• « Ecoutez Jeanne Humbert »
    http://anarlivres.free.fr/pages/nouveau.html#humbert

    En ce mois de mars, rendons hommage à une des pionnières du combat des femmes pour une libre sexualité, la liberté de la contraception et de l’avortement, Jeanne Humbert (1890-1986), militante libertaire, pacifiste, naturiste et néo-malthusienne. Initié à la fin du XXe siècle par le pédagogue libertaire Paul Robin (1837-1912), le néo-malthusianisme visait à ce que le peuple puisse en contrôlant les naissances améliorer son sort et offrir moins de chair à canon (pour la guerre), de chair à travail (pour l’usine) et de chair à plaisir (pour la prostitution). Eugène (1870-1944) et Jeanne Humbert vont populariser cette forme de lutte (...)

    #pacifisme #néomalthusianisme #libertaire #anarchisme #féminisme #Humbert #PaulRobin

    • On peut saluer l’engagement de Jeanne Humbert sans toutefois adhérer au néomalthusiannisme – car, heureusement, on peut être pour la liberté de contraception et l’avortement sans être malthusien ou néo-malthusien.

      Et rappeler que, pour le courant communiste révolutionnaire, le néo-malthusianisme correspond au degré zéro de la réflexion politique...

      Chaque période de crise a toujours produit son lot de malthusiens expliquant qu’il faut limiter le nombre des naissances – plutôt que de se demander pourquoi le système économique n’est pas capable de donner à chacun « une place au banquet de la nature ». Si bien que les idées de Malthus – déjà violemment critiquées par #Marx et #Engels en leur temps comme une « infâme, une abjecte doctrine, un blasphème hideux contre la nature et l’humanité » – connaissent depuis toujours, régulièrement, des continuateurs non seulement chez les écologistes mais aussi dans de nombreux courants anarchistes.

      Ceux-là, à tous ceux qui, aujourd’hui, sont inquiets des conséquences du réchauffement climatique, des menaces de la pollution de l’air et des eaux, des destructions souvent irrémédiables des milieux naturels avec leur flore et leur faune, de la dégradation de la qualité des aliments, les courants petits-bourgeois leur répondent en n’envisageant que 2 types de solutions : la limitation de la #croissance_économique, qui serait en elle-même un mal, et la limitation de la croissance démographique.

      Or, ni la #technique, ni les #ressources ne sont en cause. C’est l’usage qu’en fait la société de classe, une société basée sur le profit et qui donc ne se préoccupe du cadre de vie, ou de la qualité de la vie, que lorsque cela devient rentable.

      Le problème, c’est cette société dont la capacité de production s’adapte, en régime capitaliste, non pas à l’humanité existante et à ses besoins, mais à sa capacité d’achat – et qui, ce faisant, n’engendre que #pénuries et barbarie.

      Bref : la #surpopulation est le pendant naturel à la #surproduction capitaliste.

      Le problème est donc : non pas la limitation objective des #ressources, ni un trop-plein d’êtres humains, mais le #capitalisme lui-même, incapable d’en tenir compte.

      Le problème n’est pas la surpopulation, mais l’économie capitalisme dont le #mode_de_production engendre inéluctablement la surpopulation.

      Ce qu’il faut, non pas limiter (cette chimère de tout réformiste) mais abattre, c’est l’activité industrielle sur la base de la recherche du profit. Ce qu’il faut abattre, c’est ce système économique qui n’envisage l’implantation des entreprises, l’évacuation des déchets, la pollution de l’air et des cours d’eau, qu’en fonction des seuls critères du moindre coût, et ce au mépris de leurs conséquences dramatiques sur le climat et le milieu naturel.

      Autant dire que le choix qui se pose à l’humanité de façon quantitative n’est pas croissance ou pas, mais : croissance contrôlée, entièrement et consciemment déterminée par les producteurs eux-mêmes en fonction de tous les aspects de l’intérêt humain, ou bien croissance anarchique, entrecoupée d’ailleurs d’arrêts catastrophiques, de destructions brutales ou de périodes de stagnation et de malthusianisme dans certains domaines ?

      C’est pourquoi les communistes révolutionnaires répondent aux courants petit-bourgeois qui veulent limiter les naissances dans un système barbare qu’ils ne posent pas la question de la bonne façon.

      Aujourd’hui, plus que jamais, ce qui compte, c’est de mettre fin aux barrières sociales qui empêchent les progrès techniques de profiter à l’humanité. C’est de rendre possible une société qui puisse diriger et contrôler sa propre croissance, pour la mettre au service de l’humanité.

      C’est la révolution prolétarienne que les écologistes, et tous les courants dans leur sillage, refusent de fait lorsqu’ils promeuvent le #néomalthusiasnisme en guise de solution – cette #théorie_réactionnaire à l’usage du capitalisme sénile.

      #communisme_révolutionnaire #écologie #réaction #anarchisme #néo-malthusiannisme

    • Cher camarade,
      Il faudrait tout d’abord éviter de confondre le malthusianisme (du pasteur Malthus) et le néo-malthusianisme, l’un d’essence essentiellement réformiste et bourgeoise tandis que l’autre est prolétarien et cherche à améliorer le sort immédiat du peuple (et pas lorsque la révolution aura passé). D’autant qu’ils se situaient dans le mouvement ouvrier et ses luttes. Il faut aussi replacer cela dans le cadre de la fin du XIXe et du début du XXe siècle, de la misère ouvrière… A cette époque, on ne peut oublier que les néo-malthusiens ont été à la pointe du combat pour la contraception, l’avortement, la liberté sexuelle… Même si notre but semble être le même – une société débarrassée du capitalisme et auto-organisée –, je ne pense pas qu’il faille négliger les autres combats (contre le racisme, pour le féminisme, contre le [néo]colonialisme, etc.) sans perdre de vue l’objectif final. Vous me faites songer à un vieux bolchevik qui ne voit que le combat économique et la lutte des classes. Comme le pensent les « petits-bourgeois » individualistes et anarchistes, il ne pourra y avoir de révolution sans évolution personnelle : « révolutions-nous ! ». Cela permettra peut-être d’éviter le sort de trop de révolutions qui ont abouti à la barbarie. Ne pas se soucier de la technique et des ressources me paraît dangereux pour toute évolution future. Bien sûr, il ne faut pas se laisser prendre au piège de l’écologie politique ou du capitalisme vert. Permettez-moi d’ajouter que votre morgue et vos certitudes me font sourire, remettez-les en question, doutez, interrogez-vous et mettez un peu de côté votre « catéchisme révolutionnaire »…
      Bien à vous,
      P.B.

      #néo-malthusianisme #anarchisme #communisme_révolutionnaire #luttes

    • 3 points dans cette réponse :
      – le "néo-malthusianisme" ne se résume pas à améliorer "le sort immédiat du peuple" en limitant les naissances en étant "à la pointe du combat pour la contraception, l’avortement, la liberté sexuelle", vous le savez probablement très bien. Il cautionne aussi l’idée que les ressources étant limitées, il faudrait limiter la taille des populations. Comme si c’était le problème...
      – "Vous me faites songer à un vieux bolchevik qui ne voit que le combat économique et la lutte des classes". La lutte de classe, certainement : comment mettre fin à la moindre "oppression spécifique" sans débarrasser la société des rapports sociaux de production basés sur l’exploitation ? Comment mettre fin à la moindre discrimnation sans supprimer les rapports sociaux sur lesquels ils se reproduisent et s’épanouissent ? Quant à ne voir que "le combat économique", c’est résumer de manière bien caricaturale le combat qui mènera le prolétariat à s’emparer des moyens de production pour eux-mêmes...
      – "Il ne pourra y avoir de révolution sans évolution personnelle : « révolutions-nous ! »". C’est ce que disent depuis toujours tous les curés. "Changeons nous-mêmes pour changer le monde", cette vieille rengaine pré-marxiste qui repose sur le vieil idéalisme dominant. L’optique matérialisme dit précisément le contraire : renversons les rapports sociaux – ce que le prolétariat par sa position est en situation de faire – pour changer les hommes.

      Quant à voir de la morgue dans une simple réponse de militant, je ne peux que m’en étonner.

  • 13 décembre 1996 : conférence de #Lutte_Ouvrière (#LO) : Le communisme, l’écologie et les écologistes

    Texte intégral : https://www.lutte-ouvriere.org/documents/archives/cercle-leon-trotsky/article/le-communisme-l-ecologie-et-les

    Sommaire :

    L’homme et la #nature

    Montée de la bourgeoisie et progrès des connaissances

    La révolution de l’industrialisation capitaliste
    – Une nouvelle branche de la biologie
    – Société industrielle et nature ne sont pas incompatibles
    – Ce qui est en cause : la loi du profit capitaliste
    – Les courants anti-industrialistes

    Le mouvement écologiste des années 1970
    – Dans un contexte idéologique précis
    – La protection des ressources naturelles a servi à justifier les plans d’austérité (#écologie)

    L’écologisme et le mythe de la #surpopulation
    – Retour à #Malthus (#malthusianisme)

    Le capitalisme et la destruction sauvage de l’environnement
    – Catastrophes « naturelles » ?
    – Le #capitalisme et la destruction des #forêts
    – Conséquences de la course au profit
    – L’#environnement, une valeur marchande

    Une évolution réactionnaire (#réaction_politique)
    – La couverture « verte » de l’impérialisme
    – Un nouveau « péril jaune » ?
    – Le « sommet de la Terre » - Rio de Janeiro, 1992

    Pour l’avenir de l’humanité comme celui de la planète, il faut renverser l’#impérialisme
    – Pour une Terre sans frontières...
    – ... débarrassée de la propriété privée ...
    – ... et de la loi du profit

    La #société_communiste, ou la maîtrise des rapports de l’homme avec la nature et la biosphère (#communisme)

  • Huit milliards d’humains : trop sur Terre ? - AOC media
    https://aoc.media/analyse/2022/11/16/huit-milliards-dhumains-trop-sur-terre

    Lorsqu’on regarde plus en détail ces projections on s’aperçoit que la croissance future devrait avoir très majoritairement lieu en Afrique intertropicale (excluant l’Afrique du nord et du sud), le reste du monde se dirigeant vers une stabilisation ou une décroissance légère de sa population. Ce n’est pas un hasard, la natalité est la plus forte dans les pays les plus pauvres, moins avancés dans leur transition démographique. Alors, quel effet sur l’environnement ? Cela dépend : cette croissance peut avoir des conséquences écologiques locales importantes, mais elle reste négligeable pour des enjeux globaux comme le climat. Ainsi, les pays avec un taux de fécondité au-dessus de trois enfants par femme représentent seulement 3,5% des émissions de CO2 mondiales, pour 20% de la population.
    [...]
    Sur les 20 dernières années, les émissions par habitant ont stagné en Afrique. Si l’on prolonge la croissance du PIB par habitant sur cette période, il faudrait 70 ans à l’Éthiopie pour rattraper la France (au rythme, très rapide, d’avant sa guerre civile), ou 250 ans pour le Nigeria.
    [...]
    Non seulement cette crainte de la croissance de la population mondiale brouille les pistes des responsabilités du réchauffement climatique, mais elle fait aussi détourner le regard de cette injustice criante : ce sont ces pays, pauvres et à la natalité élevée, qui en sont aussi les principales victimes et les moins bien armés pour y faire face, alors qu’ils en sont les moins responsables !
    [...]
    Aujourd’hui, c’est Emmanuel Macron qui répète à l’envi qu’il ne sert à rien d’aider des pays avec 7 enfants par femme. On ne sait la part dans ces affirmations de rapport de force avec les pays du Sahel et celle de la politique nationale : la crainte de la croissance de la population en Afrique est souvent associée à celle, chère à l’extrême droite, de migrations massives et incontrôlées. Force est de constater qu’aujourd’hui ces migrations restent marginales, « l’appel d’air » un mythe dangereux et les migrations climatiques une source sans fin de fantasmes. On touche ici un deuxième écueil du débat sur la population : voir les individus d’abord sous le prisme du nombre alimente une déshumanisation qui finit toujours mal. C’est particulièrement le cas sur cette question des migrations, qui donne déjà lieu aujourd’hui à une violence et un déni de droits de l’Homme institutionnalisés.
    On peut estimer souhaitable d’aider de toute façon à l’éducation ou au planning familial dans les pays les plus pauvres, ce qui contribuerait à la baisse de la natalité, mais il ne faut pas non plus en attendre de miracle sur le plan écologique. Ces mesures contribuent au développement économique (qu’on peut, lui aussi, juger souhaitable dans ces pays) et peuvent donc contrebalancer la baisse de la population, pour aboutir à un résultat final légèrement négatif pour le climat.
    [...]
    Qu’en est-il dans les pays plus riches, où la natalité est plus faible mais le poids écologique par personne beaucoup plus élevé ? La situation y est contraire à celle des pays à forte natalité quant au désir d’enfants : les gens ont globalement moins d’enfants qu’ils le souhaiteraient et il n’existe plus de mesure consensuelle qui baisserait la natalité.
    [...]
    En Chine, la politique de l’enfant unique s’est traduite par un taux de fécondité décroissant lentement de 2,5 à 1,5 enfants par femme, avec de nombreuses exceptions et tolérances introduites très rapidement pour limiter les pires abus. La politique la plus coercitive qu’on puisse imaginer ici, celle de l’enfant unique strict, bien plus dure qu’en Chine, aboutirait à un taux de fécondité autour de 1,1 enfants par femme. On peut pousser l’expérience de pensée et calculer les effets de cette mesure sur la population, puis sur les émissions et enfin le réchauffement climatique.

    La population diminuerait très progressivement, il faudrait attendre près de 2100 pour qu’elle soit divisée par deux par rapport au scénario à fécondité constante. L’effet sur les émissions annuelles serait plus lent car la consommation des plus jeunes est bien plus faible que la moyenne. Enfin, l’effet sur les émissions cumulées, qui déterminent le réchauffement, serait encore plus lent car les émissions par personne sont déjà sur une trajectoire descendante. Au rythme actuel (et insuffisant) d’une réduction de ces émissions autour de 2% par an, l’enfant unique réduirait les émissions cumulées en 2100 de 11%. Au rythme de 6% par an, nécessaire pour tenir les objectifs de l’accord de Paris, ce ne serait qu’une réduction de 3% en 2100.
    [...]
    On peut ici aussi proposer une expérience de pensée : que se passerait-il si la moitié de la population mondiale disparaissait instantanément, comme dans le film Avengers (2018) ? La moitié des puits de pétrole ou mines de charbon ne seraient pas fermés, cela dépendrait du rapport entre coût marginal de production et prix de vente. Ce prix baisserait, ce qui stimulerait la demande. La diminution de la densité de population réduirait l’efficacité énergétique. Il y aurait probablement un rebond de la natalité. Tous ces effets pourraient se combiner à moyen et long terme pour aboutir à une trajectoire très différente de l’actuelle. Comme exemple, on peut observer les différences de poids écologique allant du simple au double entre l’Europe et les États-Unis, pour un niveau de vie et de technologie très proches. Enfin, et plus fondamentalement, aucun des mécanismes qui causent la crise écologique et la faiblesse de l’action ne serait changé : intérêts divergents et déséquilibres de pouvoir entre États, entre riches et pauvres, pouvoir des entreprises qui en tirent des profits, culture consumériste… Sans toucher à ces déterminants fondamentaux, l’effet final d’une réduction même importante de population serait probablement faible.
    [...]
    Serait-il vraiment souhaitable d’imposer une mesure drastique (un enfant unique bien plus dur qu’en Chine) pour une réduction marginale du réchauffement ? On entend souvent qu’il faut contrôler la natalité car « il faut tout faire » pour le climat. Ce n’est pas le cas : il faut d’abord s’interroger sur la faisabilité, les risques, les coûts et bénéfices de différentes mesures. Si l’on pousse la logique jusqu’au bout, l’action la plus efficace est la disparition de l’humanité. Pas grand monde ne la souhaite.
    [...]
    Pire que seulement une rhétorique de déni, la crainte de la surpopulation nous éloigne d’un monde plus égalitaire et coopératif qui sera nécessaire pour résoudre la crise écologique sans tomber dans la barbarie.

    #surpopulation #écologie #changement_climatique

  • Justice. Prisons : "110 € par jour par détenu, c’est très cher pour fabriquer de la récidive"
    https://www.ledauphine.com/faits-divers-justice/2022/11/12/prisons-110-par-jour-par-detenu-c-est-tres-cher-pour-fabriquer-de-la-rec

    ❝Cellules qui débordent, cafards qui pullulent... Alors que la France est en passe d’établir un nouveau record du nombre de détenus, la contrôleure des prisons Dominique Simonnot exhorte le gouvernement à « affronter la réalité » carcérale et « agir » contre la surpopulation.

    Nommée contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL) il y a deux ans, l’ancienne journaliste du Canard enchaîné a, au gré de visites de contrôle, pu constater le « cauchemar » de la situation actuelle.

    A son arrivée à la tête de l’autorité indépendante, vigie des droits fondamentaux, les prisons étaient occupées à 100,7%, avec quelque 61 100 détenus pour 60 650 places.

    Elles comptent désormais, selon les derniers chiffres officiels, 72.350 détenus, 2 053 matelas posés à même le sol, et le taux d’occupation atteint 119,2% en moyenne.

    A la maison d’arrêt de Bordeaux-Gradignan, occupée à plus de 200%, « j’ai vu des gens à trois par cellule avec 0,8 m2 d’espace vital par être humain », décrit Dominique Simonnot. La nuit, le troisième détenu dort par terre et se sert d’une porte pour y poser son matelas afin de ne « pas respirer des petits cafards au milieu de la poussière », explique-t-elle.

    « Gradignan, c’est quand même une prison où les surveillants nous ont dit "moi (si j’étais) détenu, je ne rentrerais pas dans les cellules", nous ont parlé de leur détresse. Et où les détenus répondent "il faut les comprendre, ils sont à bout, on est trop" », souligne encore la contrôleure générale.

    Après cette visite, le CGLPL a adressé en juillet des recommandations en urgence dénonçant des conditions « inhumaines » de détention, mais son avis n’est pas contraignant.

    A chaque prison épinglée par l’autorité indépendante, il est répondu « "ne vous inquiétez pas, une nouvelle prison va sortir de terre" ». Mais cette « course à la construction est sans fin et les détenus ne peuvent attendre dans ces conditions », tempête Dominique Simonnot.

    « Mise en danger »

    A la maison d’arrêt de Fresnes, où l’Etat est condamné à effectuer d’importants travaux de rénovation et qui a fait la « une » de l’actualité cet été pour une course de karting, Dominique Simonnot a vu un détenu « le dos constellé de boutons » de punaises de lit.

    Elle ne compte plus les courriers de prisonniers qui ne vont plus aux toilettes par manque d’intimité et « qui frôlent l’occlusion » intestinale. Ni ceux témoignant des « hurlements » la nuit d’un codétenu atteint de troubles mentaux. Ou du cas d’un homme qui s’est pendu et qu’on doit décrocher.

    « Les gens doivent être punis, mais la punition ça ne peut pas être d’entasser des gens comme des poulets de batterie », s’insurge la contrôleure générale. « Quand un ascenseur est prévu pour huit, on n’a jamais entendu "vous pouvez monter à seize" ! »

    Ses prises de parole dans des tribunes ou les médias ont pu agacer, notamment des juges. A l’Assemblée nationale, une députée RN a critiqué son idéologie « gauchisante » et « laxiste ».

    « Si être angéliste et gauchiste, c’est regarder en face la réalité, moi j’appelle ça pragmatique », rétorque Dominique Simonnot.

    Aucunement « découragée », cette promotrice d’une régulation carcérale inscrite dans la loi voit même une « note d’espoir » dans la multiplication des partisans, dont des hauts magistrats, d’un mécanisme contraignant dès qu’un établissement atteint les 100% d’occupation.

    Au gouvernement maintenant de « faire preuve de courage politique » en portant cette inscription dans la loi, dit-elle. « C’est du cynisme de ne pas remédier à la réalité telle qu’elle est », estime la contrôleure générale.

    « Et c’est détourner les yeux d’un problème dont on tient les solutions, mais quoi, on redoute que ça indispose certains ? Mais gouverner, c’est être courageux ! », assène-t-elle.

    « C’est même un calcul économique intelligent. 110 € par jour par détenu, c’est très cher pour fabriquer de la récidive », tacle Dominique Simonnot.

    #prison

    • Six surveillants condamnés pour avoir violenté un détenu de la prison de Sequedin.
      https://www.ouest-france.fr/societe/prison/six-surveillants-condamnes-pour-avoir-violente-un-detenu-de-la-prison-d

      Des peines allant jusqu’à un an de prison avec sursis ont été prononcées jeudi 10 novembre 2022 par le tribunal correctionnel de Lille contre six gardiens de prison pour « des violences en réunion par personne dépositaire de l’autorité publique » sur un détenu d’une maison d’arrêt du Nord.

      Deux des prévenus ont été condamnés à un an de prison avec sursis et à deux ans de suspension de l’administration pénitentiaire, les quatre autres à six mois de prison avec sursis et un an de suspension de l’administration pénitentiaire.

      Ces gardiens, employés à la prison de Sequedin près de Lille, avaient été placés en garde à vue le 27 septembre, sur la base d’une plainte d’un prisonnier, puis sous contrôle judiciaire.

      Le parquet avait requis six mois de prison pour cinq d’entre eux, et huit mois pour le premier surveillant, responsable de l’équipe, ainsi qu’une interdiction définitive d’exercer dans la fonction publique pour tous.

      Au cours de l’audience, le 13 octobre, ces six hommes, âgés de 30 à 44 ans, avaient reconnu les faits, qui s’étaient produits le 3 janvier dernier, quand ils étaient intervenus pour un tapage dans une cellule.

      Sous mandat de dépôt dans le cadre d’une enquête pour trafic de stupéfiants, le prévenu plaignant avait été découvert nu sous la douche, avec une poêle dans la main, en train d’insulter son codétenu. La scène avait été filmée par les caméras de vidéosurveillance de la prison.

      Diffusé durant l’audience en octobre, l’enregistrement montre les surveillants sortir le détenu de sa cellule, puis le menotter, les mains dans le dos, entièrement nu, avant de le traîner sur le sol sur quelques mètres.

      Pendant ce transfert de plusieurs minutes, il subira des violences, notamment un taquet derrière la tête qui le fait chuter ou encore des coups de pied. La vidéo montre également la victime jetée nue dans une flaque d’eau, au milieu d’une cour humide, juste avant d’être amenée dans le quartier disciplinaire.

      Le prévenu violenté s’était vu délivrer une incapacité de travail inférieure à sept jours.

      #violences_pénitentiaires

    • Traitements inhumains et dégradants à la prison de Bordeaux-Gradignan : la spectaculaire dérobade du Conseil d’État
      https://oip.org/communique/traitements-inhumains-et-degradants-a-la-prison-de-bordeaux-gradignan-la-specta

      Par une décision du 10 novembre 2022, le Conseil d’Etat a rejeté, sans audience, la requête formée par l’OIP, l’Ordre des avocats du Barreaux de #Bordeaux, le SAF et l’A3D à propos du centre pénitentiaire de Bordeaux-Gradignan. En dépit des conditions de détention inhumaines et dégradantes dans cet établissement notoirement insalubre et surpeuplé, il écarte les demandes d’améliorations réclamées par ces organisations.

      #OIP #CGLPL #surpopulation_carcérale

    • En réalité, le « coût » de revient du prisonnier doit être nettement plus élevé. Apparemment, il est calculé ici en intégrant diverses dépenses (repas, eau, chauffage, frais de personnel) (voir ce lien). Mais il faut en réalité ajouter bien des frais « annexes » ; dont probablement la location des établissements construits sous le régime des partenariats privé/public (compter un bon million d’euros/mois par établissement). Le chiffre de 110 euros/mois comprend-il les seuls personnels « surveillants » (sinon, les effectifs réels de l’administration pénitenciaire et leurs coûts sont bien plus élevés). Il faut ajouter à cela également tous les frais liés à l’aide à la réinsertion (formations, enseignements, etc) dont une partie est prise en charge par l’EN à ma connaissance), et enfin les coûts des soins de santé (même s’ils sont très insuffisants). Il faudrait quantifier également l’apport financier de nombreux bénévoles, qui entre en ligne de compte dans les frais engendrés par ce système aussi coûteux qu’inefficace. Et je dois en oublier...

  • L’illusion du « toujours plus » carcéral
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/05/03/l-illusion-du-toujours-plus-carceral_6124556_3232.html

    La surpopulation des #prisons_françaises, source de violence et de tensions, a atteint un nouveau record. A l’heure où l’Allemagne et les Pays-Bas montrent que cette fuite en avant n’est pas une fatalité, il est temps d’assumer une politique contrôlée de désinflation carcérale.

    Le quinquennat côté prisons : beaucoup de bruit pour rien
    https://oip.org/analyse/le-quinquennat-cote-prisons-beaucoup-de-bruit-pour-rien
    https://twitter.com/OIP_sectionfr
    https://lenvolee.net/permis-de-tuer-des-flics-appels-depuis-les-cra-de-vincennes-et-du-mesnil-a

    Discussion autour de deux récents meurtres policiers : Zakaria Mennouni est décédé le 27 avril, parce que le 21 avril des flics l’avaient tasé, avaient tiré au LBD puis au flingue sur lui ; dimanche 24 avril, le soir de la réélection d’Emmanuel Macron, un policier a tué deux personnes au fusil d’assaut en plein centre de Paris, vers le Pont Neuf. Un syndicat fasciste de flics a appelé à un rassemblement pour revendiquer encore une fois son permis de tuer, le lundi 2 mai. Urgence notre police assassine a appellé à un contre rassemblement au même endroit : place Saint-Michel, à 12h.

    #lenvolée #OIP #macron_démission #surpopulation_carcérale

  • Generalplan Ost - Planungshorizont Krim - Zielrichtung Ukraine - Vo...
    https://diasp.eu/p/12936309

    Generalplan Ost - Planungshorizont Krim - Zielrichtung Ukraine - Vordenker der Vernichtung - Prof. Dr. Götz Aly über die Planer einer neuen Europäischen Ordnung (1941 - 1943) im Gespräch mit Alexander Kluge. | 16.06.2017 - 45 Min.

    https://www.youtube.com/watch?v=0ZbeI1xzs48

    #Überbevölkerung #Volk_ohne_Raum #Rassismus #Osteuropa #Rassengesetze #Ostkrieg #Armut #Umsiedlungsprojekte #Aussiedlung #Rationalisierung #Modernisierung

  • Jean Castex s’engage sur les 15 000 places de prison supplémentaires
    www.lemonde.fr/societe/article/2021/04/19/jean-castex-s-engage-sur-les-15-000-places-de-prison-supplementaires_6077340_3224.html

    Jean Castex et Eric Dupond-Moretti doivent se rendre, sur le chantier pratiquement terminé de la #prison de Lutterbach (Haut-Rhin) pour montrer que la justice se préoccupe d’incarcérer les délinquants. Le premier ministre et le garde des sceaux ont prévu de dévoiler en détail le second volet du plan de construction de 15 000 places de prison annoncé par le chef de l’État en 2017, dont seule une petite moitié a été lancée.

    • Surpopulation carcérale : l’exécutif s’engage sur 15 000 places de prison supplémentaires.
      https://www.rfi.fr/fr/france/20210420-surpopulation-carc%C3%A9rale-l-ex%C3%A9cutif-s-engage-sur-15-000-places

      En déplacement ce mardi 20 avril à Lutterbach, dans le Haut-Rhin, le Premier ministre français Jean Castex et le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti ont dévoilé les emplacements des futurs centres pénitentiaires. L’objectif est d’essayer de mettre fin à la surpopulation chronique des prisons françaises et améliorer les conditions de détention.

      En mars 2021, la France compte un peu plus de 64 000 détenus, pour seulement 60 000 places de prison. Il y a un an pourtant, lors du premier confinement, pour limiter la flambée des contaminations au Covid-19 en prison, plusieurs milliers de détenus en fin de peine avaient été relâchés, faisant passer le nombre de détenus sous la barre des 60 000. Preuve du difficile combat que l’exécutif souhaite mener contre la surpopulation carcérale, moins d’un an après, leur nombre est remonté à plus de 64 000 et, selon les prévisions, la France devrait en compter 80 000 en 2027.

      Pour venir à bout de cette surpopulation, 15 000 places seront créées d’ici à 2027. En 2017, Emmanuel Macron avait annoncé l’objectif de 15 000 places supplémentaires en 10 ans. Sept mille ont déjà commencé à être construites un peu partout sur le territoire et devraient être livrées en 2022. Les 8 000 autres, dont les emplacements ont été annoncés ce mardi, devraient voir le jour en 2027. Au total, ces 15 000 nouvelles places représentent un budget de 4,5 milliards d’euros dont 2 milliards engagés sur l’actuel quinquennat.
      15 000 places, est-ce suffisant ?

      Ce plan de 15 000 places pourrait malgré tout ne pas suffire à régler le problème de la #surpopulation_carcérale. En effet, si l’exécutif crée de nouvelles places, il va aussi fermer les centres pénitentiaires les plus vétustes sur l’ensemble du territoire et donc détruire des places existantes. Autrement dit, ces 15 000 nouvelles places de prison ne viendront pas s’ajouter aux 60 000 déjà existantes. Or, si en 2027 la France compte – comme les projections l’indiquent – 80 000 détenus, la surpopulation carcérale pourrait toujours être d’actualité.

      Outre la réduction de la surpopulation, ce plan pour les prisons veut aussi améliorer la dignité des conditions de détention. Dans ce domaine, l’exécutif a pour ambition principale d’augmenter l’encellulement individuel. Jusqu’à présent, 48% des détenus bénéficient d’une cellule individuelle. L’objectif est d’arriver à 80% d’ici 2027. Outre le confort supplémentaire pour le détenu, ces cellules individuelles offrent aussi de meilleures conditions de travail, plus sécurisées, au personnel pénitentiaire.
      Différents niveaux de sécurité

      Un détenu condamné à 30 ans de réclusion devrait à l’avenir pouvoir se retrouver moins facilement dans le même établissement qu’un détenu de droit commun en fin de peine. L’objectif de ce plan est de permettre une meilleure individualisation de la peine et de mieux préparer chaque détenu, selon son parcours, à sa sortie et à sa réinsertion. Ainsi, 2 000 nouvelles places vont être créées dans des petites structures d’accompagnement vers la sortie (SAS), accueillant des condamnés dont la peine ou son reliquat est inférieure à deux ans.

      La majorité de ces 15 000 places se concentrent sur trois régions où la surpopulation carcérale est particulièrement sensible : l’Île-de-France, le pourtour méditerranéen et le grand Ouest. Nîmes, Pau ou encore Vannes, accueilleront par exemple des centres de 250 à 700 places. Enfin, une petite dizaine de projets concernent les départements et collectivités d’outre-mer, comme à Saint-Laurent du Maroni, en Guyane, où un centre pénitentiaire de 500 places est en construction.

  • Lorient-Ploemeur : l’indignité des conditions de détention condamnée – Observatoire International des Prisons
    https://oip.org/communique/lorient-ploemeur-lindignite-des-conditions-de-detention-condamnee

    Saisi par l’OIP et l’ordre des avocats du barreau de Nantes, le tribunal administratif de Rennes a ordonné à l’administration pénitentiaire d’agir contre l’indignité des conditions de détention au centre pénitentiaire de Lorient-Ploemeur. Une décision qui vient rappeler, en plein débat sur la création d’une voie de recours permettant aux détenus de contester leurs conditions de détention, que seule une véritable politique de déflation carcérale serait à même de redresser la situation que connaissent les établissements pénitentiaires français depuis de très nombreuses années.

    #surpopulation_carcérale #OIP #prisons

  • Il faut « alléger les prisons face à la crise sanitaire »

    https://www.ouest-france.fr/societe/prison/entretien-il-faut-alleger-les-prisons-face-a-la-crise-sanitaire-7162083

    Le 22 janvier, le ministère de la Justice dénombrait 137 cas positifs au Covid chez les détenus et 222 chez les personnels pénitentiaires. Depuis un an, ce sont 1 315 cas positifs et deux décès chez les détenus. Entretien avec #Dominique_Simonnot, contrôleure générale des lieux de privation de liberté (#CGLPL).

    Pourquoi jugez-vous la situation préoccupante ?

    De 25 détenus positifs au Covid-19 début janvier, on est passé à 135 fin janvier. 135, cela ne paraît pas beaucoup. Mais les chiffres augmentent. La courbe est inquiétante. Et les incarcérations remontent.

    Quelles mesures demandez-vous ?

    Comme au printemps, pour alléger les effectifs, il faudrait prendre des mesures de libérations anticipées, de bracelets électroniques, d’assignation à résidence, de transformation de peine en travail d’intérêt général. Elles avaient permis à quelques milliers de détenus, proches de leur fin de peine et soigneusement choisis par le juge d’application des peines et les services pénitentiaires, de sortir de prison. On était ainsi passé de 72 000 détenus début mars à 60 000 deux mois plus tard. Cela n’avait pas supprimé la surpopulation mais l’avait fait baisser.

    Pourquoi alléger les effectifs ?

    À leur arrivée en prison, il faut pouvoir isoler les gens. Des équipes du contrôleur général ont visité récemment des établissements pénitentiaires dans lesquels ce n’est plus possible, il n’y a plus de place. Ces arrivants sont placés dans des cellules à deux ou trois sans quatorzaine. Les maisons d’arrêt, qui accueillent les courtes peines et les prévenus, présumés innocents, sont en sureffectif. Les nouveaux arrivants sont parfois placés en quartiers disciplinaires ou en cellules d’isolement. Mais les directeurs et les surveillants disent qu’ils ne vont pas pouvoir pousser les murs indéfiniment.

    #surpopulation_carcérale

  • Surpopulation carcérale : face à l’urgence, le réflexe prison a la peau dure – Observatoire International des Prisons
    https://oip.org/communique/surpopulation-carcerale-face-a-lurgence-le-reflexe-prison-a-la-peau-dure

    Alors que la population carcérale a augmenté de manière quasi constante ces derniers mois, de nombreux établissements pénitentiaires affichent désormais des taux inquiétants de sur-occupation. La propagation du virus en détention, conjuguée à des décisions de justice en cascade qui enjoignent à la France de garantir la dignité des personnes détenues, devraient pourtant inciter le gouvernement à prendre des mesures à la fois urgentes et drastiques.

    #OIP #prison #surpopulation_carcérale

  • Idlib reports first Covid-19 case and braces for fresh disaster | World news | The Guardian
    https://www.theguardian.com/world/2020/jul/10/idlib-reports-first-covid-19-case-and-braces-for-fresh-disaster-syria
    https://i.guim.co.uk/img/media/3796d7bbac2201fb62e0ff524b9c9289a264248f/0_368_6720_4032/master/6720.jpg?width=1200&height=630&quality=85&auto=format&fit=crop&overlay-ali

    The miserable situation in Idlib and the surrounding countryside may be compounded after a UN security council vote on Friday over continuing the delivery of humanitarian aid from two border crossings from Turkey.On Thursday, Russia introduced a rival draft resolution that would authorise just one border crossing instead of two for the next year, in effect cutting off about 300,000 people trapped by frontlines from receiving UN aid.
    Russia and China have repeatedly used their vetoes as permanent members of the security council to stymie aid to areas outside of Assad’s control.
    Also on Thursday, the UN counter-terrorism chief said his office received information that 700 people have recently died in two overcrowded and disease-ridden camps in north-east Syria that are home to about 70,000 women and children with connections to Islamic State. Lack of food and medicine and outbreaks of tuberculosis had contributed to the dramatic mortality rates, Vladimir Voronkov said, creating ripe conditions for continued radicalisation

    #Covid-19#migrant#migration#turquie#camp#syrie#sante#frontiere#surpopulation#vulnerabilité

  • Infected Rohingya refugees fleeing quarantine - Asia Times
    https://asiatimes.com/2020/06/infected-rohingya-refugees-fleeing-quarantine

    Rohingya refugees infected with coronavirus are fleeing quarantine in their Bangladesh camps because they fear being transferred to an isolated island in the Bay of Bengal, community leaders said Thursday. At least two infected refugees have gone missing since testing positive for the virus after the first Covid-19 death was reported Tuesday, they said. About one million Rohingya – most of whom fled a military crackdown in Myanmar in 2017 – are packed into camps along the Bangladesh border, and the coronavirus has become the latest cause of misery.Aid agencies have long warned that the virus could cause chaos in the overcrowded camps, where social distancing is virtually impossible.So far only 29 infections have been detected, although 16,000 Rohingya are in quarantine zones within the camps. It was not immediately clear how many tests have been conducted in the camps, but a senior health official said two people who proved positive had “fled the isolation hospital.”

    #Covid-19#migrant#migration#Bangladesh#rohingyas#camps#réfugiés#santé#quarantaine#surpopulation#distance-sociale#test

  • How coronavirus tore through Britain’s ethnic minorities - BBC News
    https://www.bbc.com/news/uk-52894225

    The PHE report reveals that people living in the most deprived areas of the country are twice as likely as those living in the least deprived areas to be diagnosed with and to die of Covid-19. People of Black, Asian and mixed ethnicities are all significantly more likely to live in the most deprived 10% of neighbourhoods, according to government statistics.
    Overcrowded households are linked to this deprivation, too. Overcrowding is significantly more prevalent in lower-income households than in wealthier ones - according to one study, it affects 7% of the poorest fifth of households, as opposed to 0.5% of those in the richest fifth. This poses additional challenges for Ursala Khan, who provides counselling specifically to Bame youths through her work at The What Centre in Dudley. Since the coronavirus outbreak began, privacy has become a huge issue, she says. Many of the teens she works with live with large families in small spaces, meaning they don’t have enough privacy to talk on the phone or video-call about mental health.
    “Although we do offer alternatives like online counselling or phone counselling, there are still concerns for people trying to access those,” Ursala says. "If someone lives in an over-crowded house, it’s quite difficult for them to know if they’ll have the privacy to speak to us about their mental health. According to the English Housing Survey, carried out between 2014 and 2017, 30% of Bangladeshi households, 16% of Pakistani households and 12% of Black households experienced overcrowding. This was compared with just 2% of white British households.South Asian families in the UK are also more likely than white families to live in multi-generational households, with up to three generations of the same family living together.t

    #Covid-19#migrant#migration#GrandeBretagne#Minorités#BAME#surmortalité#santé#santé-mentale#logement#revenu#surpopulation

  • Réfugiés en #Serbie : isolement total dans les #centres_d’accueil

    Ils sont 9000 réfugiés et demandeurs d’asile, enfermés depuis le 15 mars dans les centres d’accueil en Serbie, placés sous la garde de l’armée, au nom des mesures de confinement destinés à lutter contre le Covid-19. Les ONG évoquent une situation humanitaire catastrophique et dénoncent des mesures anticonstitutionnelles et discriminatoires.

    « Personne ne peut dire que les conditions de vie sont bonnes », déplore Nanayao, originaire du Ghana, enfermé dans le Centre d’accueil de demandeurs d’asile de #Krnjača, près de Belgrade, depuis le 15 mars et la proclamation de l’état d’urgence en Serbie. « Pour notre sécurité, je ne vois rien de mal dans les mesures prises visant à empêcher que nos familles et nous-mêmes entrions en contact avec ce virus dangereux, mais ici, on n’est pas bien. Jusqu’à présent on pouvait sortir et rentrer à notre guise. À présent, c’est interdit. »

    En isolement total dans des centres aux quatre coins de la Serbie, près de 9000 réfugiés, migrants et demandeurs d’asile peuvent uniquement se promener dans leurs enceintes. Depuis le 15 mars, les centres sont même surveillés par l’armée. Tous les migrants et réfugiés qui dormaient dehors ont été transférés dans des camps par l’armée et la police. Selon le Commissariat pour les réfugiés, les centres d’accueil, prévus pour héberger 6000 personnes au total, en accueillent aujourd’hui 8839.

    « Faute de place, on a installé des chapiteaux et des tentes avec un accès à l’eau potable et des toilettes », précise un porte-parole du Commissariat pour les réfugiés. « Les migrants ont droit à trois repas chauds par jour. Deux centres temporaires ont été ouverts à #Morović, près de la frontière avec la Croatie, et à #Miratovac, dans le sud du pays, tandis que le centre d’accueil de #Divljana, au sud-est du pays, est à nouveau opérationnel. »

    Camps surpeuplés, régime semi-carcéral

    Tout en reconnaissant que les mesures strictes « se sont avérées efficaces puisqu’aucun cas de contagion du coronavirus n’a été constaté parmi les migrants », les ONG soulignent que certains camps sont surpeuplés et que la situation est en train de se dégrader. En témoignent deux récentes tentatives d’évasion à #Adaševci, le camp établi dans une ancienne station-service de l’autoroute, près de la frontière serbo-croate, et à Krnjača, au cours desquelles l’armée serbe a tiré en l’air « pour calmer la situation », selon le ministre de la Défense Aleksandar Vulin. « Un scandale humanitaire absolu », dénonce Gordan Paunović, de l’ONG Info Park.

    Le 15 mars, toutes les activités des ONG ont été suspendues, sauf celles qui luttent directement pour la prévention et contre la propagation de la maladie. « Nous continuons à fournir du conseil légal par téléphone sur la procédure de demande d’asile, ainsi qu’une assistance psychosociale, qui est très importante en ce moment », explique Mirjana Milenkovski, chargée des relations publiques du Bureau du Haut-Commissariat des Nations-unies pour les réfugiés (UNHCR) à Belgrade.

    « De nombreux demandeurs d’asile qui travaillaient pour des ONG ont été licenciés, tandis que les enfants ne peuvent pas suivre les cours à distance ’organisés par les écoles serbes », note l’UNHCR. « Comme en Grèce et dans d’autres pays, l’UNHCR est prêt à soutenir la Serbie pour trouver un logement alternatif et mieux sécurisé pour les demandeurs d’asile, les enfants non-accompagnés et ceux séparés de leurs parents sur la route. »

    « Toutes les organisations s’efforcent de maintenir leurs activités et d’identifier des méthodes alternatives, mais rien ne peut remplacer le contact physique avec la personne qui a besoin d’un tel soutien », insiste pourtant Gordan Paunović. « Des dizaines de gens nous sollicitent pour recevoir de l’aide par téléphone. Toutes les conversations se terminent par la même question : quand est-ce que tout ça va finir ? Ces gens sont pratiquement emprisonnés. »

    Des mesures anticonstitutionnelles ?

    L’ONG Initiative A11 a lancé une initiative d’examen de la constitutionnalité de l’article 3 du décret prescrivant les mesures d’#état_d’urgence qui a imposé l’isolement total dans les centres. L’organisation envisage aussi de déposer une #plainte contre le gouvernement serbe. « Au-delà de la décision inconstitutionnelle et illégale de priver tous les citoyens de cette #liberté, le problème réside aussi dans les critères discriminatoires sur lesquels elle est fondée, ces personnes ayant été défavorisées uniquement en raison de leur statut », s’indigne Danilo Ćurčić de l’Initiative A11. « On n’explique pas pourquoi ils sont enfermés dans des centres surpeuplés où l’on ne peut pas surveiller l’application des mesures contre la propagation de la contagion et d’autres mesures sanitaires. »

    L’Union européenne a annoncé qu’elle fournirait des couvertures, des matelas et des tentes. L’UNHCR s’attache à son tour à aider. « Jusqu’à présent, les Nations-unies et l’UNHCR ont surtout fourni des produits d’hygiène », affirme Mirjana Milenkovski. « Nous travaillons tous pour améliorer la connexion Wi-Fi. Il n’a effectivement jamais été si important qu’ils aient accès à Internet pour pouvoir rester informés. De petits magasins ont aussi ouvert dans certains centres. Cela ne peut certainement pas remplacer la liberté de circulation, les sorties et les promenades, mais on essaie de leur faciliter le quotidien le plus possible. »

    Alors que le gouvernement serbe commence à assouplir les mesures de confinement, les réfugiés et les migrants restent en isolement total. Le Commissariat pour les réfugiés assure que des mesures de #déconfinement des camps sont actuellement à l’examen et qu’« elles seront adoptées à temps, en tenant compte la sécurité des migrants et des citoyens de Serbie ».

    https://www.courrierdesbalkans.fr/Refugies-en-serbie-isolement-total-dans-les-centres-d-accueil
    #isolement #covid-19 #coronavirus #asile #migrations #réfugiés #Krnjaca #Morovic #Adasevc #surpopulation #discrimination #liberté_de_mouvement

    ping @luciebacon

  • Coronavirus : La Turquie va libérer des dizaines de milliers de détenus

    Le parti de la Justice et du Développement (AKP) du président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé mardi le dépôt d’une proposition de loi visant à libérer quelque 45.000 détenus afin de limiter le risque de contamination au coronavirus dans les prisons.

    Un autre texte préparé par l’AKP et ses alliés prévoit un aménagement de peine pour un nombre équivalent de détenus qui seraient placés en résidence surveillée.

    La question du risque carcéral, où la forte concentration des détenus favorise la propagation du SARS-CoV-2, préoccupe un grand nombre de pays dans le monde.

    On estime à 300.000 détenus la population carcérale en Turquie, où les prisons sont saturés.

    En vertu des propositions présentées mardi, les détenus ayant purgé la moitié de leur peine pourront être remis en liberté à l’exception des condamnés pour terrorisme, trafic de drogue, crimes sexuels et homicides ou violences contre des femmes, a précisé à la presse le député AKP Cahit Ozkan.

    Les détenus qui bénéficieront d’une libération provisoire seront placés en résidence surveillée.

    Cette possibilité sera également accessible aux prisonniers âgés de plus de 65 ans et aux femmes ayant des enfants de moins de six ans.

    https://www.latribune.fr/depeches/reuters/KBN21I2P0/coronavirus-la-turquie-va-liberer-des-dizaines-de-milliers-de-detenus.html

    #Turquie #Erdogan #politique-de-santé #Coronavirus #prisons #surpopulation-carcérale

  • Migrations : #affrontements à Lesbos et Chios entre policiers et habitants

    Des affrontements ont eu lieu mardi entre des centaines d’habitants de Lesbos et de Chios et des #forces_anti-émeutes, qui ont fait usage de #gaz_lacrymogènes sur fond de controverse autour de nouveaux #camps_fermés pour les migrants sur ces îles de la mer Egée.

    Des affrontements ont eu lieu mardi entre des centaines d’habitants de Lesbos et de Chios et des forces anti-émeutes, qui ont fait usage de gaz lacrymogènes sur fond de controverse autour de nouveaux camps fermés pour les migrants sur ces îles de la mer Egée.

    Habitants et autorités locales se sont rassemblés sur les ports de ces îles et dans des villages situés à proximité des terrains désignés pour la construction de nouveaux camps pour protester contre l’arrivée d’environ un millier de policiers des forces anti-émeutes en provenance de Grèce continentale pour renforcer la #sécurité sur ces îles, selon une source policière.

    Des gaz lacrymogènes et des #grenades_assourdissantes ont été lancés par les forces de d’ordre contre des groupes de personnes qui leur jetaient divers objets, selon un photographe de l’AFP.

    Deux femmes ont été hospitalisées pour des problèmes respiratoires après ces incidents, selon la même source.

    Le gouvernement a de nouveau réitéré mardi sa détermination à construire ces nouveaux camps fermés pour remplacer les camps insalubres et surpeuplés sur les îles.

    « Les nouveaux camps seront construits, les vieux camps débordés (de demandeurs d’asile) vont fermer », a affirmé Stelios Petsas, lors de son point presse hebdomadaire.

    Le gouvernement avait tenté à plusieurs reprises de convaincre les autorités locales de la nécessité de ces nouveaux camps mais ces dernières y sont opposées.

    « Le dialogue avec les autorités locales ne peut pas servir d’alibi pour ne pas continuer les travaux (...) nous demandons aux habitants de nous faire confiance », a souligné Stelios Pepas.

    – « Pas de retour en arrière » -

    Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis avait récemement indiqué que le projet de construction des nouveaux camps serait mis en oeuvre malgré l’opposition qu’il suscite dans la population des îles.

    « Les travaux vont commencer immédiatement et seront menés à bien. Il n’y aura pas de retour en arrière », avait-il déclaré.

    Plus de 38.000 migrants sont actuellement entassés dans des camps installés sur les îles de Lesbos, Samos, Chios, Leros et Kos en mer Egée dont la capacité totale officielle est de 6.200.

    Les travaux de construction de nouveaux camps sur Lesbos et Chios, avec une capacité officielle de 7.000 personnes chacun, doivent débuter cette semaine.

    Autorités locales et habitants ont fait savoir qu’après cinq ans en première ligne de la crise migratoire qui affecte l’Europe, ils ne sont plus disposés à accepter sur leurs îles des milliers de demandeurs d’asile.

    Des habitants ont menacé de bloquer l’accès des sites des futurs camps pour entraver leur construction.

    Le gouvernement conservateur arrivé au pouvoir en juillet 2019 a annoncé que les camps existant à #Lesbos, #Samos et #Chios seraient fermés dans le courant de 2020 et remplacés par de nouvelles installations.

    L’objectif est de diminuer la #surpopulation sur les îles en transférant des milliers de migrants vers d’autres parties de la Grèce, mais actuellement le gouvernement est dans l’impasse car sur le continent les communautés locales s’opposent aussi à cette mesure.

    Le Haut commissaire de l’ONU pour les réfugiés Filippo Grandi a appelé vendredi à des actions urgentes pour remédier à la situation « choquante et honteuse » dans laquelle les migrants doivent vivre dans les centres d’accueil actuels sur les îles.

    Le HCR a également appelé le gouvernement à transférer les demandeurs d’asile, qui ont droit, en Grèce continentale.

    https://www.mediapart.fr/journal/fil-dactualites/250220/migrations-affrontements-lesbos-et-chios-entre-policiers-et-habitants

    #résistance #hotspot #Grèce #île #Lesbos #asile #migrations #réfugiés #Chios

    –-> Commentaire reçu via la mailing-list Migreurop :

    Des véritables scènes de #guérilla ont lieu sur les îles et plus particulièrement à Lesbos et Chios où la population locale s’affronte aux #CRS envoyés sur place pour dégager les routes des #barricades et permettre ainsi que la construction des centres fermés pour les nouveaux arrivants – des #CRA qui ont été présentés par le gouvernement Mitsotakis tantôt comme des centres de #détention complétèrent fermés, tantôt comme des centres partiellement fermés avec autorisation de sortie possible dans la journée. La #violence des affrontements et la détermination de la population de mettre en échec le plan gouvernemental est telle que le président de la commune de #Karava – où le centre fermé de Lesbos devrait être construit- a parlé d’une véritable #guerre.

    –-----

    voir aussi les affrontements d’une semaine auparavant (début février 2020) :
    https://seenthis.net/messages/823843

    • Riot police clash with locals over migration centers on the islands (videos)

      Extensive clashes erupted overnight on islands of Lesvos and Chios and continue on Tuesday, with local authorities and residents trying to prevent the arrival of riot police, water canons and excavating machines to be used to build new closed migration centers.

      The forces arrived by ferries chartered by the government.
      https://www.keeptalkinggreece.com/2020/02/25/greece-islands-lesvos-chios-police-migration-centers

    • Μάχες στην Καράβα

      Στην Καράβα, στην είσοδο του δρόμου που οδηγεί στην επιταγμένη έκταση στου Καβακλή γίνονται από τις 6,30 το πρωί πραγματικές οδομαχίες. Εκατοντάδες Αστυνομικοί επιτέθηκαν ρίχνοντας μεγάλες ποσότητες χημικών στους συγκεντρωμένους πολίτες.

      Στον κεντρικό δρόμο έχουν στηθεί οδοφράγματα με αυτοκίνητα του Δήμου δυτικής Λέσβου.


      https://www.stonisi.gr/post/7140/maxes-sthn-karava-pics-video

    • Greek authorities scramble to calm tensions over migrant detention camp

      Violent scenes underscore resistance to construction of camps on Lesbos and other Aegean islands.
      https://i.guim.co.uk/img/media/0a3a32e2d7ffa272c231fa2a1d7693d1aa205945/0_192_5760_3456/master/5760.jpg?width=620&quality=85&auto=format&fit=max&s=156e24b0d279963a566c9f

      Greek authorities are desperately trying to contain mounting tensions over government plans to construct migrant detention camps on the north Aegean islands after a night of clashes between residents and riot police on Lesbos and Chios.

      Security forces used teargas and stun grenades to disperse crowds gathered at sites designated for the controversial facilities. In Chios, a local mayor and a priest were rushed to hospital after collapsing as a result of the toxic fumes.

      With islanders voicing dismay at the scale of the violence, local unions hit back with debilitating protest strikes on Tuesday. “Nobody should go to work, nobody should go to school, no shop should open,” Lesbos’s central labour force announced.
      ’I get a lot of love’: how hope survives in the hell of Moria
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      “We call on all workers, the people of Lesbos, bodies and associations to stand against government plans to turn our island, and other Aegean islands, into a vast prison of human souls.”

      At least two people were taken to hospital later on Tuesday after more violence erupted at roadblocks set up to prevent bulldozers and other machinery reaching plots expropriated by the government for the facilities.

      Caught up in the clashes, Yiannis Bournous, an MP with the opposition Syriza party on Lesbos, deplored what he described as “an unprovoked and violent attack of riot police against protesting citizens”, likening the confrontation to an assault on democracy.

      Demonstrations are planned for later in the day. Leftwing, pro-immigrant supporters also declared they would rally in solidarity in Athens.

      Local authorities said they would step up opposition with a general strike Wednesday. “Not even the junta did such things,” said Konstantinos Moutzouris, governor of the north Aegean region, referring to the military dictatorship in power in Athens between 1967-74. It was appalling, he said, that riot police should use such force against people who were at the coal face of the refugee crisis.

      The tumult underscored the resistance the centre-right administration now faces in its quest to construct “closed” facilities to accommodate the ever-growing numbers crossing over from Turkey in a bid to enter Europe via Greece’s outlying isles.

      More than 43,000 people are currently stranded on Lesbos, Samos, Chios, Leros and Kos, the main gateways to the country. Over 20,000 are on Lesbos, the island long on the frontline of the influx, with most forced to endure the unsanitary and vastly overcrowded conditions of the infamous open-air camp of Moria, a short drive from Mytilene, its capital.

      The vast majority of those entering the EU from the war-torn Middle East, Asia and Africa came via the islands last year with an overwhelming 99% applying for asylum, according to Greek immigration authorities.

      Hamstrung by a containment policy determined by Brussels, they are forced to remain on the islands until asylum requests are processed by a system already buckling under the pressure. Holding facilities on the outposts were originally designed to host no more than 5,400 people.

      Government officials, clearly shamed by international criticism of the camps, say the new detention centres will finally put an end to the woeful images that have emerged from Greece. Constructed to host around 5,000 people each, expectant asylum-seekers will share the installations with those scheduled for deportation.

      By fast-tracking the asylum process, the administration argues the detention centres will help accelerate what is needed most: decongestion of the isles. Locals, who have already borne the brunt of migratory flows, fear the facilities will ultimately become permanent.

      On Tuesday the administration of the prime minister, Kyriakos Mitsotakis, vowed to forge ahead with the scheme despite the protests and mounting expressions of consternation from the opposition.

      Describing the current camps as “public health bombs”, the government spokesman insisted the new installations would ultimately be in the interest of the islands. As he spoke defence department bulldozers driven by soldiers could be seen clearing some of the land.

      “We are asking local residents to understand that these closed facilities will benefit the country and their communities,” the government spokesman Stelios Petsas told Open TV. “We will build these closed centres but also close the existing open ones. That is the government’s promise.”

      International aid groups also expressed alarm over the rising tensions following Monday night’s clashes.

      “It has reached an explosive point for both locals who have shown remarkable solidarity towards refugees and asylum seekers living in the conditions that they live,” said Nikolas Panagiotopoulos area manager of the International Rescue Committee.

      “There is an urgent need for de-escalation. We firmly believe that more dialogue is needed between local government and central government for a sustainable solution,” he told the Guardian. “It is clear the north-east Aegean islands cannot shoulder this responsibility. The EU needs to step up in solidarity because Greece cannot cope on its own.”

      https://www.theguardian.com/world/2020/feb/25/clashes-over-greeces-migrant-detention-camp-plans-continue

    • Police and protesters clash on Greek islands over new migrant camps

      Teargas used against demonstrators on Lesbos and Chios who want migrants moved to the mainland.

      https://i.guim.co.uk/img/media/a0d7a1510621342ba7d8b8b47f9274696a4cf9a4/0_188_4928_2955/master/4928.jpg?width=620&quality=85&auto=format&fit=max&s=af3450ab469077828676ff

      Clashes have broken out on the Greek islands of Lesbos and Chios, where residents tried to prevent the arrival of riot police and excavating machines to be used to build new migrant detention camps.

      Police fired teargas to disperse the crowds that gathered early on Tuesday to try to prevent officers from disembarking from government-chartered ferries.

      On Lesbos, protesters set fire to bins and used municipal rubbish trucks to try to block the port area.

      Police on Chios also used teargas and flash grenades. At least three people were treated in hospital for breathing difficulties caused by the extensive use of teargas, local officials said.

      https://i.guim.co.uk/img/media/afb80ca0f792e510c7c41eced0c9bf1b45625093/0_186_5568_3341/master/5568.jpg?width=620&quality=85&auto=format&fit=max&s=5b59bf2d879c7ecb6496c3

      The government says it will press ahead with plans to build the new facilities and has promised to replace existing camps where severe overcrowding has worsened in recent months.

      Many island residents as well as local authorities argue the migrants and asylum seekers should be moved to the Greek mainland.

      The standoff between police and protesters continued later on Tuesday near the areas where the new camps will be built, as police cordoned off areas around roadblocks set up over the past few days by demonstrators on the two islands.

      “We understand that there is a problem of trust that was created over the previous years,” the government’s spokesman, Stelios Petsas, told state-run TV. “But the closed facilities will be built and we are calling on the public to support this.”

      Petsas said the government also had to act due to heightened concerns over the coronavirus outbreak, arguing that proper health checks could not be carried out at existing overcrowded camps.

      Greece is the busiest entry point for illegal migration in the European Union, with most arrivals occurring on eastern Greek islands from the nearby Turkish coast. Under a 2016 agreement, backed and funded by the EU, the movement of migrants is restricted to those islands until their asylum claims are processed.

      Nearly 60,000 migrants and refugees arrived on Greek islands last year, almost double the number recorded in 2018, according to the United Nations’ refugee agency.

      https://www.theguardian.com/world/2020/feb/25/police-and-protesters-clash-on-greek-islands-over-new-migrant-camps

    • Riot police withdraws from Lesvos & Chios after raging against locals and cars (videos)

      Eight riot police squads departed from the island of Lesvos on Thursday morning after an unprecedented use of violence against people and …parked cars.

      The squads embarked ferry “Nisos Rodos” at 9 o’ clock in the morning. Loaded were also police buses, machinery and equipment that was transferred to the islands last Monday night in order to facilitate operations in Kavakli-Karava where the new closed migration center is to be constructed.

      The ferry on an extraordinary schedule is to transfer to Athens also riot police forces from the island of Chios at 12 o’ clock noon.

      Locals see in the withdrawal a “huge defeat for the government,” however, they are still in rage about the extensive use of violence committed by the riot police during the two days they stayed on the islands.

      The violence was not only against protesting locals but against vehicles as well.

      Several videos uploaded on social media, show fully equipped riot police to shoot at parked vehicles, smash windshields and destroy car mirrors.

      Citing locals, state broadcaster ERT TV reported that riot police have destroyed more than 100 vehicles on the island of Lesvos.

      At the same time, they set six forest fires by launching flash grenades in the area of the site.

      They have apparently also used teargas expired 40 years ago!

      Despite the withdrawal of the “official troublemakers,” the atmosphere is still tense on Lesvos and Chios, where authorities and trade unions of public and private sector have declared a 24-hour strike for the second consecutive day.

      The Prime Minister has summoned the mayors of the islands to Athens today to discuss ways out of the crisis. However, he excluded the Regional Governor of the Aegean Region, Kostas Moutzouris, who used vulgar expressions against him during a live interview with a TV channel on Wednesday night.

      PS We always thought that “troublemakers” were the anarchists in Exarchia. Apparently, every riot cop has the right to damage private property in the name of “institutionalized violence.”

      https://www.keeptalkinggreece.com/2020/02/27/riot-police-lesvos-chios-violence-cars

    • #Grève générale dans les îles grecques contre de nouveaux camps de migrants

      Le gouvernement veut remplacer les camps actuels, surpeuplés, par des installations plus petites. Les élus et la population locale s’opposent vigoureusement à cette décision.

      Les îles grecques de Lesbos, Chios et Samos, proches de la côte turque, menaient mercredi 26 février, une grève générale pour protester contre la construction de nouveaux camps pour les migrants. Pour le deuxième jour de suite à Lesbos, les manifestants ont fait face à la police antiémeute près de la ville de Mantamados, proche du site prévu pour la construction d’un camp de 7 000 personnes.

      De petits groupes ont jeté des pierres vers la police, qui a répondu avec du gaz lacrymogène et des grenades aveuglantes. « Nous sommes en temps de guerre. [La police] a les armes, nous avons nos cœurs et nos âmes », a déclaré le père Stratis, un prêtre local.

      Le gouvernorat local a appelé à une grève de vingt-quatre heures, rejetant les projets du gouvernement de construire de nouveaux camps pour remplacer les installations actuelles surpeuplées, dans lesquelles les demandeurs d’asile vivent dans des conditions épouvantables. Plus de 38 000 migrants s’entassent dans les camps des îles de Lesbos, Samos, Chios, Leros et Cos, officiellement prévus pour 6 200 personnes.

      « Les criminels devraient partir »

      Les habitants des îles se plaignent depuis longtemps des problèmes d’insécurité et de santé publique que causent, selon eux, les migrants et s’opposent aux projets de construction de nouveaux camps du gouvernement. La père Staris fait valoir :

      « Nous nous battons également pour ceux qui veulent partir pour un endroit meilleur. Nous voulons qu’ils partent. Nous accepterons les réfugiés de guerre, mais les criminels devraient partir. »

      Au niveau national, le gouvernement conservateur, arrivé au pouvoir en juillet, a annoncé que les camps de Lesbos, Samos et Chios seraient fermés cette année pour être remplacés par de nouvelles installations, plus petites, qui devraient être opérationnelles à la mi-2020. Après des semaines de pourparlers infructueux avec les autorités locales, le gouvernement a envoyé lundi par bateau des engins de chantier et la police antiémeute, provoquant l’indignation.

      Les partis d’opposition ont dénoncé une décision antidémocratique, et les responsables locaux une tentative « barbare » de « transformer de force Lesbos et Chios en prisons ». L’Etat avait déjà mis en colère les insulaires dans le courant de février en annonçant que des terres pourraient être réquisitionnées pour une période de trois ans pour construire les nouveaux camps.

      https://www.lemonde.fr/international/article/2020/02/26/greve-generale-dans-les-iles-greques-contre-de-nouveaux-camps-de-migrants_60

    • Des habitants de l’île grecque de Lesbos incendient un centre d’accueil pour migrants inoccupé

      Des habitants de l’île grecque de Lesbos ont mis le feu dimanche soir à un centre d’accueil inoccupé de migrants près de la plage de #Skala_Sykamineas après l’avoir bloqué, a constaté un photographe de l’AFP. Ce centre, autrefois géré par le Haut commissariat aux réfugiés de l’ONU, avait été fermé fin janvier. Il accueillait auparavant les migrants avant qu’ils soient conduits vers un centre d’hébergement sur l’île.

      http://www.rfi.fr/fr/ticker/habitants-l-%C3%AEle-grecque-lesbos-incendient-centre-d-accueil-migrants-inoccup

    • Επεισόδια στη Μόρια

      Συγκρούσεις ανάμεσα σε 500 αιτούντες άσυλο που θέλουν να πορευτούν στη Μυτιλήνη και διμοιρίες των ΜΑΤ.

      Εξέγερση αυτή τη στιγμή στον καταυλισμό του Κέντρου υποδοχής και Ταυτοποίησης της Μόριας. Περίπου 500 αιτούντες άσυλο για άγνωστους λόγους ξεκίνησαν από τον καταυλισμό με σκοπό να κατεβούν στην πόλη της Μυτιλήνης. Περίπου 200 μέτρα μετά την είσοδο του ΚΥΤ δυο διμοιρίες ΜΑΤ τους σταμάτησαν ενώ δέχθηκαν επίθεση με πέτρες. Οι αστυνομικές δυνάμεις απάντησαν κάνοντας χρήση χημικών και χειροβομβίδων κρότου λάμψης. Οι συγκεντρωμένοι αρνούνται να επιστρέψουν στον καταυλισμό.

      https://www.youtube.com/watch?v=GqcyTiyrZjA&feature=emb_logo


      https://www.stonisi.gr/post/7330/epeisodia-sth-moria-realtime-video

      –-> Des incidents ont lieu en ce moment au centre d’accueil et d’identification de #Moria. Environ 500 demandeurs d’asile sont partis du campement en se dirigeant vers la vile de Mytilène. A 200m de la sortie du camp, deux escadrons de CRS les ont arrêtés tandis qu’ils recevaient de jets de pierre. Les forces de l’ordre ont répondu par des gaz chimiques et de grenades assourdissantes. Les manifestants refusent de rentrer au camp.

    • Fire wrecks Greek refugee camp after unrest over woman’s death

      Iraqi woman, 47, dies after going to hospital with fever but testing negative for Covid-19

      A fire ripped through one of Greece’s largest migrant camps, leaving widespread damage and many people homeless after the death of an Iraqi woman sparked unrest.

      The blaze late on Saturday at the Vial refugee camp on #Chios island destroyed the facilities of the European asylum service, a canteen, warehouse tents and many housing containers, Greek migration ministry secretary Manos Logothetis said.

      “A large part of the camp’s administrative services was destroyed,” said Logothetis, adding that no injuries were reported.
      Patel refuses to take children from Greek camps threatened by Covid-19
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      The UN refugee agency’s spokesperson in Athens Boris Cheshirkov said the damage was still being evaluated but that many camp residents were likely to have been left homeless.

      “Authorities are still assessing the damages but a few hundred people are likely affected because their shelters have burned down. We have donated tents to the authorities which can quickly be put into use and we will assist in replacing the warehouse tents,” he said.

      At least three vehicles outside the camp were also gutted.

      A police source in Athens said two Afghans and an Iraqi had been arrested in relation to the unrest, which erupted after a 47-year-old asylum seeker from Iraq died in the camp on Saturday.

      “We managed to restore order at around 1am ... There were many people who took part in the incidents,” another police source on Chios said.

      The Iraqi woman had been taken with a fever to a hospital earlier this week. At the time, a test for coronavirus had returned negative, state news agency ANA reported.

      Migrant camps in Greece have been under quarantine in recent weeks, with authorities trying to keep their residents away from locals.

      The virus has so far killed 110 people in Greece with 67 more in intensive care.

      According to official figures there have been coronavirus cases in two camps on the mainland but no cases have been reported in island camps so far.

      Like all Greece’s island camps, Vial is overcrowded with more than 5,000 people living in a space intended for around 1,000.

      Around 100,000 asylum seekers are stranded in Greece after other European states closed their borders in 2016.

      There are more than 36,000 people in camps on islands close to Turkey that were originally built for just 6,100.

      The migration ministry has said it will begin moving hundreds of elderly and ailing asylum seekers out of the island camps to protect them from coronavirus.

      A scheme to gradually relocate 1,600 unaccompanied minors from war-torn countries to other European nations also began this week.

      https://www.theguardian.com/world/2020/apr/19/fire-wrecks-greek-migrant-camp-after-iraqi-death-sparks-unrest
      #Vial #hotspots #hotspot

    • ΒΙΑΛ : Τρεις συλλήψεις - Άγνωστα τα αίτια θανάτου της 47χρονης

      Στην Αστυνομική Διεύθυνση Χίου κρατούνται τρία άτομα που συνελήφθησαν κατά τη διάρκεια των χθεσινών επεισοδίων. Άγνωστο παραμένει ακόμα αν θα υπάρξει επίσημο πόρισμα για την αιτία θανάτου από την ιατροδικαστική υπηρεσία του Νοσοκομείου Χίου.

      Φωτιές, πετροπόλεμος, τραυματισμοί και συλλήψεις, σημειώθηκαν χτες το βράδυ και μέχρι τις πρώτες πρωινές ώρες στη ΒΙΑΛ, σε επεισόδια μεταξύ προσφύγων που διαμένουν στο ΚΥΤ και αστυνομικών δυνάμεων.

      Το καζάνι στη ΒΙΑΛ που έβραζε μέρες τώρα, έσκασε και η έκρηξη άφησε πίσω του οικογένειες που πλέον δεν έχουν « πού την κεφαλήν κλίναι » να τριγυρνούν ξυπόλητες στα χωράφια γύρω από το ΚΥΤ χωρίς ούτε μια αλλαξιά ρούχα ή έστω μια κουβέρτα, την Υπηρεσία Ασύλου κατεστραμμένη από τη φωτιά , δύο καμένα αυτοκίνητα εκ των οποίων το ένα ήταν περιπολικό, σκηνές και αυτοσχέδιες κατασκευές με όλα τα υπάρχοντα των ενοίκων τους να έχουν γίνει στάχτη, μία καντίνα ολοσχερώς κατεστραμμένη και εκατοντάδες ανθρώπους σε απόγνωση.

      Τα επεισόδια ξεκίνησαν γύρω στις εννιά το βράδυ όταν οι πρώτες φλόγες τύλιξαν την Υπηρεσία Ασύλου. Η Πυροσβεστική ώστόσο ήταν αδύνατο να επέμβει αφού ταυτόχρονα ομάδες προσφύγων επιδόθηκαν σε πόλεμο με τις αστυνομικές δυνάμεις που απάντησαν με δακρυγόνα, μετατρέποντας την περιοχή σε κόλαση.
      Σε λίγη ώρα όλη η περιοχή είχε μετατραπεί σε πεδίο μάχης , αφού οι συγκρούσεις μεταξύ αστυνομικών και αιτούντων άσυλο είχαν εξαπλωθεί περιμετρικά του ΚΥΤ , μέσα στα χωράφια όπου έχουν κατασκηνώσει περίπου 4.500 άνθρωποι.

      Η ένταση είχε ξεκινήσει νωρίς το μεσημέρι όταν σε κοντέινερ που έχει στήσει εκεί η Περιφέρεια Βορείου Αιγαιου για ιατρικούς σκοπούς, βρέθηκε νεκρή μια 47χρονη γυναίκα από το Ιράκ.

      Η γυναίκα είχε παραμείνει εκεί επί τριήμερο περισσότερο για προληπτικούς λόγους, αφού μόλις τη Πέμπτη είχε επισκεφθεί το Νοσοκομείο με συμπτώματα που θεωρήθηκαν ύποπτα για κορονοϊό. Το δείγμα ωστόσο που ελήφθη και εξετάστηκε στο Ινστιτούτο Παστέρ, κατέληξε αρνητικό και έτσι η γυναίκα επέστρεψε στη ΒΙΑΛ, έχοντας λάβει οδηγίες για φαρμακευτική αγωγή μιας και όπως έγινε γνωστό έπασχε από διαβήτη αλλά και από καρδιακές αρρυθμίες.

      « Η ίδια τις τελευταίες ημέρες ήταν πολύ νευτρική και αναστατωμένη. Παραπονιόταν ότι δεν αισθάνεται καλά και δεν έτρωγε το φαγητό της. Ωστόσο ακολουθούσε πιστά την φαρμακευτική αγωγή, αφού κοντά της ήταν ο σύζυγος ενώ είχε και τη βοήθεια μελών μιας ΜΚΟ με ιατρική ειδίκευση » δήλωσαν στην ΕΦ.ΣΥΝ. άνθρωποι που είναι σε θέση να γνωρίζουν.

      Αυτό όμως δεν στάθηκε αρκετό και έτσι το μεσημέρι του Σαββάτου, η γυναίκα μεταφέρθηκε νεκρή στο Νοσοκομείο Χίου, με το θάνατο της να γίνεται αφορμή για όλα τα παραπάνω.

      Σύμφωνα με πληροφορίες, η γυναίκα βρέθηκε νεκρή έχοντας τροφή στο στόμα της, γεγονός που οδήγησε αρχικά στην υπόθεση ότι ο θάνατος της ήταν αποτέλεσμα πνιγμού ωστόσο εξίσου πιθανά θεωρούνται και τα σενάρια είτε της καρδιακής ανακοπής, είτε κάποιας πνευμονικής εμβολής.

      Δυστυχώς όμως άγνωστο παραμένει ακόμα, αν θα υπάρξει επίσημο πόρισμα για την αιτία θανάτου από την ιατροδικαστική υπηρεσία του Νοσοκομείου Χίου, αφού η διοίκηση δεν έχει απαντήσει ακόμα σε σχετικό ερώτημα της ΕΦΣΥΝ.

      Το βέβαιο είναι ότι αν η γυναίκα είχε παραμείνει νοσηλευόμενη στο Νοσοκομείο, σίγουρα οι πιθανότητες να ζούσε ακόμη θα ήταν περισσότερες.

      Τέλος, να σημειωθεί ότι στην Αστυνομική Διεύθυνση Χίου κρατούνται τρία άτομα που συνελήφθησαν χτες κατά τη διάρκεια των επεισοδίων.

      https://www.efsyn.gr/ellada/koinonia/239861_bial-treis-syllipseis-agnosta-ta-aitia-thanatoy-tis-47hronis

  • January 2020 Report on Rights Violations and Resistance in Lesvos

    A. Situation Report in Lesvos, as of 15/1/2020

    Total population of registered asylum seekers and refugees on Lesvos: 21,268
    Registered Population of Moria Camp & Olive Grove: 19,184
    Registered unaccompanied minors: 1,049
    Total Detained: 88
    Total Arrivals in Lesvos from Turkey in 2020: 1,015

    Over 19,000 people are now living in Moria Camp – the main refugee camp on the island – yet the Camp lacks any official infrastructure, such as housing, security, electricity, sewage, schools, health care, etc. While technically, most individuals are allowed to leave this camp, it has become an open-air prison, as they must spend most of their day in hours long lines for food, toilets, doctors, and the asylum office. Sexual and physical violence is common – and three people have died as a result of violence and desperation in as many weeks. The Greek government has also implemented a new asylum law 1 January 2020 with draconian measures that restrict the rights of migrants. This new law expands grounds to detain asylum seekers, increases bureaucratic hurdles to make appeals, and removes previous protections for vulnerable individuals who arrive to the Greek islands. Specifically, all individuals that arrive from Turkey are now prohibited from leaving the islands until their applications are processed, unless geographic restrictions are lifted at the discretion of the authorities. These changes ultimately will lead to an increased population of asylum seekers trapped in Lesvos, and an increasing number of people trapped here who have had their asylum claims rejected and face deportation to Turkey. We will not detail here the current catastrophic conditions on the island for migrants, as they have already been detailed by others.

    B. Legal Updates

    Since the implementation of the new asylum law in Greece in January 2020, 4636/2019, it remains to be seen to what extent the Greek state will have the capacity to implement the various draconian provisions enacted into law. Below we have documented the following violations in the first few weeks of 2020, and procedural and practical complications in the implementation of the new law.

    1. Right to Work Denied: According to article 53 of the Law 4636/2019, asylum seekers have the right to work six (6) months after they have submitted their asylum application, if they have not yet received a negative first instance decision. Under the previously enforced asylum law, 4375/2016, asylum seekers had the right to work with no limitations. However, as one of its first acts after the New Democracy party came into power in Greece, on the 11 July 2019 the Minister of Employment & Social Affairs, Mr Vroutsis, issued a decision stopping the issuance of social security numbers (AMKA) to asylum seekers (Protocol number: Φ.80320/οικ.31355 /Δ18.2084). Although the newly enacted law allows for the issuance of a “temporary insurance number and healthcare of foreigners” (Π.Α.Α.Υ.Π.Α.) to asylum seekers, under Article 55 para. 2, the joint ministerial decision regulating this has not been issued, and it has yet to be set in force. The possession of a Π.Α.Α.Υ.Π.Α. or AMKA is a prerequisite to be hired in Greece, therefore, it is practically impossible for asylum seekers who have not already obtained an AMKA to work and have access to healthcare, despite having the right to do so.

    2. Access to Asylum Procedure Effectively Denied: According to article 65 para. 7 of the Law 4636/2019, there is a deadline of seven (7) days between the simple and full registration of an applicant’s asylum application. If the applicant does not present themselves before the competent authorities within 7 days, the case is archived with a decision of the head of the competent asylum office (article 65 para. 7 and 5). However, because of the number of asylum seekers currently living in Lesvos, many cannot access the asylum office on the day they are scheduled to register, as there are always hundreds of people waiting outside – and the asylum office is heavily guarded by the private security company G4S. This could lead to many people missing the deadline and being denied the right to apply for asylum. As a result their asylum cases could be closed, and they could face detention and deportation.

    3. Risk of Rejection of Asylum Claims Due to Inability to Renew Asylum Seeker ID Card: For asylum applications being examined under the border procedure (the procedure implemented for all those who arrive to the Greek islands from Turkey), the renewal of the asylum seeker’s card must take place every 15 days, under article 70 para. 4(c) of law 4636/2019. With over 20.000 asylum seekers currently in Lesvos, it is nearly impossible for them to access the office in order to renew an asylum seeker card that is expiring. Some have reported they have to pay (20 Euros) to other asylum seekers who are ‘controlling’ the line just to get a spot on line, where they must wait overnight in extreme weather conditions. After implementing the new law for the first few weeks of 2020 and requiring renewal of asylum seeker’s cards every 15 days, the Lesvos Regional Asylum Office (RAO) realized this is a practical impossibility and returned to the former system of renewing every 30 days, as announced to legal actors via UNHCR this week. Despite this, it still remains extremely difficult to access the asylum office, given the demand. Often the assistance of a lawyer is needed just to book an appointment or get in the door. The consequences of failing to renew an asylum seeker card under the new legislation are extremely harsh – asylum seekers must appear at the asylum office within one day of the expiration date, otherwise the asylum seeker’s card stops being valid ex officio, according to article 70 para. 6 of law 4636/2019. Their asylum claim will be implicitly withdrawn under article 81 para. 2 law 4636/2019, and this implicit withdrawal will be considered a final decision on the merits of their asylum claim, under article 81 para. 1 of law 4636/2019, despite never having had their asylum claim heard (if the implicit withdrawal is prior to their interview). While it may sound like a technical and insignificant difference, receiving a final decision on the merits means that they would need to appeal this denial to the Appeals Committee, rather than simply requesting the continuation of their case – which as described below involves additional obstacles that are likely to be impossible to overcome for many asylum seekers.

    4. Prioritization of Claims Filed in 2020: The new asylum law allows for the accelerated processing of asylum application under the border procedures – i.e. for all those who arrive to Lesvos from Turkey. As RAO and EASO transition to the new law, they have prioritized the processing of the asylum claims of new arrivals, at the expense of the thousands of asylum seekers who arrived and applied for asylum in Lesvos in 2018/2019. Those that have arrived in 2020 are registered and scheduled for interviews with the EASO within a few days of arrival. This means that it is extremely difficult for these individuals to access legal information or legal aid prior to their asylum interviews. Individuals who arrived last year, however, and are waiting months to be heard, are having their interviews postponed in order to accommodate the scheduling of interviews for new arrivals. We have also received information that EASO has not only prioritized new arrivals for interviews, but also prioritized the issuance of opinions for the cases of new arrivals, meaning that decisions for those who were interviewed in 2019 will also be delayed.

    5. Delay in Designation of Vulnerabilities Results in Continued Imposition of Geographic Restrictions for pre-2020 Arrivals: The designation of vulnerability under the previous asylum law led to the lifting of geographic restrictions to Lesvos, as ‘vulnerable’ individuals were referred form the border procedure to the regular asylum procedure. Vulnerable groups, as defined by pre 2020 law included: unaccompanied minors; persons who have a disability or suffering from an incurable or serious illness; the elderly; women in pregnancy or having recently given birth; single parents with minor children; victims of torture, rape or other serious forms of psychological, physical or sexual violence or exploitation; persons with a post-traumatic disorder, in particularly survivors and relatives of victims of ship-wrecks; victims of human trafficking. In 2018, 80% of asylum seekers in Lesvos were designated vulnerable (or approved for transfer to another European State under the Dublin III Regulation), and therefore able to leave Lesvos prior to the final processing of their asylum claims. Under the new legislation, however, vulnerable individuals continue to have their asylum claims processed under the border procedures, as specified in article 39 para. 6 of law 4636/2019. Many individuals who arrived in 2019 and should have been designated vulnerable through the Reception and Identification Procedures’ mandatory medical screening, provided by Article 9 para. 1c of the law 4375/2016, were not designated as such in 2019 due to delays and failure to have a thorough medical screening. For example, just in the past two weeks we have met with survivors of torture, sexual assault and people suffering from serious illnesses who arrived to Lesvos months ago, but have not been designated vulnerable due to a lack of a thorough medical assessment. If designated vulnerable in 2020, the State is currently applying the new law to these individuals, and continues to process their claims under the border procedures, rather than lifting geographic restrictions and referring to the regular asylum procedure. They have now missed the opportunity to have geographic restrictions lifted while they await their interviews, through fault of the Greek state. We should also note that the new legislation also requires a medical screening under Article 39, para. 5 4636/2019, however, this does not carry the same legal consequences, as those found vulnerable under the new legislation are not referred from the border to regular procedure.

    This week the Legal Centre Lesvos represented one couple from Afghanistan, in which the wife is pregnant (a category of vulnerability). In late 2019, they had been designated vulnerable and referred to the regular procedure, however, when in 2020 they were issued their asylum seeker card, it was with geographic restrictions. Only after the intervention of the Legal Centre Lesvos, were they advised that this was merely a ‘mistake’ and they would be referred back to the regular procedure and geographic restrictions would be lifted when they next renewed their asylum seeker card. Meanwhile, for the next two weeks they are unlawfully restricted to Lesvos.

    6. Insurmountable Hurdles to Appeal Negative Decisions: Under the new legislation, asylum applicants who receive a negative decision must describe specifically the grounds in which they are making an appeal in order for their appeal to be admissible by the Appeals Committees, according to articles 92 and 93 of 4636/2019. This is practically impossible without a lawyer to assess the decision and determine the grounds of appeal. Although the state is obligated to provide a lawyer on appeal (article 71 para. 3), this right has been denied for over two years in Lesvos. Nevertheless, the Lesvos RAO appears to be enforcing the new provision of the law requiring individuals to provide the grounds for appeal in order to lodge an appeal, but continues to deny applicants lawyers on appeal in order to determine these grounds – meaning that many are practically unable to lodge an appeal. Others are physically blocked from even accessing the asylum office in order to lodge the appeal due to the hundreds of people attempting to access the asylum office at any given time. We have documented at least one case of a family with two small children, that were arbitrarily given a five day deadline to lodge their appeal and moreover they were unable to enter the asylum office despite trying every day. Only through the intervention of a Legal Centre Lesvos attorney – accompanying the family on multiple days – the family was able to access the asylum office in order to lodge their appeal in due time. Furthermore, it will be a practical impossibility to accompany every asylum seeker whose case is rejected, and many are or will likely miss the deadline to lodge their appeal, if practices are not immediately changed.

    7. Denial of Interpreter for Detained Asylum Seekers Speaking Rare Languages at Every Stage of the Procedure: In November 2019, 28 asylum seekers’ claims were rejected with no interview having taken place, on the basis that no interpreter could be found to translate for them in their languages. The Legal Centre Lesvos and other legal actors represented these individuals on appeal, and denounced this illegal practice. Now, it appears the Lesvos RAO is attempting a new practice to reject the asylum claims of detained asylum seekers. Last week several men from sub-Saharan African countries who were detained upon arrival (based on the practice of arbitrarily detaining ‘low profile refugees’ based on nationality) were scheduled for interviews this week in either French or English, depending on whether they came from an area of the African continent that had previously been colonized by France or by Great Britain. This is despite the fact that they requested an interview in their native language, as is their right, under article 77 para. 12 of 4636/2019. The lasting effects of colonization – also a driving factor in continued migration from Africa to Europe – has continued to haunt these individuals, as even after they have managed to make it into Europe, they are now expected to explain their eligibility for asylum in their former colonizer’s language. The clear attempt to reject detained asylum seekers’ claims without regard to the law is a worrying trend, combined with the provisions of the new legislation which allow for expanded grounds for detention and expanded length of detention of asylum seekers. The Legal Centre has taken on representation of one of these individuals in order to advocate for the right of asylum seekers to be interviewed in a language they can communicate comfortably and fluently in.

    8. Apparent Suicide in Moria Detention Centre Followed Failure by Greek State to Provide Obligated Care. On 6 January a 31-year-old Iranian man was found dead, hung in a cell inside the PRO.KE.K.A. (Pre-Removal Detention Centre) According to other people detained with him, he spent just a short time with other people, before being moved to isolation for approximately two weeks. While in solitary confinement, even for the hours he was taken outside, he was alone, as it was at a different time than other people. For multiple days he was locked in his cell without being allowed to leave at all, as far as others detained saw. His food was served to him through the window in his cell during these days. His distressed mental state was obvious to all the others detained with him and to the police. He cried during the nights and banged on his door. He had also previously threatened to harm himself. Others detained with him never saw anyone visit him, or saw him taken out of his cell for psychological support or psychiatric evaluation. Healthcare in the PRO.KE.K.A is run by AEMY (a healthcare utility supervised by the Greek state). Its medical team supposedly consists of one social worker and one psychologist. However, the social worker quit in April 2019 and was never replaced. The psychologist was on leave between 19 December and 3 January. The man was found dead on 6 January meaning that there were only two working days in which AEMY was staffed during the last three weeks of his life, when he could have received psychological support. This is dangerously inadequate in a prison currently holding approximately 100 people. EODY is the only other state institution able to make mental health assessments, yet it has publicly declared that it will not intervene in the absence of AEMY staff, not even in emergencies, and that in any case it will not reassess somebody’s mental health. For more details, see Legal Centre Lesvos publication, here. Of note is that there is no permanent interpretation service inside the detention centre.

    C. Legal Centre Lesvos Updates

    Despite the hostile political environment in Lesvos, a few significant successes confirm the importance of continued monitoring, litigation, and coordination with other actors in advocating for migrant rights in Lesvos.

    On 25th November 2019 we joined other legal actors on Lesvos in representing 28 men from African countries whose asylum claims were rejected before they had even had an interview on their claims. These individuals – through the long denounced ‘pilot’ project – were arbitrarily detained upon arrival to Lesvos from Turkey, based only on their nationality – as they are from countries with a ‘low refugee profile.’ The RAO further denied these individuals their rights in November 2019, when their asylum claims were rejected on the basis that there was a lack of interpreter to carry out the interviews. In the case of the Legal Centre Lesvos client, he was rejected because apparently a Portuguese interpreter could not be found! We collaborated with other legal actors on the island and UNHCR in representing these individuals on appeal, and engaging in joint advocacy to denounce this illegal practice. Following this joint advocacy initiative, the Lesvos RAO has continued the illegal practice of arbitrary detention based on nationality, and has attempted new tactics to accelerate the procedure, rejection, and ultimate deportation of these individuals (as described above), but there have been no reports of denial of asylum claims based on lack of interpretation since our joint advocacy in November 2019.

    Following our successful submission to the European Court of Human Rights in November 2019, which led to the last minute halting of a scheduled deportation, the police appeared to have changed their policies. In the month prior to our filing, at least six individuals were deported to Turkey, after having filing appeals in administrative court, and motions to suspend their deportation pending resolution of their appeals. Despite the fact that the administrative court had not yet ruled on the suspension motions, these individuals were forcibly deported to Turkey. Since our petition to the ECHR, in which we raised the lack of effective remedy in Greece, there have been no reported cases of deportation of individuals who have filed administrative appeals on their asylum claims. Our efforts in making this change were not alone, as advocacy from other legal actors and the Ombudsman’s Office against this practice likely contributed to the changed policy.

    Dublin Successes in Increasingly hostile climate: Since late 2017, there has been an increase in the number of refusals of ‘take charge’ requests for family reunification sent by the Greek Dublin Unit to Germany under the Dublin III regulations, with a variety of reasons used to deny the reunification of families who have often been separated by war and persecution. The family reunification procedure under the Dublin regulations is one of the rare legal routes protecting family unity and allowing for legal migration for asylum seekers out of Greece to other European states.

    In the period of October 2019 – December 2019 four families we represented had their applications for family reunification through Dublin III Regulations approved, enabling our clients to reunite with family members in France, Germany, and Sweden.

    Our most recent Dublin success involved the reunification of a family with two minor sons who are living in Germany. The two minor sons had left Afghanistan 5 years ago and had been separated from their family ever since. There is a trend from the German Dublin Unit to reject the cases in which families make the difficult decision to first send their minor children to safety when the entire family is not able to leave together. The German Dublin Unit has denied these cases on the basis that it is not in the best interest of the child to reunite minor children with parents who used smugglers to send their children to safety. We have consistently argued that when the children’s life is at risk, the parents should not be punished for using whatever means they can to find safety for their children, when legal and safe routes of migration are denied to them. The German Dublin Unit agreed in this case after advocacy from the Legal Centre Lesvos and the Greek Dublin Unit.

    https://legalcentrelesvos.org/2020/01/22/january-2020-report-on-rights-violations-and-resistance-in-lesvos
    #Lesbos #Moria #hotspots #droits #hotspot #Grèce #violation #statistiques #chiffres #surpopulation #Dublin #règlement_Dublin #accès_aux_droits

  • Surpopulation en prison : la France condamnée par la Cour européenne des droit de l’homme - Libération
    https://www.liberation.fr/france/2020/01/30/surpopulation-en-prison-la-france-condamnee-par-la-cour-europeenne-des-dr

    Dans un arrêt qualifié d’« historique », l’instance a émis jeudi des recommandations ainsi que condamné la France à payer près de 500 000 euros aux différents détenus.

    « Ce n’est pas une énième condamnation contre une personne, mais bien contre un système carcéral plus global », a affirmé lors d’une conférence de presse Nicolas Ferrand, référent des contentieux à l’Observatoire international des prisons (OIP). Des propos qui font suite à la condamnation de la France par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) pour ses conditions de détention dans ses prisons surpeuplées. « Une décision historique », a souligné Patrice Spinosi, avocat des requérants.

    Dans un communiqué de presse diffusé par la Cour, celle-ci « constate que les taux d’occupation des prisons concernées révèlent l’existence d’un problème structurel ». Saisis entre 2015 et 2017 par 32 détenus de Nîmes, Fresnes, Nice, Ducos (Martinique) et Nuutania (Polynésie), elle recommande à Paris « l’adoption de mesures générales visant à supprimer le surpeuplement, améliorer les conditions matérielles de détention et établir un recours préventif effectif ». Au total, 70 818 personnes étaient incarcérées au 1er octobre 2019, pour 61 065 places opérationnelles, soit une densité de 116%. Un record. En plus de ces recommandations, la justice européenne condamne la France à payer près de 500 000 euros aux différents détenus.
    (...)
    Malgré le choix de la CEDH de ne pas faire de cette décision un arrêt pilote, et donc de fixer une date délai à la résorption de ce problème, Nicolas Ferrand en est convaincu : « La Cour a voulu donner de l’autorité à cette décision, sinon elle aurait traité ces contentieux au fil de l’eau. » Au-delà de cette condamnation, la justice européenne est de plus en plus active sur ces affaires de surpopulation et de traitements inhumains en milieu carcéral. Des motifs pour lesquels la CEDH a déjà épinglé l’Italie, la Pologne et le Portugal.

    Six mois avant un premier bilan effectué par la CEDH

    La France a désormais trois mois pour contester cette décision. « Peu probable » selon l’avocat. S’ouvrira alors une période de six mois environ avant un premier bilan effectué par la CEDH, qui vérifiera si l’Etat français a bien appliqué les deux recommandations dévoilées ce jeudi. D’ici là, l’OIP attend une réaction du gouvernement. Patrice Spinosi prévient : « L’Etat français est aujourd’hui sous la surveillance du Conseil de l’Europe. […] Nous entrons dans un nouveau temps pour la France, où elle n’est plus la seule à décider de ce qu’elle entend faire en matière de prison. »

    #prison #justice

  • Ecoféminisme, 1er volet : Défendre nos territoires (21)

    « Respecter la #vie dans toute sa diversité, c’est ça pour moi l’écoféminisme »

    Comment articuler féminisme et #écologie ? Quel rapport entre la destruction de la planète et les violences faites aux #femmes ? Entre l’énergie nucléaire et le féminisme ? Entre les grands chantiers extractivistes en Amérique latine et les corps des femmes ? Entre les semences et le genre ? Entre le retour à la terre et le patriarcat ? Entre le véganisme et les droits des femmes ? Et pourquoi tout cela nous amène à parler de maternité, de spiritualité, de rapport au travail, de sorcières, de décolonisation et d’anticapitalisme...
    Ce premier épisode d’une série d’Un podcast à soi consacrée aux écoféminismes tente de répondre à ces questions. Avec les paroles de #Vandana_Shiva, militante écologiste et féministe indienne, d’#Emilie_Hache, autrice de Reclaim, d’#Isabelle_Cambourakis, directrice de la collection Sorcières. Ainsi que les voix du collectif « Les bombes atomiques » réuni, fin septembre, pour une #marche en non mixité choisie contre l’enfouissement de déchets radioactifs à #Bure, dans l’est de la France.


    https://www.arteradio.com/son/61662635/ecofeminisme_1er_volet_defendre_nos_territoires_21
    #écoféminisme #audio #éco-féminisme #féminisme #non-mixité #nucléaire #colonialisme #travail #nature #patriarcat #Chipko #agriculture #économie_mortifère #extractivisme #biodiversité #semences #diversité #inégalités #hiérarchie #racisme #écologie #mothering #égalité #partage
    signalé par @isskein

    • Ecoféminisme, 2ème volet : Retrouver la terre

      « J’avais envie d’expérimenter, dans mon #corps, ce que c’était que vivre »

      Elles ont construit des cabanes et réparé des tracteurs seules, entre femmes. Elles ont appris à reconnaitre les plantes, à cultiver des légumes, à élever des chèvres. Elles ont vécu en pleine nature, sans eau ni électricité, pendant des années. A l’inverse d’autres féministes qui revendiquaient de se libérer d’un corps aliénant, et d’une nature à laquelle on les avait associée depuis toujours (contrairement aux hommes, associés à la culture), elles voulaient retrouver la #terre, se reconnecter avec leur corps, le connaitre, et s’en servir comme force.

      Mutsie, Mayana, Xai racontent dans cet épisode comment, dans les années 70, dans le sillage du mouvement de retour à la terre, elles ont participé à la création de communautés en #non_mixité : des terres de femmes. En France, une dizaine de terre de femmes a existé et de nombreuses autres en Europe, en Australie, et aux Etats Unis. Beaucoup étaient portés par des femmes lesbiennes qui souhaitaient vivre leur #sexualité librement. Elles revendiquaient aussi l’idée d’#autonomie et d’#autosuffisance. Et aspiraient à se reconnecter avec l’ensemble du monde vivant, dont les animaux.

      Certaines terres ont disparu, d’autres existent encore, comme celle où je vous emmène aujourd’hui.

      À la rencontre, aussi de Celeste, Emmanuelle et Laure, arrivées plus récemment, qui nous racontent à quel point des lieux comme celui-ci , à l’écart du monde capitaliste et patriarcal, sont essentiels. Pour se retrouver, se ressourcer, se re découvrir.

      Leurs paroles donnent à entendre et comprendre de nombreuses facette du mouvement Ecoféminisme, entre reconnexion à la #nature et au corps, redéfinition et revalorisation du #travail_domestique, réappropriation des #émotions, #spiritualité, et articulation avec les questions de #classe, de #race et de #genre.

      https://www.arteradio.com/son/61662820/ecofeminisme_2eme_volet_retrouver_la_terre_22

      #décolonial #lutte_décoloniale

    • Expliquez-moi l’écoféminisme

      L’écoféminisme est très peu connu en France. Pourtant, les préoccupations qui ont animé les écoféministes il y a un peu plus de trente ans sont toujours d’actualité aujourd’hui : la peur de léguer aux générations futures un monde en ruines, d’arriver à un point de non-retour dans la dégradation de l’environnement, de tomber malade à cause des pollutions… En quelques mots : de détruire la planète et les espèces qui y habitent.

      Dans cet article, nous vous proposons de découvrir comment, face à un avenir sombre, les écoféministes ont repensé leur(s) rapport(s) à la nature et quels messages d’espoir iels nous ont transmis. Beaucoup de textes cités proviennent de l’anthologie Reclaim ! Recueil de textes écoféministes coordonnée par Émilie Hache, aux éditions Cambourakis.


      https://simonae.fr/militantisme/les-indispensables/expliquez-ecofeminisme

    • Écologie et Féminisme - Révolution ou mutation ?

      L’auteure, qui est à l’initiative de la notion d’écoféminisme, ce nouveau concept opère la synthèse entre l’idée d’une double #exploitation : celle de la nature par l’homme et celle de la femme par l’homme. Dans cet ouvrage initialement paru en 1978, mais d’une actualité brûlante, l’auteure remet radicalement en question la notion de #croissance_économique et démographique, dénonçant le capitalisme comme stade ultime du patriarcat. La #surpopulation et l’#épuisement des ressources illustrent l’« #illimitisme » caractéristique de ce qu’elle nomme le « #système_mâle », et elle est l’une des premières à affirmer qu’il faut préserver ce qui reste encore de l’environnement, sous peine de mort. Dans ce combat universel, les femmes, fortes de leur longue expérience d’exploitation, ont un rôle déterminant à jouer.

      https://libre-solidaire.fr/Ecologie-et-Feminisme-Revolution-ou-mutation
      #livre

    • À Bure, l’écoféminisme renouvelle la lutte antinucléaire
      https://reporterre.net/local/cache-vignettes/L720xH480

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      Samedi 21 septembre, pour la première fois en France, plus de 450 femmes, trans, queer, personnes non-binaires ont marché contre le nucléaire, à Bure, malgré l’extrême difficulté à manifester dans la zone. Une action réussie qui pourrait redonner un souffle à la lutte contre Cigéo.

      La cloche de l’église de Montiers·sur·Saulx vient à peine de sonner 8 heures, mais déjà une petite foule se serre autour d’une table où fument des carafes de café et de tisane. Les rubans colorés d’un attrape-rêve volent dans la brise matinale. Autour des tartines de pain et confitures maison, des femmes discutent, ainsi que plusieurs personnes transgenres, non-binaires et intersexes [1]…. Mais point d’hommes cisgenres (des hommes en accord avec le genre – masculin – qui leur a été assigné à la naissance). Ces 21 et 22 septembre, ce petit coin de Meuse, à quelques kilomètres de Bure, accueille un rassemblement original — antinucléaire et féministe, en non-mixité [2] — inédit par son ampleur : des centaines de personnes ont afflué des quatre coins de la France.

      « Un objectif fondamental de ce rassemblement est de créer un espace inclusif, qui vise à ne pas reproduire les systèmes de domination dans lesquels nous sommes toustes impliqué·e·s », explique le petit livret imprimé pour l’occasion et distribué aux arrivant·e·s. Le fascicule propose également des « outils pratiques sur la transinclusivité », pour l’intégration des personnes trans, et indique les lieux et activités accessibles aux personnes à mobilité réduite. « Dans les milieux écolos et antinucléaires, la priorité va à l’urgence écologique, et les rapports d’oppression passent souvent au second plan », regrette Carie, sa chevelure ornée d’un serre-tête à grandes plumes. Avec d’autres, Carie propose d’être « une oreille » attentive : « Si une personne a un problème, qu’elle ne se sent pas bien, nous sommes là pour l’écouter, pour chercher et proposer des solutions ou des médiations, précise-t-iel [3]. Car même dans un espace ‘safe’ comme celui là, il peut y avoir des comportements ou des propos sexistes, racistes, transphobes ».

      Assise sous des fanions chamarrés, Juliette observe en souriant l’assemblée fourmillante : « il y a plein de nouvelles têtes, des gens que l’on n’avait jamais vu à Bure, se réjouit la militante, impliquée dans la lutte contre le projet d’enfouissement des déchets radioactifs, alias Cigéo. Des féministes et des personnes qui ne seraient pas venues pour une simple manif anti-nucléaire débarquent là pour la première fois, c’est inédit ». La répression, féroce, et l’image d’un combat « de papys blancs », comme nous l’ont expliqué des organisatrices du week-end, constituaient une barrière difficile à franchir pour beaucoup. A l’inverse, l’intitulé du rassemblement a pu décourager de venir certaines femmes, notamment des « historiques » de la lutte anti-Cigéo, estime Juliette ; « antinucléaire et féministe, ça peut paraître très précis, sectoriel et donc excluant. Alors que c’est l’inverse, il s’agit de construire des ponts ! »

      Car entre écologie et féminisme, les liens sont multiples, reconnaissent la majorité des personnes rencontrées sur ce camp, à l’instar de Coline : « C’est le même système, la même logique, qui entraîne l’appropriation des corps des femmes et celle des ressources naturelles », dit la réalisatrice, qui a tourné un documentaire à ce propos en Amérique latine. Avec elle, une bonne soixantaine de participant·e·s se sont réunies ce samedi matin pour discuter de ce terme intriguant d’ « écoféminisme ». Au milieu d’une assemblée absorbée, une enceinte crachote une interview enregistrée de la philosophe Émilie Hache, spécialiste du sujet. « Dans les années 1980 aux États-Unis, les premières écoféministes ont fait le lien entre le nucléaire et les violences faites aux femmes, en montrant qu’il s’agit d’une même culture mâle guerrière qui entretient un rapport destructeur à la nature et contre les femmes », rappelle la chercheuse. Une culture dualiste, qui sépare la nature de la culture, le corps de l’esprit, les femmes des hommes, « toujours en posant que l’un est supérieur à l’autre ». Ainsi, particulièrement depuis l’avènement du capitalisme, « les femmes ont été dévalorisées en étant naturalisées, et l’exploitation du vivant a été justifiée par une féminisation de la nature », précise Émilie Hache. L’écoféminisme propose donc une réappropriation [le terme anglais de « reclaim » est plus juste] de son corps, des activités et des valeurs (dé)considérées comme « féminines » telles le soin, ou le « care » en anglais, ainsi qu’une réinvention des liens avec la nature.

      « Je trouve ça un peu enfermant de ramener les femmes au soin et au care », s’interroge une auditrice, une fois l’écoute achevée. Quelques têtes acquiescent, des mains se secouent en signe d’assentiment. Après un instant de silence collectif, une autre reprend : « C’est enfermant si on se retrouve à nouveau coincées dans ‘le rôle de la femme’. Mais il s’agit aussi de se réapproprier des savoirs, des pratiques, et des compétences, de s’autonomiser du système capitaliste et de l’État ».

      Un peu plus loin dans un champ d’herbes sèches, un groupe s’initie à l’auto-défense, muni de gants et de boucliers en mousse. En petits cercles, iels se bousculent et se frappent, mêlant cris et rires, sous le regard d’Elo. « Il s’agit d’accepter sa peur d’être frappée et de frapper, d’intégrer son propre corps, pour apprendre à se défendre en fonction de soi-même, de ses limites, de ses capacités », explique la formatrice, qui mélange plusieurs arts martiaux asiatiques dans ses cours. Comme beaucoup d’autres sur ce camp, elle évolue plutôt dans les milieux féministes et queer de Paris, et se trouve pour la première fois à Bure. « Mais ça fait sens d’être là, explique-t-elle. La crise écologique et les violences de genre viennent du même problème, le système capitaliste et patriarcal ». Et à même cause, même réponse : « L’autonomie et la défense collective ».

      Peu après 11 heures, dans la grande salle des fêtes pleine à craquer, quatre Bombes atomiques, nom du collectif à l’initiative du rassemblement, présentent le point d’orgue de la journée : la « marche bruyante contre Labo minable ». « Le contexte particulier de Bure nous demande de suivre quelques principes pour assurer notre sécurité et que cette marche soit inclusive pour tous et toutes », expliquent-elles, le visage dissimulé derrière des masques. Une feuille distribuée en préambule rappelle qu’ici, « l’état d’exception règne dans le but d’étouffer toute résistance à la poubelle nucléaire, le territoire est militarisé, la surveillance généralisée (…) le droit de manifestation a été littéralement confisqué. » Ainsi, la marche n’a pas été déclarée, et les organisatrices ne donnent aucune précision quant à son tracé et sa destination.

      Après une rapide – mais gargantuesque – galette végane, les quelques 450 personnes présentes se répartissent dans des voitures pour se rendre au départ de la marche. Les consignes sont précises : il faut rester en queue, « pare-choc contre pare-choc », « afin d’éviter que les flics ne nous divisent pendant le trajet », et « refuser tout contrôle, en expliquant que ‘nous sommes des bombes atomiques et nous allons nous promener en forêt’ ». Lentement, le convoi se met en route, dans un vacarme festif de klaxons, à travers le village puis au milieu d’une forêt parée des premières couleurs d’automne. Un petit guide fourni à chaque véhicule décrit au fur et à mesure du trajet « la présence violente de l’industrie nucléaire sur ce bout de territoire » : le collège fermé de Montiers-sur-Saulx malgré les promesses de l’Andra (l’agence nationale des déchets radioactifs, porteuse du projet Cigéo), les bois et les terres agricoles rachetées par la même agence, le bâtiment du Commissariat à l’énergie atomique, destiné à l’origine à un projet de diesel de synthèse, la voie ferrée abandonnée mais bientôt, peut-être, réhabilitée pour acheminer les déchets radioactifs…

      Au bout d’une heure de lente circulation entre plaines céréalières et bosquets, les 85 autos du cortège s’immobilisent dans un champ, formant une longue chenille sur pneus. Dans le ciel, trois hélicoptères vrombissent, alors qu’au loin, des camions de gendarmes soulèvent la poussière du chemin forestier. Sans attendre, les manifestant·e·s déguisées déplient une banderole indiquant en lettres capitales « Vous n’enfouirez pas nos colères féministes », déploient un grand « radio chat » bleu, animal radioactif symbole du week-end, puis se mettent en marche vers la forêt. Venu·e·s de Liège, de Toulouse et de Grenoble avec leur carnet de chants, une bande de joyeuses drilles enchaînent les chansons féministes, de la « Mal mariée », aux « Penn grévistes ».

      Chapeaux pointus et masques à paillettes, certain·e·s arborent des parures délurés tandis que d’autres, profitant d’un soleil brûlant, préfèrent avancer seins nus. Au fur et à mesure qu’un groupe de gardes mobiles se rapproche, la futaie résonne de hurlements lupins et de slogans choisis, tels « plus de caresses, moins de CRS ». « On est là pour vous empêcher de vous approcher du laboratoire de l’Andra », annonce bientôt un homme en uniforme. « On veut marcher sur les traces de Jeanne d’Arc », réplique-t-on, en référence au nom du chemin de randonnée sur lequel le défilé se déroule [il s’agit du GR703, dit GR Jeanne d’Arc, NDLR]. Après quelques minutes de discussion, les gendarmes laissent repartir la troupe, et se replient à une centaine de mètres.

      « C’est un des week-ends les plus dépaysants de ma vie, dit Catherine, venue de Franche-Comté, pour la première fois à Bure. Je ne vois pas forcément le lien entre écologie et féminisme, mais c’est surprenant et fort de se retrouver entre femmes ». A ses côtés, sa fille, arrivée la veille de Bruxelles, est tout sourire : « Dans d’autres événements militants, les hommes prennent vite beaucoup de place, raconte-t-elle. Ils parlent plus fort, enchaînent plus vite, savent comment avoir le dernier mot, alors qu’entre femmes, j’ai l’impression qu’on fait attention à ce que chacun et chacune ait sa place ». Pour cette Belge d’adoption, « la non-mixité permet de donner un espace-temps où l’on est sûre de ne pas être emmerdée, et ainsi de nous ouvrir à d’autres pratiques, à d’autres horizons ». Un peu plus loin, Marie-José, 65 années dont un certain nombre à lutter contre le nucléaire, exprime elle aussi son « plaisir d’être entre nous », « de ne pas être contraintes, reprises par les hommes comme c’est le cas au quotidien ». « En tant que femme dans les milieux militants, on est vite la petite main, ou la ‘copine de’ tel, ou encore celle qui prend soin, qui écoute », ajoute Camomille, qui a vécu à Notre-Dame-des-Landes et à Bure.

      C’est là que les pratiques féministes peuvent renouveler la lutte antinucléaire, d’après Lune, membre du collectif Radiaction : « À Bure, la répression est très forte, le combat est dur, il faut donc un collectif militant qui ne s’affaiblit pas de lui-même sur des logiques d’oppression, dit-elle. Il y a déjà beaucoup à faire quand on s’attaque au nucléaire, il ne faut pas que le groupe se fissure sur des violences sexistes ». Pour la militante, « c’est important que le milieu dans lequel on lutte ne reproduise pas certains aspects du système contre lequel on se bat ».

      Parvenu·e·s en haut d’une colline surplombant, à quelques centaines de mètres en contrebas, le laboratoire de l’Andra, le groupe amasse brindilles et branches, puis y place le chat géant. Un cercle frémissant se forme autour de ce foyer improvisé. Dès les premières flammes, une ronde se forme, farandole bigarrée, au rythme des chants entrecoupés de slogans. « Andra, dégage, résistance et sabotage », « Sorcière, véner, antinucléaire ». Certain·e·s ont les yeux qui brillent, d’autres sautent au-dessus du feu de joie.

      Bientôt, pendant que le brasier se consume, une idée se met à circuler : « Et si on se rapprochait ? » Comprendre : s’avancer vers ce fameux laboratoire de l’Andra, malgré l’avertissement sans nuance des gendarmes. Très vite, on déclare une AG (assemblée générale) et la foule s’installe à l’orée du bois. « Pourquoi on s’arrête là ? », demande une participante, qui propose de se diriger vers les bâtiments, « pour créer un rapport de forces ». « C’est déjà énorme ce qu’on a fait, répond une autre. On montre qu’il est possible de manifester à Bure sans s’en prendre plein la gueule, et de donner envie à des gens qui n’osent plus venir ici ». A chaque réplique, des mains s’agitent. « Les flics pensent qu’on est faibles parce qu’on est des meufs, repartir comme ça, c’est leur donner raison, argue une femme. Profitons du fait qu’ils ne s’y attendent pas pour agir ! » Deux personnes rappellent le contexte de répression, et les importantes violences policières déjà survenues autour de Bure. « Il s’agit d’un week-end féministe, où la question du consentement est essentielle, fait valoir une militante. Certaines et certains ont exprimé qu’elles étaient mal à l’aise avec l’idée d’avancer, donc si on le fait, on ne respectera pas leur consentement. »

      Après quelques minutes de discussion, et malgré le dissensus, les manifestant·e·s reprennent le chemin du retour, sans encombre. Une pièce de théâtre sur la chasse aux sorcières, un concert et une boum les attendent encore. Pour les Bombes atomiques, le pari est tenu : manifester à plus de 400 personnes près de Bure, sans violences policières, voilà qui n’était pas arrivé depuis bien longtemps.

      Au retour sur le camp, heureuse et émue, Camomille espère que « cette marche sera un premier pas, qui va permettre d’ouvrir quelque chose à Bure ». Car pour les Bombes atomiques dont elle fait partie, ce week-end est autant un début qu’un aboutissement. « Le féminisme, la non-mixité ont beaucoup à apporter à la lutte, pense-t-elle. Le soin, le bien-vivre, le respect de rythme de lutte qui nous vont, ce sont des outils précieux qui peuvent participer à donner un nouveau souffle à la lutte anti-Cigéo ». Dimanche 22 était ainsi consacré à des discussions de bilan, mais surtout de perspectives (non ouvertes aux médias). Toutes les personnes rencontrées partagent en effet cette envie de renouveler l’expérience et « de continuer à tisser les liens entre écologie et féminisme ».

      https://reporterre.net/A-Bure-l-ecofeminisme-renouvelle-la-lutte-antinucleaire

  • Réfugiés en #Turquie : évaluation de l’utilisation des #fonds de l’#UE et de la coopération avec Ankara

    Les députés évalueront mercredi la situation des #réfugiés_syriens en Turquie et les résultats du #soutien_financier fourni par l’UE au gouvernement turc.

    Des représentants de la Commission européenne informeront les députés des commissions des libertés civiles, des affaires étrangères et du développement avant de participer à un débat. Ils se concentreront sur la facilité de l’UE en faveur des réfugiés en Turquie, mise en place en 2015 pour aider les autorités turques à venir en aide aux réfugiés sur leur territoire. Elle dispose d’un #budget total de six milliards d’euros à distribuer au plus tard en 2025.

    Sur les 5,6 millions de réfugiés syriens dans le monde, près de 3,7 millions seraient en Turquie, selon les données du HCR.

    #Accord_UE-Turquie et situation en Grèce

    Les députés de la commission des libertés civiles débattront également de la mise en œuvre de la déclaration UE-Turquie, l’accord conclu par les dirigeants européens avec le gouvernement turc en mars 2016 pour mettre un terme au flux de réfugiés en direction des îles grecques.

    Ils échangeront dans un premier temps avec #Michalis_Chrisochoidis, le ministre grec en charge de la protection des citoyens. Les conséquences de l’accord ainsi que la situation dans les #îles grecques feront ensuite l’objet d’une discussion avec des représentants de la Commission européenne, de l’Agence des droits fondamentaux de l’UE, du Bureau européen d’appui en matière d’asile et de Médecins sans frontières.

    DATE : mercredi 6 novembre, de 9h à 12h30

    LIEU : Parlement européen, Bruxelles, bâtiment Paul-Henri Spaak, salle 3C50

    https://www.europarl.europa.eu/news/fr/press-room/20191104IPR65732/refugies-en-turquie-evaluation-de-l-utilisation-des-fonds-de-l-ue
    #réfugiés #asile #migrations #EU #accord_UE-Turquie #aide_financière #financement #catastrophe_humanitaire #crise_humanitaire #externalisation #hotspot

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    Ici le lien vers la vidéo de la deuxième partie de la séance : https://www.europarl.europa.eu/ep-live/fr/committees/video?event=20191106-1000-COMMITTEE-LIBE

    Vous pouvez y voir l’intervention d’MSF sur le deal avec la Turquie et la situation en Grèce à la min 11:55.
    #suicide #santé_mentale #violences_sexuelles #santé #enfants #mineurs #enfance #surpopulation #toilettes #vulnérabilité #accès_aux_soins

    • Pour la #Cour_européenne_des_droits_de_l’Homme, tout va bien dans les hotspots grecs

      La Cour européenne des droits de l’Homme vient de rejeter pour l’essentiel la requête dont l’avaient saisie, le 16 juin 2016, 51 personnes de nationalités afghane, syrienne et palestinienne - parmi lesquelles de nombreux mineurs -, maintenues de force dans une situation de détresse extrême dans le hotspot de #Chios, en Grèce [1].

      Les 51 requérant.es, soutenu.es par nos associations*, avaient été identifié.es lors d’une mission d’observation du Gisti dans les hotspots grecs au mois de mai 2016 [2]. Privées de liberté et retenues dans l’île de Chios devenue, comme celles de #Lesbos, #Leros, #Samos et #Kos, une prison à ciel ouvert depuis la mise en œuvre de la #Déclaration_UE-Turquie du 20 mars 2016, les personnes concernées invoquaient la violation de plusieurs dispositions de la Convention européenne des droits de l’Homme [3].

      Dans leur requête étaient abondamment et précisément documentés l’insuffisance et le caractère inadapté de la nourriture, les conditions matérielles parfois très dangereuses (tentes mal fixées, serpents, chaleur, promiscuité, etc.), les grandes difficultés d’accès aux soins, l’absence de prise en charge des personnes les plus vulnérables - femmes enceintes, enfants en bas âge, mineurs isolés -, aggravées par le contexte de privation de liberté qui caractérise la situation dans les hotspots, mais aussi l’arbitraire administratif, particulièrement anxiogène du fait de la menace permanente d’un renvoi vers la Turquie.

      La seule violation retenue par la Cour concerne l’impossibilité pour les requérant.es de former des recours effectifs contre les décisions ordonnant leur expulsion ou leur maintien en détention, du fait du manque d’informations accessibles sur le droit au recours et de l’absence, dans l’île de Chios, de tribunal susceptible de recevoir un tel recours.

      Pour le reste, il aura fallu plus de trois ans à la Cour européenne des droits de l’Homme pour juger que la plainte des 51 de Chios n’est pas fondée. Son argumentation se décline en plusieurs volets :

      s’agissant du traitement des personnes mineures, elle reprend à son compte les dénégations du gouvernement grec pour conclure qu’elle n’est « pas convaincue que les autorités n’ont pas fait tout ce que l’on pouvait raisonnablement attendre d’elles pour répondre à l’obligation de prise en charge et de protection » ;

      elle reconnaît qu’il a pu y avoir des problèmes liés à l’accès aux soins médicaux, à la mauvaise qualité de la nourriture et de l’eau et au manque d’informations sur les droits et d’assistance juridique, mais les relativise en rappelant que « l’arrivée massive de migrants avait créé pour les autorités grecques des difficultés de caractère organisationnel, logistique et structurel » et relève qu’en l’absence de détails individualisés (pour chaque requérant.e), elle « ne saurait conclure que les conditions de détention des requérants [y ayant séjourné] constituaient un traitement inhumain et dégradant » ;

      s’agissant de la surpopulation et de la promiscuité, elle n’en écarte pas la réalité – tout en relevant que les requérant.es n’ont « pas indiqué le nombre de mètres carrés dans les conteneurs » – mais pondère son appréciation des risques que cette situation entraîne en précisant que la durée de détention « stricte » n’a pas dépassé trente jours, délai dans lequel « le seuil de gravité requis pour que [cette détention] soit qualifiée de traitement inhumain ou dégradant n’avait pas été atteint ».

      *

      L’appréciation faite par la Cour de la situation de privation de liberté invoquée par les requérant.es est en effet au cœur de sa décision, puisqu’elle s’en sert pour relativiser toutes les violations des droits qu’elles et ils ont subies. C’est ainsi que, sans contester les très mauvaises conditions matérielles qui prévalaient au camp de Vial, elle (se) rassure en précisant qu’il s’agit d’« une structure semi-ouverte, ce qui permettait aux occupants de quitter le centre toute la journée et d’y revenir le soir ». De même, « à supposer qu’il y eut à un moment ou à un autre un problème de surpopulation » au camp de Souda, elle estime « ce camp a toujours été une structure ouverte, fait de nature à atténuer beaucoup les nuisances éventuelles liées à la surpopulation » [4].

      Autrement dit, peu importe, pour la Cour EDH, que des personnes soient contraintes de subir les conditions de vie infrahumaines des camps insalubres du hotspot de Chios, dès lors qu’elles peuvent en sortir. Et peu importe qu’une fois hors de ces camps, elles n’aient d’autre solution que d’y revenir, puisqu’elles n’y sont pas officiellement « détenues ». Qu’importe, en effet, puisque comme dans le reste de « l’archipel des camps » de la mer Égée [5], c’est toute l’île de Chios qu’elles n’ont pas le droit de quitter et qui est donc leur prison.

      En relayant, dans sa décision, l’habillage formel donné par les autorités grecques et l’Union européenne au mécanisme des hotspots, la Cour EDH prend la responsabilité d’abandonner les victimes et conforte l’hypocrisie d’une politique inhumaine qui enferme les exilé.es quand elle devrait les accueillir.

      Contexte

      Depuis trois ans, des dizaines de milliers de personnes sont confinées dans les cinq hotspots de la mer Égée par l’Union européenne, qui finance la Grèce afin qu’elle joue le rôle de garde-frontière de l’Europe.

      Dès leur création, des associations grecques et des ONG, mais aussi des instances européennes et internationales comme, le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), le rapporteur spécial de l’ONU pour les droits de l’Homme des migrants, le Comité de prévention de la torture du Conseil de l’Europe, l’Agence de l’UE pour les droits fondamentaux, n’ont cessé d’alerter sur les nombreuses violations de droits qui sont commises dans les hotspots grecs : des conditions d’accueil marquées par la surpopulation, l’insécurité, l’insalubrité et le manque d’hygiène, des violences sexuelles, des atteintes répétées aux droits de l’enfant, le défaut de prise en compte des situations de vulnérabilité, un accès à l’information et aux droits entravé ou inexistant, le déni du droit d’asile. On ne compte plus les témoignages, rapports et enquêtes qui confirment la réalité et l’actualité des situations dramatiques engendrées par ces violations, dont la presse se fait périodiquement l’écho.

      http://www.migreurop.org/article2939.html?lang=fr
      #CEDH

    • TLDR : l’article résume quasiment ça au malthusianisme alors que c’est qu’une partie parmi plein d’autres de toutes les informations utilisées par Servigne-Stevens, et du coup la majeure partie de l’article parle uniquement de ça. Ensuite un peu sur le capitalisme pas assez abordé, en rappelant que l’industrie de la guerre s’est développé grace à l’État etc, sauf que… tout ça ce sont des choses dites par Servigne lui-même ou d’autres, et pas qu’une fois, donc toute cette partie ne critique pas grand chose non plus. Du coup tout ça tombe un peu à plat et ne prouve pas grand chose de l’assertion du titre.

    • « La majeure partie de l’article parle uniquement de malthusianisme », c’est quelque peu exagéré : 7 colonnes sur 21. Il est vrai que l’article se consacre à démonter l’inanité de la position malthusianiste, qui est dominante, mais il dit également, voire surtout, beaucoup d’autre chose : que le problème ne tient pas de la nature même des hommes, mais du système de production (qui aujourd’hui détermine tant les échanges que les modes de consommation), le système de production capitaliste. L’article dit aussi, contre le point de vue fataliste des collapsologues – et cela n’est pas fréquent par les temps qui courent –, qu’il existe une solution à défendre : la révolution sociale qui rendra possible la socialisation de ces moyens de production. Rien que pour cela, l’"assertion du titre" se trouve pleinement justifiée.