• 18 novembre 1929 : le jour où la Terre a pété un câble | Slate.fr
    http://www.slate.fr/story/94779/tremblement-terre-cables-1929

    À force d’errer toute la journée sur Internet et de dématérialiser les échanges, on finit par oublier la réalité physique et géographique du réseau. Prenons cet article, par exemple. Il a été envoyé en pièce jointe depuis le Canada jusqu’à la rédaction de Slate.fr, soit un voyage épique de plusieurs milliers de kilomètres sous l’Atlantique Nord. Propulsé dans l’un des huit câbles bourrés de fibres optiques qui connectent les deux continents (sans doute le TAT-14), perdu au milieu du téraoctet qui peut y transiter chaque seconde, le fichier a été transféré au ⅔ de la vitesse de la lumière jusqu’au routeur le plus proche de la côte européenne.

    Et ce n’est qu’une goutte de data sous l’océan : chaque seconde sur la planète, ce sont 50 terabits qui peuvent s’échanger ainsi au fond de l’eau via 188 câbles dédiés. A l’heure de l’Internet englobant, ce cordon ombilical, ce lien organique qui relie le virtuel au réel devient de plus en plus flou. Et pourtant ! Coupez un #câble, vous ralentissez le #réseau ; coupez en la moitié, vous réduisez la planète au silence. C’est ce qui s’est produit il y a exactement 75 ans : le 18 novembre 1929, la moitié du réseau océanique mondial s’est effondrée, terrassée par le séisme des Grands Bancs. Et ce sont de simples marins qui l’ont remis d’aplomb au péril de leur vie.

    #économie #communication #risque_systémique #télégraphe #krach

  • 18 novembre 1929 : le jour où la Terre a pété un câble | Slate.fr
    http://www.slate.fr/story/94779/tremblement-terre-cables-1929

    On l’oublie souvent, mais nous sommes entrés dans l’ère de l’information pendant la #révolution_industrielle. En posant le premier câble télégraphique transatlantique en 1858, l’homme d’affaire Cyrus West Field a accouché d’un nouveau monde. A l’époque, on ne parlait pas d’#Internet, ni même de #téléphone, mais simplement de télégrammes. Il n’empêche : même s’ils ne pouvaient transmettre qu’une dizaine de mots par minute pour la bagatelle de 100 dollars (soit 1.380 dollars d’aujourd’hui, un peu plus de 1.100 euros !), les premiers tubes sous-marins ont violemment rétréci la planète. Une lettre-type de 300 mots, qui mettait dix jours de traversée pour rallier l’autre bord de l’océan, était désormais télégraphée en 30 minutes. Personne ne le savait encore, mais ce raccourci sous-marin allait nous faire changer de paradigme.

    70 ans plus tard, l’expérience pionnière avait ainsi laissé place à une industrie florissante : en 1924, 21 câbles télégraphiques tapissaient déjà l’Atlantique, dont une grosse moitié pour le seul Atlantique Nord. C’est alors qu’une curieuse coïncidence se produisit. Cette révolution « informationnelle », qui était née grosso modo en même temps que le capitalisme industriel, allait connaître sa plus grave crise avec lui.

    #communications #télégraphe

  • La Télégraphie océanique et l’expédition du Great-Eastern, par H. Blerzy, Revue des Deux Mondes, 2e période, tome 65, 1866 (pp. 521-548) - Wikisource
    http://fr.wikisource.org/wiki/La_Télégraphie_océanique_et_l’expédition_du_Great-Eastern

    Dans les derniers jours au mois de juillet de cette année, le #télégraphe, électrique annonçait à toute l’Europe un merveilleux succès. Un #câble_sous-marin qui venait d’être immergé à travers l’Atlantique établissait un lien direct entre les deux continens de l’ancien et du nouveau monde. Les dépêchés s’échangeaient d’Europe en Amérique ; une conversation pouvait être entretenue entre Talentia, sur la côte d’Irlande, et la baie de la Trinité, sur la côte de Terre-Neuve, à travers 3,100 kilomètres de mer et 70 degrés de latitude. Le résultat obtenu était d’autant plus remarquable que l’Atlantique, par la largeur et la profondeur qu’il présenté, est à coup sûr celui de tous les océans qui devait offrir le plus d’obstacles à la télégraphie sous-marine.

    #cables #transatlantique