui-même. Pourtant, cette tradition marxiste noire reste méconnue, y compris au sein de la gauche.

    Jonah Birch – Quels sont, selon vous, les principes fondamentaux du marxisme noir ?

    Jeff Goodwin – Le marxisme noir n’est pas homogène, mais son idée centrale est que le capitalisme a été historiquement le principal pilier de l’oppression raciale à l’ère moderne. Par oppression raciale, j’entends la domination ou le contrôle politique, juridique et social des peuples africains et noirs.

    Que signifie dire que le capitalisme est le principal pilier ou fondement de l’oppression raciale ? Les marxistes noirs mettent en avant deux caractéristiques fondamentales du capitalisme :

    1/ La recherche incessante de main-d’œuvre et de ressources bon marché par les capitalistes

    2/ La concurrence entre les travailleurs pour l’obtention d’un emploi

    Ces deux dynamiques sont, selon eux, les causes profondes de l’oppression raciale.

    L’oppression raciale ne se confond pas avec l’exploitation de classe, mais elle la facilite : elle permet d’exploiter le travail des #Noirs et, par extension, de l’ensemble des travailleurs.

    Affirmer que le racisme, dans sa forme moderne, est un produit du capitalisme ne revient en aucun cas à minimiser ses conséquences horribles. Bien au contraire. Les marxistes noirs soulignent que les peuples noirs, à l’ère moderne, ont été confrontés à une domination politique et sociale ainsi qu’aux formes extrêmes d’exploitation économique que cette domination a rendues possibles. L’oppression politique des peuples noirs est une injustice en soi, mais elle permet également des formes d’exploitation du travail particulièrement brutales.

    Pour être plus précis, l’une des caractéristiques inhérentes au capitalisme est la recherche incessante, par les capitalistes, d’une main-d’œuvre et de ressources bon marché. Cette quête découle du fait que les capitalistes sont en concurrence les uns avec les autres et cherchent donc constamment à réduire leurs coûts de production. L’un des moyens de maintenir une main-d’œuvre bon marché et docile est de l’opprimer politiquement — c’est-à-dire de la dominer et de la contrôler afin de l’empêcher de s’organiser et de résister efficacement. Les capitalistes préféreraient oppresser l’ensemble des travailleurs, mais une alternative consiste à exercer une domination plus marquée sur une partie significative de la classe ouvrière — qu’il s’agisse des femmes, des immigrés ou des travailleurs noirs.

    Les marxistes noirs affirment que les Noirs ont été soumis à une oppression terrible de la part des capitalistes, de l’État et de la police, non pas comme une fin en soi ou par pure malveillance raciale. Là où existent des formes massives de domination et d’inégalité raciales, l’objectif est généralement de faciliter l’exploitation et le contrôle du travail noir – pensons à l’esclavage dans les plantations, au métayage ou encore aux emplois précaires et faiblement rémunérés aux États-Unis. Dans de nombreux cas, la domination raciale repose aussi sur la dépossession des terres et des ressources contrôlées par des groupes raciaux spécifiques. Le colonialisme, de toute évidence, s’inscrit dans cette logique : il implique une telle dépossession et est alimenté par la quête incessante des capitalistes de ressources et de main-d’œuvre bon marché.

    L’oppression raciale est également souvent soutenue et mise en œuvre par des travailleurs blancs. C’est là qu’intervient une autre caractéristique fondamentale du capitalisme : la concurrence entre les travailleurs pour l’emploi. Mais il est important de souligner que, pour les marxistes noirs, les systèmes d’oppression et d’inégalité raciales à grande échelle ont généralement été des projets portés par de puissantes classes dirigeantes — en lien avec les États qu’elles contrôlent ou influencent — et que ces classes ont un intérêt matériel à dévaloriser et exploiter le travail des peuples africains et noirs, ou à s’emparer de leurs ressources. L’oppression raciale est d’autant plus brutale et durable que ces classes dirigeantes et ces États y trouvent un intérêt économique direct.

    Bien sûr, les motivations derrière les actes individuels de racisme sont complexes et ne peuvent pas toujours être expliquées uniquement en ces termes. Mais le marxisme noir ne cherche pas à analyser les comportements individuels : son objectif est d’identifier les forces motrices des institutions de domination raciale à grande échelle. Et son postulat central est que l’exploitation du travail — l’exploitation de classe — constitue généralement cette force motrice. Il est donc essentiel de distinguer le racisme institutionnalisé du racisme interpersonnel.

    Jonah Birch – Je remarque que vous parlez des peuples noirs au pluriel. Je suppose que c’est pour souligner l’hétérogénéité des groupes culturels et ethniques d’Afrique qui ont été colonisés ou réduits en esclavage et amenés dans le Nouveau Monde.

    Jeff Goodwin – Oui, tout à fait, et cela vaut aussi pour l’ensemble des peuples colonisés. W. E. B. Du Bois écrit quelque part – dans Color and Democracy, je crois – que les peuples colonisés possèdent des histoires, des cultures et des caractéristiques physiques extrêmement variées. Ce qui les unit, ce n’est pas leur race ou leur couleur de peau, mais la pauvreté issue de l’exploitation capitaliste. Leur race, explique Du Bois, est la justification apparente de leur exploitation, mais la véritable raison est la recherche de profits à travers une main-d’œuvre bon marché, qu’elle soit noire ou blanche. Il insiste d’ailleurs sur le fait que l’oppression des travailleurs noirs a aussi eu pour effet d’abaisser le coût de la main-d’œuvre blanche.

    Jonah Birch – Comment l’idéologie raciste s’inscrit-elle dans ce contexte ?

    Jeff Goodwin – L’idéologie raciste, ou idéologie suprémaciste blanche — c’est-à-dire le racisme en tant que construction culturelle — est généralement élaborée, diffusée et institutionnalisée par les classes dirigeantes et les institutions étatiques afin de justifier et rationaliser l’oppression et les inégalités raciales. L’animosité ou la haine raciale en tant que telles ne sont pas la principale motivation de l’oppression raciale ; l’élément central est la richesse et les profits générés par l’exploitation du travail des Noirs. Mais le racisme légitime cette oppression et contribue à sa perpétuation.

    Cela ne signifie pas pour autant que certaines idées racistes et suprémacistes n’aient pas précédé le capitalisme. Cependant, leur portée et leur influence sont longtemps restées limitées, jusqu’à ce qu’elles soient associées aux intérêts matériels des capitalistes et des États puissants. À partir de ce moment, elles ont été systématisées, institutionnalisées et sont devenues une force matérielle à part entière.

    Ainsi, la race devient à la fois un critère social et une justification morale de l’oppression politique et sociale, rendant l’exploitation de la main-d’œuvre noire plus facile et plus intensive qu’elle ne pourrait l’être autrement. Mais il y a plus encore. Comme je l’ai mentionné, les travailleurs qui ne sont pas directement opprimés sur le plan racial voient néanmoins leur propre travail dévalorisé et leur pouvoir collectif amoindri par la fracture raciale créée par l’oppression des travailleurs noirs. Pour les marxistes noirs, le racisme est donc un enjeu fondamental, ce qui contredit l’idée que le marxisme aurait un « problème racial ». En aucun cas, les marxistes noirs ne sont des « réductionnistes de classe ».

    Lorsque la domination et l’inégalité raciales sont institutionnalisées à grande échelle, elles visent généralement à faciliter l’exploitation et le contrôle de la main-d’œuvre noire.

    L’oppression politique des Noirs est en elle-même une injustice, mais elle favorise aussi certaines des formes les plus brutales d’exploitation du travail. Historiquement, les travailleurs blancs ont été exploités, parfois de manière assez impitoyable, mais aux États-Unis, ils n’ont jamais été confrontés à une oppression politique, juridique et sociale comparable à celle des travailleurs noirs.

    Le grand socialiste américain Eugene V. Debs (1855-1926) a un jour déclaré que « nous n’avons rien de spécial à offrir aux Noirs », c’est-à-dire rien d’autre que la politique de classe que le Parti Socialiste proposait aux travailleurs blancs. Mais comme l’a démontré William Jones, cette phrase été sortie de son contexte. En réalité, Debs était un fervent adversaire du racisme et il critiquait les socialistes qui ignoraient le racisme ou qui pensaient que la lutte des classes « oblitérait » la nécessité d’affronter les lois et aux institutions racistes. Le racisme constituait un obstacle à la solidarité de classe, pensait Debs, et devait donc être combattu par tous les travailleurs.

    L’ouvrage Class Struggle and the Color Line, édité par Paul Heideman, rassemble les écrits de nombreux socialistes et communistes étatsuniens, noirs et blancs, y compris ceux de Debs, illustrant à quel point il était crucial de combattre et de démanteler le racisme au sein de la classe ouvrière et dans la société en général.

    Aujourd’hui, il est clair que la plupart des marxistes, en grande partie grâce aux travaux des marxistes noirs, reconnaissent que les diverses institutions, lois et normes d’oppression raciale ne se limitent pas à l’exploitation de la main-d’œuvre noire, mais sont tout aussi néfastes – tout en contribuant à renforcer cette exploitation. Les pratiques racistes sont profondément enracinées dans les lieux de travail, où elles se manifestent directement « au point de production », mais elles s’étendent également à l’ensemble de la société et influencent les relations entre les gouvernements et leurs citoyens. Ces institutions, lois et pratiques racistes doivent être combattues de concert avec la lutte contre l’exploitation de classe.

    Jonah Birch – Vous avez mentionné précédemment que les marxistes noirs considèrent que la concurrence entre les travailleurs pour les emplois dans les sociétés capitalistes est liée au racisme. Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet ?

    Jeff Goodwin – Certains marxistes noirs soulignent que les travailleurs blancs peuvent adopter un racisme violent, bien que celui-ci soit différent de celui des capitalistes. L’un des principes fondamentaux du marxisme noir est que le racisme n’est pas uniforme – il prend différentes formes selon les contextes économiques et politiques. Pour les travailleurs blancs, le racisme est souvent motivé par la crainte que les travailleurs noirs – ou certains groupes ethniques, ou encore les immigrés – ne prennent leurs emplois ou ne fassent baisser leurs revenus parce qu’ils sont prêts à travailler pour des salaires inférieurs soit par contrainte, soit par nécessité.

    Les capitalistes exploitent naturellement cette peur. Par conséquent, certains travailleurs blancs cherchent à exclure les Noirs (ainsi que certains groupes ethniques blancs) des emplois mieux rémunérés, des secteurs économiques entiers et même des syndicats, souvent par des moyens violents. Cela donne lieu à ce que l’on appelle un marché du travail divisé, où les travailleurs noirs sont relégués à des emplois précaires et moins bien rémunérés, voire totalement exclus du marché du travail.

    Là encore, les croyances racistes ou suprématistes deviennent des outils de justification de ces exclusions et ces violences. L’expression « marché du travail divisé » a été développée dans les années 1970 par une sociologue marxiste, Edna Bonacich, mais l’idée remonte au moins à Du Bois.

    Il est important de rappeler que les travailleurs n’ont pas le pouvoir d’embaucher ou de licencier – c’est le rôle des capitalistes. Ainsi, les marchés du travail divisés n’apparaissent que lorsque les capitalistes ont un intérêt à répondre aux demandes des travailleurs racistes. Toutefois, il arrive que les capitalistes s’opposent aux exigences des travailleurs visant à exclure les Noirs de certaines professions ou industries, notamment en période de pénurie de main-d’œuvre, qu’il s’agisse de travailleurs qualifiés ou de postes vacants à la suite de grèves. Aux États-Unis, les capitalistes ont souvent eu recours à des travailleurs noirs comme briseurs de grève pour remplacer les travailleurs blancs en grève, ce qui avait pour effet d’affaiblir les grèves et d’attiser les animosités raciales des travailleurs blancs, renforçant ainsi la fracture raciale au sein de la classe ouvrière.

    Les marxistes ne considèrent évidemment pas le racisme de la classe ouvrière comme inévitable. À travers l’organisation et les luttes de classe contre les capitalistes, ils estiment que les travailleurs blancs peuvent prendre conscience de la nécessité d’une solidarité de classe large et multiraciale. Ils soulignent que la véritable cause de la pénurie d’emplois bien rémunérés n’est pas la concurrence des travailleurs issus de groupes raciaux différents, mais bien le capitalisme lui-même.

    L’implication politique de cette perspective est que les luttes de classe seront – et devront être – une composante essentielle de toute stratégie de libération des Noirs ou de décolonisation, à la fois sur le lieu de travail et dans la société civile. Si, comme le soutiennent les marxistes noirs, l’exploitation du travail des Noirs et leur exclusion des emplois mieux rémunérés constituent le fondement économique de l’oppression raciale, alors il est impératif de saper, voire d’éliminer, ce système. Pour que leur lutte contre l’oppression raciale et l’exploitation de classe soit victorieuse, les travailleurs noirs auront besoin du soutien le plus large possible des travailleurs d’autres groupes raciaux, même si le racisme tend à entraver cette solidarité. D’où la nécessité de combattre ce racisme à chaque instant. La solidarité de classe est d’autant plus cruciale lorsque les travailleurs racialisés opprimés constituent une minorité, comme c’est le cas aux États-Unis.

    Jonah Birch – Vous avez mentionné Du Bois, mais qui sont les autres figures clés de la tradition marxiste noire ? Qui sont les principaux penseurs de ce courant ?

    Jeff Goodwin – Cette tradition regroupe des intellectuels et militants d’une envergure impressionnante. Une liste non exhaustive de marxistes noirs comprend, outre Du Bois, C. L. R. James (1901-1989), Harry Haywood (1898-1985), Claudia Jones (1915-1964), Oliver Cromwell Cox (1901-1974), Aimé Césaire (1913-2008), Frantz Fanon (1925-1961), Walter Rodney (1942-1980), Claude Ake (1939-1996), Neville Alexander (1936-2012), Manning Marable (1950 -2011) et Stuart Hall (1932-2014). Paul Robeson (1898-1976) était également très proche de ce courant et de Du Bois en particulier. Malcolm X (1925-1965) semblait s’en approcher l’année précédant son assassinat.

    Elle inclut également des révolutionnaires africains tels que Kwame Nkrumah (1909-1972), Amílcar Cabral (1924-1973), Agostinho Neto (1922-1979) et Eduardo Mondlane (1920-1969). Des figures majeures des Black Panthers et du mouvement Black Power, dont Huey Newton (1942-1989), Fred Hampton (1948-1969) et Stokely Carmichael (Kwame Ture) (1941-1998), en font aussi partie.

    Par ailleurs, James Baldwin (1924-1987), à la fois ami de Martin Luther King Jr (1929-1968) et admirateur des Panthères noires, s’en était rapproché au début des années 1970 – il suffit de lire son livre No Name in the Street. Aucune autre tradition théorique ou politique ayant abordé la question de la domination raciale ne peut s’enorgueillir d’une aussi brillante constellation d’écrivains, d’intellectuels et de révolutionnaires.

    Jonah Birch – La question de savoir si W. E. B. Du Bois était marxiste fait débat, non ?

    ­ Jeff Goodwin – Jusqu’à récemment, en réalité, il n’y avait en réalité aucune controverse sur ce point. Tout le monde – du moins à gauche – reconnaissait que Du Bois était devenu un socialiste marxien bien avant d’écrire, à l’âge de soixante-cinq ans, son ouvrage majeur, Black Reconstruction in America, ainsi que les nombreux écrits radicaux qui ont suivi. On peut même déceler des influences marxistes et socialistes dans ses travaux antérieurs.

    Le marxisme de Du Bois est évident dans son autobiographie publiée à titre posthume. Avec le temps, il s’est rapproché du mouvement communiste – jusqu’à devenir un fervent stalinien – et a officiellement rejoint le Parti Communiste en 1961, à l’âge de quatre-vingt-treize ans, bien que ce dernier ait été considérablement affaibli par le maccarthysme.

    Récemment, un groupe de sociologues libéraux a vigoureusement nié ou minimisé cette réalité. Ils ont élaboré ce qu’ils appellent la « sociologie Du Boisienne », une relecture qui expurge toute trace de marxisme – un véritable blanchiment idéologique, pour ainsi dire. Il n’est pas surprenant que ce groupe assimile le marxisme à un « réductionnisme de classe ». Ceux et celles qui s’intéressent à ce débat peuvent consulter un échange entre moi-même et l’un de ces faux « Du Boisiens » dans Catalyst. J’ai écrit ma défense du marxisme noir en réponse à ce négationnisme, qui repose sur une profonde ignorance de Du Bois et de la tradition marxiste noire.

    Jonah Birch – Les questions de race et d’ethnicité n’ont-elles pas été abordées par un large éventail de marxistes issus de différentes races et nationalités ?

    Jeff Goodwin – Bien sûr. Le marxisme noir n’est qu’une partie – même si je pense que c’est la plus fascinante – d’une tradition marxiste plus large, multiraciale et multinationale, qui cherche à analyser la domination raciale ainsi que l’oppression ethnique et nationale, y compris le colonialisme.

    Cette tradition inclut des marxistes classiques comme Rosa Luxemburg (1871-1919) et Vladimir Lénine (1870-1924), mais aussi des penseurs tels que José Carlos Mariátegui (1894-1930), marxiste péruvien qui a écrit sur la « question indienne » en Amérique latine, et Kamekichi Takahashi (1891-1970), un économiste japonais. Elle englobe également des intellectuels sud-asiatiques, comme M. N. Roy (1887-1954) et A. Sivanandan (1923-2018), parmi bien d’autres.

    Elle inclut aussi Ho Chi Minh (1890-1969), qui avait des choses très intéressantes à dire sur le racisme européen, comme vous pouvez l’imaginer.

    Cette tradition marxiste s’est également développée parmi des intellectuels blancs européens et nord-américains, tels que Otto Bauer (1881-1938), Max Shachtman (1904-1972), qui a écrit sur la race aux États-Unis, et Herbert Aptheker (1915-2003), ami et exécuteur littéraire de W. E. B. Du Bois (1868-1963), qui a écrit un ouvrage majeur sur les révoltes d’esclaves aux Etats-Unis, American Negro Slave Revolts (1943).

    Elle s’étend également à des figures plus récentes comme Éric Hobsbawm (1917-2012), Theodore Allen (1919-2005) et Benedict Anderson (1936-2015), célèbre pour son concept de la nation en tant que « communauté imaginée », une idée que l’on peut aussi appliquer à la race et à l’ethnicité.

    Enfin, cette tradition comprend des intellectuels sud-africains blancs qui ont participé à la lutte contre l’apartheid, notamment Martin Legassick (1940-2016) et Harold Wolpe (1926-1996).

    Jonah Birch – La tradition marxiste noire est-elle toujours vivante ?

    Jeff Goodwin – Absolument ! De nombreux intellectuels contemporains continuent d’enrichir cette tradition. Parmi eux, on peut citer l’historienne Barbara Fields (née en 1947), ainsi que Adolph Reed (né en 1947) et son fils Touré Reed (né en 1971). D’autres figures notables incluent Kenneth Warren, Zine Magubane, Cedric Johnson, August Nimtz, Preston Smith, ainsi que le philosophe de Harvard Tommie Shelby (né en 1967), qui se définit lui-même comme un « marxiste afro-analytique ». Et ce ne sont là que quelques intellectuels basés aux États-Unis.

    Jonah Birch – Qu’en est-il de Cedric Robinson (1940-2016), auteur du célèbre ouvrage intitulé Marxisme Noir en 1983 ? N’est-ce pas lui qui a popularisé le terme « marxisme noir » ?

    Jeff Goodwin – Oui, ironiquement, mais il n’était pas le seul. Je dis « ironiquement » parce que Robinson était un farouche opposant au marxisme. Cedric Robinson (1940-2016), auteur de Marxisme Noir : La formation de la tradition radicale noire (Éditions Entremonde, 2023), a contribué à populariser le terme, sans pour autant l’adopter dans une perspective marxiste. Il considérait que le marxisme, à l’image de la culture « occidentale » dans son ensemble, était fondamentalement aveugle au racisme, voire intrinsèquement raciste, et que ses catégories d’analyse ne pouvaient s’appliquer aux sociétés non européennes. Pour Robinson, comme pour les sociologues « Du Boisiens » que j’ai mentionnés, il n’existait qu’une seule forme de marxisme : un marxisme réductionniste, centré exclusivement sur la classe au détriment des autres formes d’oppression.

    Mais parce que Robinson a écrit un livre intitulé Black Marxism, je pense que beaucoup de gens supposent qu’il est lui-même marxiste ou pro-marxiste. Or, rien n’est plus faux. Apparemment, Robinson ne voulait même pas appeler son livre Black Marxism, mais je crois que son éditeur a pensé qu’il se vendrait mieux avec ce titre.

    Marxisme noir présente de nombreux défauts, notamment une mauvaise interprétation de la pensée des marxistes noirs actuels, en particulier des idées de Du Bois (1868-1963) et de C. L. R. James (1901-1989). Le point de vue de Robinson sur Du Bois en tant que prétendu critique du marxisme est basé sur une lecture tronquée de l’œuvre de Du Bois et sur une interprétation profondément erronée de Black Reconstruction in America. Son point de vue sur Du Bois est similaire à celui des sociologues « Du Boisiens ». Robinson prétend, sans aucune preuve, que Du Bois et James ont abandonné le marxisme, ce qui leur a permis de découvrir ce qu’il appelle la « tradition radicale noire ». Mais il s’agit là d’une pure fiction : ni Du Bois ni James n’ont abandonné le marxisme.

    L’engagement de Du Bois au sein du marxisme et du mouvement communiste n’a fait que s’approfondir au fil du temps, même après le célèbre discours de Nikita Khrouchtchev (1894-1971) en 1956 dénonçant les crimes de Joseph Staline (1878-1953) et l’invasion soviétique de la Hongrie la même année. Comme je l’ai mentionné, il a rejoint le Parti Communiste très tard dans sa vie, quelques années seulement avant sa mort. C’est assez étrange, si l’on y réfléchit, pour quelqu’un qui aurait renoncé au marxisme.

    Jonah Birch – On entend souvent parler aujourd’hui de la « tradition radicale noire ». De quoi s’agit-il exactement et quel est son lien avec le marxisme noir ?

    Jeff Gookdwin – Cela dépend de la personne à qui l’on pose la question ! Le sous-titre du livre de Cedric Robinson (1940-2016), Marxisme Noir, est La formation de la tradition radicale noire. Lorsque j’ai découvert ce titre, j’ai d’abord pensé que Robinson établissait un lien direct entre marxisme noir et tradition radicale noire, voire qu’il considérait que les marxistes noirs faisaient partie intégrante de cette tradition. Et cela aurait été logique.

    Mais pour Robinson, il n’y a aucun lien entre les deux. Le marxisme est essentiellement et à jamais européen et raciste, tandis que la tradition radicale noire est essentiellement et à jamais panafricaine et antiraciste. Robinson insiste donc sur le fait que le marxisme n’a rien à offrir aux antiracistes. Comment le pourrait-il, si le marxisme fait partie de la culture occidentale, qui est irrémédiablement raciste ?

    Dans la réalité, les penseurs noirs et les militants révolutionnaires ont largement puisé dans le marxisme pour analyser et combattre le racisme, l’impérialisme et le colonialisme. W. E. B. Du Bois (1868-1963) et C. L. R. James (1901-1989) en sont d’excellents exemples. Ils sont au cœur de la tradition radicale noire, au sens où l’on entend ce terme, tout comme les autres marxistes noirs que j’ai mentionnés.

    J’inclurais également dans cette tradition les non-marxistes qui voient et soulignent néanmoins la manière dont le capitalisme est impliqué dans l’oppression et l’inégalité raciales, et qui sont donc anticapitalistes, sans être nécessairement révolutionnaires. Je pense à diverses personnalités sociales-démocrates et chrétiennes-sociales comme A. Philip Randolph (1889-1979), Chandler Owen (1889-1967), Eric Williams (1911-1981) – un élève de C. L. R. James –, Bayard Rustin (1912-1987), Ella Baker (1903-1986) et, bien sûr, Martin Luther King Jr. (1929-1968). Baker, qui a participé à la fondation du Student Nonviolent Coordinating Committee (SNCC) en 1960, était d’ailleurs proche des marxistes. Toutes ces personnalités méritent assurément une place dans la tradition radicale noire.

    Jonah Birch – Vous suggérez donc que ce qui distingue les radicaux noirs des autres antiracistes – les antiracistes libéraux et les nationalistes noirs – c’est leur anticapitalisme ?

    Jeff Goodwin – Oui, le principal critère de distinction est l’anticapitalisme. Nous devons comprendre la tradition radicale noire comme étant à la fois antiraciste et anticapitaliste. Les radicaux pensent que les deux doivent aller de pair. Je ne vois pas comment on peut se dire radical dans ce monde si on ne s’oppose pas par principe au capitalisme.

    Pour cette raison, je placerais également certains nationalistes et anticolonialistes noirs, mais certainement pas tous, dans la tradition radicale noire. Les nationalistes qui soutiennent le capitalisme – y compris le « capitalisme noir » – cautionnent par essence l’exploitation et l’inégalité. Il n’y a rien de radical dans cela. C’est la thèse centrale de Frantz Fanon dans Les damnés de la terre. Il mettait en garde contre la bourgeoisie noire – ou la bourgeoisie nationale, comme il l’appelait. Contrairement à Robinson, je ne pense pas que l’antiracisme et l’anticolonialisme fassent à eux seuls de vous un radical. Il y a évidemment beaucoup d’antiracistes et de nationalistes anticoloniaux élitistes et autoritaires.

    Jonah Birch – Vous placeriez Martin Luther King Jr dans la tradition radicale noire également ?

    Jeff Goodwin – Absolument. Dans les dernières années de sa vie, King a exprimé de plus en plus ouvertement son rejet du capitalisme et son adhésion au socialisme démocratique. Son parcours intellectuel l’avait mis en contact avec de nombreux penseurs socialistes chrétiens et leurs écrits. La thèse de doctorat de King traite de deux théologiens de gauche, Paul Tillich (1886-1965) et Henry Nelson Wieman (1884-1975).

    Le chercheur Matt Nichter a récemment mis en lumière le rôle joué par de nombreux socialistes, communistes et ex-communistes dans la Southern Christian Leadership Conference de King. Celui-ci soutenait également fortement le mouvement ouvrier, et les syndicats les plus radicaux du pays l’ont soutenu. Lorsqu’il a été assassiné, il était aux côtés des travailleurs de l’assainissement en grève à Memphis.

    King n’a jamais cédé à l’anticommunisme primaire (red-baiting) et se méfiait des libéraux anticommunistes. Il appréciait le soutien des communistes au mouvement des droits civiques. L’un de ses derniers grands discours fut un hommage à Du Bois, à l’occasion du centième anniversaire de sa naissance. Il y dénonçait ceux qui minimisaient ou occultaient l’engagement communiste de Du Bois, estimant que cela ne faisait que renforcer les stéréotypes négatifs sur le socialisme et le communisme.

    En fait, je pense que King doit être considéré comme l’un des plus grands socialistes de l’histoire des Etats-Unis. Dans sa lutte contre la pauvreté, King en est venu à défendre un revenu garanti pour tous, non pas au niveau du seuil de pauvreté, mais au niveau du revenu médian du pays. Une telle proposition soulève évidemment des questions pratiques : les travailleurs gagnant moins que ce revenu garanti pourraient être incités à quitter leur emploi pour en bénéficier ! Mais cette proposition illustre clairement la haine de King non seulement pour la pauvreté, mais aussi pour tout système économique qui prive les gens des ressources matérielles dont ils ont besoin pour s’épanouir et pas seulement pour survivre.

    Jonah Birch – Les marxistes noirs contemporains semblent particulièrement critiques à l’égard de ce qu’ils appellent le « réductionnisme racial ». Qu’est-ce que le réductionnisme racial ?

    Jeff Goodwin – Le terme est surtout connu grâce au livre de Touré Reed paru en 2020, Toward Freedom : The Case Against Race Reductionism, bien que d’autres l’aient également utilisée. Elle est basée sur la tendance libérale à séparer la classe du racisme, à considérer le racisme comme déconnecté de l’exploitation du travail en particulier. Cela contraste fortement avec un principe majeur du marxisme noir, qui considère que l’exploitation du travail et l’exclusion systémique des emplois mieux rémunérés sont au cœur de l’oppression raciale.

    Les libéraux séparent souvent le racisme de la classe et utilisent ensuite le racisme dans un sens général et abstrait – en tant que préjugé irrationnel – pour expliquer l’oppression raciale. C’est encore une fois un argument idéaliste : le racisme en tant qu’idée est à l’origine de l’oppression des Noirs. Si le réductionnisme de classe – que, comme nous l’avons vu, les marxistes noirs rejettent catégoriquement – nous conseille d’oublier la domination raciale, les réductionnistes de race nous conseillent d’oublier les divisions de classe et l’exploitation de classe. Il est donc évident que les marxistes noirs et les radicaux noirs s’opposent à cette évolution théorique.

    En d’autres termes, le concept de race devient réductionniste et idéologique lorsqu’il occulte les divisions de classe et l’exploitation au sein d’un groupe racial, ainsi que les intérêts de classe communs qui transcendent les groupes raciaux et constituent une base potentielle pour la solidarité de classe. De même, l’utilisation du racisme ou des idées racistes comme explication devient réductrice si le racisme est déconnecté des intérêts de classe.

    Oliver Cromwell Cox (1901-1974), un important sociologue marxiste noir, disait que si les croyances seules suffisaient à opprimer une race, les croyances des Noirs à l’égard des Blancs devraient être aussi puissantes que les croyances des Blancs à l’égard des Noirs. Mais cela n’est vrai que si l’on oublie la classe et le pouvoir de l’État. Dans le même ordre d’idées, Stokely Carmichael (Kwame Ture) (1941-1998) résumait cette idée ainsi : « si un Blanc veut me lyncher, c’est son problème. Mais si l’homme blanc a le pouvoir de me lyncher, alors et seulement alors, c’est mon problème ».

    Cox et Carmichael ne font que constater l’évidence : les idées déconnectées du pouvoir sont impuissantes. Tout cela ne veut pas dire que la race et le racisme n’ont jamais d’importance. Ce n’est évidemment pas le cas. Le racisme peut être très important et persistant précisément lorsqu’il est lié aux intérêts matériels de classes et d’États puissants. Il s’agit là d’un principe central du marxisme noir.

    Jonah Birch – Je souhaite vous interroger, pour finir, sur le concept de « capitalisme racial ». C’est une autre expression que l’on entend beaucoup ces jours-ci à gauche. S’agit-il d’un concept développé par les marxistes noirs ? Et qu’est-ce que cela signifie exactement ?

    Jeff Goodwin – Les marxistes ont effectivement développé ce terme, mais permettez-moi de commencer par dire que beaucoup d’encre a été gaspillée pour tenter de définir cette expression. Aucun des grands marxistes noirs dont nous avons tant appris n’a jamais utilisé cette expression – ni Du Bois, ni James, ni Cox, ni Fanon, ni Rodney, ni Hall, ni Nkrumah, ni Cabral. Il est donc manifestement possible de parler, et de parler avec perspicacité, de race, de classe, de capitalisme et d’oppression sans utiliser ce terme. Le simple fait d’associer les mots « racial » et « capitalisme » ne garantit pas, comme par magie, que vous comprenez la relation entre le capitalisme et le racisme. Bien sûr, je ne suis pas le premier à le souligner.

    Le terme a été forgé par des marxistes sud-africains pendant l’apartheid. Marcel Paret et Zach Levenson ont montré qu’un professeur de Berkeley, Bob Blauner (1929-2016), l’avait utilisé dès 1972, mais c’est avec des figures comme Neville Alexander (1936-2012), Martin Legassick (1940-2016) et Bernard Magubane (1930-2013) que le concept s’est véritablement diffusé dans les années 1970-1980. Leur point de vue était que le capitalisme étant le fondement de l’oppression raciale en Afrique du Sud, la lutte contre l’apartheid devait être anticapitaliste tout en étant une lutte pour les droits démocratiques.

    Cette approche s’opposait à celui du Congrès national africain (ANC) de Nelson Mandela (1918-2013) et du Parti Communiste sud-africain. Ceux-ci soutenaient que la lutte pour le socialisme devait être reportée jusqu’à ce qu’une révolution démocratique – une « révolution démocratique nationale », comme ils l’appelaient – ait renversé l’apartheid. Mais cela implique, de manière peu plausible, que l’apartheid n’avait que peu ou pas de rapport avec le capitalisme et l’exploitation des travailleurs noirs. En réalité, l’ANC a fini par abandonner toute perspective socialiste, laissant perdurer les inégalités économiques après la fin du régime ségrégationniste. Quoi qu’il en soit, pour les marxistes noirs, l’expression « capitalisme racial » fait référence au fait que le capitalisme a été le fondement de divers types d’oppression raciale dans les sociétés du monde entier.

    Pourtant, de nombreuses personnes croient à tort que le « capitalisme racial » est une idée de Cedric Robinson. S’ils se donnaient la peine de lire son livre, ils verraient qu’il n’utilise pratiquement pas ce terme. Et Robinson – qui, encore une fois, était hostile au marxisme – utilisait le terme très différemment des marxistes noirs. En fait, il comprend le terme d’une manière réductionniste sur le plan racial. Pour Robinson, le capitalisme n’est qu’une autre manifestation de la culture occidentale séculaire, et il est donc intrinsèquement raciste. Pour lui, le capitalisme ne génère pas de systèmes d’oppression raciale, comme l’affirment les marxistes noirs.

    Au contraire, le caractère raciste de la culture occidentale, qui remonte à plusieurs siècles, garantit en quelque sorte que tout ordre économique qui lui est associé – féodalisme, capitalisme, socialisme – sera également raciste.

    Il s’agit là encore d’un argument idéaliste. Les idées, en l’occurrence celles de la culture occidentale, reproduisent constamment l’oppression raciale à partir d’un pouvoir qui leur est propre, d’abord en Europe, puis dans le monde entier. Mais comment ces idées sont-elles si puissantes ? Cela pourrait-il être lié aux intérêts matériels des classes et des États puissants, comme l’affirment les marxistes noirs ? Robinson fait parfois des gestes dans ce sens, mais la plupart du temps, il ne le dit pas. Pour lui, les idées elles-mêmes sont toutes puissantes. Ce n’est tout simplement pas une explication sérieuse du racisme.

    Je dois souligner que de nombreux libéraux semblent apprécier l’expression « capitalisme racial ». Plus que quiconque, ils ont largement contribué à sa diffusion ces dernières années, notamment dans les universités. Les libéraux utilisent cette expression pour désigner une économie dans laquelle les employeurs pratiquent la discrimination à l’encontre des Noirs et des autres minorités. Leur monde idéal est celui d’un capitalisme non racial – l’exploitation du travail sans discrimination. Cet idéal est très éloigné de la vision marxiste noire du socialisme.

    Mais au-delà des termes employés, l’enjeu central reste notre compréhension du capitalisme, de la domination raciale et des liens entre les deux. Que l’on utilise ou non l’expression « capitalisme racial » importe peu. La tradition marxiste noire montre qu’il est possible d’analyser ces dynamiques sans recourir à ce concept. Cette expression n’apporte aucune clarté supplémentaire et, selon son usage, elle peut même induire en erreur, en particulier lorsqu’elle est vidée de sa dimension anticapitaliste.

    Il est donc essentiel de comprendre précisément en quoi le capitalisme a été, et demeure, le principal moteur de la #domination_raciale. Autrement dit, on ne peut éradiquer le racisme sans s’attaquer à la structure même du capitalisme, en le démantelant ou, à tout le moins, en le régulant fortement. Tel est le message central de la tradition marxiste noire.

    https://www.contretemps.eu/capitalisme-racisme-marxisme-noire-jeff-goodwin
    #racisme #Black_Marxism #travail #exploitation

    ping @reka @karine4

  • He Is Not Just a “Nazi”: Why It Matters - by Jim Stewartson
    https://www.mind-war.com/p/he-is-not-just-a-nazi-why-it-matters

    Elon Musk is not just a “Nazi.”

    Elon Musk’s psychology is comparable to neo-Nazi mass murderers Anders Breivik, Brenton Tarrant, Patrick Crusius and Dylann Roof. He is a mentally ill, emotionally broken teenage boy committing mass violence in order to make the world safe for white people.

    He won’t stop until millions are dead.

    This isn’t name-calling, and it’s not theoretical. What he has already done with DOGE will kill countless people in countries we were helping with life-saving food and medicine. He didn’t do it to save money, he did it because he hates Black and brown people and he wants them to die, as fast as possible.

    Elon Musk wants to destroy the social safety net in America so he can disempower and identify the ethnic groups he wants to imprison, enslave, and ultimately eliminate. He wants to incentivize white births because he’s terrified of being replaced himself, a condition he was born into as a son of apartheid South Africa. He’s fine with dismantling the health care system because the only people who will die from measles, in his mind, deserve it. It’s not just being a memelord, and it’s not just greed, it’s enacting national eugenics as policy.

  • Steve Bannon, ancien conseiller de Donald Trump, effectue un geste nazi à la grand-messe américaine des conservateurs
    https://www.lemonde.fr/international/video/2025/02/21/steve-bannon-ancien-conseiller-de-donald-trump-fait-ce-qui-ressemble-a-un-sa

    Lors de la Conservative Political Action Conference, la grand-messe américaine des conservateurs, Steve Bannon, idéologue américain d’extrême droite et ancien conseiller de Donald Trump à la Maison Blanche, a effectué un geste nazi à la fin de son discours. Ce geste rappelle celui d’Elon Musk le jour de l’investiture de Donald Trump, un mois plus tôt, le 20 janvier.

  • Breaking News #trumperie #cringe (art du)

    Donald Trump provoque la sidération générale en envisageant un contrôle américain de la bande de Gaza
    https://archive.ph/hqu4H#selection-2143.0-2147.267

    Donald Trump provoque la sidération générale en envisageant un contrôle américain de la bande de Gaza
    A l’issue d’une rencontre avec le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, le président américain a répété qu’il souhaitait vider le territoire palestinien de ses habitants, avant d’évoquer « une situation de propriété sur le long terme » des Etats-Unis.

    • Donald Trump s’est engagé à transformer ce « symbole de mort et de destruction » qu’est Gaza en « Riviera du Moyen Orient ». Il l’assure : « Tous ceux à qui j’ai parlé adorent l’idée de voir les #Etats-Unis posséder ce morceau de territoire, développer et créer des milliers d’emplois avec quelque chose qui sera magnifique. »

      [...]

      Donald Trump a confirmé son intention de convaincre plusieurs pays, dont l’Egypte et la Jordanie, d’accueillir la totalité de la population de la bande de #Gaza, afin de nettoyer le territoire palestinien des gravats. « On peut trouver une zone magnifique pour y installer les gens de façon permanente dans de belles maisons où ils peuvent être heureux sans se faire tirer dessus, sans se faire tuer, sans se faire poignarder à mort comme ce qu’il se passe à Gaza », a-t-il ajouté, comme si le souci majeur y était la criminalité du quotidien. Les Palestiniens auraient-ils le droit de revenir chez eux un jour ? « Pourquoi voudraient-ils revenir ? », interrogea Donald #Trump.

      [...]

      A ses côtés, Benyamin Nétanyahou semblait pris de court, derrière un sourire crispé. Il tentait de maîtriser son hôte américain par une salve de compliments. « Vous êtes le meilleur ami qu’#Israël ait jamais eu à la Maison Blanche », dit-il. Le premier ministre israélien a d’abord gardé un silence stratégique sur le déplacement des Gazaouis, comme s’il intégrait, lui, la réalité régionale, derrière les slogans. Puis, interrogé sur le sujet, il a fini par estimer que « ça vaut la peine de prêter attention » à un tel projet, qui « pourrait changer l’histoire ».

      [...]

      Donald Trump n’a exercé aucune pression publique sur son invité pour qu’Israël respecte les termes de l’accord avec le Hamas. Benyamin Nétanyahou, lui, a affirmé son souhait de « finir le travail » à Gaza, avec trois objectifs : détruire les capacités militaires du Hamas, assurer la libération de tous les otages et s’assurer que le territoire palestinien ne représente plus une menace pour Israël à l’avenir. Soit la promesse d’une guerre sans fin, dépourvue de vision politique pour Gaza. Pour l’heure, une délégation israélienne est attendue au Qatar, pour la suite des négociations.

    • @gonzo Oui, en fait, j’en viens à me demander si cette « presse » n’a pas pour intention inavouable de nous « sidérer ». En état de sidération, on accepte tout. On devrait plutôt parler de « sheitanisation » pour décrire cette tendance à encourager le diable à se jouer de notre capacité à interpréter les faits pour ce qu’ils sont.
      Et je me suis dit qu’il pourrait aussi tenter le coup pour l’Ukraine, ce qui déclencherait immanquablement l’hilarité du Kremlin pendant que les opinions de l’Occident global pousseraient des cris stridents.
      @monolecte Bah voilà, on ne pourra plus dire qu’on n’y était pas préparé.

      Je crois que pour catégoriser ce genre de « nouvelles », le hashtag #cringe conviendrait bien.

    • Autrement dit, le candidat de la paix à la dernière élection présidentielle, opposé aux aventures militaires extérieures, ne se contente plus d’envisager l’annexion du canal du Panama, du Canada et du Groenland, dans une ferveur néoimpérialiste. Il suggère d’y ajouter un confetti de territoire ravagé, tenu par un mouvement islamiste armé, long de quarante kilomètres, dont il veut évacuer toute la population. Une opération qui nécessiterait un large contingent militaire américain – hypothèse non écartée par Donald Trump – et supposerait des dizaines, voire des centaines de soldats tués. Deux possibilités se dessinent : le président américain est sérieux ; ou bien il déplace les termes du débat selon son habitude, pour banaliser l’inacceptable et modifier les équilibres.

    • Je penche pour la deuxième option.

      ou bien il déplace les termes du débat selon son habitude, pour banaliser l’inacceptable et modifier les équilibres

      (Et comme ça arrive à la fin du quatrième paragraphe, t’as déjà perdu 75% des lecteurs, sans compter qu’on te laisse quand même le choix du « sérieux »)

    • La Chine s’oppose au déplacement « forcé » des Gazaouis proposé par Donald Trump
      https://www.lemonde.fr/international/live/2025/02/05/en-direct-proche-orient-suivez-les-reactions-aux-declarations-de-donald-trum

      Pékin a réagi, mercredi, après l’annonce du président Donald Trump concernant une prise de contrôle américaine de l’enclave palestinienne. « La Chine a toujours soutenu le fait qu’une gouvernance palestinienne sur les Palestiniens était le principe de base de la gouvernance d’après-guerre de Gaza et nous sommes opposés au transfert forcé des habitants de Gaza », a déclaré Lin Jian, le porte-parole du ministère des affaires étrangères chinois, lors d’une conférence de presse.

      L’Arabie saoudite répond à Donald Trump et dément ses affirmations
      https://www.lemonde.fr/international/live/2025/02/05/en-direct-proche-orient-suivez-les-reactions-aux-declarations-de-donald-trum

      Donald Trump avait [...] affirmé que Riyad ne réclamait plus la création d’un Etat palestinien comme une condition sine qua non pour la normalisation des relations avec Israël – une déclaration qui s’opposait aux positions exprimées précédemment par Riyad.

      Dans sa réponse publiée dans la nuit, l’Arabie saoudite a démenti les propos de M. Trump, écrivant : « Le ministère des affaires étrangères affirme que la position du royaume d’Arabie saoudite sur la création d’un Etat palestinien est une position ferme et inébranlable. »

      Le texte précise que le prince héritier Mohammed Ben Salman (« MBS ») a affirmé « cette position de manière claire et explicite qui ne permet pas d’interprétation ». Il est rappelé qu’en septembre 2024, le dirigeant saoudien avait ainsi affirmé « que le royaume d’Arabie saoudite n’arrêtera pas son travail inlassable en vue de l’établissement d’un Etat palestinien indépendant avec pour capitale Jérusalem-Est et qu[’il] n’établira pas de relations diplomatiques avec Israël sans ça ». Deux mois plus tard, « MBS » avait répété que le pays poursuivait ses efforts en ce sens.

      « Le royaume d’Arabie saoudite répète également sa déclaration antérieure de rejet absolu de toute atteinte aux droits légitimes du peuple palestinien, que ce soit par le biais de politiques de colonisation israéliennes, de l’annexion de terres palestiniennes ou de tentatives de déplacer le peuple palestinien de ses terres, peut-on lire dans le communiqué de cette nuit. Le royaume affirme que cette position ferme n’est pas sujette à négociation ou à surenchère, et qu’une paix durable et juste ne peut être obtenue sans que le peuple palestinien obtienne les droits légitimes auxquels il prétend, conformément aux résolutions internationales. Cela a été expliqué précédemment à l’administration américaine précédente et à l’administration actuelle. »

    • il déplace les termes du débat (...) pour banaliser l’inacceptable et modifier les équilibres.

      Oeuf Corse ! Quand le quotidien est fait de sidération, surenchérir ! Et puis énoncer un rêve de promoteur immobilier, c’est causer capitalisme au stade Dubaï. Ça parle. Et ça ouvre à tout le moins la porte à d’éventuelles emprises territoriales israéliennes et touristiques, mais pas que, à Gaza.

    • La Turquie juge « inacceptable » le projet de Donald Trump pour Gaza
      https://www.lemonde.fr/international/live/2025/02/05/en-direct-proche-orient-pour-le-hamas-les-propos-de-donald-trump-sur-gaza-so

      « La déclaration de Trump sur Gaza est inacceptable », a déclaré, mercredi, le ministre des affaires étrangères turc, Hakan Fidan, lors d’un entretien à l’agence de presse turque Anadolu. « Expulser [les Palestiniens] de Gaza est une question que ni nous ni les pays de la région ne pouvons accepter. Il n’est même pas question d’en discuter », a-t-il insisté.

      L’Egypte appelle à une reconstruction rapide de Gaza, sans déplacer ses habitants
      https://www.lemonde.fr/international/live/2025/02/05/en-direct-proche-orient-pour-le-hamas-les-propos-de-donald-trump-sur-gaza-so
      Lors d’entretiens au Caire avec le premier ministre palestinien, Mohammad Mustafa, le ministre égyptien des affaires étrangères, Badr Abdelatty, a appelé, mercredi, à une reconstruction rapide de la bande de Gaza, sans déplacement de ses habitants. Les deux responsables ont souligné « l’importance d’avancer rapidement dans les projets de relance (…) à un rythme accéléré (…) sans que les Palestiniens quittent la bande de Gaza, notamment en raison de leur attachement à leur terre et de leur refus de la quitter », a indiqué le ministère égyptien dans un communiqué.

      Après les propos de Donald Trump, la France dit son « opposition à tout déplacement forcé de la population palestinienne de Gaza », « une violation grave du droit international »
      https://www.lemonde.fr/international/live/2025/02/05/en-direct-proche-orient-pour-le-hamas-les-propos-de-donald-trump-sur-gaza-so

      « La France réitère son opposition à tout déplacement forcé de la population palestinienne de Gaza, qui constituerait une violation grave du droit international, une atteinte aux aspirations légitimes des Palestiniens, mais aussi une entrave majeure à la solution à deux Etats et un facteur de déstabilisation majeur pour nos partenaires proches que sont l’Egypte et la Jordanie, ainsi que pour l’ensemble de la région », déclare, mercredi, le ministère des affaires étrangères français dans un communiqué.

      « La France continuera à se mobiliser pour la mise en œuvre de la solution à deux Etats, la seule qui puisse garantir la paix et la sécurité sur le long terme aux Israéliens et aux Palestiniens. L’avenir de Gaza doit s’inscrire non dans la perspective d’un contrôle par un Etat tiers mais dans le cadre d’un futur Etat palestinien, sous l’égide de l’Autorité palestinienne. Le Hamas doit être désarmé et n’avoir aucune part à la gouvernance de ce territoire. La France continuera de marquer son opposition à la colonisation, contraire au droit international, et à toute velléité d’annexion unilatérale de la Cisjordanie. »

      On attend encore l’Union européenne

    • Franceinfo critiquée après un débat sur la possibilité de faire de Gaza une nouvelle « Riviera »
      https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/02/06/francetvinfo-dans-la-tourmente-apres-un-debat-sur-la-possibilite-de-faire-de

      La chaîne d’information de France Télévisions a « déploré » une séquence diffusée mercredi, au cours de laquelle un professionnel du tourisme a été invité à envisager la transformation de l’enclave palestinienne en destination touristique.

      « Gaza “Côte d’Azur”, et si c’était possible ? », interrogeait un bandeau publié mercredi 5 février entre 22 heures et 23 heures, en deuxième partie de l’émission « L’heure américaine ».

      Exprimant son souhait de « laisser la politique de côté pour un instant », le présentateur Julien Benedetto a entrepris d’interviewer un professionnel du tourisme afin de prolonger l’annonce par Donald Trump, le matin même, de son souhait de transformer Gaza, après exil forcé de ses habitants, en destination touristique. « La bande de Gaza en Riviera, est-ce que ça a du sens pour le professionnel du tourisme que vous êtes ? », a-t-il ainsi demandé à Franck Delvau, le président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie d’Ile-de-France. Sur le plateau, aucun des invités n’a déploré la tournure extrêmement déplacée prise alors par la conversation.

      [...]
      « A force de vouloir faire du remplissage par des débats, faute de moyens, on en arrive à parler de tout n’importe comment, déplore le syndicat SNJ de France Télévisions, dans un communiqué. Journalistiquement, éthiquement, déontologiquement et humainement, c’est profondément déplorable et totalement inexcusable ». Pour son représentant, Serge Cimino, cette affaire, qu’il qualifie de « faute professionnelle énorme », « est beaucoup plus grave que celle du bandeau ». Le 25 janvier en effet, la chaîne avait déjà dû s’excuser « à la suite d’une erreur inadmissible ». Pendant quelques secondes, le titre « 200 otages palestiniens retrouvent la liberté » avait barré l’écran. Le rédacteur en chef en poste ce week-end-là, sous statut précaire, avait été suspendu.

      L’apolitisme de droite extrême dans les #média "publics". Faut dire que le tourisme, "ça nous parle". N’est-ce pas la premier secteur économique céfran ?

    • Sidération, sidération ... L’heure américaine présentée par Julien Benedetto (on a le droit de mettre des noms sur la « sidération », hein) ...
      https://video.twimg.com/amplify_video/1887254397068931072/vid/avc1/828x456/OhBrQR-FvPNHyumk.mp4?tag=16

      Avec cette petite « pointe d’humour » qui caractérise si bien les crapules :
      https://www.france.tv/franceinfo/l-heure-americaine/6931456-emission-du-mercredi-5-fevrier-2025.html

  • "Excluding Indians" : Trump admin questions Native Americans’ birthright citizenship in court

    « Exclure les Indiens » : l’administration Trump remet en question le droit de citoyenneté par naissance des Amérindiens devant la justice

    https://www.msn.com/en-us/politics/government/excluding-indians-trump-admin-questions-native-americans-birthright-citizenship-in-court/ar-AA1xJKcs

    On lit ça et on croit à un gros fake. On vérifie, et puis non, c’est la réalité. Peu de chance que le truc passe, toutefois, le juge a dit qu’en quarante ans de pratique il n’avait jamais vu une ordonnance exécutive aussi inconstittionnelle. Mais sait-on jamais. Comme si il n’avait rien d’autres de mieux à foutre.

    Dans les arguments de l’administration Trump pour défendre son ordre suspendant la citoyenneté par naissance, le Département de la Justice remet en question la citoyenneté des Amérindiens nés aux États-Unis, en citant une loi du XIXe siècle qui excluait les Amérindiens de la citoyenneté par naissance.

    Dans une affaire concernant l’ordonnance exécutive de Trump sur la citoyenneté par naissance, émanant de Washington, les avocats du Département de la Justice citent le 14e amendement, qui stipule que « Toutes les personnes nées ou naturalisées aux États-Unis, et soumises à leur juridiction, sont citoyennes des États-Unis et de l’État où elles résident », et fondent l’un de leurs arguments sur la phrase « soumises à leur juridiction ».

    L’administration Trump soutient ensuite que la formulation du 14e amendement — la phrase « soumises à leur juridiction » — doit être interprétée « pour exclure les mêmes individus qui étaient exclus par la loi, c’est-à-dire ceux qui sont ‘soumis à toute puissance étrangère’ et ‘les Indiens non taxés’ ».

    Les avocats du Département de la Justice reviennent sur la question de savoir si les Amérindiens devraient ou non avoir droit à la citoyenneté par naissance plus loin dans leurs arguments, citant un arrêt de la Cour suprême, Elk v. Wilkins, dans lequel la cour a statué que « parce que les membres des tribus indiennes doivent ‘une allégeance immédiate’ à leurs tribus, ils ne sont pas ‘soumis à la juridiction’ des États-Unis et ne sont donc pas constitutionnellement en droit d’obtenir la citoyenneté. »

    « La relation des États-Unis avec les enfants d’immigrants illégaux et de visiteurs temporaires est plus faible que celle qu’ils entretiennent avec les membres des tribus indiennes. Si ce dernier lien est insuffisant pour la citoyenneté par naissance, le premier l’est certainement », a argumenté l’administration Trump.

    Cet argument marque un net changement par rapport à l’opinion gouvernementale, qui considère que les Amérindiens citoyens de leurs tribus respectives sont également citoyens des États-Unis.

    « Selon les termes clairs de la Clause, le fait de naître aux États-Unis ne confère pas en soi la citoyenneté. La personne doit également être ‘soumise à la juridiction’ des États-Unis » , indique le dossier.

    Le Département de la Justice cite ensuite la Civil Rights Act de 1866, qui précède de deux ans le 14e amendement. Les avocats du Département de la Justice citent spécifiquement une section de cette loi qui précise que « toutes les personnes nées aux États-Unis et non soumises à toute puissance étrangère, à l’exception des Indiens non taxés, sont déclarées citoyennes des États-Unis ».

    #premières_nations
    #peuples_autochtones
    #discriminations
    #Trump_décadence
    #Trump_fasciste

  • Elon Musk accusé d’avoir fait un salut nazi, ou comment la culture 4chan entre à la Maison Blanche , Damien Leloup, Martin Untersinger
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2025/01/22/elon-musk-accuse-d-avoir-fait-un-salut-nazi-ou-comment-la-culture-4chan-entr

    Musk n’est pas un idéologue ordinaire. C’est avant tout un troll. Et pour le troll, issu de 4chan, du Gamergate et de toute cette culture de la provoc’ et de l’ironie trash où la souffrance de l’autre est toujours plus ou moins réductible à une blague, la seule question est celle des limites. Plus les modérateurs sont coulants, plus il se permet de choses. Via @parpaing, là
    https://seenthis.net/messages/1093838#message1094119

    Le geste du patron de X lors de la cérémonie d’investiture de Donald Trump est le prolongement de ses appels du pied à l’#antisémitisme et au #suprémacisme_blanc. Imprégné de la culture du forum 4chan, il en reprend les techniques de provocation : choquer, tout en semant le doute sur la nature réelle de ses intentions.

    « C’est usant, ce truc de comparer tout le monde à Hitler. » C’est en ces termes, et donc sans aucunement chercher à rassurer sur la nature de son geste, qu’Elon Musk a choisi de réagir aux critiques qui lui sont adressées depuis qu’il a exécuté ce qui s’apparente à un double #salut_fasciste, lundi 20 janvier, à l’occasion de son discours dans une enceinte sportive de Washington, au soir de la cérémonie d’investiture de Donald Trump.

    « Un salut hitlérien est un salut hitlérien », a tranché mardi l’hebdomadaire allemand Die Zeit, alors qu’une partie de la presse continue de débattre sur la manière d’interpréter la scène. Mais chez les militants d’#extrême_droite du monde entier, en tout cas, la question fait consensus. Patrick Casey, le fondateur du groupuscule néonazi Identity Evropa, en a, par exemple, publié un extrait assorti d’une plaisanterie sur le fait qu’il n’en croyait pas ses yeux. Les mêmes images ont été diffusées par Andrew Torba, le fondateur de la plateforme d’extrême droite Gab, avec la mention « des choses incroyables se produisent déjà ». Sur un groupe Telegram néonazi américain, les images de la gestuelle d’Elon Musk sont accompagnées d’un enthousiaste « ON EST DE RETOUR PUTAIN », a constaté le mensuel américain Wired.

    Le geste du multimilliardaire ne sort pas de nulle part. Cela fait des mois que le propriétaire du réseau social X multiplie les références à l’antisémitisme et l’idéologie nazie. En plus de plusieurs plaisanteries douteuses, il remet en question en mai 2023 le caractère antisémite d’une fusillade perpétrée par un homme arborant des tatouages en forme de croix gammée. Quelques jours plus tard, c’est le milliardaire juif George Soros qu’il accuse, dans un sous-entendu antisémite clair, de « détester l’humanité » et d’« éroder le tissu même de la civilisation ».

    En novembre 2023, il tweete son approbation à un message accusant les juifs de « haine contre les Blancs », une obsession antisémite largement documentée. En septembre 2024, il recommande le visionnage d’un documentaire réalisé par un historien autoproclamé aux théories révisionnistes sur la Shoah. En prenant les manettes du réseau social, il a aussi rétabli le compte du plus célèbre néonazi d’Amérique, le fondateur du site The Daily Stormer Andrew Anglin, ainsi que celui du rappeur Kanye West, suspendu de X après des messages antisémites, ou encore celui de Patrick Casey.

    Provocation absolue et sans limite

    Cette symbolique nazie est aussi très ancrée dans la culture d’un espace en ligne bien particulier et qu’Elon Musk admire : 4chan. Ce gigantesque forum, anonyme et à la modération quasi inexistante, est depuis plus de quinze ans l’un des viviers en ligne des discours les plus extrémistes, racistes, antisémites ou masculinistes, notamment dans son sous-forum « 4chan/pol », consacré aux discussions « politiquement incorrectes ». Au début du mois de janvier, l’homme d’affaires avait changé son profil sur le réseau social X pour y devenir brièvement « Kekius Maximus », une référence à plusieurs mèmes emblématiques de #4chan.

    Cet espace communautaire a ses propres règles : il se pense comme celui de la provocation absolue et sans limite, où l’on peut trouver, dans un même fil de discussion, des images à la gloire du nazisme, des blagues sur les Pokémon et de la pornographie « hardcore ». Sa règle cardinale est la transgression. Mais force est de constater que dans cet espace où tout est permis, où « jouer au nazi » est normalisé, on trouve aussi beaucoup d’authentiques nazis. C’est là une tactique bien connue des militants extrémistes : la normalisation par la provocation, sous couvert d’humour, de références et d’idées que l’on cherche à insérer dans le débat public, tout en se ménageant une porte de sortie rhétorique, une possibilité de nier, pour introduire davantage de confusion.

    Elon Musk a déjà eu recours à ce procédé. Le 27 octobre 2024, à l’occasion d’un meeting du candidat Donald Trump au Madison Square Garden de New York, il arborait une casquette noire sur laquelle le slogan « Make America Great Again » était écrit en lettres gothiques. [Voir ici : https://www.livemint.com/news/us-news/us-election-2024-dark-gothic-donald-trump-elon-musk-wears-hat-with-fraktur Un débat s’en est suivi : s’agissait-il d’une police de caractères utilisée par les nazis ? Pendant que certains s’échinaient à des comparaisons pixel par pixel, le message, pas si subtil, était déjà passé.

    Une culture politique forgée en ligne

    L’homme le plus riche du monde ne s’en cache guère : il admire 4chan, incarnation à ses yeux d’une liberté d’expression absolue, et se considère comme faisant partie de cette communauté. Il répond ainsi parfois à des comptes X consacrés au forum et plaisantait, en mai 2024, sur le fait que son outil d’intelligence artificielle Grok allait désormais s’entraîner sur le contenu de la plateforme. Fin 2024, il promouvait aussi sur X une théorie masculiniste née sur 4chan, selon laquelle la meilleure forme de gouvernement est celle qui donne le pouvoir aux « hommes ayant un taux de testostérone élevé ».
    Sur 4chan, le sens de la provocation du milliardaire est parfois salué. Mais son besoin compulsif de plaire à cette communauté, ou la manière dont il met en scène ses performances exagérées sur plusieurs jeux vidéo, le placent aussi souvent dans la position, honnie sur le forum, de « tryhard » : celui qui veut tellement plaire qu’il en fait trop. Un péché mortel sur 4chan, où l’on se doit d’être indifférent à tout.

    Sans compter que cet espace en ligne abrite aussi les franges les plus radicales des mouvements Incels ou doomer, des communautés construites entre autres sur la haine des femmes, le pessimisme, la solitude, la pauvreté et le nihilisme. Quelle place peut vraiment y avoir l’homme le plus riche du monde, qui a été en couple avec la star Grimes et qui est désormais le bras droit du président de la première puissance mondiale ?

    Les saluts de M. Musk ne sont donc ni un accident ni un moment isolé. Ils sont à l’image de sa culture politique, forgée bien davantage dans des recoins peu recommandables d’Internet que dans les livres. Des espaces qui influencent désormais directement le paysage politique américain, maintenant que 4chan a trouvé son émissaire à la Maison Blanche.

    #masculinisme #Musk

  • The Last Wildfire-Fighting Camp for Incarcerated Teens in California | Teen Vogue
    https://www.teenvogue.com/story/wildfire-camp-incarcerated-teens

    Despite its minimal security, Pine Grove is a California Division of Juvenile Justice (DJJ) facility. It’s where teenage boys and young men ages 17 to 24 are incarcerated, and, as soon as they turn 18, are formally trained to contain and prevent California’s ever-worsening wildfires. These teenagers and young men — 95% of whom are Black, Latinx, or Filipino — earn between $2.20 and $4 per hour, plus an additional $1 an hour when they’re actively fighting fires, according to the DJJ.

    • Nouvelle dénomination du golfe du Mexique : « La toponymie est à l’avant-garde d’un projet impérialiste aux conséquences incommensurables », Frédéric Giraut, Géographe
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/01/11/nouvelle-nomination-du-golfe-du-mexique-la-toponymie-est-a-l-avant-garde-d-u

      Avant même d’être à la Maison Blanche, Donald Trump multiplie les annonces impérialistes agressives relatives aux voisins, et en principe alliés, des Etats-Unis.

      A côté des revendications territoriales vis-à-vis du Canada, du Groenland et du Panama, l’annonce d’une volonté de redénommer le golfe du Mexique en golfe de l’Amérique constitue une déclaration de guerre toponymique au voisin mexicain, et plus généralement aux Etats d’Amérique centrale.
      Bien sûr, l’annonce joue sur la référence, potentiellement inclusive, à l’Amérique comme continent et non comme Etat, puisque l’habitude d’appeler les Etats-Unis « America » ne correspond pas à un toponyme officiel. Mais le contexte dans lequel s’inscrit cette déclaration – le slogan « Make America Great Again » [« Rendons sa grandeur à l’Amérique »] ayant été largement utilisé par Trump lors de ses campagnes électorales – ne laisse pas de doute sur les intentions impérialistes qu’elle charrie.

      Une autre dimension, également très grave politiquement et culturellement, de cette annonce relève de sa posture néocoloniale. En effet, il s’agit ni plus ni moins de substituer une référence européenne – Amérique – à une référence aux sociétés préhispaniques, le Mexique. America est un nom donné par des chroniqueurs européens au XVIe siècle, en référence à l’explorateur florentin Amerigo Vespucci (1454-1512), qui avait entrepris plusieurs voyages sur le continent, et notamment au Mexique, pour le compte de l’Espagne puis du Portugal ; tandis que « Mexique » désigne l’Etat nommé d’après la capitale au nom autochtone Mexihko en langue nahuatl.

      Volonté suprémaciste

      La violence symbolique de cette volonté suprémaciste de retour à une toponymie d’origine européenne s’exprime aussi dans l’annonce faite par le nouveau président de vouloir revenir sur la dénomination du mont Denali. Plus haut sommet des Etats-Unis situé en Alaska, son nom d’origine autochtone a été officiellement attribué par Barak Obama en 2015, en lieu et place du nom de Mont McKinley, d’après un président des Etats-Unis du début du XXe siècle [William McKinley (1843-1901), vingt-cinquième président, assassiné par un anarchiste].

      C’est ce nom exogène qui serait redonné au mont par l’administration Trump. Cette volonté est à rapprocher de l’initiative récente de « nettoyage toponymique » du nouveau président argentin, Javier Milei, qui a induit la suppression du #nom_autochtone mapuche du lac Acigami pour un retour au nom colonial de lac Roca, d’après la figure d’un militaire et ex-président impliqué dans la conquête coloniale violente des terres dites « désertiques » du Sud.

      Reste la faisabilité de la mise en œuvre de cette offensive toponymique néocoloniale et impérialiste de Donald Trump. S’agissant d’objets géographiques relevant de la souveraineté toponymique états-unienne (le mont Denali et les eaux territoriales états-uniennes du golfe du Mexique), les Etats-Unis peuvent effectuer des changements officiels, qui s’imposent dès lors dans leur propre nomenclature et leur cartographie officielle.
      S’agissant d’objets géographiques relevant d’autres souverainetés nationales, les décisions états-uniennes sont inopérantes.

      Une offensive d’Elon Musk

      S’agissant, enfin, des espaces à statut international tels que les eaux internationales du golfe du Mexique, les velléités de Trump engageront certainement une bataille toponymique semblable à celles qui ont cours actuellement en Asie pour la mer du Japon/mer de l’Est, et la mer de Chine méridionale/mer de l’Est/mer des Philippines occidentales.

      L’arbitrage ne relèverait pas de l’instance internationale en la matière, le Groupe d’experts des Nations unies pour les noms géographiques (UNGEGN), sans réel pouvoir. Celui-ci prône de manière générale la stabilité dans la toponymie officielle et dans les exonymes (noms de lieux géographiques dans des langues autres que celle d’un pays où se trouvent ces lieux), tout en respectant le principe de souveraineté.

      L’arbitrage s’effectuera en revanche plus probablement sur les plateformes d’information géographique et de cartographie en ligne. Or, celles-ci sont soit privées – Google Maps, notamment –, soit collaboratives – OpenStreetMap, Wikimapia par exemple. Il n’aura échappé à personne que les revendications territoriales de Donald Trump, qui passent notamment par la toponymie, s’accompagnent justement d’une offensive de son allié Elon Musk contre les plateformes collaboratives, notamment Wikipédia, susceptibles de contrer les visées du président élu sur le plan du savoir et de la connaissance partagée.
      Dès lors, la toponymie apparaît à l’avant-garde d’un projet impérialiste tous azimuts aux conséquences incommensurables, et peut jouer, si on la prend au sérieux, un rôle essentiel de signal d’alerte. A moins que le processus enclenché soit encore plus rapide que la stupéfaction qu’il provoque.

      Frédéric Giraut est professeur de géographie politique, titulaire de la chaire de l’Unesco en toponymie inclusive « Dénommer le monde » de l’université de Genève.

      #suprémacisme

    • Can Trump just order new names for Denali and the Gulf of Mexico? A geographer explains who decides what goes on the map

      President Donald Trump’s executive order to rename the Gulf of Mexico and Alaska’s Denali, the tallest peak in the country, has resulted in lots of discussion. While for some, such renaming might seem less important than the big problems the country faces, there is a formal process in the United States for renaming places, and that process is taken seriously.

      Usually, so people don’t get confused, official, agreed-upon names are used by the government. In the U.S., place names are standardized by the U.S. Board on Geographic Names, which is part of the U.S. Geological Survey, the agency in charge of making maps.

      In his executive order, Trump asks the Board on Geographic Names “to honor the contributions of visionary and patriotic Americans” and change its policies and procedures to reflect that.

      Usually, renaming a place starts locally. The people in the state or county propose a name change and gather support. The process in each state is different.

      How to change a place name

      Minnesota recently changed the name of a large lake in Minneapolis to Bde Maka Ska, which the Minneapolis Park Board described as “a Dakota name for the lake that has been passed down in oral history for many years.”

      The board voted to change the name and took its request to the county commissioners. When the county agreed, the request was then sent to the Minnesota Department of Natural Resources, which made it official for Minnesota. Then, the state of Minnesota sent the request to the Board on Geographic Names, which made it official for the entire U.S.

      It’s a lot of paperwork for something so seemingly minor, but people get passionate about place names. It took 40 years to rename Denali from the name established in the late 19th century, Mount McKinley.

      The state of Alaska requested the name change in 1975, but the Board on Geographic Names didn’t take action. Members of the Ohio congressional delegation – President William McKinley was from Ohio – objected over many years to requests to rename the mountain, and the board did not act on those requests.

      The president appoints the secretary of the Interior Department. The secretary works with the heads of related agencies to appoint the Board on Geographic Names. Current committee policy states, “Input from State geographic names authorities, land
      management agencies, local governments, and Tribal Governments are actively pursued.”

      In 2015, President Barack Obama named a new leader for the Department of the Interior, Sally Jewell. Just as Obama made a trip to Alaska in late August 2015, Jewell declared the name change official under a law that allows the secretary of the Interior to change a name if the board doesn’t act on the proposal in a “reasonable” amount of time.

      “This name change recognizes the sacred status of Denali to many Alaska Natives,” Jewell said. “The name Denali has been official for use by the State of Alaska since 1975, but even more importantly, the mountain has been known as Denali for generations. With our own sense of reverence for this place, we are officially renaming the mountain Denali in recognition of the traditions of Alaska Natives and the strong support of the people of Alaska.”

      If someone objects to a name change, they could ask the courts to rule on whether the name change was made legally. Going back to Bde Maka Ska, some people objected to changing the name from Lake Calhoun, so they took the state natural resources agency to court. Eventually, the Minnesota Supreme Court ruled that the name change was done correctly.

      Alaska’s two U.S. senators and prominent state figures have strongly objected to Trump’s renaming attempt.
      How not to change a place name

      Renaming the Gulf of Mexico is a different kind of case, however, from renaming a geographic place within U.S. borders.

      The gulf is not within the territorial U.S. On the coast, the first 12 miles from shore are considered part of that country, but outside of that is international waters.

      The Board on Geographic Names could change the name to Gulf of America on official U.S. maps, but there is no international board in charge of place names. Each country decides what to call places. And there is no official way for the U.S. to make other countries change the name.

      It’s possible that the U.S. could formally ask other countries to change the name, or even impose sanctions against countries that don’t comply.

      If the names were officially changed in the U.S., the government would use the new names in official documents, signage and maps. As for all the people and companies in the world that make maps, they usually use the official names. But there is nothing that would force them to, if they believed that a certain name is more widely recognized.

      On Jan. 24, 2025, the U.S. Department of the Interior issued a statement on the name changes:

      “In accordance with President Donald J. Trump’s recent executive order, the Department of the Interior is proud to announce the implementation of name restorations that honor the legacy of American greatness, with efforts already underway.

      "As directed by the President, the Gulf of Mexico will now officially be known as the Gulf of America and North America’s highest peak will once again bear the name Mount McKinley….The U.S. Board on Geographic Names, under the purview of the Department of the Interior, is working expeditiously to update the official federal nomenclature in the Geographic Names Information System to reflect these changes, effective immediately for federal use.”

      https://theconversation.com/can-trump-just-order-new-names-for-denali-and-the-gulf-of-mexico-a-

    • Du Denali au McKinley : les enjeux politiques d’un changement de nom

      En décidant de renommer le mont Denali, point culminant de l’Amérique du Nord (6190 m) en « mont McKinley », le président américain, Donald Trump, méprise les cultures autochtones et renoue avec un imaginaire colonial qui, depuis longtemps, influence le choix des noms que l’on donne aux montagnes que l’on gravit. Une histoire aussi vieille que celle de l’exploration.

      Nommer un territoire, c’est déjà se l’approprier. Et, qu’on le veuille ou non, les toponymes sont souvent profondément politiques. Les États coloniaux, les puissances impérialistes ont toujours su les convoquer pour marquer symboliquement leurs conquêtes territoriales. Et les montagnes n’y échappent pas… encore moins celles qui constituent le point culminant d’un territoire, la charge symbolique y étant encore plus importante.

      L’actualité vient nous le rappeler, avec la décision de Donald Trump de rebaptiser le mont Denali, en Alaska, point culminant de l’Amérique du Nord (6 190 mètres), en « mont McKinley », du nom du 25e président des Etats-Unis, mort assassiné par un militant anarchiste, en 1901. Imaginée pendant le premier mandat du républicain puis à nouveau évoquée peu avant son investiture, la décision a fait l’objet d’un décret, signé le 20 janvier 2025, et ce, malgré la forte opposition des deux sénateurs républicains d’Alaska, Lisa Murkowski et Dan Sullivan.

      (#paywall)

      https://alpinemag.fr/denali-mckinley-enjeux-politiques-changement-nom-trump-alaska

    • #Google_Maps to rename ’Gulf of Mexico’ to ’Gulf of America’ for US users

      Google Maps will change the name of “Gulf of Mexico” to “Gulf of America” once it is officially updated in the U.S. Geographic Names System, it said in an X post on Monday.

      The change will be visible in the U.S., but it will remain “Gulf of Mexico” in Mexico. Outside of the two countries, users will see both names.

      The Trump administration’s Interior Department said on Friday it had officially changed the name of the Gulf of Mexico to the Gulf of America, and the Alaskan peak Denali to Mount McKinley.

      Google Maps, which is owned by Alphabet’s Google, will make a similar change with Mount McKinley.

      President Donald Trump ordered the name changes as part of a flurry of executive actions hours after taking office last Monday, making good on a campaign promise.

      “As directed by the President, the Gulf of Mexico will now officially be known as the Gulf of America and North America’s highest peak will once again bear the name Mount McKinley,” the Interior Department said in a statement last week.

      https://www.voanews.com/a/google-maps-to-rename-gulf-of-mexico-to-gulf-of-america-for-us-users/7952630.html

    • Donald Trump profite de son vol pour le #Super_Bowl pour s’attaquer de nouveau au Mexique

      En survolant le Golfe du Mexique, le président des États-Unis a signé un #décret proclamant le #9_février le jour du « Golfe de l’Amérique ».

      Une #mise_en_scène digne du personnage. Assis à bord d’un avion Air Force One en direction du #Super_Bowl en Louisiane, Donald Trump a signé ce dimanche 9 février un décret proclamant le 9 février le jour du « Golfe de l’Amérique », le Golfe du Mexique qu’il a récemment décidé unilatéralement de rebaptiser.

      Le président républicain a fait cette annonce en survolant l’étendue d’eau que le reste du monde appelle encore le Golfe du Mexique, comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessous, publiée sur compte X (ex-Twitter).

      « Nous le survolons en ce moment même », a déclaré Donald Trump, un stylo à la main et devant une foule de journalistes. « Nous avons donc pensé que ce serait approprié [de signer ce décret] ».
      Un décret pris dès son arrivée à la Maison Blanche

      Dans un décret pris quelques heures après son retour à la Maison Blanche, le 20 janvier, Donald Trump avait qualifié le Golfe du Mexique de « partie indélébile de l’Amérique », essentielle à la production pétrolière et à la pêche aux États-Unis, et de « destination préférée des Américains pour le tourisme et les activités de loisirs ».

      L’expression « Golfe d’Amérique » a rapidement été utilisée par les gardes-côtes américains dans un communiqué de presse et par le gouverneur républicain de Floride, Ron DeSantis.

      Ce décret avait suscité le courroux du Mexique et la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum avait ironisé en proposant de renommer les États-Unis l’« Amérique mexicaine », devant une carte du monde datant du XVIIe siècle et sur laquelle une bonne partie de la région nord-américaine apparaît sous le nom d’Amérique mexicaine. « Pour nous, il s’agit toujours du golfe du Mexique et pour le monde entier, il s’agit toujours du golfe du Mexique », avait-elle insisté.

      https://www.huffingtonpost.fr/international/article/donald-trump-profite-de-son-vol-pour-le-super-bowl-pour-s-attaquer-de

      #annonce

    • Le Mexique lance des #poursuites contre Google pour avoir changé le nom du golfe du Mexique en golfe d’Amérique

      Donald Trump avait signé un décret après son retour à la Maison Blanche visant à rebaptiser la mer. La modification est visible sur Google Maps aux Etats-Unis. Au Mexique, le golfe a conservé son nom, et ailleurs, les deux noms apparaissent.

      Le Mexique a lancé des poursuites contre Google pour avoir changé le nom du golfe du Mexique en golfe d’Amérique pour les utilisateurs de l’application Google Maps aux Etats-Unis, a annoncé vendredi 9 mai la présidente mexicaine, Claudia Sheinbaum.

      « La plainte a déjà été déposée », a déclaré Mme Sheinbaum lors de sa conférence de presse matinale, sans préciser la date ni la juridiction. Dès le 20 janvier, premier jour de son retour à la Maison Blanche, le président Donald Trump avait signé un décret changeant le nom du golfe du Mexique en « golfe d’Amérique ».

      Depuis février, Google Maps, service de cartographie ultradominant, affiche désormais « golfe d’Amérique » au sud-est des Etats-Unis, sur la mer encadrée par la Floride, la Louisiane, le Texas, le Mexique et Cuba, pour les usagers situés aux Etats-Unis.

      Les utilisateurs basés au Mexique ont, eux, conservé « Golfo de Mexico », conformément à la volonté du gouvernement mexicain. Et les personnes situées dans d’autres pays, en Colombie par exemple, voient les deux noms – « golfe du Mexique (golfe d’Amérique) » – comme c’est le cas pour les lieux contestés.
      Un changement de nom officialisé

      La Chambre des représentants américaine a adopté jeudi un texte pour officialiser ce changement de nom et donner ainsi force de loi à ce décret.

      Mme Sheinbaum avait averti Google, filiale d’Alphabet, en février, qu’elle envisageait une action en justice à moins que le géant technologique ne revienne sur sa décision. Le gouvernement mexicain de gauche nationaliste soutient que le décret de Donald Trump ne s’applique qu’à la partie du plateau continental appartenant aux Etats-Unis.

      « Tout ce que nous voulons, c’est que le décret émis par le gouvernement américain soit respecté », a déclaré Mme Sheinbaum. « Le gouvernement américain n’appelle que la portion du plateau continental américain le golfe d’Amérique, pas l’ensemble du golfe, car il n’aurait pas l’autorité de nommer l’ensemble du golfe », a-t-elle ajouté.

      Mme Sheinbaum avait en retour suggéré de renommer les Etats-Unis « l’Amérique mexicaine », se référant à une carte géographique datant d’avant 1848, lorsque le tiers du Mexique avait été cédé aux Etats-Unis par le traité de Guadalupe Hidalgo.
      Le golfe Persique bientôt rebaptisé ?

      Google avait expliqué à la fin de janvier que les changements de nom étaient appliqués suivant les sources gouvernementales officielles, en l’occurrence le Geographic Names Information System (GNIS) aux Etats-Unis. Sur l’application concurrente d’Apple, Maps, le nom est toujours « golfe du Mexique ».

      Après le golfe du Mexique, plusieurs médias américains, dont Associated Press, ont prêté au président américain l’intention de renommer également le golfe Persique lors de son voyage dans trois pays de la région, prévu du lundi 12 au jeudi 15 mai, en utilisant plutôt l’expression « golfe d’Arabie ». Si Donald Trump a précisé qu’aucune décision définitive n’avait encore été prise concernant un éventuel changement d’appellation dans les documents officiels américains, cette éventualité a entraîné la colère des Iraniens, qui y voient une question de fierté nationale.

      https://www.lemonde.fr/international/article/2025/05/09/le-mexique-lance-des-poursuites-contre-google-pour-avoir-change-le-nom-du-go
      #plainte #justice

    • Donald Trump fâche les Iraniens de tous bords en envisageant de rebaptiser le golfe Persique
      https://www.lemonde.fr/international/article/2025/05/09/donald-trump-fache-les-iraniens-de-tous-bords-en-envisageant-de-rebaptiser-l

      Le président américain, qui se rendra en Arabie saoudite, au Qatar et aux Emirats arabes unis du lundi 12 au jeudi 15 mai, envisagerait de parler du « golfe d’Arabie ».

      https://archive.ph/https://www.lemonde.fr/international/article/2025/05/09/donald-trump-fache-les-iraniens-de-tous-bords-en-envisageant-de-rebaptiser-l
      #golfe_d'Arabie

  • « Sur l’immigration, le récit de Donald Trump évolue au gré des rapports de force dans son camp », Marie-Cécile Naves
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/01/03/sur-l-immigration-le-recit-de-donald-trump-evolue-au-gre-des-rapports-de-for

    Durant toute sa campagne, Donald #Trump s’est engagé à réduire de manière drastique l’#immigration non seulement illégale, mais aussi légale. Son souhait de confier cette tâche à l’ancien policier Tom Homan – l’artisan de la séparation de plus de 4 000 enfants de leurs parents immigrés entre 2017 et 2021 – allait dans ce sens.
    Le récit trumpien se décline en trois points : la lutte contre la délinquance (le #migrant étant automatiquement associé au criminel) ; la préservation d’une identité (blanche) américaine mythifiée ; et, précisément, l’efficacité économique. Ces trois objectifs sont liés entre eux, le travailleur immigré étant présumé prendre le travail du « vrai » Américain.

    Dans les faits, la perspective d’une expulsion des quelque 11 millions de clandestins, mais aussi de leurs enfants, même si ces derniers sont en situation régulière, s’avère, au-delà des problèmes éthiques et pratiques qu’elle pose, une aberration économique.

    En 2022, on comptait 30 millions d’immigrés dans la main-d’œuvre du pays (soit 18 %), dont 8 millions de travailleurs illégaux indispensables à de nombreux secteurs économiques. Les sans-papiers représentent ainsi jusqu’à un tiers des employés dans l’#agriculture, le #BTP, les #loisirs, la #restauration, les #services_à_domicile ou à la personne, en particulier parce qu’ils sont les seuls à accepter certains emplois peu qualifiés.

    Cependant, nombre d’entre eux sont très demandés en raison de leur niveau de qualification : aux Etats-Unis, un tiers des immigrés possèdent un diplôme de l’enseignement supérieur (soit la même proportion que les citoyens américains), ce qui les conduit à occuper des emplois à haute valeur ajoutée : banque, nouvelles technologies, recherche fondamentale et appliquée, etc.
    Une étude du National Bureau of Economic Research, un centre de recherche indépendant, a montré qu’ entre 1990 et 2015 les immigrés ont concentré 16 % des inventions et 23 % des innovations. Ils créent, en outre, plus souvent leur entreprise, et donc des emplois, dont bénéficient également les Américains : les deux tiers des principales entreprises en intelligence artificielle ont été fondées par des immigrés, dont une part importante était au départ sans papiers.

    Opportunités d’emploi perdues

    Avec des expulsions massives, le marché du travail, malgré sa grande fluidité, ne se redéploiera pas de lui-même par un effet de vases communicants. La #compétitivité de nombreuses entreprises, petites ou grandes, s’en trouvera affectée, sur le plan national ou à l’échelle internationale : non seulement elles devront augmenter les salaires pour embaucher des Américains ou des immigrés légaux, ce qui aura un effet inflationniste, mais c’est toute une chaîne de production et de distribution qui en pâtira (sous-traitants, etc.). Autrement dit, des opportunités d’emploi seront perdues pour tout le monde.

    Par ailleurs, les économistes et la Banque mondiale s’accordent à dire que la #richesse créée par les immigrés, clandestins compris, est considérable : jusqu’à 8 % du PIB des Etats-Unis. Et, même avec un pouvoir d’achat plus faible que la moyenne, les sans-papiers restent des consommateurs, et paient des impôts locaux et fédéraux.

    Enfin, expulser des millions d’immigrés demandera des moyens policiers et judiciaires démesurés : l’American Immigration Council estime qu’arrêter, juger et expulser, chaque année, un million d’immigrés coûterait près de 90 milliards de dollars (87,5 millions d’euros wtf !!, ndc).

    Il est donc certain que le discours trumpien s’adaptera, quelles que soient les décisions prises, et quels que soient les faits. Le #récit du président élu évolue déjà au gré des rapports de force dans son camp. Pour l’heure, Donald Trump semble soutenir les « tech bros » de la Silicon Valley, symbolisée par Elon Musk, qui demandent le maintien et l’extension d’un système de visa, le H1B, pour leurs futurs ingénieurs et techniciens, contre l’extrême droite identitaire jusqu’au-boutiste, emmenée notamment par l’idéologue Steve Bannon. A contre-courant de ce que Trump affirme depuis des années.

    Marie-Cécile Naves est une politiste française, spécialiste des Etats-Unis et du féminisme, directrice de recherche à l’Institut de relations internationales et stratégiques. Elle est l’autrice de plusieurs ouvrages, dont « Trump, la revanche de l’homme blanc » (Textuel, 2018).

    #économie #suprémacisme #racisme

  • Experte zu globaler Neuordnung: „China beansprucht mehr Gestaltungsmacht“
    https://www.telepolis.de/features/Experte-zu-globaler-Neuordnung-China-beansprucht-mehr-Gestaltungsmacht-983

    13.8.2024 vin Dietmar Ringel - China fordert Westen wirtschaftlich, politisch und militärisch heraus. Belt and Road Initiative und Aufrüstung im Pazifik. Reagiert Deutschland adäquat?

    China fordert Westen wirtschaftlich, politisch und militärisch heraus. Belt and Road Initiative und Aufrüstung im Pazifik. Reagiert Deutschland adäquat?

    Auch wenn die Schlagzeilen derzeit eher von den Kriegen im Nahen Osten und der Ukraine oder den bevorstehenden Präsidentschaftswahlen in den USA bestimmt werden – ein zentrales Thema der internationalen Politik ist und bleibt China. Die Beziehungen zum Westen, vor allem den USA, sind angespannt. Gerade gab es im Pazifik das US-geführte weltgrößte Seemanöver Rimpac – zum ersten Mal mit Beteiligung der Bundesmarine.

    Der chinesische Botschafter wurde ins Auswärtige Amt in Berlin einbestellt wegen des Vorwurfs, China habe eine deutsche Bundesbehörde ausspioniert. Und sowohl die USA als auch die EU haben Strafzölle auf chinesische Produkte wie Elektroautos verhängt. Angeblich verletzt China internationale Handelsregeln.

    Dietmar Ringel sprach mit ihm im Telepolis-Podcast über Chinas Rolle im Spiel der Weltmächte, die deutsche China-Politik und die Chancen und Risiken der Wirtschaftsbeziehungen mit China.

    Verschiebung globaler Kräfteverhältnisse

    ▶ Wie der Name Ihres Blogs schon sagt, geht es dort um die Verschiebung des globalen Kräfteverhältnisses, vor allem in Richtung China. Woran kann man messen, wie sehr sich das Kräfteverhältnis mittlerweile zugunsten Chinas verschoben hat?

    Thomas Bonschab: Ich glaube, das Beste ist, wenn man mal nicht auf die Tagespolitik schaut, sondern sich die großen Megatrends ansieht. Dann kann man erkennen, wie sehr China in den vergangenen Jahren an Bedeutung gewonnen hat. Blickt man auf die Situation in den 1950er-Jahren und auch noch in den 1970ern, dann war das wirtschaftliche Epizentrum, wo das meiste Bruttoinlandsprodukt generiert wurde, in der Mitte des Atlantiks zu verorten, mit den großen Zielfaktoren USA und Europa. Seither ist das kontinuierlich nach Osten gewandert.

    Es liegt heute schon deutlich entfernt von Europa, und Projektionen sagen voraus, dass in den 2050ern das Epizentrum irgendwo im Grenzbereich zwischen China und Indien liegen wird. Und wenn man an diesem Punkt, wo auch immer er sich dann genau befinden wird, einen Kreis von etwa 4.000 Kilometern zieht, dann leben innerhalb dieses Kreises mehr Menschen als außerhalb. Und diese Menschen beanspruchen momentan eine sehr starke Rolle bei der Gestaltung der Weltordnung.

    ▶ Nun ist die Wirtschaftsleistung aber nur ein Faktor, an dem man das messen kann. Es gibt ja nach wie vor viele Abhängigkeiten, zum Beispiel vom dollarbasierten Weltwährungssystem. Da versuchen die Chinesen, auch im Bündnis mit anderen, sich abzukoppeln, eigene Zahlungssysteme aufzubauen. Wie weit ist man damit bislang gekommen?

    Thomas Bonschab: Diese Prozesse stehen sicherlich noch am Anfang, aber es ist bemerkenswert, wie sehr sich Länder zusammenschließen. Erst über die Bric 2006, dann über die Brics mit Südafrika 2010, und jetzt sogar mit dem in diesem Jahr geschlossenen Brics-Plus-Bündnis. Das sind Länder, die eigentlich gar nicht so viel miteinander zu tun haben, die aber alle eines verbindet, nämlich Alternativen zum US-amerikanisch oder westlich geführten Finanzsystem zu entwickeln.

    Das sind alles noch Anfangsbewegungen, aber man darf sich da nichts vormachen. Es nimmt sehr stark Fahrt auf und wird sicherlich die Finanzarchitektur in den nächsten Jahren stark verändern.
    Investitionen rückläufig

    ▶ Es gibt darüber hinaus die „Belt and Road Initiative“, auch als neue Seidenstraße bekannt. Noch vor wenigen Jahren wurde dieses Projekt von vielen belächelt. Viel Gedöns, hieß es, und wenig dahinter. Außerdem diktierten die Chinesen anderen Ländern die Bedingungen. Es sei nicht von gegenseitigem Vorteil. Trotzdem läuft diese Geschichte weiter. Wo steht man im Moment?
    Thomas Bonschab

    Thomas Bonschab

    Thomas Bonschab: Die „Belt and Road Initiative“ hatte seine höchsten Finanzierungsausgaben sicherlich vor ungefähr fünf oder sechs Jahren. Es ist ein wenig nüchterner geworden, was auch der insgesamt globalen Abkühlung der Wirtschaft geschuldet ist. Auch China kann nicht mehr ganz so viel investieren, wie es das vorher getan hat.

    Dennoch sollte man im Westen solche Prozesse nicht kleinreden und sich darüber lustig machen. Denn es sind tatsächlich Versuche, Alternativen zu schaffen zu Investitionsmethoden, die wir gewohnt sind und die vom Westen gesteuert werden.

    Da gibt es ein ganzes Paket an Maßnahmen wie Prozesse zur Entdollarisierung des Zahlungssystems, aber auch die Gründung neuer Institutionen, wie zum Beispiel der Asian Infrastructure Investment Bank oder der New Development Bank als Alternativen zu den entsprechenden UN-Einrichtungen. Ich meine, man sollte das sehr genau beobachten.

    ▶ Wir müssen natürlich auch über das militärische Kräfteverhältnis reden. Da sind die Amerikaner nach wie vor dominant, aber China rüstet massiv auf. Wollen die Chinesen so stark werden wie die USA oder noch stärker? Und gibt es eine Militärdoktrin, die dahintersteckt?

    Thomas Bonschab: China beansprucht mehr Gestaltungsmacht, und das zeigt sich auch im militärischen Aufrüsten. Allerdings muss man dazu sagen, China hat momentan noch einen enormen Abstand zu den Vereinigten Staaten. Genau genommen haben alle Länder einen großen Abstand zu den Vereinigten Staaten.

    Man braucht sich nur die Zahl der Flugzeugträger anzuschauen, was ja ganze Städte sind als mobile militärische Einrichtungen. Aber China holt trotzdem auf. Hinzu kommt: Solche Einrichtungen wie ein Flugzeugträger oder Raketensysteme funktionieren nur, wenn auch die Cyber Security funktioniert. Und da haben nicht nur die Chinesen zugelegt, sondern auch Russland und andere Länder. Das macht dem Westen sicherlich große Sorgen.
    Rüstungswettlauf zwischen USA und China

    ▶ Aber noch einmal zu der Frage der Militärdoktrin. Sagen die Chinesen, dass sie die Amerikaner auf diesem Gebiet einholen wollen? Oder geht es vielleicht auch darum, gemeinsam das Niveau zu senken, um nicht so viel Geld für militärische Zwecke auszugeben?

    Thomas Bonschab: Eine solche Doktrin ist mir tatsächlich nicht bekannt. Es gibt sehr starke Ansprüche, vor allem im südchinesischen Meer und um das konfliktreiche Thema Taiwan. Ansonsten ist das aus chinesischer Sicht eher eine Zusammenstellung verschiedener Aspekte, in denen man versucht, Einfluss auf globaler Ebene zu gewinnen.

    Dazu gehört der Aufbau von Hardpower, also von militärischer Macht. Vor allem aber sind es sehr innovative neue Methoden, den Einfluss auf wirtschaftlicher Ebene zu erweitern. Und dann gibt es noch das große Thema des Aufbaus von Softpower. Aber da steht es um China nicht besonders gut.

    ▶ Der Westen wirft China zunehmend aggressives Verhalten vor – und da will ich die Stichworte Taiwan und Südchinesisches Meer aufgreifen. Dort beansprucht China etwa eine Reihe von Inseln für sich, es gibt Territorialkonflikte mit mehreren Nachbarstaaten. Ist China eine Gefahr für seine Nachbarstaaten, und handelt China in der Tat aggressiv?

    Thomas Bonschab: Ja, ich würde schon sagen, dass sich die Nachbarstaaten da nicht ganz umsonst Sorgen machen. China beansprucht schon zur Sicherung der Seewege große Teile des Südchinesischen Meeres, und eine Macht, die so schnell gewachsen ist wie die von China, setzt das in der Regel auch durch. Das ist historisch nicht ungewöhnlich.

    ▶ Kommen wir zu Taiwan. Aus Sicht Pekings ist Taiwan Bestandteil des chinesischen Territoriums. Es gibt auch immer wieder kleinere militärische Attacken wie Militärmanöver, in denen chinesische Kampfflugzeuge den Lauftraum Taiwans verletzen. Aus westlicher Sicht sind das Anzeichen dafür, dass China versuchen könnte, Taiwan militärisch zu besetzen. Ist diese Gefahr real?

    Thomas Bonschab: Die Ansage von chinesischer Seite heißt: Zum 100. Gründungsjubiläum der Volksrepublik China im Jahr 2049 muss Taiwan wieder voll integriert sein in das chinesische Festland. Nu gibt es verschiedene Interpretationen, die insbesondere aus den USA kommen und die meines Erachtens sehr interessant sind. Da geht es um die Frage, wann und wie diese Eingliederung passieren könnte. Dass es passieren wird, ist sehr wahrscheinlich. Aber wann und wie, ist offen.

    Eine Position dazu ist: Der globale Wechsel Taiwans von der einen imperialen Macht USA zur zweiten, also nach China, sei unabdingbar. Ob das mit friedlichen Mitteln verläuft und in welcher Geschwindigkeit, hänge von der Weisheit der politischen Führung in China ab. Das heißt, es könnte auch ganz ohne militärische oder sonstige Gewalt passieren. Diese Interpretation liebt die chinesische Regierung natürlich.

    Es gibt aber auch eine Zweite. Die besagt, dass wir uns gegenwärtig in einer sogenannten Danger Zone befinden, einer Gefahrenzone also, und dass eine Übernahme von Taiwan aller Voraussicht nach innerhalb der nächsten zehn Jahre stattfinden wird. Warum?

    Weil China momentan schon wieder auf dem absteigenden Ast sei, große demografische Probleme habe, große interne Schwierigkeiten, Umweltprobleme und so weiter. Deshalb, so die These, werde China Taiwan einnehmen, solange es noch die Kraft dazu hat. Das sind die beiden konkurrierenden Interpretationen. Ich kann leider nicht in die Glaskugel schauen. Wir können nur hoffen dass, wenn überhaupt, der erste Weg eingeschlagen wird.

    ▶ Aber damit ist ja auch ein großes Risiko für China verbunden. Wenn es wirklich einen militärischen Konflikt mit Taiwan vom Zaun bricht, ist doch klar, wie der Weste reagiert, dass es große weltpolitische Verwerfungen geben wird. Und derzeit ist es doch auch so, dass China und Taiwan z. B. durch gute Wirtschaftsbeziehungen gegenseitig voneinander profitieren …

    Thomas Bonschab: Auf jeden Fall. China ist momentan noch ganz stark abhängig von Taiwan. Sollte China wirklich rasant einen Konflikt mit Taiwan in dieser Größenordnung suchen, könnte man davon ausgehen, dass wirklich das schlimmste von allem eintritt. Nämlich, dass auch westliches Militär eingreift und wir dann in eine maximale Eskalation hineingehen. Insofern kann man nur hoffen, dass die chinesische Regierung vernünftig abwägt.

    Momentan ist das ein Grenzspiel, weil in China selbst durchaus auch nationalistische Kräfte unterwegs sind, die ein sehr viel dezidierteres Eingreifen fordern. Und es ist sicherlich auch nicht einfach für die aktuelle politische Führung, dem etwas entgegenzusetzen.

    ▶ Andererseits stellt sich China selbst als friedliebendes Land dar, das – anders als etwa die Staaten des Westens – nie Eroberungskriege geführt habe. Wie passt das dazu, wenn man dann doch ein militärisches Vorgehen gegen Taiwan nicht ausschließt?

    Thomas Bonschab: China hat keine konsistente Geschichte, um zu sagen, dass man nur friedlich unterwegs gewesen sei. In der 4.000-jährigen Geschichte Chinas gab es immer wieder Momente, in denen das Land sehr starke territoriale Eroberungen vorgenommen hat und danach wieder schrumpfte.

    Und was in den Randterritorien passierte, ist genau dasselbe wie bei allen anderen Großmächten. Es war nicht besonders nett, um es vorsichtig zu formulieren. Es war verbunden mit sehr viel Brutalität, Ausbeutung und so weiter. Wie gesagt, ganz ähnlich wie bei anderen Ländern mit Großmachtbestrebungen.

    ▶ Lassen Sie uns über das Verhältnis China-USA sprechen. Das sind die beiden mit Abstand führenden Weltmächte, wobei die Amerikaner gerade an Einfluss verlieren – Sie haben das ja eingangs mit Blick auf die Wirtschaftszahlen beschrieben. Wie groß ist die Gefahr, dass dieser Wettbewerb ausartet in eine eklatante Feindschaft bis hin zu möglichen militärischen Konflikten? Und welche Instrumente braucht es aus Ihrer Sicht, um das zu verhindern?

    Thomas Bonschab: Das Problem ist, dass die USA und China beide Anspruch auf Weltführung erheben. Besonders bedenklich ist – vor allem für jemanden, der wie ich vor allem wirtschaftlich unterwegs ist – dass es fatale Gemeinsamkeiten zwischen den beiden Ländern gibt. Dazu gehört vorwiegend die Neigung, dass man alles, was Handel und wirtschaftliche Kooperation betrifft, unter die Perspektive der nationalen Sicherheit stellt.

    Früher war es ja so, dass globaler Handel als ein Moment des freien Austausches galt. Heute wird fast jede Kooperation als ein Angriff auf die nationale Sicherheit gesehen. Das verbindet beide Länder. Ferner verbindet sie, dass es in militärischen und Sicherheitsfragen momentan keine festen Kommunikationsmechanismen zu geben scheint. Dazu fehlt wahrscheinlich auf beiden Seiten der politische Wille.

    Und jetzt vielleicht das Schlimmste: weder die USA noch China haben eine große Neigung zur Selbstbegrenzung. Der Weg, der da herausführen kann, ist meines Erachtens nur gegeben, wenn sogenannte Mittelmächte, also Mächte, die sich nicht einseitig auf die Seite der USA oder Chinas stellen und noch ein paar andere Kriterien erfüllen, versuchen, diesen Konflikt zu moderieren.

    ▶ Welche Mittelmächte könnten das sein?

    Thomas Bonschab: Es ist erstaunlich, welche Länder da teilweise unterwegs sind. Ich gebe mal ein Beispiel. Singapur – ein ganz kleines, auf der Landkarte nur stecknadelkopfgroßes Land, schafft es tatsächlich, sich mal auf die Seite der Amerikaner und dann aber wieder auf die Seite der Chinesen zu stellen und dabei so attraktiv zu sein, dass weder China noch die Vereinigten Staaten ohne Singapur können.

    Und damit nimmt man sehr viel Druck aus dem System raus. Andere Mittelmächte wären wahrscheinlich die Vereinigten Arabischen Emirate oder auch die Türkei. Deutschland im Moment allerdings nicht.

    ▶ Warum nicht?

    Thomas Bonschab: Deutschland wäre potenziell sogar mehr als eine Mittelmacht, nämlich eine Führungsmacht, also fast auf Augenhöhe mit den USA und China. Allerdings nur, wenn es eine gemeinsame europäische außenpolitische Haltung gäbe. Die gibt es aber nicht.

    Und es wird sie wahrscheinlich auch zeitnah nicht geben. Also muss man immer schauen, wie stark ist denn eigentlich die Gestaltungsmacht von Deutschland. Militärisch gesehen ist man, auch wenn gerade viel passiert, noch meilenweit von China entfernt, ganz zu schweigen von den Vereinigten Staaten.

    Was die wirtschaftliche Gestaltungsmacht Deutschlands angeht, so gab es in den letzten 20 Jahren einen starken Verlust. Als attraktiv gilt weiter die deutsche Softpower. Aber das alleine reicht nicht aus, um in einem Konflikt zwischen den beiden Großmächten zu intervenieren.

    Hinzu kommt, dass Deutschland in eine Falle getappt ist. Es ist vielleicht verständlich, aber nicht besonders klug, sich allzu einseitig auf die Seite des alten alliierten Freundes USA zu stellen und gleichzeitig keine Klarheit über den Umgang mit China zu haben. Vor allem, was die Wirtschaft angeht, denn unser wirtschaftlicher Reichtum wird ja auch in China generiert.

    ▶ Da möchte ich gleich anschließen. China ist ja seit Jahren Deutschlands wichtigster Handelspartner. Für viele deutsche Unternehmen ist der chinesische Markt unverzichtbar. Nun haben Sie gerade beschrieben, dass sich die deutsche China-Politik eher an der US-amerikanischen orientiert. Vertritt man da eigene Interessen zu wenig? Wie würden Sie überhaupt die Zielrichtung der gegenwärtigen deutschen China-Politik beschreiben?

    Thomas Bonschab: Als orientierungslos. In Deutschland werden momentan sehr viele Strategiepapiere von der Bundesregierung oder einzelnen Ministerien veröffentlicht – mit Blick auf China oder auch Afrika. Aber wie man in Zukunft mit den betreffenden Ländern umgehen will, kann man daraus nicht wirklich erkennen.

    Ich bin überzeugt, Deutschland sollte versuchen, sich in diesen ganzen Konflikten stärker zu neutralisieren und nicht einfach umzusetzen, was von den Vereinigten Staaten kommt. Man soll und man muss mit China auch klare Worte sprechen. Die chinesische Regierung kann das auch gut ab. Man darf die chinesische Seite nur nicht einfach als Feind adressieren.

    ▶ Eine zentrale Frage, die zu dieser Debatte auch dazu gehört, ist die der Menschenrechte. Das ist ja aus westlicher Sicht ein ganz entscheidender Punkt. Da gibt es viele Vorwürfe China gegenüber: Einschränkung der Meinungs- und Pressefreiheit, fehlender Parteienpluralismus bis hin zu Straflagern für Andersdenkende, massenhafte Vollstreckung der Todesstrafe und so weiter. Und da stellt sich natürlich die Frage, ob der Westen China unter diesen Umständen überhaupt als gleichberechtigten Partner akzeptieren kann.

    Thomas Bonschab: Die eine Frage ist, ob man das will. Die andere, ob man das ein Stück weit muss. Es ist ja einfach Fakt, dass China groß und mächtig und auch als Wirtschaftsstandort für Deutschland unverzichtbar geworden ist. Das heißt aber nicht, dass man in irgendeiner Form seine Werte zur Seite stellen muss und sagt, ich interessiere mich nicht für Menschenrechte in China.

    Meines Wissens hat die ehemalige Bundeskanzlerin Merkel auf ihren Reisen jedes Mal dieses Thema angesprochen. Dann ist passiert, was eben passiert, wenn man es mit einer Großmacht zu tun hat: Es gibt etwas Rührung, man lächelt ein wenig, sagt, man bleibt im Dialog – und dann passiert nicht viel. Das ist ein Dilemma, an dem ich leider auch nicht viel ändern kann.

    ▶ Sie sind vor allem wirtschaftlich aktiv, mit eigenen Unternehmen, mit solchen Unternehmen, denen Sie beratend zur Seite stehen. Ist das China-Geschäft für deutsche Unternehmen noch wirklich ein Zukunftsmodell?

    Thomas Bonschab: Ich würde unterscheiden zwischen Großkonzernen und mittelständischen Betrieben. Großkonzerne kommen meiner Meinung nach an China einfach nicht vorbei. Oder wie man so schön sagt: Das größte Risiko mit China besteht darin, nicht in China zu sein. Dazu sind die Märkte dort einfach zu bedeutsam. Und diese Unternehmen, diese Großkonzerne, haben alle dasselbe Problem. Sie geraten in den Strudel des Großkonflikts zwischen den USA und China und müssen irgendwelche Lösungen finden.

    Für mittelständische Unternehmen ist es noch viel schwerer. Die fühlen sich mehr oder weniger alleingelassen, auch von der Politik. Da kommen irgendwelche politischen Vorgaben, sowohl von der deutschen, vor allem aber von der chinesischen Seite. Stärkere Kontrollen in den Betrieben zum Beispiel.

    Oder weniger persönliche Freiheiten, was es immer schwerer macht, Mitarbeiter nach China zu schicken. Andererseits hat China manche westlichen Forderungen erfüllt. So kann man ohne Unternehmensbeteiligung, also ohne Joint Venture, in China tätig sein.

    Das ist heute kein Problem mehr. Man bekommt auch sehr viel leichter ein Visum. Wer nicht länger als zwei Wochen bleibt, braucht überhaupt kein Visum mehr. Chinesische Unternehmer haben dagegen derzeit fast keine Möglichkeit, ein Visum für Deutschland zu bekommen. Es ist also wirklich schwierig für deutsche Unternehmen. Sie können nicht ganz ohne China, aber es ist auch unattraktiver geworden.

    ▶ Hinzu kommt ja noch, dass die Politik massive Einschnitte vornimmt. Ich denke da zum Beispiel an die Strafzölle bis zu 37 Prozent, die die EU auf chinesische Elektroautos verhängt hat. Wie gerechtfertigt sind die aus Ihrer Sicht?

    Thomas Bonschab: Zunächst mal habe ich den Eindruck, dass Zölle immer eine schlechte Antwort auf die Verschiebung von Wettbewerbsfähigkeiten sind. Man darf ja nicht vergessen, wie das in China gelaufen ist. Wir bringen als Vorwurf immer die Subventionierung von chinesische Unternehmen. Tatsächlich wurden aber die Konsumenten subventioniert. Die wurden dabei unterstützt, auf Elektromobilität umzusteigen.

    Mit diesen Subventionen hätte man auch Elektrofahrzeuge von VW, Mercedes oder BMW kaufen können. Bloß die gab es nicht in China, weil sie bisher nicht gebaut wurden. Das ist auch jetzt noch so. Mit anderen Worten: Wenn man die politische Entscheidung trifft, den Klimawandel aufzuhalten und auf saubere Technologien umzurüsten, dann kann man schlecht Zölle einführen, weil diese Technologien nicht von uns, sondern von anderen kommen. Das ist es aber, was momentan passiert.

    Die EU sagt, wir haben den Wettbewerb ein wenig verschlafen, also lassen wir die anderen lieber gar nicht erst rein. Und es kommt noch ein Aspekt hinzu. Mir ist keine Großmacht bekannt, die ihre Strategie wirklich verändert hätte, weil ein anderer Wirtschaftsraum irgendwelche Zollbedingungen aufgesetzt hat. Weder bei den USA noch bei China fällt mir dafür ein Beispiel ein. Insofern glaube ich, dass die Zölle eigentlich nur allen Seiten wehtun, aber nicht viel Veränderung bringen werden.

    ▶ Sie haben beschrieben, dass die Subventionen in China die Konsumenten betreffen. Das Gleiche ist ja in Deutschland auch passiert. Es gab und gibt Kaufprämien für Elektroautos. Und die Amerikaner subventionieren ja auch ihre Wirtschaft, gerade was neue Technologien angeht. Machen die Chinesen also im Grunde nur das, was andere auch tun?

    Thomas Bonschab: Ja und nein. Also ja, sie machen das in einer ähnlichen Art und Weise, vielleicht etwas effizienter als viele europäische Länder. Aber es ist auch eine besondere Form von Industriepolitik, die in China stattfindet, mit der man sich auch tatsächlich auseinandersetzen sollte.

    Dabei geht es um eine enge Verzahnung von staatlichen Vorgaben bei der Finanzierung durch staatliche Banken, großen Staatsunternehmen und dem Privatsektor. Diese Verknüpfung ist für ausländische Unternehmen, abgesehen von Großunternehmen wie BASF oder Mercedes, sehr schwer zu durchschauen, geschweige denn zu knacken.

    Und dadurch entstehen tatsächlich Wirtschaftskräfte in China, bei denen wir in der Vergangenheit nicht mithalten konnten. Wir haben auch noch keine sinnvolle und schlagkräftige Antwort auf die chinesische Industriepolitik gefunden. Das wird, glaube ich, in nächster Zeit eine große Herausforderung für die Europäische Union. Und auch da gilt wieder, dass einzelne Länder das wahrscheinlich nicht schaffen werden. Dafür muss es europäische Lösungen geben.

    ▶ Lassen Sie uns zum Schluss noch mal auf das Weltgeschehen schauen. China nimmt ja mehr und mehr Einfluss auf die internationale Politik, versucht sich zum Beispiel als Vermittler in zentralen Konflikten. Kürzlich gab es in Peking ein Treffen der verfeindeten Palästinenserfraktionen von Hamas bis Fatah, vorher wurde zwischen Iran und Saudi-Arabien vermittelt. Und China gilt auch als möglicher Vermittler zwischen Russland und der Ukraine. Was ist Peking hier zuzutrauen?

    Thomas Bonschab: Ich persönlich würde nicht zu viel erwarten, denn China allein ist nicht attraktiv genug, auch nicht für die Ukraine. Und auch Russland wird sich nicht nur auf China verlassen können. China wird wahrscheinlich immer eine Rolle spielen bei der Lösung der globalen Konflikte. Aber sie werden das nur tun können in Kombination und mit Unterstützung der Mittelmächte, über die wir vorhin gesprochen haben.

    ▶ Noch einmal zu Russland. Der Westen wirft China vor, mit Blick auf den Krieg in der Ukraine nicht neutral zu sein, sondern auf der Seite Russlands zu stehen. Wie würden Sie das gegenwärtige Verhältnis Chinas zu Russland beschreiben?

    Thomas Bonschab: Es gibt viele Gründe, warum China und Russland sich zu wichtigen Allianzpartnern entwickelt haben. Russland ist ein wichtiger Partner in den Brics. Russland hat viele natürliche Ressourcen, die für China wichtig sind. Es gibt übrigens auch eine lange Grenze zwischen beiden Ländern und insofern das Bedürfnis, dass dort keine Konflikte entstehen. Aber das alles macht Russland und China bisher nicht zu Verbündeten.

    Meiner Ansicht nach sind sie verbunden, aber nicht verbündet. Der zentrale Markt für China ist Europa, nicht Russland. Und das Bruttoinlandsprodukt von China ist meines Wissens elfmal größer als das von Russland. Die Chinesen werden auch in Zukunft sehr stark darauf achten, dass ihnen Europa nicht verloren geht – schon um die eigene Wirtschaft zu schützen. Also, Russland ist ein wichtiger Partner für China, aber zugleich auch ein Dorn im Auge.

    Ich glaube nicht, dass der Überfall Russlands auf die Ukraine die Zustimmung der chinesischen Regierung gefunden hat. Man dürfte sich in Peking eher darüber geärgert haben.

    Im Telepolis-Podcast sprach Dietmar Ringel mit Thomas Bonschab, Unternehmer und Wirtschaftsberater mit 20 Jahren Erfahrung im China-Geschäft. Gemeinsam mit Prof. Robert Kappel ist er Herausgeber des Blogs „Weltneuvermessung“

    #Chine #économie #géopolitique #nationalisme #suprémacisme_han

  • « La fascination pour l’Egypte antique crée une mythologie qui nourrit des pensées suprémacistes » | entretien avec Jean-Loïc Le Quellec
    https://www.lemonde.fr/le-monde-des-religions/article/2024/06/30/la-fascination-pour-l-egypte-antique-cree-une-mythologie-qui-nourrit-des-pen

    Cette #égyptomanie se nourrit d’une association récurrente dans nos imaginaires, selon laquelle les grands monuments sont forcément le fait de grandes civilisations. A cette grandeur visible s’ajoute un ésotérisme vivace, fondé sur l’idée d’une #décadence continue des civilisations depuis la grandeur incarnée par l’indépassable sommet qu’aurait constitué l’Antiquité égyptienne.

    Les divinités à tête animale, les sarcophages et les hiéroglyphes attesteraient d’une science #sacrée, tenue secrète et qui nous serait devenue inaccessible. L’aura orientaliste acquise par ces grands mystères égyptiens donne lieu à une série de conceptions ayant conduit les occultistes à la recherche de cette science sacrée, et les francs-maçons à orner leurs temples de décors « pharaoniques » par exemple.

    De ce même substrat naîtront deux courants aux antipodes, ceux de « l’Egypte blanche » et de « l’Egypte noire ». Quand ces appropriations apparaissent-elles ?

    Une première branche provient des savants blancs occidentaux et distingue une Egypte « caucasienne » d’une Afrique « noire » incapable de produire la moindre grande civilisation. Les tenants de cette vision, qui va irriguer la croyance de supériorité raciale des #suprémacistes blancs, entendent démontrer que les ancêtres de la civilisation occidentale constituaient les classes royales de l’Egypte antique, où les Noirs n’auraient été qu’esclaves. Ainsi, au milieu du XIXe siècle, l’égyptologue américain d’origine anglaise George Robin Gliddon (1809-1857) ponctuait ses conférences par un démaillotage de momies afin de montrer leur origine « caucasienne ».

    Sous l’impulsion d’anthropologues britanniques, ce courant prendra le visage d’un « panégyptianisme », qui est une forme d’hyperdiffusionnisme consistant à ne voir les évolutions culturelles qu’à travers cette matrice originelle. Un des principaux promoteurs de cette idée sera l’archéologue Grafton Elliot Smith (1871-1937), dont les livres entendent démontrer que l’Europe a été civilisée par l’Egypte ancienne, tout en défendant la supériorité du Blanc sur le Noir.

    Il est frappant de constater que le courant afrocentriste puise dans les mêmes arguments, mais en les inversant…

    En effet, ce mythe blanc a été inversé par les Afro-Américains abolitionnistes. Des pasteurs noirs vont défendre la thèse similaire de l’Egypte comme sommet civilisationnel, mais la retourner en créant un mythe alternatif puisé dans la Bible. Ils s’appuient en particulier sur les figures noires de l’Ancien Testament que sont Cham (ancêtre légendaire d’Afrique du Nord) et Kouch (celui des Kouchites, ou Nubiens), deux descendants de Noé, pour identifier des ancêtres fondateurs de l’Egypte antique.

    Gims a directement repris cette construction lorsqu’il a affirmé : « A l’époque de l’empire de Kouch, il y avait l’électricité. » Une telle conception a survécu dans certaines formes d’afrocentrisme, courant pluriel qui a émergé au XXe siècle en vue de réécrire l’histoire du continent depuis une perspective propre, dont certaines branches racistes, voyant par exemple la supériorité noire dans la mélanine et affirmant que les Blancs seraient des albinos boutés hors d’Afrique, vont utiliser le mythe de l’Egypte noire dans une visée également suprémaciste.

  • Le jour où Malcolm X 
a rencontré 
les nazis
    https://www.vice.com/fr/article/qbyx8q/le-jour-ou-malcolm-x-a-rencontre-les-nazis-v9n5

    Le dimanche 25 juin 1961, dix membres du parti nazi américain (ANP) ont assisté à un rassemblement de la Nation of Islam, à Washington. Le fondateur du parti, George Lincoln Rockwell, a conduit ses hommes à l’intérieur de l’Uline Arena, un stade de 250 000 places – celui qui accueillerait plus tard le premier concert des Beatles sur le sol américain. Avec son visage fermé et sa mâchoire carrée, Rockwell avait tout du méchant typique des films américains. Ce soir-là, l’Uline était plein à craquer. Le taux de nazis rapporté au nombre de partisans noirs était pour le moins faible : environ un pour 800.

    (...) le fantôme de cette alliance contre-nature continue à vivre aujourd’hui. La Nation of Islam, sous les auspices de #Louis_Farrakhan, maintient un partenariat ouvert avec le suprématiste blanc Tom Metzger. Dans les années 2000, le site du parti nazi américain avait publié une page destinée aux « sympathisants non aryens » (c’est-à-dire : aux Noirs), laquelle proposait « divers moyens pour les non-Blancs de [les] aider dans [leur] combat ».

    #Nation_of_Islam #suprémacisme_blanc #suprémacisme_noir #nazis #complotisme

  • Open Letter to the Born Again
    https://www.thenation.com/article/society/open-letter-born-again

    #James_Baldwin 1979

    The Zionists—as distinguished from the people known as Jews—using, as someone put it, the “available political machinery,’’ i.e., colonialism, e.g., the British Empire—promised the British that, if the territory were given to them, the British Empire would be safe forever.

    But absolutely no one cared about the Jews, and it is worth observing that non-Jewish Zionists are very frequently anti-Semitic. The white Americans responsible for sending black slaves to Liberia (where they are still slaving for the Firestone Rubber Plantation) did not do this to set them free. They despised them, and they wanted to get rid of them. Lincoln’s intention was not to “free” the slaves but to “destabilize” the Confederate Government by giving their slaves reason to “defect.” The Emancipation Proclamation freed, precisely, those slaves who were not under the authority of the President of what could not yet be insured as a Union.

    It has always astounded me that no one appears to be able to make the connection between Franco’s Spain, for example, and the Spanish Inquisition; the role of the Christian church or—to be brutally precise, the Catholic Church—in the history of Europe, and the fate of the Jews; and the role of the Jews in Christendom and the discovery of America. For the discovery of America coincided with the Inquisition, and the expulsion of the Jews from Spain. Does no one see the connection between The Merchant of Venice and The Pawnbroker? In both of these works, as though no time had passed, the Jew is portrayed as doing the Christian’s usurious dirty work. The first white man I ever saw was the Jewish manager who arrived to collect the rent, and he collected the rent because he did not own the building. I never, in fact, saw any of the people who owned any of the buildings in which we scrubbed and suffered for so long, until I was a grown man and famous. None of them were Jews.

    And I was not stupid: the grocer and the druggist were Jews, for example, and they were very very nice to me, and to us. The cops were white. The city was white. The threat was white, and God was white, Not for even a single split second in my life did the despicable, utterly cowardly accusation that “the Jews killed Christ’’ reverberate. I knew a murderer when I saw one, and the people who were trying to kilI me were not Jews.

    But the state of Israel was not created for the salvation of the Jews; it was created for the salvation of the Western interests . This is what is becoming clear (I must say that it was always clear to me). The Palestinians have been paying for the British colonial policy of “divide and rule” and for Europe’s guilty Christian conscience for more than thirty years.

    Finally: there is absolutely—repeat: absolutely—no hope of establishing peace in what Europe so arrogantly calls the Middle East (how in the world would Europe know? having so dismally failed to find a passage to India) without dealing with the Palestinians. The collapse of the Shah of Iran not only revealed the depth of the pious Carter’s concern for “human rights,” it also revealed who supplied oil to Israel, and to whom Israel supplied arms. It happened to be, to spell it out, white South Africa.

    #sionisme #colonialisme #suprémacisme #europe

  • Ce que l’on sait après le tabassage d’un policier kanak par des miliciens anti-indépendantistes - L’Humanité
    https://www.humanite.fr/monde/colonialisme/ce-que-lon-sait-apres-le-tabassage-dun-policier-kanak-par-des-miliciens-ant


    #racisme #suprémacisme #colonialisme
    Je ne sais pas pour vous, mais ça commence vraiment à me peser, d’être blanche.

    Le jeune policier est mis à terre, roué de coups par les hommes venus en 4X4. Il est blessé au bras et à la jambe, mais réussit à joindre ses collègues. Lorsque les policiers arrivent sur les lieux, les deux véhicules prennent la fuite. Mais l’un des deux est rattrapé par la police. Surprise : sur les lieux, l’un des protagonistes n’est autre que Gil Brial, second vice-président de l’Assemblée de la Province sud, membre du Congrès.

    Un poids lourd de la droite anti-indépendantiste, proche de Sonia Backès, la cheffe de file des anti-indépendantistes qui fut ministre d’Emmanuel Macron. Celui-ci confirme aux policiers avoir été appelé par les personnes tenant le barrage. Mais que fait donc un élu tel que Gil Brial dans un 4X4 non immatriculé, qu’on appelle en renfort quand on trouve un kanak qui se dit policier, ce qui semble pour ces miliciens forcément suspect ?

  • Thread by sim_kern on Thread Reader App – Thread Reader App
    https://threadreaderapp.com/thread/1786500008742687217.html

    Jewish author here, and for years I’ve used my social media to teach folks about the history of “antisemitism,” but I will not be using that term anymore. And to fully explain why, we need to get clear on the history of the word. 1/🧵

    Jews facing hate and violence in Europe is as old as the Roman adoption of Christianity, but the term “antisemitism is far more recent. It was first popularized in the 1860’s by #Wilhelm_Marr, the original redpilled, alt-right racistbro. 2/🧵

    In his youth, he fought for minority rights. But after life kicked him in the teeth a bit—a failed revolution, a failed business in Costa Rica, two divorces, one from a Jewish woman, and another Jewish wife who died on him, he decides his WHOLE THING is going to be hating J’s. 3/

    At the time, regular-ol’ J Hate was called just that—“#Judenhass.” Wilhelm Marr turned this hate into politics. In 1871, German Jews were legally emancipated. And In 1879 Wilhelm Marr establishes the “League of #Antisemites,” whose main goal was reversing Jewish emancipation. 4/

    Always has to be a backlash to anti-racist progress, doesn’t there? Same shit as Neo-NZ’s rebranding themselves as “alt right” following the Obama presidency. Marr coined a new term to legitimize an old hate, establishing the political framework that would become the N-Z party.5/

    The “Semite” in anti-semitism came from 18th c. linguistics, which divided languages with so-called “Aryan” roots from those with “Semitic” roots such as Hebrew. Proof, according to galaxy-brained racial scientists, that Jews and Christian Germans were different races. 6/

    –Pause to remember that #race science is not real, & race is always a social construct-
    Now, traditionally us J’s had been hated since the middle ages because Christians thought we were 🧙‍♂️’s who worshipped the 👿and drank 🩸, and if we’d just convert to Christianity, fine! 7/

    But self-proclaimed Antisemites were modern, secular men, who hated us because of “science.” This meant no matter what Jews did, how much we assimilated, secularized, or even converted, we would always be a threat to Germany. Because our “badness” was racial, was in our blood. 8/

    In the early twentieth century, Jewish writers such as #Lucien_Wolf, were careful to distinguish between this new antisemitism thing happening in German versus “traditional” J-Hate in Russia, which was that old superstition that was sure to die out in the modern world. 9/

    In the 1880’s Zionism starts gaining popularity alongside “antisemitism.” Wolf was fiercely antizionist, because he saw Z’a enacting all the antisemites’ worst fantasies. Antisemites claimed Jews could never be truly German and…Zionist Jews were saying the same thing. 10/

    Wolf fought for minority rights at the Paris Peace Conference after World War I and secured the “minority treaties” from the League of Nations, which were SUPPOSED to protect Jews and other ethnic and religious minorities across Europe. But that…obviously did not work out. 11/

    Because following WWI, half of Europe is desperately impoverished, and desperately impoverished people are easy to manipulate into hateful mobs, and self-proclaimed “antisemitic” politicians took full advantage of that to get elected. 12/

    So there’s this explosion of anti-Jewish hate, violence, and discriminatory laws, and by the 1930’s, Wolf and other Jewish writers have dropped this distinction between “Judenhass,” and “antisemitism," and the terms are used synonymously. 13/

    But the word transforms again with the violent, colonial creation of the state of Israel in 1948. Because Zionists, at this point, start claiming that any criticism of their Jewish state, is antisemitism. (A conflation that’s always been contested by antizionist Jews). 14/

    In “In the article “Towards a History of the Term Antisemitism,” (free to read!) David Feldman sums up the absurdity of this conflation. “the creation of the state of Israel transformed the relationship of Jews to state power” and to minorities. 15/

    Jews in 1930s Germany had far more in common with Palestinians today than w/Israeli Jews, in terms of oppression.

    Because antisemitism in Germany THEN was white supremacy. And anti-Palestinian hate NOW is white supremacy. All that’s changed is who gets to define whiteness. 16/

    So when the US Congress says, “anti-zionism is antisemitism,” that’s like saying a thing is its opposite. It’s as absurd as saying, “anti-racism is racism.” Now I don’t think we should let Congress decide…much of anything, including the meanings of words... 17/

    But the term is also confusing. Every time I use it lately, I get a flood of comments saying, “Arabs are semites too, so being anti-Palestinian IS anti-semitic.” And I used to respond, well, words don’t always mean exactly the sum of their parts... 18/

    Antisemitism was coined to mean J-hate, and has always been used to mean J-hate. And besides the whole category of “semite” is this relic of bogus race science. But regardless, Palestinians and Arabs more broadly feel erased by the term, and we should take that seriously. 19/

    More and more, I don’t see the point in “fighting” for this term that was coined by H*tler’s idol, is based on 18th-century race science, and that Zionists use so often, in such fatuous, bad-faith, obfuscating ways that I’m starting to flinch at the sound of it. 20/

    So I’m going back to the OG term “Judenhass,” specifically, I’m gonna say “anti-Jewish hate.” That’s actually one syllable fewer than antisemitism. And it’s clearer, and doesn’t carry all this racist baggage. 21/

    And I’m also fundraising this week for a family in Gaza. If you appreciated/ learned something from this thread, please donate what you can spare to Alaa, who’s 8 months pregnant. She needs to evacuate so she can deliver her baby in a hospital. 22/

    If you donate at least $6, you can enter a giveaway for a signed, first-edition copy of my book THE FREE PEOPLE’S VILLAGE by sending a screenshot of your receipt to T4Gaza[at]gmail[dot]com. I’ll choose the winner on Monday! /end

    #antisémitisme #sémites #Arabes #Juifs #judaïsme #antisionisme #racistes #suprémacisme #suprémacistes #sionisme #sionistes

  • Mayotte : un laboratoire expérimental et une zone néocoloniale pour l’extrême droite – Outside Dana Hilliot
    https://outsiderland.com/danahilliot/mayotte-un-laboratoire-experimental-et-une-zone-neocoloniale-pour-lext

    La manière dont le ministre fait connaître sa décision est tout à fait typique des gouvernances néolibérales. L’effet d’annonce, tout comme la manipulation de rhétoriques grossières, la transformation de toute pensée, de tout concept, de tout la langue politique, en purs « éléments de langage » dont seule compte l’efficacité performative, participe à cette instauration d’un nihilisme de marché : plus rien n’a de sens, la seule valeur qui tienne est celle des marchandises. Les techniques de gouvernance néolibérales jouent en permanence sur l’effet de surprise. Elles créent de l’instabilité, alimentent un flux de crises ininterrompu : à chaque jour sa crise. Il ne faut surtout pas que les esprits gouvernés (pas plus que les corps) se reposent et commencent à penser. La conversion européenne à des politiques d’apartheid et la construction de la forteresse européenne se poursuit sans qu’on ait même pu avoir le temps de leur opposer une autre vision du monde, parce que les chocs se succèdent, entraînent des réactions épidermiques, puis sidèrent. Il est faux de croire que les néolibéraux sont incohérents : ils ont réussi mieux que leurs prédécesseurs à instrumentaliser d’une part les flux d’informations et d’autres part les institutions démocratiques elles-mêmes, les transformant en techniques de gouvernance, mais les objectifs sont clairs et déterminés (la captation d’une part toujours plus importante des capitaux et des richesses pour le bénéfice des élites, la sécurisation des zones d’extraction de minerais humains et non-humains et des flux de marchandises, et la militarisation croissante des frontières externes et internes – je pense ici aux enclaves territoriales au sein même des villes, les quartiers, ou encore une île comme Mayotte – afin d’assurer la protection des intérêts des classes les plus aisées).

  • En Israël, les fanatiques du Troisième Temple à Jérusalem, Jean-Pierre Filiu
    https://www.lemonde.fr/un-si-proche-orient/article/2023/12/03/les-fanatiques-du-troisieme-temple-a-jerusalem_6203641_6116995.html


    Le dôme du Rocher, à Jérusalem. REUTERS/© AMMAR AWAD / REUTERS

    Les surenchères des ministres suprémacistes encouragent les groupuscules messianiques qui veulent construire le Troisième Temple sur l’actuelle esplanade des Mosquées, à Jérusalem.

    Yishaï Sarid, sans doute le romancier israélien le plus inventif de sa génération, a publié en 2015 Le Troisième Temple, un livre « d’anticipation biblique » fondé sur des centaines d’heures d’entretiens avec des militants de la mouvance messianique, majoritairement issus des colonies de Cisjordanie. Vingt ans après l’assassinat du premier ministre travailliste Yitzhak Rabin par un fanatique issu de cette même mouvance, Yishaï Sarid avait décidé de prendre très au sérieux, littéralement au pied de la lettre, les discours eschatologiques de ces activistes de la « fin des temps ».
    Le roman, couronné par le prestigieux prix Bernstein, suit le narrateur, dont le père « enleva les mosquées du sommet du Mont » pour édifier le Troisième Temple en leur lieu et place. L’écho de cette dystopie résonne aujourd’hui, alors que Benyamin Nétanyahou a promu deux suprémacistes à des portefeuilles-clés, Bezalel Smotrich aux finances (ainsi que ministre délégué à la défense) et Itamar Ben Gvir à la sécurité nationale (avec autorité sur une future « garde nationale »).

    https://archive.is/a6Ewr

    #suprémacisme_juif #messianisme_juif #eschatologie #Israël #histoire

  • Opinion: Here’s what the mass violence in Gaza looks like to a scholar of genocide - Los Angeles Times
    https://archive.ph/2023.11.19-180402/https://www.latimes.com/opinion/story/2023-11-19/israel-hostages-gaza-bombing-civilians-genocide-holocaust-studies

    Le chercheur en question est Raz Segal

    These unfolding horrors render it extremely difficult to imagine possible futures beyond the violence. I spoke about this last weekend at Kol Tzedek, my Jewish congregation in Philadelphia, from my perspective as an Israeli and Jewish Holocaust and genocide studies scholar. I noted that Israel’s mass violence against Palestinians stems from a new Jewish identity, tied to the creation of Israel in 1948: Jewish supremacy. I also noted that white supremacists in Europe and the U.S. find Israeli state practices of Jewish supremacy inspiring — even as they hate Jews in Europe and the U.S. deeply. While Israel and its allies strive to portray any criticism of Israeli policies and violence against Palestinians as antisemitism, some of Israel’s greatest supporters, such as American white supremacist Richard Spencer or Hungarian Prime Minister Viktor Orbán, are fierce antisemites.

    This terrible fact should direct us to the roots of the historical struggle against antisemitism before the creation of Israel in 1948. It was a struggle that aimed to protect a powerless group from powerful states, not to defend a powerful state in its attack against a powerless group. It was a struggle for a people to live in dignity in a society where everyone’s humanity is recognized, not to legitimize a state where leaders, politicians and TV anchors call openly to wipe out places and people.

    Imagining possible futures, beyond Israel’s Jewish supremacy, then, is for me a political act rooted in Jewish histories and Jewish identities that are not far removed from us. They point to the urgent need to forefront Palestinian voices and experiences, to humanize Palestinians in the face of attempts to demonize and silence them, to call for a cease-fire and the return of all the hostages held in Gaza and the political prisoners held in Israel and to insist on truth, justice and equality for everyone between the Jordan River and the Mediterranean Sea.

    #suprémacisme

  • Ni Mediapart, ni le Monde, ni Libération, ni le Le Nouvel Obs, n’ont rendu compte, ni publié, la lettre du Directeur du bureau de New York du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, qui a démissioné en protestant contre la si faible action de l’ONU pour faire respecter les Droits de l’Homme à Gaza.

    Dans une lettre à son supérieur, rendue publique, il dit, entre autres :

    "Il s’agit d’un cas d’école de génocide. Le projet colonial européen, ethno-nationaliste, de colonisation en Palestine est entré dans sa phase finale, vers la destruction accélérée des derniers vestiges de la vie palestinienne indigène. en Palestine ."
    ...

    "Les USA, le Royaume-Uni et la majorité de l’Europe sont complices de l’agression horrible.

    Non seulement ces gouvernements refusent de remplir leurs obligations de faire respecter les Conventions de Genève, mais ils arment activement Israël, lui procurent un soutien économique et de renseignement, et donnent une couverture politique et diplomatique aux atrocités commises par Israël."

    https://twitter.com/Raminho/status/1719385390086271164?s=20

    https://www.nydailynews.com/2023/10/31/un-official-resigns-genocide-palestine-israel

    La TV française est israélienne-CRIF-Netanyahu mais les journaux, même de gauche, en France me posent question.

    #Israel #USA #UE #France #Grande-Bretagne #Allemagne #Genocide #Gaza #Palestiniens #Armes #VentesArmes #Corruption #Lobby #Racisme #Suprémacisme #Colonialisme #Massacres #AssassinatsEnfants #AssassinatsCivils #Medias #Mediapart #LeMonde #Deshumanisation #Arabes

  • Un cas d’école de génocide | Raz Segal
    https://cabrioles.substack.com/p/un-cas-decole-de-genocide-raz-segal

    · Note de Cabrioles : Nous aurions aimé ces denières semaines trouver les forces nécessaires pour visibiliser la situation palestinienne tout en réalisant un dossier sur la pandémie dans le contexte colonial palestinien.

    Nous aurions sûrement traduit des articles de The Pandemic and #Palestine_, le numéro du _Journal of Palestine Studies de 2020 dédié à la #pandémie. Peut-être des extraits de l’interview que sa coordinatrice Danya Qato avait donné à nos camarades de Death Panel. Fouiller dans les articles de Nadia Naser-Najjab qui a donné une conférence The Darkest Side of #Covid-19 in Palestine et publiera en 2024 un livre intitulé Covid-19 in Palestine, The Settler Colonial Context. Enfin nous vous aurions invité à relire l’interview de Danya Cato traduite en 2020 dans À l’encontre et cet article d’ACTA paru en avril 2020 : Le peuple palestinien entre pandémie, harcèlement colonial et autodéfense sanitaire.

    Mais ces forces nous font pour le moment défaut. Pour autant nous ne pouvons nous taire sur ce qui se passe au Moyen Orient ces dernières semaines. Notre voix est faible, mais dans ces moments d’effondrement général il semblerait que chaque voix compte. La pandémie de Covid-19 nous a mis face à deux phénomènes majeurs : la production industrielle de l’insensibilisation à la mort de masse et la complaisance abyssale de la #gauche avec l’#antisémitisme.

    Le premier a de multiples racines dont les principales sont le #colonialisme et le #racisme meurtrier qui structurent le #capitalisme_racial et ses ressorts eugénistes. Racisme, #validisme et #eugénisme sont historiquement inextricables. Les plus de 300 morts par jour de novembre 2020 à avril 2021, et les dizaines de milliers qui ont précédées et suivies, ont pu être d’autant plus facilement acceptées et oubliées qu’elles touchaient d’abord les #classes_populaires racisées, et que depuis des années nous avions été habitué·es au décompte des morts dans la #méditerranée de personnes en exil. En les déshumanisant, en en faisant un rebut.

    Le second phénomène, l’antisémitisme au sein de la gauche, nourrit les rapprochements et dangers les plus corrosifs à force d’être nié par celle-ci. Nous avons vu de larges pans de la gauche et des mouvements #révolutionnaires défilés aux côté d’antisémites assumés, prendre leur défense, relativiser le génocide des Juifves d’Europe. Nous avons vu nombres de camarades se rapprocher de formations fascisantes en suivant cette voie. À travers l’antisémitisme la #déshumanisation des Juifves opère en en faisant non un rebut mais un groupe prétendument homogène qui détiendrait le pouvoir, suscitant des affects de haine d’autant plus féroces.

    Ces deux phénomènes ont explosé ces dernières semaines. À l’#animalisation des palestinien·nes en vue de leur #nettoyage_ethnique est venue répondre la culpabisation par association de toute la #population_israélienne, si ce n’est de tous les Juifves de la terre, aux massacres perpétués par le gouvernement d’#extrême-droite de l’État d’#Israël et les forces capitaliste occidentales.

    La projet de #colonisation de la Palestine est né des menées impérialistes de l’#occident capitaliste et de l’antisémitisme meurtrier de l’#Europe. Ils ne pourront être affrontés séparément. Les forces fascisantes internationales qui prétendent désormais sauver le capitalisme des désastres qu’il a produit par un #nationalisme et un #suprémacisme débridé, se nourrissent de l’intensification de tous les racismes - #islamophobie, antisémitisme, #négrophobie, #antitsiganisme, #sinophobie…- en vue de capturer les colères et de désigner comme surplus sacrifiables des parts de plus en plus larges de la population.

    En #France l’extrême-droite joue habilement de l’islamophobie et de l’antisémitisme structurels, présents jusque dans les rangs de la gauche radical, en potentialisant leurs effets par un jeu de miroirs explosif.

    Face à cela il nous faut un front uni qui refuse la déshumanisations des morts et des #otages israelien·nes tout en attaquant le #système_colonial qui domine et massacrent les palestinien·nes. Il nous faudra également comprendre l’instrumentalisation historique des Juifves et de l’antisémitisme par l’#impérialisme_occidental dans la mise en place de ce système.

    Nous n’avons pas trouvé les forces pour faire ce dossier. Nous republions donc ce texte important de l’historien israélien Raz Segal paru il y a maintenant deux semaines dans la revue Jewish Current. Deux semaines qui semblent aujourd’hui une éternité. Il nous faut nous organiser pour combattre de front la montée incendiaire de l’antisémitisme et de l’islamophobie. Et faire entendre haut et fort :

    Un #génocide est en cours en Palestine.
    Tout doit être fait pour y mettre un terme.