• C’est en voyant ses films qu’on prend la température d’une époque


    Célibataire, mode d’emploi, How to be single, Christian Ditter, 2016
    Je l’ai regardé avec Christine et je vous jure que pendant tout le film j’étais certain que la fin coïnciderait avec une morale pro-mariage conservatrice et méga politiquement correct.
    Je crois que j’avais raison pour le « conservatrice » et le « politiquement correct ». Mais pas franchement pour le « pro-mariage ».
    Mais mais mais, c’est très peu de dire ça. En fait le film s’accommode très bien de l’air du temps. Le mariage bien sur, tout le temps et toujours, mais il s’avère quelques fois que cet impératif laisse une priorité au devoir néo-libéral auto-entreprenarial. Allez j’y réfléchis et en attendant je vous mets le dernier monologue : « Quand on est célibataire il faut savoir le savourer parce que, qu’on soit seul.e une semaine, un an ou toute une vie, il se peut très bien qu’en fait il n’y ait qu’un seul instant. Un seul instant où on ne soit pas lié à qui que ce soit d’une manière ou d’une autre, à un parent, un frère, une sœur, un ami, un chat. Un seul instant où l’on est face à soi-même, seul.e, vraiment réellement seul.e. Et en un clin d’œil l’instant est passé ».
    http://www.dailymotion.com/video/x3eeg35

    #critique_a_2_balles #célibataire_mode_d'emploi #How_to_be_alone #Christian_Ditter #2016 #teen_movie #normes #mariage #pas_viol #logique_manageriale #auto_entrepreneur #indépendance #célibataire #même_American_Pie_c'était_mieux


  • Quatre garçons plein d’avenir, Jean-Paul Lilienfeld, 1997

    Bon les films de jeunesses on a compris... On se dit « c’est génial » on se dit « c’est culte », on le conseille plein d’enthousiasme à des gens sans même prendre la peine de repenser sérieusement au machin, et puis voila c’est de la merde et on aurait pu s’en douter.
    Et en plus on à beau reconnaître qu’il n’y a aucune raison de le conseiller à des amis, la force implacable de la nostalgie nous fait trouver sans mauvaise foi une exception au film en question. C’est-à-dire que l’esprit intelligent qui a grandi, qui a vu des vrais bons films, est quand même capable de décortiquer ce que ce film avait vraiment d’exceptionnel...

    Des acteurs foncièrement mauvais ou débutant, et que même s’ils étaient bons, ça pue la direction d’acteur à deux balles. Mais oui mais pour les dialogues il a bossé. Le problème c’est que ça coule et se répand n’importe comment. Alors bien sûr malgré tout ça il s’est quand même débrouillé pour qu’il y a ait une dizaine de bonne réplique. Parfaitement potache et sans dogme de la crédibilité. Ça fonctionne c’est efficace et ça peut se raconter alors ce qu’on a capté qu’un parfait inconnu du bout de la salle connaissait ce film en gigotant des oreilles avec une réplique lancée au hasard.
    #quatre_garçon_plein_d'avenir #critique_a_2_balles #Jean-Paul_Lilienfeld #1997 #cinema #potache #teen_movie #culte_et_ta_soeur


  • sœurs de glace, Matthew Hastings, 2004
    Déjà, rien qu’en voyant l’affiche on se doute peut-être que ce n’est pas le meilleur film du monde.
    Un teen movie de sous-catégorie horreur mais comme c’est un teen movie, si c’est horreur, c’est automatiquement horreur comédie. En revanche c’est canadien (pas québecois hein !) Et c’est peut-être pour ça qu’il y a plusieurs choses pas tout-à-fait comme d’habitude, pas tout-à-fait convenu, légèrement décalé que finalement je me dis, à tort, « Putain c’est vachement bien comme film ».
    Non parce que, je suis tellement habitué, gavé de grosses merdes intergalactiques toujours pareilles, qui respectent point par point des schémas, d’une médiocrité sans fond, réactionnaires au final (si par exemple vous demandez au rédacteur du « le cinéma est politique ») qu’au moindre pas de côté, mon cœur est emballé d’un vent de liberté merveilleux qui me fait jurer que ce film est « pas mal du tout ».
    En l’occurrence : des ados niaiseux se rendent compte que les nanas toutes blondes et trop bonnes qui les draguent sont en fait des extraterrestres qui, au moment de coucher avec eux, il y a plein de tentacules qui sortent de leur ventre et qui pénètrent la victime à poil par la bouche pour la congeler et puis elles vont tenter de détruire l’humanité et tout ça. Ca c’est les trois premiers quarts d’heure. « Oh non j’avais dit que je regardais ces films là en accéléré ». Sauf que finalement le meilleur ami gros et puceau qui essaie de se taper une des blondasses extraterrestres depuis le début du film hérite d’une déclaration d’amour de la dite blondasse. Elle est vraiment amoureuse, et lui aussi et même si il sait que faire l’amour avec elle est mortel, il est prêt à y aller. Qu’elle ponde à l’intérieur de lui, ça lui va, il assume.
    Finalement il meurt, mais il assume. Et le héros ados crétins gentillet se transforme en gros barbare exterminateur d’extraterrestre blonde avec une putain de scène de torture au chalumeau au deux tiers du film. Je n’en revient pas.
    Et voilà c’est tout ce que j’avais à écrire.

    https://www.youtube.com/watch?v=zvJvRH1IG9k&nohtml5=False

    #soeurs_de_glace #critique_a_2_balles #matthew_hastings #horreur #2004 #cinema #teen_movie #extraterrestre


  • I am number four, D. J. Caruso, 2011
    Ha quelle merveille les teen movies d’action ... Le ciel est bleu tout le temps, les personnages sont riches, d’une richesse évidente à tel point que même une phrase comme ça paraît incongrue. Celui-là vient d’une autre planète et doit protéger la terre. Mais en attendant d’affronter son terrible destin il veut aller au lycée et draguer l’ex reine des pom pom girl. Et j’admire une telle capacité à écrire des dialogues aussi niaiseux. Quand je pense que le CM1 qu’a écrit les dialogues a osé répondre un soir dans un repas « moi ? Je suis dans le cinéma. Je viens de bosser sur un projet un peu fou avec un héro complètement crétin qui aime son pays. C’est moi qui ai écris la tirade de fin et j’en suis super fier :  » ça, c’est la terre. Je suis né ailleurs mais maintenant ... c’est ma maison ! Et je vais la défendre ...""

    Et parfois je m’imagine des pauvres collégiens qui vont voir ce film avec enthousiasme parce que les pauvres, ils n’ont jamais rien vu d’autre. Le soir, ils repenseront à l’héroïne et découvriront la masturbation en culpabilisant un peu de se foutre royalement du destin de la terre. Et si dans les prochaines années le taux de suicide chez les jeunes augmente de manière incompréhensible, il faut d’abord interdire tous ces films débiles.
    https://www.youtube.com/watch?v=hrpwZPh6uCo


    #critique_a_2_balles #I_am_number_four #2011 #D._J._Caruso #teen_movies #super_héro


  • Percy Jackson le voleur de foudre, Chris Columbus, 2010
    Je pensai alors à tout ce que j’aurais pu faire plutôt que de regarder cette merde :
    – Écrire à ma grand-mère Monique qui n’a pas de nouvelles de moi depuis septembre. Elle m’envoie des mots, parfois par internet et j’avoue que je suis parfois, même souvent, fatigué. Trop peu de choses à lui dire.
    – Écrire une lettre à S. en cherchant comme souvent comment dire les plus beaux mots d’amour d’une manière personnelle, fantaisiste et politique. Décrire sa peau, son odeur et tout les rêves que je lui envoie de loin quelques fois.
    – J’aurais pu aussi tuer un animal.
    – Je me serais fixé un thème le plus incongru possible et puis j’aurais cherché des vidéos qui montraient ce à quoi j’avais pensé : un bébé mangeant son vomi, un berger allemand essayant de procréer avec un yorkshire.
    – Lire le dernier numéro de Fakir que je viens de recevoir.
    – Compter mes 33 tours et les trier par couleur.
    – Essayer de manger tout ce qui a l’air périmé dans mon étagère.

    Bref, tant de choses qui auraient été à coup sur plus intéressantes que regarder ce mauvais, très mauvais Teen movie.
    https://www.youtube.com/watch?v=n5eVOZ6aGkM


    http://www.fakirpresse.info
    https://www.youtube.com/watch?v=OgwP8LulpUg

    #critique_a_2_balles #Percy_Jackson_va_a_la_mer #Chris_Columbus #2010 #cinéma #teen_movie