Au #Mali, des terres rendues incultivables par le “fléau chinois”
Des populations rurales maliennes dénoncent l’#exploitation de #sites_aurifères par des sociétés chinoises qui dégradent leurs terres agricoles. Face au silence des autorités, ces populations s’organisent, rapporte le site “Sahélien”. Ce cas malien illustre un phénomène plus large en Afrique, celui de l’accaparement de #terres_arables par des entreprises internationales.
Dans le champ de Bourama Konaté, c’est l’inquiétude qui se lit sur son visage. À peine après avoir mis en terre quelques semences de #coton, ce jeune cultivateur voit déjà une saison incertaine. “Nous avons commencé à semer le coton ici, mais cette année, nous ne sommes pas assez rassurés. Chaque année, nous travaillons dans la joie et la quiétude mais, cette fois-ci, c’est tout le contraire. Les Chinois sont venus et nos terres agricoles leur sont octroyées pour qu’ils les exploitent, et cela nous rend triste”, déplore-t-il.
Dans cette commune située à plus de 80 kilomètres de Bamako, l’agriculture est la principale activité économique des habitants. Comme Bourama, Dramane Keita est au bout du désespoir.
Même avec les premières pluies, il n’a rien semé dans le bas-fond en passe de devenir un site minier. “Nous les avons suppliés de ne pas creuser ces terres, car s’ils le font, […] nous ne pourrons même plus cultiver du #maïs sur ces parcelles parce que l’#eau va stagner et l’on ne pourra non plus cultiver du #riz ici. Déjà cette année, nous n’avons pas pu cultiver du riz. Jusqu’à présent, je n’ai rien fait dans mon champ, alors qu’on est bien dans l’hivernage. Regardez par ici, ce n’est pas encore labouré”, explique-t-il.
Et de poursuivre : “C’est notre année qui est fichue comme ça. Que le gouvernement nous vienne en aide. Ça me fait tellement mal, je n’ai nulle part où me plaindre. Ils ont emprisonné mon grand frère et tout est gâché chez moi. […] On est trop fatigués.”
Terres rendues incultivables
Remontés contre les autorités communales, des jeunes venus des quatre villages touchés par ce qu’ils appellent le “#fléau_chinois” manifestent pour demander l’arrêt des activités minières sur leurs terres. “Nous, la jeunesse, sommes mobilisés et ne comptons plus nous arrêter. On veut qu’ils partent de notre commune, on n’aime pas leur travail. On ne veut pas de polémique ni rien. On ne souhaite pas faire de violences, mais s’ils poussent le bouchon un peu loin, on va rebondir”, affirme Bakary Keïta, un manifestant.
Fatoumata Traoré, la représentante des femmes, abonde dans le même sens : “Que ce soit nos bas-fonds ou autres parcelles dédiées aux travaux des femmes, tout a été détruit. On n’a plus où cultiver. Ce qu’ils nous ont causé est invivable. Et nos âmes y resteront s’il le faut. Car le seul endroit qui nous reste est aussi dans leur viseur. Nos champs d’orangers, de manguiers ont tous été confisqués. Si tu veux tuer une famille, il faut lui retirer sa terre agricole.”
Tout a commencé le 24 juillet 2021 lorsque la société [chinoise] #Yi_Yuan_Mines a signé un projet de convention avec le chef du village de #Naréna demandant l’autorisation d’exploiter certains sites en contrepartie de projets de développement dans la commune. “Je pense que c’est des oppositions gratuites. Les permis ont leur valeur. Ce sont des #permis qui sont en bonne et due forme. Il y a un modus vivendi entre les propriétaires terriens et les Chinois quand ils faisaient de la recherche. Ils étaient d’accord pour ça. […] J’ai les écrits des quatre propriétaires terriens et ceux du chef des conseils de Naréna, où tout le monde dit qu’il est d’accord. Alors, qu’est-ce que vous voulez que je fasse ?” répond Nambala Daouda Keita, maire de Naréna.
À la tête de l’association #Sikida_Lakana, Broulaye Coulibaly indique avoir alerté les autorités locales face aux dangers de l’#exploitation_aurifère. “J’ai appris qu’ils ont commencé à creuser sur un site (#Djolibani) et je m’y suis rendu. Par la suite, j’ai informé le chef du village en lui disant d’y faire un tour pour constater les dégâts. Car, s’ils continuent cette activité, ils nous chasseront d’ici. Sans avoir une suite, j’ai entamé la même démarche chez le sous-préfet, à qui j’ai recommandé l’arrêt des activités pour qu’on discute entre nous d’abord. Ce dernier m’a fait savoir qu’il ne peut pas ordonner l’arrêt des travaux et que je pouvais également leur demander de l’argent s’il arrivait qu’ils aient besoin de mon champ.”
Accords au sommet, désaccords à la base
Pour la société Yi Yuan Mines, ce bras de fer ne devrait pas avoir lieu. “La réalité, c’est l’État malien qui a donné le permis à travers le #ministère_des_Mines. Il est dit que l’État est propriétaire de la terre. Alors que les villageois pensent tout à fait le contraire, ils estiment être les propriétaires de la terre. Il n’y a pas de paradoxe parce que ce n’est pas le #permis_de_recherche qu’on a mais un #permis_d’exploitation. Et ç’a été diffusé partout. Mais malgré tout, ils s’opposent”, affirme Boubacar Abdoulaye Diarra, représentant de l’entreprise chinoise.
Pour ce qui concerne les dégâts causés sur la #biodiversité, Boubacar Abdoulaye Diarra répond : “Le plus souvent, les #orpailleurs traditionnels utilisent des ‘cracheurs’ sur le terrain. Ça, c’est pour broyer la matière. En le faisant, ils sont obligés d’apporter sur le terrain les produits qu’il faut, pour essayer de concentrer un peu l’or, et c’est là où il y a dégâts. Lorsqu’ils utilisent ces produits avec de l’eau, il y a toujours ruissellement, et puisque c’est un produit toxique, ça joue sur la nature. […] Mais les produits que nous utilisons ne vont pas dans la nature.”
En août 2021, le procès-verbal de constat réalisé par un huissier ainsi qu’un autre rapport de la Direction nationale de l’assainissement et du contrôle des pollutions et des nuisances (DNACPN) indiquent que ces activités, sans études environnementales au préalable, nuisent à l’écosystème.
Il a donc été recommandé à la sous-préfecture la suspension des travaux pour permettre à ces sociétés de se conformer aux normes requises à travers l’obtention d’un permis environnemental et social, d’un permis d’exploitation de l’or et le paiement des infractions commises.
C’est le 7 avril 2022, soit un an après la signature du projet de convention d’exploitation, que la société Yi Yuan a obtenu le permis d’exploitation délivré par le ministère des Mines, de l’’Énergie et de l’Eau pour exploiter une superficie de 100 kilomètres. Un permis qui ravive les tensions et les craintes liées à l’#impact_environnemental.
Sursaut de la société civile
Face à la dégradation des terres et pour venir en aide aux habitants, une organisation non gouvernementale procède au remblai des fosses d’anciens sites miniers, au reboisement et au curage des rivières.
Mais aujourd’hui la nouvelle situation n’arrange pas les choses. “Cela impacte également notre projet de #barrage prévu à Lankalen. Ce projet a été annulé à cause des travaux des Chinois. Car les lieux sont proches l’un de l’autre. Ce qui impacte les activités, précisément les cours d’eau. Lorsqu’on analyse, il était impossible de pêcher cette année dans ces rivières, ni d’entretenir les plantes à cause des eaux de ruissellement issues des sites”, souligne Moustapha Berthé, agent de l’ONG Azhar.
Sur place, la tension était vive le mardi 14 juin 2022. Ce jour-là, une rencontre entre les autorités régionales, communales et coutumières a eu lieu à la mairie de Naréna pour un retour au calme. “Les autorités locales de Kangaba ne cessent de signaler une agitation sociale au niveau de Naréna, précisément dans le village de #Bayan, où une société chinoise du nom de #Yi_Yuan, en partenariat avec des Maliens, s’installe après l’obtention bien sûr d’un permis d’exploitation. Alors par suite de déficit communicationnel, les populations locales ont tenu à montrer leur mécontentement”, a déclaré le colonel Lamine Kapory Sanogo, gouverneur de la région de Koulikoro, à la fin de la rencontre.
▻https://www.courrierinternational.com/article/enquete-au-mali-des-terres-rendues-incultivables-par-le-fleau
#Chine #Chinafrique #accaparement_des_terres #terres #or #extractivisme #terres_agricoles #résistance #mine #mines #orpaillage
]]>Bill Gates serait à présent le plus grand propriétaire de terres arables aux États-Unis.
▻https://deutsche-wirtschafts-nachrichten.de/509243/Bill-Gates-ist-nun-der-groesste-Eigentuemer-von-Ack
„Bill Gates, der viertreichste Mensch der Welt und ein selbst beschriebener Nerd, der eher für seine frühen Programmierkenntnisse als für seine Liebe zur Natur bekannt ist, hat sich in den USA leise 242.000 Acres Ackerland (etwa 100.000 Hektar, Anm.d.Red.) geschnappt - genug, um ihn zum größten privaten Ackerlandbesitzer in den USA zu machen. Nach jahrelangen Berichten, dass er landwirtschaftliche Flächen in Orten wie Florida und Washington kaufte, enthüllte ,The Land Report’, dass Gates, der laut Forbes ein Nettovermögen von fast 121 Milliarden US-Dollar hat, ein riesiges Ackerland-Portfolio in 18 Bundesstaaten aufgebaut hat. Seine größten Beteiligungen befinden sich in Louisiana (69.071 Acres), Arkansas (47.927 Acres) und Nebraska (20.588 Acres). Darüber hinaus ist er an 25.750 Morgen Übergangsland auf der Westseite von Phoenix, Arizona, beteiligt, das als neuer Vorort entwickelt wird“, so die Zeitschrift „Forbes“.
]]>Loss of Fertile Land Fuels ‘Looming Crisis’ Across Africa - The New York Times
▻https://www.nytimes.com/2017/07/29/world/africa/africa-climate-change-kenya-land-disputes.html
Climate change, soil degradation and rising wealth are shrinking the amount of usable land in Africa. But the number of people who need it is rising fast.
By JEFFREY GETTLEMAN
Large groups of people are on the move, desperate for usable land. Data from NASA satellites reveals an overwhelming degradation of agricultural land throughout Africa, with one recent study showing that more than 40 million Africans are trying to survive off land whose agricultural potential is declining.
]]>Planète sable - La Chine en guerre contre le « dragon jaune »
►http://www.arte.tv/fr/videos/053446-001-A/planete-sable
La #Chine est menacée. Ses #déserts anciens, apparus il y a longtemps dans le nord et le centre du pays, continuent de s’étendre. De nouveaux sont en formation. Les zones arides et semi-arides couvrent désormais la moitié de son gigantesque territoire. Elles grignotent peu à peu les terres arables, dont le recul force de nombreuses populations villageoises à se déplacer. Les barrières végétales naturelles qui se dressent aux confins des déserts ne sont ni assez nombreuses ni assez puissantes pour retenir le sable qui s’envole et retombe sur Pékin. À chaque printemps, la capitale chinoise et sa région sont noyées, durant des jours entiers, dans les #tempêtes_de_sable. Mêlant sédiments et poussières de #sable, ce « #dragon_jaune » contre lequel les autorités se mobilisent affecte directement plus de deux cent cinquante millions de personnes. Et bien davantage encore si l’on ajoute les zones touchées au-delà des frontières de l’Empire du Milieu, jusqu’en Corée ou au Japon. Engagée contre l’avancée inexorable de ces déserts, une armée de trente-deux mille « faiseurs de pluie » se bat quotidiennement. Des équipes scientifiques sont également à pied d’œuvre pour réintroduire des espèces végétales dans les sols appauvris. Une « #muraille_verte », aussi longue que la mythique Grande Muraille, commence à sortir de terre pour faire barrage à l’ennemi.
#désertification #végétalisation #pluie_artificielle #cyanobactérie #lichen #salinisation
]]>China May Not Have Enough Arable Land to Feed Its People. But Big Changes Are Coming | TIME
▻http://time.com/4455462/china-agriculture-food-security
▻https://timedotcom.files.wordpress.com/2016/08/gettyimages-478111528.jpg?quality=75&strip=color&w=1012
Faced with a growing food security crisis, China is reforming its agriculture industry in what could be the biggest change since the Great Leap Forward
]]>La grande braderie de #terres agricoles roumaines
▻http://fr.myeurop.info/2014/03/14/accaparement-des-terres-roumanie-13383
myeurop
Paradis agricole, la #Roumanie est de plus en plus convoitée par les investisseurs étrangers, au risque de voir ses #terres_arables lui échapper. Bruxelles nie tout #accaparement des terres, mais c’est bien une nouvelle forme de #spoliation qui s’est mise en place, avec la complicité du gouvernement roumain.
En Roumanie, l’agriculture est faite de paradoxes. La terre roumaine est à la fois la plus riche et la moins chère d’Europe. lire la (...)
#Environnement #Europe #agriculteurs #ONG_EcoRuralis #Via_Campesina
]]>L’appropriation de terres agricoles des pays du Sud par des investisseurs étrangers inquiétante pour la sécurité alimentaire
►http://farmlandgrab.org/post/view/19512
Selon le rapport “Régimes fonciers et investissements internationaux en agriculture”, il y a peu d’éléments permettant de démontrer que les acquisitions de terres à grande échelle ont réussi à stimuler la production agricole ou à fournir de la nourriture et des emplois pour les populations locales.
« Plus des trois quarts des transactions foncières n’ont pas encore été suivis d’investissements tangibles en termes de production agricole », notent les experts. « Seulement 20 pour cent des investissements ont donné lieu à une production agricole sur les #terres acquises ».
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