• @UNSA_officielUnion Nationale des Syndicats Autonomes
      https://twitter.com/UNSA_officiel

      Laurent Escure @LaurentEscure
      ·
      1 juil.
      Mercredi prochain, lors de notre bureau national, je redirai que l’adhésion aux valeurs de l’
      @UNSA_officiel est impérative. Toutes les composantes de l’UNSA doivent s’y conformer dans les mots, les faits et les actes.

      30 juin
      La défense catégorielle d’une profession, même sincère, n’autorise pas à déroger par les mots aux valeurs qui font notre République et qui fondent l’UNSA.
      Je redis la peine de l’@UNSA_officiel après la mort de Nahel. Nous appelons au calme et à la fin des violences.

      L’UNSA pourrait vendre sa section police à Roussel (qui a judicieusement proposé de couper les RS) pour s’en débarrasser

      #UNSA

    • L’UNSA demande à ses syndicats de policiers de se dissocier d’Alliance
      https://www.lemonde.fr/societe/live/2023/07/05/emeutes-apres-la-mort-de-nahel-m-en-direct-le-bilan-chiffre-du-ministre-de-l

      L’Union des syndicats autonomes (UNSA) a demandé mercredi à ses syndicats de policiers de réaffirmer leur « attachement au combat contre l’extrême droite » et de « se dissocier du syndicat Alliance », avec qui ils avaient rédigé un communiqué aux termes guerriers en réaction aux émeutes urbaines. A l’issue d’un bureau national, l’UNSA demande à « la Fédération autonome des syndicats du ministère de l’intérieur et à l’UNSA-Police de réaffirmer leur attachement aux valeurs fondamentales de la République, à la charte des valeurs de l’UNSA et au combat contre l’extrême droite et ses idées ». Elle leur demande aussi d’« affirmer leur autonomie dans leur expression et leur action, et notamment vis-à-vis du syndicat Alliance ».

      Se disant « en guerre », Alliance, syndicat majoritaire de gardiens de la paix, et UNSA-Police avaient appelé dans un communiqué au « combat » contre les « nuisibles » et les « hordes sauvages » qui prennent part aux émeutes nocturnes après la mort du jeune Nahel.

      Le bureau national de l’UNSA, qui « condamne les termes utilisés », mandate « la commission vie syndicale pour vérifier ces engagements demandés. Celle-ci en rendra compte en septembre ». Dans sa motion, l’UNSA « tient à rappeler sa peine suite à la mort du jeune Nahel et s’associe à l’émotion et au deuil de sa famille et de ses proches ». Elle condamne « les violences contre les personnes, les élus, les travailleurs, les agents publics, les biens, les commerces et les institutions » et réaffirme « son attachement à la cohésion sociale et au développement de politiques publiques permettant à tous les jeunes, et plus largement à toutes et tous de se sentir pleinement chez elles et chez eux en France ».

      L’alliance de l’Unsa police avec Alliance a débuté par un accord en vue des élections professionnelles. En décembre 2022, le bloc Alliance-Unsa Police avait remporté les élections professionnelles de la police nationale en atteignant quasiment 50% des voix.

  • « La liberté d’expression des magistrats en danger »

    Le 8 juin, les sénateurs ont adopté un amendement prévoyant que le droit syndical dans la magistrature s’exerce « dans le respect du principe d’impartialité ». Cette manœuvre politique, qui suggère qu’un magistrat syndiqué est forcément partial, est particulièrement inquiétante, dénoncent des intellectuels et des syndicats.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/06/25/la-liberte-dexpression-des-magistrats-en-dange

    #justice #syndicat

  • Meeting syndical ukrainien français le 20 juin

    Il y a dix-huit mois, le 24 février 2022, Vladimir Poutine déclenchait une guerre d’invasion contre l’Ukraine en espérant remporter une victoire éclair. C’était sous-estimer la résistance indéfectible du peuple ukrainien uni pour défendre ses droits et sa souveraineté.

    Face au drame vécu par les populations d’Ukraine, les organisations syndicales françaises ont aussitôt réagi par la mise en place d’une intersyndicale qui en juillet 2022, a convoyé jusqu’en Ukraine, deux véhicules neufs, à destination de nos camarades de la FPU et de la KVPU.

    L’action se poursuit début 2023, par l’acheminement de plus d’une centaine de palettes d’aide humanitaire (radiateurs, générateurs, vivres, matériel de soin et d’hygiène, …). Ces biens ont été obtenu sous formes de dons, ou encore, achetés grâce aux collectes organisées par les organisations syndicales françaises.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/06/15/meeting-syndical-ukrainien-francais-le-20-juin

    #international #solidarit& #ukraine #france #syndicat

  • Avant qu’il ne passe à l’acte, l’errance du réfugié syrien à #Annecy

    L’assaillant de l’#attaque au couteau d’Annecy a été mis en examen pour « tentatives d’assassinats » et « rébellion avec armes ». Pour l’heure, ses motivations restent sans explication. Depuis quelques mois, ce réfugié syrien chrétien venu de Suède passait ses nuits dans une rue du centre-ville et ses journées près du lac. De nombreux témoins décrivent un homme marginalisé, « calme » et « discret ».

    Les caméras des chaînes de télévision ont défilé, au lendemain du drame, rue Royale à Annecy, attirant les regards des curieux venus se promener ou faire des achats. C’est ici, sous le porche d’un immeuble situé entre deux magasins de vêtements, que l’assaillant de l’attaque au couteau ayant blessé six personnes, dont quatre enfants en bas âge, jeudi au Pâquier, avait ses habitudes à la nuit tombée. Le jour de l’attaque, les forces de l’ordre sont venues en nombre pour interroger les commerçant·es et habitant·es du secteur.

    « On le voyait tous les soirs et il avait ses rituels, il venait à 19 heures à la fermeture », confie le responsable d’un magasin situé en face de l’immeuble. L’homme se couchait sur des cartons et disposait d’un sac de couchage, poursuit-il, mettait ses écouteurs dans les oreilles avant de s’endormir, assez tôt. Le commerçant se dit encore « choqué » de savoir qu’il a pu commettre une telle horreur la veille. « Il était très propre. Je n’ai jamais remarqué un comportement étrange. Je me suis demandé plusieurs fois comment il en était arrivé là car il avait l’air jeune. »

    En fin de matinée, Paul*, un habitant de l’immeuble, peine toujours à croire que le sans-abri de 32 ans qui dormait en bas de chez lui et avec lequel il avait des « échanges cordiaux » ait pu commettre l’innommable. Alors qu’il rentre à son domicile, il raconte l’avoir vu chaque soir sous ce porche, depuis l’hiver dernier. Il décrit un homme « assez poli et très discret », solitaire, souvent sur son téléphone. « Il était respectueux, ne laissait pas ses affaires traîner et gardait l’endroit propre. Je ne l’ai jamais vu alcoolisé ou drogué, il ne montrait aucun signe religieux. »

    Lorsqu’il lui arrivait de ressortir après 19 h 30 ou 20 heures, le réfugié syrien dormait déjà. « [Le matin], je pense qu’il partait assez tôt car il n’était plus là quand je partais au boulot. » Constatant qu’il ne venait là que pour dormir, Paul était persuadé qu’il était en parcours d’insertion, voire qu’il travaillait. « Il s’entretenait, aussi. Il se brossait les dents et recrachait l’eau dans la bouche d’égouts, se coupait les ongles… » Parmi tous les sans-abris présents dans le quartier, lui était « celui qui ne faisait pas de bruit ». Son acte en est d’autant plus incompréhensible. « On est complètement sous le choc, c’est glaçant », confie-t-il en précisant avoir un petit enfant.
    Repéré par de nombreux habitants

    L’un des voisins de Paul a tenté de créer du lien avec le réfugié syrien chrétien venu de Suède. Il savait qu’il avait une famille là-bas. « On savait qu’il était en demande d’asile. Mais si on laisse les gens sept mois à la rue, si on ne s’en occupe pas, c’est une machine à drames… Surtout pour des personnes ayant un passé en Syrie, qui viennent potentiellement avec des traumatismes », estime Paul sans pour autant justifier l’acte de l’assaillant.

    Thierry, un habitant d’Annecy, partage lui aussi son incompréhension face à l’horreur. Son père avait repéré l’homme depuis une dizaine de jours, sur le secteur du Pâquier en journée, tout comme les patrons de location de pédalos situés au bord du lac ou les vendeurs de glaces postés près du pont des Amours. « Mon père est cycliste et emprunte ce trajet un jour sur deux, il l’a vu à chaque fois. Il était assis sur un banc avec son sac, il regardait en direction du lac. Il se lavait dans le lac. » Encore en état de choc, ce dernier a préféré ne pas témoigner.

    Il aurait éprouvé une forme de culpabilité à n’avoir pas agi. Mais pour quoi faire ? Signaler un homme dont le comportement n’était pas problématique ? « Il s’est posé beaucoup de questions, s’étonnant d’être parfois arrêté et contrôlé à vélo et lui pas. » La folie humaine ne doit pas « nous diviser », ajoute Thierry, et un acte comme celui-ci ne doit pas remettre en cause « notre accueil des réfugiés ». Il suggère la création d’une brigade spécialisée au sein de la police municipale, qui serait chargée des personnes en situation de rue et irait à leur rencontre.

    « On ne peut pas attendre que ces gens viennent à nous puisqu’ils sont isolés. Leur état psychologique fait parfois qu’ils se replient sur eux-mêmes. Il faut des capacités d’écoute pour créer du lien », dit encore Thierry. Une tendance que confirme Bertrand de Fleurian, délégué départemental de l’Ordre de Malte et chef de maraudes à Annecy, qui a lui aussi repéré l’homme syrien lors de distributions au centre-ville. Ce dernier ne figurait pas parmi leurs « habitués », mais une aide lui avait été proposée lors de différentes maraudes.

    « Il ne voulait jamais rien, il répondait de manière calme et polie le soir bien qu’il dormait parfois. » Certains refusent le contact, soit parce qu’il y a un problème « psy », soit parce qu’ils reçoivent déjà de l’aide en journée. « Dans ces cas-là, poursuit Bertrand, on n’insiste pas, on repasse le lendemain. » A-t-il été pris par un coup de folie ?, s’interroge-t-il. « On pouvait difficilement s’attendre à un tel acte venant de ce profil. » D’autres associations venant en aide aux sans-abris, comme les Suspendus d’Annecy, n’ont pas croisé sa route.
    Précarité matérielle et déclassement social

    Pour l’heure, les raisons et la motivation de la terrible attaque de jeudi matin restent sans explication. Alors que sa garde à vue s’achevait samedi 10 juin, le réfugié syrien a été mis en examen pour « tentatives d’assassinats » et « rébellion avec armes » après avoir été déféré devant deux juges d’instruction, a annoncé la procureure de la République, Line Bonnet-Mathis. L’homme, qui a également été présenté à un juge des libertés et de la détention samedi matin, a été placé en détention provisoire.

    La garde à vue du réfugié syrien n’a pas permis d’en savoir davantage sur son mobile, l’intéressé se montrant très agité et peu coopératif avec les enquêteurs. On en sait toutefois un peu plus sur son parcours depuis le dépôt de sa demande d’asile en France, en novembre 2022.

    Reconnu réfugié en Suède depuis dix ans, où il a une femme et un enfant, il aurait quitté le pays après avoir essuyé deux refus pour une demande de naturalisation. Libre de circuler dans l’espace Schengen, il serait passé par l’Italie et la Suisse avant de gagner la France, et aurait déposé une nouvelle demande d’asile à Grenoble, bien qu’on en ignore encore le motif. « Il y a un côté un peu bizarre » à cela, a souligné le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, sur BFMTV. Le 4 juin, sa demande a été jugée irrecevable.

    Karine Gatelier, anthropologue chargée d’action recherche dans l’association Modus Operandi (Modop), tente de « comprendre pourquoi, à un moment donné, des personnes se saisissent de [la] violence ». Elle envisage qu’après dix ans en Suède, l’assaillant ait pu ensuite être projeté dans une précarité matérielle et un déclassement social très forts. Un phénomène courant pour les demandeurs et demandeuses d’asile.

    « On leur réserve une certaine misère », analyse celle qui est aussi bénévole auprès de l’association Accueil demandeurs d’asile (ADA) à Grenoble. « Cette misère ne correspond pas à la vie qu’ils et elles avaient au pays. On observe depuis plusieurs années que la santé mentale des personnes en demande d’asile se dégrade, des rapports d’associations en témoignent. Et le suivi est très insuffisant. »

    Non-hébergement, interdiction de travail, perte d’autonomie, allocation pour demandeur d’asile en deçà du seuil de pauvreté qui n’est pas toujours versée… Même avec une prise en charge, de nombreux acteurs pointent souvent une forme de « contrôle social », qui limite les mouvements et la prise de décision des demandeurs d’asile.

    Pour Nicolas*, un travailleur social dans la demande d’asile, les réfugiés survivent parfois à la rue après avoir vécu la route de l’exil, les violences physiques et sexuelles, la torture ou l’esclavagisme, charriant des séquelles non soignées, et font un « grand plongeon dans la précarité », confrontés à un système administratif particulièrement complexe. « On peut voir des cas de dépression chronique ou de décompensation. »

    Que la réponse à leur demande de protection soit positive ou négative, les réactions peuvent varier : « Je compare souvent ça à un examen, avec un enjeu encore plus fort. Après avoir tout donné, le corps relâche et n’a plus d’énergie. Et s’il y a des fragilités psychiques chez quelqu’un, c’est là qu’elles s’expriment. » En cas de rejet, détaille-t-il, il peut y avoir beaucoup d’incompréhension, un fort sentiment de rejet, un gros passage à vide ou une remise en question du parcours.

    Dans le cas du réfugié syrien ayant commis l’attaque au couteau, Nicolas estime que les mois passés en situation de rue ont pu avoir une incidence sur son état physique et mental. « Il n’est jamais rentré dans le dispositif national d’accueil, ce qui montre un déficit lié au nombre de places d’hébergement. Les hommes isolés sont davantage laissés à la rue. » Selon la mère de l’assaillant, qui s’est confiée à l’AFP, celui-ci souffrait d’une « grave dépression » et ses échecs pour obtenir un passeport suédois avaient aggravé son état. Au moment du drame, il n’était « ni sous l’emprise de stupéfiant ni sous l’emprise d’alcool », a indiqué la procureure d’Annecy.

    Cela étant dit, tous ceux qui obtiennent un hébergement n’iront pas « forcément bien », poursuit Nicolas. « Ça reste un élément favorisant pour qu’ils aillent mieux. Mais le morcellement du parcours, la pression du système d’asile, la rupture avec la communauté de vie ou la non-prise en compte de besoins essentiels sont autant de facteurs qui peuvent jouer. » Cela pourrait être le cas, songe-t-il, du réfugié soudanais ayant tué deux personnes en avril 2020 lors d’un attentat à Romans-sur-Isère – le mobile terroriste avait été retenu. « Il allait bien jusqu’à ce qu’il se retrouve isolé, loin de ses amis. Il voulait aussi que sa femme puisse le rejoindre mais la procédure était trop longue. »
    D’autres exilés en situation d’errance à Annecy

    Vendredi après-midi, avenue du Stand à Annecy, un groupe de quatre jeunes Afghans patientent devant les bureaux de la Structure de premier accueil des demandeurs d’asile (Spada), gérée par la Fédération des œuvres laïques, mandatée par l’État pour cette mission. Les portes restent closes et pourtant, personne ne bouge. Ils disent avoir appris à « attendre » ; ce mot qui revient sans cesse lorsqu’ils réclament leur droit à l’hébergement ou l’état d’avancement de leur dossier.

    Depuis jeudi et l’attaque au couteau, ils sont inquiets. « Ce qu’il a fait est si terrible, on a peur que les gens n’aiment plus les réfugiés à cause de ça. De tels actes vont rendre la vie des immigrés très difficile en France », soupire l’un d’eux. À 28 ans et après avoir fui l’Afghanistan, il reconnaît du bout des lèvres survivre dans la rue, dormant dans les parcs ou la gare à la nuit tombée. « Que peut-on faire ? » Sa demande d’asile est toujours en cours.

    « Moi, c’est pareil », lâche son voisin, honteux, plongeant ses grands yeux verts dans le vide. Un troisième a vu sa demande d’asile définitivement rejetée. « Pas de logement, pas de travail, pas d’allocation, pas de papiers », résume-t-il.

    Non loin de là, en fin d’après-midi, Erwin, Junior et leurs amis tuent le temps, près de leur tente, en face du canal. Ils auraient préféré, disent-ils, que l’assaillant vienne les attaquer eux plutôt que les enfants. « C’est une grande faiblesse de s’en prendre à des gamins. On ne cautionne pas ça. »

    La veille, une bénévole du quartier est venue les prévenir que des groupes d’extrême droite se réuniraient à Annecy dans la soirée. « Donc on dort dans notre tente la nuit et ils peuvent venir nous faire du mal, juste parce qu’ils généralisent et qu’ils sont racistes », déplore Erwin. L’un de leurs amis, qui se surnomme Tupac, déboule complètement ivre.

    « Tous les jeunes isolés ici deviennent des légumes parce que les autorités refusent de les aider », commente son voisin, originaire de Seine-Saint-Denis, qui a tout perdu après un divorce. « Aujourd’hui, quelqu’un arrive et va bien, demain il rigole tout seul dans la rue. » Pour Junior, ancien mineur non accompagné pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance qui leur rend visite régulièrement, les gens « pètent un câble » parce qu’ils sacrifient tout ce qu’ils ont pour fuir leur pays. « Ils viennent en Europe et espèrent y avoir une certaine vie, mais ils se retrouvent à la rue, sans travail. Ils ne s’attendent pas à ça. »

    Ilham, une ancienne bénévole de la Ligue des droits de l’homme (LDH) d’Annecy, confirme que « de nombreuses personnes » sont en situation d’errance dans la ville, y compris des femmes avec enfants contraintes de vivre dans la rue. Elle est le contact de référence pour les demandeurs et demandeuses d’asile et réfugié·es, et bien qu’elle ait cessé ses activités auprès de la LDH, beaucoup de jeunes continuent de l’appeler en cas d’ennui. Elle confirme un déficit de places d’hébergement et de prise en charge pour ce public.

    Près de la gare en fin de journée, des réfugiés soudanais et érythréens partagent le même sentiment. Arrivé à Paris en 2018, Muhammad* a vécu dans la rue avant d’être réorienté par la préfecture vers la Haute-Savoie. Il explique avoir dû affronter le racisme. « Je demandais aux gens en anglais de m’aider, ils s’éloignaient de moi comme s’ils avaient peur. Leur chien avait plus de valeur que moi. »

    Il rencontre une assistante sociale qui mélange les papiers des uns et des autres parce qu’elle les confond. « J’ai mis quatre ans à avoir mes papiers. Et dès le départ, ils ont fait une erreur sur mon âge, me donnant dix ans de moins, ce qui m’a posé des problèmes pour tout. »

    Mais surtout, il désespère de ne pas pouvoir subvenir aux besoins de sa femme et de son fils coincés en Égypte, faute d’autorisation de travail jusqu’à l’obtention de son statut de réfugié. « Ça m’a rongé l’esprit. Tu ajoutes à ça le stress et le racisme, il y a de quoi te rendre fou. » Il dit avoir appris le français seul – « qu’est-ce qu’on peut faire avec 50 heures dispensées par l’Office français de l’immigration et de l’intégration ? » – et travailler là où il le peut : BTP, peinture, restauration… Aujourd’hui, le trentenaire fait aussi du bénévolat auprès de la LDH et d’une association qui vient en aide aux personnes âgées.

    Repenser à tout ce qu’il a traversé lui « serre le cœur », dit-il en arabe. Il espère pouvoir avancer sereinement, mais ne cache pas cette forme de ressentiment à l’égard d’un État qui a tout fait pour lui faire comprendre qu’il n’était pas le bienvenue. « On est venus légalement ici. Il y a des lois. S’ils ne veulent plus de ces lois, qu’ils les retirent, et on partira. »

    Muhammad dit avoir tout quitté – une belle villa, un hôtel dont il était propriétaire, un travail et des proches – pour fuir un dictateur et recouvrer la liberté qu’il chérissait tant. « Liberté, égalité, fraternité ; c’est uniquement sur le papier », regrette-t-il. Il ignore pourquoi l’auteur de l’attaque au couteau a agi ainsi. Lui et ses amis ne l’avaient jamais croisé. Mais, insiste-t-il, « il faut s’occuper des gens ».

    https://www.mediapart.fr/journal/france/100623/avant-qu-il-ne-passe-l-acte-l-errance-du-refugie-syrien-annecy

    #réfugiés #asile #migrations #marginalisation #précarisation #SDF #migrerrance #attaque_au_couteau #déclassement_social #précarité_matérielle #violence #misère #santé_mentale

    • Drame d’Annecy : une ville face au venin de la #xénophobie

      L’attaque de six personnes, dont quatre enfants, par un réfugié syrien à Annecy a libéré la parole raciste. Ciblée, la Ligue des droits de l’homme est contrainte d’annuler son prochain événement. Le maire écologiste #François_Astorg, également menacé parce que métis, annonce à Mediapart qu’il a porté plainte.

      Trois jours après le drame, Annecy a vécu, dimanche 11 juin, son moment « cathartique », résume son maire écologiste François Astorg. À l’appel de la municipalité, plusieurs milliers de personnes, dont beaucoup de familles, se sont rassemblées dans le calme sur l’esplanade du Pâquier, à quelques encablures du parc de jeu où un réfugié syrien de 31 ans, qui vivait seul et dans la rue depuis plusieurs mois, a blessé six personnes le 8 juin.

      Ses victimes – quatre enfants en bas âge et deux septuagénaires, de quatre nationalités différentes – sont toujours hospitalisées, mais leur pronostic vital n’est plus engagé. L’assaillant, qui n’a fourni aucune explication à son geste à ce jour, a lui été mis en examen samedi pour « tentatives d’assassinat » et « rébellion avec armes », et placé en détention provisoire.

      « On avait besoin de se retrouver, de mettre les mots sur ce qui s’est passé, de se parler, et aussi d’affirmer la ligne dans laquelle on compte avancer demain », synthétise François Astorg, après avoir proclamé un discours sobre et fortement applaudi. Sur scène, le maire était entouré de représentants des autorités civiles et militaires, mais aussi de personnels municipaux et d’anonymes intervenus sur les lieux du drame.

      Après avoir dénoncé la « barbarie » et la « lâcheté » de l’acte « inqualifiable » commis jeudi, l’élu s’est adressé à la foule : « Votre inquiétude, je la ressens, je la partage […], mais il n’y a pas d’autre réponse que la #communion, la #solidarité et l’#espoir. Pas d’autre choix que de bâtir plutôt qu’haïr. » Il a aussi invité la population à ce que la « vie reprenne ses droits ». Le festival international du film d’animation, événement culturel majeur dont la séance inaugurale a été décalée de quelques heures, va justement ouvrir ses portes dès lundi sur le site du Pâquier.

      Depuis jeudi, la ville était suspendue au sort des victimes, dont l’état de santé s’est amélioré au fil des jours, mais aussi imprégnée d’une atmosphère inhabituelle dans cet écrin calme et bourgeois de 135 000 habitant·es. François Astorg lui-même, élu en 2020 à la tête d’une alliance baroque entre Europe Écologie-Les Verts (EELV) et La République en marche (LREM), a été la cible d’attaques racistes auxquelles il n’avait jamais été confronté depuis son accession à la mairie.

      La raison ? Il est métis – sa mère est sénégalaise – et défend des positions – pourtant consensuelles – rappelant qu’Annecy est une terre d’accueil. Suffisant pour déchaîner la fachosphère, qui l’insulte et l’intimide massivement depuis trois jours. « J’ai vu ces attaques, mais le plus dur, cela reste ce qu’il s’est passé avec les enfants. D’avoir vu ces gamins dans le parc … Ça, c’est le plus prenant », recentre François Astorg, encore ému par la scène à laquelle il a été confronté en se rendant sur place juste après l’attaque.

      Le maire s’avoue toutefois « dégoûté » par les menaces qu’il reçoit depuis. « Je ne vais pas dire que j’ai l’habitude du racisme, mais quand même… Cela me rappelle quand j’étais à Paris, pendant les années Pasqua », ajoute l’élu, né il y a soixante-deux ans en Seine-Saint-Denis. Craignant une agression physique, il a porté plainte contre plusieurs auteurs de menaces en ligne. « La police a ouvert une enquête. » Sa fille est aussi été injuriée sur les réseaux sociaux. « Ma fille, ça, ça me… », lâche François Astorg, la gorge nouée, sans finir sa phrase.

      La présidente de l’agglomération violemment prise à partie

      Les attaques contre le maire et sa famille ont provoqué des débats, jusqu’au sein de sa propre majorité municipale. Faut-il y répondre à chaud, au risque d’amplifier les menaces ? Ou alors passer à autre chose, au risque de les banaliser ?

      La présidente de l’agglomération, l’ancienne députée LREM Frédérique Lardet, alliée de François Astorg, admet s’interroger sur le sujet. « On sait qu’il y a un soutien en interne, il n’y a pas de sujet là-dessus. Mais on s’est posé la question vendredi soir de ce qu’il fallait faire publiquement, en se disant qu’il fallait aussi faire attention aux réseaux sociaux, à ne pas justement alimenter les propos racistes », indique-t-elle à Mediapart.

      Elle aussi a d’ailleurs été violemment prise à partie après l’attaque. Son tort ? Avoir annoncé qu’il s’agissait d’un « acte isolé », et être une femme. « J’ai immédiatement reçu des tas d’insultes, témoigne-t-elle. Des “grosse salope”, “grosse pute”. Mon collaborateur m’a dit : “Il faut retirer le message [sur ses réseaux sociaux]”. Je lui ai répondu : “Non, ce qu’il faut retirer, ce sont les insultes.” » Depuis, l’élue dit faire « très attention à [elle] » : « Je regarde autour de moi, je vérifie que je ferme bien la porte chez moi. Cela ne m’était jamais arrivé avant, même quand j’étais députée. Je n’avais jamais eu peur. »

      Frédérique Lardet, « Annécienne pure souche » de 56 ans, reconnaît aussi avoir beaucoup hésité à intervenir dans les médias après l’attaque. « Pour moi, c’était trop intrusif, et j’avais peur que l’on pense que je voulais utiliser la situation à mon profit. » Mais rapidement, « on m’a donné un coup de pied aux fesses », indique la présidente de l’agglomération : « Il y avait une dissonance complète entre ce que l’on vivait et ce brouhaha dans les médias et sur les réseaux sociaux, avec des partis politiques qui dès la première heure se sont jetés comme des corbeaux sur ce drame. »

      « Je me suis dit que mon rôle était de remettre les choses en place », précise encore Frédérique Lardet. Depuis, la présidente de l’agglomération reconnaît être « perdue » face à un drame pour lequel elle estime qu’il est à ce stade complexe de tirer des conclusions. « En tant qu’élus, on n’a pas toujours les réponses non plus, justifie-t-elle. Je sais bien que ce n’est pas toujours entendable pour pas mal de personnes, mais c’est la réalité. »

      Les besoins de réponse simple et immédiate, associé à un discours de haine, Sabine*, Annécienne de 31 ans, en a été témoin dès les premiers moments après l’annonce du drame. Cette travailleuse sociale, qui effectuait des maraudes auprès de réfugié·es isolé·es il y a quelques années, se trouvait dans un bus de la ville quand l’information a commencé à circuler.

      « Il y avait plein d’ados qui regardaient les vidéos. Et au milieu, des adultes qui ne se connaissaient pas mais qui disaient fort : “Jusqu’où ça va aller ?!’’, “Jusqu’où on va les laisser ?!” » Un autre élément l’a stupéfaite : « On ne savait pas que le gars n’était pas musulman, mais dans les discussions, il l’était forcément. C’était automatique, on ne se pose même pas la question. » Sabine observe alors la scène : « Je me suis dit : “Là, maintenant, dans ce bus, on est en train de créer du racisme de toutes pièces…” »

      Deux heures plus tard, elle se retrouve dans une salle d’attente d’un cabinet médical. « Deux femmes, la soixantaine, partent dans un monologue sur l’immigration et sur le fait que le réfugié n’avait rien à faire là… J’ai eu beau dire que ça n’avait rien à voir, elles n’ont pas compris, elles ne s’imaginaient même pas que je ne puisse pas être d’accord. »

      D’après Sabine, « personne ne [lui] aurait parlé comme ça avant ». Ces dernières années, avec l’élection d’un écologiste dans un territoire historiquement à droite, elle « avai[t] même l’impression qu’on prenait le chemin inverse ici, d’autant que c’est une ville avec une grande mixité ». « Là, une brèche a été ouverte, je pense que ça va être très compliqué ensuite », craint-elle, en anticipant des conséquences néfastes pour les réfugié·es.

      Cette inquiétude est renforcée par le traitement médiatique de l’affaire. « Après l’attaque d’Annecy : le droit d’asile en question », titrait en une, dimanche, Le JDD (groupe Lagardère, bientôt absorbé par le groupe Vivendi de Bolloré), interview de l’ancien ministre de l’intérieur (1997-2000) Jean-Pierre Chevènement à la clé.

      « Pour moi, c’est vingt ans de travail qui s’écroulent », tranche également Yves La Barbera, 70 ans. Ce retraité, ancien directeur de la MJC (maison des jeunes et de la culture) d’un quartier d’Annecy, est toujours engagé dans la vie culturelle de la cité. « On travaille au cœur d’un quartier, on œuvre pour le vivre ensemble, on avance pas à pas, on réussit… Et puis, avec un drame comme ça, c’est le repli. Tout le monde a peur, c’est dramatique », déplore-t-il.
      Un climat inquiétant

      En relevant que l’extrême droite « fait 20 % [aux élections] dans des quartiers difficiles », Yves La Barbera sent qu’un « certain racisme s’est installé » ces dernières années. « Cet événement ne va faire que l’exacerber », considère-t-il, en se fiant aux réactions depuis jeudi. « Même des gens que je côtoie ont besoin de se défouler. Cela ne va pas se calmer tout de suite, c’est un traumatisme qui va s’installer. »

      Plus inquiétante encore, selon lui, est l’apparition de manifestant·es identitaires ces derniers temps. Après une première manifestation non déclarée le 18 mai — une première dans la ville —, des néonazis se sont également mobilisés, dès le soir de l’attaque. Les militants gravitent autour du « syndicat des fleuristes », à Annecy (en référence à la fleur de lys royaliste), mais aussi d’Edelweiss (Chambéry), comme l’a révélé Street Press, ou de groupuscules genevois ou lyonnais.

      Deux femmes du collectif d’extrême droite Nemesis se sont rendues à Annecy pour afficher dans l’aire de jeu, dès jeudi après-midi, des pancartes, dont l’une disait : « Ouvrir les frontières, c’est fermer nos cercueils. » Le soir, près de 50 personnes ont pris part à une manifestation identitaire.

      Yves La Barbera avoue son incrédulité face à ce phénomène : « Qu’est-ce que ça veut dire tout ça à Annecy ? C’est une ville tranquille. J’espère que c’est un mouvement extrêmement minoritaire qui ne va pas se développer, mais c’est aussi une petite graine qui peut pousser. »

      Au local de la Ligue des droits de l’homme (LDH) personne n’avait vu les signes avant-coureurs d’un tel climat. « Je les ai vus jeudi soir, leur regard, tous bodybuildés, des nazis sortis de la dernière guerre mondiale… C’est du jamais-vu. On savait qu’il y avait l’ultradroite mais on n’y était pas confronté », affirme Josette Tardivelle. La présidente de l’antenne locale de la LDH relève juste qu’il « y a eu beaucoup de collages du temps de la campagne de Zemmour ».

      Le représentant local de Reconquête, Vincent Lecaillon, ancien chef de fil du Rassemblement national (RN), est élu au conseil régional. Jeudi après-midi, il a vécu son heure de gloire en prenant à partie la première ministre Élisabeth Borne lors de son déplacement à la préfecture de Haute-Savoie.

      Depuis l’attaque, la LDH d’Annecy est prise à partie sur les réseaux sociaux, après un tweet du militant identitaire Damien Rieu ayant repéré l’organisation d’un apéro solidaire, le 19 juin, pour les mineurs étrangers isolés. « Ça faisait un moment qu’on l’avait annoncé, et ça ne posait de problème à personne », relève Josette Tardivelle. Mais après le drame, le sujet devient inflammable.

      Sur les réseaux sociaux, les messages pleuvent : « Je pense qu’il va falloir passer au stade suivant avec ces collabos », « À vos armes citoyens, faut éliminer ces associations qui font venir avec nos impôts nos assassins », « Les fils de pute, c’est immonde, c’est honteux, provocateur. Ils jubilent. Profitez-en bien ça ne va pas durer. On va s’occuper de vous. Avec précision, ciblé, et détermination nationale »…

      « Les gens ne se cachent même pas, certains le font avec leur photo, leur nom », s’étonne Josette Tardivelle, en faisant défiler sur son portable les messages archivés. Décision est alors rapidement prise en interne d’annuler l’événement. « On ne veut pas aller au clash avec ces gens-là et se mettre en danger », justifie la présidente. L’apéro sera organisé plus tard, avec une autre affiche, « plus neutre », ou même « en faisant passer l’information par téléphone ». « Effectivement, reconnaît la présidente de la LDH, cela signifie que l’on cède, et que leur méthode marche. »

      https://www.mediapart.fr/journal/france/110623/drame-d-annecy-une-ville-face-au-venin-de-la-xenophobie
      #racisme #extrême_droite #récupération #menace #syndicat_des_fleuristes #Edelweiss #Nemesis #néo-nazis

  • [La #dkassette] Juin 2023
    https://www.radiopanik.org/emissions/la-dkassette/juin-2023

    À l’occasion de cette Dkassette de juin, nous reviendrons sur les liens tissés entre #acteurices des temps présents, #dk et syndicat(s) pour ensuite, en deuxième partie d’émission, retrouver Camille qui nous présentera le #dkagenda des activités et événements à venir au Dk,

    Bonne écoute !

    #syndicats #métallos #actrices_et_acteurs_des_temps_présents #syndicats,métallos,actrices_et_acteurs_des_temps_présents,dkassette,dk,dkagenda,acteurices
    https://www.radiopanik.org/media/sounds/la-dkassette/juin-2023_15973__1.mp3

  • ★ IL N’Y A PAS DE HASARD ! – 🔴 Info Libertaire

    (...) Les révolutions inachevées
    En 1936, c’est le PCF qui appelle à « savoir terminer une grève » et dénonce les anarchistes comme des fauteurs de troubles et les responsables du chaos !
    En 1968, c’est la CGT qui appelle à la reprise du travail contre la volonté des travailleurs. En 2023, c’est l’ensemble des syndicats qui s’emploie à dévoyer la lutte en espaçant la date des manifestations (au nom de l’unité syndicale) et qui préconise « une pause ».
    Ils sont favorables à une rencontre avec le gouvernement de Madame Borne. Alors que, jusqu’à présent, ce dernier les a ignorés et a dit « niet » aux revendications. Ils – CFDT, CGT, FO, CFE-CGC et CFTC – vont s’y rendre en rang d’oignons à cet enterrement de première classe les 16 et 17 mai !

    #révolution #luttes #grèves #syndicats #partis #PCF #CGT #FO #trahisons...
    #Anarchisme #Autogestion #Anticapitalisme...

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    ★ via Le Monde Libertaire
    ▶️ https://monde-libertaire.net/?articlen=7248&article=Il_ny_a_pas_de_hasard_ !

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    ⏩ Lire l’article complet…

    ▶️ https://www.infolibertaire.net/il-ny-a-pas-de-hasard

  • Pour compléter sa retraite, le boss de FO Marseille a perçu 2 000 euros par mois du syndicat | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/100523/pour-completer-sa-retraite-le-boss-de-fo-marseille-percu-2-000-euros-par-m

    En janvier 2022, le dirigeant du syndicat incontournable dans la gestion de la ville s’est vu attribuer un forfait mensuel, pour compenser la perte de revenus liée à son départ à la retraite. Une possibilité qui n’est pas mentionnée dans les statuts du syndicat.

    Benoît Gilles et Suzanne Leenhardt (MarsActu)

    10 mai 2023 à 17h06

    Dans le privé, on appellerait cela un parachute doré. Mais, au sein du syndicat général des agents territoriaux force ouvrière (FO) de la ville de Marseille, le matelas financier a été octroyé alors que le principal concerné n’a pas lâché la barre.

    En 2022, le syndicat, ultra-majoritaire et omniprésent dans la gestion de la ville, même si sa mainmise s’effiloche, a versé près de 2 000 euros par mois à Patrick Rué, son secrétaire général, pour compenser son départ à la retraite de son poste d’agent de la ville.

    https://jpst.it/3d7Ou

    #syndicats #bureaucratie_syndicale #institutionnalisation_syndicale #corruption #fonction_publique_territoriale

  • La nouvelle vie de Philippe Martinez chez Renault, un mois après son départ de la CGT
    https://www.bfmtv.com/economie/economie-social/social/la-nouvelle-vie-de-philippe-martinez-chez-renault-un-mois-apres-son-depart-de

    « Au sein de l’entreprise, il est chargé d’une mission en lien avec son expérience acquise, nous ne ferons aucun commentaire », poursuit Renault.

    Philippe Martinez ne redeviendra donc pas métallurgiste comme à ses débuts. « C’est un poste de direction, de ressources humaines »

    En février dernier, au micro de BFMTV, l’ancien secrétaire général de la CGT, 62 ans, expliquait qu’il lui manquait quelques trimestres, avant de pouvoir partir à la #retraite au taux plein.

    #syndicat #DRH

  • «Quelques timides sifflets» - Contre Attaque
    https://contre-attaque.net/2023/04/30/quelques-timides-sifflets

    Toute la presse ce dimanche : « tout s’est bien passé », « quelques timides sifflets », « le président n’est pas si impopulaire ». Le niveau de soumission des médias français est abyssal.

    Oui, les sifflets massifs et les cartons rouges n’ont pas été au rendez-vous attendu samedi soir. Mais à quel prix ? La contestation n’a pas eu lieu parce qu’elle a été contenue. L’épisode illustre bien le fonctionnement macroniste.

  • À Strasbourg, les syndicats aussi détestent la police - CQFD, mensuel de critique et d’expérimentation sociales
    http://cqfd-journal.org/A-Strasbourg-les-syndicats-aussi

    SO révolutionnaire
    À Strasbourg, les syndicats aussi détestent la police
    Aussi radicaux se veulent-ils, les syndicats ne sont jamais très à l’aise avec les mouvements qu’ils ne parviennent pas à encadrer. Mais à Strasbourg, surprise : l’intersyndicale accompagne les manifs sauvages… et plus si affinités. On est allé y faire un tour.

  • En dehors d’une nouvelle guerre mondiale, dont tous les chefs d’état-major accélèrent la préparation depuis un an, il n’y a pas d’issue à la crise générale du capitalisme.

    La seule autre issue, c’est la révolution sociale.

    La seule issue positive est d’arracher les banques et le système bancaire, l’ensemble des moyens de production, de transport et de distribution des mains du grand capital, pour les placer sous le contrôle de ceux qui produisent tout, les travailleurs, et les réorganiser entièrement, pour les mettre en œuvre de façon rationnelle, coordonnée et planifiée, dans le but de satisfaire l’ensemble des besoins de l’humanité, sans exploiter des centaines de millions de femmes et d’hommes, sans détruire toutes les ressources, les espèces vivantes et l’environnement.

    Toutes les bases économiques pour une telle organisation communiste de la société sont en place.

    La classe ouvrière internationale n’a jamais été aussi nombreuse, rassemblée et unifiée par l’organisation capitaliste elle-même.

    Mais les travailleurs sont très loin, aujourd’hui, d’avoir conscience de leurs tâches et de leurs forces potentielles.

    Ils ont perdu jusqu’à la conscience de former une classe homogène face à la bourgeoisie.

    Tout l’héritage politique du mouvement ouvrier révolutionnaire, incarné successivement par Marx, Engels, Lénine ou Trotsky, toutes les leçons des révolutions ouvrières du passé, résumées en particulier dans le Programme de transition, sont entièrement à réapprendre.

    L’accélération de la crise va cependant pousser des millions de travailleurs, y compris parmi les catégories, techniciens, cadres, longtemps épargnées par la crise, y compris dans les pays riches, à se mobiliser pour défendre leurs conditions d’existence.

    Ces luttes et ces mobilisations, pour des augmentations de salaire, contre la vie chère, contre le chômage et les licenciements, contre l’austérité imposée à coups de trique, contre les réformes antiouvrières successives, contre la fermeture d’hôpitaux ou d’écoles, contre le retour du service militaire, doivent être autant d’occasions pour que les travailleurs retrouvent une conscience de classe.

    Cela suppose la présence dans la classe ouvrière de militants communistes, cherchant à s’appuyer sur chaque événement, chaque lutte partielle, et a fortiori sur les mouvements de masse qui éveillent politiquement des dizaines de milliers de personnes, pour faire progresser la conscience de classe.

    Cela commence par comprendre

    ➖ que les #Macron, #Le_Pen ou #Mélenchon, qui portent les attaques ou se posent en alternatives, ne sont que du petit personnel interchangeable au service du capital  ;

    ➖ que la #police, la #justice, le #Parlement, toutes les institutions sont un appareil d’État entièrement conçu pour défendre la propriété privée des moyens de production  ;

    ➖ qu’il n’y a pas d’autre #dialogue_social que le rapport de force et que le patronat ne fera aucune concession, n’accordera aucun droit, sans que soient menacés ses #profits  ;

    ➖ que la #bourgeoisie reprend chaque fois de la main gauche le double de ce qu’elle a donné de la main droite  ;

    ➖ que les travailleurs doivent mettre en avant leurs #revendications vitales, sans se censurer, et qu’ils doivent se donner les moyens, en mettant en place des organismes sous leur contrôle, de diriger eux-mêmes leurs luttes et leurs affaires, sans s’en remettre aux chefs des #syndicats.

    Toutes les luttes partielles ou générales doivent être saisies pour que de nouvelles fractions de travailleurs comprennent que leur classe doit renverser la dictature de la bourgeoisie et prendre la direction de la société, seule voie pour éviter le précipice.

    https://mensuel.lutte-ouvriere.org/2023/04/02/leconomie-capitaliste-entre-ravin-et-precipice_588676.html

    #révolution_sociale #révolution_prolétarienne #capitalisme #lutte_de_classe

  • Retraites : trois mois de grèves et de manifestations

    https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2023/04/02/retraites-trois-mois-de-greves-et-de-manifestations_588675.h

    Un gouvernement sans majorité

    Le scénario de la #réforme_des_retraites, notamment le report de deux ans de l’âge de départ pour la quasi-totalité des salariés, soit à 64 ans, devait permettre à Macron de rallier Les Républicains et de les associer à cette «  mère de toutes les réformes  ». Son gouvernement avait déjà dû multiplier l’usage du #49.3 au cours des premiers mois de son deuxième mandat, puisqu’il a perdu sa majorité absolue à l’#Assemblée_nationale lors des législatives de 2022. Il pouvait raisonnablement croire que ce qu’il reste de l’ancien parti de la droite traditionnelle, partisan ouvert depuis des années d’un report de l’âge de départ à la retraite à 64 ans voire au-delà, ne se désavouerait pas. Malgré le soutien des sénateurs LR et l’appel de plusieurs de leurs dirigeants, dont Éric Ciotti et Bruno (...)

    Un mouvement non explosif mais qui dure et s’étend

    Les directions syndicales à la manœuvre

    Vers une généralisation de la grève  ?

    La seule chose qui pourrait faire basculer la situation serait une entrée large et déterminée de la classe ouvrière dans la grève. Rien n’indique à ce jour que nous nous orientons vers ce basculement, qui viendrait perturber le bras de fer engagé entre les organisations syndicales et le pouvoir. Contrairement à ce qu’affirment nombre de commentateurs et de militants, qui évoquent une radicalisation, en mettant en avant la multiplication des actions de blocage devant des entreprises, des ronds-points ou des péages, il n’y a pour l’instant pas davantage d’indices d’une telle transformation. Cette radicalisation pourrait même être, si cela se substituait à des grèves sur les lieux de travail, un signe de renonciation ou de désespoir à engager le combat là où les travailleurs peuvent le gagner  : celui de la grève, qui seule peut faire plier la bourgeoisie. […]

    #syndicats #directions_syndicales #grève #manifestations #intersyndiale #confédérations_syndicales #CGT #CFDT #lutte_de_classe #gouvernement_borne #Emmanuel_Macron

    • Pour l’instant, c’est Macron qui cristallise l’essentiel des haines et des rancœurs. Mais on peut espérer que la classe ouvrière se nourrira de l’expérience tirée des mouvements qui ont secoué le monde du travail ces dernières années sans avoir inversé le cours des choses  : ripostes aux précédentes attaques contre les retraites, contre les lois Travail, ou mouvement des gilets jaunes. Elle est en mesure d’en tirer la conclusion qu’elle ne pourra vaincre que par des grèves puissantes, généralisées, contrôlées par elle-même, qui s’attaqueront aux profits et au pouvoir de ceux qui dirigent réellement l’économie  : le grand patronat, les banquiers, les financiers, c’est-à-dire ceux-là mêmes qui dictent sa feuille de route à Macron et, demain, à son successeur…

  • 🛑 Gardes à vue, assignations, crainte de licenciements : la répression vise aussi les syndicalistes - Basta !

    Depuis le début du mouvement, des militants syndicaux ont été mis en garde à vue à la suite de manifestations, arrêtés sur des actions non violentes, poursuivis pour un piquet de grève, et même blessés par la police (...)

    #ViolencesPolicières #répression #Grèves #DroitdeGrève #syndicat...

    ⏩ Lire le texte complet…

    ▶️ https://basta.media/reforme-des-retraites-manifestations-greves-gardes-a-vue-tribunal-craintes-

  • « Cette réforme instrumentalise la cause des femmes » - POLITIS
    https://www.politis.fr/articles/2023/03/retraites-cette-reforme-instrumentalise-la-cause-des-femmes


    Sophie #Binet vient d’être élue Secrétaire générale de la #CGT.
    Une #féministe aussi engagée et compétente qui prend la tête d’un tel #syndicat, ça fait plaisir.

    « Entre 55 et 65 ans, on se retrouve souvent avec des parents en situation de dépendance, et on a besoin de temps pour les prendre en charge. Les femmes, sur lesquelles cette charge retombe le plus souvent, savent que si elles ne sont pas à la retraite, elles sont obligées de limiter leur activité pour y faire face. »

    « Une infirmière a sept ans d’espérance de vie de moins que le reste des femmes. »

    « Lutter contre les temps partiels. Une loi a été votée en 2014 qui interdit les temps partiels de moins de 24 heures, mais elle n’est pas du tout effective en raison du grand nombre de dérogations. Il faut instaurer un système dissuasif de surcotisation pour tous les emplois à temps partiel, qui permettrait de faire rentrer de l’argent dans les caisses et de donner accès, pour celles qui sont sur ces postes, à des droits sociaux (chômage, retraite…) sur la base d’un temps plein. »

  • CGT : Sophie Binet succède à Philippe Martinez, Clotilde Mathieu
    https://www.humanite.fr/social-eco/congres-de-la-cgt/cgt-sophie-binet-succede-philippe-martinez-789097

    La conseillère principale d’éducation (CPE) a été élue ce matin secrétaire générale de la confédération. Elle est la première femme à accéder à cette fonction en 128 ans d’existence du syndicat.

    La troisième tentative aura été la bonne. Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT des ingénieurs, cadres et techniciens (Ugict-CGT), est désormais le nouveau visage de la confédération. Elle succède à Philippe Martinez comme secrétaire générale de la CGT. La conseillère principale d’éducation (CPE), née en 1982, par ailleurs chroniqueuse du monde du travail pour l’Humanité magazine, est la première femme à accéder à cette fonction, en 128 ans d’existence de la centrale syndicale. La candidate désignée avant le congrès, Marie Buisson, n’est pas parvenue à s’imposer. Le bureau confédéral qu’elle avait présentée dans la nuit a été rejeté à 6 voix près par le "parlement" de la CGT, le comité confédéral national (CCN). S’en est suivie une proposition portée par Céline Verzeletti à l’exécutif confédéral, sans qu’elle soit soumise au vote du CCN.

    Céline Verzeletti, Laurent Brun et Sébastien Menesplier au bureau confédéral

    Après une nuit de discussions, une troisième proposition conduite cette fois par Sophie Binet a émergé au lever du soleil, composée de Céline Verzeletti [la matonne], secrétaire générale de la CGT de la fonction publique d’Etat, mais aussi de Laurent Brun [hostile à l’écologie au nom de l’emploi], secrétaire général de la CGT cheminots, Catherine Giraud, secrétaire générale de l’union départementale (UD) de la Vienne, Nathalie Bazire, secrétaire générale de l’UD de la Manche, Sébastien Menesplier, secrétaire général de la CGT mines-énergie, Boris Plazzi, membre du bureau confédéral sortant, Gérard Ré, de l’UD des Alpes-Maritimes, Mireille Stivala, de la fédération santé-action sociale, et de Thomas Vacheron, membre de la direction sortante de la CGT. Cette proposition a été adoptée par le CCN à 64 voix pour, 39 contre et 11 abstentions.

    La veille, le débat des congressistes autour de la composition de la nouvelle commission exécutive confédérale (CEC), dont sont statutairement issus le bureau confédéral et la secrétaire générale, s’était déroulé dans le calme. Plusieurs intervenants, dont beaucoup de primo-congressistes, avaient pris le micro pour demander à leurs camarades d’élargir la proposition de CEC à de nouvelles candidatures, comme celle d’Olivier Mateu, secrétaire général de l’UD des Bouches-du-Rhône. Une volonté partagée par Céline Verzeletti. Au micro, la surveillante pénitentiaire avait envoyé un message aux militants réunis en conclave, en donnant sa vision du travail de direction : « C’est avant tout un collectif et non une personne qui doit incarner la CGT ». Louant une organisation « plurielle », la responsable syndicale élue au bureau confédéral, cette nuit, avait appelé à sortir du congrès avec une confédération « unie » et « offensive ».

    Sophie Binet : Défis pour le syndicalisme , 5 janvier 2023
    https://www.humanite.fr/social-eco/sophie-binet/sophie-binet-defis-pour-le-syndicalisme-776897

    (...) une réflexion approfondie sur les transformations du salariat s’impose. Les salarié.e.s n’ont à la fois jamais été aussi nombreux mais également fragmentés. Alors que la catégorie ouvrière a longtemps constitué le centre de gravité du salariat, les employés sont maintenant les premiers en nombre et les cadres et professions intermédiaires représentent près de 50 % du salariat. Les luttes ne peuvent donc plus se construire en solidarité avec une catégorie centrale mais doivent faire converger les revendications spécifiques à chacune et s’adresser aussi à tou.te.s les précaires. Ceci exige des pratiques démocratiques renouvelées permettant de répondre au souhait d’implication directe qui préside souvent à l’émergence des coordinations.

    vignettes cégétologiques récentes
    https://seenthis.net/messages/996191
    edit : il se confirme qu’outre sa participation au BN de l’UNEF en 2006, Sophie Binet est « passée par le PS ».

    #CGT #Congrès_CGT #travail #femmes #salariat #syndicat #précaires #écologie

    • RETRAITES : AVEC LES VIOLENCES, « MACRON JOUE UN JEU DANGEREUX », Sophie Binet
      https://www.arretsurimages.net/emissions/arret-sur-images/retraites-avec-les-violences-macron-joue-un-jeu-dangereux

      Après deux mois de mobilisation, nous avons voulu donner la parole à des opposants de la réforme des #retraites, en première ligne sur les plateaux télés : comment ces acteurs de la mobilisation analysent la couverture médiatique du mouvement social ? De quelle manière décident-ils de prendre la parole dans les #médias et sur quels critères ? Quel regard portent-ils sur le récit médiatique et politique de la contestation ? Trois acteurs de la contestation ont accepté notre invitation

      note la vidéo de fin de congrès CGT qui précède est bien triste. si la direction sortante mise en minorité sur son bilan a réussi au finish a se conforter par ce choix de dernière minute, une fois passés les préliminaires destinés à refaire « l’unité » (mais... "l’unité est combat" a-t-on coutume de dire dans le syndicat), les thèmes mis en avant par la secrétaire générale (féminisme, écologie, champs de syndicalisation) ne recueillent que de peu nombreuses réactions polies. elle doit sans cesse utiliser des marqueurs plus standards (camarades / réindustrialisation / on lâche rien) et acceptables (jusqu’au retrait). même le désaveu implicite de l’invocation par Martinez d’une « médiation » avec le gvt sur les retraites au sortir de la dernière manif (raison majeure du vote initial de défiance) ne lui vaut guère de succès. le terme de #grève reconductible n’est employé que pour parler des (rares) secteurs où elle a déjà lieu, et pas comme un objectif du travail syndical immédiat.
      il faut attendre des lectures plus informées sur ce congrès. et voir ce qui se passera avant le 6 avril.

    • Lors de ce congrès, Murielle Morand (Fédération Chimie) a interpellé Philippe Martinez de façon spectaculaire en lui reprochant de mener « une médiation [avec le pouvoir] , alors que les travailleurs sont dans la rue » sachant qu’il n’avait pas reçu le mandat pour le faire.

      https://seenthis.net/messages/996520

      Voilà une forme de critique – vieille comme le monde des militants – pour dénoncer les dérives bureaucratiques au sein de l’appareil, notamment lorsque des « responsables » s’expriment ou agissent sans prendre en compte l’avis des militants.

      J’ai moi-même employé cet argument notamment lorsque je me suis exprimé au nom de mon syndicat pour affirmer notre désapprobation quand des personnalités de la CGT – dont le secrétaire de notre fédération (pas vraiment pro-Buisson, aujourd’hui) – avaient appelé à voter Macron au second tour de l’élection présidentielle de 2017 :

      https://cgt-territoriaux-leslilas.org/Lettre-ouverte-suite-a-l-election-presidentielle-de-2017

      Force est de reconnaître que l’argument de « l’absence de mandat », aussi légitime soit-il, est surtout mis en avant quand « la direction » (quel que soit le niveau concerné) prend une décision qui hérisse le poil de la tendance oppositionnelle, si ce n’est celle de « la base ».

      Je ne suis pas sûr que la camarade Morand se serait exprimée avec autant de véhémence si Martinez avait défendu, dans les mêmes conditions, c’est à dire, sans avoir reçu de mandat explicite, un positionnement inverse : refuser la médiation (le positionnement qu’il aurait fallu avoir, néanmoins, de mon point de vue).

      On me dira peut être, comme je l’ai entendu à propos de la candidature Buisson (défendue par Martinez), que la « non médiation » représente la tendance « naturelle » de la CGT. La direction incarnerait, toujours selon le même point de vue, le « réformisme ». Donc l’opposition à Martinez (Mateu) serait « révolutionnaire » ?

      Quelle bonne blague : la direction de la CGT est, quoi qu’on en dise, à l’image de l’organisation. Elle n’est en rien révolutionnaire. Il n’y a que des personnes qui se meuvent dans un entrelacs d’organisations et de pratiques plus ou moins combatives, plus ou moins institutionnelles et, parmi elles, une bonne partie de camarades salarié·es qui n’ont en réalité pas grand-chose à faire de toutes ces péripéties.

      Comment ignorer que certaines instances de la CGT (notamment les organismes de formation) ont structurellement intérêt au maintien des institutions économiques et politiques pour qu’elles continuent de fonctionner ?

      Comment ignorer qu’un certain nombre de militants permanents, quelle que soit la position défendue – pro direction confédérale ou oppositionnelle – sont financièrement dépendant de l’organisation syndicale à laquelle ils sont directement rattachés (Fédération, Union départementale et Union régionale, notamment) ? Dans ces conditions, la liberté d’orientation est toute relative. Peu importe si l’orientation en question est soit-disant « révolutionnaire » ou « réformiste ». Des militants peuvent être contraints tout simplement, comme dans n’importe quel boulot, de rester dans leur milieu militant et d’adopter le comportement qui leur permette d’assurer leur revenu. Quand ils sortent de ce milieu, notamment pour cause de désaccord, ils n’ont souvent d’autres choix que de s’en couper brutalement, complètement essorés, abandonnant le plus souvent toute velléité de lutte sociale.

      Croit-on sérieusement, tel qu’il m’a été donné l’occasion de le lire ou de l’entendre, que le rattachement à la FSM représente un enjeu prépondérant de lutte de classe à la CGT ? Sur quelle planète vivent ces gens soit-disant « révolutionnaires » ?

      Comment ignorer que dans l’organisation très particulière de la CGT - un fédéralisme obéissant aux logiques du centralisme démocratique, ce qui lui donne parfois des allures de féodalisme – on trouve des fédérations (énergie et chimie, notamment) ainsi que certaines UD dont le poids influence fortement les orientations confédérales ? Rien que cela est une contradiction totale avec le fédéralisme.

      On peut apprécier les psychodrames – et la CGT les adore – il n’en reste pas moins que les conflits au sein de la direction de la CGT, lors de son 53e congrès, ont été déterminés par un certains nombre de faits incontestables :

      Les enjeux, bien réels, de la lutte sociale immédiate autour des retraites représentent effectivement ce qui permettra ou non à la CGT de se ressouder mais je ne pense pas, en dépit des mises en scènes, que ces questions ont représenté les clivages les plus déterminant lors de ce 53e congrès.

      La candidature Buisson a été essentiellement torpillée parce qu’elle représentait une ouverture de la CGT à la fois aux thèses écologistes et féministes :

      https://seenthis.net/messages/991262

      Il est incontestable que ces orientations, défendues par Martinez, avant le congrès, ont été menées sans forcément respecter les règles démocratiques vis à vis des organisations de la CGT, mais les mêmes règles n’ont pas été respectées, non plus, lors des précédents mandats et de façon générale, elles ne le sont pas, dans l’organisation confédérale, depuis des lustres, si ce n’est depuis toujours, sans pour autant déclencher de telle bronca.

      Il est tout aussi incontestable que certaines organisations – celles évoquées ci-dessus – se sont montrées particulièrement réfractaires à ces ouvertures et pour cause : des casseroles pour harcèlements sexistes et un positionnement productiviste et pro nucléaire pour le moins borné.

      Tant que la logique de production sera, à ce point, associée à « la défense de l’emploi » on ne s’en sortira pas et la CGT en crèvera. On ne vit pas pour le travail et encore moins pour l’emploi.

      Il faut évidemment combattre radicalement l’exploitation et la misère organisée par la technocratie écolo-libérale qui fait reposer sur les plus pauvres la « transition verte » – on a eu les gilets jaunes, pour bien le comprendre – mais cela ne peut et ne doit en aucun cas se faire en continuant de cautionner la logique productiviste des patrons et de l’État qui nous conduit tous, le prolétariat en première ligne, dans le mur.

      Ce matin, quand j’ai appris que Sophie Binet était la nouvelle SG de la CGT j’ai envoyé un message aux membres de mon ancien syndicat en leur indiquant qu’il s’agissait, de mon point de vue, de la meilleure candidature. Je le pense sincèrement.

      J’ai lu qu’on lui a déjà taillé un costume de social-traître, sous prétexte qu’elle est à la direction d’une organisation de cadres (UGICT) et dans la foulée, on enchaîne une autre ritournelle cégétiste, soit-disant ouvriériste : opposer les cadres (surtout quand il s’agit de femmes) aux « vrais travailleurs ». Moi, je n’ai pas oublié que ce sont des cadres (avec une présence féminine prépondérante) qui ont réactivé mon syndicat périclitant, avant que je le rejoigne. Ces camarades ont décidé de transformer leur syndicat de cadres en syndicat unique, ouvert à toutes les catégories. Dans la fonction publique, tout le monde sait que les cadres sont autant en souffrance que les autres.

      Je ne me fais aucune illusion sur les suites de ce congrès, pas plus que sur la CGT, car je suis convaincu depuis toujours que l’essentiel de ce qu’il faut attendre d’une réelle mise en cause du capitalisme dépasse de loin les enjeux structurels de cette vénérable organisation mais ce qui s’y passe ne me laisse pas indifférent. C’est une partie de mon parcours de lutte, de solidarité et de partage d’humanité.

    • Comment la CGT a placé par surprise Sophie Binet à sa tête | Mediapart
      https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/310323/comment-la-cgt-place-par-surprise-sophie-binet-sa-tete

      Comment la CGT a placé par surprise Sophie Binet à sa tête

      Le nom de la dirigeante du syndicat des cadres de la CGT, militante féministe reconnue, n’était pas envisagé pour succéder à Philippe Martinez. Jusqu’à ce que l’opposition entre la direction sortante et les tenants d’une ligne dure aboutisse à une impasse, dans la nuit de jeudi à vendredi.

      https://jpst.it/3a8kM

    • « C’est une très mauvaise nouvelle pour le gouvernement » : ce que change l’élection de Sophie Binet à la tête de la CGT dans la lutte contre la réforme des retraites
      https://www.francetvinfo.fr/economie/retraite/reforme-des-retraites/c-est-une-tres-mauvaise-nouvelle-pour-le-gouvernement-ce-que-change-l-e

      Après une semaine de congrès houleux, Sophie Binet, première femme à diriger la CGT, aura la lourde tâche de recoller les morceaux d’un syndicat profondément divisé. « C’est un choix de compromis, qui permet de résoudre les tensions internes à l’organisation, ou du moins les oppositions à la direction sortante de Philippe Martinez », explique à franceinfo Pierre Rouxel, maître de conférences en sciences politiques et spécialiste du syndicalisme. Engagée sur les questions environnementales et coautrice du livre Féministe, la CGT ? Les femmes, leur travail et l’action syndicale (éditions de l’Atelier, 2019), elle apparaît moins radicale qu’Olivier Mateu ou Céline Verzeletti, dont les noms étaient cités pour prendre la tête de la CGT.

      "Personne n’avait intérêt à rompre l’intersyndicale"

      Avec Sophie Binet, l’avenir de l’intersyndicale semble s’inscrire dans la continuité. « Le fait que la voix du compromis ait triomphé rend peu probable à court terme toute fracturation de l’intersyndicale », analyse ainsi Pierre Rouxel. « Personne n’avait intérêt à la rompre, y compris les plus farouches opposants à la ligne de Philippe Martinez », abonde Maxime Quijoux, sociologue au CNRS et au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam).

      "On évite une crise assez forte à la CGT, donc on évite une catastrophe qui aurait pu emporter de façon directe ou indirecte l’intersyndicale."

      Son élection a été saluée par d’autres syndicats, à l’instar du secrétaire général de l’Unsa, Laurent Escure. « Je veux dire que je suis très heureux pour elle », a-t-il écrit sur Twitter. Même enthousiasme chez les opposants politiques à la réforme des retraites. « Les dangers étaient la fracture interne et l’affaiblissement du front contre la retraite à 64 ans. Ils sont évités. C’est une bonne nouvelle à mes yeux », souffle à France Télévisions un député de la Nupes.

      La nouvelle patronne de la CGT a confirmé que l’intersyndicale se rendrait mercredi 5 avril à Matignon pour rencontrer Elisabeth Borne. « Nous irons unis pour exiger le retrait de cette réforme de façon ferme et déterminée », a-t-elle lancé. Plus question de médiation ou de pause, comme le réclame Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, auquel Philippe Martinez avait semblé emboîter le pas. « Cela a provoqué un moment de flottement dans le congrès. Là, on revient au retrait de la réforme, ce qui envoie un signal clair en interne », décrypte Maxime Quijoux.

      L’exécutif « pariait sur les divisions de la CGT »

      Dans ce contexte, l’arrivée de Sophie Binet est-elle une bonne ou une mauvaise nouvelle pour l’exécutif ? Officiellement, la majorité salue son élection. « Personne ne peut souhaiter que la radicalité s’impose à la CGT. Sa désignation est d’abord une bonne nouvelle pour le dialogue social », assure à France Télévisions le député Renaissance Marc Ferracci, proche d’Emmanuel Macron. « On ne peut que se réjouir de voir une réformiste à la tête de la CGT », approuve également le député Horizons Paul Christophe, chargé des retraites pour son groupe. « Je trouve préférable d’avoir des syndicats forts et réformistes que faibles et radicaux. Les premiers peuvent faire bouger les choses en mettant en place un rapport de force utile, les seconds montent les tensions dans le pays sans rien apporter de positif », appuie de son côté Nicolas Turquois, député du MoDem.

      Au gouvernement, l’entourage du ministre du Travail, Olivier Dussopt, joue le détachement : « On n’a pas du tout regardé les différentes options sous le prisme de ce qui, supposément, nous arrangerait ou pas. » La Première ministre a, elle, affirmé vendredi qu’elle ne connaissait pas personnellement Sophie Binet et qu’elle n’allait « pas interpréter » ce qui se passe à la CGT, mais qu’elle serait « à l’écoute ». Sacha Houlié, le président Renaissance de la commission des lois, anticipe « une situation identique » à l’actuelle.

      En réalité, l’arrivée de Sophie Binet est « une très mauvaise nouvelle pour le gouvernement », analyse Maxime Quijoux. Selon lui, l’exécutif « pariait sur les divisions de la CGT pour faire prospérer la stratégie du pourrissement, mais il n’y a finalement pas de crise à la centrale, ce qui maintient le front syndical uni ».

      Le profil de Sophie Binet n’est pas non plus un atout pour le pouvoir en place. « Cette femme jeune, qui vient de l’encadrement, rafraîchit l’image de la CGT. Elle va renvoyer une image différente dans l’opinion publique, sur laquelle le gouvernement aura peu de prise », anticipe le sociologue. « Elle modernise la CGT, abonde le politologue Dominique Andolfatto. Elisabeth Borne et Emmanuel Macron ne pourront pas caricaturer la CGT en opposants stériles, car l’histoire personnelle de Sophie Binet est en contradiction avec cette caricature. »

    • [depuis 15 ans, le régime compte sur mdernisation/normalisation] Sophie Binet à la tête de la CGT, un atout pour un syndicat en crise, ANALYSE, Michel Noblecourt

      L’arrivée de la militante féministe et écologiste au poste de secrétaire générale du syndicat pourrait apaiser les tensions entre ses membres et lui permettre de retrouver une cohésion collective.
      Au-delà de la contestation de la réforme des retraites, qui a gonflé les voiles de son aile radicale (raffineries, chimie, énergie, éboueurs), la CGT joue à moyen terme son avenir. Avec la violence de ses déchirements, son 53e congrès, du 27 au 31 mars à Clermont-Ferrand, aurait pu se solder par une nouvelle bunkérisation de la centrale. Or, coup de théâtre, il a débouché in extremis sur un changement historique, cent vingt-huit ans après sa création en 1895, avec l’élection au poste de secrétaire générale de Sophie Binet, jusqu’alors secrétaire générale de l’Union générale des ingénieurs cadres et techniciens (Ugict). Une double révolution : l’ancienne conseillère principale d’éducation de 41 ans est une féministe qui va devoir changer l’image un peu machiste de la CGT, et une cadre, qui va devoir composer avec la culture toujours ouvriériste du syndicat.

      Lire aussi : Manifestations du 6 avril contre la réforme des retraites en direct : « La mobilisation continuera sous une forme ou une autre », promet la CGT

      Pour Philippe Martinez, qui a fêté ses 62 ans le 1er avril, au terme d’un mandat de huit ans, la potion est particulièrement amère. Son rapport d’activité a été rejeté le 28 mars, par 50,32 % des voix – une première –, ruinant automatiquement les chances de sa « dauphine », Marie Buisson, d’accéder à la tête de la centrale. A ce sévère camouflet s’est ajoutée l’élection d’une militante que personne n’avait vu venir et qu’il avait toujours tenue à l’écart.

      Hors du jeu contractuel

      Ce séisme est une double revanche de l’histoire. En 1992, Alain Obadia, secrétaire général de l’Ugict, alors âgé de 43 ans, avait en vain cru son heure venue pour devenir le numéro un de la CGT. « Il nous faut maintenant dépasser, affirmait alors M. Obadia, les pesanteurs héritées d’une ancienne démarche marquée par une conception d’alliance entre les cadres et la classe ouvrière qui considérait que l’activité en direction des ingénieurs et cadres relevait plus des relations publiques, du débat général sur les questions économiques que d’une activité revendicative concrète. »
      En 2012, Bernard Thibault avait innové en défendant jusqu’au bout la candidature de Nadine Prigent pour prendre sa suite. Il avait toutefois été mis en minorité par son comité confédéral national (CCN) et Thierry Lepaon avait été élu par défaut en 2013.

      Depuis cette date, la crise de la CGT s’est amplifiée. Alors qu’elle avait, dès 1996, coupé la courroie de transmission avec le Parti communiste français pour ne pas être entraînée dans sa chute, son déclin s’est accéléré. Au début des années 1970, la centrale flirtait avec les deux millions d’adhérents et pensait atteindre l’objectif des trois millions. En 2020, derniers chiffres officiels, elle n’affichait plus que 606 000 encartés. Et, suprême humiliation, elle a perdu, fin 2018, sa première place aux élections professionnelles, détrônée par la CFDT. Elu en 2015 dans des conditions controversées, M. Martinez, issu de la métallurgie, tout en jugeant que « le syndicalisme est, par essence, réformiste », s’est appuyé sur son aile radicale, sans jamais obtenir vraiment son ralliement. Ne signant aucun accord interprofessionnel, se situant toujours dans la contestation du gouvernement, la CGT, hors du jeu contractuel, s’est isolée.

      Moderniste plutôt réformiste

      M. Martinez a tourné le dos au « syndicalisme rassemblé », cher à ses prédécesseurs Louis Viannet et Bernard Thibault. Les relations avec la CFDT ont été glaciales, au point que Laurent Berger, avec lequel le cégétiste avait une bonne entente personnelle, était interdit de séjour au siège de Montreuil. Ce n’est que récemment, au moment de s’opposer à la réforme des retraites, que M. Martinez a privilégié l’unité syndicale, laissant même le leadership de la lutte à la CFDT. A son tour, Mme Binet a adopté une posture intransigeante, se résignant à aller avec l’intersyndicale à Matignon, mercredi 5 avril, pour « exiger » le retrait de la réforme. L’échec de la rencontre avec Elisabeth Borne a conforté sa détermination.

      Lire aussi la tribune : Article réservé à nos abonnés Michel Wieviorka, sociologue : « Dans la crise actuelle, la seule personnalité significative qui émerge est Laurent Berger » [sic]

      Au-delà de la confrontation sociale, la nouvelle secrétaire générale ne manque pas d’atouts pour tenter d’enrayer le déclin de la CGT. C’est une moderniste plutôt réformiste, ferme dans ses convictions mais suffisamment pragmatique pour ne pas être fermée à la recherche de compromis. Ancienne militante de la Jeunesse ouvrière chrétienne, ex-dirigeante de l’Union nationale des étudiants de France, elle a milité un temps au Parti socialiste, soutenant Martine Aubry lors de la primaire de 2011. Elle a joué un rôle actif dans le mouvement de 2006 contre le contrat première embauche et en 2016 contre la loi El Khomri. Ecologiste, féministe – elle pilotait à la CGT le collectif « femme mixité » –, elle se bat contre les violences sexistes et sexuelles dans l’entreprise. Sa qualité de cadre peut lui permettre de reconquérir au moins partiellement les cols blancs qui ont abandonné la CGT aux élections professionnelles.

      Quelle sera sa marge de manœuvre au sein d’une CGT profondément fracturée ? Plébiscitée à la commission exécutive (86,14 %), elle a été élue par le CCN par 61 voix contre 11 et 16 abstentions. Après un congrès qu’elle a qualifié de « difficile, compliqué », parfois « violent », il lui faut recoller les morceaux et apaiser. Dans son bureau confédéral, elle a dû donner des gages et faire entrer quelques « durs », comme Laurent Brun, administrateur, patron des cheminots, qui confiait à Initiative communiste, en 2018, que « les analyses de Lénine sont toujours d’actualité. Il faut à la fois une idéologie révolutionnaire et une organisation qui la porte ». Et il risque d’y avoir des résistances dans la base ouvrière à être placée sous la houlette d’une cadre. Mais, pour une CGT en difficulté, Mme Binet fait figure de carte de la dernière chance.
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/04/06/l-election-de-sophie-binet-a-la-tete-de-la-cgt-est-un-atout-pour-une-central

      #cadres #cogestion #normalisation

  • Rififi à la CGT | Mediapart | 26.03.23

    https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/260323/la-cgt-tourne-la-page-philippe-martinez-dans-l-incertitude

    Le choix de Marie Buisson ou de Céline Verzeletti ne réglera de toute manière pas les problèmes de la CGT d’un coup de baguette magique. Quatre ans après le précédent congrès, les incertitudes sur son avenir ne sont pas levées. Forte de plus de 600 000 adhérents, et avec des nouvelles adhésions en nombre depuis le début du mouvement contre la réforme des retraites, la CGT n’en est pas moins en déclin de ce point de vue.

    Surtout, c’est sous la direction de Philippe Martinez que la CGT a été dépassée par la CFDT en nombre d’électeurs, rétrogradant en deuxième position. « Elle perd des centaines de milliers de voix aux élections professionnelles, rappelle Karel Yon. Les autres syndicats aussi, mais à une vitesse moins forte. Et ce problème-là, personne ne veut en parler dans le syndicat. »

    • Congrès confédéral de la CGT cette semaine, le 53ème ; Buisson - de la fédé Éducation et préférée de Martinez - est donnée gagnante - mais. L’article et l’intéressée indiquent aussi que, pour ce que ça veut dire de gagner le vote de la tête de la direction à la CGT, pas sûr que le résultat soit si important.

      « Même si les grosses fédés préfèrent Céline Verzeletti, les UD sont légitimistes et suivront Philippe Martinez, même en bougonnant », avance l’un. « C’est du 50-50, incertitude totale », prévient un autre.

      Un scénario revient souvent dans les pronostics : Marie Buisson pourrait être élue, en échange d’une entrée massive au comité exécutif, voire au bureau confédéral, des tenants d’une ligne plus « dure » ou « identitaire » que celle qu’elle porte. « Elle a pour l’instant du mal à constituer son équipe », relève un bon connaisseur.

    • aujourd’hui, le rapport d’activité de la direction confédérale est rejeté par 50.32% des congressistes.

      vidéos du congrès

      « Camarade Martinez, qui t’a donné mandat, pour parler de médiation, alors que les camarades sont dans la rue » Murielle Morand.
      #CongresCGT #CGT #Manif28Mars
      #greve28mars

      https://twitter.com/KadoKero/status/1640744778290671616

      « Nous ne voulons pas devenir un syndicat de concertation et d’accompagnement, à la remorque de la CFDT ».

      https://twitter.com/KadoKero/status/1640746507342151682

      « L’arme des travailleurs, c’est la grève, et il faut de toutes nos forces, construire la grève générale » Murielle Morand

      https://twitter.com/KadoKero/status/1640747944818212864

    • Surprise ! La direction de la CGT essuie un revers majeur lors de son 53e Congrès
      https://www.francetvinfo.fr/economie/syndicats/la-direction-de-la-cgt-essuie-un-revers-majeur-lors-de-son-53e-congres_

      Les délégués de la centrale syndicale ont rejeté le rapport d’activité de la direction sortante, une première dans l’histoire récente.


      [le premier, désavoué par la majorité des présents regarde le plafond, le second est catastrophé] Le numéro un sortant de la CGT, Philippe Martinez, et son prédécesseur, Bernard Thibault, le 27 mars 2023 à Cournon-d’Auvergne (Puy-de-Dôme). (JEFF PACHOUD / AFP)

      Mauvaise surprise pour Philippe Martinez. Le 53e Congrès de la CGT, qui s’était ouvert lundi dans une atmosphère très tendue, a été mardi 28 mars le théâtre d’un vote de défiance inattendu vis-à-vis de la direction sortante. Un vote qui accroit le suspense sur la succession du numéro un de la centrale syndicale.

    • une version gauchiste proposent une critique interne (les minorités disposent d’une marge de liberté d’analyse et d’expression qui peut autoriser une pertinence introuvable ailleurs)
      53e Congrès de la CGT : Remettre la question de la structuration au cœur du débat
      https://revolutionproletarienne.wordpress.com/2023/02/06/53e-congres-de-la-cgt-remettre-la-question-de-la-

      (...) alors que le démantèlement des collectifs de travail se poursuit, sous la férule toujours aussi impitoyable des besoins de l’accumulation du capital, la principale organisation syndicale de lutte en France va tenir un congrès dans un état de divisions qui s’est amplifié ces deux dernières années. Encore une fois les grandes difficultés de la CGT se traduisent dans la personnalisation.

      (...) la part des « isolé.es », directement rattaché.es dans une Union locale. Au niveau national elle passe de 11,6 % en 2016 à 15 % en 2020 (91 514).

    • pour part, rapido, je dirais cogestion (actuellement, c’est en pleine lutte ouverte, pas facile à tenir ! être à la remorque de la CFDT pour la remplacer) vs lutte de classe (avec stals, campistes, mascus, etc, incorporated, mais pas seulement), sur fond d’#autonomie_ouvrière qui fait USAGE du syndicat (remember la grève Ratp 2019 qui contraignit la confédé à suivre, les grévistes de divers endroits : commerce, logistique)

    • 10 QUESTIONS SUR LE SYNDICALISME Guillaume Goutte [Note de lecture]
      https://antiopees.noblogs.org/post/2023/03/25/10-questions-sur-le-syndicalisme-mars-2023

      On peut se montrer quelque peu sceptique quant au potentiel révolutionnaire des syndicats (j’avoue que c’est mon cas). Mais on aurait tort de les mépriser (à l’instar du monarque républicain suscité). C’est pourquoi je recommande la lecture de cet abrégé du #syndicalisme.

      Son auteur, Guillaume Goutte, se présente comme « militant syndicaliste, adhérent de la Confédération générale du travail (CGT), actif et en responsabilité au sein du Syndicat général du Livre et de la communication écrite ». Un peu plus loin, il ajoute : « Le livre part du postulat que le syndicalisme est non seulement nécessaire, mais qu’il doit aussi être indépendant et se donner les moyens d’incarner une pratique autonome de la lutte de classe. »

      #lutte_de_classe

    • trois fils twitter pour une cégétologie amateure : le cas Mateu

      recul sur les discriminations (objet d’un gros taff féministe dans la CGT) et soutien aux violeurs de la cgt

      Depuis 1999, la CGT a choisi la parité comme mode de fonctionnement. Ce que ne dit pas ce tweet c´est que la modification en question concerne justement cette règle : Mateu n´a pas de colistière.

      https://twitter.com/angry_prof39/status/1640607968063258624

      raciste, il a rallié sa fédération syndicale a la FSMondiale, groupement de syndicats lié aux dictatures, son internationalisme c’est Bachar Al Assad, Poutine et que les migrants crèvent en mer ou chez eux surtout.

      Mateu qui refuse de signer un appel à manifester contre la loi Darmanin et qui ose nous dire comment lutter ... Et si vous connaissiez les arguments de son refus on croit lire du PS ..

      https://twitter.com/ChriLeblanc/status/1640608925811703814

      Mateu s’en sortira pas seul, il propose une alliance à l’ex-matonne opposée à la dauphine de Martinez...

      La Cgt vit un congrès historique et les travailleurs nous regardent. On doit ressortir unis pour aller à la victoire. J’ai proposé à @celineverzeletti co-sec générale de
      @UFSE_CGT
      de mener ce combat chacun comme co-secrétaire général. Avec une Cgt rassemblée, nous gagnerons. #cgt

      https://twitter.com/OlivierMateu/status/1640962091451314177

      ces histoires de direction fleurent bon de part et d’autre les... contradictions au sein du peuple

    • Sophie Binet succède à Philippe Martinez à la tête de la CGT
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/03/31/sophie-binet-succede-a-philippe-martinez-a-la-tete-de-la-cgt_6167702_823448.

      Après le rejet de la candidature de Marie Buisson, que poussait l’équipe sortante, la commission exécutive confédérale a élu la secrétaire générale de l’Ugict, le syndicat des cadres de la CGT, à la tête de la centrale syndicale.

      formée dans la lutte contre le CPE, comme membre du BN de l’Unef (orga dont les manipulations en milieu étudiant ont discrédité à l’époque et jusqu’à aujourd’hui la modalité de l’assemblée générale...) en charge de l’égalité F/H. à venir, la réponse de la bergère au berger ?

      #cégétologie

      edit du côté de l’aire Mateu ou « courant révolutionnaire »
      @Matchou75
      https://twitter.com/Matchou75/status/1641706576946798592

      La CGT devient officiellement une CFDT bis.
      L’UGICT est complètement tournée vers les cadres (et techniciens).
      Dans la Fonction Publique ils ignorent les agents de catégories C et B qui se font pourtant rattraper par la précarité et dont les salaires sont dépassés par le SMIC.

      Sophie Binet en presse en janvier dernier (retraites et cause des #femmes)
      https://seenthis.net/messages/987684

      son élection, dans L’Humanité
      https://seenthis.net/messages/996949

    • version AFP 10h48 - notez le titre « la puissante CGT » :-)

      France : Sophie Binet prend la tête de la puissante CGT en plein conflit sur les retraites

      Agence France-Presse

      31 mars 2023 à 10h48

      La CGT, le puissant syndicat opposé à la réforme des retraites en France, a désigné à la surprise générale vendredi Sophie Binet à sa tête, première femme à diriger l’organisation depuis sa création en 1895, ont indiqué des membres de la direction à l’AFP.

      Ce coup de théâtre survient après une semaine de congrès houleux, en pleine bataille contre la réforme des retraite et à quelques jours d’une réunion de l’intersyndicale à Matignon, une invitation proposée par la Première ministre.

      Candidate « par défaut » selon certains, Sophie Binet aura la lourde tâche de recoller les morceaux d’une CGT profondément divisée, à un moment où la centrale est en première ligne dans la lutte contre la réforme des retraites.

      Cette élection survient au terme d’une nuit de tractations au cours de laquelle aucune des deux candidates jusqu’alors pressenties, Marie Buisson, la dauphine du secrétaire général sortant Philippe Martinez, et Céline Verzeletti, ne sont parvenues à faire consensus sur leur nom.

      Sophie Binet, née en 1982, est une ancienne membre du syndicat étudiant Unef et ancienne CPE (Conseillère principale d’orientation). Elle était à la tête de la Fédération des cadres (Ugict) depuis 2018.

      Issue de la Commission exécutive confédérale, la direction élargie de la CGT, elle était référente du collectif femmes mixité, et engagée sur les questions environnementales et l’égalité hommes-femmes.

  • Philippe Martinez : « Emmanuel Macron nous a marché dessus »

    Cette interview de Philippe Martinez parait dans le Monde daté du 23 mars 2023. Il y aborde la mobilisation actuelle contre la réforme des retraites, y compris certaines différences entre les syndicats. Il répond aux questions sur l’enjeu du 53ème congrès de la CGT prochainement.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/02/20/un-congres-cgt-sous-haute-tension-pour-le-mouvement-syndical-et-feministe/#comment-56214

    #syndicat

  • Le Service d’Ordre de la CGT protège le MEDEF a coups de bâtons - Marseille Infos Autonomes
    https://mars-infos.org/le-service-d-ordre-de-la-cgt-6904

    Ce jeudi 16 mars, après le rassemblement devant la préfecture, le cortège s’est mis en marche. Une fois arrivé devant la porte du MEDEF, au niveau du carroussel du Vieux-Port, un groupe de quatre personnes a tenté de la forcer. Pas besoin de chercher bien loin pourquoi le MEDEF constitue l’ennemi direct de ce mouvement. Pas de vigiles, pas de flicaille. A la hauteur de leur réputation de gros bras ecervelés, c’est une vingtaine de membre du SO de la CGT, poussés par leur directeur local Olivier Mateux, qui s’est empressé de faire rentrer dans le rang les quelques aventureux qui n’ont pas demandé l’autorisation des organisations croulantes. Il n’y a eu aucun échange, aucun préalable juste des coups et le passage à tabac d’une camarade à six contre une.

    Ca n’était pas une première pour Olivier Mateux et ses nervis. 2016 et les passages à tabac de toute personne tentant de dépasser le cadre, puis le passage à tabac d’un camarade s’étant rendu à leur local.

    Matraquage, tabassage au sol, voilà ce que la direction de la CGT marseillaise a à dire à celles et ceux qui entendent véritablement porter des coups aux responsables du désastre anthropologique qu’est le capitalisme. Ca y’est on a vraiment les crocs, plus de retraite à 64, ni 62 ni 60, on ne veut plus travailler, on ne veut plus de ce monde.

    Heureusement, une centaine de mètres plus loin la CGT a tenté de dissoudre le rassemblement sous les huées de la foule, qui une fois débarrassée des nervis autoritaires, a pu prendre le chemin de la rue Saint-Féréol et la dégommer comme il se doit, comme elle devrait l’être tous les jours.

    #SO #CGT #Olivier_Mateu

    • LA HAINE
      Mouvement contre la réforme des retraites : tentative d’état des lieux
      https://lundi.am/La-Haine

      L’intersyndicale garde cette ligne. Elle s’est ainsi refusée à s’engouffrer dans la brèche du 49.3, repoussant son retour dans la rue à la semaine suivante. Elle a renoncé à intensifier les blocages le lendemain et à remettre une pièce dans l’appel à la grève - malgré les 150 millions d’euros de caisse de grève que planque au chaud la CFDT. Il ne sert à rien de s’acharner sur ce vieil éléphant mourant qu’est l’intersyndicale, il suffit de l’écouter, ces derniers jours, assumer son rôle pacificateur :

      « Je condamne fermement toutes les atteintes aux personnes et les actes violents et symboliquement violents. Ce qui s’est passé à Dijon est inacceptable », Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT. [ Des mannequins à l’effigie de Macron, Borne, Véran et Dussopt sont brûlés place de la République à #Dijon par des syndicalistes #CFDT]

      « Attention ! Il faut bien faire la distinction entre les débordements hier soir, que nous dénonçons tous au sein de l’intersyndicale, et les actions de blocage organisées depuis ce vendredi matin », Simon Duteil, co-délégué général de Solidaires. [alors qu’aujourd’hui même des cheminots ont mis hors d’usage des freins de trains à Versailles pour les bloquer]

      « On combat la radicalisation des mouvements », Frédéric Ben, chargé du gaz à la CGT Energie.

      « Nous voulons réaliser des actions visibles pour faire monter la pression jusqu’au 23 mars, date de la neuvième journée de mobilisation. La violence, nous devons la canaliser », un secrétaire confédéral de la CGT.

      SPECTRES BIS

      Les bâtards le savent bien, ce qu’ils ont craint dans la quasi insurrection de 2018, ce n’est pas tant un sujet social - quoiqu’en dise la plus mauvaise sociologie gauchiste - ni même un package de pratiques. Ce fut une ingouvernabilité, assez déterminée et assez diffuse. Une déferlante de détestation de l’univers néo-libéral. Trop imprévisible, trop audacieuse, trop remontée : trop alien à ce monde-ci.

      Ce potentiel n’appartient à personne. Ceux et celles qui étaient ces dernières nuits dans la rue l’ont touché du doigt. On ne ressuscite pas une insurrection ratée. Mais on peut se ressaisir de certains réflexes d’alors (comme celui de viser les lieux de pouvoir, ou encore de faire fi des parcours déclarés), assumer certaines conclusions stratégiques. (...)

      #retraites #syndicat #démocratie #ingouvernables #lieux_de_pouvoir

  • Que Macron daigne ou pas prendre rendez-vous avec Berger et Martinez ne changera rien, ni pour les travailleurs, ni sur l’issue de la lutte.

    Macron, les directions syndicales et la classe ouvrière
    https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/03/15/macron-les-directions-syndicales-et-la-classe-ouvriere_55239

    Par une lettre datée du 10 mars, Macron a fermé la porte à l’#intersyndicale qui lui avait demandé trois jours plus tôt à « être reçue en urgence ».

    Le président persiste donc à faire passer son attaque sur les retraites, sans chercher le consentement d’une partie des #confédérations_syndicales, comme le font habituellement les gouvernements afin que celles-ci pèsent ensuite de tout leur poids pour faire accepter les reculs aux travailleurs. Il veut montrer au grand patronat qu’il est capable de faire passer ses sales coups, sans faire la moindre concession aux dirigeants syndicaux.

    Que Macron daigne ou pas prendre rendez-vous avec #Berger et #Martinez ne changera rien, ni pour les travailleurs, ni sur l’issue de la lutte. Les confédérations syndicales ont rencontré le gouvernement un grand nombre de fois. Au bout du compte, cela n’a modifié en rien le contenu de ses attaques.

    L’intersyndicale implore aujourd’hui Macron de cesser son obstination car elle craint que cela conduise « à une situation qui pourrait devenir explosive ». Et d’ailleurs, certains responsables parlent de réclamer un référendum sur la question des retraites. Cette proposition serait un piège détournant les travailleurs du seul terrain où ils sont une force, le terrain de la lutte économique et sociale. Dans un référendum, le gouvernement garderait la main sur la formulation de la question et sur les conditions du vote. Les voix des travailleurs seraient mélangées avec celles de ceux qui vivent du travail des autres. Alors, la seule voie pour gagner serait justement que la colère qui s’est emmagasinée depuis des années chez les travailleurs explose à la figure du gouvernement et du #grand_patronat !

    Avec son arrogance et son intransigeance, #Macron a réussi à mobiliser plusieurs millions de travailleurs contre lui. Cela crée un climat qui fait évoluer les consciences et qui renforce les travailleurs dans leur conviction qu’il leur faut se battre pour défendre leurs intérêts, comme on le voit avec la multiplication des grèves sur les salaires.

    Bien plus que d’hypothétiques réunions entre dirigeants syndicaux et Macron, c’est ce réveil de la #combativité et de la conscience des travailleurs qui sera déterminant.

    #prédation #régression_sociale #syndicats #lutte_de_classe #conscience_de_classe #CFDT #CGT

  • Journées intersyndicales et féminisme

    Comme chaque année après le 8 mars, des journées de formation intersyndicales sont organisées par la CGT, la FSU et Solidaires, sur les droits des femmes et le féminisme. Cette années 2023 : les 16 et 17 mars, à la salle Olympe de Gouges à Paris. Plus bas : le programme.

    Les 16 et 17 mars 2023, les journées Intersyndicales : le féminisme sur tous les fronts !

    Depuis 1998, les journées Intersyndicales Femmes réunissent au mois de mars entre 300 et 400 militant-es de la CGT, de la FSU et de l’Union Syndicale Solidaires.
    Depuis 25 ans, ces deux journées de formation intersyndicale donnent la parole à des chercheuses et des associations sur quatre thèmes relatifs aux droits des femmes et permettent à l’ensemble des participantes de réfléchir, échanger et s’armer pour porter ces questions dans nos organisations syndicales respectives et au-delà.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/03/15/journees-intersyndicales-et-feminisme

    #féminisme #syndicat

  • La stratégie de l’intersyndicale est-elle la bonne ? | Le Club
    https://blogs.mediapart.fr/pascal-maillard/blog/120323/la-strategie-de-l-intersyndicale-est-elle-la-bonne

    Le Sénat a voté cette nuit la réforme des retraites en usant de l’article 44.3. Un fait est passé relativement inaperçu. Je m’étonne que bien peu de syndicats communiquent sur ce point, si on excepte quelques sections locales. Il s’agit de l’ajout, par Marc Ferracci, un député qui est un ami proche de Macron et son ancien conseiller économique, de l’article 1er bis. Cet article, qui a été retiré par les sénateurs, programme la remise d’un rapport sur la création d’un régime universel des retraites d’ici un an, à savoir la possible disparition du régime de la fonction publique et par conséquent l’alignement du calcul des trimestres sur les règles du privé, à savoir sur les 25 meilleures années et non sur les 6 derniers mois. Laurent Berger a redit ce midi sur BFM que son organisation était favorable au régime universel. Une fois la présente réforme adoptée, une autre sera immédiatement programmée.

    • Après le 7 mars, toujours de sérieuses limites…
      https://oclibertaire.lautre.net/spip.php?article3623

      A Boulogne-sur-mer, la journée de mobilisation du 7 mars a pris un caractère plus offensif. C’est un saut qualitatif mais qui restera sans effet si on ne poursuit pas au plus vite et plus fort dans cette voie.

      (...) Pour l’heure, entrevoit-on ces éléments confluer et s’incarner dans la pratique ? On perçoit ça et là des signaux encourageants, mais ils demeurent faibles et de peu de poids face au vent mauvais que soufflent les bureaucraties syndicales parisiennes sous direction Cfdtiste. Surtout, ils ne doivent pas être interprétés pour autre chose que ce qu’ils sont. Ainsi, nul n’ignore que les cinq délégués fédéraux de la CGT qui ont concocté l’agenda visant à « augmenter le rapport de force », en ont un autre en tête qui louche, celui-là, sur le 31 mars, début du 53° congrès de la confédération…

      Localement, les réactions au déroulement de la journée du 7 mars confirment que nous avons perdu un temps précieux et qu’il faut intensifier les actions sur le terrain. (...)

      #retraites #grève #blocage #syndicat

    • j’ai envoyé ça a ma députée :

      Madame la Députée,

      vous avez certainement vu les estimations, au moins 70% des français et plus de 90% des actifs sont opposés à la réforme de la retraite portée par le gouvernement. Dans le cadre de votre mandat représentatif, je vous demande de considérer cette réalité de terrain et de voter en conséquence. Vous êtes mandatée pour représenter les citoyens, non pour exécuter les ordres du gouvernement ou du président.

      Cordialement,
      Olaf, administré de Grotown.

      _
      une goutte d’eau, /dev/null, constitution piège à con, touça ; ensuite, obtenir un référendum sur la destitution de Macron :-)

  • La mobilisation contre la réforme des retraites : enjeux et perspectives
    https://mensuel.lutte-ouvriere.org/2023/02/25/reforme-des-retraites-vers-un-reveil-de-la-combativite-ouvri

    En organisant et en encadrant la contestation, les chefs des confédérations syndicales, #Laurent_Berger en tête, sont dans leur rôle de «  lieutenants ouvriers de la classe capitaliste – pour reprendre la formule du militant socialiste américain Daniel de Leon reprise par Lénine dans La maladie infantile du communisme (le «  gauchisme  »)

    Laurent Berger ne s’est pas radicalisé, mais il a pris la mesure de l’opposition à cette réforme et se donne les moyens de l’encadrer, main dans la main avec les autres confédérations, et en premier lieu la #CGT

    Fort des antennes que lui donnent les 600 000 adhérents de la #CFDT et sa place de premier syndicat aux élections professionnelles, en particulier dans le privé et dans des entreprises moyennes, Berger a pu mesurer le rejet de cette loi qui va obliger des millions de travailleurs à se faire exploiter deux ans de plus, ou à rester plus longtemps au chômage et aux #minima_sociaux. Il sait qu’à la colère suscitée par cette attaque sur les #retraites s’ajoute la flambée des prix, qui plonge des millions de ménages dans l’angoisse de ne pouvoir se chauffer, ni mettre de l’essence dans sa voiture ni se loger ou se nourrir correctement.

    En répétant «  La mobilisation est à l’image de la CFDT  », il tire certes la couverture à lui et passe sous silence que l’immense majorité des manifestants ne sont ni syndiqués ni attirés par les cortèges de la CFDT. Mais il exprime une réalité  : un nombre important de manifestants et de grévistes viennent d’entreprises petites ou moyennes, des milieux employés, techniciens, agents de maîtrise ou cadres, qui participent rarement aux journées nationales de grève. Dans les grandes entreprises où des syndicats pro-patronaux sont majoritaires, et pour lesquels appeler à la grève est un quasi-sacrilège, comme chez #Airbus, #Stellantis ou #Toyota, ces syndicats se sont sentis obligés d’appeler aux manifestations et y ont amené de nombreux travailleurs. Même des travailleurs habituellement peu combatifs refusent l’idée de travailler deux ans de plus. Beaucoup sont révoltés par le fait qu’on va leur imposer, à eux qui créent toutes les richesses, de nouveaux sacrifices, alors que l’argent de l’État coule à flots pour arroser le #grand_capital.

    L’#intersyndicale peut d’autant plus garder le contrôle de la mobilisation que celle-ci n’est pas explosive.

    Si les chiffres des #manifestants et des salariés qui débrayent sont élevés, atteignant ceux des meilleures journées de 2010 ou de certaines manifestations de 1995, aucun secteur, pas plus les #cheminots que les #raffineurs, les travailleurs de l’énergie que ceux des services publics, n’est encore parti en grève à la suite des journées réussies. Les arguments sur le coût de la #grève pour les #grévistes, largement relayés par les chefs syndicaux pour justifier leur calendrier, indiquent surtout les hésitations de bien des travailleurs à engager un combat qu’ils savent difficile.

    La mobilisation n’est pas explosive, mais cela peut changer :

    Un mouvement de masse a sa propre dynamique. Après des années de reculs, de précarisation, de perte de confiance dans leur force collective et même de la conscience d’appartenir à une même classe sociale, les travailleurs partent de loin. La réussite des cinq journées de mobilisation a déjà permis à ceux qui y ont participé de prendre conscience qu’ils n’étaient pas tout seuls. Se retrouver à des milliers dans des petites villes, à des dizaines de milliers dans les plus grandes, à un ou deux millions dans tout le pays, permet de sentir qu’on appartient à une force collective qui se voit, qui agit, qui proteste. L’appel de l’inter­syndicale à faire du 7 mars une journée de grève générale massive, «  une France à l’arrêt  », les appels de plusieurs #syndicats, dans plusieurs secteurs, comme la #RATP, l’#énergie, la #chimie, à partir en grève reconductible à partir du 7 mars, donneront peut-être l’impulsion et la confiance en eux à un nombre significatif de travailleurs pour entrer réellement dans la lutte.

    Il faudra que la mobilisation s’étende et s’approfondisse dans les entreprises du privé, et notamment dans les bastions que sont
    les grandes entreprises.

    Instaurer un rapport de force favorable aux travailleurs, ce n’est certainement pas organiser «  le #blocage du pays  », selon le vocabulaire sciemment trompeur des journalistes, des dirigeants politiques ou syndicaux, qu’ils en soient partisans ou adversaires.

    La force des travailleurs, c’est qu’ils font tout fonctionner. S’ils se mettent massivement en grève, tout s’arrête, car ils sont irremplaçables. Mieux encore, ils ont la capacité de tout faire fonctionner selon leurs propres priorités, s’ils prennent le contrôle des moyens de production et de transport. Ils peuvent par exemple couper le courant aux propriétés de #Bernard_Arnault ou à une usine d’armement, et le rétablir à des familles qui ne peuvent plus payer leurs factures. Dans la lutte en cours, ce qui pourrait faire reculer Macron, c’est la crainte que la mobilisation affecte la pompe à profits, et que le grand patronat craigne que les travailleurs ne s’arrêtent pas à la seule question des retraites mais présentent la liste de toutes leurs doléances. Face à une telle menace, face au risque de développement d’une grève générale, c’est le Medef qui ordonnera à Macron de remballer sa réforme sans délai.

    Si le mouvement prenait cette orientation et cette ampleur, on verrait les confédérations syndicales, et pas seulement celles dites réformistes comme la CFDT, mettre tout leur poids pour l’arrêter et le canaliser vers des voies de garage, comme elles l’ont fait moult fois dans le passé.

    C’est pourquoi la tâche actuelle des militants révolutionnaires est de politiser le maximum de travailleurs, d’élever leur niveau de conscience, en profitant du climat engendré par la mobilisation contre les retraites, pour préparer l’avenir.

    Il faut multiplier les discussions, sous toutes les formes, sur tous les sujets qui concernent le sort et l’avenir de notre classe.

    Cela commence par comprendre que Macron n’est qu’un serviteur politique de la bourgeoisie, un exécutant remplaçable de ses intérêts généraux immédiats ou plus lointains . Dans cette période de crise économique générale, où la rivalité entre les grands groupes internationaux pour se partager la plus-value, accéder aux marchés, à l’énergie, aux matières premières, fait rage, la feuille de route de tous les gouvernements bourgeois, dans tous les pays, est simple  : réduire au maximum la part de richesses qui revient aux classes populaires, sous toutes les formes, pour augmenter la part versée directement aux capitalistes.

    Le grand patronat se moque de savoir comment les politiciens s’y prennent pour exécuter ce programme, s’ils choisissent de tailler davantage dans les retraites que dans le budget des écoles ou des hôpitaux.

    Mais ils veulent que la saignée se fasse sans crise sociale. Si un mouvement de grève contagieuse éclate, le patronat demandera à son fondé de pouvoir à l’Élysée de remballer sa loi. Mais ce sera pour repartir à l’attaque, plus tard, dès qu’ils le pourra. Pour en finir aussi bien avec la #pauvreté, le #chômage, les bas #salaires qu’avec les menaces guerrières et les guerres réelles, il faudra tôt ou tard engager le combat à un niveau supérieur, pour contester la direction de la société à la classe capitaliste, et il faut s’y préparer dès maintenant.

    Ce n’est évidemment pas la perspective proposée par les partis représentés au #Parlement. Ces partis aspirent à remplacer au pouvoir Macron et sa bande et présentent la #réforme_des_retraites comme un simple choix idéologique de #Macron.

    Le spectacle puéril donné pendant quinze jours par les députés lors de l’examen du projet de loi a été une leçon de choses sur l’impuissance et la #fatuité des parlementaires et, pour reprendre l’expression de #Marx et de #Lénine, leur crétinisme. Du côté des partisans de la réforme, ceux de LR ont marchandé ligne par ligne leur soutien aux #macronistes qui, pour leur part, n’ont cessé de mentir et d’afficher leur mépris social. Du côté des opposants déclarés, ceux du #RN, qui se prétendent opposés à la #réforme, se sont contentés de déposer une motion de censure symbolique, tout en se démarquant des manifestations et plus encore des grèves. Ils font le grand écart entre la fraction ouvrière de leur électorat, hostile à cette réforme, et leurs électeurs proches des milieux patronaux, qui haïssent la grève. Ceux de la #Nupes, et particulièrement de #LFI, ont déposé près de 20 000 amendements, pour organiser un jeu d’obstruction dans lequel chaque député a tenté de capter la lumière. Ils ont affiché leur rivalité avec les confédérations syndicales pour prendre la direction de la contestation, déclenchant tour à tour l’agacement de Berger («  spectacle honteux et désolant à l’Assemblée  ») puis de #Martinez («  LFI veut s’approprier le #mouvement_social et faire passer les syndicats au second plan  »).

    Les #chefs_syndicaux et les #députés de gauche jouent chacun sa partition mais ils sont tous, chacun dans son registre, des défenseurs de l’ordre social.

    Les travailleurs doivent se méfier des uns et des autres. Si un mouvement de grève sérieux démarre après le 7 mars, il faudra que les grévistes contrôlent collectivement le mouvement, par l’intermédiaire des assemblées générales de grévistes et par des comités de grève élus démocratiquement. C’est aux travailleurs mobilisés et à eux seuls de décider comment la lutte peut aller jusqu’au bout de ses possibilités. Et si le mouvement de grève, celui-là ou un prochain, se transformait en une contestation politique plus profonde, comme en 1936, il faudrait que les comités de grève se transforment en conseils ouvriers, organes du pouvoir des travailleurs. Si une telle perspective n’est pas aujourd’hui à l’ordre du jour, préparer l’avenir, c’est en discuter le plus largement possible avec le maximum de #travailleurs. Cela peut contribuer à approfondir la conscience de classe d’un nombre plus grand de travailleurs, afin que le réveil de la #combativité s’accompagne d’une prise de conscience politique et renforce le courant révolutionnaire au sein de la #classe_ouvrière.

    #capitalisme #réformisme #communisme_révolutionnaire #inflation