• La CNIL : dire mais ne pas faire
    http://www.politis.fr/La-CNIL-dire-mais-ne-pas-faire,27287.html

    Le rapport 2013 de la Commission nationale informatique et libertés (CNIL) commence par un avant-propos attendu de sa présidente dont le titre sonne comme un coup de poing sur la table : « Le choc de l’affaire Prism : vers une surveillance massive et généralisée de l’ensemble de la population. » L’affaire, quasi absente du dossier de presse, y est qualifiée d’« événement majeur [qui] l’emporte sur les autres sujets » et « de rupture [qui] réside dans le fait que, sous couvert de lutte contre le terrorisme, la présomption d’innocence est inversée ». Jusqu’ici tout va bien. Ainsi, poursuit Isabelle Falque-Pierrotin, « tout le monde est surveillé a priori et plus seulement les“populations à risque ou suspectes”… ce qui n’est pas acceptable dans un État de droit ». On a beau lire et relire, le sens de sa phrase est clair : surveiller tout le monde, y compris les puissants de ce monde, est in-su-pportable. En revanche, rien à redire à une petite surveillance proactive des « populations à risques ou suspectes », à qui on confère le statut de « coupable a priori »....

    #cnil #Falque_pierrotin #Rapport_CNIL_2013 #surveillance_proactive #patrimonialisation des données #Loi_Informatique_et_libertés #vie_privée #corégulation #piloter_la_conformité_ #et_pis_c'est_tout

  • Web : souriez vous êtes analysés !
    http://www.politis.fr/Web-souriez-vous-etes-analyses,21128.html

    Le web sémantique ou web 3.0, on en parle depuis longtemps comme de la prochaine révolution informatico-communicationnelle, mais beaucoup s’imaginent que c’est encore de la science-fiction. Pourtant, l’analyse sémantique de contenus existe bel et bien, et on trouve sur ce secteur innovant tous ceux qui se font des brouzoufs en espionnant ce que nous faisons en ligne...

    Ils savent aujourd’hui détecter la langue, les personnes, entreprises ou lieux évoqués, les termes employés, la tonalité (positif/négatif) et le sujet (politique, sport etc.). Ce type d’analyse est déjà utilisée, quoique prudemment, par Google et son knowkedge graph, par Amazon ou encore par les pros de la e-réputation, de la sécurité informatique, des banques et de l’Open data/Big data. Exemple, l’analyse très récente, dans le cadre du projet WeDoData (France Inter), de 50 ans de discours politiques, qui a permis, dit-on, d’évaluer l’évolution de la relation franco-allemande.

    L’exemple est sans conséquence néfaste, mais en poussant un peu plus loin le raisonnement, demain, il est plausible et probable qu’ils sachent extraire la part signifiante de nos écrits en ligne, presqu’aussi sûrement qu’en décachetant l’enveloppe, en espionnant le téléphone ou en obligeant votre bibliothèque à donner la liste de vos emprunts. Pas pour nous fliquer, pour la plupart, mais certains succomberont à la tentation de la surveillance et du relevé d’empreintes sémantiques – pour contrôler leurs employés, détecter et anticiper ceci ou cela. Et ces données et analyses étant disponibles, l’État et la police ne se gêneront pas pour les requérir, connaître nos pensées et intentions, et nous suspecter, voire nous condamner pour une pensée déviante ou une « intention de faire ». Comme ce fut le cas pour le groupe de Tarnac....

    #web3.0 #web_sémantique #analyse_sémantique #société_de_contrôle #délit_de_pensée #surveillance_proactive