• Lyon : des salariés du magasin Apple de la Part-Dieu en grève
    https://www.bfmtv.com/lyon/replay-emissions/bonjour-lyon/lyon-des-salaries-du-magasin-apple-de-la-part-dieu-en-greve_VN-202308220135.h

    Les salariés sont en grève tous les samedis du mois d’août pour dénoncer l’organisation des plannings et les difficultés de recrutement.

    Usuellement, cela n’apparait pas. On déplore la précarité de l’emploi, on en attribue toute la responsabilité politique au patron (une évidence dans nombre de cas cf. l’intérim massif dans l’automobile). Mais ici, les grèvistes exigent de ne pas travailler, ou de moins travailler le samedi : le patron doit embaucher des précaires (#étudiants) pour que ces samedis soient assurés par d’autres ! Un tel mécanisme où les garanties arrachées par des salariés implique l’embauche de travailleurs précaires opère dans bien des situations. Sans les congés payés, il n’y aurait par exemple qu’une quantité infime de saisonniers du tourisme.
    Pour que des garanties sociales substancielles soient concédées aux précaires, encore faudrait-il que (feu) le mouvement ouvrier, le syndicat, n’en restent pas à cette vision abstraite, idéologique, du travail qui les aveugle au point de ne pouvoir prendre en compte « les chômeurs en activité à temps réduit » ou les allocataires du RSA qui sont plus ou moins cycliquement employés. Jusqu’à ce que dans les têtes le vieux dicton ouvrier "le parasite ira dormir ailleurs" subisse un renversement radical pour désigner non plus l’expropriation des rentiers et des patrons mais une contribution majeure au discrédit des « cassoss » et autres « assistés », une manière de soutien à la guerre aux pauvres qui n’est pas pour rien dans le processus de droitisation politique (partielle, et parfois réversible) qui tend à s’imposer depuis des décennies.

    #grève #emploi #emploi_précaire #précaires #travailleurs_précaires #travail

    • Ces salariés lyonnais ne sont probablement pas syndiqués ; s’ils l’avaient été ils n’auraient pas hésité à brandir le sigle de leur crèmerie syndicale, quelle que soit la crèmerie. Cette affirmation n’a pas grand-chose de scientifique mais je n’ai jamais vu de syndicaliste poser devant une caméra sans drapeau ni badge.

      Plus sérieusement.

      Demander l’embauche d’étudiants ou autres précaires, pour soulager de la charge de travail dans l’entreprise n’est pas une revendication habituelle des syndicats (ce qui ne les exonère pas d’autres critiques). En tout cas, ce n’est jamais exprimé de façon aussi caricaturale. Il y a peut être des exceptions dans le commerce (qui n’est pas la branche la plus éclairée du monde syndical) mais généralement les syndicats, même les plus réformistes, demandent traditionnellement « plus d’embauches », sous-entendu : dans les mêmes conditions que les salariés « garantis ».

      Tu as probablement raison quant à l’incapacité des « garantis » (porté notamment par le monde syndical et le monde des orgas politiques) de prendre en compte la situation des « précaires » autrement qu’en préconisant leur disparition par une intégration abstraite, obéissant à une vision d’un même monde du travail homogène, ce dernier étant par principe, réparateur. Exemples : la requalification des Ubers ou la régularisation des sans-paps étant considérées généralement comme des victoires presque définitives. Sans compter, évidemment le discours de longue date, anti-RMI et donc anti-RSA très puissant dans la base ouvrière dite « garantie ». Roussel et Ruffin n’étant que les manifestations d’un clientélisme électoral visant à satisfaire et conforter l’idéologie du « salaire légitime contre l’assistanat », cette dernière étant fortement implantée dans la population ouvrière, parfois même par des précaires eux-mêmes.

      Pour en revenir à ces salariés lyonnais d’Apple, on voit, effectivement, à quoi peut conduire, dans un contexte de dégringolade de la culture de lutte de classe (je préfère utiliser ce terme que celui de « droitisation »), les revendications de salariés limitant le champ de la solidarité à celle de leur singularité locale. C’est un grand retour vers le passé, à celui des revendications ouvrières corporatistes. Rien de très réjouissant, décidément.

    • Grève dans les Apple stores de Lyon, les raisons de la discorde
      https://tribunedelyon.fr/economie/greve-apple-lyon

      L’Apple store de la Part-Dieu a commencé un mouvement de grève le 5 août et vient de clôturer son 4e samedi de grève. Rejoint par ceux de Confluence et Dijon, le mouvement risque de prendre de l’ampleur à la veille de la sortie du nouvel iPhone [le 22] septembre.

      #paywall..., un résumé
      https://www.macg.co/aapl/2023/08/la-greve-des-employes-en-apple-store-setend-et-menace-le-lancement-des-nouveaux

      Part-Dieu faisait partie depuis 2018 d’un programme pilote pour tester une nouvelle méthode de gestion des #plannings, où les demandes individuelles étaient prises en compte dans l’organisation générale. Depuis qu’un prestataire externe s’en charge, les plannings sont devenus très rigides et le taux d’#absentéisme, jusque-là parmi les plus bas en France d’après l’article, serait monté en flèche.

      Apple voudrait aussi augmenter le nombre de #samedis_travaillés, en passant d’un samedi libre toutes les trois semaines à un seul par mois. Autre grief des grévistes, un manque de remplacements des employés qui sont partis : la Tribune de Lyon cite un élu CFDT au CSE de Confluences qui suggère qu’Apple Retail France a perdu 300 employés depuis le début de l’année, sans chercher à embaucher davantage. La filiale établie en France qui gère les boutiques répondrait qu’elle ne peut pas se le permettre financièrement, un discours qui a du mal à passer quand on voit les comptes en banque de la maison mère.
      Ce manque d’employés obligerait ceux qui restent à tout faire, y compris des tâches qui ne sont pas dans leurs compétences. Les #techniciens qui diagnostiquent et réparent les produits tout comme les créatifs qui organisent les formations doivent pouvoir vendre s’il manque quelqu’un. Et en parlant de #vendre, les grévistes remettent aussi en cause la politique tarifaire d’Apple, tant sur le prix des produits eux-mêmes que sur les tarifs des réparations.
      Les boutiques officielles s’en tiennent au prix recommandé et elles sont désarmées face aux promotions constantes des concurrents, qui sont parfois physiquement présents à quelques pas des Apple Store. Les clients boudent logiquement les magasins ornés d’une pomme au profit des Fnac, Darty et autres Boulanger, quand ils ne vont pas directement sur Amazon. On peut imaginer que les ventes ne sont pas au beau fixe pour les Apple Store, une mauvaise performance qui servirait à l’entreprise pour justifier les nouvelles méthodes de gestion des employés ainsi que les salaires qui ne suivent pas l’inflation.

      dans le commerce du capitalisme tardif, le « samedi libre » est l’inverse de ce qu’imposait l’industrialisation soviétique.

      #temps_de_travail #commerce

    • je ne t’avais pas répondu @cabou sur ce point du "corporatisme", d’être pas syndiqués et tout le toutim. puis je trouve ce qui tiendra ici lieu de résumé d’une hypothèse, déjà vérifiée et qui le sera encore (comme elle le fut d’ailleurs avec les GJ, avant que la défaite en l’absence de toute consolidation réouvre la porte au poujadisme fasciste ou à divers complotismes), "l’intelligence des luttes, [se produit] à même la matière « impure » de l’accès des ouvriers à l’autodétermination." https://www.contretemps.eu/mario-tronti-operaisme-italie-marxisme-trajectoire-politique

    • Oui je suis d’accord avec ça, d’autant que « les ouvriers » n’ont de toute façon plus d’autre choix que l’autodétermination. Probablement comme depuis toujours. Le problème étant que le fil de l’histoire semble toujours se rompre. Ce qui oblige les protagonistes successifs à recommencer les mêmes écueils comme s’ils avaient été privés de mémoire.

    • je serais sans doute, par désespoir, tenté de te rejoindre mais puisqu’aux jours qui passent il y a a arracher de la joie, on peut se souvenir, a contrario, que chaque lutte est susceptible de porter une mémoire de l’expérience des défaites (voir le Castoriadis de l’expérience du mouvement ouvrier, ou même Benjamin et sa tradition des vaincus) de décider de son héritage.

      la foi dans le primat de la conscience et dans la pédagogie hypothèque l’action des révolutionnaires et des degauche. il y a une mémoire, même non explicite, même « simplement » incorporée (les révolutions perdent face à la violence imposée par l’ennemi, ou bien elles « gagnent » et éliminent les révolutionnaires et les oppositionnels), et il y a apprentissage depuis cela, au présent, forcément, c’est à dire face à l’intenable. ce n’est que très secondairement le résultat d’une pédagogie qui est souvent un obstacle, celui de la leçon, de l’expérience qui fait de l’ombre un présent où les conditions ne sont jamais réunies (voir l’exception Lénine, nourrie de la pratique des SR du siècle antérieur et, grâce à Trostky, de 1905).

  • si tu touches à nos soeurs on t’arrache le coeur. @Paroleerrante
    https://twitter.com/Paroleerrante/status/1479955356205862916

    ce soir la parole accueillait gradins pleins une première lecture publique d’un texte issu du travail collectif d’un groupe de femmes dont des comédiennes et techniciennes du spectacle #MeTooTheatre


    #théâtre #comédiennes #techniciennes #femmes #agressions_sexuelles #parole_errante

  • Des médaillés du #CNRS critiquent sa direction – {Sciences²}
    https://www.lemonde.fr/blog/huet/2019/06/29/des-medailles-du-cnrs-critiquent-sa-direction

    « Malgré sa réussite, de 2007 à 2018, le CNRS a perdu 338 postes de chercheurs et 820 postes d’#ingénieurs et #techniciens, et, comme pour les autres #services_publics, le sabordage s’accélère. Le mot n’est pas trop fort, au vu de la complaisance du nouveau président-directeur général du CNRS, Antoine Petit, devant la faiblesse historique des #recrutements – seuls 249 postes de #chercheurs fonctionnaires seront ouverts en 2019, soit une baisse de plus de 15 % par rapport à 2018. »

  • CIP-IDF > Préambule à une lecture de la convention chômage / le mot annexe / description attentive des formulations des annexes dans la convention d’assurance chômage. Commission annexe
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=7549

    La commission annexe décide de s’attaquer à la #convention d’assurance #chômage du 14 mai 2014 par le biais du mot #annexe.
    #Intermittents et #précaires de l’emploi, indemnisés ou non, nous manions régulièrement ce mot : une partie d’entre nous sait « dépendre » d’une annexe au régime général de l’assurance chômage.

    Les trois annexes qui reviennent souvent sont :
    • l’annexe 4, dite « des #intérimaires »
    • l’annexe 8, dite « des #techniciens du cinéma et du #spectacle vivant »
    • l’annexe 10, dite « des #artistes »

    Mais on le sait – et ceci est d’autant plus évident puisqu’il y a numérotation – il y a d’autres annexes.
    Quelles sont-elles ?
    Sont-elles toutes liées à des pratiques d’#emploi ? Et lesquelles ?
    Comment sont-elles numérotées ? Chronologiquement ? Sur d’autres critères ?
    Comment sont-elles apparues, ont-elles été obtenues, ont-elles été imposées ?
    Combien de personnes, indemnisées et #non_indemnisées, sont-elles concernées par chacune des annexes ?

    Plus largement : c’est quoi, une annexe ? D’où vient ce mot ? Quels sens a-t-il ?

    La commission annexe, gardant en mémoire les propos d’un ministre expliquant en 2003 que ces considérations techniques étaient trop compliquées pour être comprises par les #chômeurs, s’attache à creuser toutes ces questions, supposées annexes, pour comprendre et décrypter les mécanismes en jeu lors des négociations de l’assurance chômage, passées, présentes et futures.
    Elle (se) questionne notamment sur le rapprochement du Règlement général * avec les annexes, en ce qui concerne la prise en compte de la #discontinuité_de_l’emploi, notamment avec l’#activité_réduite.

  • Femmes de ménage : un métier à hauts risques toxiques oublié par l’écologie - Basta !
    http://www.bastamag.net/Menace-chimique-pour-les-salarie-e

    Il faudrait aussi rendre la substitution absolument obligatoire. D’autant plus qu’en matière de nettoyage, les alternatives existent. Tensio-actifs d’origine végétale, cire d’abeille, vinaigre blanc, nettoyage vapeur : les recettes dénuées de pétrochimie ne manquent pas. Il en existe même qui sont spécialement dédiées aux professionnels, comme ceux que propose l’entreprise familiale Étamine du lys. « En base végétale, le coût de production est deux à trois fois plus élevé que lorsque l’on travaille avec des molécules pétrochimiques », détaille Bénédicte Gabory, co-fondatrice de la marque. Mais le coût final du lavage n’est pas plus important, assure-t-elle. Au lieu d’avoir 36 produits différentes – un pour chaque usage – on a trois ou quatre produits polyvalents. Le fait qu’ils soient ultra-concentrés, contrairement à de nombreux détergents issus de la pétrochimie, permet d’en mettre beaucoup moins. »

    Protéger la santé des salariés : une affaire rentable

    « Il y a un petit surcoût à l’achat, mais que l’on ne répercute pas sur le tarif de nos prestations, et qui n’empêche pas l’entreprise de fonctionner pour autant, loin s’en faut », témoigne de son côté Laurent Rodrigues, directeur de la société de nettoyage Cleaning bio, présente à Montpellier et à Lille [6], qui travaille avec des produits bénéficiant de l’écolabel européen. « Et en terme d’efficacité, on ne note aucune différence avec les détergents plus classiques. » Même les endroits nécessitant une asepsie totale (la stérilisation intégrale d’une surface) pourraient se passer des désinfectants dangereux pour la santé de ceux et celles qui s’en servent. L’ efficacité du nettoyage à la vapeur a ainsi été testée avec succès dans certains établissements de soins, en collaboration avec l’institut Pasteur de Lille.

    Cette efficacité « est au moins égale ou supérieure au nettoyage chimique, et même plus importante pour les surfaces rugueuses. Le risque de survenue de résistance microbienne est plus faible qu’avec des désinfectants », relève Suzanne Déoux, docteur en médecine et spécialiste de la santé dans le bâtiment [7]. Côté budget, cela augmente la consommation d’électricité et le temps de nettoyage, mais supprime le coût d’achat des produits. Pour limiter les toxiques qui imprègnent les corps des salarié(e)s, on peut aussi jouer sur les techniques de travail. « L’utilisation de tissus à microfibres sèches ou humides, de balais frangés humidifiés, ou de serpillères bien essorées permet ainsi de limiter l’humidification des surfaces, et de réduire le dégagement de composés organiques volatils (dont certains sont cancérigènes, ndlr) », ajoute Suzanne Déoux. Qui précise que « les produits mal dilués augmentent fortement les émissions d’éthers de glycol et de terpène ». Certaines entreprises sont équipées de matériel de dosage mécanisé pour prévenir ce genre d’exposition, mais elles sont rares.

    #travail #santé #plo

    • Pour avoir testé des produits bios à mon travail (démarche écologique incitée par la direction), les produits ne permettent pas aux employé-e-s de « tenir » les standards usuels de propreté dans le temps imparti. Donc, suite aux protestations de ces derniers, des produits plus détergents, ont été progressivement réintroduits. Rien de simple donc : à la question écologique, il faut donc associer la question des conditions de travail, des horaires...

    • Et oui, écolo et social ça doit toujours aller de pair. :)

      C’est souvent parce qu’on (enfin, les patrons surtout, mais pas que) veut aller toujours plus vite, toujours plus loin, que l’on utilise des produits de plus en plus forts, et des dispositifs techniques toujours plus complexes.

      Quand on décide qu’on a le temps…

    • Oui @nicolasm, je suis d’accord avec toi, mais comment décaper ces standards ?

      Le nettoyage à outrance est maladif et mortifère.

      Mais c’est s’attaquer à toute une philosophie de la propreté, une civilisation basée sur le nettoyage et l’éradication du microbe, du sale, du sauvage, le XXcide de la nature.
      Détruire et reconstruire sur des bases compréhensibles, reprendre le contrôle sur la vie, sur la poussière, sur l’inconnu, bref sur nos incapacités métaphysiques à résoudre le monde.
      Frotter pour faire disparaitre notre méconnaissance.

    • @aude_v oui, oui c’est passionnant, à l’engouement obsessionnel et névrotique pour l’hygiène certains lient également des modifications politiques comme la montée sécuritaire, en partant de l’usage de la fourchette, de l’éloignement des corps, pour confirmer notre peur croissante de l’autre.
      Donc oui, c’est politique, a commencer par l’élimination du #vernix_caseosa quand on vient à peine de naitre, ne marque-t-on pas ainsi que l’enfant appartient désormais à une société qui se moque éperdument de son bien-être et lui préfére les #conventions_sociales ?
      A quand une étude sur l’usage des détergents, désherbants, désinfectants et autres saloperies polluantes dans des communes en fonction de leur obédience politique ? Si elles se foutent ou pas de la santé des travailleurs et des habitants… J’ai vu qu’on en vient doucement à moins chlorer l’eau pour préférer l’ultra-violet, à supprimer les désherbants chimiques, à refuser de stocker des produits devenus dangereux au gré des connaissances pour préférer des produits biodégradables.

    • Dans notre rue, il y a pas mal d’années, en colère, nous avons été plusieurs à envoyer une lettre motivée au maire de Clichy demandant de cesser les désherbants et réclamant le droit d’avoir des mauvaises herbes, il n’a jamais répondu mais le cosmonaute avec ses bouteilles chimiques, on ne l’a pas revu. J’avoue également avoir pleuré à Berlin en voyant les mauvaises herbes pousser sur les trottoirs et soignées par les habitants.
      Le processus de la jouissance éprouvée à l’acte de destruction, par la tronçonneuse, l’herbicide, etc… est une vengeance contre le désordre supposé de la nature justifié par un soit-disant acte de civilisation, mais qui n’est pas bien loin de la culture du viol.

  • CIP-IDF > Un coup de poing dans tes chiffres
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=6850

    Hier, et encore aujourd’hui, c’était les intermittents qui étaient traités de privilégiés, chômeurs exorbitants du droit commun, incapables de vivre de leur art, assistés vivants aux dépens des travailleurs et des entreprises privées. On exhibait les déficits abyssaux que leur entretien enlevait aux autres, aux vrais chômeurs. La Cour des comptes annonçait des calculs aberrants, supposés démontrer combien le sort des artistes et techniciens était préférable à celui des travailleurs intérimaires [1] .

    Et voilà que, soudain, ce sont aussi les intérimaires qui se retrouvent passer, comme par magie, du côté des profiteurs, des destructeurs de la solidarité nationale, des responsables de la dette publique. Pourquoi ? « Il y a un nombre croissant de nos concitoyens qui, en réalité, préfèrent l’intérim : meilleure rémunération, primes d’heures supplémentaires, une forme de liberté, et optimisent leur trajectoire avec une alternance d’intérim et de chômage. Disons les choses clairement : ce n’est pas toujours une stratégie subie. Il y a un déficit croissant de cette part d’assurance chômage, et ce n’est pas supportable. » Hervé Mariton, député de la Drome. Chargé du pôle projet de l’UMP, au 7/9 de France Inter, le 19 février 2014.

    Monsieur Mariton dit, à mots encore couverts, sa vérité : le scandale est, à son sens, que quelqu’un puisse choisir son emploi. Décider pour qui on accepte de travailler, dans quelles conditions, à quel tarif, à quel moment, voilà qui est, pour ce député, non pas un droit, mais un privilège. N’est-ce pas une certaine manière de dire, dans une novlangue néolibérale, que les droits sont réservés à certains citoyens particuliers, entreprenants, serviteurs utiles du marché, d’autant plus concurrentiels ou asservis que terrorisés à l’idée de perdre leur droit, comprendre leur travail ou leurs bénéfices ? Aux autres, les incapables, les assistés, - on disait la canaille, on dit la racaille - on laisse la précarité. C’est à dire, de vivre non pas de leurs droits, mais de ce que la charité publique, le RSA veut bien leur abandonner [2]. En effet, l’humanité recommande de ne pas les laisser sans subsistance, et la prudence le commande surtout : sans revenus et désespérés, ne risqueraient-ils pas d’être tentés par le révolver et l’incendie ?

    L’ennemi, c’est le taux de chômage (entendre le nombre de chômeurs). M. Gautier-Sauvagnac (négociateur du Medef pour l’assurance-chômage en 2003) l’avait dit en son temps à propos des intermittents : le problème ce n’est pas le déficit, c’est le nombre. Le problème de M. Gautier-Sauvagnac (condamné depuis à un an de prison pour gestion d’une caisse noire patronale destiné à « fluidifier le dialogue social », c’est à dire en français, corrompre des syndicalistes) n’est pas le nombre de personnes sans emploi, mais le nombre de chômeurs indemnisés. Nous disons depuis que ce que nous défendons, nous intermittents, nous le défendons pour tous. C’était un slogan qui, aujourd’hui, s’éclaire bien plus crûment : hier, les intermittents, aujourd’hui, les intérimaires, demain, à qui le tour ? On le voit bien, ce qui est insupportable - idéologiquement insupportable - à ces fanatiques de l’équilibre prétendu des comptes, c’est que d’autres que les privilégiés de l’économie libérale, les nouveaux rentiers, puissent jouir des mêmes droits qu’eux, bref de disposer de temps libre, de choisir ses activités et de se réjouir de son travail.

    #chômage #intermittence #précarité #luttes

    • Travail de sape et bombardement médiatiques : Êtes-vous favorable à la proposition du Medef d’en finir avec le régime des intermittents du spectacle ?
      http://www.lepoint.fr/sondages-oui-non/etes-vous-favorable-a-la-proposition-du-medef-d-en-finir-avec-le-regime-des-
      Ils avaient réussi à montrer 65% d’avis poujadonéolib… là, le score de la saloperie est en baisse, purger son navigateur permet de voter plus.

      #opinion

    • Merchandising #néolibéral pour clients de #Libération :

      REPÈRES Comment s’y retrouver dans la jungle du calcul des 507 heures dans les 319 jours (pour les #artistes) ou les 304 jours (pour les #ouvriers et #techniciens), précédant la fin du contrat de travail et qui ouvre les droits à des indemnités ? Les intermittents peuvent prendre d’assaut une antenne de Pôle Emploi spectacle, saturée. Ou tenter leur chance auprès d’un(e) conseiller(e) de Pôle Emploi « classique », souvent mal formé(e) sur ce régime dérogatoire. Sur la Toile : un site, Suppermittent, débroussaille le chemin escarpé ; une application pour smartphones, Intermittent, gratuite ou payante (entre 5,99 et 7,99 euros), est très complète. L’abonnement sur Mescachets.com revient, lui, très cher : 36 euros par an.

      Avec un joli dossier style élisions, vraisemblances et intoxs, en #paywall.
      http://www.liberation.fr/culture/2014/02/26/reperes_983192

    • Occupation de la Cour des comptes, 13 Rue Cambon.

      Des éléments d’infos : depuis plusieurs années, des chiffres biaisés sont publiés par la Cour des comptes, dont cette fameuse comparaison entre le régime des intermittents et le déficit global de l’Unedic. Il s’agit là de fraude scientifique caractérisée. Bien que dans son dernier rapport, la Cour des comptes reconnaisse que le déficit de l’Unedic n’est imputable ni aux intermittents, ni aux intérimaires mais à l’augmentation du chômage dans les CDD et CDI, la cour des comptes continue à préconiser la suppression de l’annexe 8 des techniciens. Puisque l’argument financier n’est plus justifié, on peut se demander pourquoi ? La réponse est très simple, elle tient pour partie au membre de la Cour des comptes chargé d’écrire cette partie du rapport : Michel de Virville. Les journalistes qui appellent les membres de la Cour des comptes « les sages de la rue Cambon » pour mettre en avant leurs soit disant neutralités feraient leur travail en enquêtant (pas plus d’1h) sur ce rédacteur.
      Pour info et en résumé : Avant d’entrer à la cour des comptes, Michel de Virville est Directeur des Ressources Humaines de Renault et membre de la Commission des relations du travail et du travail du Medef, il en est nommé président. Le 31 janvier 2008, il succède à Annie Thomas (CFDT), en étant élu à la présidence de l’Unedic avec le soutien de l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM), fédération influente du Medef. Il négocie ensuite le versement d’une prime de départ d’1,5 million d’euros à Denis Gautier-Sauvagnac, mis en accusation pour une affaire de retraits suspects répétés d’argent en espèce. Suite à la révélation par les médias de ce parachute doré et de son rôle dans sa négociation, Michel de Virville est contraint à la démission le 1er mars 2008 de tous les mandats qu’il possède au titre du Medef, dont la présidence de l’Unedic, où il remplacé par Geoffroy Roux de Bézieux. Suite à cette démission, De Virville retrouve sa place à la cour des comptes où il est chargé de rédiger les rapports sur l’assurance chômage (puisque c’est sa spécialité). Il y a 1 mois, son ami Gautier Sauvagnac était condamné à 1 an de prison ferme et 3 ans avec sursis.

      En fait de sage, c’est un ancien membre du MEDEF qui rédige les rapports concernant les intermittents et l’assurance chômage. Nous exigeons que le scandale de la manipulations sur les chiffres cesse.

      La situation à 17h40.

      Le secrétaire général de la Cour des Comptes Jérôme Filippini nous avait proposé de recevoir une délégation pour écouter et répondre. Dans son bureau, un étage plus bas.
      L’assemblée générale de l’occupation a discuté et accepté ce principe, désigné une délégation (avec des gens, CGT-Spectacle, Cip, Syndeac, Sud-Culture, AC !, CGT-Intérimaires (Sud-Interim est resté bloqué dehors) + 1 caméra), établi un mandat dont les détails sont à suivre. Au moment de descendre, M. Filippini a exigé que nous quittions les lieux, condition préalable pour lui à l’entrevue. Il assure qu’il avait été clair sur cette condition, ce que personne n’avait entendu…
      La discussion a tourné court.
      Nous occupons toujours la Grande Chambre de la Cour de Comptes. La grande porte, juste devant moi, est surmontée d’un cartouche gravé de la phrase suivante :
      Art. 15 - La société a le droit de demander compte à tout agent public de son administration


      18h On a des impressions de modifications des forces de l’ordre dans la rue Cambon. des nouvelles dès que. (Arriverons-nous à terminer de rédiger le communiqué de presse sur le quel nous sommes ???)
      18h08 évacuation imminente

      http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=6852

      À propos d’un récent rapport de la Cour des comptes qui attaque l’intermittence - Sonore et trébuchant
      http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=6031

  • La femme de ménage jette une oeuvre d’art pensant qu’il s’agissait de détritus : golem13
    http://golem13.fr/display-mediating-landscape-bari

    Nous sommes à Bari à la galerie Sala Murat, une femme de ménage a jeté à la poubelle des papiers, du carton et des morceaux de biscuits… Erreur ! Ce qu’elle pensait être des détritus étaient en fait une œuvre d’art de l’artiste new-yorkais Paul Branca, une œuvre estimée à 10.000 euros, selon la BBC.

    #Gorafi_encore_plagié