• Immigration : l’Allemagne assume de se replier sur elle-même

    La ministre de l’intérieur sociale-démocrate a annoncé lundi 9 septembre rétablir les contrôles aux frontières. Un sommet s’est tenu mardi pour discuter d’éventuelles mesures supplémentaires en matière migratoire, en présence des conservateurs de la CDU-CSU.

    En théorie, les contrôles aux frontières intérieures ne devraient pas avoir lieu au sein de l’Union européenne (UE). Mais ils sont exceptionnellement possibles, depuis une récente réforme du #code_Schengen, lorsqu’un pays estime que l’#ordre_public ou sa #sécurité_intérieure sont susceptibles d’être menacés.

    Il n’en fallait pas plus à l’Allemagne pour décider de rétablir les contrôles à ses frontières, et à Nancy Faeser, ministre de l’intérieur, pour l’annoncer publiquement, lundi 9 septembre. Ceux-ci démarreront le 16 septembre. « Nous renforçons la sécurité intérieure et poursuivons notre #ligne_dure contre l’immigration irrégulière », a assumé la ministre, mettant en avant les « #menaces actuelles du #terrorisme_islamiste et de la #criminalité_transfrontalière ».

    Le gouvernement a, selon elle, informé la Commission européenne et ses voisins directs de cette décision, qui semble surtout vouloir satisfaire le parti d’extrême droite AfD (Alternative für Deutschland, Alternative pour l’Allemagne) – arrivé en tête des dernières élections régionales en Thuringe et en Saxe, dans l’est du pays – mais aussi les conservateurs de la CDU-CSU.

    Mardi 10 septembre après-midi, un sommet sur les migrations se tenait pour acter cette mesure et trouver des compromis avec l’opposition, insatisfaite, réclamant toujours davantage de restrictions sur les mouvements migratoires. Si les conservateurs de la CDU-CSU n’étaient pas certains d’y participer jusqu’à la dernière minute, ils ont finalement annoncé leur présence au sommet mardi matin : « Nous verrons si nous avons le même point de vue et si nous pouvons agir ensemble », a glissé Friedrich Merz, chef du groupe, au journal Der Spiegel.

    Enfermer les exilés à la frontière

    Très vite, les Verts ont dénoncé des « tentatives de chantage tout simplement ridicules ». « Friedrich Merz se comporte comme un enfant rebelle », a estimé la cheffe du groupe parlementaire des Verts, Irene Mihalic. Les représentant·es de la CDU-CSU ont d’ailleurs décidé de claquer la porte, en pleine réunion, comme le rapporte Der Spiegel, estimant que les négociations avaient échoué.

    La principale mesure évoquée lors du sommet vise à créer des #centres pour y enfermer les personnes migrantes à la frontière en attendant d’examiner leur situation, et de les expulser si elles n’expriment pas le souhait de demander l’asile, ou de les renvoyer vers le premier pays de l’UE par lequel elles sont passées, responsable de leur demande d’asile en vertu du règlement Dublin. Si les capacités de #détention ne sont pas suffisantes, les intéressées pourraient être placées en #garde_à_vue, « en raison d’un #risque_de_fuite, afin de sécuriser la procédure et les empêcher de se cacher », précise Der Spiegel.

    Pour renforcer l’idée de « #fermeté » sur la question migratoire, le gouvernement a en effet annoncé lundi que des #refoulements seraient organisés aux frontières, pour empêcher les exilé·es d’accéder au territoire allemand de manière dite illégale. Une mesure demandée par le chef du groupe d’opposition, et qui peut être contraire au droit international et à la convention de Genève relative aux réfugié·es si les personnes concernées ne parviennent pas à demander l’asile alors qu’elles le souhaitent.

    La Commission européenne a réclamé des mesures « proportionnées » et « strictement exceptionnelles », estimant que le retour des contrôles aux frontières intérieures de l’UE était une possibilité. Elle a déjà annoncé qu’elle « évaluerait la situation » une fois toutes les mesures annoncées de manière officielle.

    Les pays voisins, de leur côté, voient déjà d’un mauvais œil que des exilé·es passé·es par leur territoire pour rejoindre l’Allemagne leur soient « retourné·es ». Dès lundi et l’annonce de ces mesures, le ministre autrichien de l’intérieur, Gerhard Karner, a prévenu que son pays n’accueillerait aucune personne migrante refoulée par l’Allemagne à la frontière. « Il n’y a pas de marge de manœuvre là-bas », a-t-il déclaré, cité par le journal Bild.

    30 000 personnes refoulées depuis octobre

    Mardi, le premier ministre polonais a qualifié la décision du gouvernement d’Olaf Scholz d’« inacceptable », précisant que dans les prochaines heures, il s’adresserait « aux autres pays affectés afin de se concerter d’urgence sur une réaction au sein de l’UE, avec tous les voisins de l’État allemand ». Donald Tusk a par ailleurs plaidé pour « la surveillance et la sécurisation des frontières extérieures » de l’UE, expliquant que c’était ce dont « la Pologne avait besoin ».

    Le revirement de l’Allemagne en matière migratoire en surprend plus d’un. Avec plus de deux millions de personnes accueillies depuis 2015 (sans parler des Ukrainien·nes, plus d’un million de réfugié·es pour cette seule nationalité), le pays suit aujourd’hui un schéma de #repli, poussé par les extrêmes droites européennes, faisant le lien direct entre #sécurité et #immigration et criminalisant les personnes exilées qui, dans l’écrasante majorité des cas, souhaitent trouver refuge en Allemagne et reconstruire leur vie après avoir connu la guerre ou la misère.

    Nancy Faeser s’est déjà targuée d’avoir permis de refouler près de 30 000 personnes migrantes depuis octobre 2023, notamment grâce à un renforcement des contrôles à ses frontières avec la Pologne, la #République_tchèque, la #Suisse et l’Autriche. Pire, l’Allemagne a également repris les #expulsions de ressortissant·es afghan·es en août dernier – soit trois ans après la prise de pouvoir par les talibans.

    Une première dans un tel contexte, visant à répondre à certains #attentats et crimes impliquant des exilés, comme l’attaque au couteau perpétrée dans la nuit du 23 au 24 août à Solingen par un Syrien faisant l’objet d’une mesure d’éloignement, ou celle de Mannheim, perpétrée par un jeune Afghan, en mai dernier.

    « Il s’agit de ressortissants afghans, tous condamnés par la justice et sans droit de rester en Allemagne et qui ont fait l’objet d’ordres d’expulsion », s’est justifié le porte-parole du gouvernement Steffen Hebestreit dans un communiqué.

    Celui-ci a expliqué avoir demandé à « des partenaires régionaux clés un soutien », sans toutefois préciser lesquels, pour faciliter ces expulsions vers l’Afghanistan, où de nombreux hommes et femmes risquent leur vie. Vingt-huit réfugiés afghans ont alors été éloignés.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/100924/immigration-l-allemagne-assume-de-se-replier-sur-elle-meme

    #contrôles_frontaliers #frontières #migrations #réfugiés #asile #fermeture_des_frontières #Autriche #refoulements #push-backs #Pologne #criminalisation_de_la_migration

  • Il “poetico” draghiano
    https://radioblackout.org/2024/09/il-poetico-draghiano

    Il “piano #Draghi per la competitività europea” è stato reso noto. Nelle quasi 400 pagine di trattato, l’ex presidente della BCE propone la “sua” ricetta per risollevare le sorti europee. La posta in gioco consiste nel compiere un investimento enorme, tramite la contrazione di un debito europeo in Eurobond, affinché gli attori privati dei vari Stati […]

    #L'informazione_di_Blackout #apparato_militare_industriale #green_washing #lo_vuole_l'europa #tecnologia
    https://radioblackout.org/wp-content/uploads/2024/09/Ciccarelli-Draghi.wav

  • Mise à jour matinale du 11 septembre 2024 06:19 BST | Middle East Eye
    https://www.middleeasteye.net/live-blog/live-blog-update/morning-update-139

    Voici les dernières mises à jour :
    • Al Jazeera rapporte qu’une attaque israélienne sur Khan Younis, dans le sud de Gaza, a tué 13 personnes.

    • Neuf autres personnes ont été tuées lors d’une frappe israélienne sur la maison de la famille Najjar à Jabalia, au nord de Gaza.

    • Une frappe israélienne sur Tubas, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes alors que les forces israéliennes effectuent des raids à Naplouse et dans le camp de réfugiés de Tulkarem.

    • Le procureur de la CPI, Karim Khan, a demandé à la chambre préliminaire de la Cour de délivrer « de toute urgence » des mandats d’arrêt à l’encontre du premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, du ministre de la défense, Yoav Gallant, ainsi que des dirigeants du Hamas, Yahya Sinwar et Mohammed Deif.

    • Lors du débat présidentiel américain, la candidate démocrate Kamala Harris a déclaré qu’elle « donnera toujours à Israël la capacité de se défendre », mais que la guerre à Gaza doit cesser car « beaucoup trop de Palestiniens innocents ont été tués »
    .

    Récapitulatif de la soirée du 10 septembre 2024 23:40 BST
    https://www.middleeasteye.net/live-blog/live-blog-update/evening-recap-212?nid=390521&topic=Israel%2527s%2520war%2520on%2520Ga

    • Un jour après le massacre par Israël de la zone humanitaire de Mawasi à Gaza, les équipes de secours tentent toujours d’évaluer le nombre de morts.
    Le ministère de la santé l’a officiellement chiffré à 19 Palestiniens tués, mais les bombes israéliennes ont fait disparaître 21 corps supplémentaires, qui n’ont donc pas pu être enregistrés dans les hôpitaux. Des personnes sont également portées disparues dans la zone de l’attaque.

    • Israël a continué à bombarder certaines parties de Gaza tout au long de la journée de mardi, tuant au moins 46 Palestiniens au cours des dernières 24 heures.

    • À Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, les médecins et les secouristes palestiniens tentent actuellement de fouiller les décombres d’une frappe aérienne israélienne pour retrouver les corps des personnes tuées ou d’éventuels survivants.

    • En Cisjordanie occupée, les forces militaires israéliennes ont tué deux Palestiniens lors d’un raid à Tulkarm. En outre, Israël a arrêté deux techniciens médicaux palestiniens dans la ville.

    Voici ce qui s’est passé au 340e jour de la guerre contre Gaza :
    • Le président américain Joe Biden a déclaré que l’assassinat par Israël de la citoyenne américano-turque Aysenur Ezgi Eygi était « un accident ». Des témoins oculaires ont déclaré à MEE qu’Aysenur Ezgi Eygi avait été délibérément abattue par les forces israéliennes, notant qu’elle avait reçu une balle dans la tête.

    • D’autre part, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a exhorté Israël à initier des « changements fondamentaux » dans la manière dont il mène ses opérations militaires en Cisjordanie occupée après l’assassinat d’Aysenur Eygi.

    • Un député de l’État de Floride a célébré l’assassinat en déclarant que la mort d’Eygi signifiait « un #TerroristeMusulman de moins ». Les groupes de défense des droits des musulmans demandent que le député soit sanctionné pour ces commentaires.

    • Le gouvernement sud-africain a déclaré qu’il déposerait un mémorandum dans son action devant la Cour internationale de justice, promettant que l’affaire dans laquelle il accuse Israël d’avoir commis un génocide contre les Palestiniens se poursuivra.

    • La défense civile palestinienne a déclaré qu’au moins sept personnes, dont trois enfants et deux femmes, ont été tuées à la suite du bombardement par Israël d’un immeuble résidentiel dans le camp de réfugiés de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza.

    #Bilan

  • « Jusqu’où ira la prochaine présidence ? Il est temps de stopper cette dérive politique et institutionnelle », Delphine Dulong, politiste
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/09/10/delphine-dulong-politiste-jusqu-ou-ira-la-prochaine-presidence-il-est-temps-

    La crise politique que la France traverse ne surgit pas de nulle part. Elle ne fait que révéler au grand jour les problèmes et dangers propres à la #Ve_République. Dès l’origine, celle-ci a dénigré la #délibération parlementaire qui fondait jusque-là toutes les décisions politiques au nom d’une conception technocratique du pouvoir qui considère les données chiffrées comme plus neutres et plus efficaces que le débat d’idées.
    La décision politique a été réduite à une technique de gestion rationnelle des ressources et contraintes économiques et sociales. Les gouvernements se sont remplis d’experts (et plus tard de communicants) tandis que les députés des groupes majoritaires à l’Assemblée nationale étaient incités à voter sans discuter ni amender leurs projets.

    https://justpaste.it/ewz7q

    #technocratie #présidentialisme

  • La battaglia per le spiagge libere non deve finire con l’estate
    https://scomodo.org/la-battaglia-per-le-spiagge-libere-non-deve-finire-con-lestate

    Questa estate la lotta per il mare libero e per la fine dei rinnovi automatici delle concessioni balneari è stata al centro del dibattito pubblico. Adesso non bisogna fermarsi L’articolo La battaglia per le spiagge libere non deve finire con l’estate proviene da Scomodo.

    #Territori #economia #europa #italia #protesta

  • Au #procès des folles

    « Les violences sont déplacées dans le champs du #fantasme »

    Victimes de violences physiques et psychologiques de la part de leurs ex conjoints, Anouk et Marie doivent être expertisées par des psychologues et psychiatres suite aux #démarches_juridiques qu’elles entament, au pénal et au civil. Elles racontent leurs expériences traumatisantes face à des expertes qui minimisent les faits, remettent en doute leurs paroles, symétrisent les comportements ou encore les accusent d’être hystériques et masochistes. Ces psys considèrent qu’Anouk et Marie « y sont sans doute pour quelque chose », compte tenu de leurs profils psychologiques.

    De très nombreuses femmes vivent les mêmes expériences, source de nouveaux traumatismes, devant la justice, mais aussi dans les cabinets libéraux. Cet épisode décrypte le processus de #psychologisation de la violence (des victimes, mais aussi des agresseurs) qui permet de mieux l’occulter. Avec les analyses de psychologues et d’avocates qui tentent de faire changer ces pratiques.

    https://www.arteradio.com/son/61684896/au_proces_des_folles
    #justice #violence #procès_pénal #procès #traumatisme #masochisme #hystérie #occultation #invisibilisation #psychologie #anxiété #VSS #violences_sexuelles #expertise #peur #honte #répétition #larmes #humiliation #culturalisation #religion #histoire_familiale #hystérie #suspicion #intimité #expertise_psychologique #enquête_de_crédibilité #crédibilité #toute_puissance #traumatisme #post-traumatisme #consentement #colère #tristesse #témoignage #anxiété_généralisée #traumatisme_de_trahison #troubles_du_stress_post-traumatique (#TSPT) #subjectivité #psychanalyse #névrose #masochisme #analyses_paradoxales #présomption_de_masochisme #présomption #concepts #mise_en_scène #jeu #mensonge #manipulation #exagération #répétition #co-responsabilité #dépsychologisation #féminisme #violences_politiques #vulnérabilité #expertises_abusives #maltraitance_théorique #théorie #rite_de_domination #violences_conjugales #analyse_sociale #psychologisation_de_la_violence #patriarcat #domination #violence_systémique #féminicide #sorcière #pouvoir #relation_de_pouvoir #victimisation #violences_conjugales #crime_passionnel #circonstances_atténuantes #injustice #haine #haine_contre_les_femmes #amour #viol #immaturité #homme-système #empathie #désempathie #masculinité #masculinité_violente #violence_psychologique #humiliations #dérapage #déraillement #emprise_réciproque #reproduction_de_la_violence #émotions #récidive #intention #contexte #figure_paternelle #figure_maternelle #imaginaire #violence_maternelle #materophobie #mère_incenstueuse #parentalité_maternelle #parentalité_paternelle #dénigrement

    #audio #podcast

    ping @_kg_

  • A Perugia alcuni cittadini lottano per il proprio quartiere
    https://scomodo.org/perugia-metrobus-via-chiusi

    Il Comitato di Via Chiusi lotta per cambiare il Metrobus, un controverso progetto di trasporto pubblico che cambierebbe il volto di interi quartieri. Una cosa che la comunità #locale non è disposta ad accettare. L’articolo A Perugia alcuni cittadini lottano per il proprio quartiere proviene da Scomodo.

    #Territori #italia #mobilità #Peugia

  • No, la tecnologia non è neutrale ed ecco come ha condizionato la vita delle donne

    In Tecnologia della rivoluzione Diletta Huyskes apre una riflessione sulle responsabilità sociali di chi innova. Dal forno a microonde all’AI.

    L’idea che la tecnologia sia una forza neutrale e inarrestabile, che opera indipendentemente dai contesti sociali, economici e culturali, è un mito radicato nel nostro immaginario collettivo. Tuttavia, come dimostra Diletta Huyskes nel suo libro Tecnologia della rivoluzione. Progresso e battaglie sociali dal microonde all’intelligenza artificiale (Il Saggiatore, 2024), questo mito è ben lontano dalla verità. La tecnologia non è mai stata neutrale e spesso amplifica le ingiustizie esistenti.

    Un esempio significativo che viene raccontato nel libro è il caso di ProKid+, l’algoritmo di polizia predittiva impiegato nei Paesi Bassi nel 2015, che ha condannato preventivamente un adolescente, Omar (nome fittizio), a un futuro da criminale. Reddito basso, background migratorio e un’età inferiore ai diciotto anni, sono solo alcune delle caratteristiche utilizzate dai sistemi di intelligenza artificiale per valutare il rischio di migliaia di persone ogni giorno. Il progetto, noto come Top400, inizialmente pensato come una lista di adolescenti precedentemente condannati per almeno un reato, è stato successivamente ampliato includendo anche bambini e ragazzi che, pur non avendo ancora avuto problemi legali, erano considerati dall’algoritmo a rischio di esserlo presto.
    Una tecnologia a sfavore delle minoranze

    Questo algoritmo, che avrebbe dovuto rappresentare un approccio innovativo alla prevenzione del crimine, non ha fatto altro che reiterare stereotipi e pregiudizi preesistenti, privando i soggetti come Omar di qualsiasi possibilità, riscatto ed emancipazione e lasciandoli intrappolati in un circolo di sospetti e discriminazioni: “Questa sentenza è il risultato di una raccomandazione proveniente da un modello matematico che prometteva il rilevamento della criminalità utilizzando principalmente metodologie di apprendimento automatico, un sottoinsieme dell’intelligenza artificiale che utilizza modelli statistici e algoritmi per analizzare e fare previsioni basate sui dati”.

    La pretesa di prevedere il crimine attraverso l’analisi dei dati ignora il fatto che tali modelli sono costruiti su basi che riflettono le disuguaglianze sociali, contribuendo a perpetuarle piuttosto che risolverle. Non a caso Huyskes cita Andrew Feenberg che nel suo testo, Transforming Technology, asserisce che la progettazione della tecnologia è una decisione ontologica ricca di conseguenze politiche. Huyskes ci guida attraverso una riflessione critica, evidenziando come ogni nuova tecnologia sia il risultato di un preciso percorso storico e sociale. Contrariamente all’immagine romantica del genio inventore che cambia il mondo con un’illuminazione improvvisa, la realtà ci mostra come le innovazioni tecnologiche siano frutto di compromessi, conflitti e distribuzioni ineguali di potere.

    L’idea di un progresso lineare e inevitabile si sgretola di fronte all’analisi che Huyskes offre, svelando una verità fattuale: la tecnologia è costruita, modificata e implementata per servire interessi specifici, spesso a scapito delle fasce più vulnerabili della società. Un altro esempio significativo è rappresentato dall’introduzione delle tecnologie domestiche nel ventesimo secolo. Queste invenzioni, come il forno a microonde, venivano presentate come soluzioni liberatorie per le donne, promettendo di alleviare il carico del lavoro domestico.
    Articoli più letti

    Lo strano collegamento tra il calo dei pipistrelli e l’aumento della mortalità infantile negli Stati Uniti
    Scienza
    Lo strano collegamento tra il calo dei pipistrelli e l’aumento della mortalità infantile negli Stati Uniti
    di Mara Magistroni
    Cosa ha detto Maria Rosaria Boccia nella sua prima intervista sul caso Sangiuliano
    Diritti
    Cosa ha detto Maria Rosaria Boccia nella sua prima intervista sul caso Sangiuliano
    di Pietro Deragni
    Il medagliere delle Paralimpiadi 2024 con i nomi di tutti i vincitori
    Diritti
    Il medagliere delle Paralimpiadi 2024 con i nomi di tutti i vincitori
    di Daniele Polidoro

    Tuttavia, come dimostra Huyskes, la realtà è stata ben diversa: piuttosto che emancipare, queste tecnologie hanno rafforzato gli stereotipi di genere, relegando ulteriormente le donne al loro ruolo tradizionale di casalinghe. Invece di liberarle, le hanno intrappolate in un ciclo di lavori domestici sempre più standardizzati e invisibili: “La speranza era che la tecnologia domestica avrebbe sollevato le donne dal loro lavoro non pagato nelle case, un tema politico su cui il movimento femminista stava concentrando quasi interamente le sue lotte in quegli anni”.
    Il controllo dei corpi

    Infatti, nel 1974, Joann Vanek dimostrò come la condizione femminile nel lavoro casalingo non avesse subito nessun cambiamento con l’introduzione delle tecnologie domestiche; l’industrializzazione del lavoro domestico e la meccanicizzazione del focolare aveva creato nuove aspettative, un aumento della produttività e nuovi compiti: “Lungi dal sentirsi liberate, le donne che lavoravano nelle case, che quotidianamente e instancabilmente portavano avanti tutto il lavoro di cura necessario al sostentamento della vita economica e politica di intere nazioni, si sentivano sempre più meccanizzate, ma anche sempre più affaticate”.

    Nell’analisi di Diletta Huyskes emerge con forza il tema del controllo dei corpi come uno dei nodi cruciali nell’intersezione tra tecnologia e genere: “Come può una società che per decenni si è basata esclusivamente sul corpo maschile come metro di misura garantire un trattamento equo in base al genere?”. L’esclusione delle donne dalla tecnologia non ha significato solo tenerle lontane dai luoghi di potere, formazione e creazione, ma anche privarle della possibilità di utilizzare e beneficiare di tali innovazioni. Questo schema di esclusione, che continua a persistere anche dopo molti decenni, rappresenta ancora il modello dominante nella gestione del rapporto tra genere e tecnologia.

    Nel libro si racconta anche come a partire dal 1980, il gruppo di ricerca su donne e tecnologia della Fondazione per la ricerca scientifica e industriale dell’Istituto norvegese di tecnologia (Sintef), con le studiose Anne-Jorunn Berg e Merete Lie, ha iniziato a riflettere sulle conseguenze pratiche dell’esclusiva presenza maschile nelle fasi di progettazione e sviluppo tecnologico. Inizialmente, le domande riguardavano l’impatto delle nuove tecnologie sulla vita delle donne. Tuttavia, con il progredire delle loro ricerche, la questione si è evoluta in: “Gli artefatti hanno un genere?”.

    Questo ha portato a un ampliamento della ricerca, dall’analisi delle donne all’indagine sul genere e sul design in generale, invece di concentrarsi solo sulle conseguenze delle tecnologie. Berg e Lie hanno scoperto che gli artefatti tecnologici riflettono un genere, poiché vengono progettati con specifiche configurazioni di genere in mente. In altre parole, nascono con un’idea chiara di chi dovrà utilizzarli.
    AI e stereotipi sociali

    Automobili, computer, smartphone sono alcuni esempi di tecnologie usate da uomini e donne, ma progettate principalmente tenendo conto delle caratteristiche e delle abitudini di un uomo medio: "La testimonianza più forte degli ultimi anni sulle persistenti disuguaglianze di genere nel design di ciò che diamo più per scontato l’ha scritta l’attivista e scrittrice Caroline Criado Perez. Un catalogo di fatti e cifre che raccontano di un mondo a misura d’uomo, forse tra i più scioccanti quello sulle case automobilistiche statunitensi che solo nel 2011 hanno iniziato a effettuare crash test anche con manichini femminili. Prima di quel momento, tutti i dati a disposizione e gli interventi necessari riguardo agli incidenti automobilistici avevano a che fare esclusivamente con i corpi maschili, per cui l’accuratezza nei casi di corpi femminili era sconosciuta”.

    Nel panorama contemporaneo, l’intelligenza artificiale rappresenta la nuova frontiera di questa riflessione critica. Lungi dall’essere una tabula rasa, l’AI porta con sé i bias e le ingiustizie del passato, riflettendo le stesse logiche di potere che hanno caratterizzato le tecnologie precedenti:“Non solo incorporano cultura, valori, pregiudizi durante le fasi di design iniziale, ma continuano ad alimentarsi di questi input sempre nuovi durante la loro intera esistenza”. Oggi, le nuove tecnologie sono progettate per mantenere lo status quo e perpetuare le disuguaglianze sociali esistenti, contribuendo a rafforzare ciò che la studiosa femminista Patricia Hill Collins chiama “la matrice del dominio”, un sistema sociologico che comprende diverse forme di oppressione come il capitalismo, l’eteropatriarcato, la supremazia bianca e il colonialismo.

    Uno degli esempi più emblematici dell’automazione di sistemi istituzionali già particolarmente discriminatori ed escludenti è quello della giustizia penale. Con l’obiettivo di trovare una formula matematica che potesse prevedere con precisione la probabilità di recidiva, sempre più dipartimenti di giustizia hanno sperimentato l’uso dell’intelligenza artificiale: quasi tutti gli stati nordamericani hanno adottato o testato software basati su AI per questo scopo. Questi sistemi calcolano le probabilità attraverso la valutazione del rischio: un punteggio di rischio elevato indica una maggiore probabilità che l’individuo commetta nuovamente un crimine in futuro: "Il calcolo che porta a questi punteggi è basato solitamente su delle domande rivolte direttamente alle persone imputate e i dati estratti dal casellario giudiziario. Si tratta di previsioni sul futuro in base a comportamenti passati, frequenze, statistiche, e i dati per addestrare modelli come questi spesso includono variabili proxy come «arresto» per misurare il «crimine» o qualche nozione di «rischiosità» sottostante.”

    Ripensare la tecnologia: giustizia e inclusione

    Negli Stati Uniti, dove i dati relativi al crimine sono stati influenzati da decenni di pratiche di polizia basate su pregiudizi razziali, e dove alcuni gruppi sociali ed etnici sono stati storicamente più esposti a controlli di polizia, la mappatura del crimine non può essere considerata neutrale. A partire da questi presupposti, l’etnia viene tracciata indirettamente attraverso altre variabili correlate, come il codice postale o la condizione socio-economica.

    Il risultato è un modello che presenta un tasso significativamente più alto di falsi positivi, cioè attribuisce un rischio elevato di recidiva a individui neri rispetto a quelli bianchi. Alcuni di questi strumenti mirano a prevedere i rischi di criminalità associati a singoli individui, basandosi sulla loro storia personale e su altre caratteristiche. È proprio ciò che è accaduto a Omar: giudicato da un software di polizia predittiva come un adolescente ad alto rischio di diventare un criminale, è stato trattato come tale fin da subito.

    Come asserisce l’autrice, “L’intelligenza artificiale è molto più di una tecnologia. È un discorso utilizzato attivamente per plasmare le realtà politiche, economiche e sociali del nostro tempo”. La tecnologia può essere un potente strumento di liberazione, ma solo se siamo disposti e disposte a interrogarci su chi ne controlla lo sviluppo e su chi ne beneficia davvero. È essenziale che il dibattito sulla tecnologia non rimanga confinato a un’élite specifica, ma diventi un discorso collettivo, aperto e inclusivo, in grado di affrontare le domande fondamentali su giustizia, equità e democrazia. In questo senso, Tecnologia della rivoluzione è un invito a ripensare il nostro rapporto con il progresso e con le forze che plasmano il nostro presente e il nostro futuro. Huyskes ci ricorda che ogni innovazione porta con sé una responsabilità, e che è nostro compito vigilare affinché il futuro tecnologico sia costruito su basi più giuste e consapevoli.

    https://www.wired.it/article/tecnologia-donne-pregiudizi-rivoluzione-progresso-diletta-huyskes
    #neutralité #technologie #femmes #impact #conditionnement #genre #responsabilité_sociale #contrôle #corps #inégalités

    • Tecnologia della rivoluzione. Progresso e battaglie sociali dal microonde all’intelligenza artificiale

      Sara è una donna, una madre. È disoccupata, single e migrante. La sua è un’identità stratificata, unica e irripetibile. Queste caratteristiche sociali la renderanno sospetta per tutta la vita. Perché per un modello matematico – e per il governo del suo paese – Sara è solo un insieme di indicatori che, sommati tra loro, generano un alto punteggio di rischio, una previsione statistica che la trasforma in una potenziale criminale. Ma la sua unica colpa è quella di essere se stessa, e di condividere un profilo simile ad altre persone esistite e accusate prima di lei.

      Questa e molte altre storie ci mostrano che un singolo numero elaborato da un algoritmo può cambiare le sorti di interi gruppi sociali, rischiando un ritorno a ingiustizie antiche, oggi amplificate dal modo in cui stiamo usando questi strumenti. Ripercorrendo la storia della tecnologia possiamo attraversare anche quella dell’esclusione sociale: ogni invenzione, dalla bicicletta al forno a microonde, fino all’intelligenza artificiale, è il risultato di scelte precise, valori e compromessi umani che causano forti impatti sulla società.

      Grazie alla riscoperta di molti contributi femministi proposti tra gli anni settanta e duemila, Tecnologia della rivoluzione ci spinge a riflettere su come intervenire per fare in modo che le rivoluzioni tecnologiche non portino a involuzioni sociali.

      https://www.ilsaggiatore.com/libro/tecnologia-della-rivoluzione
      #livre #Diletta_Huyskes

  • First We Take Manhattan
    https://www.youtube.com/watch?v=W0rZ2CPCYBQ&t=21

    Il y a des monuments d’art dont on aimerait oublier la puissance dl’anticipation.

    https://en.m.wikipedia.org/wiki/First_We_Take_Manhattan

    “First We Take Manhattan” is a song written by Canadian singer-songwriter Leonard Cohen. It was originally recorded by American singer Jennifer Warnes on her 1986 Cohen tribute album Famous Blue Raincoa
    ...
    The song’s oblique lyrics are suggestive of religious and end time themes, with references to prayer, meaningful birthmarks and signs in the sky. Writing for The Guardian in 2015, Ben Hewitt drew attention to the lyrics’ apocalyptic nature, imagining Cohen “greedily eyeing world domination like a Bond villain”. Rolling Stone magazine’s Mikal Gilmore similarly described the song as a threatening vision of “social collapse and a terrorist’s revenge”. The Daily Telegraph’s Robert Sandall likewise observed the prophetic character of the song, but emphasized the song’s political statement, placing it in the context of the last days of the Soviet Union.

    Cohen explained himself in a backstage interview at 1988: “I think it means exactly what it says. It is a terrorist song. I think it’s a response to terrorism. There’s something about terrorism that I’ve always admired. The fact that there are no alibis or no compromises. That position is always very attractive. I don’t like it when it’s manifested on the physical plane – I don’t really enjoy the terrorist activities – but Psychic Terrorism. I remember there was a great poem by Irving Layton that I once read, I’ll give you a paraphrase of it. It was ’well, you guys blow up an occasional airline and kill a few children here and there’, he says. ’But our terrorists, Jesus, Freud, Marx, Einstein. The whole world is still quaking.’”

    Paroles de First We Take Manhattan

    They sentenced me to twenty years of boredom
    For tryin’ to change the system from within
    I’m coming now, I’m coming to reward them
    First we take Manhattan, then we take Berlin

    I’m guided by a signal in the heavens
    I’m guided by this birthmark on my skin
    I’m guided by the beauty of our weapons
    First we take Manhattan, then we take Berlin

    I’d really like to live beside you, baby
    I love your body and your spirit and your clothes
    But you see that line there moving through the station?
    I told you, I told you, told you, I was one of those
    Ah you loved me as a loser, but now you’re worried that I just might win
    You know the way to stop me, but you don’t have the discipline
    How many nights I prayed for this, to let my work begin
    First we take Manhattan, then we take Berlin

    I don’t like your fashion business, mister
    And I don’t like these drugs that keep you thin
    I don’t like what happened to my sister
    First we take Manhattan, then we take Berlin

    I’d really like to live beside you, baby
    I love your body and your spirit and your clothes
    But you see that line there moving through the station?
    I told you, I told you, told you, I was one of those

    And I thank you for those items that you sent me
    The monkey and the plywood violin
    I practiced every night, now I’m ready
    First we take Manhattan, then we take Berlin

    (I am guided)

    Ah remember me, I used to live for music (baby)
    Remember me, I brought your groceries in (ooh baby yeah)
    Well it’s Father’s Day and everybody’s wounded (baby)
    First we take Manhattan, then we take Berlin

    #musique #poésie #USA #Allemagne #Israel #terrorisme #apocalypse

  • Blocages contre la « Semaine de l’IA » : il est urgent que les scientifiques arrêtent leurs folies
    https://ricochets.cc/Blocages-contre-la-Semaine-de-l-IA-il-est-urgent-que-les-scientifiques-arr

    Blocages contre la « Semaine de l’IA » : il est urgent que les scientifiques arrêtent leurs folies A Rennes, depuis Juin 2024, chercheurs et industriels (dont Thales, entreprise d’armement, Airbus, entreprise d’aviation, et Orange, entreprise de télécommunication), ainsi que l’armée (DGA), ne cessent de se réjouir. En effet, sans aucune consultation démocratique, le gouvernement, par le biais de l’ANR, vient de leur octroyer 20 millions d’euros (directement issus de nos impôts). 20 (...) #Les_Articles

    / #Technologie, #Le_monde_de_L'Economie

  • « Casser leurs machines, fabriquer les nôtres »
    https://www.terrestres.org/2024/09/05/casser-leurs-machines-fabriquer-les-notres

    Comment lutter contre l’industrialisation du monde sans défendre, en creux, un retour à un ordre supposément naturel ? Critiquer certaines technologies sans stigmatiser celles et ceux qui en dépendent au quotidien ? Entretien avec des membres de l’organisation du festival du livre Livrosaurus Rex, sur le thème de la critique des technologies et de l’industrialisation du monde. L’article « Casser leurs machines, fabriquer les nôtres » est apparu en premier sur Terrestres.

    #Autonomie #Corps #Décroissance #Féminisme #Technocritique #Technologie

  • Vers le système de contrôle total
    https://ricochets.cc/Vers-le-systeme-de-controle-total-7819.html

    Ce document très intéressant fut initialement publié par admiroutes mais a malheureusement disparu.

    Vous trouverez la fiche de l’auteur (Alain Cardon) sur wikipedia. Petits conseils de lecture : A la fin de la page 52, l’auteur propose une définition de l’esprit. Dès la page 53, il reprend les termes utilisés dans la définition et les explicite un à un. Je conseille d’imprimer ou garder la définition à l’œil car il est vite fastidieux d’aller et revenir vers la définition si l’on n’a (...) #Les_Articles

    / #Technologie

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Alain_Cardon

  • Le programme #petites_villes de demain : vers un État start-up ?
    https://metropolitiques.eu/Le-programme-Petites-villes-de-demain-vers-un-Etat-start-up.html

    La mise en œuvre du programme national Petites villes de demain repose en grande partie sur des chefs de projet. Comment s’insèrent-ils dans l’écosystème de l’ingénierie territoriale ? Qu’est-ce que leurs difficultés révèlent de ce retour de l’État dans les petites villes ? « Petites villes de demain » (PVD) est un programme gouvernemental porté par l’Agence nationale pour la cohésion des territoires (ANCT), lancé en octobre 2020, qui doit durer jusqu’en 2026, ce qui correspond au temps d’un mandat #Terrains

    / #gouvernance, #ingénierie_territoriale, petites villes, #appel_à_projets, #agents_territoriaux, (...)

    #ruralité
    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_bonnin-reigner.pdf

  • En Cisjordanie, trois policiers israéliens tués au cours d’une fusillade
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/09/01/en-cisjordanie-une-fusillade-fait-au-moins-trois-morts_6300913_3210.html

    Trois policiers, deux hommes et une femme, ont été tués dimanche dans une « attaque armée » dans le sud de la Cisjordanie, territoire occupé où l’armée israélienne mène une vaste opération « antiterroriste », ont rapporté les secours israéliens et les forces de l’ordre, dimanche 1er septembre.

    Aux cours d’une conférence de presse du ministre de la sécurité nationale, Itamar Ben Gvir (extrême droite), a estimé qu’il était nécessaire de « tirer une balle dans la tête [aux terroristes] », a lancé M. Ben Gvir. « Le droit à la vie [des Israéliens] est plus important que la liberté de circulation des habitants dépendant de l’Autorité palestinienne », a ajouté le ministre, résidant en Cisjordanie et partisan de son annexion.

    Outre les deux victimes, toutes deux âgées d’une trentaine d’années, tuées à bord de leur voiture, un homme d’une cinquantaine d’années, a succombé à ses blessures après son évacuation, a ajouté le Magen David Adom, équivalent israélien de la Croix-Rouge. Selon la chaîne de télévision israélienne I24, l’auteur des tirs serait toujours en fuite et recherché par l’armée israélienne.

    Ce dernier aurait visé une voiture de police près du checkpoint de Tarqumiya, avant de prendre la fuite, précise la chaîne de télévision I24, citant l’armée israélienne. Selon le quotidien Jerusalem Post, qui cite les services de secours, les trois victimes se trouvaient toutes les trois dans le véhicule pris pour cible.

    Dans la nuit de vendredi à samedi déjà, deux attaques menées par des Palestiniens avaient visé des colonies juives dans la même région.

    #terroristes et #antiterroriste ou la #terreur par les mots

  • The Macroeconomic Impact of Climate Change : Global vs. Local Temperature

    This paper estimates that the macroeconomic damages from climate change are six times larger than previously thought. Exploiting natural global temperature variability, we find that 1°C warming reduces world GDP by 12%. Global temperature correlates strongly with extreme climatic events unlike country-level temperature used in previous work, explaining our larger estimate. We use this evidence to estimate damage functions in a neoclassical growth model. Business-as-usual warming implies a 29% present welfare loss and a Social Cost of Carbon of $1,065 per ton. These impacts suggest that unilateral decarbonization policy is cost-effective for large countries such as the United States.

    https://www.nber.org/papers/w32450

    #économie #impact #impact_économique #impact_macro-économique #changement_climatique #températures_locales #PNB
    via @freakonometrics

  • #Steve_Silberman : The forgotten history of autism

    Decades ago, few pediatricians had heard of autism. In 1975, 1 in 5,000 kids was estimated to have it. Today, 1 in 68 is on the autism spectrum. What caused this steep rise? Steve Silberman points to “a perfect storm of autism awareness” — a pair of doctors with an accepting view, an unexpected pop culture moment and a new clinical test. But to really understand, we have to go back further to an Austrian doctor by the name of Hans Asperger, who published a pioneering paper in 1944. Because it was buried in time, autism has been shrouded in misunderstanding ever since. (This talk was part of a TED2015 session curated by Pop-Up Magazine: popupmagazine.com or @popupmag on Twitter.)

    https://www.youtube.com/watch?v=_MBiP3G2Pzc


    #autisme #vidéo #tedx #prévalence #santé_publique #Leo_Kanner #diagnostic #épilepsie #stigmatisation #honte #Lorna_Wing #histoire #Judith_Guld #Hans_Asperger #continuum #dons #handicaps #traits_autistiques #spectre_de_l'autisme #critères #Rain_Man #tests #neurodiversité

    via @freakonometrics

  • Pétition contre la semaine de l’IA à l’université de Rennes
    https://ricochets.cc/Petition-contre-la-semaine-de-l-IA-a-l-universite-de-Rennes-7816.html

    Voici une pétition Change.org fraîchement lancée par un groupe local ATR contre la semaine de l’IA à Rennes ! Faites tourner et signer (même si vous n’êtes pas de Rennes), cela donnera du poids à la mobilisation locale ! https://www.change.org/p/%C3%A0-rennes-refusons-la-semaine-de-l-ia L’IA, sa promotion et ses financements, sont partout. C’est partout qu’on peut combattre l’IA et son monde. Voir aussi l’événement à Rennes du 1er septembre : (...) #Les_Articles

    / #Résistances_au_capitalisme_et_à_la_civilisation_industrielle, #Technologie

  • #Typst

    Typst est un #logiciel d’#écriture et d’#édition_scientifique créé par Martin Haug et Laurenz Mädje. Il existe sous la forme d’un éditeur collaboratif en ligne avec un accès gratuit et des fonctionnalités payantes (un peu comme #Authorea), ainsi que sous la forme d’un programme en ligne de commande, pour un usage local. On peut trouver en ligne le code et une documentation détaillée.

    Je suis frappé par la vitesse avec laquelle les deux créateurs ont transformé leur projet de fin d’études en entreprise. Le marketing est plutôt malin, on situe tout de suite Typst par rapport à #Word, #Google_Docs et #LaTeX. À noter que Pandoc a très vite développé une compatibilité avec ce nouvel outil. Typst suscite clairement de l’enthousiasme dans une communauté fatiguée par des outils mal adaptés à ses besoins. Un sentiment d’efficacité se dégage de l’ensemble du projet, et on sait combien c’est important quand il s’agit de convaincre les gens de transformer leurs pratiques. Mais il reste à tenir certaines promesses, en premier lieu sur l’accessibilité des PDF : Typst a été présenté comme une amélioration possible à TeX sur ce point, or deux ans après ce n’est toujours pas le cas.

    Je n’ai pas encore essayé l’outil. Mais pour les curieux, le mémoire de Laurenz Mädje décrit la genèse de Typst, et j’y ai relevé plusieurs éléments que je partage ci-dessous.

    Pour justifier d’investir des efforts dans la création d’un nouvel outil d’écriture et d’édition scientifique, Mädje analyse les défauts de #TeX avec des mots qui frappent juste :

    « La conception datée de TeX entrave fondamentalement l’expérience utilisateur » (p. 7) […] « la compilation est lente, l’accessibilité est mauvaise, et les possibilités de mise en page sont limitées » (p. 13).

    Les deux logiciels appelés Typst – l’éditeur en ligne et le compilateur en ligne de commande – reposent sur un langage de programmation du même nom, qui s’écrit en partie comme un langage de balisage léger, proche de #Markdown :

    « Typst, c’est à la fois un langage de balisage léger et un langage de programmation complet, réunis en une seule syntaxe, au format texte » (p. 7) […] « Intégrer stylage et programmation rend la mise en forme plus simple et plus souple » (p. 68).

    C’est donc un vrai système de #programmation_éditoriale, ce qui me rappelle #Pollen, sur lequel j’avais publié une note de veille. L’intégration entre balisage et programmation existait déjà dans l’écosystème TeX avec #LuaTeX mais l’avantage de Typst est d’avoir repris la conception du système à zéro : en théorie, cela devrait permettre de développer rapidement un catalogue de fonctionnalités modulaires, comme les paquets de TeX, sur une base plus saine.

    J’ai aussi relevé quelques concepts utiles, comme le couple balisage procédural – qui indique à l’ordinateur comment procéder – et balisage descriptif – qui décrit à l’ordinateur la structure du document. Mädje souligne que le #balisage_descriptif convient particulièrement à l’édition multiformats car il permet de changer de styles sans modifier le contenu. Il distingue trois catégories de langages de balisage descriptif, suivant qu’ils sont basés sur des tags, des macros ou des caractères. La phrase “The line between data and markup is fuzzy” (p. 16) a particulièrement retenu mon attention : elle suggère que le texte, c’est de la donnée  ; et surtout, que le balisage, c’est déjà un peu de la sérialisation.

    Enfin, j’ai relevé cet argument pro-balisage (ou #anti-WYSIWYG, comme on veut) dans la conclusion :

    « Les langages de balisage ont un avantage concret sur les systèmes de composition #WYSIWYG : ils permettent aux auteurs de définir la structure du document indépendamment de son apparence et de passer automatiquement de l’une à l’autre  ; cela donne une meilleure expérience d’écriture, avec moins de travail répétitif » (p. 71).

    https://www.arthurperret.fr/veille/2024-08-29-typst.html

    #alternative

  • Vers l’#écologie_de_guerre. Une #histoire_environnementale de la #paix

    L’étrange hypothèse qui structure ce livre est que la seule chose plus dangereuse que la guerre pour la #nature et le #climat, c’est la paix. Nous sommes en effet les héritiers d’une histoire intellectuelle et politique qui a constamment répété l’axiome selon lequel créer les conditions de la paix entre les hommes nécessitait d’exploiter la nature, d’échanger des ressources et de fournir à tous et toutes la prospérité suffisante. Dans cette logique, pour que jalousie, conflit et désir de guerre s’effacent, il fallait d’abord lutter contre la rareté des #ressources_naturelles. Il fallait aussi un langage universel à l’humanité, qui sera celui des #sciences, des #techniques, du #développement.
    Ces idées, que l’on peut faire remonter au XVIIIe siècle, ont trouvé au milieu du XXe une concrétisation tout à fait frappante. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le développement des infrastructures fossiles a été jumelé à un discours pacifiste et universaliste qui entendait saper les causes de la guerre en libérant la #productivité. Ainsi, la paix, ou l’équilibre des grandes puissances mis en place par les États-Unis, est en large partie un don des #fossiles, notamment du #pétrole.
    Au XXIe siècle, ce paradigme est devenu obsolète puisque nous devons à la fois garantir la paix et la sécurité et intégrer les #limites_planétaires : soit apprendre à faire la paix sans détruire la planète. C’est dans ce contexte qu’émerge la possibilité de l’écologie de guerre, selon laquelle #soutenabilité et #sécurité doivent désormais s’aligner pour aiguiller vers une réduction des émissions de #gaz_à_effet_de_serre. Ce livre est un appel lancé aux écologistes pour qu’ils apprennent à parler le langage de la #géopolitique.

    https://www.editionsladecouverte.fr/vers_l_ecologie_de_guerre-9782348072215
    #guerre #environnement #livre

    • Ainsi, la paix, ou l’équilibre des grandes puissances mis en place par les États-Unis,

      Bon, c’est pas vraiment des synonymes, il me semble qu’on appelait même ça la guerre froide. Bonneuil et Fressoz appellent aussi ça le thanatocène, parce que c’est une période marquée par une destruction fulgurante, produite par les outils servant à faire la guerre (pas la paix).

      Je peux comprendre qu’après l’invasion de l’Ukraine par la Russie on ait pu espérer que la sobriété énergétique serait un truc rassembleur. Ce que les écologistes et les scientifiques n’avaient pas réussi à accomplir, peut-être que le soutien à l’Ukraine et un certain patriotisme allaient réussir à le concrétiser. Sauf qu’il est vite apparu qu’on allait se noyer sous le GNL et ses nouvelles infrastructures, que les échanges de fossiles continuaient bon train, et que, la guerre continuant elle aussi en laissant les négociations s’essouffler toutes seules, la destruction généralisée continuait tranquille.

      Il y a quelques années, le changement climatique était régulièrement retraduit dans les mots de la sécurité : la rareté des matières premières allait amener des guerres, l’abondance des matières premières (en Arctique dégelé) allait amener des guerres, les guerres allaient amener des migrants, la chaleur avait provoqué la guerre en Syrie, etc. Bref, le changement climatique était un "accélérateur de menaces". Maintenant, on a le complément qui t’enferme dans le cercle vicieux de la sécurité : la lutte contre les menaces sont retraduites dans le langage de l’écologie, de la lutte contre le réchauffement. Pour lutter contre la Russie, il te faut une #économie_de_guerre_climatique : des mines de lithium qui produiront des ev et des microprocesseurs pour des armes sophistiquées ; des éoliennes et des réacteurs qui produiront ton chauffage et des rafales.

      (Charbonnier a pu être moqué en « penseur du vivant » inoffensif ; j’ai l’impression qu’une même posture viriliste se manifeste là aussi.)

      L’étrange hypothèse qui structure ce livre a été succinctement discutée par Durand & Keucheyan
      https://shs.cairn.info/revue-green-2022-1-page-55

      l’écologie de guerre peut-elle être efficace du point de vue de l’avènement d’une économie bas carbone ? Et est-elle conforme aux valeurs d’une politique d’émancipation ?

      tldr : Ils répondent poliment non aux deux questions.

      Après, faudrait évidemment lire le livre.

    • Pour le philosophe, qui reprend les critiques du #pacifisme formulées par le juriste allemand (et nazi) Carl Schmitt, l’expression du rapport de force entre nations demeure indépassable. Par conséquent, un déplacement de l’écologie sur le terrain du « #réalisme » politique s’impose (soit une rupture franche avec une tradition libertaire importante au sein des mouvements écologistes contemporains). Ainsi, il aboutit à l’idée, essentielle, que, faute de gouvernance mondiale crédible, seuls les Etats les plus puissants, réunis en une coalition dominante, pourront imposer une transition aux acteurs ayant intérêt à défendre l’infrastructure fossile (qu’il s’agisse d’industriels, d’investisseurs, de travailleurs des secteurs menacés, d’Etats pétro-gaziers ou de nations dépendantes du charbon). A la lecture, on s’interroge néanmoins sur la façon dont cette coalition devrait « imposer » la transition aux acteurs en question. On aurait également apprécié des précisions sur la stratégie que devraient adopter les démocraties dans cette perspective (l’Europe devrait-elle s’associer à la dictature chinoise pour composer une coalition « post-carbone » ? Devrait-elle se rapprocher des Etats-Unis ?)

      Analysant la situation géopolitique depuis 2020, Pierre Charbonnier se réjouit de certains « bougés » de la part des grandes puissances, qui associent désormais écologie et questions stratégiques. L’Europe, réagissant à l’agression russe, promeut les énergies décarbonées dans une logique de sécurité (et pas uniquement protéger l’environnement). Après la Chine, les Etats-Unis de Joe Biden financent massivement leur industrie verte dans le but d’affirmer leur leadership. Ce changement de paradigme, à peine initié et toujours fragile, représente un espoir majeur selon l’auteur : celui de mettre en branle des puissances capables de gagner la guerre du climat, celui d’une écologie réellement (géo)politique.

      https://www.liberation.fr/culture/livres/lecologie-le-vert-de-la-guerre-selon-pierre-charbonnier-20240828_MQBVF5KB

  • Pavel Durov, le PDG de Telegram arrêté en France, a rencontré Emmanuel Macron à plusieurs reprises avant d’obtenir la nationalité française
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2024/08/28/pavel-durov-le-pdg-de-telegram-arrete-en-france-a-rencontre-emmanuel-macron-

    Citoyen français de plein droit, M. Durov visitait très régulièrement la France sans encombre depuis des années, et avait même eu le privilège de rencontrer le président de la République à plusieurs reprises. (...)

    Rencontres secrètes

    La procédure de naturalisation de « l’#étranger_émérite » dont il a bénéficié est, par nature, politique. Techniquement lancée à l’initiative du ministère des affaires étrangères, elle est, en pratique, souvent demandée par les personnes souhaitant en bénéficier, à des ministres ou au président de la République lui-même. M. Durov a bien demandé au chef de l’Etat s’il pourrait bénéficier d’une naturalisation lors d’un déjeuner en 2018, confirme-t-on dans l’entourage d’Emmanuel Macron. L’existence de ce déjeuner a été révélée par le Wall Street Journal ; selon le quotidien américain, l’hypothèse d’une installation du siège de Telegram en France a aussi été évoquée lors de la rencontre.

    Ces rencontres ne figuraient pas à l’agenda officiel du président de la République. Emmanuel Macron n’a pas fait mystère, durant ses deux mandats, de son intérêt pour les discussions avec les grands patrons des entreprises du numérique. Certaines de ces rencontres sont publiques : Mark Zuckerberg ou Elon Musk ont été fréquemment reçus par le chef de l’Etat, dans le cadre de rendez-vous officiels.
    Mais, lorsqu’il était ministre de l’économie, entre 2014 et 2016, Emmanuel Macron a rencontré à au moins quatre reprises Travis Kalanick, le patron d’Uber, dont l’entreprise était au cœur d’un violent conflit avec les taxis français ; ces rencontres étaient restées secrètes, y compris pour les autres membres du gouvernement de l’époque, jusqu’aux révélations des « Uber Files » par le Consortium international des journalistes d’investigation, auquel appartient Le Monde.

    Emmanuel Macron est lui-même utilisateur de #Telegram depuis le milieu des années 2010, et il s’en sert encore aujourd’hui pour échanger avec des élus et des cadres de son parti. Depuis 2023, l’utilisation de l’application est pourtant théoriquement interdite aux ministres français, qui sont censés n’utiliser que l’application française sécurisée Olvid. Objet d’incessants débats, la sécurité de Telegram est considérée par la vaste majorité des experts comme inférieure à celle d’applications comme Signal ou encore WhatsApp. Ce 26 août, Emmanuel Macron avait assuré, dans un message publié sur X, que l’arrestation de Pavel Durov, n’était « en rien une décision politique ». « C’est à la justice, en totale indépendance, qu’il revient de faire respecter la loi », avait-il insisté.

    Dossier sensible

    La naturalisation de M. Durov était déjà politiquement sensible à l’époque où elle a été accordée. Selon les informations du Monde, les services du Quai d’Orsay, chargés d’examiner en premier lieu la demande déposée par M. Durov au consulat français de Dubaï, estimaient que les conditions n’étaient pas remplies. Pour devenir français par la procédure de « l’étranger émérite », un candidat doit prouver qu’il parle français, ce qui est le cas de M. Durov, mais aussi et surtout montrer qu’il contribue au « rayonnement de la France ».

    Or, en 2021, Pavel Durov fait surtout la une de l’actualité pour les critiques contre son application peu modérée et son absence de collaboration avec les gouvernements et les services de police européens. En France, en 2016, Bernard Cazeneuve, alors ministre de l’intérieur, avait été très critique envers l’application, utilisée notamment par des terroristes de l’organisation Etat islamique.

    Après avoir bénéficié d’une image très positive, liée à son opposition au FSB, le renseignement intérieur russe, et à sa lutte contre le blocage de Telegram en Iran, M. Durov est devenu entre-temps une personnalité clivante ; l’année précédant sa demande de naturalisation, son entreprise avait été condamnée aux Etats-Unis dans une procédure d’émission illégale d’actions. Sollicité par Le Monde sur la procédure de naturalisation de M. Durov, et les raisons de sa validation, le Quai d’Orsay n’a pas donné suite, à l’heure de la publication de cet article ; interrogé sur un sujet similaire en 2023, le ministère des affaires étrangères avait assuré ne pas pouvoir « commenter de dossiers individuels ».

    Pavel Durov a, par ailleurs, déjà tenu des propos extrêmement polémiques sur la France ; après les attentats de 2015 à Paris et à Saint-Denis, il avait publié un message accusant le gouvernement socialiste de l’époque d’être « responsable [des attaques] au même titre que Daech », à cause, selon lui, de sa politique consistant à « prendre l’argent des Français qui travaillent dur par l’intermédiaire de taxes horriblement élevées, et à le dépenser en menant des guerres inutiles au Moyen-Orient tout en créant un paradis social parasitique pour les immigrés d’Afrique du Nord ». Ce message avait ensuite été supprimé.
    Mais l’arrestation de M. Durov samedi rend la décision de lui accorder la nationalité française autrement sensible sur le plan politique. Comment expliquer que le gouvernement français ait pu naturaliser, par le biais d’une procédure exceptionnelle, un homme aujourd’hui suspecté, par plusieurs services d’enquête différents, de complicité avec une série de crimes graves, dont de la diffusion de pédopornographie ? Et ce alors que la France se positionne comme l’un des pays en pointe sur les sujets de régulation numérique ?

    Le fait que M. Durov ait discuté à plusieurs reprises avec le président de la République pourrait en partie expliquer l’étonnant coup de bluff tenté par le patron de Telegram lors de son arrestation. Selon les informations du Canard enchaîné, il a expliqué aux policiers venus le chercher au Bourget qu’il était… attendu à l’Elysée. Un mensonge, assure la présidence de la République : Emmanuel Macron n’était pas à Paris ce samedi soir, mais au Touquet.

  • La privatisation des terres par les technomaniaques libertariens

    Sur un site "accélérationniste" voici vantée la privatisation de la cité : "Dans un monde où les États-nations, avec leurs frontières rigides et leurs institutions vieillissantes, semblent de plus en plus inadéquats pour répondre aux défis modernes, une question fondamentale se pose : comment peut-on créer un nouvel État quand toutes les terres sont déjà "prises" ? Balaji Srinivasan, figure centrale de la scène technologique, relève ce défi. Contre toute attente, il a trouvé un moyen de contourner cette impasse en réinventant les règles du jeu."
    L’article dont est tiré cette citation a été publié le 27 août (lien paste it ad8tx) et quelques jours plus tôt Le Monde publiait une enquête sur le cas du Honduras :
    "Les participants écoutent, allongés sur des poufs moelleux. Juste à côté, au-dessus de l’immense piscine du Beach Club de Pristine Bay, de jeunes start-upeurs surfent sur Internet grâce aux paraboles Starlink d’Elon Musk, d’autres prennent des cours de yoga ou s’initient aux cryptomonnaies. Dans le laboratoire au sous-sol, on peut se faire implanter des aimants au bout des doigts. Ou, un peu plus loin, se faire injecter de la follistatine pour participer à un essai de thérapie génique sur la longévité.

    Un essai qui n’a été validé par les autorités sanitaires d’aucun pays, mais qu’importe. Ici, sur l’île de Roatan, au Honduras, tout est possible. Prospera est une zone d’emploi et de développement économique (ZEDE), sorte d’Etat dans l’Etat, avec ses propres lois, son système judiciaire, sa police, où tout – éducation, santé, services publics – est privé.Une future ville enclave imaginée par des libertariens convaincus que seule la perspective d’un gain économique garantit une bonne gestion.

    Cette utopie, ou dystopie, selon le point de vue, s’inspire des « villes privées » conceptualisées notamment par l’économiste allemand Titus Gebel, qui explique : « Pour un tarif[annuel] fixe, la société privée qui administre la ville garantit à ses habitants la protection de la vie, de la liberté et de la propriété. » Trois « droits » qui sont le mantra des libertariens comme le président argentin, Javier Milei. Aux résidents de payer les assurances dont ils ont besoin contre la maladie ou le handicap.

    Depuis 2017, Prospera a acquis 2 kilomètres carrés (soit 3 %) de l’île caribéenne de Roatan. Quatre ans plus tôt, une loi hondurienne avait instauré une nouvelle division territoriale, moyennant une modification de la Constitution : les ZEDE. Le but : créer « des centaines de milliers d’emplois » en attirant des investisseurs étrangers dans un pays où 64 % de la population vit sous le seuil de pauvreté. « Le code du commerce, le code civil, la loi de protection de l’environnement, rien n’est applicable dans les ZEDE », explique Jorge Colindres, secrétaire technique de Prospera, l’équivalent d’un maire. Le code pénal hondurien reste en vigueur « tant que les ZEDE n’approuveront pas leurs propres lois »

    – Lien vers la version intégrale de l’article du Monde : https://justpaste.it/dtn1d)

    – Lien vers le site technosophie : https://justpaste.it/ad8tx

    – article du Monde (accès restreint aux abonnés) https://www.lemonde.fr/international/article/2024/08/16/prospera-l-enclave-libertarienne-au-honduras_6282809_3210.html

    #technosophie ; #libertarien ; #propriété ; #prospera

  • Opinion | The Point: Conversations and insights about the moment. - The New York Times
    https://www.nytimes.com/live/2024/08/27/opinion/thepoint

    Zeynep Tufekci
    Aug. 27, 2024, 12:05 p.m. ETAug. 27, 2024

    ‘Free Speech’ Should Not Shroud Criminal Activity

    The detention in France of Pavel Durov, the founder and chief executive of the messaging app Telegram, has sparked a loud outcry about free speech. Elon Musk has portrayed the arrest on his X account as an ominous threat to free speech, and Robert F. Kennedy Jr. referred to the app as an “encrypted, uncensored” platform and said “the need to protect free speech has never been more urgent.”

    It’s a curious case, and the French government hasn’t helped matters by releasing information in dribs and drabs. While it is possible that there are free speech issues entangled here, some early details suggest the issue may be one of criminal activity.

    On Monday, the French prosecutor said in a statement that Durov — who is a citizen of France, Russia, St. Kitts and Nevis and the United Arab Emirates — was being held for questioning in connection with an investigation into criminal activities on the app, including the trading of child sexual abuse material as well as drug trafficking, fraud and money laundering. Notably, Telegram explicitly boasts that it has never disclosed user data to any government, ever.

    Questions have long swirled around Telegram. Contrary to widespread belief, Telegram is not encrypted in any meaningful sense. That would be “end to end” encryption, so that even the company couldn’t read users’ messages. Telegram — and anyone it chooses — can read all group chats, and there is no way to fully encrypt them. Those very large groups are the main attraction of the platform.

    Private chats on Telegram also lack end-to-end encryption by default. Here, though, users can undergo an onerous process to turn on end-to-end encryption, which then applies only to that conversation. Even the protection provided to private chats is murky: Cryptography experts have long questioned whether Telegram’s limited encryption actually meets security standards.

    Durov was born in Russia, where Telegram is used widely. The Kremlin has Durov’s back: It issued a statement that unless more evidence is provided, Durov’s detention may be “a direct attempt to limit freedom of communication.” Russian antiwar activists have long wondered how the Kremlin seems to know so much about their activities on Telegram. (Good question.)

    Free speech is an important value, but protecting it does not mean absolving anyone of responsibility for all criminal activity. Ironically, Telegram’s shortage of end-to-end encryption means the company is likely to be more liable simply because it can see the criminal activity happening on its platform. If, for example, Telegram did not cooperate with authorities at all after receiving legal warrants for information about criminal activities, that would mean trouble even in the United States, with its sweeping free speech protections.

    #Telegram #Pavel_Durov #Zeynep_Tufekci #Chiffrement