• Les #parcs africains ou l’histoire d’un #colonialisme_vert

    Derrière le mythe d’une Afrique #sauvage et fascinante se cache une histoire méconnue : celle de la mise sous cloche de la #nature au mépris des populations, orchestrée par des experts occidentaux. L’historien #Guillaume_Blanc raconte.

    Vous avez longuement enquêté sur les politiques de #protection_de_la_nature mises en place en #Afrique depuis la fin du XIXe siècle. Comment, dans l’esprit des experts occidentaux de la conservation de la nature, a germé cette idée que le continent africain constituait le dernier éden sauvage de la planète, qu’il s’agissait de préserver à tout prix ?

    Guillaume Blanc1 Mon enquête historique s’appuie en effet sur plus de 130 000 pages de documents issus de 8 fonds d’archives répartis entre l’Europe et l’Afrique. Pour comprendre ce mythe de la nature sauvage, il faut se mettre à la place des #botanistes et des #forestiers qui partent tenter l’aventure dans les #colonies à la fin du XIXe siècle, et laissent derrière eux une Europe radicalement transformée par l’industrialisation et l’urbanisation. En arrivant en Afrique, ils sont persuadés d’y retrouver la nature qu’ils ont perdue chez eux.

    Cette vision est en outre soutenue par un ensemble d’œuvres relayées par la grande presse. C’est par exemple #Winston_Churchill qui, en 1907, publie Mon voyage en Afrique, dans lequel il décrit le continent africain comme un « vaste jardin naturel » malheureusement peuplé d’« êtres malhabiles ». Dans les années 1930, c’est ensuite #Ernest_Hemingway qui évoque, dans Les Neiges du Kilimandjaro, un continent où les #big_five – ces mammifères emblématiques de l’Afrique que sont le #lion, le #léopard, l’#éléphant, le #rhinocéros noir et le #buffle – régneraient en maîtres. Depuis, le #mythe de cette Afrique édénique a perduré à travers les reportages du #National_Geographic et de la BBC ou, plus récemment, avec la sortie du célèbre film d’animation #Le_Roi_Lion.

    Qui sont les principaux acteurs des politiques de protection de la nature en Afrique, depuis les premières réserves de faune sauvage jusqu’à la création des parcs nationaux ?
    G. B. En Afrique, la création des #réserves_de_chasse à la fin du XIXe siècle par les colonisateurs européens vise surtout à protéger le commerce des troupeaux d’éléphants, déjà largement décimés par la #chasse. À partir des années 1940, ces #réserves deviennent ensuite des espaces dédiés presque exclusivement à la contemplation de la #faune_sauvage – une évolution qui témoigne d’une prise de conscience de l’opinion publique, qui considère comme immoral le massacre de la grande #faune.

    Les principaux acteurs de cette transformation sont des écologues administrateurs, à l’image de #Julian_Huxley, le tout premier directeur de l’#Unesco, nommé en 1946. On peut également citer #Edgar_Worthington, qui fut directeur scientifique adjoint du #Nature_Conservancy (une orga­ni­sa­tion gouvernementale britannique), ou l’ornithologue #Edward_Max_Nicholson, l’un des fondateurs du #World_Wildlife_Fund, le fameux #WWF. À partir des années 1950, ces scientifiques issus de l’administration impériale britannique vont s’efforcer de mettre la #science au service du gouvernement, de la nature et des hommes.

    À l’époque coloniale, la nature africaine semble toutefois moins menacée qu’elle ne l’est aujourd’hui. N’y a-t-il pas comme une forme de contradiction de la part des experts de la conservation à vouloir présenter ce continent comme le dernier éden sauvage sur Terre et, dans le même temps, à alerter sur le risque d’extinction de certaines espèces ?
    G. B. Si on prend l’exemple des éléphants, ce sont tout de même 65 000 animaux qui sont abattus chaque année à la fin du XIXe siècle en Afrique de l’Est pour alimenter le commerce de l’#ivoire. À cette époque, les administrateurs coloniaux sont pourtant incapables de réaliser que le massacre auquel ils assistent relève de leur propre responsabilité. Car, tout autour des espaces de protection qu’ils mettent en place pour protéger la nature, la destruction des #ressources_naturelles se poursuit – ce sont les #plantations de #cacao en #Côte_d’Ivoire qui empiètent toujours plus sur la #forêt_tropicale, ou le développement à grande échelle de la culture du #café en #Tanzanie et au #Kenya.

    À mesure que ce #capitalisme_extractiviste s’intensifie, la protection de la faune et de la flore se renforce via la multiplication des #zones_protégées. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, ceux qui entendent préserver la nature en établissant des réserves de chasse, puis des parcs nationaux, sont aussi ceux qui la détruisent en dehors de ces espaces de protection.

    Une initiative baptisée « #Projet_spécial_africain » illustre bien cette vision de la nature africaine. En quoi consiste cette grande #mission_écologique, largement promue par les experts internationaux de la conservation ?
    G. B. Le Projet spécial africain est lancé à Varsovie en 1960 par l’#Union_internationale_pour_la_conservation_de_la_nature (#UICN), sous l’égide des Nations unies. En septembre 1961, une grande conférence internationale est organisée à Arusha, en Tanzanie, afin de promouvoir les programmes de conservation auprès des dirigeants africains arrivés au pouvoir après les indépendances. Elle réunit une centaine d’experts occidentaux ainsi qu’une trentaine de dirigeants africains.

    D’un commun accord, ces derniers déclarent vouloir poursuivre les efforts accomplis par les colons européens dans les parcs nationaux africains qui ont vu le jour depuis la fin des années 1920. Pour, je cite, « aider les gouvernements africains à s’aider eux-mêmes », des experts internationaux sont alors envoyés en Afrique. Le Projet spécial africain, qui se poursuivra jusqu’à la fin des années 1970, prend donc la forme d’une alliance entre les dirigeants africains et les experts internationaux.

    Dans le livre que vous avez publié il y a peu, La Nature des hommes, vous rappelez que les institutions internationales ont fortement incité les pays africains à exclure leurs populations des territoires de ce qui allait devenir les parcs nationaux…
    G. B. Parmi les institutions impliquées, il y a, d’un côté, les agences des Nations unies comme l’Unesco et la FAO, mais aussi des organisations non gouvernementales comme l’UICN, le WWF ou la Fauna & Flora International (FFI). Ces deux grandes catégories d’institutions ont tout d’abord servi de machine à reconvertir les administrateurs coloniaux en experts internationaux de la conservation. Ce sont elles qui vont ensuite imposer les mesures conservationnistes à l’intérieur des parcs.

    La FAO va, par exemple, conditionner son aide au Kenya, à l’Éthiopie ou à la Tanzanie pour l’achat de matériel agricole à l’acceptation des règles édictées par l’Unesco – à savoir que soient expulsées les populations qui vivent dans les parcs pour préserver les grands mammifères. C’est donc un véritable système international qui se met en place, dans lequel les agences des Nations unies vont avoir recours à des experts qu’elles vont mandater auprès de l’UICN, du WWF ou de la #FFI.

    Dans les années qui suivent la #décolonisation, les dirigeants africains participent eux aussi à cette #mythification d’un continent foisonnant de vie, car préservé des activités humaines. Quelle est leur part de responsabilité dans la construction de cet #imaginaire ?
    G. B. S’ils n’ont pas choisi ce cadre culturel imposé par les experts internationaux de la conservation, selon lequel l’Afrique serait le dernier refuge mondial de la faune sauvage, ils savent en revanche le mettre au service de leurs propres intérêts. Au #Congo, rebaptisé Zaïre en 1971 par le président Mobutu, ce dernier explique lors d’une conférence de l’UICN qui se tient à Kinshasa que son pays a créé bien plus de parcs que le colonisateur belge qui l’a précédé.

    En 1970, soit près de 10 ans après son indépendance, la Tanzanie a de son côté quadruplé son budget dédié aux parcs nationaux, sous l’impulsion de son Premier ministre #Julius_Nyerere, bien conscient que le parc national représente une véritable #opportunité_économique. Si Julius Nyerere n’envisage pas de « passer (s)es vacances à regarder des crocodiles barboter dans l’eau », comme il l’explique lui-même dans la presse tanzanienne, il assure que les Occidentaux sont prêts à dépenser des millions de dollars pour observer la faune exceptionnelle de son pays. Julius Nyerere entend alors faire de la nature la plus grande ressource économique de la Tanzanie.

    Certains responsables politiques africains mettent aussi à profit le statut de parc national pour contrôler une partie de leur population…
    G. B. Pour une nation comme l’Éthiopie d’#Hailé_Sélassié, la mise en parc de la nature donne la #légitimité et les moyens financiers pour aller planter le drapeau national dans des territoires qui échappent à son contrôle. Lorsque l’UICN et le WWF suggèrent à l’empereur d’Éthiopie de mettre en parc différentes régions de son pays, il choisit ainsi le #Simien, dans le Nord, une zone de maquis contestant le pouvoir central d’Addis-Abeba, l’#Awash, dans l’Est, qui regroupe des semi-nomades vivant avec leurs propres organisations politiques, et la #vallée_de_l’Omo, dans le Sud, où des populations circulent librement entre l’Éthiopie et le Kenya sans reconnaître les frontières nationales.

    En Afrique, la mise sous protection de la nature sauvage se traduit souvent par l’#expulsion des peuples qui vivent dans les zones visées. Quelles sont les conséquences pour ces hommes et ces femmes ?
    G. B. Ce #déplacement_forcé s’apparente à un véritable tremblement de terre, pour reprendre l’expression du sociologue américain Michael Cernes, qui a suivi les projets de #déplacement_de_populations menés par les Nations unies. Pour les personnes concernées, c’est la double peine, puisqu’en étant expulsées, elles sont directement impactées par la création des parcs nationaux, sans en tirer ensuite le moindre bénéfice. Une fois réinstallées, elles perdent en effet leurs réseaux d’entraide pour l’alimentation et les échanges socio-économiques.

    Sur le plan environnemental, c’est aussi une catastrophe pour le territoire d’accueil de ces expulsés. Car, là où la terre était en mesure de supporter une certaine densité de bétail et un certain niveau d’extraction des ressources naturelles, la #surpopulation et la #surexploitation de l’#environnement dont parlent les experts de la conservation deviennent réalité. Dans une étude publiée en 20012, deux chercheurs américain et mozambicain ont tenté d’évaluer le nombre de ces expulsés pour l’ensemble des parcs nationaux d’Afrique. En tenant compte des lacunes statistiques des archives historiques à ce sujet, les chercheurs ont estimé qu’entre 1 et 14 millions de personnes avaient été contraintes de quitter ces espaces de conservation au cours du XXe siècle.

    Depuis la fin des années 1990, les politiques globales de la #conservation_de_la_nature s’efforcent d’associer les populations qui vivent dans ou à côté des #aires_protégées. Comment se matérialise cette nouvelle philosophie de la conservation pour les populations ?
    G. B. Cette nouvelle doctrine se traduit de différentes manières. Si l’on prend l’exemple de l’#Ouganda, la population va désormais pouvoir bénéficier des revenus du #tourisme lié aux parcs nationaux. Mais ceux qui tirent réellement profit de cette ouverture des politiques globales de conservation sont souvent des citadins qui acceptent de devenir entrepreneurs ou guides touristiques. Les habitants des parcs n’ont pour leur part aucun droit de regard sur la gestion de ces espaces protégés et continuent de s’y opposer, parfois avec virulence.

    En associant les populations qui vivent dans ou à proximité des parcs à la gestion de la grande faune qu’ils abritent, la conservation communautaire les incite à attribuer une valeur monétaire à ces animaux. C’est ce qui s’est produit en #Namibie. Plus un mammifère est prisé des touristes, comme l’éléphant ou le lion, plus sa valeur pécuniaire augmente et, avec elle, le niveau de protection que lui accorde la population. Mais quid d’une pandémie comme le Covid-19, provoquant l’arrêt de toute activité touristique pendant deux ans ? Eh bien, la faune n’est plus protégée, puisqu’elle n’a plus aucune valeur. Parce qu’il nie la singularité des sociétés auxquelles il prétend vouloir s’adapter, le modèle de la #conservation_communautaire, qui prétend associer les #populations_locales, se révèle donc souvent inefficace.

    Des mesures destinées à exclure les humains des espaces naturels protégés continuent-elles d’être prises par certains gouvernements africains ?
    G. B. De telles décisions restent malheureusement d’actualité. Les travaux de l’association Survival International l’ont très bien documenté au #Cameroun, en #République_démocratique_du_Congo ou en Tanzanie. En Éthiopie, dans le #parc_du_Simien, où je me suis rendu à plusieurs reprises, les dernières #expulsions datent de 2016. Cette année-là, plus de 2 500 villageois ont été expulsés de force à 35 km du parc. Dans les années 2010, le géographe américain Roderick Neumann a pour sa part recensé jusqu’à 800 #meurtres liés à la politique de « #shoot_on_sight (tir à vue) » appliquée dans plusieurs parcs nationaux d’Afrique de l’Est. Selon cette doctrine, toute personne qui se trouve à l’intérieur du parc est soupçonnée de #braconnage et peut donc être abattue par les éco-gardes. Dans des pays où le braconnage n’est pourtant pas passible de peine de mort, de simples chasseurs de petit gibier sont ainsi exécutés sans sommation.

    En Europe, les règles de fonctionnement des parcs nationaux diffèrent de celles qui s’appliquent aux espaces de protection africains. Si on prend l’exemple du parc national des Cévennes, l’agriculture traditionnelle et le pastoralisme n’y sont pas prohibés, mais valorisés en tant qu’éléments de la culture locale. Comment expliquer ce « deux poids, deux mesures » dans la façon d’appréhender les espaces de protection de la nature en Europe et en Afrique ?
    G. B. Le parc national des Cévennes, créé en 1970, abrite plus de 70 % du site des Causses et Cévennes, inscrit sur la liste du Patrimoine mondial depuis 2011. Or la valeur universelle exceptionnelle qui conditionne un tel classement est, selon l’Unesco, « l’agropastoralisme, une tradition qui a façonné le paysage cévenol ». C’est d’ailleurs à l’appui de cet argumentaire que l’État français alloue des subventions au parc pour que la transhumance des bergers s’effectue à pied et non pas en camions, ou bien encore qu’il finance la rénovation des toitures et des murs de bergeries à partir de matériaux dits « traditionnels ».

    En revanche, dans le parc éthiopien du Simien, la valeur universelle exceptionnelle qui a justifié le classement de ce territoire par l’Unesco est « ses #paysages spectaculaires ». Mais si les #montagnes du Simien ont été classées « en péril3 » et les populations qui y vivaient ont été expulsées, c’est, selon les archives de cette même organisation internationale, parce que « l’#agropastoralisme menace la valeur du bien ».

    À travers ces deux exemples, on comprend que l’appréciation des rapports homme-nature n’est pas univoque en matière de conservation : il y a une lecture selon laquelle, en Europe, l’homme façonne la nature, et une lecture selon laquelle, en Afrique, il la dégrade. En vertu de ce dualisme, les activités agropastorales relèvent ainsi d’une #tradition à protéger en Europe, et d’une pratique destructrice à éliminer en Afrique.

    https://lejournal.cnrs.fr/articles/parcs-Afrique-colonialisme-histoire-nature-faune
    #colonialisme #animaux #ingénierie_démographique

    • La nature des hommes. Une mission écologique pour « sauver » l’Afrique

      Pendant la colonisation, pour sauver en Afrique la nature déjà disparue en Europe, les colons créent des parcs en expulsant brutalement ceux qui cultivent la terre. Et au lendemain des indépendances, avec l’Unesco ou le WWF, les dirigeants africains « protègent » la même nature, une nature que le monde entier veut vierge, sauvage, sans hommes.
      Les suites de cette histoire sont connues : des millions de paysans africains expulsés et violentés, aujourd’hui encore. Mais comment a-t-elle pu advenir ? Qui a bien pu organiser cette continuité entre le temps des colonies et le temps des indépendances ? Guillaume Blanc répond à ces questions en plongeant le lecteur au cœur d’une étrange mission écologique mondiale, lancée en 1961 : le « Projet spécial africain ».
      L’auteur raconte l’histoire de ce Projet, mais, plutôt que de suivre un seul fil narratif, il redonne vie à quatre mondes, que l’on découvre l’un après l’autre : le monde des experts-gentlemen qui pensent l’Afrique comme le dernier refuge naturel du monde ; celui des colons d’Afrique de l’Est qui se reconvertissent en experts internationaux ; celui des dirigeants africains qui entendent contrôler leurs peuples tout en satisfaisant les exigences de leurs partenaires occidentaux ; celui, enfin, de paysans auxquels il est demandé de s’adapter ou de disparaître. Ces hommes ne parlent pas de la même nature, mais, pas à pas, leurs mondes se rapprochent, et ils se rencontrent, pour de bon. Ici naît la violence. Car c’est la nature des hommes que d’échanger, pour le meilleur et pour le pire.

      https://www.editionsladecouverte.fr/la_nature_des_hommes-9782348081750
      #livre

  • Adapter notre appareil de #formation aux besoins de l’#économie, un long thread de #Julien_Gossa...

    Adapter notre appareil de formation aux besoins de l’économie.

    Communication du #Conseil_des_ministres du 28/04/2025

    Je vous offre une lecture premier degré de cette passionnante communication.
    https://www.info.gouv.fr/conseil-des-ministres/compte-rendu-du-conseil-des-ministres-du-28-04-2025#682ba2c6-cdd6-4dce-925

    L’éducation ne sert qu’à l’#insertion_professionnelle.

    Nous avons déjà tout réformé en profondeur dans ce sens, avec de formidables succès.

    Malgré le formidable succès de nos #réformes, nous constatons leur #échec.

    (Je vous jure j’invente rien, je caricature même pas)

    Cet échec est un « paradoxe » car il y a des #emplois non pourvus.

    C’est donc la faute de l’éducation, qu’il faut continuer à réformer.

    (Pause)

    Ça commence par « Nous devons former davantage de techniciens, d’ingénieurs, de scientifiques, et mieux attirer les jeunes filles vers ces métiers. »

    Et ça enchaine par « entreprises du bâtiment et / entreprises industrielles / sans compter les restaurateurs »

    (fin de la pause)

    1. C’est la faute de l’éducation, mais surtout du #secteur_public.

    Les services de l’État sont dysfonctionnels, notamment pour #Qualiopi (donc pour le #secteur_privé - me demandez pas la logique entre les deux affirmations, je ne fais que traduire).

    2. #Apprentissage

    L’apprentissage a donné le contrôle de l’éducation aux #entreprises.

    Mais ce contrôle a été utilisé « en raison de considérations économiques de certains acteurs de la #formation » (i.e. pomper l’#argent_public de l’apprentissage).

    (C’est la description d’un #échec_total)

    Puis que notre dispositif d’apprentissage a échoué, il faut le développer le plus largement possible.

    (vous vous dites que je déconne, mais lisez le texte en entier)

    (pause)

    Nous constatons que les automobilistes qui se lèvent le plus tôt trouvent une place de parking 20% plus près et 48% vite.
    Pour résoudre le problème des places de parking, il faut donc que tous les automobilistes se lèvent plus tôt.

    Ça vous parait complètement con ?

    (fin de la pause)

    3. Déployer la réforme du #lycée_professionnel

    Les #lycées_pro accueille les élèves fragiles, et les élèves fragiles peinent à trouver des emplois, donc il faut réformer le #lycée_pro.

    (pause)

    Début : « Nous devons former davantage de techniciens, d’ingénieurs, de scientifiques »

    Maintenant : « Les #métiers les plus recherchés par les employeurs aujourd’hui nécessitent pourtant quasi tous un diplôme de l’#enseignement_professionnel. »

    (fin de la pause)

    Puisque les jeunes bacheliers pro ne trouvent pas d’emploi dès la sortie de leurs études, il faut développer la formation des adultes.

    (Me demandez pas, je suis aussi perdu que vous)

    Donc M. Macron va (encore) tout réformer le Lycée Pro.

    Cette #réforme consiste à fermer les formations qui ont de mauvais #taux_d'insertion.
    (Ne demandez pas ce qu’on fait des jeunes qui y étaient : c’est la question qui fâche)

    Et puisque les jeunes sont au #chômage, le mieux est de les rapprocher tout de suite de #Pôle_Emploi.
    (Je vous jure, c’est écrit)

    4. Territorialiser l’offre de formation dans l’enseignement supérieur

    La #LCAP, qui a permis la #dérégulation des #formations_privées, est un grand succès.

    Malheureusement, la dérégulation des formations privées pénalise les jeunes et les adultes.

    Comme la dérégulation des formations privées pénalise les jeunes et les adultes, nous devons « garantir l’adéquation permanente entre formation et #besoins_économiques [de] l’offre de formation des #universités. »
    ¯\(ツ)

    Pour ça, on va utiliser les #COMP 100%

    On va donc
    1. accréditer globalement les #offres_de_formation
    2. calibrer les #capacités_d'accueil seulement sur les « besoins en compétence identifiés locale » grâce à #Insersup.

    (pause)
    Rappel : « Les métiers les plus recherchés par les employeurs aujourd’hui nécessitent pourtant quasi tous un diplôme de l’enseignement professionnel. »

    Conséquence : on va fermer les filières universitaires sur le seul critère de l’#employabilité, par décision algorithmique.
    (fin de pause)

    L’État décide de la « stratégie ».
    Les rectorats discutent avec le #MEDEF pour savoir quoi garder ouvert.
    On consulte tout le monde sauf les universités et les universitaires.
    Les universités appliquent.
    Insersup calcule la #performance.
    Le #budget est automatiquement ajusté en fonction du résultat.

    (pause)
    C’est très exactement ce que je décrivais dans ce billet (https://blog.educpros.fr/julien-gossa/2025/04/22/comp100-les-universites-libres-dobeir). Et ce n’est pas amusant du tout. Voir ainsi confirmer en Conseil des ministres le pire de ce qu’on pouvait prévoir est terrifiant.
    (fin de la pause)

    5. Adapter les dispositifs à destination des adultes pour une meilleure adéquation aux besoins du #marché_du_travail

    "Pour répondre aux transformations rapides du marché du travail (serveurs et de BTP) et lutter contre les situations de sous-activité (il n’y a pas d’emplois)"

    Des vieux trucs.

    Car lorsque la formation n’est pas une réponse suffisante à l’absence d’emploi, il faut bien se rendre à l’évidence : c’est forcément la faute des chômeurs.

    Il faut donc "simplifier". Et réformer la formation.
    (le raisonnement circulaire est fascinant. C’est complètement buggué.)

    Lorsqu’il n’y a pas assez d’emplois, il faut augmenter l’ "#immersion_professionnelle" (ça sonne comme du waterboarding) et un truc (« former-recruter », j’imagine que ça sonne bien quand on n’a rien à dire).

    Car cela a "démontré son efficacité" (crois moi frrr).

    Enfin, les plan d’investissement dans les compétences doit être orienté sur les compétences dont on a besoin.
    (Je vous jure j’invente rien, c’est dingo)

    Donc, réforme au pas de charge, sans prendre le temps de la réflexion et de la concertation. Parce que c’est comme ça.

    (Fin du truc)

    Je crois que c’est la première fois que je lis une communication du Conseil des ministre.

    C’est peut-être toujours comme ça : un constat que ce qu’on n’a fait n’a pas marché, et donc la décision de continuer si possible en accélérant, en mettant de côté toute forme de réflexion ou de logique.

    Ou alors c’est qu’on est arrivés à un point intéressant de l’histoire, où on est allé au bout de la logique "s’il y a des chômeurs, c’est forcément la faute de l’éducation, ou alors des chômeurs".

    Ça expliquerait pourquoi les décisions prises n’ont plus de fondement logique.

    De fait, on a tout donné sur la formation pro en #alternance, et ça n’a pas marché. Si alors on refuse l’argument le plus évident (il n’y a tout simplement pas assez d’emplois pour toute notre population avec l’organisation actuelle du travail), il ne reste que des trucs pétés.

    Parce que "les formations privés font de la merde, donc il faut utiliser insersup et les COMP pour fermer des formations universitaires aux choix des employeurs du bassin", c’est complètement pété.

    On fait quoi des étudiants ?

    On constatera au passage l’invisibilisation complète des #BTS, #prépas, écoles et #IUT, pourtant principaux concernés pour « former davantage de #techniciens, d’#ingénieurs, de #scientifiques ».

    Ne pas en parler, c’est complètement pété.

    PS : Insersup dit qu’il faut fermer les IUT.
    ¯\(ツ)

    Parce que "Les #métiers_en_tensions ne demandent pas de #qualification particulière, donc il faut profondément modifier notre système de #qualification", c’est aussi complètement pété.

    Donc soit on est face à des gens qui simplement préparent une baisse drastique de l’ampleur de notre système éducatif, en particulier universitaire, en prévision de la baisse démographique (dans 5 ans, on amorce une chute durable).

    Mais alors pourquoi ne pas le dire ?

    https://www.insee.fr/fr/statistiques/2381380

    Soit on est face à des idéologues, qui se privent de la solution évidente (si l’emploi doit être indispensable pour vivre, alors il faut augmenter le nombre et la qualité des emplois), et aboutissent donc à des solutions déraisonnables, sans fondement, avec des logiques tordues.

    Juste des mots.

    Et on termine avec cette curiosité : on a du « certains acteurs de la formation » et des « certaines formations », mais le Conseil des ministres ne dit jamais les termes :

    💫le secteur d’#enseignement_supérieur privé lucratif💫

    Qui pompe du fric public et ne sert à rien. A cause des réformes.

    Et je termine vraiment avec ma #hottakeesr préférée :

    Au XXIe siècle, il ne faut plus adapter le système éducatif aux besoins économiques, mais il faut adapter l’économie aux besoins des jeunes, donc des étudiants.

    https://social.sciences.re/@juliengossa/114432228297974603

  • L’Ukraine et ses alliés réclament à la Russie un cessez-le-feu de trente jours, Vladimir Poutine les ignore, et propose des négociations directes avec Kiev le 15 mai

    https://www.lemonde.fr/international/article/2025/05/11/l-ukraine-et-ses-allies-reclament-a-la-russie-un-cessez-le-feu-de-trente-jou

    Les dirigeants français, allemand, britannique et polonais, accueillis par Volodymyr Zelensky dans la capitale ukrainienne, se sont prévalus du soutien de Donald Trump pour accroître la pression sur le président russe.

    • Guerre en Ukraine : le duel diplomatique de Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine mis sous pression par Donald Trump

      https://www.lemonde.fr/international/article/2025/05/12/guerre-en-ukraine-le-duel-diplomatique-de-volodymyr-zelensky-et-vladimir-pou

      Le président russe a écarté le cessez-le-feu exigé dès lundi par les Européens, et mis sur la table des négociations directes à Istanbul. Son homologue ukrainien a saisi l’occasion pour lui proposer de le rencontrer « personnellement ».

      [...]

      « J’espère que, cette fois, les Russes ne chercheront pas d’excuses », a dit M. Zelensky, tout en répétant son exigence d’un « cessez-le-feu total complet, durable et fiable » dès lundi 12 mai, « pour fournir une base nécessaire à la diplomatie ». Cette cessation des hostilités est réclamée en chœur par les alliés occidentaux de Kiev, en particulier les Européens, mais le président russe n’entend pas l’accepter préalablement à des discussions.

      Si rien ne dit à ce stade que Vladimir Poutine accepte le rendez-vous fixé, comme une forme de défi, par Volodymyr Zelensky, la riposte très #tactique de celui-ci intervient à l’issue d’un week-end d’intenses manœuvres diplomatiques, à l’initiative des Européens, pour tenter de sortir de l’impasse les tractations indirectes menées jusqu’ici par l’intermédiaire de l’administration américaine.

      [...]

      Le rôle-clé de la #Turquie

      Le président turc, Recep Tayyip #Erdogan, a bien confirmé la disposition de son pays à accueillir des négociations en vue de mettre un terme à la guerre. C’est même un moment que le dirigeant turc attendait depuis près de trois ans et l’échec, au printemps 2022, de négociations directes entre la Russie et l’Ukraine. Le chef de l’Etat turc a cherché à jouer un rôle de médiateur entre Kiev et Moscou avant même le début du conflit, en février 2022. Un mois après l’invasion, la Turquie a organisé les seules négociations directes qui aient jamais eu lieu depuis entre les délégations russe et ukrainienne à Antalya, puis à Istanbul. A l’époque, Moscou espérait conquérir Kiev et exigeait la capitulation de l’Ukraine, sa neutralisation (maintien hors de l’#OTAN et réduction de ses forces armées) et sa « dénazification », c’est-à-dire la chute du président Zelensky.

      Après cet échec, Recep Tayyip Erdogan a su jouer un rôle-clé dans la négociation et la signature de l’accord sur l’exportation des #céréales ukrainiennes (Initiative céréalière de la mer Noire), en collaboration avec les Nations unies. Mais là encore, ce dispositif a échoué après quelques mois en 2023, quand la Russie a décidé de ne pas renouveler l’accord.

      [...]

      [Macron] « a insisté sur la nécessité d’un cessez-le-feu qui permettra qu’une rencontre russo-ukrainienne au plus haut niveau ait lieu ce jeudi ». A la différence de la Maison Blanche, les dirigeants européens considèrent qu’un tel cessez-le-feu, si possible de trente jours et renouvelable, doit rester un préalable avant toute forme de discussion sérieuse. Pas question, selon eux, que la Russie préempte les contours d’un éventuel accord de paix en imposant ses exigences avant d’accepter de cesser les hostilités sur le terrain.

      Dans ces conditions, le cessez-le-feu exigé par les Européens a peu de chances d’entrer en vigueur lundi ou un jour prochain. Et la perspective d’un sommet Poutine-Zelensky n’est pas beaucoup plus probable étant donné la défiance accumulée entre Kiev et Moscou après plus de trois ans de guerre. « Aujourd’hui, les deux belligérants se détestent, ne se font pas confiance, leurs positions de négociation, notamment sur le statut des territoires ukrainiens occupés, se contredisent radicalement et ne sont pas compatibles pour parvenir à un compromis », observe Volodymyr Fesenko, analyste ukrainien, directeur du centre d’études politiques Penta, à Kiev.

      D’ailleurs, observe-t-il, Vladimir Poutine n’a lui-même pas proposé une rencontre au sommet, mais « la reprise des pourparlers d’Istanbul interrompus en 2022 ». « Il s’agit d’une position de propagande et d’un #piège #tactique pour l’Ukraine. Si l’Ukraine refuse, Poutine accusera les Ukrainiens de ne pas vouloir négocier la paix et mettre fin à la guerre, dit M. Fesenko ; si l’Ukraine accepte, des ultimatums seront lancés par la Russie à Istanbul. » « Il est également possible que la Russie simule des négociations et les fasse durer autant que possible, tout en poursuivant, voire en intensifiant, la guerre contre l’Ukraine », craint Volodymyr Fesenko. Une hypothèse également redoutée en Europe.

      Le jeu entre Poutine et Trump

      De fait, Vladimir Poutine se pense en position de force, en raison de la progression, lente mais régulière, de son armée dans l’est de l’Ukraine. Il sait que le temps joue pour lui, alors que l’administration Trump est pressée de trouver un accord. « La position du Kremlin n’a pas changé : pas de cessez-le-feu sans accord de paix plus général. Poutine n’abandonnera pas cet argument lors des négociations, d’autant plus que la dynamique militaire est du côté russe. Les activités militaires cesseront une fois l’accord de paix conclu », analyse Fiodor Loukianov, rédacteur en chef de Russia in Global Affairs, réputé proche du Kremlin. « Par expérience, nous savons que les propositions européennes peinent à fonctionner dans les faits. Les menaces de nouvelles sanctions ne nous impressionnent pas. Mais la Russie ne veut pas éliminer la possibilité de négociations et d’un éventuel accord de paix. C’est un signe important », affirme-t-il.

      « Cette semaine sera cruciale, veut croire un autre analyste russe, sous le couvert de l’anonymat. Tout dépend du jeu entre Poutine et Trump. Le Kremlin continue de jouer la montre, mais il ne veut pas rejeter catégoriquement une proposition de cessez-le-feu venant de Trump car il veut conserver la nouvelle et bonne relation construite avec lui. »

      « Poutine a proposé des “pourparlers directs entre la Russie et l’Ukraine”, en référence aux précédentes négociations d’Istanbul menées par des représentants des deux parties, et non par les présidents, dit un dernier analyste russe. Zelensky lui a répondu qu’il était prêt à le rencontrer, “personnellement”. C’est une manière de dire non à la proposition russe », conclut-il, au risque de voir les espoirs de Donald Trump déçus et la guerre se prolonger encore.

  • Tarek libero: contro ogni repressione e il razzismo giudiziario
    https://radioblackout.org/2025/05/tarek-libero

    Tarek è stato accusato nell’ambito della manifestazione che si è svolta a Roma il 5 ottobre del 2024, è stato arrestato nei giorni seguenti sulla base di alcuni video, gli è stata comminata una misura cautelare carceraria per aver lanciato alcuni oggetti, con resistenza aggravata (che, negli anni, è stata portata a un massimo di 15 […]

    #L'informazione_di_Blackout ##roma5ottobre ##tarek ##tuttiliberi
    https://radioblackout.org/wp-content/uploads/2025/05/2-pezzo.wav

  • Le sacrifice mis à nu : sur #Tardes_de_soledad d’Albert Serra
    https://lvsl.fr/le-sacrifice-mis-a-nu-sur-tardes-de-soledad-dalbert-serra

    Avec Tardes de soledad, #Albert_Serra dresse le portrait d’Andrés Roca Rey, jeune péruvien de 28 ans, superstar de la tauromachie contemporaine. Violence extrême de la mise à mort, solitude du matador et du taureau, artifices scéniques, gestes millimétrés et virilisme exacerbé des toréros… Sans prendre parti pour ou contre la #corrida, le cinéaste espagnol […]

    #Culture #Cinéma

  • Le révisionnisme d’un certain pacifisme – À propos de la Crimée

    Presse-toi à gauche ! (PTAG) publie le 38e numéro de Soutien à l’Ukraine résistante des Brigades éditoriales de solidarité. On y trouvera des textes produits par divers camarades ukrainien·nes, ainsi qu’un dossier consacré à la Crimée ; dossier particulièrement utile pour tout·e internationaliste, acquis·e au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, qui s’inquiète du soutien improbable, apporté par des militants de gauche, au « plan de paix » imaginé par Donald Trump en avril 2025.

    Pour rappel, le dit « plan de paix » consacre la loi du plus fort, notamment en reconnaissant la péninsule de Crimée, annexée de force par la Russie de Poutine en 2014, comme un territoire Russe [1].

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2025/05/06/letroit-moscoutaire/#comment-66826

    #international #crimée #tatar

  • L’étroit moscoutaire

    Le maître du Kremlin s’apprête à recevoir des mains du maître de la Maison-Blanche la reconnaissance de jure de sa mainmise sur la Crimée. Il va également se voir reconnaître le contrôle militaire sur de larges portions du territoire de l’Ukraine.

    Quel soulagement pour les apôtres d’une paix négociée sur le dos du peuple ukrainien. Nous avons déjà beaucoup glosé dans les colonnes de cette revue sur les bonimenteurs et les boni-menteurs de la paix : les pacifistes sincères, les pacifistes moins sincères, les thuriféraires de Moscou d’hier et d’aujourd’hui, les sourds qui ne veulent pas écouter ce que veulent les Ukainien·es, les russophiles stipendiés ou intoxiqués, les adeptes de l’anti-impérialisme des imbéciles ou encore les munichois.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2025/05/06/letroit-moscoutaire

    #international #ukraine #crimée #tatar

  • Kiabi, Shein, Decathlon : la fast fashion encaisse des millions d’euros d’argent public avec le don de vêtements invendus
    https://disclose.ngo/fr/article/kiabi-shein-decathlon-la-fast-fashion-encaisse-des-millions-deuros-dargent

    Les marques d’habillement à bas prix tirent profit de leurs invendus écoulés auprès d’associations comme Emmaüs ou La Croix Rouge, révèle Disclose, en partenariat avec Reporterre, à partir de documents confidentiels. Le résultat de la loi anti-gaspillage qui les encourage, depuis 2022, à donner leurs surplus en échange de 60 % de réduction fiscale. Au risque de financer la surproduction de l’industrie textile. Lire l’article

    • Les marques d’habillement à bas prix tirent profit de leurs invendus écoulés auprès d’associations comme Emmaüs ou La Croix Rouge, révèle Disclose, en partenariat avec Reporterre, à partir de documents confidentiels. Le résultat de la loi anti-gaspillage qui les encourage, depuis 2022, à donner leurs surplus en échange de 60 % de réduction fiscale. Au risque de financer la #surproduction de l’industrie textile.

      Sur le papier, l’offre est alléchante. Vingt palettes de vêtements neufs de la marque Shein envoyées depuis la Chine, gratuitement. Delphine Peruch, coordinatrice d’une #recyclerie dans le Var, n’en revient pas lorsqu’elle reçoit cette proposition, en novembre dernier. Elle a pourtant décliné : « Notre philosophie est de donner une seconde vie aux vêtements, pas de revendre du #neuf ». Ces derniers mois, son association croule sous les dons, comme toute la filière du #ré-emploi textile, asphyxiée par les #surplus. À la #Croix-Rouge, en Vendée, on ne récupère plus les vêtements confiés par les particuliers. Chez #Emmaüs, « on pousse les murs, on construit des chapiteaux, et certains dons ont dû être jetés », rapporte Louana Lamer, responsable textile de l’association.

      Le secteur craque face à une production de vêtements débridée. Chaque seconde, près de 100 pièces neuves sont injectées sur le marché français. Une hausse de 30 % en seulement quatre ans. « On a créé un système malade où il est normal de produire en trop, dénonce Emmanuelle Ledoux, directrice générale de l’Institut national de l’économie circulaire. Il faut que tout soit disponible tout le temps, jouer sur la #nouveauté, réduire les coûts avec des #économies_d’échelles… Le résultat, ce sont des niveaux élevés de surproduction. » Des vêtements qui ne servent à rien, donc, et qui alourdissent le #bilan_écologique désastreux de l’industrie de la mode, responsable de 8 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde.

      Pour limiter l’impact des textiles invendus, la loi anti-gaspillage interdit leur #destruction depuis 2022. Les entreprises présentes sur le marché français sont désormais obligées de les recycler, les vendre à des déstockeurs ou les donner à des #associations en échange d’une réduction fiscale équivalant à 60 % de la valeur des vêtements. Un effet d’aubaine méconnu, mais largement exploité par des poids lourds du secteur comme Shein, Decathlon et Kiabi.

      D’après l’enquête de Disclose, en partenariat avec Reporterre, qui s’appuie sur des documents internes et l’analyse d’une dizaine de rapports d’entreprises, les géants de la fast fashion reçoivent plusieurs millions d’euros de #réductions_d’impôt pour leurs surplus donnés à des associations. Exemple : pour un pantalon vendu 12 euros par Shein, la marque chinoise peut escompter une ristourne fiscale de 7,20 euros si elle choisit de l’offrir à une #recyclerie. De quoi rendre la surproduction rentable pour une enseigne capable de réduire ses coûts de fabrication à quelques dizaines de centimes par article. Mais en bout de chaîne, ce sont les associations qui trinquent : ensevelies sous les vêtements, elles doivent aussi, de plus en plus, les détruire par leurs propres moyens, voire… aux frais du contribuable.

      Un cadeau de Shein contre un reçu fiscal

      « Nous produisons ce que les clients veulent, au moment où ils le veulent et là où ils le veulent », assure le PDG de Shein, #Donald_Tang, dans un entretien au JDD en mars dernier. Selon lui, « ce modèle maximise l’efficacité et réduit le gaspillage presque à zéro ». Vraiment ? Sur le marché privé du #déstockage, où des entreprises s’échangent des lots de vêtements invendus, les colis du mastodonte chinois de la mode sont partout. Ils se vendent même par camions entiers, sur des sites web examinés par Disclose.

      Mais depuis quelques années, les habits Shein produits pour rien ont trouvé de nouveaux débouchés, bien plus rentables : les #brokers en invendus. Ces jeunes pousses françaises mettent en relation les grandes marques de vêtements avec les associations spécialisées dans le don. C’est l’un de ces brokers, baptisé #Dealinka, qui a contacté la recyclerie varoise de Delphine Peruch, en fin d’année dernière, pour lui proposer les palettes de vêtements de Shein.

      Cette #start-up créée en 2023, un an après l’entrée en vigueur de la loi anti-gaspillage, collabore avec les grands acteurs de la solidarité : Les Restos du Cœur, le Secours Populaire ou Les Petits Frères des Pauvres. À ses clients de la fast fashion, Dealinka promet de « réduire les frais liés aux stocks encombrants [et] associés à la destruction des produits ». Surtout, elle insiste sur « les dons effectués par les entreprises à des associations [qui] peuvent être éligibles à des #avantages_fiscaux ». Un argument que l’on retrouve dans un e-mail envoyé à la recyclerie du Var et consulté par Disclose. Dealinka propose ainsi « 21 m3 de marchandises » de Shein, en échange d’un « reçu fiscal que nous retournerons à notre client donateur ». La cargaison étant estimée à 53 167 euros, le « client donateur » — la marque chinoise ou l’un de ses importateurs — peut ici espérer déduire 31 900 euros de ses impôts.

      « La #défiscalisation est d’autant plus intéressante financièrement que, dans le cadre du don, ce sont les entreprises elles-mêmes qui déterminent la valeur de leurs produits », décrypte Romain Canler, directeur de l’Agence du don en nature. Pour Shein, qui propose la bagatelle de 7 000 nouvelles références par jour, d’après les calculs de l’ONG Les Amis de la Terre, rien ne filtre sur le nombre d’invendus. Pas plus que sur le montant des économies fiscales réalisées. Interrogé par Disclose sur le manque à gagner pour l’État, le ministère de l’économie n’a pas donné suite. Mais pour une entreprise au moins, le cadeau du fisc se compte en centaines de milliers d’euros : Decathlon.

      « Donner, c’est bon pour ton portefeuille »

      D’après un tableau obtenu par Disclose, Decathlon a bénéficié de 709 000 euros d’avoirs fiscaux, en 2024, pour 1,18 million d’euros de produits invendus donnés via #Comerso. Le slogan de cette entreprise qui, à l’instar de Dealinka, relie les marques et les associations ? « Vos invendus ont de la valeur ». Dont acte : la ristourne fiscale reversée à Decathlon, propriété de la richissime famille Mulliez, a presque triplé entre 2021 et 2024, toujours selon ce document interne. « En 2023, ces dons en nature équivalent à 0,01 % du chiffre d’affaires de Decathlon France », relativise la marque auprès de Disclose.

      « On commence à générer pas mal de cash » (Thomas Moreau, cofondateur de la start-up #Done, un broker d’invendus qui travaille pour Decathlon)

      La promesse d’économies fiscales, c’est aussi l’argument coup de poing de l’autre broker partenaire de l’enseigne française, la start-up lilloise Done. Le déstockage de vêtements vers des associations y est carrément présenté comme un « acte noble récompensé par 60 % en réduction d’impôt ». « On commence à générer pas mal de cash », confiait l’un des cofondateurs de la start-up à La Voix du Nord, en janvier dernier. Done prélève une commission de 12 % sur la valeur des stocks récupérés. Soit 12 000 euros pour 100 000 euros de vêtements offerts à des associations, les 48 000 euros restants revenant aux enseignes sous forme de réduction fiscale.

      Plutôt que d’interroger son modèle de production, qui alimente l’exploitation humaine au Bangladesh et en Chine, mais aussi la déforestation au Brésil comme l’a révélé Disclose, Decathlon fait du don un mantra. Sollicitée, l’enseigne indique qu’en 2024 « près de 90 % de [ses] magasins en France ont participé à des actions de dons, bénéficiant à plus de 200 associations ». Et à ses finances. Sur un site web destiné aux responsables de magasin, que Disclose a consulté, l’incitation fiscale est clairement présentée comme une motivation au don : « donner, c’est bon pour ton portefeuille ». Et à ce jeu-là, une autre enseigne de la famille Mulliez a redoublé d’ingéniosité : Kiabi.

      Le tour de passe-passe de #Kiabi

      En France, le champion français du prêt-à-porter ouvre un magasin tous les dix jours. Et plus de 800 000 vêtements Kiabi sont mis en vente chaque jour. Combien d’autres sont produits pour rien ? Selon les calculs de Disclose, basés sur ses déclarations extra-financières, la marque a généré au moins 5,6 millions d’invendus en 2023. Un volume qui a quasi doublé en deux ans. S’ils étaient tous mis en rayon ensemble, ces vêtements occuperaient environ 100 magasins de l’enseigne.

      Fort heureusement, Kiabi a trouvé une combine pour écouler ses surplus, tout en profitant de la générosité de l’État : les #Petits_Magasins. Avec ce concept « génial », comme elle le vante sur ses réseaux sociaux, la marque déstocke ses invendus auprès de boutiques solidaires qui vendent uniquement ses produits, sans passer par des intermédiaires. Encore mieux, ces Petits Magasins forment des salarié·es en insertion. L’idée, lancée en 2017, coche toutes les cases du cercle vertueux. À un gros détail près.

      Les Petits Magasins sont chapeautés par la société #Kivi, une joint-venture entre #Bunsha, la holding des magasins Kiabi, et le groupe d’insertion #Vitamine_T, qui compte le DRH de Kiabi à son conseil d’administration. Autrement dit, dans ce système « génial », Kiabi donne à Kiabi. Sauf « [qu’]il y a des rescrits fiscaux derrière ces dons », révèle le responsable de l’une de ces structures qui souhaite rester anonyme. Une information confirmée à Disclose par un ancien cadre de la marque.

      D’ici 2026, le leader français de la #mode_éphémère ambitionne d’écouler la totalité de ses invendus via les Petits Magasins fiscalement optimisables. Kiabi n’a pas souhaité communiquer à Disclose le montant des #exonérations_fiscales déjà obtenues grâce à cette opération. Mais en extrapolant ses derniers chiffres connus — 430 000 vêtements donnés aux Petits Magasins en 2021, d’une valeur de 1,9 million d’euros —, Kiabi aurait pu compter sur une réduction d’impôts de près de 15 millions d’euros si elle avait donné l’intégralité de ses invendus en 2023. Et sa soif d’argent public ne s’arrête pas là.
      Double peine pour les finances publiques

      Malgré un chiffre d’affaires record de 2,3 milliards d’euros en 2024, dont 45 millions d’euros reversés en dividendes à la famille Mulliez, Kiabi profite d’autres largesses publiques pour rentabiliser sa surproduction. À Reims (Marne), son tout nouveau Petit Magasin est implanté dans des locaux subventionnés par un bailleur social. À Hem (Nord), c’est la mairie qui a prêté un local rénové à ses frais. La communauté d’agglomération de Lens-Liévin (Pas-de-Calais) a quant à elle attribué, début mars, une subvention de 3 000 euros au Petit Magasin de Kiabi.

      En quelques années, au moins 30 de ces « #boutiques_solidaires » ont essaimé sur le territoire. Pourtant, Kiabi ne parvient pas à liquider l’ensemble de ses invendus : au moins un vêtement sur cinq donné aux Petits Magasins ne trouve pas preneur. Ces habits encore étiquetés sont alors susceptibles d’être donnés à des associations, au risque de concurrencer les véritables pièces de seconde main. « En injectant des invendus dans cette filière, les #fripes ne sont plus compétitives », regrette Emmanuelle Ledoux de l’Institut national de l’#économie_circulaire. La raison ? Les vêtements d’occasion demandent beaucoup plus de travail aux structures de ré-emploi, comme l’explique Lisa Coinus, ex-responsable textile au sein d’une ressourcerie à Arles : « Derrière une fripe de seconde main, il y a 20 minutes de travail de tri. Si elle nécessite un nettoyage, on passe à 30 minutes. Avec une petite réparation, on monte à 45 minutes. Une fringue Kiabi ou Shein neuve qui arrive, vous la mettez directement sur les étals ».

      Illustration de la saturation du secteur, son ancienne association accumule les stocks de vêtements sur un parking, à l’air libre. « En mars dernier, on a dépensé 8 000 euros pour enfouir 10 tonnes à la déchetterie », témoigne Lisa Coinus. Et quand les structures ne peuvent pas assumer ces coûts, les collectivités locales prennent le relais. C’est là un dernier coût caché des invendus de la fast fashion : un jour ou l’autre, ils finiront dans la filière des #déchets textiles. En théorie, cette dernière est financée par une #taxe versée par les enseignes de mode sauf… si les vêtements ont fait l’objet d’un don. « Au final, l’entreprise transfère à la collectivité la charge de l’élimination de ses déchets », analyse Bertrand Bohain, délégué général du Cercle du recyclage. Gouffre pour les #finances_publiques, inutile pour limiter la production exponentielle de la fast fashion, la loi anti-gaspillage porte décidément mal son nom.

      #Kiabi #Shein #Decathlon #invendus #vêtements #habits #mode #fast-fashion #dons #business #loi_anti-gaspillage #réduction_fiscale #industrie_textile #textile #occasion #seconde_main #second-hand

  • Le fichage d’étrangers en garde à vue suspendu par la justice
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2025/04/29/le-fichage-d-etrangers-en-garde-a-vue-suspendu-par-la-justice_6601658_3224.h

    Le fichage d’étrangers en garde à vue suspendu par la justice
    Par Anne-Hélène Dorison (Nantes, correspondance) et Julia Pascual
    Le combat déclaré du ministre de l’intérieur contre l’« impossibilisme » en matière migratoire semble une nouvelle fois se heurter à l’Etat de droit. Du moins, à l’état du droit. Dans une circulaire d’octobre 2024, visant à renforcer le « pilotage » des préfectures, Bruno Retailleau avait sommé les préfets de veiller à ce que les services de police « portent régulièrement et rigoureusement à [leur] connaissance (…) les éléments susceptibles de caractériser un risque pour l’ordre public ». L’objectif : engager, dès que possible, à l’encontre d’étrangers interpellés des retraits ou des dégradations de titre de séjour.
    Pour ce faire, des préfectures semblent user de moyens pas toujours légaux. Exemple, en Loire-Atlantique, où la justice administrative, saisie par deux syndicats et trois associations – parmi lesquels la Cimade, le Syndicat des avocats de France et l’association de défense des libertés constitutionnelles –, a fait suspendre, le 4 avril, une « note » de service du directeur interdépartemental de la police nationale. Pour cause : elle instaurait un fichage illégal. Dans le document attaqué, datant du 20 novembre 2024, il est ainsi demandé aux policiers interpellant un étranger en situation régulière d’adresser par e-mail à la préfecture une fiche comprenant à son sujet les données extraites du fichier de traitement des antécédents judiciaires (TAJ) et les raisons de son placement en garde à vue et les suites judiciaires données.
    « Ces informations étaient compilées dans un tableau informatisé, sans aucun cadre légal ni contrôle indépendant », ont dénoncé, dans un communiqué, le 4 avril, les organisations requérantes. Le tribunal administratif de Nantes a rappelé dans sa décision que ce genre de traitement de données à caractère personnel nécessite « un arrêté ministériel pris après avis de la commission nationale informatique et libertés [CNIL] », dont il découle des garanties en matière d’accès, de rectification ou d’effacement des données recueillies.
    En outre, le tribunal a épinglé un « détournement » du fichier TAJ. « Aujourd’hui, la loi limite l’accès des préfectures au TAJ à des cas bien précis, notamment les naturalisations, les premières demandes de titres de séjour ou des demandes de renouvellement, prévient Alice Benveniste, du Syndicat des avocats de France. Il n’en est rien en cas de volonté de dégradation ou de retrait des titres de séjour en cours de validité. Si le ministère de l’intérieur veut faire en sorte que ce soit possible, qu’il procède selon les voies légales. »
    Le cas de fichage épinglé à Nantes n’est pas isolé. Une pratique similaire a été révélée le 9 avril par le site d’information Les Jours, en Seine-Saint-Denis. Le 18 avril, cinq associations et deux syndicats, dont la Ligue des droits de l’homme et le Groupe d’information et de soutien des immigrés, ont déposé un recours en justice contre cette note de service dans laquelle la préfecture ordonne aux services de police de lui signaler par e-mail lorsqu’un étranger en situation régulière est interpellé. Doivent alors lui être transmis le motif de la garde à vue, les suites données – y compris lorsqu’il s’agit d’un classement – ainsi que des extraits du TAJ et du fichier automatisé des empreintes digitales. Sollicité, le ministère de l’intérieur explique que les notes attaquées sont « une modalité de mise en œuvre de la loi de 2024 par l’administration, ni plus ni moins ».
    Outre la dénonciation d’un « fichage » illégal, les requérants mettent en garde contre les conséquences tirées par l’administration d’enquêtes en cours – au mépris de la présomption d’innocence – ou d’éléments du TAJ à la fiabilité incertaine. En novembre 2024, la CNIL avait d’ailleurs « rappelé à l’ordre » les ministères de l’intérieur et de la justice, compte tenu de la « mauvaise gestion » de ce fichier qui conserve des données « inexactes », par exemple en ne procédant pas à leur effacement en cas de relaxe, d’acquittement, de non-lieu ou de classement sans suite. Faisant donc apparaître comme « mises en cause » des personnes qui, par exemple, n’ont même pas été poursuivies.

    #Covid-19#migrant#migration#france#prefecture#droit#fichage#etranger#politiquemigratoire

  • #Budget : « On a une image totalement déformée de la #dépense_publique »

    « Nous dépensons trop », a déclaré #François_Bayrou le 15 avril sur le budget 2026. Le gouvernement prévoit de nouvelles #coupes_budgétaires, de 40 milliards d’euros, pour l’année prochaine. Décryptage avec l’économiste #Christophe_Ramaux.

    Deux mois après avoir fait adopter un budget 2025 qui rognait déjà sur les dépenses publiques, le ministre de l’Économie, #Eric_Lombard, a annoncé, en fin de semaine dernière, de nouvelles coupes budgétaires de l’ordre de 40 milliards d’euros. Le 15 avril, François Bayrou a confirmé cette annonce permettant, selon lui, de maintenir l’objectif de #déficit à 4,6 % du PIB en 2026.

    Pour Christophe Ramaux, enseignant à l’université Paris 1, chercheur au Centre d’économie de la Sorbonne, la dépense publique n’est pas un #indicateur_économique pertinent. Entretien avec cet enseignant à l’université Paris 1, chercheur au centre économique de la Sorbonne et membre des Économistes atterrés, qui préconise plutôt d’aller chercher des #recettes pour combler le #déficit.

    Basta ! : Le ministre de l’Économie, Eric Lombard, ne cesse de rabâcher un chiffre : 57% de notre produit intérieur brut (PIB) serait consacré à la dépense publique. En répétant ce montant, qu’il juge colossal, il sous-entend que l’État est déjà très généreux. Couper dans la dépense publique serait donc sans grandes conséquences sociales. Mais la France est-elle réellement ce pays qui dépense de l’argent public à tout va ?

    Christophe Ramaux : On a une image totalement déformée de la dépense publique. Quand on dit que la dépense publique c’est 57% du PIB, la plupart des gens imagine que l’on prélève plus de la moitié de la richesse créée par le privé, qui serait le seul secteur productif, pour payer les fonctionnaires. Tout est faux dans cette phrase.

    La dépense publique est un indicateur très imparfait. On mélange un peu tout dedans et on fait des doubles comptes. Par exemple, elle comprend les salaires versés aux fonctionnaires, dont les cotisations sociales… Mais ces mêmes cotisations sont à nouveau comptées dans les dépenses de retraite ! Le chiffre de 57% du PIB n’est pas faux, mais il ne correspond pas à une part du PIB. Ce n’est pas parce que la dépense publique est à 57% que la dépense privée est à 43%. Au contraire, si on calculait la dépense privée de la même manière que l’on calcule la dépense publique, elle serait de l’ordre de 200% du PIB.

    Même si le gouvernement refuse d’employer le mot. Sommes-nous face à une politique austéritaire ?

    La part des #services_publics dans le PIB n’a pas augmenté depuis 40 ans. Donc il y a bien eu de l’#austérité. Pourquoi je dis ça ? Parce que, normalement, plus une société est riche, plus elle consacre de l’argent pour ce qu’on appelle les « #biens_supérieurs » : l’#éducation, la #santé, la #culture. Il ne vous a pas échappé que ce sont les terres d’excellence des services publics.

    Or, il y a beaucoup plus de bacheliers aujourd’hui que dans les années 1980, on aurait donc dû consacrer plus d’argent à l’éducation. On ne l’a pas fait. De même, la population vieillit donc on aurait dû augmenter les dépenses de santé. Cela n’a pas été le cas. Donc il y a bien eu de l’austérité.

    A quoi servent précisément les 1670 milliards d’euros de dépense publique ?

    Contrairement aux idées reçues, sur les 1670 milliards, un quart seulement sert à payer les #fonctionnaires. Environ une moitié (710 milliards) est consacrée aux « #prestations_sociales » et aux « transferts sociaux en nature de produits marchands » – la part remboursée des médicaments et des consultations médicales.

    Les prestations sociales (530 milliards, en 2023) financent essentiellement les #retraites (380 milliards), mais aussi le #chômage, le #revenu_de_solidarité_active (#RSA), l’#allocation_adulte_handicapé (#AAH), les #allocations_familiales… Les transferts sociaux en nature de produits marchands comptent pour 180 milliards. Quant au quart restant, il constitué de divers postes : aide aux ménages et aux entreprises, intérêts de la #dette (50 milliards), etc.

    La dépense publique n’est pas un puits sans fond. Et il faut savoir que le secteur public est productif ! Le calcul du PIB le prend d’ailleurs en compte. Sur les 3000 milliards de PIB actuel, environ 20% est ajouté par les fonctionnaires, soit 470 milliards. L’argent n’est donc pas dilapidé, puisqu’un quart de la dépense publique (salaire des fonctionnaires) augmente le #PIB !

    De même, les trois autres quarts offrent des débouchés pour le privé. Les retraités, que font-ils de leur retraite ? Ils font les courses, ils consomment. De même pour les chômeurs. La #commande_publique ? Elle finance en grande partie le privé, notamment le secteur du BTP si on pense à la construction d’écoles, de routes… Ce ne sont pas les fonctionnaires qui manient la truelle ! Donc quand on réduit la dépense publique, cela a inévitablement un effet sur le privé.

    Si on préserve la dépense publique, comment réduire le déficit ?

    Le #déficit_public est avant tout un problème de #recettes. Depuis 2017, premier mandat d’Emmanuel Macron, la dépense publique en pourcentage du PIB n’a pas augmenté. Ce qui a baissé, ce sont les #prélèvements_obligatoires (#impôts et #cotisations_sociales). On n’a jamais eu de baisse aussi élevée des ces prélèvements en un temps aussi court. On pense bien sûr à la suppression de l’#impôt_sur_la_fortune, #ISF, du prélèvement forfaitaire unique, à la baisse de l’#impôt sur les sociétés ou encore à la suppression de la #taxe_d’habitation (20 milliards d’euros), essentiellement payée par les ménages les plus riches. En tout, on arrive sur une baisse de 60 à 70 milliards de recettes.

    Au lieu de réduire la dépense publique, on pourrait évidemment aller chercher de nouvelles recettes. Déjà en revenant sur cette contre-révolution fiscale mise en place par Emmanuel Macron. On pourrait aussi remettre en cause certaines niches fiscales et sociales. Une part du déficit de la sécu pourrait être comblée si on cessait de ne pas soumettre à cotisation sociale une partie des revenus comme les heures supplémentaires, l’intéressement la participation, la prime de partage de la valeur (ex « #prime_Macron »)…

    https://basta.media/budget-on-a-une-image-totalement-deformee-de-la-depense-publique
    #dépenses_publiques #France #économie #fiscalité

  • Réseau de trafic démantelé à Tambacounda : huit individus interpellés dans une tentative de migration illégale
    https://www.dakaractu.com/Reseau-de-trafic-demantele-a-Tambacounda-huit-individus-interpelles-dans-

    Réseau de trafic démantelé à Tambacounda : huit individus interpellés dans une tentative de migration illégale
    La Division nationale de lutte contre le trafic de migrants et pratiques assimilées (DNLT) a frappé fort à Tambacounda, démantelant un réseau international de migration illégale. Huit individus ont été interpellés, accusés d’Association de malfaiteurs et de complicité de faux, dans le cadre d’une enquête qui a révélé des pratiques sordides liées à l’immigration clandestine.
    Tout a commencé avec l’arrestation de quatre ressortissants somaliens au poste frontalier de Gouloumbou, dans la région de Tambacounda. Ces derniers, munis de passeports ordinaires somaliens mais dépourvus de visas d’entrée pour le Sénégal, tentaient de franchir la frontière. Interrogés après leur arrestation, les quatre migrants ont révélé avoir été convoyés depuis la Somalie, traversant la Sierra Leone et la Guinée avant d’atteindre le Sénégal. Leur objectif ? Rejoindre Dakar, où un membre du réseau les attendait pour les aider à poursuivre leur voyage vers l’Europe.
    L’enquête s’est intensifiée, et la Police a interpellé quatre autres suspects entre Manda Douane et la gare routière de Pikine « Les Baux Maraichers », tous liés à ce trafic international de migrants. Ces arrestations ont mis en lumière l’étendue du réseau, qui orchestrerait des trajets transnationaux dans le but d’aider des migrants à contourner les règles et à accéder illégalement à l’Europe.
    À la fin de l’enquête, les huit individus ont été conduits devant le Procureur de la République financier près le Tribunal Hors Classe de Grande Instance de Dakar.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#frontiere#migrationirreguliere#tambacounda#pikine#somalie#guinee#sierraleone#routemigratoire#sante

  • « Nos sociétés doivent prendre conscience que l’industrie du tabac les empoisonne en tant que telles »
    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2025/04/22/nos-societes-doivent-prendre-conscience-que-l-industrie-du-tabac-les-empoiso

    Fumer nuit à la santé des personnes et de l’environnement mais aussi, bien plus globalement, à celle des sociétés humaines, expliquent les deux professeurs de pneumologie dans une tribune au « Monde ». Ainsi, au travers d’une dépendance qui commence trop souvent dès l’enfance, le tabac s’attaque à toutes les formes de liberté.

    C’est fastoche vu que j’ai arrêté depuis 6 mois, je ferais mieux de la fermer. N’empêche que oui, ma motivation a été politique. Comment pouvais-je concevoir le mot liberté si j’étais entravée par cette saloperie. D’autant que l’industrie du tabac a toujours la perversité de jouer sur la notion de liberté, que le tabac est fait pour rendre les femmes libres, féministes, et même topo pour les hommes de l’ouest sauvage.
    Ça m’arrive quotidiennement maintenant de gouter à cette libération, le pied, de nez, de poumons.

    #paywall

  • Kritik am Hannover-Tatort « Im Wahn » : Deutscher Messermörder, fehlerhafte KI
    https://www.berliner-zeitung.de/news/kritik-am-hannover-tatort-im-wahn-deutscher-messermoerder-fehlerhaf

    L’épisode 1301 de la série policière Tatort s’intéresse au risques de l’introduction de l’intelligence artificielle dans le domaine des enquêtes criminelles. Dans le scénario de Georg Lippert une bande criminelle abuse de leur connaissances sur les détails de l’enquête qui sert de test pour leur logiciel #IA afin de manipuler la valeur en bourse de leur entreprise et de gagner plus d’un milliard. Pour y arriver ils tuent une personne et font chuter la valeur des actions de l’entreprise.

    Il est étonnant que personne parmi le commentataires n’ait remarqué que la trame du policier est comme une version à taille réduite des agissements de la bande à Trump. Quand le génie criminel occupe une place centrale dans l’institution, l’IA se transforme en outil pour prendre le pouvoir.

    Je pense que ni les proches du pouvoir, ni les rédacteurs des médias allemands, ni les fanatiques farfelus des réseaux sociaux ne connaissent les observations et l’analyse du système Trump publié par Daniel Grave dans Ill Will : Les Thiel et Musk sont en train de manipuler la société, de détruire ses institutions et de privatiser le pouvoir à tous les niveaux afin de passer de l’ère des milliardaires vers l’age des propriétaires de billions ou trillions.

    L’#IA n’est pas défectueuse, c’est l’institution et son contexte démocratique qu’on a oublié de moderniser et de protéger contre les dangers dans l’ère de l’intelligence artificielle.

    Daniel Grave , Monstertutional Conarchy (12.4.2025)
    https://www.illwill.com/monstertutional-conarchy
    #merci @monolecte pour https://seenthis.net/messages/1110807

    Regarder en ligne Tatort « Im Wahn » (21.4.2025)
    https://www.ardmediathek.de/video/tatort/im-wahn/ndr/Y3JpZDovL25kci5kZS8yMDRjN2FkMy04NDRkLTRjYjAtOTIzNS1iYzIyMmZjZmY0ZmZfZ2F

    Le compte rendu des réactions

    22.4.2024 von Eva Maria Braungart - Am Ostermontag erschien der neue Tatort „Im Wahn“. Ein Unbekannter ersticht darin Menschen am Bahnhof Hannover. Nicht allen gefiel der Film, sogar eine Polizeigewerkschaft kommentiert.

    Der Hannoveraner Tatort „Im Wahn“, der am Ostermontag ausgestrahlt wurde, wird in den sozialen Medien kontrovers diskutiert. In der Folge wird der Hauptbahnhof Hannover zum Schauplatz einer Messerattacke. Ein Mensch ersticht – offenbar völlig willkürlich – zwei Menschen. Für die Ermittlungen wird Bundespolizist Thorsten Falke (Wotan Wilke Möhring) hinzugezogen – dessen Kollegin Julia Grosz vor einem Jahr von einem unbekannten Messerangreifer getötet wurde.

    Bei den Ermittlungen soll ein neues Instrument helfen, das Künstliche Intelligenz (KI) nutzt. Der Hauptverdächtige, der durch die KI herausgefiltert wurde, ist ein psychisch kranker Mann namens Kowalski, der schon mehrfach mit Gewalttaten aufgefallen war.

    Scharfe Kritik an KI im Tatort „Im Wahn“

    Einige Darstellungen im neuen Tatort werden in den sozialen Medien kritisiert. „Der Tatort beginnt direkt mit einer dreiminütigen Propagandasequenz, weil der Bahnhof Hannover gezeigt wird, an dem nur weiße Menschen rumlaufen, während es 2025 in Deutschland buchstäblich keinen Bahnhof in einer Großstadt mehr gibt, der so aussieht wie der im Tatort“, so ein Nutzer auf der Plattform X.

    Der neue #Tatort „Im Wahn“ – um 20:35 Uhr im Ersten und in der #ARDMediathek: https://t.co/onZtkhSaAH https://t.co/ssEPRPEe6W
    — Das Erste (@DasErste) April 21, 2025

    Als der Hauptverdächtige stirbt und ein weiterer Mann auf ähnliche Art und Weise ums Leben kommt, fällt der von der KI gelenkte Verdacht auf einen Muslim. Dieser wird dann durch das SEK mitten am Tag verhaftet, doch der Verdacht gegen ihn erhärtet sich nicht. Letztendlich erweist sich der hinzugezogene KI-Experte als Mörder – um den Börsenkurs seiner Firma zu manipulieren und Milliarden-Gewinne zu machen. „Puh, bin erleichtert. Tatverdächtiger ist weißer Hautfarbe und vermeintlich biodeutsch. Also, alles sehr realitätsnah“, kommentiert ein Nutzer unter dem Post des Ersten zum Tatort auf der Plattform X.

    „War alles da, was woke sein muss: POC, Frau, Mann, Psychotyp, SEK ...“, kommentiert ein anderer Nutzer. Auch die Anfangsszene am Hauptbahnhof Hannover erhält weiter Kritik: „Eine Fahrt mit der U Bahn zum Cottbuser Tor in Berlin oder einmal umsteigen am Bahnhof Zoo ist spannender und realitätsnaher als dieser Tatort. Da braucht man keine KI um zu sehen, wo die Probleme wirklich sind“.

    Miriam Hollstein, Chefreporterin beim Stern, kommentierte auf X angesichts der Kritik an der KI im Tatort: „Ein Tatort gegen die Vorratsdatenspeicherung“. Die Polizeigewerkschaft Hamburg kommentierte auf der Plattform „Schulnote: 4, teilweise geradezu hanebüchene Story“.

    P.S. L’inflation de milliardaires nou pose le problème de l’écriture des très grands nombres. Voilà ce qui faut en savoir :
    https://fr.m.wikipedia.org/wiki/%C3%89chelles_longue_et_courte

    #Allemagne #médias #état_des_choses #TV #Tatort #intelligence_artificielle #data_mining #police #état_sécuritaire

  • Radiographie des #coûts de nos choix en matière de #transport

    Dans un monde où la durabilité devient une priorité, chaque choix en matière de transport a un #coût — financier, social et environnemental. Comment les entreprises peuvent-elles devenir de véritables leaders en mobilité durable ?

    Le transport pèse lourd sur les #finances, qu’il s’agisse des #budgets_publics ou de ceux des foyers québécois. Les coûts liés aux #infrastructures_routières, au #transport_collectif et même à la création de voies sécurisées pour les #mobilités_actives suscitent des débats passionnés sur les priorités à accorder et les #investissements à réaliser.

    Une étude menée par une équipe de HEC #Montréal donne une évaluation précise des #coûts_réels de la mobilité dans l’agglomération montréalaise, selon le mode de transport choisi : #automobile, transport collectif, #vélo ou #marche. Ce #calcul couvre à la fois les #coûts_privés — y compris l’achat et l’entretien des #véhicules, le #carburant, les #titres_de_transport, les #permis, les #taxes et les #contraventions — et les #coûts_sociaux.

    Ces derniers se divisent en deux catégories : d’une part, les coûts publics, tels que la construction et l’entretien des infrastructures, le déneigement et le fonctionnement des installations, qui sont inscrits explicitement dans les budgets fédéral, provincial et municipal ; d’autre part, les coûts ou bénéfices externes, économiquement invisibles, mais tout aussi importants, tels que les #émissions_de_gaz_à_effet_de_serre, la #congestion, les #accidents, l’occupation de l’#espace urbain et les effets bénéfiques sur la #santé_publique liés à l’utilisation des #transports_actifs.

    Ces facteurs, bien que cachés sur le plan économique, sont essentiels pour évaluer la véritable portée des choix en matière de #mobilité.

    En intégrant tous les éléments évalués, l’étude révèle que chaque kilomètre parcouru en automobile engendre un coût total de 2,27 $, tandis que les transports collectifs ne coûtent que 1,32 $, et le vélo, un modeste 0,87 $. Bien que ces sommes puissent sembler raisonnables si elles sont entièrement assumées par les utilisateurs, une analyse plus poussée montre que les coûts sociaux pèsent lourd sur la collectivité.

    Ainsi, pour chaque dollar dépensé par un automobiliste, la société doit assumer un coût additionnel de 1,44 $, ce qui en fait — et de loin ! — le mode de transport le plus onéreux. En comparaison, pour 1 $ investi dans les transports collectifs, les coûts sociaux sont de seulement 0,38 $. Quant aux mobilités actives, comme le vélo et la marche, elles génèrent des économies pour la collectivité : chaque dollar dépensé rattaché au vélo entraîne une réduction des coûts sociaux de 0,19 $, et la marche permet une économie de 0,03 $ par dollar, notamment grâce aux bienfaits pour la santé publique, qui réduisent la pression sur le système de santé.

    Ce que les entreprises peuvent faire

    Être un leader en #mobilité_durable est désormais un atout stratégique majeur dans le monde des affaires, particulièrement dans des villes comme Montréal, où les défis liés au transport sont omniprésents. Promouvoir des solutions de mobilité durable, telles que le transport actif ou collectif, ne se limite pas à réduire les émissions de gaz à effet de serre : cela permet surtout d’améliorer l’attractivité des entreprises en répondant aux attentes croissantes des nouvelles générations.

    Les jeunes, notamment les millénariaux et les membres de la génération Z, accordent une attention particulière aux enjeux environnementaux et au bien-être. Ils recherchent activement des employeurs qui partagent leurs valeurs et qui encouragent les pratiques durables. Ces générations n’hésitent pas à changer d’emploi si elles estiment que l’entreprise pour laquelle elles travaillent ne correspond pas à leurs attentes sur le plan de l’éthique.

    En parallèle, promouvoir la mobilité durable améliore aussi considérablement l’image de marque d’une organisation. Les entreprises peuvent ainsi non seulement répondre aux exigences des consommateurs actuels, mais aussi se bâtir une réputation basée sur des valeurs de durabilité. Les émissions de gaz à effet de serre qui englobent l’ensemble des émissions indirectes générées — notamment par les déplacements des employés —, peuvent représenter de 70 % à 90 % des émissions totales d’une entreprise. En mettant en place des solutions de mobilité durable, les entreprises peuvent réduire fortement leur empreinte carbone et renforcer leur leadership en matière de transition écologique.

    De multiples solutions

    Pour devenir des ambassadeurs en mobilité durable, les entreprises ne peuvent plus se cacher simplement derrière l’adoption de quelques mesures symboliques. Ce changement nécessite dorénavant la mise en place d’une stratégie globale qui intègre une politique interne de mobilité.

    À Montréal, plusieurs grands employeurs ont pris des engagements concrets en signant un pacte de mobilité durable. Cette entente vise l’ouverture de nouveaux locaux à proximité des transports en commun, la réduction de la demande de stationnement individuel et l’électrification des parcs de véhicules. Ce type d’actions souligne l’importance des partenariats public-privé pour l’atteinte d’objectifs environnementaux ambitieux et appelle les gouvernements à investir massivement dans les infrastructures de transport durable.

    https://www.ledevoir.com/environnement/868882/radiographie-couts-choix-matiere-transport

    sur le site de HEC Montréal :
    https://www.revuegestion.ca/mobilite-durable-le-vrai-cout-de-nos-choix

    #transports #mobilité #économie

    via @freakonometrics

  • Le clan Talai, les faiseurs de président désillusionnés du Kenya
    https://www.visionscarto.net/talai-faiseurs-de-president

    Depuis l’indépendance du Kenya en 1963, un clan influence indirectement la vie politique du pays. Leurs anciens, réputés pour leurs pouvoirs magiques, ont vu défiler devant eux tous les présidents kényans qui souhaitaient leur bénédiction. Mais leur poids politique cache surtout une instrumentalisation des plus puissants, en quête de légitimité traditionnelle. Par Manon Mendret Journaliste indépendante basée à Nairobi, spécialisée sur les questions sociétales et culturelles, (…) Billets

    #Billets_

  • « En Russie, l’impact démographique de la guerre en Ukraine s’ajoute au déclin structurel de la population depuis la chute de l’URSS »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/04/12/en-russie-l-impact-demographique-de-la-guerre-en-ukraine-s-ajoute-au-declin-

    « En Russie, l’impact démographique de la guerre en Ukraine s’ajoute au déclin structurel de la population depuis la chute de l’URSS »
    Tatiana Kastouéva-Jean
    Directrice du Centre Russie/Eurasie de l’IFRI
    L’un des problèmes actuels de l’économie russe, reconnu par tous les hauts responsables, est le manque de main-d’œuvre. Fin 2024, plus de 80 % des entreprises russes déclarent éprouver des difficultés à recruter, dans un marché du travail où le taux de chômage est tombé à son plus bas niveau historique, 2,4 % en mars. Aucun secteur n’est épargné, y compris le complexe militaro-industriel dans lequel l’Etat russe investit massivement depuis 2022.
    Pour faire face, les employeurs proposent des salaires de plus en plus attractifs, alimentant l’inflation. Ils révisent à la baisse le niveau d’exigence pour les recrutements, alors qu’aucun indicateur ne permet de constater une amélioration de la productivité du travail en Russie, qui représente un peu plus de la moitié de celle des Etats-Unis, selon une récente étude russe.
    Le manque de cadres, notamment, s’est aggravé avec la guerre en Ukraine : des centaines de milliers de personnes combattent au front ou comptent déjà parmi les morts et les blessés. Jusqu’à 1 million de personnes auraient quitté le pays pour échapper au durcissement du régime ou à la mobilisation militaire.Cet impact démographique de la guerre s’ajoute au déclin structurel de la population depuis la chute de l’URSS. Le faible taux de natalité des années 1990 a abouti à des générations creuses qui font aussi peu d’enfants. Selon l’agence fédérale des statistiques, Rosstat, on comptait plus de 12 millions de Russes entre 15 et 19 ans en 2001, mais seulement 7,8 millions en 2024. Et l’annexion de la Crimée et des quatre régions ukrainiennes, intégrées dans les statistiques russes depuis 2023, ne corrige pas la tendance de fond.
    L’immigration pourrait être une réponse. Mais l’arrivée de travailleurs étrangers – venant majoritairement de pays d’Asie centrale, l’Ouzbékistan, le Tadjikistan et le Kirghizistan – est perçue avec méfiance par la population russe. Après l’attentat sanglant du Crocus Center en mars 2024, commis par des ressortissants tadjiks, plus de 80 000 migrants en situation irrégulière ont été expulsés, soit deux fois plus qu’en 2023.La plupart des migrants sont mal intégrés en Russie : sous-payés et ayant peu de droits, ils vivent souvent en communautés closes, qui sont aussi parfois des foyers de radicalisation. Selon une décision récente, les écoles russes n’accepteront désormais plus les enfants ne maîtrisant pas la langue russe : une mesure qui risque d’accentuer l’isolement des communautés immigrées et de décourager les nouvelles arrivées.
    La situation pousse les autorités et les employeurs dans une recherche frénétique de solutions. Ceux de l’Extrême-Orient se tournent vers des pays plus exotiques comme, par exemple, la Corée du Nord ou la Birmanie pour le secteur du bâtiment. Plusieurs entreprises du textile ont commencé un transfert de la production vers l’Asie centrale. Une idée surprenante concerne le « visa idéologique » que les autorités russes proposent depuis août 2024 aux personnes qui fuient les politiques néolibérales de leurs pays natals et partagent les valeurs traditionnelles russes. A la différence des exigences pour les migrants centrasiatiques, ces visas ne demandent pas la maîtrise du russe. Depuis janvier 2024, un institut a vu le jour pour faciliter le retour des compatriotes partis à l’étranger. Il ne s’agit pourtant que de gouttes dans l’océan des besoins du marché du travail russe.
    La tension actuelle sur le marché du travail se combine à la réflexion sur la démographie de demain. Le président russe prône la famille nombreuse comme nouvelle norme. Des mesures natalistes – financements, avantages sociaux, accès facilité au logement – sont en vigueur depuis plusieurs années en Russie, mais n’apportent pas le résultat escompté. Le taux de fécondité y est actuellement de 1,41, malgré quelques exceptions régionales, comme en
    La diffusion des idées childfree [faire le choix de ne pas avoir d’enfant] ou des thématiques LGBTQ+ a été interdite en Russie. Le débat est régulièrement relancé sur l’interdiction de l’avortement, sans aboutir pour l’instant, car l’idée est peu populaire dans la société russe, qui, dans ses comportements, est proche du mode de vie occidental et n’apprécie pas l’ingérence de l’Etat dans ce domaine privé. Mais une dizaine de régions proposent des aides financières aux mineures enceintes pour les inciter à garder l’enfant.
    Il est légitime de douter du succès en temps de guerre des mesures natalistes qui n’ont pas apporté les résultats escomptés en temps de paix. Selon les prévisions médianes de l’ONU, si l’actuelle tendance démographique se poursuit en Russie, sa population se réduira à moins de 136 millions de personnes d’ici à 2050 (contre 144 millions en 2023). De quoi se poser des questions sur son développement économique, mais aussi ses ambitions de grande puissance.

    #Covid-19#migrant#migration#russie#demographie#guerre#economie#travailleurmigrant#asie#ouzbekistan#tadjikistan#kirghizistan#coree#birmanie

  • Liber?TAZ: storie di #rave e #repressione
    https://radioblackout.org/2025/04/libertaz-storie-di-rave-e-repressione

    A La Cassa, a 20 km da Torino domenica mattina un gruppo di persone è stato violentemente aggredito da carabinieri e polizia all’uscita da un rave che era iniziato il giorno prima. Circa 500 persone durante la notte, e 300 la mattina stavano mettendo via e andandosene pacificamente. Fuori, ad assediare lo spazio d’uscita, c’erano […]

    #L'informazione_di_Blackout #Taz

  • #guerre_commerciale : vers la dédollarisation et la mort de l’industrie européenne ?
    https://lvsl.fr/guerre-commerciale-vers-la-dedollarisation-et-la-mort-de-lindustrie-europeenne

    La guerre commerciale de #Trump remet en cause un demi-siècle de mondialisation. Si la #chine pourrait profiter de cette situation pour accélérer la fin du privilège du #dollar, l’Union européenne risque d’être la principale victime de cet affrontement. Incapable de remettre en cause son libre-échangisme, elle se retrouve prise au piège.

    #Économie #commerce #douane #euro #industrie #souveraineté #taxes #Union_Européenne

  • Trump exempts smartphones and computers from new tariffs - BBC News
    https://www.bbc.com/news/articles/c20xn626y81o

    US President Donald Trump’s administration has exempted smartphones, computers and some other electronic devices from “reciprocal” #tariffs, including the 125% levies imposed on Chinese imports.

    US Customs and Border Patrol published a notice late on Friday explaining the goods would be excluded from Trump’s 10% global tariff on most countries and the much larger Chinese import tax.

    The move comes after concerns from US tech companies that the price of gadgets could skyrocket, as many of them are made in China.

    This is the first significant reprieve of any kind in Trump’s tariffs on China, with one trade analyst describing it as a “game changer scenario”.

    The exemptions - backdated to 5 April - also include other electronic devices and components, including semiconductors, solar cells and memory cards.

    “This is the dream scenario for tech investors,” Dan Ives, who is the global head of technology research at Wedbush Securities, posted on X. “Smartphones, chips being excluded is a game changer scenario when it comes to China tariffs.”

    Big tech firms like Apple, Nvidia, Microsoft and the broader tech industry can breathe a huge sigh of relief this weekend into Monday, he added.

    The White House indicated that the exemptions were made to ensure companies had more time to move production to the US.

    […]

    The US is a major market for iPhones, while Apple accounted for more than half of its smartphones sales last year, according to Counterpoint Research.

    It says as much as 80% of Apple’s iPhones intended for US sale are made in China, with the remaining 20% made in India.

  • Trump is waiting for Xi to call. The Chinese see it differently | CNN Politics
    https://www.cnn.com/2025/04/10/politics/trump-xi-china-tariffs/index.html

    In private discussions hours before China announced new retaliatory #tariffs, the Trump administration warned Chinese officials against such a move, according to a source familiar with the discussions.

    The Chinese were also told – once again – that Chinese President Xi Jinping should request a call with US President Donald Trump.

    Instead, US officials woke up to news of increased Chinese tariffs and no request for a leader level call. Xi also made comments that only dug him in further.

    […]

    Behind the scenes, official channels at the working level are active, but high-level dialogue has not been happening. Meanwhile, unofficial channels have proven unproductive, according to three sources briefed on the situation, paving the way for a game of economic chicken with a costly and uncertain end.

  • 663 ungenehmigte Taxis in Berlin aufgeflogen: Verkehrsverwaltung geht gegen kriminelle Strukturen vor
    https://www.tagesspiegel.de/berlin/berliner-wirtschaft/663-ungenehmigte-taxis-in-berlin-aufgeflogen-verkehrsverwaltung-geht-ge

    Wir wussten es immer schon. War doch klar. Seit uns Uber-Fahrer sagen, dass sie auf Taxi umsteigen möchten,weil sie zu schlecht verdienen, seit es, viel länger noch, Betriebe gibt, die sowohl Taxis als auch Mietwagen betreiben, seit wir vor vielen Jahren in einem offensichtlich „geklonten“ Taxi ohne eigene Konzession arbeiten sollten, seit es Modelle plausibel-kreativer Buchführung fürs Taxi gibt, seit für eine Studie ermitteltbwurde, dass drei Viertel aller Taxibetriebe fingierte Abrechnungen bei Steuer und sozialversicherung einreichen, so lange wussten wir von den unkonzessionierten Taxis.

    Neu ist die eher niedrige ermittelte Zahl von um die 10 Prozent unkonzessionierter Taxis. Es gibt vermutlich mehr davon.

    Der Uber-Konzern hat ein System für Sozialbetrug in industriellem Maßstab in die Stadt gebracht. Die kriminellen Milieus im Gewerbe wurden gestärkt, weil die Uber-Bande ihnen ein todsicheres, von gesetzlichen Einschränkungen befreites Business-Modell erschlossen hat. Mit ihm wurden neue Schlupflöcher geöffnet, durch die uns allen in die Tasche gegriffen wird. Nicht konzessionierte Taxis „offiziell“ vermitteln zu lassen, ist eine logische Folge der großflächig etablierten Parallel- und Schattenwirtschaft.

    Das Problem hat Auswirkungen weit über das Taxi- und Mietwagengewerbe hinaus. Durch Ausbeutung und Sozialbetrug ist eine neue Randgsellschaft entstanden, deren Mitglieder Tricksereien und Betrug zum Teil ihrer Identität gemacht haben. Diese Menschen ziehen sich in eigene religiöse und kulturelle Zirkel zurück, und erleben Staat und Gesellschaft als bedrohliche Beutegreifer, gegen die sie sich mit allen Mitteln zur Wehr setzen. Diesen Gegnern einen Teil der Beute abzujagen ist für sie nicht nur Ehrensache sondern überlebensnotwendig.

    Fragen sie mal Lehrer an Berliner Problemschulen nach den Haltungen ihrer Schutzbefohlenen.

    10 Prozent Illegale Taxis sind nur die Spitze des Eisberis. Würde die nachgewiesene Zahlung des Mindestlohns an alle Fahrer als Kriterium für die Zuverlässigkeit von Betrieben durchgesetzt, müsste über die Hälfte der Taxi- und sämtliche Uber-Mietwagenbetriebe verboten werden.

    Das Taxi- und Mietwsgengewerbe ist kaputt. Es braucht eine Revolution, um zukunftsfähig zu werden

    11.4.2025 von Benedikt Schmidt - Vor einem Jahr kam heraus, dass etwa 1600 sogenannte Mietwagen bei Uber und Co. ohne Erlaubnis vermittelt wurden. Jetzt hat sich die Verwaltung die Taxis vorgeknöpft.

    Das Landesamt für Bürger- und Ordnungsangelegenheit, kurz Labo, hat die von ihr erteilten Zulassungen aller Taxis in Berlin mit den Datensätzen der Vermittlungsdienste und Rufzentralen abgeglichen. Dabei kam heraus, dass bisher mehr als 600 Taxis in der Hauptstadt an Fahrgäste vermittelt wurden, obwohl sie dazu keine behördliche Erlaubnis hatten.

    Das erklärte die fürs Labo zuständige Senatsverkehrsverwaltung am Freitag. Insgesamt hat die Behörde 663 „Fahrzeug-Datensätze“ beanstandet, weil sie keine Fahrerlaubnis für die Wagen erteilte, diese abgelaufen war oder aufgrund von Verstößen von einem Sachbearbeiter widerrufen wurde.

    Ein Sprecher der Verkehrsverwaltung teilte auf Nachfrage mit, hinter der Gesamtzahl würden sich zwar keine doppelt gezählten Datensätze verbergen. Es könne aber sein, dass darunter „Karteileichen“ seien, also „Taxiunternehmen, die aus dem Markt gegangen sind, ohne daran zu denken, sich bei dem Vermittler ,abzumelden’“.

    Für den Datenabgleich hatten sämtliche in Berlin tätige Vermittler die Daten der bei sich registrierten Fahrzeuge und ihre zugehörigen Unternehmen an das Amt übermittelt. Dazu zählen die App-basierten Vermittler Freenow, Bliq, Uber, Bolt und taxi.eu sowie die analogen Rufzentralen von Hermann Waldner (unter anderem Würfel-Funk und Taxi Berlin).

    Als Stichtag des Abgleichs hat man sich auf den 1. November 2024 verständigt. Insgesamt ist der Datensatz rund 13.000 Einträge groß: Taxi-Unternehmen melden ihre Fahrzeuge in der Regel bei mehreren Plattformen an. Diese kassieren pro Vermittlung eine Provision.
    Offensive gegen mutmaßliche Betrüger

    „Das Labo wird Maßnahmen gegen die beanstandeten Unternehmen einleiten, soweit die Unternehmen nachweislich weiterhin Beförderungsleistungen erbracht haben“, heißt es in einer Mitteilung der Verkehrsverwaltung.

    Wie berichtet, geht das Land Berlin seit geraumer Zeit ruppig gegen die Plattformen und die von ihr vermittelten Firmen vor. Der Abgleich der Taxi-Bestandsdaten ist Teil einer größeren Offensive gegen kriminelle Strukturen in dem Sektor: Analog zu der jetzt erfolgten Maßnahme hatte das Labo vor einem Jahr die bei den Vermittlern hinterlegten Daten sogenannter Mietwagenbetriebe untersucht und rund 1600 auffällige Fahrzeuge entdeckt. Mutmaßlich hatten Kriminelle die Genehmigungen gefälscht und sich damit bei den Plattformen angemeldet. So konnten sie ihr Geschäft betreiben und zugleich bei Steuern und Sozialabgaben sparen.

    Uber und Bolt vermitteln auch Taxis

    Im Gegensatz zu Taxis kann man die per App vermittelten Mietwagen nicht heranwinken und nur auf den Plattformen von Uber und Co. bestellen. Sie müssen nach jeder Tour an ihren Betriebssitz zurückkehren. Im Straßenverkehr erkennt man sie an der blauen Ordnungsnummer auf der Heckscheibe. In aller Regel handelt es sich um Fahrzeuge der Automarke Toyota.

    Bolt, Uber und Co. vermitteln neben diesen Mietwagen seit Längerem auch klassische Taxis. Seit diese in Berlin Festpreise vereinbaren können, ist die Taxivermittlung für die Plattformen attraktiver geworden – denn nun können sie einen exakten Preis in der App anzeigen.

    Um gegen nicht genehmigte Fahrzeuge und deren Vermittlung vorzugehen, hatte das Labo die mit Vermittlern getroffene Vereinbarung für einen fairen Markt im Dezember 2024 auf die Taxibranche ausgeweitet. Seit einiger Zeit gehen die Sachbearbeiter im Labo zudem restriktiver mit der Vergabe von Fahrgenehmigungen um. In der Branche heißt es, das Labo habe einen faktischen Konzessionsstopp verhängt. Zoll, Polizei und weitere Behörden arbeiten eng zusammen und führen viele Kontrollen durch.

    Die Maßnahmen zeigen Wirkung, das verdeutlicht die Verkehrsverwaltung anhand aktueller Zahlen: Ende März 2025 waren in Berlin nur noch 436 Mietwagenunternehmen mit 2335 Fahrzeugen unterwegs, darunter fallen auch Hunderte Autos gehobener Chauffeurdienste, die gar nicht auf den Apps registriert sind. Vor einem Jahr waren in Berlin noch fast 4500 Mietwagen konzessioniert. Die Zahl der Taxis ist im gleichen Zeitraum kaum gesunken. Ende März 2025 waren 5680 Wagen registriert.

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