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  • Blog gaulliste libre : Vers la fin du travail ?
    http://www.gaullistelibre.com/2014/02/vers-la-fin-du-travail.html

    S’interroger sur le travail, c’est mettre en lumière l’état et le devenir de nos sociétés modernes. Alors que l’emploi est l’alpha et l’oméga d’une condition sociale décente, celui-ci disparaît peu à peu sous le poids des mutations technologiques et de fait, c’est toute la structure de la société et des rapports entre individus qui est remise en cause.

    Y aurait-il un “aveuglement médiatique“ ? Alors que dirigeants politiques, intellectuels en vue et experts en tous genres peuplent les médias pour donner leurs solutions face au chômage, aucun écho n’est fait à la disparition du travail.

    Éloge du rétroviseur

    Au vue de la doxa libérale (et socialiste), la croissance ferait l’emploi. Cette relation doit pourtant être analysée car les faits sont plus abstraits. Il est, en effet, possible de montrer que la croissance ne crée pas d’emplois, voire en détruit. Cette position – hétérodoxe – résulte du lien étroit entre croissance et productivité horaire (les gains de productivité dynamise la croissance et celle-ci est favorable à ces gains car elle accélère l’introduction de nouvelles méthodes de production et permet le renouvellement des équipements obsolètes). De fait, l’augmentation de la productivité horaire suit une courbe très proche de celle de la croissance. Or, l’emploi dépend de ces deux grandeurs. Ainsi, pour discerner le volume d’emplois que crée l’augmentation du PIB, il faut retrancher l’accroissement de la productivité horaire. Si la croissance et la productivité progressent au même rythme, le volume de travail ne croit pas.

    Or, au regard de la période allant du début des 30 glorieuses à la fin du 20ème siècle, le parallélisme entre croissance et productivité horaire tend à l’avantage de ce dernier : celui-ci a augmenté en moyenne de 3,6% alors que le PIB a lui crue, en moyenne, de 3,2%. A durée de travail égale, le chômage aurait augmenté, et en réalité c’est la baisse du temps de travail qui a permis la création d’emplois.....

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  • Projet » Réduire le temps de travail reste la solution !

    Face à la crise de l’emploi et aux mutations du travail, attendre un hypothétique retour de la croissance est un leurre, nous dit la sociologue Dominique Méda. Mieux vaut réaliser un partage contrôlé du travail, lui redonner du sens et se projeter au-delà de la croissance.

    http://www.revue-projet.com/articles/2013-09-reduire-le-temps-de-travail-reste-la-solution

    Nous traversons actuellement une double crise : une crise de l’emploi et une crise du travail. La plupart des articles de ce dossier l’ont mis en évidence. La crise de l’emploi semble la mieux connue. Le taux de chômage est devenu l’un des indicateurs dont les évolutions sont les plus scrutées, même si les chiffres officiels (2,9 millions de personnes en France métropolitaine au quatrième trimestre 2012) sont très différents du total des inscrits à Pôle emploi (5,3 millions à la même époque) et relativement éloignés de la perception qu’en a la population. Estimé à 10,4 % de la population métropolitaine active en 2013, le taux officiel flirte ainsi avec son record de 1997 (10,8 % aux deux premiers trimestres). Le phénomène dit « halo du chômage[1] » n’a fait que s’amplifier : aux personnes recherchant un emploi et sans aucune activité, on doit ajouter celles cherchant du travail tout en exerçant des activités réduites. Il faut aussi prendre en compte celles dont les trajectoires mêlent contrats très courts ou périodes d’intérim et celles en sous-emploi[2] (5,3 % des personnes en emploi). Enfin, pour prendre la mesure de cette crise, on doit prendre en considération la « déstabilisation des stables[3] » : outre les personnes en emploi « précaire » (12,3 % de la population en emploi), une partie de celles en CDI ne sont plus véritablement protégées, en raison des licenciements (dont seule une toute petite partie fait l’objet d’un plan de sauvegarde de l’emploi), des fermetures et liquidations d’entreprises et, désormais, du grand nombre de ruptures conventionnelles (320 000 en 2012, soit 16 % des fins de CDI). En 2007 déjà, la France était l’un des pays où s’exprimait le plus fortement la crainte de perdre son emploi et ne pas en retrouver un à compétence égale.

    LE TRAVAIL DÉBOUSSOLÉ
    Suite aux nouvelles formes d’organisation du travail[4] et à un nouveau type de management (notamment dans le secteur public), la crise de l’emploi se double d’un véritable malaise et d’une perte de sens du travail. Les Français présentent des niveaux de stress, de fatigue et d’insatisfaction au travail parmi les plus élevés sur le Vieux Continent. La dernière enquête sur les conditions de travail en Europe, menée par la Fondation de Dublin, a confirmé les travaux que nous avions présentés en 2008 avec Lucie Davoine[5]. Déjà les Français étaient les plus nombreux à déclarer qu’ils étaient souvent stressés au travail, que leur travail les empêchait de consacrer le temps nécessaire à leur famille et à leur couple, que leurs chances de promotions étaient faibles et leur salaire peu élevé. Une enquête consacrée par Radio France au sens du travail a mis en évidence, plus spécifiquement, que les cadres et professions intermédiaires du service public (sans nécessairement être fonctionnaires) – population diplômée extrêmement attachée au travail et à ses valeurs – désespéraient de celui-ci et déclaraient des états de fatigue et des souhaits de retrait très élevés. Cette enquête impute cette perte de sens à l’obsession actuelle pour la rentabilité et la productivité, qui empêche d’effectuer un travail de qualité. Partout l’on se plaint du caractère déshumanisant et inefficace des indicateurs mobilisés par le management et de leur inaptitude à mesurer les capacités des salariés. Dans le même temps, les Français restent, de loin, ceux dont les attentes à l’égard du travail sont les plus fortes : le considérant comme très important, ils sont également les plus nombreux à en plébisciter l’intérêt, les jeunes plus encore que les autres.

    La perte de sens du travail est imputée à l’obsession actuelle pour la rentabilité et la productivité, qui empêche d’effectuer un travail de qualité.

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