• ‘We will be homeless’: Lahore farmers accuse ‘mafia’ of land grab for new city | Global development | The Guardian
    https://www.theguardian.com/global-development/2021/nov/02/we-will-be-homeless-lahore-farmers-accuse-mafia-of-land-grab-for-new-ci

    It has been called Pakistan’s answer to Dubai, a brand new multitrillion-rupee development of towering skyscrapers, futuristic domes and floating walkways.

    But Ravi Riverfront City, described as the “world’s largest riverfront modern city” also faces accusations of rampant land grabs by prime minister Imran Khan’s government, which has championed the project. Hundreds of thousands of farmers who could never afford to live in the modern urban utopia are now at risk of eviction.

    As well as the human cost of the development, being built on a 40,000-hectare (100,000-acre) site adjacent to Pakistan’s megacity of Lahore, many fear it will wreak environmental devastation to the Ravi river, currently undergoing ecological restoration, and surrounding forests.

    According to the government, the new city will be an alternative to London and Dubai for Pakistani and foreign tourists, create millions of jobs and alleviate pressure on land in Lahore.

    #terres #mégapole

  • L’agro-industrie avale la terre, par Lucile Leclair (Le Monde diplomatique, février 2022)
    https://www.monde-diplomatique.fr/2022/02/LECLAIR/64330

    Et une très belle peinture pour accompagne le texte 😎

    De l’Union européenne aux Nations unies, toutes les institutions préconisent le maintien d’une agriculture familiale durable. Pourtant, ce modèle apparaît plus que jamais menacé par l’irruption de firmes géantes de l’agroalimentaire, qui investissent de plus en plus dans le foncier. Loin d’être cantonné aux pays en développement, l’accaparement des terres par les industriels concerne aussi la France.

  • #israel Boisement au Neguev : des centaines de Bédouins affrontent la police Emanuel Fabian et Times of Israel - 13 Janvier 2022
    https://fr.timesofisrael.com/boisement-au-neguev-des-centaines-de-bedouins-affrontent-la-police

    Des manifestants bloquent une autoroute ; les policiers répondent avec des gaz lacrymogènes, des grenades assourdissantes ; 3 hospitalisés, 13 arrestations au 3e jour


    Des manifestants bédouins et des forces israéliennes s’affrontent lors d’une manifestation dans le village de Sawe al-Atrash, dans le sud d’Israël, dans le désert du Neguev, contre un projet de boisement du Fonds national juif (FNJ), le 13 janvier 2022. (Crédit : Menahem KAHANA / AFP)


    Des centaines de manifestants bédouins ont affronté la police jeudi après-midi pour la troisième journée consécutive au sujet d’un projet de boisement controversé dans le désert du Neguev, malgré des informations indiquant que le gouvernement était à la recherche d’un compromis.

    Les manifestants ont bloqué l’autoroute Route 31 située près du village méridional de Sawe al-Atrash, et certains ont lancé des pierres sur les forces de l’ordre, selon la police.

    Une vidéo publiée en ligne montrait des agents en train d’utiliser des grenades assourdissantes et des gaz lacrymogènes pour disperser les participants.

    Au moins 12 manifestants auraient été blessés lors des heurts. Trois d’entre eux ont dû être hospitalisés à l’hôpital Soroka de Beer Sheva.
    . . . . . .
    Un reportage du radiodiffuseur public Kan indiquait mercredi que le gouvernement serait en train d’élaborer un plan global destiné à reconnaître certains villages non reconnus.

    Selon Kan, qui a cité des sources anonymes proches du dossier, un plan « sans précédent » devant être avancé par le gouvernement comprendrait la reconnaissance de 10 à 12 villages bédouins qui sont actuellement considérés comme illégaux. Le plan sera accéléré en raison de la poursuite des émeutes et les négociations devraient commencer ce jeudi, selon le reportage.


    La police israélienne détient un homme alors que des Bédouins protestent dans le désert du Néguev contre un projet de plantation du Fonds national juif (JNF), le 12 janvier 2022. (Crédit : AHMAD GHARABLI / AFP)

    Le reportage indique que les plantations d’arbres prévues dans les zones les plus litigieuses – où vit le clan bédouin al-Atrash – ne reprendront pas la semaine prochaine afin de donner une chance aux négociations. La plantation dans d’autres zones, cependant, devait se dérouler comme prévu.

    Le boisement et les violents affrontements avec la police qui ont suivi menacent aussi de faire tomber l’actuelle coalition hétéroclite, le parti islamiste Raam ayant promis de boycotter les votes en session plénière tant que l’opération de boisement se poursuivrait dans le Neguev, où se trouve le plus grand soutien électoral de Raam.

    « Nous n’avons pas le droit d’exister sans le Neguev », a déclaré le chef de Raam, Mansour Abbas, au micro de la Vingt-troisième chaîne mercredi. « Nous souffrons chaque jour pour être partenaires de la coalition ».

    Plus de 250 000 Bédouins vivent dans le désert du Neguev, et une partie d’entre eux sont installés de longue date dans des villages non reconnus par l’Etat hébreu.

    Ce projet, dénoncent-ils, revient à une prise de contrôle par le gouvernement de terres qu’ils estiment être les leurs, et constitue donc un obstacle à leur lutte pour une reconnaissance officielle de leurs villages par l’Etat.

    Des manifestants bédouins et des forces israéliennes s’affrontent lors d’une manifestation dans le village de Sawe al-Atrash, dans le sud d’Israël, dans le désert du Neguev, contre un projet de boisement du Fonds national juif (FNJ), le 13 janvier 2022. (Crédit : Menahem KAHANA / AFP)
    Des manifestants bédouins et des forces israéliennes s’affrontent lors d’une manifestation dans le village de Sawe al-Atrash, dans le sud d’Israël, dans le désert du Neguev, contre un projet de boisement du Fonds national juif (FNJ), le 13 janvier 2022. (Crédit : Menahem KAHANA / AFP)

    Des centaines de manifestants bédouins ont affronté la police jeudi après-midi pour la troisième journée consécutive au sujet d’un projet de boisement controversé dans le désert du Neguev, malgré des informations indiquant que le gouvernement était à la recherche d’un compromis.

    Les manifestants ont bloqué l’autoroute Route 31 située près du village méridional de Sawe al-Atrash, et certains ont lancé des pierres sur les forces de l’ordre, selon la police.

    Une vidéo publiée en ligne montrait des agents en train d’utiliser des grenades assourdissantes et des gaz lacrymogènes pour disperser les participants.

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    Au moins 12 manifestants auraient été blessés lors des heurts. Trois d’entre eux ont dû être hospitalisés à l’hôpital Soroka de Beer Sheva.

    شاهد| لحظة قمع الاحتلال تظاهرة في النقب المحتل، نظمها الفلسطينيون رفضًا لمحاولات السيطرة على أراضيهم.#انقذوا_النقب pic.twitter.com/taEK0Qwvjg

    — المقدسي للإعلام (@AlmakdesyMedia) January 13, 2022

    La police a déclaré que 13 personnes avaient été arrêtées lors des heurts de jeudi.

    La police a ajouté qu’en raison de la manifestation, l’autoroute était restée fermée de Shoket Junction à Tel Arad Junction. « Nous encouragerons le droit à manifester tant que ça sera fait conformément à la loi, et nous agirons avec une tolérance zéro à l’encontre des troubles », lit-on dans le communiqué de la police.

    Un reportage du radiodiffuseur public Kan indiquait mercredi que le gouvernement serait en train d’élaborer un plan global destiné à reconnaître certains villages non reconnus.

    Selon Kan, qui a cité des sources anonymes proches du dossier, un plan « sans précédent » devant être avancé par le gouvernement comprendrait la reconnaissance de 10 à 12 villages bédouins qui sont actuellement considérés comme illégaux. Le plan sera accéléré en raison de la poursuite des émeutes et les négociations devraient commencer ce jeudi, selon le reportage.
    La police israélienne détient un homme alors que des Bédouins protestent dans le désert du Néguev contre un projet de plantation du Fonds national juif (JNF), le 12 janvier 2022. (Crédit : AHMAD GHARABLI / AFP)

    Le reportage indique que les plantations d’arbres prévues dans les zones les plus litigieuses – où vit le clan bédouin al-Atrash – ne reprendront pas la semaine prochaine afin de donner une chance aux négociations. La plantation dans d’autres zones, cependant, devait se dérouler comme prévu.

    Le ministre de la Protection sociale, Meir Cohen (Kakhol lavan), l’homme de référence du gouvernement en ce qui concerne la légalisation des villages bédouins non reconnus, avait déclaré mercredi avoir réussi à négocier un accord entre les parties afin de tenir des négociations à partir de ce jeudi pour trouver un compromis sur la question.

    La police a déclaré jeudi matin que 21 émeutiers avaient été arrêtés pendant la nuit à Tel Sheva, Segev Shalom et Rahat. La nuit précédente, 18 personnes avaient été arrêtées.

    Le boisement et les violents affrontements avec la police qui ont suivi menacent aussi de faire tomber l’actuelle coalition hétéroclite, le parti islamiste Raam ayant promis de boycotter les votes en session plénière tant que l’opération de boisement se poursuivrait dans le Neguev, où se trouve le plus grand soutien électoral de Raam.

    « Nous n’avons pas le droit d’exister sans le Neguev », a déclaré le chef de Raam, Mansour Abbas, au micro de la Vingt-troisième chaîne mercredi. « Nous souffrons chaque jour pour être partenaires de la coalition ».

    Plus de 250 000 Bédouins vivent dans le désert du Neguev, et une partie d’entre eux sont installés de longue date dans des villages non reconnus par l’Etat hébreu.

    Ce projet, dénoncent-ils, revient à une prise de contrôle par le gouvernement de terres qu’ils estiment être les leurs, et constitue donc un obstacle à leur lutte pour une reconnaissance officielle de leurs villages par l’Etat.

    Cette controverse suscitée par l’entreprise de boisement avait commencé il y a quelques semaines, quand le JNF-KKL avait commencé des activités forestières dans une région où sont installés les Bédouins du clan al-Atrash. Un responsable municipal bédouin avait estimé que des milliers de personnes vivaient sur les lieux où travaillait le JNF-KKL et que si les plans de reforestation continuaient, elles risquaient d’être finalement expulsées.

    Le gouvernement a déterminé que les terres étaient publiques mais les résidents bédouins affirment qu’elles leur appartiennent.

    Les Bédouins du Neguev ont une relation difficile avec l’État. Pendant des décennies, le gouvernement a cherché à les faire s’installer dans des villes planifiées, reconnues, mais un grand nombre d’entre eux vivent dans tout un ensemble de hameaux illégaux répartis dans le sud du désert israélien.

    Les Bédouins accusent le JNF-KKL de chercher à les déplacer, mais l’organisation explique, pour sa part, qu’elle ne fait que répondre à une demande gouvernementale sur des terres publiques. Le KKL-JNF travaille sur tout le territoire israélien et met en œuvre des projets de préservation de la nature, mais certains l’accusent d’avoir un agenda politique.

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    De son côté, le chef de l’opposition, Benjamin Netanyahu, avait émis un communiqué au ton belliqueux, disant que « personne n’arrêtera de reboiser la terre d’Israël. J’apporte mon soutien aux forces de sécurité et je demande à Bennett une condamnation immédiate des incitations de Raam, son important partenaire gouvernemental ».
    . . . . . .
    #Palestine #bédouins #arbres #expulsions #forêt #climat #arbre #déforestation #écologie #environnement #forêts #nature #terres #réfugiés #colonisation #Palestine_assassinée

    • Deux officiers de Tsahal tués par des « tirs amis » près d’une base en Cisjordanie Judah Ari Gross
      https://fr.timesofisrael.com/deux-officiers-de-tsahal-tues-par-des-tirs-amis-pres-dune-base-en-

      Le major Ofek Aharon et le major Itamar Elharar ont tiré en l’air vers un soldat lors d’une patrouille qu’ils ont pris pour un suspect. Se croyant attaqué, le soldat a tiré sur eux.

      Deux officiers d’une unité commando de l’armée israélienne ont été tués dans un accident de « tir ami » près d’une base militaire de la vallée du Jourdain en Cisjordanie, dans la nuit de mercredi à jeudi, a annoncé l’armée israélienne.


      Photos non datées du Major Itamar Elharar, à gauche, et du Major Ofek Aharon, qui ont été tués par un tir ami à l’extérieur de leur base dans la vallée du Jourdain, le 12 janvier 2022. (Crédit : armée israélienne)

      Les officiers, tous deux membres de l’unité d’élite Egoz, effectuaient une patrouille autour de leur base, appelée Nabi Musa, au nord de la mer Morte, après un entraînement.

      Peu après, ils ont identifié ce qu’ils pensaient être un individu suspect et ont tiré en l’air. Ensuite, un soldat de la même unité, qui était apparemment en patrouille à proximité, a tiré en direction des officiers – qu’il n’avait pas identifiés comme des militaires – croyant qu’il était sous le feu, tuant deux d’entre eux.

      Les officiers, qui ont été identifiés plus tard comme étant le major Ofek Aharon et le major Itamar Elharar, ont tenté d’arrêter ce « suspect », lui demandant d’abord de s’arrêter, puis ont tiré des coups de semonce, selon l’armée.

      Le troisième officier, entendant les coups de feu mais ne sachant apparemment pas qu’ils étaient tirés par des collègues soldats, a alors tiré en retour, les blessant mortellement tous les deux.
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      #bavure

  • Se réapproprier le terme de “liberté”

    Des murs de nos rues aux affiches électorales, nombre de slogans rythmés par l’idée de #liberté ont fleuri ces derniers temps. Mais entre Bakounine, Tocqueville et les fascistes, le terme se prête à tous les usages. Il nous a donc semblé important de faire le point. C’est chose faite avec #Aurélien_Berlan, philosophe-jardinier, qui vient de publier #Terre_et_liberté aux éditions La Lenteur. Un bouquin qui invite à repenser le concept de liberté contre le fantasme de délivrance matérielle et politique, qui nous a conduits droit dans l’impasse sociale et écologique actuelle.

    https://cqfd-journal.org/Se-reapproprier-le-terme-de

    "Libertay" comme disent les #gauchistes_de_merde du genre @arno ...

  • Terres suisses d’outre-mer

    Les traders domiciliés en Suisse possèdent de gigantesques territoires agricoles à l’étranger qu’ils cultivent souvent sans égard pour les populations locales et la nature.

    Des superficies de plantations équivalentes à près de sept fois les terres arables de la Suisse. C’est ce que quatorze des principaux négociants en matières premières basés en Helvétie contrôlent dans des pays du Sud, comme le Brésil, le Cameroun et le Laos. C’est le résultat d’une nouvelle enquête de Public Eye, ONG qui surveille de près depuis 2011 le secteur des matières premières, dont la Suisse est devenue la première place mondiale depuis une quinzaine d’années1. Ainsi, des traders qui opèrent principalement depuis Genève ou Zoug tels que Cargill, Cofco ou LDC ont la haute main sur au moins 2,7 millions d’hectares dans 561 plantations de 24 pays. Canne à sucre, huile de palme, céréales, oléagineux et caoutchouc tiennent le haut du pavé.

    Cette mainmise s’accompagne souvent de violations des droits humains, d’atteintes à l’environnement et prive les populations locales de leurs moyens de subsistance. « La concurrence pour la terre entre les multinationales de l’agro-industrie et les communautés locales augmente alors que ces dernières ont un besoin vital de ces ressources », détaille Silvie Lang, responsable du dossier chez Public Eye. Un accaparement des terres (land grabbing) qui a explosé depuis la crise financière de 2008 et qui est aussi régulièrement dénoncé pour sa dimension néocoloniale (lire ci-après).

    En tant qu’hôte de ces géants de l’agronégoce, la Suisse aurait une responsabilité toute particulière pour réglementer leurs activités dans ce secteur à risque, mais elle n’en prendrait pas le chemin. Publiée il y a quinze jours, l’ordonnance du Conseil fédéral sur l’application du contre-projet à l’initiative pour des multinationales responsables n’imposerait presque aucune obligation à ces dernières (lire ci-dessous).
    Dépossédés sans compensation

    Pourtant, expulsions de populations, déforestations illégales, dégâts environnementaux seraient légion autour des plantations contrôlées par les traders helvétiques. En coopération avec ses partenaires de la société civile locale, Public Eye a documenté dix cas problématiques dans neuf pays. Ils sont présentés sur une carte interactive constellée de petits drapeaux suisses où sont recensés de nombreux autres « territoires suisses d’outre-mer ».

    En Ouganda, les 4000 personnes expulsées de force il y a vingt ans pour faire place nette à une plantation de café aux mains du groupe allemand Neumann Kaffee (NKG) attendent toujours une indemnisation digne de ce nom. « La filiale suisse de NKG, qui gère non seulement le négoce de café vert mais aussi les plantations – y compris en Ouganda –, a une part de responsabilité à assumer », estime Public Eye.

    De même, 52 familles d’agricultrices et d’agriculteurs auraient perdu leurs moyens de subsistance sur le plateau du Boloven au Laos au bénéfice du trader Olam, qui dispose d’un de ses principaux départements de négoce en Suisse. Histoire similaire en Tanzanie, où nombre d’habitants assurent, selon l’association allemande Misereor, avoir été dépossédés de 2000 hectares par Olam qui cultive des caféiers sur leurs terres. En 2015, mille personnes œuvraient dans ces plantations dans des conditions de travail déplorables, privées d’accès à l’eau, à une nourriture décente, et exposées à l’épandage de pesticides dangereux, selon l’ONG.
    Une autorité de surveillance ?

    Au Brésil aussi, en plus de l’accaparement des terres, les pesticides posent des problèmes insolubles dans les plantations de canne à sucre. Le négociant Biosev, propriété jusqu’à peu du groupe suisse Louis Dreyfus, n’a toujours pas réparé les destructions environnementales occasionnées sur et autour de vastes étendues de terres qu’il exploitait illégalement dans la région de Lagoa da Prata.

    Au Cambodge, enfin, l’expulsion des autochtones qui a eu lieu en 2008 sous la responsabilité de Socfin pour y exploiter le caoutchouc n’aurait pas encore abouti à une réparation. Un processus de médiation entre la firme et les communautés, initié en 2017 et cofinancé par la Suisse, devait finalement permettre de trouver une solution à l’amiable. Mais « les personnes concernées sont insatisfaites de la procédure totalement opaque et globalement inutile », indique Public Eye, relayant les rapports de plusieurs autres ONG. Pain pour le prochain et Alliance Sud avaient pour leur part dénoncé en octobre les pratiques d’évasion fiscale agressive de Socfin au Cambodge à destination de Fribourg, qui privent ce pays de précieuses ressources3.

    Ce nouveau dossier donne toujours plus d’arguments à Public Eye pour réclamer une action déterminée des autorités fédérales. Les mannes financières apportées par les traders en Suisse entraîneraient une responsabilité correspondante : « Le Conseil fédéral reconnaît certes officiellement que le secteur des matières premières est confronté à des défis à prendre au sérieux, notamment en matière de droits humains, mais il continue de miser principalement sur la bonne volonté des entreprises à assumer leurs responsabilités. » Regrettant l’échec de l’initiative pour des multinationales responsables, l’ONG recommande à nouveau la création d’une autorité de surveillance du secteur des matières premières (Rohma), proposée en 2014 déjà. Celle-ci s’inspirerait de l’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (Finma), créée en 2009 sous la pression internationale.

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    Un accaparement ralenti mais prometteur

    Le phénomène de l’accaparement des terres a fait grand bruit au début des années 2010. Après la crise financière de 2008, on avait assisté à une ruée sur ce nouvel investissement estimé plus sûr et prometteur pour les détenteurs et détentrices de grands capitaux. Le tumulte s’est ensuite calmé avec le tassement progressif du nombre de terres achetées depuis. Entre 2013 et 2020, indique le dernier rapport de l’initiative de monitoring Land Matrix, qui dispose d’une base de données étendue sur l’accaparement dans les pays à revenus bas et moyens, seuls 3 millions d’hectares supplémentaires ont été enregistrés, sur un total de 30 millions. Le grand bon avait été réalisé entre 2006 (6 millions d’hectares environ) à 2013 (27 millions).

    Différentes raisons expliquent ce ralentissement, selon Land Matrix. D’abord, l’envolée attendue des prix dans la décennie 2010 des produits alimentaires, des agrocarburants et du pétrole n’aurait pas atteint les niveaux espérés. D’autre part, alertés par la société civile, certains Etats ont pris de mesures : « Citons, notamment, les moratoires sur les terres dans d’importants pays cibles, la diminution du soutien aux biocarburants de première génération et les restrictions sur la vente de terres aux investisseurs étrangers, dans certains cas », explique l’initiative.

    Les prix repartent à la hausse

    Mais la vapeur pourrait s’inverser sitôt la crise du Covid-19 passée, craint Land Matrix, d’autant que les prix reprennent l’ascenseur. « Certains pays, dont l’Indonésie et l’Inde, ont déjà libéralisé leurs marchés fonciers afin d’attirer les investissements étrangers. » Le Brésil représente également une plateforme florissant en matière agro-industrielle et connaît des évolutions favorables à un possible boom de l’accaparement des terres, indique un rapport en voie de publication de l’Université fédérale rurale de Rio de Janeiro (nous y reviendrons dans une prochaine édition.)

    Cette situation inquiète la société civile, qui souligne les conséquences souvent désastreuses du phénomène pour les populations paysannes, les autochtones, l’environnement et le climat. Certaines ONG, cependant, se focalisent parfois uniquement sur les violations des droits humains qui accompagnent le processus, sans remettre en cause sur le fond les dynamiques néocoloniales de l’accaparement et l’expansion du capitalisme foncier basé sur l’expropriation des communautés locales, regrettent certains observateurs : « Nous observons aujourd’hui un véritable processus d’enclosure (clôture des parcelles provenant de la division des terrains) à l’échelle mondiale », observe Michel Merlet, ex-directeur de l’Association pour l’amélioration de la gouvernance de la terre, de l’eau et des ressources naturelles (AGTER) en France. « Tout comme en Angleterre avant et pendant la révolution industrielle, ce phénomène se traduit par la dépossession des populations rurales, le développement d’un prolétariat rural, de nouvelles modalités de gestion des pauvres, une foi aveugle dans le progrès. » Une logique qui s’oppose de front à la terre en tant que bien commun.

    –-

    La Suisse, carrefour du land grabbing ?

    Difficile de connaître l’importance relative de la Suisse dans l’accaparement de terres dans le monde. Pour l’heure, aucune étude exhaustive n’existe. Observons pour commencer que le chiffre de 2,7 millions d’hectares contrôlés par des traders suisses est très élevé comparé au total de 30 millions d’hectares de territoires agricoles recensés par Land Matrix dans le monde (qui n’incluent pas les traders basés en Suisse recensés par Public Eye). Un indicateur à considérer avec prudence toutefois, car cette base de données est probablement loin d’être exhaustive, selon plusieurs sources.

    D’autres acteurs helvétiques possèdent-ils ou louent-ils sur une longue durée des terres ? Firmes, fonds de pension, banques, assureurs disposent-ils de ce type d’actifs ? Land Matrix a recensé 6,3 millions d’hectares contrôlés via des investissements de firmes helvétiques, incluant des territoires forestiers cette fois, en plus des terres agricoles. A noter toutefois que 5,9 millions de ces 6,3 millions d’hectares se trouvent en Russie et concernent des concessions forestières, via la société Ilim, domiciliée en Suisse (les fonds pourraient provenir de Russie, ou d’ailleurs).

    Autres pays concernés : la Tanzanie, le Cameroun, la Sierra Leone, le Paraguay, l’Argentine, le Brésil, etc. En tout sont impliquées une quarantaine d’entreprises suisses, dont Nestlé, Louis Dreyfus, Chocolats Camille Bloch, Novartis et Addax Bioenergy SA.

    Aucune information, en revanche, sur les acteurs purement financiers : « Nos données n’incluent pas de banques ou de fonds de pension suisses. Nous ne savons pas s’ils sont impliqués dans ce type d’affaires. Leur investissement n’est pas transparent. Beaucoup passent par des paradis fiscaux ou des hubs financiers, comme Chypre, Singapour, Hong-Kong et les île Vierges », détaille Markus Giger, coresponsable de Land Matrix et chercheur au Centre pour le développement et l’environnement de l’université de Berne.

    L’opacité règne donc. On sait par ailleurs que le secteur financier helvétique cible par exemple des investissements dans l’agriculture, surtout là où il y a de fortes opportunités de profits, et les proposent ensuite sous forme de fonds. Les entreprises financées de cette manière peuvent elles-mêmes être impliquées dans l’accaparement de terres.

    En tant qu’une des principales places financières du monde, la Suisse joue indéniablement un rôle dans les transactions opérées sur nombre de ces terres. Après avoir enquêté sur l’accaparement et la financiarisation des terres au Brésil, le chercheur Junior Aleixo a pu le constater : « De nombreux acteurs impliqués dans l’achat ou la location de terres passent par des intermédiaires suisses ou possèdent des comptes dans des banques helvétiques parce que la Suisse dispose de législations peu regardantes et permet l’évasion fiscale », a confié au Courrier l’universitaire, membre du Groupe d’étude sur les changements sociaux, l’agronégoce et les politiques publiques (GEMAP) de l’Université fédérale rurale de Rio de Janeiro. Le gouvernement suisse lui-même voit d’un bon œil ces investissements sur le principe : « Le Conseil fédéral est d’avis que des investissements privés effectués avec circonspection dans l’agriculture ont des répercussions positives, à condition que les standards sociaux et écologiques soient respectés », avait-il répondu en 2011 à une interpellation de la conseillère nationale verte Maya Graf. Le gouvernement prône des normes et des codes de nature volontaire pour réglementer ce négoce et éviter la spoliation des communautés locales.

    https://lecourrier.ch/2021/12/16/terres-suisses-doutre-mer
    #traders #matières_premières #terres #accaparement_des_terres #Suisse #plantations #Cargill #Cofco #LDC #Canne_à_sucre #huile_de_palme #céréales #oléagineux #caoutchouc #multinationales #industries_agro-alimentaires #colonialisme #néo-colonialisme #agronégoce #dépossession #Neumann_Kaffee (#NKG) #Laos #Boloven #Olam #Tanzanie #Brésil #Biosev #Louis_Dreyfus #Lagoa_da_Prata #Cambodge #Socfin #biocarburants #enclosure #prolétariat_rural #opacité

    • Agricultural Commodity Traders in Switzerland. Benefitting from Misery?

      Switzerland is not only home to the world’s largest oil and mineral traders; it is also a significant trading hub for agricultural commodities such as coffee, cocoa, sugar, or grains. The majority of the globally significant agricultural traders are either based here or operate important trading branches in the country.

      The sector is highly concentrated with ever fewer powerful companies who also control the production and processing stages of the industry. In low-income countries, where many of the commodities traded by Swiss-based companies are produced, human rights violations are omnipresent, ranging from the lack of living wages and incomes, to forced and child labour as well as occupational health and safety hazards. Moreover, the risk of tax dodging and corruption has been shown to be particularly high within agricultural production and trade.

      Public Eye’s 2019 report Agricultural Commodity Traders in Switzerland – Benefitting from Misery? sheds light on the opaque sector of agricultural commodity trade and the human rights violations related to activities in this business and also highlights Switzerland’s refusal to regulate the sector in ways that could address these issues, and it outlines ways to tackle the challenges at hand.

      https://www.publiceye.ch/en/publications/detail/agricultural-commodity-traders-in-switzerland

      #rapport #Public_Eye

    • La culture de l’iniquité fiscale

      Le groupe agroalimentaire #Socfin transfère des bénéfices issus de la production de matières premières vers Fribourg, un canton suisse à faible fiscalité. Au détriment de la population vivant dans les zones concernées en Afrique et en Asie.

      La culture de l’#iniquité_fiscale

      Le groupe agroalimentaire luxembourgeois Socfin transfère des bénéfices issus de la production de matières premières vers #Fribourg, un canton suisse à faible fiscalité. Cette pratique d’#optimisation_fiscale agressive équivaut à l’expatriation de bénéfices au détriment de la population vivant dans les zones concernées en Afrique et en Asie. Pour la première fois, un rapport rédigé par Pain pour le prochain, Alliance Sud et le Réseau allemand pour la #justice_fiscale met en lumière les rouages de ce mécanisme. La Suisse porte elle aussi une part de #responsabilité dans ce phénomène, car la politique helvétique de #sous-enchère en matière d’imposition des entreprises représente l’un des piliers de ce système inique.

      La société Socfin, dont le siège se trouve au #Luxembourg, s’est vu octroyer dans dix pays d’Afrique et d’Asie des #concessions d’une superficie supérieure à 380 000 hectares, soit presque l’équivalent de la surface agricole de la Suisse. Dans ses 15 plantations, le groupe produit du caoutchouc et de l’huile de palme qu’il écoule ensuite sur le marché mondial. Si l’entreprise est dotée d’une structure complexe, il apparaît toutefois clairement qu’elle commercialise une grande partie de son caoutchouc par l’intermédiaire d’une filiale établie à Fribourg, à savoir #Sogescol_FR. Et c’est une autre filiale elle aussi basée à Fribourg, #Socfinco_FR, qui se charge d’administrer les plantations et de fournir des prestations aux autres sociétés du groupe.

      En 2020, Socfin a enregistré un bénéfice consolidé de 29,3 millions d’euros. Le rapport, qui procède à une analyse du bénéfice par employé·e dans les différents pays où opère Socfin, met en évidence la distribution particulièrement inégale de ces revenus. Ainsi, alors que le bénéfice par employé·e avoisinait 1600 euros dans les pays africains accueillant les activités de Socfin, il en va tout autrement au sein des filiales helvétiques du groupe, où ce chiffre a atteint 116 000 euros l’année dernière, soit un montant près de 70 fois supérieur. En Suisse, le bénéfice par employé·e a même en moyenne dépassé les 200 000 euros entre 2014 et 2020.

      À faible #fiscalité, bénéfices élevés
      Comment expliquer ces écarts dans la distribution des bénéfices à l’intérieur d’un même groupe ? Selon le rapport publié par Pain pour le prochain, Alliance Sud et le Réseau allemand pour la justice fiscale, la réponse est à trouver dans la fiscalité des pays accueillant les activités de Socfin. En effet, c’est là où les impôts sont le plus bas que le bénéfice par employé·e de l’entreprise est le plus élevé. Dans les pays africains où Socfin est active, le taux d’impôt varie ainsi de 25 à 33 %, contre moins de 14 % en Suisse. Il s’agit là d’un schéma classique de transfert de bénéfices entre filiales à des fins d’optimisation fiscale agressive.

      Cette pratique très répandue parmi les sociétés multinationales n’est pas forcément illégale, mais elle n’en demeure pas moins en tout état de cause inique, car elle prive les pays producteurs de l’hémisphère sud des recettes fiscales indispensables à leur développement et creuse de ce fait les inégalités mondiales. Chaque année, environ 80 milliards d’euros de bénéfices réalisés dans des pays en développement sont ainsi expatriés vers des territoires peu taxés comme la Suisse, ce qui représente bien plus que la moitié des enveloppes publiques annuelles allouées à la coopération au développement à l’échelle mondiale.

      Le transfert de bénéfices au sein de #multinationales est généralement difficile à appréhender pour l’opinion publique (en raison de l’opacité qui l’entoure) et pour les administrations fiscales (faute de volonté en ce sens ou de moyens suffisants). Dans le cas de Socfin, en revanche, les rapports financiers ventilés par zone publiés par la société livrent des informations sur la structure et l’objet des transactions entre filiales. Qu’elles portent sur le négoce, des prestations de conseil, des licences ou des services d’autre nature, les opérations intragroupe délocalisent en Suisse une grande partie des revenus générés en Afrique et en Asie. Et seul un examen approfondi réalisé par des administrations fiscales permettrait de vérifier si ces prix de transfert sont, ainsi que l’affirme Socfin, conformes aux règles édictées par l’OCDE en la matière.

      La Suisse doit faire œuvre de plus de transparence
      La réalité des plantations dans l’hémisphère sud représente le revers de la médaille des juteux bénéfices enregistrés en Suisse. En effet, Socfin dispose dans ces pays de concessions extrêmement avantageuses, mais n’offre pas une compensation suffisante à la population touchée, ne rétribue le dur labeur des ouvriers·ères que par de modiques salaires et n’honore pas totalement ses promesses d’investissements sociaux. En dépit de ce contexte particulièrement favorable, certaines exploitations du groupe, comme la plantation d’#hévéas de #LAC au #Liberia, n’en affichent pas moins des pertes persistantes – ce qui, selon le rapport, vient encore appuyer l’hypothèse de transfert de bénéfices de l’Afrique vers le paradis fiscal helvétique.

      Et cette pratique profite aujourd’hui considérablement à la Suisse, ces transactions générant près de 40 % des recettes de l’impôt sur les bénéfices des entreprises à l’échelon cantonal et fédéral. Afin de lutter contre les abus qui en découlent, il est impératif que notre pays améliore la transparence de sa politique fiscale et rende publics les #rulings, ces accords que les administrations fiscales concluent avec les sociétés. Il en va de même pour les rapports que les multinationales sont tenues de déposer en Suisse dans le cadre de la déclaration pays par pays de l’OCDE et dont l’accès est actuellement réservé aux administrations fiscales. Avant toute chose, il est primordial que la Suisse promeuve un régime international d’imposition des entreprises qui localise la taxation des bénéfices dans les pays où ils sont générés et non sur les territoires à faible fiscalité.

      Mobilisation à Fribourg
      Ce matin, Pain pour le prochain mène une action de mobilisation devant le siège de Sogescol et de Socfinco à Fribourg afin d’exhorter Socfin à cesser ses pratiques immorales de transfert de bénéfices et d’optimisation fiscale au sein de ses structures. Il importe en outre que le groupe réponde aux revendications des communautés locales, restitue les terres litigieuses et garantisse à tous les ouvriers·ères des plantations le versement de salaires décents.

      https://www.alliancesud.ch/fr/politique/politique-fiscale-et-financiere/politique-fiscale/la-culture-de-liniquite-fiscale

      Pour télécharger le rapport (synthèse en français) :
      https://www.alliancesud.ch/fr/file/88274/download?token=32SEeILA

  • « L’#Amazonie, c’est un passé renié, un présent en fumée, un futur hypothéqué »
    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2021/12/13/l-amazonie-c-est-un-passe-renie-un-present-en-fumee-un-futur-hypotheque_6105
    #terres #environnement #sciences

    ENTRETIENDans un grand entretien au « Monde », l’archéologue Stéphen Rostain explique à quel point l’Amazonie a été transformée par les #Amérindiens durant des millénaires, et pourquoi cet héritage, qui s’est discrètement inscrit dans le paysage, est ignoré, afin de poursuivre l’exploitation de ces territoires jusqu’à leur destruction.

    Stéphen Rostain est archéologue. Directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) dans le laboratoire #Archéologie des Amériques, il a longtemps vécu et travaillé en Guyane et en Equateur, où il a dirigé plusieurs programmes interdisciplinaires et internationaux. Ses travaux ont radicalement changé le regard que l’on avait sur le monde précolombien d’Amazonie. Il s’est particulièrement intéressé à l’analyse du paysage à travers une approche faisant appel à l’écologie historique. Sous ses dehors sauvages, l’Amazonie est en fait une terre « domestiquée », rappelle-t-il.

    Baroudeur empruntant le plus souvent des chemins accidentés, imprévus, Stéphen Rostain est l’auteur d’une trentaine de livres pour moitié scientifiques et l’autre moitié à destination du grand public. Ses ouvrages les plus récents sont Amazonie, l’archéologie au féminin (Belin, 2020), qui a reçu le Grand Prix du livre d’archéologie, et La Forêt vierge d’Amazonie n’existe pas (Le Pommier, 268 pages, 23 euros), paru cette année. Il revient pour Le Monde sur son engagement et sa profonde admiration pour ces peuples amérindiens qui ont toujours vécu en interaction avec leur milieu naturel. Un milieu qui fait face, insiste-t-il, à une destruction systématique menée, depuis trois siècles, par les sociétés occidentales.

    Le titre de votre dernier ouvrage précède-t-il son écriture ?
    Oui, peut-être ! Ce livre est le résultat de trente-cinq ans de recherches. A chaque fois que je dis faire de l’archéologie en Amazonie, on me demande systématiquement la même chose : mais que trouvez-vous ? Cette question me laisse pantois, car elle fait forcément référence à ce que l’on trouve ailleurs. On est dans une admiration sans borne des cultures de la pierre, que l’on compare forcément à nous.

    Prenez les Incas ou les Mayas avec leurs édifices et leurs temples, ils ont fini par être perçus comme étant « presque » aussi civilisés que nous, non ? De fait, nous vivons dans un monde tellement urbanisé depuis le Moyen Age que nous avons confiné la civilisation entre les murs, et la sauvagerie, dans la forêt. Notre société naturaliste a séparé d’une barrière infranchissable le monde sauvage du monde citadin et civilisé. Entre les deux, il y a la campagne, qui n’est ni tout à fait sauvage ni tout à fait civilisée, une espèce de purgatoire de la civilisation. Cette frontière est fondamentalement inscrite dans nos gènes.

    Les Occidentaux ne comprennent pas, par exemple, que les indigènes « parlent » avec les tapirs et les jaguars. Et pourtant, ne faisons-nous pas la même chose avec nos chats et nos chiens ? Nous pensons qu’ils comprennent, qu’il y a un échange et de l’amour, non ? Et bien, c’est exactement la même chose avec les Amérindiens, sauf que les animaux ne sont pas domestiques, ils sont sauvages.

    Le constat c’est ça : une physicalité, une apparence différente, mais une âme comparable. L’Amazonie, c’est ce paradoxe permanent et hermétique à notre compréhension. C’est ça que j’ai voulu transmettre, d’une manière peut-être différente d’un énième essai sur la déforestation.

    Parce que l’urgence n’a jamais été aussi manifeste ?
    On le dit depuis près de quarante ans, mais l’Amazonie est vraiment au bord du précipice. Malade, affaiblie, exsangue, elle n’a plus sa vitalité d’autrefois. Dans certaines régions du sud et de l’est, la forêt amazonienne rejette plus de carbone qu’elle n’en absorbe. Près de 20 % de sa couverture a disparu en un siècle. Or, l’argument utilisé pour la détruire a toujours été le même, et ce, jusqu’à aujourd’hui : puisqu’elle est vierge, elle ne produit rien, elle est inutile, on peut donc y aller sans retenue.

    Dans ce livre, j’ai essayé d’inverser la proposition : l’Amazonie est culturelle, elle est anthropisée et domestiquée. J’ai abordé cet état de fait dans mes précédents ouvrages mais, cette fois-ci, je me suis davantage engagé parce que nous devons être plus militants et arrêter de prendre des pincettes, surtout face à ceux brandissant des tronçonneuses !

    Après quarante années passées dans le milieu scientifique, j’ai appris que les chercheurs ne sont pas forcément les meilleurs déclencheurs d’alerte, en tout cas sur les questions écologiques. Il y a une certaine frilosité à s’impliquer et à donner des informations définitives. La langue du bon scientifique reste le conditionnel. Et c’est cette timidité à affirmer les choses qui donne une espèce de brume au lecteur. Plutôt que d’en rester à un constat d’échec sur le grave état de santé de l’Amazonie, il nous faut donc urgemment comprendre les divers usages qui ont été faits de cette nature sylvicole et s’ouvrir les horizons face à la chronique habituelle d’une mort annoncée.

    C’est un plaidoyer ?
    Oui, ou plutôt un cri pour signifier qu’il y a deux façons de faire et que la nôtre est mauvaise. Notre attitude est inconséquente et irresponsable, alors que nous nous plaçons nous-mêmes dans une responsabilité vis-à-vis de ces peuples considérés à tort sauvages et irresponsables !

    En quoi est-ce si important pour sa préservation de savoir que l’Amazonie était occupée par des hommes il y a plus de 13 000 ans ?
    C’est important pour plusieurs raisons. En premier lieu, reconnaître qu’il y a un peuplement ancien, aussi vieux qu’ailleurs. Jusqu’à aujourd’hui, l’Amazonie est perçue comme une terre sans histoire, une simple aire géographique et non culturelle, où les Amérindiens ne sont qu’un détail de cette non-histoire. Prendre conscience de cette obsession de la stérilité tropicale qui a prévalu pendant des siècles est indispensable pour mettre en branle le statu quo et agir sur les décideurs.

    L’intervention humaine en Amazonie a commencé dès les premiers peuples paléolithiques. Ils ont manipulé des espèces végétales, ils se sont installés, déplacés, organisés. Au cours des siècles, des milliers de personnes se sont regroupées dans différentes régions d’Amazonie. Certains villages occupaient une surface de plus de 300 hectares. Il faut réellement imaginer cet immense bassin de 7 millions de kilomètres carrés comme un vaste marché, avec ses réseaux, ses bourgades et ses agglomérations, ses foires aussi où l’on venait échanger les produits de la pêche, les piments, les meilleurs curares, les outils, les céramiques, les arcs, etc.

    Des géoglyphes à Fazenda Paraná, dans la région de l’Acre (Brésil). Ils auraient été creusés à l’aide d’outils en bois ou en pierre à des fins de cérémonies, pour certains il y deux mille ans. MAURICIO DE PAIVA
    Oui, l’Amazonie précolombienne était traversée de routes permanentes et de tertres, de canaux, de fossés entrecroisés, de digues contenant des bassins et des réservoirs, des champs surélevés de toutes formes, dimensions et agencements possibles. Une terre à l’héritage architectural difficilement perceptible au premier regard, mais indéniable. Une aire gigantesque aux identités fortes, occupées par des populations diverses, parlant plus de 300 langues indigènes différentes et sans frontière physique aucune.

    C’est ce passé culturel impressionnant qui a débordé la simple échelle humaine, impactant et transformant les paysages. Ceux-ci ont été pollués par la présence humaine, mais pollués sans destruction. Ils sont devenus métis entre nature et culture, et, malgré cette pollution, ont gardé leurs pouvoirs de tempérance et de climatologie. L’Amazonie est ainsi restée pendant des siècles un acteur essentiel d’équilibre écologique mondial. Un milieu dans lequel les Amérindiens se sont intégrés tout en cohabitant parfaitement, sans tronçonnage ni tractopelle. En cela, ils nous montrent que les humains peuvent vivre avec la nature, dans un profit mutuel. N’est-ce pas un modèle d’espoir et un formidable exemple pour l’agriculture de demain ?

    Vous parlez aussi de « paradoxe amazonien »…
    Oui et même de damnation amazonienne ! Les Amérindiens étaient tellement bien intégrés et tellement en interaction intime avec la nature qu’on ne voit pas leurs traces. Cette force est devenue leur faiblesse. Qu’a dit l’Europe pendant la colonisation ? Puisque vous n’avez pas pu faire fructifier ces terres, vous n’en êtes pas propriétaires. Nier toute mise en culture notable de l’Amérique par les Amérindiens justifiait de leur refuser le statut de propriétaire des sols. En d’autres mots, laissez-nous faire. Le schéma n’a depuis pas changé, la mauvaise foi a perduré, et le résultat s’affiche, là, de manière effrayante et déplorable, devant nos yeux.

    Un des éléments centraux de votre livre est la « terra preta », terre noire en portugais, découverte il y a moins d’un demi-siècle. Expliquez-nous…
    Les Amazoniens ont concocté un sol artificiel en quelque sorte magique. Cette « terra preta », née des activités et rejets humains, n’est pas banale. C’est un sol composite, sombre et fertile, associé à des restes d’implantations, enrichi des débris d’occupation, du charbon et des cendres. Cette terre si particulière est la résultante d’occupations longues ou successives. Après des décennies d’études, elle continue d’intriguer. L’histoire même de ce sédiment hors norme est proprement fascinante : elle forme l’héritage direct des populations précolombiennes.

    On a longtemps pensé qu’il ne restait pour ainsi dire rien de ces peuples qui construisaient leurs bâtiments de bois et feuillages. C’était faux. Les Amérindiens ont clairement exercé une action déterminante sur l’environnement. Bien que le concept de propriété des terres soit absent du monde amérindien, l’espace sous le contrôle d’un groupe amazonien a toujours été minutieusement organisé et géré. Ils ont transformé l’Amazonie de manière beaucoup plus intensive que supposée auparavant : le couvert végétal, la nature des sédiments ou même le modelé des sols.

    En ce qui concerne la « terra preta », les fortes pluies tropicales ont créé un lessivage puissant qui a enfoui les charbons et les nutriments, produisant un phénomène étrange. Il semble qu’elles contaminent alors le sol indemne, en le transformant à son tour en « terra preta ». La ténébreuse fertilité artificielle s’étend progressivement et naturellement.

    Cette terre améliorée offre un potentiel appréciable pour le cultivateur. Bien avant l’arrivée des Européens, les autochtones y avaient planté du manioc et du maïs, ainsi qu’au moins trente espèces utiles, tant alimentaires que médicinales ou autres. Les savants estiment que la superficie totale de « terra preta » couvre 0,3 % du bassin de l’Amazone. Ce n’est pas rien ! C’est même absolument exceptionnel, un travail de titan.

    La découverte récente de milliers de champs surélevés est-elle pour vous tout aussi fascinante ?
    Oui, les Précolombiens ont édifié des buttes dans les savanes inondables afin de cultiver en drainant l’excès d’eau. Ces champs surélevés montrent comment les premiers peuples d’Amazonie combinaient savoir ancestral, astuce, efficacité et capacité d’interaction. Ces monticules souvent alignés avec une incroyable régularité métronomique fonctionnaient comme des écosystèmes efficaces. Agriculteurs et géomètres de génie, ils mesuraient tout, au point parfois d’être dans la totale démesure en construisant des damiers de terre gigantesques, non seulement fertiles mais aussi, une fois de plus, camouflés dans le paysage et l’environnement. Avec le matériau le plus modeste qui soit, la terre, ils ont créé des merveilles monumentales.

    Ces agriculteurs-bâtisseurs ont disparu d’un coup, pourquoi ?
    Pourquoi les habitants de l’île de Pâques ont-ils disparu ? Pourquoi les Mayas se sont-ils effondrés ? Ce sont des mystères difficiles à évaluer. Ici, en Amazonie, on est dans des paysages particuliers, des paysages de savanes inondables et donc très sensibles aux variations climatiques. On s’est aperçu que, entre 1000 et 1200, voire 1400 de notre ère, il y a de grandes transformations dans tout le bassin amazonien, avec des gens qui circulent dans tous les sens, des groupes qui apparaissent, d’autres qui disparaissent. On voit aussi des légères modifications climatiques qui coïncident avec la conquête européenne. On pense qu’il y a eu un peu plus de pluie en basse Amazonie, sur la côte des Guyanes. Et, si le niveau de l’eau augmentait dans les marais, les buttes devenaient inutilisables. En tout cas, la technique des champs surélevés s’est lentement éteinte peu avant ou aux alentours des premières années de la colonisation.

    Ensuite, l’Amazonie a été pénétrée par les colons, qui violèrent ses fleuves et semèrent la mort. La bombe microbienne venue d’Europe fut à elle seule responsable de la chute démographique de près de 90 % de la population amérindienne. Pour donner un ordre de grandeur et selon les estimations de différents archéologues, l’île de Marajo, à l’embouchure de l’Amazone, et le village de Santarem comptaient près de 20 000 habitants au moment de la conquête.

    Quels sites archéologiques sont les plus révélateurs ?
    Les premiers habitants d’Amazonie ont marqué leur présence directement dans la terre, la flore et le paysage lui-même. Deux sites archéologiques majeurs retiennent peut-être plus l’attention que d’autres. Les sites de Chiribiquete et de La Lindosa, en Colombie, sont parmi les plus extraordinaires. Ils sont hébergés dans un paysage incomparable de tepuys, plateaux de grès émergeant de la forêt pour culminer à près de mille mètres d’altitude. A leurs pieds, des dizaines d’abris-sous-roche ont été peints de milliers de dessins. Des représentations d’animaux, d’humains, de non-humains, d’esprits, de végétaux, de maîtres de la nature et d’autres êtres vivants de ce monde et de l’au-delà constituent des ensembles de pictogrammes mythologiques, témoignages de conceptions particulières du monde.

    D’autres sites démontrent avec encore plus d’évidence cette intimité entre humain et nature. Par exemple, la vallée de l’Upano, le long du piémont oriental des Andes, en Equateur, a fait l’objet de terrassements spectaculaires. Il y a plus de deux mille ans, des communautés construisirent des centaines de plates-formes symétriques disposées autour de places carrées et basses. Ils creusèrent également des chemins très larges et profonds reliant toutes ces structures. Grâce à un travail monumental, ils ont presque intégralement remodelé la superficie de leur territoire tout en initiant un véritable proto-urbanisme.

    Cette Amazonie précolombienne était donc une construction humaine réalisée en étroite interaction avec la créativité de la nature. Les Amérindiens ne s’y sont pas trompés en concevant le monde comme une continuité entre humains et non-humains, sans dresser de barrière entre la culture et la nature. Aujourd’hui, tous les voyants sont au rouge : la déforestation n’a jamais été aussi virulente, la biodiversité chute drastiquement et l’Amazonie vit une terrible pandémie [de Covid-19].

    Quel regard portez-vous sur la situation actuelle ?
    J’ai un mauvais pressentiment. Comme je l’ai écrit, l’Amazonie, c’est un passé renié, un présent en fumée, un futur hypothéqué. Le sort est atroce pour les Amérindiens qui voient leurs terres bafouées, dépouillées de leurs ressources vitales, les sols dévitalisés et les eaux empoisonnées. Et plus terrible encore, les sites sacrés – roches, collines, cascades, rivières, arbres, etc. –, fondamentaux à la cohésion sociale et spirituelle du groupe, ont été anéantis sans état d’âme, laissant planer des menaces métaphysiques et structurelles sur la communauté.

    Le Brésil, l’Equateur et tous les pays amazoniens sont tiraillés, d’une part, entre subvenir à d’énormes besoins énergétiques et maintenir leur dynamisme économique et, d’autre part, protéger le temple de la diversité du géant forestier et soutenir ses habitants, les Amérindiens. C’est l’autre grand paradoxe pour lequel je ne vois pas de solution miracle.

    Avez-vous des pistes ?
    La forêt tropicale voit chaque jour son espace se résorber, des trésors de biodiversité l’accompagnant dans sa disparition. Parallèlement, c’est un patrimoine humain irremplaçable qui est définitivement anéanti.

    Pour enrayer cette « mécanique du désastre », la prochaine étape devrait être d’inscrire au Patrimoine mondial des sites amazoniens d’exception car, aussi absurde soit-il, aucun monument précolombien d’Amazonie n’est encore protégé officiellement. Un seul a été récemment inscrit en 2018 par l’Unesco, dans le centre de la Colombie. C’est le parc de Chiribiquete, couvrant une superficie de 27 800 kilomètres carrés – presque la superficie de la Belgique – qui a été reconnu patrimoine mixte culturel et naturel de l’humanité. Malgré cela, il est encore sujet à des menaces tangibles sans que des mesures de préservation réellement efficaces soient mises en place.

    L’Equateur fut le premier à voter une Constitution, en 2008, sous la pression d’une menace alors croissante d’extraction pétrolière anarchique, pour attribuer à la forêt tropicale, aux rivières et même à l’air les mêmes droits qu’aux hommes. Pourtant, cette bonne intention a vite été oubliée quand il s’est agi de trouver de nouveaux puits de forage pétrolier. La situation est aujourd’hui redevenue catastrophique. En Nouvelle-Zélande, la rivière Whanganui a obtenu en 2012 une « voix légale », qui lui octroie les mêmes droits qu’une personne devant la justice. Là, cette loi fonctionne, pourquoi pas en Amazonie ?

    Avec le recul, on sait aujourd’hui qu’un site « protégé » n’a aucune chance de survie si ce ne sont pas les populations locales qui s’en occupent. Ce sont elles qui gèrent le mieux ces espaces. Il est grand temps d’écouter les autochtones, dont le savoir résulte de millénaires d’observations et d’apprentissage du monde tropical. Trop peu invités aux COP et autres événements où se prennent les décisions, ils se sont organisés et ont investi le monde académique occidental où ils obtiennent leur doctorat. L’Occident doit apprendre à les écouter et la concertation pourra enfin s’engager pour une meilleure justice environnementale.

    Comme le dit mon ami anthropologue Philippe Descola, l’humain est un virus pour la terre. Il faudrait qu’il apprenne à devenir un remède ! En tout cas, il faut se méfier de prescrire une cure depuis l’extérieur, sans intégrer les savoirs écologiques et culturels locaux, ce qui implique de développer une véritable justice environnementale tendant à minimiser équitablement la vulnérabilité et à répartir uniformément l’accès aux ressources. Nous en sommes loin.

  • Les grands négociants agricoles basés en Suisse possèdent 2,7 millions d’hectare de plantations | Commodafrica
    https://www.commodafrica.com/07-12-2021-les-grands-negociants-agricoles-bases-en-suisse-possedent-2

    Les grandes sociétés de négoce de matières premières agricoles domiciliées en Suisse, à Genève ou à Zoug, outre qu’elles jouent un rôle majeur dans le négoce des matières premières agricoles, contrôlent aussi de grandes superficies agricoles à travers le monde. Selon une enquête réalisée par Public Eye, ces négociants contrôleraient 561 plantations représentant une superficie de 2,7 millions d’hectares. Elles y cultivent de la canne à sucre, du palmier à huile, des orangers, des hévéas, des céréales .... en majorité dans les pays du Sud , en Afrique, en Asie et en Amérique latine.

    #terres

    • 00:07 Introduction
      02:29 Présentation de l’auteur
      05:10 Pourquoi avoir écrit Terre et Liberté
      12:10 Libéralisme et capitalisme
      14:31 La sphère privée, idée centrale du libéralisme
      20:31 Conception de la liberté avant la modernité

      Qu’est-ce que le libéralisme ? le concept de liberté libérale ? ses fondements et ses implications politiques ? Comment rompre avec cet imaginaire et pourquoi renouer avec la quête d’autonomie ?

      Sous l’idéal d’émancipation comme arrachement à la nature, Aurélien Berlan décèle la vieille aspiration aristocratique à la délivrance : le désir de mener une vie déchargée des tâches pénibles de la vie quotidienne. Injustice sociale et désastre écologique apparaissent ainsi indissociables, puisque se délivrer des nécessités vitales implique à la fois l’exploitation des autres et celle de la nature.

      https://d3ctxlq1ktw2nl.cloudfront.net/staging/2021-10-15/e45f326f-f3b3-f4ea-0562-dcea19b051c3.mp3

      00:03 Introduction
      00:46 Justification de la conception de liberté moderne et individualisation des citoyens modernes
      07:58 La liberté libérale comme espace vide d’entraves et des autres
      12:31 Hypocrisie de la liberté libérale qui présuppose l’esclavage
      15:22 Le concept libéral dans le marxisme, l’absence de contraintes naturelles grâce à la technique
      20:32 La quête de délivrance des nécessités de la vie comme conception des dominants et comme reprise de fantasmes religieux

      Quels fondements matériels à la liberté moderne ? son lien avec la notion de délivrance des autres ? avec quelles contradictions ? Pourquoi des courants politiques comme le marxisme embrassent la quête de liberté moderne ?

      Travaillée par les changements structurels des sociétés modernes, la notion de liberté se voit de plus en plus comme délivrance des autres et des limites terrestres. L’industrialisation qui voit le jour en Angleterre se charge de répondre à ces aspirations de délivrance. On y retrouve alors des courants politiques antagonistes (capitalisme/ marxisme) s’y référer pour mieux convaincre les masses qu’un nouveau monde advient. Ce discours n’est pas nouveau et puise dans les religions.

      https://d3ctxlq1ktw2nl.cloudfront.net/staging/2021-10-15/c39e1e2b-a6c4-f53e-0e6b-6c7f0a8e71bd.mp3

      00:04 Introduction
      00:35 Conceptions industrialistes de la liberté chez les libéraux et les socialistes
      03:41 Libéraux et socialistes anti-industriels
      04:44 La critique culturelle, réaction à l’industrialisation en Allemagne
      09:00 Différentes oppositions à l’industrialisation
      14:58 La dichotomie progressiste/ réactionnaire
      22:23 Qu’est-ce que l’autonomie ?

      La quête de délivrance est-elle partagée par tou·te·s à l’ère industrielle ? Quelle est la définition du progrès à cette époque ? Que signifie l’autonomie ?

      Alors que la social-démocratie et le capitalisme épousent l’ère industrielle, la soustraction des nécessités matérielles de la vie semble être un horizon atteignable. Les forces productives et la technique seront le moteur de cette délivrance. Pour autant des dissensus font jour sur la possibilité d’être délivré des nécessités politiques. En opposition au déferlement industriel qui touche toutes les puissances européennes d’avant-guerre, on retrouve le développement des mouvements anarchistes, mais également nationalistes et volkisch en Allemagne. Leurs aspirations contradictoires et les guerres qui viennent finiront par brouiller la définition du mot « progrès ».

      https://d3ctxlq1ktw2nl.cloudfront.net/staging/2021-10-15/3c6448df-0be3-f83b-36d2-56f06452198d.mp3

      00:07 Introduction
      01:41 Inspirations écoféministes
      04:14 Quelles formes de vie collectives ? Quelles dépendances
      07:09 L’importance de l’accès à la terre
      11:44 La récupération fallacieuse du mot liberté
      20:06 Dépendances personnelles ou impersonnelles
      24:50 Résumé de fin
      27:50 Clôture

      Quelles perspectives pratiques de la liberté en tant que quête d’autonomie ? Ses relations avec l’écoféminisme ? Quelle relation entre autonomie et accès à la terre ?

      Il est tentant de percevoir l’autonomie comme un appel à se soumettre à la nécessité, réactivant la quête d’un salut jusqu’alors défendu par les religions. Aurélien Berlan, nous rappelle que l’autonomie est avant tout une manière de subvenir à ses propres besoins collectifs comme individuels. La liberté est alors un choix sur les réponses matérielles à apporter à un besoin. C’est une stratégie pour échapper aux pouvoirs structurels et impersonnels de l’époque moderne (salariat, société de consommation, médias de masse). Le libre accès à la terre est une condition à cette liberté puisqu’elle est la seule à fournir les ressources matérielles accessibles aux groupes humains qui l’habitent. Cette idée de la liberté renoue avec des luttes paysannes, féministes et populaires d’hier et aujourd’hui.

      https://d3ctxlq1ktw2nl.cloudfront.net/staging/2021-10-15/fd1058ab-03a6-e4b7-f3fe-987c32d53075.mp3

      #Aurélien_Berlan #livre #recension #Aude_Vidal #autonomie #liberté #philosophie #libéralisme #délivrance #subsistance #terre_et_liberté

  • #Le_festin

    Comment être jeune paysan.ne au Sénégal, au temps où les autorités et entreprises s’accaparent les terres agricoles, se les partagent comme un festin et transforment les paysan.ne.s en ouvriers agricoles ?

    Ce film part à la rencontre des paysan.ne.s sénégalais.es qui se battent contre des superstructures législatives et économiques. De la #pêche à l’#élevage, du Nord au Sud du pays, le schéma apparaît tristement similaire. « On demande aux #jeunes de rester et de travailler ici, mais tout ça ce sont de beaux slogans. Où est le socle pour tout ça ? Si on veut que les jeunes restent, il faut leur laisser la ressource » nous confie un jeune pêcheur sénégalais à Dakar.

    https://zintv.org/video/le-festin-tong-tong

    https://www.youtube.com/watch?v=_vYaspnAzOI

    #film #film_documentaire #Sénégal #terres #documentaire #accaparement_de_terres #résistance

    ping @odilon

  • Les terres rares. - YouTube

    https://www.youtube.com/watch?v=OAyYSlMhgI4

    Dans cette vidéo, je vous explique ce que sont les terres rares, à quoi elles servent et quels sont les problèmes qu’elles soulèvent.

    0:00​ • Introduction
    1:14 • Que sont les terres rares ?
    2:35​ • À quoi servent les terres rares ?
    7:06 • Indispensables aux technologies « vertes » ?
    10:12 • Les terres rares sont-elles rares ?
    13:39 • La Chine domine le marché
    16:34 • Une production polluante
    18:00 • Des déchets radioactifs ?
    21:30 • Intéressantes malgré tout ?
    25:17 • Produire en Europe ?
    30:15 • Recyclage ?
    32:01 • Conclusion
    34:03 • Le mot de la fin

    #terres_rares #le_reveilleur #chine

    Les « terres rares » sont des minéraux… qui d’ailleurs ne sont pas si rares que cela…

  • L’Actu des Oublié.e.s — Saison II — Episode 2

    Nous partons cette semaine au Paraguay où les peuples originaires et la petite paysannerie se soulèvent contre une loi qui vise à punir plus durement les occupations illégales de terres ; puis en Colombie, où les luttes indigènes prennent une nouvelle dimension, notamment grâce à la dynamique du Paro Nacional qui provoque une transformation globale de la société.

    <iframe width="100%" src='https://seenthis.net/https://audioblog.arteradio.com/embed/172290" style="margin : 0 ;padding : 0 ;border : none ;"></iframe>

    Belle écoute !

  • En RDC, la France a soutenu une entreprise d’huile de palme accusée de violences
    https://disclose.ngo/fr/article/la-france-a-soutenu-une-entreprise-dhuile-de-palme

    Pendant huit ans, l’Agence française de développement (AFD) a investi 25 millions d’euros dans une plantation d’huile de palme accusée de meurtres et d’accaparement des terres en République démocratique du Congo. Lire l’article

  • Land Grabbing and Migration in a Changing Climate: Comparative Perspec
    https://www.routledge.com/Land-Grabbing-and-Migration-in-a-Changing-Climate-Comparative-Perspectives/Vigil/p/book/9781032044262

    This book provides a theoretical and empirical examination of the links between environmental change, land grabbing and migration, drawing on research conducted in Senegal and Cambodia.

    #accaparements #terres #environnement #climat #migrations #Sénégal #Cambodge #livre

  • « Bolsonaro est en train de faire adopter un arsenal législatif qui démantèlera les droits des Indiens sur leurs terres »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/09/08/bolsonaro-est-en-train-de-faire-adopter-un-arsenal-legislatif-qui-demanteler

    La France ne doit pas se rendre complice de l’ethnocide et de l’écocide en cours au Brésil, affirme un collectif d’anthropologues et d’historiens, parmi lesquels Philippe Descola et Anaïs Fléchet, plaidant pour l’application de sanctions de la part de l’UE.

    Tribune. Depuis le 22 août, 6 000 Indiens du Brésil, issus de 170 peuples différents, ont planté leurs tentes sur l’esplanade des ministères à Brasilia pour s’élever contre une menace inédite sur leurs droits et leurs terres. Ils entendent peser sur une décision de la Cour suprême concernant une demande de l’Etat de Santa Catarina de reprendre possession d’une partie de la terre indigène Ibirama-Laklano revendiquée par le peuple Xokleng. L’enjeu est d’importance puisque cette décision confirmera la doctrine en vigueur ou la remplacera par une autre, très défavorable aux droits des Indiens.

    (...) A titre d’exemple, le territoire des Yanomami fait déjà l’objet de cinq cents demandes formelles d’extraction minière. Une fois les lois votées, on voit mal comment ces demandes pourraient ne pas être acceptées. Ce serait alors, dans cette seule terre, 30 000 kilomètres carrés de forêt qui seraient ouverts à l’exploitation, soit la superficie de la Belgique.

    #ethnocide #écocide #déforestation #droits_originaires

    (rare absence de paywall pour une tribune)

  • [ NOUVELLE PUBLICATION ] Observations sur les technologies agricoles
    https://www.latelierpaysan.org/NOUVELLE-PUBLICATION-Observations-sur-les-technologies-agricoles

    Dans le prolongement de sa stratégie de transformation sociale, l’Atelier Paysan publie un deuxième livre, enrichissant et complétant les réflexions politiques développées dans l’essai " Reprendre la terre aux machines " (Le Seuil, mai 2021). Voici le premier rapport d’ « Observations sur les technologies agricoles », préparé depuis un an avec un groupe de sociétaires, rassemblées au sein d’un Observatoire, nouvelle instance de notre coopérative Si nous avons adopté la forme du rapport, il ne s’agit (...) Actualités

  • Main basse sur les terres agricoles

    Un producteur de #fraises, un sulfureux homme d’affaires marseillais spécialisé dans les #énergies_renouvelables, un fonds d’investissement allemand, l’ancien président du conseil départemental. Tels sont les acteurs de la rocambolesque histoire des #serres_photovoltaïques de #Bourgneuf-en-Mauges. Ou la preuve que lorsque les financiers veulent faire main basse sur l’#agriculture, tout part souvent en déconfiture.

    https://latopette.fr
    #terres #accaparement_des_terres #France

    C’est dans le numéro de septembre, où il y a aussi un article sur les #aires_d'accueil, d’ailleurs...

    ping @odilon

  • [ PARUTION D’UNE NOUVELLE PUBLICATION ] Observations sur les technologies agricoles, notre premier rapport d’observatoire
    https://www.latelierpaysan.org/PARUTION-D-UNE-NOUVELLE-PUBLICATION-Observations-sur-les-technologie

    Dans le prolongement de sa stratégie de transformation sociale, l’Atelier Paysan publie un deuxième livre, enrichissant et complétant les réflexions politiques développées dans l’essai " Reprendre la terre aux machines " (Le Seuil, mai 2021). Voici le premier rapport d’ « Observations sur les technologies agricoles », préparé depuis un an avec un groupe de sociétaires, rassemblées au sein d’un Observatoire, nouvelle instance de notre coopérative Si nous avons adopté la forme du rapport, il ne s’agit (...) Actualités

  • En Italie, une mozzarella bio fabriquée sur les terres confisquées à la mafia

    De la #mozzarella_de_bufflonne biologique, fabriquée sur des terres confisquées à la #mafia italienne : c’est le défi que s’est lancé une coopérative sociale agricole dans une région historique pour la #Camorra.

    « Ici, la Camorra a perdu ! » Tel est le message en grosses lettres noires affiché sur le portail de la coopérative sociale Les Terres de Don #Peppe_Diana, située à #Castel_Volturno (Campanie), dans le sud de l’Italie. Sur ces terres, donc, la célèbre organisation mafieuse implantée notamment dans cette région n’a plus la mainmise. Il est 7 heures du matin en cette journée d’été et Massimo Rocco, le directeur du site, accueille les visiteurs désireux d’assister à la production de la seule mozzarella d’#Italie à revendiquer le label « antimafia ».

    Dès le premier coup d’œil, cette exploitation agricole semble avoir quelque chose de particulier. Dans la petite épicerie, qui jouxte le laboratoire de la fromagerie et le bureau de Massimo, on trouve une série de denrées alimentaires labellisées #Libera_Terra, des produits de tout le pays qui, comme la mozzarella de la coopérative, sont issus d’une démarche sociale et économique, une alternative aux pratiques mafieuses. Depuis 1995, la confédération d’associations Libera, fondée par le prêtre #Don_Luigi_Ciotti, coordonne les initiatives de ce type. Parmi les nombreuses activités qu’elle accompagne se trouve la gestion de #biens_confisqués par la #justice aux personnes liées au crime organisé. Une #loi italienne permet en effet de mettre à la disposition de collectivités ou d’entreprises de l’économie sociale et solidaire ces propriétés immobilières et foncières mal acquises.

    Avant de produire du #fromage biologique et de donner du travail à des ouvriers en réinsertion, ces quelques bâtiments perdus au milieu des champs étaient la propriété d’un certain #Michele_Zaza, l’un des parrains historiques de la mafia napolitaine.

    Celui qui avait démarré sa fortune avec la contrebande de cigarettes dans les années 1970 cultivait sur ces terres une passion pour les chevaux. Les écuries ont été saisies par la justice en 1990, mais ce n’est qu’une décennie plus tard qu’elles ont définitivement été confisquées, devenant une propriété de l’État. Après une autre décennie, les écuries et quelques autres lots de terre ont finalement été mis à la disposition de la coopérative sociale montée spécialement par le réseau #Libera, via un comité local. L’objectif était d’y créer une double activité : économique, avec la production de divers fromages, légumes et fourrages ; et sociale, avec la création d’un centre d’activités pour la jeunesse.

    Légalité et circuit court

    Dans le laboratoire de la #fromagerie, alors que le lait de bufflonne livré dans la nuit se transforme en une longue pâte lisse entre les mains expertes des quatre employés, #Massimo_Rocco raconte le long chemin parcouru depuis 2010. Certes, l’État italien leur a confié un bien et des terres confisquées, mais s’opposer à la mafia demande plus que des discours et des symboles. « Ce qu’il fallait avant tout, c’était créer une entreprise qui marche, et dépasser le cap des bonnes intentions en montrant qu’on peut combattre la mafia par une entreprise saine. »

    Dans le sud de l’Italie, la production de mozzarella est un secteur qui a plusieurs fois été épinglé pour diverses formes de pratiques illégales : travail dissimulé, non-respect des normes, pollution environnementale, etc. Et la concurrence, elle, n’est pas toujours loyale. « Nous déclarons nos employés, payons nos taxes, respectons les normes sanitaires. Tout cela a un coût, mais le prix payé par le consommateur est juste », souligne la quadragénaire, qui a accepté de travailler bénévolement au début de l’aventure.

    Avant d’être en mesure de produire près de 1 200 kilogrammes de mozzarella sous appellation d’origine protégée (AOP) — et quelques kilogrammes supplémentaires de #ricotta et #scamorza, un autre fromage à pâte filée — il a fallu démarcher les producteurs de #lait locaux et gagner leur confiance. « Deux de nos quatre fournisseurs sont passés en #biologique, c’était une volonté de notre part. Le réseau les a soutenus et ils ont été certifié en 2016, car la transformation du territoire fait aussi partie du projet de la lutte antimafia, même sur le plan environnemental. »

    La production maraîchère et céréalière, autre activité de la #coopérative pratiquée sur 90 hectares, est d’ailleurs elle aussi biologique. « Nous produisons nous-mêmes le #fourrage utilisé par les éleveurs qui nous fournissent le lait. » Un bel exemple de double #circuit_court et de #traçabilité.

    La suite de la visite se poursuit dans une installation flambant neuve. L’entreprise vient d’investir dans des fumoirs pour la scamorza. Le directeur — et néanmoins sociétaire — explique que le prêt a été obtenu auprès d’une banque. Les aides de l’État sont en effet quasi inexistantes. Sans l’appui du réseau Libera et de #Legacoop (qui possède notamment de nombreux points de distribution), de fondations privées et des camps de jeunes venus prêter main forte lors des premiers chantiers d’installation, la mozzarella des Terres de Don Peppe Diana aurait eu du mal à se faire une place sur le marché. « On ne dégage actuellement pas un gros bénéfice, mais on peut envisager de diversifier notre activité, observe Massimo Rocco. 80 % de notre production est vendue en Italie du Nord, mais il est encore difficile de percer dans le Sud. »

    Pédagogie et sensibilisation

    L’une des missions principales des militants de l’« #antimafia_sociale » est en effet de changer les #mentalités, notamment en faisant comprendre les enjeux de la #légalité : l’opposition à la #corruption et à l’#extorsion. Un discours qui reste encore difficile à entendre dans des régions qui ont été si longtemps sous la coupe de pratiques mafieuses. Les relations avec le voisinage, elles, ont parfois été houleuses.

    « Des incendies, probablement criminels, ont été recensés et du matériel a été volé, se souvient Massimo. Ce n’est pas facile de surveiller nos parcelles disséminées sur plusieurs communes, au milieu de celles appartenant à des familles mafieuses. En revanche, pour une question de transparence, nous envoyons nos bilans économiques et sociaux aux communes et aux préfectures. » Car la sensibilisation aux #alternatives à la mafia doit se faire du fournisseur aux consommateurs, en passant par les acteurs locaux. C’est une raison pour laquelle la coopérative emploie entre autres des anciens détenus.

    Dans le but d’éduquer les futures générations, le domaine agricole accueille également des #camps_scouts. La dernière étape de la visite est d’ailleurs une grande salle de réunion aux murs couverts de livres et par des fresques peintes par les jeunes passés les précédentes années. « C’est l’un des premiers centres de ressources sur les luttes sociales, l’agriculture biologique et l’histoire de l’antimafia de la région nord de Naples », présente fièrement notre hôte. Sa coopérative a d’ailleurs pris le nom du curé de la ville voisine de Casal di Principe, Don Giuseppe Diana, assassiné dans son église par la Camorra en 1994, pour rendre hommage à son combat contre la mafia locale.

    Alors que la visite s’achève comme il se doit par la dégustation d’un fromage tout juste fabriqué, Massimo reçoit un message sur son téléphone. « Nous sommes en demi-finale du concours de la meilleure mozzarella bio de Campanie », sourit-il. Ses produits sont en compétition avec ceux de quatre-vingts autres producteurs de la région. « Cela n’a rien à voir avec les conditions de production, seuls le goût et la qualité du produit sont pris en compte. C’est important pour nous d’être reconnus comme fabricants d’un excellent produit. » Quelques semaines après notre passage, la nouvelle tombe : la mozzarella di bufala de la coopérative a décroché la première place !

    https://reporterre.net/En-Italie-une-mozzarella-bio-fabriquee-sur-les-terres-confisquees-a-la-m
    #mozzarella #mozzarella_di_bufala #terre_di_don_peppe_Diana #Castelvolturno #terre_confiscate #bio #agriculture_biologique

    pour la petite histoire... je la connais assez bien cette fromagerie :-) Et on était déjà en train d’organiser une commande groupée à Grenoble :-)

    ping @karine4 @_kg_

    • @deka —> « Depuis 1995, la confédération d’associations Libera, fondée par le prêtre #Don_Luigi_Ciotti, coordonne les initiatives de ce type. Parmi les nombreuses activités qu’elle accompagne se trouve la gestion de #biens_confisqués par la #justice aux personnes liées au crime organisé. Une #loi italienne permet en effet de mettre à la disposition de collectivités ou d’entreprises de l’économie sociale et solidaire ces propriétés immobilières et foncières mal acquises. »

  • Souveraineté alimentaire et accès à la terre

    « Cette étude, dont vous tenez le résultat entre les mains, est le troisième volet d’une série consacrée à l’accès à la terre, thématique centrale du programme 2017-2021 d’Entraide et Fraternité (EF). Les deux premiers volets ont été consacrés en 2018, à Madagascar et en 2019, aux Philippines.

    Cette dernière contribution, consacrée à l’insécurité foncière en République démocratique du Congo (RDC), s’inscrit également, de façon plus transversale, dans une réflexion sur la « décolonisation des savoirs », suscitée par un collectif de chercheurs de l’Angaza Institute de Bukavu, en partenariat avec l’Université catholique de Louvain. Le défi relevé consistait à identifier, à prendre en compte et à déconstruire les relations de pouvoir logées au cœur de la fabrique de la connaissance. »

    Note sur : Emery Mushagalusa Mudinga : Insécurité foncière en RDC
    L’accaparement des terres dans la province du Sud-Kivu : expériences paysannes

    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2021/08/27/souverainete-alimentaire-et-acces-a-la-terre

    #international #terre #alimentaire

  • #I_padroni_della_Terra #2021


    Rapporto sull’accaparramento della Terra 2021 : conseguenze su diritti umani, ambiente e migrazioni

    A quattro anni dal primo Rapporto “I padroni della Terra”, e anche in quest’ultimo anno e mezzo nel quale il mondo si è fermato a causa del COVID-19, l’accaparramento delle terre a danno dei popoli originari e delle comunità contadine è proseguito con la medesima intensità, se non maggiore.

    Se nel 2018 denunciavamo nelle pagine di quel primo Rapporto come i grandi attori economici, finanziari e politici, concentrassero nelle loro mani 88 milioni di ettari di terre, nel 2020 questo fenomeno ha raggiunto e superato i 93 milioni di ettari, strappati alle popolazioni locali e ai Paesi e consegnati ad un sistema “estrattivista” – per cui non devono esserci limiti allo sfruttamento delle risorse naturali – che sta portando il nostro Pianeta ad un punto di non ritorno.

    E il rapporto ne descrive con accuratezza e aggiornamento i flussi di investimento dai Paesi di origine a quelli “ bersaglio” , oggetto degli investimenti, e la loro distribuzione settoriale

    Un sintomo evidente ne è la stessa pandemia, come già denunciato un anno fa nel terzo Rapporto, che ci mostra la diffusione della zoonosi, di fronte ad uno sfruttamento smodato, non regolamentato ed illimitato delle risorse naturali, in un mondo in cui invece le risorse naturali sono limitate e sempre più rare.

    Questi 93 milioni di ettari di terra (pari alla superficie di Germania e Francia messe insieme) sono oggetto di accaparramento da parte di un sistema fagocitante che produce scarti e che, in un loop infinito, genera nelle persone del mondo occidentale nuove necessità effimere, funzionali al mantenimento del sistema stesso. E’ il modello tecnocratico e consumista denunciato da Papa Francesco.

    Il rapporto evidenzia l’interconnessione del land grabbing con le crisi generate da questo modello , dal cambiamento climatico alle migrazioni e agli sfollamenti, dalle disuguaglianze nella proprietà fondiaria allo sfruttamento indiscriminato e all’inquinamento della natura, dalla corsa alle terre rare essenziali per l’innovazione tecnologica, come il cobalto per le batterie delle auto elettriche, alle discriminazioni di genere e allo sfruttamento del lavoro minorile.

    Interconnessione che ne esaspera e ne accelera la non sostenibilità, minandone dall’interno la parabola temporale: cambiamenti climatici, migrazioni causate anche dalla desertificazione di numerose aree del mondo, incremento delle diseguaglianze tra gli abitanti del Pianeta, che a seconda della loro posizione sullo scacchiere mondiale hanno garantiti o meno i propri diritti umani più basilari.

    L’accaparramento delle terre e le crescenti disuguaglianze, come si legge nel Rapporto, colpiscono le comunità più vulnerabili e più fragili, e pesano in maniera ancora maggiore su donne, ragazze e bambine, schiacciate da società patriarcali e da tradizioni secolari di discriminazioni. Le più vulnerabili tra i vulnerabili pagano il prezzo maggiore anche rispetto al fenomeno del land grabbing.

    Nelle pagine del Rapporto sono inoltre messe in evidenza le storie di resistenza dei popoli indigeni nella difesa della propria terra e dei propri diritti. Sono storie di lotta per la tutela della Terra, che è bene universale e bene comune, come lo sono le sue risorse. Una resistenza portata avanti con coraggio soprattutto dalle donne, che emergono come protagoniste, attiviste per i diritti e contro le iniquità e le ingiustizie.

    A questo si affianca il racconto dettagliato di alcune delle attività di cooperazione allo sviluppo degli Organismi ­Soci di FOCSIV che, grazie alle centinaia di volontari e operatori, ogni giorno, in tanti villaggi, periferie, scuole, centri sanitari, campagne, comunità, con fatica e con entusiasmo si pongono a fianco di queste comunità,mettendo in pratica i valori, i principi e le finalità della Federazione. Valori che sono alla base della nostra visione: la giustizia sociale, l’uguaglianza, la fratellanza, la responsabilità personale e la corresponsabilità.

    Donne e uomini che dimostrano come la cooperazione internazionale sia una necessità per un cambiamento radicale del sistema globale, verso una società più equa, più giusta e più sostenibile. Il paradigma tecnocratico e consumista, come definito da Papa Francesco, si cambia con più cooperazione per modelli di “buona vita”.

    https://www.focsiv.it/iv-rapporto-i-padroni-della-terra
    #accaparement_des_terres #peuples_autochtones #terres
    #rapport #Focsiv #statistiques #chiffres #monde

    Pour télécharger le rapport:
    https://www.focsiv.it/wp-content/uploads/2021/07/LG2021-02.07.2021-Web.pdf

    ping @odilon

  • Dans l’Ouest américain, la sécheresse ravive les tensions raciales
    https://www.courrierinternational.com/article/etats-unis-dans-louest-americain-la-secheresse-ravive-les-ten

    Cette année, le conflit s’envenime d’autant plus qu’un groupe de militants d’#extrême_droite menace de prendre le contrôle des vannes déterminant la quantité d’#eau qui irriguera les champs. Le lac, dont le pourtour fait environ 150 kilomètres, est peu alimenté par la fonte des neiges en amont et sa profondeur est suffisamment faible à certains endroits pour qu’on le traverse à pied. À la fin de l’été, comme les années précédentes, l’eau risque d’être trop chaude et toxique pour le c’waam et une autre espèce protégée, le koptu. Pour lutter contre la disparition de ces poissons, les autorités fédérales ont interdit qu’une seule goutte d’eau soit acheminée du #lac vers les #exploitations_agricoles, mais elles autorisent périodiquement que des volumes considérables d’eau servent à aider en aval une autre espèce protégée, le saumon. Les Amérindiens n’ont pas le contrôle de l’approvisionnement en eau, mais ils ont des droits juridiques en vertu d’un traité [datant de 1864] qui leur garantit de pouvoir chasser, cultiver et pêcher sur leurs #terres ancestrales. Ils signalent depuis longtemps que la mauvaise santé du lac décime les poissons, ce qui est contraire aux droits qui leur sont accordés par l’État fédéral. Privées d’#irrigation, les exploitations agricoles se meurent et entraînent dans leur chute des villes telles que Keno, Tulelake et Dairy. Des jeunes qui auraient autrefois pris la relève cherchent à partir. Les héritiers d’exploitations qui ont un statut de propriété familiale protégée depuis des générations sont furieux et inquiets.

    #sécheresse

  • L’huile de palme indonésienne bientôt importée à moindre prix en Suisse ats/asch
    https://www.rts.ch/info/economie/12426161-lhuile-de-palme-indonesienne-bientot-importee-a-moindre-prix-en-suisse.

    L’huile de palme indonésienne durable pourra bientôt être importée à taux préférentiel. L’ordonnance correspondante entrera en vigueur en même temps que l’accord de libre-échange avec Jakarta, soit dans quelques mois probablement, a décidé mercredi le Conseil fédéral
    Dans le cadre de cet accord accepté en mars par le peuple, la Suisse accorde à l’Indonésie des concessions limitées sur l’huile de palme. Elles consistent principalement en des contingents d’huile de palme brute, de stéarine de palme et d’huile de palmiste.

    Le volume total de 10’000 tonnes passera progressivement à 12’500 tonnes au terme de cinq ans. Les droits de douane seront réduits d’environ 20 à 40%.

    https://dingiralfulbe.com/wp-content/uploads/2021/08/12426190.image.jpeg

    Ces concessions sont assorties d’une série de conditions inscrites. Pour bénéficier des taux préférentiels, les importateurs devront apporter la preuve qu’ils respectent des objectifs de durabilité. La preuve de durabilité doit être apportée au moyen d’un certificat de traçabilité.

    Systèmes de certification
    Quatre systèmes de certification sont admis pour fournir cette preuve. Ils font l’objet de contrôles par des organisations indépendantes. Un importateur certifié par l’un de ces systèmes pourra déposer une demande d’approbation auprès du Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO).

    Le SECO pourra assortir son approbation de charges. L’approbation n’est valable que le temps de la validité du certificat. L’importateur devra indiquer dans la déclaration de douane le numéro de preuve de l’approbation. Des contrôles ultérieurs seront possibles pendant une période de cinq ans.

    Sanctions possibles
    Pour assurer cette traçabilité de l’huile de palme produite de manière durable, celle-ci ne pourra pas être transportée dans de grandes citernes, mais seulement dans des récipients de 22 tonnes au maximum.

    Si une irrégularité est constatée lors d’un des contrôles, l’importateur peut se voir exiger la restitution de la différence des droits. De plus, des sanctions sont prévues selon le régime de la loi sur les douanes.

    #hypocrisie #suisse #huile_de_palme #industrie_palmiste #terres #déforestation #forêt #indonésie #agriculture #du_râble_de_lapin #climat #agrobusiness #alimentation #certification #libre-échange #traçabilité

  • Haute Maurienne : un parc contesté par ses habitants

    https://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/vanoise-un-parc-national-pour-qui-34-haute-maurienne-un-parc-conteste-


    Pour écouter, voir l’autre mp3 si pbm

    Dans la haute vallée de la Maurienne, les villages ont voté massivement contre la charte du parc national de la Vanoise. Pourquoi un tel rejet ?

    Dans la haute vallée, la commune nouvelle de Val Cenis a plus de 80 % de son territoire dans le parc. Juste au dessus des villages, c’est le royaume des bouquetins, des marmottes, du gypaète barbu, et des loups… c’est aussi un territoire immense à brouter pour les nombreux troupeaux l’été, territoire qui fait la renommée de ces fromages. 
    https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/10177-02.08.2021-ITEMA_22702021-2021C26362E0198.mp3


    Un espace exceptionnel à préserver, mais pour qui ? Pour les animaux sauvages ? Pour les touristes (et puis quels touristes ?) ? Ou pour les habitants ? Tentatives de compréhension d’un conflit qui dure et qui cherche la porte de sortie, avec des habitants de Termignon, Sollières-Sardières, et Lanslevillard. 

    Pour Gilbert André, un des concepteurs du parc de la Vanoise, le parc devait appartenir aux habitants qui y vivent et non à des énarques parisiens. Y. Berneron

    Il faut une écologie raisonnée, qui ne tienne pas compte que de la nature mais aussi des gens qui vivent dans les montagnes. C. Jacquemmoz

    Il nous faut le parc pour vivre, pour vendre nos Beauforts, c’est grâce à l’image du parc et aux interdictions de pesticides qui en font un produit de qualité. C. Jacquemmoz 

    • Charlène Jacquemmoz, éleveuse de vaches laitières à Termignon
    • Célia Jacquemmoz, gérante de l’Auberge de Bellecombe à Termignon
    • Yves Berneron, habitant de Lanslevillard, conteur, forestier, moniteur de ski, co-créateur de la station de Val-Cenis et fondateur de l’école de ski, 
    • Raphaël Bantin, éleveur de vaches laitières à Termignon
    • Rozenn Hars, présidente de conseil d’administration du parc national de la Vanoise et habitante de Termignon
    • Joël Blanchemain, garde-technicien du parc national de la Vanoise, secteur Haute Maurienne et habitant de Termignon
    • Bernard Dinez, éleveur de brebis laitières à Sollières-Sardières
    • Eva Aliacar, directrice du parc national de la Vanoise 

    Merci à Rémi Zanatta et Anouchka Bianchi et à André Micoud pour m’avoir accompagnée dans mes questions et réflexions. Merci aussi à Séverine et David de l’hôtel La Turra.

    Un documentaire de Myriam Prévost réalisée par Annabelle Brouard 

     #montagne #agriculture #terres #france #environnement #écologie #biodiversité #élevage #vaches #moutons #escrologistes