• L’Inde face à la crise du Covid-19 - La Vie des idées

    Jusqu’alors, la stratégie de dépistage du gouvernement reposait sur l’hypothèse qu’aucune transmission communautaire n’avait lieu en Inde, mais seulement des cas importés de l’étranger. Baser la stratégie de dépistage sur cette hypothèse et ne tester que les personnes provenant de zones infectées à l’étranger a pu avoir des conséquences imprévues sur la propagation de l’épidémie. En effet, avec le confinement, un volume important de migration interne de travailleurs s’est produit à partir de points chauds de l’épidémie comme Mumbai et Delhi vers leurs États d’origine comme l’Uttar Pradesh et le Bihar. Le fait de ne pas reconnaître la présence locale d’infections par Covid-19 et de ne pas tester les personnes symptomatiques à Mumbai ou à Delhi a pu exposer ces États à la diffusion du virus et à une explosion potentielle de cas, dans des endroits où les infrastructures sanitaires sont bien plus pauvres.

    #Covid-19#migrant#migration#Inde#migrants-internes#système-santé#santé-publique#santé-privé#dépistage#tests#zone-infectée#co-morbidité

  • Tests #Covid-19 : la défaillance organisée au sommet de l’Etat | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/290420/tests-covid-19-la-defaillance-organisee-au-sommet-de-l-etat

    Le constat est implacable : face à la pandémie de Covid-19, la France n’est pas en capacité de tester massivement la population, comme l’OMS le recommande depuis le début de la crise sanitaire. Et si le 11 mai, le pays ne peut pas amorcer un déconfinement dans de bonnes conditions, c’est en grande partie à cause de l’invraisemblable retard pris sur les tests. Les annonces fracassantes d’Édouard Philippe sur ce point, qui promet désormais 700 000 tests virologiques par semaine, ne font plus illusion. « On ne sera évidemment pas prêt le 11 mai », confie le chercheur au CNRS Philippe Froguel, directeur de la plateforme de génomique Ligan, à Lille.

  • #Covid-19 : une possible « deuxième vague plus violente » et des « mesures désespérées »

    #Christian_Drosten, le virologue allemand à l’origine de la politique de tests de masse en Allemagne, s’inquiète d’une deuxième vague de Covid-19 plus violente que la première.

    https://www.sciencesetavenir.fr/sante/covid-19-une-possible-deuxieme-vague-plus-violente-et-des-mesures-d
    #coronavirus #deuxième_vague #épidémiologie #paradoxe_de_la_prévention #faux_positifs #dépistage #tests_ciblés #Allemagne

  • Penser la pandémie

    Le déconfinement relève d’une décision politique. Cette décision, en démocratie, doit pouvoir être prise après un débat contradictoire. Elle doit se fonder sur la compréhension des phénomènes épidémiques par les sciences, toutes les sciences : virologie, épidémiologie et infectiologie, mais aussi sciences humaines et sociales. Si l’on pense aux errements politiques qui ont conduit au confinement pour tous au même moment et aux conséquences économiques, sociales, individuelles d’un tel choix, encore difficiles à mesurer, si l’on observe que suivre l’expérience chinoise signifierait pour la France un déconfinement entre mi-juin et fin juillet, on voit l’intérêt de discuter les stratégies possibles de déconfinement en mobilisant des disciplines et des savoirs complémentaires.

    https://www.youtube.com/watch?v=iVH9GJzkxGs&feature=emb_logo

    #déconfinement #épidémie #coronavirus #covid-19 #confinement #démocratie #chronologie #décision_politique #virus #Bruno_Canard #recherche #Hubert_Laude #appels_à_projets #politique_de_la_recherche #ressources_pédagogiques #incubation #patient_zéro #tests #dépistage #désindustrialisation #Allemagne #France #masques #clusters_familiaux #stocks #flux_tendus #LEAN_management #néo-management #santé_publique #OMS #épidémie #Agnès_Buzyn #asymptomatiques #porteurs_asymptomatiques #liberté_publique #Phillippe_Klein #Chine #Didier_Raoult #Raoult #modèle_SIR #taux_de_létalité #hôpitaux #services_hospitalités #hôpital #système_de_santé #UK #Angleterre #Boris_Johnson #immunité_de_groupe #immunité_collective #Dominic_Cummings #Dominic_Mckenzie_Cummings #économie #R0 #taux_de_reproduction #49_3 #49-3 #France #fil_chronologique #vidéo

    –----

    Les sources figurent sur la page dédiée du séminaire :
    https://pds.hypotheses.org/2840

  • Les tests groupés : dépister plus avec moins !! COVID 4
    https://www.youtube.com/watch?v=oz1afOJhHOA

    La pénurie de tests est un frein majeur à notre capacité à contenir la pandémie #COVID19. Les tests groupés permettraient sans doute multiplier le nombre de personnes testées par 2, voire par 10 ou 40, s’ils sont appliqués pour un dépistage très massif.

    #Mathématiques des tests et particulièrement des #tests_groupés, qui permettent d’augmenter le nombre de dépistés en regroupant les tests (et même encore plus en regroupant par lieu / probabilité d’être positif comme vu en fin de vidéo plutôt que par hasard)

    Comme à chaque fois avec Lê, il y a toute la transcription (https://docs.google.com/document/d/1RGII0UnqDQNiW-zjHuHecQGMsv9Ct8bho5V70KTERb0)

    Deux algorithmes sont présentés : 
    – algorithme de Dorfman
    – algorithme de Li en 3 étapes

    Extrait de l’intro :

    J’ai eu beaucoup de mal à trouver des chiffres fiables sur la capacité de tests, mais à en croire cette publication de l’Institut des Politiques Publiques ou ces données d’Our World In Data, il semble y avoir autour de 100 000 tests de COVID19 en France par semaine, et 30 000 en Suisse. Sachant, qu’il y a environ 8 fois plus de Français que de Suisses, ça suggère que les suisses sont testés en moyenne plus de deux fois que les français.
    https://www.ipp.eu/publication/avril-2020-deconfinement-et-lutte-contre-epidemie-de-covid-19-grouper-les-tests-
    https://ourworldindata.org/grapher/covid-tests-cases-deaths?country=FRA

    Avec 100 000 tests par semaine en France, on ne peut pas tester tout le monde. Il semble même difficile de tester tous ceux qui ont des symptômes. Cependant, de nombreux efforts sont mis oeuvre pour augmenter la capacité des tests, et certains espèrent atteindre une capacité de 500 000 tests par semaine pour le déconfinement.

    #dépistage #covid19 #science4all

  • #Coronavirus : masques, travail, écoles, transports… Le conseil scientifique très prudent sur les conditions du déconfinement
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/04/25/coronavirus-masques-systematiques-teletravail-ecoles-le-conseil-scientifique

    Pour répartir au mieux les patients selon leur état de santé et éviter l’embouteillage dans les hôpitaux, il suggère la création d’« établissements intermédiaires pour la prise en charge des patients issus des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (#Ehpad) ». Il insiste aussi sur une « une médecine de ville repositionnée en première ligne », dotée d’outils de suivi numérique des patients. L’accès « sur tout le territoire » à des #tests « fiables » est un autre prérequis, avec la création de centres de diagnostics dédiés.

    #paywall

  • Dépistage du #coronavirus : les raisons du fiasco français sur les tests

    https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/04/24/nous-attendons-d-etre-contactes-par-l-ars-mais-il-ne-se-passe-rien-le-fiasco

    « Testez, testez, testez ! » Aucun conseil de lutte contre le Covid-19 n’a été moins suivi, en France, que celui énoncé le 16 mars par Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). L’idée est pourtant simple. Dépister les personnes suspectées d’être porteuses du virus, même faiblement symptomatiques, permet de les isoler et de rompre la chaîne de transmission de la maladie.

  • Marc Lipsitch sur Twitter : "

    ...This is a really good idea though getting consent from those people to be tested might be a challenge. But best idea I’ve seen." / Twitter
    https://twitter.com/mlipsitch/status/1253381129262030850

    How to get better #COVID-19 infection data without universal testing - The Boston Globe
    https://www.bostonglobe.com/2020/04/15/opinion/how-get-better-covid-19-infection-data-without-universal-testing

    ... universal testing is not necessary. There is a scientifically sound, far less costly approach at our disposal: conducting COVID-19 tests on a representative sample of the population.

    #tests #statistiques

  • Les enfants invisibles de #Haraldvangen

    Cet épisode de notre série sur les mineurs sacrifiés aux frontières de l’UE révèle qu’en Norvège, pays champion des droits de l’homme, une centaine d’enfants migrants a tout de même été enfermée depuis 2018. Tout le pays semble ignorer l’existence de ces petits prisonniers… jusqu’aux contrôleurs des conditions de #détention.

    « C’est loin d’être ce que les gens imaginent… La plupart des familles vivent leur séjour ici comme une expérience positive. » Ole Andreas Flaa Valdal, sourire sympathique et barbe de trois jours, a tout sauf l’air d’un gardien de prison. Le directeur de Haraldvangen a troqué son uniforme pour un tee-shirt et un jean décontractés qui lui donnent l’air d’un éducateur cool. C’est d’ailleurs comme cela qu’il se voit : un travailleur social, pas un maton.

    Alentour, le paysage lui donne raison. Nous sommes à une heure d’Oslo, dans un décor enneigé de vacances à la montagne. Haraldvangen, ancienne #colonie_de_vacances entourée de sapins, fait face à un lac bleu étincelant. Ici, des générations de petits Norvégiens ont skié et nagé, étés et hivers durant. Mais depuis deux ans, la grande bâtisse de bois ne résonne plus des rires des enfants. Fin décembre 2017, le gouvernement norvégien a fermé le bâtiment à double tour, installé un feu rouge derrière la porte, fait enlever les poignées des fenêtres pour transformer la colo en bunker. Haraldvangen est devenu la première « #unité_familiale » du pays, un mot fleuri pour désigner un #centre_de_détention pour #mineurs migrants et leurs parents.

    En deux ans, selon les chiffres obtenus par Investigate Europe en février, 97 enfants ont été enfermés là parce que leur demande d’asile a été rejetée et qu’ils ont refusé de quitter le territoire de leur propre chef. Les mineurs et leurs familles ont ensuite été conduits à l’aéroport d’Oslo par l’unité police immigration, avant d’être expulsé « de force ».

    Alors qu’il déambule dans ce décor de chalet fait de meubles Ikea, d’écrans géants, de PlayStation et d’un débordement de peluches, le directeur nous explique les bienfaits de cette nouvelle prison conçue par le gouvernement norvégien. « C’est bien de la détention mais on ne jette pas les gens au fond d’une cellule. » Ole bombe le torse, il est fier du travail accompli. « Ici, on peut se concentrer à fond sur les familles. Et quand les parents sont trop occupés à appeler leurs avocats et les ONG, nous nous occupons des enfants, nous les informons, les impliquons, les amusons. » Lui qui partage son temps entre le centre pour adultes migrants et l’unité familiale mesure bien la différence de traitement.

    Avant la création de l’unité familiale il y a deux ans, les mineurs migrants étaient enfermés avec les adultes, dans le centre de détention pour migrants, Trandum. Entouré de plusieurs niveaux de barrières et de fils barbelés, ce bâtiment collé à l’aéroport d’Oslo n’a rien à envier à un pénitencier. Un pénitencier plongé dans le vrombissement assourdissant des moteurs d’avion qui décollent et atterrissent à toute heure du jour et de la nuit. En 2015, Hicham*, 11 ans, avait raconté son expérience derrière les barreaux à NOAS et Save The Children, deux ONG qui l’avaient pris en charge. « Là-bas, il y a des fils de fer frisés tout autour. J’ai même vu des caméras. Je pense qu’ils avaient mis des barrières pointues pour qu’on ne puisse pas s’échapper. Comme ça si on essaye de se sauver, ça fait mal. » 885 petits migrants ont ainsi été emprisonnés à Trandum entre 2013 et 2017, parfois pour une durée supérieure à trois semaines.

    Mais pendant l’année 2017, la mobilisation des ONG a porté ses fruits. Dans le pays champion international du respect des droits humains, la polémique avait atteint son apogée quand en 2017, dans une décision historique, la cour d’appel de Borgarting (l’équivalent de notre Conseil d’État) a condamné l’État pour avoir enfermé quatre enfants afghans pendant vingt jours. Âgés de 7 à 14 ans, les mineurs « ont été exposés a des traitements dégradants », a statué la cour (notamment à cause des longues durées de détention). Interrogé par Investigate Europe, leur avocat affirme que la police avait choisi de garder ces enfants qui venaient de l’extrême sud de la Norvège derrière les barreaux pendant trois semaines pour des raisons de facilité administrative. Au détriment de leur bien-être psychique et physique, au lieu de les renvoyer chez eux en attendant l’expulsion, les autorités ont préféré « la solution de facilité », dit-il.

    Fin 2017, le gouvernement finit donc par trouver un nouveau lieu pour l’accueil des familles. Mais il ne se contente pas de les déplacer dans une structure identique : il ouvre Haraldvangen, une parenthèse enchantée avant l’expulsion. Un endroit où les enfants migrants peuvent regarder le lac et la neige par la fenêtre. Un chalet forestier où ils entendent le chant des oiseaux et non le bruit angoissant des moteurs des avions. Avant de s’envoler vers un pays souvent inconnu, les enfants ont le droit de goûter à quelques heures de jeux vidéo et de peluches, ils ont même le droit de se faire dorloter par des matons-moniteurs de colo.

    Certes, ils ressentent les angoisses de leurs parents qui se mutilent parfois pour éviter l’expulsion, certes leurs pères et mères sont fouillés à nu ; ils doivent même exécuter des squats (des flexions avec les jambes) dénudés devant les policiers pour vérifier qu’ils ne cachent aucun objet dans leurs parties intimes. Mais à Haralvagen, on leur épargne au moins d’assister à l’humiliation de leurs parents. C’est en tout cas la promesse sur le papier, réitérée aux journalistes qui interrogent les autorités. Cela ne leur coûte rien : comme l’a découvert Investigate Europe, à Haraldvangen, jamais personne n’est venu contrôler.

    Quand il a décidé de déplacer les enfants en 2017, l’État norvégien les a totalement sortis des radars. Le « comité de surveillance » qui est tenu par la loi d’inspecter les centres de détention au moins deux fois par an pour vérifier que les personnes enfermées sont traitées en conformité avec la loi n’a pas mis les pieds à Haralvangen depuis deux ans. Ses inspecteurs se sont pourtant rendus entre cinq et six fois par an à Trandum. Mais l’unité familiale n’a été contrôlée qu’une seule fois, fin 2017, au moment de l’ouverture du centre, quand… il était totalement vide.

    Un problème qui ne dérange pas le comité : « Il est extrêmement rare que des familles avec enfants soient détenues et on nous a informés qu’ils ne gardent pas les enfants très longtemps », nous explique Cathrine Fossen, cheffe du comité. C’est donc sur la base de cette information que les inspecteurs assurent chaque année au gouvernement, au public et à la communauté internationale que les droits fondamentaux des enfants et de leurs parents sont bien respectés. Sans complexe, la responsable soutient que Haraldvangen « est une très bonne unité ». Comment pourrait-elle le savoir ? C’est Investigate Europe qui lui apprend que 97 enfants ont été enfermés ses deux dernières années : « C’est un chiffre plus élevé que je ne le pensais », s’étonne-t-elle.

    André Møkkelgjerd, avocat spécialiste de l’asile en Norvège et auteur de plusieurs rapports sur la détention des enfants, prend la révélation moins à la légère. « C’est totalement inacceptable, s’indigne-t-il. Si l’État a déplacé les enfants détenus, afin que leurs conditions de détention ne soient plus contrôlées, c’est très grave. » Interrogée, l’organisation NOAS, une ONG de soutien aux demandeurs d’asile, va jusqu’à remettre en cause l’indépendance du comité de surveillance, en indiquant que ses membres sont nommés par le ministère de la justice, celui-là même qui est responsable de l’application de la loi sur le retour des migrants.

    L’accusation est très sérieuse dans un pays où la transparence publique est érigée en principe sacré. En fait, la Norvège fait comme la plupart de ses homologues européens : elle enferme des enfants migrants mais maintient, volontairement ou non, ces petits loin des regards de son opinion publique.

    Grâce à une de ses anciennes enseignantes, nous sommes parvenues à retrouver la trace d’un de ces anciens petits prisonniers migrants. Quand nous échangeons au téléphone avec Azad, il est encore une fois derrière les barreaux : le jeune Afghan a été jeté au fond d’une cellule du commissariat d’Athènes, un des lieux de détention réservés aux enfants migrants en Grèce.

    En 2015, Azad avait fui Kaboul en guerre pour commencer une nouvelle vie en Norvège. Une nouvelle vie qui dure seulement quelques mois : à la suite d’un test osseux, il est déclaré majeur. Azad est donc emprisonné. Deux semaines plus tard, la police le met dans l’avion pour l’Afghanistan, un pays où il n’a plus ni famille ni proches. À peine de retour à Kaboul, il repart sur les routes et finit par atterrir en Grèce, où il se fait enregistrer comme mineur. Pour sa propre protection, la police l’enferme avec d’autres enfants dans une cellule du commissariat, sans lui expliquer « ce qu’on attend de lui ».

    Depuis deux mois, il partage donc le destin de misère de ses autres petits voisins de cellule. Il survit tenaillé par la faim, nous dit-il, et se sent tellement « triste ». Mais « qu’est ce que je peux faire d’autre ?, demande-t-il. Où puis-je aller maintenant ? » Après des mois de violences et d’errance, Azad se dit que sa chance est déjà passée : « Mon dernier espoir au monde, c’était la Norvège. »

    https://www.mediapart.fr/journal/international/210420/les-enfants-invisibles-de-haraldvangen

    #familles #mineurs #enfants #Norvège #rétention #détention_administrative #déboutés #renvois #expulsions #prison #Trandum #prisons #prison #MNA #mineurs_non_accompagnés #réfugiés_afghans #nudité #humiliation #invisibilisation #migrations #asile #réfugiés #test_osseux #tests_osseux #âge #Afghanistan #errance

    –------

    #Migrerrance :

    En 2015, Azad avait fui Kaboul en guerre pour commencer une nouvelle vie en Norvège. Une nouvelle vie qui dure seulement quelques mois : à la suite d’un test osseux, il est déclaré majeur. Azad est donc emprisonné. Deux semaines plus tard, la police le met dans l’avion pour l’Afghanistan, un pays où il n’a plus ni famille ni proches. À peine de retour à Kaboul, il repart sur les routes et finit par atterrir en Grèce, où il se fait enregistrer comme mineur. Pour sa propre protection, la police l’enferme avec d’autres enfants dans une cellule du commissariat, sans lui expliquer « ce qu’on attend de lui ».

    ping @isskein @karine4 @reka

  • Le Morbihan sur les traces du coronavirus
    https://www.ouest-france.fr/bretagne/morbihan/le-morbihan-sur-les-traces-du-coronavirus-6811178

    Le département démarrera, lundi 20 avril 2020, une enquête sur le territoire pour analyser des échantillons de sang congelés de Morbihannais afin de connaître le nombre de cas réels infectés par le virus. Une première en France.

    Pourquoi ? Comment ?
    Quel est l’objectif de cette enquête lancée le 20 avril dans le Morbihan ?

    Il s’agit de retracer le parcours du coronavirus dans le département. Pour cela, il faut connaître le nombre de cas réels infectés par le virus et la proportion de personnes asymptomatiques. « On veut savoir quel pourcentage de la population morbihannaise, et plus précisément du cluster d’Auray et de Crac’h, a été en contact avec le virus, détaille le président du département François Goulard. Ces études se font beaucoup ailleurs, mais sont encore balbutiantes en France. » Le Morbihan est le premier à se jeter à l’eau. Les premiers résultats sont attendus début mai.

    Comment ça marche ?
    L’idée est de rechercher les anticorps du coronavirus à partir d’échantillons de sérums recueillis entre janvier et maintenant. « Normalement, ces études se font à un instant T. Là, c’est comme un film. On veut voir comment il s’est répandu. » Pour cela, un nombre significatif d’échantillons de sang, prélevés et congelés lors d’examens de routine dans les hôpitaux, cliniques et laboratoires, seront analysés par le laboratoire départemental d’analyses du Morbihan et les données traitées par la société vannetaise Openhealth. Cela représente environ un millier d’échantillons par mois. Les prélèvements seront effectués sur des sérums conservés en sérothèque. « Ainsi, on ne fait courir de risque à personne, insiste le président du département. C’est anonymisé. On ne sait rien des personnes, excepté l’âge et la commune. Aucun retour n’est possible vers les patients. » Et ce n’est pas le but. La visée de cette étude est uniquement statistique. Le coût est de 20 000 € par période.

    Quels sont les différents acteurs de ce projet ?
    Impulsée par le département du Morbihan, cette enquête sera supervisée par un conseil scientifique présidé par le professeur Antoine Flahaut, directeur de l’Institut de santé globale à l’université de Genève et ancien directeur de l’École des hautes études en santé publique à Rennes, avec plusieurs professeurs des centres hospitaliers universitaires de Rennes et de Nantes. L’Ordre des médecins y est également représenté.

    Qu’apporteront les résultats de cette enquête ?
    Les informations concernant la circulation du virus sont encore bien maigres. « On ne sait pas combien de personnes ont développé des anticorps, mais cela changera beaucoup de choses pour la suite, explique François Goulard. On prend beaucoup moins de risques à déconfiner si un nombre suffisant de personnes l’ont développé. »

    • Dans le sang de ses habitants, le Morbihan enquête sur le Covid-19 - Bretagne - Le Télégramme
      https://www.letelegramme.fr/bretagne/dans-le-sang-de-ses-habitants-le-morbihan-enquete-sur-le-covid-19-20-04

      Une enquête sur l’histoire du coronavirus dans le Morbihan est lancée cette semaine. Elle s’appuie sur les prélèvements sanguins conservés en laboratoire. À sa tête, le conseil départemental, la société Open health et un comité scientifique.

      Des échantillons de sang des Morbihannais vont être testés… sans que leurs « propriétaires » ne le sachent. Cette semaine, le Département du Morbihan, avec la société vannetaise Open health, lance une étude scientifique. Son but ? Mieux appréhender la circulation du coronavirus dans la population. Concrètement, les scientifiques vont s’appuyer sur les prélèvements sanguins effectués dans les laboratoires du département, ces derniers mois. Du sang pris, par exemple, sur des femmes pour surveiller leur grossesse, des personnes saines pour un suivi ou des patients chroniques servira ainsi de base aux analyses.

      L’objectif de l’étude est d’y détecter la présence d’anticorps. Tel un sondage, les résultats permettront de déterminer le nombre de personnes contaminées par la maladie sans le savoir et, par conséquent, qui se trouvent immunisées. « Il serait très surprenant que le Sars-Cov2 ne déclenche pas d’immunité », analyse le docteur Patrick Guérin, le président d’Open Health, spécialisée dans le traitement des données de santé.

      « Un film de l’évolution du virus »
      Ces échantillons testés pourraient permettre de remonter plusieurs mois en arrière. De quoi informer sur l’évolution de la maladie, notamment au sein du cluster alréen. « Plutôt que d’avoir une photographie du virus à un instant T, on pourrait avoir un film de son évolution et appréhender son développement », illustre François Goulard, le président du Département du Morbihan. Et travailler sur des prélèvements déjà collectés évite de faire appel à des soignants déjà très sollicités.

      L’étude espère examiner un millier de prélèvements. « Tout dépend de ce que l’on trouvera dans les sérothèques », précise Patrick Guérin, président d’Open health.

      Dans les jours à venir, le laboratoire départemental d’analyses doit recevoir les premiers échantillons anonymisés. Celui-ci attend aussi des réactifs allemands, déjà utilisés dans d’autres pays. « Il faut qu’on achète des réactifs spécifiques, cela va arriver dans la semaine », précise Vincent Gemin, le directeur de l’établissement. « Nous devons être très rigoureux avec le matériel utilisé », souligne Patrick Guérin.

      La mesure de la prévalence pourrait éclairer sur la stratégie de déconfinement. « Cela va être une mesure de ce qui s’est passé, nous ne sommes pas habilités à délivrer des mesures de déconfinement », tempère Patrick Guérin. « Si on trouve un faible nombre de personnes avec des anticorps, cela signifie que la population est peu immunisée, et inversement », explique François Goulard. Mais nous devons rester très prudents ».

      Le temps est donc compté pour que les résultats arrivent en temps utile. « Nous espérons les obtenir avant le 11 mai », espère Patrick Guérin.

  • Charles de Gaulle, une contagion qui vire au fiasco - Le Télégramme


    en une et pages 2 et 3
    (on notera qu’on ne connait toujours pas les résultats des 30% de tests en attente)

    Les questions que pose la contamination à bord du Charles-de-Gaulle - France - Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/france/les-questions-que-pose-la-contamination-a-bord-du-charles-de-gaulle-16-

    En dix jours, le fleuron de la Marine nationale, dont les avions Rafale contribuent à la dissuasion nucléaire, a été mis hors de combat par le virus Covid-19. La séquence soulève de légitimes questions, en particulier des marins et de leurs familles.
    Solidarité coronavirus Bretagne

    Ce que l’on sait : retour sur la chronologie fatale
    Mercredi soir, la terrible nouvelle est tombée. Sur les 1 767 marins testés, 668 sont positifs. Ils appartiennent principalement au Charles-de-Gaulle, mais quelques-uns proviennent de la frégate de défense aérienne Chevalier Paul, qui le protège en permanence. Ce jeudi, une vingtaine étaient hospitalisés à Toulon, dont un major placé en réanimation et intubé. Et ce bilan médical est très évolutif…

    • Un marin du Charles-de-Gaulle : « C’est la télé qui nous a appris qu’il y avait 50 cas à bord ! » - France - Le Télégramme
      https://www.letelegramme.fr/france/un-marin-du-charles-de-gaulle-c-est-la-tele-qui-nous-a-appris-qu-il-y-a


      Notre témoin fait partie des plus de 1 000 marins du Charles-de-Gaulle réunis à Saint-Mandrier, dans la baie de Toulon.
      Photo EPA

      Nous avons joint un des marins bretons du Charles-de-Gaulle. Actuellement confiné près de Toulon, il raconte cette quarantaine stricte et livre le sentiment amer des marins, « les derniers au courant de ce qui se passe ».

      Comment se passe le confinement depuis que vous êtes à terre ?
      Nous sommes plus de 1 000 marins du Charles-de-Gaulle réunis à Saint-Mandrier, dans la baie de Toulon. Nous sommes dans des chambrées de deux ou quatre. Le temps nous semble long, encore plus depuis mercredi (15) car une nouvelle mesure s’applique à nous : nous ne pouvons même plus sortir au sein de cette base, pour des activités sportives, même à deux. Seuls ceux qui fument peuvent aller dehors le temps d’en griller une. En gros, on s’ennuie grave. On nettoie les communs, on mange, point.

      Vous êtes inquiets ?
      Non. Nous sommes jeunes, tous plutôt entraînés physiquement et nous sommes suivis en ce moment médicalement. Mais on sent quand même un certain flottement. Surtout en termes de communication : nous sommes les derniers au courant de ce qui se passe. Et cela dès le début, à bord du porte-avions. C’est la télévision qui nous a appris qu’il y avait 50 cas sur le Charles-de-Gaulle ! Une heure plus tard nous avions une diffusion à bord pour nous en informer… C’est encore la télévision qui nous prévient que la mission est écourtée de 10 jours et que nous rentrons ! Et encore hier, nous avons appris par les médias les 668 cas parmi nous.

      Vous respectez des consignes sanitaires actuellement ?
      Nous portons tous un masque. Nous allons à la cafétéria en nous tenant à une distance minimale. Nous avons été testés au grand coton-tige. Mais je n’ai toujours pas la moindre information, de résultat personnel, j’attends. Après, les cas positifs devraient rester dans leur chambrée, les autres rejoindre d’autres bâtiments. Mais s’ils deviennent à leur tour positifs dans quelques jours…

      chapeau au commandement pour la transparence…

    • Christophe Rogier : « La contamination du porte-avions signe l’échec de la prévention dans les armées » - L’épidémie de coronavirus - Le Télégramme
      https://www.letelegramme.fr/dossiers/lepidemie-de-coronavirus/christophe-rogier-la-contamination-du-porte-avions-signe-l-echec-de-la-


      DR

      Médecin général (2S), Christophe Rogier est chercheur en infectiologie. Il a travaillé avec les équipes du Pr Didier Raoult à Marseille et a dirigé l’Institut Pasteur de Madagascar. Entre 2018 et 2019, avant de rejoindre le civil, il a été l’adjoint « Expertise et stratégie Santé de Défense » du directeur central du Service de santé des armées.

      Notre porte-avions neutralisé en quelques jours par le Covid-19 : à qui la faute ?
      Les enquêtes officielles feront toute la lumière sur ce drame. De mon point de vue de médecin et d’expert en épidémiologie et en hygiène militaire, ce fiasco n’aurait jamais dû arriver. Il signe d’abord l’échec de la prévention dans nos armées. Elles ont perdu la culture de l’hygiène et de la prévention des risques médicaux. Avec de la méthode et des moyens, il était possible d’anticiper et d’empêcher la propagation du virus à bord.

      Que voulez-vous dire par « perte de culture » ?
      Le Service de santé des armées a oublié son histoire. Dès la fin du XVIIIe siècle, les médecins et officiers de marine ont conçu des règles d’hygiène qui leur ont permis de contrôler les épidémies qui ravageaient les équipages : scorbut, saturnisme et maladies infectieuses. L’enjeu était déjà d’appliquer des mesures trop souvent perçues comme coûteuses ou inutiles. Rien n’a changé. L’ère pasteurienne a fini par donner des bases scientifiques et améliorer la prévention. La science ne fait pas tout. Il faut aussi qu’elle soit mise en œuvre. Et cela repose sur la proximité et la confiance entre les commandants et leurs médecins. En Afghanistan, l’accent a été mis sur le sauvetage du blessé, avec une grande efficacité, mais on a oublié, entre-temps, la maxime : mieux vaut prévenir que guérir.

      Et depuis, rien n’aurait alerté nos armées sur l’importance de renouer avec cette expertise ?
      Des signaux avaient alerté sur les conséquences opérationnelles liées au manque d’hygiène et de prévention. En 2009, le porte-hélicoptères Jeanne-d’Arc a dû interrompre un exercice à cause de cas de grippe H1N1 à bord. Plus récemment, à Barkhane, au Sahel, des épidémies de diarrhée ont entravé la capacité opérationnelle de la force. Pour le Covid-19, dès le début février, le Service de santé des armées aurait pris la mesure du risque et n’aurait cessé de conseiller le commandement en adaptant ses recommandations au fur et à mesure de l’évolution des connaissances. Encore fallait-il être convaincant. Et certains chefs considèrent parfois que respecter les règles d’hygiène limite l’aguerrissement du soldat et entrave la manœuvre. Moi, je considère que l’hygiène et la prévention sont les conditions de la résilience de la force. Dans cette affaire du porte-avions, le Service de santé et le commandement sont dans le même « navire ». Il revient au premier d’éclairer l’autre, qui doit décider dans l’incertitude ; tout l’art militaire…

    • Florence Parly dément « une fausse rumeur » sur la gestion de la crise du Covid-19 sur le Charles de Gaulle
      https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/var/toulon/pres-700-marins-positifs-au-covid-19-que-s-est-il-passe

      A ce jour 2010 marins de Charles de Gaulle et de l’ensemble du groupe aéronaval ont été testés au Covid-19. 1081 se sont révélés positifs.

      « 545 d’entre eux présentent des symptômes. Tous sont sous surveillance médicale étroite »..,

  • L’urgence de santé publique, ce n’est pas la surveillance massive mais le dépistage de masse !
    https://reflets.info/articles/l-effet-placebo-du-tracage-informatique

    Tracking GSM, GPS ou Bluetooth ? Aucun système ne pourra répondre à l’urgence sanitaire

    Quand bien même les applis Bluetooth seraient assez précises, un autre contre-argument n’est jamais pointé du doigt : les ondes passent à travers les cloisons, portes et fenêtres, ou tout simplement à travers une vitre ou une plaque en plexiglass ! Ainsi, être à moins d’un mètre derrière un guichet protégé (conforme aux « gestes barrières ») pourrait être identifié, à tort, comme « contact à risque »… Comme de côtoyer tous les jours un voisin très proche... derrière un mur mitoyen. Tout autre système de géolocalisation (antennes relais comme GPS) possède le même inconvénient.

    Une foule d’autres points noirs invalident l’utilité même du contact tracing. Comme la nécessité d’atteindre une certaine « masse critique » d’utilisateurs pour être efficace — comme l’a reconnu le gourou numérique du gouvernement, Cedric O. Cette masse critique, selon divers avis convergents, doit représenter au moins 60 % d’une population. Même à Singapour, État policier — et ultraconnecté — de 7 millions d’habitants, moins de 20% utilisent l’appli. Sans même parler des taux d’équipements en smartphone, très inégalitaires selon les régions ou les classes sociales, et qui excluent en premier les plus de 70 ans.

    • #merci pour cet argumentaire complet et sérieux.

      Une petite remarque, la proposition #DP3T répond à l’objection "il sera plus facile pour le gouvernement de lui ajouter des fonctions coercitives" car elle fonctionne de manière décentralisée.

      Un détail : triangularisation => triangulation

    • Liens vers
      https://www.aclu.org/report/aclu-white-paper-limits-location-tracking-epidemic
      http://news.mit.edu/2020/bluetooth-covid-19-contact-tracing-0409
      https://arxiv.org/abs/2003.13670
      https://www.laquadrature.net/2020/04/14/nos-arguments-pour-rejeter-stopcovid

      La surveillance par satellite ou bornes GSM, on oublie. Blootooth ?

      Si séduisante soit-elle, la solution Bluetooth a ses limites. La précision et la fiabilité des données recueillies dépendent énormément du type de matériel utilisé (composants, antenne, batterie...). Une discrimination technique serait alors à l’œuvre — les modèles bas de gamme étant forcément moins fiables. Devant de telles disparités pratiques, personne ne peut garantir un corpus de données assez fiable pour prendre de bonnes décisions. D’où le risque de produire, là aussi, des milliers de « faux positifs » qui ne manqueront pas d’encombrer davantage les services de santé.

      Tout le monde comprend qu’utiliser des données non fiables serait contre-productif et risquerait de désorganiser davantage les services de santé. En terme statistique, on parle de « faux positifs » : en l’espèce, identifier à tort des personnes comme potentiellement contaminées. Sur une cohorte de plusieurs centaines de millions d’individus, les faux positifs pourraient donc être plusieurs millions… De quoi engendrer d’énormes demandes qui ne pourront pas, à l’évidence, être prises en charge. À commencer par le #dépistage sérologique, dont les capacités mondiales sont déjà sous-dimensionnées. Cela rendrait-il service aux autorités sanitaires de devoir gérer cet afflux massif de prises en charge, alors que la pénurie de #tests est loin d’être résolue ?

      Alors pourquoi doit-on subir cette injonction à lever le pied sur le principe de la protection des données pour les besoins de l’urgence sanitaire ? Lancer un tel débat possède un intérêt majeur dans le processus d’acceptation sociale : profiter de l’état de sidération (cf « La #stratégie_du_choc » de Naomi Klein) pour travailler au corps les plus réticents dans l’intention de pouvoir l’imposer à tous avec un minimum d’opposition et de défiance. Brandir LA solution technologique permet d’occuper l’espace médiatique et prépare le terrain à la « phase d’après », à savoir le contrôle social et disciplinaire de celles et ceux qui ne respecteraient pas les mesures de #quarantaine, de #confinement ou de couvre-feu.

      Le téléphone privé devient alors une sorte de bracelet électronique universel et multi-tâches. Pourquoi ne pas imaginer que le smartphone serve de mouchard pour vérifier l’assiduité d’un « prisonnier » incarcéré à domicile ? D’ailleurs, les premiers cobayes pourraient être les personnes reconnues coupables du nouveau délit créé par la loi sur l’état d’urgence sanitaire, qui réprime les « violations réitérées au confinement » (jusqu’à six mois de prison et 3750€ d’amende). La géolocalisation n’a donc aucun intérêt immédiat en termes de santé publique. Mais c’est un outil de dissuasion parfait pour traquer déplacements interdits ou comportements « déviants ». Il n’est pas impossible, comme le suggère la Quadrature du net, que l’appli Stopcovid, prototype sorti tout droit de la start-up nation, soit détourné de son usage premier, "pour la bonne cause" :

      Ce débat technico-juridique fait figure de diversion, de vaste écran de fumée — en terme médical, on parle « d’effet placebo ». L’heure n’est pas à la surveillance de masse mais au dépistage de masse !

      Pendant ce temps, on questionne beaucoup moins l’incapacité chronique de l’État à fournir des tests de dépistage, ne serait-ce qu’aux populations les plus fragiles. Ce qui amènerait à remettre en cause les mécanismes économiques de dérégulation et de délocalisations industrielles qui ont fabriqué des champions du médicament comme Sanofi et précarisé nos systèmes hospitaliers — tout en organisant l’incapacité du même marché à répondre à temps à la demande de soins, de protection et de dépistage qu’exigent de telles pandémies.

      En nous incitant à alimenter et à participer à ce débat technologique truqué, c’est un peu notre « système immunitaire politique » que l’on essaye de fragiliser, de corrompre et de compromettre. Notre immunité de groupe, on la gagnera en refusant de choisir avec quel type de chaîne on va nous tenir en laisse.

      #surveillance

  • L’entretien de Jean-François Delfraissy, président du conseil scientifique avec la Repubblica. Est-ce que vous avez déjà lu ce genre de choses de sa part en France ?

    Coronavirus, lo scienziato che consiglia Macron : « Anche noi verso Fase 2 ma gli immuni sono troppo pochi, rischio recidive »
    https://www.repubblica.it/cronaca/2020/04/12/news/coronavirus_infettivologo_macron-253823225

    Se avessimo avuto una capacità giornaliera pari a 100 mila test forse avrei suggerito di agire diversamente. Non era così. Il 10 marzo la capacità della Francia era di 3 mila test al giorno. Il confinamento non era la migliore soluzione. Era la meno peggi.

    […]

    Oggi in Francia capacità giornaliera di test è salita a 30 mila al giorno. L’obiettivo è arrivare a 100 mila entro la fine del mese. La carenza iniziale ha dettato la scelta del confinamento e pesa ancora nella durata.

    […]

    Si comincia invece a sapere quanti sono i francesi immunizzati?

    «Abbiamo i primi studi sierologici e purtroppo non sono incoraggianti. Nelle zone più colpite dall’epidemia vediamo che l’immunità è intorno al 10 per cento. Da quel che so è la stessa cosa in Lombardia. E’ molto meno di quello che ci aspettavamo, e speravamo. Siamo lontanissimi da un’immunità naturale nella popolazione. Ma c’è un altro problema».

    Quale?

    «Questo virus è davvero particolare. Ci siamo accorti che la durata di vita degli anticorpi protettori contro il Covid-19 è molto breve. E osserviamo sempre più casi di recidiva in persone che hanno già avuto una prima infezione».

    Quindi nessuno è davvero protetto contro il coronavirus, neppure chi si è già ammalato?

    «Sembra così. E’ per questo che il nostro comitato non raccomanda più la patente immunitaria, una sorta di lasciapassare per chi ha avuto una prima infezione».

    […]

    Votre modèle est-il coréen?

    «Oui, mais la Corée du Sud a non seulement effectué la traçabilité sur les téléphones portables. Elle a également mobilisé 20 000 personnes qui ont enquêté et rompu les chaînes de transmission. L’innovation technologique doit s’accompagner d’efforts humains.»

    […]

    Pensa che al livello europeo si sia data la priorità alla risposta economica?

    «Purtroppo è così, e ne subiamo tutti le conseguenze. Fino a qualche giorno fa i Paesi europei litigavano tra di loro per accaparrarsi le mascherine in Cina. Abbiamo deciso il confinamento senza coordinarci tra Paesi europei. Adesso è indispensabile non ripetere lo stesso errore».

    […]

    A proposito di mascherine, perché il governo francese continua a non raccomandare di indossarle?

    «Sia l’Oms che il governo hanno faticato ad ammettere la verità, ovvero che non c’erano mascherine in quantità sufficienti per tutti. Sono convinto che le mascherine siano uno degli strumenti essenziali per uscire dal confinamento».

    Devono essere obbligatorie?

    «Qualsiasi francese dovrebbe averle e indossare se lo desidera. Oggi non è così».

    […]

    L’estate ci aiuterà?

    «Tutte le pandemie dell’ultimo secolo si sono attenuate durante la stagione estiva. Questa volta vediamo che il virus si diffonde anche in zone calde. Quindi prudenza. L’altra cosa che vediamo dalla storia delle epidemie è che bisogna prepararsi a un rimbalzo del virus in autunno».

    • #Jean-François_Delfraissy #Delfraissy #coronavirus #interview #covid-19 #phase_2 #confinement #choix #été #tests #dépistage #pénurie #récidive #immunité #anticorps #masques #Corée_du_Sud #déconfinement

      Sur l’#immunité_de_groupe :

      Abbiamo i primi studi sierologici e purtroppo non sono incoraggianti. Nelle zone più colpite dall’epidemia vediamo che l’immunità è intorno al 10 per cento.

      –-> #chiffres pas encourageants : les premières études disent que dans les zones les plus touchées, immunité autour de 10%

      #immunité_collective

      Autre élément sur le #virus :

      Ci siamo accorti che la durata di vita degli anticorpi protettori contro il Covid-19 è molto breve. E osserviamo sempre più casi di recidiva in persone che hanno già avuto una prima infezione

      –-> durée de vie des anticorps qui protègent du #covid-19 = très brève. Ils observent toujours plus de cas de #récidive de personne qui ont déjà eu une infection
      –-> du coup, le comité ne recommande plus le #passeport_immunitaire #attestation_immunitaire

      «Sia l’Oms che il governo hanno faticato ad ammettere la verità, ovvero che non c’erano mascherine in quantità sufficienti per tutti. Sono convinto che le mascherine siano uno degli strumenti essenziali per uscire dal confinamento».

      –-> L’Oms et le gouvernement ont eu du mal à admettre la vérité, à savoir qu’il n’y avait pas assez de masques pour tout le monde.

      –-------

      Et ce commentaire de Mahmoud Zureik Professeur des Universités-Praticien Hospitalier en épidémiologie et en santé publique sur twitter :

      L’entretien accordé par le Pr Jean-François Delfraissy, président du conseil scientifique auprès de M Macron, au journal italien La Repubblica du 12 avril est surréaliste.
      Dire sa #vérité (certes juste) en Italie et priver les français de cette vérité est incroyable !!

      https://twitter.com/Nicolas44862736/status/1250486302178521088

      ping @reka @fil

    • En Belgique, pas J-F Delfraissy mais d’autres médecins et un collectif citoyen ont adressé des questions au gouvernement belge sur le coronavirus, le confinement et les futurs vaccins.
      https://www.kairospresse.be/article/lettre-ouverte-au-gouvernement-wilmes-par-initiative-citoyenne

      Madame la 1ère Ministre, nous essayons de comprendre les mesures contradictoires et souvent contraignantes qui sont prises depuis quelques semaines, notamment par votre Gouvernement. Certes, nous n’ignorons pas les difficultés auxquelles les dirigeants du monde entier, sont confrontés. Aussi, modestement, nous espérons que nos questions participeront à trouver les meilleures solutions pour sortir démocratiquement de la crise dans laquelle nous sommes plongés.

      Nous souhaitons recevoir de votre part des réponses claires et concrètes à nos préoccupations, convaincus qu’elles sont aussi partagées par bon nombre de personnes, que ce soit le personnel soignant soumis à rude épreuve ou le simple citoyen.Constitué en 2009, à l’occasion de la grippe AH1N1, notre collectif citoyen Initiative Citoyenne, avait déjà posé une série de questions sur l’adoption d’une loi d’exception, les contours de la notion de « pandémie », ainsi que sur les implications en termes de libertés et d’information en matière de santé, que ce soit sur la maladie ou les traitements et vaccins.La publication, en 2010, du contrat secret d’achat de vaccins H1N1 entre l’Etat belge et GSK(1), ainsi que la mise en cause du rôle de l’OMS par le Conseil de l’Europe(2) avaient démontré la pertinence initiale de nos questions, de même, hélas, que les nombreux effets secondaires du vaccin H1N1 reconnus dans la littérature médicale, comme la narcolepsie(3).

      Avec la crise du coronavirus, nous assistons à une panique sans précédent à l’échelle du monde et aussi à des mesures inédites de restriction des libertés publiques, comme celles de déplacement et de rassemblement, pourtant garanties par notre Constitution.

      #vaccins #OMS

    • Alors que certains pays européens ont déjà entamé le processus de déconfinement, d’autres sont encore en pleine tourmente virale. Comment s’organiser pour donner une réponse coordonnée ? Pour tenter de le savoir, le médecin et chercheur Philippe Sansonetti est l’invité des Matins.
      https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-des-matins/covid-19-ce-que-lon-sait-ce-quon-lon-ignore

      Ce mercredi, l’Union Européenne a défendu une approche coordonnée pour sortir du confinement, « indispensable » pour relancer l’économie sans mettre en péril la santé des citoyens. Elle a par ailleurs annoncé une conférence des donateurs pour financer un vaccin contre le coronavirus. Si certains ont déjà entamé le processus, comme le Danemark ou l’Autriche, d’autres planchent sur l’organisation du déconfinement : levée régionale, autorisation de reprise de certaines activités, réouverture des écoles… Face au casse-tête du déconfinement, quelle est la bonne stratégie à adopter, si tant est qu’il en existe une ? Quel rôle joue la découverte d’un vaccin dans la sortie de crise ? Quelles leçons retenir pour faire face aux virus émergents, auxquels nous faisons face depuis plusieurs décades

      # ?

  • En mars, le gouvernement a acheté des #gaz_lacrymogène (s) plutôt que des #tests du coronavirus

    Etrange #choix du gouvernement français, en mars.

    Le 3 mars, il a publié la #commande de gaz lacrymogènes pour plus de 3,6 millions d’euros, « au profit de la police nationale et de la gendarmerie nationale » , précisément des « #Aérosols_CS à diffusion dispersive petite capacité (40 à 50 ml) », des « Aérosols CS à diffusion dispersive moyenne capacité (300 ml) » et des « Aérosols CS à diffusion dispersive grande capacité (500ml) ».

    https://reporterre.net/IMG/pdf/achat_lacrymoge_ne_2020_03_03.pdf

    En revanche, ce n’est que le 28 mars que le ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé que le gouvernement avait commandé 5 millions de tests rapides du coronavirus.

    https://reporterre.net/En-mars-le-gouvernement-a-achete-des-gaz-lacrymogenes-plutot-que-des-tes
    De la #pénurie...
    #coronavirus #covid-19 #dépistage #Macron #France #in_retrospect #priorités
    ping @davduf

  • Coronavirus dans l’Union européenne : ce que révèle la cartographie
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/04/12/coronavirus-dans-l-union-europeenne-ce-que-revele-la-cartographie_6036364_32

    Face à la crise sanitaire, les pays du Vieux Continent ont réagi de façon individualisée, hésitant longuement entre restriction des circulations et confinement pour limiter la propagation du coronavirus. Tour d’horizon et premiers enseignements en cartes.
    La diffusion du virus touche l’axe économique majeur de l’UE

    #paywall

  • #Essais_cliniques : quand la #science recrute ses doublures en #Afrique ou chez les #pauvres

    Alors qu’il est question sur LCI de vérifier une molécule en Afrique avant d’en faire bon usage face au Covid-19 ou que le protocole du professeur Raoult est mis en question, retour sur l’histoire des essais cliniques : quand le progrès médical faisait bombance des corps de peu d’importance.

    C’était sur LCI la semaine dernière, et la scène en a cueilli plus d’un devant le direct :

    Si je peux être provocateur, est-ce qu’on ne devrait pas faire cette étude en Afrique, où il n’y a pas de masques, pas de traitements, pas de réanimation ? Un peu comme c’est fait d’ailleurs pour certaines études sur le Sida. Chez les prostituées, on essaye des choses parce qu’on sait qu’elles sont hautement exposées et qu’elles ne se protègent pas.

    En plateau, c’est #Jean-Paul_Mira, chef de la réanimation à l’hôpital Cochin de Paris, qui prononce cette phrase. En duplex, Camille Locht, directeur de recherche à l’Inserm, acquiesce :

    Vous avez raison, on est d’ailleurs en train de réfléchir à une #étude en parallèle en Afrique.

    Soigner ou punir, pourquoi choisir ?

    L’idée n’a pas choqué ce microbiologiste parce qu’elle est banale : la #délocalisation des essais cliniques, notamment en Afrique, et/ou sur des prostituées, relève au fond d’une pratique ordinaire de la #recherche_médicale. Mais elle a heurté de nombreux spectateurs parce qu’elle embarque tout un chapelet de représentations qui ne ressortent pas seulement de l’#histoire_de_la_médecine mais aussi de l’#histoire_sociale et de l’#histoire_coloniale. Car l’histoire des essais cliniques est l’histoire d’un #rapport_de_pouvoir, et plus précisément d’un rapport profondément inégalitaire. Longtemps, c’est sur cette inégalité-là que s’est juché le progrès scientifique. A bien des égards, c’est toujours vrai.

    L’exemple des prostituées (celles qui “ne se protègent pas”), que prend le médecin sur LCI, ne vient pas de nulle part : dans l’histoire de la médecine clinique, de nombreuses expérimentations ont été pratiquées sur les travailleuses du sexe. Et souvent, de façon coercitive. Leur marginalité par rapport à la société y a souvent été pour beaucoup, au XIXe siècle, à une époque où justement l’expérimentation médicale se stabilisait. Ces femmes n’étaient pourtant pas hors la loi : ni le tout premier code pénal français (qu’on doit aux révolutionnaires, en 1791), ni celui de 1810 (qui restera en vigueur jusqu’en 1994), n’interdiront la prostitution, qui d’ailleurs est aussi pratiquée de façon ordinaire par les femmes de classes populaires, mariées ou non. Mais même si on appelait ça “le cinquième quart”, c’est-à-dire, celui qui met du beurre dans les épinards et souvent sauve le ménage de la misère, la pratique est stigmatisée par les autorités en dépit de ce que l’historienne Clyde Plumauzille appellera une “dépénalisation silencieuse”. Et c’est depuis ce stigmate-là, et aussi parce qu’elles peuvent propager les maladies, qu’on décidera régulièrement de tester sur elles des remèdes.

    A la fin des années 1820, par exemple, on décide de créer un dispensaire spécialement pour elles, géré par les médecins de la Préfecture de police, qui obligent les filles, prostituées officielles ou non (on dit "soumises" ou "insoumises"), à se faire soigner. A partir de 1836, à Paris, les filles soumises (celles qui se sont déclarées) qui pensent être touchées par des maladies vénériennes comme la syphilis n’ont plus le droit de se présenter dans aucun autre hôpital, et relèvent uniquement de l’infirmerie construite sur les flancs de la prison Saint-Lazare. Un hôpital-prison où, au passage, les médecins peuvent aussi renvoyer toutes les autres, dès lors qu’on les jugerait trop turbulentes, rappellent les historiennes Claire Barillé et Sandie Servais dans leur contribution au livre collectif Impossibles victimes, impossibles coupables.
    Un petit goût de mercure dans la tisane

    C’est dans ce cadre répressif-là que se généralisent les essais thérapeutiques sur les prostituées, sur qui l’on teste, par exemple, différents dosages de mercure. Sont-elles averties du risque inhérent aux expérimentations ? Dans sa formidable généalogie des essais cliniques et de la médecine expérimentale, Les Corps vils, parue en 2008 à La Découverte, le philosophe Grégoire Chamayou racontait qu’une véritable sédition avait eu lieu, entre ces murs parisiens où le soin et le contrôle se superposaient : les prostituées avaient découvert qu’une partie d’entre elles, à qui on administrait un simple placebo et non le traitement au mercure, pouvaient aussi guérir. Réponse de l’administration sanitaire : on inventa alors un breuvage suffisamment amer pour donner au placebo le goût du mercure, et leur faire croire ainsi qu’elles étaient toutes à la même enseigne.

    Car le consentement aux essais cliniques est une invention bien plus tardive que la pratique. C’est tout le sens du terme “corps vils”, qui traduit une locution latine centrale dans l’histoire du jargon médical : “fiat experimentum in corpore vili”, qui rappelle explicitement qu’historiquement, on a d’abord testé les médicaments sur ces “corps de peu d’importance” - mais sans toujours leur demander leur avis. Dans le même ouvrage, Chamayou rappelle que, longtemps, on s’accommodera de faire porter sur les plus pauvres, comme sur les prostituées, le risque des essais, puisqu’après tout, c’est leur mode de vie tout entier qui les exposerait à la mort :

    Le médecin ne portera pas la responsabilité d’un risque que la pauvreté leur aurait de toute façon fait courir.

    Ce rapport sacrément décomplexé à l’administration du risque sur les plus modestes vous semble à peine croyable ? On le comprend mieux si on a en tête deux éléments. D’abord, qu’on a longtemps pratiqué les premiers essais sur les suppliciés et les condamnés. Ainsi, il était très courant de voir des médecins faire le pied de grue au pied de l’échafaud en quête de corps à peine morts, prêts pour l’expérimentation. La science prenant son essor, ce seront bientôt les corps des condamnés qui seront mis à disposition, de leur vivant. Au premier chef, les condamnés à mort, mais aussi des bagnards, sur qui l’on testera par exemple au bagne de Rochefort, en Charente-Maritime, divers remèdes qu’on hésitait encore à administrer aux marins. Ces corps-là sont toujours vivants, mais déchus de leur statut social, et c’est depuis cette déchéance-là qu’on les met à disposition pour la recherche. Ils deviennent au fond profitables pour la médecine quel qu’en soit le prix, parce qu’ils n’ont plus de valeur sociale.
    Droit de guerre ou droit de... guérir ?

    Mais il faut aussi avoir en tête que les hôpitaux du XIXe siècle ne sont pas ceux qu’on connait aujourd’hui, mais d’abord des lieux d’accueil, des hospices, dédiés aux indigents. Ainsi s’installe aussi l’idée que les pauvres, dont les soins mais aussi l’inhumation, représentent une charge pour la collectivité, peuvent bien rembourser leur dette vis-à-vis de la société en soumettant leur corps à divers essais réputés nécessaires. Immoral ? Le débat s’installera à l’échelle de toute l’Europe, dès le XVIIIe siècle, et impliquera, dans le giron des Lumières, aussi bien les Encyclopédistes français qu’Emmanuel Kant. La controverse enfle ainsi, tandis qu’on découvre le principe de la vaccination qui implique d’inoculer dans certains corps la maladie à titre de test. Kant répondra par exemple qu’on n’a pas le droit de risquer la vie d’une partie de la population pour que l’autre vive. Mais bien des philosophes des Lumières estiment, eux, que le progrès de la science prime, et Grégoire Chamayou compare finalement la légitimation des expérimentations à un “droit de guerre”, quand un pouvoir politique lève une armée en masse pour sauver un pays.

    Longtemps, ces corps-là, qu’on pense d’une valeur sociale inférieure, font ainsi office de “doublures”, pour reprendre l’image, très éloquente, développée par Grégoire Chamayou dans son livre. Puis l’idée que le consentement éclairé du patient est nécessaire s’installe bon an, mal an. Si le cobaye est consentant, encore faut-il que les essais soient viables. Or la fin du XIXe siècle est aussi le moment où la recherche médicale se sophistique et se rationalise, avec la généralisation des statistiques, et des mesures qui se systématisent dans les essais (on dit notamment “métrologie”). Ce qu’on appelle “la médecine des preuves” est née, et elle implique des tests à grande échelle... et donc, des corps. La conquête coloniale viendra suppléer au manque de corps à cette échelle, et fournir une nouvelle catégorie de “doublures”. C’est dans cette histoire-là que s’enracine la réaction du médecin sur LCI : aujourd’hui, des essais sont encore pratiqués en grand nombre dans les pays en voie de développement, et notamment en Afrique.
    Les doublures africaines

    En 2015, 658 essais étaient pratiqués en Afrique, dont 280 en Egypte - qui, contre toute attente, tiendrait lieu d’eldorado justement parce que ses infrastructures de santé et ses universités y sont plutôt plus développées. Sur place, on n’en est plus aux gigantesques camps coloniaux, où la nouvelle administration coloniale faisait procéder à des tests à grande échelle dans des régions subalternes, qui correspondent aujourd’hui au Sénégal ou au Cameroun. Ces pays sont aujourd’hui indépendants. Mais leur politique sanitaire reste étroitement liée aux anciennes puissances coloniales, ou à leurs industries pharmaceutiques. Si elles sont correctement menées, c’est à dire que les populations y ont un bénéfice thérapeutique réel, ces recherches sont essentielles pour donner accès à des pays entiers à des traitements cruciaux. C’est pour ça, par exemple, qu’une chercheuse sonnait l’alerte dans Le Monde, le 3 avril, alors qu’aucun des 359 essais cliniques aujourd’hui enregistrés sur terre pour la recherche sur les traitements Covid-19 n’avait encore débuté en Afrique. Mais encore faut-il que ces recherches se déroulent dans les règles de l’art. Car, malgré une naissance aussi tardive que laborieuse, des standards ethiques existent aujourd’hui.

    La bascule remonte au procès de Nüremberg, en 1946, après quoi il sera entendu qu’on doit encadrer la recherche pour que rien ne ressemble plus à ce qui a pu se pratiquer dans les camps nazis. Dans les deux ans qui suivent, un premier squelette de charte éthique prend forme, qui débouche, six ans plus tard, sur ce qui restera comme “la déclaration d’Helsinki”.

    La Déclaration d’Helsinki date de 1964, et c’est le tout premier texte qui encadre les essais. Un texte fondateur, qui reconnaît la nécessité des expérimentations humaines “pour le progrès de la science et pour le bien de l’humanité souffrante”, et qui distingue par exemple les expérimentations menées au chevet du malade, des essais sur un non-malade, dans le but d’élargir la connaissance scientifique. L’idée du consentement du cobaye y figure noir sur blanc. Mais il ne s’agit encore que d’une charte de bonnes pratiques : aucune contrainte dans la Déclaration d’Helsinki ou dans les textes qui verront le jour dans la foulée, et qui précisent par exemple que la personne sur qui on expérimente doit avoir un intérêt. Charge, en fait, aux pays de s’en saisir pour transformer ces grands principes moraux en loi. Il faudra 24 ans en tout pour que la France y vienne : la profession médicale et les juristes sont divisés, et une part non négligeable d’entre eux sont loin d’être acquis à l’idée d’avaliser pour de bon l’expérimentation sur des sujets humains.
    1988, et la toute première loi française

    Mais en 1983, la création du Comité national d’éthique, qui prendra position en faveur des essais, paraît avoir accéléré le calendrier : la toute première proposition de loi sur les essais thérapeutiques en France est débattue en 1985 à l’Assemblée nationale. Le blocage du texte dans le champ politique montre bien toute la charge polémique qui entoure la question de l’expérimentation thérapeutique, en France, dans les années 1980. C’est finalement après un rappel à l’ordre du Conseil d’Etat que sera votée la toute première loi sur les essais : du nom des parlementaires qui la portent, ce sera la loi Huriet-Sérusclat, entrée en vigueur un 20 décembre 1988. On y trouve notamment le principe que ceux sur qui sont pratiqués les tests, qui n’ont pas de bénéfice thérapeutique direct, parce qu’ils ne sont pas malades, peuvent être indemnisés - mais pas les autres. Et aussi que les essais ne sont possibles pour toute une catégorie de personnes qu’à la condition expresse qu’elles y aient intérêt pour leur santé : ça concerne par exemple les mineurs, ou des adultes vulnérables comme les détenus et des patients en situation d’urgence.

    Un quart de siècle plus tard, de nombreuses ONG signalent que les essais cliniques ont explosé en Afrique. Même MSF fait désormais des essais sur le sol africain : les premiers essais de l’ONG sur Ebola remontent à 2014 mais dès les années 1990, on trouve dans les archives de Médecins Sans Frontières la trace d’essais liés au paludisme, avec par exemple cette explication :

    Face à l’absence de données, Médecins sans frontières (MSF) a mis en place des études cliniques afin de mesurer l’efficacité des antipaludéens et d’adapter les traitements au sein de ses missions. Entre 1996 et 2004, plus de 12 000 patients furent inclus dans 43 études réalisées dans 18 pays d’Asie et d’Afrique.

    Comme ici, il s’agit parfois de tester, sur place, des pathologies spécifiques, qui séviraient dans certains pays, et pas dans d’autres. Mais pas toujours. Il arrive aussi qu’une firme pharmaceutique délocalise son expérimentation parce que c’est parfois jusqu’à cinq fois moins cher de mener des essais dans un pays africain qu’en Europe. Et aussi parce que la loi Huriet-Sérusclat ne contraint pas les industriels qui délocalisent leurs essais, même lorsqu’il s’agit de laboratoires français ? Et qu’on prendrait bien des libertés sous les tropiques vis à vis de ces principes éthiques dont l’ébauche fut si tardive en France ? Il est caricatural, et souvent carrément faux, d’imaginer qu’on ferait n’importe quoi dans ce nouveau far west de l’innovation thérapeutique. Des protocoles existent, qui montrent que l’éthique n’a pas tout bonnement disparu quelque part au dessus du Détroit de Gibraltar. Et en 1981, un texte international, resté comme “la Déclaration de Manille”, avait complété celle d’Helsinki, en précisant les conditions des essais cliniques dans les pays en voie de développement.
    Asymétrie Nord-Sud

    Malgré tout, le rapport Nord-Sud en matière d’essais reste marqué par une forte asymétrie. Ainsi, plusieurs scandales, dont certains se sont soldés par des actions en justice, montrent que bien des protocoles peuvent se révéler plus laxistes une fois les essais menés à l’étranger. Par exemple, pour tout ce qui concerne le bénéfice des traitements : quand on voit le tarif de commercialisation de bien des molécules, ou encore les maladies pour lesquelles on procède à des tests, on peut douter parfois que la balance des bénéfices et des risques soit toujours favorables aux populations qui se prêtent aux tests. Jean-Philippe Chippaux est médecin et directeur de recherche à l’IRD, l’Institut de recherche pour le développement. Dans un ouvrage éclairant qui date de 2004, et disponible par ici, ce chercheur de terrain, qui a longtemps travaillé depuis Dakar, concluait qu’il y avait urgence à ce que “les Africains s’approprient le concept de l’essai clinique pour répondre à leurs besoins spécifiques de santé publique”. Il rappelait à cette occasion la dimension infiniment politique des essais cliniques. C’était vrai au XVIIIe siècle lorsqu’au pied de l’échafaud, la science faisait bombance des corps des suppliciés ramenés au rang d’objet. Mais c’est toujours vrai à présent qu’il s’agit de géopolitique sanitaire :

    L’essai clinique apparaît comme un instrument incontournable de l’indépendance sanitaire. Car, au-delà de cette appropriation, la finalité de la pratique d’essais cliniques dans les pays africains est bien de susciter une capacité locale permettant d’y décider, réaliser, surveiller et exploiter en toute indépendance les recherches cliniques. Cela nécessite une compétence technique et une maîtrise politique, donc financière, de la recherche et de la santé.

    L’essai thérapeutique comme une émancipation plutôt qu’une double peine ? L’idée a quelque chose de rassérénant tant la lecture de la généalogie de Grégoire Chamayou, Les Corps vils, est édifiante. Mais elle rend encore plus décisive la question du consentement des sujets de l’expérimentation. Or, de ce point de vue-là, c’est peu dire que les garanties ne sont pas équivalentes selon que l’essai a lieu sur le sol français ou, par exemple, au Cameroun. Un essai sur le VIH s’est déroulé sur place entre 2004 et 2005, qui ciblait plus particulièrement 400 prostituées. Objet de l’essai à l’époque : un antiviral du nom de "Tenofovir", qui sera commercialisé en France à partir de février 2002. Mais avant sa mise sur le marché, il avait fallu le tester. Or Act-up avait révélé que, non seulement, les femmes camerounaises qui faisaient partie de la cohorte sous placebo étaient insuffisamment protégées. Mais que, de surcroît, elles étaient très nombreuses parmi toutes celles impliquées dans l’étude du laboratoire Gilead, à avoir signé en pensant qu’on allait leur administrer un vaccin. Et pour cause : le protocole écrit, auquel on leur avait donné furtivement accès, était en anglais. Or, pour la plupart, ces femmes étaient illettrées, et surtout, francophones.

    Le consentement de ces femmes n’était donc pas réel. Leur situation paraît d’autant plus asymétrique qu’en France, au contraire, bien des candidats aux essais cliniques doivent au contraire faire carrément acte de candidature. Contrairement aux travaux sur le don du sang, il existe peu d’enquêtes sociologiques sur les essais thérapeutiques. Mais il existe un travail passionnant, signé du politiste Olivier Filleule. Pour une journée d’études en 2015 (qui donnera lieu à l’ouvrage collectif Recrutement-engagement dans des essais cliniques en prévention, sous la direction de Mathilde Couderc et Caroline Ollivier-Yaniv, également en ligne et en acces libre par ici), le chercheur, spécialiste de l’engagement, a passé au crible les lettres de motivation envoyées par 4259 candidats, entre 1991 à 2001, pour des essais vaccinaux sur le VIH. Il a cherché à comprendre non seulement qui se proposait de participer à de tels essais, non rémunérés (et pourquoi), mais aussi qui était retenu.

    Et on prend bien la mesure, en lisant Olivier Filleule, combien un protocole en bonne et due forme, ici, en France, implique non seulement une information au cordeau des volontaires, à qui on exposera clairement les coûts de l’engagement ou les risques encourus. Mais aussi un tri des motivations des candidats, que les promoteurs des essais avertissent par exemple du “caractère illusoire de rétributions pouvant être espérées”. On découvre ainsi au tamis de son enquête qu’un certain nombre des candidats, notamment du côté des hommes, plaçaient beaucoup d’espoir dans l’idée qu’ils pouvaient se faire d’un partenariat privilégié avec les chercheurs au bénéfice de la science. Pas sûr que c’était ce qu’entendaient ces deux médecins sur LCI, début avril, sur fond d’épidémie de Covid 19.

    https://www.franceculture.fr/societe/essais-cliniques-quand-la-science-recrute-ses-doublures-en-afrique-ou-
    #tests_cliniques #coronavirus #néo-colonialisme #covid-19 #médecine #rapports_de_pouvoir #pouvoir

  • COVID-19 : LES VIEUX SACRIFIÉS

    « Je me suis dit que j’avais du mal comprendre. Je cherche confirmations sur les sites professionnels et j’en trouve facilement. Ils font état de la prise en injection de #Rivotril dans les #Ephad, qui vise à tuer les patients avant qu’ils ne soient transportés pour mourir en hôpital et ainsi en éviter l’#engorgement. On les achève par voie injectable, parce qu’il n’y a plus de place et de respirateurs. »

    #Denis_Robert sort en forêt pour raconter sa troisième semaine de confinement. Il décide de ne plus nommer ceux qu’il juge malfaisants, mais sort l’artillerie contre les communicants et les fachos, les méchants préfets et les fuyants agents régionaux de santé. Tous ceux qui cherchent à masquer une réalité douloureuse.

    https://www.youtube.com/watch?v=CTA7kY-aWEE&feature=youtu.be


    #vieux #covid-19 #coronavirus #décès #mort #pénurie #décès #mort #système_de_santé #tests #dépistage #masques #mensonge #mensonges #responsabilité #confinement #quartiers_populaires #autorisation #autorisations #abus_de_pouvoir #animaux #nature #hôpital #hôpitaux #médicaments #réserve_de_médicaments #vétérinaire #médicaments_vétérinaires #euthanasie #tissu_compassionnel

    Quelques citations :

    ping @reka @fil @simplicissimus

    Le texte dit-il à la fin, se trouve facilement sur le site de LeMedia... épisode 6... moi... pas vraiment trouvé...
    https://www.lemediatv.fr/articles/2020/assigne-a-resistance-regarder-le-cauchemar-droit-dans-les-yeux-VH9QtFoaSma

    #vieux

    –----

    A partir de la minute 5’30, référence au travail de @davduf (Allô, Place Beauvau) et parle de la #police en ces temps de confinement...