• Albert Einstein, Pourquoi le socialisme ?, 1949
    https://sniadecki.wordpress.com/2023/10/17/einstein-socialism-fr
    aussi ici
    https://www.marxists.org/francais/general/einstein/1949/00/einstein.htm

    Est-ce que beaucoup de choses ont changé dans les constats généraux ? (dépossession, emprise des capitalistes sur la presse et donc sur l’opinion publique, mauvaise éducation centrée sur la compétition) Les seuls progrès sont ceux du capitalisme.

    Est-il convenable qu’un homme qui n’est pas versé dans les questions économiques et sociales exprime des opinions au sujet du socialisme ? Pour de multiples raisons je crois que oui.

    […]

    Pour ces raisons nous devrions prendre garde de ne pas surestimer la science et les méthodes scientifiques quand il s’agit de problèmes humains ; et nous ne devrions pas admettre que les spécialistes soient les seuls qui aient le droit de s’exprimer sur des questions qui touchent à l’organisation de la société.

    #Albert_Einstein #socialisme #capitalisme #technocratie #démocratie

  • Technocratisme
    Les grands corps à la dérive
    Alexandre Moatti | Éditions Amsterdam
    http://www.editionsamsterdam.fr/technocratisme


    Couverture © Sylvain Lamy

    TECHNOCRATISME
    LES GRANDS CORPS À LA DÉRIVE

    En France, les élites dirigeantes, tant économiques que politiques, sont pour l’essentiel issues d’une poignée de « grands corps » d’État : le corps des Mines, celui des Ponts et Chaussées, l’Inspection des finances, le Conseil d’État et la Cour des comptes. Pourtant, bien que la moitié des dirigeants du CAC 40 et trois présidents de la République sur quatre depuis trente ans soient issus de ces lieux de production par excellence de la technocratie française, ceux-ci demeurent largement méconnus du public.
    Riche d’une connaissance de première main du système des grands corps et de ses dérives, Alexandre Moatti en propose dans cet ouvrage une critique engagée, à la fois historique et systémique. Il décrypte de manière minutieuse les logiques de carrière qui informent les trajectoires des membres de ces corps et leurs effets néfastes, tant sur l’élaboration des politiques publiques que sur le fonctionnement du secteur privé. Surtout, il montre que la montée en puissance des grands corps s’est accompagnée d’un effondrement de l’éthique de l’État, situation à l’origine non seulement d’une déperdition du lien social en France, mais d’un recul progressif de la démocratie.

    Alexandre Moatti
    Alexandre Moatti est ingénieur au corps des Mines, chercheur associé (habilité à diriger des recherches) à l’université Paris Cité.

    ISBN 9782354802738
    18 EUROS
    256 PAGES
    PARU LE 08 SEPTEMBRE 2023

  • The Land, L’humain monbiotique, 2022
    Critique du dernier ouvrage de G. Monbiot

    #Georges_Monbiot est une grande figure de l’#écologie britannique. Il est chroniqueur au journal The Guardian (l’équivalent du journal Le Monde en France), ce qui lui donne une grande influence sur l’opinion publique. Mais depuis quelques années, il s’est engagé dans la défense d’une écologie technocratique.

    Déjà peu après l’accident nucléaire de Fukuhima, il avait signé une tribune où il se faisait le soutien de l’industrie nucléaire au prétexte que l’accident japonais n’avait pas fait des monceaux de cadavres bien visibles à la télévision et que le nucléaire est un moyen de produire de l’énergie « décarbonnée » qui permet de « lutter contre le réchauffement climatique » sans remettre en question la société capitaliste et industrielle.

    Dans son dernier ouvrage, il propose de supprimer toute forme d’agriculture et d’élevage sur la planète, car ces activités quelque soit leur forme sont selon lui les principales causes du changement climatique. Les terres consacrées à l’agriculture et l’élevage seraient alors ré-ensauvagées. Les humains concentrés dans les villes se nourriraient alors de protéines produites par des bactéries dans des réacteurs bio-chimiques.

    « Nous pouvons désormais penser la fin de l’agriculture, la force la plus destructrice jamais provoquée par l’homme. Nous pouvons envisager le début d’une ère nouvelle dans laquelle nous n’aurons plus besoin de sacrifier le monde vivant sur l’autel de nos appétits. Nous pouvons résoudre le principal dilemme qu’il nous a été donné d’affronter, nourrir le monde sans dévorer la planète. »

    Ainsi, l’écologiste Monbiot se rallie à la « guerre contre la #subsistance » que l’industrie capitaliste, dès ses débuts, a mené d’abord en Angleterre et continue encore à mener aujourd’hui à travers le monde afin de rendre chacun d’entre nous dépendant de ses marchandises, de ses ersatz…

    Dans les pages qui suivent, je vous propose de lire les critiques que les rédacteurs du magazine The Land, an occasional magazine about land rights [La terre, un magazine intermittent sur les droits de la terre] ont adressé à l’ouvrage de Monbiot, la réponse hystérique de celui-ci et les précisions et approfondissement qu’ils ont ensuite ajoutés en réponse.

    Avec cet échange, on verra que le projet d’enfermer complètement l’humanité dans la prison urbaine et industrielle s’exprime maintenant sans retenue au sein de certains cercles d’entrepreneurs. En attendant prochainement des dirigeants ?

    Il me semble que ce projet liberticide et mortifère doit être dénoncé et combattu comme tel.

    https://sniadecki.wordpress.com/2023/09/08/the-land-monbiotic-fr

    #technocratie #solutionnisme_technologique #technocritique

  • A lire :
    Technocratisme
    Les grands corps à la dérive

    Alexandre Moatti

    Sort aujourd’hui aux Editions Amsterdam

    Crucial pour saisir l’essence des pouvoirs actuels : intrication du politique, de la finance & de la grande industrie ; réseaux & connivences ; perte de toute valeur au profit de l’argent ; et ce qu’Alexandre Moatti nomme « l’effacement progressif de la démocratie »

    https://twitter.com/LBantigny/status/1700441642791047522?s=20

  • Quelques heures avec un participant à l’Atelier Paysan, éleveur agriculteur paysan boulanger, et qui construit des trucs low tech en partant dans tous les sens (moutons, chèvres, maraichage, céréales, boulangerie, poules, canards, verger, agrumes, toutes les constructions, parabole solaire, four à pain, biogaz, réacteur Jean Pain amélioré…)

    Il a construit une MAISON SOUS SERRE en TERRE PAILLE pour moins de 15000 EUROS en AUTONOMIE - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=Dx2Ctthz63A

    Son livre sur le biogaz
    https://www.terran.fr/produit/47/9782359810493/le-biogaz

    Livre sur la maison à 15000€ à venir.

    #agriculture #élevage #paysan #low_tech #autonomie #énergie

    • Oui il est assez fou fou hyper actif sympathique pas dogmatique. Ça donne envie de s’y mettre.

      Après en vrai, sur le temps de travail réel je pense qu’il sous estime pas mal, ou alors lui et ses copains sur son chantiers sont tous très « efficaces ! ».

    • Je pense que ça doit correspondre pour des gens qui s’y connaissent déjà pas mal. Mais du coup ça donne quand même le temps si c’était une technique reconnue officiellement par l’État et qu’elle pouvait donc être « industrialisée », et faite par des pros, pas que en autoconstruction. Si des pros pouvaient vendre ça, en une semaine t’aurais une maison complète, posée, isolée, et avec presque pas d’emprise au sol. Après évidemment faut ajouter la plomberie et l’électricité, qui prennent quand même un moment (quoi que pour des pros ça peut aller vite aussi SI les plans sont bien faits d’avance).

    • @rastapopoulos
      donc si je comprends bien, ce qui empêche la possibilité que des pros vendent ce genre de service c’est toutes les normes et lois en vigueur (française en l’occurrence).

      Qu’est ce qu’on a comme autres références sur ces différentes façons de construire et habiter - et sur ce qui l’interdit ? Notamment roulotte, yourte, cabane, etc...

    • Il y a le code de l’urbanisme et les PLU (plans locaux d’urbanisme à la discrétion des maires) qui rajoutent une couche de complexité à la chose.

      Quelques liens concernant les habitations légères de loisir (HLL) et les résidences mobiles de loisir (RML)
      (À remarquer que ces structures légères sont toujours considérées comme appartenant au domaine du loisir alors que pour certaines personnes - de plus en plus nombreuses au demeurant, ces habitations constituent une nécessité économique)

      https://blog.urbassist.fr/installer-un-mobil-home-sur-terrain-prive

      https://droitsurterrain.com/terrains-loisirs-zone-naturelle

      https://droitsurterrain.com/chalets-mobilhomes-et-autorisations

      https://fabriquersayourte.fr/reglementation-yourte

      Maintenant, la construction décrite (et bien documentée) dont parle la vidéo n’entre pas dans ces catégories. Pas d’autre choix que de s’attaquer à la lecture du code de l’urbanisme.
      https://www.legifrance.gouv.fr/codes/texte_lc/LEGITEXT000006074075

    • Ici, c’est sans guère de doute l’activité agricole qui ouvre à des souplesses quant à la possibilité de construire sans avoir à faire mine d’être mobile pour respecter la loi. cheval de Troie : je connais des cas où pour en jouir, des gens préparent des diplômes agricoles afin d’acquérir du #foncier à prix raisonnable, et prétendent vouloir cultiver (pour la vente, comme le stipule la loi...) tel ou tel machin, éventuellement pas trop contraignant (herboristerie par ex.), afin de disposer d’un habitat populaire hors acheloume et taudis. c’est du taf (formation, administration, dossier de projet, emprunt, construction, aménagement) de castors 2.0, pas ceux qui font « barrage » dans les urnes, ceux prennent le monde tel qu’ils l’ont trouvé.

      edit : rien ne prouve que ce gars dispose d’un permis de construire autre chose qu’un bâtiment agricole (y mettre la maison serait alors aussi une belle embrouille à l’encontre des norme). la reconnaissance « officielle » ("taf avec des institutions" sur les expérimentations biomasse) et tacite (il bosse, il produit, et même il vend) est aussi à construire. là-aussi, j’ai vu de cas où il a fallut d’abord démontrer deux ou trois ans de taf sur place pour limiter le risque d’embrouille légale sur la pérennisation dun habitat. toute personne du coin doit reconnaître une légitimité à ce qui a lieu, sous peine de poukaveries et d’attitude hostile de la commune. c’est long. et tout compte fait cela exige comme il se doit beaucoup de ressources, de singularité et de coopération, que de pallier le manque d’argent et de contourner la loi en limitant les risques.
      #habiter_le_monde #technocratie #logement

    • C’est très sympa à écouter, avec l’esprit autoconstructeur qui ne s’embarrasse pas des détails, très pertinent.

      Même si c’est contradictoire avec le fait de vouloir une toiture plate et en plus végétale, pour le coup ce sont des complications inutiles qui rendent le résultat peu robuste dans le temps. Tout ce qui est enduit terre sur les murs prend un temps extraordinairement long si c’est fait à la main (quand il cite une durée d’une semaine à plusieurs, ça me paraît pas possible, ou alors c’est projeté avec une machine).
      La quantité de terre mise en toiture est assez folle (mais nécessaire pour avoir un confort d’été comme la maison est sous une serre).
      Globalement toute la technique repose sur des engins de levage, il faut être à l’aise avec si jamais on en loue pour le faire soi-même, il faut avoir de la place pour tourner autour avec.
      Bref, le résultat est bizarre, car finalement c’est assez sophistiqué par rapport à des constructions bois plus classiques réalisables avec des éléments manuportables.

  • Nécro(techno)logie : Claude Lorius n’a rien vu en Antarctique
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?article1831

    Toujours en librairie : Le Règne machinal (la crise sanitaire et au-delà). Voir ici

    Le glaciologue Claude Lorius est mort le 21 mars. Nous ne sommes pas du genre à gifler les cadavres, comme le firent les surréalistes à la mort d’Anatole France en 1924. Quoique la main vous démange à la lecture de la presse éplorée. Le Figaro salue le « pionnier de la climatologie moderne », Le Daubé le « lanceur d’alerte précoce », Libération le « géant des glaces », Le Monde le « héros légendaire ». Qu’a donc fait Claude Lorius (à part mourir) pour mériter de telles louanges ? Il a établi, en 1987, le lien entre la teneur en gaz à effet de serre dans l’atmosphère et l’évolution climatique. D’un point de vue scientifique, s’entend. Ses études ont vérifié les observations des montagnards : « ils ont détraqué les saisons ». Ce (...)

    #Nécrotechnologies
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/lorius_n_a_rien_vu.pdf

    • Lorius prétend nous livrer la cause du désastre en reprenant le terme d’Anthropocène, forgé au début des années 80 par le biologiste Eugène Stoermer. Celui-ci le popularise en 2002 dans un article de Nature corédigé avec Paul Crutzen, prix Nobel de Chimie 1995. Pardon de rabâcher, mais les nécrologies servent aussi à ça. Stoermer et Crutzen ne font pas remonter les causes du bouleversement géo-climatique à l’apparition de l’anthropos – à « l’ère des humains », comme le prétend Lorius - voici trois millions d’années, ni même à l’émergence du capitalisme. Ils situent le début de cette ère en 1784, année du perfectionnement de la machine à vapeur11 . C’est-à-dire le début de l’usage des énergies fossiles : la révolution thermo-industrielle. Leur terme englobant d’Anthropocène est abusif et commode pour dissimuler la vraie rupture, celle du Technocène. La société industrielle, motorisée par les progrès technoscientifiques, a détruit les équilibres climatiques et écologiques. Point.

      […]

      Remonter à la racine des maux signifie regarder en arrière. Les causes, par définition, sont dans le passé. Lorius le savait bien, qui lisait dans ses carottes de glaces polaires les différentes étapes des dégâts industriels sur notre biotope. Mais ses conclusions, 30 ans plus tard, étaient celles d’un aveugle : « Comment encourager la croissance qui est nécessaire, en respectant l’environnement ?14 »
      La croissance de quoi ? Des températures ? Du niveau des mers ? De la sécheresse ? Bref, Lorius n’avait rien vu dans l’Antarctique. C’était bien la peine d’aller si loin et de brûler tant de kérosène.
      Il est trop tard pour les glaciers. Et pour nous, simples anthropoïdes ?

      #anthropocène #capitalocène #technocène #climat #réchauffement_climatique #écologie #technocratie #Grenoble #science #recherche #Claude_Lorius #glaciers

    • Finalement, les héros légendaires sont des scientifiques comme les autres.

      Oui, et la connaissance de la nature ne garantit pas d’avoir des idées politiques particulièrement intéressantes.

      Qu’a donc fait Claude Lorius (à part mourir) pour mériter de telles louanges ? Il a établi, en 1987, le lien entre la teneur en gaz à effet de serre dans l’atmosphère et l’évolution climatique. D’un point de vue scientifique, s’entend. Ses études ont vérifié les observations des montagnards : « ils ont détraqué les saisons ». Ce que chacun constatait en levant le nez,

      D’un point de vue scientifique… Quel autre point de vue y aurait-il ? Le montagnard qui lève son nez a-t-il accès à des centaines de milliers d’années d’évolution du climat ? Renifle-t-il des concentrations de co2 ? Sa peau sent-elle des augmentations moyennes de température sur le globe ? Ses oreilles détectent-elles des changements d’orbite de la Terre ?

  • Ca fait 3 fois que je vois cette audition sur ma timeline masto :

    https://invidious.fdn.fr/watch?v=L0ZX3moD_mQ

    avec des commentaires ébahis sur l’intellect et la précision de ce personnage.
    Le monsieur a effectivement beaucoup de point commun avec Janco : il parle vite, il emploi pleins de mots techniques et il parle un sujet qu’une poignée de personnes connaissent vraiment.

    Donc ce gars il dit (très vite) :

    – Le nucléaire c’est une technologie sûre (euh...on parle des accidents catastrophiques tous les 10 ans à l’échelle mondiale ? On parle de Zaporijjia ?)

    – La technologie de gestion des déchets par vitrification et enfouissement est maitrisée par la France et cette maitrise est enviée à l’international : alors là je suis mdr parce que recycler 5% du combustible et envoyé tout le reste à l’air libre en Russie (https://kolektiva.media/w/a97ab6fa-b749-4fdc-9f57-34a28570d35f) (d’ailleurs ça va où maintenant) en attendant d’avoir foutu tous les opposants à Bure en prison (https://www.sortirdunucleaire.org/Bure-plainte-violation-domicile) ...j’avoue que faut l’oser celle là. (Sans compter que les tentatives de stockage profond en Allemagne ont juste eu des répercussions catastrophiques : fuites imprévues...mais c’est pas grave, nous on veut que ça dure des centaines de milliers d’années et comme on est français, on sait faire)

    – Les énergies renouvelables ça nous rend hyper dépendant du gaz, la preuve, regardez depuis la guerre : A bas c’est sûr qu’avec le parc nucléaire en maintenance et avec des fissures partout on s’en sort à fond ouais. En parlant de guerre : on reparle de Zaporijjia sinon ?
    Et bien sûr il parle pas du tout du stockage, de sobriété énergétique, de notre dépendance à l’électricité pour le chauffage et du lien avec le fait qu’en France on a eu que des grilles pains comme chauffage pendant des années pour « absorber » le surplus nucléaire.

    – Il fallait construire plus de centrales parce qu’on a perdu le savoir faire.
    Alors sur le savoir faire je suis d’accord. Ça n’a bien sûr rien à voir avec l’emploi massif de sous traitants. Si on construit de nouveaux réacteurs (56, un peu moins de la moitié du parc mondial, c’est clairement pas assez t’as raison) on les mets où ? (Tout ceux qui veulent une centrale nucléaire en face de chez eux lèvent le doigt).

    Bref...c’est comme d’habitude : un dégueuli de conneries technocrates qui oriente le discours où il veut.
    Je pense qu’il faut vraiment travailler sur cette fascination que provoque ce genre de personnes.
    Je pense aussi que lutter contre cette fascination passe par un approfondissement des connaissances dans certaines domaines, notamment ceux définis comme « régaliens » par nos Etats.
    Ils sont bien trop important pour qu’on laisse ces Etats décider dans un entre-soi entre techniciens amoureux fous de procédés complexes, militaires opportunistes et politiques pressés.

  • Il est temps de faire entrer les voix des gens dans le code | Hubert Guillaud
    https://hubertguillaud.wordpress.com/2022/11/24/il-est-temps-de-faire-entrer-les-voix-des-gens-dans-le-cod

    Pour Robinson, les algorithmes sont des productions de compromis, d’autant plus efficaces qu’ils peuvent être modifiés (et ne cessent de l’être) facilement. Leur adaptabilité même nous invite à tisser un lien, trop inexistant, entre la société et la technique. Puisque les modifier n’est pas un problème, alors nous devrions pouvoir en discuter en permanence et avoir une voix pour les faire évoluer. Ils sont tout aussi bordéliques que la réalité. L’expertise technique n’est jamais et ne devrait jamais être prise comme une autorité morale. La participation ne devrait pas être vue comme quelque chose de lourd et de pesant, mais bien comme le seul levier pour améliorer la justice du monde. Robinson nous invite à imaginer un monde où les plus importants systèmes techniques refléteraient bien des voix, même la nôtre. Pour l’instant, ce que l’on constate partout, c’est que tout est fait pour ne pas les écouter.

  • STMicroelectronics, les incendiaires et les voleurs d’eau
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?article1720

    Toujours en librairie : Le Règne machinal (la crise sanitaire et au-delà). Voir ici

    Qui a mis le feu ? La société thermo-industrielle, en 1784, avec la combustion des énergies fossiles, le perfectionnement des machines à vapeur et autres « pompes à feu ». On pourrait certes remonter au paléolithique et à la domestication du feu, la politique de la terre brûlée ne date pas du Technocène ; mais la responsabilité de la technocratie dirigeante (ingénieurs, entrepreneurs, cadres, scientifiques, etc.) dans l’incendie planétaire est écrasante, démontrée et publiée. Si les mots ont un sens, chacun de ses membres est aujourd’hui co-responsable d’écocide et de crime contre l’humanité – peut-être involontaire dans nombre de cas. Mais voici un demi-siècle au moins que l’ignorance des malfaiteurs ne peut plus être (...)

    #Nécrotechnologies
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/stmicro_les_incendiaires_et_les_voleurs_d_eau.pdf

    • Coupables, les fondateurs, les cadres, les ingénieurs, les opérateurs et les financiers de STMicroelectronics, une des plus importantes sociétés de semi-conducteurs européennes, issue en 1972 du Commissariat à l’énergie atomique de Grenoble.
      Coupables, les présidents Chirac, Sarkozy, Hollande – et aujourd’hui Macron – qui ont tous visité, célébré, financé, ce monstre techno-industriel qui assèche les eaux de la Cuvette grenobloise pour fabriquer des smartphones et des voitures.
      Coupables les élus locaux qui soutiennent des mesures dérogatoires afin que STMicro puisse pomper jusqu’aux dernières gouttes l’eau de la Cuvette.
      Complices les masses de consommateurs stupidement avides d’objets connectés, et les pseudo écolos qui ne voient de remède à la peste climatique que dans le choléra nucléaire.
      Complices les pseudo radicaux qui refusent de voir dans la technologie le front principal de la guerre entre puissants et subissants. Celui qui commande les autres et où toute percée, toute innovation, dégrade davantage le rapport de forces en faveur des premiers et au détriment des seconds.

      […]

      Il faut choisir : boire ou se connecter

      https://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=1720

      #eau #canicule #écologie #critique_techno #STMicroelectronics #Grenoble #Macron #technocratie

  • Les Chimpanzés du futur à Lille : le film et la conférence
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?article1696

    Pièces et main d’œuvre était invité le 5 juin 2022 à Lille par le festival Elnorpadcado, pour une causerie « Technologie | Technocratie | Transhumanisme ». Causerie suivie d’une intrusion, avec les Chimpanzés du futur, à l’exposition transhumaniste « Novacène » à la Gare Saint-Sauveur (lire ici). Voici le film des Chimpanzés du futur, ainsi que des extraits sonores de la causerie, divisée en six chapitres. La première partie répond à l’interdiction de cette conférence par le cinéma L’Univers, où elle devait se tenir initialement. La dernière répond aux accusations qui, depuis Le Nouvel ordre écologique (Luc Ferry, 1992), associent (les défenseurs de) la nature à la réaction, sinon à l’extrême droite. * Les Chimpanzés du futur à l’expo Novacène.mp4 from Chimpanzés du futur on Vimeo. * Extraits de la (...)

    #Nécrotechnologies

  • Qui est Jean-Marc Jancovici ? L’enquête de Reporterre
    https://reporterre.net/Qui-est-Jean-Marc-Jancovici-L-enquete-de-Reporterre

    Tout ça mérite largement un seen dédié, tout de même.

    [1/3] « On ne parle pas assez du génie de Jean-Marc Jancovici »
    https://reporterre.net/On-ne-parle-pas-assez-du-genie-de-Jean-Marc-Jancovici

    « Meilleur expert mondial du CO2 », « gourou », « génie absolu »… Qui est vraiment Jean-Marc Jancovici, polytechnicien au franc-parler et brillant vulgarisateur, adulé par certains et agaçant nombre d’experts ? Portrait d’un ingénieur concepteur du bilan carbone, nucléariste engagé dans la lutte contre le changement climatique, et prospère patron de PME

    [2/3] Jean-Marc Jancovici : « Je ne suis pas un scientifique »
    https://reporterre.net/Jean-Marc-Jancovici-Je-ne-suis-pas-un-scientifique

    Jean-Marc Jancovici parle du climat, de l’énergie, de l’économie, mais en dehors du bilan carbone, il n’est pas un expert ni un scientifique, et il le reconnaît. Si plusieurs de ses constats, repris de la pensée écologiste, sont exacts, il multiplie erreurs et argumentations discutables sur l’énergie et le nucléaire.

    [3/3] Jean-Marc Jancovici, polytechnicien réactionnaire
    https://reporterre.net/Jean-Marc-Jancovici-polytechnicien-reactionnaire

    Selon le brillant vulgarisateur, nucléariste et prospère patron de Carbone 4, le changement climatique ne se résoudra pas « sans l’usage de la contrainte », la démocratie se réduirait au vote et le capitalisme n’aurait rien à se reprocher dans le désastre actuel.

    Et la tribune Jancovici… une imposture écologique ?
    https://reporterre.net/Jancovici-une-imposture-ecologique

    Pour les auteurs de cette tribune, parmi lesquels Attac et le réseau Sortir du nucléaire, l’industrie d’État qu’est le nucléaire tente d’imposer ses « avantages » pour préserver le climat, au prix d’informations souvent tronquées, approximatives ou mensongères. Au centre de ce travail de réhabilitation, les auteurs désignent Jean-Marc Jancovici et ses réseaux.

    #Jean-Marc_Jancovici #nucléaire #écologie #critique #expert #expertise #démocratie #capitalisme #climat #réchauffement_climatique #Shift_Project #Carbone_4 #CO2 #technocratie #élitisme

    • Et n’oublions pas que ce Jancovici avait été critiqué dès 2012 pour a peu près les mêmes raisons suite a ses ignobles déclaration lors de #Fukushima.

      Bertrand Louart, Jean-Marc Jancovici, l’écolocrate nucléariste, 2012

      https://sniadecki.wordpress.com/2012/06/14/jancovici-nucleariste

      Ardent promoteur du nucléaire, quelques jours à peine après la déclenchement de la catastrophe de Fukushima, le 15 mars 2011, il se fend d’un “Message à la Presse” pour faire savoir qu’en somme tout va bien, que ce n’est pas si grave, et que quand bien même, cet accident industriel majeur est de toute façon moins pire que le tremblement de terre et le tsunami en termes de nombre de morts. Ses premiers commentaires concernent donc non pas les victimes de l’accident nucléaire, puisque selon lui elles n’ont pas droit à l’existence, mais bien évidemment les anti-nucléaires.

  • Compter, gérer, exploiter (avec Matthieu Amiech) - Floraisons
    https://floraisons.blog/compter-gerer-exploiter

    Compter, gérer, exploiter, ainsi va la mégamachine bureaucratique.

    Pourquoi résister à l’informatisation du monde ? Comment l’économie règne aujourd’hui sur nos vies ? Pourquoi les écologistes doivent critiquer radicalement la technologie et la société industrielle de masse ? Comment s’en défaire ?

    Ce sont les questions que nous sommes allés poser à Matthieu Amiech, une des plumes de Marcuse, le groupe qui a signé le livre La Liberté dans le coma en 2013. Il participe également aux éditions La lenteur et au groupe Écran total. On a déjà pu écouter Matthieu dans le podcast Contre le totalitarisme numérique.

    https://d3ctxlq1ktw2nl.cloudfront.net/staging/2021-9-16/98c6fec3-84b6-a59c-827e-ab727774fc1d.mp3

    #Matthieu_Amiech #interview #audio #podcast #floraisons #critique_techno #gestion #informatique #informatisation #internet #technocratie #anti-industriel #écologie #Groupe_Marcuse #Éditions_La_lenteur

  • François Garçon : « La France est un gigantesque Titanic »
    https://www.letemps.ch/evenements/france-doitelle-sinspirer-suisse-matiere-democratie-1
    . . . . . .
    Mais pourquoi la France ne change-t-elle pas ? Une révolution s’impose-t-elle pour renouveler son système politique ?
    F.G : Je ne pense pas que l’ADN français soit révolutionnaire. L’ADN français se résume à un mot : la rente. Soixante-six millions de Français aspirent à intégrer l’élite, car elle détient la rente, ainsi que des pouvoirs très étendus, plus que dans n’importe quelle démocratie occidentale. L’élite française, détentrice de la fameuse rente, a pour principale caractéristique d’être à la fois inepte et insubmersible. Rien ne peut lui arriver. Incompétente, elle surfe sur la vague, elle jouit d’une impunité professionnelle totale au simple motif qu’elle a fait des idioties sanctionnées par des concours idiots. Or, si ces personnes ont été scolairement excellentes, on ne compte plus celles qui se sont depuis avérées économiquement désastreuses. Mais leur rente scolaire les protège, leur confère une impunité, une armure en titane.

    https://www.youtube.com/watch?time_continue=2&v=a1TzZcHXV3o

    La France peut aussi créer de grandes choses, non ?
    F.G : La France est capable de grandes choses, je ne le nie pas, mais ce qui arrive me fait peur. La France va bientôt organiser les Jeux olympiques à Paris. J’aurais aimé que les habitants, donc électeurs, du Grand Paris puissent s’exprimer sur la pertinence de cet événement. Tant d’argent gaspillé alors qu’il y a d’autres besoins urgents... Mais il y a cette obsession de grandeur chez tant de personnalités françaises, l’obsession pathétique de laisser une marque dans l’histoire.

    Mais alors, comment faire évoluer la France ?
    F.G : La France est un pays immobile qui vit dans le culte du passé. Le pays ne bouge que lorsqu’il se heurte à un événement d’opposition fort, comme ça été le cas avec les gilets jaunes. Quelle déception encore de voir Emmanuel Macron, en 2021, chercher des recettes pour moderniser le système électoral. Ces recettes se trouvent pourtant à sa porte. Non ! La bonne recette, l’élite française a à cœur de l’inventer. Elle va nous fourguer une nouvelle roue carrée, c’est certain.


    Manifestation de « gilets jaunes » bloquant le périphérique de la ville de Caen. France, 18 novembre 2018. — © AFP

    La Suisse est un pays très décentralisé. La France ne doit-elle pas tout d’abord opter pour cette voie ?
    F.G : C’est évident, mais la décentralisation sera difficile et je n’y crois pas. La décentralisation est une promesse que l’on entend depuis Valéry Giscard d’Estaing. Cette promesse n’a jamais été tenue. Pourquoi ? Ceux qui arrivent au pouvoir bénéficient du système élitiste parisien. Pendant leurs campagnes électorales, ils ont tous plus ou moins promis de le détruire. Une fois au pouvoir, que font-ils ? Rien ou, au pire avec Macron, ils le renforcent ! Décentraliser, voire aller vers le fédéralisme est une promesse d’alcoolique qui ne sera jamais tenue..

    Le système suisse conduit aussi à un certain immobilisme...
    F.G : Oui, mais qui s’en plaint ? Qui en est pénalisé ? Quand je vois le PIB du pays, la stabilité politique du pays, l’adhésion des Suisses à leurs institutions, le niveau de vie, une société si inclusive et prospère... Finalement, que le système suisse soit lent et que les personnalités politiques suisses soient peu charismatiques ou si soporifiques n’est aucunement un problème.

    La France a aussi lancé des initiatives participatives, la Convention citoyenne pour le climat en 2019 par exemple...
    F.G : Une véritable foutaise ! La Convention citoyenne a été un gadget qui - entre autres aberrations - a zappé la question du nucléaire. Même le porte-parole de cette initiative avoue avoir été floué. De mon point de vue, c’est plutôt une bonne nouvelle. Le problème est simple : en toutes occasions, la France cherche à se montrer innovante, au-dessus des autres. Elle veut montrer la voie au monde. Dès lors, son élite invente des formules inutiles se voulant disruptives. On aboutit à des catastrophes - les 35 heures par exemples - ou à des pets de lapin, comme cette convention bouffonne. Il suffirait pourtant de reprendre ce qui fonctionne ailleurs.

    Vous critiquez beaucoup le système français. Mais quelles sont vos solutions ?
    F.G :  Je revendique ma casquette de démolisseur. Elle me va bien. Passons à la reconstruction. Les solutions sont nombreuses, elles passent par une dose de démocratie directe. Le pays doit se construire en utilisant des instruments référendaires dont la Suisse nous montre depuis 150 ans à quel point ils sont efficaces. La priorité de la France, pour qu’elle devienne une véritable démocratie participative, est d’instaurer le référendum au niveau communal. Ce serait une première mise en jambe. Il faut que les Français comprennent qu’ils ont un pouvoir, et qu’ils peuvent l’exercer de manière visible dans leurs communes. La démocratie communale est l’école de la responsabilité individuelle, qui n’existe pas en France.


    Sur le plan fédéral, les Suisses votent régulièrement sur plusierus objets. Il peut aussi y avoir des scrutins cantonaux, comme ici à Genève, le 27 septembre. — © Salvatore Di Nolfi/Keystone

    F.G : Il y a moins d’énarques candidats que lors de la dernière présidentielle, où cette engeance pullulait. C’est une bonne chose. Pour le reste, pas grand-chose... Les débats,pour l’heure, sont mauvais, inaudibles. J’ai lu le livre d’Eric Zemmour, j’ai été stupéfait par son contenu. Il nous raconte qu’il a déjeuné avec tel premier ministre, puis avec un autre. Il écrit très bien, sa plume est joyeusement cruelle,, mais cela ne vole pas haut sur les idées. C’est un excellent journaliste polémiste. Point barre !

    Donc aucun changement à venir ?
    F.G : Emmanuel Macron va sans doute être réélu. Donc rien ne changera ! Pourquoi ce premier de la classe changerait-il un système dont il a su si habilement tirer parti pour être élu président ? La France est un gigantesque Titanic, avec sa caste scolaire dans les canots de sauvetage... Eux, quand le navire sombrera, sauveront leurs peaux, comme à l’accoutumée. Pour les autres, dans les ponts inférieurs, médiocres scolaires pour leur malheur, le pire est à redouter.

    #ena #énarchie #rentiers #autisme #impunité #france #élite #politique #macron #pantouflage #technocratie #éducation #emmanuel_macron #démocratie #gouvernement #grandes_écoles #éric zemmour,

    • Je ne vois pas l’intérêt de relayer cet ultralibéral nourri au lait de l’État français sur lequel il crache ! Il enseigne de la daube (les « médias » et la com’) dans une fac poubelle et vomit sur les classes prépas qu’il n’a pas intégrer, il lui en cuit encore ! Une belle projection...

  • Les exigences des choses plutôt que les intentions des hommes
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?article1543

    Nicolas Casaux, animateur du Partage (ici), un site où l’on peut lire parfois certains de nos textes, vient de publier un article intitulé Les exigences des choses plutôt que les intentions des hommes. Si nous le reprenons ici, ce n’est pas pour faire des renvois de politesses entre anti-industriels, mais parce que ce texte résume de façon limpide ce qui nous oppose aux industrialistes (libéraux ou communistes). A partir de l’article d’Engels, De l’autorité, que nous avons maintes fois cité et mis en circulation (là) Nicolas Casaux reprend une série d’auteurs, Rousseau, Orwell, Sachs, Mumford, et d’extraits, qui démontrent tous en quelques lignes : – que la production industrielle de services et d’objets de consommation (coton, chemins de fer, mixeurs, voitures, ordinateurs, avions, etc.) est une (...)

    https://www.partage-le.com #Documents
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/les_exigences_des_choses_pluto_t_que_les_intentions_des_hommes.

  • « L’industrie pharmaceutique est rodée à la fabrique de l’ignorance »
    https://www.limpertinentmedia.com/post/l-industrie-pharmaceutique-est-rod%C3%A9e-%C3%A0-la-fabrique-de-l

    Louis Fouché était médecin-anesthésiste réanimateur à l’#AP-HM de Marseille il y a encore quelques jours, jusqu’à ce que ses positions face aux décisions du gouvernement Macron lui coûtent son poste. Il a été parmi les premiers professionnels de la santé à dénoncer les incohérences de la stratégie sanitaire durant la #pandémie de #Coronavirus. Il est également porte-parole de Réinfo Covid https://reinfocovid.fr , un #collectif de chercheurs, d’universitaires, de médecins, de soignants, d’enseignants, d’entrepreneurs, d’artistes, de parents et de citoyens qui questionnent la politique sanitaire et cherchent à rouvrir l’espace de débat démocratique, mais pas que. Ce couteau suisse, réfugié dans le pays de l’horlogerie pour souffler un peu loin du tumulte français, a accepté de revenir sur cette période survoltée dans laquelle nous sommes tous plongés depuis près de deux ans. En nous fournissant sa grille de lecture et les solutions qu’il entrevoit pour le futur.

    Amèle Debey pour L’Impertinent : Alors, vous vous êtes fait virer ?
    Louis Fouché  : Les mots sont plus subtils que ça. Je suis en disponibilité de la fonction publique hospitalière. Je ne travaille plus officiellement pour l’assistance publique des hôpitaux de Marseille. Je suis en vacances sans solde si vous préférez. Ce n’est pas forcément définitif, mais c’est en attendant que la poussière retombe. C’est un choix volontaire... mais il y a beaucoup de pression.

    On vous a poussé vers la porte ?
    J’ai décidé de prendre un peu de recul et de me consacrer à mes enfants à temps plein. C’est la raison officielle de ma disponibilité.

    Qui dit raison officielle implique qu’il y ait une raison officieuse ?
    Il y a une différence entre la parole publique et la parole privée. La première est stratégique et ne cherche pas à régler ses comptes avec qui que ce soit. C’est celle que nous partageons ici. Ce qu’il faut c’est traverser le conflit et arriver à le résoudre. L’attiser, ou jeter de l’huile sur le feu n’a pas beaucoup d’intérêt, à part le buzz et l’audience. Mais je n’ai rien à vendre. Et ça n’est pas une voie stratégique vers la paix.

    Une plainte a également été déposée contre vous par l’Ordre des médecins ?
    En effet. On ne m’en a d’ailleurs pas encore précisé le motif, malgré une demande très officielle de ma part. Donc je ne sais pas. Les peines encourues peuvent être symboliques ou importantes. Puisque c’est de la justice ordinale, cela va jusqu’au retrait du droit d’exercice. J’ai le souvenir de quelqu’un qui a dit que l’ #azithromycine était peut-être utile et qui a pris trois ans d’interdiction d’exercer. Donc trois ans sans salaire, sans travail. Cela me paraît disproportionné. Le Covid soulève beaucoup trop de passions.

    Qu’il y ait une plainte, c’est très sain. Je souhaite que cela permette de rouvrir un espace de dialogue, de remettre en discussion des choses qui ne l’ont pas été jusqu’ici, notamment sur la politique sanitaire. Mais hélas, je crains que cette plainte soit plutôt le reflet d’un certain raidissement quant à la liberté de la parole médicale et scientifique.

    La loi a changé le 22 décembre 2020. La parole des médecins en France doit se conformer aux directives de l’ #OMS et de la Haute autorité de santé. Ce qui est complètement délirant. A la fin, il n’y a plus de discussion. Les médecins sont indépendants dans leur prescription, leur diagnostic et le lien qu’ils ont avec le patient. Ce n’est sûrement pas un ministre qui va décider ce qu’il faut faire. Encore moins l’OMS, depuis Genève ou je ne sais où, de manière univoque, concernant le soin.

    A quel moment vous êtes-vous dit que quelque chose clochait dans la gestion de cette crise ?
    Quasiment depuis le départ, car on n’a pas du tout appliqué le plan pandémie qui avait été écrit et qui impliquait des éléments de bons sens comme de tester et d’isoler les malades, de les traiter, surveiller leur évolution, prendre soin de manière pluridisciplinaire et y compris des #comorbidités. La grande bataille médiatique et gouvernementale contre l’ #hydroxychloroquine m’a étonné. On ne va pas se battre pour une molécule ? C’est une stratégie entière qui fait sens.

    En anglais, on appelle ça un « #bundle_of_care » : rassurer, informer, essayer de travailler sur les pathologies chroniques des gens, les surveiller à la maison, mettre en route une anticoagulation précoce si c’est utile – et dans cette maladie ça l’est – pour éviter les caillots sanguins qui vont amener plein de complications, une morbidité et une mortalité propres. Rien que le fait de mettre des anticoagulants quand c’est utile diminue le recours à l’hospitalisation, à la réanimation. Rien que ça, aurait dû être fait et ça a pris un certain temps.

    « On a laissé l’hôpital se surcharger »

    L’ #oxygénothérapie aussi est quelque chose qui sauve des vies et permet de gagner du temps. Juste mettre de l’oxygène dans le nez des gens en fait. C’est pareil : on sait le faire en médecine de ville, on n’est pas obligé de le faire en réanimation. Ça dépend de la dose, mais on peut le mettre en route à la maison, en ambulatoire. Idem pour la corticothérapie qui est utile au stade de l’orage cytokinique. Dans toutes les infections virales, il peut survenir une surinfection bactérienne. Le traitement est alors une antibiothérapie. Tout cela est du ressort de la médecine de ville.

    Au lieu de ça, s’est mise en place une tout autre façon de faire. On a négligé voir interdit la médecine de ville pour laisser l’hôpital se surcharger. Je ne vous parle même pas du gag à répétition des masques. N’importe qui de sain d’esprit doit voir que quelque chose cloche. Et tout le monde l’a vu. Mais certains sont rentrés dans une rationalité morbide. Par déni des conclusions à tirer, ils ont cherché à soutenir et justifier les choix politiques sidérants.

    Comment expliquez-vous que l’on ait pas fait tout ça ?
    Je n’ai pas d’explication. Beaucoup de choses ont été transparentes dès le départ. Une des pistes que je peux donner est que c’était une nouvelle maladie et qu’il fallait prendre le temps de la connaître.

    On a assez rapidement compris un certain nombre de choses dans cette pandémie. En réanimation par exemple, on a réalisé assez vite qu’il valait mieux laisser les malades avec de l’oxygène à plein pot dans le nez plutôt que de les intuber de manière systématique. Pourtant, c’est resté la recommandation pendant plusieurs semaines. Certains services prestigieux ont eu beaucoup de mal à accepter le feed-back du terrain. C’est un problème.

    Un des facteurs déclencheurs de mes prises de parole a probablement été le fait de masquer les #enfants à l’école. Pour moi, en tant que parent et pas vraiment en tant que soignant, il y avait comme une ligne rouge qui avait été franchie lorsqu’on a commencé à faire du mal aux enfants, sans aucune justification scientifique, ni médicale. Une vraie incompréhension. J’ai lancé un appel au secours qui disait entre les lignes : je ne comprends rien à ce qui se passe, ce n’est pas clair, il y a des choses complètement contradictoires, j’ai besoin d’aide. Je savais que, tout seul, je n’arriverai pas à faire le tour de cette histoire. Réinfo Covid, au départ, était un appel à l’aide à d’autres soignants d’autres médecins, des chercheurs, des universitaires puis rapidement à tous les corps de métier de la société, pour essayer de comprendre par la tête avec les études scientifiques, comprendre dans le cœur avec les émotions et avec les artistes et comprendre par les tripes avec les témoignages de terrain des citoyens sur ce qu’ils vivaient. Ça a été les trois premières dimensions de Réinfo Covid, pour essayer de comprendre quelque chose à cette crise.

    Ce qui m’a fait bouger également, c’est que soient complètement exclues de l’équation de cette crise les victimes collatérales de la politique sanitaire. C’est-à-dire les gens qui sont morts parce qu’ils avaient peur. Qui sont restés chez eux, qui n’ont pas fait soigner leurs cancers, leurs lymphomes leurs infarctus et qu’on s’est mis à voir arriver parfois avec six mois, neuf mois, un an de retard diagnostique et thérapeutique.

    Le fait qu’on n’en parle pas, qu’on reste focalisé sur le virus sans prendre en compte l’écosystème m’a choqué. Sans parler des conséquences pédagogiques, sociales, financières, et en santé mentale.

    Comment expliquez-vous qu’il n’y ait pas plus de médecins qui tiennent le même discours que vous ?
    C’est plutôt une bonne chose pour moi quand il y a de la biodiversité et j’apprends beaucoup des contradicteurs. Je suis complètement ok pour qu’il y ait du dissensus. Ça fait avancer. Ce qu’il faut c’est pouvoir parler librement. Or, aujourd’hui c’est impossible. Une pression insidieuse s’est mise en place. Si vous n’êtes pas d’accord avec la doxa dominante alors vous êtes « dangereux ». Mais je reçois d’innombrables messages de soutien de confrères.

    « Les études de médecine ne forment plus des individus critiques »
    Je vous assure que la #doxa tient beaucoup au #conformisme et à l’ #intimidation. Pour ceux qui ont un avis différent. Je le respecte infiniment. Mais parfois, c’est vraiment difficile de questionner ce que vous faites alors que vous êtes en train de le faire. Certains de mes collègues sont restés traumatisés par l’épisode de mars-avril. Je pense qu’il faut respecter ça. Mais en revanche, un retour d’expérience utile doit être fait de manière froide, en analysant les problématiques systémiques en jeu.

    Aujourd’hui, les études de médecine ne forment pas des individus critiques, libres, joyeux, bienveillants, ou empathiques, elles forment des gens dociles au protocole. Nous avons une médecine très protocolaire, conforme à un idéal industriel de création du savoir et du soin, qui fait que les agents de ce système sont prolétarisés. Comme Charlie Chaplin dans Les temps modernes . Il essaie de serrer les boulons, mais c’est la chaîne de montage qui va plus vite que lui et qui l’emporte. Les agents d’un système industrialisé perdent petit à petit leur savoir. Leur savoir-faire, leur savoir-être, leur savoir théoriser. C’est le cas des médecins, surtout ceux qui sont hyper-spécialisés.

    Beaucoup de jeunes médecins, de #fact_checkers , de #zététiciens, de no fake med, se sont même lancés à corps perdu dans l’ #inquisition. Ils veulent absolument défendre ce qui est raconté par le pouvoir. Avec un niveau d’agressivité et de violence proprement époustouflant. Ils se fient uniquement à une partie des études scientifiques qui les arrangent et négligent le reste. Ils sont perdus dans une sorte de religion fanatique scientiste.

    Par contre, vous avez toute une frange de vieux médecins qui, eux, ont réagi. Je suis très loin d’être le seul. A Réinfo Covid on est plus de 9000 soignants et il y a plein d’autres associations qui ont bougé. Vous ne voyez qu’un petit morceau de la réalité qui est mis en lumière par la scénarisation médiatique faite autour de cette crise, qui a systématiquement vaporisé les voix dissidentes.

    Est-ce que vous pensez que l’ #Evidence_Based_Medecine ( #EBM ) fait partie du problème ?
    Oui, effectivement. Il y a dix ans je suis allé à une conférence de sociologie du travail au Collège de France et un économiste de la santé était venu parler d’évaluation en santé, au nom de la Haute autorité de santé. Il a commencé son propos en disant : Nous (sous-entendu économistes de la santé) nous sommes là pour liquider le modèle artisanal de la médecine. Nous sommes là pour mettre en place un modèle industrialisé, évalué, rationalisé et rentable de production et de consommation de biens et de services de soins standardisés.

    Donc le mandat des tutelles de santé aujourd’hui n’est pas de faire du sur-mesure entre chaque patient et chaque soignant, c’est de faire un système industriel de production et de consommation de masse. Un marché, et rentable s’il vous plait. A partir du moment où vous avez dit ça, ça veut dire que les outils de création du savoir eux-mêmes vont répondre aussi à cet impératif.

    L’EBM est un outil industriel, rationalisé, évalué de production et de consommation du savoir médical standardisé. Mais comme tout processus industriel, il va toujours produire la même chose. A savoir une réponse sûrement très pertinente entre une chimio A et une chimio B dans un lymphome, mais incapable de fournir une réponse dans le cadre d’une épidémie. En sciences, ce sont toujours une minorité de gens, d’abord considérés comme des fous, puis comme des héros, qui sont parvenus à trouver des solutions différentes de ce qui semblait établi comme vérité.

    Il semble également qu’il soit devenu difficile de se fier aux publications scientifiques ?
    Kamran Abassi, éditeur en chef d’une prestigieuse revue, le British Medical Journal , a écrit un bel éditorial sur le sujet : Covid 19 : Politization, corruption, and suppression of science... https://www.bmj.com/content/371/bmj.m4425 Aujourd’hui, beaucoup de gens ne publient pas parce qu’ils veulent trouver de la science, mais parce que sinon ils meurent. Le fameux publish or perish . Sans s’en rendre compte, on ne publie pas tant pour ce qu’on va produire ou essayer de défricher de savoir, que pour faire toujours un peu plus de tout ce que vous avez déjà fait, dans le but de faire avancer sa carrière.

    « L’industrie pharmaceutique est rodée à la fabrique de l’ignorance »
    D’autre part, l’EBM est devenue d’une telle complexité techno-administrative que seules les très grosses structures, les #CHU par exemple, ou les consortiums pharmaceutiques restent seuls capables de produire des études. Mais eux-mêmes sont sujets à ce qu’on appelle des #conflits_d’intérêts. Ceux-ci, dans l’histoire du Covid, sont absolument phénoménaux. Ils se comptent à plusieurs milliards d’euros. Il suffit de prendre en compte le marché du vaccin, du traitement précoce, du traitement tardif du Covid long... Bref, l’outil a été totalement frelaté par tant de conflits d’intérêts.

    Le fait que l’industrie pharmaceutique passe son temps à injecter, dans la publication scientifique, des études bidons, frelatées et contradictoires n’est pas nouveau. Cela a été rapporté avec l’industrie du tabac, notamment. Celle-ci a réussi, pendant plus de 80 ans, à maintenir que le tabac n’était pas nocif, que même les femmes enceintes pouvaient fumer. Ça, c’est la fabrique de l’ignorance. Justement par l’EBM. C’est une pratique à laquelle l’ #industrie_pharmaceutique est aujourd’hui extrêmement rodée, grâce au doute qu’elle sait faire naître.

    Un autre moment épistémologique mérite d’être souligné dans cette crise : la toute puissance de la pseudo-modélisation mathématique à partir de l’interprétation algorithmique du #big_data. La majeure partie d’entre nous a vécu cette crise de manière virtuelle, selon des chiffres, des courbes. L’idée que le #datamining sur du big data serait mieux à même que vous et moi de dire la vérité est devenue la règle.

    « Ceux qui vont créer le savoir sont ceux qui seront capables de manipuler le big data »
    Pour être plus clair : #Waze (une application d’aide à la conduite, ndlr.) sait mieux que vous par où vous devez passer, parce que Waze est interconnecté à tous les téléphones portables partout. C’est pareil pour l’épidémie. Ce n’est pas le réel de votre quotidien qui vous a dit qu’elle était grave. C’est la propagande médiatique pseudoscientifique. Vous n’avez pas eu des charniers en centre-ville. Ce n’est juste pas vrai. Le gros de votre souffrance a été la conséquence de la politique sanitaire. Pas du réel de l’épidémie. Ceux qui vont créer le savoir aujourd’hui ne sont plus les médecins, ne sont plus les chercheurs, mais sont ceux capables de manipuler le big data avec du datamining algorithmique. #Microsoft , #Amazon , #Facebook , etc… Au bout du compte, vous donnez un pouvoir démesuré à des systèmes que vous ne maîtrisez pas.

    Est-ce qu’on pourrait résumer la polarisation par la confrontation médecin statisticien VS médecin clinicien ?
    Je pense que c’est un peu simpliste, parce qu’il y a des cliniciens non statisticiens qui ont une foi dogmatique dans la science. Et des statisticiens très soucieux de savoir ce que veulent dire leurs nombres « en vrai »… C’est toujours beaucoup plus complexe qu’une simple polarisation binaire. Ce n’est jamais noir ou blanc, il y a plein de gris. On fait ce qu’on peut pour se débattre dans la fange du réel. C’est triste que ça aboutisse au conflit.

    Je crois cependant qu’il y a effectivement une petite frange de gens – pas forcément médecins d’ailleurs – qui sont aujourd’hui scientistes. Ils croient en « la science » comme à une religion. Ce n’est pas sain, parce que tout l’objet de la science est justement de se départir du dogme, de la croyance. Il ne doit pas être question de foi là-dedans, mais d’essayer de cultiver le doute. Les scientistes n’ont aucun doute. Ils sont persuadés d’avoir raison, et adoptent une posture inquisitrice.

    Or, quand est-ce que la religion a eu besoin de créer l’ #Inquisition ? C’est lorsqu’elle était malmenée, mise en défaut, lorsqu’elle avait tellement triché, vendu des indulgences, lorsque sa construction même se dérobait sous ses pieds. L’inquisition se crée lorsque les choses tournent mal pour ceux qui tiennent le système de croyance.

    « On va vers une médecine qui va ressembler à du peer reviewing citoyen globalisé »
    Ce qui est en train d’apparaître, c’est que l’Evidence Based Medecine se dérobe sous nos pieds. Elle n’est pas capable de dire la vérité de ce que serait un traitement efficace dans le Covid. Il faut revenir à la clinique ; au lit du patient. D’ailleurs, il s’est passé quelque chose de très intéressant épistémologiquement pendant cette crise et qui avait déjà cours dans d’autres domaines : c’est la mutualisation de l’expérience empirique de terrain. Ce que je veux dire par là, c’est qu’Internet a permis de mettre en #réseau énormément d’expériences diverses, un foisonnement de possibles qui vous donnent une petite image du réel. Pour moi, il s’agit d’un changement majeur. Car on va vers une médecine qui va ressembler à du peer reviewing citoyen globalisé.

    Peut-être que ce sont les citoyens qui vont aller relire et critiquer les études. Il y a déjà des sites de pre-print qui se sont mis en place. L’IHU de Marseille a mis ses données en libre accès pour tout chercheur désireux de travailler. Vous aurez des revues entières qui vont se créer en montrant justement patte blanche sur leurs financements. Plus de place pour les grosses multinationales. Aujourd’hui, Big pharma et Big data tiennent en même temps l’édition scientifique. Il y a un vrai problème. La seule issue me semble de revenir au réel.

    Si tout le monde y va de son expertise, comme c’est d’ailleurs le cas à l’heure actuelle, comment sait-on ce qu’on doit croire ? Comment fait-on pour s’en sortir ? Les gens n’ont-ils pas besoin qu’on leur dise ce qu’ils doivent penser ?
    Soit vous le voyez comme ça, soit vous le regardez de l’autre côté : les gens ont besoin de reprendre en souveraineté, de décider en conscience et en responsabilité à qui ils font confiance. Comment ils se traitent, prennent en main leur vie et leur pathologie. Si l’humanité occidentale attend d’un sauveur extérieur, messianique, qu’il vienne lui apporter la démocratie, la vérité, la science, la santé, il arrive ce qui arrive aujourd’hui. Vous avez laissé dans les mains de #Nestlé le soin de vous nourrir ? Vous avez laissé dans les mains de #Pfizer et #Novartis le soin de vous soigner ? Bonne chance !

    Vous ne pensez pas que c’est un peu naïf ? Nos sociétés sont construites ainsi, l’avènement de la religion démontre à quel point les gens ont besoin qu’on leur indique où est le bien et où est le mal. Sont-ils vraiment prêts à décider pour eux-mêmes ?
    Moi j’aime bien les gens. J’ai l’impression que l’humain est plutôt quelque chose de rassurant et d’assez joyeux et gentil, qui est prompt à donner, à ouvrir son cœur. C’est mon expérience et non une vérité. Mon expérience de ce que je reçois chaque jour, en tant que soignant et en tant qu’humain. Qu’il y ait quelques gros salopards, j’en suis bien convaincu aussi, mais ils sont infiniment minoritaires.

    Est-ce que les gens sont prêts ? Eh bien c’est ce qu’on va voir ! Dans le cas contraire, ils deviennent du bétail. Parce que le #pass_sanitaire revient à cela : vous êtes le bétail d’Astrazeneca, de Pfizer et d’autres gens que vous ne connaissez même pas, à qui vous faites confiance malgré leurs mensonges, alors qu’ils ont été condamnés à combien de reprises pour falsification de données et publicité mensongère ? Pour avoir donné de l’argent aux décideurs afin de caser leurs produits ? On parle de condamnations à hauteur de plusieurs centaines de milliards d’euros ! Si, malgré cela, vous voulez leur faire confiance, c’est que vous n’avez pas envie de regarder le réel. Que vous n’êtes pas prêts.

    Mais la vérité est que vous avez tout pour savoir comment vous soigner contre le Covid. Vous avez suffisamment de témoignages de terrain et suffisamment de data. Il faut juste sortir de la Caverne de l’ignorance où les sophistes vous tiennent prisonniers.

    Si tout cela a un poids, pourquoi n’y a-t-il pas plus de gens dans les rues en France ? Pourquoi un million d’inscriptions à la vaccination après le discours de Macron ?
    J’ai plusieurs grilles de lecture. D’abord, je pense que la colère, et notamment la colère de rue, n’est pas le bon chemin. L’histoire a démontré qu’une manifestation dans la rue n’est intéressante que si elle est pré-insurrectionnelle. Ce n’est pas ce que je prône attention, mais ce qu’on constate à travers l’histoire.

    Si vous voulez que ça change, vous n’allez pas dans la rue pour demander à papa qu’il change ses lois. Vous le faites pour lui. Sinon vous êtes encore coincé dans le triangle de Karpman, qui est une figure psychologique explicative très importante :

    En Suisse, vous avez la chance de pouvoir changer les choses via les votations. En France, le système démocratique est mort et enterré. Complètement frelaté, complètement mafieux de tous les côtés à un niveau qui dépasse l’entendement. On n’a plus qu’un simulacre de démocratie depuis bien longtemps.

    Ce qui reste, pour beaucoup de gens, c’est de manifester, peut-être de manière inadaptée, son désaccord. Ces manifestations sont instrumentalisées par le pouvoir en France. C’est un espace d’extrême sécurité pour le gouvernement, qui en maîtrise parfaitement la #scénarisation médiatique. Un espace fait pour attiser la colère dans une spirale de violence mimétique qui va aboutir à faire monter un candidat d’extrême droite choisi pour apparaître messianique, mais qui ne sera en fait rien de plus que le Gniafron sur lequel Guignol tapera aux prochaines élections et assurera la victoire du candidat désigné par le pouvoir. C’est donc complètement scénarisé pour inhiber l’action de terrain et de réalité.

    « Ce n’est pas dans la rue que ça se joue »
    Et c’est là que la France est peut-être un poil plus subtile que ce que vous pensez : énormément de gens ont déjà compris cette étape-là. Pourquoi y a-t-il moins de gens dans la rue ? Parce qu’il y en a plein qui savent déjà que ça n’est pas le bon chemin de transformation du #système. Que ça n’est pas là que ça se joue. Qu’aller dans la rue ne sert qu’à une seule chose, c’est se retrouver, se donner de l’auto-empathie. Et ce n’est pas rien. Se dire qu’on est ni seul, ni fou est très important.

    Nous sommes, dans les faits, très nombreux. Et surtout ce n’est pas une question de nombre. Nous sommes déterminés, courageux, inventifs. Inarrêtables. Allons travailler dans le réel ! Travaillons à ce que nous voulons vraiment qu’il advienne. Ne le demandons pas. Faisons-le. C’est faire des écoles alternatives qui protègent les enfants, qui les éduquent correctement et en font des individus libres, joyeux, heureux et non des rouages d’un système techno-sanitaire délirant. C’est aller se nourrir autrement, cultiver autrement avec la #permaculture et l’ #agroécologie, faire des restaurants autrement, faire des cinémas autrement, faire la culture autrement. C’est se réapproprier tout ce qui nous a été confisqué : l’eau, la terre, les semences, la santé, l’éducation, la culture, la beauté, la joie.

    Tous les pans de la réalité sont en train de s’effondrer avec la chute du système néolibéral. Nous y vivons et il nous entraînait dans le #transhumanisme. Sa chute est une chance qui nous est offerte. L’idée selon laquelle l’ #humain serait insuffisant, incapable, ne pourrait pas prendre ses décisions tout seul, qu’il ne pourrait pas vivre sans des vaccins tous les trois mois ou des médicaments toutes les semaines, sans une prothèse numérique, c’est une anthropologie qui déteste l’homme et le Vivant. Elle cherche à mettre à sa place des systèmes techniques optimisés pour annihiler l’erreur humaine, la variabilité du vivant. C’est un idéal de détestation de l’humain et c’est celui-là même qui est dominant actuellement et doit s’effondrer.

    Est-ce que vous croyez réellement en un complot organisé, comme l’explique Pierre Barnerias dans Hold-Up, par exemple ?
    Non, il n’y a pas besoin d’aller si loin, ce n’est pas utile. Qu’il y ait des gens qui veulent faire élire un candidat plutôt qu’un autre, ça oui, j’en suis convaincu. Mais je ne crois pas que ce soit du #complotisme. C’est juste que des puissances d’argent ont tout intérêt à ce que les puissances politiques s’alignent avec elles. L’ #Union_européenne est ainsi le bras armé des #multinationales pour asservir le pouvoir politique.

    « Le pass sanitaire n’a rien à voir avec la santé »
    Après, est-ce que le virus a été parachuté et mis sur terre à dessein ? En fait, ça m’est complètement égal. Je n’ai même pas besoin de penser à ça, parce que je me mets à l’endroit où j’ai le pouvoir d’agir. Donc l’origine du virus n’est pas ce qui m’importe. A la fin, ce sont les mêmes puissances d’argent qui profitent. Les Américains le disent : quand vous ne comprenez rien, follow the money ! Qui gagne de l’argent dans cette crise ? Ni vous, ni moi. C’est dans la nature du capitalisme et du néolibéralisme particulièrement de profiter de chaque malheur pour en faire quelque chose de rentable.

    Idem, que des puissances politiques profitent d’un virus pour essayer de reprendre le contrôle sur la population, ça me semble une évidence. Le passe sanitaire aujourd’hui n’a rien à voir avec la santé, ni avec la vaccination, ni avec le virus. Par contre, il est bel et bien un hold-up du contrat social. C’est le #biopouvoir expliqué par Gorgio Agamben, Hannah Arendt et Michel Foucault. Chaque fois que les médecins sont trop proches du pouvoir politique, ce n’est pas bon. Ils tendent à établir une tyrannie techno-sanitaire.

    Comment est-ce qu’on peut expliquer le manque de moyens dans les hôpitaux et la #déliquescence progressive du système hospitalier, en #France comme en #Suisse d’ailleurs ?
    C’est une très vaste question dont je pense qu’on ne verra pas le bout le temps de cet entretien. On pourrait résumer ce constat au fait qu’on a confié la planification de la santé à un système techno-administratif complètement hors sol et décorrélé du soin. Les questions comptables sont devenues les seules variables à optimiser. Les 30 dernières années ont vu émerger le règne de la #technocratie_sanitaire. Et l’irruption du conseil stratégique entrepreneurial auprès des décideurs ( #Mac_Kinsey , etc… ) comme clé de résolution pour faire de la santé un marché rentable à bas coûts de production.

    « L’ensemble des données françaises est accessible à d’autres gens que les Français »
    Les investisseurs institutionnels du système de santé se sont petit à petit transformés. En France, l’ #assurance-maladie était liée à un système de contribution des actifs à l’assurance maladie. Petit à petit, l’Union européenne a obligé à un virage vers un système anglo-saxon, de financement par des fonds de pension. C’est-à-dire qu’en gros, vous allez donner la responsabilité de votre retraite ou de votre santé à une structure privée qui va aller jouer au casino avec votre pognon sur les marchés financiers. Ces énormes groupes financiers sont des #investisseurs_institutionnels qui dirigent la politique sanitaire, in fine, par le biais de l’Union européenne. Cela fait très longtemps que les #retraites et l’ #assurance-maladie sont lorgnés par ces #fonds_de pension internationaux, parce que c’est une manne énorme.

    L’ensemble des budgets sociaux français, c’est l’équivalent du budget de l’État. De quoi intéresser les investisseurs potentiels. Ce phénomène fait partie du mouvement idéologique néolibéral. Par ailleurs, d’autres investisseurs sont venus croquer le budget de la santé. Des investisseurs du numérique, de la data. De nouveaux opérateurs inconnus jusqu’ici, comme Google, Amazon, Facebook, Microsoft... Aujourd’hui, le #Health_Data_Hub français est possédé par Microsoft, donc fait partie du cloud act américain. L’ensemble des données françaises est accessible à d’autres gens que les Français. Si ces données sont potentiellement revendues à des propriétaires de compagnies d’assurance ou de retraite, ça pose problème. Ça correspond à une perte de souveraineté qui confine à la haute trahison de la part de nos élites. Le Covid vient nous dire qu’il faut réinventer un autre système de santé.

    Si je vous suis, cette pandémie est une opportunité, parce qu’elle révèle les failles d’un système dépassé ?
    Exactement ! Le Covid est venu appuyer sur tout ce qui fait mal. Richard Horton l’a appelé une « syndémie », justement parce que le problème n’était pas tant le virus que la fragilité de l’ensemble de notre système. Le Covid est le KAIROS en grec, le moment à saisir. Il y a un livre de Christiane Singer que j’aime bien qui s’appelle Du bon usage des crises . Elle dit que les crises sont là justement pour nous éviter le pire. Pour éviter de recommencer encore et encore les mêmes erreurs.

    A l’issue de cette crise, soit la majorité se plie et on bascule dans un avenir transhumaniste très sombre qui fera beaucoup de victimes collatérales, soit c’est une vraie occasion, une vraie chance que le peuple se lève et fasse tomber ce système de merde qui ne tient plus que sur des mensonges.

    Cette crise nous place dans une situation de dépendance économique très importante. C’est une crise monétaire aussi et je tiens à lancer l’appel suivant : remonétarisez-vous ! Comprenez ce que c’est que l’outil de création monétaire et pourquoi les Etats l’ont perdu. Et pourquoi il faut s’en redoter absolument. Toute une série d’émissions avec des universitaires a été faite sur la création monétaire. Ça s’appelle Prenez place, sur YouTube. https://www.youtube.com/c/PRENEZPLACE/featured Elles débouchent sur des propositions pratiques, à la fois sur des #cryptomonnaies adossées à la block-chain, à la fois sur des monnaies locales, des monnaies locales adossées à la block-chain, la #monnaie libre, etc...

    Comprenez-vous que l’on puisse s’interroger sur votre légitimité à faire des analyses sur le système monétaire, en tant qu’anesthésiste-réanimateur ?
    La légitimité vient probablement du caractère collectif et collégial des réflexions menées. J’en suis un des porte-parole. Ensuite, je viens de la philosophie. Avant de faire médecine, j’ai fait des études d’humanité classique : histoire antique, philosophie, géographie, littérature… Cela reste un de mes backgrounds, que j’ai continué à pratiquer ensuite pendant mes études de médecine. J’ai mené un Master 2 d’éthique médicale, orienté autour de la question de l’anthropologie de la technique. Le système monétaire, le système de santé, le système scolaire, sont des « systèmes techniques » comme d’autres. En ce sens, ils sont des objets de mon travail de recherche personnel.

    Beaucoup sont sensibles au discours de Réinfo Covid parce que, justement, il émane de gens parfois très simples, qui ont juste leurs émotions et une capture sensible et subtile de la réalité. Ils vont dire en quelques phrases ce que je vais mettre des jours ou des livres à écrire, parce que j’essaie de le dire de manière rationnelle.

    On est dans une république des experts, vous avez raison, dans laquelle ceux qui sont admis à parler sont ceux qui possèdent le diplôme équivalent, mais je vous renvoie à #Roland_Gori et à La fabrique des Imposteurs . Aujourd’hui, il y a de très nombreux imposteurs qui ont tous les diplômes pour s’exprimer et qui ne disent que de la merde.

    Vous qui travaillez sur le terrain, avez-vous constaté un rajeunissement de la patientèle hospitalisée ?
    Sur le #variant_Delta oui, il y a un certain rajeunissement. Mais il faut bien faire la différence entre les cas, les cas hospitalisés et les cas graves. Dans les cas graves, les cas hospitalisés effectivement, on a l’impression qu’il y a plus de gens entre 45 et 65 ans que lors des vagues précédentes. Cette impression doit encore être validée dans le temps.

    Cela s’explique peut-être par le variant, ou par l’état de santé général de la population qui n’est globalement pas bon. Une autre hypothèse est que les personnes plus âgées ont déjà fait les frais de l’épidémie, ou que la vaccination les protège en partie. En tous cas, instrumentaliser cette donnée pour faire peur et pousser à l’injection vaccinale est un argument pour le moment fallacieux eu égard à ce que nos savons des vaccins, de leurs risques et de leurs bénéfices potentiels.

    « La crise est une occasion de reconstruire notre société »
    Chacun est bien sûr libre de consentir à se vacciner si tant est qu’il ait reçu une information claire, loyale et appropriée. Information elle même basée sur une science impeccable. Aucun de ces critères n’est rempli pour l’heure.

    Finalement, ne pourrait-on pas résumer toute cette histoire par un combat du cynisme contre l’humanisme ?
    La #crise est une occasion de reconstruire notre société et c’est un sacré défi. Un sacré boulot ! Mais c’est plutôt super joyeux, parce que le grand arbre s’est enfin effondré et toutes les pousses qu’il dissimulait vont pouvoir fleurir : les monnaies alternatives, les écoles en conscience, une autre façon de soigner, de faire de l’agriculture, de faire l’économie, de travailler notre façon de prendre soin des personnes âgées, ou des enfants... tout ça était prêt, sauf que c’était caché par le grand arbre qui prenait toute la lumière. Enfin, une chance nous est donnée de renouer avec le vivant, d’arrêter de vouloir contrôler et prédire, pour enfin ressentir et s’ajuster.

    Est-ce que c’est un combat ? En tout cas ce n’est pas une guerre, parce que la guerre c’est l’éradication de l’ennemi. Ici, ça ne se fera pas, car le rapport de force est trop important. C’est un peu la leçon de l’Aïkido : l’idée que l’adversaire, c’est le partenaire.

    Je pense que, si l’on devait trouver une opposition, ce serait celle des gens qui ont peur contre des gens qui n’ont pas peur. Des gens qui tiennent à un système et qui ne veulent pas qu’il bouge contre des gens qui veulent que ça s’ouvre vers autre chose. Agir c’est tenir son « non ». C’est être capable de dire « j’assume les conséquences ». Si on les assume collectivement, si on est en nombreux, on a une puissance d’agir sur le réel très importante.

    C’est prendre conscience que par le boycott, l’obstruction vous êtes extrêmement puissant à infléchir le cours de la réalité. Il faut juste être suffisamment carré et suffisamment clair. Il faut rester groupés, serrer les coudes et garder les yeux rivés sur ce vers quoi vous avez envie d’aller. Ça va passer.

    • L’ oxygénothérapie aussi est quelque chose qui sauve des vies et permet de gagner du temps. Juste mettre de l’oxygène dans le nez des gens en fait. C’est pareil : on sait le faire en médecine de ville, on n’est pas obligé de le faire en réanimation. Ça dépend de la dose, mais on peut le mettre en route à la maison, en ambulatoire. Idem pour la corticothérapie qui est utile au stade de l’orage cytokinique. Dans toutes les infections virales, il peut survenir une surinfection bactérienne. Le traitement est alors une antibiothérapie. Tout cela est du ressort de la médecine de ville.

      Au lieu de ça, s’est mise en place une tout autre façon de faire. On a négligé voir interdit la médecine de ville pour laisser l’hôpital se surcharger. Je ne vous parle même pas du gag à répétition des masques. N’importe qui de sain d’esprit doit voir que quelque chose cloche. Et tout le monde l’a vu. Mais certains sont rentrés dans une rationalité morbide. Par déni des conclusions à tirer, ils ont cherché à soutenir et justifier les choix politiques sidérants.
      . . . .

    • Or, quand est-ce que la religion a eu besoin de créer l’Inquisition ? C’est lorsqu’elle était malmenée, mise en défaut, lorsqu’elle avait tellement triché, vendu des indulgences, lorsque sa construction même se dérobait sous ses pieds. L’inquisition se crée lorsque les choses tournent mal pour ceux qui tiennent le système de croyance.

    • L’intérêt de cet article est la description de la démolition de notre système de santé par la gestion gouvernementale aberrante de cette pandémie
      Exemple, la saturation des hôpitaux et de leurs urgences en donnant ordre de ne pas soigner les malades au début, sauf avec du paracétamol.

      Si on part du fait que cette destruction, est demandée en clair par l’union européenne, beaucoup de décisions macron, OMS . . .. s’expliquent.

      Pour le reste, discussions, ergotages sur le virus, son traitement, les courbes et simulations mathématiques, laissons cela aux spécialistes et amateurs faisant illusion, ou scientifiques , tous en désaccord, normal.

      Comme le dit la Reine d’Angleterre, Honni soit qui mal y pense .

    • Dans mon relevé de sa ligne de défense bidon (https://seenthis.net/messages/926892) , je l’avais zappé celle-là :

      En sciences, ce sont toujours une minorité de gens, d’abord considérés comme des fous, puis comme des héros, qui sont parvenus à trouver des solutions différentes de ce qui semblait établi comme vérité.

      C’est très exactement le contraire : ce cas est une extrême minorité, ça n’est quasiment jamais arrivé dans l’Histoire. Toutes les découvertes importantes ont été relues, discutées, et approuvées comme étant intéressantes à approfondir par les spécialistes du même thème. On s’en fout des autres, du grand public, ou que sais-je, c’est pas à eux qu’on va demander si une découverte est pertinente ou pas, mais bien à celleux qui sont capables de comprendre et reproduire les mêmes calculs, les mêmes expériences, etc.
      Et c’est bien pour ça que tous ceux capables de discuter du même domaine qui ont tenté de relire ou reproduire les affirmations fantaisistes de Raoult (et donc de Fouché) ont dans une écrasante majorité dit que c’était du grand n’importe quoi pas sérieux.

      Bref encore un énorme mensonge de plus au milieu de toute cette merde.

  • « Je ne suis pas épidémiologiste » - Mon blog sur l’écologie politique
    http://blog.ecologie-politique.eu/post/Je-ne-suis-pas-epidemiologiste

    Cette semaine, trente-cinq personnes sont tirées au sort pour « nourrir le pouvoir exécutif et législatif » dans la conduite de la campagne de vaccination « et d’ajuster les réponses qui doivent être apportées aux Français ». L’annonce, qui a été faite le mois dernier, a suscité beaucoup de sarcasmes : confier à n’importe qui une question aussi technique, mais vous n’y pensez pas ?

    #Aude_Vidal #démocratie #politique #tirage_au_sort #santé #technocratie #acceptabilité

    • Je suis toujours étonnée que celles et ceux que terrifie l’idée de faire appel en politique à des personnes tirées au sort ne nous proposent pas également un dispositif de certification préalable des électeurs et électrices, comme ce fut le cas jusqu’en 1945. Le désaveu de l’autre en politique a une longue histoire… Mais pas besoin, l’idée même de représentation (tu votes mais c’est une personne par essence supérieure à toi ou qui se croit telle qui est élue) est une manière de cadrer les errements populaires, qu’il s’agisse des errements d’électeurs et électrices qui ont décidément trop peu fait d’études ou ceux de personnes qui ont de malheureux intérêts de classe que les riches n’ont, oh non, jamais.

      Cette crainte est aussi une confiance indue dans le personnel politique. Mon député était dentiste et sa seule qualification était de marigoter avec d’autres gens aisés de droite dans un parti qui distribuait les candidatures. Belle compétence. Non, la plupart des élu·es n’ont pas fait Sciences po et l’Ena, ce sont leurs collaborateurs et collaboratrices qui sont formé·es à l’action publique. Ou bien ils et elles apprennent sur le tas. Et l’Assemblée LREM, composée de notables de petites villes qui ne se représenteront pas, est un sacré exemple d’amateurisme politique… et de montée en compétences, pour certain·es.

    • Je suis d’accord avec la plupart des arguments mais dans le cas d’espèce qui nous intéresse, ce tirage au sort est inutile et ridicule. C’est une manœuvre dilatoire du gouvernement pour cacher ses propres errements. D’ailleurs cela fait du mal à l’idée même de tirage au sort. La campagne de vaccination massive à prévoir est une question technique plus que politique et donc oui en l’occurrence il faut des compétences techniques pour y répondre, compétences que ne possèdent a priori pas des gens tirés au sort.

    • Le problème n’est pas que ce soit inutile ou ridicule, c’est surtout que c’est très tardif, alors même que l’on constate que les doses sont livrées, que les congélateurs ne sont pas arrivés...

      La concertation prend du temps, et là, ce temps n’existe pas. Des citoyens lambda, si on avait du temps, seraient tout à fait capables de mettre en œuvre et justifier une politique vaccinale efficace et éclairée.

      Mais on est dans l’urgence, du fait de l’impréparation manifeste. Comme je le disais ailleurs, quand on passe l’été à préparer des lois sur un séparatisme fantasmé sans s’intéresser au contrôle de l’épidémie, c’est qu’on se fout de l’épidémie et qu’on a un autre agenda. Ces gens qui nous gouvernent n’ont pour communication que la fabrication de fumigènes. Et pour politique la mise en coupe réglée de tout ce qui crache du pognon de dingue dans les bonnes poches.

      J’ajoute que comme d’habitude, les écrits d’Aude sont d’une intelligence et d’une sensibilité agréables à lire.

    • La technique, c’est une chose, les choix politiques c’en est une autre.

      En l’espèce, il semblerait qu’il y ait eu déficiences sur les deux plans. Ce n’est pas le rôle du comité citoyen de pallier les déficiences techniques (y a McKinsey pour ça ;-) mais bien de fixer les orientations. De ce point de vue, je ne vois pas comment il pourrait faire moins bien que ce qui a été fait.

  • « Que les décideurs politiques ouvrent le débat sur l’effondrement de la société pour que nous puissions commencer à nous y préparer »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/12/10/que-les-decideurs-politiques-ouvrent-le-debat-sur-l-effondrement-de-la-socie

    « 
    Un débat public sur cette menace de l’effondrement est indispensable afin de pouvoir en réduire la probabilité, la rapidité, la gravité et les dommages infligés aux plus vulnérables comme à la nature, relève dans une tribune au « Monde » un collectif de plus de 400 scientifiques d’une vingtaine de pays.

    –---

    Nous sommes des scientifiques et universitaires de plus de vingt pays et nous appelons les décideurs politiques à s’engager ouvertement face au risque de bouleversements, voire d’effondrement, de nos sociétés. Cinq ans après l’accord de Paris de 2015 sur le climat, nous n’avons pas réussi à réduire nos émissions de carbone, et nous devons maintenant faire face aux conséquences.

    S’il est essentiel d’agir avec courage et équité pour réduire les émissions et réabsorber naturellement du carbone, nombreux sont les chercheurs qui considèrent désormais l’effondrement de la société au cours de ce siècle comme un scénario crédible. Les avis diffèrent sur le lieu, l’étendue, la date, la durée et la cause de ces bouleversements ; mais la manière dont les sociétés modernes exploitent les hommes et la nature est une préoccupation commune à tous.

    [...]

    #effondrement #tribune #paywall #collapsologie

    • On parle d’un effondrement à venir, comme si la dégradation des conditions de la vie sur Terre n’était pas déjà en route depuis un moment. Pas un mot sur les mouvements de résistance qui existent déjà, et qu’il faudrait encourager et soutenir.

      Cet appel s’adresse aux dirigeants de la part de « scientifiques » qui se veulent les conseillers d’un Prince Eclairé et Charmant (l’Etat, sa Police, son Armée) qui est sensé défendre le bien public alors qu’il est évident qu’il défend « la liberté du commerce et de l’industrie », et donc les intérêts des classes dominantes. En Marche vers la #technocratie collapsologique. On y retrouve bien sûr #Pabo_Servigne et sa #bêtise_politique insondable...

      Texte complet et en français de la tribune : https://framaforms.org/appel400scientifiques-1607524970

  • Un monde bétonné
    Entretien avec Anselm Jappe

    https://lavoiedujaguar.net/Un-monde-betonne-Entretien-avec-Anselm-Jappe

    Comment le béton a-t-il recouvert notre milieu ? Le livre Béton. Arme de construction massive du capitalisme, publié aux éditions L’Échappée, analyse l’histoire de ce matériau ravageur et critique à travers lui l’architecture et l’urbanisme modernes.

    Le béton a joué un rôle central dans la marchandisation de l’habitat et dans la construction massive de « machines à habiter » comme les appelait très justement, mais avec orgueil, Le Corbusier — qui jouit encore aujourd’hui auprès d’une partie du public d’une réputation de grand architecte et même de grand humaniste, tandis qu’il n’a jamais fait mystère de ses intentions autoritaires et classistes : sophistication pour ses clients riches, « cages à lapin » pour les autres. Le béton a aussi profité d’une bonne image chez la gauche, qui y voyait un matériau prolétarien et surtout adapté à la promotion de logements dits « sociaux », c’est-à-dire bon marché.

    Ce que personne ne voulait voir, à de rares exceptions près comme les situationnistes, est le fait qu’habiter ne peut pas se réduire à « avoir un toit », de même que manger ne peut jamais consister dans la seule absorption d’une quantité suffisante de calories. Dans les deux cas, une vaste gamme de facteurs émotionnels et symboliques entre en jeu — habiter signifie surtout avoir son lieu dans le monde, être rattaché au monde. Pendant des millénaires, et dans le monde entier, l’architecture, au sens large, a toujours eu cette fonction.

    Il faut aussi reprocher au béton ce qui, fréquemment, a été proclamé, au contraire, comme son mérite le plus grand : avoir rendu possible l’architecture du XXe siècle. Le « brutalisme » ne jouit plus d’une grande faveur, mais qui voudrait abandonner le béton tout court, si facile à l’emploi et si bon marché ? Pourtant, il faut mettre en relief que le béton — ou, pour mieux dire, ceux qui l’emploient ! — est le premier responsable de l’assassinat des architectures « traditionnelles » ou « vernaculaires », dans la ville comme à la campagne. (...)

    #Anselm_Jappe #béton #capitalisme #construction #technique #urbanisme #architecture #Le_Corbusier

  • Covid-19 : « Aucune leçon n’a été tirée de la gestion de la crise entre mars et mai »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/10/22/covid-19-aucune-lecon-n-a-ete-tiree-de-la-gestion-de-la-crise-entre-mars-et-


    La rue de Rivoli déserte après l’entrée en vigueur du couvre-feu, à Paris, le 17 octobre. ODHRAN DUNNE POUR « LE MONDE »

    Trois sociologues, spécialistes des catastrophes et co-auteurs du livre « Covid-19, une crise organisationnelle », analysent, dans un entretien au « Monde », les dysfonctionnements observés dans la réponse des pouvoirs publics à la pandémie.
    Propos recueillis par Hervé Morin et David Larousserie

    Les sciences humaines et sociales commencent à faire entendre leur voix pour analyser la pandémie de Covid-19. Dans un livre stimulant, Covid-19, une crise organisationnelle (Les Presses de Sciences Po, 136 pages, 14 euros), quatre spécialistes des crises et des catastrophes apportent leur lecture originale des événements.

    Henri Bergeron, Olivier Borraz (directeurs de recherche CNRS au Centre de sociologie des organisations – CSO – de Sciences Po), Patrick Castel (chargé de recherche à la Fondation nationale des sciences politiques au CSO) et François Dedieu (chargé de recherche à l’Inrae) y dévoilent de nombreux dysfonctionnements dans la gestion de crise. Les trois premiers, pour Le Monde, en tirent déjà des enseignements.

    Comment analysez-vous la décision du couvre-feu pour l’Ile-de-France et huit métropoles ?

    Oliver Borraz : Cette annonce inspire un sentiment de déjà-vu. Elle ressemble, par bien des points, à l’annonce du confinement il y a sept mois. D’abord, aucune des deux ne faisait partie de l’arsenal des mesures prévues pour gérer une crise sanitaire. Aucune des deux ne constitue à proprement parler une mesure de santé publique. Ensuite, ce sont deux mesures sur lesquelles on ne dispose que de très peu de connaissances, qu’il s’agisse de leurs effets pour contrôler une épidémie, ou de leurs « effets secondaires », sanitaires, économiques ou sociaux. C’est d’autant plus surprenant que la science est mise en avant pour justifier ces décisions, sans qu’elles n’aient jamais été véritablement testées ou étudiées.

    Une troisième ressemblance tient au fait que ces décisions ont été toutes les deux prises dans l’urgence, sans anticipation ou préparation. Dans les deux cas, les services de l’Etat n’ont que quelques jours pour définir les modalités de mise en œuvre.

    Enfin, dernier point de similitude, l’argument selon lequel « d’autres pays le font » justifie la décision. Il est intéressant de voir que les Etats, qui ont du mal à se coordonner internationalement en matière sanitaire, finissent par converger par mimétisme pendant cette crise.
    Néanmoins, il faut pointer une différence majeure par rapport à mars : les enjeux économiques et sociaux sont venus tempérer les actions essentiellement curatives et sanitaires, même si l’on reste dominé par l’idée que les morts du présent comptent plus que les morts du futur.

    Aucune leçon n’a donc été tirée ?

    O. B. : Le paradoxe et la constante dans ces crises tiennent au fait qu’on ne sait pas tirer des leçons des crises passées. En juillet 2019, Edouard Philippe [alors premier ministre] met à jour une circulaire de 2012 sur la gestion de crise [celle qui crée une cellule interministérielle de crise (CIC)], mais sans apprendre de la mauvaise gestion de l’ouragan Irma de 2017 [qui avait dévasté, le 6 septembre, les îles de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy].

    Qui plus est, lorsqu’arrive le Covid-19 en 2020, l’Etat ne s’appuie même pas sur cette circulaire pour élaborer la réponse ! Mais, au contraire, improvise en créant de nouvelles organisations. Et aujourd’hui, on constate qu’aucune leçon n’a été tirée de la gestion de la crise entre mars et mai : à titre d’exemple, l’approche reste centrée sur l’hôpital et continue de négliger tous les autres acteurs du système de soins (cliniques privées, médecine de ville, réseaux de soins…).

    Quelles en sont les conséquences ?

    O. B. : Prenons par exemple la cellule de crise interministérielle. Activée tardivement, elle se voit immédiatement dotée d’autres cellules qui ne correspondent pas aux protocoles auxquels les responsables de la gestion de crise, dans les ministères, ont été formés et habitués. Ils éprouvent les pires difficultés pour s’y retrouver. Ils ne comprennent pas comment et où se prennent les décisions auxquelles ils ne sont pas associés.

    Ainsi, la décision de réquisitionner les masques pour les soignants ne tient pas compte du fait que de nombreux autres secteurs en ont aussi besoin pour continuer à travailler, comme l’énergie ou les transports. Nous avons trouvé plein d’exemples de décisions de ce genre prises sans consultation, qui ont amplifié les effets de la crise.

    Henri Bergeron : Ce qui est paradoxal, c’est la croyance que les problèmes de coordination peuvent être réglés par la création de nouvelles structures. C’est typique de la technocratie française : accorder aux structures, aux organisations, à la technologie un pouvoir de coordination , certainement un peu excessif .

    Comment expliquer ces nombreux dysfonctionnements ?

    H. B. : Entre autres défauts, nous avons été frappés par cette multiplication d’organisations nouvelles, comme par exemple le conseil scientifique, au lieu de s’appuyer sur les structures existantes. Cela traduit plusieurs choses. D’une part, la volonté, pour le président et son premier ministre, de ne pas se lier les mains en travaillant avec des organisations existantes. Ils craignaient de se voir imposer les solutions et les routines de ces organisations, voire les intérêts de ces acteurs institués. Ensuite, il existe clairement, depuis l’élection d’Emmanuel Macron en 2017, une méfiance vis-à-vis de la haute administration.

    Enfin, il y a une défiance vis-à-vis de la gestion de crise, à la suite de la mauvaise gestion de la tempête Irma, imputée à tort ou à raison à la sécurité civile. Cette défiance pourrait expliquer pourquoi, dans la crise du Covid-19, le plan pandémie grippale n’a pas été activé dès le mois de janvier ou que la sécurité civile a été tenue à l’écart.

    Mais n’y a-t-il pas aussi des responsabilités individuelles derrière ces dysfonctionnements collectifs ?

    H. B. : Il y a bien sûr des individus dans les organisations. Mais nous nous intéressons aux effets de structure, qui se manifestent principalement sous deux formes.
    La première, c’est la culture de l’organisation qui fait qu’on voit ou pas certaines choses : les signaux d’alerte aux mois de janvier et février ne sont pas interprétés comme suffisamment sérieux par des services qui ont pris l’habitude de menaces s’avérant finalement moins graves que prévu. La seconde, c’est le tissu de relations dites de pouvoir et d’interdépendance qui influence les actions. Il y a suffisamment de répétitions des gestes de gestion de crise pour penser que ces effets sont prégnants.

    N’est-ce pas un peu facile de taper sur la bureaucratie, les technostructures… ?

    H. B. : Le terme « bureaucratie » n’est pas du tout péjoratif pour nous. Il renvoie à un mode d’organisation qui a sa logique et qui peut se montrer efficace pour gérer tout un ensemble de problèmes. Ce que nous critiquons, c’est le geste technocratique qui consiste à croire que la technologie ou l’organisation suffit à permettre la coordination entre les individus. C’est également cette tendance à penser que « l’intendance suivra » et donc à négliger les considérations de mise en œuvre, certes moins nobles que la création de structures, de plans stratégiques ou de nouvelles applications… mais qui s’avèrent pourtant décisives pour l’efficacité des politiques publiques.

    Nous ne sommes pas sur le terrain de la remise en cause de l’Etat, de la technocratie, d’une sorte d’Etat profond mal défini… Il faut bien se rendre compte que cette crise a été largement gérée par le politique, plus que par la bureaucratie, dont on a vu qu’elle subissait une sorte de méfiance, voire de défiance. On a eu une gestion parallèle très politique de la crise, s’appuyant sur de nouveaux dispositifs comme le conseil scientifique ou la mission Castex chargée du déconfinement.

    L’administration, elle, a le sentiment d’avoir bien tenu et bien géré la crise. Elle ne s’est pas « effondrée », comme cela a pu être le cas par exemple au Japon lors de l’accident de Fukushima en 2011, aux Etats-Unis après l’ouragan Katrina en 2005, ou même en France, localement, pendant la tempête de 1999. Mais elle a le sentiment d’avoir dû se débrouiller souvent toute seule pour régler les problèmes qui survenaient.

    Vous reconnaissez d’ailleurs que l’hôpital a pour sa part plutôt bien géré cette crise. Pourquoi ?

    Patrick Castel : Tous les soignants que nous avons interrogés nous ont dit que c’était à la fois la plus dure et la meilleure expérience de leur vie. Mais cet héroïsme ne suffit pas à expliquer la collaboration qui a été observée. Il a besoin de conditions structurelles pour s’épanouir. Ce n’est pas seulement une affaire de traitements, de techniques…, c’est aussi une bonne coordination, et notre travail est justement d’identifier les déterminants de la coopération.

    Nous avons ainsi repéré quatre conditions favorables. Premièrement, le pouvoir a basculé des directeurs vers les médecins , qui ont eu beaucoup plus d’autonomie pour organiser la gestion de la crise. Ensuite, la question des moyens n’était plus un problème puisqu’on était dans le « quoi qu’il en coûte ». Les dépenses sont restées justifiées, mais il y avait moins de contrôle budgétaire. En outre, grâce à l’activation du plan blanc, les autres activités ont été suspendues, apportant de la souplesse pour faire face à l’afflux de malades. Enfin, l’habituelle « guerre » entre services pour avoir des patients a disparu. Tout le monde était débordé.

    Cela va-t-il durer ?

    P. C. : Dès les mois de mai-juin, pendant ce qui a été appelé la désescalade, des tensions sont réapparues, avec par exemple des médecins qui voulaient préserver l’activité non-Covid-19 de leur service et ne voulaient plus renoncer à prendre des patients car ils ont vu les conséquences sanitaires secondaires de la pandémie. Les freins budgétaires et les contrôles sur les dépenses ont aussi fait leur retour dès cet été.

    On entre aujourd’hui donc dans une période qui risque d’être plus difficile, moins brutale mais plus usante car elle s’inscrira dans la durée et nécessitera de concilier le fonctionnement ordinaire des hôpitaux avec la gestion des patients Covid-19. C’est vrai plus largement pour l’ensemble des services de l’Etat : ils vont devoir concilier retour à la normale et gestion d’une situation qui reste critique.

    Quelles pistes d’amélioration suggérez-vous ?

    O. B. : Après chaque crise, il y a des rapports d’inspection et des enquêtes parlementaires qui singularisent l’événement, pointent des responsabilités, mais ne tirent pas des leçons pour préparer les prochaines réponses. Il faut inscrire les retours d’expérience dans une démarche cumulative, en mettant les différentes crises en série et en s’intéressant aux récurrences qui surviennent à chaque fois.

    Quant à la formation des élites, elle n’est pas tout mais elle devrait être l’occasion de confronter les étudiants avec les sciences, et les sciences sociales notamment. D’une façon générale, les sciences humaines et sociales ont été peu mobilisées durant cette crise alors qu’elles ont beaucoup à dire sur, par exemple, la résistance des citoyens à certaines informations ou injonctions. N’oublions pas non plus que les dynamiques de diffusion du virus sont aussi des dynamiques sociales. Les raisonnements ont été trop technicistes (capacité à tester) ou hospitalo-centrés. La formation doit aussi apprendre à se frotter à l’incertitude et à la complexité.

    Comment ?

    H. B. : Ce n’est pas facile. L’une des façons de faire est de favoriser des tensions. A nos étudiants, nous apportons sur un même objet plusieurs regards disciplinaires. Par exemple sur le travail, on fera appel à des spécialistes du droit, de l’anthropologie, de la sociologie, de l’économie… On peut aussi, après avoir présenté certains outils techniques comme la comptabilité, inviter des spécialistes pour critiquer ces outils, montrer qu’ils ne sont pas neutres, mais proposent au contraire des visions politiques du social. La tension produit de la sensibilité à la complexité.

    Quel est votre pronostic pour l’après-crise ?

    H. B. : Le pire serait de retenir qu’une administration a failli et qu’on en change le nom, c’est-à-dire de se contenter de faire comme on a souvent fait par des mesures cosmétiques.

    Dans nos entretiens, nous avons senti chez nos interlocuteurs le souhait de partager cette expérience inouïe. Ils ont conscience qu’on ne tire pas assez les leçons des crises passées. Et en les voyant archiver leurs documents, leurs courriels…, on sent qu’il y a dans cette crise déjà l’anticipation de la manière dont elle sera regardée plus tard.

    #crise_sanitaire #santé_publique #hospitalo-centrisme #technocratie

    • D’un confinement à l’autre, une puissance publique inorganisée
      https://www.mediapart.fr/journal/france/021120/d-un-confinement-l-autre-une-puissance-publique-inorganisee

      Quatre sociologues ont dressé le bilan critique de la gestion de la crise sanitaire. Le tableau est celui d’une puissance publique inorganisée, mal préparée, n’en tirant pas les bonnes leçons et formant mal ses élites.

      « Par quelle suite de choix et de non-choix en arrive-t-on, face à ce qui est présenté comme un “tsunami” qui s’apprête à déferler sur les hôpitaux publics, à devoir décider dans l’urgence de mesures radicales et aux conséquences potentielles aussi massives qu’inconnues ? » L’interrogation, émise à propos du premier confinement par les auteurs de Covid-19, une crise organisationnelle (Presses de Sciences-Po, 2020), est dans bien des têtes, alors que nous expérimentons à nouveau une restriction hors norme de la vie sociale.

      Cette solution « fruste, massive et indistincte » était la seule qui restait à l’exécutif pour espérer « maîtriser le virus », expliquait dans nos colonnes Caroline Coq-Chodorge, au lendemain de l’annonce présidentielle. C’est justement cette logique d’inévitabilité, et l’idée que la décision « s’imposait » d’elle-même, que questionnent les chercheurs Henri Bergeron, Olivier Borraz, Patrick Castel et François Dedieu, affiliés pour les trois premiers au Centre de sociologie des organisations (CSO) de Sciences-Po, et pour le quatrième à l’Institut de la recherche agronomique (INRA).

      Pour cette étude, ils ont mené une quarantaine d’entretiens et dépouillé toute une littérature scientifique, administrative et journalistique. Le confinement, insistent-ils à plusieurs reprises, est la décision qui fait la singularité de la crise du Covid-19. Problème : elle ne figurait dans aucun plan, n’a jamais été mise en œuvre dans l’histoire récente et n’a donc donné lieu à aucune évaluation qui permette d’en apprécier les effets. Toute une partie de leur investigation consiste à comprendre comment nous en sommes arrivés là.

      Les auteurs expliquent que les élites dirigeantes ont baigné dans un « excès de confiance », transformé en « sidération » lorsqu’elles ont fait le constat trop tardif de l’impréparation de la puissance publique face au virus. Cette assurance n’était pas complètement dénuée de fondement : le risque d’une pandémie avait été identifié de longue date et des scénarios de gestion de crise avaient été élaborés à cet effet, ainsi que pour d’autres menaces. « Autrement dit, c’est parce que les responsables politiques pensaient réellement disposer des moyens nécessaires qu’ils ont été autant pris par surprise lors de l’arrivée du virus. »

      Remontant 15 ans en arrière, les quatre sociologues font l’hypothèse d’une « dérive organisationnelle » pour expliquer cette confiance mal placée. Dans le passé, ce phénomène fut mis en évidence par d’autres chercheurs pour expliquer des accidents dans l’industrie spatiale ou dans l’armée. Lorsqu’un risque identifié tarde à se produire, la crédibilité de son avènement s’amenuise. Il peut en résulter, de manière progressive et peu alarmante a priori, un relâchement des procédures, une confusion croissante des responsabilités de chaque acteur de la chaîne de prévention et une diminution globale des moyens alloués (lire, à ce sujet, l’article de François Bonnet et son entretien avec Didier Torny).

      Les auteurs convoquent une autre notion, celle de « risque scélérat », pour décrire la sous-estimation des alertes accumulées entre janvier et mars. Il s’agit d’un risque « annoncé et connu », mais dont « l’apparente familiarité » endort la vigilance, jusqu’au point de non-retour. Durant la première quinzaine du mois de mars, les pouvoirs publics sont en effet passés d’une promesse de maîtrise à une véritable panique face au « tsunami » et au « carnage » annoncés dans les hôpitaux. D’où « un remède radical, présenté par les experts comme “le seul possible” : le confinement généralisé de la population ».

      La lecture de ce récit stylisé, en plein deuxième confinement, est saisissante, dans la mesure où il vient de se rejouer un scénario comparable. Lorsque Emmanuel Macron explique que « nous avons tous été surpris par l’accélération de l’épidémie », c’est au mépris des multiples alertes lancées depuis cet été, y compris par son propre Conseil scientifique. Et c’est avec le même argument, celui d’un « carnage » annoncé, que le confinement apparaît comme la seule solution viable. Il est vrai que l’absence d’apprentissage est un autre thème du livre…

      Avant d’y venir, les quatre sociologues pointent un autre phénomène frappant, inscrit dans la temporalité beaucoup plus courte de la crise du printemps. Au lieu d’un « effondrement organisationnel », constatent-ils, nous avons assisté à une exubérante « créativité » en la matière.

      L’épuisement du « décisionnisme » à la française

      Du sommet des administrations jusqu’aux hôpitaux, les interlocuteurs des sociologues leur ont témoigné des difficultés de coopération et de coordination qu’ils ont rencontrées, les contraignant souvent à agir en dehors des règles. « L’action collective, concluent-ils, s’est le plus souvent déployée en dehors de tout ce qui avait été programmé, prévu, anticipé. Cette crise sans précédent est donc aussi celle de l’inorganisation. Formidable paradoxe d’une société saturée d’organisations de toutes sortes, mais qui rencontre tant de difficultés à “organiser ces organisations”. »

      Devant les défaillances constatées, un réflexe technocratique a conduit à la création de nouvelles structures, quitte à ajouter à la confusion.

      Alors que le domaine sanitaire est l’un des plus dotés en structures d’expertises, deux instances ad hoc ont ainsi été créées (le Conseil scientifique et le Comité analyse, recherche et expertise), aux règles de recrutement et de fonctionnement inventées dans le feu de l’action. Et alors que la cellule interministérielle de crise n’a été activée que le 17 mars, un audit a été confié « quinze jours plus tard à peine » au général Lizurey, afin d’évaluer une coopération interministérielle à la peine (Mediapart en a récemment publié plusieurs extraits).

      Jean Castex, avant de reconfiner, fut "Monsieur déconfinement" sous le gouvernement Philippe (ici, à la sortie du ministère de l’intérieur le 13 mai 2020). © Ludovic MARIN / AFP

      Mi-avril, c’est sous forme d’une mission qu’un travail de coordination a été confié à Jean Castex, afin de préparer la fin du confinement. On apprend au passage qu’elle n’était qu’une des cinq structures, au minimum, « chargées de l’anticipation et du déconfinement ».

      Cette exceptionnelle « inventivité institutionnelle » ne s’est cependant pas traduite par une meilleure association des citoyens. Elle a surtout été mise au service d’une « gestion élitaire » de la pandémie. De manière significative, la proposition du président du Conseil scientifique de créer un « comité de liaison avec la société » est restée lettre morte. Pourtant, préviennent les auteurs, « ce que le dirigeant gagne (ou plutôt croit gagner) en autonomie de décision, il le perd souvent en capacité de mise en œuvre. Il prend le risque de susciter la contestation de ceux qui n’ont pas été associés aux débats et de ceux qui veulent pointer, après coup, les dysfonctionnements dans la gestion de la crise ».

      On peut voir, à travers les polémiques et les décisions kafkaïennes concernant les rayons de la grande distribution, une illustration de ce risque en plein reconfinement. Celui-ci, visiblement, n’a fait l’objet d’aucune anticipation en amont, que ce soit à propos de ses modalités précises ou des résistances qu’il pourrait engendrer. Les décisions ont été prises au fil de l’eau, en petit comité, sans vraie concertation et en envoyant des messages contradictoires envers la population. S’il y a eu sidération des élites face au virus, il y a de quoi être sidéré, au sein de la population, face à une telle inadaptation et impréparation de l’appareil d’État.

      La valeur ajoutée de Covid-19 : une crise organisationnelle est de ne pas se contenter de mises en cause individuelles, ni même d’explications mono-causales (quoique réelles) comme le manque de moyens. La tradition intellectuelle des auteurs et leur enquête empirique les amènent à rechercher, derrière les décisions particulières, ce qu’elles doivent à l’action collective. Dédaignant les récits culpabilisants ou héroïsants, ils pointent surtout des problèmes structurels et systémiques dans la gestion de crise à la française.

      Contrecarrer la logique de « désapprentissage »

      Si ce point est aussi crucial, c’est que d’autres moments comparables surviendront. Sur les fronts de la sécurité, de l’économie ou d’un système-Terre dégradé tous azimuts, les conditions s’accumulent même pour que leur fréquence s’accroisse. « Aussi est-il crucial que l’État se dote d’outils plus fiables, qui ne considèrent plus les crises comme des événements singuliers qui sortent de l’ordinaire, mais au contraire comme des phénomènes récurrents dont on peut tirer des enseignements », écrivent les quatre sociologues.

      Trop souvent, expliquent-ils, les rapports publics ou les retours d’expérience en restent aux problèmes survenus et proposent « des solutions à peu de frais ». Au contraire, il faudrait traquer ce qu’il y a de commun entre les crises, et assurer la transmission de ce que la puissance publique en apprend. Avertis de la logique de « désapprentissage » qui peut frapper n’importe quelle organisation, notre préoccupation devrait être de la contrecarrer du mieux possible.

      En termes de préparation aux crises, ficeler des plans minutieux et réaliser des exercices de simulation n’apparaît pas plus convaincant aux yeux des auteurs. Pour toute une série de raisons, « des études de cas concrets » leur semblent préférables pour préparer au mieux les acteurs. De façon plus générale, « la formation de nos élites » devrait être revue, dans la mesure où elle « ne les prépare pas à penser et à agir dans l’incertitude ».

      Les modalités de leur sélection et de leur avancement les encourageraient en effet au conformisme, de même qu’elles les conforteraient dans une vision individualiste du leadership. Les savoirs ingurgités, essentiellement techniques, ne les rendent pas aptes à gérer des situations instables ni à faire preuve de réflexivité. Il s’agirait donc de les frotter à « une culture de recherche et scientifique », et notamment à des connaissances issues des sciences sociales, afin de les aider à « coordonner des ensembles très complexes ».

      On se demande toutefois si la force de l’ouvrage, qui consiste à formuler une critique subtile, profonde et informée des failles organisationnelles auxquelles on assiste, n’est pas une faiblesse dès lors qu’elle évite un questionnement sur les qualités individuelles de nos dirigeants français. Après tout, il est possible qu’en plus des problèmes pointés par les sociologues, la Macronie et son chef ne fassent la preuve de compétences et d’une expérience trop frustes pour affronter la situation. Le problème, et l’on en revient ici à un niveau plus systémique, c’est que les institutions de la Ve République maximisent la marge de manœuvre du président et de son premier cercle choisi.

      Non pas qu’il faille surestimer la qualité démocratique de la gestion de crise ailleurs en Europe. Mais avec l’usage intensif des Conseils de défense, l’autonomie présidentielle vis-à-vis de la société, des élus du peuple et des ministres eux-mêmes est poussée à son acmé. L’historien Nicolas Roussellier, dans L’Opinion, estime ainsi que la tendance est à « ce que l’on pourrait appeler un décisionnisme parfait, en éliminant le débat parlementaire contradictoire, libre et approfondi ». En fonction de quoi, « la critique, l’opposition, l’expression du doute ou de l’hésitation, la nécessité de convaincre se font désormais en dehors des institutions ».

      Rappelons que cette exorbitante « puissance de commander » propre à la Ve, mise en œuvre par le général de Gaulle en pleine guerre d’Algérie, avait pour pendant une promesse d’efficacité dans la résolution des crises. Outre que ce mode de gouvernement n’est peut-être pas adapté à n’importe quel dirigeant ou à n’importe quel moment dans l’histoire, les performances de la France dans la crise sanitaire sont assez médiocres pour justifier sa remise en cause.

      En s’intéressant davantage aux individus dirigeants et à leurs croyances, on pourrait par ailleurs mieux comprendre la désastreuse politique de « stop-and-go » dans le confinement, et le supplice chinois des restrictions sociales auquel nous sommes soumis. Les auteurs ont raison de dire que la thèse de dirigeants inféodés aux intérêts économiques, prise dans un sens maximaliste, voire complotiste, ne tient pas : elle n’explique pas, en effet, la volte-face en faveur du confinement. Mais on peut aussi considérer, comme le développe Romaric Godin dans Mediapart, que le gouvernement est justement pris en tenaille entre ses convictions néolibérales, qui le poussent à ranimer le plus longtemps possible la logique économique « d’avant », et sa contrainte morale à éviter le « carnage », qui le pousse à des solutions sanitaires drastiques. Quitte à perdre sur les deux tableaux.

      « Nous sommes en guerre », n’a pas hésité à marteler Emmanuel Macron au printemps. Devant le fiasco actuel, on se demande à quelle comparaison historique devrait nous conduire cette métaphore impropre. En choisissant un passage de L’Étrange Défaite de Marc Bloch comme exergue à leur ouvrage, les auteurs ont l’air d’avoir spontanément pensé à 1940.

      L’historien y relevait que « s’adapter, par avance, à une réalité simplement prévue et analysée par les seules forces de l’esprit, c’est là probablement, pour la plupart des hommes, un exercice mental singulièrement plus difficile que de modeler leur action, au fur et à mesure, sur des faits directement observés ». Un exercice impérieux, cependant, à l’âge de l’Anthropocène et d’un capitalisme fossile à bout de souffle.

      #livre #bureaucratie #État

  • Albert Speer nous parle
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=1312

    Dans le second volume du Mythe de la machine, Lewis Mumford cite Albert Speer, architecte et technocrate en chef de Hitler, lors de son procès devant le tribunal de Nuremberg : « Mon espoir était en un certain sens comblé ; la faute se trouvait, dans une grande mesure, reportée sur nous, les accusés [et non, comme il le craignait, sur le peuple allemand qui aurait alors dû faire l’objet de représailles]. Mais en cette malheureuse époque, en dehors de l’infamie des hommes, un facteur, pour la première fois, avait fait son entrée dans l’histoire, différenciant cette dictature de tous ses modèles historiques et devant sans doute, dans l’avenir, encore gagner en importance. En tant que principal représentant d’une technocratie qui venait, sans s’embarrasser de scrupules, d’engager tous ses moyens (...)

    #Documents

  • Écran Total, Des lits, pas des applis !

    Comment expliquer autrement qu’un service public de santé, que l’on dit exsangue, qui manque de l’essentiel [...], ait pu affronter la « vague », selon l’expression quotidiennement matraquée ?

    Puisque les analogies guerrières sont à la mode, la situation fait penser à celle du front russe, pendant la Deuxième Guerre mondiale, qui a cessé d’enregistrer catastrophe sur catastrophe (du point de vue soviétique) à partir du moment où l’on a aboli l’institution des commissaires politiques et relâché le contrôle idéologique et politique sur l’armée, l’économie et la société en général. Dans certaines régions, la machine bureaucratique avait même complètement disparu, et les populations ont pu organiser elles-mêmes des régiments de partisans.

    De la même manière, en mars 2020 en France, les bureaucrates font profil bas, ont arrêté de mettre des bâtons dans les roues du personnel. On ne parle plus de suppression de lits, de plan de modernisation, mais de soin, de dignité. Il faut applaudir les « héros ». La doctrine officielle a changé. C’est pour l’avoir compris trop tard que le directeur de l’ARS Grand-Est a été limogé. [...]

    Nous, membres du collectif Écran Total, nous disons : attention ! Car les coupes budgétaires ne sont qu’un aspect de la modernisation de l’hôpital. Le deuxième tranchant du sabre utilisé pour saccager le service public, c’est le déploiement des outils gestionnaires, en particulier informatiques, c’est le pouvoir insupportable de l’administration qui empêche les soignants de faire le métier pour lequel ils ont été formés en leur imposant une « #rationalisation » de leur activité. Avant la crise, durant le mouvement de grève des hôpitaux, on a entendu cette revendication, qui indique le niveau d’absurdité où nous sommes arrivés : il faut que ce soient les praticiens qui organisent les soins, pas les gestionnaires.

    Or nulle part on ne lit ni n’entend : Embauchez des infirmières, virez des managers ou, plus simplement : Des lits, pas des applis .

    https://sniadecki.wordpress.com/2020/04/28/num-hopital-t2a

    #hopital, #T2A, #technocratie, #technocritique, #critique_techno, #Ecran_total, #coronavirus, #autonomie_politique, #bureaucratie.

  • La place des masques en tissus : mon avis d’ingénieure textile
    https://coutureetpaillettes.com/mes-coutures/masques-tissus-prevention-coronavirus

    Un masque en tissu n’est pas un dispositif médical. Gardez bien en têtes que les hôpitaux sont donc en droit de les refuser voir même de les interdire totalement : il en va de leur responsabilité Néanmoins j’en ai cousu à la demande pour mon entourage, et voici ce que j’ai réalisé.

    Chaque masque est conçu avec une ouverture permettant de mettre une 3ème couche qui sert de filtre. Chaque matin, la personne prépare un filtre dans chaque masque, et part avec ces 5 masques (donc masque+filtre). Dès qu’elle sent que l’air respiré devient trop humide, elle change de masque. Elle ne change pas le filtre : elle change TOUT. C’est pour cela qu’elle a tout préparé au matin.

    A la fin de son poste, lorsqu’elle rentre chez elle, elle jette les filtres à la poubelle (elle utilise les lingettes dépoussiérantes électrostatique) et nettoie son masque. Deux façon de faire : soit en machine, lavage standard puis sèche linge si vous voulez. Soit elle les passe au défroisseur vapeur ou au fer à repasser en mode vapeur pendant 5 minutes. Il semblerait que la vapeur (100°C donc) tue la plupart des virus et des bactéries.

    Je vous le redis : un masque en tissu n’est pas un dispositif médical, il n’est pas homologué, ne répond pas à la directive européen 93/42/CEE, et n’a pas la certification CE.

    #atelier_de_la_semaine_des_sept_mercredis #masque #protection

  • Antoinette Rouvroy : « Les algorithmes ne sont pas l’ennemi. Le vrai problème réside dans notre paresse à nous gouverner »
    https://www.cite.uliege.be/cms/c_4768859/fr/antoinette-rouvroy-les-algorithmes-ne-sont-pas-l-ennemi-le-vrai-probleme

    Ce jeudi 5 mars avait lieu la leçon inaugurale d’Antoinette Rouvroy, titulaire de la Chaire Francqui, docteure en science juridique et chercheuse qualifiée au FNRS. À cette occasion, elle a présenté ses recherches actuelles et passionnantes sur la montée en puissance des algorithmes. « Ce qu’on appelle aujourd’hui la tyrannie des algorithmes, cette désignation des algorithmes et de ceux qui les produisent comme l’ennemi relève d’une sorte de déterminisme technologique. Ils ont bon dos les algorithmes ! (...)

    #algorithme #éthique #manipulation #technologisme #notation