• Le Conseil scientifique plaide pour une stratégie de « suppression » du Covid après la deuxième vague | Les Echos
    https://www.lesechos.fr/economie-france/social/le-conseil-scientifique-plaide-pour-une-strategie-de-suppression-du-covid-a

    Le Conseil scientifique a publié, dimanche, la note dans laquelle il préconisait un couvre-feu plus dur ou un reconfinement. Il s’attend à plusieurs autres vagues en 2021, et esquisse des pistes de réponse.

    UNE DEUXIEME VAGUE ENTRAINANT UNE SITUATION SANITAIRE CRITIQUE, conseil scientifique #covid-19
    https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/note_conseil_scientifique_26_octobre_2020.pdf

    A. Durée de la 2ème vague

    1. Il est très difficile de prévoir combien de temps va durer la 2ème vague, car cela dépend du virus lui-même, de son environnement climatique, des mesures qui vont être prises pour limiter la circulation du virus, de leur acceptation et donc de leur impact.
    On peut faire une hypothèse d’une sortie de 2ème vague en fin d’année ou début d’année 2021. Cette sortie devrait s’accompagner d’un retour de la circulation du virus à un niveau très contrôlé (5 000 à 8000 nouvelles contaminations par jour maximum). Ce contrôle permettrait de mettre en œuvre une stratégie offensive de « Tester- Tracer-Isoler » avec une plus grande chance de succès.

    2. Il faut en effet commencer à tirer des leçons du relatif échec de la stratégie « Tester- Tracer-Isoler » durant la période de mai à septembre 2020. C’est la seule stratégie, couplée aux mesures de distanciations physiques, qui permet un contrôle possible de la circulation virale comme cela a été montré dans un petit nombre de pays d’Asie du Sud Est.

    Il est donc essentiel de profiter de la période de « contrôle dur » de l’épidémie qui pourrait s’installer pour optimiser cette stratégie en particulier la partie « Tracer- Isoler » dont les moyens doivent être largement augmentés, en particuliers en effectifs humains avec les équipes mobiles « brigades », et sur la mise en place de l’application « Tous Anticovid » sur une large fraction de la population, ainsi que sur l’application d’un isolement de 7 jours accompagné d’ « incentives » (voir Avis du Conseil scientifique sur l’isolement, septembre 2020).

    3. La place des médecins généralistes et d’une façon générale des professionnels de santé (pharmaciens, professions médico-sociales...) doit être beaucoup plus importante durant cette 2ème vague, mais également à son décours, qu’elle n’a été durant la première partie de la crise : dans la prise en charge des patients en amont des hôpitaux mais aussi dans le dépistage. L’utilisation des tests de diagnostics antigéniques doit pouvoir être réalisée de façon large en dehors des laboratoires de biologie.

    #conseil_scientifique #Tester-Tracer-Isoler

    Un rappel de la stratégie Tester-Tracer-Isoler que la présidence a préféré nommer, lors de son allocution du 28 octobre " tester, alerter, protéger". Les avis de ce conseil scientifique finissent par contredire tout à fait le gouvernement, malgré leur concessions trop prudentes (ça monte parcequ’il fait froid). C’était déjà le cas, en creux, sur le maintien des élections municipales, et plus clairement encore en juillet dernier (déconfinement raté, reprise de l’épidémie).

    Le message présidentiel était bien un message d’alerte (au point de sortir opportunément du chapeau un chiffrage des morts en Ehpad), quant aux tests et à la protection... On rigole (pas de prolongation d’allocation pour les chômeurs en fin de droits cette fois, par exemple). Idem pour un traçage qui ne pourrait se faire, si ils daignaient s’y coller, qu’avec 30 à 40 000 embauches (on se demande à quoi servent les CDD), tout comme il serait indispensable d’embaucher à l’école, dans les hostos et dans les Ehad, si il était sérieusement question de "vivre avec le virus"... tout en oeuvrant à sa suppression.

    Le traçage, ils ont à nouveau le temps d’y penser puisque, sauf moyens très conséquents, il faudra attendre des semaines et des semaines (janvier ?) que le nombre de contaminations baisse.

    • Covid-19 : la deuxième vague de la pandémie en France pourrait être plus haute que la première
      https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/11/02/covid-19-en-france-une-deuxieme-vague-qui-pourrait-etre-plus-haute-que-la-pr

      [...] « Il y a (…) devant nous de nombreux mois avec une situation extrêmement difficile » , prévient-il dans son dernier avis, rendu public vendredi soir. Les scientifiques font l’ « hypothèse d’une sortie de vague en fin d’année ou en début d’année 2021 » , mais craignent que plusieurs vagues se succèdent ensuite au cours de l’hiver et du printemps.

      Leur analyse repose sur de nouvelles modélisations réalisées à partir des données d’hospitalisation jusqu’au 29 octobre. Une note de l’Institut Pasteur, communiquée au Monde samedi, révèle que dans le pire des scénarios, jusqu’à 9 000 malades atteints du Covid-19 pourraient être hospitalisés en réanimation au pic épidémique, autour de la mi-décembre – contre plus de 7 100 lors de la première vague, le 8 avril.

      Dans leur « scénario de référence », les scientifiques estiment que le taux de reproduction du virus (le R0) pourrait tomber à 0,9 – contre 0,7 lors du premier confinement –, mais ils envisagent aussi un « scénario pessimiste », avec un Ro à 1,2, à peine inférieur à ce qu’il est aujourd’hui. « Il y a de grandes incertitudes sur l’efficacité des nouvelles mesures, moins contraignantes » , met en garde Simon Cauchemez, modélisateur à l’Institut Pasteur et membre du conseil scientifique.

      Dans le scénario de « référence », autour de 6 000 patients pourraient être hospitalisés en réanimation dès le 12 novembre, et jusqu’à 6 600 dans le scénario « pessimiste » – davantage, donc, que les 6 300 lits disponibles à date. Déclinées par région, ces modélisations font apparaître une situation très critique en Auvergne-Rhône-Alpes, avec plus de 1 300 patients contaminés par le SARS-CoV-2 attendus en réanimation pour seulement 795 lits disponibles, et en Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA), avec 685 patients atteints du Covid-19 anticipés pour 610 lits. En Ile-de-France, la quasi-totalité des 1 425 lits pourraient être occupés.



      Infographie Le Monde

      Eviter que les hôpitaux ne soient débordés

      Toutes ces projections partent de l’hypothèse d’un impact « instantané » du reconfinement. Mais s’il faut plusieurs jours pour que les comportements se modifient, le nombre d’hospitalisations en réanimation pourrait être encore plus élevé. Et le parcours des patients à l’hôpital peut aussi jouer : la probabilité d’être transféré en réanimation lorsqu’on est hospitalisé et la durée du séjour dans le service ont un impact très important sur le nombre de lits occupés au pic, à la hausse comme à la baisse.

      Jusqu’à trois semaines seront nécessaires pour pouvoir estimer la valeur du R0 et réduire ces incertitudes, ce qui signifie que le gouvernement risque de ne pas disposer de signaux clairs au moment où il devra réévaluer la situation dans deux semaines. « Tant qu’on ne sait pas dans quel scénario on se trouve, il est difficile de savoir combien de temps le confinement devra durer » , souligne Simon Cauchemez, en rappelant que l’objectif premier est de plafonner le pic épidémique pour éviter que les hôpitaux ne soient débordés.

      Pour faire face à cette seconde vague, le ministère de la santé compte armer davantage de lits de réanimation, pour atteindre un total de 10 500, contre 6 300 aujourd’hui. Selon un tableau communiqué au Monde, jusqu’à 945 patients pourraient ainsi être pris en charge (+ 20 %) en Auvergne-Rhône-Alpes, près de 1 100 en PACA (+ 80 %) et 2 140 en Ile-de-France (+ 50 %). Pour y parvenir, une grande partie des opérations chirurgicales non urgentes seront déprogrammées, afin de libérer des soignants et des chambres – y compris les blocs opératoires et les salles de réveil.

      « On a l’impression d’être assis sur une Cocotte-Minute dont le couvercle va exploser » , résume[Alexandre Demoule, chef de la réanimation à la Pitié-Salpétrière, à Paris], inquiet de la transformation du profil des patients en quinze jours, plus gravement atteints, et plus jeunes.

      Le retour à la « normale » n’est pas pour tout de suite

      Seuls les patients les plus graves – intubés et placés en coma artificiel – seront placés en réanimation, tandis que les autres pourront être hospitalisés dans des chambres conventionnelles équipées d’un système de surveillance « allégé ». « Cela requiert une grande vigilance car il faut identifier très vite les malades dont l’état de santé s’aggrave et qui doivent être transférés en réanimation », souligne Alexandre Demoule.
      La prise en charge des patients non atteints du Covid-19 est une autre source d’inquiétude. « Nous avons parfois des difficultés à leur trouver un lit. Nous en refusons deux tous les jours » , témoigne le réanimateur, en précisant qu’une solution a toujours pu être trouvée « ailleurs ».

      Le retour à la « normale » n’est pas pour tout de suite. Même dans le scénario le plus optimiste – avec un R0 de 0,7 – on se retrouverait au 1er décembre, fin prévue – pour l’instant – du confinement, avec environ 3 000 patients contaminés par le SARS-CoV-2 en réanimation, soit à peu près le même nombre qu’aujourd’hui. « Si le R0 diminue mais reste proche de 1, il faudra beaucoup de temps pour que le niveau des hospitalisations redescende » , prévient Simon Cauchemez, en précisant que l’allure de la courbe épidémique diffère d’une région à l’autre car les paramètres – structure d’âge de la population, niveau d’immunité acquis lors de la première vague – ne sont pas les mêmes.

      La stratégie pour la suite n’a rien d’évident. Soit on adopte une stratégie de stop and go « en laissant de nouveau filer l’épidémie avec un R à 1,5, avant d’instaurer un nouveau confinement », soit on trouve « une combinaison de mesures qui permettent de sortir du confinement sans avoir à y retourner deux mois plus tard » , explique le scientifique.

      Seule l’arrivée de vaccins changera la donne

      Dès lors que le nombre de nouveaux cas quotidiens sera redescendu autour de 5 000 (contre 50 000 aujourd’hui), la stratégie « tester-tracer-isoler » pourra de nouveau être déployée. « C’est la seule, couplée aux mesures de distanciation physique, qui permet un contrôle possible de la circulation virale », souligne le conseil scientifique dans son avis, en soulignant qu’elle n’a pas vraiment marché jusque-là.

      Il estime « probable » que ces mesures « ne suffiront pas pour éviter d’autres vagues, après la deuxième vague » , en rappelant que seule l’arrivée de vaccins et/ou de traitements changera la donne. « L’immunité en population va mettre de nombreux mois à monter de façon significative et commencer à ralentir la rapidité de la circulation du virus en population générale » , insistent les scientifiques.

      Dans ce contexte, le conseil scientifique souligne l’importance d’ouvrir la réflexion et la discussion sur les objectifs que les Français souhaitent se fixer au lendemain de la deuxième vague. « La société française est-elle prête à consacrer une partie importante des moyens de santé au Covid-19, éventuellement au détriment de la prise en charge d’autres pathologies, avec comme conséquences des pertes de chance pour des pathologies non Covid ? A l’inverse, la société française est-elle prête à affronter un nombre de décès très élevé dans sa population la plus fragile et la plus âgée ? » , interrogent-ils. Le compte à rebours pour y répondre a déjà commencé.

      Cités :

      Epidémie de Covid-19 : « Nous allons être face à des situations humaines impossibles »
      https://seenthis.net/messages/883697

      Covid-19 : la promesse intenable des 12 000 lits disponibles en réanimation [par manque - par milliers- de personnel potentiellement disponible, ndc]

      Coronavirus : le couvre-feu pour tenter de sauver le dispositif de #traçage des #cas_contacts [et en réserve pour un déconfinement à venir, c’est le seul moyen de fermer les bars et restos, sans susciter l’ire des commerçants, ndc]