• Plaidoyer contre la “défense de l’ #environnement” - Non Fides - Base de données anarchistes
    http://www.non-fides.fr/?Plaidoyer-contre-la-defense-de-l

    Mais alors, pourquoi tout ce bruit ? Si l’on agite si fort les affaires de pollution et la nécessité de protection écologique, cela correspond au besoin de tragique de l’opinion et à une manœuvre de diversion.

    Il y a, nous l’avons dit, des événements bien visibles, des accidents : le public se passionne et s’inquiète de la pollution. Cela fait partie du spectaculaire (de notre société du spectacle), de l’actualité, du scoop d’information. Et cela ne va pas plus loin. Maintenant, entre les massacres du Pakistan et les agitations de jeunesse, il y a la rubrique pollution. Palpitant. Nous sommes menacés. Ô combien ! Mais à titre de spectacle, c’est presque aussi bien que l’Arrabal ou du Hitchcock. Et de plus, j’ai l’impression de saisir quelque chose de très important, de décisif dans notre société. Je deviens très intelligent en m’intéressant à l’écologie. En fixant l’affaire au niveau du spectacle et de l’information, on procède à une remarquable opération de satisfaction du public, sans avoir à rien faire de sérieux.

    Car, finalement, c’est une manœuvre de diversion. Je ne dirai pas comme certains que les gouvernements cessaient de fixer l’opinion sur ces questions pour empêcher les citoyens de poser les problèmes politiques brûlants. Les trompeurs ne sont pas les gouvernants, mais nous tous ensemble, complices.

    Et je crois la question plus fondamentale que celles abordées par la politique : on commence à s’apercevoir que la société technicienne risque d’être radicalement invivable (du moins pour ce qui, jusqu’à présent, a été considéré comme étant l’homme…) : on se hâte alors de détourner l’attention du problème de la technique en elle-même pour la fixer sur certaines conséquences visibles et grossières. On évite de montrer le rapport qu’il y a entre les faits nocifs, on les présente comme des accidents auxquels on va remédier. On détourne l’opinion des questions décisives en la passionnant pour les faits secondaires et spectaculaires.

    S’intéresser à la protection de l’environnement et à l’écologie sans mettre en question le progrès technique, la société technicienne, la passion de l’efficacité, c’est engager une opération non seulement inutile, mais fondamentalement nocive. Car elle n’aboutira finalement à rien, mais on aura eu l’impression d’avoir fait quelque chose, elle permettra de calmer faussement des inquiétudes légitimes en jetant un nouveau voile de propagande sur le réel menaçant.

    #Jacques_Ellul.

    (1972)

  • Auschwitz: la vérité - L’Express
    http://www.lexpress.fr/informations/auschwitz-la-verite_595879.html

    La sécheresse technique de l’étude de Jean-Claude Pressac, dénuée de tout commentaire et de tout témoignage, nous fait pénétrer la réalité humaine d’une usine. Sa vie quotidienne. Ses problèmes. Il y a des pannes fréquentes : il est rare que l’ensemble des crématoires fonctionnent en même temps. Certains sont abandonnés, déficients après avoir été surexploités ou à cause d’un défaut de structure. La Bauleitung a aussi de gros ennuis avec les cheminées, qui, soumises à un rythme de plus en plus rapide, se fissurent souvent sous l’effet de la chaleur. Topf, comme toutes les entreprises, a des contentieux de facturation avec son client. Il lui arrive de faire du dumping pour évincer ses concurrents (notamment Kori, à Berlin) et emporter le maximum de marchés dans les différents camps du Reich. Prüfer, qui touche personnellement 2% sur les bénéfices des ventes, veut être présent partout.

    La chronique de la vie professionnelle de ces fonctionnaires, techniciens et employés, constitue par sa banalité l’un des plus terribles documents sur la Solution finale. Car c’est à cause de ce travail appliqué de mise au point de techniques incinératrices surpuissantes qu’Auschwitz devint un lieu d’anéantissement massif des juifs. Les premiers gazages eurent lieu à Auschwitz I, le camp principal, en décembre 1941 (et non en septembre, comme on le pensait jusque-là), sur des malades qualifiés d’ « irrécupérables » et des prisonniers soviétiques, et en 1942 et 1943 furent réalisés à Auschwitz II-Birkenau les crématoires II, III, IV et V, à très grande capacité.

    #archives #histoire #extermination #génocide #banalité_du_mal

    • Article du Nouvel Obs du 30 septembre 1993 (pdf) sur ordiecole.com
      Auschwitz : enquête sur la mécanique de l’horreur
      avec Jean-Claude Pressac sur les lieux du génocide
      http://www.ordiecole.com/auschwitz_pressac.pdf

      Une grande partie des archives d’Auschwitz saisies par les Soviétiques dormaient à Moscou depuis 1945. Jean-Claude Pressac est celui qui, le premier, a pu les consulter après la chute du communisme. Son livre, « les Crématoires d’Auschwitz » (CNRS Ed.), qui démonte la mécanique de l’extermination, se veut avant tout technique. D’abord parce que son auteur, né en 1944, est un scientifique. Ensuite et surtout parce qu’il a été un collaborateur de Faurisson. Les éléments nouveaux qu’il apporte sur la construction et le fonctionnement des chambres à gaz et des fours crématoires, sur le calendrier de la solution finale, fournissent des précisions irréfutables sur la réalité - depuis longtemps établie - du génocide.

      … lire la suite !

      >>>>>
      Sur une présentation rétrospective rapide de l’ouverture des archives soviétiques
      L’ouverture des archives soviétiques : une adaptation dans la confusion : Le Panoptique
      http://www.lepanoptique.com/sections/histoire/l%E2%80%99ouverture-des-archives-sovietiques-une-adaptation-dans-la-co

      Le 31 décembre 1991 disparaissait officiellement l’URSS. La fin de cet immense empire allait entraîner de nombreuses conséquences, autant politiques, économiques que sociales. Toutefois, un aspect mérite l’attention de tout passionné d’histoire : l’ouverture des archives de l’ex-URSS. Ce que plusieurs qualifient de « révolution archivistique » ne sera qu’un bref intermède dans l’histoire russe. Le régime de Vladimir Poutine mettra fin à la « ruée vers l’or » des chercheurs en rétablissant des règles plus « normales » en matière d’archives.

    • Dans mon souvenir le petit livre de Pressac ( éditions du CNRS, 1993 ) ne fut jamais commenté par les historiens peu ou pas intéressés par cet « aspect » du nazisme.
      Pharmacien, chercheur amateur, le type n’était pas de la famille universitaire. Il avait fait le boulot des historiens professionnels de la deuxième guerre mondiale, lesquels toujours selon mon souvenir, évitèrent de creuser la question.
      La presse évoqua ce travail pionnier, mais pas beaucoup et pas longtemps. On est là devant le fonctionnement typique d’une caste universitaire, proprio de ses thèmes...
      Les Américains avaient une autre approche ; sans hésiter ils avaient édité les précédents ouvrages de Pressac :
      L’Album d’Auschwitz d’abord chez Random house, N-Y, puis au Seuil en 1983.
      The Struthof Album the Beate klarsfeld Foudation,1985.
      Auschwitz : Technique and Operation of the gas Chambers , N-Y 1989.
      The deficiencies and inconsistencies of "The Leuchter report" N-Y,1990.
      Ces recherches publiées aux USA étaient ignorées ( méprisées ?) par l’Université française.

    • @paulo

      Il avait fait le boulot des historiens professionnels de la deuxième guerre mondiale, lesquels toujours selon mon souvenir, évitèrent de creuser la question.

      Je ne suis pas sûr que cela soit si simple. Dans mon souvenir, dans le dernier tome de la Destruction des Juifs, d’Europe , Raul Hilberg, que l’on ne peut pas soupçonner de s’être insuffisamment documenté, a consacré tout un chapitre sur les enjeux industriels de la solution finale. Quant à la question du point de vue d’un chimiste sur la question, il y a un très intéressant passage dans les Assassins de la mémoire , dans lequel Pierre Vidal-Nacquet s’appuie sur le travail de recherche d’un chimiste pour démonter une partie de la falsification des révisionnnistes.

      Lorsque les archives anciennement soviétiques ont été ouvertes au début des années 90, il y a effectivement eu la possibilité pour de nombreux chercheurs de découvrir des sources nouvelles d’informations à propos de la destruction des Juifs d’Europe, parmi ces travaux, il y avait le livre de Pessac, dont je ne dirais pas qu’il a souffert de silence médiatique, j’ai le souvenir assez distinct de plusieurs chroniques à propos de ce livre qui toutes prospectivement énonçaient que le biais de cette recheche mettrait les historiens dans la gêne. Si j’osais, je dirais qu’il s’agissait plutot du crénau éditorial de ce livre.

      J’ai un souvenir vague de sa lecture en revanche, je garde le souvenir que le point de vue était inédit et bien documenté, mais qu’il ne constituait pas une véritable découverte au regard de la somme d’Hilberg.

    • Raoul Hilberg ? Historien juif d’autriche et devenu américain...

      Première édition :The Destruction of the European Jews. Chicago, Quadrangle, 1961.
      ensuite :
      The destruction of the European Jews, New York : Harper & Row, [1967], c1961.(ISBN 0061319597)1
      1st New Vewpoints ed édition, 1973. ASIN : B000735G5E Harpercollins College, 1979. (ISBN 0-06-131959-7)
      Édition révisée, 3 vols. New York, Holmes and Meier, 1985. xii + 1274 Seiten. (ISBN 0-06-131959-7) (plus une édition pour étudiants 1986 ; 360 Seiten. (ISBN 0-8419-0910-5)
      Yale University Press, 2003. 3 Bd., xvi + 1388 Seiten. (ISBN 0-300-09585-6)
      ( toujours Wikip.)
      Travail américain, non ?
      Je ne désire pas m’en prendre aux historiens français, mais ils ont leurs défauts, nul doute. Cela me rappelle ce (bon) historien français de l’opinion publique durant la période Vichy qui distinguait mémoire et histoire, considérant que la mémoire et les témoignages des particuliers de l’époque étaient à prendre avec des pincettes, tandis que le travail sur

      l’Histoire

      , c’était tout de même autre chose. Même et surtout si son sujet : l’opinion publique, était et demeure quasi subjectif. L’histoire n’est pas différente des idéologies : elle vous empêche souvent de penser librement.
      Pour moi il y avait là une manifestation évidente de l’arrogance universitaire

    • « Voyez cet arbre, à l’angle de la ferme, on le retrouve sur un dessin d’un détenu, commente Jean-Claude Pressac. Les témoins peuvent se tromper. Ils ne mentent jamais. Faurisson les confronte pour les démolir. Moi, mon travail c’est de replacer les souvenirs dans le temps et dans l’espace. Je leur rends leur valeur. C’est de la destruction de témoignages, ça ? »

      dans l’article du NouvelObs.

  • Les « Sciences en marche »(3) : les « Fondamentales » du CNRS font la promotion de la biologie synthétique
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=520

    Dans 12 jours, les chercheurs de « Sciences en marche » débuteront leur pérégrination vers Paris pour réclamer des crédits et des postes. Cette opération corporatiste vise à convaincre le public de l’importance de leur « rôle dans la société » (lire « Les nouvelles tactiques de propagande des technosciences »). Pendant la marche, les opérations d’acceptabilité continuent. Conformément aux préconisations du rapport gouvernemental sur « Le déploiement industriel des nanotechnologies et de la biologie de synthèse sur les territoires » (à lire ici), le CNRS organise les 10 et 11 octobre 2014 au campus de Grenoble deux jours de « forum sous le haut parrainage de Mme Geneviève Fioraso », secrétaire d’Etat à la Recherche et à l’Enseignement supérieur, ex-adjointe au maire de Grenoble. Au programme : "- Des ateliers (...)

    #Nécrotechnologies

  • #EDF construira bien des #Grands_barrages en Amazonie
    http://multinationales.org/EDF-construira-bien-des-grands

    Il en était question depuis plusieurs mois. EDF vient d’officialiser son arrivée dans le secteur ô combien controversé des grands barrages en Amazonie brésilienne. Le groupe énergétique français a racheté 51% des parts du consortium chargé de construire le barrage de Sinop, dans le bassin du Rio Tapajós, un affluent de l’Amazone. En ligne de mire pour EDF, les enchères pour deux autres barrages encore plus importants dans la même zone, São Luiz do Tapajós et Jatobá, qui doivent se tenir fin 2014. Au même (...)

    Actualités

    / A la une, #Brésil, EDF, #GDF_Suez, Grands barrages, #changement_climatique, #droits_humains, #impact_social, #impact_sur_l'environnement, #gaz_à_effet_de_serre, communautés (...)

    #communautés_locales
    « http://economia.estadao.com.br/noticias/negocios,governo-federal-marca-leilao-da-hidreletrica-sao-luiz- »
    « http://dams-info.org/en/dams/view/sinop »
    « http://news.mongabay.com/2014/0915-tapajos-dam-deforestation.html »
    « http://dams-info.org/en/dams/view/sao-luiz-do-tapajos »
    « http://dams-info.org/en/dams/view/jatoba »
    « http://exame.abril.com.br/negocios/noticias/tractebel-ve-recuperacao-com-resultado-satisfatorio-em-2014 »
    « http://www.agenceecofin.com/electricite/0409-22544-rio-tinto-edf-et-la-sfi-recherchent-5-experts-pour-la-centr »
    « http://www.climatecentral.org/news/tropical-dams-methane-18019 »
    « https://www.flickr.com/photos/55449636@N07/8509547867

    Flickr
     »

  • Les nouvelles tactiques de propagande des technosciences
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=515

    « Les sciences sont notre avenir », annonce l’en-tête de Sciences en marche, site corporatiste des personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche (ESR). C’est-à-dire que nous n’avons pas le choix. TINA : There Is No Alternative, comme disent les critiques du libéralisme chez qui recrutent justement les animateurs de Sciences en marche. Comme nous n’avons pas le choix, il ne nous reste qu’à aimer cet avenir inévitable, aussi haïssable et incertain qu’il puisse être. Il en va du Progrès (de leur progrès), de l’innovation, de la compétitivité de leurs entreprises, de l’économie (de leur économie), de l’adaptation de l’homme-machine au monde-machine – et puis surtout, des crédits de la recherche et de l’emploi des chercheurs. A défaut d’avoir le choix ou d’aimer cet avenir scientifique, nous (...)

    #Nécrotechnologies
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/Les_nouvelles_tactiques_de_la_propagande_des_technosciences.pdf

  • La #Roumanie est en passe de redevenir le grenier de l’Europe
    http://www.lemonde.fr/economie/article/2014/08/25/la-roumanie-est-en-passe-de-redevenir-le-grenier-de-l-europe_4476309_3234.ht

    Seule son élocution rapide trahit son origine italienne, car Sebastiano Stoppa parle couramment le roumain. Il a quitté la région de Venise, en 2011, pour s’installer en Roumanie où il dirige, à 32 ans, une ferme de 11000 hectares.

    La vie en Roumanie te laisse du temps pour faire autre chose que de l’argent. C’est ici que j’ai décidé de fonder ma famille et c’est ici que je suis chez moi. »

    La ferme italienne Emiliana West Rom produit tous les ans des dizaines de milliers de tonnes de céréales vendues en Roumanie et dans toute l’Europe. Les champs sont impeccables et cultivés au moyen de tracteurs dernier cri dirigés par GPS. Un hélicoptère arrose les cultures d’insecticides, et d’énormes installations destinées à irriguer les terres peuvent être mises en service à tout moment. Un ensemble de silos financé en partie avec des fonds européens abrite la récolte.

    #industrie_agricole #terres #paywall #grr

    • http://www.courrierinternational.com/article/2003/10/02/sauvons-ortolans-et-pies-grieches

      Sascha Rosner, photographe animalier allemand, essaie de m’expliquer d’une manière imagée pourquoi les oiseaux et la PAC dans sa forme actuelle sont comme de l’eau et du feu.
      « Tu sais comment je sais que j’arrive en Pologne ? me dit-il.
      – La qualité de nos routes ?...
      – Certes, mais surtout, quand je voyage en Allemagne, mon pare-brise reste propre. Tandis qu’en Pologne il est couvert de centaines de mouches, moustiques et coléoptères.
      – Et alors ?
      – Ça veut dire que nos champs sont stériles. »

    • @nicolasm ou tout simplement les problèmes de qualité pour les blés ukrainiens ? .

      Ainsi, de nombreux cas de blé fusariés ont été mis en avant d’autant que cette année, les agriculteurs sont dans l’incapacité de traiter davantage leurs cultures, faute de trésorerie insuffisante ....

      et pourtant .....pourtant ... Kiev prêt à débloquer plus de 3mds USD pour son armée (Porochenko) > http://fr.ria.ru/world/20140824/202238050.html

      o> blé ukrainien :

      leur qualité pourrait être dégradées par rapport à l’année dernière, entrainant une baisse des disponibilités de blés meuniers exportables

      > http://www.revenuagricole.fr/focus-marches/cerealier/decryptage/decryptage-marche/16057-decryptage-pourquoi-les-semis-de-mais-pourraient-s-afficher-en-

    • 11000 hectares, mazette !
      Et la spéculation sera pire en 2014
      http://www.voxeurop.eu/fr/content/article/1886771-des-terres-fertiles-en-opportunites

      Les Roumains vendent actuellement leurs terres agricoles pour 2 000 euros l’hectare en moyenne, un prix imbattable dans l’UE. Les subventions européennes, elles, s’élèvent à 180 euros par hectare, la moitié du montant que l’on peut obtenir en Europe de l’Ouest. Mais à partir de 2014 la nouvelle politique agricole commune (PAC) devrait mettre au même niveau l’ouest et l’est de l’Europe. Pour acheter en Roumanie, un agriculteur occidental est obligé de créer une société dans le pays, mais, à partir de 2014, toute personne résidant dans l’UE pourra acquérir directement des terres.

      avec pour source un article très critique en roumain
      http://www.romanialibera.ro/special/documentare/solurile-romaniei-%E2%80%9Dse-topesc%E2%80%9D-sub-ochii-nostri--granar

      În acest ritm, ţara noastră riscă să-şi piardă şansa potenţială de a fi o putere regională în agricultură dacă autorităţile şi fermierii rămân surzi la glasul pământului. Directorul Institutului de Pedologie, avansează nişte cifre dezarmante, consecinţa exploatării până la epuizare a solului: „Din cele 14,7 milioane hectare terenuri agricole sau 9,3 milioane terenuri arabile, circa 7,5 milioane hectare au deficit de humus. România are un nivel redus şi foarte redus de fosfor pe 6,3 milioane hectare, un nivel redus de azot pe 5,1 milioane hectare şi un nivel foarte redus de potasiu pe 788.000 de hectare”.

      Mai grav e că starea solurilor se înrăutăţeşte în regim accelerat, din cauza lipsei de responsabilitate cu care românii îşi lucrează pământul: „Când le spun fermierilor că trebuie să compenseze cu îngrăşăminte ceea ce plantele de cultură extrag din sol, câte unul îmi zice : «Domne, dar ai văzut dumneata vreun sol care să nu mai producă?». Nu, dar am văzut soluri care şi-au pierdut o clasă de fertilitate în 10 ani, aşa cum s-a întâmplat în România, unde suprafaţa cu conţinut mic şi foarte mic de fosfor a crescut de la 4 milioane şi ceva la 6 milioane. Acum solurile României riscă să mai piardă încă o clasă de calitate, însă de acum încolo agricultorii pot să doarmă ca mormolocii, că declasarea solului nu o să se mai producă cu o viteză la fel de mare, de 10-15 ani, ci îi trebuie 30 de ani, pentru că nivelul de nutrienţi din sol nu mai are din ce să scadă prea mult. Eu vorbesc de o pierdere de calitate pe toată suprafaţa României, pe toate clasele de fertilitate”.

      Pedologul Mihai Toti, responsabil de hărţile pedologice şi de bonitarea solurilor în cadrul ICPA, a studiat viteza de degradare a celei mai preţioase componente din sol, humusul: „La începutul secolului XX conţinutul de humus din solurile Bărăganului era de 5-6%. La sfârşitul aceluiaşi secol a ajuns în jur de 3%. Practic a scăzut cu 40%-50%”.

      #Commission_européenne #PAC

    • Ah voila :
      http://en.wikipedia.org/wiki/Loess

      Loess tends to develop into very rich soils. Under appropriate climatic conditions, it is some of the most agriculturally productive terrain in the world.[25]
      Hungary has several areas that are covered by loess. At locations such as Dunaújváros and Balatonakarattya, loess walls are exposed as loess reefs. Similar formations exist in Romania (Wallachian Plain), in Serbia (in province of Vojvodina, e.g. Titelski Breg) and in Bulgaria on the south bank of the Danube.

    • http://fr.wikipedia.org/wiki/Tchernoziom

      Le tchernoziom (en russe : чернозём, contraction de tchernaïa zemlia, « terre noire » ou riche en humus) est un type de sol. On rencontre également dans certains textes les termes tchernozem (de l’ukrainien Чорнозем) ou chernozem, qui est une transcription anglaise du mot russe.

      Cette terre noire contient un fort pourcentage d’humus — 3 à 15 %, riche en potasse, phosphore et micro éléments. Elle est très épaisse, souvent plus de 1 m, et jusqu’à 6 m en Ukraine. Elle est très fertile et l’impasse d’engrais, de fond et azoté, est possible. Le fort taux d’humus et d’argile lui confère une réserve d’eau utile importante. Pour ces raisons, elle est souvent considérée comme le meilleur sol au monde pour l’agriculture. D’ailleurs, ce type de sol se prête très bien au semis direct ou au Technique culturale simplifiée (TCS).

    • Roumanie : le grenier de l’Europe attire les entreprises étrangères
      http://www.expansionquebec.com/fr/roumanie-grenier-leurope-attire-les-entreprises-etrangeres-2

      Depuis peu, on assiste à un regain d’intérêt pour l’activité agricole roumaine, de la part des investisseurs étrangers. La terre roumaine est riche en humus, grasse, peu chère (l’hectare coûtait en 2012 3500 dollars, contre 7800 en France, ou encore 60 000 dollars en Hollande en moyenne), et très fertile. Pas étonnant donc de voir accourir les entreprises désireuses d’acquérir un lopin de terre et d’exporter la marchandise dans toute l’Europe via cette plateforme judicieusement localisée. De plus, les entreprises européennes disposent depuis janvier 2014 d’un atout majeur. Elles ne sont plus obligées de créer une société roumaine pour pouvoir acheter des surfaces agricoles.

    • Tout d’abord, Il s’agit du second plus grand marché parmi les PECO (Pays d’Europe Centrale et Orientale), après la Pologne. Il constitue toujours un marché en croissance, et n’a pas encore atteint la maturité. Le taux d’imposition sur les sociétés est l’un des plus faibles d’Europe – 16 % sur le résultat comptable, et celui-ci est minoré pour les entreprises canadiennes, qui n’ont pas à subir de double imposition, grâce à un accord bilatéral. Le climat d’affaires se porte mieux depuis 2010, même si les délais de paiement restent importants et sont à prendre en compte au moment de faire affaire du coté des Carpates.

      La Roumanie est au cœur de trois futures voies de transport en Europe, qui permettront de traverser le pays d’Est en Ouest, à l’intersection des routes commerciales Est-Ouest en Europe, mais aussi Europe-Afrique du Nord-Moyen Orient, et ce à moins de 300 kilomètres du Bosphore, interface maritime entre l’Europe et l’Asie. De plus, la main d’œuvre locale est réputée pour ses aptitudes à maîtriser plusieurs langues, et est beaucoup moins coûteuse que celle de notre province, ou celle d’Europe de l’Ouest puisque le salaire moyen national s’élevait en 2010 à 530 dollars par mois.

      Plus spécifiquement pour le secteur agricole, dans le cadre de la Politique Agricole Commune de l’UE sur la période 2014-2020, l’agriculture et l’industrie agro-alimentaire roumaines bénéficieront d’une enveloppe de près de 3 G $ CAD pour les investissements dans les actifs de production, ce qui assure un bon afflux de moyens pour alimenter le secteur.

      Dans les années à venir, le Québec aurait donc tout intérêt à tenter l’expérience de ce PECO de choix.

  • Premier achat légal de #livre_électronique en #EPUB par ma femme. Le truc s’est avéré bourré de #DRM et après l’achat sur le site en ligne on a reçu un mail avec un lien vers un fichier à l’extension inconnue .acsm. Il a fallu installer un logiciel d’#adobe (seulement sur windows évidemment), enregistrer un compte Adobe, tout ça pour avoir un EPUB sur le disque, impossible à transférer sur ma liseuse à cause des DRM. Le PDF du marchand est du foutage de gueule (genre ils arrivent à l’étape où on peut « lire » l’EPUB sur le logiciel Adobe sur l’ordinateur et disent « bonne lecture », et il y a ensuite une doc concernant deux liseuses - et pas la mienne).

    Après 30 minutes et des jurons, j’ai installé un plugin #calibre qui enlève les DRM, et j’ai juré de pirater des livres électroniques jusqu’à la fin des temps ...

  • Les ouvriers chinois, trop chers, remplacés par des robots | L’Humanité
    http://www.humanite.fr/les-ouvriers-chinois-trop-chers-remplaces-par-des-robots-549110

    La question qui se pose ici est, est-ce que cette nouvelle révolution industrielle par le numérique, qui pousse bien plus loin l’automatisation des tâches, ne va pas créer une sérieuse crise de l’emploi. Le discours convenu explique que les robots remplacent les tâches pénibles et répétitives et poussent les hommes vers des emplois plus qualifiés, plus gratifiants. Ce qu’on entend depuis les premiers robots. Lorsque les pompistes ont disparu, que les caissières ont été remplacées par de caisses automatiques… Le million d’ouvriers chinois en passe de perdre leur emploi ne va pas va pas devenir cadre, créatif ou autre. Il va perdre son emploi car il ambitionne d’être payé plus de 300 euros par mois et qu’un robot et plus productif et moins cher.

    #RdB

  • Les « usines à végétaux » séduisent les industriels nippons
    http://www.lemonde.fr/economie/article/2014/07/18/les-usines-a-vegetaux-seduisent-les-industriels-nippons_4459437_3234.html
    sauf que c’est #paywall pour le moment :(

    Les « usines à végétaux » sur le modèle de celle de Toshiba à Yokosuka – celle-ci doit commencer sa production avant la fin septembre – s’ajoutent à l’éventail d’activités d’autres industriels nippons, comme Panasonic ou Fujitsu.

    Leur développement se fait dans un contexte porteur. Elles reçoivent des subventions du ministère de l’agriculture comme de celui de l’économie (METI). Ce dernier a même un slogan pour qualifier l’activité de ces installations : « Toute l’année, n’importe où, toujours sûres ».

    Ces usines se classent en deux catégories. La première regroupe les sites où les cultures sont conduites dans des espaces clos sous un éclairage artificiel. C’est le cas pour Toshiba à Yokosuka ; la seconde réunit les installations, comme celles de la société Granpa à Ishinomaki (Nord-Est du Japon), fonctionnant à l’énergie solaire, avec un éclairage artificiel d’appoint et des climatiseurs, utilisés l’été. En 2012, il y avait au total 211 usines des deux types installées sur l’Archipel.

    #Industrie_agricole #urbanisme #alimentation

  • Et si Lyon accueillait une première ferme urbaine ? | UrbaNews.fr
    http://www.urbanews.fr/2014/07/07/44302-lyon-reve-fermes-urbaines

    Présenté jeudi dernier par des ingénieurs, chercheurs et autres architectes lyonnais, le projet FUL (Ferme Urbaine Lyonnaise) pourrait produire plus de 600 000 salades par an, dès l’été 2016.

    FUL s’appuie sur une collaboration avec différents partenaires dont l’INSA de Lyon et la société Bonduell

    #Agriculture_urbaine
    #Lyon

  • Le Jardin de Babylone - Bernard Charbonneau (Encyclopédie des nuisances, 2002)
    http://biosphere.ouvaton.org/de-1182-a-1999/1780-1969-le-jardin-de-babylone-de-bernard-charbonneau-encycloped
    Texte écrit en 1969, extrêmement visionnaire et complet

    « La #nature est à la fois la mère qui nous a engendrés, et la fille que nous avons conçue. A l’origine, il n’y avait pas encore de nature. L’homme ne s’était pas encore distingué d’elle pour la considérer. Individus et société étaient englobés dans le #cosmos. C’est en Judée que naquit la nature, avec la Création : Jahvé a profané le cosmos et l’homme peut y porter la main. Même provisoirement écrasée, la révolte de la liberté humaine était à tout jamais déchaînée. Alors grandirent parallèlement la maîtrise et le #sentiment_de_la_nature. La science pénétra le mécanisme du cosmos, et ainsi la #technique permit de la transformer. Le sentiment de la nature apparaît là où le lien avec le cosmos est rompu, quand la terre se couvre de maisons et le ciel de fumées ; là où est l’#industrie, ou bien l’#Etat. La #campagne s’urbanise, et l’Europe devient une seule banlieue. Mais quand la nature vient à disparaître, c’est l’homme qui retourne au chaos.

    1/5) Reconstruction de la nature, fin de la nature
    L’intervention puissante et aveugle de l’homme risque de rompre l’équilibre fragile dont l’homme est issu. Le souci de la #productivité s’attache trop au présent, pas assez à l’avenir ; alors vient un jour où le #rendement baisse. Si la production continue d’augmenter indéfiniment, alors se posera un autre problème, celui de l’élimination des déchets. Trop souvent, au constat de l’épuisement du milieu naturel, les fidèles du progrès opposent un acte de foi : « On trouvera bien un moyen. » Or il y a de fortes chances que nous soyons obligés de reconstituer à grand frais les biens qui nous étaient fournis par la nature ; et ceci au prix de discipline autant que d’efforts. L’homme naît de la nature comme au sein d’une mère. Là où elle disparaît, la société moderne est obligée de fabriquer une surnature, l’homme devra réempoissonner l’océan comme il empoissonne un étang. Mais alors l’homme doit imposer à l’homme toute la rigueur de l’ordre que le Créateur s’est imposé à lui-même. En substituant dans cette recréation l’inhumanité d’une police totalitaire à celle d’une nature totale.

    Si l’homme dépasse la nature, il en est aussi le fruit. Aussi voit-on se développer dans les sociétés industrielles et urbaines un « sentiment » de nature qui reflète la gravité de la rupture avec le cosmos. Ainsi au siècle de l’artifice, nous avons la passion de cette nature que nous détruisons. Le sentiment de la nature est à la fois profond et extérieur à la vie des individus ; il se nourrit d’apparences, son domaine est celui de la peinture et du spectacle. Sauf exception, nous aimons la nature, mais nous craignons d’y vivre.

    2/5) La fin des paysans
    « Là où il existe, le #paysan est l’homme du pays, il est englobé dans la pulsation du cosmos. L’Eden terrestre n’est pas un don de Dieu, mais le fruit de la peine, moissonneurs des plaines courbés sur l’horizon. Au siècle de la division du travail le paysan est l’homme des cultures et des travaux multiples. Jusqu’en 1914, il fallait prendre la carriole à la gare pour gagner le village, et parfois du village c’est à pied qu’il fallait gagner l’encart. Jusqu’en 1945 l’industrie agricole n’existait vraiment qu’aux USA et dans quelques pays neufs. Maintenant des machines toujours plus puissantes ébranlent son univers. La campagne doit se dépeupler pour accueillir le peuple des tracteurs. Il n’y a plus de nature ni d’homme qui puisse tenir devant l’impitoyable tracé des raisons de l’Etat ou de la Production. Des lois déracinent les peuples comme le bulldozer les haies.

    L’instruction primaire obligatoire fut une sorte de #colonisation bourgeoise de la campagne. En même temps qu’il apprenait à lire et à écrire, le jeune paysan devait désapprendre : sa langue et son folklore. Les instituteurs de la IIIe République participèrent d’autant plus à cette entreprise de colonisation qu’ils étaient fils de paysans, pour lesquels devenir bourgeois était une promotion sociale. On peut imaginer une évolution différente où l’école eût continué l’Eglise dans le village, s’insérant dans la nature et la tradition en leur ajoutant, avec l’instruction, la dimension de la conscience. Mais les manuels scolaires, qui se lamentaient de la « dépopulation » des campagnes, se mirent à déplorer leur surpopulation.

    Le plan Monnet a déraciné les paysans que 1789 avait enracinés en leur donnant la terre. Comment des ingénieurs auraient-ils pu concevoir la campagne autrement que comme une industrie ? Dans cette optique, la campagne française était évidemment « sous-développée ». Le plan prévoyait le passage d’une agriculture de subsistance à une agriculture de marché qui intégrait le paysan dans le cycle de l’argent et de la machine. Le paysan vivait sur la propriété de polyculture familiale, maintenant il se spécialise. La monoculture le fait dépendre du marché. Désormais il lui faut acheter pour vendre, et vendre pour acheter, le superflu dont il commence à prendre l’habitude, et le nécessaire : les machines, les engrais, et même la nourriture. Les critères du plan furent exclusivement techniques : rendements à l’hectare, consommation d’énergie, possession d’une auto ou d’un téléphone. Certains facteurs ne furent pas pris en compte : la conservation des sols, la saveur des produits, l’espace, la pureté de l’air ou de l’eau. A plus forte raison certains facteurs humains comme le fait d’être son propre maître. La vie à la campagne comportait un relatif isolement, la participation à un groupe retreint mais aux liens solides ; et voici que l’organisation administrative et syndicale, la diffusion de l’instruction et de la presse, de la TV, absorbent les paysans dans la société globale.

    La seconde révolution industrielle, celle des hydrocarbures et de la chimie, va s’imposer aux campagnes européennes. La machine va trop vite pour la pensée : son usage précède toujours la conscience de ses effets. La tronçonneuse ne laisse plus le temps de la réflexion comme la hache. Si on peut abattre un chêne en quelques secondes, il faut toujours un siècle pour le faire. Le tracteur n’est plus le monopole du très grand propriétaire, les produits chimiques diminuent le travail du paysan, mais comme il faut les payer, il faut d’autant plus travailler. La petite exploitation n’était pas rentable. Le progrès technique signifie la concentration, la mécanisation engendre la grande exploitation. Le ruisseau n’est plus que l’effluent d’un terrain saturé de chimie et il suffit de quelques pompes-canons pour le tarir. Qu’est devenue la vie secrète des vallons ? Il n’y a plus que l’eau morte des retenues collinaires. Le travail devient vraiment du travail, c’est-à-dire du travail d’usine. Avant peu, les paysans réclameront à leur tour le droit de passer leurs vacances à la campagne.

    L’électrification et l’adduction d’eau multiplient les tâches en intégrant le paysan dans le système urbain. L’#aménagement_du_territoire, ou plutôt le déménagement, étendit ses méthodes à la campagne. La grande presse, et surtout la TV, achèvent d’entraîner la campagne dans le circuit des villes. Avant la dernière guerre, la ville gagnait dans la campagne, maintenant elle la submerge. C’est ainsi qu’à la France des paysages succède celle des terrains vagues. Et bientôt la France rurale ne sera plus que la banlieue de Paris. La campagne n’est plus qu’un élément d’une seule économie dont la ville est le quartier général. Le reste n’est plus que terrain industriel, aérodromes, autostrades, terrain de jeu pour les citadins. Partout pénètrent les autos, et avec elles les masses, les murs : la ville.

    3/5) Le cancer de l’urbanisation
    Les villes anciennes étaient beaucoup moins nombreuses et beaucoup plus petites que les nôtres. Elles étaient perdues dans la nature. En hiver, la nuit, les loups venaient flairer leurs portes, et à l’aube le chant des coqs résonnait dans leurs cours. Puis un jour, avec le progrès de l’industrie, elles explosèrent, devenant un chaos. Le signe le plus voyant de la montée du chaos urbain c’est la montée des ordures. Partout où la population s’accumule, inexorablement l’air s’épaissit d’arômes, l’eau se charge de débris. La rançon du robinet, c’est l’égout. Sans cesse nous nous lavons, ce n’est plus une cuvette qui mousse, mais la Seine.

    Les villes sont une nébuleuse en expansion dont le rythme dépasse l’homme, une sorte de débâcle géologique, un raz de marée social, que la pensée ou l’action humaine n’arrive plus à dominer. Depuis 1960, il n’est plus question de limiter la croissance de Paris, mais de se préparer au Paris de vingt millions d’habitants dont les Champs-Élysées iront jusqu’au Havre. Les tentacules des nouveaux faubourgs évoquent irrésistiblement la prolifération d’un tissu cancéreux. La ville augmente parce qu’elle augmente, plus que jamais elle se définit comme une agglomération. La ville augmente parce que les hommes sont des êtres sociaux, heureux d’être nombreux et d’être ensemble. Il est bien évident qu’elle n’est pas le fruit d’un projet.

    Les hommes se sont rassemblés dans les villes pour se soustraire aux forces de la nature. Ils n’y ont que trop bien réussi ; le citadin moderne tend à être complètement pris dans un milieu artificiel. Non seulement dans la foule, mais parce que tout ce qu’il atteint est fabriqué par l’homme, pour l’utilité humaine. Au milieu des maisons, les hommes ont amené de la terre, construit un décor. Les usagers des jardins publics sont trop nombreux : regardez, mais ne touchez pas. Les coûts de Mégalopolis grandissent encore plus vite que sa taille. Il faut faire venir plus d’énergie, plus d’eau. Il faut assurer le transport des vivants, se débarrasser des cadavres et autres résidus. Il boit une eau qui n’est plus que celle, « recyclée » de ses égouts, la ville en est réduite à boire sa propre urine. Je propose en plus d’estimer en francs le mètre carré ou le mètre cube d’air pur, comme le kilowatt. Le XIXe siècle avait ses bagnes industriels, le nôtre a l’enfer quotidien du transport. Mégalopolis ne peut être sauvée que par le sacrifice, chaque jour plus poussé, de ses libertés.

    Après le style primitif, après l’ordre monarchique, le désordre de la période individualiste, la ruche monolithique d’une collectivité totalitaire. Si nous n’y prenons garde, en supposant un meilleur des mondes sans crise ni guerre, nous finirons dans une caverne climatisée, isolée dans ses propres résidus ; où nous aurons le nécessaire : la TV en couleur et en relief, et où il nous manquera seulement le superflu : l’air pur, l’eau claire et le silence. La ville pourrait bien devenir le lieu de l’inhumanité par excellence, une inhumanité sociale. Peut-être que si la science réussit à rendre l’individu aussi indifférencié qu’une goutte d’eau, la ville pourra grandir jusqu’à submerger la terre. Peut-être que le seul moyen de mettre un terme à la croissance inhumaine de certaines agglomérations est de laisser la pénurie atteindre un seuil qui, en manifestant avec éclat l’inconvénient d’y vivre, découragera les hommes d’y affluer.

    Le citadin s’est libéré en s’isolant du cosmos ; mais c’est ainsi qu’il a perdu sa liberté. Aujourd’hui, pour être libre, prendre des vacances, c’est sortir de la ville.

    4/5) Le tourisme, produit de l’industrie
    Pour les primitifs et les paysans, rien n’est plus étranger que l’idée de voyager. Ceux qui ont traversé les pays ignorés du tourisme savent à quel point leurs habitants sont surpris de voir un homme qui se déplace pour son plaisir. A l’origine, l’homme ne change de lieu que contraint par une nécessité supérieure : pour fuir un ennemi, s’enrichir, ou obéir à l’ordre d’un dieu. Pour le Moyen Age, le voyageur, c’est le pèlerin ou le trafiquant. Le voyage généralisé apparaît lorsque les conditions économiques et sociales permettent à l’individu de rompre avec son milieu. Il naît avec la richesse, la sécurité des routes, la curiosité et l’ennui. Le premier touriste, ce fut peut-être l’empereur Hadrien. Au contraire, le goût des voyages décroît avec la misère et l’insécurité. Le temps des invasions n’est jamais celui du tourisme ; alors l’individu se cramponne au sol pour subsister. Comme autrefois, il n’est pas assez d’une existence pour connaître vraiment son canton, parce qu’il lui faut avancer pas à pas. Et le quitter pour un autre, c’est le perdre.

    Le #tourisme commence au XVIIIe siècle, et d’Angleterre il gagne l’Europe. Le voyage n’est plus le fait d’une aristocratie, il devient celui d’une classe sociale tout entière : la bourgeoisie, et finalement les masses populaires. Pour un homme des villes, vivre physiquement et spirituellement, c’est retourner à la nature. Accablés de vêtements et d’artifices, nous nous étendons nus sur le sable. Ce sont les hommes de l’auto et de l’avion qui escaladent à pied les montagnes. La sympathie pour les sociétés indigènes aboutira tout au plus à un folklore pour touristes plaqué sur un abîme d’uniformité. On enfermera les derniers hommes sauvages, comme les derniers grands mammifères, dans des réserves soigneusement protégées, où ils joueront le rôle du primitif devant un public de civilisés. Le parc national n’est pas la nature, mais un parc, un produit de l’organisation sociale : le jardin public de la ville totale. C’est la terre entière qui devrait devenir un parc national ; tandis que la masse humaine irait vivre sous cloche dans quelque autre planète.

    La nature reste l’indispensable superflu de la société industrielle. La nature est photogénique ; notre civilisation de l’image est portée à l’exploiter pour compenser la rationalité de son infrastructure mathématique. Les mass media diffusent quotidiennement les mythes de la Mer, de la Montagne ou de la Neige. Le touriste n’est qu’un voyeur pour lequel le voyage se réduit au monument ou au site classé. Partout l’artifice cherche à nous restituer la nature. Isolé de la nature dans son auto, le touriste considère d’un œil de plus en plus blasé le plat documentaire qui se déroule derrière le miroir. Admirer les glaciers à travers les vitres d’un palace n’empêche pas de se plaindre de la faiblesse du chauffage. Un touriste ne vit pas, il voyage ; à peine a-t-il mis pied à terre que le klaxon du car le rappelle à l’ordre ; le tourisme et la vraie vie ne se mélangent pas plus que l’huile et l’eau. Avec la société capitaliste, le tourisme est devenu une industrie lourde. L’agence de tourisme fabrique à la chaîne quelques produits standard, dont la valeur est cotée en bourse. Il n’y aura plus de nature dans la France de cent millions d’habitants, mais des autoroutes qui mèneront de l’usine à l’usine – chimique ou touristique.

    L’auto, qui nous permet de nous déplacer aisément, par ailleurs nous enferme. Certains massifs de Pyrénées dépourvus de routes sont moins fréquentés qu’à l’époque de Russel et de Chausenque. Mais demain, le bulldozer permettra aux modernes centaures d’envahir partout la montagne, sans risque d’abîmer leurs délicats sabots de caoutchouc. Il faut du nouveau à l’individu moderne, n’en fût-il plus au monde. Le touriste change de lieu chaque fois plus vite – jusqu’au moment où le voyageur n’est plus qu’un passager affalé qui ronfle dans le fauteuil d’un avion lancé à mille à l’heure. Ce qui rend les voyages si faciles les rend inutiles. L’avion fait de Papeete un autre Nice, c’est-à-dire un autre Neuilly. Les temps sont proches où l’avion pour Honolulu n’aura pas plus de signification que le métro de midi. Tourisme ? Exactement un circuit fermé qui ramène le touriste exactement à son point de départ. A quoi bon l’auto qui permet de sortir de la ville, si elle nous mène au bord d’un autre égout ? Sur deux cents kilomètres de plage landaise, il n’est pas un feston de la frange des vagues qui ne soient ourlé par les perles noires du mazout. Et le soir, à la villa, le bain d’essence devient le rite complémentaire du bain de mer. On pouvait voir les bancs de perche évoluer dans les algues par trois mètres de fond dans l’étang de Biscarosse ; selon un rapport du Muséum il est aujourd’hui classé dans la quatrième catégorie, le maximum de pollution. La paix de l’hiver est rompue par les skieurs, le blanc des neiges, piétiné et balafré, n’est plus qu’un terrain vague maculé de débris et de traces. La montagne est mise à la portée des masses payantes. Mais est-elle encore la montagne ? Il n’y a plus de montagne ; il ne reste qu’un terrain de jeu. Le domaine du loisir étant celui de la liberté, pourquoi dépenser des milliards à couvrir les montagnes de téléphériques pour hisser le bétail humain sur les crêtes ? Aujourd’hui sites et monuments sont plus menacés par l’admiration des masses que par les ravages du temps. On voit venir le moment où les lieux les plus célèbres se reconnaîtront au fait que la visite en est interdite.

    Rien n’empêche la société industrielle d’enfermer la momie de Thoreau dans la vitrine de la littérature bucolique. Si nous voulons retrouver la nature, nous devons d’abord apprendre que nous l’avons perdue.

    5/5) Conclusion : échec et résurrection du sentiment de la nature
    Il n’est pas de lieu plus artificiel que ceux où la nature est vendue. Si un jour elle est détruite, ce sera d’abord par les industries de la mer et de la montagne. Si un « aménagement du territoire » désintéressé et intelligent s’efforce d’empêcher le désastre, il ne pourra le faire qu’au prix d’une organisation raffinée et implacable. Or l’organisation est l’exacte antithèse de la nature. Le « sentiment de la nature » s’est laissé refouler dans le domaine du loisir, du superflu et du frivole. La révolte naturiste n’a engendré qu’une littérature et non une révolution. Le scoutisme n’a pas dépassé l’enfance.

    Les passionnés de la nature sont à l’avant-garde de sa destruction : dans la mesure où leurs explorations préparent le tracé de l’autostrade, et où ensuite pour sauver la nature ils l’organisent. Ils écrivent un livre ou font des conférences pour convier l’univers à partager leur solitude : rien de tel qu’un navigateur solitaire pour rassembler les masses. L’amoureux du désert fonde une société pour la mise en valeur du Sahara. Cousteau, pour faire connaître le « monde du silence », tourna un film qui fit beaucoup de bruit. Le campeur passionné par les plages désertes fonde un village de toile. Ainsi, réaction contre l’organisation, le sentiment de la nature aboutit à l’organisation.

    En réalité il n’y a probablement pas de solution au sein de la société industrielle telle qu’elle nous est donnée. L’organisation moderne nous assure le superflu en nous privant du nécessaire. En dehors de l’équilibre naturel dont nous sommes issus, nous n’avons qu’un autre avenir, un univers résolument artificiel, purement social. L’homme vivra de la substance de l’homme, dans une sorte d’univers souterrain. Si l’espèce humaine s’enfonçait ainsi dans les ténèbres, elle n’aurait fait qu’aboutir à la même impasse obscure que les insectes. A moins qu’on ne s’adapte pour grouiller comme des rats dans quelque grand collecteur. Que faire ?

    La nature n’est pas une mère au sens sentimental du terme, elle est la Mère : l’origine de l’homme. L’homme doit péniblement se maintenir entre ces deux abîmes : la totalité cosmique et la totalité sociale ; et c’est ce terme même de nature qui lui indique où est son étroit chemin. Il faudra dominer l’industrie comme on a dominé la nature. Il nous faut réviser nos notions de nécessaire et de superflu. Il faut affronter le standard de vie, les investissements, les fusées et la bombe atomique pour choisir l’air pur. Ce n’est que si l’homme est capable de se dominer qu’il pourra continuer de dominer la terre. La solution suppose un renversement des valeurs. Il faut que la fin : la nature pour les hommes, commande les moyens : la science, l’industrie, l’Etat. Pour nous et surtout pour nos descendants, il n’y a pas d’autres voies qu’une véritable défense de la nature. Désormais toute entreprise devrait être envisagée en tenant compte de la totalité de l’équilibre qu’elle perturbe. Les hommes qui se voueraient à une telle révolution pourraient constituer une institution, indépendante des partis ou des Etats, consacrée à la défense de la nature. Elle se considérerait comme une sorte d’ordre, imposant à ses membres un certain style de vie, qui les aiderait à prendre leurs distances vis-à-vis de la société actuelle. Ils pratiqueraient une sorte d’objection de conscience. La merveille de Babylone est ce jardin terrestre qu’il nous faut maintenant défendre contre les puissances de mort.

    #ruralité #paysannerie #urbain_diffus #banlieue_totale #administration_du_désastre #wilderness #écoumène #critique_techno #système_technicien #déracinement #effet_rebond #hors_sol #soleil_vert #contre-productivité

    • A relire ici Charbonneau, il me semble y trouver bien plus de raisons qu’il ne m’a été nécessaire d’en réunir pour chercher à cesser de penser nos existences en fétichisant comme lui la Nature - mère ou non, peu importe - et en se mettant en travers de la pensée un dualisme aussi sclérosant que nature vs culture.

      Si je fais volontiers mien ses constats historiques quant à la dévastation à laquelle il assiste, je ne suis pas du tout en accord avec la manière dont il prétend trancher -

      l’origine de l’homme. L’homme doit péniblement se maintenir entre ces deux abîmes : la totalité cosmique et la totalité sociale ; et c’est ce terme même de nature qui lui indique où est son étroit chemin.

      , etc ;
      ou des perspectives aussi clairement exprimées que celles-ci (c’est moi qui graisse ) :

      Ce n’est que si l’homme est capable de se dominer qu’il pourra continuer de dominer la terre. La solution suppose un renversement des valeurs. Il faut que la fin : la nature pour les hommes ,

      [...]

      Les hommes qui se voueraient à une telle révolution pourraient constituer une institution , indépendante des partis ou des Etats, consacrée à la défense de la nature. Elle se considérerait comme une sorte d’ordre ,

      Voilà qui me semblent quant à moi tout aussi sinistres (il y a dans un tel propos naturaliste quelque chose qui sonne banalement chrétien -

      dominer la terre, la nature pour l’homme

      - voir fasciste à mes oreilles : le naturalisme s’y donne assez vite à voir se prenant les pieds dans son propre tapis culturel) - et participer de - cela même que l’auteur croit critiquer et combattre.

      Lisant cela, l’innocence naturalisme des hétérosexistes anti-industriels (ou l’hétérosexisme innocent des naturalistes anti-industriels) dont Aude cite un morceau de choix me surprends finalement assez peu ; il procède assez clairement de vieilles carences critiques qu’il partage avec ceux dont il se réclame.

      (autres morceaux de bravoure hétérosexiste issu du même site - là encore, je graisse :

      Sur ce blog, nous n’avons aucune préférence religieuse et une seule éthique, la volonté d’être à l’écoute d’une nature … qui nous a fait homme ou femme . La volonté des gays et lesbiennes de se marier et d’avoir un enfant est une forme de discrimination envers l’autre sexe [tiens donc : mais lequel ?] : un couple hétéro est naturellement dédié à une relation sexuelle et seul capable d’assurer la reproduction nécessaire à l’espèce. L’homosexualité, c’est donc la volonté de transcender les limites naturelles et sociales en s’accaparant du mariage [sic] , une institution jusque là réservé à l’union d’un homme et d’une femme

      http://biosphere.blog.lemonde.fr/2012/11/23/mariage-des-homosexuels-lois-de-la-nature-et-socialisme
      et en commentaire, cet accès de délirium :

      la revendication d’une ultra-minorité d’activistes qui parlent le langage de l’égalitarisme idéologique, synonyme de dé-différenciation.

      - où l’on retrouve notre vieil ami Escudero dans le texte...

      .
      C’est ballot pour eux, mais je préfère de loin consacrer du temps... aux écrits des féministes matérialistes, par exemple, qu’à grenouiller en compagnie de pareil tissu d’imbécilité béate).

    • Oui il y a certains trucs qui ont mal vieilli dans le texte de Charbonneau, notamment dans les pistes qu’il propose. Aussi un autre terme que « dominer » aurait sûrement été choisi s’il avait écrit son texte aujourd’hui.
      Pour ma part sur ces questions je reste sur la grille #écoumène vs #wilderness, qui a l’avantage de trancher la fausse dichotomie nature/culture et de rappeler que l’humain et ses milieux se co-créent (partout, localement et sans avoir recours à des institutions) et que le souci est là où cette co-creation n’a plus lieu.

    • @koldobika

      Je me suis attelé depuis plusieurs mois à la découverte (passionnante) des travaux de A. Berque.
      malgré quelques limites évidentes (un ton facilement universaliste abstrait), je dois dire que j’en trouve la lecture des plus stimulantes. Son érudition est parfois à double tranchant : autant je me régale à le suivre dans ses références, ses rapprochements et ses comparaisons... et parfois, il me semble qu’il se complaît dans ce qui ressemble tout de même à du jargon. Et, par exemple, ses références à Heidegger ne sont pas de mon goût.

      Heureusement, il y a bien d’autres choses chez lui, et il a le bon goût d’en laisser plus qu’assez en libre accès.

      je disputerai volontiers un de ces jours de ce qu’il me semble apporter au débat (entre autres, il m’a fait penser à Gunther Anders comme à l’historien d’art Gombricht) mais je pense que l’originalité de son approche exige, de ma part au moins, un temps de digestion conséquent avant de prétendre commencer d’en faire quelque chose.

      Quoi qu’il en soit, merci encore de me l’avoir fait connaître !

    • Ce n’est pas de la Nature avec un grand N qu’il s’agit, cette dame est très recommandable et bien des professeurs lui font la cour. Cette « Nature » n’existe pas, nous avons vu les Landes, les Pyrénées, suivi les chemins de montagne où des générations de paysans sont allés apporter des provisions à des générations de bergers. La « Nature » nous laisse froids, mais nous connaissons ces grands caps de bois qui s’avancent dans les landes vides, les derniers tisons qui luisent pendant que dans le ciel étoilé de l’été monte de plus en plus strident le chant des grillons. Avez-vous brisé contre une roche un de ces cailloux creux remplis de cristaux violets ? Alors vous avez connu le sentiment de la nature

      Le sentiment de la nature, force révolutionnaire, 1937, Bernard Charbonneau
      ça reste assez peu défini dans les pages suivantes, il y parle de Rousseau, de la déclinaison en littérature du sentiment de la nature, ce que j’y perçois surtout c’est une aspiration à sortir de la rationalité totale et de l’industrialisation de tout, mais les catégories dont il cause ne sont pas très claires.
      J’y trouve une résonance avec Retrouver l’Océan, d’Henri Raynal http://www.peripheries.net/article3.html et avec La mystique sauvage, de Michel Hulin http://www.peripheries.net/article53.html

  • Pourquoi construire des routes plus larges empire le trafic plutôt que de l’améliorer ? - Wired
    http://alireailleurs.tumblr.com/post/89940410256

    Quand on est pris dans un bouchon, souvent, l’automobiliste a tendance à pester en se demandant mais pourquoi donc n’y-a-t-il pas une voie supplémentaire… Et bien, ce remède aurait plutôt tendance à aggraver le mal, rapporte Adam Mann pour Wired. En fait, quand on augmente le nombre de routes, on augmente mathématiquement le nombre de kilomètres parcourus. Les nouvelles routes créent de nouveaux conducteurs ce qui a pour résultat que l’intensité du trafic reste la même. Plus on développe la capacité des gens à voyager et plus ils se déplacent loin. “Tant que la conduite sur route demeure facile et pas chère, les gens ont un désir presque illimité à l’utiliser.” Pourtant, même dans les villes qui ont amélioré les transports en commun, la congestion routière est restée la même. Mais le phénomène fonctionne (...)

    #transport #citelabo

    • Donc, pour limiter la congestion des axes routiers sur-subventionnés, il ne sert à rien de développer des transports en communs en fonction des besoins réels de déplacement, mais il faut faire payer la liberté de circulation, pour que les pauvres ne puissent plus l’exercer du tout (car pas de transports en commun) et qu’ils laissent ainsi les riches profiter harmonieusement des infrastructures chèrement financées par tous au détriment de toutes les autres !
      Ouais !
      #capitalisment #privatisation #espace_public

    • Entièrement d’accord @monolecte C’est ce que je rappelle toujours sur les péages urbains... Comme j’ai oublié de le faire là, j’ai mis à jour et t’ai cité.

      Pour éviter l’inégalité des péages, on a pensé au tirage au sort des plaques minéralogiques (paires et impaires), mais là encore les plus aisés peuvent facilement contourner (en disposant de plusieurs véhicules). Pour être égalitaire, il faudrait imaginer un tirage au sort total des voitures qui ont le droit de circuler certains jours (mais là encore, ceux qui ont plusieurs voiture demeurent ceux qui ont le plus de chance de ne pas être tiré au sort)... Reste plus qu’à supprimer la voiture alors...

    • Pour moi le péage urbain est théoriquement le meilleur système, puisqu’il est normal que l’usager paie pour les nuisances qu’il occasionne à l’espace public (pollution, bruit, dégradation de la chaussée) en plus de sa contribution à l’édifice collectif (impôts) par rapport au piéton, au cycliste ou autre usager des TC.
      Le problème fondamental, c’est les inégalités entre riches et pauvres (sujet maintes fois ressassé, mais jamais résolu :-).
      Et la concentration inhumaine de nos mégalopoles si vastes qu’il est impossible d’y survivre sans voiture...

      Toujours le dilemme de savoir si on doit accepter une rustine ou s’acharner encore et encore à espérer à changer une roue qu’on n’a pas réussi à démonter jusqu’ici...

    • Dans ton ajout, @hubertguillaud, on a l’impression que je préconise le péage urbain, alors que je le dénonce comme règlement inégalitaire d’une situation qui l’est déjà : on a favorisé la route au détriment du collectif depuis des années... avec les effets que l’on connait, à savoir que les déplacements sont de plus en plus compliqués pour les pauvres : prix des voitures et du carburant, réseaux de transports en commun sous-dimensionné (pour faire de la place aux voitures particulières) et généralement en étoile, c’est à dire conçus pour servir en priorité les besoins des habitants des quartiers bourgeois du centre au détriments des classes populaires mal desservies dans des habitats de plus en plus excentrés et enclavés, sans communications entre eux.

    • Un exemple de détournement d’un transport collectif au profit d’une minorité bourgeoise : le rail.
      Là où le réseau était capillaire et desservait le territoire en profondeur avec des dessertes inter-régionales), maintenant, il n’y a plus que des lignes principales coûteuses, centralisées essentiellement autour des besoins des habitants bourgeois de la capitale : accéder rapidement aux centres de décisions des métropoles régionales et sur-dotations saisonnières pour les destinations de vacances des mêmes bourgeois du centre-ville. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que le rail et l’avion, au début « complémentaires » sont maintenant en concurrence frontal parce que desservant les mêmes sites avec la même logique pour la même population-cible (10 à 12% de la population totale).

    • Toute valeur d’usage peut être produite de deux façons, en mettant en œuvre deux modes de production : un mode autonome et un mode hétéronome. Ainsi, on peut apprendre en s’éveillant aux choses de la vie dans un milieu rempli de sens ; on peut aussi recevoir de l’éducation de la part d’un professeur payé pour cela. On peut se maintenir en bonne santé en menant une vie saine, hygiénique ; on peut aussi recevoir des soins de la part d’un thérapeute professionnel. On peut avoir un rapport à l’espace que l’on habite fondé sur des déplacements à faible vitesse : marche, bicyclette ; on peut aussi avoir un rapport instrumental à l’espace, le but étant de le franchir, de l’annuler, le plus rapidement possible, transporté par des engins à moteur. On peut rendre service à quelqu’un qui vous demande de l’aide ; on peut lui répondre : il y a des services pour cela.

      Contrairement à ce que produit le mode hétéronome de production, ce que produit le mode autonome ne peut en général être mesuré, évalué, comparé, additionné à d’autres valeurs. Les valeurs d’usage produites par le mode auto­nome échappent à l’emprise de l’économiste ou du comp­table national. Il ne s’agit certes pas de dire que le mode hétéronome est un mal en soi, loin de là. Mais la grande question qu’Illich eut le mérite de poser est celle de l’articu­lation entre les deux modes. Il ne s’agit pas de nier que la production hétéronome peut vivifier intensément les capaci­tés autonomes de production de valeurs d’usage. Simple­ment, l’hétéronomie n’est ici qu’un détour de production au service d’une fin qu’il ne faut pas perdre de vue : l’autono­mie. Or l’hypothèse d’Illich est que la « synergie positive » entre les deux modes n’est possible que dans certaines conditions très précises. Passés certains seuils critiques de développement, la production hétéronome engendre une complète réorganisation du milieu physique, institutionnel et symbolique, telle que les capacités autonomes sont para­lysées. Se met alors en place ce cercle vicieux divergent qu’Illich a nommé #contre-productivité. L’appauvrissement des liens qui unissent l’homme à lui-même, aux autres et au monde devient un puissant générateur de demande de substituts hétéronomes, qui permettent de survivre dans un monde de plus en plus aliénant, tout en renforçant les condi­tions qui les rendent nécessaires. Résultat paradoxal : passés les seuils critiques, plus la production hétéronome croît, plus elle devient un obstacle à la réalisation des objectifs mêmes qu’elle est censée servir : la médecine corrompt la santé, l’#école bêtifie, le #transport immobilise, les #communi­cations rendent sourd et muet, les flux d’#information détrui­sent le sens, le recours à l’#énergie_fossile, qui réactualise le dynamisme de la vie passée, menace de détruire toute vie future et, last but not least, l’#alimentation industrielle se transforme en poison.

      [...]

      Ce qui est ici en question est la critique du projet technicien qui caractérise la société industrielle. J’entends par là la volonté de remplacer le tissu social, les liens de solidarité qui constituent la trame d’une société, par une fabrication ; le projet inédit de produire les relations des hommes à leurs voisins et à leur monde comme on produit des automobiles ou des fibres de verre. L’#autoroute, le rein artificiel et l’Internet ne sont pas seulement des objets ou des systèmes techniques ; ils trahissent un certain type de rapport instrumental à l’espace, à la mort et au sens. C’est ce rapport instrumental, le rêve de maîtrise qu’il recouvre que la critique se doit d’analyser pour en mesurer les effets délétères. Car il ne faudrait pas qu’en voulant dominer la nature et l’histoire par leurs outils, les hommes ne réussis­sent qu’à se faire les esclaves de leurs outils.

      Jean Pierre Dupuy, « pour un catastrophisme éclairé », 2002
      et aussi #système_technicien

    • @koldobika : merci pour ce super extrait si lucide.

      @monolecte : oui pour le rail, c’est assez édifiant.
      Ces dernières années, les seuls investissements sur le réseau secondaire à consisté à électrifier les voies pour amener les parisiens en TGV jusqu’à St Malo, St Gervais, Bourg St Maurice... Par contre Roanne ou Bourg en Bresse à quelques km de Lyon sont encore au diesel, idem pour Troyes ou Evreux avec Paris...

  • Transition énergétique : de quoi Jeremy Rifkin est-il le nom ?
    http://labrique.net/numeros/numero-39-mars-mai-2014/article/transition-energetique-de-quoi

    Parlons peu, parlons bien : deux des mecs les plus puissants de la région viennent de s’offrir pour plusieurs centaines de milliers d’euros les délires d’un futurologue américain pour transformer toute l’économie du Nord-Pas-de-Calais. La « Troisième révolution industrielle » vient de nous tomber sur le coin de la gueule, et on en a pour au moins cinquante ans. Bon courage ! Source : La Brique

    • La vraie question est là. Le discours de Rifkin est un discours productiviste, industrialiste, pro-croissance et nouvelles technologies. Il n’est jamais question d’un changement de modèle, de mode de consommation. L’argument semble pourtant évident : le monde entier ne pourra pas continuer à vivre en brûlant autant d’énergies que l’Occident. C’est ce qu’explique Jean Gadrey, professeur émérite à l’université de Lille 1, rencontré dans un café près de la Gare Lille-Flandres : « Avec Rifkin, c’est l’ébriété assurée contre la #sobriété matérielle et énergétique. » Et de continuer : « Quand je dis que la TRI de Rifkin ne tient pas la route sur le plan écologique, c’est notamment parce qu’elle suppose une croissance qui sur le plan de ses contenus matériels, des #matières_premières, des #terres_rares, des nouvelles technologies ne pourra pas tenir la route. » Rifkin veut continuer à produire et vendre des voitures : mais électriques. Continuer à consommer autant d’énergie : mais renouvelable. Il veut un #capitalisme : mais vert.

      Si on regarde le modèle Rifkin sous l’angle de la démocratie, les contradictions sont encore plus grandes. L’apôtre du « pouvoir latéral » ne jure que par les décideurs. Pour Gadrey : « Son livre est un hymne à sa propre personne ». En effet, à longueur de page, notre moustachu régional raconte toutes ses rencontres avec Angela Merkel, Jose-Emmanuel Barroso, Romano Prodi ou le prince Albert de Monaco. Un vrai lobby vertical. Idem pour l’aspect social. Rien sur les "inégalités d’accès à ces nouvelles #énergies_renouvelables. Le pape se contente de répondre par une égalité : nouvelles technologies, nouveaux emplois. Il est même rattrapé par un chroniqueur du droitier magazine patronal lillois l’Autrement dit : « En ce début d’année, il serait inquiétant de ne rien voir de palpable sur le volet social du master plan. Car, regardons les choses en face, les habitants sont bien loin de s’en préoccuper, or sans mobilisation sociale le master plan fera pschitt. »

      En fin de compte, Rifkin est avant tout accro à la technique. Ces piliers font la part belle aux nouvelles technologies et aux entreprises qui les portent. Les problèmes écologiques doivent trouver une réponse dans l’innovation technologique. La #fuite_en_avant continue. Pire, comme l’explique Gadrey : « Chez Rifkin, les grandes transformations de la société et des rapports humains sont essentiellement déterminées par les innovations technologiques. Il y a cette idée que si on parvenait à ce que chacun devienne son propre producteur d’électricité à la maison ou avec sa voiture électrique, et bien alors chacun retrouverait tellement de pouvoir sur le domaine énergétique que cela influerait sur le pouvoir qu’il exerce dans l’ensemble de la société. Parce qu’au fond : détenir les clés de l’énergie, c’est détenir les clés du pouvoir démocratique. » Derrière ses cinq piliers technologiques et la constitution d’un monde entièrement branché sur le net, Rifkin nous vend une nouvelle société, un nouvel homme.

      #productivisme #industrialisme #critique_techno #système_technicien #oligarchie #administration_du_désastre

  • Notes & Morceaux choisis n°11 a paru ! Sur 1984 et Mumford. Extrait de l’édito de @tranbert.

    Orwell et Mumford, la mesure de l’homme, 2014
    http://sniadecki.wordpress.com/2014/06/17/nmc-11

    Comme Orwell, Mumford ne conçoit pas l’élaboration de la raison indépendamment du raffinement de la sensibilité, lesquelles ne peuvent s’épanouir conjointement que dans la mise en commun des expériences de chacun à travers des activités collectives et une vie sociale partagée. Là où Orwell en tant qu’écrivain se concentre sur les ressorts psychologiques et politiques, Mumford est plus enclin, de par son approche historique, à mettre au centre de son analyse la « Mégamachine », c’est-à-dire les hiérarchies, la bureaucratie, les grandes organisations sociales que sont l’Etat et l’Armée, puis l’entreprise industrielle moderne, de la simple usine jusqu’à la multinationale opérant à l’échelle du Marché mondialisé. Il veut ainsi mettre en lumière la contradiction au cœur de toute civilisation, à savoir qu’une organisation de plus en plus rationnelle et efficace de l’activité sociale tend à empiéter sur la liberté et l’autonomie des individus.

    Au-delà de certains seuils, la rationalisation de la vie sociale en vue d’une plus grande efficacité administrative, technique et économique engendre de nouvelles forme d’oppression, en s’opposant au mouvement spontané de la vie, en réduisant l’autonomie de ses membres et en portant atteinte à la liberté des individus.

    Aux éditions La lenteur, 154 pages, 10€.
    Au passage, deux des textes de Mumford sont sur le blog :

    Techniques autoritaires et démocratiques, 1963
    http://sniadecki.wordpress.com/2012/02/27/mumford-techniques-fr

    L’héritage de l’homme, 1972
    http://sniadecki.wordpress.com/2012/04/11/mumford-heritage-fr

    #critique_techno #George-Orwell #Orwell #Lewis-Mumford #Mumford #histoire #totalitarisme #1984 #sens-commun #common-decency

    • Au-delà de certains seuils, la rationalisation de la vie sociale en vue d’une plus grande efficacité administrative, technique et économique engendre de nouvelles forme d’oppression, en s’opposant au mouvement spontané de la vie, en réduisant l’autonomie de ses membres et en portant atteinte à la liberté des individus.

      y compris dans certains milieux militants pourtant censés être opposés aux avatars de la rationalisation en question :-D
      et cette question des seuils me fait penser ausi à la #contre-productivité http://seenthis.net/messages/270620#message270719, qui elle parle d’hétéronomie vs autonomie, mais cette hétéronomie est finalement très liée à la rationalité
      #système_technicien

    • Je suis très critique envers cette idée de seuil. Pour moi c’est une critique culturelle, que l’on retrouve beaucoup chez les auteurs chrétiens (je sais pas pourquoi). Je ne l’aime pas, elle est pas pratique politiquement (c’est toujours flou, on ne sait jamais si on y est, et quand on y est c’est trop tard, on peu faire quoi ? On démonte tout et on recommence du début jusqu’a ré-atteindre le seuil ?). Je pense que d’autres critiques sont plus claire, comme celles qui indiquent que ces techniques sont le fruit non pas de ce que veulent faire les gens, mais de ce qu’autorise les administrateurs, maires, patrons etc. par conséquent, il faut s’en débarrasser et que nous construisons nous même collectivement ce dont nous avons besoin qui répondent a nous besoins et souhait concernant les aspects sociaux, écologique etc.

  • #Pesticides : écologistes et industriels se livrent une bataille par smartphones interposés
    http://www.bastamag.net/Greenpeace-lance-une-application

    Greenpeace se prépare à lancer une application pour permettre aux consommateurs de détecter les marques qui recourent aux pesticides et celles qui tentent, au contraire, de les exclure de leurs produits. Existant déjà sous forme de site, « le guetteur » viendra s’ajouter aux applis existantes pour aider les consommateurs à faire des emplettes un minimum responsables. A l’autre bout de la chaîne, dans les champs, les firmes Monsanto ou Bayer proposent eux aussi leurs applications. Destinées aux (...)

    #Résister

    / Agriculture , OGM , #Alimentation, Pesticides, A la une, #Menaces_sur_la_santé_publique

    #Agriculture_ #OGM_

  • Une intelligence artificielle à la tête d’une entreprise
    http://www.humanoides.fr/2014/05/15/une-intelligence-artificielle-a-la-tete-dune-entreprise

    Comment réagiriez-vous si vous appreniez que votre patron est en fait un robot ? C’est ce que viennent d’apprendre les salariés d’une entreprise basée à Hong Kong, après que le Comité exécutif ait nommé à la tête de Deep Knowledge Ventures, VITAL, une intelligence programmée.

    Mieux que le trading haute fréquence, le capitalisme assisté par ordinateur.

    #Algorithme #Big_data #Conseil_d'administration #Hong_Kong #Humanoïde #Intelligence_artificielle #Scientisme #Technocratie #Technototalitarisme #VITAL

  • Les origines rurales du socialisme
    http://offensive.samizdat.net/spip.php?article461

    Les prolétaires de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle étaient d’une espèce bien particulière. Pensant sans entraves, manifestant une énergie naturelle et spontanée, mécontents de la perte de leur indépendance, ils avaient hérité leurs valeurs d’un monde artisanal disparu, de l’amour de la terre et de la #solidarité communautaire. C’est là que prend sa source l’esprit révolutionnaire des mouvements #ouvriers, depuis les barricades de juin 1848 à Paris, où une classe ouvrière formée en grande partie d’anciens artisans a brandi les drapeaux rouges de « la sociale », jusqu’aux barricades de mai 1937 à Barcelone, où une classe ouvrière socialement encore plus consciente levait les drapeaux rouges et noirs de l’#anarcho-syndicalisme. Ce qui a si remarquablement changé aujourd’hui et dans les décennies qui suivirent ce siècle d’agitation et son projet révolutionnaire, c’est la composition sociale, la culture politique, l’héritage et les buts du #prolétariat. Le monde agraire et les tensions culturelles avec le monde industriel qui nourrissaient la ferveur révolutionnaire sont tombés dans l’oubli de l’histoire, mais aussi les individus, le type de personnalité même, qui incarnaient ce passé et ces tensions. La classe ouvrière actuelle s’est complètement industrialisée, au lieu de s’être radicalisée comme l’espéraient pieusement les socialistes et les anarcho-syndicalistes. Elle n’a plus le sens du contraste, ne connaît plus l’affrontement des traditions ni les attentes millénaristes de celle qui l’a précédée. Non seulement les #mass_media l’ont complètement récupérée et définissent ses attentes (une explication commode si l’on veut tout renvoyer à la puissance des médias modernes), mais, en tant que classe, le prolétariat est devenu le partenaire de la bourgeoisie et non plus son antagoniste inflexible. […] Nous ne pouvons qu’assister non seulement à l’échec de la classe ouvrière comme « agent historique » du changement révolutionnaire, mais aussi à sa transformation en un produit fabriqué par le #capitalisme dans le cours de sa propre évolution.

    Murray Bookchin, Une société à refaire. Vers une écologie de la liberté, traduction de C. Barret, Montréal, Écosociété, 1993, p.191-194.

    je fais aussi le lien avec ces deux magnifiques bouquins de Simone Weil, La condition ouvrière http://classiques.uqac.ca/classiques/weil_simone/condition_ouvriere/la_condition_ouvriere.pdf et L’Enracinement http://classiques.uqac.ca/classiques/weil_simone/enracinement/weil_Enracinement.pdf notamment la partie « #déracinement ouvrier »

    et aussi #industrialisation et #système_technicien

  • « Défendre nos villes contre les ravages du techno-capitalisme »
    http://www.lemonde.fr/technologies/article/2014/05/01/defendre-nos-villes-contre-les-ravages-du-techno-capitalisme_4410220_651865.

    Pourquoi avez-vous commencé à protester ?

    Etre témoin des expulsions de locataires à San Francisco, assister à la prolifération des technologies de surveillance, voir de nos yeux la dévastation de l’environnement a suffi à nous pousser à agir. Nous ne pouvions plus rester assis et regarder cette dynamique d’exploitation et d’avarice s’étendre sans rien faire.

    #anarchie #technologie #siliconvalley #surveillance

  • Pl@ntNet : l’application smartphone qui identifie les végétaux - 7 mars 2013 - Sciences et Avenir
    http://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/20130305.OBS0785/pl-ntnet-l-application-smartphone-qui-identifie-les-vegetaux.html

    Qui, lors d’une ballade, ne s’est jamais demandé quel nom pouvait bien porter telle fleur, telle herbe, tel arbre ? Aujourd’hui, la réponse est dans la poche, ou plutôt dans le téléphone. L’application Pl@ntNet la fourni en une photo et quelques clics.

  • Robot Bees May Be The Future Thanks To The Harvard Robobee Project
    http://www.inquisitr.com/1221226/robot-bees-may-be-the-future-thanks-to-the-harvard-robobee-project

    Raffa

    Robot Bees May Be The Future Thanks To The Harvard Robobee Project - http://www.inquisitr.com/1221226...

    4 minutes ago

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    Scientists, concerned about the recent decline in the bee population, believe that autonomous pollinating of field crops is possible by robot bees. Harvard scientists believe these robotic bees will also be able to perform search and rescue tasks, hazardous environment exploration, military surveillance, high resolution weather and climate mapping, and traffic monitoring. - Raffa

  • #réponse à l’interview : « La question n’est pas de manger moins de viande, mais comment en manger mieux »
    http://diffractions.info/2014-04-30-reponse-a-linterview-la-question-nest-pas-de-manger-moins-

    Comme il m’arrive souvent furetant sur Internet, de droite à gauche, de haut en bas, je suis tombé sur un article qui, à lecture rapide me laissait à moitié songeur…...

    #société #végétalisme #végétarisme

    • je ne suis pas un fan de Jocelyne Porcher mais je relève deux choses en passant :

      dès qu’il y a élevage, il y a en finalité un rapport utilitariste à l’animal, qu’il s’agisse de l’utilisation de l’animal comme ressource de viande, de lait, de cuir, etc

      c’est pas faux, mais d’une part cet #utilitarisme existe aussi de la part de l’animal qui au départ a consenti à la #domestication, dont il retire certains bénéfices (protection face aux prédateurs, abri, alimentation, soin). Je dis consenti car une domestication forcée n’est pas possible. À titre d’exemple le cheval de Przewalski a toujours refusé la domestication.
      D’autre part Jocelyne Porcher nous dit que l’#élevage va au-delà de la production de viande ou de la traction animale, et comporte bon nombre de dimensions non-utilitaristes. Elle se réfère à la logique du don chère à Marcel Mauss pour décrire les liens entre éleveur et animal, liens qui sont par contre d’une nature uniquement marchande et utilitaire dans la production industrielle de #viande.

      De cette distinction ressort également le fait que l’élevage industriel n’est en fait pas de l’élevage, mais… on ne sait pas trop. Supposons donc un système de production industriel. Dès lors se pose la question : qu’est-ce qu’un élevage ?

      Peut-être une relation d’échange entre l’humain et l’animal domestiqué, relation absente dans la zootechnie (terme préférable à celui d’élevage pour désigner la production industrielle de viande d’après cette auteure).
      De ce que j’en comprends, elle décrit l’élevage comme une co-création entre humain et animal, co-création que la #zootechnie défait.

      Ceci étant dit je n’approuve pas l’image un peu trop simple qu’elle donne des vegans, vus comme complices malgré eux de l’artificialisation généralisée. Même si certains peuvent l’être, on apprécierait un peu plus de nuance de la part de Mme Porcher et un peu plus d’intérêt par exemple pour la #végéculture
      Une opposition plus pertinente à mon sens est celle entre d’une part paysannerie et #écoumène riche, d’autre part #système_technicien, artificialisation et rupture d’avec le monde. On peut créer une paysannerie végane qui inclue aussi des liens avec l’animal sauvage comme on en parlait ici http://seenthis.net/messages/219945#message221798 et là http://seenthis.net/messages/219945#message221882
      cc @aude_v @nicolasm @odilon

    • voir par exemple http://fr.scribd.com/doc/19437343/Jocelyne-Porcher-Ne-liberez-pas-les-animaux-Revue-du-Mauss-29

      Le propre des animaux d’élevage est qu’ils sont historiquement impliqués avec les humains dans le monde du travail. Selon qu’il s’agit du ver à soie ou du cochon, l’implication, on le conçoit, est fort différente. Considérons, pour éviter les arguties cognitivo-hiérarchiques sur l’intelligence des bêtes, les animaux d’élevage les plus proches de nous, à savoir les mammifères :vaches, moutons, chevaux, dromadaires, buffles, éléphants, cochons... Depuis les premiers temps des processus domesticatoires, il y a de cela une dizaine de millénaires, ces animaux vivent, travaillent et meurent avec nous. Ils ont construit avec nous les sociétés humaines. Ils sont constitutifs de notre identité collective et de notre identité subjective. Nous avons besoin d’eux pour être ce que nous sommes, c’est-à-dire des êtres humains. Ils représentent à leur façon, selon le terme des anthropologues mais dans un autre contexte, une altérité constituante. Ainsi que l’expriment de façon plus incarnée de nombreux éleveurs, ils font partie de notre famille, ils sont notre corps et notre âme même.

      Les processus domesticatoires sont systématiquement présentés par les libérateurs comme une manœuvre originelle d’exploitation, une « monstrueuse cohabitation ». Les êtres humains du néolithique, par la ruse et la force, se seraient appropriés les animaux pour les utiliser à leur gré. Nous, leurs dignes descendants, perpétuerions cette prise de pouvoir en usant sans restriction du corps des animaux pour un ensemble d’entreprises aussi violentes qu’inutiles – dont, notamment « l’élevage intensif ». Il faut le préciser clairement, l’expression « élevage intensif », utilisée pour désigner les systèmes industriels de production animale, renvoie de façon approximative non pas à un système de production particulier, mais au fait que certains facteurs du système de production sont intensifiés. Le plus souvent, il s’agit de l’espace, ce qui explique la confusion avec les systèmes industriels. Ce n’est pas « l’élevage intensif » qui pose problème, ce sont les systèmes industriels de production animale, lesquels malheureusement servent de repoussoir à l’élevage alors pourtantqu’ils n’ont sur le fond rien à voir avec lui.
      L’élevage est un rapport historique de production avec les animaux. Travailler avec les animaux, cela veut dire produire, mais cela veut dire aussi vivre ensemble, se construire, s’épanouir. Le travail a des rationalités économiques, mais il a aussi des rationalités relationnelles et identitaires. Les enquêtes auprès d’éleveurs montrent combien la part relationnelle du travail avec les animaux est prépondérante dans le choix de ce métier. Travailler avec les animaux, cela veut dire vivre avec des animaux, les fréquenter au quotidien. Cela veut dire accepter de les transformer, mais accepter également d’être transformé par eux.

      Il faut comprendre que les théoriciens de la défense des animaux font également l’impasse sur cette relation de travail. En confondant « élevage » et « production animale », « travail » et« exploitation », en ignorant la spécificité des animaux d’élevage, en niant nos liens, en rejetant l’amour dans les limbes – car ce n’est pas par amour des animaux que les libérateurs s’intéressent à eux, ce serait sans doute trop bêta, trop sentimental, c’est au nom« désaffecté » de la morale et de la justice –, ils jettent malencontreusement le bébé avec l’eau du bain. Les animaux d’élevage ne sont pas des esclaves, ce sont des partenaires de travail. L’analogie récurrente avec l’esclavage, avec la libération des femmes est séduisante, un peu trop sans doute. Les sociétés humaines se sont construites avec des humains, en esclavage ou pas, et avec des animaux. Penser que cette insertion des animaux dans les sociétés humaines est par essence fondée sur l’exploitation et la mise en esclavage occulte le fait que les animaux, différentes espèces animales, peuvent avoir un intérêt puissant à vivre avec des humains. Rappelons en effet que les animaux domestiques ont en majorité un statut de proie. Quand vous êtes une brebis, la liberté qui vous apparaît le plus clairement est celle du loup et non pas la vôtre. Les bergers n’ont pas réduit les brebis en esclavage, ils ont construit une alliance capable de rassurer les animaux et à même de leur permettre de vivre sans la peur du prédateur. C’est cette alliance qui est mise à mal par la réintroduction de prédateurs dans les montagnes ; les humains, collectivement, renoncent à leurs engagements millénaires envers les brebis au profit du loup. Ce renoncement, précisons-le, constitue un refus indigne du paiement de nos dettes et qui souligne pour le moins, en référence à la théorie du don, que nous ne sommes pas à la hauteur des animaux domestiques.

      Travailler avec les animaux, c’est comprendre ce que c’est que vivre et mourir. Car, et c’est bien sûr ce pour quoi l’élevage est condamné par les libérateurs, le prix de la relation, c’est in fine la mort des animaux. Que la mort des bêtes close notre relation avec elles n’implique aucunement que la relation était un leurre, un artifice à notre entier bénéfice. Parce que la mort existe. Ce que, il est vrai, certains philosophes ont encore du mal à croire. Ce que nous pouvons aujourd’hui interroger par contre, prenant en compte les transformations du statut des animaux dans nos sociétés et l’évolution de nos sensibilités à leur égard, c’est la place de la mort dans le travail avec les animaux et les conditions de cette mort.

      Car les animaux nous domestiquent. Là est le mystère. Car les animaux nous éduquent. Là est leur grande faute. Parce que nous ne voulons pas être domestiqués ni éduqués par eux. Nous ne voulonsrien leur devoir. Notre grandeur se suffit à elle-même. Hélas !

    • Je m’étonne cependant d’observer tant de maladresse dans ses propos, qui non seulement ne devraient pas être tenus par un-e sociologue mais qui en plus reproduisent de nombreux fantômes contre lesquels doivent se battre les végétariens/liens constamment dès qu’ils parlent de ce choix éthique/politique.

      C’est un problème auquel j’ai été confronté. Il y a plein d’arguments pourris d’omnivores pour chambrer les végéta*ien⋅ne⋅s qui sont facilement démontés par des contre-arguments VG un peu moins pourraves, mais qui eux-mêmes sont démontables ou questionnables par des variations qui pourraient ressembler aux premiers arguments mais qui sont plus profonds. Du coup je me fais traiter de troll (pour ça et d’autres raisons...).

    • @koldobika :

      Je dis consenti car une domestication forcée n’est pas possible. À titre d’exemple le cheval de Przewalski a toujours refusé la domestication.

      Il y a une partie sympa sur la domestication dans De l’inégalité parmi les sociétés de Jared Diamond :

      Aux XIXe et XXe siècles, au moins six grands mammifères – l’éland, le cerf noble ou élaphe, l’orignal, le bœuf musqué, le zèbre et le bison d’Amérique – ont fait l’objet de projets de domestication particulièrement bien conçus sous la houlette de spécialistes modernes de l’élevage et de généticiens. L’éland, par exemple, qui est la plus grande antilope d’Afrique, a été sélectionné pour la qualité de sa chair et sa quantité de lait dans le parc zoologique d’Askaniya-Nova en Ukraine, ainsi qu’en Angleterre, au Kenya, au Zimbabwe et en Afrique du Sud ; en Écosse, le Rowett Research Institute d’Aberdeen a organisé une ferme expérimentale pour le cerf noble (élaphe) ; de même, en Russie, le Parc national de Pechero-Ilych a créé une ferme expérimentale pour l’orignal. Tous ces efforts modernes n’ont cependant donné que des résultats très limités. Si l’on trouve parfois de la viande de bison dans les supermarchés américains, ces efforts n’ont pas donné de résultats d’une valeur économique suffisante pour attirer de nombreux propriétaires de ranchs. Il est particulièrement frappant de voir l’échec des récents efforts pour domestiquer l’éland en Afrique même, où sa résistance aux maladies et sa tolérance au climat lui donneraient un gros avantage sur le bétail sauvage d’origine eurasienne vulnérable aux maladies africaines.

      Il évoque aussi plusieurs conditions qui doivent être remplies pour qu’un espèce puisse être domestiquée, dont :

      La structure sociale. En fait, la quasi-totalité des espèces de grands mammifères domestiquées sont celles dont les ancêtres sauvages partagent trois caractéristiques sociales : elles vivent en troupeaux, respectent une hiérarchie de dominance élaborée, et n’ont pas de territoire bien défini.

    • @nicolasm, merci pour l’info, je jetterai un coup d’œil lorsque j’en aurai le temps.

      @Aude_V, comme vous l’aurez certainement lu sur la page "À propos" du journal :

      "Bien entendu, chacun des auteurs dispose de sa vision du monde, de ses cadres d’analyse, et défend à l’occasion ses convictions propres. À cet égard, la seule véritable « ligne » éditoriale est celle du débat d’idées et de l’échange, autour d’une information que nous souhaitons originale, critique et – espérons-nous – de bonne facture."

      Ainsi vos commentaires quant aux propos tenus dans l’autre article ne sont pas pertinent. Vous pouvez faire un esclandre sur les propos sexistes de l’auteur de cet article, pas de problème, mais faites-le intelligemment au lieu de vous adresser à moi. Si cela peut vous rassurer, j’ai l’habitude d’utiliser le terme "madame".

      Quant au fait que vous n’ayez pas lu le texte, votre réaction est navrante à partir du moment où vous faites ce que vous me reprochez. Si vous l’aviez fait, vous auriez vu que ce n’est pas le travail de Mme Porcher que j’ai critiqué, mais bien les propos tenus dans son interview — ce qui est fondamentalement différent.

      Ce qui suit est une signature -> lbf
      Il s’agit d’une abréviation pour lordblackfox, afin d’indiquer que je parle en mon seul nom, et non celui de Diffractions.

    • @Aude V, que de mépris dans vos propos nous concernant... je trouve vraiment dommage que vous soyez incapable de soutenir votre critique par des arguments rationnels auxquels il nous serait possible de répondre. Puisque vous vous y refusez, à la fois dans les commentaires du site et ici-même, je ne peux que pointer, une dernière fois et pour ne pas entrer dans une discussion de sourds, vos incohérences.

      Vous pratiquez une forme assez splendide de « faites ce que je dis, pas ce que je fais », vous jugez un article sur son approche et non sur son contenu, vous trouvez, semble-t-il, amusant de vous adonner à des insultes et des insinuations gratuites sur un groupe de personnes que vous ne connaissez pas et que vous ne cherchez pas à connaître.
      Notre collectif permanent comprend 2 femmes et 5 hommes (jugez sur des pseudonymes est toujours risqué...) mais quand bien même nous aurions été 7 hommes vous confondez une critique sociologique de la société patriarcale et une critique morale d’une série d’individus particuliers. Chez nous le sexe n’a pas d’importance, nous sommes des amis, nous nous comportons les uns avec les autres comme des êtres humains et non comme des entités sexuées.
      Sur le sexisme, vous n’êtes pas cohérente ; « madame » est une expression de distinction sexuelle possessive et elle éclaire tout autant le statut marital de la personne en question ; la seule manière de parler d’une femme sans charge sexuelle c’est en la distinguant non par son sexe mais par sa personnalité (je vous appellerai donc Aude V et non madame). Je pourrai aussi vous donner du « camarade » mais vu le substrat de haine que vous cultivez pour le « gauchisme » cela risque de ne pas vous plaire.
      Nous ne pratiquons pas la responsabilité collective parce que nous considérons que c’est à l’auteur de défendre ses idées et aux personnes qu’elles rebutent de les attaquer. L’auteur de l’article en question vous a répondu, l’une de nos membres lui aussi fait remarquer qu’elle n’était pas d’accord avec lui, vous pouvez commenter sa réponse ou en rédiger une plus longue - ah, sauf que, j’oubliais, vous refusez de développer vos arguments !
      Dans un très beau retournement rhétorique vous nous engagez à lire le livre de Porcher... êtes vous prête à nous l’offrir ? Certains des livres que nous passons en revue nous ont été offerts par des éditeurs sympathiques qui soutiennent encore les petites structures, pour d’autres nous profitons de l’opportunité de nos cours. La culture coûte chère Aude V... peut-être n’avez vous pas ce problème mais nous sommes limités par nos conditions économiques. Quant à l’Université et à sa bibliothèque, elle ne reçoit que très peu de livres récents et surement pas de livres originaux comme ceux qui nous intéresses. Je ne sais pas si, pour la bibliothèque, c’est un problème idéologique ou économique... peut-être s’agit-il des deux.
      Au passage le fait que nous soyons étudiants à l’air de vous déplaire, pourriez-vous me dire en quoi ? De la même manière vous employez beaucoup le terme de militant... or j’ai du mal à voir en quoi nous sommes des militants ; de quelle cause en particulier ? Celle du débat intellectuel en général ?

      Au final, nos points de vue divergent fondamentalement sur le caractère du commentaire : nous considérons que toute production d’un auteur ou l’autre, qu’elle que soit sa longueur, peut être jugée et commentée. Il serait trop facile sinon de faire des interviews ou des articles et de se défendre de toute critique en disant : « non mais allez d’abord lire mon livre » ; ce qui est un bon argument de vente mais n’enlève rien au fait que Porcher est responsable des propos qu’elle a tenu lors de l’interview. Dans un monde merveilleux où nous pourrions acheter tous les livres sur lesquels nous nous interrogeons, où nous pourrions lire à l’infini sans nous préoccuper de nos échéances et de nos études, peut-être, dans ce monde là, aurions-nous passé en revue le livre de Porcher.
      Comme je vous le disais déjà sur le site, j’espère sincèrement que vous cesserez de cracher votre fiel sur notre journal sans avancer aucune réponse argumentée. En tout les cas, je ne débattrai pas à l’infini face à vos dénonciations bêtes et méchantes. Puisque vous tenez apparemment à avoir le dernier mot sur cette affaire, je vous le laisse de bon cœur.

      Cette réponse n’engage que moi, même si j’estime vous avoir transmis une part du sentiment qui couve au sein de Diffractions . Thibault Scohier

    • (Précision, le lien est un bloc-note de copier-coller de plusieurs articles critiques de Rahbi venant de personnes différentes, et sur des points différents, politique, agronomique, etc.)

      Autant je suis d’accord qu’il y a des choses à redire politiquement, et sur le culte de la personnalité, etc.

      Mais il y a en même temps mélangé là-dedans plein d’amalgames qu’on entend pas spécialement sur Rahbi mais pour n’importe quel⋅le « décroissant⋅e » voire même au final pour n’importe quel⋅le « écolo ».

      Comme le fait de critiquer que « dire à des pauvres de vivre frugalement » c’est une honte, etc. Non mais stop quoi : personne n’a jamais dit ça à part celleux qui critiquent les écolos ! Dans 99,9% des argumentaires écolos, ce type de discours sur la frugalité s’adresse bien évidemment aux bénéficiaires du système industriel et il n’a jamais été question d’aller aux restos du cœur et de crier « oh trop cool les ami⋅e⋅s vous êtes vachement frugaux ! »

      Moi quand je vois ce type d’argumentation dans une critique (de Rahbi ou d’autre), ça dé-crédibilise direct quoi, c’est tellement un poncif de la critique anti-écolo… Comme le retour à la bougie quoi.

      Pour ce qui est de la critique agronomique, m’est-avis que @koldobika et @nicolasm seront plus compétents pour juger. :)

    • Mon sentiment personnel est que bon nombre de gens qui gravitent autour de Rabhi et des Colibris sont incapables de faire des choses structurées et sérieuses. Derrière un discours pseudo-spirituel foireux, beaucoup de gros égos et de #narcissisme, bien loin des valeurs de communauté et de solidarité qu’ils pronent sans les incarner le moins du monde. Et au milieu, quelques bonnes poires qui se tapent plein de boulot pour la cause. (cc @aude_v)

      J’avais lu cet article à charge sur le Mas de Beaulieu, en mettant de côté le biais technoscientiste des descriptions elles pointent quand-même de réelles lacunes et un vrai manque de sérieux et de structure dans leur approche. Tant d’années à produire, et incapables d’avoir des estimations de quantités récoltées, ça la fout vraiment mal.

      A titre plus anecdotique, je me souviens aussi d’une militante des Colibris à une foire bio, me racontant que Pierre Rabhi a vécu dans une ferme où il a nourri sa famille en travaillant de ses mains, elle insistait avec émotion sur « de ses mains ! », comme si nos grands parents et des milliards de paysans aujourd’hui dans le monde n’en faisaient pas autant.

      Et effectivement un gros manque d’analyses sociales dans les discours de « Terre et Humanisme », de la part des « colibris » de base très probablement par manque de culture politique, de la part de Rabhi est-ce par droitisme ? Ce billet pose effectivement des questions sérieuses.

      Par contre là où je ne suis pas d’accord avec cet article c’est quand il met sur un piédestal « Les Lumières », comme si l’excès de #rationalisme (cc @mona) n’avait pas engendré le #système_technicien et la dépossession généralisée de nos conditions de subsistance et de notre rapport au monde.

    • Perso le côté agronomique je l’ai jamais vu dans le mouvement agroécologie de Rabhi. Peut être que les adeptes du Colibri qui produisent leur nourriture adoptent des pratiques plus poussées que dans la bio, mais dans ce cas je ne suis pas sûr que ça vienne d’une émulation du mouvement. J’ai surtout l’impression que c’est un mouvement de consommateurices qui veulent s’organiser, et qui pourraient agir dans les mêmes domaines que des décroissant⋅e⋅s, sans être dans la même radicalité.

    • D’ailleurs la métaphore du colibri n’est peut être pas anodine. Il n’a pas pu empêcher le feu de forêt, la forêt va cramer de toute façon, mais lui il va mettre sa goutte d’eau pensant accomplir son devoir. Au final ça change pas grand chose mais il pourra être fier de lui.

      Pour un point de vue opposé, lire #Derrick_Jensen. Je pense que s’il était un colibri il irait déchiqueter avec son bec celles et ceux qui s’approchent de sa forêt avec un briquet ou une tronçonneuse.

  • Ellul et Charbonneau : « C’est l’idéologie du progrès qui nous tue » - Reporterre
    http://www.reporterre.net/spip.php?article5741

    Ils appartiennent à cette catégorie d’auteurs qui, pour reprendre une expression de Nietzsche, « naissent posthumes ». De leur vivant ils sont condamnés à n’avoir qu’une notoriété médiocre mais, une fois disparus, leur message resurgit et n’en finit plus de séduire un public de plus en plus large.

    Ainsi en va-t-il de Bernard Charbonneau (1910-1996) et de Jacques Ellul (1912-1994), « deux amis de soixante ans » attachés à leur Sud-Ouest natal, dont les idées, formulées dans les années 1930, imprègnent la pensée écologiste contemporaine.

    Du recueil de textes exhumés et présentés, il y a beaucoup à retenir. D’abord le constat - rassurant – que ne manque pas de souligner l’universitaire Quentin Hardy dans un texte de présentation limpide et érudit, que l’écologie ne doit rien à l’idéologie nazie et pas davantage à son rejeton tricolore, le pétainisme.

    Contrairement à l’idée propagée par Bernard-Henri Lévy ou Zeev Sternhell, c’est indépendamment des idées d’extrême-droite et de l’idéologie du retour à la terre (« qui, elle, ne ment pas ») qu’une mise en cause radicale du mythe du progrès a été opérée par des intellectuels comme Charbonneau et Ellul.

    Ils se réclamaient du mouvement personnaliste et à aucun moment, ni dans leurs écrits, ni dans leur attitude comme citoyen, ils ne se sont approchés du totalitarisme nazi. Ils l’ont au contraire combattu.

    Héritiers d’Emmanuel Mounier, de Denis de Rougemont, et d’autres, leur message est sans appel. Il s’appuie sur un constat : l’évolution du monde moderne est dictée avant tout par le progrès technique. Devenu autonome, c’est lui qui façonne les sociétés et non les facteurs sociaux tels que les antagonismes de classe, comme l’affirment les marxistes. C’est le progrès technique qui, loin d’être neutre, a sacralisé l’efficacité devenue une quête absolue, une fin en soi.

    « L’acceptation du progrès technique est aujourd’hui la cause profonde et permanente de toutes les confusions », écrit Charbonneau en 1936. Et ceci : « C’est l’idéologie du Progrès qui nous tue ».

    Remettre en cause le progrès technique, le contester, c’est donc s’attaquer aux fondements même des sociétés modernes : l’exaltation du travail comme facteur d’épanouissement, l’industrialisation à outrance, le développement sans fin des infrastructures, la centralisation du pouvoir, le recours forcené à la publicité. [...]

    Jamais le progrès technique n’a été aussi sacralisé qu’en ce début de 21ème siècle. Que l’on songe au succès du mot « innovation », tarte à la crème dont se gargarisent aujourd’hui les dirigeants politiques. Jamais la publicité n’a été aussi envahissante. Jamais le culte de la réussite individuelle n’a été autant exalté.

    Nous sommes des révolutionnaires malgré nous. Textes pionniers de l’écologie politique, Bernard Charbonneau, Jacques Ellul, Coll Anthropocène, Ed. Le Seuil.


    Je suis en train de le lire, je le recommande chaudement

    #système_technicien #banlieue_totale #narcissisme #technocritique #critique_techno #personnalisme #sentiment_de_la_nature

  • Supprimer les fonctionnaires, supprimer, supprimer.... par @grosse_fatigue
    http://grosse.fatigue.free.fr/causetoujours/spip.php?article384

    Dans les cours d’économie, qui ne changent pas car ils sont pleins de certitudes, il y a un principe : innovation. Il semblerait qu’il ne faille pas tenir compte des gens, mais seulement des agrégats. Aucun économiste au monde n’a voulu comprendre la révolte des Luddites ou celle des Canuts. Ces types refusaient le progrès. Le progrès technologique doit, dans tous les cas, permettre l’accroissement des richesses et l’accélération du temps. L’économie est avant tout la science permettant de faire des économies afin que ceux qui en ont puissent en avoir encore plus. Le métier à tisser fût une belle invention pour les générations suivantes. Pas pour les Luddites eux-mêmes. L’économie comme science accepte donc le sacrifice humain. Aucun économiste ne l’admettra, mais il suffit de regarder Detroit ou Florange pour comprendre. Il faut sacrifier pour que l’argent circule.