• En ville, les SUV débordent des places de parking
    https://reporterre.net/En-ville-les-SUV-debordent-des-places-de-parking

    Des voitures toujours plus grosses colonisent les rues de nos villes. « Les gros SUV et les pick-up à l’américaine ne tiennent pas dans les emplacements prévus et empiètent sur les trottoirs ou sur la route », dénonce Nicolas Raffin, porte-parole de Transport & Environnement (T&E) France, dans un communiqué publié le 22 janvier 2024.
    [...]
    Enfin, T&E France relève une incongruité réglementaire : les voitures neuves vendues dans l’Union européenne sont soumises à la même largeur maximale — 255 cm — que les autobus et les camions. « Si la limite de largeur n’est pas revue par l’UE et si les villes n’augmentent pas leurs tarifs de stationnement, les grands SUV et les pick-up continueront à grossir jusqu’à atteindre la limite prévue pour les camions », alerte l’association.

    • #Voirie : un rapport alerte sur les risques liés à l’élargissement des voitures
      https://www.banquedesterritoires.fr/voirie-un-rapport-alerte-sur-les-risques-lies-lelargissement-de

      L’élargissement est particulièrement marqué pour ce type de SUV, détaille T&E : « en seulement six ans, le Land Rover Defender a grandi de 20,6 cm et le Mercedes X5 de 6 cm. En 2023, Volvo a élargi son EX90 de 4,1 cm ». Plus grave, « les constructeurs automobiles profitent de la croissance des plus grands #SUV pour augmenter également la largeur des véhicules des segments intermédiaires et compacts », souligne l’association.

      […] Plusieurs villes européennes ont déjà introduit des règles de stationnement plus restrictives pour les SUV, note T&E qui encourage les autorités municipales à fixer des frais de stationnement en fonction de la taille et du poids du véhicule, « de sorte que les grands SUV de luxe et les pick-up paient plus cher ». L’association cite l’exemple de la ville de Lyon(Lien sortant, nouvelle fenêtre) qui a récemment déjà introduit des frais de stationnement plus élevés pour les véhicules plus lourds - les SUV doivent payer 45 euros par mois, contre 15 euros pour les petits véhicules et les familles modestes. En Allemagne, la ville de Tübingen(Lien sortant, nouvelle fenêtre), située au sud de Stuttgart, applique depuis 2022 une majoration de 50% des frais de stationnement résidentiel. Mais la plus grande ville européenne à vouloir s’attaquer aux désagréments des grosses voitures est Paris. Le 4 février prochain, la municipalité organisera un référendum au cours duquel les résidents seront invités à voter pour ou contre un tarif de stationnement spécifique pour les voitures lourdes. Les nouvelles règles tripleraient le prix du stationnement (18 euros par heure dans les quartiers centraux et 12 euros dans les autres quartiers), mais ne s’appliqueraient pas au stationnement des résidents parisiens (à proximité de leur domicile).

      Outre la hausse des frais de #stationnement, T&E avance d’autres solutions pour freiner le phénomène d’élargissement des voitures. Elle appelle à réviser la largeur maximale des nouvelles voitures, lors de la mise à jour de la #législation_européenne prévue dans les mois à venir.

  • « Après le dieselgate, nous nous dirigeons tout droit vers un “#electric_gate” »

    Pour l’ingénieur et essayiste #Laurent_Castaignède, le développement actuel de la #voiture_électrique est un désastre annoncé. Il provoquera des #pollutions supplémentaires sans réduire la consommation d’énergies fossiles.

    Avec la fin de la vente des #voitures_thermiques neuves prévue pour #2035, l’Union européenne a fait du développement de la voiture électrique un pilier de sa stratégie de #transition vers la #neutralité_carbone. Le reste du monde suit la même voie : la flotte de #véhicules_électriques pourrait être multipliée par 8 d’ici 2030, et compter 250 millions d’unités, selon l’Agence internationale de l’énergie.

    Mais la #conversion du #parc_automobile à l’électricité pourrait nous conduire droit dans une #impasse désastreuse. Toujours plus grosse, surconsommatrice de ressources et moins décarbonée qu’il n’y parait, « la voiture électrique a manifestement mis la charrue avant les bœufs », écrit Laurent Castaignède dans son nouvel ouvrage, La ruée vers la voiture électrique. Entre miracle et désastre (éditions Écosociété, 2023).

    Nous avons échangé avec l’auteur, ingénieur de formation et fondateur du bureau d’étude BCO2 Ingénierie, spécialisé dans l’empreinte carbone de projets industriels. Démystifiant les promesses d’horizons radieux des constructeurs de #SUV et des décideurs technosolutionnistes, il pronostique un crash dans la route vers l’#électrification, un « #electrigate », bien avant 2035.

    Reporterre — Vous écrivez dans votre livre que, si l’on suit les hypothèses tendancielles émises par l’Agence internationale de l’énergie, la production de batteries devrait être multipliée par 40 entre 2020 et 2040, et que la voiture électrique accaparerait à cet horizon la moitié des métaux extraits pour le secteur « énergies propres ». Ces besoins en métaux constituent-ils la première barrière au déploiement de la voiture électrique ?

    Laurent Castaignède — La disponibilité de certains #métaux constitue une limite physique importante. Les voitures électriques ont surtout besoin de métaux dits « critiques », relativement abondants mais peu concentrés dans le sous-sol. L’excavation demandera d’ailleurs beaucoup de dépenses énergétiques.

    Pour le #lithium, le #cobalt, le #nickel, le #manganèse et le #cuivre notamment, ainsi que le #graphite, la voiture électrique deviendra d’ici une quinzaine d’années la première demandeuse de flux, avec des besoins en investissements, en capacités d’#extraction, de #raffinage, de main d’œuvre, qui devront suivre cette hausse exponentielle, ce qui n’a rien d’évident.

    L’autre problème, c’est la mauvaise répartition géographique de ces #ressources. On est en train de vouloir remplacer le pétrole par une série de ressources encore plus mal réparties… Cela crée de forts risques de constitution d’#oligopoles. Un « Opep du cuivre » ou du lithium serait catastrophique d’un point de vue géostratégique.

    Une autre limite concerne notre capacité à produire suffisamment d’électricité décarbonée. Vous soulignez que se répandent dans ce domaine un certain nombre « d’amalgames complaisants » qui tendent à embellir la réalité…

    Même lorsqu’on produit beaucoup d’électricité « bas carbone » sur un territoire, cela ne signifie pas que l’on pourra y recharger automatiquement les voitures avec. Le meilleur exemple pour comprendre cela est celui du Québec, où 100 % de l’électricité produite est renouvelable — hydroélectrique et éolienne. Mais une partie de cette électricité est exportée. Si le Québec développe des voitures électriques sans construire de nouvelles capacités d’énergies renouvelables dédiées, leur recharge entraînera une baisse de l’exportation d’électricité vers des régions qui compenseront ce déficit par une suractivation de centrales au charbon. Ces voitures électriques « vertes » entraîneraient alors indirectement une hausse d’émissions de #gaz_à_effet_de_serre

    De même, en France, on se vante souvent d’avoir une électricité décarbonée grâce au #nucléaire. Mais RTE, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité, précise que la disponibilité actuelle de l’électricité décarbonée n’est effective que 30 % du temps, et que cette proportion va diminuer. On risque donc fort de recharger nos voitures, surtout l’hiver, avec de l’électricité au gaz naturel ou au charbon allemand, à moins de déployer davantage de moyens de production d’énergies renouvelables en quantité équivalente et en parallèle du développement des voitures électriques, ce qui est rarement ce que l’on fait.

    En d’autres termes, ce n’est pas parce que le « #kWh_moyen » produit en France est relativement décarboné que le « kWh marginal », celui qui vient s’y ajouter, le sera aussi. Dans mon métier de conseil en #impact_environnemental, j’ai vu le discours glisser insidieusement ces dernières années : on parlait encore des enjeux de la décarbonation du #kWh_marginal il y a dix ans, mais les messages se veulent aujourd’hui exagérément rassurants en se cachant derrière un kWh moyen « déjà vert » qui assurerait n’importe quelle voiture électrique de rouler proprement…

    Vous alertez aussi sur un autre problème : même si ce kWh marginal produit pour alimenter les voitures électriques devient renouvelable, cela ne garantit aucunement que le bilan global des émissions de carbone des transports ne soit à la baisse.

    Il y a un problème fondamental dans l’équation. On n’arrive déjà pas à respecter nos objectifs antérieurs de développement des énergies renouvelables, il parait compliqué d’imaginer en produire suffisamment pour recharger massivement les nouveaux véhicules électriques, en plus des autres usages. Et beaucoup d’usages devront être électrifiés pour la transition énergétique. De nombreux secteurs, des bâtiments à l’industrie, augmentent déjà leurs besoins électriques pour se décarboner.

    De plus, rien ne garantit que le déploiement de voitures électriques ne réduise réellement les émissions globales de gaz à effet de serre. En ne consommant plus d’essence, les voitures électriques baissent la pression sur la quantité de pétrole disponible. La conséquence vicieuse pourrait alors être que les voitures thermiques restantes deviennent moins économes en se partageant le même flux pétrolier.

    Imaginons par exemple que l’on ait 2 milliards de voitures dans le monde en 2040 ou 2050 comme l’indiquent les projections courantes. Soyons optimistes en imaginant qu’un milliard de voitures seront électriques et que l’on consommera à cet horizon 50 millions de barils de pétrole par jour. Le milliard de voitures thermiques restant pourrait très bien se partager ces mêmes 50 millions de barils de pétrole, en étant juste deux fois moins économe par véhicule. Résultat, ce milliard de voitures électriques ne permettrait d’éviter aucune émission de CO₂ : rouler en électrique de manière favorable nécessite de laisser volontairement encore plus de pétrole sous terre…

    L’électrification, seule, n’est donc pas une réponse suffisante. Cela signifie qu’une planification contraignant à la sobriété est nécessaire ?

    La #sobriété est indispensable mais il faut être vigilant sur la manière de la mettre en place. Il serait inaudible, et immoral, de demander à des gens de faire des efforts de sobriété si c’est pour permettre à leur voisin de rouler à foison en gros SUV électrique.

    La sobriété, ce serait d’abord mettre un terme à « l’#autobésité ». L’électrification accentue la prise de #poids des véhicules, ce qui constitue un #gaspillage de ressources. Au lieu de faire des voitures plus sobres et légères, les progrès techniques et les gains de #productivité n’ont servi qu’à proposer aux consommateurs des véhicules toujours plus gros pour le même prix. On n’en sortira pas en appelant les constructeurs à changer de direction par eux-mêmes, ce qu’on fait dans le vide depuis 30 ans. Il faut réguler les caractéristiques clivantes des véhicules, en bridant les voitures de plus d’1,5 tonne à vide à 90 km/h par exemple, comme on le fait pour les poids lourds, et à 130 km/h toutes les autres.

    Un autre effet pervers pour la gestion des ressources est l’#obsolescence des véhicules. Pourquoi écrivez-vous que l’électrification risque de l’accélérer ?

    La voiture électrique porte dans ses gènes une #obsolescence_technique liée à la jeunesse des dernières générations de #batteries. Les caractéristiques évoluent très vite, notamment l’#autonomie des véhicules, ce qui rend leur renouvellement plus attractif et le marché de l’occasion moins intéressant.

    Paradoxalement, alors que les moteurs électriques sont beaucoup plus simples que les moteurs thermiques, l’électronification des voitures les rend plus difficiles à réparer. Cela demande plus d’appareillage et coûte plus cher. Il devient souvent plus intéressant de racheter une voiture électrique neuve que de réparer une batterie endommagée.

    Les constructeurs poussent en outre les gouvernements à favoriser les #primes_à_la casse plutôt que le #rétrofit [transformer une voiture thermique usagée en électrique]. Ce dernier reste artisanal et donc trop cher pour se développer significativement.

    Vous écrivez qu’une véritable transition écologique passera par des voitures certes électriques mais surtout plus légères, moins nombreuses, par une #démobilité, une réduction organisée des distances du quotidien… Nous n’en prenons pas vraiment le chemin, non ?

    Il faudra peut-être attendre de se prendre un mur pour changer de trajectoire. Après le dieselgate, nous nous dirigeons tout droit vers un « electric gate ». Je pronostique qu’avant 2035 nous nous rendrons compte de l’#échec désastreux de l’électrification en réalisant que l’empreinte carbone des transports ne baisse pas, que leur pollution baisse peu, et que le gaspillage des ressources métalliques est intenable.

    La première pollution de la voiture électrique, c’est de créer un écran de fumée qui occulte une inévitable démobilité motorisée. Le #technosolutionnisme joue à plein, via des batteries révolutionnaires qui entretiennent le #messianisme_technologique, comme pour esquiver la question politique du changement nécessaire des modes de vie.

    On continue avec le même logiciel à artificialiser les terres pour construire des routes, à l’instar de l’A69, sous prétexte que les voitures seront bientôt « propres ». Il faut sortir du monopole radical, tel que décrit par Ivan Illich, constitué par la #voiture_individuelle multi-usages. La première liberté automobile retrouvée sera celle de pouvoir s’en passer avant de devoir monter dedans.

    https://reporterre.net/Apres-le-dieselgate-nous-nous-dirigeons-tout-droit-vers-un-electric-gate
    #réparation #terres_rares #réparabilité #extractivisme

    • La ruée vers la voiture électrique. Entre miracle et désastre

      Et si les promesses du miracle électrique n’étaient en fait que le prélude à un désastre annoncé ?

      La voiture électrique a le vent en poupe. Dans un contexte d’urgence écologique, elle semble être la solution pour résoudre les principaux problèmes sanitaires et climatiques causés par la voiture à essence. Pour l’expert en transports #Laurent_Castaignède, il est urgent de prendre la mesure de la révolution en cours. En Occident comme en Chine, un remplacement aussi rapide et massif du parc automobile est-il possible ? Les promesses écologiques de la voiture électrique seront-elles au rendez-vous ou risquent-elles de s’évanouir dans un nouveau scandale environnemental ?

      Pour Laurent Castaignède, nous sommes sur le point d’accepter une nouvelle dépendance énergétique, verdie, sur fond de croissance économique jusqu’au-boutiste. Remontant aux origines de la mobilité routière électrique, l’ancien ingénieur automobile fait le point sur la situation actuelle, dont le dynamisme de déploiement est inédit. Si la voiture électrique n’émet pas de gaz polluants à l’utilisation, elle pose de nombreux problèmes. Elle mobilise des ressources critiques pour sa fabrication et ses recharges, pour des gabarits de véhicules toujours plus démesurés. Elle maintient aussi le modèle de l’auto-solo, sans rien changer aux problèmes d’embouteillage et au poids financier des infrastructures routières sur les collectivités.

      La ruée vers la voiture électrique propose une autre électrification de la mobilité automobile, crédible et véritablement respectueuse de notre santé et de celle de la planète. Tâchons d’éviter que les promesses technologiques du virage électrique ne débouchent sur un désastre annoncé.

      https://ecosociete.org/livres/la-ruee-vers-la-voiture-electrique
      #livre

  • Les #voitures_électriques assoiffent les #pays_du_Sud

    Pour extraire des #métaux destinés aux voitures électriques des pays les plus riches, il faut de l’eau. Au #Maroc, au #Chili, en #Argentine… les #mines engloutissent la ressource de pays souffrant déjà de la sécheresse.

    #Batteries, #moteurs… Les voitures électriques nécessitent des quantités de métaux considérables. Si rien n’est fait pour limiter leur nombre et leur #poids, on estime qu’elles pourraient engloutir plusieurs dizaines de fois les quantités de #cobalt, de #lithium ou de #graphite que l’on extrait aujourd’hui.

    Démultiplier la #production_minière dans des proportions aussi vertigineuses a une conséquence directe : elle pompe des #ressources en eau de plus en plus rares. Car produire des métaux exige beaucoup d’eau. Il en faut pour concentrer le métal, pour alimenter les usines d’#hydrométallurgie, pour les procédés ultérieurs d’#affinage ; il en faut aussi pour obtenir les #solvants et les #acides utilisés à chacun de ces stades, et encore pour simplement limiter l’envol de #poussières dans les mines. Produire 1 kilogramme de cuivre peut nécessiter 130 à 270 litres d’eau, 1 kg de nickel 100 à 1 700 l, et 1 kg de lithium 2 000 l [1].

    Selon une enquête de l’agence de notation étatsunienne Fitch Ratings, les investisseurs considèrent désormais les #pénuries_d’eau comme la principale menace pesant sur le secteur des mines et de la #métallurgie. Elle estime que « les pressions sur la ressource, comme les pénuries d’eau localisées et les #conflits_d’usage, vont probablement augmenter dans les décennies à venir, mettant de plus en plus en difficulté la production de batteries et de technologies bas carbone ». Et pour cause : les deux tiers des mines industrielles sont aujourd’hui situées dans des régions menacées de sécheresse [2].

    L’entreprise anglaise #Anglo_American, cinquième groupe minier au monde, admet que « 75 % de ses mines sont situées dans des zones à haut risque » du point de vue de la disponibilité en eau. La #voiture_électrique devait servir à lutter contre le réchauffement climatique. Le paradoxe est qu’elle nécessite de telles quantités de métaux que, dans bien des régions du monde, elle en aggrave les effets : la sécheresse et la pénurie d’eau.

    Au Maroc, la mine de cobalt de #Bou_Azzer exploitée par la #Managem, qui alimente la production de batteries de #BMW et qui doit fournir #Renault à partir de 2025, prélèverait chaque année l’équivalent de la consommation d’eau de 50 000 habitants. À quelques kilomètres du site se trouvent la mine de #manganèse d’#Imini et la mine de #cuivre de #Bleida, tout aussi voraces en eau, qui pourraient bientôt alimenter les batteries de Renault. Le groupe a en effet annoncé vouloir élargir son partenariat avec Managem « à l’approvisionnement de #sulfate_de_manganèse et de cuivre ».

    Importer de l’eau depuis le désert

    Importer du cobalt, du cuivre ou du manganèse depuis la région de Bou Azzer, cela revient en quelque sorte à importer de l’eau depuis le désert. Les prélèvements de ces mines s’ajoutent à ceux de l’#agriculture_industrielle d’#exportation. À #Agdez et dans les localités voisines, les robinets et les fontaines sont à sec plusieurs heures par jour en été, alors que la température peut approcher les 45 °C. « Bientôt, il n’y aura plus d’eau, s’insurgeait Mustafa, responsable des réseaux d’eau potable du village de Tasla, lors de notre reportage à Bou Azzer. Ici, on se sent comme des morts-vivants. »

    Un des conflits socio-environnementaux les plus graves qu’ait connus le Maroc ces dernières années s’est produit à 150 kilomètres de là, et il porte lui aussi sur l’eau et la mine. Dans la région du #Draâ-Tafilalet, dans la commune d’Imider, la Managem exploite une mine d’#argent, un métal aujourd’hui principalement utilisé pour l’#électricité et l’#électronique, en particulier automobile. D’ailleurs, selon le Silver Institute, « les politiques nationales de plus en plus favorables aux véhicules électriques auront un impact positif net sur la demande en argent métal ». À Imider, les prélèvements d’eau croissants de la mine d’argent ont poussé les habitants à la #révolte. À partir de 2011, incapables d’irriguer leurs cultures, des habitants ont occupé le nouveau réservoir de la mine, allant jusqu’à construire un hameau de part et d’autre des conduites installées par la Managem. En 2019, les amendes et les peines d’emprisonnement ont obligé la communauté d’Imider à évacuer cette #zad du désert, mais les causes profondes du conflit perdurent.

    « Ici, on se sent comme des morts-vivants »

    Autre exemple : au Chili, le groupe Anglo American exploite la mine de cuivre d’#El_Soldado, dans la région de #Valparaiso. Les sécheresses récurrentes conjuguées à l’activité minière entraînent des #coupures_d’eau de plus en plus fréquentes. Pour le traitement du #minerai, Anglo American est autorisé à prélever 453 litres par seconde, indique Greenpeace, tandis que les 11 000 habitants de la ville voisine d’#El_Melón n’ont parfois plus d’eau au robinet. En 2020, cette #pénurie a conduit une partie de la population à occuper l’un des #forages de la mine, comme au Maroc.

    #Désalinisation d’eau de mer

    L’année suivante, les associations d’habitants ont déposé une #plainte à la Cour suprême du Chili pour exiger la protection de leur droit constitutionnel à la vie, menacé par la consommation d’eau de l’entreprise minière. Face au mouvement de #contestation national #No_más_Anglo (On ne veut plus d’Anglo), le groupe a dû investir dans une usine de désalinisation de l’eau pour alimenter une autre de ses mégamines de cuivre au Chili. Distante de 200 kilomètres, l’usine fournira 500 litres par seconde à la mine de #Los_Bronces, soit la moitié de ses besoins en eau.

    Les entreprises minières mettent souvent en avant des innovations technologiques permettant d’économiser l’eau sur des sites. Dans les faits, les prélèvements en eau de cette industrie ont augmenté de façon spectaculaire ces dernières années : l’Agence internationale de l’énergie note qu’ils ont doublé entre 2018 et 2021. Cette augmentation s’explique par la ruée sur les #métaux_critiques, notamment pour les batteries, ainsi que par le fait que les #gisements exploités sont de plus en plus pauvres. Comme l’explique l’association SystExt, composée de géologues et d’ingénieurs miniers, « la diminution des teneurs et la complexification des minerais exploités et traités conduisent à une augmentation exponentielle des quantités d’énergie et d’eau utilisées pour produire la même quantité de métal ».

    Réduire d’urgence la taille des véhicules

    En bref, il y de plus en plus de mines, des mines de plus en plus voraces en eau, et de moins en moins d’eau. Les métaux nécessaires aux batteries jouent un rôle important dans ces conflits, qu’ils aient lieu au Maroc, au Chili ou sur les plateaux andins d’Argentine ou de Bolivie où l’extraction du lithium est âprement contestée par les peuples autochtones. Comme l’écrit la politologue chilienne Bárbara Jerez, l’#électromobilité est inséparable de son « #ombre_coloniale » : la perpétuation de l’échange écologique inégal sur lequel est fondé le #capitalisme. Avec les véhicules électriques, les pays riches continuent d’accaparer les ressources des zones les plus pauvres. Surtout, au lieu de s’acquitter de leur #dette_écologique en réparant les torts que cause le #réchauffement_climatique au reste du monde, ils ne font qu’accroître cette dette.

    Entre une petite voiture de 970 kg comme la Dacia Spring et une BMW de plus de 2 tonnes, la quantité de métaux varie du simple au triple. Pour éviter, de toute urgence, que les mines ne mettent à sec des régions entières, la première chose à faire serait de diminuer la demande en métaux en réduisant la taille des véhicules. C’est ce que préconise l’ingénieur Philippe Bihouix, spécialiste des matières premières et coauteur de La ville stationnaire — Comment mettre fin à l’étalement urbain (Actes Sud, 2022) : « C’est un gâchis effroyable de devoir mobiliser l’énergie et les matériaux nécessaires à la construction et au déplacement de 1,5 ou 2 tonnes, pour in fine ne transporter la plupart du temps qu’une centaine de kilogrammes de passagers et de bagages », dit-il à Reporterre.

    « C’est un #gâchis effroyable »

    « C’est à la puissance publique de siffler la fin de partie et de revoir les règles, estime l’ingénieur. Il faudrait interdire les véhicules électriques personnels au-delà d’un certain poids, comme les #SUV. Fixer une limite, ou un malus progressif qui devient vite très prohibitif, serait un bon signal à envoyer dès maintenant. Puis, cette limite pourrait être abaissée régulièrement, au rythme de sortie des nouveaux modèles. »

    C’est loin, très loin d’être la stratégie adoptée par le gouvernement. À partir de 2024, les acheteurs de véhicules de plus de 1,6 tonne devront payer un #malus_écologique au poids. Les véhicules électriques, eux, ne sont pas concernés par la mesure.

    LES BESOINS EN MÉTAUX EN CHIFFRES

    En 2018, l’Académie des sciences constatait que le programme de véhicules électriques français repose sur « des quantités de lithium et de cobalt très élevées, qui excèdent, en fait et à technologie inchangée, les productions mondiales d’aujourd’hui, et ce pour satisfaire le seul besoin français ! » En clair : si on ne renonce pas à la voiture personnelle, il faudra, pour disposer d’une flotte tout électrique rien qu’en France, plus de cobalt et de lithium que l’on en produit actuellement dans le monde en une année.

    L’Agence internationale de l’énergie estime que la demande de lithium pour les véhicules électriques pourrait être multipliée par 14 en 25 ans, celle de cuivre par 10 et celle de cobalt par 3,5. Simon Michaux, ingénieur minier et professeur à l’Institut géologique de Finlande, a calculé récemment que si l’on devait électrifier les 1,4 milliard de voitures en circulation sur la planète, il faudrait disposer de l’équivalent de 156 fois la production mondiale actuelle de lithium, 51 fois la production de cobalt, 119 fois la production de graphite et plus de deux fois et demie la production actuelle de cuivre [3]. Quelles que soient les estimations retenues, ces volumes de métaux ne pourraient provenir du recyclage, puisqu’ils seraient nécessaires pour construire la première génération de véhicules électriques.

    https://reporterre.net/Les-voitures-electriques-assoiffent-les-pays-du-Sud
    #eau #sécheresse #extractivisme #résistance #justice #industrie_automobile #métaux_rares

    • #Scandale du « cobalt responsable » de BMW et Renault au Maroc

      Pour la fabrication des batteries de leurs véhicules électriques, BMW et Renault s’approvisionnent en cobalt au Maroc en se vantant de leur politique d’achat éthique. « Cette publicité est mensongère et indécente. L’extraction de cobalt dans la mine de Bou Azzer, au sud du Maroc, se déroule dans des conditions choquantes, au mépris des règles les plus élémentaires de sécurité, du droit du travail et de la liberté d’association », s’insurgent plusieurs responsables syndicaux et associatifs, basés en France et au Maroc.

      Pour la fabrication des batteries de leurs véhicules électriques, BMW et Renault s’affichent en champions de la mine responsable. Depuis 2020, la marque allemande s’approvisionne en cobalt au Maroc auprès de la Managem, grande entreprise minière appartenant à la famille royale. En 2022, Renault l’a imité en signant un accord avec le groupe marocain portant sur l’achat de 5000 tonnes de sulfate de cobalt par an pour alimenter sa « gigafactory » dans les Hauts de France. Forts de ces contrats, les deux constructeurs automobiles ont mené des campagnes de presse pour vanter leur politique d’achat de matières premières éthiques, BMW assurant que « l’extraction de cobalt par le groupe Managem répond aux critères de soutenabilité les plus exigeants » en matière de respect des droits humains et de l’environnement.

      Cette publicité est mensongère et indécente. L’extraction de cobalt dans la mine de Bou Azzer, au sud du Maroc, se déroule dans des conditions choquantes, au mépris des règles les plus élémentaires de sécurité, du droit du travail et de la liberté d’association. Elle est responsable de violations de droits humains, d’une pollution majeure à l’arsenic et menace les ressources en eau de la région, comme l’ont révélé l’enquête de Celia Izoard sur Reporterre et le consortium d’investigation réunissant le quotidien Süddeutsche Zeitung, les radiotélévisions allemandes NDR et WDR et le journal marocain Hawamich (2).

      Une catastrophe écologique

      Les constructeurs automobiles n’ont jamais mentionné que la mine de Bou Azzer n’est pas seulement une mine de cobalt : c’est aussi une mine d’arsenic, substance cancérigène et hautement toxique. Depuis le démarrage de la mine par les Français en 1934, les déchets miniers chargés d’arsenic ont été massivement déversés en aval des usines de traitement. Dans les oasis de cette région désertique, sur un bassin versant de plus de 40 kilomètres, les eaux et les terres agricoles sont contaminées. A chaque crue, les résidus stockés dans les bassins de la mine continuent de se déverser dans les cours d’eau.

      A Zaouit Sidi-Blal, commune de plus de 1400 habitants, cette pollution a fait disparaître toutes les cultures vivrières à l’exception des palmiers dattiers. Les représentants de la commune qui ont mené des procédures pour faire reconnaître la pollution ont été corrompus ou intimidés, si bien que la population n’a fait l’objet d’aucune compensation ou mesure de protection.

      Dans le village de Bou Azzer, à proximité immédiate du site minier, treize familles et une vingtaine d’enfants se trouvent dans une situation d’urgence sanitaire manifeste. Faute d’avoir été relogés, ils vivent à quelques centaines de mètres des bassins de déchets contenant des dizaines de milliers de tonnes d’arsenic, au milieu des émanations d’acide sulfurique, sans argent pour se soigner.

      Depuis vingt ans, la mine de Bou Azzer, exploitée en zone désertique, n’a cessé d’augmenter sa production. Le traitement des minerais consomme des centaines de millions de litres d’eau par an dans cette région durement frappée par la sécheresse. Les nappes phréatiques sont si basses que, dans certains villages voisins de la mine, l’eau doit être coupée plusieurs heures par jour. A l’évidence une telle exploitation ne peut être considérée comme « soutenable ».

      Mineurs sacrifiés

      Les conditions d’extraction à Bou Azzer sont aussi alarmantes qu’illégales. Alors que le recours à l’emploi temporaire pour les mineurs de fond est interdit au Maroc, des centaines d’employés de la mine travaillent en contrat à durée déterminée pour des entreprises de sous-traitance. Ces mineurs travaillent sans protection et ne sont même pas prévenus de l’extrême toxicité des poussières qu’ils inhalent. Les galeries de la mine s’effondrent fréquemment faute d’équipement adéquat, entraînant des décès ou des blessures graves. Les entreprises sous-traitantes ne disposent d’aucune ambulance pour évacuer les blessés, qui sont transportés en camion. Les nombreux mineurs atteints de silicose et de cancer sont licenciés et leurs maladies professionnelles ne sont pas déclarées. Arrivés à la retraite, certains survivent avec une pension de moins de 100 euros par mois et n’ont pas les moyens de soigner les maladies contractées dans les galeries de Bou Azzer.

      Enfin, si la Managem prétend « promouvoir les libertés syndicales et les droits d’association », la situation politique du Maroc aurait dû amener BMW et Renault à s’intéresser de près à l’application de ces droits humains. Il n’existe à Bou Azzer qu’un syndicat aux ordres de la direction, et pour cause ! En 2011-2012, lors de la dernière grande grève sur le site, les tentatives d’implanter une section de la Confédération des travailleurs ont été violemment réprimées. Les mineurs qui occupaient le fond et qui n’exigeaient que l’application du droit du travail ont été passés à tabac, des grévistes ont été torturés et poursuivis pour « entrave au travail », de même que les membres de l’Association marocaine pour les droits humains qui soutenaient leurs revendications.

      Comment, dans ces conditions, les firmes BMW et Renault osent-elles vanter leurs politiques d’achat de « cobalt responsable » ? Au regard ne serait-ce que des lois sur le devoir de vigilance des entreprises, elles auraient dû prendre connaissance de la situation réelle des mineurs et des riverains de Bou Azzer. Elles auraient dû tout mettre en œuvre pour faire cesser cette situation qui découle d’infractions caractérisées au droit du travail, de l’environnement et de la santé publique. Mieux encore, elles devraient renoncer à la production en masse de véhicules qui ne sauraient être ni soutenables ni écologiques. Les luxueuses BMW i7 pèsent 2,5 tonnes et sont équipées de batteries de 700 kg. La justice sociale et l’urgence écologique imposent aux constructeurs automobiles et aux dirigeants de prendre leurs responsabilités : adopter des mesures drastiques pour réduire le poids et le nombre des véhicules qui circulent sur nos routes. La « transition » pseudo-écologique portée par les pouvoirs publics et les milieux économiques ne doit pas ouvrir la voie au greenwashing le plus éhonté, condamnant travailleurs et riverains à des conditions de travail et d’environnement incompatibles avec la santé et la dignité humaines et renforçant des logiques néocoloniales.

      (1) Tous nos remerciements à Benjamin Bergnes, photographe, qui nous cède le droit de disposer de cette photo dans le cadre exclusif de cette tribune.

      Premiers signataires :

      Annie Thébaud-Mony, Association Henri-Pézerat

      Alice Mogwe, présidente de la Fédération internationale pour les droits humains

      Patrick Baudouin, président de la Ligue des droits de l’Homme

      Agnès Golfier, directrice de la Fondation Danielle-Mitterrand

      Lawryn Remaud, Attac France

      Jawad Moustakbal, Attac Maroc/CADTM Maroc

      Hamid Majdi, Jonction pour la défense des droits des travailleurs, Maroc

      Pascale Fouilly, secrétaire générale du syndicat national des mineurs CFDT, assimilés et du personnel du régime minier de sécurité sociale

      Marie Véron, coordinatrice de l’Alliance écologique et sociale (qui réunit les Amis de la Terre, Attac, la Confédération paysanne, FSU, Greenpeace France, Oxfam France et Solidaires)

      –-

      https://reporterre.net/BMW-et-Renault-impliques-dans-un-scandale-ecologique-au-Maroc

      https://reporterre.net/Mines-au-Maroc-la-sinistre-realite-du-cobalt-responsable

      https://reporterre.net/Au-Maroc-une-mine-de-cobalt-empoisonne-les-oasis

      https://www.tagesschau.de/investigativ/ndr-wdr/umweltstandards-bmw-zulieferer-kobalt-marokko-100.html

      https://www.sueddeutsche.de/projekte/artikel/wirtschaft/bou-azzer-arsen-umweltverschmutzung-e-autos-bmw-e972346

      https://www.ndr.de/der_ndr/presse/mitteilungen/NDR-WDR-SZ-Massive-Vorwuerfe-gegen-Zulieferer-von-BMW,pressemeldungndr24278.html

      https://www.br.de/nachrichten/bayern/schmutzige-kobalt-gewinnung-vorwuerfe-gegen-bmw-zulieferer,TvPhd4K

      https://www.dasding.de/newszone/bmw-zulieferer-marokko-verdacht-umwelt-arbeit-kobalt-100.html

      https://hawamich.info/7361

      https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/131123/scandale-du-cobalt-responsable-de-bmw-et-renault-au-maroc

    • Scandale du cobalt marocain : lancement d’une enquête sur BMW

      À la suite de l’enquête de Reporterre et de médias internationaux sur l’extraction de « cobalt responsable » au Maroc pour les voitures électriques, l’autorité fédérale allemande de contrôle a engagé une procédure contre BMW.

      La mine de cobalt de Bou Azzer, qui alimente la production de batteries de BMW et qui doit fournir Renault à partir de 2025, intoxique les travailleurs et l’environnement. À la suite de nos enquêtes sur ce scandale, l’Office fédéral allemand du contrôle de l’économie et des exportations (Bafa) a ouvert une enquête sur le constructeur automobile BMW. Le gouvernement a confirmé cette information après une question écrite du groupe parlementaire de gauche Die Linke le 25 novembre, selon le quotidien Der Spiegel.

      L’autorité de contrôle pourrait infliger des sanctions à BMW pour avoir enfreint la loi sur le devoir de vigilance des entreprises. Depuis 2020, BMW fait la promotion de son « approvisionnement responsable » au Maroc sans avoir mené d’audit dans cette mine de cobalt et d’arsenic, comme l’a révélé notre investigation menée conjointement avec le Süddeutsche Zeitung, les chaînes allemandes NDR et WDR et le média marocain Hawamich.
      Les mineurs en danger

      Privés de leurs droits syndicaux, les mineurs y travaillent dans des conditions illégales et dangereuses ; les déchets miniers ont gravement pollué les oasis du bassin de l’oued Alougoum au sud de Ouarzazate, où l’eau des puits et les terres présentent des concentrations en arsenic plus de quarante fois supérieures aux seuils.

      En vigueur depuis janvier 2023, la loi allemande sur le devoir de vigilance vise à améliorer le respect des droits humains et de l’environnement dans les chaînes d’approvisionnement mondiales. Comme dans la loi française, les grandes entreprises ont l’obligation de prévenir, d’atténuer ou de mettre fin à d’éventuelles violations.

      Mais les moyens de contrôle de l’autorité fédérale sont ridiculement insuffisants pour faire appliquer cette loi, estime Cornelia Möhring, députée et porte-parole du parti de gauche Die Linke au Bundestag, interviewée par Reporterre : « Le cas de BMW, qui se vante d’exercer sa responsabilité environnementale et sociale “au-delà de ses usines” et qui a préféré ignorer la réalité de cette extraction, est emblématique, dit-elle. Il montre que le volontariat et l’autocontrôle des entreprises n’ont aucun sens dans un monde capitaliste. Face au scandale du cobalt, le gouvernement fédéral doit maintenant faire la preuve de sa crédibilité en ne se laissant pas piétiner par l’une des plus grandes entreprises allemandes. »

      « L’autocontrôle des entreprises n’a aucun sens »

      Le propriétaire de BMW, Stefan Qandt, est le quatrième homme le plus riche d’Allemagne, souligne Cornelia Möhring. En cas d’infraction avérée au devoir de vigilance, les sanctions maximales prévues par l’autorité de contrôle allemande sont une exclusion des marchés publics pour une durée de trois ans ou une amende allant jusqu’à 2 % du chiffre d’affaires annuel du groupe (celui de BMW était de 146 milliards d’euros en 2022). Le constructeur s’est déclaré prêt à « exiger de son fournisseur des contre-mesures immédiates » pour améliorer la situation à Bou Azzer. De son côté, la députée Cornelia Möhring estime qu’« une action en justice à l’encontre de BMW pour publicité mensongère serait bienvenue ».

      Quid de Renault, qui a signé en 2022 un accord avec l’entreprise Managem pour une fourniture en cobalt à partir de 2025 pour les batteries de ses véhicules ? Il a lui aussi fait la promotion de ce « cobalt responsable » sans avoir enquêté sur place. Interrogé par Reporterre, le constructeur automobile assure qu’« un premier audit sur site mené par un organisme tiers indépendant » sera mené « très prochainement », et qu’« en cas de non-respect des normes et engagements ESG [environnementaux, sociaux et de gouvernance] du groupe, des mesures correctives seront prises pour se conformer aux normes ». Reste à savoir quelles « normes » pourraient protéger les travailleurs et l’environnement dans un gisement d’arsenic inévitablement émetteur de grands volumes de déchets toxiques.

      https://reporterre.net/Scandale-du-cobalt-marocain-l-Etat-allemand-va-enqueter-sur-BMW

  • L’hybridgate
    http://carfree.fr/index.php/2023/11/13/lhybridgate

    Certains parlent désormais d’un hybridgate comme il y a eu un #dieselgate, du nom du #scandale lié aux nombreux #constructeurs dont Volkswagen qui ont été reconnus coupables de réduire frauduleusement Lire la suite...

    #Destruction_de_la_planète #Fin_de_l'automobile #Pollution_automobile #Réchauffement_climatique #2000 #climat #CO2 #critique #destruction #Europe #industrie #pollution #SUV #voiture_hybride

  • « Qui a dit que l’électrification ne pouvait pas vous surprendre ? »

    Les SUV électriques menacent la transition énergétique, alerte le WWF
    https://www.ouest-france.fr/environnement/ecologie/transition-ecologique/les-suv-electriques-menacent-la-transition-energetique-alerte-le-wwf-31

    Les SUV électriques menacent la transition énergétique, alerte le WWF

    Il faut réduire de toute urgence la taille des voitures électriques sans quoi la France pourrait se retrouver en pénurie de métaux « critiques », alerte une étude de l’ONG World Wild Fund (WWF), qui réclame l’instauration d’un malus lié au poids, à l’instar d’autres associations écologistes.

    https://justpaste.it/6yq91

    #bagnole #SUV #trahison_énergétique #décarbonation

    Tous les bourges du bled se sont « reconvertis » aux SUV hybrides ou électriques. Je les soupçonne en outre de prendre toujours l’avion. Mangez bien vos grands morts, les gros blaireaux ...

    • Tesla augmentera sa production à Grünheide près der Berlin à un million de voitures par an. Une partie de cette production énorme seront des modèles de bas de gamme pour 25 mille Euros seulement - promis.
      https://www.berliner-zeitung.de/wirtschaft-verantwortung/tesla-chef-musk-kundigt-25-000-euro-auto-in-grunheide-an-li.2156814

      Tesla hat sein Werk in Grünheide im vergangenen Jahr eröffnet. Dort sind nach jüngsten Angaben des Unternehmens rund 11.000 Mitarbeiterinnen und Mitarbeiter beschäftigt. Das angepeilte Ziel von 500.000 Autos pro Jahr ist noch nicht erreicht, es gibt aber bereits Pläne zum Ausbau der Fabrik auf eine Kapazität von eine Million Autos im Jahr. Das Land Brandenburg prüft noch den umweltrechtlichen Antrag für den ersten Teil des Ausbaus. Umweltverbände und Anwohner haben Bedenken, ein Teil des Geländes liegt in einem Wasserschutzgebiet.

      Musk hatte bei seinem Besuch in Grünheide auch höhere Löhne für seine Beschäftigten angekündigt. Nach einem Plus der Entgelte um bis zu 6 Prozent im vergangenen Jahr sollen sie dieses Jahr nochmals um 4 Prozent steigen. Die Jahresgehälter der Produktionsmitarbeiter werden zudem ab Februar 2024 um 2500 Euro erhöht. Die IG Metall hatte die geplante Lohnerhöhung begrüßt. Nach ihren Angaben bleibt die Bezahlung bei Tesla allerdings auch danach deutlich hinter dem branchenüblichen Niveau in der Autoindustrie in Deutschland zurück.

      Voilà le conseil de Jean de la Fontaine pour les industriels de l’automobile allemand.

      Le Lion

      Sultan Léopard autrefois
      Eut, ce dit-on, par mainte aubaine,
      Force bœufs dans ses prés, force Cerfs dans ses bois,
      Force moutons parmi la plaine.
      Il naquit un Lion dans la forêt prochaine.

      Apres les compliments et d’une et d’autre part,
      Comme entre grands il se pratique,
      Le Sultan fit venir son Vizir le Renard,
      Vieux routier et bon politique.
      Tu crains, ce lui dit-il, Lionceau mon voisin :
      Son père est mort, que peut-il faire ?
      Plains plutôt le pauvre orphelin.
      Il a chez lui plus d’une affaire ;
      Et devra beaucoup au destin
      S’il garde ce qu’il a sans tenter de conquête.

      Le Renard dit branlant la tête :
      Tels orphelins, Seigneur, ne me font point pitié :
      Il faut de celui-ci conserver l’amitié,
      Ou s’efforcer de le détruire,
      Avant que la griffe et la dent
      Lui soit crue, et qu’il soit en état de nous nuire :
      N’y perdez pas un seul moment.

      J’ai fait son horoscope : il croîtra par la guerre.
      Ce sera le meilleur Lion
      Pour ses amis qui soit sur terre,
      Tâchez donc d’en être, sinon
      Tâchez de l’affaiblir. La harangue fut vaine.
      Le Sultan dormait lors ; et dedans son domaine
      Chacun dormait aussi, bêtes, gens ; tant qu’enfin
      Le Lionceau devient vrai Lion. Le tocsin
      Sonne aussitôt sur lui ; l’alarme se promène
      De toutes parts ; et le Vizir,
      Consulté là-dessus dit avec un soupir :
      Pourquoi l’irritez-vous ? La chose est sans remède.
      En vain nous appelons mille gens à notre aide.
      Plus ils sont, plus il coûte ; et je ne les tiens bons
      Qu’à manger leur part des moutons.

      Apaisez le Lion : seul il passe en puissance
      Ce monde d’alliés vivant sur notre bien :
      Le Lion en a trois qui ne lui coûtent rien,
      Son courage, sa force, avec sa vigilance.
      Jetez-lui promptement sous la griffe un mouton :
      S’il n’en est pas content jetez-en davantage.
      Joignez-y quelque bœuf : choisissez pour ce don
      Tout le plus gras du pâturage.
      Sauvez le reste ainsi. Ce conseil ne plut pas,
      Il en prit mal, et force états
      Voisins du Sultan en pâtirent :
      Nul n’y gagna ; tous y perdirent.

      Quoi que fît ce monde ennemi,
      Celui qu’ils craignaient fut le maître.
      Proposez-vous d’avoir le Lion pour ami
      Si vous voulez le laisser craître.

      -- Jean de La Fontaine, Fables de La Fontaine, Le Lion, texte établi par Jean-Pierre Collinet, Fables, contes et nouvelles, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 1991, p. 425

      Nous autres suivons plutôt l’exemple du renard.

      De par le Roi des Animaux,
      Qui dans son antre était malade,
      Fut fait savoir à ses Vassaux
      Que chaque espèce en ambassade
      Envoyât gens le visiter :
      Sous promesse de bien traiter
      Les Députés, eux et leur suite,
      Foi de Lion, très bien écrite,
      Bon passeport contre la dent ;
      Contre la griffe tout autant.
      L’édit du Prince s’exécute :
      De chaque espèce on lui députe.
      Les Renards gardant la maison,
      Un d’eux en dit cette raison :
      Les pas empreints sur la poussière
      Par ceux qui s’en vont faire au malade leur cour,
      Tous, sans exception, regardent sa tanière ;
      Pas un ne marque de retour.
      Cela nous met en méfiance.
      Que Sa Majesté nous dispense :
      Grand merci de son passeport .
      Je le crois bon ; mais dans cet antre
      Je vois fort bien comme l’on entre,
      Et ne vois pas comme on en sort.

  • La militarisation de l’automobile
    http://carfree.fr/index.php/2023/08/07/la-militarisation-de-lautomobile

    Après le Rafale de Renault, nous allons parler aujourd’hui du #4x4 Grenadier Ineos pour illustrer la militarisation actuelle du secteur de l’automobile. Ce processus est à l’œuvre depuis longtemps maintenant, Lire la suite...

    #Destruction_de_la_planète #Fin_de_l'automobile #Pollution_automobile #Réchauffement_climatique #anti-4x4 #climat #constructeurs #critique #futur #inventions #SUV #ville #ZFE

    • La voiture tient son nom du pub londonien dans lequel le projet est né. En 2023, la lubie de l’homme le plus riche du Royaume-Uni (selon le magazine Forbes) est bel et bien devenue réalité. Toutes les cinq minutes, un 4 × 4 massif sort de la chaîne de montage de Hambach qu’Ineos Automotive a fait visiter à un groupe de journalistes le 26 juillet. Le site recrute actuellement 400 salariés supplémentaires pour faire tourner deux équipes en deux huit. Mille six cents personnes (logistique et intérimaires compris) travaillent déjà dans cette usine de 210 000 mètres carrés.

      https://seenthis.net/messages/1012439

    • Autoroute de métal lourd, Mike Davis http://carfree.fr/index.php/2014/10/03/autoroute-de-metal-lourd

      Ce texte de #Mike_Davis date de 2003, mais il est toujours d’actualité. Paru originellement dans le quotidien italien Il Manifesto, il fait partie d’un livre collectif intitulé Villes rebelles et publié aux éditions du sextant en mai 2014. Nous reproduisons ici l’intégralité de l’article avec l’aimable autorisation de l’éditeur.

      Mike Davis a été camionneur, boucher et militant étudiant avant de devenir professeur du Département d’Histoire de l’Université de Californie (Ucla), en tant que spécialiste des relations entre urbanisme et environnement.

      Autoroute de métal lourd

      La guerre est-elle l’équivalent moral du trafic #automobile – ou bien est-ce l’inverse ? Pardonnez-moi si mes catégories sont un peu confuses, c’est que je vis en Californie du Sud, qui est, pour citer très mal Woody Guthrie, « un paradis à vivre ou à voir, mais seulement si vous avez un #SUV (Sport Utility Vehicle, NdE) ». (...)
      La stratégie basique de la guerre de la route à l’heure de pointe consiste à terroriser la #voiture qui se trouve devant vous. (...)
      Ce n’est certainement pas un hasard si la nouvelle génération de tanks familiaux de Detroit est apparue au moment où les « car-jackings » et les coups de feu sur les autoroutes dominaient le journal télévisé du soir. Ou quand les bons citoyens se retiraient par centaines de milliers dans des banlieues clôturées et surveillées par des armées de gardiens de sécurité privée.

      #cocon_d’acier #Hummer

  • #renault sort un nouveau #SUV baptisé Rafale
    http://carfree.fr/index.php/2023/05/17/renault-sort-un-nouveau-suv-baptise-rafale

    Les dernières données pour 2022 montrent que le #climat européen est toujours plus chaud, sec et ensoleillé. C’est pourquoi, le constructeur Renault annonce en fanfare la sortie d’un nouveau SUV Lire la suite...

    #Destruction_de_la_planète #Fin_de_l'automobile #Réchauffement_climatique #4x4 #avions

    • Rappelons que le journaliste américain James Howard Kunstler prédisait dès 2008 que les gens de la classe moyenne conservatrice, celle des lotissements périurbains et de la multimotorisation, seraient prêts à élire des psychopathes au pouvoir si le pétrole venait à manquer ou devenait trop cher. On pourrait étendre l’analyse aux inquiétudes concernant le réchauffement climatique dont cette classe sociale littéralement accro au pétrole ne veut probablement rien savoir.

      Depuis quelques années, force est de constater que le réchauffement climatique est accompagné par des mouvements autoritaires qui dénient ce phénomène et nourrissent de puissants élans racistes et misogynes. Plutôt que de considérer de manière séparée chacun de ces trois types de ressentiments différents, Cara Daggett propose d‘approcher leurs combinaisons à travers le concept de #pétro-masculinité

      Une variante du concept de beauf, je suppose.

      Il y a quelques années, un autre concept était apparu, mais que j’ai malheureusement complètement oublié, et qui désignait ces sales types qui non seulement polluaient sans modération et se comportaient en vrais connards alpha, mais revendiquaient leur droit de le faire avec fierté — sans complexe. Vous vous rappelez ? C’était un terme tiré d’un autre, celui-ci positif en revanche (je crois)…

  • Escalade de métal lourd
    http://carfree.fr/index.php/2023/03/01/escalade-de-metal-lourd

    Un article récent du journal Le Monde fait état de l’inflation galopante du nombre et de la taille des #SUV (sport utility vehicles) sur la voie publique et de la Lire la suite...

    #Destruction_de_la_planète #Fin_de_l'automobile #Insécurité_routière #Pollution_automobile #Réchauffement_climatique #4x4 #action_directe #actions #critique #dégonflisme

  • Contre les SUV en ville, la contestation enfle - mcInform ctions
    https://mcinformactions.net/Contre-les-SUV-en-ville-la-contestation-enfle

    Elle n’attire pas le regard, cette petite troupe joviale qui arpente, à la nuit glaciale tombée, les rues du 9e arrondissement parisien. On la dirait sortie d’un dîner de copines. Tout en sang-froid et en dextérité, les quatre jeunes femmes dégonflent pourtant, sur leur passage, les pneus des SUV stationnés. En deux heures, près d’une trentaine de gros véhicules « désarmés », selon la rhétorique de ces vingtenaires, qui opèrent dans la capitale au moins deux fois par semaine. (...)

    Un prospectus est glissé sous les essuie-glaces, pour éviter l’accident. « Nous avons dégonflé un pneu de ce véhicule qui représente une atteinte à l’environnement. Nous regrettons de devoir en arriver à des actions touchant les particuliers. Mais pour tenter de protéger notre avenir et celui de nos enfants, nous n’avons plus d’autre choix que la résistance civile. » (...) Framboise, Mélisse, Malau, Léa – autant de pseudonymes –, qui partagent un haut niveau d’études (deux doctorantes en biologie, une agrégée de physique-chimie, une experte en finances) et une vaine pratique des pétitions, manifestations, actions associatives variées.
    Sabotage temporaire

    Article du Monde #paywall
    https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2023/02/25/contre-les-suv-en-ville-la-contestation-enfle_6163261_4497916.html

  • EP25 : Quelle voiture choisir pour rouler le plus écolo possible. Hybride rechargeable, électrique... - YouTube

    https://www.youtube.com/watch?v=7i1Bq6pr120

    Pour aller au delà du discours que la voiture électrique n’est pas écolo, je vous propose d’aller plus dans le concret sur les voitures hybrides rechargeables, les voitures électriques pour voir laquelle est la mieux. Mais on ira aussi plus loin en parlant de la taille de batterie, du poids...

    #voiture #recharge #chargeurs #poids #hybride #suv #marges

    • C’est le youtubeur pro-nucléaire, je connais.
      Je vais aller voir ce qu’il dit. Bien que je pense déjà que les voitures les plus écolo soient des très petites citadines essence. Ou des voitures sans permis, électriques ou essence.
      Et au delà, que sur la même réponse au besoin, il y a les vélos triporteur, bakfiets ou juste de grosses sacoches (moi, c’est ce que j’ai - courses dans un rayon de 3 km - 25 kg max.).

      Une chose est sure, plus on choisira des solutions individuelles, moins il y aura de solutions collectives.

  • Un mystérieux collectif écologiste dégonfle les pneus des grosses voitures la nuit dans les grandes villes  Steve Tenré - Le figaro
    https://www.lefigaro.fr/faits-divers/un-mysterieux-collectif-degonfle-les-pneus-des-grosses-voitures-la-nuit-dan

    Le mouvement, qui laisse un manifeste sur le pare-brise de chaque SUV dégonflé, entend combattre ces « bagnoles polluantes, inutiles et nuisibles ».

    « Cela fait plusieurs mois que l’on constate ces pratiques... » Dans les rangs de la police, « Les Dégonfleurs de SUVs » interrogent. Ce mystérieux « collectif » écologiste, dont les grosses voitures sont la cible, sévirait dans plusieurs grandes villes de France, à Paris notamment. Comme son nom l’indique, la petite communauté, « peu structurée et pas organisée » nous précise-t-on, dégonfle les pneus des véhicules utilitaires sport, ou SUV, ces automobiles aux carrosseries volumineuses et aux propriétés tout-terrain. Très populaires, pas moins de cinq SUV trustent le top 10 des ventes de voitures en France, dont la Peugeot 2008, la Dacia Duster et le Renault Captur. . . . . . .

    #suv #pollution #veaux #transport #écologie #voiture

  • Le mode de vie impérial
    http://carfree.fr/index.php/2022/04/15/le-mode-de-vie-imperial

    Lorsqu’il a été publié pour la première fois en allemand en 2017, le livre d’Ulrich Brand et Markus Wissen intitulé « Le mode de vie impérial – La vie quotidienne et Lire la suite...

    #Destruction_de_la_planète #Fin_de_l'automobile #Livres #allemagne #capitalisme #consommation #crise #écologie #économie #exploitation #impérialisme #société #SUV

  • #Frontex and #Europol: How refugees are tracked digitally


    Image: Border guards in Croatia „punish“ refugees by destroying their mobile phones. Europol and Frontex, on the other hand, want their forensic evaluation (Jack Sapoch).

    EU agencies advise increased confiscation and extraction of asylum seekers‘ mobile phones and now provide a manual on how to do so. Apps to encrypt or disguise locations are disliked in the report as „countermeasures“ to surveillance.

    Often the mobile phones they carry are the only connection between refugees and their relatives and friends in their country of origin or elsewhere. They contain contacts, personal communication as well as photos and videos as a memory of the home countries. Only within the European Union is it possible to apply for asylum in its member states. Therefore, the phones are also an indispensable aid for navigating to receiving countries and finding out about conditions and support there.

    Asylum seekers‘ mobile phones are also of increasing interest to authorities. As punishment for irregular entry, border guards in Greece and Croatia, and most recently at the EU’s external border with Belarus, destroy them before abandoning their owners at sea or forcibly push them back. Police forces, on the other hand, confiscate the phones in order to gain information about routes used and people helping to flee.

    Phones used to „lock, conceal and disguise“

    Frontex is actually responsible for preventing irregular migration. „migrant smuggling“ is considered cross-border, organised crime, so its prosecution also falls under Europol’s jurisdiction. Five years ago, Europol opened an #Anti-Migrant_Smuggling_Centre (#EMSC) in The Hague. Europol has also set up two analysis projects, „#Phoenix“ and „#Migrant_Smuggling“, where all interested and involved member states can store and access information.

    Both agencies monitor the #internet and social media, looking for any indications of „migrant smuggling“ there. Intelligence also comes from a „#Joint_Operational_Office“ in Vienna, in which Europol and the German Federal Police are also involved. An „#Internet_Referral_Unit“ (#EU_IRU) at Europol reports online presence of unwanted support for the transportation of refugees to the Internet service providers for removal.

    Frontex and Europol have now published a report on the „#Digitalisation of people smuggling“. However, it is less about the tools of „smugglers“ and more about the phones of refugees. In the guide, the two EU agencies give handouts on the most commonly used messengers and how the authorities can access the content stored there.

    No apps for „smuggling of migrants“ discovered

    Over several pages, the report presents various apps and services, including Facebook, Instagram, Signal, Skvpe, Telegram, Viber, WhatsApp. Also included are popular VPN services or apps for encryption. They are described as „countermeasures“ to police surveillance. Frontex and Europol also list tools that can be used to disguise #GPS positions or phone numbers, calling them apps to „lock, conceal and disguise“.

    Also listed are various mapping applications and open geographic data sources, including Maps.me and Google Maps, which can be used to share coordinates, routes and other information. This concerns, for example, immigration possibilities via the Eastern Mediterranean and the so-called Balkan routes. According to the report, these applications are used to a much lesser extent for routes from Russia and Ukraine or via Poland. Its contents were primarily aimed at asylum seekers from the Middle East, North Africa and Southeast Asian countries.

    Frontex repeatedly claimed in recent years that there were apps specifically developed for „migrant smuggling“. The German government also claims to have heard „that so-called apps by smugglers exist, with which offers of boats and information about conditions in various destination countries can be retrieved“. According now to Frontex and Europol, however, such digital tools have not been discovered so far.

    „Special tactics“ to obtain password or pin code

    At the end of the report, the agencies give tips on how to seize and read mobile communication devices. According to the report, they come from „specialists“ and „experts“ from the #Centre_for_Cybercrime and the #Centre_for_Combating_Migrant_Smuggling at Europol. Recommendations from „other sources“ were also taken into account.

    According to the „#checklist_for_facilitating_forensic_extraction“, the devices should be connected to a power bank and kept in a Faraday bag so that they do not connect to the internet. In this way, the authorities want to avoid their owners deleting content remotely. If the police have the PIN, the phone should be put into flight mode.

    The authorities should „ideally“ also confiscate charging cables, memory cards and other SIM cards in the possession of the refugees. All items should be sealed and marked with the personal data of their owners. To facilitate their analysis, a device password or PIN code for forensic analysis should be provided „whenever possible“. According to the agencies, this can be done either by „addressing this matter to the user“ or by using „special tactics“.

    The report leaves open whether this also includes exerting pressure or coercion on the asylum seekers or rather technical measures.

    https://digit.site36.net/2021/10/25/frontex-and-europol-how-refugees-are-tracked-digitally

    #réfugiés #migrations #asile #surveillance #surveillance_numérique #suveillance_digitale #smartphones #téléphones_portables #destruction #frontières #apps #confiscation #données

    ping @isskein @karine4 @etraces

    • EU: Joint Europol-Frontex report on “digitalisation of migrant smuggling”

      Europol and Frontex have produced a joint report on the “digitalisation of migrant smuggling”, intended to provide state officials with in the EU and Western Balkans “with a comprehensive intelligence picture on the use of digital tools and services’ [sic] in migrant smuggling and related document fraud, in order to raise awareness, consolidate existing knowledge and enforce opportunities to take appropriate measures to tackle emerging threats.”

      Contents of the report

      Key points

      Introduction, background and scope

      Migrant smuggling in the digital era

      Advertisement and recruitment

      Communication and instructions

      Guidance via mapping apps

      Money transfer

      Countermeasures

      Supporting criminal services: Document fraud

      Digital leads into migrant smuggling

      Impact of migrant smuggling digitalisation

      Challenges and intelligence gaps

      Annex I: Overview of applications and platforms identified in connection to migrant smuggling

      Annex II: Recommendations for handling seized mobile communication devices

      https://www.statewatch.org/news/2021/october/eu-joint-europol-frontex-report-on-digitalisation-of-migrant-smuggling
      #rapport

  • Ignorez les #enfants – Brûlez la planète
    http://carfree.fr/index.php/2021/10/14/ignorez-les-enfants-brulez-la-planete

    Samedi 9 octobre 2021, les arrêts de bus à #paris qui harcèlent continuellement les passants avec des #publicités sur la surconsommation, les voyages bon marché, les voitures et les combustibles Lire la suite...

    #Fin_de_l'automobile #Fin_du_pétrole #Pollution_automobile #Réchauffement_climatique #actions #activisme #climat #énergie #pétrole #SUV

  • Confessions d’un automobiliste
    http://carfree.fr/index.php/2021/04/19/confessions-dun-automobiliste

    La #bagnole, ce n’est plus ce que c’était. Avant, j’étais bloqué dans les bouchons comme tout le monde. Maintenant, je suis toujours bloqué dans les bouchons, mais il y a Lire la suite...

    #Alternatives_à_la_voiture #Fin_de_l'automobile #Vélo #arnaque #cyclistes #humour #SUV #VAE #vélo-cargo #voiture_électrique

  • La baisse des émissions de CO2 due aux autos électriques annulée par la prolifération des SUV
    https://reporterre.net/La-baisse-des-emissions-de-CO2-due-aux-autos-electriques-annulee-par-la-

    Alors que les émissions mondiales de carbone liées à l’énergie ont diminué l’année dernière en raison des conséquences de la pandémie de Covid-19, un secteur a vu ses émissions augmenter en 2020 : les « véhicules utilitaires sport » (#SUV), observe l’Agence internationale de l’énergie dans une note publiée le 15 janvier.

  • La pétro-masculinité
    http://carfree.fr/index.php/2020/11/27/la-petro-masculinite

    Voici un nouveau concept que nous n’avions pas encore abordé sur Carfree France, celui de pétro-masculinité (Petro-masculinity en anglais). Cara Daggett, chercheuse en sciences politiques à Virginia Tech (Blacksburg dans Lire la suite...

    #Destruction_de_la_planète #Fin_de_l'automobile #Fin_du_pétrole #Réchauffement_climatique #climat #énergie #pétrole #politique #pollution #recherche #sexisme #sexualité #SUV #usa #violence

  • « Bombes climatiques »
    http://carfree.fr/index.php/2020/11/25/bombes-climatiques

    On connaissait déjà le scandale écologique des voitures hybrides, on découvre aujourd’hui que les voitures hybrides rechargeables sont de véritables « bombes climatiques. » Selon l’ONG Transport & Environnement qui a étudié Lire la suite...

    #Fin_de_l'automobile #Réchauffement_climatique #climat #CO2 #constructeurs #Europe #SUV #voiture_électrique #voiture_hybride

  • Gérald Darmanin équipe la Police nationale de Peugeot 5008 « Origine France Garantie » 11/09/2020
    https://www.bfmtv.com/auto/gerald-darmanin-equipe-la-police-nationale-de-peugeot-5008-origine-france-gar


    Dans la hotte du père « Noël » darmanin.

    Le ministre de l’Intérieur a annoncé que plus de 600 exemplaires du #SUV assemblé à Rennes allaient être remis aux forces de l’ordre avant la fin de l’année. Des SUV pour la #Police Nationale. Le ministre de l’Intérieur a indiqué ce jeudi sur Twitter que les forces de l’ordre allaient recevoir « plus de 600 exemplaires » du Peugeot 5008, diffusant au passage un visuel permettant d’observer le véhicule habillé de ses nouvelles couleurs. On notera d’ailleurs le choix d’un gris comme couleur principale, en lieu et place du blanc qui recouvre traditionnellement les voitures de police française.
    Le Peugeot 5008 de deuxième génération a été lancé en 2017. Il est assemblé à l’usine PSA de Rennes-La Janais et dispose aussi du label « Origine France Garantie », avec 68% de ses composants fabriqués en France.

    et pompili, elle roule en SUV aussi ?
    #cadeaux

    • Réception des premiers exemplaires des Peugeot 5008 du ministre de l’Intérieur offert à la police nationale.
      https://twitter.com/PoliceNationale/status/1330862832095801344
      https://video.twimg.com/amplify_video/1330845209274494976/vid/1280x720/8hPvcRUtYumWXA3I.mp4?tag=13

      A présent, #Darmanin annonce en guise de cadeau de Noël « les nouvelles 5008 de la Police Nationale et de la Gendarmerie nationale sont arrivées ! ». Prix à l’unité d’un tel véhicule : entre 30 et 40 000 euros pièce. Estimation de la dépense : 39 millions d’euros minimum. Cet achat ostentatoire en pleine crise sanitaire s’accompagne de lois liberticides : le gouvernement appuie de toutes ses forces la police, matériellement et politiquement.

      https://www.nantes-revoltee.com/argent-magique-des-4x4-vitres-teintees-pour-la-police-2

      Frankus - Uniformes
      http://www.insomniaqueediteur.com/wp-content/blogs.dir/9/files/2012/03/13-Uniformes.mp3

    • Nantes Révoltée - CADEAU DE NOËL : 89 NOUVEAUX BLINDES POUR LA RÉPRESSION, POUR 65 MILLIONS D’EUROS
      https://www.nantes-revoltee.com/cadeau-de-noel-89-nouveaux-blindes-pour-la-repression-pour-65-milli
      https://www.boamp.fr/avis/detail/20-154690/2

      Nous évoquions ce projet d’achat massif de nouveaux blindés pour la #gendarmerie il y a quelques semaines. L’appel d’offre est officiellement paru juste avant #Noël. Publié ce 22 décembre, il porte sur « l’acquisition de véhicules blindés maintien de l’ordre et sa maintenance associée au profit de la gendarmerie nationale ». Dans un rapport rédigé par le célèbre Benjamin Griveaux, l’estimation évoque une dépense de 65 millions d’euros pour 89 blindés.

      Le député En Marche Xavier Batut justifie ainsi cette dépense : « depuis près de trois ans, une accélération et une multiplication de situations de crises variées ont nécessité le recours accru aux VBRG, outre-mer mais également, pour la première fois depuis des décennies, sur le territoire métropolitain. […] Ces engagements aujourd’hui réguliers ont mis en évidence l’urgence de procéder au remplacement du parc blindé ». En d’autres termes : on cogne de plus en plus fort et on compte bien continuer, il faut du matériel flambant neuf.

      Évidemment, chez les gendarmes, on se félicite de ces nouveaux jouets, surtout que la commande est plus élevée qu’espérée. Un colonel de gendarmerie explique avec gourmandise dans la presse que le nouveau Véhicule Blindé de Maintien de l’Ordre « doit être en mesure de transporter un groupe de maintien de l’ordre, d’intervention ou de combat de 8 à 10 gendarmes » qu’il doit être « compatible avec le combat, rustique et facile à entretenir ». L’engin sera armé d’un dispositif de lance-grenades et de contre-tir téléopéré ou sous tourelle (lance-grenades, arme collective et/ou de précision) ; il devrait aussi être équipé d’une lame ou à défaut d’un treuil très puissant. « Ce futur blindé devra plus particulièrement être doté d’un blindage sérieux, c’est-à-dire protégeant des armes légères d’infanterie et des engins explosifs improvisés (IED) simples. ». Parmi les candidats déjà pressentis, le véhicule Sherpa APC de la firme Arquus et la variante « Gendarmerie » du blindé militaire léger Serval de Nexter – sur la photo.

      Dans le projet de finances pour l’année qui vient, la mission « Sécurités » doit être dotée d’une enveloppe de 13,9 milliards d’euros, augmentée d’un milliard d’euros au titre du plan de relance pour le ministère de l’Intérieur. Forcément, entre les achats de drones, de grenades, les nouvelles voitures de police et les primes, il faut sortir le carnet de chèque avec l’argent public. Et pour la santé et l’éducation ? Rien. Nous sommes en guerre.

      #maintien_de_l'ordre