• Zut, t’as été + rapide.

      Il y a 5 ans, lorsque le web a eu 30 ans, j’ai dénoncé certains des dysfonctionnements causés par le fait que le web est dominé par l’intérêt personnel de plusieurs entreprises qui ont érodé les valeurs du web et conduit à des ruptures et à des préjudices. Aujourd’hui, cinq ans plus tard, alors que nous fêtons le 35e anniversaire du web, les progrès rapides de l’IA ont exacerbé ces préoccupations, prouvant que les problèmes du web ne sont pas isolés, mais plutôt profondément liés aux technologies émergentes.

      Il y a deux questions claires et liées à aborder. Le premier est l’ampleur de la concentration du pouvoir, qui contredit l’esprit décentralisé que j’avais envisagé à l’origine. Cela a segmenté le web, avec une lutte pour garder les utilisateurs accrochés à une plateforme afin d’optimiser les profits grâce à l’observation passive du contenu. Ce modèle commercial d’exploitation est particulièrement grave en cette année d’élections qui pourrait déboucher sur des troubles politiques. Le second problème est aggravé par le marché des données personnelles qui a exploité le temps et les données des gens en créant des profils profonds qui permettent de faire de la publicité ciblée et, en fin de compte, de contrôler l’information dont les gens sont nourris.

    • Ce n’est qu’alors que l’écosystème en ligne dans lequel nous vivons tous atteindra son plein potentiel et fournira les bases de la créativité, de la collaboration et de la compassion.

      Sinon peut-être que la solution, c’est de diminuer le fait d’avoir à vivre dans un écosystème en ligne. Et que la collaboration et la compassion (au moins ces deux là) se font anthropologiquement bien plus dans des relations de face à face IRL (largement avant internet, c’est déjà la critique faite aux « démocraties » énormes de millions de personnes, versus les communautés à taille humaine, notamment « la commune »).

      #internet #Tim_Berners-Lee #décentralisation #oligopole #techno-béat

  • Contre la décroissance néo-mathusienne, défendre le marxisme
    https://lvsl.fr/contre-la-decroissance-neo-malthusienne-defendre-le-marxisme

    Face au désastre écologique provoqué par la croissance, il faut ralentir. Face aux dégâts générés par les grands projets industriels, il faut se recentrer sur l’échelon local. Contre un techno-solutionnisme prométhéen, il faut oeuvrer à la sobriété par le bas. Ces slogans sont emblématiques de la pensée « décroissante », en particulier telle que la théorise l’auteur à grand succès Kohei Saito. Son oeuvre, au retentissement considérable, prétend s’inscrire dans l’héritage marxiste. Mais bien loin de prolonger le Capital, elle reconduit les postulats malthusiens des adversaires de Karl Marx. Et contient des directives stratégiques catastrophiques pour les écologistes. Par Matt Huber, professeur de géographie à l’Université de Syracuse, auteur de Climate Change as Class War (Verso, 2022) et Leigh Philipps, journaliste et auteur de Austerity Ecology [1].

    NDLR : cet article, critique de la décroissance, ne reflète pas l’opinion de l’ensemble de la rédaction du Vent Se Lève en la matière – un article favorable à cette notion a notamment été publié ici. De même, les analyses de John Bellamy Foster et de Kohei Saito, critiquées dans l’article qui suit, ont été analysés de manière approbative ici et ici.

    Presque chaque jour, les gros titres nous livrent de nouvelles manifestations de la cherté de la vie quotidienne pour des millions de personnes – de l’inflation (tirée par les profits) à la crise du logement en passant par l’envolée des coûts de l’éducation et de la santé. Dans le monde capitaliste avancé, depuis plus de quatre décennies, les travailleurs ont souffert des attaques contre les services publics, de la désindustrialisation, d’emplois de plus en plus précaires, de salaires en stagnation.

    Pourtant, un nombre croissant d’écologistes en viennent à affirmer qu’en raison de la crise climatique, les travailleurs consommeraient… trop. Qu’ils devraient se serrer la ceinture pour permettra la « décroissance » de l’économie occidentale afin de respecter les limites planétaires. Les partisans de la « décroissance » mettent en avant les compensations qu’ils obtiendraient en échange : une multitude de nouveaux programmes sociaux et une réduction de la semaine de travail.

    Pour autant, puisque les travailleurs des pays riches sont des acteurs du « mode de vie impérialiste » – partenaires, avec la classe capitaliste, de l’exploitation des travailleurs et des ressources du Sud – ils devront, selon le théoricien japonais du « communisme décroissant » Kohei Saito, abandonner « leur style de vie extravagant ». Ils ne sont pas exploités et précaires, mais plutôt « protégés par l’invisibilité des coûts de [leur] mode de vie ».

    Il semble à première vue incohérent de souhaiter une organisation victorieuse des travailleurs pour conquérir des salaires plus élevés, tout précisant que leur mode de vie est non seulement extravagant, mais carrément impérial. Aussi cet enthousiasme pour l’idéologie de la décroissance ne semble-t-il compatible ni avec un horizon socialiste, ni avec une perspective syndicale, et encore moins avec la critique marxiste du capitalisme.

    Pourtant, les idées de Saito – qui ne se contente pas de suggérer une hybridation entre décroissance et marxisme, mais proclame également que Marx était le théoricien originel de la décroissance ! -, ont trouvé un grand écho parmi la gauche écologiste non marxiste, et même les « éco-marxistes » auto-proclamés.

    Doit-on réellement abandonner la critique marxiste du malthusianisme (que l’on définira ici comme une adhésion à la thèse de limites fixes à la croissance), ainsi que l’horizon marxiste d’une « libération de la production » des contraintes irrationnelles du marché ? La popularité des thèses de Saito impose d’interroger ces lignes directrices. Et de constater l’incompatibilité entre une perspective décroissante et une perspective marxiste traditionnelle – qui apparaît bien plus clairement que les assertions selon lesquelles les travailleurs des pays développés auraient un mode de vie « impérialiste » et participeraient à la dégradation écologique...

  • Pour l’#agriculture_palestinienne, ce qui se passe depuis le 7 octobre est « un #désastre »

    À #Gaza sous les bombes comme en #Cisjordanie occupée, l’#eau est devenue un enjeu crucial, et le conflit met en évidence une #injustice majeure dans l’accès à cette ressource vitale. Entretien avec l’hydrologue Julie Trottier, chercheuse au CNRS.

    Des cultures gâchées, une population gazaouie sans eau potable… Et en toile de fond de la guerre à Gaza, une extrême dépendance des territoires palestiniens à l’eau fournie par #Israël. L’inégal accès à la ressource hydrique au Proche-Orient est aussi une histoire d’emprise sur les #ressources_naturelles.

    Entretien avec l’hydrologue Julie Trottier, chercheuse au CNRS, qui a fait sa thèse sur les enjeux politiques de l’eau dans les territoires palestiniens et a contribué à l’initiative de Genève, plan de paix alternatif pour le conflit israélo-palestinien signé en 2003, pour laquelle elle avait fait, avec son collègue David Brooks, une proposition de gestion de l’eau entre Israéliens et Palestiniens.

    Mediapart : L’#accès_à_l’eau est-il un enjeu dans le conflit qui oppose Israël au Hamas depuis le 7 octobre ?

    Julie Trottier : Oui, l’accès à l’eau est complètement entravé à Gaza aujourd’hui. En Cisjordanie, la problématique est différente, mais le secteur agricole y est important et se trouve mal en point.

    Il faut savoir que l’eau utilisée en Israël vient principalement du #dessalement d’eau de mer. C’est la société israélienne #Mekorot qui l’achemine, et elle alimente en principe la bande de Gaza en #eau_potable à travers trois points d’accès. Mais depuis le 7 octobre, deux d’entre eux ont été fermés, il n’y a plus qu’un point de livraison, au sud de la frontière est, à #Bani_Suhaila.

    Cependant, 90 % de l’eau consommée à Gaza était prélevée dans des #puits. Il y a des milliers de puits à Gaza, c’est une #eau_souterraine saumâtre et polluée, car elle est contaminée côté est par les composés chimiques issus des produits utilisés en agriculture, et infiltrée côté ouest par l’eau de mer.

    Comme l’#électricité a été coupée, cette eau ne peut plus être pompée ni désalinisée. En coupant l’électricité, Israël a supprimé l’accès à l’eau à une population civile. C’est d’une #violence extrême. On empêche 2,3 millions de personnes de boire et de cuisiner normalement, et de se laver.

    Les #stations_d’épuration ne fonctionnent plus non plus, et les #eaux_usées non traitées se répandent ; le risque d’épidémie est considérable.

    On parle moins de l’accès aux ressources vitales en Cisjordanie… Pourtant la situation s’aggrave également dans ces territoires.

    En effet. Le conflit a éclaté peu avant la saison de cueillette des #olives en Cisjordanie. Pour des raisons de sécurité, craignant de supposés mouvements de terroristes, de nombreux colons ont empêché des agriculteurs palestiniens d’aller récolter leurs fruits.

    La majorité des villages palestiniens se trouvent non loin d’une colonie. En raison des blocages sur les routes, les temps de trajet sont devenus extrêmement longs. Mais si l’on ne circule plus c’est aussi parce que la #peur domine. Des colons sont équipés de fusils automatiques, des témoignages ont fait état de menaces et de destruction d’arbres, de pillages de récoltes.

    Résultat : aujourd’hui, de nombreux agriculteurs palestiniens n’ont plus accès à leurs terres. Pour eux, c’est un désastre. Quand on ne peut pas aller sur sa terre, on ne peut plus récolter, on ne peut pas non plus faire fonctionner son système d’#irrigation.

    L’accès à l’eau n’est malheureusement pas un problème nouveau pour la Palestine.

    C’est vrai. En Cisjordanie, où l’eau utilisée en agriculture vient principalement des sources et des puits, des #colonies ont confisqué de nombreux accès depuis des années. Pour comprendre, il faut revenir un peu en arrière...

    Avant la création d’Israël, sur ces terres, l’accès à chaque source, à chaque puits, reposait sur des règles héritées de l’histoire locale et du droit musulman. Il y avait des « #tours_d’eau » : on distribuait l’abondance en temps d’abondance, la pénurie en temps de pénurie, chaque famille avait un moment dans la journée pendant lequel elle pouvait se servir. Il y avait certes des inégalités, la famille descendant de celui qui avait aménagé le premier conduit d’eau avait en général plus de droits, mais ce système avait localement sa légitimité.

    À l’issue de la guerre de 1948-1949, plus de 700 000 Palestiniens ont été expulsés de leurs terres. Celles et ceux qui sont arrivés à ce qui correspond aujourd’hui à la Cisjordanie n’avaient plus que le « #droit_de_la_soif » : ils pouvaient se servir en cruches d’eau, mais pas pour irriguer les champs. Les #droits_d’irrigation appartenaient aux familles palestiniennes qui étaient déjà là, et ce fut accepté comme tel. Plus tard, les autorités jordaniennes ont progressivement enregistré les différents droits d’accès à l’eau. Mais ce ne sera fait que pour la partie nord de la Cisjordanie.

    À l’intérieur du nouvel État d’#Israël, en revanche, la population palestinienne partie, c’est l’État qui s’est mis à gérer l’ensemble de l’eau sur le territoire. Dans les années 1950 et 1960, il aménage la dérivation du #lac_de_Tibériade, ce qui contribuera à l’#assèchement de la #mer_Morte.

    En 1967, après la guerre des Six Jours, l’État hébreu impose que tout nouveau forage de puits en Cisjordanie soit soumis à un permis accordé par l’administration israélienne. Les permis seront dès lors attribués au compte-gouttes.

    Après la première Intifida, en 1987, les difficultés augmentent. Comme cela devient de plus en plus difficile pour la population palestinienne d’aller travailler en Israël, de nombreux travailleurs reviennent vers l’activité agricole, et les quotas associés aux puits ne correspondent plus à la demande.

    Par la suite, les #accords_d’Oslo, en 1995, découpent la Cisjordanie, qui est un massif montagneux, en trois zones de ruissellement selon un partage quantitatif correspondant aux quantités prélevées en 1992 – lesquelles n’ont plus rien à voir avec aujourd’hui. La répartition est faite comme si l’eau ne coulait pas, comme si cette ressource était un simple gâteau à découper. 80 % des eaux souterraines sont alors attribuées aux Israéliens, et seulement 20 % aux Palestiniens.

    L’accaparement des ressources s’est donc exacerbé à la faveur de la #colonisation. Au-delà de l’injustice causée aux populations paysannes, l’impact du changement climatique au Proche-Orient ne devrait-il pas imposer de fonctionner autrement, d’aller vers un meilleur partage de l’eau ?

    Si, tout à fait. Avec le #changement_climatique, on va droit dans le mur dans cette région du monde où la pluviométrie va probablement continuer à baisser dans les prochaines années.

    C’est d’ailleurs pour cette raison qu’Israël a lancé le dessalement de l’eau de mer. Six stations de dessalement ont été construites. C’est le choix du #techno-solutionnisme, une perspective coûteuse en énergie. L’État hébreu a même créé une surcapacité de dessalement pour accompagner une politique démographique nataliste. Et pour rentabiliser, il cherche à vendre cette eau aux Palestiniens. De fait, l’Autorité palestinienne achète chaque année 59 % de l’eau distribuée par Mekorot. Elle a refusé toutefois une proposition d’exploitation d’une de ces usines de dessalement.

    Il faut le souligner : il y a dans les territoires palestiniens une #dépendance complète à l’égard d’Israël pour la ressource en eau.

    Quant à l’irrigation au goutte à goutte, telle qu’elle est pratiquée dans l’agriculture palestinienne, ce n’est pas non plus une solution d’avenir. Cela achemine toute l’eau vers les plantes cultivées, et transforme de ce fait le reste du sol en désert, alors qu’il faudrait un maximum de biodiversité sous nos pieds pour mieux entretenir la terre. Le secteur agricole est extrêmement consommateur d’eau : 70 à 80 % des #ressources_hydriques palestiniennes sont utilisées pour l’agriculture.

    Tout cela ne date pas du 7 octobre. Mais les événements font qu’on va vers le contraire de ce que l’on devrait faire pour préserver les écosystèmes et l’accès aux ressources. L’offensive à Gaza, outre qu’elle empêche l’accès aux #terres_agricoles le long du mur, va laisser des traces de #pollution très graves dans le sol… En plus de la tragédie humaine, il y a là une #catastrophe_environnementale.

    Cependant, c’est précisément la question de l’eau qui pourrait avoir un effet boomerang sur le pouvoir israélien et pousser à une sortie du conflit. Le reversement actuel des eaux usées, non traitées, dans la mer, va avoir un impact direct sur les plages israéliennes, car le courant marin va vers le nord. Cela ne pourra pas durer bien longtemps.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/040124/pour-l-agriculture-palestinienne-ce-qui-se-passe-depuis-le-7-octobre-est-u

    #agriculture #Palestine

    • Cependant, c’est précisément la question de l’eau qui pourrait avoir un effet boomerang sur le pouvoir israélien et pousser à une sortie du conflit. Le reversement actuel des eaux usées, non traitées, dans la mer, va avoir un impact direct sur les plages israéliennes, car le courant marin va vers le nord. Cela ne pourra pas durer bien longtemps.

  • IA génératives : pour un principe de précaution en #éducation - SNES-FSU
    https://www.snes.edu/article/ia-generatives-pour-un-principe-de-precaution-en-education

    Comme beaucoup d’autres, il prend soin de préciser que « l‘ordinateur qui remplace le prof, c’est une mythologie » (ouf !) ? Une IA sans danger pour les postes ou les métiers donc, simplement capable d’accompagner, de guider, de remédier. Soit une grande partie des gestes enseignants, mais en mieux. En mieux oui, car MIA s’adapte, paraît-il, à chaque élève, sans jamais faiblir, sans rechigner devant des tâches répétitives. Les professeur·es, derrière leur « tableau de bord », pourront alors « suivre de manière plus fine leurs 40 élèves » (sic).
    On voit comment le #techno-solutionnisme permet de contourner la question des conditions matérielles nécessaires pour pouvoir bien faire son métier sans recourir aux applications magiques. Avec par exemple (soyons fous), un nombre d’élèves par classe qui permette de suivre chacun et chacune.

  • Des solutions techniques à la crise écologique ? - AURÉLIEN BARRAU & PABLO SERVIGNE
    https://www.youtube.com/watch?v=gUZo1J683nE

    Une conf pessimiste récente de Barreau et Servigne. Pas tout écouté encore donc rien à dire dessus pour l’instant en bien ou mal.

    #Aurélien_Barreau #Pablo_Servigne #écologie #science #ingénierie #critique_techno #dissociation #Gunther_Anders #Ivan_Illich #solutionnisme #techno-cocon

    • Chapitres :
      0:00:00 Introduction
      0:03:13 Le gag de la conversation simulée par l’IA
      0:05:22 Introduction : La question de la technique et de la technologie
      0:13:11 L’horreur de la technologie qui nous dépasse
      0:16:42 Le réchauffement climatique n’est qu’un aspect de l’effondrement de la vie sur Terre
      0:19:53 Le développement cancéreux de la technologie
      0:24:48 L’approche problème-solution ne fonctionne plus dans la complexité
      0:28:44 Critique de la raison et de la science constructivement
      0:34:14 Le décalage prométhéen et le rapport aux autres cultures
      0:37:39 La fabrique des soldats et l’absurdité des ingénieurs dissociés
      0:40:38 La dissociation entre l’homme et la nature
      0:44:12 La science et l’innovation doivent proposer une autre voie
      0:47:50 Politiques paniqués par des robes traditionnelles Touareg
      0:51:49 Se remettre en résonance avec notre intériorité et les autres humains
      0:54:58 La limite de convivialité et des logiques qui nous dépassent
      0:57:50 La difficulté de se réassocier à son corps et au cœur
      1:01:16 Maintenir l’habitabilité de la Terre malgré la technococon mourant
      1:04:34 Le retrait comme réponse face aux attentes systémiques
      1:05:59 Résistance violente et non-violente chez les peuples indigènes
      1:08:02 Une éthique de la technique et des machines ?
      1:09:14 L’accès au savoir et la science institutionnelle
      1:12:22 Une question sur la clé de compréhension
      1:12:55 Garder le lien comme une forme de résistance
      1:16:54 Discussion sur les questions et fin de l’épisode

      L’intro est plutôt amusante.

  • Rages contre les machines : Luddites, unissez-vous ! - Par Thibault Prévost | Arrêt sur images
    https://www.arretsurimages.net/chroniques/clic-gauche/rages-contre-les-machines-luddites-unissez-vous

    La grève qui secoue Hollywood est tout sauf anecdotique

    (...)

    la situation, qui paralyse la gigantesque industrie culturelle étasunienne, est inédite depuis 60 ans

    (...)

    Et sauf erreur de ma part, nos médias à qui on ne la fait pas, ne s’y intéressent pas. du. tout.

    L’article est passionnant de bout en bout.

    • « les médias (…) ne s’y intéressent pas. du. tout. »

      Fact-check : Le Monde (qui ne s’intéresse pas beaucoup aux grèves), a consacré trois articles à cette grève (certes moins qu’à la grève du JDD, seule autre grève traitée dans ses colonnes au cours du mois).

      – Pourquoi les travailleurs d’Hollywood sont-ils en grève ? Comprendre en trois minutes (vidéo)
      – Plusieurs stars d’Hollywood manifestent leur soutien à la grève des acteurs sur Times Square (info AFP)
      – Qui est vraiment... Fran Drescher, meneuse de la grève des acteurs à Hollywood (portrait)

      #de_rien

    • Je confesse, je ne parcours pas Le Monde ou Le Figaro. Je prends comme référence parfaitement subjective Google News et les journaux télévisés. Les journaux télévisés passent 50% de leur temps à évoquer les plages et la montagne, la circulation sur les autoroutes, les bornes électriques... Mais une grève qui bloque Hollywood et toute l’industrie de la propagande cinématographique occidentale, pas plus de quelques reportages de quelques dizaines de secondes que je n’ai pas eu la chance de pouvoir voir.

      Pour en revenir aux points que je trouve passionnants dans cet article, ce sont ces rappels historiques de combien la loi, l’état de droit, peut devenir cruelle.

      De 1811 à 1813 [en GB], les Luddites mènent des actions de sabotage contre « les machines préjudiciables à la communauté », avant d’être matés dans le sang par 14 000 soldats, appuyés par une loi faisant du sabotage de machine un crime puni de mort.

      Quant à ce nouveau concept, je le trouve tout à fait pertinent, depuis le temps que je dois transférer les emails de mes clients chez l’un ou l’autre des GAFAM, pour qu’ils puissent échanger des emails avec leurs clients en toute quiétude, et sans crainte de perdre des affaires.

      Elle va même d’autant mieux qu’elle recycle la méthode de ses voisines californiennes de la Silicon Valley, en appliquant progressivement un capitalisme dit « de plateforme », que l’économiste et ex-ministre des Finances grec Yanis Varoufakis (cité par l’indépassable Cory Doctorow) appelle désormais "#techno-féodalisme" . Selon lui et d’autres, nous vivons désormais dans une économie dominée non plus par le capital mais par la rente : les entreprises ne créent pas de valeur, elles se concentrent jusqu’à obtenir un monopole, puis déploient des systèmes d’intermédiation numérique -une application, un site- pour capturer (gratuitement ou presque) la valeur produite en amont par d’autres, avant de la revendre au prix fort aux utilisateurs/consommateurs.

      (...)

      Dans un tel système de monopoles et de dépendances, les rapports de domination ne sont plus ceux de l’ouvrier et du patron, mais ceux du serf et du suzerain. La caste bourgeoise a laissé place à la caste vectorialiste, écrit Mackenzie Wark dans Capital is Dead. Et la production, écrivait l’économiste Cédric Durand en 2020 dans son livre #Techno-féodalismes : critique de l’économie numérique , a laissé place à la prédation.

  • Pourquoi Le Capital de Marx est-il toujours d’actualité?

    interview de David Harvey - 24 janvier 2023

    https://www.contretemps.eu/capital-marx-actualite-entretien-david-harvey

    Le géographe marxiste David Harvey s’est entretenu avec Daniel Denvir pour le podcast The Dig de Jacobin Radio, à propos des forces créatrices et destructrices du capital, du dérèglement climatique et des raisons pour lesquelles il vaut toujours la peine de se battre contre le capitalisme.

    Il explique pourquoi Le Capital de Karl Marx reste un ouvrage essentiel pour comprendre et vaincre le capitalisme et ses horreurs. Plus d’un siècle et demi s’est écoulé depuis que Karl Marx a publié le premier volume du Capital. Il s’agit d’un ouvrage massif et intimidant, que de nombreux·ses lecteurs·rices pourraient être tenté·es d’ignorer. Selon David Harvey, ce serait assurément une erreur.

    Harvey enseigne Le Capital depuis des décennies. Ses cours sur les trois volumes du livre sont très populaires et disponibles gratuitement en ligne [ http://davidharvey.org/reading-capital ] ; ils ont été suivis par des millions de personnes à travers le monde et ont servi de base à ses livres d’accompagnement des volumes I et II. Le dernier livre de Harvey, Marx, Capital, and the Madness of Economic Reason, accompagne de manière plus synthétique les trois volumes. Il y traite de l’irrationalité fondamentale du système capitaliste.

    • A ce propos : L’actualité du marxisme :

      [...] Trotsky constatait en 1939, dans Le Marxisme et notre époque, qu’ «  en dépit des derniers triomphes du génie de la technique, les forces productives matérielles ont cessé de croître. Le symptôme le plus clair de ce déclin est la stagnation mondiale qui règne dans l’industrie du bâtiment, par suite de l’arrêt des investissements dans les principales branches de l’économie. Les capitalistes ne sont plus en état de croire à l’avenir de leur propre système.  »

      Alors que la bourgeoisie s’était engagée dans le fascisme ou le New Deal et s’apprêtait à plonger l’humanité dans une nouvelle guerre, Trotsky concluait  : «  Des réformes partielles et des rafistolages ne serviront à rien. Le développement historique est arrivé à l’une de ces étapes décisive, où, seule, l’intervention directe des masses est capable de balayer les obstacles réactionnaires et de poser les fondements d’un nouveau régime. L’abolition de la propriété privée des moyens de production est la condition première d’une économie planifiée, c’est-à-dire de l’intervention de la raison dans le domaine des relations humaines, d’abord à l’échelle nationale, puis, par la suite, à l’échelle mondiale.  »

      Quelques mois après que ces lignes étaient écrites, le monde sombrait dans le cataclysme de la Deuxième Guerre mondiale. Ayant échappé à la révolution prolétarienne au lendemain de cette guerre, le système capitaliste connut quelques années de reprise, qui semblaient contredire les prévisions de Trotsky.

      Mais on constate aujourd’hui qu’il ne s’agissait que d’une rémission et que le capitalisme conduit l’humanité vers l’abîme.

      Jamais pourtant dans l’histoire, l’humanité n’a eu autant de moyens à sa disposition pour faire face aux nécessités de sa vie collective. C’est la division de l’humanité en classes sociales aux intérêts opposés qui l’empêche de maîtriser sa vie collective.

      Jamais n’a été aussi énorme le décalage entre une humanité capable d’explorer les confins de l’espace et une société se consumant en même temps dans des guerres entre pays, entre nations, entre ethnies, entre villages.

      Jamais la mondialisation capitaliste n’a autant lié les hommes dans un destin commun. Mais jamais non plus l’humanité n’a été aussi morcelée.

      Jamais l’humanité n’a eu autant de moyens matériels et culturels pour vaincre définitivement les multiples formes de préjugés, de mysticismes hérités de siècles de division de la société en classes et d’oppression. Mais jamais les religions, les mysticismes n’ont connu un retour aussi fracassant dans la vie sociale.

      Quelle expression plus écœurante de la putréfaction de la société capitaliste que l’attraction mortifère du terrorisme islamiste sur une fraction de la jeunesse  ?

      Jamais, en somme, les conditions matérielles et techniques pour une société humaine unifiée dans un tout fraternel à l’échelle de la planète n’ont été aussi favorables. Jamais, en même temps, elles n’ont semblé aussi lointaines.

      Le grand apport du marxisme au mouvement ouvrier n’a pas été seulement la dénonciation du capitalisme et le constat qu’il a cessé de faire avancer l’humanité. Son grand apport a été de donner les moyens de briser les chaînes  : «  Les philosophes n’ont fait qu’interpréter le monde de différentes manières, mais ce qui importe c’est de le transformer  », disait Marx dès 1845.

      Le marxisme ne s’est pas contenté de voir dans cette classe alors nouvelle qu’était le prolétariat moderne une classe souffrante. Il y a reconnu la classe sociale capable de renverser le capitalisme.

      Marx, Engels et leur génération voyaient la fin du capitalisme plus proche. Ils avaient l’optimisme des révolutionnaires.

      L’histoire en général et celle du mouvement ouvrier en particulier, avec leurs formidables pas en avant mais aussi leurs reculs catastrophiques, ont fait que le capitalisme se survit bien plus longtemps que ce qu’espéraient Marx, Engels et leurs camarades.

      Il a survécu bien plus longtemps même que ne l’espérait Trotsky près d’un siècle plus tard lorsqu’il constatait que le capitalisme était incapable de faire progresser les forces productives.

      L’humanité a connu depuis Marx un grand nombre de crises économiques, d’innombrables formes d’oppression, d’innombrables formes de régimes autoritaires, d’innombrables guerres locales, et deux guerres mondiales.

      Jusqu’à présent c’est surtout par la négative que l’histoire a confirmé les analyses de Marx. Mais le prolétariat, dans lequel Marx voyait la force sociale capable de changer l’avenir de l’humanité, n’est pas une construction de l’esprit, fût-elle d’un génie de l’envergure de Marx. C’est une réalité sociale. Les robots n’ont pas remplacé le prolétariat. Et, malgré les possibilités croissantes offertes par la science et la technique, la société est celle des êtres humains.

      Le prolétariat, la classe des exploités, est bien plus diversifié aujourd’hui qu’au temps de Marx et même qu’au temps de Lénine et de la révolution russe. La bourgeoisie a appris à jouer de cette diversité, à opposer les unes aux autres les différentes catégories de travailleurs salariés, à combattre la conscience de classe et l’émergence d’organisations, nationales et internationales, qui incarnent cette conscience. Mais la classe ouvrière est bien plus nombreuse que dans le passé et présente partout sur la planète.

      La lutte de classe entre la bourgeoisie et le prolétariat se mène à une échelle bien plus vaste que dans des périodes du passé où le prolétariat posait sa candidature à la direction de la société.

      Dans un grand nombre de pays où le prolétariat industriel est jeune et son sort misérable, de la Chine au Bangladesh, la lutte de classe prend des formes aussi massives et aussi virulentes que lors de l’émergence du prolétariat moderne en Europe occidentale.

      Mais elle est incessante également dans les grands pays industriels, fût-ce sous la forme de ces réactions quotidiennes que les travailleurs savent opposer dans les entreprises à l’aggravation de l’exploitation et aux multiples manifestations de l’arbitraire patronal.

      Les idées de lutte de classe sont susceptibles de tomber sur un terrain aussi fertile qu’au temps de Marx ou de Lénine, tout simplement parce qu’elles correspondent à une réalité que les travailleurs vivent tous les jours. Encore faut-il les exprimer et transmettre le vaste capital politique accumulé par le marxisme révolutionnaire, tiré des luttes de générations de travailleurs  !

      C’est le rôle qui devrait être celui des organisations communistes révolutionnaires, leur raison d’être afin que chaque lutte importante de la classe ouvrière bénéficie des expériences des luttes précédentes.

      C’est justement le fond du problème de nos jours. Ce que Trotsky exprimait en affirmant, dans le Programme de Transition  : «  La situation politique mondiale dans son ensemble se caractérise avant tout par la crise historique de la direction du prolétariat.  »

      Ce qui unissait les générations des communistes révolutionnaires, de Marx à Trotsky en passant par Lénine, Rosa Luxemburg et tant d’autres, c’est la conviction qu’une fois débarrassée des chaînes du capitalisme, l’humanité reprendrait sa marche en avant, mais aussi la conviction que la seule force sociale capable de cette transformation historique fondamentale est le prolétariat.

      Le marxisme a toujours été et reste aujourd’hui la seule façon scientifique de comprendre le fonctionnement de la société et de ses ressorts. La seule aussi qui non seulement permet d’appréhender le monde, mais aussi de le transformer. Il reste le seul humanisme de notre époque.

      «  Il appartient aux générations à venir de renouer avec les traditions du communisme révolutionnaire, avec ses combats du passé, avec ses expériences. Partout, se pose le problème de reconstruire des partis communistes révolutionnaires, et c’est en cela que cette question se confond avec la renaissance d’une Internationale communiste révolutionnaire  », avons-nous ainsi résumé les tâches de notre génération de révolutionnaires lors de notre congrès de mars dernier.

      «  Personne ne peut prédire comment, à travers quel cheminement, les idées communistes révolutionnaires pourront retrouver le chemin de la classe ouvrière, classe sociale à laquelle elles étaient destinées au temps de Marx puis de Lénine et Trotsky et qui aujourd’hui encore est la seule qui peut, en s’emparant de ces idées, les transformer en une explosion sociale capable d’emporter le capitalisme  ».

      La nécessité demeure la même depuis que Trotsky a écrit le Programme de Transition. Nos tâches en découlent.

      1er novembre 2016

      https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2016/12/18/le-monde-capitaliste-en-crise_73418.html

    • Marx dit que nous devons faire quelque chose à ce sujet. Mais, ce faisant, nous ne devons pas devenir nostalgiques et dire « nous voulons revenir au féodalisme » ou « nous voulons vivre de la terre ». Nous devons penser à un avenir progressiste, en utilisant toutes les technologies dont nous disposons, mais en les utilisant dans un but social plutôt que d’accroître la richesse et le pouvoir dans des mains de plus en plus rares.

      […]

      DAVID HARVEY : Je suis venu aux États-Unis en 1969, et je suis allé à Baltimore. Il y avait là une énorme usine sidérurgique qui employait environ trente-sept mille personnes. En 1990, l’aciérie produisait toujours la même quantité d’acier, mais employait environ cinq mille personnes. Aujourd’hui, l’aciérie a pratiquement disparu. Le fait est que, dans l’industrie manufacturière, l’automatisation a fait disparaître des emplois en masse, partout, très rapidement. La gauche a passé beaucoup de temps à essayer de défendre ces emplois et a mené un combat d’arrière-garde contre l’automatisation.

      C’était une mauvaise stratégie pour plusieurs raisons. L’automatisation arrivait de toute façon, et vous alliez perdre. Deuxièmement, je ne vois pas pourquoi la gauche devrait être absolument opposée à l’automatisation. La position de Marx, dans la mesure où il en avait une, serait que nous devrions utiliser cette intelligence artificielle et cette automatisation, mais nous devrions le faire de manière à alléger la charge de travail.

      La gauche devrait travailler sur une politique dans laquelle nous disons « nous accueillons l’intelligence artificielle et l’automatisation, mais elles devraient nous donner beaucoup plus de temps libre ». L’une des grandes choses que Marx suggère est que le temps libre est l’une des choses les plus émancipatrices que nous puissions avoir. Il a une belle phrase : le domaine de la liberté commence lorsque le domaine de la nécessité est laissé derrière. Imaginez un monde dans lequel les nécessités pourraient être prises en charge. Un ou deux jours par semaine à travailler, et le reste du temps est du temps libre.

      Maintenant, nous avons toutes ces innovations permettant d’économiser du travail dans le processus de travail, et aussi dans le ménage. Mais si vous demandez aux gens, est-ce que vous avez plus de temps libre qu’avant ? La réponse est, « non, j’ai moins de temps libre. » Nous devons organiser tout cela pour que nous ayons réellement le plus de temps libre possible, pour que le mercredi à partir de dix-sept heures, vous puissiez aller faire ce que vous voulez. C’est le genre d’imagination d’une société que Marx a en tête. C’est une évidence.

      #David_Harvey #progressisme #techno-béat #automatisation

  • ‘Luddite’ Teens Don’t Want Your Likes
    https://www.nytimes.com/2022/12/15/style/teens-social-media.html

    Dec. 15, 2022 - When the only thing better than a flip phone is no phone at all.

    “When I got my flip phone, things instantly changed,” a Luddite Club member said. “I started using my brain.”Credit...Scott Rossi for The New York Times

    On a brisk recent Sunday, a band of teenagers met on the steps of Central Library on Grand Army Plaza in Brooklyn to start the weekly meeting of the Luddite Club, a high school group that promotes a lifestyle of self-liberation from social media and technology. As the dozen teens headed into Prospect Park, they hid away their iPhones — or, in the case of the most devout members, their flip phones, which some had decorated with stickers and nail polish.

    They marched up a hill toward their usual spot, a dirt mound located far from the park’s crowds. Among them was Odille Zexter-Kaiser, a senior at Edward R. Murrow High School in Midwood, who trudged through leaves in Doc Martens and mismatched wool socks.

    “It’s a little frowned on if someone doesn’t show up,” Odille said. “We’re here every Sunday, rain or shine, even snow. We don’t keep in touch with each other, so you have to show up.”

    After the club members gathered logs to form a circle, they sat and withdrew into a bubble of serenity.

    Some drew in sketchbooks. Others painted with a watercolor kit. One of them closed their eyes to listen to the wind. Many read intently — the books in their satchels included Dostoevsky’s “Crime and Punishment,” Art Spiegelman’s “Maus II” and “The Consolation of Philosophy” by Boethius. The club members cite libertine writers like Hunter S. Thompson and Jack Kerouac as heroes, and they have a fondness for works condemning technology, like “Player Piano” by Kurt Vonnegut. Arthur, the bespectacled PBS aardvark, is their mascot.

    Image
    Three teenagers sit in a woodsy portion of Prospect Park with their books. Two of them are reading and one is looking off into the distance.
    Clementine Karlin-Pustilnik, Odille Zexter-Kaiser and Jameson Butler at a recent gathering of the Luddite Club in Prospect Park in Brooklyn.

    “Lots of us have read this book called ‘Into the Wild,’” said Lola Shub, a senior at Essex Street Academy, referring to Jon Krakauer’s 1996 nonfiction book about the nomad Chris McCandless, who died while trying to live off the land in the Alaskan wilderness. “We’ve all got this theory that we’re not just meant to be confined to buildings and work. And that guy was experiencing life. Real life. Social media and phones are not real life.”

    “When I got my flip phone, things instantly changed,” Lola continued. “I started using my brain. It made me observe myself as a person. I’ve been trying to write a book, too. It’s like 12 pages now.”

    Briefly, the club members discussed how the spreading of their Luddite gospel was going. Founded last year by another Murrow High School student, Logan Lane, the club is named after Ned Ludd, the folkloric 18th-century English textile worker who supposedly smashed up a mechanized loom, inspiring others to take up his name and riot against industrialization.

    “I just held the first successful Luddite meeting at Beacon,” said Biruk Watling, a senior at Beacon High School in Manhattan, who uses a green-painted flip phone with a picture of a Fugees-era Lauryn Hill pasted to it.

    “I hear there’s talk of it spreading at Brooklyn Tech,” someone else said.

    A few members took a moment to extol the benefits of going Luddite.

    Jameson Butler, a student in a Black Flag T-shirt who was carving a piece of wood with a pocketknife, explained: “I’ve weeded out who I want to be friends with. Now it takes work for me to maintain friendships. Some reached out when I got off the iPhone and said, ‘I don’t like texting with you anymore because your texts are green.’ That told me a lot.”

    Vee De La Cruz, who had a copy of “The Souls of Black Folk” by W.E.B. Du Bois, said: “You post something on social media, you don’t get enough likes, then you don’t feel good about yourself. That shouldn’t have to happen to anyone. Being in this club reminds me we’re all living on a floating rock and that it’s all going to be OK.”

    Image
    The Luddite Club has been gathering once a week in Prospect Park. “It’s a little frowned on if someone doesn’t show up,” one member said.

    A few days before the gathering, after the 3 p.m. dismissal at Murrow High School, a flood of students emerged from the building onto the street. Many of them were staring at their smartphones, but not Logan, the 17-year-old founder of the Luddite Club.

    Down the block from the school, she sat for an interview at a Chock full o’Nuts coffee shop. She wore a baggy corduroy jacket and quilted jeans that she had stitched herself using a Singer sewing machine.

    “We have trouble recruiting members,” she said, “but we don’t really mind it. All of us have bonded over this unique cause. To be in the Luddite Club, there’s a level of being a misfit to it.” She added: “But I wasn’t always a Luddite, of course.”

    Image
    Logan Lane, the club’s founder, in her room. The movement she started at Murrow High School in Brooklyn has spread to other New York schools.

    It all began during lockdown, she said, when her social media use took a troubling turn.

    “I became completely consumed,” she said. “I couldn’t not post a good picture if I had one. And I had this online personality of, ‘I don’t care,’ but I actually did. I was definitely still watching everything.”

    Eventually, too burned out to scroll past yet one more picture-perfect Instagram selfie, she deleted the app.

    “But that wasn’t enough,” she said. “So I put my phone in a box.”

    For the first time, she experienced life in the city as a teenager without an iPhone. She borrowed novels from the library and read them alone in the park. She started admiring graffiti when she rode the subway, then fell in with some teens who taught her how to spray-paint in a freight train yard in Queens. And she began waking up without an alarm clock at 7 a.m., no longer falling asleep to the glow of her phone at midnight. Once, as she later wrote in a text titled the “Luddite Manifesto,” she fantasized about tossing her iPhone into the Gowanus Canal.

    While Logan’s parents appreciated her metamorphosis, particularly that she was regularly coming home for dinner to recount her wanderings, they grew distressed that they couldn’t check in on their daughter on a Friday night. And after she conveniently lost the smartphone they had asked her to take to Paris for a summer abroad program, they were distraught. Eventually, they insisted that she at least start carrying a flip phone.

    “I still long to have no phone at all,” she said. “My parents are so addicted. My mom got on Twitter, and I’ve seen it tear her apart. But I guess I also like it, because I get to feel a little superior to them.”

    Image
    Odille, Clementine, Jameson, Logan and Max Frackman on the way to their weekly meeting.

    At an all-ages punk show, she met a teen with a flip phone, and they bonded over their worldview. “She was just a freshman, and I couldn’t believe how well read she was,” Logan said. “We walked in the park with apple cider and doughnuts and shared our Luddite experiences. That was the first meeting of the Luddite Club.” This early compatriot, Jameson Butler, remains a member.

    When school was back in session, Logan began preaching her evangel in the fluorescent-lit halls of Murrow. First she convinced Odille to go Luddite. Then Max. Then Clem. She hung homemade posters recounting the tale of Ned Ludd onto corridors and classroom walls.

    At a club fair, her enlistment table remained quiet all day, but little by little the group began to grow. Today, the club has about 25 members, and the Murrow branch convenes at the school each Tuesday. It welcomes students who have yet to give up their iPhones, offering them the challenge of ignoring their devices for the hourlong meeting (lest they draw scowls from the die-hards). At the Sunday park gatherings, Luddites often set up hammocks to read in when the weather is nice.

    As Logan recounted the club’s origin story over an almond croissant at the coffee shop, a new member, Julian, stopped in. Although he hadn’t yet made the switch to a flip phone, he said he was already benefiting from the group’s message. Then he ribbed Logan regarding a criticism one student had made about the club.

    Image
    A poster for the Luddite Club in Logan Lane’s room featuring the club’s slogan “Don’t be a phoney.”

    “One kid said it’s classist,” he said. “I think the club’s nice, because I get a break from my phone, but I get their point. Some of us need technology to be included in society. Some of us need a phone.”

    “We get backlash,” Logan replied. “The argument I’ve heard is we’re a bunch of rich kids and expecting everyone to drop their phones is privileged.”

    After Julian left, Logan admitted that she had wrestled with the matter and that the topic had spurred some heated debate among club members.

    “I was really discouraged when I heard the classist thing and almost ready to say goodbye to the club,” she said. “I talked to my adviser, though, and he told me most revolutions actually start with people from industrious backgrounds, like Che Guevara. We’re not expecting everyone to have a flip phone. We just see a problem with mental health and screen use.”

    Logan needed to get home to meet with a tutor, so she headed to the subway. With the end of her senior year in sight, and the pressures of adulthood looming, she has also pondered what leaving high school might mean for her Luddite ways.

    “If now is the only time I get do this in my life, then I’m going to make it count,” she said. “But I really hope it won’t end.”

    On a leafy street in Cobble Hill, she stepped into her family’s townhouse, where she was greeted by a goldendoodle named Phoebe, and she rushed upstairs to her room. The décor reflected her interests: There were stacks of books, graffitied walls and, in addition to the sewing machine, a manual Royal typewriter and a Sony cassette player.

    In the living room downstairs, her father, Seth Lane, an executive who works in I.T., sat beside a fireplace and offered thoughts on his daughter’s journey.

    “I’m proud of her and what the club represents,” he said. “But there’s also the parent part of it, and we don’t know where our kid is. You follow your kids now. You track them. It’s a little Orwellian, I guess, but we’re the helicopter parent generation. So when she got rid of the iPhone, that presented a problem for us, initially.”

    He’d heard about the Luddite Club’s hand-wringing over questions of privilege.

    “Well, it’s classist to make people need to have smartphones, too, right?” Mr. Lane said. “I think it’s a great conversation they’re having. There’s no right answer.”

    Image
    “To be in the Luddite Club, there’s a level of being a misfit to it,” Logan said .

    A couple days later, as the Sunday meeting of the Luddite Club was coming to an end in Prospect Park, a few of the teens put away their sketchbooks and dog-eared paperbacks while others stomped out a tiny fire they had lit. It was the 17th birthday of Clementine Karlin-Pustilnik and, to celebrate, the club wanted to take her for dinner at a Thai restaurant on Fort Hamilton Parkway.

    Night was falling on the park as the teens walked in the cold and traded high school gossip. But a note of tension seemed to form in the air when the topic of college admissions came up. The club members exchanged updates about the schools they had applied to across the country. Odille reported getting into the State University of New York at Purchase.

    “You could totally start a Luddite Club there, I bet,” said Elena Scherer, a Murrow senior.

    Taking a shortcut, they headed down a lonely path that had no park lamps. Their talk livened when they discussed the poetry of Lewis Carroll, the piano compositions of Ravel and the evils of TikTok. Elena pointed at the night sky.

    “Look,” she said. “That’s a waxing gibbous. That means it’s going to get bigger.”

    As they marched through the dark, the only light glowing on their faces was that of the moon.

    Images by Scott Rossi for The New York Times

    #USA #New_York #jeunesse #culture #techno-scepticisme

  • Neptune Frost – Official Trailer
    https://www.youtube.com/watch?v=acfBNIXovww

    Co-directed with the Rwandan-born artist and cinematographer Anisia Uzeyman, the film takes place in the hilltops of Burundi, where a group of escaped coltan miners form an anti-colonialist computer hacker collective. From their camp in an otherworldly e-waste dump, they attempt a takeover of the authoritarian regime exploiting the region’s natural resources – and its people. When an intersex runaway and an escaped coltan miner find each other through cosmic forces, their connection sparks glitches within the greater divine circuitry. Set between states of being – past and present, dream and waking life, colonized and free, male and female, memory and prescience – Neptune Frost is an invigorating and empowering direct download to the cerebral cortex and a call to reclaim technology for progressive political ends.

    #film #Saul_Williams #afrofuturisme #comédie_musicale #progressisme #techno-progressisme

  • Non, l’automatisation ne fera pas disparaître le travail. Entretien avec J. S. Carbonell – CONTRETEMPS
    https://www.contretemps.eu/automatisation-travail-machines-industrie-entretien-carbonell

    David Broder – Votre travail résiste à l’idée que nous assistons à un « grand remplacement technologique » du travail humain. Pourquoi ? Et qu’est-ce que les caisses automatiques nous apprennent à ce sujet ?

    Juan Sebastián Carbonell – D’abord, parce que c’est faux ; le remplacement technologique n’a pas lieu. Je prends l’exemple des caisses automatiques, car il y a eu une controverse en France au début des années 2000. La CFDT (Confédération française démocratique du travail) a fait campagne contre elles, en disant qu’elles allaient remplacer les caissières des supermarchés. Les syndicats sont parfois eux-mêmes victimes de cette illusion : la mythologie capitaliste du « grand remplacement » du travail par les machines. Pourtant, vingt ans après leur introduction, les caisses automatiques ne sont présentes que dans 57% des supermarchés en France, et là où elles sont présentes, elles s’ajoutent, et ne remplacent pas, les caisses conventionnelles avec des caissières humaines. Elles ne sont pas non plus toujours aussi automatiques : il y a toujours des caissiers pour surveiller et aider les clients, même si leurs tâches ont changé.

    Le livre tente donc de remettre en question ce sens commun. Pour moi, le problème de la transformation du travail aujourd’hui n’est pas tant que les nouvelles technologies pourraient éventuellement remplacer les travailleur.euse.s, mais qu’elles sont utilisées pour dégrader les conditions de travail, faire stagner les salaires et mettre en place une flexibilisation majeure du temps de travail.

    #travail #salariat #automatisation #machines #capitalisme #délocalisations #livre

  • Réponses de Jacques Philipponneau au questionnaire
    de La Décroissance envoyées le 12 février 2021
    et refusées par son comité de rédaction

    https://lavoiedujaguar.net/Reponses-de-Jacques-Philipponneau-au-questionnaire-de-La-Decroissanc

    (...) La domination est devenue ouvertement catastrophiste et, par la force des choses, elle doit intégrer le réformisme écologique dans cette sur-bureaucratisation du monde seule à même de gérer, dans cette société, les catastrophes qu’elle produit.

    Cet écologisme de caserne, normatif et culpabilisant, dernier avatar du péché chrétien (les indulgences pontificales du bilan carbone, le flygskam — la honte de prendre l’avion du luthérianisme nordique —, la niaiserie antispéciste anglo-saxonne) qui n’attaque jamais frontalement l’État ni le capitalisme, mais seulement leurs « dévoiements » ou leurs « excès », remplace la vieille social-démocratie morte à la tâche dans sa fonction intégrative à la société telle qu’elle est.

    La crise sanitaire actuelle (quelle que soit son origine et la gravité qu’on lui accorde) a contraint la domination à afficher son programme. Sa conception de la vie.

    Elle se résume à celle-ci : le mode de vie industriel n’est pas négociable et les représentations catastrophistes, si complaisamment diffusées depuis une dizaine d’années, ne sont pas conçues pour y faire renoncer mais pour faire accepter les restrictions et aménagements qui permettront de le perpétuer. En gros, faire régresser la liberté humaine à sa seule fonction animale de « conserver l’espèce », la « vie nue » réduite à sa seule réalité biologique : l’exemple le plus trivialement actuel en est le lâche soulagement devant une vaccination — de fait obligatoire — permettant de retrouver la vie « normale ». (...)

    #Philipponneau #fantasmes #domination #sujets_automates #États #capitalisme #techno-science #réformisme_écologique #résistance_active

  • Le dialogue comme remède au « crétinisme digital » ? - Compétences numériques - Pédagogie - Académie de Poitiers
    http://ww2.ac-poitiers.fr/competences-numeriques/spip.php?article192

    Réflexions partagées entre une enseignante curieuse et informée, invitée par le journaliste Xavier de la Porte sur France Inter le 10 novembre 2020, sur le thème Sommes-nous vraiment en train de fabriquer des “crétins digitaux" ?

    Anne Cordier, auteure de "grandir connectés", est maîtresse de conférences en sciences de l’Information et de la communication à l’Université de Rouen. Elle a réalisé de nombreuses enquêtes de terrain auprès des publics jeunes, notamment au sein de l’école, sur leurs usages et pratiques numériques.

    L’émission part d’un constat :
    le discours sur les jeunes et les écrans est en train de changer. Alors qu’il y a quelques années, on vantait les compétences de ces digital natives - certes un peu accro à leurs écrans, mais tellement habiles à les manipuler - aujourd’hui, les discours sont souvent très alarmistes.

    Malentendus sur la vraie vie

    Anne Cordier décrit notamment ce que font les jeunes quand ils "scrollent", activité qui s’apparente au fait de "trainer ensemble", dans laquelle se jouent bien des relations et se construisent des compétences sociales.
    Elle explique ce qu’elle observe de leurs manières de s’informer sur l’actualité, et du malentendu à ce sujet entre les générations.
    Elle analyse également la question des transferts de compétence, et celle du plaisir apporté par la flânerie sur internet, qui permet des découvertes sans pression.

    #Anne_Cordier #Xavier_de_La_Porte #Le_code_a_changé #Podcast

    • C’est assez ouf quand même à quel point elle défend le moindre millimètre des pratiques des jeunes, comme si pour chaque pratique une par une, yavait à chaque fois un « malentendu » impossible ou difficile à dépasser et que les plus âgés peuvent rien comprendre… comme s’il était au final impossible d’avoir une critique de ces pratiques. Avec un « c’est comme ça, ça évolue »… (mais bon c’est assez souvent le cas de Xavier de la Porte en général, j’ai remarqué que quasiment à chaque émission de ce genre, depuis des années, il fait mine de poser un interrogation critique, puis ensuite n’interviewe ou ne relaie des articles que des gens qui vont aller dans le sens d’un techno-progressisme) Au lieu d’une critique historique, comparative…

      Par exemple comparer un sport (co ou pas), qu’on peut quasi à coup sûr faire gratuitement ou presque, qu’on peut pratiquer n’importe où, avec un jeu vidéo multijoueur en ligne produit par une entreprise avec un modèle économique, qui fait tout pour créer de l’addiction forte, avec des psys dans les équipes, etc : c’est incroyablement malhonnête il me semble, c’est vraiment tellement différent comme pratiques… Franchement, comparer du foot, basket, parkour, roller-derbie ou danse, avec Fortnite ou Brawl Stars et leur système d’addiction et de micro-paiement ?
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Free-to-play

      Après ya des morceaux plus intéressants, oui on les laisse moins faire qu’avant, d’autant moins en milieu urbain. Et donc beaucoup moins de temps pour sociabiliser en face à face, et ça c’est triste (et sûrement très mal à long terme pour la société entière). Moi dès CM1 CM2 je partais des heures en vélo avec un copain dans le quartier, et yavait aucun téléphone mobile ni rien pour savoir où on était.

      #techno-béat #techno-progressime

  • « La question de l’origine du SARS-CoV-2 se pose sérieusement » | CNRS Le journal
    https://lejournal.cnrs.fr/articles/la-question-de-lorigine-du-sars-cov-2-se-pose-serieusement

    Près d’un an après que l’on a identifié le coronavirus SARS-CoV-2, les chercheurs n’ont toujours pas déterminé comment il a pu se transmettre à l’espèce humaine. Le virologue Étienne Decroly fait le point sur les différentes hypothèses, dont celle de l’échappement accidentel d’un laboratoire.

    Quelques extraits de ce long entretien avec le virologue Étienne Decroly :

    SARS-CoV-2 ne descend pas de souches humaines connues et n’a acquis que récemment la capacité de sortir de son réservoir animal naturel.
    .../...
    L’étude des mécanismes d’évolution impliqués dans l’émergence de ce virus est essentielle pour élaborer des stratégies thérapeutiques et vaccinales.
    .../...
    Y a-t-il des indices pointant vers d’autres candidats au rôle d’hôte intermédiaire ?
    É. D. : Dans les zoonoses, les hôtes intermédiaires se retrouvent généralement parmi les animaux d’élevage ou sauvages en contact avec les populations. Or, en dépit des recherches de virus dans les espèces animales vendues sur le marché de Wuhan, aucun virus intermédiaire entre RaTG13 et le SARS-CoV-2 n’a pu être identifié à ce jour. Tant que ce virus intermédiaire n’aura pas été identifié et son génome séquencé, la question de l’origine de SARS-CoV-2 restera non résolue. Car en l’absence d’éléments probants concernant le dernier intermédiaire animal avant la contamination humaine, certains auteurs suggèrent que ce virus pourrait avoir franchi la barrière d’espèce à la suite un accident de laboratoire ou être d’origine synthétique.
    .../...
    Tant qu’on n’aura pas trouvé l’hôte intermédiaire, l’hypothèse d’un échappement accidentel ne pourra être écartée par la communauté scientifique.

    Mais au final, c’est la cause accidentelle qui semble privilégiée

    Le mot de la fin :

    Dans mes cours consacrés à l’ingénierie virale, j’ai l’habitude de présenter à des étudiants de Master cet exercice théorique : je leur demande d’imaginer un procédé procurant au virus VIH la capacité d’infecter n’importe quelle cellule de l’organisme (pas seulement les lymphocytes). Ces étudiants sont brillants, et la plupart sont en mesure de me proposer des méthodes efficaces, conduisant à la construction de virus chimériques potentiellement dangereux. Je donne ce cours depuis une dizaine d’années et les étudiants s’attachent exclusivement à l’efficacité de la méthode sans s’interroger une seconde sur les conséquences potentielles de leurs mises en œuvre.

    L’objectif pédagogique que je poursuis est de les sensibiliser à ces problématiques et de leur montrer qu’on peut dans bien des cas construire des systèmes expérimentaux tout aussi efficaces et permettant de mieux contrôler les risques biologiques. il faut intervenir dès la formation, en formant les futurs biologistes à toujours questionner le risque et la pertinence sociétale de leurs travaux, aussi novateurs soient-ils.

    #recherche_médicale #virologie #protocole_expérimental #techno-science #technolâtrie #éthique

  • Le capitalisme numérique, un féodalisme des temps modernes - Page 1 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/economie/041020/le-capitalisme-numerique-un-feodalisme-des-temps-modernes?userid=614dd195-

    Dans un ouvrage important et fouillé, Cédric Durand explore l’économie politique du #numérique dont la logique interne est, selon lui, de créer un « #techno-féodalisme » fondé sur la rente, la prédation et la #domination politique des #multinationales.

  • Günther Anders, Machines, 1987
    https://sniadecki.wordpress.com/2020/04/08/anders-machines

    Pourquoi sommes-nous en droit d’avancer cette thèse exagérée ?

    Pas simplement parce qu’il y a aujourd’hui tant d’appareils et de machines (politiques, administratifs, commerciaux ou techniques), ou parce qu’ils jouent un rôle tellement puissant dans notre monde. Cela ne justifierait pas cette désignation. Ce qui est décisif, c’est quelque chose de plus fondamental, lié au principe de la machine – et c’est sur ce principe-là qu’il nous faut revenir maintenant. Car il contient déjà les conditions dans lesquelles le monde entier devient machine. Quel est le principe des machines ?
    Performance maximale.

    Et c’est pourquoi nous ne devons pas nous représenter les machines comme des objets insulaires, isolés, par exemple selon le modèle des pierres qui ne sont que là où elles sont et demeurent donc encloses dans leurs limites physiques, chosales. Comme la raison d’être des machines réside dans la performance, et même dans la performance maximale, elles ont besoin, toutes autant qu’elles sont, d’environnements qui garantissent ce maximum. Et ce dont elles ont besoin, elles le conquièrent. Toute machine est expansionniste, pour ne pas dire « impérialiste », chacune se crée son propre empire colonial de services (composé de transporteurs, d’équipes de fonctionnement, de consommateurs, etc.). Et de ces « empires coloniaux » elles exigent qu’ils se transforment à leur image (celle des machines) ; qu’ils « fassent leur jeu » en travaillant avec la même perfection et la même solidité qu’elles ; bref, qu’ils deviennent, bien que localisés à l’extérieur de la « terre maternelle » – notez ce terme, il deviendra pour nous un concept-clé – co-machiniques. La machine originelle s’élargit donc, elle devient « mégamachine » ; et cela non pas seulement par accident ni seulement de temps en temps ; inversement, si elle faiblissait à cet égard, elle cesserait de compter encore au royaume des machines.

    […]

    Et cela : le monde en tant que machine, c’est vraiment l’État technico-totalitaire vers lequel nous nous dirigeons. Remarquons que cela ne date pas d’aujourd’hui ou d’hier, au contraire, cette tendance découlant du principe même de la machine, de sa pulsion d’auto-expansion, elle existe depuis toujours. C’est la raison pour laquelle nous pouvons tranquillement affirmer que le monde en tant que machine, c’est l’empire millénariste vers lequel se sont portés les rêves de toutes les machines, depuis la première ; et il est désormais devant nous réellement, cette évolution étant entrée depuis quelques décennies dans un accelerando de plus en plus forcené.

    Je dis devant nous. En effet, que cet « empire » ait déjà trouvé sa réalisation ultime et intégrale, il ne nous appartient pas de l’affirmer. Cependant, nous consoler avec cette concession, nous n’en avons plus le droit non plus. Car la partie décisive du chemin qui conduit à la « machine mondiale » se trouve déjà derrière nous.

    #Günther_Anders #machinisme #critique_techno #mégamachine #techno-totalitaire

  • #Pierre_Charbonnier : « Mon principal espoir est que le zadiste, le jacobin écolo et le #technocrate_radicalisé pactisent »
    https://lvsl.fr/pierre-charbonnier-mon-principal-espoir-est-que-le-zadiste-le-jacobin-ecolo-et-


    #polanyi

    Les arrangements #techno-politiques des Trente Glorieuses ont permis une amélioration de la condition sociale pour beaucoup de gens mais aujourd’hui, outre le fait qu’à l’échelle globale ils ont été très injustes, ce sont précisément les idéologies anti-démocratiques voire proto-fascistes qui renaissent pour prolonger l’utopie de la croissance infinie. On peut difficilement trouver un paradoxe historique plus parlant : ce qui a été mis en place pour nous protéger des grandes explosions politiques est en train d’en provoquer une nouvelle.

    « Les arrangements techno-politiques des #Trente_Glorieuses ont permis une amélioration de la condition sociale pour beaucoup de gens mais aujourd’hui, outre le fait qu’à l’échelle globale ils ont été très injustes, ce sont précisément les idéologies anti-démocratiques voire proto-fascistes qui renaissent pour prolonger l’utopie de la #croissance_infinie. On peut difficilement trouver un paradoxe historique plus parlant : ce qui a été mis en place pour nous protéger des grandes explosions politiques est en train d’en provoquer une nouvelle.« 

  • Greece to extend border fence over migration surge

    Greece will extend its fence on the border with Turkey, a government source said Sunday (8 March), amid continuing efforts by migrants to break through in a surge enabled by Ankara.

    “We have decided to immediately extend the fence in three different areas,” the government source told AFP, adding that the new sections, to the south of the area now under pressure, would cover around 36 kilometres (22 miles).

    The current stretch of fence will also be upgraded, the official added.

    Tens of thousands of asylum-seekers have been trying to break through the land border from Turkey for a week after Ankara announced it would no longer prevent people from trying to cross into the European Union.

    A police source Sunday told AFP that riot police reinforcements from around the country had been sent to the border in recent days, in addition to drones and police dogs.

    There have been numerous exchanges of tear gas and stones between Greek riot police and migrants.

    Turkey has also bombarded Greek forces with tear gas at regular intervals, and Athens has accused Turkish police of handing out wire cutters to migrants to help them break through the border fence.

    The Greek government over the weekend also released footage which it said showed a Turkish armoured vehicle assisting efforts to bring down the fence.

    “Parts of the fence have been removed, both by the (Turkish) vehicle and with wire cutters, but they are constantly being repaired,” local police unionist Elias Akidis told Skai TV.

    Turkey has accused Greek border guards of using undue force against the migrants, injuring many and killing at least five.

    The government in Athens has consistently dismissed the claim as lies.

    https://www.euractiv.com/section/justice-home-affairs/news/greece-to-extend-border-fence-over-migration-surge
    #murs #Evros #barrières_frontalières #Grèce #Turquie #frontières #extension
    ping @fil @reka @albertocampiphoto

    • je suis tombé sur une vidéo YT d’un compte néo-nazi montrant une attaque du mur de l’Evros par des migrants. L’attaque y est présentée comme soutenue par la police turque, ce qui est vraiment beaucoup solliciter les images… les migrants sont noyés sous les lacrymos.

    • Evros: Greece to extend the fence on the borders with Turkey to 40km

      Greece will extend the fence to its Evros borders with Turkey to 40 km, government spokesman Stelios Petsas said on Friday morning. The additional fence will be installed in “sensitive” areas preferred for illegal entries by migrants and refugees.

      The fence currently covers 12.5 km.

      Speaking to ANT1 TV, Petsas noted that at the moment the most vulnerable border point is in the south.

      The current 12.5 km fence of land access points is installed north and south of Kastanies customs office, where thousands of migrants and refugees have amassed.

      According to the daily Kathimerini, the 40 kilometers new fence is planned to be partially installed either in areas where the Evros waters are low or in areas where the landscape favors illegla paasage.

      Sections such as Ormenio, Gardens, Feres, Tychero, Soufli, Dikaia, Dilofo, Marassia, Nea Vyssa and elsewhere have been designated as the areas where the new fence will installed by the Greek Army and support by the police.

      According to a report by daily Elftheros Typos, Greece’s Plan B aside from the fence extension is the presence of about 4,000 police officers and soldiers in parallel patrols, helicopters, unmanned aircraft, message broadcasting, cameras for audio-video.

      A Greek Army – Greek Police “joint operations center” is to be established in Nea Vryssa.

      According to the daily more than 1,000 soldiers, two commandos squads, 1,500 police and national guards are currently operating in the Evros area.

      Petsas underlined that the Greek government has changed its policy because there is a national security issue at the moment.

      He reiterated the new policy saying that “no one will cross the border.”

      https://www.keeptalkinggreece.com/2020/03/06/evros-greece-fence-borders-turkey-extension

    • Video 2 - Violences contre les exilé·es à la frontière gréco-turque

      Depuis le début du mois de mars 2020, des milliers d’exilé·es, incité·es voire poussé·es par les autorités turques, se sont précipité·es aux frontières terrestres et maritimes entre la Turquie et la Grèce. Ils et elles se sont heurté·es à la violence de la police et de l’armée grecque, ainsi que de groupe fascistes, mobilisés pour leur en interdire le franchissement, la suite : www.gisti.org/spip.php ?article6368

      https://indymotion.fr/videos/watch/e8938a1c-5456-46e8-a0cb-be0806c96051?start=1s

    • Greece shields Evros border with blades wire, 400 new border guards

      Greece is strengthening ifs defense and is preparing for a possible new wave of migrants at its Evros border. A fence of sharp blades wire (concertina wire) and 400 additional border guards are to shield the country for the case Turkey will open its borders again so that migrants can cross into Europe.

      According to daily ethnos (https://www.ethnos.gr/ellada/105936_ohyronetai-o-ebros-frahtis-me-lepidoforo-syrmatoplegma-kai-400-neoi-sy), Ankara has already been holding groups of migrants in warehouses near the border, while the Greek side is methodically being prepared for the possibility of a new attempt for waves of migrants to try to cross again the border.

      “At the bridgeheads of Peplos and Fera, at the land borders after the riverbed is aligned, and in other vulnerable areas along the border, kilometer-long of metal fence with sharp blades wire are being installed, the soil is being cleaned from wild vegetation and clearing of marsh lands.

      The fence in the northern part is being strengthened and expanded, and 11 additional border pylons, each one 50 meters high, will be installed along the river in the near future. Each pylon will be equipped with cameras and modern day and night surveillance systems, with a range of several kilometers and multiple telecommunications capabilities, the daily notes.

      Within the next few months, 400 newly recruited border guards will be on duty and will almost double the deterrent force and enhance the joint patrols of the Army and Police, ethnos adds.

      Big armored military vehicles destined for Libya and confiscated five years ago south of Crete have been made available to the Army in the area, the daily notes.

      One and a half month after the end of the “war without arms” at the Evros border from end of February till the end of March, sporadic movement on the Turkish side of the border has been observed.

      At least four shooting incidents have been reported in the past two weeks, with Turkish jandarmerie to have fired at Greek border guards and members of the Frontex.

      Greece’s security forces are on high alert.

      Just a few days ago, Turkish Foreign Minister Mevlut Cavusoglu reiterated that Ankara’s policy of “open borders” will continue for anyone wishing to cross into Europe.

      Speaking to nationalist Akit TV on Wednesday, Cavusoglu claimed that Greece used “inhumane” behavior towards the migrants who want to cross into the country.

      Also Interior Minister Suleyman Soylu had threatened that the migrants will be allowed to leave Turkey again once the pandemic was over.

      PS It could be a very hot summer, should Turkey attempt to send migrants to Europe by land through Evros and by sea with boats to the Aegean islands and at the same time, deploys a drilling ship off Crete in July, as it claimed a few days ago.

      https://www.keeptalkinggreece.com/2020/05/17/greece-shields-evros-border-blades-wire-400-border-guards

      #militarisation_des_frontières

    • Pour la bagatelle de 63 millions d’euro...

      Greece to extend fence on land border with Turkey to deter migrants

      Greece will proceed with plans to extend a cement and barbed-wire fence that it set up in 2012 along its northern border with Turkey to prevent migrants from entering the country, the government said on Monday.

      The conservative government made the decision this year, spokesman Stelios Petsas said, after tens of thousands of asylum seekers tried to enter EU member Greece in late February when Ankara said it would no longer prevent them from doing so.

      Greece, which is at odds with neighbouring Turkey over a range of issues, has been a gateway to Europe for people fleeing conflicts and poverty in the Middle East and beyond, with more than a million passing through the country in 2015-2016.

      The project led by four Greek construction companies will be completed within eight months at an estimated cost of 63 million euros, Petsas told a news briefing.

      The 12.5-kilometre fence was built eight years ago to stop migrants from crossing into Greece. It will be extended in areas indicated by Greek police and the army, Petsas said without elaborating. In March, he said it would be extended to 40 kilometres.

      Tensions between NATO allies Greece and Turkey, who disagree over where their continental shelves begin and end, have recently escalated further over hydrocarbon resources in the eastern Mediterranean region.

      https://kdal610.com/2020/08/24/greece-to-extend-fence-on-land-border-with-turkey-to-deter-migrants

    • Greece to extend fence on land border with Turkey to deter migrants

      Greece will proceed with plans to extend a cement and barbed-wire fence that it set up in 2012 along its northern border with Turkey to prevent migrants from entering the country, the government said on Monday.

      The conservative government made the decision this year, spokesman Stelios Petsas said, after tens of thousands of asylum seekers tried to enter EU member Greece in late February when Ankara said it would no longer prevent them from doing so.

      Greece, which is at odds with neighbouring Turkey over a range of issues, has been a gateway to Europe for people fleeing conflicts and poverty in the Middle East and beyond, with more than a million passing through the country in 2015-2016.

      The project led by four Greek construction companies will be completed within eight months at an estimated cost of 63 million euros, Petsas told a news briefing.

      The 12.5-kilometre fence was built eight years ago to stop migrants from crossing into Greece. It will be extended in areas indicated by Greek police and the army, Petsas said without elaborating. In March, he said it would be extended to 40 kilometres.

      Tensions between NATO allies Greece and Turkey, who disagree over where their continental shelves begin and end, have recently escalated further over hydrocarbon resources in the eastern Mediterranean region.

      https://uk.reuters.com/article/uk-greece-turkey-fence/greece-to-extend-fence-on-land-border-with-turkey-to-deter-migrants-idUK

    • Evros land border fence to be ready in eight months

      The construction of a new fence on northeastern Greece’s Evros land border with Turkey will be completed in eight months, according to Citizens’ Protection Minister Michalis Chrysochoidis, speaking in Parliament on Monday.

      The border fence project has a total budget of 62.9 million euros and has been undertaken by a consortium put together by four construction companies.

      It will have a total length of 27 kilometers and eight elevated observatories will be constructed to be used by the Hellenic Army.

      Moreover, the existing fence will be reinforced with a steel railing measuring 4.3 meters in height, instead of the current 3.5 meters.

      Damage to the existing fence during attempts by thousands of migrants to cross into Greece territory from Turkey, as well as bad weather, will be repaired – including a 400-meter stretch that collapsed as a result of flooding.

      https://www.ekathimerini.com/256184/article/ekathimerini/news/evros-land-border-fence-to-be-ready-in-eight-months

    • New Evros fence to be completed by April next year, PM says during on-site inspection

      Construction of a new fence designed to stop undocumented migrants from slipping into Greece along its northeastern border with Turkey, demarcated by the Evros River, is expected to be completed by April next year, Prime Minister Kyriakos Mitsotakis said during a visit at the area of Ferres on Saturday.

      “Building the Evros fence was the least we could do to secure the border and make the people of Evros feel more safe,” Mitsotakis said.

      The 62.9-million-euro steel fence with barbed wire will be five meters high and have a total length of 27 kilometers. Eight elevated observatories will be constructed to be used by the Hellenic Army. The project, which is designed to also serve as anti-flood protection, has been undertaken by a consortium put together by four construction companies.

      During a meeting with local officials, Mitsotakis also confirmed the hiring of 400 guards to patrol the border.

      https://www.ekathimerini.com/258187/article/ekathimerini/news/new-evros-fence-to-be-completed-by-april-next-year-pm-says-during-on-s

    • To Vima: Evros wall will be ready in April, the Min. of Public
      Order said that ’labourers worked in the snow to finish the fence’.
      It also claims drones fly daily over the border - can anyone confirm? Only found older news saying they were to be deployed.

      https://twitter.com/lk2015r/status/1363625427307278340

      –—

      Εβρος : Ο φράκτης, τα drones και ο χιονιάς

      O καινούργιος φράκτης στα σύνορα με μήκος 27 χιλιόμετρα και με 13 χιλιόμετρα ο παλαιός, θα είναι απόλυτα έτοιμος τον Απρίλιο.

      Ούτε το χιόνι, ούτε οι λευκές νύχτες του Φεβρουαρίου, ούτε οι θερμοκρασίες κάτω από το μηδέν εμπόδισαν τα συνεργεία στις εργασίες τους για την κατασκευή του φράκτη στον Έβρο. Όπως μου είπε ο Μιχάλης Χρυσοχοΐδης « μηχανήματα και εργάτες δούλεψαν μέσα στα χιόνια για να ολοκληρώσουν τον φράκτη ». Μου αποκάλυψε μάλιστα ότι ο καινούργιος φράκτης στα σύνορα με μήκος 27 χιλιόμετρα και με 13 χιλιόμετρα ο παλαιός, θα είναι απόλυτα έτοιμος τον Απρίλιο. Και τούτο παρά το γεγονός ότι αυτές τις ημέρες το μόνον που δυσκολεύει τις εργασίες είναι τα πολλά νερά του ποταμού ο οποίος έχει υπερχειλίσει. Ωστόσο τα drones πετούν καθημερινά και συλλέγουν πληροφορίες, οι περιπολίες είναι συνεχείς και τα ηχοβολιστικά μηχανήματα έτοιμα, εάν χρειαστεί να δράσουν.

      https://www.tovima.gr/2021/02/19/opinions/evros-o-fraktis-ta-drones-kai-o-xionias

    • In post-pandemic Europe, migrants will face digital fortress

      As the world begins to travel again, Europe is sending migrants a loud message: Stay away!

      Greek border police are firing bursts of deafening noise from an armored truck over the frontier into Turkey. Mounted on the vehicle, the long-range acoustic device, or “sound cannon,” is the size of a small TV set but can match the volume of a jet engine.

      It’s part of a vast array of physical and experimental new digital barriers being installed and tested during the quiet months of the coronavirus pandemic at the 200-kilometer (125-mile) Greek border with Turkey to stop people entering the European Union illegally.

      A new steel wall, similar to recent construction on the US-Mexico border, blocks commonly-used crossing points along the Evros River that separates the two countries.

      Nearby observation towers are being fitted with long-range cameras, night vision, and multiple sensors. The data will be sent to control centers to flag suspicious movement using artificial intelligence analysis.

      “We will have a clear ‘pre-border’ picture of what’s happening,” Police Maj. Dimonsthenis Kamargios, head of the region’s border guard authority, told the Associated Press.

      The EU has poured 3 billion euros ($3.7 billion) into security tech research following the refugee crisis in 2015-16, when more than 1 million people – many escaping wars in Syria, Iraq and Afghanistan – fled to Greece and on to other EU countries.

      The automated surveillance network being built on the Greek-Turkish border is aimed at detecting migrants early and deterring them from crossing, with river and land patrols using searchlights and long-range acoustic devices.

      Key elements of the network will be launched by the end of the year, Kamargios said. “Our task is to prevent migrants from entering the country illegally. We need modern equipment and tools to do that.”

      Researchers at universities around Europe, working with private firms, have developed futuristic surveillance and verification technology, and tested more than a dozen projects at Greek borders.

      AI-powered lie detectors and virtual border-guard interview bots have been piloted, as well as efforts to integrate satellite data with footage from drones on land, air, sea and underwater. Palm scanners record the unique vein pattern in a person’s hand to use as a biometric identifier, and the makers of live camera reconstruction technology promise to erase foliage virtually, exposing people hiding near border areas.

      Testing has also been conducted in Hungary, Latvia and elsewhere along the eastern EU perimeter.

      The more aggressive migration strategy has been advanced by European policymakers over the past five years, funding deals with Mediterranean countries outside the bloc to hold migrants back and transforming the EU border protection agency, Frontex, from a coordination mechanism to a full-fledged multinational security force.

      But regional migration deals have left the EU exposed to political pressure from neighbors.

      Earlier this month, several thousand migrants crossed from Morocco into the Spanish enclave of Ceuta in a single day, prompting Spain to deploy the army. A similar crisis unfolded on the Greek-Turkish border and lasted three weeks last year.

      Greece is pressing the EU to let Frontex patrol outside its territorial waters to stop migrants reaching Lesbos and other Greek islands, the most common route in Europe for illegal crossing in recent years.

      Armed with new tech tools, European law enforcement authorities are leaning further outside borders.

      Not all the surveillance programs being tested will be included in the new detection system, but human rights groups say the emerging technology will make it even harder for refugees fleeing wars and extreme hardship to find safety.

      Patrick Breyer, a European lawmaker from Germany, has taken an EU research authority to court, demanding that details of the AI-powered lie detection program be made public.

      “What we are seeing at the borders, and in treating foreign nationals generally, is that it’s often a testing field for technologies that are later used on Europeans as well. And that’s why everybody should care, in their own self-interest,” Breyer of the German Pirates Party told the AP.

      He urged authorities to allow broad oversight of border surveillance methods to review ethical concerns and prevent the sale of the technology through private partners to authoritarian regimes outside the EU.

      Ella Jakubowska, of the digital rights group EDRi, argued that EU officials were adopting “techno-solutionism” to sideline moral considerations in dealing with the complex issue of migration.

      “It is deeply troubling that, time and again, EU funds are poured into expensive technologies which are used in ways that criminalize, experiment with and dehumanize people on the move,” she said.

      Migration flows have slowed in many parts of Europe during the pandemic, interrupting an increase recorded over years. In Greece, for example, the number of arrivals dropped from nearly 75,000 in 2019 to 15,700 in 2020, a 78% decrease.

      But the pressure is sure to return. Between 2000 and 2020, the world’s migrant population rose by more than 80% to reach 272 million, according to United Nations data, fast outpacing international population growth.

      At the Greek border village of Poros, the breakfast discussion at a cafe was about the recent crisis on the Spanish-Moroccan border.

      Many of the houses in the area are abandoned and in a gradual state of collapse, and life is adjusting to that reality.

      Cows use the steel wall as a barrier for the wind and rest nearby.

      Panagiotis Kyrgiannis, a Poros resident, says the wall and other preventive measures have brought migrant crossings to a dead stop.

      “We are used to seeing them cross over and come through the village in groups of 80 or a 100,” he said. “We were not afraid. … They don’t want to settle here. All of this that’s happening around us is not about us.”

      https://www.ekathimerini.com/news/1162084/in-post-pandemic-europe-migrants-will-face-digital-fortress

      #pandémie #covid-19 #coronavirus #barrière_digitale #mur_digital #pré-mur #technologie #complexe_militaro-industriel #AI #IA #intelligence_artificielle #détecteurs_de_mensonge #satellite #biométrie #Hongrie #Lettonie #Frontex #surveillance #privatisation #techno-solutionism #déshumanisation

    • Greece: EU Commission upgrades border surveillance – and criticises it at the same time

      The Greek border police are using a sound cannon and drones on a new border fence, and the EU Commission expresses its „concern“ about this. However, it is itself funding several similar research projects, including a semi-autonomous drone with stealth features for „effective surveillance of borders and migration flows“

      On Monday, the Associated Press (AP) news agency had reported (https://apnews.com/article/middle-east-europe-migration-technology-health-c23251bec65ba45205a0851fab07e) that police in Greece plan to deploy a long-range sound cannon at the external border with Turkey in the future. The device, mounted on a police tank, makes a deafening noise with the volume of a jet engine. It is part of a system of steel walls that is being installed and tested along with drones on the 200-kilometre border with Turkey for migration defence. The vehicle, made by the Canadian manufacturer #Streit, comes from a series of seized „#Typhoons“ (https://defencereview.gr/mrap-vehicles-hellenic-police) that were to be illegally exported to Libya via Dubai (https://www.cbc.ca/news/politics/streit-libya-un-1.3711776).

      After the AP report about the sound cannons went viral, Commission spokesman Adalbert Jahnz had clarified that it was not an EU project (https://twitter.com/Ad4EU/status/1400010786064437248).

      Yesterday, AP reported again on this (https://apnews.com/article/middle-east-europe-migration-government-and-politics-2cec83ae0d8544a719a885a). According to Jahnz, the Commission has „noted with concern“ the installation of the technology and is requesting information on its use. Methods used in EU member states would have to comply with European fundamental rights, including the „right to dignity“. The right to asylum and the principle of non-refoulement in states where refugees face persecution must also be respected.

      The Commission’s outrage is anything but credible. After Turkish President Recep Tayyip Erdoğan used refugees to storm the Turkish-Greek border in March 2020, Commission President Ursula von der Leyen travelled to the border river Evros before the start of a Frontex mission and declared her solidarity there. Literally, the former German Defence Minister said (https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/en/statement_20_380): „I thank Greece for being our European shield“.

      Commission funds research on border surveillance

      Also yesterday, the Commission-funded #ROBORDER project (https://cordis.europa.eu/project/id/740593/de) said in a statement (https://roborder.eu/2021/06/03/new-collaboration-with-borderuas-project) that it is now cooperating with the #BorderUAS project (https://cordis.europa.eu/project/id/883272/de). Both are about the use of drones. The police in Greece are involved and the applications are to be tested there.

      The acronym ROBORDER stands for „#Autonomous_Swarm_of_Heterogeneous_Robots_for_Border_Surveillance“. It works with drones on water, on land and in the air. In Greece, for example, a drone is to be used to detect „unauthorised sea border crossing“ (https://roborder.eu/the-project/demonstrators), as well as an aircraft from the #Fraunhofer-Gesellschaft with a surveillance test platform, #radar systems and thermal imaging cameras.

      All drones in ROBORDER are supposed to be able to operate in swarms. They are controlled via a mobile control centre from the German company #Elettronica. This „#Multipurpose_Mission_Support_Vehicle“ (#MUROS) is used to collect all recorded data (https://www.elettronica.de/de/produkte/oeffentliche-sicherheit-integration). The project, which will soon come to an end, will cost around nine million euros, of which the EU Commission will pay the largest share.

      High-resolution cameras on lighter-than-air drones

      The acronym BorderUAS means „#Semi-Autonomous_Border_Surveillance_Platform_with_a_High-Resolution_Multi-Sensor_Surveillance_Payload“. Border authorities, police forces as well as companies and institutes mainly from Eastern Europe and Greece want to use it to investigate so-called lighter-than-air drones.

      These can be small zeppelins or balloons that are propelled by alternative propulsion systems and have a multitude of sensors and cameras. The participating company #HiperSfera (https://hipersfera.hr) from Croatia markets such systems for border surveillance, for example.

      The project aims to prevent migration on the so-called Eastern Mediterranean route, the Western Balkan route and across the EU’s eastern external land border. According to the project description, these account for 58 percent of all detected irregular border crossings. BorderUAS ends in 2023, and the technology will be tested by police forces in Greece, Ukraine and Belarus until then. The Commission is funding the entire budget with around seven million euros.

      Civilian and military drone research

      For border surveillance, the EU Defence Agency and the Commission are funding numerous civilian and military drone projects in Greece. These include the €35 million #OCEAN2020 project (https://ocean2020.eu), which conducts research on the integration of drones and unmanned submarines into fleet formations. #ARESIBO, which costs around seven million euros (https://cordis.europa.eu/project/id/833805/de) and on which the Greek, Portuguese and Romanian Ministries of Defence and the #NATO Research Centre are working on drone technology, will end in 2022. With another five million euros, the Commission is supporting an „#Information_Exchange_for_Command_Control_and_Coordination_Systems_at_the_Borders“ (#ANDROMEDA) (https://cordis.europa.eu/project/id/833881/de). This also involves drones used by navies, coast guards and the police forces of the member states.

      In #CAMELOT (https://cordis.europa.eu/project/id/740736/de) are flying various drones from Israel and Portugal, and as in ROBORDER, a single ground station is to be used for this purpose. A scenario „illegal activity, illegal immigration persons“ is being tested with various surveillance equipment at the Evros river. The Commission is contributing eight million euros of the total sum. This year, results from #FOLDOUT (https://cordis.europa.eu/project/rcn/214861/factsheet/de) will also be tried out on the Greek-Turkish border river Evros, involving satellites, high-flying platforms and drones with technology for „through-foliage detection“ (https://foldout.eu/wp-content/uploads/2018/12/Flyer_v1_Foldout_EN_v2_Print.pdf) in the „outermost regions of the EU„. The Commission is allocating eight million euros for this as well.

      Also with EU funding, predominantly Greek partners, including drone manufacturers #ALTUS and #Intracom_Defense, as well as the Air Force, are developing a drone under the acronym LOTUS with „autonomy functions“ and stealth features for surveillance. The project manager promotes the system as suitable for „effective surveillance of borders and migration flows“ (https://www.intracomdefense.com/ide-leader-in-european-defense-programs).

      https://digit.site36.net/2021/06/04/greece-eu-commission-upgrades-border-surveillance-and-criticises-it-at

      #drones #Canada #complexe_militaro-industriel

    • La Grèce construit un mur sur sa frontière avec la Turquie

      22 août - 13h : La Grèce a annoncé vendredi avoir achevé une clôture de 40 km à sa frontière avec la Turquie et mis en place un nouveau système de #surveillance pour empêcher d’éventuels demandeurs d’asile d’essayer d’atteindre l’Europe après la prise de contrôle de l’Afghanistan par les talibans.

      La crise afghane a créé « des possibilités de flux de migrants », a déclaré le ministre de la Protection des citoyens Michalis Chrysochoidis après s’être rendu vendredi dans la région d’Evros avec le ministre de la Défense et le chef des forces armées. « Nous ne pouvons pas attendre passivement l’impact possible », a-t-il affirmé. « Nos frontières resteront sûres et inviolables. »

      https://www.courrierdesbalkans.fr/refugies-balkans-les-dernieres-infos

    • Les blairistes ont été assez stupides pour combiner leur promotion de « Cool Britannia » avec des réformes massives de l’aide sociale, ce qui a effectivement conduit à ce que ce projet explose en vol : presque tous ceux qui avaient le potentiel pour devenir le prochain John Lennon doivent désormais passer le reste de leur vie à empiler des caisses pour les supermarchés Tesco, comme les y obligent les nouvelles formes de conditionalité des aides sociales.
      En fin de compte, tout ce que les blairistes ont réussi à produire, c’est un secteur de marketing de classe mondiale (puisque c’est ce que les classes moyenne savent faire). A part ça, elles n’avaient rien d’autre à offrir.

      […]

      Je me souviens d’avoir assisté à une conférence universitaire sur le sujet et de m’être demandé : « D’accord, je comprends la partie vapeur, c’est évident, mais... quel est le rapport avec le punk ? » Et puis ça m’est venu à l’esprit. No future ! L’ère victorienne était la dernière fois que la plupart des britanniques croyaient vraiment en un avenir axé sur la technologie qui allait mener à un monde non seulement plus prospère et égalitaire, mais aussi plus amusant et excitant. Puis, bien sûr, vint la Grande Guerre, et nous avons découvert à quoi le XXe siècle allait vraiment ressembler, avec son alternance monotone de terreur et d’ennui dans les tranchées. Le Steampunk n’était-il pas une façon de dire : ne pouvons-nous pas simplement revenir en arrière, considérer tout le siècle dernier comme un mauvais rêve, et recommencer à zéro ?

      #David_Graeber #désespoir #espoir #Royaume-Uni #classe_sociale #politique #économie #steampunk #crash #stratégie_du_choc (y compris pour lui, car il voudrait mettre en avant un récit qui accuse les conservateurs, en attendant un prochain crash pour les éjecter)

      Les nouveaux dirigeants travaillistes font les premiers pas : ils appellent à de nouveaux modèles économiques ("socialisme avec un iPad") et cherchent des alliés potentiels dans l’industrie high-tech. Si nous nous dirigeons vraiment vers un avenir de production décentralisée, de taille réduite, high-tech et robotisée, il est fort possible que les traditions particulières du Royaume-Uni en matière de petite entreprise et de science amateur - qui ne l’ont jamais rendu particulièrement adapté aux conglomérats bureaucratisés géants qui ont si bien réussi aux États-Unis et en Allemagne, dans leurs manifestations capitalistes ou socialistes - puissent se révéler tout particulièrement appropriés.

      Et par contre #technophilie voire #techno-béat si la solution est basée sur la #high-tech (qui ne sera jamais séparable du capitalisme et de l’impérialisme).

  • Appel des travailleuses et travailleurs du numérique pour une autre réforme des retraites
    https://onestla.tech

    L’automatisation peut être une chance pour l’humanité : elle permet de déléguer aux machines toujours plus de tâches fastidieuses, ingrates, complexes, ennuyeuses ou non épanouissantes. Les progrès fulgurants effectués au cours des dernières décennies dans les domaines de l’électronique, de l’informatique, des réseaux et de l’intelligence artificielle permettent tous les jours un peu plus de s’affranchir du travail. Malheureusement, les monumentales richesses produites par les machines et les programmes (...)

    #éthique #bénéfices #conditions #travail #travailleurs

  • Le dernier DirtyBiology sur l’eugénisme faisant suite au précédent sur la fécondation in vitro. Que lui a l’air dans l’ensemble de prendre plutôt positivement (ou à minima avec un « c’est comme ça, on n’y peut rien »).

    L’eugénisme à la cool du futur - DBY 63
    https://www.youtube.com/watch?v=cYAaHJ9WUXs

    Le précédent :
    https://seenthis.net/messages/807682

    #eugénisme #biologie #prospective #techno-progressisme #technocratie

    • Oh non mon dieu les khmers verts, les ayatollah du compost… Ce mec tombe invariablement à côté de la plaque dès qu’il ne parle pas d’informatique.

      Et le mec a étudié l’Histoire on dirait…

      Mais personne ne réfléchit qu’il y’a une raison toute simple pour laquelle nous sommes passé à l’industrialisation. Ce n’est pas par plaisir que l’homme a construit des usines. Mais parce que c’est plus efficace, plus performant. Que cela a permit à la majorité de l’humanité de ne plus crever de faim et de misère.

      LOL.

      L’industrie ou la bougie. Le mec le plus cliché du monde (comme la plupart des choses qu’il écrit en fait, très souvent clichées).

      Nous pouvons accepter la situation comme un fait, utiliser notre intelligence pour prévoir, mettre en place les infrastructures qui rendront le réchauffement moins tragique en réduisant le nombre de morts.

      Ces infrastructures sont tant techniques (eau, électricité, internet) que politiques et morales. En créant des outils de gouvernance décentralisés, nous pouvons augmenter la résilience de la société, nous pouvons asseoir les principes collaboratifs qui nous feront vivre au lieu de survivre.

      Spoiler : c’est littéralement mot pour mot ce que disent ceux qui ont lancé le mot « collapsologie » qu’il utilise péjorativement, Servigne etc. :D

      Pourquoi consommons-nous autant de ressources ? Parce que nous y sommes poussés par la publicité. Pourquoi y sommes-nous poussés ? Pour faire tourner l’économie et créer des emplois ? Pourquoi voulons nous créer des emplois ? Pour consommer ce que nous croyons vouloir à cause de la publicité. Nous devons sortir de ce cercle vicieux, le casser.

      Gros malin, c’est une partie de la description du « concept arbitrairement vague » de « capitalisme » que tu viens de critiquer juste avant.

      Non mais really, ce mec a toujours écrit que des trucs gentillement libéraux et techno-progressistes… Ce mec a toujours écrit des trucs individualistes dans son coin, et je suis à peu près sûr qu’il connait pas grand chose au militantisme (que ce soit écolo, gaucho, féministe, etc). Je suis sûr qu’il était ya quelques années du genre à dire « non mais moi je suis pas extrémiss, pour le féminisme hein, moi je suis pour l’égalité avec les femmes ». Wait…

      Bref j’arrête, à chaque fois que je le lis, il me désespère.

      #khmers_verts #progressisme #techno-béat #gnangnan

  • Big tech firms are racing to track climate refugees - MIT Technology Review
    https://www.technologyreview.com/s/613531/big-tech-firms-are-racing-to-track-climate-refugees

    To be an undocumented refugee, these days, is to exist in many places and to not exist at all. It is to have your movements, words, and actions tracked, archived, and multiplied. It is to live between fences, tents, and databases—one new entry per doctor’s visit, per bag of rice, per canister of water. It can mean having your biometric and biographical data scanned, stored, and cross-checked by people you do not know, and who speak a language you may not understand. It is to have your identity multiplied, classified, and reduced to lines of code. It is to live in spreadsheets.

    Today, around 1.1 billion people live without a recognized form of identification. In many cases, their papers—if they ever had papers at all—have been burned, lost, or otherwise destroyed. And the number is growing every day. The United Nations High Commissioner for Refugees (UNHCR), the UN’s refugee agency, estimates that in 2017, one person became displaced every two seconds as a result of conflict, economics, or climate change. “In short, the world had almost as many forcibly displaced people in 2017 as the population of Thailand,” the agency reports. “Across all countries, one in every 110 persons is someone displaced.”

    The next frontier, though, is not figuring out where people have been or where they will settle: it is figuring out who they will be when they get there. What will their “digital identity” look like? Who will hold the keys? A number of new and established tech companies are rushing to answer these critical questions. Technology accelerated the global identity crisis, and now technology claims to have the solution.

    But now that so much of our economic and political life takes place online, creating new forms of identity has taken on a severe urgency. Both the private and public sectors are racing to come up with a sustainable way of counting, identifying, and connecting not only the growing population of the global displaced, but also the wealthy population of the voluntarily mobile. Mastercard, Microsoft, Apple, Palantir, and Facebook have all entered the field, through private ventures as well as controversial partnerships with some of the world’s largest humanitarian agencies.

    In 2015, all the UN’s member states committed to providing “legal identity for all” by 2030 as part of its Sustainable Development Goals. As a result, virtually every major aid-granting agency is either incubating, researching, or piloting a digital identity program.

    Et hop, Palantir dans la boucle... humanitaire, tant qu’à faire.

    The UN’s World Food Programme recently announced a new $45 million, five-year collaboration with Palantir that will use the Palo Alto firm’s “range of digital analytical solutions” to streamline and track the dispersal of humanitarian aid. The move was immediately met with skepticism among privacy advocates: a group of more than 60 human rights activists sent an open letter to WFP executives, expressing deep concern over the partnership and urging WFP leaders to “reconsider the terms and scope of the agreement with Palantir.”

    They argued that not only would the partnership threaten to “seriously damage the reputation of the WFP,” but also that it could “seriously undermine the rights of 90 million people the WFP serves.” The controversy, researchers said, should be a “wake-up call” to the humanitarian community about the dangers of relying on digital data and entrusting their networks to third parties.

    In a statement responding to these concerns, the WFP wrote that a series of “checks and balances” would protect private, identifying data, and that Palantir would not be able to use it for commercial gain. In an e-mail to MIT Technology Review, a WFP representative wrote that the agency has its own solutions to managing refugee identities, and that “the WFP-Palantir partnership does not focus on areas that require personally identifiable information (PII) of beneficiaries, nor does it focus on digital identity. No PII data is ever shared with Palantir or with any other partner. Only anonymized/encrypted information is used to analyze allocation of assistance to ensure complete privacy and security for the people we serve.”

    Yet as researcher Faine Greenwood said in Slate, the WFP may be overestimating its ability to protect and anonymize sensitive data.

    Expérimenter la blockchain sur des populations fragilisées comme les Rohynga, quelle bonne idée.

    Both the promise and the risks of digital identity have already become evident in the work of a small army of blockchain and biometric startups. The immutable, decentralized nature of the blockchain has led a number of startups to pin their hopes on the emerging technology as a solution to the problem of storing and protecting sensitive information, including biometric data.

    Passbase, which bills itself as “the first self-sovereign identity platform backed by verified government documents, linked social media accounts, and biometric signatures,” has raised seed funding from Alphabet and Stanford, and currently accepts documents from over 150 countries. Vinny Lingham, cofounder of the blockchain identity verification company Civic, goes so far as to claim that his company can help save democracy. WFP.s Building Blocks program also uses blockchain inside a refugee camp in Jordan.

    Maybe blockchain will save democracy. Or maybe it will make future political crises even worse. The Rohingya Project distributed blockchain-based digital identity cards to Rohingya refugees in order to help them access financial, legal, and medical services. It is, on the face of things, an altruistic, forward-looking humanitarian initiative. But uploading highly sensitive, identifying biometric information to an immutable ledger and testing emerging technology on a vulnerable population means exposing that population to untold risks.

    Data breaches, like those that have repeatedly exposed personal information in India’s Aadhaar biometric identification program, have exposed at-risk populations to new dangers. And they are all too common: in March, a data breach at the US Federal Emergency Management Agency exposed the personal information of 2.3 million survivors of American wildfires and hurricanes, leaving them vulnerable to identity fraud. In April, Kaspersky Labs reported that over 60,000 user digital identities could be bought for $5 to $200 via a dark-net marketplace. No technology is invulnerable to error, and no database, no matter how secure, is 100% protected from a breach.

    As digital identification technologies flood into the market, it is difficult to imagine predicting or preventing the disruptions—good and bad—that they will cause. Blockchain and biometric technologies have touched off a critical reevaluation of the most existential questions: What determines identity, and how many identities can one person claim? What will it mean when official identification eventually—inevitably—is no longer the purview of the nation-state?

    “Everybody deserves to have formal identification that they can use to exert their rights,” says Brandie Nonnecke, director of UC Berkeley’s CITRIS Policy Lab, which works on technology development in the social interest.

    But the rush of public and private digital identity programs has already begun to complicate fundamental questions about identification, registration, citizenship, and belonging. Even the simplest questions about digital identity have yet to be determined, Nonnecke says: “Do you have one identity, or do you have multiple identities across institutions? Is that a safeguard, or does it create more risk?”

    #Identité_numérique #Vie_privée #Humanitaire #Techno-fix

  • Le spectre du techno-populisme
    https://blog.mondediplo.net/le-spectre-du-techno-populisme

    par Evgeny Morozov

    Longue et trouble est l’histoire du techno-populisme, cet art de multiplier les promesses creuses au nom du pouvoir tellurique de la disruption numérique. Nous connaissons cependant la date précise de sa consécration : 2006, l’année où le magazine Time « Vous » a élu comme personnalité de l’année, en hommage aux millions d’anonymes qui alimentent l’Internet des années 2000. Un choix qui a profondément inscrit ces thèmes dans l’inconscient collectif.

    En réalité, les sites comme Wikipedia ou Flickr comptaient relativement peu de contributeurs. Mais leur célébration universelle a retardé ou désamorcé les questions concernant le pouvoir des entreprises ou la longévité de l’utopie numérique naissante. Sans surprise, quelques années plus tard, cette utopie n’était plus : hyper-centralisé et dominé par une poignée de plateformes, le Web n’était plus que l’ombre de l’entité excentrique qu’il représentait auparavant.

    En 2018, l’utilisateur créatif tout-puissant de 2006 a fait place à un junkie zombifié accro à la mollette de défilement et au bouton « J’aime », emprisonné pour toujours dans les cages invisibles des courtiers en données. Ironiquement, ce noble effort pour élever tout le monde au rang d’intellectuels et de créatifs nous a assuré une présence éternelle dans les listes de Cambridge Analytica.

    Si le mythe de l’utilisateur-artiste a disparu, l’esprit du techno-populisme subsiste, désormais étayé par les mythes tout aussi puissants de l’utilisateur-entrepreneur et de l’utilisateur-consommateur. Ces deux mythes font miroiter plus de décentralisation, plus d’efficacité, plus de simplicité, tout en détournant notre attention des dynamiques mondiales qui façonnent l’économie numérique. D’où la difficulté de percevoir l’avenir numérique qui nous attend, un avenir dominé par la centralisation, l’inefficacité, l’opacité et la surveillance.

    #techno-populisme #économie_numérique #GAFA #Internet #production_immatérielle