• Sans retenue

    Le podcast « Sans retenue » donne la parole à celles et ceux qui militent contre l’#enfermement des #personnes_étrangères. Ces personnes retenues pour raison administrative n’ont commis aucun délit : simplement, elles ne possèdent pas les bons papiers. Masquer

    Ce podcast s’inscrit dans le cadre d’action de #sensibilisation de la société civile pour témoigner de la réalité de l’enfermement des personnes étrangères. #Zones_d’attente, locaux et #centres_de_rétention_administrative, prisons… ce podcast a pour objectif de donner à voir les conséquences concrètes de l’enfermement sur les premier⋅es concerné⋅es, de rendre visible leurs #témoignages et #luttes pour y mettre fin.
    Décliné en #série, ce podcast aborde tous les aspects de l’enfermement : la vie dans ces lieux, les audiences judiciaires, le rôle des associations, les luttes à l’intérieur et aux abords… Cette série a également une vocation pédagogique lorsque sont abordés des thèmes méconnus et plus complexes.
    Ce podcast est réalisé par l’Observatoire de l’Enfermement des Etrangers (OEE), créé en 2010, qui rassemble seize associations militant contre l’enfermement, sous toutes ses formes, subi par les personnes étrangères. Ses membres défendent leur accès effectif aux droits fondamentaux, sans distinction de genre, de langue, de nationalité, d’opinion politique, d’orientation sexuelle, d’origine ou de religion.

    https://spectremedia.org/sans-retenue
    #podcast #audio
    #migrations #réfugiés #sans-papiers #rétention #détention_administrative #laissez-passer_consulaire (#LPC)

    ping @isskein @karine4

  • #Enterrement des droits des personnes migrantes - Chambéry

    La République Française a le regret de vous annoncer le décès des #droits_fondamentaux des personnes migrantes, exilées et sans papiers, qui vivent sur son territoire.

    https://www.youtube.com/watch?v=BYHXCiqqv-w


    #fanfare #droits_des_migrants #migrations #asile #réfugiés #sans-papiers #droits #cortège_funèbre #Chambéry #droits_humains #hospitalité #accès_aux_droits #ci-gît #témoignage

    ping @isskein @karine4

  • #Bloody_borders

    The Bloody Borders project is an initiative aimed at shedding light on the illegal pushbacks and violence that people on the move experience at Europe’s borders, with the ultimate goal of demanding accountability, and transforming the current border regime into one that prioritizes humane policies, safe pathways, and legal protections.

    Over the last period, migration patterns have changed significantly due to various factors, including armed conflicts, economic injustice, and the alarming level of securitization to prevent any informal move. As people move in search of safety and better opportunities, they often encounter racism, discrimination, cruelty, and violence.

    While many governments adopt a deterrence approach of implementing aggressive measures to prevent entry, countless human rights activists monitor and report these abuses, which are particularly evident in the practice of pushbacks.

    https://bloodyborders.org
    #données #témoignage #violence #migrations #réfugiés # #base_de_données #push-backs #refoulements #border_violence #No_Name_Kitchen

    ping @reka

  • Entretien avec Annie Chemla : l’histoire du MLAC et des avortements illégaux
    https://radioparleur.net/2025/06/03/entretien-avec-annie-chemla-lhistoire-du-mlac-et-des-avortements-illeg

    Ancienne militante du MLF et du MLAC (Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception), Annie Chemla a en 2024 sorti “Nous l’avons fait, récit d’une libération féministe” aux éditions du Détour. Elle nous y livre son journal intime de militante, de septembre 1973 à 1980. Il y est question de la lutte […] L’article Entretien avec Annie Chemla : l’histoire du MLAC et des avortements illégaux est apparu en premier sur Radio Parleur.

    #Au_fil_des_luttes #Carousel_1 #Entretiens #droit_à_l'avortement #Féminisme #Témoignage

  • Les désillusions d’un jeune policier prometteur confronté aux #dérives de sa brigade

    Fils de policier, major de sa promotion, Evan L. était promis au plus bel avenir. Jusqu’à ce qu’il découvre les excès et les méthodes quotidiennes de ses collègues, parfois au mépris de la loi.

    Tout avait si bien commencé. Evan L., fils de policier, rêvait d’exercer le même métier que son père. Au printemps 2023, il sort major national de sa promotion de gardiens de la paix. Premier sur 530. Le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin se déplace en personne jusqu’à Nîmes pour le féliciter. À la fin de la cérémonie, Evan L. s’agenouille devant sa petite amie et la demande en mariage.

    L’avenir s’annonce radieux pour ce jeune policier de 21 ans. En tant que major national, il bénéficie d’une création de poste où il le souhaite. Ce sera l’unité de lutte contre l’économie souterraine et le trafic de stupéfiants (Uses), au commissariat du Havre, où il a fait un stage pendant sa scolarité. « Il y a des sacrifices à faire et je suis prêt à les faire », disait-il alors, « conscient des risques et des difficultés de [son] métier ».

    Deux ans de désillusions plus tard, Evan L. hésite à quitter la police. « Mis à l’écart » dans son groupe en quelques mois, il a changé de brigade et s’est vu imposer le redoublement de son année de stage, une décision qu’il conteste aujourd’hui devant le tribunal administratif.

    Début avril, il a également adressé un signalement au parquet du Havre, au titre de l’article 40 du Code de procédure pénale, pour dénoncer les pratiques « illégales » de ses anciens collègues des « stups ». Contactée par Mediapart, la procureure Soizic Guillaume indique avoir ouvert une enquête, confiée à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN). Evan L. a été entendu comme témoin par les enquêteurs de la délégation rennaise, mardi 22 avril.

    La liste de ses reproches est longue : des « blagues » à caractère raciste, homophobe et sexiste dans le groupe WhatsApp de l’unité ; le partage d’informations touchant à la vie privée des suspects, sans lien avec les enquêtes ; l’usage de techniques « limites », voire interdites : réquisitions téléphoniques sans autorisation du magistrat, perquisitions « mexicaines » (sans témoin), faux « marquages positifs » du chien spécialisé en détection de drogues.

    Sollicité par Mediapart, le service de communication de la police nationale n’a souhaité faire aucun commentaire, invoquant l’enquête judiciaire en cours.
    Messages racistes, sexistes, homophobes…

    Dans le groupe WhatsApp de l’Uses, une dizaine de policiers s’envoient quotidiennement des messages à caractère professionnel : ils s’échangent en temps réel des informations sur les affaires en cours, se coordonnent pendant les filatures, demandent des volontaires pour une vérification ou une perquisition matinale. Le ton est volontiers convivial. Il leur arrive aussi de se souhaiter un bon anniversaire ou de s’inviter à un apéro.

    Comme dans beaucoup de groupes d’enquête en France, les policiers postent aussi des photos de leurs suspects, des extraits des fichiers TAJ (Traitement d’antécédents judiciaires, plus grand fichier de police de France) et des immatriculations de véhicules. Une pratique très répandue, bien qu’elle pose de gros problèmes de confidentialité.

    Ce qu’Evan L. reproche à ses collègues, c’est surtout leur « humour raciste, sexiste, homophobe et humiliant », qu’il juge « en dehors de la déontologie policière ». Dans ces messages consultés par Mediapart, un suspect est appelé « le négro ». La photo d’une femme, tirée du TAJ, suscite le commentaire suivant : « la tête de pute ».

    « Quelqu’un le reconnaît ? », demande aussi un policier en avril 2023, en postant la photo d’un homme noir qui porte un bonnet. L’un de ses collègues lui répond par l’image d’une pâtisserie recouverte de copeaux de chocolat. C’est l’un des mis en cause d’une affaire baptisée « Girafe » par les enquêteurs. Une autre photo de son visage, prise lors d’une filature, est partagée dans le groupe. Un commandant commente : « La girafe ressemble quand même à un [émoji singe]. »

    Ce commandant, qui dirigeait le groupe et a quitté Le Havre depuis, est décrit par Evan L. comme celui qui tenait les propos les plus « provocateurs », « racistes » et « homophobes », employant « volontairement des mots choquants, comme “nègre” ». Sur le fil, il multiplie les « plaisanteries ». « Mohamed Mallow… substitut général… Ça ressemble à une blague quand même », commente-t-il au sujet d’un magistrat.

    Le même policier partage une image de King Kong perché sur un immeuble, avec le commentaire suivant : « F. [le nom d’un suspect noir] sur l’église Saint-Joseph [une église du Havre – ndlr]. » Ou qualifie de « propagande » une affiche de l’association Flag ! contre les LGBTphobies.

    À l’occasion d’un déplacement en Israël, le commandant envoie à ses collègues la photo d’une jeune militaire endormie. « Ma voisine de bus vers Jérusalem (18 ans, en uniforme, seule avec un fusil mitrailleur) me dit : félicitations à l’USES, ça fait quelques arabes de moins… [émoji clin d’œil] Ensuite elle a fait une petite sieste… » Cinq membres du groupe réagissent par des émojis rires et cœurs dans les yeux. « À partir du moment où il est parti, ça s’est calmé, commente aujourd’hui Evan L. Certaines personnes du groupe adhéraient mais l’exprimaient surtout quand il était là. »

    Plus largement, le policier considère que ses collègues n’avaient « aucune considération pour les gens placés en garde à vue », traités couramment de « pouilleux » et de « bâtards », vus comme « des nuisibles de la société, irrécupérables » : « Pour eux, c’étaient tous des coupables. Le but, c’était de les détruire pénalement, de les pourrir. »

    « Ce n’est pas la première fois que des propos inadmissibles et qui tombent sous le coup de la loi pénale, notamment racistes, sont tenus dans des groupes de discussion entre policiers », rappelle Yaël Godefroy, l’avocate d’Evan L., regrettant que « malgré des précédents ayant donné lieu à des procédures pénales, des condamnations et des révocations, ces pratiques et les idées persistent ».
    Vidéos intimes

    D’autres messages WhatsApp relèvent clairement d’une violation de la vie privée : on y voit l’intérieur des domiciles perquisitionnés, un interpellé en caleçon, un enfant en bas âge sur un lit, la photo d’une passante en brassière immortalisée par un dispositif de surveillance. Un policier partage même dans le groupe une vidéo intime d’une jeune femme.

    Selon Evan L., ces images ont été extraites du téléphone d’une suspecte, finalement relâchée sans poursuites à l’issue de sa garde à vue en juillet 2023. Il rapporte qu’au moment où elle patientait dans les locaux, juste avant d’être libérée, les fonctionnaires s’amusaient à diffuser tout fort et en sa présence la chanson utilisée comme musique de fond dans sa propre vidéo intime, « sans qu’elle comprenne parce qu’elle ne voyait pas l’image ».

    Une autre vidéo partagée sur le fil WhatsApp montre un commandant de police dans son bureau, face à un ordinateur, en train de regarder des images pornographiques tirées du téléphone d’un autre suspect.

    « Ces personnes ne sont pas au courant que leur vie privée a été partagée dans un groupe à une dizaine de personnes, et on ne sait pas où ces images peuvent finir », commente Evan L. D’après lui, ces vidéos ont été récupérées par ses collègues à l’insu des mis en cause, parce que l’exploitation de leur téléphone portable est en partie réalisée sans qu’ils y assistent, pour gagner du temps, et ce au mépris des règles de procédure, qui imposent pourtant leur présence pour cet acte d’enquête assimilé à une perquisition.

    En réponse à certains messages problématiques, il arrive qu’un policier poste le logo de l’IGPN. « Signe que la violation des règles a minima déontologiques et parfois pénales était parfaitement connue », estime l’avocate d’Evan L. dans son signalement au parquet. Le jeune policier compare cet usage de WhatsApp à « une maladie au sein du service » et rappelle qu’au groupe d’atteinte aux biens, qu’il a rejoint par la suite, « il n’y a aucun groupe WhatsApp ».

    Pour Yaël Godefroy, ces pratiques « sont très inquiétantes ». « La loi et la jurisprudence sanctionnent sévèrement le refus pour un mis en cause de donner son code de déverrouillage, s’interroge-t-elle. Comment rester sur cette ligne et accepter que des enquêteurs aient de plus en plus accès à des données personnelles, voire intimes (téléphones portables, drones…) quand on voit le détournement que certains en font ? »
    Perquisitions « fantômes »

    Outre ces messages, le signalement d’Evan L. au procureur s’attarde sur des méthodes de travail potentiellement illégales, consistant à effectuer certains actes d’enquête hors procédure et à les régulariser seulement a posteriori, s’ils donnent un résultat positif.

    Il affirme ainsi que de nombreuses réquisitions sont faites auprès des opérateurs téléphoniques, sans autorisation préalable du magistrat, pour obtenir les factures détaillées (fadettes) de suspects. Si le résultat intéresse les enquêteurs, le magistrat est alors sollicité a posteriori et une nouvelle réquisition envoyée aux opérateurs, pour que la date colle.

    « Un collègue m’a formé à “travailler à l’envers” sur les fadettes, explique Evan L. Il m’a dit : “Tu vérifies avant, et si c’est probant, tu fais la demande et tu mentionnes en procédure.” » Dans les cas où la recherche est infructueuse, elle n’apparaît jamais dans l’enquête, bien qu’elle ait été effectuée par les policiers et facturée à l’administration. Le parquet a accès à ces requêtes, mais son contrôle reste la plupart du temps théorique.

    Dans le même esprit, le jeune policier dénonce des perquisitions « mexicaines », c’est-à-dire illégales car effectuées hors de la présence du mis en cause (généralement placé en garde à vue) ou de deux témoins, contrairement à ce qu’exige la loi. Il indique avoir personnellement participé à l’une de ces perquisitions « officieuses » pour fouiller la chambre d’hôtel louée par « un petit trafiquant » près de la gare du Havre, à l’initiative et en la seule présence de son supérieur hiérarchique.

    Selon Evan L., son chef « ne voulait pas se galérer à faire un aller-retour » aux heures de pointe pour « prendre le mec et revenir ». « On est rentrés dans l’hôtel, on a dit bonjour de loin à la dame à l’accueil, on a pris l’ascenseur et on est rentrés directement dans sa chambre avec la clé. On a fouillé dans ses affaires. C’était très rapide, dix, quinze minutes au total. »

    Cette recherche étant restée infructueuse, il aurait été décidé de ne pas la faire apparaître en procédure. Dans le cas contraire, explique Evan L., les policiers seraient retournés dans la chambre de manière « officielle », en compagnie du suspect. Celui-ci n’a jamais su que des policiers avaient fouillé ses affaires. Si une telle façon de faire est interdite, c’est parce qu’elle permet toutes les irrégularités : quand ils étaient seuls dans sa chambre, les policiers auraient pu faire disparaître certains objets ou en déposer.

    « Rien n’a été volé, déposé, modifié ou altéré », assure cependant le gardien de la paix. « J’avais cinq mois de boîte et je ne voulais pas aller à l’encontre du chef, donc je l’ai fait, dit Evan L. J’ai quand même dit après coup que je n’étais pas d’accord. C’est quand j’ai commencé à contester qu’ils ont vu que je n’allais pas tout accepter. »
    Le « coup du chien »

    Evan L. décrit une autre méthode contestable, surnommée « le coup du chien ». Il raconte que lorsque des informateurs renseignent les policiers sur un potentiel vendeur de drogues, ils doivent ouvrir une enquête préliminaire qui limite leurs pouvoirs coercitifs. Il existe toutefois une parade : lorsqu’un chien policier, dressé à détecter les stupéfiants, « marque » devant une porte fermée, la procédure bascule en flagrant délit. Les agents peuvent alors perquisitionner le logement sans le consentement de l’occupant des lieux.

    Selon le récit d’Evan L., quand les policiers de l’Uses sont déterminés à franchir une porte, ils écrivent donc sur procès-verbal que le chien a « marqué », même quand ce n’est pas le cas. D’après des fonctionnaires exerçant en police judiciaire consultés par Mediapart, cette pratique mensongère est assez répandue dans les services d’investigation.

    Le jeune policier dit en avoir été témoin à trois reprises pendant ses quelques mois à l’Uses. L’un de ces épisodes l’a particulièrement marqué. Il s’est produit « à la campagne, aux abords de Gonfreville-l’Orcher ». « Mes collègues ont écrit que le chien avait marqué alors qu’il y avait un portail extérieur, la maison était à 20 ou 25 mètres, raconte-t-il. C’était impossible pour lui de sentir à une telle distance. On a frappé à la porte en disant : “Bonjour madame, le chien a marqué, est-ce que vous avez des armes, des stups, de l’argent ?” Tout de suite elle nous a dit oui, dans le garage. »

    Il poursuit : « C’était un couple de quinquagénaires qui cultivait du cannabis parce qu’ils avaient eu un accident de voiture. Ils étaient tous les deux très marqués par la douleur. Ils avaient un plant dans une cachette, derrière une plaque fixée au mur. Je me souviens qu’il y a eu une réponse pénale, mais je ne pourrais pas vous dire laquelle. La consommation personnelle est illégale, certes, mais ce n’étaient pas des criminels. Atteindre des gens comme ça avec des moyens de triche, c’est dégueulasse. »
    La peur d’être « blacklisté »

    Avec quelques mois de recul, Evan L. raconte avoir subi une « placardisation » progressive, qu’il attribue à ses désaccords sur « la façon de travailler » de ses collègues. Il s’inquiète aujourd’hui de savoir s’ils « vont tous rester unis » ou se désolidariser les uns des autres.

    Selon son récit, moins de six mois après son arrivée, ses chefs commencent à lui reprocher son « manque d’intégration » et « d’implication » dans le groupe, sans pour autant critiquer la qualité de son travail, sur laquelle il soutient être « très pointilleux ». « Je n’ai pas adhéré du tout à leurs techniques d’enquête, à leurs blagues, leur façon de penser et de dire les choses, dit-il. Mais je suis resté professionnel de A à Z, même quand ça se passait mal. »

    Tout au long de son année de stage, il reçoit d’ailleurs plusieurs lettres de félicitations, et ses notes sont bonnes. Les échanges WhatsApp montrent qu’il se porte régulièrement volontaire pour diverses missions.

    Au fil du temps et de ses « contestations » sur les méthodes employées dans les enquêtes, Evan L. estime pourtant avoir été « mis à l’écart », jusqu’à être assigné à des tâches répétitives et rébarbatives, une manœuvre qui confine au « harcèlement ». Sa mère dit l’avoir vu « dépérir » et « s’éteindre » petit à petit, alors qu’il était entré dans la police « motivé, plein d’envie et d’entrain ».

    « Evan a des valeurs, explique-t-elle. Moralement il ne se sentait pas bien. Il a arrêté le sport, s’est mis à prendre du poids, ça n’allait plus avec sa conjointe. Il a alerté sa hiérarchie et rien ne s’est passé. Ils ont tout fait pour foutre en l’air sa carrière. » L’un de ses anciens collègues, qui a souhaité garder l’anonymat, le qualifie de fonctionnaire « droit » et « courageux ». En avril 2024, moins d’un an après son arrivée, Evan L. demande à changer de groupe et rejoint la brigade d’atteinte aux biens du même commissariat, un service où il se dit « rassuré » de n’avoir rencontré « aucun problème similaire ».

    Les reproches « officiels », c’est-à-dire couchés sur papier, n’ont pourtant commencé qu’après ce changement de service. Alors que sa titularisation se fait attendre, Evan L. apprend qu’il va devoir redoubler son année de stage. Ses supérieurs hiérarchiques multiplient alors les écrits sur son « manque d’implication », son « dilettantisme ». Ses « carences » professionnelles lui valent même un « rappel à la règle » à la suite d’une erreur de date sur un formulaire officiel.

    Après l’échec de ses recours amiables, le jeune policier a récemment saisi le tribunal administratif pour contester son redoublement, qu’il interprète comme des représailles. Aujourd’hui, il a « peur d’être blacklisté un peu partout ». « Quand j’ai voulu rejoindre la police, c’était pour être dehors, aider les gens et me sentir utile auprès de la population, dit-il. Forcément, ça m’amène à réfléchir : est-ce que j’arrête, est-ce que je continue ? Mais je ne veux pas accabler la police dans son ensemble. »

    https://www.mediapart.fr/journal/france/230425/les-desillusions-d-un-jeune-policier-prometteur-confronte-aux-derives-de-s
    #désillusion #police #métier #résistance

    –-

    ajouté à la métaliste, mais pour l’instant tout à fait incomplète, de #témoignages de #forces_de_l'ordre, #CRS, #gardes-frontière, qui témoignent de leur métier. Pour dénoncer ce qu’ils/elles font et leurs collègues font, ou pas :
    https://seenthis.net/messages/723573

  • https://www.haaretz.com/opinion/2025-04-28/ty-article-opinion/.premium/invoking-never-again-as-more-children-die/00000196-7bb2-d41c-a7ff-fff765000000

    Daniel Blatman a écrit un livre important sur les marches de la mort (publié en français chez Fayard, je crois).

    I have been engaged in researching the Holocaust for about 40 years. I have read countless testimonies about the worst genocide against the Jewish people and other victims. I had never imagined in my most horrific nightmares the reality in which I would read testimonies about mass murder carried out by the Jewish state, which in their chilling resemblance remind me of testimonies in the Yad Vashem archives.

    #Gaza #mémoire #génocide #Shoah #témoignages

    • https://en.wikipedia.org/wiki/Daniel_Blatman

      Daniel Blatman (Hebrew: דניאל בלטמן) is an Israeli historian, specializing in history of the Holocaust. Blatman is the head of the Institute for Contemporary Jewry at the Hebrew University of Jerusalem.

      https://en.wikipedia.org/wiki/Yad_Vashem

      Yad Vashem (Hebrew: יָד וַשֵׁם; lit. ’a memorial and a name’) is Israel’s official memorial to the victims of the Holocaust. It is dedicated to preserving the memory of the Jews who were murdered; echoing the stories of the survivors; honoring Jews who fought against their Nazi oppressors and gentiles who selflessly aided Jews in need; and researching the phenomenon of the Holocaust in particular and genocide in general, with the aim of avoiding such events in the future. Yad Vashem’s vision, as stated on its website, is: “To lead the documentation, research, education and commemoration of the Holocaust, and to convey the chronicles of this singular Jewish and human event to every person in Israel, to the Jewish people, and to every significant and relevant audience worldwide.”
      [...]
      The Archive is the oldest department of Yad Vashem. Before presenting an exhibition, Yad Vashem collects items. The best known of these are the historical photographs, as well as the Pages of Testimonies collected from survivors. The latter is a database of personal information about those who survived and those who were murdered in the Holocaust. Yad Vashem has also acquired access to the database of the International Tracing Service of Bad Arolsen of the International Committee of the Red Cross, and these two databases complement each other for research purposes.

  • Horizon Migration
    https://radioparleur.net/2025/04/03/horizon-migration

    Horizon Migration est un #Podcast qui retrace, à travers des témoignages, les parcours migratoires jusqu’en Guyane française. Vous entendrez les trajectoires de Samir, Manou, Monsieur Nillus, José Luis, Óscar et Muhi Aldin. Ils expliquent leurs combats pour fuir leur pays, obtenir l’asile, supporter l’enfermement, trouver un travail ou des papiers en règle. Un podcast en […] L’article Horizon Migration est apparu en premier sur Radio Parleur.

    #Au_fil_des_luttes #Carousel_1 #Antifascisme #antiracisme #cimade #Lutte #Migrations #Solidarité #Témoignage

  • La locomotive du #progrès : Une #histoire des chemins de fer
    https://carfree.fr/index.php/2025/03/25/la-locomotive-du-progres-une-histoire-des-chemins-de-fer

    La chaîne de télévision Arte revient sur la grande histoire du chemin de fer dans La locomotive du progrès, un #documentaire de 2023 disponible en replay jusqu’au 19/06/2025. Des témoignages Lire la suite...

    #Alternatives_à_la_voiture #Transports_publics #allemagne #angleterre #inventions #témoignage #tgv #trains #vidéo

  • #Témoignages : avec la #circulaire_Retailleau « de moins en moins de #sans-papiers demanderont leur #régularisation, ils auront trop peur »

    Rassemblés à Paris, vendredi 31 janvier, de nombreux travailleurs et travailleuses sans-papiers sont venus manifester contre la dernière loi Immigration et la nouvelle circulaire Retailleau qui durcit les #critères de régularisation. Un texte « injuste », selon eux, qui ne fait que précariser davantage les exilés en situation irrégulière. Témoignages.

    Ramata, Ivoirienne, en France depuis 2016

    "Je suis très stressée, je me sens tellement menacée. Dès que je parle, je pleure... Je travaille dans le ménage, je suis en grande souffrance. Quand on n’a pas de papiers, de toute façon, on souffre beaucoup. On travaille la boule au ventre. Nos employeurs nous donne 3h de travail.. 5h.. Parfois plus, parfois moins. Sans contrat, c’est un stress permanent. On ne sait jamais combien on va être payé.

    J’ai la foi de travailler pourtant, mais sans papiers, tu te décourages. J’ai déposé un dossier de régularisation en 2021, il a été refusé. Je n’ai pas baissé les bras. J’ai déposé un nouveau dossier. Là où je travaille aujourd’hui, j’ai eu des fiches de paie, alors j’ai redemandé un rendez-vous à la préfecture. C’était l’année dernière. Le rendez-vous est fixé au mois de juin 2025. J’ai dû attendre un an !
    Avec la nouvelle circulaire, que va-t-il se passer pour moi ? Il faut parler français, c’est mon cas, il faut des fiches de paie, c’est mon cas. Mais je suis quand même stressée. Si mon chef me renvoie avant le rendez-vous, je vais faire quoi ? Il faut que je travaille sans jamais m’arrêter.

    La nouvelle circulaire Retailleau, qui régit la régularisation des travailleurs étrangers est jugée « très contraignante » par les sans-papiers. Elle prévoit notamment d’apporter la preuve d’une présence d’au moins sept ans en France, contre cinq ou trois ans auparavant, de fournir une preuve avancée de maîtrise du français – un diplôme ou bien une certification linguistique. La précédente circulaire Valls demandait simplement une maîtrise orale de la langue française. Enfin, en cas de refus de la demande de régularisation, la préfecture devra « systématiquement » délivrer une Obligation de quitter le territoire français (OQTF) à l’étranger sans-papiers concerné.

    J’ai laissé mes enfants en Côte d’Ivoire, ma dernière a un an... Je l’ai laissée pour venir ici, pensant que tout allait s’arranger, mais c’est tout le contraire. Ma première fille a maintenant neuf ans, elle me demande de rentrer... Elle me manque tellement. Je lui ai dit : ’Je me bats pour toi ici, ma chérie. Je ne peux pas rentrer sinon je ne pourrai jamais revenir en France, je ne pourrai pas payer tes études plus tard’. C’est pas facile..."
    Awa, Ivoirienne, en France depuis 2013

    "Je suis venue manifester par rapport à la circulaire Retailleau et à la loi Darmanin [loi sur l’immigration de janvier 2024, ndlr].

    J’ai appris qu’il fallait rester sept ans en France avant de demander une régularisation. Comment tu fais pour vivre pendant sept années sans papiers ? Moi, je travaille sous alias, parce mon employeur ne veut pas embaucher de sans-papiers. Je suis bloquée... Je n’ai pas de fiches de paie, je n’ai pas de preuves de mon travail à présenter en préfecture. Je ne peux donc pas déposer un dossier de régularisation.

    Travailler sous alias, c’est travailler illégalement avec les papiers d’identité d’une autre personne, qui est, elle, en règle. C’est donc cet « alias » qui reçoit les fiches de paie et perçoit le salaire du travailleur sans-papiers. « L’alias » lui reverse ensuite son dû, en partie ou en intégralité. C’est un système qui précarise les sans-papiers. C’est aussi une pratique que de nombreux employeurs feignent d’ignorer.

    J’ai aussi appris que si ton dossier est refusé, tu auras une OQTF [Obligation de quitter le territoire français, ndlr]. La conséquence, c’est que de moins en moins de personnes vont aller en préfecture, il y aura moins de demandes de régularisation, les gens auront trop peur d’être expulsés.

    Par contre je suis d’accord avec la mesure qui demande de parler un bon français. Tu ne peux pas venir dans un pays et ne pas parler sa langue."
    Oumar, Sénégalais, en France depuis six ans

    « Je travaille dans la logistique, dans la livraison, dans le transport, dans la restauration, dans le bâtiment. Je travaille un peu partout, en fait. Quand tu n’as pas de papiers, tu ne peux pas te reposer. Tu cherches constamment à travailler. Le pire, c’est que tu t’épuises et que tu n’es pas bien payé.

    J’ai déjà déposé un dossier de régularisation en préfecture et il a été refusé.

    Si je recommence, que va-t-il se passer ? Ce n’est pas une bonne chose, ces OQTF [délivrées systématiquement en cas de dossier de régularisation rejetée, ndlr]. C’est injuste. Je travaille pour nourrir ma famille au Sénégal. Je suis venu seul ici. Six ans que je suis là sans avoir vu ma famille... Et je ne peux pas rentrer chez moi.

    À cause de cette loi, à cause de cette circulaire, on est bloqué.

    Notre vie était déjà compliquée, elle va devenir infernale. Il va falloir attendre sept ans avant d’avoir une chance d’être en règle ! Trois ans de présence, c’était ok, mais sept ans, c’est quasiment une vie pour nous ! »
    Ibrahim, Sénégalais, en France depuis sept ans

    « Je suis là pour réclamer des droits. On est des citoyens nous aussi, on participe à faire tourner la vie économique de ce pays.

    Regardez, on manifeste sans faire de dégradations, on manifeste pour que le peuple français nous entende aussi. On appelle tous les sans-papiers à se réveiller. Attendre sept ans pour, au final, avoir peut-être un refus, et recevoir une OQTF... Franchement c’est pas sérieux... Maintenant les gens vont être terrifiés de sortir travailler, d’aller en préfecture.

    On cherche du travail, c’est tout. On n’est pas des délinquants. La plupart des immigrés viennent en France pour s’intégrer, pas pour faire n’importe quoi sur le territoire français.

    Moi, j’avais un titre de séjour d’un an qui a expiré il n’y a pas longtemps. J’ai fait ma demande de renouvellement, mais je dois attendre trois mois avant mon rendez-vous. Concrètement, je n’ai pas le droit de travailler pendant ces trois mois, comment je vais faire ? Et que se passera-t-il si je ne suis pas renouvelé ?

    Je n’ai pas le choix, je travaille actuellement à la plonge dans un restaurant, et franchement c’est dur. Parfois, tu travailles et puis un jour, tu te présentes, on te dit : ’Non, c’est fini’, et tu peux rien dire.

    Je gagne entre 900 et 1 200 euros par mois. Comme tout le monde ici, je travaille juste pour survivre, c’est tout.

    J’aimerais être régularisé et faire un meilleur boulot. Si ma situation s’améliore et se stabilise, j’aimerais faire une formation pour travailler dans la plomberie. »
    Shawon, Bangladais, en France depuis 2020

    "Je suis ici depuis quatre ans. Dès que je me présente pour un travail, on me demande des papiers, comme je n’en ai pas, on me refuse. Depuis mon arrivée en France, j’ai travaillé quelques mois, c’est tout. Et je n’ai pas eu de fiche de paie.

    Sans papiers, tu n’arrives à rien.

    Heureusement, j’ai de la famille ici pour m’aider et m’héberger. Ma femme, elle, a un titre de séjour. Mais j’aimerais faire plus, j’aimerais l’aider financièrement.

    La circulaire Retailleau parle d’un bon niveau de français. J’ai un certificat de français de niveau A1, alors je prépare le niveau A2, pour mettre toutes les chances de mon côté.

    Cette circulaire, ce n’est vraiment pas une bonne chose. Je vais devoir attendre encore deux ans, jusqu’en 2027, pour atteindre les « sept ans » de présence en France et demander des papiers... C’est trop long."

    https://www.infomigrants.net/fr/post/62587/temoignages--avec-la-circulaire-retailleau-de-moins-en-moins-de-sanspa
    #Bruno_Retailleau #France #migrations
    ping @karine4

  • La France libre sur le champ de bataille
    https://laviedesidees.fr/La-France-libre-sur-le-champ-de-bataille

    En juin 1942, la « nuit fantastique » de Bir Hakeim, fait d’armes modeste en soi, devient un événement d’envergure mondiale, redonnant espoir à ceux qui refusaient d’être d’éternels vaincus. La guerre du désert, vue au plus près.

    #Histoire #guerre_mondiale #témoignage #résistance #armée #Double_Une
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20250129_birhakeim.pdf

  • Briser le silence sur la #santé des #femmes : le cas du #SOPK

    #Réarmement_démographique”. Si notre président n’était pas si obsédé par ce champ lexical militaire, le terme pourrait presque faire sourire. Sous prétexte de lutter contre l’#infertilité – on s’interroge sur ses vraies velléités –, il est légitime de penser que ces gouvernements successifs portent surtout une volonté de contrôler la population, et en particulier le corps des femmes. Car les causes de l’infertilité sont multiples et complexes. Parmi elles, le syndrome des #ovaires_polykystiques. C’est la première cause d’infertilité en France. Vous n’en avez peut-être que peu, voire pas entendu parler. On fait le point sur ce que c’est, les conséquences de cette pathologie, pourquoi elle est toujours si invisibilisée, et des pistes pour sortir de ce silence général.

    Un syndrome largement méconnu qui concerne une personne menstruée sur sept

    Décrit pour la première fois en 1935, le #syndrome_des_ovaires_polykystiques – ou #syndrome_de_Stein-Leventhal – est une #pathologie_hormonale chronique et évolutive, dont la cause est inconnue, qui peut provoquer un #déséquilibre_hormonal : les femmes qui en sont atteintes ont un taux d’#androgène beaucoup trop élevé par rapports aux normes biologiques. Ce déséquilibre hormonal entraîne un excès de follicules autour de l’ovaire, lesquels impliquent des #cycles_menstruels longs – voire très longs, parfois plus de 100 jours – et anovulatoires.

    Le SOPK touche entre 8 et 13% des femmes “en âge de procréer” selon l’OMS, sans compter les femmes qui n’ont jamais été ou qui rencontrent des difficultés à être diagnostiquées. Ce dernier arrive souvent très tardivement, en moyenne au bout de 7 ans, et généralement pas avant le 5ème rendez-vous. En outre, jusqu’à 70% des femmes touchées par cette pathologie dans le monde ne sont encore pas diagnostiquées. Et encore faut-il supporter le long parcours du diagnostic et les rendez-vous médicaux marqués par l’expression de violences à destination des patientes, voire des #violences_gynécologiques et sexistes.

    Des symptômes corporellement visibles et très stigmatisants

    Les #symptômes du SOPK, s’ils diffèrent d’une personne à l’autre et peuvent changer au fil du temps, sont lourds et souvent visibles corporellement (à la différence de l’#endométriose, plus considérée comme un handicap invisible)… Les plus fréquents sont, pêle-mêle, cycles menstruels longs et irréguliers, #pilosité excessive, prise de #poids, #chute_de_cheveux, #acné, ou encore douleurs musculaires.

    Cette liste est non exhaustive et ne tient d’ailleurs pas compte des pathologies cardiovasculaires et rénales dont le SOPK et ses conséquences sont un facteur de risque conséquent : risque d’#AVC ou d’#infarctus accru, résistance à l’#insuline provoquant un #diabète de type 2, etc… Autant de conséquences qui peuvent indiquer que ce syndrome n’est absolument pas anodin et que le sujet est très important.

    La prise de poids, l’acné et l’#hirsutisme sont des symptômes peu connus du SOPK (qui est lui-même peu connu). Ils évoquent ce qui était autrefois considéré comme de la monstruosité. Toutes ces formes de #stigmatisation induisent des conséquences dans tous les domaines de la vie (#santé_mentale, travail, relations sociales). La #charge_mentale induite par le SOPK, comme le montre de nombreux témoignages, se manifeste à toute heure de la journée : gestion des #douleurs, prise de traitements plus ou moins invasifs visant à soulager les symptômes, charge financière induite par ce traitement, charge mentale et organisationnelle pour caler ses journées sur les manifestations de la maladie, etc, etc.

    L’un des symptômes du SOPK, des plus visibles et gênants, est l’hirsutisme. Longtemps associé à de la #monstruosité par les structures sociales, il se manifeste par une croissance excessive des poils sur le visage, le dos, la poitrine, et d’autres zones du corps. Selon les rares données disponibles, il touche environ la moitié des femmes vivant avec le SOPK.

    Si les femmes possédant une barbe, et souffrant d’hirsutisme, ne sont aujourd’hui plus exposées dans les foires en France – même si elles l’étaient encore durant la première moitié du XXe siècle (donc jusqu’en 1950) –, en pratique, l’hirsutisme induit une charge mentale immense, directement liée au #stigmate_social dont souffrent les femmes : moqueries, humiliations, violences physiques, etc, etc. Cette charge mentale est souvent doublée d’une charge économique induite par l’achat de rasoirs pour le visage, parfois par une épilation électrique ou au laser (très coûteuses), afin d’essayer de reprendre une apparence jugée par les structures normées et andro-centrées comme “normale” ou “féminine”.

    #Invisibilisation et négation de la parole des femmes

    Invariablement, lorsque l’on parle de #santé_des_femmes, leurs souffrances sont banalisées, minimisées, voire niées par une partie du corps médical, et plus largement par une partie de la société. L’endométriose et – plus encore – le SOPK sont perçues comme des maladies de seconde zone, car des “maladies de femmes”. Les longues #errances dans le #diagnostic de ces deux maladies résident dans les attitudes et croyances d’une partie du corps médical, qui néglige les témoignages des femmes concernant leur mal-être physique et psychique.

    Les résultats d’une étude portant sur l’impact des retards dans le diagnostic et le manque d’informations sur l’expérience des femmes atteintes se vérifient dans de nombreux témoignages livrés par des femmes vivant avec le SOPK et ayant connu une longue errance diagnostique :

    “Quand j’allais voir ma gynécologue, elle me disait juste “prenez la pilule”. Le SOPK a totalement pourri mes années de fac. […] La pilule ne faisait qu’amoindrir les symptômes et entretenir des cycles artificiels”

    “Mes règles étaient très douloureuses. Cela n’inquiétait pas les médecins autour de moi qui me répondaient que c’était parfaitement normal. […] je rencontre ma première gynécologue, celle-ci n’était pas très empathique et pas réellement douce. Elle m’informe à la fin de la consultation que j’ai des ovaires polykystiques. Je précise qu’elle me dit que ce n’est pas grave et que cela n’aura aucun impact dans ma vie. Elle me conseille seulement de revenir le jour où je désirerais avoir des enfants”

    “J’ai été diagnostiquée en 2019 après six ans d’errance médicale. Au début, on m’avait juste dit : ce n’est rien, prenez la pilule”

    Ces #témoignages font écho à d’autres que j’ai pu recueillir dans le cadre d’un mémoire de recherche sur l’endométriose chez les étudiantes. Étant classée comme une pathologie féminine et de nature gynécologique, elle est fréquemment considérée comme “sale”, car liée aux #menstruations. Les #douleurs_menstruelles sont normalisées  ; si les femmes présentent des douleurs, elles doivent l’accepter et souffrir en silence. Si elles expriment leur douleur, on dit généralement d’elles qu’elles exagèrent, qu’elles sont douillettes, voire que cette douleur est dans leur tête. Beaucoup de ces stigmates proviennent d’une partie du corps médical qui, traduisant sa #méconnaissance du sujet, se permet de psychologiser de façon outrancière, ou carrément de nier, les souffrances vécues par les patientes : “vous faites ça pour attirer l’attention de vos proches”, “cette maladie n’existe pas”, “je plains votre copain, ça doit pas être facile tous les jours pour lui”.

    Dans le cas de l’endométriose, qui est considérée comme un #handicap_invisible, les symptômes sont peu perçus. Les règles sont considérées par les #normes_sociales comme un phénomène impur, dont les femmes doivent avoir #honte, et qu’il faut de facto, et à tout prix, dissimuler. Pour le SOPK, dont les symptômes sont très visibles corporellement, on considère que ceux-ci sont dus à une négligence physique, à de la paresse ou à de la sédentarité.

    La méconnaissance du SOPK s’explique aussi par le caractère très genré de la production de savoir scientifique et médical. La plupart des articles scientifiques sont écrits (en considérant les deux places les plus “importantes” dans un article, à savoir premier et dernier auteur) par des hommes. Lorsque ce sont des femmes, elles sont parfois, si ce n’est souvent, suspectées de partialité, voire de militantisme, car elles seraient “trop concernées” par le sujet, ce qui biaiserait ainsi fatalement leur travail. Quand elles ne sont pas tout simplement réduites au silence.

    En pratique, lorsque l’on compare la production scientifique1 avec une autre #pathologie_chronique à prévalence similaire, voire quasi-égale : le diabète, types 1 et 2 confondus, on remarque qu’il existe environ 22 fois plus d’articles traitant du diabète que du SOPK. Et si l’on compare production scientifique sur le diabète et sur l’endométriose, qui ont aussi une prévalence semblable, le ratio est de 1 article pour 11. Devinez dans quel sens.

    Aucun traitement malgré de multiples impacts sur la santé mentale et physique

    La majorité des témoignages recueillis sur les sites, blogs et forums en ligne concernent la grossesse et la question de l’infertilité, laquelle est la conséquence la plus largement traitée (par stimulation ovarienne, FIV ou PMA) du SOPK. Lorsque qu’une femme consulte pour une suspicion de SOPK, le corps médical lui parle quasi invariablement de grossesse, laissant de côté les autres conséquences, pourtant très nombreuses.

    Celles-ci sont totalement invisibilisées. Comme pour l’endométriose, une partie du corps médical s’accorde à dire que les symptômes peuvent être soulagés par des changements dans le #mode_de_vie des femmes qui en sont atteintes. Ce postulat repose sur les recommandations actuelles pour le grand public – augmentation de l’activité physique, alimentation équilibrée, etc –, les données relatives aux modes de vie chez les femmes atteintes du SOPK étant très limitées. Sur le site ameli.fr, les recommandations sont ainsi, mais précisent bien que “les femmes ayant un SOPK et n’étant pas en situation de #surpoids peuvent adapter leur mode de vie mais le fait de maigrir n’améliorera pas leurs symptômes”.

    Le gouvernement semble se satisfaire de cet état de fait. En outre, il renforce la croyance que les femmes sont individuellement responsables de leur bien-être lié au SOPK. Et que, si leur état de santé ne s’améliore pas, c’est qu’elles l’ont, au fond, un peu cherché.

    Autre #double_standard : si les traitements pour l’infertilité et l’assistance à la procréation sont remboursés, les autres soins liés au SOPK (suivi psychologique, pilule, traitements contre l’acné, etc) ne le sont majoritairement pas. Ce qui en dit long sur l’importance accordée au bien-être psychologique et mental des femmes.

    Et lorsque de rares traitements font leur apparition sur le marché, ils provoquent quasi invariablement de lourds #effets_secondaires. Exemple : le traitement le plus courant, et le plus prescrit dans le cadre du SOPK, est la #pilule_contraceptive. L’enjeu, qui est de mettre les #ovaires “au repos”, est en réalité un cache-misère qui, si elle peut offrir la sécurité d’un cycle “normal”, contient d’énormes inconvénients en matière sanitaire : une récente étude suédoise a démontré en 2023 que les femmes adultes sous pilule avaient un risque accru de 92% de #dépression (en plus des conséquences directes du SOPK sur la santé mentale).

    Second exemple : pour apaiser l’#hyperandrogénie (qui peut provoquer acné sévère, hirsutisme ou chute de cheveux), qui touche environ 70% des femmes atteintes du SOPK, outre les recommandations sur l’hygiène de vie, les médecins prescrivent souvent une pilule nommée #Androcur (commercialisée depuis les années 80). Cette pilule, provenant du laboratoire Bayer, a été largement prescrite à de très nombreuses femmes, sans que celles-ci aient au préalable été averties des effets indésirables, comme un risque de méningiome au cerveau. Et alors que les effets indésirables graves étaient connus depuis les années 2010. En 2025, la pilule est toujours sur le marché.

    Malgré l’avancée, croissante mais très tardive, de la recherche sur le SOPK, il n’existe toujours aucun traitement curatif pour guérir de la #maladie. Les seules solutions thérapeutiques visent à soulager les symptômes. Comme le montre cette large étude, le diagnostic du SOPK est extrêmement long et les informations livrées par le corps médical sont souvent inadaptées, lorsqu’elles ne sont pas manquantes. La plupart du temps, on prescrit aux femmes concernées une pilule contraceptive, généralement en continu, afin de bloquer l’arrivée des règles, ce qui est supposé calmer les douleurs.

    La chercheuse britannique en physiologie Sophie Williams, spécialiste du SOPK, rappelle à juste titre que « le syndrome des ovaires polykystiques est un sujet sur lequel il y a très, très peu de recherche, et au sein de ce sujet, la santé mentale est encore moins étudiée ».

    Malgré la carence évidente dans le monde de la recherche, les impacts du SOPK sur la santé mentale commencent à être étudiés dans le détail. Les personnes ayant été diagnostiquées avec un SOPK sont environ trois fois plus susceptibles de souffrir d’#anxiété et de dépression que les personnes non diagnostiquées. Le SOPK peut également être associé à un risque accru de troubles obsessionnels compulsifs, de troubles alimentaires, et de troubles bipolaires.

    Le SOPK peut aussi être à l’origine d’une augmentation des #tentatives_de_suicide chez les femmes diagnostiquées, comme le montre cette étude taïwanaise, publiée en février 2024. Cette étude, fondée sur l’analyse des bases de données nationales entre 1997 et 2012, a comparé les trajectoires de vie de plus de 18.000 femmes diagnostiquées avec un SOPK, avec celles de femmes qui n’étaient pas touchées par le syndrome, mais qui avaient des modes de vie similaires. Les résultats nous apprennent qu’en cas de SOPK diagnostiqué, le risque de tentative de suicide est 5,38 fois élevé chez les adolescentes, et monte à 9,15 fois pour les adultes de moins de 40 ans. Les auteurs de l’étude suggèrent, pour expliquer l’évolution du risque de tentative de suicide, que les conséquences du SOPK peuvent être un facteur aggravant pour la santé mentale des adolescentes et des jeunes adultes.

    En termes de santé physique, le SOPK est aussi à l’origine de nombreuses conséquences au travail : les douleurs épuisent plus rapidement et compromettent la réalisation de tâches physiques. Les femmes qui en souffrent sont plus exposées aux violences verbales, attaquant la sacro-sainte productivité au travail, qui est de facto altérée par les conséquences de la pathologie. Et même ici, au travail, tout le monde n’est pas mis sur un pied d’égalité par rapport au SOPK. Les gestions de la douleur ne sont pas les mêmes selon que le travail est principalement d’ordre physique, utilisant le corps comme outil de travail principal, ou d’ordre plus intellectuel (professions de cadres, entre autres). Le stress et la peur du licenciement sont plus forts pour les femmes travaillant dans des métiers pénibles et peu qualifiés. Par rapport à des cadres (sans minimiser les symptômes dont celles-ci souffrent également, la maladie ne faisant pas le tri entre classes aisées et classes populaires), elles ne peuvent pas se permettre de prendre des pauses – plus ou moins régulières – afin de mieux pouvoir gérer les douleurs (physiques et psychiques) générées par les symptômes de la pathologie.

    Politique nataliste et défense de la corporation médicale plutôt que promotion de la recherche

    Grosso modo, pour Macron et compagnie, la santé et l’accès aux soins ne sont pas – mais vraiment pas – une priorité. La santé des femmes l’est encore moins. Et les pathologies chroniques et incapacitantes touchant entre 1 femme sur 10 et 1 femme sur 7 le sont encore moins.

    La prise en charge médicale globale se détériore sous l’effet des politiques macronistes, ainsi que des rejets de contre-propositions concrètes visant à mieux répartir la densité de médecins sur le territoire français ainsi qu’à en former davantage. À chaque fois qu’un amendement vient un tant soit peu menacer la liberté d’installation des médecins – seule profession exerçant une mission de service public qui bénéficie de ce privilège – en France, la macronie et l’extrême droite se planquent derrière les arguments et revendications des syndicats de médecins les plus corporatistes, au détriment des habitant•es qui subissent la perpétuelle extension des déserts médicaux.

    Comme nous l’avions résumé : “d’une façon générale le système de santé français se délabre, en raison de quinze années successives de plans d’austérité, d’une absence d’organisation de la profession médicale qui favorise les déserts médicaux et de conditions de travail de plus en plus difficiles pour les soignants”.

    Du côté de l’Assemblée Nationale, ce n’est guère plus réjouissant. En mars 2024, la droite (minorité présidentielle + LR) a rejeté l’article 1er de la proposition de loi visant à instaurer un congé menstruel en cas de menstruations incapacitantes. Quelles ont été les propositions émanant du gouvernement et de son aile droite (comprendre, le RN) depuis ? Aucune.

    Malgré les propos de Macron, qui traduisent plus une volonté de contrôle des naissances qu’autre chose, il n’y a aucune véritable politique de lutte contre l’infertilité, à savoir aider les femmes qui veulent avoir des enfants à en avoir. La seule grosse mesure en ce sens a été l’extension de la PMA. Sauf que, pratiquée sur une femme souffrant d’un SOPK, elle a de bonnes chances de ne pas aboutir. Il n’y a tout simplement aucune volonté, au sommet de l’État, de s’intéresser aux causes de l’infertilité pour sérieusement prendre en charge des patientes et les aider à réaliser leur désir de maternité – tout en foutant la paix aux personnes ne voulant pas avoir d’enfant.

    Toujours au niveau institutionnel, un rapport sur les causes d’infertilité est sorti il y a deux ans, en 2022. Bien que celles-ci soient très lacunaires, il était déjà possible à ce moment-là de trouver des informations sur les conséquences du SOPK dans la littérature scientifique et médicale. Alors qu’il est, rappelons-le, la première cause d’infertilité chez les femmes, les occurrences “syndrome des ovaires polykystiques” ou “SOPK” ne sont présentes que 20 fois sur 137 pages, et aucune proposition ni solution concrète n’est avancée pour promouvoir la recherche sur ce syndrome, ni pour des programmes de prévention, d’éducation ou de communication.
    Comment agir à notre échelle ?

    Macron et ses gouvernements éphémères traduisent une vision archaïque, préhistorique, des femmes qui ne sont pas considérées comme des êtres humains qui veulent juste vivre pleinement, et s’abstraire de leur aspect physique ou esthétique. Ce que Macron démontre avec ses déclarations, c’est que les femmes sont vues à travers ses yeux comme un objet de procréation. En cela, il est parfaitement aligné sur le calendrier idéologique de l’extrême droite, dont les propositions politiques sur les thématiques de l’enfance et de la famille se résument à : faites le plus d’enfants possibles, sauf si vous êtes noir ou arabe.

    D’ailleurs, tout au long du second quinquennat Macron, la boucle – travail, patrie, et famille –, aura été bouclée  ; on aura eu droit à l’allongement de l’âge de départ à la retraite, à la loi immigration directement inspirée du programme présidentiel du RN, et au réarmement démographique. Mais si la période est rude et peut entraîner au pessimisme, nous ne devons pas nous laisser aller au fatalisme total.

    Le SOPK est un enjeu absolument majeur de santé publique. Comme nous l’avons rappelé tout au long de cet article, il présente des risques quotidiens sur la santé physique et mentale des femmes concernées.

    Sans qu’il faille totalement cesser de parler de l’infertilité, il s’agit en même temps de déconstruire l’association systématique “SOPK-infertilité”, qui ne tient pas compte des autres symptômes, et les met de fait sur le compte de la responsabilité individuelle, et d’offrir une prise en charge globale. La prise de poids, l’hirsutisme et les conséquences sur la santé mentale sont encore largement sous-estimées à l’heure actuelle. Si des propositions d’accompagnement psychologique pour les femmes qui souffrent du SOPK existent, elles ne sont pas systématiquement proposées et surtout, elles coûtent très cher.

    Qu’il y ait une véritable éducation au cycle menstruel pour les enfants et adolescent•es. Quoiqu’en dise l’ex-ministre Alexandre Portier, qui se sert de sa méconnaissance des études sur le genre pour faire avancer son agenda ultra-conservateur, une meilleure connaissance des règles et de leurs implications est nécessaire pour sensibiliser et déconstruire les tabous qui les entourent.

    Qu’advienne une meilleure reconnaissance du statut de patient•e-expert•e : si le paternalisme médical a reculé, en comparaison aux décennies précédentes, il reste encore présent au sein de la société française. Les femmes atteintes d’endométriose et/ou du SOPK sont souvent contraintes de devenir des “patientes-expertes”. Si ce statut présente des avantages : meilleure connaissance de la pathologie, implication auprès d’autres personnes, développement de réseaux associatifs ou de connaissances, il n’est pas officiellement reconnu. Les patientes-expertes ne sont pas, au niveau institutionnel, reconnu comme des expertes “légitimes” et ne bénéficient ainsi pas du statut du médecin ou du gynécologue, malgré un niveau de connaissance parfois supérieur à ceux-ci. Ainsi, si elles peuvent élaborer et animer des programmes d’éducation thérapeutique du patient (ETP), participer à des conférences ou des colloques, elles ne peuvent se substituer aux décisions thérapeutiques prises par le/la professionnel•le de santé, malgré les risques encourues par celles-ci (prescription de pilules présentant de nombreux effets secondaires, entre autres).

    Que trois mots qui, sans l’action des associations, des femmes concernées et des chercheur•euses qui travaillent sur le sujet, ne sont jamais appliqués au pied de la lettre, le soient : écouter, communiquer, sensibiliser. Après des décennies – et même des siècles –, une une meilleure communication sur une pathologie comme l’endométriose4 a permis de faire connaître cette maladie, de sensibiliser les citoyen•nes, les institutions politiques.

    Que le SOPK soit inscrit dans le programme des études de deuxième cycle de médecine (l’endométriose y a seulement été inscrite en 2020). Et que nous puissions, au sein des universités, encourager et accompagner la mobilisation des étudiant•es, afin de pousser les directions à agir et à instaurer des dispositifs d’écoute, de partage d’expérience et d’entraide au sein des universités et des environnements professionnels. Il serait souhaitable que celles et ceux dont la voix s’élève principalement pour critiquer les rares initiatives parlementaires (je ne vise pas, rassurez-vous, l’ensemble des étudiant•es en médecine) visant à encadrer la liberté d’installation, s’engagent également pour la reconnaissance du SOPK et la création d’espaces dédiés à l’écoute et à la solidarité.

    Que chaque lecteur de cet article, qu’il soit familier ou non avec ce syndrome, devienne une oreille attentive et bienveillante pour celles qui pourraient en souffrir. Les chiffres – sous-estimés, rappelons-le –, suggèrent qu’il est fort probable que chacun ait dans son entourage plusieurs personnes concernées.

    Que nous déconstruisions les stigmates jetés sur les femmes souffrant du SOPK. À l’heure actuelle, une situation de surpoids est tout de suite associée à de la fainéantise, et amène à la grossophobie. Une chute ou perte de cheveux est immédiatement perçue comme la conséquence d’une chimiothérapie. L’acné est très vite liée à de la saleté, voire à une négligence. Et ne parlons pas de la présence d’une barbe chez une femme est considérée au mieux comme un homme, au pire comme une monstruosité, dont la place naturelle serait dans un cirque.

    Que le message essentiel à transmettre aux parents, ami·es et proches, qui accompagnent, ou s’apprêtent d’accompagner une fille, une nièce, une sœur ou une cousine, dans la découverte de ses premières menstruations, soit le suivant : un cycle menstruel de plusieurs mois ne doit jamais être banalisé. Une prise de poids significative ne se résume pas toujours à un manque d’activité physique ou à un mode de vie sédentaire. Une chute de cheveux n’est pas systématiquement le signe d’un traitement comme la chimiothérapie. L’acné ne constitue pas forcément une étape inévitable de l’adolescence. Tous ces signaux peuvent être des symptômes du SOPK, et ne doivent jamais être banalisés.

    Que de tout cet article, il faille retenir ceci : le SOPK doit devenir un sujet politique de premier plan, et un vécu partagé et entendu par toutes et tous, dans chacun des cercles de sociabilité (famille, amis, collègues).

    https://www.frustrationmagazine.fr/sopk

    #genre #psychologisation

  • "Le travail de mémoire est une étape fondamentale dans la reconstruction de soi."

    Renée Dickason, professeure en civilisation et histoire contemporaine à l’Université Rennes 2, porte le projet aLPHa, lauréat en février 2023 de l’appel émergence TISSAGE. Ce financement va permettre de franchir une première étape dans l’impulsion d’un projet de création de #Mémorial vivant virtuel des survivant·es de viol(ence)s, sous le patronage du Pr. Dr. #Denis_Mukwege, prix Nobel de la Paix et Docteur Honoris Causa de l’Université Rennes 2.

    Votre projet, aLPHa, est lauréat de l’appel émergence TISSAGE (https://www.univ-rennes.fr/saps-tissage). C’est le premier jalon d’un projet plus vaste de création de « Mémorial vivant virtuel des survivant·es de viol(ence)s », sous le patronage du Pr. Dr. Denis Mukwege, prix Nobel de la Paix. De quoi s’agit-il précisément ?

    Renée Dickason. Notre projet porte sur une réalité sociale lourde : les viols et les #violences faites aux femmes, aux enfants, aux vulnérables, abordés à travers les #témoignages de survivant·e·s (terme de Denis Mukwege) dans des situations de #guerres, de #conflits et de #paix.

    Face à ce problème de société prégnant, aux enjeux multiples, nous avons souhaité développer un agir collectif qui fasse société en nous concentrant sur la #libération_des_paroles, le #recueil des #mots substantialisant les #maux et la nécessaire #mise_en_mémoire de ces témoignages dans l’écriture d’une histoire singulière, plurielle et tout à la fois universelle.

    C’est dans ce cadre que nous avons déposé une réponse à l’appel à projets « émergence » de recherches participatives TISSAGE (Triptyque Science Société pour Agir Ensemble) : le projet aLPHa, qui a été retenu par le jury. Suite à la signature d’une convention bipartite, il est prévu que nous bénéficions d’un accompagnement financier d’amorçage d’un montant de 3 000 euros.

    aLPHa s’inscrit dans une dynamique globale autour de la lutte contre les #violences_genrées, en particulier celles à l’encontre des femmes, quel que soit le contexte culturel, géopolitique, social ou sociétal considéré, le phénomène étant universel.

    aLPHa a été imaginé comme un laboratoire co-partenarial d’expérimentations à ciel ouvert, qui constitue, en effet, un premier jalon, assez modeste car naissant, mais utile pour impulser un projet d’une envergure plus large qui nécessitera des financements pérennes, celui de la création progressive d’un Mémorial vivant virtuel des survivant·e·s de viol(ence)s, sous le patronage du Pr. Dr. Denis Mukwege, prix Nobel de la Paix et Docteur Honoris Causa de l’Université Rennes 2 (octobre 2022).

    Dans le cadre du projet aLPHa, nous espérons tisser des liens, recueillir des soutiens et ouvrir nos collaborations à des acteurs locaux et régionaux de la société civile, à des associations sur les droits humains et/ou qui interviennent à différents stades de la #réparation, de la #reconstruction ou de l’#accompagnement des #victimes / survivant·e·s de viol(ence)s, ou encore à des entreprises responsables et sincères, des responsables du secteur privé sur le territoire breton et des élus locaux…

    Phénomènes malheureusement universels, les violences sexuelles sont des expériences banalisées et souvent réduites au silence. Elles présentent des similarités malgré la pluralité des contextes où elles ont lieu. Dans le cadre d’aLPHa, nous allons entamer une série d’entretiens de survivant·e·s, réfugié·e·s, exilé·e·s, migrant·e·s, accompagné·e·s et suivi·e·s dans différentes structures, à Rennes. Nous allons aussi organiser, avec plusieurs membres fondateurs de notre projet, un « atelier témoignages » avec des survivant·e·s congolaises et certain·e·s de celles et ceux qui les aident et les accompagnent.

    En prolongement, et dans un autre périmètre que celui du projet aLPHa, le recueil de témoignages se fera aussi sur les lieux des exactions ou dans des zones de tension ou dans des structures de prise en soins, de formation ou de réinsertion, dans un but cathartique individuel et collectif, et avec une visée de reconstruction personnelle et/ou historique des faits. Tous ces aspects sont à l’étude avec des collègues médecins et psychologues, dont l’expertise permettra de se prémunir des risques (non souhaités, à l’évidence) de re-traumatisations des victimes.

    Colliger des témoignages de survivant·e·s déplacé·e·s dans leur pays, des survivant·e·s ayant vécu ou vivant dans des camps et/ou recueilli·e·s dans des centres d’accueil ou de réinsertion nécessite des partenariats multiples, qui vont s’engager en parallèle et dans la poursuite d’aLPHa. Nous avons, à cet égard, commencé à établir des conventions de recherche entre l’Université Rennes 2 et des centres en République Démocratique du Congo et au Kenya. Cette dimension du projet est soutenue et sera cofinancée par plusieurs laboratoires de l’Université Rennes 2 (ACE, ERIMIT, LIDILE, LP3C, Tempora).
    Pourquoi est-il important de mettre en mémoire la parole des survivant·es ? Comment cette mémorialisation se construit-elle ?

    R. D. Pour les victimes, les survivant·e·s de violences sexuelles (excision, viol, esclavage…), celles qui font face à des contextes de conflits notamment, il s’agit de chercher à s’échapper en s’engageant sur les chemins de l’exil et à s’extraire du trauma(tisme) ; ceci alors que viennent s’entretisser plusieurs trajectoires de violences et de vulnérabilités. Le poids du trauma(tisme) est alourdi par la souffrance psychique surajoutée qui découle de prises en soins parcellaires, de handicaps cumulés, ou encore du déracinement, de l’arrachement, voire de l’errance culturels… une pluralité de facteurs renforçant le silence, l’impossible communicabilité autour des expériences vécues.

    Il nous est apparu, après plusieurs échanges avec des personnes ayant subi des violences sexuelles et après plusieurs rencontres et discussions avec le Professeur Docteur Denis Mukwege, que le travail de mémoire est une étape fondamentale dans la reconstruction de soi, que ce soit de manière individuelle ou collective.

    Mettre en mémoire la #parole des survivant·e·s est donc une étape nécessaire qui s’ajoute à d’autres mécanismes et préoccupations qui caractérisent, par exemple, la #justice_transitionnelle et les initiatives déployées dans la quête d’une #vérité_réparatrice, le plus souvent essentiellement basée sur la reconnaissance des exactions, des violations des #droits_humains.

    La #mémorialisation se construit en plusieurs phases : dévoilement, collecte, partage, puis analyse des témoignages.

    Étape indispensable pour contribuer à la fabrique de l’Histoire face aux omerta multiples, la mise en mots des maux, la « re-visibilisation » d’une histoire invisibilisée, occultée, la libération d’une parole enfouie, cachée, parfois interdite, prolongent un cheminement personnel thérapeutique.

    Vous l’avez compris, une partie de notre projet global réside dans la collecte mais aussi dans la création d’« archives vivantes », où les témoignages de rescapé·e·s, de survivant·e·s (toujours en vie, et c’est un point d’importance !) auront une place centrale. Quatre mots-clés sous-tendent toutes leurs trajectoires : trauma(tisme), réparation, reconstruction, mémoire.

    La mise en mémoire, la mémorialisation des expériences vécues des victimes, survivant·e·s de violences sexuelles dans le contexte d’une histoire « en train de s’écrire » seront croisées avec le regard des chercheurs impliqués.

    En révélant leur #vérité_subjective, les victimes qui témoignent seront actives dans leur processus de reconstruction et dans la mise en récit d’une histoire à la fois intime, personnelle et commune. Livrant leur #vécu et celui de leurs semblables, ces #personnes-histoires-témoins contribueront, ipso facto, outre à reprendre #confiance en elles-mêmes, à faire évoluer les mentalités et les regards portés sur les survivant·e·s et les violences. Ceci d’autant que ces témoignages auront vocation à être accessibles, à terme, à un public élargi, à travers le Mémorial vivant virtuel des survivant·e·s de viol(ence)s.

    Pouvez-vous nous expliquer en quoi votre recherche est interdisciplinaire et participative ?

    R. D. Nous sommes un groupe d’universitaires, de psychologues et de médecins, venant de divers horizons disciplinaires et de différents secteurs. Nos travaux, par essence, interdisciplinaires (histoire et civilisation, anthropologie, littérature, psychologie, traductologie, médecine…) ont une finalité réflexive et éducative. Notre but est de contribuer à assurer la transmission, la bascule vers une dynamique collective de mise en partage et en expression des #expériences_vécues, afin de construire une #transition_sociale pleinement partagée, vertueuse et inclusive.

    Nos intérêts communs convergent autour d’objectifs à visée transformationnelle, des objectifs de responsabilité sociale et de développement durable tels qu’identifiés par l’ONU, des objectifs centrés sur le respect de la dignité et des droits humains, la lutte contre les violences genrées, la bonne santé et le bien-être, l’égalité de traitement et de prises en soins, une éducation de qualité, une paix responsable et pérenne.

    La nature de nos objets de recherche nous amène à nous pencher sur les interactions entre sciences et société et sur les interactions avec le tissu socio-économique et culturel, la société civile, tant pour essaimer les résultats de nos travaux que pour éveiller à certaines réalités troublantes et nécessitant une prise de conscience citoyenne, première étape dans la résolution des problèmes. Cette dimension participative est, d’ailleurs, centrale au projet aLPHa.

    Soucieux de faire évoluer les regards, les comportements et les mentalités relatifs aux questions complexes des violences sexuelles, conformément aux termes de la Charte des sciences et recherches participatives en France, nous sommes toujours sensibles à la possibilité d’ouvrir de nouveaux horizons réflexifs, de développer diverses formes de production de connaissances scientifiques, que ce soit par le truchement des arts ou par le relai d’espaces de paroles ponctuels et/ou de rencontres plus systématiques ou grâce à des collaborations entre la communauté scientifique et la société civile, telles que définies par l’UNESCO ou par le Comité économique et social européen.

    Autre précision, nos travaux sont régis par une charte éthique. Les données personnelles collectées nécessitent, en effet, une vigilance particulière du fait de leur caractère sensible, voire intime, afin de protéger la vie privée des survivant·e·s et de recueillir leur consentement et leur accord informé.

    Dans ce projet de recueil et de mise en lumière de témoignages de survivant·es – qui n’est pas sans évoquer le travail journalistique –, qu’est-ce que l’expertise des chercheur·ses vient apporter ?

    R. D. Question vaste et très intéressante qui soulève une réflexion complexe quant à la porosité des apports du travail des journalistes d’investigation, ici, face à celui des chercheurs toutes disciplines confondues… Outre le fait que les missions des uns et des autres évoluent, les attentes que l’on peut avoir d’un article rédigé par un journaliste diffèrent de celles que suscite la contribution d’un chercheur… le dialogue entre le journaliste et le chercheur enrichit indéniablement les débats et aide à faire avancer nos pensées… Le travail journalistique peut ainsi venir en complément de celui du chercheur et surtout aider à la diffusion des résultats.

    Au gré des registres abordés, de la maïeutique discursive mobilisée, des mots à appréhender, de la finesse des ressentis exprimés et de la nature des maux à guérir, la recherche au sens large du terme est protéiforme. Le travail journalistique permet, en somme de « prendre le pouls » des sujets porteurs de sens, investis par les chercheurs et/ou la société civile, de donner à voir et de questionner la diversité des perspectives dans la modalité du traitement des sujets.

    Pour faire simple, et de manière générale, dans ce type de problématique sanitaire, humanitaire, humaniste, sociétale, des correspondances peuvent se faire jour entre travail journalistique d’investigation et travail de recherche. Cela passe, par exemple, par des méthodes d’observation, de recueil de données, de conduite d’enquêtes... Par contre, les modalités d’analyse et de diffusion diffèrent. Sensibiliser, documenter, analyser, informer, alerter font certes partie du travail du chercheur, mais sa focale n’est pas la même que celle du journaliste. Ceci d’autant que la posture du chercheur, son approche, ne sont pas les mêmes selon le champ d’expertise. L’ampleur des dispositifs mis en œuvre est aussi à souligner car si le chercheur peut travailler seul, généralement, ses résultats sont ceux d’un travail d’équipe et le travail mené s’inscrit dans le temps long. Ce temps long de la recherche est, à l’évidence, un marqueur de nos réflexions de recherche autour de la mémorialisation.

    Dans une démarche de recueil et de mise en lumière de témoignages de survivant·e·s, victimes de trauma(tisme)s, des précautions s’imposent. Il s’agit pour nous de conduire des entretiens en équipe interdisciplinaire comprenant la présence de médecins et de psychologues. Au-delà de la transmission d’informations, d’analyses et de connaissances, les recherches, se nourrissant de croisements disciplinaires multiples, peuvent ouvrir des horizons et être vecteurs d’innovation grâce aux propositions/préconisations émergeant du travail mené.

    Enfin, le travail de recherche se nourrit de la confrontation à l’expertise d’autres chercheurs, d’autres cadres analytiques. Dans cette perspective, les échanges lors de divers types de manifestations scientifiques (séminaires, colloques...) ainsi que la mise en dialogue par écrits interposés (publication d’articles, de monographies) contribuent à nourrir le perfectionnement des outils d’analyse et à renouveler les questionnements. Un autre niveau est celui des productions à destination d’un public élargi (vulgarisation, « traduction » du travail de recherche par les journalistes) qui, par les allers-et-retours générés, viennent alimenter la réflexion sur la pertinence, la justesse de la démarche de recherche.
    Au-delà de sa dimension de recherche, votre projet ambitionne de proposer à l’avenir une formation aux survivant·es de violences. Pouvez-vous nous en dire quelques mots ?

    R. D. Notre projet global, au-delà d’aLPHa donc et en complément du Mémorial, ambitionne de proposer à l’avenir une formation aux survivant·e·s de violences, une formation à visée holistique (la perspective holistique est, d’ailleurs, au cœur du modèle Panzi

    de Denis Mukwege). Selon les financements que nous pourrons réunir, il nous semble important de donner à ces victimes, ces témoins, ces survivant·e·s, des outils pratiques pouvant les aider à évoluer dans leur parcours personnel, à différents stades, dans leur cheminement, leur reconstruction et leur permettre de se prendre en charge, de faire entendre leur voix, de co-construire leur histoire individuelle et collective, d’écrire une histoire des survivant·e·s de violences, de faire évoluer les mentalités et les comportements…

    En d’autres termes, l’idée ici est d’encourager et d’outiller les survivant·e·s, de leur donner des clés pour développer un empowerment et un leadership au féminin.

    Face à l’empire du silence, il s’agirait de leur donner la chance, que certains ont voulu briser…

    … de se relever

    … de reprendre confiance en elles/eux

    … de s’émanciper

    … de faire entendre leur voix

    … d’affirmer leur place dans la société

    … de devenir des leaders de demain

    …et ainsi pour citer Denis Mukwege, « de changer le cours de l’Histoire ».

    https://nouvelles.univ-rennes2.fr/article/travail-memoire-est-etape-fondamentale-dans-reconstruction-so
    #viols #violence #survivants #VSS

    ping @karine4 @_kg_ @cede

  • Tanya Haj Hassan (Medical Aid for Palestinians) on the International Day of Solidarity with the Palestinian People 2024.
    26 Nov 2024 | UN Web TV
    https://webtv.un.org/en/asset/k1h/k1hdr3f0i9
    https://cfvod.kaltura.com/p/2503451/sp/250345100/thumbnail/entry_id/1_hdr3f0i9/version/100021/width/564/height/317/type/4

    Tanya Haj Hassan (Medical Aid for Palestinians) on the International Day of Solidarity with the Palestinian People 2024.

    #témoignage_médecins

  • L’#encyclopédie des migrants

    L’Encyclopédie des migrants est un projet d’expérimentation artistique à l’initiative de l’artiste #Paloma_Fernández_Sobrino, qui vise à réunir dans une encyclopédie 400 #témoignages d’#histoires_de_vie de personnes migrantes. Il s’agit d’un travail contributif qui part du quartier du #Blosne à #Rennes et qui rassemble un réseau de 8 villes de la façade #Atlantique de l’Europe, entre le #Finistère breton et #Gibraltar.

    https://encyclopedie-des-migrants.eu
    #migrations #film #documentaire #film_documentaire

    ping @reka

  • Au #procès des folles

    « Les violences sont déplacées dans le champs du #fantasme »

    Victimes de violences physiques et psychologiques de la part de leurs ex conjoints, Anouk et Marie doivent être expertisées par des psychologues et psychiatres suite aux #démarches_juridiques qu’elles entament, au pénal et au civil. Elles racontent leurs expériences traumatisantes face à des expertes qui minimisent les faits, remettent en doute leurs paroles, symétrisent les comportements ou encore les accusent d’être hystériques et masochistes. Ces psys considèrent qu’Anouk et Marie « y sont sans doute pour quelque chose », compte tenu de leurs profils psychologiques.

    De très nombreuses femmes vivent les mêmes expériences, source de nouveaux traumatismes, devant la justice, mais aussi dans les cabinets libéraux. Cet épisode décrypte le processus de #psychologisation de la violence (des victimes, mais aussi des agresseurs) qui permet de mieux l’occulter. Avec les analyses de psychologues et d’avocates qui tentent de faire changer ces pratiques.

    https://www.arteradio.com/son/61684896/au_proces_des_folles
    #justice #violence #procès_pénal #procès #traumatisme #masochisme #hystérie #occultation #invisibilisation #psychologie #anxiété #VSS #violences_sexuelles #expertise #peur #honte #répétition #larmes #humiliation #culturalisation #religion #histoire_familiale #hystérie #suspicion #intimité #expertise_psychologique #enquête_de_crédibilité #crédibilité #toute_puissance #traumatisme #post-traumatisme #consentement #colère #tristesse #témoignage #anxiété_généralisée #traumatisme_de_trahison #troubles_du_stress_post-traumatique (#TSPT) #subjectivité #psychanalyse #névrose #masochisme #analyses_paradoxales #présomption_de_masochisme #présomption #concepts #mise_en_scène #jeu #mensonge #manipulation #exagération #répétition #co-responsabilité #dépsychologisation #féminisme #violences_politiques #vulnérabilité #expertises_abusives #maltraitance_théorique #théorie #rite_de_domination #violences_conjugales #analyse_sociale #psychologisation_de_la_violence #patriarcat #domination #violence_systémique #féminicide #sorcière #pouvoir #relation_de_pouvoir #victimisation #violences_conjugales #crime_passionnel #circonstances_atténuantes #injustice #haine #haine_contre_les_femmes #amour #viol #immaturité #homme-système #empathie #désempathie #masculinité #masculinité_violente #violence_psychologique #humiliations #dérapage #déraillement #emprise_réciproque #reproduction_de_la_violence #émotions #récidive #intention #contexte #figure_paternelle #figure_maternelle #imaginaire #violence_maternelle #materophobie #mère_incenstueuse #parentalité_maternelle #parentalité_paternelle #dénigrement

    #audio #podcast

    ping @_kg_

    • Merci
      Cette émission a fait un écho tremblant aux accusations et dénigrements de psychologues dont j’avais requis les compétences pour m’aider (croyais-je) alors que j’étais en soin pour un cancer du sein métastasé. La première, je n’ai pas ouvert la bouche que déjà elle me dit que je me suis assise de façon présomptueuse et un autre moment elle rit en me disant qu’elle voudrait bien voir mon enfant pour savoir comment il s’en sort d’avoir une mère comme moi. Une autre, à qui j’ai demandé d’agir en relais le temps des soins pour mon enfant qui débute ses études, et qui présente des phases dépressives suite à des maltraitances de son père, lui conseille d’aller vivre chez lui devenu SDF à 600km de là et me donne un rdv où j’apprends qu’il sera présent, refusant de m’entendre alors que c’est moi qui l’ai toujours payé. Tellement choquée que je pars en voir une autre pour lui demander si il est normal d’agir ainsi. Cette fois, en sortant, j’étais responsable du cancer qui m’avait fait perdre mon sein dû à des problèmes psys de maternité non résolu, j’allais détruire mon entourage, mon enfant également et j’avais juste envie de me suicider.
      J’ai quand même repris trois mois plus tard un suivi par une psychologue de la clinique qui m’a cette fois réellement écoutée et aidée. Jamais eu le courage cependant de retourner voir les 3 autres pour dénoncer leur incompétence et leurs humiliations.

      #psychologues #violences_psychologiques #maternophobie #courage_des_femmes

  • #Implants_Essure : des #femmes #cobayes en #errance_médicale

    Tout au long de notre enquête sur les implants contraceptifs Essure, nous avons rencontré des femmes à qui on a posé puis retiré l’implant ce dispositif médical défectueux. Rozenn Le Carboulec leur a tendu son micro. Leur #témoignages sont saisissants.

    Isabelle, Sophie et Nathalie, trois Bretonnes, nous racontent leur histoire dans ce podcast : de l’implantation jusqu’à l’explantation. Un récit d’une longue errance médicale, de #souffrances, mais aussi de survie.

    Ce podcast est une coproduction de Splann ! et de la radio nantaise Jet FM.

    https://splann.org/replay/implants-essure-des-femmes-cobayes-en-errance-medicale
    #Essure #implants #contraception
    #podcast #audio #Bayer #innovation_médicale #stérilisation #sécurité_sociale #industrie_pharmaceutique #témoignage #douleur #multinationale #lutte #toxicité #Alerte_contraceptions #ligature_des_trompes #gynécologie #santé #explantation

  • “Constructeurs du présent”. Discours de Shanese Rivera à SciencePo, 24 juin 2024
    https://academia.hypotheses.org/57066

    par Shanese Rivera, #SciencePo_Paris, 24 juin 2024 Madame la directrice de l’École d’Affaires publiques, Mesdames et messieurs les représentants de l’administration de Sciences Po, Chères familles Mes cher∙es camarades, Je vois les regards interrogateurs et je préfère que l’on … Continuer la lecture →

    #Academic_Feminist_Fight_Club #DelaraceESR #Lectures_/_Readings #Libertés_académiques_:_pour_une_université_émancipatrice #Témoignages

  • Mer interrompue

    En cette journée mondiale des réfugié.e.s, la société civile transnationale se mobilise pour dénoncer les politiques meurtrières et racistes en Méditerranée !

    Se basant sur des témoignages recueillis par divers acteurs et actrices de la société civile tunisienne et transnationale, le présent rapport documente les pratiques d’interceptions de la #Garde_Nationale tunisienne en #Méditerranée centrale. Les données collectées, qui s’appuient sur 14 entretiens approfondis réalisés entre 2021 et 2023 auprès de personnes exilées qui ont survécu à des attaques en mer, mettent en lumière des pratiques violentes et illégales, qui vont de la #non-assistance, aux manœuvres visant intentionnellement à faire chavirer les bateaux en détresse, provoquant des #naufrages et coûtant la vie à de nombreuses personnes en exil.

    Cette #brutalisation des autorités frontalières tunisiennes qui est documentée maintenant depuis plusieurs années s’inscrit dans un contexte de renforcement des politiques d’externalisation des frontières de l’Union européenne et de ses Etats membres. Face à l’augmentation de la fréquentation de la route maritime tunisienne à partir de l’année 2021 et dans l’espoir de parvenir à limiter le nombre de traversées, celle-ci a considérablement augmenté son soutien aux forces de sécurité tunisiennes, mettant en place, à l’instar de sa coopération avec les milices libyennes, un « régime de refoulement par procuration ».

    Fruit d’un travail collectif impliquant Alarm Phone et de nombreuses actrices et acteurs de la société civile tunisienne, pour des raisons de sécurité dans le contexte actuel de criminalisation et d’attaques répétées à l’encontre des personnes et organisations solidaires des personnes migrantes en Tunisie, il a été jugé préférable de ne pas mentionner ces dernier.ère.s.

    A l’encontre de la répression, la publication de ce rapport sonne ainsi comme une promesse – la promesse que, peu importe les tentatives d’intimidation, la solidarité continuera à s’exprimer sans relâche.

    Ensemble, nous continuerons à documenter les pratiques violentes des gardes-côtes tunisiens comme de toute autre autorité impliquée dans les interceptions et les refoulements en Méditerranée et les violations de droits en mer.

    Ensemble, nous dénonçons ce régime de contrôle répressif de la mobilité ainsi que les politiques d’externalisation qui les rendent possibles et les encouragent.

    Ensemble, nous défendons une Méditerranée ouverte, solidaire et respectueuse de la liberté de mouvement de toutes et tous !

    https://alarmphone.org/fr/2024/06/20/mer-interrompue
    #témoignages #migrations #réfugiés #rapport #alarm_phone #violence #gardes-côtes_tunisiens
    ping @_kg_

  • L’homme qui aimait les vélos : Les mémoires d’un autophobe
    https://carfree.fr/index.php/2024/06/13/lhomme-qui-aimait-les-velos-les-memoires-dun-autophobe

    Voici un ouvrage de 1973 écrit par Daniel Behrman qui n’a pas laissé beaucoup de traces, mais dont le titre est plus qu’intriguant : « The man who loved bicycles : The memoirs Lire la suite...

    #Alternatives_à_la_voiture #Fin_de_l'automobile #Livres #autophobie #cyclistes #histoire #paris #témoignage #usa #Vélo

  • Livres autour des « #enfants_du_placard » en #Suisse... c’était les années #Schwarzenbach (https://fr.wikipedia.org/wiki/Initiatives_suisses_contre_la_surpopulation_%C3%A9trang%C3%A8re)...

    Enfants du placard. À l’école de la clandestinité

    « Dans les #armoires des #saisonniers, il y a plus d’enfants que de chemises. » Cette réplique de Nino, personnage principal du film Pane e cioccolata (1974), dévoile avec une ironie amère la situation vécue par des milliers d’enfants clandestins en Suisse, victimes de l’interdiction du regroupement familial. C’est la voix de ces #enfants aujourd’hui devenus adultes que cet ouvrage invite à entendre. Des #témoignages qui permettent de donner la parole à celles et à ceux qui en ont été privés, mais aussi de découvrir le revers de la médaille des « Trente Glorieuses ».

    https://www.alphil.com/livres/1347-enfants-du-placard.html
    #migrations #livre

    –-
    voir aussi ce fil de discussion où est notamment signalé ce livre :


    https://seenthis.net/messages/214887

  • German colonial genocide in Namibia the #Hornkranz massacre

    Introduction

    On 12 April 1893, German colonial troops attacked the Nama settlement of ||Nâ‡gâs, known today as Hornkranz. Their intent was to destroy the settlement and its people, after its leader, Hendrik Witbooi, refused to sign so-called ‘protection’ treaties—tools of the German colonial administration for controlling sovereign indigenous nations and their lands. As their presence in what they declared in 1885 as ‘German Southwest Africa’ grew, the German regime was increasingly unwilling to tolerate the independence and agency exercised by Hendrik Witbooi and his clan in the face of the encroaching German empire.

    In their attack on Hornkranz, the Germans wanted to both make an example of the Witbooi clan and to punish them for their defiant rejection of German rule. Curt von Francois, who led the attack, made his objective clear: ‘to exterminate the Witbooi tribe’ (Bundesarchiv, R 1001/1483, p. 46). In this premeditated act of erasure, his troops massacred almost eighty women and children before capturing another hundred, burned what remained of the settlement to the ground, and established a garrison, rendering it impossible for survivors to return.

    Though the genocide of the Nama, Ovaherero and other peoples indigenous to what is now modern-day Namibia is widely recognised to have taken place between 1904 and 1908, the Nama people remember this massacre as the true first act in the genocide against them. This is substantiated not only by the clarity of the German objective to destroy the |Khowesin as a people, but also by the retrospective reading of Hornkranz as a clear precedent of the systemic tactics of dispossession and destruction that would be used by the Germans against the Nama, the Ovaherero, the San, and others in the years to come.

    Outside of the descendant communities, the events at Hornkranz have until now been overlooked and underrepresented, as has the cultural significance of the settlement itself within the dominant historiography, broadly based on the German visual and narrative record. The site of the former Witbooi settlement was expropriated and today constitutes a private farm, access to which is possible only with special permission from its owner. The descendants of Hornkranz are rarely able to visit their own cultural heritage sites and commemorate the struggle of their ancestors.

    The faint extant traces of the Witbooi settlement at Hornkranz can be identified today only with the guidance of the descendants and the historians that learned from them. Two plaques on the site are the only indications of the Nama presence on that land. One plaque was inaugurated by the community in 1997, the only occasion on which they were able to gather to commemorate the massacre at the site where it took place. The other plaque (date unknown) glorifies the German troops, even going so far as to include an offensive slur for the Nama; the massacre is described as a ‘battle’, conveying little of the atrocities perpetrated there.

    The descendants of Hornkranz and the wider Nama community continue to struggle for justice and for opportunities to correct the historical record and tell the story of Hornkranz on their own terms. In support of their efforts to resist this erasure, we worked with descendants, who have inherited knowledge of their community’s history through oral transmission over multiple generations, to reconstruct the lost settlement and produce a new body of visual evidence about the massacre and its aftermath. Led by their testimonies, we used modelling and mapping techniques along with our own field research and a very limited archival record to situate their accounts and rematerialize Hornkranz.

    Our reconstruction of the Witbooi settlement at Hornkranz aims to underscore the vitality of oral tradition in the act of reconstituting the colonial archive and testifies to the oral transmission of inherited knowledge as an ongoing act of resistance in itself.
    Background

    The |Khowesin (Witbooi) people, a semi-nomadic subtribe of the wider Nama peoples, settled around the perennial spring at Hornkranz in 1884-1885, the very period during which the Berlin Conference, formalising the fragmentation of Africa into colonies and protectorates, was taking place. The chief of the Witbooi clan, Hendrik Witbooi, later went on to become one of the most prominent figures of anti-colonial resistance in Southwest Africa, uniting all Nama clans and later forming a coalition with the Ovaherero to fight against the German colonial regime.

    Following the establishment of their settlement in Hornkranz, the Witbooi Nama lived relatively undisturbed until 1892, when first attempts to compel Hendrik Witbooi into signing a protection treaty began. Hendrik Witbooi, aware that the true objective of the so-called ‘protection treaties’ was nothing short of subjugation, was the last leader to refuse to comply:

    What are we being protected against? From what danger or difficulty, or suffering can one chief be protected by another? […] I see no truth or sense, in the suggestion that a chief who has surrendered may keep his autonomy and do as he likes.

    The German attempt to secure control over the peoples inhabiting the colony and their land is manifested in their mapping efforts. The first map we found featuring Hornkranz dates to 1892, the same year that the Germans began demanding the Witbooi sign such treaties. Despite Witbooi’s refusal to sign, Hornkranz is labelled in these German maps as ‘proposed Crown Land’ already six months before the attack—the very act of cartographic representation prefiguring the expulsion and massacre to follow less than a year later.

    After the Germans attacked Hornkranz, the Witboois were finally forced to concede and sign one of the protection treaties they had so long been resisting.

    A decade later, in 1904, the Nama joined the Ovaherero in an anti-colonial struggle against German rule. In response, the Germans issued an extermination order against the Ovaherero and later, another against the Nama. Hendrik Witbooi died in battle on 29 October 1905. Following his death, the Nama tribes surrendered. The extermination order against the Nama was never revoked.
    12 April 1893: The Attack and Aftermath

    The German troops approached the settlement in the early hours of 12 April, planning to attack under the cover of night without any warning. They then split into three contingents—a recounting of this strategy is recorded in the diary of Kurd Schwabe, one of the perpetrators of the attack. Von Francois led the attack from the northern side, entering the village first, while Schwabe approached from the east.

    Hendrik Witbooi, who was allegedly sitting outside of his house when he noticed the approaching troops, ordered all Nama fighters to retreat and take up defensive positions along the riverbed, where he expected the ensuing battle to take place. Instead, the German troops stopped when they reached the sleeping village and proceeded to target the defenceless population that had stayed behind. The brutality of the onslaught came as a shock to Hendrik Witbooi, who had not expected the Germans to unleash such ‘uncivilised’ tactics upon another sovereign nation.

    Sixteen thousand rounds of bullets were reportedly discharged by the Germans in the span of just thirty minutes. According to the testimony of descendants and corroborated by Schwabe’s diary, some victims were burned alive in their homes.

    The canisters recovered from the site during our fieldwork in September 2023 indicate where some exchange of fire may have taken place while the Witbooi fighters were retreating. While the found bullets were identified as those used by the Witbooi Nama, their location and distribution also corroborates written descriptions of the massacre unfolding in the inhabited area of the settlement, with stored ammunition exploding from inside the burning houses.

    The massacre yielded 88 victims: ten men, including one of Hendrik Witbooi’s sons, and 78 women and children.

    The following day, the German troops returned to raze what remained of the settlement to the ground. Promptly after, a garrison was established on the ashes of the Witbooi settlement, reinforcing the Germans’ clear intention to claim the land and prevent the Witboois from ever returning.

    Over the next year, the Witbooi Nama made several attempts to return to Hornkranz, resulting in four more skirmishes on the site. Eventually, they were forced to sign a protection treaty in Naukluft in August 1894, which cemented the dispossession of their land.

    The treaty meant that the Witbooi Nama were now obliged to assist the Schutztruppen in their battles against other tribes, most devastatingly at the Battle of Waterberg in August 1904 (see our Phase 1 investigation of this event). Once the Nama realised the true genocidal intent of the Schutztruppen, they united with the Ovaherero against colonial rule. The extermination order against the Nama was issued on 22 April 1905.

    After the genocidal war ended in 1908, Hornkranz was sold off to a private owner and a police station was established on its premises. Today, the police station building is the main farmhouse.

    Nama descendants are seeking to establish the 1893 massacre as the first act of genocide against the Nama, and 12 April as the official Genocide Remembrance Day in Namibia.

    This investigation—part of a larger collaboration between Forensic Architecture, Forensis, Nama Traditional Leaders Association (NTLA) and Ovaherero Traditional Authority (OTA)—seeks to support the community’s broader efforts to make the site accessible for commemoration and preservation.

    Methodology
    What Remains

    Little material evidence of Hornkranz survives today. This is in part due to the scale and totality of destruction by the Germans; but it is also a testament to the Witbooi’s steadfast resistance to being documented by the colonial regime, as well as to the light footprint the Nama exerted on the land through their semi-nomadic inhabitation and subsistence. The archival record about the Witbooi and Hornkranz is also sparse and skewed. Alongside an incomplete and biased colonial description of the massacre and the settlement, the only visual representation of Hornkranz on record is a soldier’s crude sketch showing its houses set alight by the German troops on the night of the massacre. The memory of Hornkranz as it was at the time of the attack lives on instead through the descendant communities who have inherited the testimonies of their forebearers about its material culture, rituals, life and environmental practices; our reconstruction and understanding of Hornkranz is possible only insofar as we are led by their testimonies.

    Around the rectangular patch where Hendrik Witbooi’s house once stood, Maboss Ortman and Lazarus Kairabeb, NTLA advisors, identified stones they said are the ruins of the house. Right next to it is the only stone foundation in the settlement, that of a church still under construction at the time of the German assault. These two traces anchored us spatially when we began the 3D reconstruction. We were told by Zak Dirkse, a Nama historian, that Hendrik Witbooi’s house was located higher up in the settlement, with the other houses further down toward the river.

    The other remains and known landmarks of the original Hornkranz settlement help us to navigate it and determine its approximate boundaries. During our visit to the site, the farm owner pointed us to a long strip of clustered stones he explained were the remains of the settlement’s defensive walls, some 300 metres north-west of the church ruins. To the south, by the river, the settlement’s former cemetery is marked by the spread of small rectangular cut stones marking each grave. Further along the river, Maboss and Lazarus showed us the remains of two defensive ramparts, guard outposts downhill from the settlement on its outer edges. They recounted that these ramparts were identifiable to the Witbooi from a distance by a white cornerstone that stands out among the brown stones the rest of the rampart is made of. The ramparts are placed along the hill leading down to the river and would have had a wide lookout view. A few steps to the west of one of the ramparts, we found what brought the Witbooi to this area, a rare perennial spring, which acted not only as a fresh water source for the village, but as a lifeline to the fauna and flora on which the Witbooi relied to survive. Since the early 20th century, this spring has been surrounded to its north by a concrete dam. By establishing this constellation of remains and landmarks, we were able to clarify the approximate outer edges of the settlement.

    Reconstruction

    To reconstruct the Hornkranz settlement, departing from the few architectural landmarks at our disposal, we replicated the architecture of each house and the elements of family life around it, estimated the area of inhabitation within the settlement, and constructed possible layouts of house distribution within the settlement. This reconstruction was led by the close guidance of descendants of the Witbooi we met with in Gibeon, the expertise of Nama historian Zak Dirkse, and the feedback of the Witbooi Royal House council, the representative body of the Witbooi Nama. Our model represents the most comprehensive visual reconstruction of the Witbooi settlement to date.

    Architecture of the Settlement

    Houses in Hornkranz consisted mostly of round domed huts, between four and five metres in diameter, and constructed with cladding made out of reed mat or a mix of animal dung and clay. Zak explained that these huts would have been constructed on a light foundation made up of the same dung and clay mixture spread on the ground. A central pole would act as the main structural pillar on which the reed mats would rest. According to members of the Witbooi descendants, alongside these huts there would have been other houses built of stone, like that of Hendrik Witbooi. Descendants also explained that houses typically had two entrances opposite one another and positioned on an east-west axis with the main entrance facing east.

    Working with the community descendants and Zak, we used 3D modelling software to reconstruct what a typical family home would have looked like. We were told that outside the houses, many families would have had a round kraal lined with a light wooden fence where they kept smaller livestock. Close to the main entrance, they would also have had a fireplace and a simple wooden rack to hang and dry meat. The main kraal of the settlement was near the chief’s house, where a separate storage hut also stood.

    The light environmental trace of the Nama, the German colonial army’s obliteration of the settlement, the failure of subsequent administrations to engage in preservation efforts, and the conversion of the land into a private farm all make it difficult to locate definitive traces of the layout and location of homes based on what little remains at the modern-day site. Nevertheless, by closely reading the texture of the ground, we found possible traces of cleared, round areas surrounded by larger rocks, and noted areas of sparse vegetation growth, a potential indicator of the impact of the huts’ clay-dung foundations. We marked five possible sites where Witbooi homes might have stood.

    Zak explained that a defensive wall would have flanked the settlement along its more vulnerable northern and eastern fronts. We studied the contours of the landscape to estimate, based on the presence of limited remains, how the wall might have cut through the landscape. We estimate that the eastern wall may have been constructed along the peak of the hill to the settlement’s east, given its optical reach and defensive position.

    Area of Inhabitation

    To estimate the area of inhabitation and the settlement’s population, we studied the remaining ruins of the settlement, the terrain of the landscape, and the land’s geological features.

    Houses, we were told, would have been built on flatter ground. We used a 12.5 metre resolution digital elevation model (DEM) to build the terrain in our 3D model and further analysed it in geographic information system (GIS) software. From the DEM, we extracted the contour lines of the landscape and conducted a slope analysis, which calculates the percentage of slope change in the settlement. Analysis of the contours and the areas of low slope help to define the curvature of the settlement’s inhabitation.
    Contour Analysis - 1 metre contours of the site of Hornkranz derived from a digital elevation model (DEM). (Forensic Architecture/Forensis)

    We then traced and excluded uninhabitable geological features from the area of potential inhabitation, including bodies of water and large embedded rock formations. Together, the land’s features, its topography, and our estimated location of the defensive wall help establish where people may have lived.

    Layout of Hornkranz

    Building on the traces of potential houses we previously identified within the landscape and the descendant’s description of the settlement, we were able to algorithmically model potential layouts of the settlement. We used the 3D procedural modelling software application Houdini to design an algorithm that would generate possible layouts of the settlement according to a set of rules, including our defined area of potential inhabitation and the approximate space each household would need for its family life (which we approximate to be a radius of 10 metres). The rules fed to the algorithm were that the houses had to be at least 20 metres apart, each house was approximately 5 metres in size, and there were sixty houses in total with a deviation of +/- ten houses.

    According to the Hornkranz descendants, there would have been around four to six people per household. With an average of five people per household, we estimate the population to be around 300 people per household.
    Number of inhabitants

    The exact population size of Hornkranz at the time of the attack is not known. Sources provide estimates ranging from 250 up to nearly one thousand inhabitants.

    In addition to the members of the |Khowesin Nama clan, Hendrik Witbooi also gathered followers from other clans at Hornkranz, including the ǀAixaǀaen (Afrikaner Oorlams), ǁKhauǀgoan (Swartbooi Nama), Khaiǁkhaun (Red Nation Nama) and ǂAonin (Topnaar Nama). Indeed, the various Nama subtribes were elastic social entities.

    We estimated the 1893 population of Hornkranz by referencing the reported number of individuals killed and captured. Hendrik Witbooi wrote in his diary that 88 people were killed by the Germans that day, 78 of them women and children and ten of them men, with one hundred women and children captured by German colonial forces. Other sources indicate a similar number of casualties: 85 women and children, and ten men (Missonary Olpp, cited in Steinmetz 2009). Descendant narratives also mention the successful escape of some women and children during the German assault. Assuming that before the attack, women and children totalled at least 178 (according to Hendrik Witbooi’s figures), and that women and children made up around three out of five family members in an average household, we estimate there could have been around sixty households and three hundred people in Hornkranz on the dawn of the German attack.

    https://forensic-architecture.org/investigation/restituting-evidence-genocide-and-reparations-in-german-colon

    #Allemagne #colonialisme #massacre #génocide #Namibie #architecture_forensique #histoire #histoire_coloniale #témoignage #Nama #Hendrik_Witbooi #Witbooi #Curt_von_Francois #Ovaherero #San

    ping @reka

  • #Liban. Sur les #traces des #disparus de la #guerre_civile

    Comment filmer la #disparition ? Traduire par l’image ce qui n’est plus ? C’est un travail de #remémoration contre l’#amnésie_officielle et collective, et donc un travail pour l’histoire, que propose l’équipe du film The Soil and the Sea (« La terre et la mer »), qui sillonne le Liban sur les traces des #charniers de la guerre civile.

    Image trouble, son étranglé, vagues menaçantes… The Soil and the Sea (« La terre et la mer ») commence littéralement à contre-courant, la caméra submergée dans une lutte contre les vagues, dont nous tire la voix de l’écrivain libanais Elias Khoury lisant en arabe son poème « La mer blanche ». Ce sauvetage n’est pourtant qu’une illusion : c’est bien une noyade longue d’un peu plus d’une heure qui commence avec le film réalisé par Daniele Rugo, véritable plongée cinématographique dans la violence de la guerre civile libanaise.

    Partant de la côte beyrouthine, le film nous fait entrer au Liban par le charnier méditerranéen qui le borde, cette mer dans laquelle la guerre a souvent dégurgité ses #cadavres. The Soil and the Sea interroge les disparitions, exhume les histoires des #victimes et de leurs familles, creuse les bas-fonds de près de quinze années de #guerre_civile.

    Un pays amnésique et imprégné de #violence

    Au Liban, 17 415 personnes auraient disparu de 1975 à 1990, pendant la guerre civile qui a opposé de très nombreuses factions locales et internationales, mais dont les victimes ont été en majorité libanaises, palestiniennes et syriennes. Ce chiffre est tiré de la recherche constituée par le Lebanon Memory Archive, un projet piloté par l’équipe du film qui met en lumière cinq sites libanais abritant des #fosses_communes datant de la guerre1. Massacres délibérés, emprisonnements, torture, enlèvements, assassinats arbitraires ou ciblés, des lieux tels que #Damour, #Chatila, #Beit_Mery, #Aita_Al-Foukhar ou #Tripoli, sont emblématiques de toutes les facettes de la violence devenue routinière dans le Liban des années 1980. Leurs noms seuls suffisent à réveiller le souvenir d’une opération militaire, d’une prison ou d’une hécatombe dont les histoires sont tues dans un pays qui s’est remis de la guerre civile en instaurant un fragile statu quo.

    Afin de saisir la force de The Soil and the Sea, il faut comprendre la portée politique du simple geste de prise de parole proposé par le film. Dans les années 1990, la principale barrière mise en place pour éviter de retomber dans les méandres d’un affrontement civil a été le #silence. Aucune #politique_mémorielle n’a été mise en place à l’échelle du pays, les programmes scolaires s’arrêtent notoirement à la veille de la guerre civile, et la guerre est un arrière-plan anecdotique dans les conversations des Libanais·es. Des organisations de la société civile plaident pourtant depuis longtemps en défense des familles des personnes disparu·es, et une loi de 2018 promettait même d’éclaircir leur sort, mais le silence reste de mise pour la majorité de la société libanaise. La faute en revient surtout à l’absence de politiques publiques et d’institutions dédiées : il n’existe pas au Liban d’histoire « objective » de la guerre, scientifiquement constituée, et admise par l’État et la population. The Soil and the Sea donne un exemple saisissant de cette #amnésie_collective avec l’anecdote d’une mère qui pose une plaque et plante un olivier en mémoire de son fils Maher, disparu devant la faculté des sciences dans la banlieue sud de la capitale. Alors que cette faculté relève du seul établissement supérieur public du pays - l’Université libanaise -, les étudiant·es et les professeur·es rencontré·es par la mère de Maher sont effaré·es d’apprendre qu’une fosse commune « de trente mètres de long » a été enfouie sous les dalles de leur campus à la suite d’une bataille entre des factions libanaises et l’armée israélienne pénétrant dans Beyrouth en 1982.

    Pour recomposer l’histoire d’un pays amnésique, The Soil and the Sea choisit d’enchaîner les #témoignages, comme celui de la mère de Maher. Les #récits sont racontés en « voix off », superposés à des images montrant les lieux banals, gris, bétonnés, où les Libanais·es foulent souvent sans s’en douter - ou sans y penser - les corps de centaines de leurs semblables. Les voix des proches ou des survivant·es qui témoignent sont anonymes. Seuls ces lieux du quotidien incarnent la violence. Le film offre l’image d’un Liban pâle et quasi désert, où l’immobilier aussi bien que la végétation ont recouvert les plaies mal cicatrisées de la guerre. Des silhouettes lointaines parcourent ruines antiques et bâtiments modernes, gravats et pousses verdoyantes, mais on ne verra jamais les visages des voix qui racontent, par-dessus des plans savamment composés, les disparitions des proches, l’angoisse des familles, parfois de précieuses retrouvailles, plus souvent des vies passées dans l’errance et la nostalgie. Filmant le présent pour illustrer les récits du passé, The Soil and the Sea met au défi l’expérience libanaise contemporaine en montrant des lieux imprégnés jusque dans leurs fondations par une violence rarement nommée, qui prend enfin corps à l’écran dans les récits des familles laissées pour compte. Le travail de mise en scène du témoignage oral est aussi soigné du point de vue de l’image que du son, les mots crus des proches étant délicatement accompagnés par les arrangements légers et angoissants de Yara Asmar au synthétiseur.

    Géographie de l’oubli

    Faut-il déterrer les cadavres ? Serait-ce rendre justice aux familles que de retourner aujourd’hui la terre, et risquer ainsi de raviver les blessures d’un pays jamais guéri de la violence ? Ces questions, posées par un survivant du massacre commis par les milices palestiniennes à Damour en 1976, reçoivent plus tard une réponse indirecte de la part de la mère de Maher : « S’ils exhument des restes, où est-ce que je les mettrais ? » Juxtaposant des témoignages qui se font écho, The Soil and the Sea devient un jeu de questions et réponses qui exprime le paradoxe de l’#amnésie libanaise. Aux dépens de nombreuses victimes et de leurs familles, l’oubli a été un geste d’amnistie qui a permis à la société libanaise de se reconstruire, d’élever des banques et de déployer des champs sur une terre ravagée par le conflit. Beaucoup de victimes ont aussi été acteur·rices de la violence, à commencer par Maher, mort au service d’une milice, dont le récit de la disparition entame et conclut le film. En exhumant leurs corps, on risquerait de raviver des colères enfouies avec eux. Au lieu de prendre un tel risque, et outre l’impossibilité matérielle et politique d’une telle entreprise, le documentaire et le projet de recherche auquel il s’adosse se contentent de recueillir des #souvenirs sans les commenter autrement que par des images du quotidien, familières à tous·tes les Libanais·es.

    L’absence de protagonistes à l’écran, le choix de filmer les lieux représentés à des moments où ils sont inhabituellement déserts, illustrent d’abord la #disparition, thème principal de l’œuvre. Nous, spectateurs et spectatrices, sommes invité·es dans ces espaces comme dans des arènes cinématographiques qui réverbèrent les récits de la violence et abattent le quatrième mur, nous mettant au centre d’un récit oral, musical et visuel. Nous qui foulons le sol libanais, nous qui partageons sa mer et contemplons ses espaces, sommes responsables de constater la violence gravée en eux, nous dit le film. Si on ne peut résoudre les disparitions sans raviver la violence qui les a causées, si on ne peut déterrer les cadavres sans risquer d’exhumer la guerre qui les a tués, on peut au moins admettre l’amnésie, s’en reconnaître responsable, et apaiser par des #actes_mémoriels la violence fantôme qui hante le Liban.

    The Soil and the Sea apporte sa pierre à l’édifice mémoriel par la constitution d’une #géographie qui relève un à un des #lieux de l’oubli libanais. Les récits qui permettent l’enquête ne sont jamais exhaustifs. Ils permettent d’incarner cette géographie, lui donnant le relief et la profondeur qui manquent aux images du quotidien libanais contemporain. Par des procédés fins et dépouillés, le film de #Daniele_Rugo nomme l’innommable, montre ce qui ne peut être montré, et parvient ainsi à nous remémorer notre #oubli.

    https://orientxxi.info/lu-vu-entendu/liban-sur-les-traces-des-disparus-de-la-guerre-civile,7167
    #film #documentaire #film_documentaire