@unagi, ce n’est pas "mon" texte, mais un extrait de texte que je propose ici dans un fil qui traite essentiellement de l’angle identitaire à gauche. Les questions que tu poses pourraient l’être au blog de luftmench. Et peut-être est il souhaitable à propos du P.I.R de lire le blog Pinalie dont un article ouvre ce fil.
Je n’ai rien à faire de l’antiracisme de bonne conscience, l’antiracisme » qui m’intéresse est celui qui est de nature à mettre en cause l’ensemble de la société (quitte évidemment à mettre le pied dans la porte de la forteresse par un aspect partiel devenu soudain explicitement intolérable, problématique). C’est comme ça que j’ai plusieurs fois rappelé ici que le gouvernement socialiste à dès 1982/1983 dénoncé les grévistes arabes de l’automobile comme « musulmans » qui sabotaient la production nationale, a en 1988 instauré un RMI qui supposait deux ans de « séjour régulier » pour être obtenu par un étranger. Cette gauche est nationaliste, ex SFIO (Guerre d’Algérie), chauvine (le « produisons français du P« C »F), cette gauche gère le capitalisme français c’est à dire l’exploitation et la relégation des immigrés et des « issus de », quitte à intégrer la mondialisation néolibérale comme elle l’a fait depuis.
Pour ce que je connais, l’autonomie des "issus de l’immigration" a été brisée durablement et sciemment par l’OPA politique SOS racisme pour le compte de l’état PS et de l’enseMble de la gauche « représentative ». La grille de lecture en terme de « communautarisme vient ensuite dénoncer nombre de reprises sur ces enjeux, ça il me semble que nus en sommes d’accord.
Le choix de se dire « indigène » peut se lire de deux manières au moins. L’une m’agrée, c’est le « nous sommes d’ici » (quitte à ne pas pratiquer seulement la liberté d’installation, le refus des discriminations mais aussi d’exercer un « droit à la mobilité »), assertion féconde aux conséquences incalculables que je détaillerais pas. L’autre me parait plus problématique puisque de la nécessité de dire le caractère colonial de la société française, on tend à proposer une grille de lecture de celle ci où non seulement le passé n’est pas passé (ce qui est fondamentalement juste) mais où ce passé là serait l’explication centrale de la situation actuelle. Je préfère me souvenir que les interpellés et condamnés après les émeutes de 2005 n’étaient pas tous loin de là des « issus de l’immigration », tout comme ils n’étaient pas tous déjà du gibier à prison, déjà « connus des servies de police », comme le racontait la presse.
Sinon pour ce qui est du rapport au « juif », je crois que le P.I.R est un bon symptôme d’une régression qui les tient plus qu’ils ne la déterminent. Je n’ai pas de « preuves » à fournir, juste un énorme malaise ressenti depuis longtemps, et aussi la fréquentation intermittente de quelques personnes qui les ont quitté suite à des désaccords idéologiques (essentialisme).
Depuis les années 70’, c’est au plan mondial qu’un éloignement puis une rupture (dans bien des cas) intervient entre ces minorités (quantitatives et politiques) « ethniques » ou « raciales » (cf exemple des juifs et des noirs étasuniens). Les avatars de la révolution palestinienne, avec l’involution de nombre de forces impliquées vers l’islam (phénomène brillamment entretenu et suscité par la politique israélienne), c’est-à-dire pour partie vers le seul #internationalisme apparu comme praticable dans la conjoncture depuis le début des années 80, n’y sont pas pour rien non plus.
Rien de bouclé... L’histoire continue. J’arrête là faute de temps et avec la crainte qu’une mienne propension à la maladresse d’expression et aux difficultés à déployer un tant soit peu un argumentaire (ce qui pousse tout lecteur à imaginer ce qui aurait pu être dit là où rien n’e l’est...) ait déjà compromis une suite éventuelle :)