• Stathis Kouvélakis : « Le non n’est pas vaincu, nous continuons »
    http://www.revue-ballast.fr/stathis-kouvelakis

    La gauche, dans son ensemble, a considérablement sous-estimé la nécessité d’analyser sérieusement l’Union européenne. Au lieu de cela, nous avons eu droit, pendant des décennies, au recours à une longue litanie de vœux pieux : « l’Europe sociale », « l’Europe des citoyens », « faire bouger les lignes en Europe », etc. Ce genre de discours sont répétés inlassablement depuis des décennies alors qu’ils ont fait la preuve flagrante de leur impuissance et de leur incapacité à avoir la moindre prise sur le réel. Source : Ballast

  • « Les précaires développent des tactiques pour éviter les dominations » - Entretien avec #Patrick_Cingolani, Libération
    http://www.liberation.fr/economie/2014/12/12/les-precaires-developpent-des-tactiques-pour-eviter-les-dominations_11624

    Qui sont ces « précaires » dont il est question dans votre livre ?

    La plupart sont des jeunes - avec l’idée qu’aujourd’hui on peut être « jeune » jusqu’à l’âge de 40 ans - et souvent célibataires, car la contrainte monétaire sur les conditions de vie est moins lourde. Mais ils ne sont pas seulement issus des classes populaires, une partie des classes moyennes est aussi concernée. Ils considèrent le #travail comme une #atrophie des conditions de réalisation et d’expression de la personne, et développent ce que Michel de Certeau appelait des « #tactiques » pour éviter les #dominations. Confrontés aux désenchantements de la scolarisation de masse, les précaires dont je parle aspirent à des activités pouvant rendre compte de la dimension expressive de la personnalité. C’est ainsi qu’à travers des petits boulots, qui permettent de gagner du temps, ou des actions associatives, ils mènent des activités plus valorisantes et s’opposent à un mode de vie standardisé et consumériste. Il y a, au cœur de l’expérience #précaire, deux dimensions qui prédominent : l’aspiration à l’autonomie et le désir d’autoréalisation. Dans le livre, je me suis plus particulièrement intéressé aux précaires travaillant dans le secteur de la culture ou des médias. Les interviewés sont à la recherche d’un régime d’existence opposé à la bureaucratie et à la technocratie. Ce milieu est emblématique des expérimentations de nouvelles sensibilités, mais aussi de nouvelles formes de domination.

    Pour les intéressés éventuels, un débat a lieu jeudi 2 avril à 18H30 à la Bourse du Travail 3 rue du Château d’Eau à Paris (M° République), avec Cingolani, des salariés grévistes de Paris VIII et d’autres, à l’invitation de stop précarité et stop stress management.

  • Mort de Rémi Fraisse : l’État à l’épreuve
    http://www.laviedesidees.fr/Mort-de-Remi-Fraisse-l-Etat-a-l.html

    Rémi Fraisse est le premier mort en manifestation sous un gouvernement de gauche sous la Ve République. Comment en est-on arrivé là, et que nous dit ce drame sur les conditions du maintien de l’ordre en France ? Pour Fabien Jobard, politiste, spécialiste de la #police, seule une commission parlementaire permettrait de tirer toutes les conséquences politiques de cet événement.

    Essais & débats

    / police, #violence, #crime_d'Etat, #révolte

    #Essais_&_débats

    • Si j’en crois ces mêmes rapports d’enquête judiciaire, on dénombrerait la nuit du 25 au 26 octobre 312 grenades lacrymogènes MP7, 261 grenades lacrymogènes CM6, 78 grenades explosives assourdissantes F4, 10 grenades lacrymogènes instantanées GLI, 42 grenades offensives OF, ainsi que 74 balles en caoutchouc LBD 40 mm . Cela signifie par exemple, pour être très concret, 74 tirs de #flash-balls dans l’obscurité, quand bien même, depuis la première circulaire de 1995 qui en prévoyait l’usage, au moins 25 personnes ont été grièvement blessées, parmi lesquelles un mort, le 13 décembre 2010 à Marseille, et une quinzaine de personnes énuclées. L’instruction dont j’ai parlé à l’instant visait certes les grenades de désencerclement, en leur consacrant 3 pages, mais aussi les LBD 40 mm, auxquelles 4 pages sont consacrées. Si elles étaient attestées, les transformations de la violence protestataire justifieraient-elles un tel déploiement de la force publique ? (...)

      On ne peut en revanche passer sous silence une transformation notable, qui est le renversement du rapport à la durée. Des entretiens que j’ai pu mener avec les policiers en charge du maintien de l’ordre ressort toujours l’idée que, au fond, l’avantage décisif de la police est de pouvoir tenir une position sur une durée illimitée . Ce que Pierre Favre et moi caractérisions comme une « réserve quasi-inépuisable de forces de la police » [4] est avant tout une réserve de ressources humaines. Quasiment 30 000 agents sont exclusivement dédiés au maintien de l’ordre en France, ce qui est considérable. Ils sont donc à même de se succéder sur des positions ou des lignes, et d’épuiser ainsi les forces de l’adversaire ; ce d’autant plus qu’ un investissement considérable a été fait, ces trente dernières années, sur l’équipement défensif des agents . Mais, à Sivens ou à Notre-Dame-des-Landes, la contestation est portée par des acteurs qui ont une relation totale au politique : ils ne pratiquent pas la protestation après leur journée de travail, une fois les enfants couchés ; ils font de la protestation leur relation même à la société. Une « zone à défendre » est une zone de vie. D’un point de vue #tactique, les protestataires privent la force publique du monopole de la durée. C’est sans doute cela qui explique la stratégie d’escalade apparemment déployée par le préfet du Tarn à Sivens dès le début du mois de septembre. À mes yeux, c’est donc moins un saut qualitatif dans l’usage de la violence protestataire qui explique la débauche de force par les pouvoirs publics, que le rapport des protestataires au politique et leur appropriation de la durée.(...)

      Imaginer que les autorités puissent faire croire qu’il ne s’était rien passé, ou qu’elles ne savaient pas dans quelles circonstances les gendarmes avaient découvert un corps au hasard de leur promenade quelques heures après des échauffourées, montre que le gouvernement, en pareille crise, s’est défait de tous les instruments de lucidité sur la société dans laquelle il agit. Cette béance de la parole publique montre que les élites administratives et politiques qui avaient à gérer l’événement ont été écrasées par lui. (...)

      On sait depuis au moins les travaux de Lawrence Sherman aux États-Unis que l’un des moteurs essentiels de réforme de la police est le #scandale. Mais un scandale n’est pas un fait naturel, déposé par l’événement. Dans ma thèse, j’avais travaillé sur « l’épreuve des faits », c’est-à-dire les conditions pour qu’une violence alléguée devienne avérée : la matérialité de l’atteinte (que la blessure et son origine policière soient indéniables), la taille de l’atteinte (que le dommage soit incommensurable par rapport au danger encouru par le policier), la virginité pénale de la victime et de ses soutiens (qu’il ne soit pas « connu des services de police », pour reprendre l’expression préfectorale convenue) [11]. Dans le cas d’espèce, j’ai signalé toute l’importance de l’appréciation qui sera faite du caractère « critique » de la situation au moment des tirs de grenades par la gendarmerie. Mais, pour que la violence illégitime, si elle est établie comme telle, acquière une dimension de scandale, c’est-à-dire de transformation des institutions, il faut qu’un rapport de forces se mette en place entre des contradicteurs. Et l’issue de ce rapport de forces dépend très largement des arènes dans lesquelles il se jouera.(...)

      Bon, malgré tous les éléments utiles qui sont ainsi rabouttés, on en reste là au classique procès en incompétence des dirigeants, ce qui agure mal de toute reconnaissance d’une aptitude des quelconques (plus #incompétents encore) à décider du sort commun. On en revient à une apologie du savoir et de la science qui permettrait de mieux orienter/rationaliser l’action politique (et au parlement comme arène politique qui devrait être décisive, ah ! ah ! ah !. C’est la traditionnelle figure de l’intellectuel en #conseiller_du_prince.

      Comme dirait l’autre : " On peut définir les intellectuels comme ceux sur qui l’intelligence de la bourgeoisie produit un effet d’aveuglement et de bêtise. Ceux qui le nient sont des amuseurs publics, ils méconnaissent le sérieux de la lutte." #Michel_Foucault, La société punitive , Cours au Collège de France, 1972-1973, p.168.

    • Imaginer que les autorités puissent faire croire qu’il ne s’était rien passé, ou qu’elles ne savaient pas dans quelles circonstances les gendarmes avaient découvert un corps au hasard de leur promenade quelques heures après des échauffourées, montre que le gouvernement, en pareille crise, s’est défait de tous les instruments de lucidité sur la société dans laquelle il agit. Cette béance de la parole publique montre que les élites administratives et politiques qui avaient à gérer l’événement ont été écrasées par lui.

      Jusqu’à quand supporter que des abrutis (patentés par l’ENA) s’arrogent le pouvoir ?

  • Is killing civilians part of Israel’s plan?
    http://www.jonathan-cook.net/blog/2014-07-30/is-killing-civilians-part-of-israels-plan

    Israel’s army is “degrading” – or “mowing the lawn”, in even worse military parlance – Gaza’s ability’s to resist. Not Hamas’ abilities, but Gaza’s. Because the problem lies not with Hamas. Hamas is simply a symptom, of the people of Gaza’s determination to liberate themselves from Israel’s siege.

    That is why the power plant was destroyed yesterday. That is why Israel has been starving Gaza for years through its siege, limiting the entry of basic foods and counting the minimum calories people need for bare survival - putting them on a diet, as one senior adviser jokingly termed it. That is why Gaza’s infrastructure is being trashed - the notorious Dahiya doctrine, devised by Israeli generals in 2006 as way to force hostile populations back into the Stone Age, keeping them preoccupied with the essentials of life rather than demanding, or fighting, for their rights.

  • Could Israeli soldiers, not civilians, be the target of the attack tunnels ?
    http://www.timesofisrael.com/soldiers-not-civilians-are-tunnel-infiltration-goals-says-senior-inte

    Les tunnels du Hamas ne vont pas jusqu’aux kibboutz, sont creusés de telle manière à atteindre des cibles militaires.

    Hamas operatives aim primarily to abduct soldiers and not to penetrate into civilian communities along the border with Gaza, a senior intelligence source said Monday.

    (...)

    The intelligence source (...) said that of the nine cross-border tunnels detected, none actually stretches into the grounds of a civilian community. “They could have gone 500 meters more, into the kibbutz,” he said. “Why didn’t they do that?”

    (...)

    The tunnel infiltration attacks have all had similar characteristics. In each case, as with the June 2006 abduction of Gilad Shalit, the operatives surfaced several hundred meters within Israel and several hundred meters away from a civilian settlement. In each case anti-tank missiles were fired at soldiers, either in passing vehicles or static posts.

  • Révolutionnaires sans #révolution
    http://www.monde-diplomatique.fr/2013/05/BURLAUD/49078

    Figure de proue, aux côtés d’Antonio Negri, de l’opéraïsme italien, Mario Tronti offre aujourd’hui quelques souvenirs et réflexions sur ce mouvement qui, dans les années 1960, adopta, contre le pouvoir démocrate-chrétien et souvent aussi contre les autorités du Parti communiste italien (PCI), le « point de vue ouvrier » : centralité de la classe ouvrière et de son lieu propre, la grande usine, où se saisissent et s’avivent les contradictions du #capitalisme contemporain. - #2013/05

    #Italie #Communisme #Histoire #Idées #Idéologie #Mouvement_de_contestation #Parti_politique #Politique #Syndicalisme #Socialisme #Marxisme