• #Jonction_48

    Dans la ville de Lod, banlieue de #Tel-Aviv, cohabitent Israéliens juifs et arabes. #Udi_Aloni s’est intéressé à cette population mélangée malgré toutes les vicissitudes historiques et politiques locales.

    Le héros est un certain Kareem, figure locale du rap, filmé dans son quotidien entre concerts, amourettes, rapports aux parents et débrouille des quartiers populaires. Kareem est joué par Tamer Nafar, authentique rappeur de Lod, alors que beaucoup des seconds rôles sont tenus par ses amis de la scène rap.

    Un ancrage documentaire qui fait le prix de cette chronique nous instruisant que si les gouvernements de la région (singulièrement celui d’Israël) s’entêtent dans un statu quo inique, certains habitants n’attendent pas et vivent au quotidien la paix et la #mixité ethnique, religieuse ou culturelle. Une double #émancipation est ici à l’œuvre : celle de #Juifs et d’Arabes qui vivent ensemble malgré tout et celle d’une jeunesse qui s’affranchit des conservatismes de ses ascendants.

    Jonction 48 rappelle que le cinéma israélien est souvent israélo-palestinien et en première ligne de la contestation de l’ordre établi.


    https://www.lesinrocks.com/cinema/films-a-l-affiche/jonction-48

    #film #Israël #musique #rap #arabes #Palestiniens #Palestine #harcèlement #expulsion #absent_présent #humiliations #Lod #coexistence #démolition #patriarcat #conservatisme #present_absentees

  • Le train rapide Jérusalem-Tel-Aviv entre en service Michael Smith - Agence France-Presse à Jérusalem - 26 septembre 2018 - Le Devoir
    https://www.ledevoir.com/monde/537648/le-train-rapide-jerusalem-tel-aviv-entre-en-service

    Ils étaient une dizaine, mardi à l’aube, à embarquer pour la première fois dans le train rapide reliant Jérusalem à Tel-Aviv. Après plus d’une décennie de retard, cette nouvelle ligne ferroviaire a été ouverte partiellement au public.

    Empruntant des escaliers mécaniques descendant 80 mètres sous terre, une partie des passagers de la nouvelle gare de Jérusalem étaient présents uniquement pour profiter de cette nouvelle expérience, effectuant l’aller-retour — 21 minutes par trajet — vers l’aéroport international Ben Gourion, près de Tel-Aviv.

    « On attend ce réseau depuis plus de dix ans », se réjouit Richard Elkaim, 71 ans, accompagné de sa femme et de trois de ses petits-enfants.

    La nouvelle ligne ferroviaire n’est pas encore opérationnelle dans sa totalité, mais, à terme, Jérusalem et Tel-Aviv devraient être à une demi-heure l’une de l’autre, avec des trains glissant à 160 km/h.


    Photo : Ahmad Gharabli Agence France-Presse

    Une aubaine pour les nombreux Israéliens qui parcourent régulièrement les 70 km séparant ces deux villes, où se concentre l’essentiel de l’activité économique et politique du pays.

    Jérusalem et Tel-Aviv n’étaient jusqu’alors desservies que par une ligne sinueuse qui suivait le tracé de l’ancienne ligne du mandat britannique et il fallait compter au moins une heure et demie pour faire le trajet par rail.

    La ligne devait initialement commencer à fonctionner en 2008. Mais le chantier sous maîtrise israélienne en partenariat avec des entreprises chinoise, italienne et russe, a accusé de nombreux retards.

    Les groupes Bombardier, du Canada, Semi, d’Espagne, et Alstom, de France, ont également pris part au projet.

    La nouvelle ligne, dont le chantier est chiffré à 6,5 milliards de shekels (2,3 milliards canadiens), est présentée par ses promoteurs comme une prouesse d’ingénierie.

    Coupant en plein dans le relief semi-montagneux qui entoure Jérusalem, elle comprendra à terme 40 kilomètres de tunnels et 8 ponts.

    Une partie de la ligne est exposée aux critiques politiques puisqu’elle passe par la Cisjordanie, un territoire palestinien occupé par l’armée israélienne depuis plus de 50 ans.

    Le secrétaire général de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), Saeb Erakat, avait dénoncé ce train comme « une volonté israélienne de transformer l’occupation en annexion en utilisant de manière illégale les terres palestiniennes occupées ».

    #Alstom #Bombardier #Semi #Cisjordanie #Palestine #israel #jérusalem #tel-aviv #Transports

  • #Villes_méditerranéennes, passé, présent, futur

    Deux habitants sur trois vivent en ville dans les pays du pourtour méditerranéen. Vers 2030, ils représenteront les trois quarts de la population totale. Selon un rapport du Plan Bleu, dans l’ensemble des vingt et un pays du pourtour méditerranéen, la population urbaine – résidant dans des agglomérations de plus de 10 000 habitants – est passée de 94 millions en 1950 (44 % de la population) à 274 millions en 2000 (64 %).

    Comment gérer ce développement ? Que nous apprennent l’histoire et l’évolution de nos villes pour bâtir un futur durable ? 15–38 place les villes méditerranéennes au centre du viseur estival. Comme l’année dernière, nous prenons le temps et publions les reportages, analyses, images, balades sonores, au fil des semaines jusqu’à la fin du mois d’août. Pour ce premier opus direction la Syrie, en passant par Marseille, Barcelone et Tel Aviv.

    À Marseille, l’enchevêtrement de villages et de barres d’immeuble de la 2ème ville de France interroge. Comment en est-on arrivé à une telle organisation ? Quelles conséquences sur la vie quotidienne des habitants ? Cet ensemble disparate s’est constitué au grès d’une urbanisation que les spécialistes nomment de « comblement », ou comment combler les trous entre les noyaux villageois existants, en y plantant des tours.

    Quelle vie économique et sociale dans les centres villes avec l’ubérisation de la société, et des logements, comme à Barcelone en Espagne où les habitations sont de plus en plus louées aux touristes à la nuitée, entraînant une hausse conséquente des loyers ? Le conseil municipal de Ada Colau (Podemos) a déclaré la guerre aux locations illégales des appartements touristiques, comme Airbnb et similaires. Comment tout cela s’est produit, comment se passe l’action contre le tourisme de masse. Comment cela change la ville et qu’en pensent les résidents ?

    En Israël, l’histoire nous apprend comment les premières populations se sont installées et organisées. Tel Aviv, concentre plus de 4000 bâtiments de style Bauhaus (dont 1 000 ont été classés au patrimoine de l’UNESCO en 2003). La “ville blanche” abrite ainsi le plus grand ensemble d’architecture moderne au monde et le mieux préservé. Une particularité qui fait le charme de la ville mais raconte aussi son histoire. Des architectes avaient alors immigré après avoir été formés dans divers pays d’Europe et conçu les bâtiments. A l’époque, le choix du minimalisme était davantage motivé par des enjeux pratiques qu’esthétiques : il s’agissait de construire rapidement et à moindre coût pour accueillir les nouvelles vagues de migrants.

    Enfin, en Syrie, l’enjeu actuel de la reconstruction se trouve dans des lois sur la propriété décidées par le régime syrien en 2012 et 2018. Ces réglementations excluent de nombreux syriens déplacés à l’intérieur et réfugiés à l’extérieur du pays. Avocats, architectes et collectifs se constituent aujourd’hui pour informer la population et dénoncer l’injustice de ces décisions destinées à changer le visage de la Syrie.


    https://www.1538mediterranee.com/14-villes

    #villes #urban_matter #géographie_urbaine #Méditerranée #Syrie #Marseille #Barcelone #Tel-Aviv #Bauhaus #Immeuble_Gaza #Beyrouth #Egypte

    cc @reka

  • Des dizaines de milliers de manifestants à Tel-Aviv contre la « corruption du gouvernement » RTBF - Belga - 3 Décembre 2017 - 8h12
    https://www.rtbf.be/info/monde/detail_des-dizaines-de-milliers-de-manifestants-a-tel-aviv-contre-la-corruption

    Plusieurs dizaines de milliers de manifestants se sont rassemblées samedi soir dans le centre de Tel-Aviv pour protester contre ce qu’ils dénoncent comme la corruption du gouvernement. Les manifestants, qui avaient intitulé leur rassemblement « la marche de la honte », ont envahi le large boulevard Rothschild, dans un des quartiers huppés de Tel-Aviv, pour dénoncer la corruption du gouvernement et les lenteurs présumées des enquêtes en cours contre le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

    Le rassemblement était organisé par les responsables des manifestations de protestation hebdomadaires devant la résidence du procureur général d’Israël, Avishai Mandelblit, contre la lenteur présumée de ces enquêtes. Le Premier ministre israélien est visé par deux enquêtes, l’une sur des cadeaux qu’il aurait indûment reçus de riches personnalités, et l’autre sur un accord secret qu’il aurait tenté de conclure avec un quotidien populaire pour une couverture favorable.

    Le nom de son avocat personnel et d’un ancien chef de bureau apparaissent par ailleurs dans une affaire de corruption présumée liée à l’achat de trois sous-marins allemands. « Honte », « Bibi rentre chez toi », ont scandé les manifestants, qui ont également pris pour cible le procureur général Avishai Mandelblit. Le leader de l’opposition travailliste, Isaac Herzog, a montré son soutien aux manifestants via sa page Facebook : « la frustration (...) vient du sentiment d’injustice, de la révulsion face à la corruption, et à l’objection morale à une loi faite sur mesure pour une personne », a-t-il écrit.

    Le Parlement israélien va examiner lundi en deuxième et troisième lectures un projet de loi qui est vu par les détracteurs de Benjamin Netanyahu comme un moyen de le tirer d’affaire dans les enquêtes dont il fait l’objet.

    #Israel #manifestation #corruption #Tel-Aviv #humour ( pour le choix du boulevard #Rothschild ) #benjamin-netanyahu marche de la #honte #avishai-mandelblit #sous-marins #allemagne

    • Sur le site du #figaro , la description de l’événement est légérement différente.
      Tel Aviv : 20.000 manifestants contre Netanyahu Le figaro avec Reuters - 3 Décembre 2017 - 8h15
      http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2017/12/02/97001-20171202FILWWW00174-tel-aviv-20000-manifestants-contre-netanyahu.php

      Environ 20.000 personnes ont manifesté samedi à Tel Aviv pour dénoncer la corruption au sein du gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu qui fait l’objet d’un enquête pénale pour abus de pouvoir.
      Il s’agissait de la plus importante manifestation hebdomadaire suscitée par les rumeurs de corruption visant Netanyahu qui affirme n’avoir rien fait de répréhensible.

      Le chef du gouvernement israélien est cité dans deux affaires.
      La première concerne des cadeaux offerts par d’influents hommes d’affaires et la seconde porte sur un accord avec le patron d’un journal pour bénéficier d’articles complaisants en échange de restrictions contre un quotidien rival.

      La manifestation de samedi a été organisée pour protester contre un projet de loi qui doit être soumis la Knesset la semaine prochaine interdisant à la police de rendre publics les éléments de preuve qu’elle a réunis dans les enquêtes visant Netanyahu.
      Le Premier ministre se décrit comme la victime d’une chasse aux sorcières et affirme que les enquêtes ouvertes contre lui « ne révèleront rien car il n’y a rien à révéler ».

      Disparition du boulevard Rothschild , des sous-marins allemands , une simple dépéche, pas un article Du travail pour #Acrimed

  • Mirage gay à Tel-Aviv
    Israël, comme tous les pays encore prisonniers des religions monothéistes, reste très homophobes. Mais #Tel-Aviv est une des capitales mondiales de l’homosexualité. Depuis quelques années, la propagande israélienne mesuré le profit qu’elle pouvait tire de la sympathie des gays occidentaux grâce à ce pinkwashing , camouflage de l’occupation et de la colonisation de la Palestine. Cofondateur de Gai Pied , puis journaliste à Libération et à La Tribune , fin connaisseur d’Israël, Jean Stern était bien placé pour enquêter sur ce ripolinage particulier de la « marque Israël ».
    Il en présente les acteurs et en éclaire les mécanismes : Gay Pride, Chanteurs trans, campagnes de publicité, émissions de télévision, invitations - souvent refusées - de personnalités étrangères, films homosexuels grand public ou pornographies et, bien sûr, déclarations démagogiques du premier ministre Benyamin Netanyahou et consorts. Ce reportage n’oublie pas la #Palestine, où les #gays subissent à la fois l’oppression d’une société traditionaliste et le chantage des autorités d’occupation.
    Dominique Vidal _ Le Monde Diplomatique juin 2017

    #Israël #Jean_Stern #homosexualité #pinkwashing

    Dans cette enquête inédite et à contre-courant, Jean Stern démonte une stratégie marketing et politique orchestrée par l’État israélien – le pinkwashing – qui consiste à camoufler la guerre, l’occupation, le conservatisme religieux et l’homophobie derrière le paravent sea, sex and fun d’une plaisante cité balnéaire, Tel Aviv. De Tsahal, armée affichée « gay-friendly », au cinéma – porno ou branché – empreint d’orientalisme, en passant par la frénésie nataliste chez les gays via la gestation pour autrui, l’auteur raconte l’envers du décor d’un rouleau compresseur. Ce « mirage rose » est décrié par les homosexuels palestiniens et les militants radicaux LGBT israéliens, juifs comme arabes.

    http://www.editionslibertalia.com/catalogue/hors-collection/jean-stern-mirage-gay-a-tel-aviv
    #homophobie
    Cofondateur de GaiPied en 1979, puis journaliste à Libération et à La Tribune, Jean Stern a publié Les Patrons de la presse nationale. Tous mauvais (La Fabrique, 2012).

    Paru dans CQFD n° 154, mai 2017. @cqfd

    LE PINKWASHING À L’HEURE DE TEL AVIV (OU ISRAËL SE RACHÈTE UNE IMAGE PINK)

    Publié aux #éditions_Libertalia, le livre de Jean Stern est une enquête inédite qui décortique la stratégie marketing de l’État israélien draguant la communauté gay occidentale. Rencontre avec l’auteur, cofondateur de Gai Pied, puis journaliste à Libération et actuel rédacteur en chef de La Chronique d’Amnesty International.

    CQFD : « Mirage gay à Tel Aviv » est une enquête sur ce que l’on appelle le pinkwashing. Est-ce que tu peux nous expliquer de quoi il s’agit ?

    Jean Stern : Je vais prendre un exemple simple avec le « greenwashing », qui consiste pour les entreprises à repeindre en vert leurs actions, à mettre par exemple des plantes vertes dans les sièges sociaux. Le pinkwashing apparaît en 2008 avec l’idée d’attirer la communauté gay occidentale à Tel Aviv pour tenter d’« adoucir » l’image d’Israël et de développer un nouveau tourisme. À partir de 2009-2010, une vraie stratégie marketing est pensée, élaborée, construite par la mairie de Tel Aviv, les hôteliers et le ministère du tourisme pour tenter de changer l’image d’Israël. Il faut rappeler qu’Israël était en dehors des grands circuits touristiques mondiaux jusqu’à la fin des années 2000. Et le gouvernement israélien s’est dit : il va falloir mettre en avant nos atouts. Tel Aviv, balnéaire, dotée de nouveaux lieux de sociabilité et dont l’image était en train de changer offrait un vrai potentiel. Ils ont trouvé le slogan : « Tel Aviv, la ville qui ne dort jamais ». Un slogan festif adapté aux hétéros mais qui marche aussi bien pour les gays. Israël a alors ciblé les médias gays, invités des dizaines de journalistes LGBT à Tel Aviv, fait des opérations de promo dans les clubs gays etc. Mais le pinkwashing a aussi et surtout permis un discours idéologique, avec cette idée sous-jacente : il y a des droits pour les gays en Israël, et ils n’en ont pas dans le monde arabe.

    Dans ton livre, on entre dans le détail puisqu’on découvre qu’une boîte de com’ basée aux Pays-Bas a été embauchée pour faire ce travail de marketing…

    Oui, il s’agit d’Outnow, une entreprise habituée à travailler avec des marques comme Orange, IBM mais aussi avec des villes comme Berlin, Vienne ou Copenhague. À partir de 2008, le gouvernement israélien a mis en place la structure « Brand Israël » directement reliée au cabinet de la ministre des Affaires étrangères de l’époque, Tzipi Livni. Cette ancienne agente du Mossad, le service secret israélien, n’ignorait rien de l’image désastreuse de son pays. L’équipe de Livni a utilisé toutes les ressources du marketing pour l’améliorer. Des dizaines de millions de dollars ont été dépensés sur plusieurs années. Entre autres choses, le congrès de l’association mondiale du tourisme LGBT a été accueilli là-bas. Dès 2009-2010, un flux touristique s’est instauré. Aujourd’hui, des dizaines de milliers de touristes gays occidentaux se rendent chaque année à la semaine de la fierté gay, début juin. Un tourisme très rentable puisqu’il contribue à faire tourner les nombreux bars, clubs et hôtels de Tel Aviv. Même si Israël a investi beaucoup d’argent, le retour sur investissement est flatteur puisque cela a non seulement amené des gens à Tel Aviv mais a surtout contribué à changer l’image du pays chez les gays avec cette idée assez simplette mais qui hélas marche : « Un pays aussi sympa avec nous ne peut pas être aussi horrible qu’on le dit avec les Palestiniens. »

    Par ailleurs, on comprend dans ton livre qu’à travers ce plan marketing, Israël utilise le désir des gays occidentaux pour l’homme oriental.

    Israël a récupéré ce que l’on a appelé l’orientalisme sexuel dont on trouve les traces chez des écrivains du XIXe siècle comme Flaubert ou Gérard de Nerval. Dans son livre L’Orientalisme, Edward Saïd explique comment l’image du monde arabo-musulman était très liée au désir sexuel des hommes occidentaux pour « l’homme arabe ». Cet orientalisme sexuel a connu son âge d’or dans les années 1950-60 avec pas mal d’écrivains emblématiques qui s’installaient au Maroc, en Tunisie, mais aussi s’engageaient aux côtés des Palestiniens. Jusque dans les années 1970, nombre de gays occidentaux sont allés ainsi au Maroc, en Égypte ou en Tunisie, rencontrer des hommes arabes. Et de fait, ça marchait assez bien parce qu’on était dans une sorte de « pas vu pas pris » réciproque. Mais le durcissement des pays arabo-musulmans, comme le Maroc et l’Égypte, à l’égard des homosexuels, a rendu de plus en plus compliqué ce tourisme sexuel. Et puis le contexte post-11 septembre 2001 a fait qu’une partie des homosexuels sont devenus hostiles à l’islam, et aux Arabes en général. Cela a été la naissance de l’homonationalisme, et il faut aujourd’hui déplorer qu’une partie des homosexuels occidentaux soutiennent la droite et l’extrême droite dans la croisade mondiale contre l’Islam. Israël leur propose un genre de placebo d’Orient qui leur convient assez bien, et je raconte comment de ludique le séjour à Tel Aviv devient de plus en plus politique.

    Dans ce contexte particulier, comment vivent les homosexuels en Palestine ?

    Dans une société plutôt conservatrice et homophobe, les homosexuels sont harcelés, parfois arrêtés et torturés par la police palestinienne. Une situation qu’exploite Israël grâce à une unité de surveillance électronique (l’unité 8200). Il y a trois ans, 43 réservistes de cette unité ont publié un texte où ils dénoncent le travail qu’on leur demande. C’est-à-dire non pas la prévention du terrorisme mais la détection des homosexuels et des lesbiennes, des hommes adultères, des alcooliques, etc., afin de les soumettre à un chantage. Ceux qui acceptent de s’y soumettre deviennent des collabos et risquent la mort s’ils sont découverts. S’ils refusent, Israël peut les dénoncer à la police palestinienne, et c’est également un péril mortel pour eux. Derrière le sirupeux discours gay-friendly d’Israël que mon livre essaye de décrypter, il y a une réalité bien plus sombre. Mais en Israël, en dehors de Tel Aviv, la société reste majoritairement homophobe. Les jeunes LGBT sont harcelés, violentés. Au-delà de son objectif de faire oublier l’occupation de la Palestine, le pinkwashing est aussi un paravent qui cache la réalité peu reluisante de la société israélienne, homophobe, inégalitaire, de plus en plus raciste.

    Il y a aussi un chapitre sur l’utilisation de mères porteuses en Thaïlande, en Inde et ailleurs par les couples gays israéliens qui laisse sans voix…

    En commençant cette enquête il y a trois ans, j’étais surpris de croiser dans les rues de Tel Aviv des couples de garçons poussant des landaus avec des bébés. Je me suis aperçu qu’il y avait un baby-boom gay en Israël d’une ampleur considérable, unique au monde. On parle de plus de 10 000 naissances dans les couples de lesbiennes et de 5 000 dans les couples homosexuels à Tel Aviv depuis 2010. Pour les lesbiennes, c’est relativement simple puisque Israël est un des pays pionniers de la fécondation in vitro. Pour les gays c’est plus compliqué. Au début, ils ont eu recours à la coparentalité, avec des amies souvent lesbiennes. Et on se partage le temps de garde, une semaine chez l’un, une semaine chez l’autre. Mais petit à petit, ils ont préféré la gestation pour autrui (GPA), baptisée en Israël maternité de substitution. La GPA est devenue un vrai marché avec ses cours : c’est plus cher de louer une mère porteuse juive aux États-Unis qu’une femme non juive au Népal ou en Thaïlande. Pour donner une échelle des prix, cela va de 45 000 à plus de 150 000 dollars. Dans ce nouveau marché de l’enfant, fait d’hyper-capitalisme mêlé de nationalisme – il faut des fils pour peupler Israël – il y a quelque chose qui provoque le malaise. Il y aussi une sérieuse bagarre avec les religieux, dont le poids politique est important en Israël, sur la question de la judaïté de ces enfants. Pour la loi juive, on est juif par la mère. À l’exception de certaines mères porteuses aux États-Unis, la plupart ne sont pas juives. Ces questions éthiques sont en fait très politiques.

    Où est donc l’espoir ? Peut-être du côté du Black Laundry qui a marqué l’histoire de la défense des droits LGBT en Palestine / Israël dans les années 2000 ?

    Il y a eu effectivement au début des années 2000 un mouvement LGBT très novateur, Black Laundry, qu’on peut traduire par lessiveuse noire et qui prônait l’exact inverse du pinkwashing. Il y avait là aussi bien des filles, des garçons ou des trans palestiniens et israéliens. Ce mouvement mixte dans tout les sens du terme a su mener une lutte à la fois contre le pinkwashing alors naissant mais aussi et surtout contre l’occupation, qui est la question centrale en Israël. Ce mouvement a fini par se déliter et beaucoup de ses militants ont d’ailleurs quitté le pays pour Berlin. Mais après plus de dix ans d’atonie, et pendant que les homos réacs jouissent de leur bonne fortune dans leurs luxueux penthouses de Tel Aviv, on assiste depuis quelque temps à une petite renaissance de l’expression de la radicalité LGBT, notamment avec des groupes palestiniens qui tentent de se réapproprier la culture queer arabo-musulmane et de se développer à l’intérieur même des Territoires occupés. C’est difficile, car il leur faut combattre sur tous les fronts, dénoncer ce pinkwashing qui les présente comme des victimes de l’homophobie de leur société, alors qu’Israël contribue largement à leur oppression. Il ne faut pas se leurrer, le combat est très dur, contre la famille, la police, l’armée et un discours qui nie leur identité pour les LGBT palestiniens, contre une société parfois hystériquement homophobe et une extrême droite de plus en plus violente en Israël pour les LGBT israéliens. C’est d’ailleurs en Palestine et en Israël que les mirages du pinkwashing sont souvent le plus violemment critiqués, et cela a quelque chose de réconfortant, surtout vu de France, où il est si difficile de critiquer Israël. Toutes les arnaques ont cependant une fin.

    Propos recueillis par Martin Barzilai


    • @lundimatin

      En Tchétchénie, on persécute les homosexuels. Voici peu de jours, la radio rapportait que le gouvernement turc faisait tirer à balles en caoutchouc sur la Gay Pride place Taksim. Ces horreurs ne se produiraient certes pas en Israël. En effet, le pays est devenu « gay friendly ». C’est ce que nous rapporte Jean Stern dans ce #Mirage_gay qui est une enquête rondement menée sur l’entreprise de pinkwashing lancée par l’État israélien afin de séduire et d’attirer les homosexuels du monde entier. L’énoncé peut paraître caricatural, mais il ne l’est pas du tout. Nous avons bien affaire ici à une hénaurme opération de com’, comme aurait dit le père Ubu et qui, ce qui ne gâte rien, alimente aussi la pompe à phynances… « Lancée en 2009, la conquête publicitaire des gays aura pour cadre une opération plus globale, Brand Israel, “Vendre [lamarque] Israël”. Principe de base : faire oublier l’occupation de la #Palestine, voire son existence. » Le concepteur de l’opération est un diplomate, Ido Aharoni, qui a travaillé aux États-Unis avant de revenir au ministère des Affaires étrangères à #Jérusalem. Il expose ainsi sa stratégie : « Chasser de l’esprit mondial le mur de séparation, Jérusalem et les hommes en noir, l’aspect guerrier et religieux du pays [1] » et « faire du Web un allié » – en investissant pour cela tout l’argent nécessaire.

      https://lundi.am/Mirage-gay-a-Tel-Aviv-Jean-Stern

      Cofondateur de #GaiPied en 1979, puis journaliste à Libération et à La Tribune, Jean Stern a publié Les Patrons de la presse nationale. Tous mauvais (La Fabrique, 2012). En mars 2017 paraissait Mirage gay à #Tel_Aviv aux éditions Libertalia. En plus de cet entretien, vous pouvez lire une recension de l’ouvrage dans notre édition estivale.

      https://lundi.am/Pinkwashing-a-Tel-Aviv

  • #Jean_Stern décrypte le #marketing #gay d’Israël
    https://www.mediapart.fr/journal/international/100617/jean-stern-decrypte-le-marketing-gay-disrael

    Vidéo accessible dans le corps de l’article. Depuis une quinzaine d’années, #Tel-Aviv s’est positionnée sur le créneau du « tourisme gay ». Une manière de redorer son image, mais qui s’avère particulièrement hypocrite, selon le journaliste Jean Stern, auteur de l’ouvrage Mirage gay à Tel-Aviv.

    #International #Culture-Idées #homosexualité #Israël #livre

  • Un article du correspondant à Beyrouth du Monde dénonce la niaiserie des arguments d’Anne Hidalgo pour justifier Tel-Aviv-sur-Seine. L’argumentation de l’auteur conduit à penser que cette bévue politique serait due à la crétinerie et à l’incompétence d’Hidalgo.

    http://www.lemonde.fr/politique/article/2015/08/12/tel-aviv-sur-seine-demontre-que-la-grille-d-analyse-des-politiques-francais-

    Je ne le pense pas du tout. Ce n’est pas par incompétence que l’on s’entoure de membres des réseaux CRIF-BNVCA-LICRA (qui œuvrent avec constance pour les intérêts d’Israël).

    Ce n’est pas par hasard que l’on charge Patrick Klugman (ancien président de l’Union des étudiants juifs de France, membre du Comité Directeur du CRIF et intervenant régulier sur le site « la Règle du jeu » de BHL), des relations internationales de la ville de Paris.

  • Israël : heurts lors d’une manifestation contre les violences policières
    AFP / 03 mai 2015 22h22
    http://www.romandie.com/news/Israel-heurts-lors-dune-manifestation-contre-les-violences-policieres/590005.rom

    Tel-Aviv - Au moins 23 policiers et 7 manifestants ont été blessés dans des heurts dimanche soir à Tel-Aviv après un rassemblement contre les violences policières et la discrimination dont sont victimes les Israéliens d’origine éthiopienne, selon les services d’urgence.

    La police montée a tiré des grenades assourdissantes pour disperser la foule et l’empêcher de s’en prendre à la mairie de Tel-Aviv, a constaté un journaliste de l’AFP. Les manifestants ont lancé des pierres, des bouteilles et des chaises sur la police.

    Des canons à eau ont également été utilisés pour éloigner des manifestants des rues alentours, en vain.

    Plusieurs manifestants ont été arrêtés, a indiqué la porte-parole de la police, Luba Samri.

    Quelque 10.000 personnes selon la presse, 3.000 selon la police, étaient venues manifester à Tel-Aviv, trois jours après un rassemblement à Jérusalem, qui avait également dégénéré en heurts.Trois policiers et dix manifestants avaient été blessés.

    Le ministre de la Sécurité intérieure, Yitzhak Aharonovitch, a expliqué que disperser les émeutiers était compliqué, car il n’y avait pas de chef à qui s’adresser.

    Il n’y a personne à qui parler, a-t-il déclaré à des journalistes.

    Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a promis que toutes les plaintes (contre la police) allaient être étudiées. Mais il n’y a pas de place pour la violence, a-t-il ajouté.

    La large diffusion dans la presse israélienne d’une vidéo montrant deux policiers en train de frapper un soldat d’origine éthiopienne en uniforme militaire a suscité la colère de cette communauté.

    Parmi les milliers de manifestants, des centaines d’Israéliens étaient venus soutenir leurs compatriotes d’origine éthiopienne. Ils brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire Un policier violent devrait être en prison ou Nous demandons l’égalité des droits.

    #Israéliens_Ethiopiens #Juifs-Ethiopiens #Tel-Aviv

    • Publié le 03-05-2015 Modifié le 03-05-2015 à 22:23
      Israël : violente manifestation d’Israéliens d’origine éthiopienne
      Par RFI
      http://www.rfi.fr/moyen-orient/20150503-israel-violente-manifestation-israeliens-origine-ethiopienne-falashas

      Ohad, 32 ans, était dans la manifestation : « La communauté éthiopienne vit en Israël depuis environ 30 ans. Et depuis 30 ans, nous souffrons du racisme... dans l’éducation, dans le logement. Si on veut par exemple louer un appartement, les gens ne veulent pas la plupart du temps, parce qu’on est Ethiopiens, on est Noirs. Dans le travail c’est pareil, il n’y a pas de travail bien payé pour nous. Mais le pire, ce sont les violences policières. Les policiers nous voient tous comme des criminels ».

      « On est Israéliens ! Mais on ne se sent pas traités comme les autres Israéliens. Les autorités israéliennes nous on fait venir dans ce pays parce qu’on est juif, ou on est venu de nous-mêmes. Mais on ne peut pas nous faire venir et nous laisser de côté, comme si nous étions l’arrière-cour d’Israël. C’est la vérité, et cette situation doit changer » , souligne Ohad au micro de la correspondante de RFI, Murielle Paradon.

    • Une manifestation antiraciste des Éthiopiens d’Israël dégénère
      Dernière modification : 03/05/2015

      http://www.france24.com/fr/20150503-une-manifestation-antiraciste-ethiopiens-israel-degenere-affronte

      Au moins 20 personnes été blessées, dimanche à Tel Aviv, lors d’affrontements entre policiers et manifestants israéliens d’origine éthiopienne dénonçant le racisme anti-noir des forces de l’ordre.

      Intifada noire ou « Baltimore israélien » : les centaines de manifestants israéliens d’origine éthiopienne rassemblés à Tel Aviv ne mâchaient pas leurs mots, dimanche 3 mai, pour exprimer leur ras-le-bol à l’égard d’une police qualifiée de raciste.

    • Israël : Netanyahu appelle à éradiquer le racisme, devant la colère des juifs éthiopiens
      AFP / 04 mai 2015
      http://www.romandie.com/news/Israel-Netanyahu-appelle-a-eradiquer-le-racisme-devant-la-colere-des-juifs-/590252.rom

      Jérusalem - Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a appelé lundi à éradiquer le racisme après les violentes manifestations qui ont agité cette semaine la communauté des juifs israéliens d’origine éthiopienne.

      Nous devons être unis contre le phénomène du racisme, le dénoncer, et l’éradiquer, a déclaré M. Netanyahu, cité dans un communiqué de ses services, à l’issue d’une rencontre de trois heures avec les représentants de la communauté éthiopienne.

      M. Netanyahu a ajouté qu’il avait chargé une commission ministérielle de s’attaquer aux problèmes d’intégration rencontrés par les Israéliens d’origine éthiopienne, notamment des difficultés dans le domaine de l’éducation, du logement et de l’emploi.

      Plus d’une soixantaine de policiers et manifestants ont été blessés dimanche soir à Tel-Aviv, au cours d’une manifestation qui a dégénéré en émeutes.

      #hôpital_se_fout_de_la_charité

    • Bordure protectrice : une ONG évoque la « dérive morale » de l’armée israélienne

      Tsahal dénonce les méthodes de Breaking the Silence, qui refuse de fournir les preuves de ses accusations
      Publié 04 Mai 2015
      http://www.i24news.tv/fr/actu/israel/diplomatie-defense/69973-150504-bordure-protectrice-une-ong-evoque-la-derive-morale-de-l-armee-

      Contactée par le Times of Israel, l’armée israélienne a assuré qu’elle s’était engagée à enquêter très sérieusement sur toutes les accusations crédibles formulées par les médias, les ONG ainsi que les plaintes officielles impliquant ses soldats pendant Bordure protectrice, mais a déploré la méthode employée par Breaking the Silence qui « refuse de fournir des preuves de leurs affirmations ».

      Après publication de son rapport, l’organisation refuse systématiquement de fournir les preuves liées aux accusations demandées par l’armée, empêchant les responsables militaires d’enquêter et de punir les éventuels coupables.

      Selon Tsahal, ce comportement rend « toute enquête, menée par les organes compétents, impossible et ne permet pas que les incidents soulevés soient traités d’une manière appropriée » et prouve que l’organisation « n’a pas l’intention de corriger les fautes découvertes ».

      Breaking the Silence insiste sur le fait que tous les témoignages ont été vérifiés et validés pour vérifier leur authenticité.