• Surréalisme : mouvement superficiellement révolutionnaire et profondément réactionnaire, par Victor Serge (Carnets. 1936-1947, Éd. Agone, p. 156-159)

    2 janvier 1942. — Socialement conditionné à un degré désespérant. Une évasion (ou rébellion) entièrement manquée. (Les grandes évasions-rébellions qui ont donné des réussites : nihilisme russe des années 1860-1880, #marxisme, anarchisme ; découvertes intellectuelles fécondées par des fermentations de masses. Rôle du nombre, c’est-à-dire de l’ambiance sociale. L’évasion n’est possible que si se crée, en opposition avec la société, au sein de celle-ci, un milieu assez ample et vivant.)

    Définition : poésie et peinture de l’automatisme psychologique, afin de libérer les facultés d’expression de la raison et de toutes contraintes et de leur permettre d’atteindre ou de révéler ainsi une réalité plus profonde, plus vraie, plus originale que celle qui est organisée par la raison.

    Deux éléments en ceci : une révolte contre la raison abâtardie (bon sens, sens commun, sens bourgeois, abdication de l’effort intellectuel, conformismes) d’une époque de décadence, France saignée et enrichie du lendemain de la Première Guerre mondiale, bourgeoisie triomphante mais usée. En ce sens le mouvement peut être considéré comme révolutionnaire dans l’immédiat parce qu’il conduit à des prises de position contre ce qui règne (Henri Michaux : Je contre, très fort).

    Mais au-delà de la raison abâtardie du moment, sa critique vise l’intellect en soi (en soi, termes impropres, l’intellectuel est toujours socialement conditionné), plus exactement l’intelligence rationnelle qui a a bâti la science et la philosophie et prend l’essor avec la méthode expérimentale (Bacon, Descartes) à l’époque de la révolution industrielle, donc à partir de 1760. Vision objective du monde, irréligieuse ; formation d’une conscience claire qui se sent puissante, prodigieux levier révolutionnaire, puisque l’homme se découvre enfin lui-même, l’individualisme surmonté. Raideur, dureté, limites naturelles de la pensée claire à chaque moment de l’histoire de là ses retours sur elle-même, l’intérêt qu’elle porte à la pensée obscure, découverte du subconscient, intuition, religion, etc. ; ces retours féconds appuyés par les tendances sociales réactionnaires qui exploitent l’esprit religieux et la tradition l’inertie psychologique. Aspects révolutionnaires de la dialectique bergsonienne et sa tendance générale réactionnaire. Il reste que la conscience est essentiellement claire, d’autant plus riche peut-être qu’elle se nourrit mieux - avec maîtrise des éléments profonds de la vie, qui sont obscurs, plongeant au-delà, loin de la conscience.

    L’attitude négative des #surréalistes à l’égard de l’esprit scientifique rigoureux (ne peut être que rigoureux : objectivité incompatible avec complaisance), leur manque de culture scientifique (ignorance du marxisme, freudisme superficiel, André Breton ignore Pavlov, études de l’astrologie - A. B. et Pierre Mabille* sans connaissance de l’astronomie, intérêt pour la magie sans connaissance de la sociologie, de l’ethnologie et de l’histoire des religions) témoignent d’une débilité, recul devant l’effort sérieux, attrait de l’effet facile, plaisir de l’effervescence intellectuelle ; de là captivité intérieure… Bohème intellectuelle effervescente, relativement riche par rapport à la pensée académique sclérosée débile et inconsistante par rapport à la pensée révolutionnaire. De là, attrait de la pacotille : exploitation facile du bizarre, de la folie, du paradoxe (riches, certes, et révélateurs, mais qui requièrent plus d’attention réelle et de connaissance objective).

    Mouvement superficiellement révolutionnaire et profondément réactionnaire.

    Enrichissant dans la littérature et la peinture (ceci à considérer à part : crise des arts plastiques dans la décadence de la civilisation bourgeoise) par rapprochements nouveaux, audaces, appel à des moyens destructeurs de conventions, coups de sonde dans l’inconnu, rupture (beaucoup trop locale) avec l’inertie mentale.

    Contrepartie écrasante : vu l’impossibilité d’une rupture réelle par ces moyens médiocres et dans ce milieu bohème, chutes dans le sexualisme facile, le procédé, le charlatanisme même, le révolutionnarisme qui n’est que recherche du scandale (snobisme). Rien de ceci n’exclut la sincérité d’hommes appartenant à à une société où la sincérité est superficielle. « L’écriture automatique » et ses trucs : l’écrivain trichant avec lui-même. Consiste souvent à donner les brouillons pour des œuvres ; laisser-aller, contentement de soi-même, impuissance créatrice. Manière d’écrire d’A.B. : travail acharné, armé de dictionnaires pour recherche de mots rares ou d’associations imprévues, effort très rationnel tendant à donner l’impression d’un automatisme et n’arrivant qu’à l’ésotérique.

    Truquages littéraires, Jacqueline me disant : « Vous avez ’La chanteuse chantait...’ Le mot propre n’est pas : la poésie, j’aurais mis : "La chanteuse dormait... »› Du gongorisme à la plus plate littérature ornementale, la ligne de la recherche a été celle-ci : orner la réalité, dédaigner l’expression directe de la réalité. Est-ce Voltaire : « Ne dites pas : "la lune", dites : "l’astre des nuits..." ?

    Mauvaise qualité de la rébellion surréaliste : I. Strictement littéraire, n’est pas sortie des cafés de Paris et des revues - 2. A recherché l’effet choquant scandale, publicité , non l’effet révolutionnaire utile, libérateur : 3. Ne visait qu’un public sélectionné souvent riche (peinture bien vendue), #NRF ; - 4. Nature indigente des prises de position intérieures : plus de volonté de mépriser pour se grandir soi-même que de comprendre et d’apprécier ; stylisation pour se maintenir en dépit d’une certaine incohérence.

    À propos de l’enquête surréaliste « Le suicide est-il une solution ? », j’avais bien raison d’écrire dans #Littérature_et_révolution (1930) que les prolétaires et les révolutionnaires pensent à conquérir le monde, à bien se battre et non à la solution du suicide, qui est celle de jeunes bourgeois ou petits-bourgeois inadaptés ou désespérés. (Tout autre chose, le suicide des révolutionnaires qui peut être une solution ; rien de commun entre #Jacques_Rigaut — lord Patchogue — et A.A. Joffé, Marie Joffé, Evguenia Bosch, Paul et Laura Lafargue - c’est la ligne de la vie qui définit la valeur du point final.)

    Disais à Marseille : « Une découverte intéressante, dans le domaine de l’art, faite dans les plus mauvaises conditions, dans les cafés de Paris et l’atmosphère déliquescente du lendemain de la Première Guerre mondiale. »

    #surréalisme #Victor_Serge #André_Breton #écriture_automatique

  • Jacques Rigaut, sans adverbe
    https://www.blast-info.fr/articles/2023/jacques-rigaut-sans-adverbe-clE9KhVSQHmV_Pnhs5fevQ

    L’essentiel des éléments biographiques et des lettres rapportés dans ce texte sont issus de la biographie de Jacques Rigaut écrite par Jean-Luc Bitton, Jacques Rigaut, Le suicidé magnifique, qu’on ne saurait assez remercier

    #surréalisme #littérature #suicide #poésie

  • Jacques Rigaut, sans adverbe
    https://www.blast-info.fr/articles/2023/jacques-rigaut-sans-adverbe-clE9KhVSQHmV_Pnhs5fevQ

    Souverain du festif, calembour en chair, Rigaut ne peut cependant satisfaire sa démangeaison. Ses textes, ses paroles, sa correspondance, inventorient une obsession : le suicide. Dans ces mêmes soirées avec Soupault, il affirme : « Mon livre de chevet, c’est un revolver ». En juillet 1920, le numéro 4 de la revue Action paraît, dans lequel figure le premier texte de Rigaut publié, Propos amorphes. Les derniers mots :

    « Il est bien évident que je suis nul. Me suis-je assez moqué des mots « cœur » et « âme » pour découvrir avec pâleur, un beau matin, qu’il ne m’en restait plus ! Je n’imagine rien d’aussi sec que moi. Je ne tiens à personne ni à rien. Je n’attends rien.

    Je me rappelle avoir éclaté de rire. Je me rappelle avoir eu l’échine glacée à la pensée de la gloire. Je me rappelle avoir été ardeur d’amour. Il n’y a plus aucune vie en moi. En dehors de l’ennui je ne me trouve pas, je n’ai pas de place.

    Tout a été surfait ! Surfaite la guerre ! Surfaits « les paradis artificiels » ! Et l’amour donc !… Quel coup ! Mais on vivrait. Il n’y a au monde qu’une seule chose qui ne soit pas supportable : le sentiment de sa médiocrité. »

    #surréalisme #Jacques_Rigaut

  • ★ EXIGER L’IMPOSSIBLE... - Socialisme libertaire

    ★ Ron Sakolsky : Exiger l’Impossible - Un manifeste anarcho-surréaliste. 

    Je est un autre. Tant pis pour le bois qui se trouve violon… 
    Si le cuivre s’éveille clairon, il n’y a rien de sa faute
    ” 

    Arthur Rimbaud (1871)

    #Anarchisme #surréalisme...

    ⏩ Lire le texte complet…

    ▶️ https://www.socialisme-libertaire.fr/2018/06/exiger-l-impossible.html

  • Sur le passage de Jacques Vaché à travers une très courte unité de temps https://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/67826

    Qui était Jacques Vaché, celui à propos duquel #André_Breton a écrit : « il est surréaliste en moi » ? Météore dans le ciel des révoltes logiques, poète et artiste sans œuvre mais non sans destin, #Jacques_Vaché a durablement marqué de son empreinte l’invention de l’esprit moderne. Dans ses Lettres de guerre il initie en effet le fondateur du surréalisme à une autre manière d’appréhender sensiblement le monde et l’invite avec Umour (sans « h ») à refonder poétiquement la vie.
    Entre évocations épistolaires du quotidien de la guerre et fulgurances poétiques adressées du front à différents correspondants, le film s’attache à restituer l’itinéraire biographique et intellectuel de celui qui deviendra l’incarnation mythique de l’esprit de « désertion » à l’origine de #Dada et du #surréalisme - de son adolescence révoltée à Nantes à sa tragique et controversée disparition dans cette même ville en 1919.

    Auteur : #Remy_Ricordeau
    (Visionnaires de Taiwan, Inventaire avant liquidation, Benjamin Péret,
    Putain d’usine, Arthur Cravan, la terreur des fauves…)

    #curious_about

  • Le cadenas des impossibilités retient la porte de mon rêve

    Dans sa préface, « Les Audaces de la Main à plume », Gérard Durozoi revient sur l’existence d’un groupe s’affirmant surréaliste, dans la France soumise à l’occupation nazie. « Quels que puissent en apparaître, à distance, les limites, les impasses ou les échecs, la Main à plume a d’abord eu ce courage (certains diront que c’était un peu par inconscience) : maintenir vivant le surréalisme dans les conditions sociales et politiques qui lui étaient les plus défavorables ». Une opposition à un air du temps nauséabond. Intérêt pour le jazz, innovation, pratique des poèmes collectifs…

    Dans leur présentation, Anne Vernay et Richard Walter parlent, entre autres, d’activité semi-clandestine, de « donner à lire », de « part d’échecs et de zones d’ombres ». Elle et ils expliquent les critères de sélection des œuvres présentées…

    sur : La main à plume…Anthologie du surréalisme sous l’occupation

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2016/09/23/le-cadenas-des-impossibilites-retient-la-porte

    #art #surréalisme

  • Elisabeth Borne élue « personnalité politique de l’année », elle succède à Valérie Pécresse
    https://www.20minutes.fr/politique/4024005-20230216-elisabeth-borne-elue-personnalite-politique-annee-trombin

    Le prix de la « révélation politique de l’année 2022 » du Trombinoscope, qui fait autorité dans la sphère politique, est décerné au chef de file du PCF, Fabien Roussel

    #surréalisme #mépris

  • C’est un gag où ils ont intriqué un tardigrade avec des qubits ?
    https://arxiv.org/pdf/2112.07978v1

    [Edit] Oh des jolies photos et un article en français sont arrivés depuis : https://trustmyscience.com/tardigrade-premier-organisme-multicellulaire-subir-intrication-quant

    Pour déterminer si l’état d’intrication avait été atteint entre le tardigrade et le qubit, les chercheurs ont mesuré la fréquence à laquelle la combinaison tardigrade-qubit vibrait. Résultat : les calculs (basés sur les mesures) n’avaient de sens que si les deux objets étaient considérés en état d’intrication quantique.

    Après avoir effectué leurs mesures, les chercheurs ont lentement dépressurisé et réchauffé le tardigrade, le faisant sortir de son état de relaxation et le ramenant à la vie. Mais les records établis par ce super tardigrade ne s’arrêtent pas là : la température en question (qui était à peine 0,01 °C au-dessus du zéro absolu) est la plus basse à laquelle un tardigrade ait jamais survécu.

    #sciencefiction #surrealisme #quantique #vivisection #recherche #ilssontfous #schroedinger #chatnoirchatblanc

  • L’étincelle dans le vent, mais l’étincelle qui cherche la poudrière

    Dans sa préface, Feu dans la nuit rouge, Alex Januário parle de lumière, du positionnement d’insurgé et de surréaliste de Michael Löwy, de rigueur critique et poétique, de l’amour, la poésie et la liberté, « Ces trois forces que l’on retrouve comme des éléments moteurs dans chacun de ces deux champs, sont des pierres alchimiques de lumière noire, des rayons qui peuplent la nuit et les rêves, autant de rets incantatoires qui évoquent ici les images orageuses du mystère qui les entoure », des gouffres de l’âme et des mouvements révolutionnaires, des forces d’insoumission et de réenchantement, « La Comète incandescente déchire le soleil noir et s’installe dans la nuit aimante comme la lumière de la plus-réalité poétique, abrasive, transformatrice. Magique et séminale, l’illumination profane et subversive »…

    note sur : Michael Löwy : La Comète incandescente
    Romantisme, surréalisme, subversion

    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2021/01/26/letincelle-dans-le-vent-mais-letincelle-qui-cherche-la-

    #surréalisme #romantisme #art #politique

  • André Breton, Lettre à Jacques Doucet (9 février 1921) :

    [...] Un préjugé règne aujourd’hui, qui donne au critérium "humain" une importance qu’on tend de plus en plus à refuser au critérium "beau". On est simplement victime d’une nouvelle duperie et je ne sais de quel traditionalisme étroit ce point de vue est la dernière citadelle. Il n’y a pas de degrés dans « l’humanité » ou bien l’œuvre d’un Rimbaud serait inférieure à celle d’un poète chanteur montmartrois. Ce qui m’intéresse, c’est plutôt ce par quoi il échappe à ce « type » humain dans lequel nous nous retrouvons tous. Au reste, n’importe quelle action est exemplaire et échapper, si peu que ce soit, à la règle psychologique équivaut à inventer de nouvelles manières de sentir. C’est ici que la poésie proprement dite (dont je ne médis pas et que je place peut-être au-dessus de tout le reste : elle dispose de ressources merveilleuses qui ne sont pas près de s’épuiser) donne la main à la philosophie. On croit communément que le sens de ce que nous écrivons nous préoccupe moins que jamais, alors qu’au contraire nous estimons que les déclarations amoureuses de Ronsard ou les dissertations morales de Racine sont toujours indignes de l’expression admirable qu’elles empruntent. Nous tentons peut-être de restituer le fond à la forme et pour cela nous nous efforçons de dépasser d’abord l’utilité pratique. Nous n’avons derrière nous, en poésie, guère que des pièces de circonstance. Le sens n’a pas à être inclus dans une œuvre c’est à l’œuvre de prendre un sens par rapport à ce qui l’entoure.


    #surréalisme #poésie #Arthur_Rimbaud #Racine #Ronsard #Rimbaud #André_Breton #Jacques_Doucet

  • Mort d’un poète-contrebandier
    Pierre Gallissaires (1932-2020)

    Hanna Mittelstädt

    https://lavoiedujaguar.net/Mort-d-un-poete-contrebandier-Pierre-Gallissaires-1932-2020

    http://acontretemps.org/spip.php?article800

    Pierre Gallissaires s’est éteint le 10 août 2020 à l’hôpital de Toulouse. Il vivait seul, depuis plusieurs années, à Montauban, dans une maisonnette située en banlieue, qui, sur le devant, donnait sur un paysage routier gris et très fréquenté, bretelle d’autoroute, zone industrielle, stade, mais dont les fenêtres de la façade arrière s’ouvraient sur une sorte de paradis : un jardin verdoyant, avec plus loin un bras du Tarn, lequel était d’ailleurs monté de plus de 7 mètres, il y a quelques années, peu après l’emménagement de Pierre, inondant une partie de sa bibliothèque qui reposait encore dans des cartons à même le sol. Mais seulement une petite partie, car la plupart des livres avaient déjà été classés sur des étagères. Pierre détestait ce qu’on appelle communément l’« ordre » ; il détestait les murs blancs, les hôpitaux et l’Église catholique. Il détestait les professeurs. Et le « vieux monde ». Ce qu’il aimait surtout, c’était la poésie, la révolution, son ordre à lui, qu’il avait lui-même créé, et son propre rythme, aussi lent que possible — la plus grande lenteur face à toutes les turbulences du monde. Il aimait ses amis, ses camarades, sa compagne, Nadine Tonneau, qui est morte longtemps avant lui, et, je suppose, sa petite maison de banlieue qu’il avait aménagée à son goût, ne laissant aucun mur blanc : ils étaient, en effet, tous recouverts d’affiches de « production artisanale », de livres issus d’une bibliothèque constamment enrichie depuis soixante-dix ans, d’objets et trouvailles de toute une vie, de poteries de son frère, François, de photographies et de quelques meubles décrépis, reçus en héritage de la maison familiale. (...)

    #traduction #poésie #contrebande #édition #Pierre_Gallissaires #Allemagne #surréalisme #anarchisme

  • Le surréalisme au féminin | ARTE
    https://www.arte.tv/fr/videos/087424-000-A/le-surrealisme-au-feminin

    Le parcours de cinq artistes surréalistes qui se sont battues pour ne pas être cantonnées au rôle de muse : Lee Miller, Leonor Fini, Leonora Carrington, Claude Cahun et Meret Oppenheim.

    Saintes, sorcières, créatures célestes… : les femmes occupaient une place considérable dans l’imaginaire des surréalistes. Les artistes féminines qui intégraient le mouvement d’André Breton avaient pourtant d’autres ambitions que de faire office de muses. Si certaines ont exposé avec leurs collègues et réalisé des œuvres tout aussi novatrices, elles n’ont jamais bénéficié de l’aura de leurs homologues masculins.
    De Paris à Berne en passant par le sud de l’Angleterre, ce documentaire rend hommage à cinq figures du surréalisme au féminin : Lee Miller, Leonor Fini, Leonora Carrington, Claude Cahun et Meret Oppenheim. Avec les éclairages d’Antony Penrose, le fils de Lee Miller, d’Alyce Mahon, une spécialiste britannique du mouvement, et d’Ingrid Pfeiffer, commissaire de l’exposition « Fantastische Frauen » ("Femmes fantastiques") à la Schirn Kunsthalle de Francfort, une évocation inspirée de leurs parcours et de leurs œuvres.

    #art #femmes #surréalisme

  • La pensée comme arme

    Miquel Amorós

    https://lavoiedujaguar.net/La-pensee-comme-arme

    Agustín García Calvo
    Histoire contre tradition. Tradition contre Histoire

    Agustín García Calvo, si l’on tient compte de l’immense activité qu’il déploya à intervenir dans des causeries, des conférences, à écrire des articles et à défendre toutes les causes perdues, nous semble aujourd’hui un penseur sous-estimé. Certes, il continue d’avoir de l’influence, mais son nom n’est plus brandi aussi souvent qu’autrefois dans les assemblées de jeunes ou dans les centres autogérés, sans parler des programmes de l’Université, des débats théoriques de haut vol ou des discussions qui ne dépassent pas — comme il aurait dit — « la Politique que font les politiciens qui font la politique ». Affilié à aucune école, il était étranger aux modes philosophiques, hostile aux hommages et à la télévision, et indifférent à la reconnaissance académique. Méprisant le manque d’estime des autorités, ses réflexions furent toujours à contre-courant de tout ce qui était établi. Néanmoins, nous en aurions attendu davantage des nouvelles générations plus enclines, si tant est que cela soit possible, à tout questionner que les précédentes. Peut-être cela est-il en partie dû au refus manifeste d’Agustín de donner des recettes, d’offrir des solutions toutes faites ou d’accepter les positions de chef de file, ou bien encore à son refus délibéré de toute étiquette. (...)

    #García_Calvo #Miquel_Amorós #contre-courant #Histoire #tradition #domination #langage #coutume #écriture #philosophie #conscience #temps #surréalisme #communauté #association #commun #Nietzsche #Landauer #Clastres #Marx #peuple #révoltes #action

  • Grande Guerre : au milieu des râles, les premiers cris des surréalistes
    https://next.liberation.fr/culture/2018/11/10/grande-guerre-au-milieu-des-rales-les-premiers-cris-des-surrealistes

    Paul Eluard, Jacques Vaché, André Breton, Louis Aragon, Joë Bousquet… Pour eux, la guerre aura été la matrice d’une pensée et d’une œuvre en rupture. A l’abattage des hommes doit succéder celui de toutes les conventions.

    Des décombres surgit parfois un monde nouveau. Souvent ! ajoutent les générations suivantes comme un acte de foi, une croyance absolue en un monde régénéré par le cataclysme d’avant. La guerre de 14-18 aura précipité la France dans la modernité. Pour s’en convaincre, il n’est que de voir toutes les innovations technologies nées de conflit dans le seul but de mieux s’entre-tuer : avions, chars d’assaut, mitrailleuses, gaz… Le progrès aura eu là des relents fétides…

    Avant la France vivait sa « Belle Epoque », une période de relatif calme après la guerre de 70 et la Commune. Les conséquences de l’affaire Dreyfus s’estompent. La République est installée. Les chemins de fer se développent. Le rail entre dans les campagnes. Seule la question religieuse avec la séparation de l’Eglise et de l’Etat, vient aviver les vieilles plaies. La France, confortablement installée dans ce cocon, traîne des pieds pour entrer dans le XXe siècle et vit toujours à l’heure du précédent.

    La guerre sera la matrice de toute une nouvelle génération d’écrivains. Même si pour certains, ils ont publié avant-guerre, tous, mobilisés dès 1914 ou en 1915, professeront la même volonté de rompre avec l’ancien monde, promettant de casser ses conventions, de « ruiner la littérature » selon la formule de Paul Eluard dans un petit mot adressé à André Breton. Pour une grande part, la guerre sera le creuset où se trempera le surréalisme. Tout comme en Italie où l’après-guerre verra se développer un mouvement se voulant résolument « moderne », le futurisme, dont le manifeste initial a été publié en 1913 ; idem avec « l’expressionnisme » en Allemagne.

    Paul Eluard est mobilisé comme infirmier dès 1914, quelques mois seulement après sa sortie du sanatorium. Il est affecté à l’hôpital ordinaire d’évacuation numéro 18 à Hargicourt, dans la Somme. En 1917, sur le front au sein du 95e régiment d’infanterie, il rédige quelques poèmes restés fort peu connus.

    « Oh ! le bruit terrible que mène la guerre parmi le monde et autour de
    nous ! Oh ! le bruit terrible de la guerre ! Cet obus qui fait la roue,
    la mitrailleuse comme une personne qui bégaie,
    et ce rat que tu assommes d’un coup de fusil ! ». (Notre mort)

    André Breton, étudiant en classe préparatoire aux études de médecine est déclaré bon pour le service le 17 février 1915. Il rejoint Pontivy pour y faire ses classes dans « un cloaque de sang, de sottise et de boue ». Le futur étudiant en médecine est affecté à Nantes en juillet 1915, ville dont le pape du surréalisme écrira dans Nadja qu’elle « est la seule où j’ai l’impression qu’il peut m’arriver quelque chose qui en vaut la peine ». Interne en 1916 à l’hôpital de la rue Marie-Anne du Boccage, il y fera une rencontre déterminante, cruciale même pour la suite de son aventure littéraire, celle du Nantais Jacques Vaché qui, rescapé de la tuerie, mourra en 1919 d’une surdose d’opium dans une chambre d’un hôtel cossu du centre-ville.

    Ses lettres de guerre viennent d’être republiées avec une préface et tout un appareil de notes rédigé par un autre Nantais, Patrice Allain, maître de conférences, un des plus fins connaisseurs de l’œuvre et de la vie de ce précurseur du surréalisme qui, épuisé par la guerre, n’aura brillé qu’un court instant. Avant-guerre, le jeune homme, un brin dandy, lecteur de Jarry, amateur du « nonsense » britannique et de l’Umour – orthographié sans h –, aura été l’animateur d’un petit cénacle littéraire sur les bords de Loire. Le temps de la guerre, la ville devient alors le berceau du surréalisme. Dans ses missives, pour la plupart adressée à sa famille, à ses proches et à André Breton, Vaché relate ses journées de poilu.

    Au fil des mois, le ton change. Parti à la guerre avec un certain enthousiasme, il sera affecté comme interprète auprès des troupes anglaises en Champagne dans ce qui est appelé « la tranchée des cadavres », et décrit toute son horreur de manière poétique, dans la mesure où la censure laisse passer ses lettres. Le 30 septembre 1915, c’est un véritable petit tableau de genre qu’il peint à sa tante. « Le ciel classique sanglant, la nuée de corbeaux, les débris de casque… les armes broyées — On s’oublie à regarder — avant que le râle bizarre et effrayant d’un homme qui va mourir ne vous fasse dresser les cheveux sur la tête — Ces plaintes de mourants sont navrantes… tant qu’ils causent, ou qu’ils appellent leurs mères… […] On les plaint encore avec son cœur d’homme — Mais lorsque ce n’est plus qu’un sanglot rythmé — lointain — que l’on sent que ces yeux révulsés ne regardent plus ici, mais que déjà ce malheureux vit dans un monde différent du nôtre. On a peur — On sent sa chair se hérisser — La terreur instinctive de la bête devant la mort. »

    En 1916, Breton, lui, est affecté au centre neuropsychiatrique de Saint-Dizier, qui accueille les soldats traumatisés de retour du front. Il y fait la découverte de l’œuvre de Sigmund Freud, qui exercera ensuite sur les surréalistes une très grande influence, notamment via la place donnée à l’écriture automatique.

    Au duo Vaché-Breton s’adjoint Louis Aragon. Breton et lui se connaissent déjà pour s’être côtoyés sur les bancs de l’école de médecine. Aragon est mobilisé en 18 sur le front des Ardennes comme brancardier. Il voit arriver vers lui ceux qu’il sait ne pouvoir sauver.

    « Tu n’en reviendras pas toi qui courais les filles
    Jeune homme dont j’ai vu battre le cœur à nu […]
    Tu n’en reviendras pas vieux joueur de manille

    Qu’un obus a coupé par le travers en deux
    Pour une fois qu’il avait un jeu du tonnerre
    Et toi le tatoué l’ancien légionnaire
    Tu survivras longtemps sans visage sans yeux

    On part Dieu sait pour où ça tient du mauvais rêve
    On glissera le long de la ligne de feu
    Quelque part ça commence à n’être plus du jeu […]

    Comment vous regarder sans voir vos destinées
    Fiancés de la terre et promis des douleurs
    La veilleuse vous fait de la couleur des pleurs
    Vous bougez vaguement vos jambes condamnées […]

    Déjà la pierre pense où votre nom s’inscrit
    Déjà vous n’êtes plus qu’un mot d’or sur nos places
    Déjà le souvenir de vos amours s’efface
    Déjà vous n’êtes plus que pour avoir péri » (Tu n’en reviendras pas)

    Et cette génération confrontée à la mort à toute heure de la journée veut brûler les étapes… Aller, et aller vite de peur que le passé ne vous rattrape. A l’abattage des hommes doit succéder celui de toutes les conventions. « Modernité aussi donc constante et tuée chaque nuit […] Former la sensation personnelle à l’aide d’une collusion flamboyante de mots rares. Nous laisserons l’Honnêteté logique — à charge de nous contredire », écrit Vaché dans une lettre à André Breton, datant de 1917, posant ainsi une des pierres fondatrices de ce qui sera le premier manifeste du surréalisme. Et pour mieux le mettre en pratique, toujours dans la même lettre, « PANTINS— PANTINS— PANTINS— voulez-vous de beaux pantins de bois coloriés— deux yeux— flamme morte et la rondelle de cristal d’un monocle — avec une pieuvre machine à écrire », lâche Vaché en proie à la fièvre du front.

    Dans cette galaxie figure aussi un poète sombre, une figure noire, celle de Joë Bousquet. Le mouvement surréaliste sera un mouvement dont il sera le perclus, l’immobile. Blessé le 27 mai 1918 à la bataille de Vailly, dans l’Aisne, à hauteur de la colonne vertébrale, il perd l’usage de ses membres inférieurs. Sa vie se poursuivra sur un lit dans sa petite chambre à l’intérieur des remparts de la cité de Carcassonne où, ironie du sort, il réside rue de Verdun. Il mourra en 1950 à l’âge de 53 ans après trente-deux ans de réclusion entre les quatre murs de sa chambre.

    Bousquet poursuit les expériences intérieures en usant de drogues comme il le raconte dans la Tisane de sarments. « Ma blessure existait avant moi, je suis né pour l’incarner, écrira-t-il. Et alors, j’ai compris que c’était fini et je suis resté debout […]. Je n’ai pas eu à attendre longtemps. Une balle m’a atteint en pleine poitrine, à deux doigts de l’épaule droite, traversant obliquement mes poumons pour sortir par la pointe de l’omoplate gauche ; ce qui faisait, du même coup, traverser au projectile mes deux poumons et la partie avant du corps vertébral. Je suis tombé », raconte-t-il dans une lettre envoyée à un ami. Tombé pour ne jamais plus se relever tout en restant vivant. Cloîtré pour revisiter son imaginaire tandis que ses amis surréalistes tentaient, avec la boue des tranchées, de façonner les mots d’un monde nouveau.

    Christophe Forcari

    Illustration : André Breton par Man Ray, dans les années 30

    #guerre #Grande_guerre #11-Novembre #surréalisme #Paul_Eluard #Jacques_Vaché #André_Breton #Louis_Aragon #Joë_Bousquet

  • Gertrude Abercrombie - Wikipedia
    https://en.wikipedia.org/wiki/Gertrude_Abercrombie

    In 1932 she began to focus strictly on her art. The following summer she made her first sale at an outdoor art fair in Chicago and received an honorable mention in the newspaper for the event.[3] In the mid-1930s she moved out of her family’s home and became active in the regional art scene.[3] From 1934 to 1940 she served as a painter for the Works Progress Administration and in 1934 the Chicago Society of Artists held a solo show of her work.[3] During the 1930s and 1940s she also began creating woodcuts.

    In 1940 she married lawyer Robert Livingston, and in 1942 gave birth to their daughter Dinah. In 1948 the couple divorced. That same year she married music critic Frank Sandiford, with Dizzy Gillespie performing at the wedding. The couple were active in the bohemian lifestyle and jazz scene of Chicago hence their connection with Gillespie. They met musicians through Sandiford and through Abercrombie’s own skills as an improvisational pianist. The couple would divorce in 1964.[3]
    Dizzy Gillespie with Abercrombie on his birthday, 1964

    Within Abercrombie’s avant-garde social circle she was the inspiration for the song “Gertrude’s Bounce” by Richie Powell, who claimed that she walked “just like the way the rhythm sounds in the Introduction”,[5] and she appeared as herself in James Purdy’s Gertrude of Stony Island Avenue and as a fictional character in Purdy’s Malcolm, Eustace Chisholm.[3]

    She painted many variations of her favored subjects: sparsely furnished interiors, barren landscapes, self-portraits, and still-lifes. Many compositions feature a lone woman in a flowing gown, often depicted with attributes of sorcery: an owl, a black cat, a crystal ball, or a broomstick.[3] These works were often self-portraits, as she stated in an interview with Studs Terkel shortly before her death: “it is always myself that I paint”.[7] Tall and sharp-featured, she considered herself ugly;[8] in life she sometimes wore a pointed velvet hat to accentuate her witch-like appearance, “enjoy[ing] the power this artifice gave her over others who would fear or recoil from her”.[9] The 1940s and ’50s are described as her most prolific and productive period; a time when she no longer painted many portraits, but retained the themes mentioned above.[3]

    Abercrombie’s mature works are painted in a precise, controlled style. She took little interest in other artists’ work, although she admired Magritte.[10] Largely self-taught, she did not regard her lack of extensive formal training as a hindrance.[11] She said of her work:

    I am not interested in complicated things nor in the commonplace. I like and like to paint simple things that are a little strange. My work comes directly from my inner consciousness and it must come easily. It is a process of selection and reduction.[4]

    Her work evolved into incorporating her love for jazz music, inspired by parties and jam sessions she hosted in her Hyde Park home. Musicians such as Sonny Rollins, Max Roach, Jackie Cain and the Modern Jazz Quartet were considered friends. Dizzy Gillespie described her “the first bop artist. Bop in the sense that she has taken the essence of our music and transported it to another art form”.[12]

    #femmes #art #historicisation #surréalisme #peinture

  • Surréalisme arabe - Le Moine Bleu
    http://lemoinebleu.blogspot.com/2018/05/surrealisme-arabe.html

    Le Désir libertaire dont nous allons lire un choix de textes et d’illustrations, n’est autre que « la revue du surréalisme interdit chez les Arabes ». Ainsi peut-on lire dans le Manifeste de 1975 : « Nous crachons sur la patrie arabe jusqu’à la noyer dans la fumée de la mort non seulement parce que nous combattons l’idée de patrie, mais aussi parce que l’affirmation d’une patrie est une insulte à l’universalité de l’homme ». Ou encore : « Nous ferons exploser les mosquées et les rues par le scandale du retour du sexe au corps qui s’enflamme dans chaque rencontre jusqu’ici restée secrète ». La « fin de l’ère islamique » annoncée sur une couverture du Désir libertaire fait écho à la « fin de l’ère chrétienne » annoncée en couverture du troisième numéro de La Révolution surréaliste, le 15 avril 1925. L’anticléricalisme surréaliste, son antipatriotisme, se déplacent vers l’orient arabe, à partir d’un groupe qui, pour la première fois, revendique un « surréalisme arabe », sans pouvoir être considéré comme des marginaux parce qu’ils sont chrétiens ou minoritaires dans leur nation.
    Sommaire
    Abdul Kader El Janabi : Point de repères – Introduction : Une révolution poétique sans fin – Face à la réalité arabe – Positions : Le Désir libertaire, revue du surréalisme interdit chez les arabes – Manifeste de 1975 – Où en sommes-nous avec le surréalisme ? – Ne construisez pas d’édifices, érigez des toits ! – Éditorial pour la deuxième série – L’Âge de la vie – De la mémoire, brûlant de tous ses oublis – Visa aux lectures – Une voix hérétique : Qorrat al-Aïn (1814-1854) – Jeux surréalistes Vers la libération du langage – Cadavres exquis – Anti-proverbes – Lexique : Imagination – Blasphème – Désir – Manifestes personnels : Ghazy Younes : Soupir – Mohammed Awadh : Cet aboiement ne suffit-il pas ? – Farid Lariby : Mes écrits – Tract : Fermez le Livre et ouvrez la fenêtre – Maroine Dib : L’umour : testament, L’autre nous-mêmes Edouard Jaguer : Flash pour fantômes – Jimmy Gladiator : Ni dieu ni maître, sauf maitre Kanter ! - Pierre Peuchmaurd : Black canary, Billets, slogans, aphorismes ! Quatre étranges cavaliers : Farid Lariby – Ghazi Younes – Abdul Kader El Janabi – Maroine Dib – Annexe, Le Nil du surréalisme : le groupe Art et Liberté (1938-1952).

    #surréalisme #antipatriotisme

  • La Base, émission n°32
    http://www.radiopanik.org/emissions/bruxelles-nous-appartient/la-base-emission-n32

    Emission en direct des studios de Radio Panik avec les élèves de 5ème primaire de l’école Clarté de Jette, pour parler de leur #Création, un portrait sonore de René #Magritte.

    p margin-bottom : 0.21cm ;

    Une création des élèves de l’école Clarté, sur une idée du #Musée René Magritte de Jette et de #BNA-BBOT dans le cadre l’année Magritte 2017. Avec le soutien de la Fédération Wallonie #Bruxelles.

    #Enfants #Surréalisme #Enfants,Surréalisme,BNA-BBOT,Magritte,Création,Bruxelles,Musée
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/bruxelles-nous-appartient/la-base-emission-n32_03682__1.mp3

  • CÉSAIRE, Suzanne – GLOBAL SOCIAL THEORY
    https://globalsocialtheory.org/thinkers/cesaire-suzanne

    On parle beaucoup d’Aimé, mais... #Suzanne_Césaire

    Suzanne Césaire (1915- 1966) was a theorist affiliated with the négritude movement and with surrealism. She was one of the first theorists to emphasise the potential of the multi-ethnic and multi-natural composition of the Caribbean and called for an experimental cultural appropriation rather than a return to essences or assimilation.

    Most of Césaire’s work was published in the Martinican cultural journal Tropiques, which she co-founded along with her husband Aimé and fellow lycée teachers. Published during the fascist Vichy government, the journal established a dialogue with surrealism both as a means of cultural liberation and as a means to obscure political messages for the censors. In her contributions, Suzanne Césaire heavily reappropriated colonial stereotypes such as the ‘cannibal’ and the ‘lazy negro’ as provocations for both coloniser and colonised to re-examine deeply internalised (self)perceptions. This strategy of inversion was even used in a letter of protest against the impending censorship of the journal.

    #historicisation #femmes #intellectuelle #surréalisme

  • Don’t mention the weather. UAE threatens imprisonment over social media videos of storm
    http://www.al-bab.com/blog/2016/march/uae-weather-crime.htm#sthash.jx1QmDu5.9EaUEaDf.dpbs

    Don’t mention the weather

    UAE threatens imprisonment over social media videos of storm❞

    (...) Emirates 24/7 reports:

    During the recent heavy rains across the UAE some individuals behaved irresponsibly on social networking sites, said officials. They shared photos and videos from accidents that occurred during the rainy days and circulated rumours about building collapses and people drowning in rain water, thereby, creating panic among public.

    In addition, they ignored the great initiatives by the authorised departments and the heroic efforts by police and civil defence teams

    Lawyer Yousef Al Sharif said some people shared videos and images of the weather in a manner that harms the country’s reputation and disrupts public peace. He added that as per law such acts are punishable. Violators can be punished with imprisonment and a fine not exceeding Dh1 million [$270,000] for spreading false information or rumours online that damages the reputation of the country.

    #surréalisme_arabe

  • Leurs vies sont nos romans 3/3. #Claude_Cahun, l’insulaire magnifique
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/160216/leurs-vies-sont-nos-romans-33-claude-cahun-linsulaire-magnifique

    « Studies for a keepsake », 1926 © Luce et Adrien Ostier Barbier Trois biographies, trois destins, trois œuvres, une traversée artistique et politique du XXe siècle. Après Louis Aragon et Boris Pasternak, voici Claude Cahun, dont #Anne_Egger reconstitue l’extraordinaire parcours.

    #Culture-Idées #Fabrice_Maze #les_Hauts-Fonds #Littérature #surréalisme