• En gros titre sur le site de la NRK :

    « La bourse s’effondre parce qu’il y a beaucoup trop de bonnes nouvelles en même temps »

    #syndrome_de_Florence

    Ingen grunn til panikk etter børsfallet – NRK Urix - Utenriksnyheter og -dokumentarer
    https://www.nrk.no/urix/_-ingen-grunn-til-panikk-etter-borsfallet-1.13901324

    Det er ingen grunn til panikk, sier finanseksperter i USA. Børsene stuper ikke på grunn av frykt for nedgangstider, men fordi de gode nyhetene er blitt for mange.

    #bourse #crise_boursière

  • Réseaux sociaux, sucre... les Occidentaux accros à la dopamine, propos recueillis par Stéphane Foucart, Le Monde science et techno, 30.01.2018

    Pour le médecin américain Robert Lustig, cette quête du plaisir, fondée sur la dopamine, est l’ennemie du bonheur, qui dépend, lui, de la sérotonine.

    Cette fugace piqûre de bien-être, cette satisfaction éphémère, ce goût de ­reviens-y… De l’utilisation des réseaux sociaux à la consommation de sucre et d’aliments transformés, le plaisir bon marché n’a jamais été aussi pervasif, suscité en permanence par une multitude de nouveaux produits et de services, marketés comme autant de conditions sine qua non au bonheur.
    Plaisir, bonheur : ces deux mots sont au centre de The Hacking of the American Mind (Penguin, 2017, non traduit), le dernier livre du pédiatre et neuroendocrinologue américain Robert Lustig, tout juste paru aux Etats-Unis. Célèbre pour ses travaux académiques sur le sucre – détaillés dans un ouvrage qui vient d’être traduit (Sucre, l’amère vérité, Thierry Souccar éditions, 400 pages, 19,90 €) –, le professeur de l’université de Californie à San Francisco (Etats-Unis) y expose une réflexion scientifique saisissante, aux implications majeures pour la société occidentale.

    Non seulement le bonheur n’est pas la conséquence naturelle de l’accumulation du plaisir, explique-t-il, mais la recherche effrénée de celui-ci pourrait au contraire inhiber le sentiment de plénitude et de contentement.
    Robert Lustig exploite la littérature scientifique récente sans faire mystère de la difficulté à, parfois, établir avec certitude certains liens de causalité entre des comportements et certaines réactions biochimiques. Mais il n’en développe pas moins un ­argumentaire révélant l’un des plus graves malentendus de notre temps, en montrant que le plaisir peut être l’ennemi du bonheur. Entretien.

    Pour de nombreuses personnes, la recherche du plaisir est un préalable au bonheur, ou l’une de ses conditions. Pourquoi penser que ­bonheur et plaisir sont à ce point différents ?

    Le bonheur et le plaisir ne sont en effet pas identiques. Ce sont des phénomènes distincts, très dissemblables, et si nous ne le percevons pas, c’est ­essentiellement parce que l’industrie vend ses produits ou ses services en faisant passer l’un pour l’autre. Je compte sept grandes différences entre les deux, que chacun peut comprendre aisément.
    Le plaisir est de courte durée, le bonheur de longue durée ; le plaisir est viscéral, le bonheur est spirituel ; le plaisir s’obtient en prenant, le bonheur a plutôt à voir avec donner ; le plaisir peut s’obtenir seul, le bonheur est généralement ­atteint au sein d’un groupe social ; le plaisir peut s’obtenir grâce à des substances, mais ce n’est pas le cas du bonheur. Le plaisir extrême peut conduire à l’addiction – c’est par exemple le cas pour l’alcool, la cocaïne, la nicotine et d’une manière générale pour les comportements susceptibles de procurer un plaisir ­ immédiat comme l’utilisation des réseaux ­sociaux ou des jeux vidéo, le shopping, le jeu, la pornographie… Pour tout cela, il existe une forme d’addiction, mais il n’y a rien qui ressemble à une addiction au bonheur.
    Enfin, la septième et dernière différence est que plaisir et bonheur dépendent de deux neurotransmetteurs distincts : dopamine pour le plaisir, sérotonine pour le bonheur. Le plaisir et le bonheur sont localisés dans deux sites distincts du cerveau, mobilisent deux modes d’action différents, deux types de récepteurs différents…

    Pourquoi la dopamine peut-elle conduire à l’addiction ?

    Pour comprendre, il faut savoir qu’un neurotransmetteur, une fois qu’il a été libéré par un neurone, franchit la synapse et se fixe sur un récepteur du neurone suivant. Là, il peut agir de deux ­façons : soit il excite le neurone qui le reçoit, soit il l’inhibe.
    La dopamine est un neurotransmetteur exclusivement « excitateur ». Bien sûr les neurones sont faits pour être excités – et c’est d’ailleurs pour cela qu’ils ont des récepteurs ! Mais ils aiment être chatouillés, pas brutalisés : lorsqu’un neurotransmetteur excitateur est fourni à des hautes doses chroniques, il devient neurotoxique.
    Lorsqu’un neurone est chroniquement sur-stimulé, il a donc tendance à mourir. La dopamine, à des hautes doses chroniques, tue les neurones post-synaptiques – c’est le nom qu’on donne aux neurones qui reçoivent l’information. Mais ceux-ci, pour éviter de mourir, peuvent aussi activer un mécanisme d’autodéfense en régulant leurs récepteurs. En gros, lorsqu’un neurone se trouve sous les assauts constants d’un neurotransmetteur, il peut « éteindre » certains de ses récepteurs pour atténuer son ­excitation et éviter la mort.
    Du coup, pour produire le même effet, il faut une quantité supérieure de neurotransmetteurs. C’est un mécanisme universel, appelé « tolérance », qui est propre à de nombreux types de cellules et pas uniquement aux neurones. Dans le cas particulier de la dopamine, en termes humains, cela ­signifie qu’il faut toujours plus de ce qui procure du plaisir pour obtenir la même satisfaction. Il en faut toujours plus pour produire le même effet. C’est ainsi que le plaisir intense et chronique conduit à l’addiction.

    Mettre sur un même plan tout ce qui procure du plaisir – le sexe, l’alcool, le shopping, le sucre ou les réseaux sociaux – est plutôt contre-intuitif…

    Toutes ces activités provoquent en effet des sensations différentes, parce qu’elles passent par des voies différentes. C’est pour cela que nous ne faisons pas le lien. Mais le cerveau, lui, ne s’y trompe pas. Il les interprète et les comprend de la même manière, comme une ­« récompense ». Or la clé du « circuit de la récompense », c’est la dopamine. C’est un mécanisme fondamental, essentiel à la survie de notre ­espèce : il est impliqué dans la motivation, le moteur de nos actions.
    Le titre de mon livre fait référence au « piratage » [hacking en anglais] de notre esprit : c’est précisément ce mécanisme de la récompense qui a été « piraté » par les industriels, pour induire toujours plus de consommation… le tout en organisant, grâce au marketing, la confusion entre plaisir et bonheur (happiness en anglais). Il suffit de lire les slogans publicitaires : « Happy Meal » pour McDonald’s, « Open Happiness » pour Coca-Cola, « Happy Hour » lorsque vous entrez dans un bar…

    Mais en quoi tout cela peut-il entraver ­l’accès au bonheur ?

    Le neurotransmetteur impliqué dans le sentiment de plénitude et de contentement, la sérotonine, a un fonctionnement beaucoup plus complexe que la dopamine. Néanmoins, il est possible de mettre en avant un certain nombre de ­mécanismes par lesquels le niveau de sérotonine dans le cerveau est susceptible de baisser.
    Par exemple, la synthèse de sérotonine ne se fait, dans les tissus cérébraux, qu’à partir d’une brique élémentaire, un acide aminé appelé tryptophane. Or deux autres acides aminés, la tyrosine et la phénylalanine, sont les briques élémentaires de la dopamine et sont en compétition avec le tryptophane pour être, eux aussi, transportés dans le cerveau.
    Pour schématiser : plus les transporteurs d’acides aminés sont occupés à amener les briques élémentaires de la dopamine dans le cerveau, moins ils sont disponibles pour y acheminer le tryptophane… Il y a donc là une sorte d’antagonisme biochimique potentiel entre ­dopamine et sérotonine.
    Il y a d’autres voies de réduction potentielle de la sérotonine. Par exemple, lorsque vous avez une interaction sociale avec quelqu’un, l’échange de regards avec cette personne active vos neurones dits « miroirs » – les neurones de l’empathie. Ce type d’interaction induit la synthèse de sérotonine. Mais si cette interaction se fait par le biais d’un réseau social comme Facebook, à travers les « likes » par exemple, elle active le circuit de la récompense, mais l’absence de contact visuel laisse les neurones miroirs de marbre… D’où, là encore, une baisse potentielle des niveaux de sérotonine et une moindre capacité au contentement.

    D’autres phénomènes conduisent-ils à une baisse de la sérotonine ?

    Oui. C’est en particulier le cas du stress chronique, associé à l’omniprésence de certaines technologies, en particulier le téléphone… Le stress se manifeste par la libération de cortisol. Cette hormone est nécessaire mais lorsque les niveaux de cortisol sont élevés en permanence, le fonctionnement du cortex préfrontal est inhibé.
    Or il s’agit de la zone du cerveau qui vous permet de faire des arbitrages et des choix raisonnés. En gros, c’est ce qui vous empêche de faire n’importe quoi… En ­situation de stress, vous êtes ainsi plus enclin à ­céder face à la tentation du plaisir et vous êtes plus vulnérable à l’addiction. Attention toutefois : l’addiction et la dépression ne sont pas identiques. Des personnes souffrant de dépression ne souffrent pas nécessairement d’addiction, mais ­disons qu’il y a une forte superposition entre ces deux phénomènes. Il est fréquent que les personnes souffrant d’addiction soient déprimées.
    En outre, des expériences sur les animaux ont montré que le niveau de cortisol baisse lorsqu’on s’élève dans la hiérarchie d’un groupe. Plus vous êtes au bas de l’échelle, plus vous êtes stressé. Des recherches indiquent que chez des singes auxquels on laisse la possibilité de s’autoadministrer de la cocaïne, les individus hiérarchiquement inférieurs deviennent plus probablement accros que les mâles « alpha ».
    On retrouve des indices de cela dans les populations humaines : ce sont généralement les plus #pauvres qui souffrent le plus des maladies chroniques associées à certaines addictions alimentaires (obésité, diabète de type 2…). Stress chronique et dopamine : voilà ce qui a le plus changé dans les sociétés modernes au cours des quarante dernières années.

    Vous avez surtout travaillé jusqu’à présent sur l’alimentation et le sucre, pourquoi vous êtes vous penché sur cette question, bien plus vaste, des liens entre plaisir et bonheur ?

    J’ai commencé à travailler il y a longtemps sur les liens entre sérotonine et dopamine. C’était au début de ma carrière et il y avait surtout des données animales. Le temps a passé, j’ai beaucoup travaillé sur le sucre et les addictions alimentaires, et j’ai vite réalisé que nous avions aujourd’hui autant, sinon plus, de données sur le lien entre le régime alimentaire et la santé mentale qu’entre le régime alimentaire et la santé physique ! Mais il fallait remettre ensemble toutes les pièces du puzzle.

    Et puis, en 2014, j’ai visité les installations d’une université et la personne qui organisait la visite était une ancienne héroïnomane. Elle avait arrêté. Je lui ai demandé ce que cela voulait dire, pour elle, d’être clean. Elle m’a fait une réponse que je n’oublierai jamais tant c’était étonnant. Elle m’a dit : « Quand je me droguais j’étais heureuse, mais ma nouvelle vie me donne du plaisir. » Elle avait tout faux. Dans son esprit, tout était inversé. Elle confondait le plaisir avec le bonheur, et le bonheur avec le plaisir. C’est à ce moment-là que j’ai compris qu’il fallait écrire ce livre.

    #médecine #marketing #dopamine #réseaux_sociaux #sérotonine #cerveau #addiction #dépression #plaisir #bonheur #stress #hiérarchie

  • Dire « Secoue-toi un peu » à une personne déprimée, ça ne sert à rien
    https://theconversation.com/dire-secoue-toi-un-peu-a-une-personne-deprimee-ca-ne-sert-a-rien-87

    « Fais un effort ! » Ou encore : « Si tu n’essayes pas de te secouer un peu, comment veux-tu t’en sortir ? » De telles recommandations sont adressées quotidiennement aux personnes souffrant de #dépression et se déclinent sous de nombreuses formes.

    Ce type d’échange avec l’entourage est rapporté si souvent par les patients que les psychiatres ont fini par lui donner un petit nom. Ils l’appellent le « #syndrome_orangina », allusion au slogan de la marque de boisson gazeuse, « Secouez-moi – sinon la pulpe elle reste en bas ».

  • Les « #femmes en rouge » de Wikipédia, l’histoire d’un vide encyclopédique | Slate.fr
    https://www.slate.fr/story/156517/femmes-rouge-wikipedia-vide-encyclopedique

    Alors quid d’un « savoir égalitaire » ? L’expression est sans doute malheureuse, dans la mesure où il s’agirait davantage de penser l’égalité sur le plan de la production et de la transmission des savoirs.

    Or tant que l’histoire des femmes sera conçue comme une histoire des minorités, celle-ci continuera d’être envisagée comme mineure, comme une histoire des marges. La lutte féministe réintroduit à cet égard le politique dans l’écriture même d’une #histoire qui se veut collective.

    Alors que Wikipédia saute par-dessus l’historien et le savant, l’arène redevient proprement publique : s’il est un lieu où l’égalité revendiquée par les féministes pourrait trouver sa libre expression, celui-ci est privilégié. Reste aux contributeurs à faire leur office.

    J’ai vérifié, @mona a sa fiche sur Wikipédia, c’est la moindre des choses. @mad_meg, ça serait bien aussi, non ?

    • C’est très gentil à toi @monolecte
      Je ne pense pas avoir la notoriété qui justifiait ma présence sur wikipédia, mais c’est peut etre le #syndrome_de_l'imposture qui me fait dire ca et d’un point de vue féministe je suis toute à fait pour ce genre d’initiative d’ #historicisation des femmes.
      Du point de vue pratique comment ca fonctionne ? Est-ce que je doit la faire moi même ou demander à cette asso qui fait le marathon de la faire en leur envoyant les infos utiles ou autre solution auquelles je ne pense pas ?

  • Tout le monde aime Stockholm
    https://grenoble.indymedia.org/2018-01-16-Tout-le-monde-aime-Stockholm

    Autant le dire tout de suite, je ne suis certainement pas en faveur d’une psychiatrisation des comportements, de la tendance à médicaliser et à voir comme maladie chaque personnalité. Chaque pas en avant de la science et de la médecine, c’est deux pas en arrière de nos individualités et de notre autonomie. Si j’utilise ici le parallèle avec le syndrome de Stockholm, ce n’est pas pour dire que tout ça est médical ou psychiatrique, mais parce que ça me semble compréhensible. Rapidement, ce qu’on nomme « (...)

    #Articles

    / Répression / Contrôle social, #Autres_infos

    #Répression_/_Contrôle_social

    • Si on utilise le même mot pour 12000 trucs différents, on ne s’en sort pas. Le travail, dans le langage courant c’est depuis déjà fort longtemps le travail capitaliste précisément : du temps de dépense d’énergie humaine contre un salaire (Marx dit "une dépense de cervelle, de muscle, de chair").

      Dans tous les cas l’humain s’active, seul et à plusieurs, transforme son environnement, etc. Mais ne "travaille" pas obligatoirement. Le travail c’est une activité sociale propre au capitalisme, et appliquer cette vue à des sociétés du passé est un biais anthropologique. L’utilisation de ce mot avant le capitalisme n’avait aucunement le même sens et ne recouvrait pas du tout les mêmes activités sociales (et donc le fait d’utiliser le même mot ne veut pas dire qu’on parle de la même chose).

      Par ailleurs les robots ne créent pas de "richesses", mais le mot est un peu vague encore une fois. Les robots créent des marchandises (objets ou services), mais ne créent aucune valeur. Seul la dépense de travail humain génère de la valeur. D’où l’obligation de créer de l’argent totalement virtuel par le crédit, puisque normalement c’est la création de valeur qui aboutit à de l’argent.

      La fin du travail n’est pas une expression criminelle, c’est la description factuelle du capitalisme qui s’auto-dissout puisqu’il réduit chaque année un peu plus ce qui fait sa propre substance : l’automatisation réduit le travail humain, et donc réduit la création de valeur : ça va dans le mur. Il faut arrêter de défendre ça, déjà passer par une étape intellectuelle de prise de conscience de ça, et s’activer à construire des relations sociales débarrassées du travail, de la marchandise, de la valeur. Un monde libéré du travail a donc tout à fait un sens, et c’est un monde débarrassé du capitalisme.

      Voir : Le groupe Krisis/Exit et son fameux "Manifeste contre le travail", #Robert_Kurz, #Roswitha_Scholz, #Anselm_Jappe, Lohoff&Trenkle, André Gorz… (suivre les tags, pas mal de sources référencées ici)

      Sur le fait que le travail n’est pas transhistorique, entretien récent d’Anselm Jappe pour La société autophage
      http://www.hors-serie.net/Dans-le-Texte/2017-12-16/La-societe-autophage-id278

      Et l’entretien avec Harribey
      https://seenthis.net/messages/655411
      http://www.palim-psao.fr/2017/12/fetichisme-et-dynamique-autodestructrice-du-capitalisme-entretien-d-ansel

      Bien sûr, une précision « sémantique » s’impose : le travail dont nous mettons en doute le caractère universellement humain ne peut pas être identique à ce que Marx appelle « le métabolisme avec la nature » ou aux activités productives en général. Ici, nous ne discutons que de la forme sociale qu’ont prise historiquement ces activités. Dire que la forme sociale capitaliste du métabolisme avec la nature n’est qu’une forme spécifique de la nécessité éternelle d’assurer ce métabolisme est un truisme vide de sens : c’est comme dire que l’agriculture capitaliste est un développement de la nécessité humaine d’avoir un apport journalier en calories. C’est indubitablement vrai, mais ne signifie rien. Cette base commune à toute existence humaine n’a aucun pouvoir spécifique d’explication.

      La question n’est donc pas de savoir si, dans toute société humaine, les êtres s’affairent pour tirer de la nature ce dont ils ont besoin, mais s’ils ont toujours opéré à l’intérieur de leurs activités une coupure entre le « travail » d’un côté et le reste (jeu, aventure, reproduction domestique, rituel, guerre, etc.). Et je pense qu’on peut dire « non ».

      Extrait de l’entretien publié en guise de présentation du livre de Kurz, « Vies et mort du capitalisme. Chroniques de la crise »
      http://www.palim-psao.fr/article-theorie-de-marx-crise-et-depassement-du-capitalisme-a-propos-de-l

      Traditionnellement, la critique du capitalisme se faisait au nom du travail. Or vous, Robert Kurz, vous n’opposez pas le capital au travail. Vous considérez au contraire le capitalisme comme société de travail. Pourquoi rejetez-vous le travail ?

      R. Kurz : Le concept marxien manifestement critique et négatif de travail abstrait peut être défini comme synonyme de la catégorie moderne de « travail ». Dans des conditions prémodernes, cette abstraction universelle soit n’existait pas, soit était déterminée négativement d’une autre façon : en tant qu’activité d’individus dépendants et soumis (esclaves). Le « travail » n’est pas identique avec la production tout court ou avec « le métabolisme entre l’homme et la nature » (Marx), même si, à ce propos, la terminologie de Marx reste imprécise. Le capitalisme a généralisé pour la première fois la catégorie négative de « travail ». Il l’a idéologisée positivement, entraînant ainsi une inflation du concept de travail. Au centre de cette généralisation et de cette fausse ontologisation du travail, il y a la réduction historiquement nouvelle du processus de production à une dépense complètement indifférente par rapport à son contenu d’énergie humaine abstraite ou de « cerveau, de nerf, de muscle » (Marx). Socialement, les produits ne « valent » pas en tant que biens d’Usage, mais en ce qu’ils représentent du travail abstrait passé. Leur expression générale est l’argent. C’est en ce sens que, chez Marx, le travail abstrait (ou l’énergie humaine abstraite) est la « substance » du capital. La fin en soi fétichiste de la valorisation, qui consiste à faire d’un euro deux euros, est fondée sur cette autre fin en soi qui est d’accroître à l’infini la dépense de travail abstrait sans tenir compte des besoins. Mais cet impératif absurde est en contradiction avec l’augmentation permanente de la productivité, imposée par la concurrence. Critiquer le capitalisme du point de vue du travail est une impossibilité logique, car on ne peut critiquer le capital du point de vue de sa propre substance. Une critique du capitalisme doit remettre en cause cette substance même et donc libérer l’humanité de sa soumission à la contrainte du travail abstrait. C’est seulement alors que l’on pourra supprimer l’indifférence par rapport au contenu de la reproduction et prendre au sérieux ce contenu lui-même. Lorsqu’on comprend le capital au sens étroit comme capital-argent et capital physique (« capital constant » chez Marx), il y a certes une contradiction fonctionnelle entre le capital et le travail. Ce sont des intérêts capitalistes différents au sein d’un même système de référence. Mais lorsqu’on comprend le capital au sens plus large de Marx, alors le travail n’est que l’autre composante du capital.

      Sur la théorie de la crise, le crédit, la dévalorisation du capital qui s’auto-détruit (en détruisant le monde du coup) : La Grande Dévalorisation, de Lohoff et Trenkle
      https://www.post-editions.fr/LA-GRANDE-DEVALORISATION.html

      Qu’est-ce que la valeur ?
      http://www.palim-psao.fr/article-35929096.html

      Contrairement à un produit, la marchandise se définit par le fait qu’elle peut s’échanger contre une autre marchandise. La marchandise, un marteau par exemple, n’a donc pas seulement la qualité d’être faite de bois et d’acier et de permettre d’enfoncer des clous dans le mur. En tant que marchandise, le marteau possède la « qualité » d’être échangeable. Qu’est ce que ça signifie ?

      Pour garder cet exemple, comment échanger un marteau contre une bouteille de bière ? Bière et marteau sont deux objets totalement différents qui ne servent pas à satisfaire le même besoin. Leur différence peut être d’importance pour celui qui veut boire une bière ou celui qui veut planter un clou dans un mur. Mais pour l’échange, en tant qu’opération logique, leur utilité concrète n’est pas pertinente. Dans l’acte d’échange, il s’agit d’échanger des choses égales ou des équivalents. Si ce n’était pas le cas, on échangerait sans hésiter un morceau de beurre contre une voiture. Mais tout enfant sait qu’une voiture a plus de valeur. Manifestement ce n’est donc pas l’attribut qualitatif d’une marchandise (sa nature concrète ou sensible) qui rend l’échange possible. Bière, marteau et voiture doivent donc posséder quelque chose qui les rend semblables et ainsi comparables.

      @ktche :)

    • En effet, nous assistons à une crise du « travail capitaliste ». Le capitalisme va être remplacé par autre chose. Le mot « travail » ne va pour autant disparaître. Son sens est simplement appelé à changer. L’expression « fin du travail » est donc impropre. Il faut parler de la « fin du travail capitaliste ».

      La liste des mots que le capitalisme s’est approprié est infinie. Par exemple le mot « élite » (voir l’article de wikipédia qui retrace bien son histoire). De même, ce n’est pas parce que la capitalisme s’effondre que ce mot va disparaître.

      Un objet n’a en effet aucune valeur intrinsèque. Il n’a qu’une valeur relative négociée au cours des échanges. Cependant, les catégories habituelles de « valeur d’usage » et « valeur d’échange » devraient être complétées de la notion de « valeur d’otage » qui traduit mieux à mon avis le rapport dominant à l’économie. Par exemple, Facebook a de la valeur parce qu’il a pris 2 milliards d’individus en otages, l’énergie nucléaire nous a pris en otages, etc. Le sens du mot « otage » qui est rejeté par la société capitaliste sur les vilains terroristes est donc amené à changer. Il va s’appliquer à ses propres pratiques !

    • Et si le nouveau fil d’actualité de #Facebook marquait le début d’une nouvelle période de choix mûris pour l’entreprise de Mark Zuckerberg ?

      https://www.numerama.com/business/321313-le-jour-ou-facebook-a-enfin-choisi-ses-utilisateurs-face-a-la-bours

      Pour le dire brièvement, Facebook va préférer notre famille, nos proches, et leurs émotions, à l’information, la pub, et bien sûr, la désinformation. Bien que cela puisse apparaître comme une évidence pour ce type de réseau social, l’entreprise prend là probablement plus de risques qu’elle n’en a jamais pris avec ses changements passés. Au fil des versions, et surtout des enjeux économiques, Facebook avait fini par mélanger la chèvre et le chou, quitte à devenir le fourre-tout qu’est aujourd’hui le réseau, de moins en moins, social.

    • c’est peut-être le moment de lui faire connaître le prix de nos « strong ties » dont il admet qu’ils ont beaucoup de « value » ?
      Pour ma part, disons que je passais environ une heure par jour sur Facebook à développer ces liens et ma propre documentation professionnelle (En dehors de cela, j’y passais aussi du temps à titre « récréatif ». Ce point est évoqué plus bas*). Comme mes liens et ma documentation sont irrécupérables par la système backup de Facebook, je suis obligé de constater que Facebook se les est appropriés contre mon gré. Voyons combien cela coûte...

      365 heures par an. Arrondissons à 50 jours par an.
      Si je compte mon prix de journée à 1 K$/jour (c’est très raisonnable, les avocats de FB sont payé 1 K$ de l’heure), ça fait 50 K$ par an. Comme j’ai été sur Facebook pendant 7 ans, ça fait une facture de 350 K$.

      Imaginons que je suis dans la moyenne des utilisateurs de Facebook en terme de durée d’utilisation et d’ancienneté. On pourrait donc multiplier ce coût par le nombre d’utilisateurs (non pas les 2 milliards actuels mais disons 1 milliard pour faire bonne mesure). On obtient donc le chiffre de 350 000 000 000 000 $ (Trois cent cinquante mille milliards de Dollar).

      Mark, tu fournis une véritable interopérabilité des données personnelles, ou bien tu rembourses. Salut !

      (*) Le temps récréatif n’est pas décompté. En effet, le divertissement fourni par Facebook est financé par la publicité. Chacun paie pour ce divertissement à travers sa consommation quotidienne de produits surfacturés à cause de la pub.

    • @olivier8 je n’ai jamais eu de compte facebook et vu tes avertissements, c’est pas demain la veille que je vais m’inscrire.
      Déjà link-guedin (linkedin) ça m’a bien gonflé et je suis smicard, les sommes que tu annonces disent bien ce qu’il y a de pourri dans ce bizzness.

    • Avant de quitter Facebook, voici la facture.
      USD 350.000.000.000.000
      Trois Cent Cinquante Mille Milliards de Dollar

      Lettre ouverte à Mark Zuckerberg, fondateur de Facebook.

      Objet : Quitter Facebook

      Salut Mark !

      meilleurs voeux et toutes mes félicitations pour tes bonnes résolutions 2018 !

      1) tu nous dis que tu as pris conscience « qu’avec l’émergence d’un petit nombre de grandes entreprises technologiques - et les gouvernements utilisant la technologie pour surveiller leurs citoyens - beaucoup de gens croient maintenant que la technologie centralise le pouvoir plutôt qu’elle ne le décentralise. »

      Ce n’est pas qu’une croyance, c’est un peu vrai non ? Et tu y es un peu pour quelque chose n’est-ce pas ?

      Là dessus, tu nous dis être « intéressé à approfondir et étudier les aspects positifs et négatifs des technologies de décentralisation. »

      C’est cool ! Tu dois savoir que d’autres travaillent depuis longtemps ces questions - déjà bien avant la création de Facebook - en vue de créer les conditions d’une société plus équitable. Si ta prise de conscience est réelle, tu pourras sans doute nous aider. On manque de développeurs !

      2) tu sembles aussi avoir compris que tes algorithmes rendaient les gens fous en les inondant de posts sponsorisés et de fake news. Tu dis : « le renforcement de nos relations améliore notre bien-être et notre bonheur ». Tu vas donc modifier quelques lignes de code pour renforcer ce que tu appelles nos « liens forts » (strong ties) qui selon toi ont beaucoup de « valeur » (high value). Au final tu veux que le temps que les gens « dépensent » sur Facebook soit « plus précieux ».

      C’est cool ! Cependant, mon cher Mark, il faut que tu comprennes que ce temps est bien plus précieux encore que ce que tu imagines.

      Pour ma part, disons que je passe(ais) environ une heure par jour sur Facebook à développer ces liens et ma propre documentation professionnelle. En dehors de cela, j’y passe(ais) aussi du temps à titre « récréatif ». Ce point est évoqué plus bas*.

      Or comme mes liens et ma documentation sont irrécupérables par le système backup de Facebook comme je l’ai expliqué à ton collège Yann LeCun ? , je suis obligé de constater que Facebook me les a volés.

      Voyons combien cela coûte...

      365 heures par an. Arrondissons à 50 jours par an. Si je compte mon prix de journée à USD 1.000 /jour (c’est très raisonnable, les avocats de FB sont payés USD 1.000 de l’heure), ça fait USD 50.000 par an. Comme je suis sur Facebook depuis 7 ans, je t’adresserai une facture de USD 350.000.

      Les statistiques montrent que je suis dans la moyenne des utilisateurs de Facebook en terme de durée d’utilisation et d’ancienneté. On peut donc multiplier ce coût par le nombre d’utilisateurs (non pas les 2 milliards actuels mais disons 1 milliard pour faire bonne mesure sur les 7 dernières années). On obtient donc une facture globale de :

      USD 350.000.000.000.000
      (Trois Cent Cinquante Mille Milliards de Dollar).

      En conclusion, mon cher Mark, tu fournis une véritable interopérabilité des données personnelles qui permettrait aux gens de ne pas être otages de Facebook et de sa centrallisation, ou bien tu rembourses !

      Bien à toi

      Olivier Auber

      () Le temps récréatif n’est pas décompté. En effet, le divertissement fourni par Facebook est financé par la publicité. C’est-à-dire que chacun paie pour ce divertissement à travers sa consommation quotidienne de produits surfacturés à cause des budgets publicitaires des marques captés pour une bonne part par Facebook..

      ( *) Lettre ouverte à YannLeCun, ancien Professeur au Collège de France, responsable de la recherche en Intelligence Artificielle de Facebook.
      http://perspective-numerique.net/wakka.php?wiki=YannLeCun

      1) Résolution 1 : https://www.facebook.com/zuck/posts/10104380170714571
      2) Résolution 2 : https://www.facebook.com/zuck/posts/10104413015393571

  • #ONU Info - #Arabie_saoudite : des experts de l’ONU déplorent l’utilisation des lois anti-terroristes contre des militants pacifiques
    http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=40733

    « Bien qu’ayant été élue membre du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies à la fin de l’année 2016, l’Arabie saoudite a continué à réduire au silence, arrêter arbitrairement, détenir et persécuter les défenseurs des droits de l’homme et les #dissidents », ont-ils ajouté.

    #syndrome_obama

  • « Dans la communauté des artisan·e·s du web, il est d’usage de détester le mot "expert·e", et de rejeter en bloc le fait d’en être un·e. [...] Aussi, rejeter le terme d’"expert" est un privilège, que peuvent se permettre les personnes dont la légitimité est rarement remise en question au sein de notre communauté professionnelle. »

    https://www.24joursdeweb.fr/2017/on-ne-nait-pas-expert-e-on-le-devient

    C’est quoi, un·e expert·e et à quoi ça sert. Une intéressante réflexion.

    #expertise #syndrôme_de_l_imposteur

  • La revue Panthère Première : « Panthère Première est née de l’envie de faire une #revue généraliste et féministe en #non-mixité » – DIACRITIK
    https://diacritik.com/2017/11/08/la-revue-panthere-premiere-panthere-premiere-est-nee-de-lenvie-de-faire-u

    En prélude au 27e Salon de la Revue qui se tiendra le 11 et 12 novembre, Diacritik, partenaire de l’événement, est allé à la rencontre de jeunes revues qui y seront présentes et qui, aussi vives que puissantes, renouvellent en profondeur le paysage littéraire. Aujourd’hui, entretien avec le collectif #Panthère_Première, pour leur épatante revue.

    Panthère Première est née de l’envie de faire une revue généraliste et féministe en non-mixité. Le collectif de la revue est composée par une dizaine de femmes dont une partie a travaillé ou travaille au sein d’autres revues de critique sociale. L’idée d’utiliser le moyen de la non-mixité pour fabriquer cette revue vient d’un constat tristement banal, et tristement structurel : y compris dans les milieux qui se disent sensibles à ces questions, y compris dans les milieux militants, la répartition des tâches reste très genrée – on trouve plus de femmes que d’homme pour exécuter les tâches invisibles (traduction, édition, correction, tâches administratives…) et beaucoup plus d’hommes que de femmes quand il s’agit d’écrire, de partir enquêter, de signer un papier, d’être publié en somme.

    Et c’est là pour avoir toutes les infos sur le salon...
    https://www.entrevues.org/actualites/27e-salon-de-revue-dores-deja

    • Merci pour le rappel : bloquer le troll. Et ne pas relire son intervention dans l’espoir qu’elle ait un sens qu’on aurait loupé la première fois.

      Panthère Première est une expérience éditoriale en non-mixité qui part de l’expérience de pas mal d’entre nous d’une répartition des tâches genrée, jusque dans les milieux qui se disent anti-sexistes. Ce sont les femmes le plus souvent qui ont la gentillesse de prendre en charge des tâches chiantes, tandis que les hommes écrivent et font écrire d’autres hommes, très majoritairement. Je me souviens d’un dossier sur les sorcières coordonné par un gars avec l’interview d’une femme et cinq ou six articles d’hommes, y compris un type qui se prétendait « sorcière », belle #appropriation_culturelle. Pourquoi est-ce que des hommes publient prioritairement d’autres hommes ? Effet de notoriété (on demande aux mêmes personnes d’écrire les mêmes choses) qui reproduit l’existant, sollicitation qui s’arrête au premier « J’ai peur de m’engager » et ne cherche aucun arrangement avec les disponibilités de la contributrice ou, pour celles qui ne sont pas sûres que le monde attende leur prose, avec ses scrupules ou hésitations (#syndrome_de_l'imposteur), et tout bêtement entre-soi, si ce sont les hommes qui sont déjà les plus nombreux dans les comités de rédaction.

      Et pourquoi les hommes sont plus nombreux dans les rédactions ? Pour avoir monté un tel groupe qui a fini par être très masculin, je me souviens que les femmes que j’avais sollicitées avaient pour la plupart d’entre elles mis en avant leur manque de compétences ou leur faible disponibilité et qu’au final, ça nous avait privé d’elles mais pas d’un tas de gars incompétents et indisponibles, qui ne prenaient jamais la peine de se désavouer quand ils ne pouvaient pas assurer et préféraient se faire relancer (donc se sentir importants) moultes fois plutôt que de céder à un·e autre mieux placé· un mandat dont ils s’étaient chargés de manière inconséquente. L’une d’elles avait accepté mais était partie parce que l’ambiance était dégueulasse, l’humour moqueur, le manque d’égards constant... Je dois avoir les pires expériences de la bande à cet égard, parce que j’étais tombée sur de vraiment sales bonhommes, mais dans les autres revues les structures sont assez similaires c’est le sexisme ambiant), plus ou moins atténuées par la bonne volonté, la décence ou l’intelligence humaine des camarades. Dans tous les cas, l’hostilité vis-à-vis de ce qui est pour nous un expérience et ne signe aucune rupture avec les revues mixtes dont nous sommes toujours membres (Z, Jef Klak entre autres) est assez étonnante. Mais heureusement très minoritaire !

      Panthère Première ne refuse pas les contributions des hommes mais quand on fait l’effort de solliciter des femmes, on découvre qu’il y en a plein qui ont plein de choses à dire (l’université et les mouvements militants sont mixtes, et les femmes sont des personnes comme les autres, alors automatiquement...). Moralité : un peu de volontarisme peut faire céder les constats les plus pessimistes.

    • In a seventy-six-page guide for treating uppgivenhetssyndrom, published in 2013, the Swedish Board of Health and Welfare advises that a patient will not recover until his family has permission to live in Sweden. “A permanent residency permit is considered by far the most effective ‘treatment,’ ” the manual says. “The turning point will usually be a few months to half a year after the family receives permanent residence.”

      (…) For nearly two decades, a political question—What should we do about migration?—has played out through the bodies of hundreds of children. (…) There is now universal consensus that the children are not faking, but no one knows why the illness is particular to Sweden. (…) Björn Axel Johansson, a child psychiatrist at Skåne University Hospital, in southern Sweden, who has treated twelve apathetic children, told me, “I’m not convinced that this is only happening in Sweden. Maybe it’s only being documented and discussed and published in Sweden?”

      cf l’article sur les #zombis

    • Trauma for migrant children stranded in Greece - The Lancet
      http://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(17)30814-0/fulltext

      children trapped on the Greek islands are showing signs of depression, anxiety, and distress. Bedwetting, nightmares, and aggressive behaviour are increasing. Some children have witnessed deaths, fires, protests, and police violence in the camps. Basic needs for food, water, and sanitation are barely being met, says the report. Shockingly, children as young as 9 years have attempted suicide or self-harm.

  • Nos plumes énervées | Nadir Dendoune
    http://www.lecourrierdelatlas.com/la-chronique-du-tocard-nos-plumes-enervees--7446

    Un jour, ma prof de français, qui n’aimait pas ma manière d’écrire, qu’elle jugeait médiocre, m’a dit que je n’irais pas bien haut dans la vie si je continuais à m’exprimer de cette manière. En arrivant le 25 mai 2008 sur le sommet de l’Everest, à 8848 m, j’ai pensé très fort à elle. Source : La chronique du Tocard

    • Cette enseignante m’avait dégoûté. Je vous jure que plus d’une fois, j’ai eu envie de lui cogner dessus. La violence ne résout rien, disent souvent ceux qui n’ont jamais reçu de la merde en plein visage.
      Elle me blessait terriblement. Elle aimait me faire sentir plus d’une fois que j’étais un nul. Déjà que mon estime avait des points de retard, usée par des années de fatalisme, appris chaque jour à la cité. Et sans estime de soi, il était difficile de progresser à l’école, ou dans la vie.

      Me sentant exclu, ma violence, ma haine se sont accrues. Sans doute l’enseignante n’avait-elle pas compris qu’à force de nous rabaisser, elle provoquait en nous un surplus de violence.
      A cause d’elle, pendant longtemps, je n’ai plus écrit, comme je le voulais. A vrai dire, j’ai même arrêté d’écrire tout court.

      #éducation #sélection

  • BD - L’eau en bouteille ? Pour l’environnement, mieux vaut l’#eau du robinet
    http://reporterre.net/BD-L-eau-en-bouteille-Pour-l-environnement-mieux-vaut-l-eau-du-robinet

    Face à la force de frappe commerciale de l’eau en bouteille, l’eau de robinet fait pâle figure. Pourtant, les faits sont têtus : boire de l’eau en bouteille, c’est aussi s’abreuver de pétrole et accroître la quantité de déchets produits. Alors que, l’eau du robinet…

  • Carrière : les femmes n’osent pas avouer leurs ambitions aux hommes | Le Figaro Madame
    http://madame.lefigaro.fr/business/carriere-les-femmes-nosent-pas-avouer-leurs-ambitions-aux-hommes-231

    Et si les relations personnelles freinaient les ambitions professionnelles des femmes ? Des chercheurs américains et suédois, à travers deux études relayées par Slate, ont analysé le comportement des femmes au travail et leur envie d’évoluer. D’après leurs travaux, il semblerait que les hommes soient le principal facteur d’influence des ambitions féminines.

    Une première étude menée en décembre 2016, aux États-Unis, par trois économistes, a interrogé 1880 étudiants, dont 30% sont des jeunes femmes fraîchement inscrites dans une école de commerce. Chaque étudiante devait répondre à un sondage décliné en deux versions : un test totalement anonyme et un autre dont les réponses des candidates seraient ensuite rendues publiques. Les chercheurs américains ont établi un constat : les femmes abaissent leurs ambitions salariales lorsqu’elles savent que leur envie sera connue de tous.

    Le second sondage, effectué par deux suédoises Olle Folke et Johanna Rickne, prouve lui aussi que la progression de carrière des femmes nuit à leur vie personnelle. Pour identifier le lien de cause à effet, les chercheurs ont comparé le taux de divorce des personnages politiques du pays qui ont obtenu un siège au parlement, et de ceux qui ont perdu les élections. Les scientifiques ont découvert que les femmes prenant position en politique ou en économie sont plus exposées au risque de divorce, leur nombre augmentant une fois qu’elles sont élues.
    Complexe d’infériorité

    Quelle conclusion en tirer ? Selon les chercheurs, c’est la peur d’une conséquence négative sur leurs relations personnelles qui les anime. Le succès d’une femme accroît la pression au sein du couple car les hommes sentiraient leur domination leur échapper. Certaines ne sont donc pas prêtes à sacrifier leur couple pour une carrière professionnelle telle qu’elles le désirent.

    #femmes #domination_masculine #syndrome_de_l'imposture #travail #divorce

  • #Emmanuel_Venet: un roman familial où les maux comptent triple
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/181016/emmanuel-venet-un-roman-familial-ou-les-maux-comptent-triple

    Marcher droit, #tourner_en_rond est le monologue intérieur d’un homme atteint du syndrome d’Asperger, contraint d’assister à l’enterrement de sa grand-mère. Drôle et décapant avec, en mineur, le récit d’une lucide solitude et un conte moral. Extrait du roman en fin d’article.

    #Culture-Idées #éditions_Verdier #Littérature #Marcher_droit #rentrée_littéraire_septembre_2016 #syndrome_d'Asperger

  • Le syndrome des couilles de cristal | Themetis
    https://themetisinfo.wordpress.com/2016/08/17/le-syndrome-des-couilles-de-cristal

    Je me souviens d’un voyage en avion à côté d’un monsieur, au demeurant fort aimable, mais éprouvant très certainement des difficultés anatomiques particulières, l’obligeant à pratiquer un semi-grand écart assis … Évidemment, à l’époque, je n’ai pas pris de photo mais sa prouesse ressemblait quelque peu à cela :

    https://themetisinfo.files.wordpress.com/2016/08/capture1.png?w=584
    Je me suis, depuis, documentée sur ce phénomène, et j’ai découvert qu’il existait une maladie bien mystérieuse appelée le Syndrome des couilles de cristal ».

    Il s’agît d’une pathologie méconnue dont les symptômes principaux sont le « Je m’enfoutisme » et le « dominationisme », se résumant ainsi : « Le mâle c’est moi ».
    #domination_masculine #manspreading #syndrome_des_couilles_de_cristal

  • Le syndrôme de l’imposteur : malédiction des multipotentiels ? – Medium France – Medium
    https://medium.com/france/le-syndr%C3%B4me-de-limposteur-mal%C3%A9diction-des-multipotentiels-28c91ec2

    Toutes ces faiblesses et ces vulnérabilités face au monde du travail actuel m’ont conduit à m’isoler (ou me détacher ?) de plus en plus et à devenir solo-preneur, car en entreprise je finis en burn-out ou en bore-out en quelques années (une ou deux en moyenne). Le fait de devoir rester concentrée sur un problème (ou l’absence de “vrai” problème, justement) ou un produit qui ne m’intéresse pas est une véritable torture. Le temps semble interminable, et en même temps je suis écrasée par ce sentiment que je perds du temps. Tout ce temps qui nous est compté et que je pourrais employer à voir, faire, découvrir, produire de nouvelles choses, potentiellement utiles aux autres ! Le sentiment de gâchis ajoute une bonne couche de culpabilité sur l’ennui, bref, je me fâche avec moi-même et je dois démissionner pour sauver ma peau. A chaque fois, je reste des mois sans pouvoir “travailler” au sens juridique du terme, car je dois récupérer. En revanche, ma productivité personnelle remonte en flêche et je développe beaucoup de nouvelles idées. C’est compliqué de devenir autonome financièrement en France avec de telles contraintes (quand, à l’étranger, il m’était plus facile de me retourner et d’improviser). Je suis toujours en train d’essayer de vivre de mes projets entrepris en solo.

    • Béééé, le paragraphe qui est cité là est en fait une réaction saine et normale qui, lorsqu’on a toute sa tête, pourrait et devrait être celle d’absolument toute personne qui travaille. On a des centaines de métiers totalement inutiles et qui font perdre du temps à tout le monde, et/ou qui niquent l’environnement en plus.

      Et en plus du contenu même du travail, la différence n’est pas pour moi entre être tout seul ou être à plusieurs, mais est-ce qu’on a la main sur les décisions ou pas. Forcément si t’es tout seul bah oui t’as la main. Mais à plusieurs c’est le cas aussi si tu es dans une entreprise démocratique (une coopérative ou assimilée, et qui joue vraiment le jeu). La description ici me parait plus à voir avec le fait de bosser en entreprise pour une hiérarchie qui t’impose des choses sur lesquelles tu ne veux pas travailler.

  • Le syndrome de l’imposteur ou l’art de se dévaloriser - A la une - Destination Santé
    https://destinationsante.com/syndrome-de-limposteur-lart-de-se-devaloriser.html

    La sensation de tromper son entourage. C’est ainsi que pourrait être décrit le syndrome de l’imposteur. Le sujet concerné estime par conséquent que s’il réussit, ce n’est jamais grâce à ses propres qualités, mais par chance, par malentendu ou par hasard. Stéréotypes sociaux obligent, il semblerait que les femmes soient davantage touchées.

  • Mort d’Adama Traoré : la première autopsie évoquait une possible asphyxie
    https://www.mediapart.fr/journal/france/010816/mort-d-adama-traore-la-premiere-autopsie-evoquait-une-possible-asphyxie

    Alors que les conditions d’interpellation d’Adama Traoré, décédé le 19 juillet, à la gendarmerie de Persan, sont encore troubles, les raisons qui auraient pu conduire à son #décès s’éclaircissent peu à peu même si des zones d’ombre subsistent. Sa famille reste persuadée qu’il a été victime d’une bavure.

    #France #Adama_Traoré #gendarmes #syndrome_asphyxique

  • Google is now involved with healthcare data – is that a good thing?
    http://theconversation.com/google-is-now-involved-with-healthcare-data-is-that-a-good-thing-58

    Google has some of the most powerful computers and smartest algorithms in the world, has hired some of the best brains in computing, and through its purchase of British firm Deepmind has acquired AI expertise that recently saw an AI beat a human grandmaster at the game of go. Why then would we not want to apply this to potentially solving medical problems – something Google’s grandiose, even hyperbolic statements suggest the company wishes to?

    The New Scientist recently revealed a data sharing agreement between the Royal Free London NHS trust and Google Deepmind. The trust released incorrect statements (since corrected) claiming Deepmind would not receive any patient-identifiable data (it will), leading to irrelevant confusion about what data encryption and anonymisation can and cannot achieve.

    As people have very strong feelings about third-party access to medical records, all of this has caused a bit of a scandal. But is this an overreaction, following previous health data debacles? Or does this represent a new and worrying development in the sharing of medical records?

  • http://www.b-a-m.org/2016/04/o-s-le-syndrome-du-bien-etre

    [O-S] LE SYNDROME DU BIEN-ÊTRE

    Emission du 29 avril, vous êtes accro à la salle de sport ? Vous ne comptez plus les moutons mais vos calories pour vous endormir ? Vous vous sentez coupable de ne pas être suffisamment heureux, et ce malgré tous vos efforts ? Alors vous souffrez sûrement du syndrome du bien-être. Tel est le diagnostic établi par Carl Cederström et André Spicer. Ils montrent dans ce livre comment la recherche du bien-être optimal, loin de produire les effets bénéfiques vantés tous azimuts, provoque un sentiment de mal-être et participe du repli sur soi. Ils analysent de multiples cas symptomatiques, comme ceux des fanatiques de la santé en quête du régime alimentaire idéal, des employés qui débutent leur journée par un footing ou par une séance de fitness, des adeptes du quantified self qui mesurent – gadgets et applications à l’appui – chacun de leurs faits et gestes, y compris les plus intimes… Dans ce monde inquiétant, la bonne santé devient un impératif moral, le désir de transformation de soi remplace la volonté de changement social, la culpabilisation des récalcitrants est un des grands axes des politiques publiques, et la pensée positive empêche tout véritable discours critique d’exister.

  • How The Rhetoric of Imposter Syndrome Is Used to Gaslight Women in Tech
    https://modelviewculture.com/pieces/how-the-rhetoric-of-imposter-syndrome-is-used-to-gaslight-women-in

    > What we call imposter syndrome often reflects the reality of an environment that tells marginalized groups that we shouldn’t be confident, that our skills aren’t enough, that we won’t succeed—and when we do, our accomplishments won’t even be attributed to us. Yet imposter syndrome is treated as a personal problem to be overcome, a distortion in processing rather than a realistic reflection of the hostility, discrimination, and stereotyping that pervades tech culture.(Permalink)

    #feminisme

  • 10 films pour comprendre le « #syndrome_trinity »
    http://www.lecinemaestpolitique.fr/10-films-pour-comprendre-le-syndrome-trinity

    Dans un article publié sur le site The Dissolve, Tasha Robinson utilise l’expression « Trinity Syndrome » pour désigner le trope consistant à introduire un personnage féminin particulièrement compétent et intéressant, pour finalement le réduire à la fonction de bras droit du héros masculin. Je propose ici de revenir sur ce trope en passant en revue 10 […]

    #Cinéma #Films_d'animation #misogynie #racisme #sexisme #virilisme

    • #bien_vu par exemple sous cet aspect, le personnage d’Hermione est très bien analysé. Je n’avais jamais perçu l’aspect pervers de cette situation, le personnage féminin exceptionnel n’existe que pour mieux être écrasé.

    • oui @aude_v je pense à ma fille qui enfant, adorait regarder #harry_potter ce qui l’obligeait à penser que, si elle s’identifiait à Hermione, seule personnage féminin de son age, elle n’existerait jamais en dehors du regard masculin. Ça me met en colère, vraiment, d’autant que je n’ai cessé de l’aider à voir et à dénoncer le sexisme, mais là, je n’avais pas vu combien c’est #pervers.

    • Dans les livres Harry Potter, j’ai été frappé par la description des personnages féminins (y compris et surtout les personnages secondaires) : à part Hermione en 1ère de la classe, les autres élèves filles sont considérées comme des niaises qui « gloussent », en admiration devant les héros Harry et Ron.

    • Sur l’identification je me suis bien amusée sur seenthis avec @odilon à chercher les personnages féminins de BD http://seenthis.net/messages/133091 mais aussi très enervée plus tard sur les BDs de PIF et autres bandes dessinées pour enfants de la fin des années 70 (au point que je me rends compte aujourd’hui que mon interlocuteur vexé en a effacé le fil * ) véritable biberon sexiste composé à 90% de héros masculins et de faire valoir féminin.

      * seenthis.net/messages/337432
      Sun, 1 Feb 2015

      touti (@touti) Aaah les années 70 avec Pif&Hercule, Tintin&Haddock, Spirou&Fantasio, Astérix&Obélix, Placid&Muzo, Les schtroumpfs … ces potes pour la vie qui ont nourri toute cette enfance de #BD sans femmes !
      #féministe_de_base #effacement_des_femmes

      –---

      RastaPopoulos (@rastapopoulos) Les tristus et les rigolus ! Horace le cheval ! Placid et Muzo ! Surplouf le corsaire !

      touti (@touti) @@@ ne te vexe pas ! Je ne parle pas du reportage, je profite de ton post pour souligner que la plupart des héros de BD de Pif gadget, étaient des modèles d’identifications masculins dont les femmes étaient absentes, point barre.
      La libération de la femme n’a jamais été inscrite dans le programme communiste, le féminisme était considéré comme une notion bourgeoise qui aurait déstabilisé la lutte des classes, bien entendu.

    • J’ai eu aussi droit à une explication psychanalytique freudienne du pourquoi la femme est un mystère et qu’elle est encore plus femme quand elle n’a pas de nom et qu’elle n’existe pas … si si, j’t’jure

    • sans sortir de l’écho de la culture yank , c’est kifkif , cqfd ! la formation à des cultures étrangères est un bassin d’emploi très mal irrigué

    • Désolée, mais dans Harry Potter, la série de livres, justement, ce qui m’avait plu dans l’ensemble des personnages, c’est que Harry Potter n’est jamais décrit comme un héro. L’autrice montre sans arrêt ses lacunes et ses faiblesses : il est assez orgueilleux et colérique et se retrouve régulièrement dans la merde à cause de ça. En plus, faut jamais perdre de vue (attention, ça va spoiler) que Potter est un héro par erreur : le vrai héro de la prophétie, c’est Neville Londubat, mais c’est Potter qui a été pourchassé à sa place pour une erreur d’interprétation de prédiction.

      Il est remarquable que Potter n’est absolument rien sans ses amis qui lui sauvent la mise un nombre incalculable de fois et plus particulièrement Hermione. En fait, sans elle, Potter serait mort à peu près dès le départ. Et elle est globalement meilleure sorcière que lui.

      Perso, ça ne m’a jamais échappé.