• Pourquoi les #supermachés coopératifs n’arrivent pas à passer à la vitesse supérieure

    Neuf ans après l’ouverture de #La_Louve, premier #supermarché coopératif et participatif en France, le modèle s’est étendu. Sans pour autant réussir à franchir une barrière sociale.

    « Quand il n’y a plus de carottes, je regarde dans les réserves pour en remettre. Comme ça, je ne dérange pas celui qui est à la caisse. » Au moment de faire vos courses, cela ne vous viendrait pas à l’idée. Pour Pascale, si. Elle est coopératrice de #Supercoop, « supermarché coopératif et participatif » à Bègles, dans la métropole bordelaise.

    Ici, ce sont des #bénévoles qui permettent à la boutique de tourner : pour faire leurs courses dans le magasin, il leur faut effectuer chaque année treize créneaux de trois heures de #bénévolat. Cela allège les charges de fonctionnement et permet de réduire les marges sur les produits… et donc les #prix finaux.

    Le premier modèle du genre est né aux États-Unis, en 1973, avec le magasin #Park_Slope_Food_Coop, à New York. En France, la première enseigne, La Louve, a ouvert en 2016 à Paris. Aujourd’hui, on dénombre une cinquantaine d’#épiceries et de supermarchés coopératifs dans le pays.

    Retour à Bègles. L’aventure Supercoop a démarré en 2016 avec une #mini-épicerie ouverte deux jours par semaine. Elle rassemble aujourd’hui 600 consommateurs réguliers et 400 personnes qui effectuent « leurs services », selon l’expression consacrée. Sur l’exercice 2023-2024, le magasin a réalisé 1 million d’euros de chiffre d’affaires, pour un résultat net de 15 000 euros. Le deuxième bilan positif en neuf ans de fonctionnement, bien aidé par une subvention annuelle de 20 000 euros de la métropole bordelaise.

    Supercoop cherche les clés de son « #autonomie » admet Jean-Paul Taillardas, son président : « Il suffit d’un poil pour qu’on soit bien ». Cela passe par plus de consommateurs, et donc plus de coopérateurs qui prennent des parts sociales et effectuent leurs heures de service.

    Des bénévoles volatils

    C’est là que le bât blesse. « Aujourd’hui, on a cinq ou six personnes dans les réunions d’information contre 40 ou 50 à notre lancement », relate Jean-Paul Taillardas. La structure a enregistré huit nouveaux coopérateurs au mois de novembre 2024. La tendance est plutôt à la stagnation.

    « Il y a beaucoup de turnover côté bénévole : les personnes peuvent ne plus se retrouver dans les choix de la structure, ou tout simplement déménager, accueillir un enfant dans leur foyer, connaître les aléas de la vie, analyse Clotilde Grassart, coopératrice bénévole de #SuperQuinquin à Lille, et également docteure en économie et sociologie. C’est une éternelle insatisfaction pour les structures car les recrutements actuels permettent seulement de combler les départs, pas de grossir. »

    Pour glaner de nouveaux consommateurs, Supercoop cherche à alléger la contrainte des « services ». L’épicerie a mis en place les « binômes » : « On donne la possibilité de former des duos pour faire treize services à deux, au lieu de treize par personne », explique Jean-Paul Taillardas. Une idée qui revient à diviser par deux la charge de travail.

    Supercoop s’est pour cela inspiré de #La_Cagette, le supermarché coopératif de Montpellier ; la pratique a également cours chez SuperQuinquin, à Lille. Cette dernière a par ailleurs ouvert ses portes aux non-coopérateurs lors de l’été 2024 pour une durée limitée. De quoi combler une habituelle période creuse tout en attirant de potentiels nouveaux sociétaires.

    Dans les étals de Supercoop, les coopérateurs convaincus n’en sont pas moins lucides. Rabia, la trentaine, convient ainsi que le projet « est séduisant sur le papier mais ça reste contraignant », tout en achetant ses pommes bio et locales.

    Depuis cinq ans, cette médecin y trouve son compte : « Ça me sort de mon quotidien. Ça nous rapproche des producteurs locaux tout en leur permettant de vivre correctement. » Chez Supercoop, ce sont eux qui fixent les prix, sans négociation de la part du magasin.

    #Inégalités_sociales face au #temps_libre

    Jean-Paul Taillardas saute d’étals en étals. « Pour six œufs bio, produits dans le Lot-et-Garonne (département limitrophe, NDLR) on est à 2,52 €. Pour des spaghettis bio, farine complète, produits en France, on est à 2 € le kilo. Sur ces produits, on est imbattables. » Pourquoi cela n’attire pas plus, notamment les personnes les plus défavorisées ?

    « Les #prix des produits ne suffisent pas à rendre le modèle attractif, pointe Alban Ouahab, docteur en sciences de gestion. C’est plus facile de se dire “ça me vide la tête” quand on est médecin que quand votre métier c’est déjà de vider des palettes ou de faire une tâche répétitive, de travailler sans être déclaré ou de faire des heures supplémentaires pour boucler les fins de mois »

    Le temps libre inégalement réparti selon le genre et les milieux sociaux est une difficulté structurelle difficile à dépasser. Après neuf ans d’existence, le constat reste amer pour Jean-Paul Taillardas : « Notre rêve du bio pour tous à très bon marché, on a du mal à l’atteindre. On ne peut pas bien payer les producteurs et faire du low cost. »

    D’autant que, dans les supermarchés coopératifs, « le bénévolat reste une pratique socialement marquée alors qu’à l’origine, ces projets ont pour objectif d’aller vers un modèle de consommation inclusif socialement », rappelle Clotilde Grassart. Clarisse Da Col, membre active de l’épicerie associative et participative #Coqueli’Coop, à Cachan (Val-de-Marne), raconte comment la structure s’est heurtée à cette limite après son ouverture à Fresnes, en 2020.

    « On avait une prévision de croissance trop ambitieuse. Un magasin de 150 m2, beaucoup d’emprunts, des équipements très chers. Rapidement on a atteint un plafond de 250 coopérateurs, alors qu’on visait 500. »

    En 2023, le projet est arrêté dans cette commune pour être poursuivi à Cachan, une commune voisine plus aisée. « La mairie est plus impliquée, les associations aussi, et la population est plus à l’écoute et réceptive. Le profil des habitants de Cachan est différent de celui des habitants de Fresnes », décrit-elle en se demandant : « Comment intégrer nos voisins plus largement ? »

    https://www.alternatives-economiques.fr/supermaches-cooperatifs-narrivent-a-passer-a-vitesse/00113858

    #coopérative #supermarchés_collaboratifs

  • SORTIR DE LA TYRANNIE DE LA « VALEUR TRAVAIL » - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=JZqjxAo5eoY

    Qu’est-ce que tu fais dans la vie ? La plupart du temps, quand vous rencontrez quelqu’un c’est l’une des premières questions que l’on vous pose. Aujourd’hui, nos vies, notre société sont entièrement organisées autour du travail. Quand on est enfant : on nous demande ce que l’on voudrait faire quand on sera grand et quand on est adulte, on nous demande ce que l’on fait pour gagner notre vie. En bref, notre travail est souvent considéré comme ce qui nous définit. Pourtant, qui choisit vraiment son métier ?
    Aujourd’hui, le travail ne permet pas de vivre correctement pour de nombreuses personnes, il peut être pénible, provoquer du mal être… Et il n’est pas accessible pour toutes et tous de la même manière. Pourtant les difficultés structurelles du marché de l’emploi sont souvent niés par nos responsables politiques à l’image d’Emmanuel Macron pour qui il suffirait de traverser la rue pour trouver du travail. Sans parler des éternels appels à travailler plus Pour la philosophe Céline Marty, que je reçois aujourd’hui, il est urgent de questionner l’organisation de notre modèle sociale fondé sur le travail, elle le dit “ce que nous faisons de nos journées, de nos vies, devraient être débattus publiquement “
    Alors que la contestation face à la réforme des retraites a fait émerger de nombreux débats de fond : Ne serait-il pas temps de remettre en question la place qu’occupe le travail dans nos sociétés ? De réorganiser le travail à l’aune de l’urgence écologique et sociale ? Comment s’émanciper du productivisme ? Doit on travailler moins pour vivre mieux ? C’est à toutes ces questions que nous tentons de répondre avec Céline Marty dans ce nouvel entretien Blast.

    #travail #capitalisme #paresse #organisation #temps_libre

    • Que tout cela est bien énervant...

      Déjà l’intitulé, qui place l’enjeu sur les cimes éthérées de la représentation – « valeurs ». Comme si c’était le problème.

      Car ce n’est pas de la « tyrannie de la valeur travail » dont il faut sortir, mais de la tyrannie de la reproduction du capital – ce qui est bien plus concret. Et qui ne se fera pas à coup de « désacralisation » ou de révision de nos valeurs !

      Car l’objectif, ce n’est pas de viser une quelconque « valeur travail », mais de liquider par une révolution le rapport social de production qui est le nôtre aujourd’hui à l’échelle planétaire – et d’où (mais on s’en tape) les représentations que l’on s’en fait se déploient et sur lesquelles elles s’épanouissent.

      Ce n’est que sur cette base – la fin du capitalisme – que l’on pourra utilement et définitivement « remettre en question la place qu’occupe le travail », « réorganiser le travail à l’aune de l’urgence écologique et sociale » et « s’émanciper du productivisme ».

      Quant à « questionner l’organisation de notre modèle sociale fondé sur le travail » sans cibler clairement le capitalisme mais on prônant (surtout et en fait) le bullshit du revenu universel ("qu’on pourrait mettre facilement en place" pour « changer les choses du jour au lendemain », sic et mouarf), c’est se mettre le doigt dans l’oeil jusqu’au coude et, somme toute, parler pour ne rien dire.

  • Où est passé le temps libre ? | Travail en cours
    https://play.acast.com/s/travail-en-cours/ouestpasseletempslibre-rediffusion-

    Est-ce que vous aussi, il vous arrive d’avoir l’impression de courir sans arrêt après le temps ? Et en général, de manquer cruellement de temps libre ? Dans cet épisode de Travail (en cours), Adrien Naselli s’entretient avec Jean Viard, sociologue spécialisé sur le temps libre et les loisirs. Auteur du livre « Le Triomphe d’une utopie. Vacances, loisirs, voyages : la révolution des temps libres », Jean Viard décortique l’équilibre entre temps de travail et temps libre, et comment celui-ci a évolué au fil des siècles. Durée : 26 min. Source : Louie Media

    https://stitcher.acast.com/livestitches/8f193150-6b0e-43a6-8e08-5afe6acffc7f/577bd0c5bc8afc94c2bef99e7357d613.mp3

  • Vous avez-eu des congés cet hiver ? Ce livre "classique" interroge la relation entre travail et loisir dans une société où les progrès techniques et sociaux ont rendu du temps libre aux hommes et aux femmes. https://sms.hypotheses.org/18183
    #travail #loisirs #temps_libre #congés

    « Travailler plus pour gagner plus » avec Nicolas Sarkozy, liberté d’entreprendre pour Emmanuel Macron, réduction du temps de travail comme réponse au chômage chez Jean-Luc Mélenchon ou instauration d’un revenu universel pour Benoît Hamon. Autant de propositions qui interrogent à leur manière le rapport entre le temps libre et le temps travaillé et qui renvoient au fait que nous sommes aussi une civilisation du loisir. Autant de propositions qui font écho à l’ouvrage de Joffre Dumazedier Vers une civilisation du loisir ? paru en 1962.

    Ce livre interroge la relation entre travail et loisir dans un contexte où les progrès techniques ont rendu du temps libre aux femmes et aux hommes, après que le temps contraint de la société industrielle les ait étouffés pendant près de 150 ans. Ce temps libre permet d’accéder à la connaissance et de se forger une culture grâce à la littérature, aux films, aux pièces de théâtre ou aux émissions de radio et de télévision, ainsi que dans l’échange que permettent ces objets avec les amis ou la famille (...)

  • #extrascolaire Schaerbeek
    http://www.radiopanik.org/emissions/emissions-speciales/extrascolaire-schaerbeek

    Dans le secteur extrascolaire Bruxellis, un constat est retentissant : il manque des moyens humains et financiers pour accueillir des enfants en situation d’handicap dans les différents stages de vacances. La coordination Extrascolaire de Schaerbeek a décidé le temps d’une émission de réunir plusieurs acteurs de première et de deuxième ligne du tissu associatif Bruxellois travaillant avec les enfants.

    Pendant une heure, nous allons discuté des freins, des solutions et des perspectives liés à cette thématique. Les invités autour de la tables sont Christine Redant (Réseau Coordination Enfance ASBL), Sophie Piqueron (Badje ASBL), Lara Denil (Made In Kit ASBL), Florence Azama (Maison de Quartier d’Helmet) et Youssef Bel Hassan (Sirine ASBL).

    Le premier épisode de la fiction "Beaux Jeunes (...)

    #inclusion #handicap #temps_libre
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/emissions-speciales/extrascolaire-schaerbeek_03190__1.mp3

  • Absurdes et vides de sens : ces jobs d’enfer
    http://abonnes.lemonde.fr/m-perso/article/2016/04/22/dans-l-enfer-des-jobs-a-la-con_4907069_4497916.html?xtmc=bullshit_jo

    c’est un article signé de David Graeber, « Sur le phénomène des jobs à la con », qui avait conceptualisé les #bullshit_jobs. Anthropologue à la London School of Economics, amateur de pantalons en flanelle et de barricades altermondialistes – il est venu à la rencontre des militants de #Nuit_Debout, à Paris, à la mi-avril, et était l’un des piliers du mouvement Occupy Wall Street –, ce chercheur américain affirmait que les progrès technologiques, loin de réaliser la prophétie de Keynes, qui imaginait l’avènement d’une semaine limitée à quinze heures travaillées, auraient à l’inverse permis l’explosion et la prédominance du secteur administratif. « Dans la théorie économique du capitalisme (…), la dernière chose que le marché et l’entreprise sont censés faire, c’est de donner de l’argent à des travailleurs qui ne servent à rien, écrit David Graeber. C’est pourtant bien ce qu’il se passe ! La plupart des gens travaillent efficacement probablement pendant quinze heures par semaine, comme l’avait prédit Keynes, et le reste du temps, ils le passent à critiquer l’organisation, organiser des séminaires de motivation, mettre à jour leurs profils Facebook et télécharger des séries TV. »

    #travail #temps_libre

    http://zinc.mondediplo.net/messages/24442 via BoOz

    • L’automatisation des emplois administratifs soulagerait peut-être les détenteurs de bullshit jobs, conclut The Economist. Mais il y a peu de chance qu’émerge une nouvelle génération de métiers « passionnants et pleins de sens. (…) Il est assez probable que les jobs à la con dans l’administration ne soient qu’une transition entre les jobs à la con dans l’industrie et pas de job du tout. »

      #informatisation

    • L’article de 2013 dans The Economist se trouve là :

      http://www.economist.com/blogs/freeexchange/2013/08/labour-markets-0?fsrc=rss

      We can’t be certain that the robots are coming for all our jobs. Disemployment in administrative jobs could create new, and perhaps highly remunerative, work in sectors or occupations we can’t yet anticipate. If we’re lucky, that work will be engaging and meaningful. Yet there is a decent chance that “bullshit” administrative jobs are merely a halfway house between “bullshit” industrial jobs and no jobs at all. Not because of the conniving of rich interests, but because machines inevitably outmatch humans at handling bullshit without complaining.

      Et l’article de Graeber est ici :
      http://strikemag.org/bullshit-jobs

  • On a les utopies qu’on mérite : le revenu garanti - Mon blog sur l’écologie politique, par @aude_v
    http://blog.ecologie-politique.eu/post/UQM-revenu-garanti-brochure

    J’ai tout de la militante écolo-alternative. Des jeunes écolos de Chiche ! jusqu’à la revue L’An 02, en passant par la fondation d’un collectif Vélorution, l’animation d’un groupe décroissance ou la rédaction d’une brochure « Perdre sa vie à la gagner », mon enthousiasme pour le revenu garanti n’aurait pas dû cesser de croître en quinze ans de militantisme.

    Raté. Je suis au chômage depuis plus de dix ans et, considérant cette expérience et les exclusions qui l’accompagnent, cette bonne idée m’apparaît désormais comme une mesure qui conforterait le productivisme ambiant, la perte d’autonomie, les inégalités socio-économiques, culturelles et de genre et serait un recours bien insuffisant devant les désastres que provoque l’organisation du travail (et du chômage !).

    J’explique en quatre temps mes inquiétudes au sujet de ces différentes dimensions.

    #RdB
    http://blog.ecologie-politique.eu/post/UQM-revenu-garanti-1
    http://blog.ecologie-politique.eu/post/UQM-revenu-garanti-2
    http://blog.ecologie-politique.eu/post/UQM-revenu-garanti-3
    http://blog.ecologie-politique.eu/post/UQM-revenu-garanti-4
    http://blog.ecologie-politique.eu/public/utopies-revenu-garanti.pdf

  • Temps de travail et performances économiques : les leçons du vilain petit secret de Google sur les 20% de temps libre accordé à ses salariés | Atlantico.fr
    http://www.atlantico.fr/decryptage/temps-travail-et-performances-economiques-lecons-vilain-petit-secret-googl

    Marissa Meyer, ancienne vice-présidente de Google, a dénoncé la pratique de la firme de Montain View visant a laisser 20% du temps de travail libre aux salariés pour qu’ils développent leurs projets personnels. Selon elle, il s’agit d’un prétexte pour mieux faire accepter des volumes horaires conséquents.

    #temps_de_travail #conditions_de_travail #temps_libre

  • #Femmes de banlieue, elles occupent les cafés d’Aubervilliers | Au centre, la banlieue
    http://banlieue.blog.lemonde.fr/2013/11/15/femmes-de-banlieue-elles-occupent-les-cafes-daubervilliers

    La première fois, qu’elles ont osé, c’était en beau jour d’avril 2011, au Roi du café. Monique, enseignante à la retraite, avait voulu y prendre un café : « Il n’y avait que des hommes qui me regardaient comme si je n’étais pas à ma place. J’ai trouvé ça insupportable. Sur le trajet du métro, je me suis aperçue que toutes les terrasses étaient masculines », raconte-t-elle. Alors, elle a envoyé un mail à ses amies pour leur raconter l’expérience, leur proposer de réagir. Le mail a circulé et fait d’autres adeptes.

    Trente cafés "visités"

    Ces femmes, toutes habitantes Aubervilliers et nombreuses à être actives dans la vie associative, ont décidé de tester un premier troquet : « On est arrivée deux par deux, grignotant la terrasse chaise après chaise, jusqu’à former un groupe occupant une bonne moitié de l’espace », se souvient encore Monique. « On était regardées de travers par les jeunes, les dealers qui se postaient contre le mur en faisant masse. Des voitures se sont garées juste devant, la radio à fond. Même la police est passée deux fois ! Mais on n’avait pas peur et on est devenu l’événement du quartier », ajoute Maguy, auteure, la cinquantaine rieuse.

    #bistrots

    • J’adore. Parce que j’ai déjà fait ce constat et pas que dans les banlieues. Ce n’est pas qu’une question de #socialité, de #ville ou d’#espace_public, mais aussi une question de temps, quand celui des femmes est tellement tendu, multitâche, qu’il ne laisse que peu de place au #temps_libre.

      J’avais lancé une sorte de bistrot des filles tous les mardis soirs au troquet du village et c’était très cool de discuter entre copines, pendant un RDV récurrent. Et puis, les horaires de ma fille ont changé et même ça, ça n’a plus été possible.

    • Damned ! nouveau doublon avec @odilon. J’efface mon post mais je laisse mon commentaire à chaud :

      Que s’est-il donc passé pendant ces dernières 40 années pour que des femmes soient obligées de se regrouper pour fréquenter un bar ? J’ai de plus en plus l’impression de débarquer d’une autre planète lorsque j’observe le comportement des humains d’aujourd’hui.

  • « Le travail est une invention du capitalisme » Par #André_Gorz.
    Une critique lumineuse et radicale du rapport au travail et sa transformation sociale et ses conséquences désastreuses sur l’organisation dans la « cité ».
    Première partie
    https://www.youtube.com/watch?v=R5BoVDcBpYY



    http://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/250912/penser-la-sortie-du-capitalisme-avec-andre-gorz

    Pour Gorz, il faut oser rompre avec cette société qui meurt et qui ne renaîtra plus. L’enjeu n’est pas la sortie de la crise. Pour lui, ce qui se joue désormais est bien la sortie du capitalisme lui-même. La crise financière actuelle, la crise du travail et la crise écologique forment un tout : elles traduisent l’épuisement du système économique dominant. Il n’est pas possible de les séparer ni de les hiérarchiser. Le capital semble avoir approché au plus près son rêve : celui de faire de l’argent avec de l’argent. Mais la menace d’effondrement du système est telle désormais que tout semble possible, le pire comme le meilleur. Il y a potentiellement, pour André Gorz, une “ sortie barbare ” ou une “ sortie civilisée ” du capitalisme. Seuls nos choix collectifs décideront de la forme qu’elle prendra et du rythme auquel elle s’opérera. « On a beau accuser la spéculation, les paradis fiscaux, l’opacité et le manque de contrôle de l’industrie financière, la menace de dépression, voire d’effondrement qui pèse sur l’économie mondiale, n’est pas due au manque de contrôle ; elle est due à l’incapacité du capitalisme de se reproduire. Il ne se perpétue et ne fonctionne que sur des bases fictives de plus en plus précaires. Prétendre redistribuer par voie d’imposition les plus-values fictives des bulles (spéculatives) précipiterait cela même que la crise financière cherche à éviter : la dévalorisation de masses gigantesques d’actifs financiers et la faillite du système bancaire. » (Revue EcoRev’, automne 2007).

    Deuxième partie
    https://www.youtube.com/watch?v=hB4EeTEqLfY

    Certes, envisager une autre économie, d’autres rapports sociaux, d’autres modes de production, et d’autres façons de vivre passe pour “ irréaliste ”, comme si la société de la marchandise, du salariat et de l’argent était indépassable. « En réalité, disait-il, une foule d’indices convergents suggère que ce dépassement est déjà amorcé. » Gorz ne disait pas que ces transformations se produiraient. Il disait seulement que, pour la première fois, nous pouvons vouloir qu’elles se réalisent. C’est la raison pour laquelle il soutenait depuis longtemps les initiatives de l’économie solidaire. C’est pourquoi aussi il suivait attentivement les actions des hackers et le développement des “ logiciels libres ”, capables, selon lui, de miner à la base le capitalisme en menaçant les monopoles. Pour Gorz d’ailleurs, « la lutte engagée entre les logiciels propriétaires et les logiciels libres a été le coup d’envoi du conflit central de notre époque. Il s’étend et se prolonge dans la lutte contre la marchandisation des richesses premières ».

    #Capitalisme #Economie #Industrie #marchandise #Rationalité #Normalisation #Quantification #Sous_qualifications #polyvalence #Travail #Emancipation #Libération #Citoyenneté #Politique #Syndicats #Education #Temps_libre #Utopie #Vidéo

    • Amusant discours qui tendrait à laisser croire qu’il existerait un choix.

      Alors que le capitalisme n’existe que par la privatisation de l’ensemble des ressources nécessaires à la vie, contraignant chacun à accepter l’argent-dette émis par l’état organisation de la spoliation.

      Un autre rapport est certainement possible, mais ce n’est pas avec de belles idées qu’on le construira, mais en reprenant aux propriétaires leurs propriétés.

    • pour une fois @bp314, je suis à peu près d’accord avec toi. En visionnant ce document, j’ai réalisé à quel point l’analyse de Gorz me semble incomplète. Il n’évoque pas le capitalisme dans sa globalité, il ne parle que du productivisme et de la marchandisation du travail, ce qui n’est pour moi qu’un écueil annexe du capitalisme. Ce qu’il faut combattre pour sortir du capitalisme, c’est avant tout l’idée même de privatisation de toute forme de patrimoine autre que notre sphère vitale individuelle. En embarquant dans son code génétique la finalité de l’accumulation de propriété privée et de la captation des profits par le seul intérêt individuel, le capitalisme est voué à reproduire sous une autre forme (économique et parfois militaire) les pulsions ancestrales, dominatrices, impérialistes, obscurantistes et prédatrices des humains... Le capitalisme, ça reste le moyen âge. C’est cela qu’il faut abolir pour espérer faire bouger quoi que ce soit.
      Je ne crois pas à l’idée d’un monde qui aurait confiné les capitalistes dans un enclos de fauves dans lequel ils pourraient se bouffer entre eux, tout en comblant les besoins matériels de tous, pendant que le reste de la population pourrait lire des bouquins au soleil toute la journée...
      J’ai commencé à poser mes réflexions hier soir dans un billet, j’espère arriver à les énoncer clairement prochainement..

    • Le productivisme et la marchandisation, c’est bien là les fondements avec la propriété du capitalisme. André Gorz insiste surtout sur la transformation et la finalité du travail par le capitalisme. Il analyse ce processus en nous expliquant que la mise en concurrence entre le savoir-faire et la compétence des uns et des autres a créé les conditions de la mutation des rapports de l’homme à la marchandise. Ce que je crée je peux en tirer un bénéfice certain je vais donc mettre en place les structures qui vont me permettre d’en faire plus( le rendement).
      Pour cela nous passons par un rapport de normalisation des compétences (le salarié interchangeable) Plus de pièce unique, l’identique devient la norme pour faire croître la production.
      On peut noter aujourd’hui un retour à un mode artisanal qui se paye chère et n’est accessible qu’à une toute petite minorité.

      Ce que j’appelle L’anti-ethique, représente la part la plus négative du travail, aujourd’hui une grande part des emplois proposés sont ceux des services, Ceux qui ne valorisent rien et ne demandent aucune compétence si ce n’est celui de « la misère et du besoin de travailler ». La classe ouvrière compétente est en train de disparaître, au profit de postes intérimaires, précaires, comme le nettoyage, la manutention, les emplois dits à domicile... Cette structure mise en place a détruit les compétences, baissés les salaires et mis en place un système de dépendance, dans notre relation voir d’identification à la production(la fétichisation de la marchandise).
      Nous ne sommes plus valorisé par ce que nous savons faire mais par ce que nous possédons.

      André Gorz est un maître à penser pour les décroissants, il rejette l’idée qu’il faut utiliser les moyens de production pour un rendement maximum et on peut le comprendre. Il faut produire ce dont nous avons besoin et rien de plus.
      Maintenant quel système peut ont mettre en place pour lutter contre la financiarisation de nos vies (la fameuse dette) et l’appropriation des biens communs(voir les propriétaires terriens au Brésil qui s’accaparent toutes les terres au détriment des petits paysans) je n’ai pas la réponse car je ne crois pas à l’idée de faire disparaître la notion de « propriété »
      "L’homme" à besoins de posséder c’est une réalité anthropologique. (c’est une conviction personnelle que peu de gens partagent avec moi) http://www.scienceshumaines.com/comment-classer-les-societes_fr_21696.html. Il faut juste lui rappeler la proportion de ce à quoi il a droit, c’est-à-dire une juste mesure des choses qui va dans l’intérêt de la collectivité. Un parc immobilier restreint, un nombre d’hectares limité, un plafonnement des salaires, la nationalisation des entreprises qui gèrent les matières premières... c’est un bon début ?

    • La propriété est un artifice qui nous donne la jouissance exclusive ou monnayable d’un patrimoine que l’on définit et qu’on s’octroie de façon plus ou moins concertée.
      Que l’individu dispose d’une sphère exclusive pour exister est une chose. Chaque individu a droit à un socle minimal de sécurité et de liberté qui s’arrête là où commence celui des autres.
      Qu’il cherche à étendre sa propriété aux dépens des autres pour la monnayer et se faire nourrir par le travail des autres est une démarche prédatrice.
      Ce n’est pas l’idée d’une superficie maximale, de quotas de propriété, qu’il faudrait mettre en place à mon sens, mais abolir le droit de monnayer l’usage de sa propriété quand cet usage concerne la sphère non vitale du propriétaire et les besoins vitaux de l’usager. Du coup la propriété ne donnerait plus de privilège, la question de sa superficie deviendrait secondaire. Elle ne donnerait que des responsabilités, à rétribuer normalement comme n’importe quel autre travail.
      La propriété n’aurait donc d’attrait que pour ceux qui veulent assumer une responsabilité sur un enjeu collectif, public, sur l’exploitation de cet espace.
      Je vois l’entreprise comme un patrimoine collectif à administrer, comme une commune par exemple.
      Le maire d’une ville n’est pas propriétaire de la ville, il ne prélève pas de rente sur l’usage de la superficie de sa ville, il est juste payé pour administrer, pour assumer une responsabilité.
      Pour moi il est là le travail, et sa rémunération associée : remplir une mission sociale et assumer les responsabilités rattachées à cette mission.
      C’est de cette façon que je procède en tous cas dans ma boite. On est propriétaire de la boite, mais on essaie de n’en tirer aucun privilège, on en a juste la responsabilité, On s’interdit de se considérer propriétaire des richesses dégagées par les gains de productivité obtenu par le travail des autres... Il faut qu’on bascule vers la scop, mais faut trouver le temps de faire cette bascule technique, et surtout s’assurer que les salariés sont mûrs pour cela, car tout le monde n’est pas prêt spontanément à assumer des responsabilités supplémentaires de façon quasi - désintéressée..

  • Anna Coote - 21 hours: a new norm for the working week? | the new economics foundation
    http://www.neweconomics.org/blog/2010/02/15/21-hours-a-new-norm-for-the-working-week

    How would it feel to wake up on a chilly February morning? More time in bed, more time with the kids, more time to read, see your mum, hang out with friends, repair the guttering, make music, fix lunch, walk in the park. Whatever you need or want to do.

    Outlandish? Well, it’s less radical than the vision of John Maynard Keynes. He imagined a 15-hour week by the beginning of the 21st century, because he thought we’d no longer have to work long hours to satisfy our material needs.

    His forecast was wrong, not least because our definition of material needs has grossly expanded. In fact, the ‘normal’ working week lengthened in the last decades of the 20th century, with two-adult households adding six hours a week to their combined paid workload. Many of us work longer and harder to earn enough to buy what we need (or think we need), to keep or improve our place in the world, or simply to make ends meet. Meanwhile, others have too little employment, or none at all.

    #travail #temps_libre #économie