• Mais Ils et Elles étaient où pendant cinq ans ?

    Présidentielle : Juliette Binoche et cent artistes appellent à voter à la Primaire populaire
    https://www.lefigaro.fr/culture/presidentielle-juliette-binoche-et-cent-artistes-appellent-a-voter-a-la-pri


    Dans une pétition publiée dans Les Inrocks, l’actrice associée notamment au metteur en scène Stanislas Nordey, aux acteurs Jean-Pierre Darroussin ou Charles Berling, estime que l’union est la seule façon de faire gagner la gauche. Et appelle les candidats à s’intéresser à la culture « grande oubliée des débats et des programmes » de la présidentielle.

    « En avril, il sera trop tard ». Cent personnalités du monde de la culture, dont l’actrice Juliette Binoche et le réalisateur Jean-Marc Barr, appellent les partis de gauche à rejoindre la Primaire populaire, initiative citoyenne qui plaide pour une candidature commune à gauche à la présidentielle.

    « La compétition qui s’annonce entre les candidates et les candidats de la gauche et de l’écologie n’est pas à la hauteur des enjeux de la prochaine élection présidentielle. (...) Perdre cinq ans de plus serait insensé », écrivent ces personnalités, parmi lesquelles le directeur du Théâtre national de Strasbourg, Stanislas Nordey, ou les acteurs Jean-Pierre Darroussin et Charles Berling, dans une tribune publiée dans le magazine Les Inrocks.

    À trois mois du premier tour de l’élection présidentielle, ils appellent les sept candidats issus de la gauche à se soumettre au vote de la Primaire populaire, « meilleure voie possible pour faire gagner ce que nous avons en partage, la lutte contre le dérèglement climatique et les inégalités ».

    Les organisateurs de cette initiative ont revendiqué mercredi 311.000 inscrits pour ce vote d’« investiture », prévu du 27 au 30 janvier et qui doit départager sept personnalités présélectionnées. Mais Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot et Anne Hidalgo ont refusé d’y participer, et se retrouvent inscrits au scrutin malgré eux.

    Les signataires appellent également les candidats à davantage s’intéresser à la culture, « grande oubliée des débats et des programmes des candidates et des candidats », et à défendre l’exception culturelle française

    Je crois qu’il est temps de renommer la primaire populaire, primaire #Taubira.

    #primaire-populaire #positive-attitude-néolibérale de la gauche Molle
    https://seenthis.net/messages/945028

    • « On fait du chantage à l’insu de notre plein gré »

      📣 Tribune 📣 Dans cette lettre ouverte adressée, via l’Obs, aux principaux candidats de gauche, les fondateurs de la Primaire Populaire Samuel Grzybowski et Mathilde Imer s’expliquent : 🗣️ "Ce n’est pas par plaisir qu’on en arrive à devoir vous mettre la pression."

      https://www.nouvelobs.com/tribunes/20220121.OBS53507/la-primaire-populaire-repond-aux-candidats-de-gauche-non-nous-ne-sommes-p

      Dans une vidéo à usage interne datant d’octobre 2021, ayant fait l’objet d’une fuite, l’un des cofondateurs de la Primaire populaire, Samuel Grzybowski, explique qu’il faut essayer d’empêcher les candidats de gauche à l’Elysée qui refusent ce processus d’union d’obtenir leurs 500 parrainages d’élus : « Notre but […], c’est d’essayer d’empêcher que les membres du bloc des justices, donc Anne Hidalgo, Jean-Luc Mélenchon, Fabien Roussel, Arnaud Montebourg et Yannick Jadot, puissent avoir les 500 signatures. » Ces propos ont été dénoncés par plusieurs des candidats. Certains, comme Anne Hidalgo ou Jean-Luc Mélenchon, demandent que leur nom soit retiré de la liste qui sera soumise au vote du 27 au 30 janvier – pour l’heure, 320 000 citoyens sont inscrits pour y participer. Dans cette lettre ouverte adressée, via « l’Obs », aux principaux candidats de gauche, Samuel Grzybowski et l’autre porte-parole du mouvement, Mathilde Imer, s’expliquent. « Ce n’est pas par plaisir qu’on en arrive à devoir vous mettre la pression, écrivent-ils. Soyons honnêtes : si nous ne l’avions pas fait, est-ce que vous auriez ne serait-ce qu’un instant porté de l’attention à notre appel ? » P. R .

    • L’intéressant témoignage d’un universitaire :

      Pourquoi je m’étais inscrit à la primaire populaire, pourquoi j’ai changé d’avis, et pourquoi je ne voterai pas ce week-end (et pourtant je suis quand même de gauche, il me semble). Un thread en forme d’analyse et de témoignage.

      Je pense que j’étais dans la cible de l’opération. Je m’y suis inscrit, par curiosité. Je n’ai pas été totalement galvanisé, mais ouais, je me suis dit que sur le principe, ce genre d’initiative pouvait fonctionner et faire émerger autre chose. Sans naïveté, mais avec espoir.

      Pour être tout à fait sincère, j’ai même participé à une rencontre avec l’une des organisatrices justement. Et je pense à ce titre (et c’est important) que les motivations et les positionnements des http://organisateur.ice.s de cette primaire ne sont pas forcément similaires.

      En revanche, j’ai vite eu quelques doutes : il y a des choses que je ne comprenais pas. Quand je posais des questions, on me disait de lire le site. Quand je disais que je n’y trouvais pas de réponse, on me disait de le relire ou de ne pas hésiter à poser des questions (?).

      (un peu le syndrome du mauvais prof qui te propose de lire les polycopiés quand tu dis qu’il y a un truc que tu ne comprends pas très bien sur le polycopié, mais bon passons - après tout le sens de la pédagogie et de l’explication n’est pas donné à tout le monde).
      Au fur et à mesure, j’ai eu l’impression que les discours officiels de cette primaire changeaient au gré des opportunités stratégiques/médiatiques. Et en tant que chercheur en analyse du discours, ce sont des choses qui vont immédiatement éveiller mon attention. pour paraphraser Martine Aubry, qui n’est pas encore candidate à la présidentielle : « quand c’est flou, y a un loup »)

      J’ai eu l’impression que les règles étaient floues ou pire : qu’elles se modifiaient au fur et à mesure. Et que les militant.e.s de cette primaire ne s’en émouvaient pas plus que cela, parce que l’union de la gauche vaut bien, peut-être pour elleux, quelques entorses.

      Je n’ai pas toujours pas compris l’apparition ou la disparition de certain.e.s candidat.e.s, ou bien le maintien d’autres candidat.e.s « contre leur gré ». Et ça je suis désolé, ça n’a plus rien de démocratique pour moi - en tout cas ça entaille cette dimension démocratique.

      En soi, bon, passons. Je ne nie pas la foi des candidat.e.s engagé.e.s de bonne foi dans cette primaire - pas plus que je ne nie pas la bonne foi de certain.e.s des organisateur.ices.s et militant.e.s de cette primaire, très sincèrement.
      J’ai commencé à sérieusement avoir du mal face aux discours qui délégitimaient les partis et leurs militant.e.s - comme si leur travail et leur engagement ne comptait pas, et que la démocratie pouvait très bien s’en passer. C’est archi-insultant. D’où qu’on parle.

      En plus, le désengagement de certain.e.s candidat.e.s, plus la grande mascarade de la candidature de Taubira, tout cela a cimenté mon avis sur la question. Sans même parler de la fameuse vidéo d’un organisateur, largement commentée déjà, et qui est totalement indéfendable.

      Il y a chez les militant.e.s de chaque parti des gens qui bossent, qui labourent le terrain, qui parlent aux http://citoyen.ne.s, qui élaborent des programmes. Et tout cela, on ne peut pas juste l’évacuer d’un revers de main, par le truchement d’une mauvaise analyse.

      Et puis la gauche, c’est quoi ? C’est quoi être de gauche ? C’est quoi être d’accord sur « l’essentiel » ? C’est quoi « l’essentiel » ? La méthode ? Les objectifs ? Un « socle commun » vendu comme validé par les partis, alors que visiblement cela n’a jamais été le cas ?

      La gauche « d’accord sur l’essentiel », donc sur les slogans et les déclarations d’intention, c’est 5 ans de Hollande + 5 ans de Macron, soit 10 ans de néolibéralisation à marche forcée qui feraient presque passer le quinquennat de Sarko pour une époque meilleure.

      Choisir un programme, ce n’est pas comme rentrer dans un parc d’attraction et se dire qu’on fera les manèges qu’on a envie de faire en fonction de l’humeur, de la file d’attente ou du temps qu’il va faire. Ni à gauche, ni ailleurs en politique. Choisir un.e candidat.e, idem.

      L’heure est suffisamment grave pour choisir un programme d’action de gauche, pas un programme de comm de gauche (ou de socle commun). Perso j’ai déjà fait mon coming out sur mon vote par ici : https://twitter.com/albinwagener/status/1482759316675469319 et après, chacun.e fait comme iel veut.

      Bon. Ça fait plusieurs semaines que je m’informe. Le moment politique que nous vivons est important, avec de nombreux enjeux planétaires et sociaux. Et je pense donner mon vote à Mélenchon, avec toutes les nuances et les convictions que je porte.

      Je comprends l’envie de vouloir une union, mais AUCUNE élection n’a montré que plus il y avait de candidat.e.s à gauche, moins le total des pourcentages était élevé (c’est même l’inverse). Et la campagne a besoin des dynamiques des candidatures pour fonctionner.

      Au final, cette primaire pour l’union de la gauche se bat non plus contre la droite, mais contre les partis de gauche et leurs programmes réfléchis et millimétrés. Et ça, c’est antidémocrate : je n’ai pas envie que les campagnes soient pilotées par des initiatives privées.

      Si vous voulez unir la gauche, engagez-vous dans un parti. Militez, entrez dans un syndicat, créez une organisation militante. Faire de la politique, c’est bouger la démocratie et motiver des dynamiques. Pas créer une start-up dont la gestion des données pose question.

      Voilà, c’est mon avis. Peut-être que je me trompe. Peut-être que mon analyse est à côté de la plaque. Mais je pense que la dynamique des partis montrent qu’on a besoin d’idées, de programmes ambitieux et d’actions avant tout. Et ça, ne laissez personne vous le voler.

      https://twitter.com/albinwagener/status/1485651793803632648?cxt=HHwWkICz2eybjJ4pAAAA

    • sur les 470 000 inscrits, on a une idée de combien y a de LFI ? ... paske y a de quoi biaiser le résultat en notant JLM « excellent » et (presque) tous les autres « insuffisant » 😋

      Et si il sort vainqueur à l’insu de son plein gré, c’est toujours ça de gagné, question comm et question support logistique de campagne.

    • Clément Viktorovitch : Christiane Taubira, le nombre pour seul discours ?
      https://www.youtube.com/watch?v=q9veU-j3Z8k

      Elle était lundi matin l’invité de franceinfo. Voyons ce qu’elle répond quand on lui demande ce qui justifie sa candidature : « Je suis une candidate de plus pour celles et ceux qui considèrent qu’un processus démocratique, cela ne vaut strictement rien du tout. Qu’un demi million de personnes qui s’inscrivent et qui votent, cela ne vaut rien du tout. (...) Soit on accepte que le processus démocratique a du sens dans notre démocratie : moi, c’est mon parti pris. Le processus démocratique a du sens, c’est le plus gros socle de légitimité citoyenne. »

      Il n’y a rien de moins objectif qu’un nombre

      Ainsi, pour Christiane Taubira, les choses sont claires : la primaire à laquelle elle a participé a rassemblé le plus de personne et elle est donc la plus légitime. Cela s’entend… à quelques nuances près. Car en rhétorique, il n’y a rien de moins objectif qu’un nombre. Ici, Christiane Taubira nous parle « d’un demi-million » de citoyens. Certes. Encore peut-on remarquer qu’elle a choisi d’exprimer cette valeur en millions, et en arrondissant au supérieur. Mais si on s’accorde plutôt à dire qu’elle porte les espoirs de 390 000 personnes, sachant qu’il y a 45 millions d’électeurs en France, le nombre paraît soudain moins important.

      D’autant que tout dépend aussi de la valeur de référence que l’on prend pour établir une comparaison. La primaire populaire a, certes, rassemblé quatre fois plus de votant que la primaire écologiste. Mais c’est six fois moins que la primaire socialiste qui, en 2012, a désigné François Hollande. Donc, certes, Christiane Taubira a pour elle l’argument du nombre. Mais il ne s’agit en rien d’un argument définitif.

      Quelle légitimité les autres candidates et candidats de gauche sont-ils en mesure de lui opposer ? En fait, une légitimité démocratique, eux aussi : Yannick Jadot a été désigné par une primaire, Jean-Luc Mélenchon a rassemblé plus de sept millions de voix en 2017, et Anne Hidalgo a été désigné par le PS, qui est historiquement un grand parti de gouvernement. Mais également, une légitimité programmatique : certains de ces candidats ont mis sur la table un ensemble de propositions précises. A côté de cela, quelle est la colonne vertébrale du programme porté par Christiane Taubira ? Trois mots ont été martelés lors de son discours de victoire : république, justice, solidarité !

      Ajoutons-y quelques petites fioritures pour faire le liant – démocratie, autonomie, libertés – et voilà le discours de Christiane Taubira. Notons que toutes ces occurrences ont été récoltées sur dix-sept petites minutes de discours…

      De grands noms, de grands concepts mais pas de propositions

      Ces mots ne sont évidemment pas anodins : ce sont des concepts mobilisateurs, c’est-à-dire de jolis mots creux et vides, qui parlent à tout le monde, tout en ne disant rien de précis à personne. Mais hier soir, Christiane Taubira ne s’est pas contentée de mobiliser de beaux concepts : elle s’est aussi abritée derrière de grands noms : « Ces grandes figures sont celles de Jean Jaurès, celles de Léon Gambetta, celles de Léon Blum, celles de Pierre Mendès France, celle de François Mitterrand (...) Je pense à Olympe de Gouges, Sophie de Grouchy et Condorcet, ses idéaux se sont aussi ceux de Solitude, ceux d’Aimé Césaire. » Une galerie de portraits donc, les grandes figures historiques de la gauche, qui permettent certes de mobiliser l’émotion des auditeurs, en l’occurrence leur enthousiasme, mais ne constituent pas le début du commencement d’une proposition.

      Alors, certes, Christiane Taubira commence à peine sa campagne. Mais c’est précisément tout le problème : nous sommes fin janvier. Elle ne nous a presque rien dit de ses propositions concrètes. Il lui reste à peine quelques semaines pour : les articuler, nous les présenter, et parvenir à les imposer. Alors, certes, elle peut revendiquer la légitimité du nombre. Mais le nombre suffit-il à fonder un discours et justifier une candidature ? Nous le verrons bien : après tout, les électeurs trancheront.

    • Sa grille de lecture socio-économique est capitaliste, évidemment, mais plus précisément sociale-libérale. En d’autres termes, elle prétend honorer certaines idées de la gauche (par exemple la lutte contre la pauvreté) mais à partir des valeurs (et des solutions) propres au libéralisme économique.

      La lecture de son programme en témoigne : baisse de l’imposition fiscale sur les plus riches pour relancer l’activité (théorie du ruissellement) ; retraite par capitalisation au-delà d’un certain niveau de revenu ; création d’une Europe fédérale avec une constitution commune à tous les Etats ; diminution massive des « charges » (terme employé) fiscales et sociales pour relancer l’emploi ; fiscalisation de la protection sociale ; développement des commandes publiques et des appels à projets qui mettent en concurrence les associations entre elles ; « ajustement » (terme employé dans sa vidéo de campagne) des services publics. En d’autres termes, son programme s’inscrit dans une idéologie de droite, dont certaines idées sont en adéquation avec la politique actuelle de Macron !

      Alors qu’elle prétend défendre une économie « au service de l’homme », elle reprend de nombreux clichés et lieu commun économiques de la droite UMP. Il y a surtout deux éléments qui, pour ma part, décrédibilise totalement Mme Taubira : sa vision de sa fiscalité et son attaque contre le régime général de la sécurité sociale. Dans un premier temps sur la question de la fiscalité, elle affirme que si « La progressivité (...) est indispensable à l’égalisation du sacrifice fiscal. Elle ne doit pas pour autant décourager l’effort et l’initiative, et doit donc s’accompagner de la fixation de taux modérés, y compris le taux marginal supérieur ». En d’autres termes, il faut diminuer les impôts sur les plus riches et les entreprises pour ne pas effrayer notre fragile patronat et décourager les "premiers de cordées". La bourgeoisie applaudit une première fois pour la théorie du ruissellement...

      ... Pendant 4 années, elle a côtoyé les Ayrault, Fabius, Valls, Macron et a acquiescé l’ensemble des politiques économiques qui ont fragilisé le corps social : le CICE et le Pacte de responsabilité, soit prendre 60 milliards dans les caisses de l’Etat, donc des contribuables, pour les donner sans contrepartie aux entreprises ; la loi Macron qui flexibilise le marché et fait reculer le droit du travail ; la pression fiscale accentuée sur les ménages ; les suppressions de cotisations patronales ; l’ensemble des politiques d’austérité ; l’imposture de la COP 21 et de la croissance verte ; la soumission aux traités européens ; etc. En réalité, si Christiane Taubira ne s’est pas révoltée contre les politiques libérales et bourgeoises du PS, c’est parce qu’elles s’ancrent globalement dans sa grille de lecture idéologique.

    • Mort de Rémi Fraisse : Cinq mensonges et arrangements des autorités avec la réalité
      https://www.20minutes.fr/societe/1480003-20141113-mort-remi-fraisse-cinq-mensonges-arrangements-autorites-r

      Taubira forcément au courant

      Peu de monde a relevé le silence de la ministre de la justice, Christiane Taubira. Pourtant, si le processus ordinaire de remontée de l’information a été suivi (rien n’indique aujourd’hui qu’il ne l’a pas été), la ministre était, elle aussi, forcément au courant de l’enquête et donc des causes de la mort de Rémi Fraisse. Ainsi, les officiers de police judiciaire de la section de recherche de Toulouse, chargés de l’enquête, ont transmis les informations à l’autorité judiciaire. Laquelle, comme il se doit via le procureur d’Albi, les a fait remonter jusqu’à la Chancellerie. L’annonce des causes de la mort de Rémi Fraisse ne se fera que le mardi 28 octobre à 17h par le procureur d’Albi.

    • Christiane Taubira, « icône de la gauche », vraiment ?
      https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/christiane-taubira-icone-de-gauche-vraiment-20220101_2WONZ33ENJDTBBP4EB3L

      En 2002, elle maintient sa candidature face à Jospin à la présidentielle, en 2016, elle fragilise le président Hollande en démissionnant du ministère de la Justice. Peut-on vraiment compter sur celle qui « envisage » de se présenter en 2022, se demande l’ancien député PS Bernard Poignant.

      Dernière née de la campagne pour l’élection présidentielle sur son flanc gauche : Christiane Taubira. Elle est présentée comme une « icône de la gauche ». Selon la définition de ce mot, il s’agit d’une « image représentant une figure religieuse dans la tradition chrétienne orthodoxe ». Bizarre référence pour une gauche laïque… En réalité, elle bénéficie de ce qualificatif pour deux lois auxquelles elle a été très mêlée. L’une à son initiative date du 10 mai 2001 : elle reconnaît la traite négrière et l’esclavage comme crime contre l’humanité. Ce 10 mai est aujourd’hui la journée qui rappelle ce temps des esclavages et donne lieu à des manifestations officielles. Dommage que l’article 1 ne concerne que la « traite négrière transatlantique ainsi que la traite dans l’océan Indien et l’esclavage perpétré, à partir du XVe siècle, aux Amériques et aux Caraïbes ». De ce fait la loi ne concerne que la France. Il y a tant d’autres esclavages, en particulier la traite arabo-musulmane, désormais bien connue et bien étudiée par les historiens.

  • Sainte Christiane Taubira peut-elle tous nous sauver ?
    https://www.frustrationmagazine.fr/taubira

    Et si, face au chaos ambiant, c’était une grande dame de la politique française qui pouvait nous sortir de l’impasse ? Christiane Taubira, notre solution commune ! On y croit dur comme fer, parce qu’il ne s’agit pas de n’importe quelle politicienne ! Qu’en est-il vraiment ? Taubira est-elle la clef pour nous sortir de l’enfer, le phare dans l’inconnu ou encore la lumière dans les ténèbres ? Rien n’est moins sûr.
    . . . . . .
    https://www.youtube.com/watch?time_continue=2&v=72QmnMQ1gwo


    Le mariage pour tous, grand moment de « progressisme » ?
    La future potentielle candidate à la présidentielle est d’abord bien connue pour la loi qui porte son nom et qui a étendu la possibilité de se marier, et donc d’adopter, aux couples homosexuels. En 2013, elle a porté, comme ministre de la justice de François Hollande, la seule réforme progressiste engagée par ce gouvernement « de gauche ». C’est, sans doute, ce qui explique le fait que, pour beaucoup, la ministre peut être qualifiée de « courageuse » pour avoir tenue face au million de manifestants de la « manif pour tous » venus des paroisses et des quartiers bourgeois catholiques pour empêcher une telle mesure d’égalité. 

    Au risque de gâcher la fête, il faut aussi se souvenir que cette période extrêmement pénible et violente pour les personnes bi ou homosexuelles a été étalée dans le temps par un gouvernement qui a tergiversé – le président ayant même évoqué, en réaction à la violence de la contestation, la possibilité pour les maires d’obtenir une « clause de conscience » les libérant de leur devoir de marier des homosexuels. Enfin, l’une des mesures phares promises par le gouvernement, l’extension de la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes lesbiennes, a été abandonnée dans la foulée.
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    En 2002, un programme présidentielle ouvertement europhile et néolibéral
    Mais il serait injuste de résumer Christiane Taubira à la seule loi instaurant le mariage pour toutes et tous. Sa carrière politique commence bien plus tôt, au sein du parti indépendantiste Walwari qu’elle fonde en 1992. Comme députée, sa contribution la plus marquante est certainement la loi de 2001 tendant à la reconnaissance de la traite et de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité. Une loi qui entraîne la reconnaissance par la France du fait « que la traite négrière transatlantique ainsi que la traite dans l’océan Indien d’une part, et l’esclavage d’autre part, perpétrés à partir du xve siècle, aux Amériques et aux Caraïbes, dans l’océan Indien et en Europe contre les populations africaines, amérindiennes, malgaches et indiennes constituent un crime contre l’humanité. » (article 1er).

    Son parcours politique n’est pas à proprement parler celui d’un phare de la gauche : elle vote l’investiture du gouvernement de droite d’Edouard Balladur en 1993 puis se présente aux européennes sur la liste portée par l’homme d’affaires Bernard Tapie. Sa vie politique se poursuit en marge du Parti socialiste et sa candidature à la présidentielle de 2002 lui attire le même genre de critique que toutes celles et ceux qui ont contribué, par l’éclatement du nombre de candidats de gauche, à la défaite de Lionel Jospin au premier tour.
    Pas grand monde ne se souvient, en revanche, de ce qu’elle défendait alors. Or, dans son programme de 2002, https://www.vie-publique.fr/discours/130092-programme-electoral-de-mme-christiane-taubira-candidate-du-parti on trouve :

    • Le projet d’une Union européenne aux prérogatives fortes, fédérales : « Une Constitution fédérale européenne doit dire qui fait quoi, doit répartir clairement les compétences entre l’Union et les Etats membres. »

    • La défense d’un régime présidentiel fort en France : « La concomitance des élections législatives, sénatoriales et présidentielles et l’unification du pouvoir exécutif de l’Etat par suppression du poste de Premier ministre, assureront l’instauration d’un véritable régime présidentiel. »

    • La suppression progressive des cotisations sociales dans le financement de l’assurance maladie : « Le mouvement de fiscalisation du financement de la protection sociale engagé avec la création de la CSG, substituée aux cotisations d’assurance maladie, doit être prolongé. »

    • La baisse de l’imposition des plus riches : « La progressivité, conforme aux principes d’une fiscalité républicaine, est indispensable à l’égalisation du sacrifice fiscal. Elle ne doit pas pour autant décourager l’effort et l’initiative, et doit donc s’accompagner de la fixation de taux modérés, y compris le taux marginal supérieur. »

    • La défense de la retraite par capitalisation pour les revenus aisés : « Au-delà d’un certain niveau de pensions de retraite (trois ou quatre fois le SMIC, en fonction des contraintes de financement), les compléments, le cas échéant, recherchés relèvent de la responsabilité individuelle. Ces compléments doivent être financés par la capitalisation. »

    Ces mesures sont tellement « de gauche » qu’elles ont été défendues ou réalisées depuis par… Emmanuel Macron et ses prédécesseurs.
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    Une ministre de la Justice plus « dame de fer » que madone des opprimés
    Christiane Taubira n’était pas cependant pas, en 2002, une femme politique particulièrement néolibérale. Elle l’était simplement autant que la majeure partie de ses semblables et avait le mérite d’annoncer la couleur plus clairement que ne l’ont fait les candidats socialistes (Ségolène Royal puis François Hollande) aux élections suivantes. Il n’en demeure pas moins qu’elle a défendu et défend toujours la vulgate pro patronale et pro bourgeoise qui nous a gouverné de 2002 à nos jours. Elle a même su, lorsqu’elle était ministre de la Justice, faire preuve de la dose de zèle qui distingue les socialistes mous des politiciens franchement défenseurs de l’ordre capitaliste : en témoigne la très lourde condamnation (9 mois de prison ferme), en 2016, des 8 syndicalistes de Goodyear ayant séquestré des cadres de leurs entreprises en 2014 et qui avait ému même dans les rangs du gouvernement, sans que la ministre de la Justice ne lève le petit doigt.

    Il s’agissait alors pour la justice de faire un exemple, après la scène mémorable durant laquelle un haut cadre d’Air France avait fui, la chemise arrachée, face à des salariés en colère, en 2015. Le monde du travail morflait sous Hollande, et ce n’est pas la ministre de la Justice, pourtant désormais héroïne proclamée de « la gauche », qui allait changer cela. 
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    On peut écrire des vers et poursuivre la destruction de la sécurité sociale
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     #taubira #christiane_taubira #politique #histoire #france #bourgeoisie #bloc-bourgeois digne du #PS

  • 20 ans de la #loi_Taubira : Trierweiler analyse le « silence assourdissant » de Macron

    ÉDITO - Le 10 mai 2021, nous commémorions les 20 ans de la loi Taubira qui a reconnu l’esclavage et la traite négrière comme crimes contre l’Humanité. Comment expliquer le silence d’Emmanuel Macron, dénoncé par la gauche ? Quelles conséquences pour le président ?

    Le 10 mai, ce n’était pas seulement les 40 ans de l’élection de François Mitterrand mais nous fêtions aussi les 20 ans de la loi Taubira, celle qui a permis à la France de reconnaitre l’esclavage et la traite négrière comme crimes contre l’Humanité.

    Pourtant ce lundi 10 mai, il ne s’est quasiment rien passé alors qu’il s’agissait un rendez-vous très attendu. Petit rappel : Emmanuel Macron a commémoré le bicentenaire de Napoléon alors que ce dernier a rétabli l’esclavage en 1802 aboli en 1794, alors les associations attendaient beaucoup du président en guise de rééquilibrage.

    Comme chaque année depuis 2006 et à l’initiative de Jacques Chirac, il y a eu une cérémonie au jardin du Luxembourg à laquelle assistaient un certain nombre de personnalités dont Jean-Marc Ayrault, président de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage. Il y a eu plusieurs discours. Et au moment où chacun s’attendait à ce que le président Macron prenne la parole. Rien, il ne s’est #rien passé, rien d’autre que le silence. Pas le genre minute de silence, pas le silence solennel, mais le silence assourdissant. Et il est parti.

    De vives réactions

    Le moins que l’on puisse dire c’est que cela a suscité des réactions ! Dans l’heure qui a suivi, Christiane Taubira a immédiatement fustigé le président de la République. Et elle n’a pas été la seule. Une grande partie de la gauche s’est emportée elle aussi, dénonçant un silence coupable ou encore un silence d’une grande violence.

    Alors dans la soirée, sans doute sur les conseils de collaborateurs, Emmanuel Macron s’est fendu d’un tweet pour préciser qu’il y a 20 ans, la France reconnaissait l’esclavage comme crime contre l’Humanité mais sans citer Christiane Taubira.

    Quelles conséquences ?

    Il ne s’agit pas là d’une simple passe d’armes entre deux politiques de camp adverse.

    Emmanuel Macron s’est mis à dos les ultra-marins et tout de ce que la France compte de descendants d’esclaves qu’on estime à 2,5 millions de personnes. Et au-delà d’eux, c’est toute la communauté noire qui se sent touchée.

    Comment expliquer ce silence ?

    Tout est politique à un an de la présidentielle ! L’historien François Durpaire a demandé s’il y avait une mémoire de droite et une mémoire de gauche. Ce silence est d’autant plus incompréhensible qu’il y a deux ans lors de cette même cérémonie, Emmanuel Macron avait fait des promesses et assuré que l’histoire de « l’esclavage était notre histoire » et que « les conséquences de ce passé sont toujours là ». A l’époque, il disait même « chère Christiane Taubira. »

    Alors au moment où Emmanuel Macron veut se recentrer sur le régalien, qu’il y a-t-il de plus régalien que de réconcilier un pays avec son passé ? Qu’il y a-t-il de plus régalien que de vouloir renforcer la cohésion de la nation ? Son silence risque de renforcer la marche du 23 mai, celle qui depuis 1998 rend hommage aux victimes de l’esclavage. Et Emmanuel Macron, par son silence, aura encouragé une forme de séparatisme.

    https://www.rtl.fr/actu/politique/20-ans-de-la-loi-taubira-trierweiler-analyse-le-silence-assourdissant-de-macron-7900030747/amp?__twitter_impression=true
    #commémoration #silence #Macron #esclavage #traite_négrière #crimes_contre_l'humanité #Emmanuel_Macron

    • Probablement une des interventions les plus hypocrites et les plus indécentes :

      Christiane Taubira ? Celle qui a quitté le gouvernement Valls en janvier 2016 pour contester la déchéance de nationalité, voté par 165 députés socialistes sur 313, mais qui rejoint ensuite l’équipe de Benoît Hamon en compagnie du rapporteur de la loi sur la déchéance de nationalité et de 9 autres députés qui ont voté cette loi ? En tout 54 députés qui l’ont voté soutiennent explicitement Benoît Hamon. Le 11 juin ces 313 députés socialistes seront reconduits et soutenus par Hamon et Taubira.

      Christiane Taubira ? La candidate de 2002 qui, sur une ligne politique identique à Jospin, a recueilli 660 000 voix alors qu’il n’en manquait que 194 000 pour que son premier ministre passe au second tour ? Celle qui s’est maintenue uniquement pour des histoires d’argent ?

      Christiane Taubira ? Celle qui soutient jusqu’au bout Benoît Hamon annoncé à 8% quand 2% séparent Mélenchon de Le Pen ?

      Christiane Taubira ? Celle qui, avec Hamon, souhaite maintenir l’élection présidentielle si dangereuse et si propice à l’extrême droite et au vote utile ?

  • Revirement pour la tête de l’agence anti-corruption
    https://www.mediapart.fr/journal/france/011116/revirement-pour-la-tete-de-l-agence-anti-corruption

    La magistrate Xavière #Simeoni, à qui la direction de la future Agence de prévention de la #Corruption avait été promise, ne sera finalement pas nommée. C’est son collègue Charles #duchaine qui doit récupérer ce poste.

    #France #Agrasc #Justice #magistrature #prévention_de_la_corruption #SCPC #Taubira #Urvoas

  • L’affaire du juge #Borrel, fiasco pour la #Justice
    https://www.mediapart.fr/journal/france/160316/l-affaire-du-juge-borrel-fiasco-pour-la-justice

    Les hauts magistrats Yves #Bot et Laurent #Le_Mesle doivent être interrogés cette semaine dans un volet de l’affaire. L’avocat Olivier #Morice, qui a fait condamner la #France à la CEDH, demande ce jeudi la révision de son procès en diffamation. Quant à un éventuel procès des assassins du juge Borrel, il est remis en cause par la destruction accidentelle des scellés.

    #Assassinat #Djibouti #Hayat #Le_Loire #Marin #Moracchini #Taubira #Urvoas

  • Le projet de loi antiterroriste se heurte à de fortes oppositions
    https://www.mediapart.fr/journal/france/290216/le-projet-de-loi-antiterroriste-se-heurte-de-fortes-oppositions

    Adopté par la commission des lois, le projet de loi sur le crime organisé et le #terrorisme sera débattu à partir du mardi 1er mars par les députés. Avocats, magistrats et défenseurs des droits de l’homme sont vent debout contre ce processus qui vise à inscrire dans la loi ordinaire des mesures d’exception.

    #France #assemblée #crime_organisé #état_d'urgence #Justice #renseignement #Taubira #Urvoas

  • L’Assemblée examine la loi antiterroriste
    https://www.mediapart.fr/journal/france/290216/lassemblee-examine-la-loi-antiterroriste

    Adopté par la commission des lois, le projet de loi sur le crime organisé et le #terrorisme sera débattu mardi 1er mars par les députés. Avocats, magistrats et défenseurs des droits de l’homme sont vent debout.

    #France #assemblée #crime_organisé #état_d'urgence #Justice #renseignement #Taubira #Urvoas

  • Lettre ouverte aux militant-e-s écologistes. Et aux autres.

    Devant le spectacle accablant d’une gauche socialiste et écologiste aux abois, j’ai hésité à m’exprimer. Il est plus commode de poursuivre son chemin et continuer à (essayer de) semer les graines du renouveau et de la transition en feignant de les ignorer. Déçu-e-s ou sans illusion, nous n’avons pourtant pas le droit de nous résigner : notre pouvoir d’agir est plus important qu’ils ne le croient.

    https://blogs.mediapart.fr/maxime-combes/blog/180216/lettre-ouverte-aux-militant-e-s-ecologistes-et-aux-autres

    #climaticide #Ecologistes #EELV #Emmanuelle_Cosse #François_Hollande #liberticide #Melenchon #mouvement #NDDL #pouvoir #Productivisme #Taubira

  • Après les attentats : la terreur de penser
    https://www.mediapart.fr/journal/france/020216/apres-les-attentats-la-terreur-de-penser

    A l’Elysée, samedi 14 novembre 2015. © Reuters Avec la démission de Christiane #Taubira, François Hollande se coupe de toute voix discordante au sein du gouvernement mais aussi de tous ceux qui, dans la société, jouent le rôle d’analyseurs. Ce désarmement intellectuel est souligné par les attaques de Manuel #Valls contre « ceux qui cherchent des explications culturelles ou sociologiques au #terrorisme ». Cet anti-intellectualisme tapageur ne nous protège en rien du terrorisme.

    #France #déchéance_de_la_nationalité

  • Christiane Taubira, bien plus qu’une démission…
    http://lacite.website/2016/01/27/christiane-taubira-bien-plus-quune-demission

    Voilà une nouvelle qui ne fera tomber personne de l’armoire, même normande, tant elle était attendue. Au moins depuis décembre. Christiane Taubira a donc démissionné de son poste de ministre de la Justice. Disons plutôt qu’il s’agit d’un divorce par consentement mutuel avec l’Élysée.

  • #Apologie d’acte de #terrorisme : « J’ai levé la main et j’ai dit “Ils ont eu raison” » - Rue89 - L’Obs
    http://rue89.nouvelobs.com/2015/01/20/apologie-dacte-terrorisme-jai-leve-main-jai-dit-ils-ont-eu-raison-2
    Donc, ce serait le gamin qui aurait "pété les plombs"...

    Jeudi, en classe, il a fait sa minute de silence. Vendredi après-midi, en français, sur une proposition de débat du prof, il a plus fait le mariole que pété les plombs :

    « J’ai levé la main et j’ai dit : “Ils ont eu raison”. J’ai dit ces quatre mots, madame. Je sais même pas pourquoi j’ai dit ça, je le pense pas, c’est sorti tout seul. Les copains ont dit : “Pourquoi tu dis un truc comme ça ? T’es fou !” Le prof m’a dit : “Si tu penses ça, tu sors de la classe.” Alors je suis allé chez la CPE. Elle m’a expliqué, bien, pourquoi c’était grave ce que j’avais dit. »

    Dimanche, il est allé au foot et a refait une minute de silence avant le match :

    « C’était bien, on était tous en rond, on se tenait tous par le cou. »

    Il risque l’exclusion définitive

    Lundi matin, il a été convoqué chez le principal : « Vous allez pas me faire un plat pour ça. » Il a été envoyé auprès de la médiatrice, qui lui a fait faire un écrit.

    Lundi après-midi, il était reconvoqué chez le principal, il s’est excusé, a dit qu’il regrettait, sans doute trop tard et pas assez fort. Il est parti au CDI faire un devoir avec l’enseignante chargée de ce poste.

    Mardi, il est revenu devant le principal, convoqué avec ses parents. Il lui a été appliqué une sanction que le collège appelle « une mesure conservatoire » : il est exclu de l’établissement pour une semaine et le septième jour, il passera devant le conseil de discipline. Il risque l’exclusion définitive.

    Ni le petit poisson ni ses parents ne comprennent bien pourquoi. Après tout ça, le principal est parti mercredi déposer plainte contre petit poisson au commissariat.

    Jeudi matin, il s’est rendu au commissariat où il était convoqué avec ses parents « pour être entendu ». Il a été placé en garde à vue, y est resté 24 heures.
    Terrorisme ? « Ça vient de terreur ? »

    Et vendredi matin, à 8 heures, il est là, dans les geôles du palais de justice, arrivé menotté, attendant d’être mis en examen pour apologie d’acte de terrorisme. Comme l’autre comique avec son « Je suis Charlie Coulibaly ». Mon petit poisson, « apologie », il a pas la moindre idée de ce que ça peut bien vouloir dire. Terrorisme ? « C’est ceux qui tuent pour rien. » En cherchant bien, « ça vient de terreur ? »

    • Selon la loi du 14 novembre 2014 renforçant les dispositions de la lutte contre le terrorisme, l’apologie publique est passible de cinq ans de prison ferme et 75 000 euros d’amende. Une peine portée à sept ans et 100 000 euros si l’apologie est faite via un moyen de communication en ligne.

      A Lille. Un homme de 34 ans, originaire de Douchy-les-Mines (Nord), a été condamné à quatre ans de prison. La lourdeur de la peine s’explique en partie par le lourd passif judiciaire du condamné, mais aussi par une volonté de « taper fort » selon Christophe Delattre, le vice-procureur du tribunal de grande instance (TGI) de Valenciennes, joint par Libération. Il aurait aussi crié devant les policiers « Allah akbar. Il devrait y en avoir plus des Kouachi. J’espère que vous serez les prochains […] Vous êtes du pain béni pour les terroristes ». Outre les quatre ans d’emprisonnement, le trentenaire a écopé d’une annulation de son permis de conduire pendant deux ans et d’une interdiction de ses droits civiques et familiaux pendant trois ans : « Je ne vois pas comment quelqu’un qui ne partage pas les valeurs de la République pourrait être autorisé à voter aux prochaines échéances électorales », a déclaré Christophe Delattre à Libération.

      http://www.liberation.fr/societe/2015/01/13/six-condamnations-a-de-la-prison-ferme-pour-apologie-du-terrorisme_117960

      L’#analyse d’Agamben sur la loi du 14 novembre 2014
      http://seenthis.net/messages/331555

    • J’ai porté plainte sur consigne de l’académie mais je croyais que les policiers allaient faire un rappel à la loi, que ça s’arrêterait là. Le conseil de discipline mardi prochain, je suis d’accord avec vous. Moi, je vais proposer une exclusion avec sursis mais on est quatorze à voter, des profs, des parents d’élèves, je n’y peux rien.

      Combien d’autres se réfugieront derrière cet argument fatal ? Respect des consignes de la hiérarchie, décision prise à la majorité (quand bien même cette majorité serait sous influence, « je n’y peux rien ».
      Pas de dialogue, pas d’écoute, juste le rappel à la loi.

      #délation (climat de)

    • Ce matin, j’ai repensé à une discussion de vestiaire, salle de sport chic, entre midi et deux, à l’issue de la cavale : « Alors, on les a eu ? Oui, c’est fait, on les a dézingués. ». Avec moult satisfécits et ce on collectif, utilisé à la façon d’un match de foot de l’équipe de France...

      Et ça me rappelle aussi un politique, qui n’a pas trouvé mieux que de proposer un référendum sur la peine de mort le jour du massacre, ou juste après.

      Et après on s’étonne que des gamins puissent un instant penser que dans un monde juste, la peine de mort puisse être une option.

      Ils ont donc tous oubliés les « Inspecteur Harry » et autres « Un justicier dans la ville » avec Bronson ? Ou rien que l’autre soir, la redif de « Taken ». Combien de morts pour sauver sa gamine ?

      La façon dont ils sont en train de broyer ces gamins (et quelques adultes) est proprement effrayante. Ceci dit, ça rappelle assez la façon dont les gamines à voile ont été traitées... sans trop d’égards pour leur statut d’enfant.

    • Je côtoie des gens sur FB qui trouvent ça normal : il faut laisser faire la justice. Ne pas se laisser attendrir par les effets de manche de l’auteur de l’article. Des gens qui de toute évidence n’ont jamais eu à la subir, la justice.

      T’es gamin, tu dis quelque chose dont tu ne maîtrises pas les tenants et aboutissants (se faire justice soit même, la peine de mort, ...), et voilà, tu es traîné en justice. D’ailleurs, avant 2007, il me semble que ça n’aurait pas été aussi simple de les mettre en examen les gamins (un truc du CNR mis à la poubelle par Sarkozy...).

      Faudra-t-il qu’un bon blanc dise la même chose pour qu’ils commencent à se demander si c’est bien normal de punir des phrases dites sans en comprendre le sens et sans, pour nous là, y voir que c’est la liberté d’expression qui est attaquée, ce faisant.

      Les conséquences de ce à quoi l’on assiste sont terrifiantes.

    • Apologie du terrorisme : la justice face à l’urgence
      http://www.lemonde.fr/societe/article/2015/01/22/apologie-du-terrorisme-la-justice-face-a-l-urgence_4560603_3224.html

      Une justice d’exception, expéditive, et qui mène à des peines trop lourdes. Les voix s’élèvent pour dénoncer les procédures judiciaires lancées par dizaines depuis les attentats en région parisienne. Au c œur des critiques : l’« apologie du terrorisme.

      Une définition large
      Le ministère de la justice recense, mercredi 21 janvier, 117 procédures pour « apologie du terrorisme » et « provocation à la haine raciale », sur 251 procédures pénales ouvertes depuis l’attaque de Charlie Hebdo, le 7 janvier. Une surreprésentation qui interpelle, deux semaines après les attentats en région parisienne.
      Quant à savoir ce que l’administration entend par « apologie du terrorisme », la réponse est large. « L’apologie consiste à présenter ou commenter des actes de terrorisme en portant sur eux un jugement moral favorable », définit ainsi la #circulaire du 12 janvier de la ministre de la justice, Christiane #Taubira. (...)
      http://www.justice.gouv.fr/publication/circ_20150113_infractions_commises_suite_attentats201510002055.pdf

      Les profils et l’esprit de la loi

      Si la définition est large, l’objectif du législateur apparaît clairement. Les procédures pour « apologie du terrorisme » visaient à punir la promotion organisée d’actes terroristes existants pouvant amener ceux qui les regardent à se radicaliser et les conduire eux-mêmes à commettre des attentats.
      Des profils qui ne collent que peu avec ceux rencontrés dans les tribunaux, soutient Laurence Blisson, vice-présidente du syndicat de la magistrature :
      « Dans l’esprit du législateur, il ne s’agissait pas de viser les personnes ivres ou les déficients mentaux. Or les infractions ressemblent plus en ce moment à des formes d’outrages et de menaces sur les policiers qu’à des soutiens organisés à des réseaux terroristes. »
      Ce qui n’empêche pas la justice de frapper fort. A Paris, un homme ivre a ainsi été condamné à quatorze mois de prison ferme pour avoir lancé aux policiers, entre un doigt d’honneur et des crachats : « Je n’ai qu’une chose dans la vie, c’est de faire le djihad (…), c’est de buter des flics. » Ses excuses lors de son audience en comparution immédiate, le 15 janvier, n’y ont rien changé. Ni même les craintes de son avocat concernant un risque de radicalisation en prison.(...)

      Car c’est bien cela qui est reproché à la justice, notamment par le Syndicat de la magistrature, dans son traitement des procédures pour « apologie du terrorisme » : juger dans l’urgence des cas qui nécessiteraient de prendre davantage de recul. Certes, concède Laurence Blisson, la circulaire Taubira demandait également une réponse pénale « individualisée ». Mais celle-ci est presque impossible dans le cadre des #comparutions_immédiates, où la #défense n’a que quelques heures [3à minutes le plus souvent en fait, ndc] pour se préparer, et où l’audience se compte en minutes.

      D’autres voix s’élèvent dans le monde judiciaire, résistants à cette justice de l’urgence. Sur Twitter, Me Eolas appelle ainsi ses confrères à demander des délais et à refuser les comparutions immédiates (CI) pour ne pas devenir « complices » (...)

      Lorsque Mme Taubira déclare, vendredi 16 janvier, que la chancellerie réfléchit à créer une circonstance aggravante de racisme et d’antisémitisme sur toutes les infractions – ce qui reviendrait donc à faire sortir le racisme et l’antisémitisme de la loi sur la presse de 1881 pour les introduire dans le #code_pénal – la présidente de l’Union syndicale des magistrats est donc plus sceptique. « De toute façon, on ne fait pas une #loi dans l’émotion. »

      Et voici la justice coincée dans une situation paradoxale où, dans un contexte où la liberté d’expression est érigée en étendard national, elle risque de la fragiliser en donnant l’impression que tout n’est pas digne du cadre protecteur de la loi de 1881 [sur la liberté de la presse].

  • LA VOIX DES RROMS : De Ferguson à Paris : Christiane Taubira, une indignation à géographie variable
    http://rroms.blogspot.fr/2014/11/de-ferguson-paris-christiane-taubira.html

    La ministre de la Justice, Christiane Taubira, a fait une sortie remarquée sur les réseaux sociaux, mardi 25 novembre, pour fustiger la décision, aux Etats-Unis, du grand jury populaire de ne pas poursuivre le policier blanc qui a tué Michael Brown, 18 ans, à Ferguson. Cette décision, qui a provoqué de nouvelles émeutes dans cette ville du Missouri, intervient après la mort d’un adolescent noir Tamir Rice, 12 ans, qui jouait avec un pistolet factice, dans un square de Cleveland. Cette indignation de la Garde des Sceaux, des proches de victimes de violences policières la partagent, dont Chloé Fraisse, la sœur de Rémi Fraisse, mais elle leur fait mal et s’en expliquent dans cette lettre ouverte publiée sur Saphirnews.

    #remi_fraisse #taubira #violences_policières #impunité

  • Un #Politique, ça trompe énormément…
    http://reflets.info/un-politique-ca-trompe-enormement

     Et oui, nos « élites politiques » sont…comment dire…assez tranquilles, sûrs d’eux, et face aux problèmes concrets des citoyens, et bien, on peut penser qu’ils s’en amusent. Ou bien, sont-ce juste des gens qui n’ont rien d’autre à faire que s’amuser ? Bref, à chacun de se faire une idée et interpréter l’attitude de la Ministre de […]

    #On_s'en_fout #couac #France_Inter #mépris_politique #on_s'en_fout_mais_quand_même #taubira

  • Malgré les affaires, Sarkozy reste dans la course - 16/03/2014 - leParisien.fr
    http://www.leparisien.fr/espace-premium/fait-du-jour/malgre-les-affaires-16-03-2014-3677007.php

    http://www.leparisien.fr/images/2014/03/16/3677141_act1_545x341.JPG

    Sondage.Selon notre enquête exclusive BVA, les ennuis judiciaires affectent la popularité de l’ancien président, mais les Français le voient toujours candidat en 2017.

    Le reste derrière #paywall.

    Mais l’étude BVA est disponible et téléchargeable.
    BVA - Sondages : Personnalité de la semaine : Nicolas Sarkozy
    http://www.bva.fr/fr/sondages/_la_personnalite_de_la_semaine/personnalite_de_la_semaine_nicolas_sarkozy.html

    Voici les principaux enseignements de ce sondage :
    1. Les affaires font baisser la popularité globale de Sarkozy : avec 45% de bonnes opinions (contre 54% de mauvaises opinions), sa popularité chute de 5 points en seulement un mois.
    – Sa popularité est toujours aussi clivante : les sympathisants de gauche sont 6% à en avoir une bonne opinion, alors que les sympathisants de droite sont 85% à en avoir une bonne opinion

    Mais l’info c’est que Sarkozy est loin derrière Juppé, bon, OK, mais aussi derrière NKM (ouah, la honte !) et Fillon (yerk, yerk…)