• Notes sur la police et les banlieues – carbure
    https://carbureblog.com/2017/02/17/note-sur-la-police-et-les-banlieues

    Si les banlieues en France sont aujourd’hui le lieu auquel sont massivement assignés les surnuméraires du capitalisme restructuré, il faut s’entendre sur le terme de « surnuméraires ». Les surnuméraires ne sont pas « de trop », en surplus, ils travaillent. Cependant ils travaillent dans des secteurs où la précarité est endémique, où la flexibilité est la règle, les contrats de courte durée ou simplement absents, etc. Le résultat est là : des banlieues où la population est trois fois plus souvent au chômage qu’ailleurs, isolées des centres-villes convoités par la classe moyenne supérieure, isolées géographiquement mais connectées aux centres-villes où se trouve le travail. Avec le chômage viennent aussi la délinquance et les trafics, et la police a beau jeu de justifier ainsi son action, mais il ne faut pas plaisanter : les banlieues de France ne sont pas le cartel de Medellin, parce que si c’était le cas les policiers ne pourraient pas tranquillement s’y promener par bande de quatre en distribuant des baffes aux gamins. La réalité des banlieues, comme partout ailleurs, c’est le travail, et en l’occurrence, celui dont personne d’autre ne veut.

    #police #banlieues #surnuméraires #travail #précarisation

  • Parce qu’il faut rompre avec ce monde | Planète sans visa
    http://fabrice-nicolino.com/?p=2748

    Prenons au sérieux cette évidence : le feu mortel est là. Et à mesure qu’il gagne, je vois monter chez nos ennemis de toujours le fantasme de tout régler par l’annihilation. Par la disparition de ces milliards de fâcheux qui, concurrencés par le robot et le numérique, ne servent plus qu’à gâcher leur fête d’hyper-riches. Je vous renvoie à trois de mes dernières lectures, que je ne détaillerai pas. D’abord, le formidable roman du Sud-Africain Deon Meyer, L’Année du lion (Le Seuil). Malgré une fin que je juge ratée, c’est un grand livre qui nous parle d’une humanité amputée de plus de 95% de ses membres. Pour en savoir plus, il vous faudra lire, mais vous ne serez pas volés, je vous le jure.

    #surnuméraires

  • Marchands de mort : les pharmaceutiques, le Congrès et l’épidémie américaine des opioïdes
    https://www.wsws.org/fr/articles/2017/oct2017/drog-o23.shtml

    L’enquête expose les manigances bipartites dirigées par le représentant républicain au Congrès Tom Marion visant à empêcher la Drug Enforcement Administration (DEA) de restreindre la vente illicite d’opioïdes. La vente massive d’analgésiques à base d’opioïdes dans les communautés ouvrières économiquement dévastées a donné des milliards de dollars aux entreprises de distribution de médicaments tout en tuant des centaines de milliers de personnes à travers les États-Unis et causant la dépendance chez des millions d’autres.

    La tentative d’éviscérer les pouvoirs de supervision déjà inadéquats de la DEA a commencé en 2014 et a culminé dans la loi intitulée Ensuring Patient Access and Effective Drug Enforcement Act de 2016, qui a été adoptée par une grande majorité au Congrès et ratifiée par le président à ce moment, Barack Obama.

    L’article en anglais :
    https://www.wsws.org/en/articles/2017/10/19/opio-o19.html

    #big_pharma #addiction

  • « Le peuple a été froidement trahi » : entretien avec Bruno Latour – Le feu à la plaine
    https://audelancelin.com/2017/10/19/le-peuple-a-ete-froidement-trahi-entretien-avec-bruno-latour

    Tout se passe au fond comme si, compte tenu des perspectives climatiques désastreuses, un petit groupe de super riches en était arrivé à la conclusion qu’il n’y avait plus assez de place sur terre pour tout le monde, et que l’idée même d’un monde commun devait être abandonnée. Ainsi, l’auteur de Nous n’avons jamais été modernes et de Politiques de la nature explore-t-il sous un jour nouveau la question du Brexit et de l’élection de Trump, mais aussi plus largement celle des migrations, et de la montée des « populismes », que lui interprète comme un désir somme toute hélas bien compréhensible de revenir aux anciennes protections de l’État national. Un désir à la fois panique et totalement vain, comme on le verra dans l’entretien.

    C’est aussi mon hypothèse. Quand on passe les 50 dernières années au crible de l’élimination des #surnuméraires, tout devient nettement plus cohérent.

  • Non, l’engorgement des urgences n’est pas dû à la bobologie ...
    http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2017/09/15/20002-20170915ARTFIG00002-non-l-engorgement-des-urgences-n-est-pas-du-a-la-

    Avec plus de 20 millions de passages par an, les urgences font face à une situation difficilement soutenable. Le problème vient de la difficulté à trouver des lits, en sortie des urgences, dans des services appropriés, selon un rapport du Sénat publié mercredi.

    La grippe de l’hiver dernier avait créé un véritable engorgement des urgences ! Selon un rapport sénatorial publié mercredi, le problème récurrent de l’encombrement de ces services s’explique en grande partie par « un manque criant de solutions » pour la prise en charge des patients à leur sortie des urgences. En particulier pour les personnes âgées, souligne les sénateurs, qui proposent de développer des offres adaptées à leurs besoins. « Pour nous, le principal problème n’est pas d’empêcher les patients de venir aux urgences, mais de réussir à les en faire sortir », résume un chef de service interrogé pour ce rapport.

    Avec 20,3 millions de passages en 2015 (42% de plus qu’en 2002), la fréquentation des urgences augmente à un rythme « difficilement soutenable à long terme », notent les auteurs du rapport, Laurence Cohen (Communiste, républicain et citoyen), Catherine Génisson (PS) et René-Paul Savary (LR).
    13% des patients se retrouvent dans un service inadapté

    Souvent mise en avant, l’augmentation de passages considérés comme « inutiles », de la « bobologie », n’est qu’un « faux problème », selon les sénateurs, contrairement à « l’aval des urgences », qui est la « difficulté majeure » évoquée par les chefs de service et praticiens consultés. De fait, près d’un quart des patients des urgences nécessite un séjour hospitalier, une proportion qui grimpe à 56% chez les plus de 75 ans.

    Mais les problèmes d’accessibilité à des plateaux techniques et le manque de lits disponibles dans les services spécialisés ou en établissements s’avèrent chronophages pour les personnels qui, « dans « 20% des cas », doivent « appeler plusieurs services pour trouver une place au patient ». Une tâche encore plus difficile s’il est âgé.

    Résultat, les délais d’attente s’allongent, les lits d’hospitalisation de courte durée sont utilisés de manière prolongée, certains retours à domicile sont « inappropriés »... Et dans 13% des cas en moyenne, les patients se retrouvent « dans un service inadapté ».

    Les sénateurs préconisent de « développer à nouveau les services de gériatrie aiguë et de médecine générale dans les établissements » et d’y adresser directement les seniors quand l’urgence vitale n’est pas en jeu. Ils appellent en outre à « développer la prise en charge médicalisée » en maison de retraite, par exemple grâce à la télémédecine.
    Favoriser la collaboration entre la ville et l’hôpital

    Plus généralement, une vingtaine de propositions destinées à améliorer le fonctionnement des urgences hospitalières accompagnent leur état des lieux. Les sénateurs prônent par exemple la généralisation de la fonction de gestionnaire de lits (bed manager) ou de « mettre fin aux fermetures de lits dans les services de médecine et de chirurgie générale ».

    Pour favoriser la collaboration entre la ville et l’hôpital, ils suggèrent aussi le rapprochement, voire l’adossement des maisons médicales de garde (maisons de garde dans les quartiers) aux urgences et la généralisation du tiers payant intégral (dispense d’avance de frais) dans ces structures. Côté personnels, l’ouverture d’un débat sur la création d’une spécialité d’infirmier urgentiste figure également parmi les préconisations.

    Des solutions loin d’être suffisantes pour la CSMF, principal syndicat de médecins libéraux, pour qui il faudrait aussi « renforcer la prise en charge en médecine de ville », « favoriser une meilleure coordination entre les médecins généralistes et les médecins spécialistes de proximité », et surtout mieux tarifer « la consultation non programmée, qui n’est pas du tout valorisée actuellement ».

  • F. Bérard, M. Brier et C. Izoard, Le robot à visage humain, une opération de com ?, 2015
    https://sniadecki.wordpress.com/2017/09/14/izoard-robotcom

    « Justement, les robots pourraient permettre aux humains de se concentrer sur le plus important : l’accompagnement », nous a-t-on répondu au cours de notre enquête. Pourtant, ce sont les travailleurs – le plus souvent des travailleuses – de l’aide à la personne qui passeront leur temps à mettre le robot à jour, gérer ses bugs, médiatiser le rapport, forcément compliqué, entre la personne assistée et ses machines. Cet équipement destiné à veiller sur les patients servira aussi à surveiller les employées, dont les tâches seront standardisées de fait par les interactions avec le robot.

    Aussi le rôle de la robotique est-il ici d’accompagner la concentration capitaliste de tout un secteur. Elle va permettre aux prestataires de réduire le temps de présence humaine, remplacé par un monitoring high-tech qui, en devenant la norme, écarte les petites structures indépendantes, incapables de réaliser ces investissements. Les conséquences immédiates d’un tel programme sont donc de précariser un peu plus certaines des travailleuses les plus dominées de notre société.

    #robotisation #intelligence_artificielle #informatique #surnuméraires #travail #critique_techno

  • Une société peut-elle vivre en considérant 99 % comme inutiles ? | PrototypeKblog
    https://prototypekblog.wordpress.com/2017/09/13/une-societe-peut-elle-vivre-en-considerant-99-comme-inutil

    Derrière un vernis scientifique, ou méritocratique, cette phrase est d’essence oligarchique. Cela fait bien longtemps, en ce qui me concerne, que j’ai compris que le discours transhumaniste, derrière une façade idéaliste ou utopique, cache un projet fondamentalement inégalitaire et antisocial. Quand j’ai essayé, il y a quelques années, de rassembler des « pistes de lecture » sur le thème du « transhumanisme », je suis arrivé à deux billets : d’abord, « Transhumanisme et utopie » ; ensuite « Transhumanisme et oligarchie » .

    J’ai mis longtemps. Je viens d’un temps, d’une culture, d’une sensibilité, où le progrès technologique était vecteur de progrès social et facteur d’égalité. On n’en est plus là.

    Derrière l’illusion technologique, ou l’hypothèse technologique, le projet contemporain est bien de rendre 50 % de la population, ou 80 %, ou 90 %, ou plus, juste inutiles. Ils ne serviront à rien. On pourra considérer qu’ils ne servent à rien. C’est du « salauds de pauvres » assisté par ordinateur.

    Mais qu’est-ce que vous êtes venus faire sur Terre, nom de Dieu ? Vous n’avez pas honte d’exister ?

    Certains croient encore que « l’intelligence » est indépendante de l’origine sociale. Je n’y crois plus. Je me suis toujours méfié de l’idée même de mesurer l’intelligence en valeur absolue, du QI et de ce genre de notions ; j’ai toujours considéré que l’intelligence est plurielle et contextuelle. Mais surtout, je pense que « l’intelligence » utile socialement est socialement construite. Pour faire court, les gosses de riches, même idiots, bornés, bêtes, auront accès aux outils et aux formations « d’élite », et finiront par passer pour « plus intelligents ». Les gosses de pauvres, même brillants, futés, doués, n’auront rien, et finiront par passer pour « moins intelligents ».

    #oligarchie #transhumanisme #inégalités #domination #surnuméraires

    • En 2050, les gens avec moins de 150 de QI ne serviront à rien.
      La […] phrase est de Laurent Alexandre.
      […]
      Des gens augmentés disposant de 180 de QI ne demanderont pas plus mon avis qu’il ne me viendrait à l’idée de donner le droit de vote aux chimpanzés.

      avec l’hypothèse la plus classique pour le QI (moyenne = 100, écart-type = 15), on obtient (avec 7 Mds d’êtres humains)

      !  x  ! Pr(QI>x) ! nb personnes !
      !  x  !   (ppm)  !
      ! 150 !     429  !   3 003 422  !
      ! 180 !     0,05 !         337  !
    • Laurent Alexandre : « Bienvenue à Gattaca deviendra la norme »
      http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2017/06/02/31003-20170602ARTFIG00207-laurent-alexandre-bienvenue-a-gatacca-deviendra-l

      Comment maintenir le principe démocratique « un homme, une voix », si les différences d’intelligence s’accentuent ?
      On ne sauvera pas la démocratie si nous ne réduisons pas les écarts de QI. Des gens augmentés disposant de 180 de QI ne demanderont pas plus mon avis qu’il ne me viendrait à l’idée de donner le droit de vote aux chimpanzés.
      Il va falloir parler QI ce qui n’est pas simple tant le sujet est politiquement chaud. Ne nous y trompez pas : le tabou du QI traduit le désir inconscient et indicible des élites intellectuelles de garder le monopole de l’intelligence à une époque où elle est de plus en plus le moteur de la réussite et du pouvoir : cela est politiquement et moralement inacceptable.
      […]
      Peut-on parler finalement de « dictature de l’intelligence » ?
      L’Intelligence dans une société numérique est la clé de tout pouvoir politique et économique. Nous avons créé une société de la connaissance sans réfléchir aux conséquences. Nous avons bâti une économie de la connaissance, sans comprendre que nous allions donner un avantage immense aux gens maîtrisant les données, dotés de plasticité cérébrale leur permettant de changer régulièrement de métiers et de se former leur vie durant : toutes qualités qui sont mesurées par le QI. Un point de QI supplémentaire fera de plus en plus la différence dans la société de la connaissance.

      Il faudrait rebaptiser le QI et l’appeler QCIA, le Quotient de Complémentarité avec l’Intelligence Artificielle, pour lui ôter son caractère stigmatisant.

      À partir de 2020, le QI minimum pour avoir un emploi va augmenter de l’ordre de 5 à 10 points par décennie. Il faut entamer la modernisation de l’école, pour permettre aux enfants de rester compétitifs face à l’IA. Il y a une désynchronisation complète entre nos institutions -dont l’école, qui forme aux métiers d’hier- et la technologie qui galope. L’école envoie les enfants des classes populaires là où l’IA va les laminer et ignore les formations où ils seraient complémentaires et donc protégés. Il faut, au contraire, cartographier en permanence la frontière technologique pour constamment adapter le système éducatif aux progrès de l’IA et agir sur tous les leviers permettant d’augmenter les capacités cognitives de la population, puisque dans le futur la quasi-totalité des inégalités seront liées aux capacités cognitives. La course effrénée de l’IA est un immense challenge pour notre civilisation.

    • Donner le droit de vote aux chimpanzés c’est pas si impensable. Les US ont élu un affreux orang-outang comme big boss.
      En cherchant des infos sur le QI des non humains je suis tombé sur cette page comme première réponse gogol : https://www.intelligence-humaine.com/faq-intelligence/#FAQ8
      Page qui donne plein d’indications racistes et classiste de critères de QI.

      100 = Moyenne des européens = Intelligence normale
      95 = Moyenne d’un garagiste
      90 = Moyenne homo sapiens

      #racisme #classisme #castes

    • En réalité, on sait que « le QI », ça s’apprend. Faudrait retrouver les études, mais c’est comme n’importe quels tests (et comme quand on fait faire de la géométrie à des filles sans leur dire que c’est des maths, ou l’autre test inverse qui a été fait pour les garçons), plus on s’entraine à faire ce genre de tests (les trucs de logiques, de suites, etc), plus l’esprit se façonne pour les comprendre vite, et on finit par progresser, quelque soit d’où on vient. Donc ça ne signifie rien en soi, comme si c’était une valeur absolue pour la vie entière.

  • Plus de 20 000 retraités privés de pensions en Île-de-France - La cgt
    http://www.cgt.fr/Plus-de-20-000-retraites-prives-de-pensions-en-Ile-de-France.html

    Plus de 8 000 dossiers d’ouverture de #droits à la #retraite en souffrance, auxquels s’ajoutent les dossiers de pensions de réversion et de minimum vieillesse. Au total, plus de 20 000 retraités d’Île-de-France sont victimes des mesures d’#austérité qui imposent restrictions budgétaires et réductions d’effectifs aux caisses de Sécurité sociale et Carsat.

    Donc, officiellement, on ne te réduit pas ta retraite, mais comme le dossier n’avance pas, les mois passent et tes droits ne sont pas ouverts… donc, tu restes en activité si c’est encore possible ou tu fais la manche dans un autre dispositif de solidarité, quand il en reste… ou tu crèves, ce qui est une sortie digne pour un improductif en puissance.
    #surnuméraires

  • Merde au #travail, par James Livingstone – Blog de Paul Jorion
    http://www.pauljorion.com/blog/2017/08/08/merde-au-travail-par-james-livingstone

    Le travail représente tout pour nous autres Américains. Cela fait des siècles — depuis, disons, 1650 — que nous croyons dur comme fer que le travail forge le caractère (ponctualité, esprit d’initiative, honnêteté, auto-discipline, et ainsi de suite). Que nous voyons dans le marché de l’emploi, où nous recherchons du travail, une source suffisamment fiable d’opportunités et de revenus. Et que nous sommes convaincus qu’un boulot, même pourri, procure du sens, un but à notre vie, et qu’il structure notre quotidien — qu’en tout cas il nous tirera du lit, paiera les factures, nous fera nous sentir responsables et nous évitera de passer toute la journée devant la télé.

    Mais ces credos ne fonctionnent plus. En fait, ils sont même devenus ridicules, parce qu’il n’y a plus assez de travail pour nous occuper, et que ce qu’il en reste ne nous permettra pas de payer les factures — à moins bien sûr que vous n’ayez dégoté un job de trafiquant de drogue ou de banquier à Wall Street, autant dire de criminel, dans un cas comme dans l’autre.

    #mythologie

    Les boulots de #merde pour tout le monde ne résoudront pas les problèmes sociaux face auxquels nous nous trouvons désormais.

    Ne me croyez pas sur parole, observez simplement les chiffres. Un quart des adultes américains réellement actifs touche d’ores et déjà un salaire inférieur au seuil minimum de #pauvreté — et par voie de conséquence, un cinquième des enfants américains vit dans la misère. Presque la moitié des adultes actifs de ce pays a droit aux coupons alimentaires (la plupart de ceux qui y sont éligibles n’y recourent pas). Le marché du travail s’est effondré, comme la plupart des autres.

    #surnuméraires

    • Réfléchissez à la portée de cette seule idée. Le travail a toujours été un moyen de marquer les différences entre hommes et femmes, en associant par exemple la notion de paternité et celle de « soutien de famille », puis, plus récemment, en les dissociant de nouveau. Depuis le XVIIe siècle, la virilité et la féminité sont définies — sans forcément tout-à-fait y parvenir — par leurs places respectives dans une économie morale, avec d’un côté des travailleurs rétribués en salaires pour leur production de valeur grâce à leur métier, et de l’autre des travailleuses rétribuées en clopinettes pour leur propre production et leur soutien à la famille. Bien entendu, ces définition se renouvellent de nos jours, en même temps que mute la notion de « famille », et que le marché du travail subit lui-même de profondes mutations — l’arrivée des femmes n’en est qu’un exemple — et qu’émergent de nouveaux rapports à la sexualité.

      Lorsque le travail disparaît, les frontières entre les genres produites par le marché du travail se brouillent. À mesure que l’utilité sociale du travail diminue, ce que l’on appelait auparavant travail de la femme — l’éducation, la santé, les services — devient l’industrie de base, et non plus un secteur « tertiaire » de l’économie mesurable. L’activité d’aimer, de prendre soin de l’autre et d’apprendre à être les gardiens de nos frères — le travail socialement utile — n’est alors plus un luxe accessoire mais devient bel et bien fondamental, et plus uniquement au sein de la famille où l’affection est présente d’ordinaire. Non, je veux bien dire partout, dans le monde entier.

      #sexisme

  • Une fillette de 11 ans bloquée à Cuba depuis deux semaines
    http://www.dna.fr/actualite/2017/08/08/une-fillette-de-11-ans-bloquee-a-cuba-depuis-deux-semaines

    Le 16 juillet, elle se rend à La Havane, la capitale cubaine, au chevet de sa grand-mère malade. La jeune fille part avec sa maman. Elle devait rentrer le 3 août. Sauf qu’entre temps, son passeport français a expiré. Les garde-frontières cubains lui ont donc interdit de reprendre l’avion vers la France.
    Considérée comme apatride

    Mais les problèmes administratifs ne s’arrêtent pas là. La fillette est considérée... comme apatride, à la fois par Paris et par La Havane. Éléonore est pourtant née en France d’une mère française d’origine cubaine et d’un père cubain.

    La Havane ne la considère cependant pas comme cubaine, et ne peut lui délivrer de passeport. Paris la bloque aussi : sa mère, soupçonnée d’avoir contracté un mariage blanc, a perdu sa nationale française, ce qui a entraîné par ricochet la perte de nationalité française pour Éléonore. Ainsi, le consulat français à Cuba à refuser de renouveler ses papiers d’identité.

    Ah, la France, pays des droits de l’homme, qui fabrique des apatrides. La Déclaration des Droits de l’Homme, c’est du papier cul qu’on en fait, en France !

    • J’imagine les commentaires sur les sites des journaux sérieux : « La maman avait qu’à pas »

      Cette façon d’empêcher les humains de venir et revenir est une nouvelle illustration de cette considération que nos lois et nos pays ont pour les #surnuméraires. Une gamine, qui a grandie en France, qui a été formée en France, du vrai Capital Humain de qualité, et on trouve une faille, hop, on s’en débarrasse sans remords.

    • Très étrange…

      http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs/conseils-par-pays/cuba/#entree

      Cuba
      Carte touristique

      La carte de tourisme est l’équivalent du visa d’entrée pour Cuba.
      Toute personne désirant se rendre à Cuba pour un séjour touristique de 30 jours maximum doit être en possession d’une carte touristique (nominative) pour Cuba délivrée, à titre payant, par le consulat de Cuba à Paris et les tours opérateurs français agréés par les autorités cubaines.

      puis…

      Visa-Cuba : informations sur les formalités pour un voyage à Cuba
      http://www.visa-cuba.fr

      Visa-Cuba
      Chaque voyageur qui désire se rendre à Cuba doit être muni d’un passeport en cours de validité et d’une carte de tourisme faisant office de visa.

      enfin, en suivant le lien pour faire sa demande de carte de tourisme on tombe sur le formulaire qui demande explicitement la date d’expiration du passeport, assortie de la note suivant :

      •• Le passeport doit être valide 6 mois après la date de retour du voyage.

      ce qui est une exigence quasiment universelle pour tout voyage à l’étranger…

  • Construire l’alternative au #néolibéralisme autoritaire. Entretien avec Stathis Kouvélakis – CONTRETEMPS
    http://www.contretemps.eu/alternative-neoliberalisme-autoritaire-entretien-kouvelakis

    La première raison en est que le FN est un parti fasciste, et non simplement un parti bourgeois. Son projet consiste à instaurer une société d’apartheid racial, sous le signe de la « préférence nationale », à écraser les syndicats, le mouvement social, tout foyer de résistance. Nous ne pouvons être indifférents à la valeur des libertés démocratiques et des droits civiques, nous ne pouvons ignorer que pour une grande partie des citoyens français et des étrangers résidant en France, qui subissent au quotidien le racisme et l’islamophobie, Le Pen représente une menace immédiate. Cela fait une différence de taille avec un politicien qui, bien entendu, défend une politique néolibérale entièrement décomplexée. Si l’on s’accorde sur cette analyse, on ne peut pas confier aux autres le soin de s’acquitter des tâches désagréables, en votant Macron, pour pouvoir soi-même garder sa pureté radicale. Dans l’action #politique, chacun doit prendre ses responsabilités, une prescription valable se doit de l’être pour tout le monde.

    Sérieux ? Le mec était dans une grotte, ces trois derniers mois ? Il a aussi une paire de lunettes « jupitériennes » ? Macron n’applique pas seulement une politique néolibérale, il applique clairement aussi une politique fasciste… de la même manière que Le Pen ne se serait pas contenté d’une politique fasciste… disons qu’elle aurait plutôt déployé l’entièreté du #fascisme, c’est-à-dire, ses profondes racines capitalistes revanchardes.
    Autrement dit, ce à quoi nous assistons sur l’échiquier politique, c’est à une convergence des politiques a-démocratiques et à une marginalisation (qui annonce très clairement la criminalisation à venir) des mouvements d’opposition ! Autrement dit, à une fascisation globale de notre société dont l’objectif est très probablement d’assurer le maintient du mode de vie dispendieux et égoïste de la bourgeoisie en éliminant par tous les moyens les #surnuméraires.

  • La chaleur pourrait rendre l’Asie du Sud invivable d’ici 2100
    La chaleur humide extrême provoquée par le réchauffement climatique risque de rendre une partie de l’Asie du sud - où vit un cinquième de l’humanité - inhabitable d’ici la fin du siècle si rien n’est fait pour réduire les gaz à effet de serre.
    https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/climat/la-chaleur-pourrait-rendre-l-asie-du-sud-invivable-d-ici-2100_11529

    De récentes études montrent que les effets les plus dangereux de la chaleur résultent d’une combinaison de température et du niveaux d’humidité. Cela est mesuré selon un indice composite de température intégrant les effets de la chaleur, de l’humidité et du rayonnement solaire. Il indique la capacité d’évaporation de la sueur, le mécanisme permettant au corps humain de maintenir une température normale. Quand cet indice de température atteint 35 degrés Celsius, l’évaporation de la sueur est très limitée et, dans ces conditions, la survie devient difficile. Or, cette température critique sera atteinte en été dans la plus grande partie de l’Asie du sud d’ici la fin du siècle si l’on ne réduit pas les émissions de dioxyde de carbone (CO2). Dans quelques endroits, cette chaleur pourrait même excéder les 35 degrés.

    #environnement #santé #mortalité #inde #asie

  • Les réalités occultées du « progrès » technique : inégalités et désastres socio-écologiques (par Celia Izoard) – Le Partage
    http://partage-le.com/2017/07/les-realites-du-soi-disant-progres-technique-inegalites-et-desastres-soc

    Si les #robots ne sauraient remplacer la main-d’œuvre en totalité, à terme, ils menacent en revanche nécessairement une partie des emplois. Et le mythe de l’#automatisation totale remplit une fonction centrale dans la gestion managériale, les machines incarnant une armée de réserve susceptible de prendre la place des récalcitrants. « Si tu ne travailles pas assez dur, on va te remplacer par un robot », menace-t-on régulièrement les salariés de Foxconn. En renvoyant les travailleurs à l’idée qu’ils sont déjà superflus, la robotisation joue aussi un rôle #démoralisateur pour s’organiser et faire valoir ses droits : la force idéologique de l’automatisation, « c’est de délégitimer la défense du métier, l’idée même de discuter comment on fait le travail, puisqu’il a vocation à disparaître très rapidement », note le sociologue David Gaborieau. À quoi bon lutter quand on n’a pas d’avenir ?

    #surnuméraires #chantage #capitalisme #progrès #technologie

  • Hôpital R. Poincaré de Garches menacé… Fermeture programmée pour 2024 ! Encore un hôpital de l’AP-HP en danger ! - SUD Santé Sociaux - Fédération Nationale
    http://www.sudsantesociaux.org/hopital-r-poincare-de-garches.html


    Manière, les #handicapés, ce sont des #surnuméraires comme les autres, non ?

    Ce dossier révèle encore le mépris des directions pour les agents et leurs représentants, l’absence totale de dialogue social tant revendiqué par Martin Hirsch, directeur général de l’AP-HP.

    Cet Hôpital légendaire et de renommée internationale offre une prise en charge de qualité, un savoir-faire et des expertises du Handicap exceptionnelles. Y sont implantées une IFSI (Institut de Formation en Soins Infirmiers) et une école pour les jeunes patients afin de leur assurer une « vie normale ». Ce centre d’excellence assure une prise en charge tout au long de la vie du Handicap.

  • À Paris, les « Arabes du coin » ferment le rideau
    https://www.vice.com/fr/article/evdwya/a-paris-les-arabes-du-coin-ferment-le-rideau
    Philippe Pilliot connaît bien la profession. Délégué général de la Fédération nationale de l’épicerie, il a rencontré de nombreux épiciers en novembre dernier. Arrondissement par arrondissement, banlieue par banlieue, dans le but de rameuter le plus d’indépendants possible pour faire bloc contre des projets de lois ou des arrêtés préfectoraux. « Je constate depuis quelque temps que beaucoup d’entre eux ont vendu leur fonds de commerce à des chaînes. » (...)
    Autrefois situées en périphérie, les chaînes de supermarchés visent aujourd’hui les centres-villes. Selon les chiffres de l’APUR (Atelier Parisien d’Urbanisme), en 2010, à Paris, quelque 830 petites supérettes labellisées ont ouvert leurs portes. Serge Papin, PDG de Système U, n’a pas surfé sur la vague. Il analyse donc la disparition progressive de l’épicier indépendant avec un certain recul : « Dans les années 1980, on était sur du développement horizontal. Vous aviez la banlieue pavillonnaire, son centre avec les petits indépendants, et, à l’extérieur, les pôles commerciaux, les magasins de périphérie. On invitait les gens à aller faire leurs courses en voiture. Les chaînes ne s’intéressaient pas aux milieux urbains. Mais depuis une quinzaine d’années, on est sur un mouvement centrifuge. Les gens veulent de la proximité, tout en voulant des prix compétitifs. » Souvent mieux agencées, plus propres, compétitives sur les prix et toujours à la recherche de nouveaux concepts, les chaînes sont plus que jamais une source d’inquiétude pour le petit commerçant.
    #urbanisme #villes #commerces #changement #gentrification #franchises

    • Il y a aussi un phénomène de gentrification très puissant toujours à l’œuvre : même dans les supérettes franchisées déjà présentes depuis longtemps dans les centres-métropoles, il y a un recentrage commercial vers les classes moyennes supérieures… en effet, les classes populaires ont pratiquement disparu des centres urbains et les classes moyennes inférieures peinent à s’y maintenir.
      Ainsi, Franprix qui a longtemps été une enseigne plutôt populaire finit sa mue qui vise concrètement à bouffer des parts de marché à Monoprix.

    • Ma belle-sœur vit dans une des banlieues classes moyennes d’Atlanta. Des endroits où on ne peut que se déplacer en voiture, où il n’existe plus de commerces du tout, en dehors de Target, WallMart et ce genre de gros trucs. Elle qui était plutôt junkfood en France, elle s’est retrouvée à traverser toute la zone urbaine pour trouver des légumes. Il semble qu’elle ait été sauvée par l’implantation d’un épicier coréen dans son quartier. Mais il parait que c’est de toute manière assez cher.
      La malbouffe est la règle, là-bas, les produits frais, l’exception réservée à une élite…

    • Le manque d’eau, de nourriture de qualité, d’air... les libéraux transcrivent le mot « manque » en « rareté » et donc en « opportunité ».

      Le même processus est à l’œuvre pour la musique ou les films, où les libéraux font le nécessaire pour détruire les moyens de distribution en abondance que permettent dans la théorie les technologies numériques, tout cela afin de créer une rareté artificielle.

      Le temps est sans doute venu de cesser de croire que les « qui nous gouvernent » et « qui écrivent les lois » œuvrent pour le bien commun. Surtout quand tout ce qu’ils décident ne fait qu’alimenter la rareté de tout ce qui est nécessaire à la vie.

  • Elvira a perdu son père et livre un témoignage inquiétant sur le secteur hospitalier grec : « Rien de ce qu’il avait n’était mortel » - La Libre
    http://www.lalibre.be/actu/international/elvira-a-perdu-son-pere-et-livre-un-temoignage-inquietant-sur-le-secteur-hos

    Elvira Daskalaki n’aurait jamais pu imaginer qu’à l’hôpital Evagelismos, le plus grand d’Athènes, mais aussi le plus important des Balkans, on lui aurait demandé de ramener les médicaments de son père décédé pour que « les autres en profitent ». Il ne s’agissait même pas de médicaments chers ou difficiles à trouver, « juste des suppléments de fer qu‘il prenait depuis des années », rappelle cette fonctionnaire d’une quarantaine d’années.

    Son père, Grigoris, 71 ans, avait au départ été hospitalisé pour une fracture du bassin, opérée avec succès. Puis on lui a découvert un dysfonctionnement rénal, sur fond de développement de la maladie d’Alzheimer. Il est parti en moins d’un mois. « Je n’ai rien à dire. Les infirmières ont fait ce qu’elles ont pu, mais il est indéniable qu’en d’autres circonstances il serait encore là. Rien de ce qu’il avait n’était mortel mais il fallait faire des choix. »

    En l’occurrence, il fallait le dialyser. Les listes d’attente étaient très longues, et « c’est normal », admet Elvira : « On n’allait pas donner la priorité à un homme âgé atteint d’Alzheimer, alors que des jeunes, avec plus de chances que lui pour s’en sortir, attendent aussi. » Signe qui ne trompe pas : personne n’a demandé, pour l’opération de la hanche, de fakelaki, d’enveloppe, sauf l’anesthésiste « qui s’est contenté de 50 euros ».

    #santé #austérité #surnuméraires

    • j’ai regardé les 2 films @mad_meg, merci, où il est évident que pour pouvoir filmer les riches il faut être gentil avec le portrait qu’on en fait.

      On comprend très bien que la révolution française n’a rien fait bouger. Que l’impunité la plus totale règne sur l’ensemble de ces crevards. Le passage du chatelain qui est maire depuis 3 générations avec la mairie dans l’enceinte du chateau, le tout rénové aux frais de l’Etat, c’est un bon résumé de l’imbroglio.

      Il serait intéressant de s’intéresser aux dissidents, non pas les décadents qui ne savent pas quoi inventer de pervers mais ceux qui tentent de saboter le système de l’intérieur ou même seulement de s’en extirper.

    • La cas de ce village dont la mairie est le château est hallucinant. Le docu interroge un peu les habitants et dans la seconde partie du film. En présence des personnes qui étaient pour une mairie républicaine le chatelain reconnaît par étapes ce qui s’est passé, d’abord il dit que ca concernait peu de personnes (en faisant valoir que tout le village était venu à un mariage la veille dans sa mairie-chateau, il en a déduit que tout le monde était content), ensuite il avoue qu’il ne s’est pas occupé (la demande n’est pas passé en conseil municipale), et enfin il dit qu’il l’avais pris contre lui et en avais été vexé (on peu imaginé qu’il a pris des mesures de rétorsion vu le pouvoir du mec dans son fief). Au début du doc on apprend qu’il y a des habitants du village qui ne viennent jamais à la mairie-chateau. C’est déjà une forme de résistance mais c’est un peu maigre. Par rapport à ce village j’aurais voulu savoir si il y a des candidat·e·s autres que le chatelain aux élections municipales.

      En tout cas comme à toi @touti j’ai pensé à cette continuation de l’ancien régime très bien illustré par le cas de cette mairie féodale.

    • Dans le genre mairie féodale et manipulation des principes républicains, il y a beaucoup de fiefs de ce type.

      A la louche, je dirais que cela concerne en priorité les communes de moins de 300 habitants où le résident du chateau se retrouve maire par magie. je me fais l’interdiction de parler de propriétaire quand le résident s’est accaparé des biens publics et que ceux-ci sont entretenus par les impots. Il faudrait trouver les chiffres des maires de france et des chateaux pour comparer et confirmer mon sentiment. J’ai vu à plusieurs reprises ce continuum du pouvoir féodal, en Normandie, en Corbières …

      Il y a aussi des #je_me_torche_avec_la_république comme Paul Ancelin, qui a été maire de Ploermel durant plus de 20 ans et avait fait érigé une statue de JPII de 10 metres de haut (offert par un proche de poutine) au frais de la commune, avec seulement 2 ou 3 resistants (comment les nommer autrement) pris pour cible par la mairie, obligés de se cacher pour organiser la maigre opposition tandis que les habitants tels des #larbins se plient en souriant au bon maitre.

  • 11 millions de Français n’ont plus que 10 euros par mois pour leur épargne et loisirs
    http://www.huffingtonpost.fr/2015/10/06/epargne-francais-loisirs-salaires-economie_n_8251330.html

    • Près de la moitié des sondés ont du mal à tenir jusqu’à la paie du mois suivant ;

    • Plus de la moitié épargne moins de 50 euros par mois ;

    • Près de quatre Français sur dix ne tiendraient même pas un mois sur leurs réserves en cas de chute de revenu, et un sur cinq même pas une semaine.

  • What happens when capitalism decides humans are useless? | Dazed
    http://www.dazeddigital.com/artsandculture/article/36673/1/lawrence-lek-playstation-dystopian-world-human-employment-future

    Have you ever wondered whether a robot might be doing your job in 20 years? When I read that Google had funded the Press Association to develop a robot reporter project, I certainly did. But could artificial intelligence (AI) ever do the job of an artist? “Absolutely,” says Lawrence Lek, winner of the Converse x Dazed Emerging Art Award (2015), who imagines near-future scenarios in his video-game installations. “There’s this romanticised notion that we associate with creativity, but from my point of view, what is creativity apart from following the rules and then trying to break them? Breaking rules is a rule in itself.”

    Lek’s imagined what it would be like to work for a technology start-up in 2037 for his recent installation, Play Station, which showed earlier this month at Art Night. Visitors to the exhibition at the White Chapel Building watched mock-corporate recruitment trailers for a futuristic start-up named Farsight. Jingly lift music accompanied the promise of “fun employment forever”, as new recruits were introduced to their alternative workspace, Play Station ™. You can watch one of the trailers below.
    Inspired by the ad agencies and government services running from the newly renovated White Chapel Building, Lek’s Play Station anticipates the next phase of recruitment in the corporate world. Described as “a video game ‘job simulator’ where all labour is disguised as leisure”, participants or “players” in Lek’s exhibition were given VR headsets and taken through video tutorials before carrying out tasks in order to gain bonuses including e-holidays and entertainment credits. Work essentially becomes a game as a sunny voice-over poses the question, “Who needs a work/life balance when it’s all so much fun?”

  • Pinçon-Charlot : « Les pauvres sont en trop » - Arrêt sur images
    https://www.arretsurimages.net/breves/2017-07-11/Pincon-Charlot-Les-pauvres-sont-en-trop-id20748

    « Les ouvriers sont passés du statut d’exploités à celui de déchets ». C’est le Pape François qui l’a dit. Et la sociologue des riches, Monique Pinçon-Charlot, invitée cette semaine de Hors-Série (et reçue sur notre plateau il y a quelques mois à propos de l’affaire Fillon) approuve. Sur le plateau de Hors-Série, elle décrit un véritable « processus de déshumanisation » à l’œuvre,"alors que les ouvriers, les salariés, les intellectuels, les journalistes, nous sommes les créateurs de richesse". « On devient de coûts, des charges, des problèmes, des variables d’ajustement, des lignes comptables », dénonce-t-elle. « Les riches ont inversé la lutte des classes à leur profit, il sont devenus des créateurs de richesses, et des créateurs d’emplois ». Une situation complètement aberrante, selon la sociologue : « Ce qu’il y a d’hallucinant, c’est que ça marche ».

    #surnuméraires

  • Baisses d’impôts : ce sera pour plus tard, c’est-à-dire jamais
    http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2017/07/07/31001-20170707ARTFIG00109-baisses-d-impots-ce-sera-pour-plus-tard-c-est-a-d


    Un lapsus révélateur au Figaro où l’on devrait moins utiliser de stagiaires et augmenter le nombre de correcteurs.

    Au-delà de la méthode, sur laquelle on peut être sceptique, que dire des recettes utilisées que sont les mesures phares ? Elles sont d’un classicisme consternant. Invariablement, chaque nouveau gouvernement maintient les hausses d’impôts et reporte les baisses. Le premier Ministre bénéficie par ricochet de l’état de grâce présidentiel. On peut cependant après son discours devant l’Assemblée regretter qu’il ait dilapidé ce capital et gaspillé un temps précieux, tant il a déçu les attentes de voir s’instaurer une politique nouvelle.

  • La fabrique des indésirables, par Michel Agier
    https://www.monde-diplomatique.fr/2017/05/AGIER/57491 #st

    #Camps de #réfugiés ou de déplacés, campements de migrants, zones d’attente pour personnes en instance, camps de transit, centres de rétention ou de détention administrative, centres d’identification et d’expulsion, points de passage frontaliers, centres d’accueil de demandeurs d’asile, « ghettos », « jungles », hotspots... Ces mots occupent l’actualité de tous les pays depuis la fin des années 1990. Les camps ne sont pas seulement des lieux de vie quotidienne pour des millions de personnes ; ils deviennent l’une des composantes majeures de la « société mondiale », l’une des formes de gouvernement du monde : une manière de gérer l’indésirable.

    http://zinc.mondediplo.net/messages/71131 via Le Monde diplomatique

  • Pierre Souyri, La généralisation de l’automation, 1979 chez @tranbert
    https://sniadecki.wordpress.com/2017/06/04/souyri-automation

    La généralisation de l’automation, c’est-à-dire sa mise en œuvre aussi bien dans le Département I que dans le Département II, dans les bureaux aussi bien que dans les ateliers, ne constitue pas seulement un nouveau pas en avant dans l’augmentation de la productivité du travail dont Marx disait qu’elle était une tendance nécessaire du développement du Capital. Elle est la réalisation de cette tendance jusqu’au point où intervient, dans le développement historique du mode de production capitaliste, une mutation qualitative qui inaugure la dissolution de ce mode de production.

    J’ai pas encore tout lu mais j’ai l’impression que ça rejoint certaines bases de la critique de la valeur, en parlant de l’automatisation croissante et du capitalisme qui scie sa branche. Non, @ktche ?

    #capitalisme #automatisation #automation #critique_techno #critique_de_la_valeur #wertkritik #Marx #Pierre_Souyri #surnuméraires

    • Effectivement, il y a dans ce texte des descriptions assez claires des effets de l’automation sur la contraction de la masse de valeur produite et donc sur l’impossibilité de la synthèse sociale capitaliste sur ses propres bases, avec notamment la multiplication des surnuméraires.
      Avec un regard rétrospectif, il est facile de voir aussi sa limite : même s’il est indiqué que l’automation n’est pas simplement le prolongement du machinisme industriel, le contenu même de cette automation n’y est pas analysé, sauf en terme de contrôle cybernétique de la production, et donc ses conséquences sur la dynamique capitaliste sont mal cernées. Car l’automation depuis 40 ans, c’est le déploiement des techniques numériques, de l’informatique, bien au-delà du grand ordinateur du département planification des entreprises et des administrations. C’est dans des usages bien plus larges que se trouve le gisement de productivité exploité pour éjecter le capital variable.
      Ces techniques sont en effet celles qui ont permis l’explosion de la production de marchandise d’ordre 2 (dettes, titres financiers, produits dérivés), à la fois comme bases d’un appareil productif spécifique mais aussi comme porteuses d’espoirs ici et maintenant d’une survaleur hypothétique dans le futur. Ce capital fictif a maintenu la dynamique du capital, non pas par la valorisation de la valeur mais par sa simulation. Il n’en reste pas moins que le zombie du capitalisme « renversé » continue de se trainer en démultipliant le potentiel de crise et que la fin du rapport social capitaliste ne peut pas être la seule conséquence de la « mission historique » du capitalisme lui-même

    • Autre chose en passant : si l’artisanat au début de la révolution industrielle, puis les métiers au moment de l’automation généralisée sont les perdants de l’augmentation de productivité consubstantielle à la dynamique du capital, c’est bien que les uns et les autres se battent sur la même terrain de la production marchande. Si leurs moyens limités se trouvent balayés par la concurrence industrielle et automatisée, ce n’est pas seulement parce que le contenu de leurs activités seraient désuètes, mais avant tout parce qu’ils produisent formellement la même chose que les concurrents qui les dominent : des marchandises.

  • L’élite dirigeante britannique célèbre la baisse de l’espérance de #vie comme une aubaine pour les déficits des fonds de pension
    http://www.wsws.org/fr/articles/2017/mai2017/besp-m15.shtml

    L’article du FT intitulé « Le changement dans l’espérance de vie promet une baisse du déficit de retraites de 310 milliards de livres » a noté que les changements récents dans les taux de #mortalité présentaient une réduction de près de quatre mois de l’espérance de vie projetée dès 65 ans d’un homme et celle d’une femme âgée de 65 ans de près de six mois, par rapport aux estimations réalisées en 2015. Fait significatif, le FT a qualifié cette forte réduction de l’espérance de vie des personnes âgées d’un « ralentissement de l’amélioration de l’espérance de vie ».

    Selon de nouvelles estimations de PwC, les consultants financiers mondiaux, cette forte réduction de l’espérance de vie aurait un impact positif sur la santé financière des 5800 entreprises britanniques qui parrainent des régimes de #retraite « à prestations déterminées » , réduisant ainsi de 310 milliards de livres le total du déficit de financement de 530 milliards de livres. PwC a estimé que le passif total pour tous les régimes de retraite professionnelle, qui couvrent environ la moitié de la population active, est d’environ 2000 milliards de livres.

    En d’autres termes, les sociétés du FTSE 100 qui doivent entreprendre cette année leur processus d’évaluation triennal pour leurs régimes de retraite, y compris GlaxoSmithKline, BT Group, Lloyds Banking Group, Tesco et BAE Systems, peuvent réviser leurs obligations de retraite à la baisse et économiser de l’argent.

    Martin McKee, professeur de santé publique européenne à la London School of Hygiene and Tropical Medicine, et le coauteur de plusieurs articles récents sur l’augmentation des taux de mortalité chez les personnes âgées, a déclaré : « les réductions de la protection sociale et la difficulté d’accéder aux soins de santé pour les personnes âgées » étaient l’explication la plus probable pour la baisse de l’espérance de vie.

    Mais il a ajouté : « L’autre possibilité que nous devons examiner c’est qu’il s’agissait de personnes qui se trouvaient au milieu de leur âge de travail, en particulier dans le nord de l’Angleterre, au début des années 1980, quand il y a eu une #désindustrialisation à grande échelle, quand leur #santé aurait été désavantagée par la perte d’emploi et les dislocations qui ont eu lieu à ce moment-là. »