• Mineurs étrangers : le fichier antifraude bientôt imposé à tous les départements

    Le projet de #loi « #protection_des_enfants » prévoit de rendre obligatoires à tous les départements le recours au #fichier_anti-fraude concernant les #mineurs_non_accompagnés, ainsi que la transmission de #données_personnelles aux autorités préfectorales. Les associations y voient un « outil de lutte contre l’immigration irrégulière ».

    Il avait été instauré en 2019, officiellement pour lutter contre le « #nomadisme » des #jeunes_migrants, soupçonnés de tenter leur chance d’un département à l’autre pour être reconnus #mineurs et pris en charge par l’#Aide_sociale_à_l’enfance. Le fichier « antifraude » (dit « #AEM », pour aide à l’#évaluation_de_la_minorité) revient, en force, sur le devant de la scène dans le cadre du projet de loi relatif à la « protection des enfants », examiné cette semaine à l’Assemblée nationale.

    Le texte prévoit en effet de le rendre obligatoire à tous les départements, alors qu’une poignée de récalcitrants – dont #Paris, la #Seine-Saint-Denis et le #Val-de-Marne – résistaient jusqu’alors, malgré les #sanctions_financières établies par un décret datant de juin 2020, venant réduire le montant de la contribution forfaitaire de l’État versée pour l’évaluation de la #minorité et la #prise_en_charge des jeunes. La somme passait, pour les départements refusant d’y avoir recours, de 500 à 100 euros.

    Depuis 2019, le gouvernement invite les #départements, sur la base du volontariat, à renvoyer les jeunes se présentant comme mineurs vers la préfecture, où un certain nombre de #données_personnelles (prise d’#empreintes_digitales, photos, #adresse_de_domiciliation, #numéro_de_téléphone...) sont alors collectées et enregistrées. Ces dernières sont ensuite comparées au fichier dit « #Visabio », qui répertorie les demandes de #visa formulées depuis l’étranger et peut biaiser les déclarations des jeunes se présentant comme mineurs, puisque certains d’entre eux tentent d’abord une demande de visa en se déclarant majeurs, dans le but de s’éviter la traversée par la mer.

    « Certains départements ne prennent même plus la peine de faire l’évaluation pour un jeune si la préfecture dit qu’il se trouve dans Visabio », souligne Jean-François Martini, juriste au Gisti. Selon le Groupe d’information et de soutien des immigrés, 77 départements ainsi que la métropole de Lyon auraient déjà recours au fichier AEM permettant la collecte d’informations. Pourtant, jusqu’à présent, impossible de mesurer l’éventuelle « fraude » à laquelle pourraient s’adonner les jeunes migrants en recherche de protection en France.

    « Rien ne justifie l’utilisation de ce fichier »

    Aucun chiffre, aucun bilan, rappelle Camille Boittiaux, référente MNA chez Médecins du monde, ne permettent d’« objectiver le phénomène de “nomadisme” ». « Rien ne justifie l’utilisation de ce fichier. Les arguments avancés par le gouvernement ne sont pas convaincants. Les MNA sont encore une fois considérés comme des migrants, de potentiels fraudeurs, avant d’être vus comme des #enfants. »

    Pourquoi donc vouloir rendre obligatoire un #fichier_biométrique controversé, auquel même la Défenseure des droits a manifesté son opposition, dans un avis critique adressé à la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale fin juin, pointant un texte « pas à la hauteur des besoins que l’on note en #protection_de_l’enfance », rappelant, au passage, que le droit des MNA de refuser de transmettre leurs #informations_personnelles « n’est plus considéré ni prévu » ?

    Pour les associations d’aide aux migrants et aux MNA, comme pour le député Guillaume Chiche, la réponse est simple : il s’agit de faire de la protection de l’enfance un « outil de #lutte_contre_l’immigration_irrégulière ». « On passe du champ de la protection de l’enfance à un système policier, et le fichier AEM en est le premier pont », prévient Jean-François Martini. Dans un communiqué interassociatif (https://www.gisti.org/spip.php?article6614) rassemblant le Gisti, La Cimade, Infomie, Médecins du monde et le Secours catholique, ces organisations dénoncent un « #fichage policier systématique » et la « nocivité » de ce fichier. « Depuis sa mise en œuvre par la plupart des départements métropolitains, c’est une catastrophe pour les jeunes à tous points de vue », poursuit le juriste auprès de Mediapart.

    La référente MNA de Médecins du monde pointe, elle aussi, les « effets délétères » du fichier dans les départements où il a déjà été mis en place : « On a constaté que certains mineurs craignaient le passage en préfecture et décidaient de ne pas intégrer le système de la protection de l’enfance. D’autres sont laissés sans mise à l’abri en attendant le passage à la préfecture. D’autres encore n’ont ni mise à l’abri ni évaluation après consultation du fichier par le département. » Une sorte de #tri faisant fi du principe de #présomption_de_minorité, qui doit normalement garantir une protection aux jeunes se déclarant mineurs durant toute la durée de leurs démarches.

    « L’article 15 relève exclusivement de la gestion de flux migratoires, relève le député Guillaume Chiche, membre de la commission des affaires sociales. On organise la délivrance de renseignements sur les MNA aux autorités préfectorales. Pire, on oblige les départements à leur présenter les MNA ! » Avec le risque, aux yeux du député ex-LREM, de « reléguer les travailleurs sociaux au rang d’enquêteurs et de supplétifs des forces de l’ordre ». « Il n’y a plus de #secret_professionnel, cela rompt le lien de #confiance avec les jeunes », déplore-t-il.

    Mélange des genres

    Dans son avis, la Défenseure des droits exprime « ses profondes inquiétudes » quant à l’article 15, qui tend « davantage à traiter du #contrôle_migratoire qu’à une réelle amélioration de la protection des mineurs non accompagnés ». MNA qui relèvent, rappelle-t-elle, uniquement des dispositifs de la protection de l’enfance « jusqu’à l’établissement de leur âge par une décision judiciaire », et qui devraient être exclus de procédures relevant « d’un contrôle et d’une gestion des flux migratoires ».

    Un mélange des genres « intolérable » pour le Gisti. « On ne peut pas à la fois faire de la protection de l’enfance et mettre en œuvre des mesures elles-mêmes affichées comme de la lutte contre l’immigration irrégulière, estime Jean-François Martini. Le résultat de l’évaluation finit entre les mains d’une préfecture qui peut en tirer un argument pour prononcer une mesure d’éloignement, on organise une collaboration objective entre professionnels de la protection de l’enfance et services des préfectures. »

    Contacté, le département du Val-de-Marne n’a pas donné suite à l’heure où nous publions cet article. Désormais passé à droite, celui qui faisait partie des derniers « résistants » au fichier AEM et avait même déposé un recours auprès du Conseil d’État avec la Seine-Saint-Denis pour contester le décret du 23 juin 2020, risque de changer de cap. En Seine-Saint-Denis, le fichier est jugé « inacceptable » et reste à ce jour inutilisé.

    « Ce n’est pas notre rôle, tranche Stéphane Troussel, président du Conseil départemental. Les départements ne sont pas des supplétifs du ministère de l’intérieur. C’est à ce titre qu’on a refusé d’appliquer le décret jusqu’ici. Avec le recours obligatoire au fichier, on va fouler au pied la libre administration des collectivités territoriales. L’État devrait aller au bout de sa logique : s’il considère que cela relève de la question migratoire, à lui de prendre en charge la mise à l’abri et l’évaluation ! »

    Difficile, pour Dominique Versini, adjointe en charge de la protection de l’enfance à Paris, de dire si le département pourra continuer de « résister » bien longtemps : « Avec la Seine-Saint-Denis et la #Gironde, on n’a pas cessé de subir des #pressions. On a été pointés du doigt par le gouvernement comme des “gauchistes” qui voudraient favoriser l’appel d’air. On a essayé de nous attaquer par le porte-monnaie avec le décret réduisant la contribution forfaitaire. On a admis le fait de ne pas recevoir l’argent de l’État, qui représente une perte de 2,2 millions d’euros de recettes par an pour Paris, parce que nos valeurs l’emportaient. Mais là, le problème, c’est que le recours au fichier va être rendu obligatoire par la loi... », appréhende l’élue.

    Alors que le gouvernement mène déjà une politique de lutte contre l’immigration illégale « très dure », il « passe » désormais par les départements, selon elle, pour récupérer des jeunes à expulser. « C’est une façon d’utiliser la protection de l’enfance au profit d’une politique de lutte contre l’immigration illégale et cela me choque profondément », dénonce l’ancienne ministre, qui souligne une violation de la Convention internationale des droits de l’enfant et de la présomption de minorité, les jeunes étant contraints de se rendre en préfecture avant même d’avoir fait l’objet d’une évaluation. « La puissance du ministère de l’intérieur l’emporte sur le secrétariat en charge de la protection de l’enfance et je le déplore », poursuit Dominique Versini.
    Rien pour améliorer le quotidien des mineurs étrangers

    Le projet de loi prévoit par ailleurs d’interdire le placement des mineurs à l’#hôtel, mais introduit tout de même un caractère d’urgence, avec une durée maximale de deux mois, qui laisse planer le doute : « Deux mois, c’est déjà énorme ! Il y a entre 7 500 et 10 000 enfants placés à l’hôtel, et cela répond quasiment tout le temps à des situations d’#urgence et de #mise_à_l’abri. Donc cela ne va rien changer », alerte Guillaume Chiche, ajoutant qu’une majorité des enfants placés à l’hôtel sont des MNA. « Quand j’ai interpellé le ministre [Adrien Taquet] en commission, il a répondu que la durée de deux mois correspondait au temps qu’il fallait aux départements pour évaluer la minorité. Il y a donc un #droit_d’exception pour les MNA, et il est criminel d’organiser le tri entre les enfants. »

    En 2020, 4 750 jeunes se sont présentés à Paris pour une évaluation (contre 1 500 en 2015). Les MNA représentent un tiers des enfants confiés à l’#ASE. Paris et la Seine-Saint-Denis comptabilisent, à eux seuls, 50 % des évaluations réalisées en France (et 70 % pour l’Île-de-France). Ces deux départements restent ceux qui accueillent le plus de mineurs isolés. Pour mieux prendre en compte les spécificités socio-économiques des départements, et notamment le niveau de pauvreté, le projet de loi prévoit de modifier les critères du système de #répartition des MNA sur le territoire français - créé en 2016 pour soulager les départements les plus sollicités.

    S’il ambitionne d’apporter une « réponse précise », guidée par « l’intérêt supérieur de l’enfant et la pérennisation de notre système de protection de l’enfance », force est de constater que le projet de loi reste à mille lieues des enjeux (lire notre analyse : https://www.mediapart.fr/journal/france/160621/enfants-en-danger-un-projet-de-loi-mille-lieues-des-enjeux), et que rien ou presque ne vise à améliorer la prise en charge et le quotidien des MNA, dont l’histoire et le parcours migratoire sont souvent traumatisants.

    Rien concernant ces jeunes voyant d’abord leur minorité contestée, exclus du dispositif de protection et laissés à la #rue durant la durée de leur recours, puis reconnus majeurs par le juge des enfants [un jeune sur deux à saisir le juge serait reconnu mineur - ndlr]. Rien concernant ces jeunes reconnus mineurs par un département, puis réévalués majeurs dans un second département en raison du système de répartition imposé. Rien, enfin, concernant ces ex-MNA qui, à leur majorité et malgré une formation en apprentissage, parfois avec le soutien d’un employeur, sont menacés d’expulsion, révélant toutes les incohérences de l’État (lire ici ou là le récit de ces gâchis).

    Un projet de loi « de #maltraitance », juge Jean-François Martini. « Il n’y a rien sur la protection des enfants ! Qu’il s’agisse de l’évaluation, des #tests_osseux qu’on ne veut pas interdire ou de la possibilité de placement à l’hôtel dans des cas d’urgence, on les met en situation de #fragilité extrême, et on ose dire que la République fait le job », tacle Guillaume Chiche. Et Camille Boittiaux de conclure : « Il aurait pu y avoir des dispositions protectrices pour une vraie prise en charge de ce public. Mais ils sont uniquement sur le volet sécuritaire et le contrôle des enfants. C’est une occasion manquée. »

    https://www.mediapart.fr/journal/france/070721/mineurs-etrangers-le-fichier-antifraude-bientot-impose-tous-les-departemen
    #France #mineurs_étrangers #MNA #fraude #anti-fraude #antifraude #amende #préfecture #biométrie #chantage #résistance

    ping @etraces @karine4 @isskein

    • Pas de mesures anti-mineurs isolés étrangers dans le projet de loi relatif à l’enfance !

      Le 16 juin a été présenté en Conseil des ministres un projet de loi relatif à l’enfance qui a pour ambition de « garantir véritablement aux enfants un cadre de vie sécurisant et serein, et aux professionnels un exercice amélioré de leurs missions ». Plusieurs dispositions concernent les mineur⋅es isolé⋅es. Pour ces enfants, il n’est pas question de « cadre sécurisant et serein » mais d’un fichage policier systématique et d’une modification de la clé de répartition territoriale des prises en charge, sans tenir compte de leur intérêt.

      Le texte prévoit un recours systématique au fichier d’appui à l’évaluation de la minorité (AEM), qui fait du passage en préfecture un préalable à toute mesure de protection de l’enfance. L’utilisation de ce fichier depuis 2019 par de nombreux départements a démontré sa nocivité : mineur·es laissé·es à la rue dans l’attente de leur passage en préfecture, refus de mise à l’abri et d’évaluation à l’issue de la consultation des fichiers, édiction de mesures d’éloignement à l’égard de ceux et celles « déclaré⋅es » majeur⋅es, les privant de leur droit à un recours devant le ou la juge des enfants, etc. Le gouvernement veut maintenant imposer l’utilisation de ce fichier aux derniers départements qui refusent de confondre protection de l’enfance et lutte contre l’immigration [1].

      La clé de répartition nationale des mineur·es isolé·es entre les départements est modifiée en fonction de nouveaux critères qui ne tiennent aucun compte de l’intérêt de l’enfant : rien sur les délais interminables de transfert entre certains départements qui retardent leur scolarisation et leur prise en charge éducative ; et rien non plus sur les « doubles évaluations » qui conduisent des départements à remettre en cause la mesure de protection prise à l’initiative d’autres départements.

      Encore une occasion manquée pour le gouvernement de prendre des mesures de protection propres à se mettre en conformité avec les droits de l’enfant : détermination de la minorité basée sur l’état civil, présomption de minorité, prise en charge des jeunes majeur·es renforcée, droit au séjour sécurisé…

      Nous appelons donc au retrait de ces dispositions du projet de loi, à l’inclusion de mesures protectrices pour les mineur·es isolé·es et à un approfondissement de celles qui peuvent constituer des pistes d’amélioration de la protection de tous les enfants : prévention de la maltraitance dans les établissements, limitation des placements à l’hôtel, renforcement des normes d’encadrement, etc.

      https://www.gisti.org/spip.php?article6614

  • UK to block #visas for countries refusing to take back asylum seekers

    Bill would give home secretary power to take action against citizens of countries deemed not to be cooperating.

    The UK will block visas for visitors from countries the home secretary believes are refusing to cooperate in taking back rejected asylum seekers or offenders.

    In proposed legislation published on Tuesday, #Priti_Patel and future home secretaries would have the power to suspend or delay the processing of applications from countries that do no “cooperate with the UK government in relation to the removal from the United Kingdom of nationals of that country who require leave to enter or remain in the United Kingdom but do not have it”.

    The clause in the nationality and borders bill also allows for the home secretary to impose additional financial requirements for visa applications – that is, an increase in fees – if countries do not cooperate.

    The proposals mirror US legislation that allows officials to withdraw visa routes from countries that refuse to take back undocumented migrants. It is understood that countries such as Iraq, Iran, Eritrea and Sudan are reluctant to cooperate with the UK on such matters.

    The change is one of many in the bill, described as “the biggest overhaul of the UK’s asylum system in decades” by Patel, which includes measures such as:

    - Asylum seekers deemed to have arrived in the UK illegally will no longer have the same entitlements as those who arrive in the country via legal routes. Even if their claim is successful, they will be granted temporary refugee status and face the prospect of being indefinitely liable for removal.

    - Asylum seekers will be able to be removed from the UK while their asylum claim or appeal is pending, which opens the door to offshore asylum processing.

    - For those deemed to have arrived illegally, access to benefits and family reunion rights could be limited.

    – The appeals and judicial process will be changed to speed up the removal of those whose claims are refused.

    - The home secretary will be able to offer protection to vulnerable people in “immediate danger and at risk in their home country” in exceptional circumstances. It is thought this will be used to help a small number of people.

    – The system will be made “much harder for people to be granted refugee status based on unsubstantiated claims” and will include “rigorous age assessments” to stop adults pretending to be children. The government is considering the use of bone scanners to determine age.

    - Life sentences will be brought in as a maximum penalty for people-smugglers.

    - Foreign criminals who breach deportation orders and return to the UK could be jailed for up to five years instead of the current six months.

    – A new one-stop legal process is proposed so that asylum, human rights claims and any other protection matters are made and considered together before appeal hearings.

    Campaigners have dubbed the proposed legislation the “anti-refugee bill”, claiming it will penalise those who need help the most.

    Analysis of Home Office data by the Refugee Council suggests 9,000 people who would be accepted as refugees under current rules – those confirmed to have fled war or persecution following official checks – may no longer be given safety in the UK due to their means of arrival under the changes.

    The charity’s chief executive, Enver Solomon, said that for decades people had taken “extraordinary measures to flee oppression”, but had gone on to become “law-abiding citizens playing by the rules and paying their taxes as proud Britons”.

    Steve Valdez-Symonds, refugee and migrants rights programme director at Amnesty International UK, branded the bill “legislative vandalism”, claimed it could “fatally undermine the right to asylum” and accused Patel of a “shameful dereliction of duty”, adding: “This reckless and deeply unjust bill is set to bring shame on Britain’s international reputation.”

    Sonya Sceats, chief executive of Freedom from Torture, described the plans as “dripping with cruelty” and an “affront to the caring people in this country who want a kinder, fairer approach to refugees”.

    More than 250 organisations – including the Refugee Council, the British Red Cross, Freedom from Torture, Refugee Action and Asylum Matters – have joined to form the coalition Together with Refugees to call for a more effective, fair and humane approach to asylum in the UK.

    https://www.theguardian.com/politics/2021/jul/06/uk-to-block-visas-from-countries-refusing-to-take-back-undocumented-mig

    #asile #migrations #réfugiés #chantage #visas #UK #Angleterre

    La loi comprend aussi une disposition concernant l’#externalisation des #procédures_d'asile :
    https://seenthis.net/messages/918427

    Une des dispositions rappelle la loi de l’#excision_territoriale (#Australie) :

    Asylum seekers deemed to have arrived in the UK illegally will no longer have the same entitlements as those who arrive in the country via legal routes. Even if their claim is successful, they will be granted temporary refugee status and face the prospect of being indefinitely liable for removal.

    voir :
    https://seenthis.net/messages/901628#message901630
    https://seenthis.net/messages/416996
    #modèle_australien

    #offshore_asylum_processing
    #Irak #Iran #Erythrée #Sudan #réfugiés_irakiens #réfugiés_iraniens #réfugiés_soudanais #réfugiés_érythréens #réfugiés_soudanais #regroupement_familial #aide_sociale #procédure_d'asile #recours #mineurs #âge #tests_osseux #criminels_étrangers #rétention #détention_administrative #anti-refugee_bill

    ping @isskein @karine4

  • Les enfants invisibles de #Haraldvangen

    Cet épisode de notre série sur les mineurs sacrifiés aux frontières de l’UE révèle qu’en Norvège, pays champion des droits de l’homme, une centaine d’enfants migrants a tout de même été enfermée depuis 2018. Tout le pays semble ignorer l’existence de ces petits prisonniers… jusqu’aux contrôleurs des conditions de #détention.

    « C’est loin d’être ce que les gens imaginent… La plupart des familles vivent leur séjour ici comme une expérience positive. » Ole Andreas Flaa Valdal, sourire sympathique et barbe de trois jours, a tout sauf l’air d’un gardien de prison. Le directeur de Haraldvangen a troqué son uniforme pour un tee-shirt et un jean décontractés qui lui donnent l’air d’un éducateur cool. C’est d’ailleurs comme cela qu’il se voit : un travailleur social, pas un maton.

    Alentour, le paysage lui donne raison. Nous sommes à une heure d’Oslo, dans un décor enneigé de vacances à la montagne. Haraldvangen, ancienne #colonie_de_vacances entourée de sapins, fait face à un lac bleu étincelant. Ici, des générations de petits Norvégiens ont skié et nagé, étés et hivers durant. Mais depuis deux ans, la grande bâtisse de bois ne résonne plus des rires des enfants. Fin décembre 2017, le gouvernement norvégien a fermé le bâtiment à double tour, installé un feu rouge derrière la porte, fait enlever les poignées des fenêtres pour transformer la colo en bunker. Haraldvangen est devenu la première « #unité_familiale » du pays, un mot fleuri pour désigner un #centre_de_détention pour #mineurs migrants et leurs parents.

    En deux ans, selon les chiffres obtenus par Investigate Europe en février, 97 enfants ont été enfermés là parce que leur demande d’asile a été rejetée et qu’ils ont refusé de quitter le territoire de leur propre chef. Les mineurs et leurs familles ont ensuite été conduits à l’aéroport d’Oslo par l’unité police immigration, avant d’être expulsé « de force ».

    Alors qu’il déambule dans ce décor de chalet fait de meubles Ikea, d’écrans géants, de PlayStation et d’un débordement de peluches, le directeur nous explique les bienfaits de cette nouvelle prison conçue par le gouvernement norvégien. « C’est bien de la détention mais on ne jette pas les gens au fond d’une cellule. » Ole bombe le torse, il est fier du travail accompli. « Ici, on peut se concentrer à fond sur les familles. Et quand les parents sont trop occupés à appeler leurs avocats et les ONG, nous nous occupons des enfants, nous les informons, les impliquons, les amusons. » Lui qui partage son temps entre le centre pour adultes migrants et l’unité familiale mesure bien la différence de traitement.

    Avant la création de l’unité familiale il y a deux ans, les mineurs migrants étaient enfermés avec les adultes, dans le centre de détention pour migrants, Trandum. Entouré de plusieurs niveaux de barrières et de fils barbelés, ce bâtiment collé à l’aéroport d’Oslo n’a rien à envier à un pénitencier. Un pénitencier plongé dans le vrombissement assourdissant des moteurs d’avion qui décollent et atterrissent à toute heure du jour et de la nuit. En 2015, Hicham*, 11 ans, avait raconté son expérience derrière les barreaux à NOAS et Save The Children, deux ONG qui l’avaient pris en charge. « Là-bas, il y a des fils de fer frisés tout autour. J’ai même vu des caméras. Je pense qu’ils avaient mis des barrières pointues pour qu’on ne puisse pas s’échapper. Comme ça si on essaye de se sauver, ça fait mal. » 885 petits migrants ont ainsi été emprisonnés à Trandum entre 2013 et 2017, parfois pour une durée supérieure à trois semaines.

    Mais pendant l’année 2017, la mobilisation des ONG a porté ses fruits. Dans le pays champion international du respect des droits humains, la polémique avait atteint son apogée quand en 2017, dans une décision historique, la cour d’appel de Borgarting (l’équivalent de notre Conseil d’État) a condamné l’État pour avoir enfermé quatre enfants afghans pendant vingt jours. Âgés de 7 à 14 ans, les mineurs « ont été exposés a des traitements dégradants », a statué la cour (notamment à cause des longues durées de détention). Interrogé par Investigate Europe, leur avocat affirme que la police avait choisi de garder ces enfants qui venaient de l’extrême sud de la Norvège derrière les barreaux pendant trois semaines pour des raisons de facilité administrative. Au détriment de leur bien-être psychique et physique, au lieu de les renvoyer chez eux en attendant l’expulsion, les autorités ont préféré « la solution de facilité », dit-il.

    Fin 2017, le gouvernement finit donc par trouver un nouveau lieu pour l’accueil des familles. Mais il ne se contente pas de les déplacer dans une structure identique : il ouvre Haraldvangen, une parenthèse enchantée avant l’expulsion. Un endroit où les enfants migrants peuvent regarder le lac et la neige par la fenêtre. Un chalet forestier où ils entendent le chant des oiseaux et non le bruit angoissant des moteurs des avions. Avant de s’envoler vers un pays souvent inconnu, les enfants ont le droit de goûter à quelques heures de jeux vidéo et de peluches, ils ont même le droit de se faire dorloter par des matons-moniteurs de colo.

    Certes, ils ressentent les angoisses de leurs parents qui se mutilent parfois pour éviter l’expulsion, certes leurs pères et mères sont fouillés à nu ; ils doivent même exécuter des squats (des flexions avec les jambes) dénudés devant les policiers pour vérifier qu’ils ne cachent aucun objet dans leurs parties intimes. Mais à Haralvagen, on leur épargne au moins d’assister à l’humiliation de leurs parents. C’est en tout cas la promesse sur le papier, réitérée aux journalistes qui interrogent les autorités. Cela ne leur coûte rien : comme l’a découvert Investigate Europe, à Haraldvangen, jamais personne n’est venu contrôler.

    Quand il a décidé de déplacer les enfants en 2017, l’État norvégien les a totalement sortis des radars. Le « comité de surveillance » qui est tenu par la loi d’inspecter les centres de détention au moins deux fois par an pour vérifier que les personnes enfermées sont traitées en conformité avec la loi n’a pas mis les pieds à Haralvangen depuis deux ans. Ses inspecteurs se sont pourtant rendus entre cinq et six fois par an à Trandum. Mais l’unité familiale n’a été contrôlée qu’une seule fois, fin 2017, au moment de l’ouverture du centre, quand… il était totalement vide.

    Un problème qui ne dérange pas le comité : « Il est extrêmement rare que des familles avec enfants soient détenues et on nous a informés qu’ils ne gardent pas les enfants très longtemps », nous explique Cathrine Fossen, cheffe du comité. C’est donc sur la base de cette information que les inspecteurs assurent chaque année au gouvernement, au public et à la communauté internationale que les droits fondamentaux des enfants et de leurs parents sont bien respectés. Sans complexe, la responsable soutient que Haraldvangen « est une très bonne unité ». Comment pourrait-elle le savoir ? C’est Investigate Europe qui lui apprend que 97 enfants ont été enfermés ses deux dernières années : « C’est un chiffre plus élevé que je ne le pensais », s’étonne-t-elle.

    André Møkkelgjerd, avocat spécialiste de l’asile en Norvège et auteur de plusieurs rapports sur la détention des enfants, prend la révélation moins à la légère. « C’est totalement inacceptable, s’indigne-t-il. Si l’État a déplacé les enfants détenus, afin que leurs conditions de détention ne soient plus contrôlées, c’est très grave. » Interrogée, l’organisation NOAS, une ONG de soutien aux demandeurs d’asile, va jusqu’à remettre en cause l’indépendance du comité de surveillance, en indiquant que ses membres sont nommés par le ministère de la justice, celui-là même qui est responsable de l’application de la loi sur le retour des migrants.

    L’accusation est très sérieuse dans un pays où la transparence publique est érigée en principe sacré. En fait, la Norvège fait comme la plupart de ses homologues européens : elle enferme des enfants migrants mais maintient, volontairement ou non, ces petits loin des regards de son opinion publique.

    Grâce à une de ses anciennes enseignantes, nous sommes parvenues à retrouver la trace d’un de ces anciens petits prisonniers migrants. Quand nous échangeons au téléphone avec Azad, il est encore une fois derrière les barreaux : le jeune Afghan a été jeté au fond d’une cellule du commissariat d’Athènes, un des lieux de détention réservés aux enfants migrants en Grèce.

    En 2015, Azad avait fui Kaboul en guerre pour commencer une nouvelle vie en Norvège. Une nouvelle vie qui dure seulement quelques mois : à la suite d’un test osseux, il est déclaré majeur. Azad est donc emprisonné. Deux semaines plus tard, la police le met dans l’avion pour l’Afghanistan, un pays où il n’a plus ni famille ni proches. À peine de retour à Kaboul, il repart sur les routes et finit par atterrir en Grèce, où il se fait enregistrer comme mineur. Pour sa propre protection, la police l’enferme avec d’autres enfants dans une cellule du commissariat, sans lui expliquer « ce qu’on attend de lui ».

    Depuis deux mois, il partage donc le destin de misère de ses autres petits voisins de cellule. Il survit tenaillé par la faim, nous dit-il, et se sent tellement « triste ». Mais « qu’est ce que je peux faire d’autre ?, demande-t-il. Où puis-je aller maintenant ? » Après des mois de violences et d’errance, Azad se dit que sa chance est déjà passée : « Mon dernier espoir au monde, c’était la Norvège. »

    https://www.mediapart.fr/journal/international/210420/les-enfants-invisibles-de-haraldvangen

    #familles #mineurs #enfants #Norvège #rétention #détention_administrative #déboutés #renvois #expulsions #prison #Trandum #prisons #prison #MNA #mineurs_non_accompagnés #réfugiés_afghans #nudité #humiliation #invisibilisation #migrations #asile #réfugiés #test_osseux #tests_osseux #âge #Afghanistan #errance

    –------

    #Migrerrance :

    En 2015, Azad avait fui Kaboul en guerre pour commencer une nouvelle vie en Norvège. Une nouvelle vie qui dure seulement quelques mois : à la suite d’un test osseux, il est déclaré majeur. Azad est donc emprisonné. Deux semaines plus tard, la police le met dans l’avion pour l’Afghanistan, un pays où il n’a plus ni famille ni proches. À peine de retour à Kaboul, il repart sur les routes et finit par atterrir en Grèce, où il se fait enregistrer comme mineur. Pour sa propre protection, la police l’enferme avec d’autres enfants dans une cellule du commissariat, sans lui expliquer « ce qu’on attend de lui ».

    ping @isskein @karine4 @reka

  • U.S. is using unreliable dental exams to hold teen migrants in adult detention

    The young Bangladeshi sitting in the dentist’s chair last October thought he was getting checked for diseases.

    Dental staff examined his teeth, gave him a cleaning and sent him back to the juvenile facility where he had been held for months since illegally crossing the border in July.

    But a checkup wasn’t the real purpose of the dental work. The government wanted to figure out if “I.J.,” as the young migrant has been identified, really was 16, as he said, or an adult.

    The use of dental exams to help determine the age of migrants increased sharply in the last year, one aspect of the Trump administration’s crackdown on immigration and illegal border crossings.

    The accuracy of forensic testing to help determine the age of migrants is very much a subject of the debate. And with the stakes so high, the exams are becoming another legal battleground for the government.

    Federal law prohibits the government from relying exclusively on forensic testing of bones and teeth to determine age. But a review of court records shows that in at least three cases – including I.J.’s – the government did just that, causing federal judges to later order the minors released from adult detention.

    In a case last year, a Guatemalan migrant was held in adult detention for nearly a year after a dental exam showed he was likely 18, until his attorneys fought to get his birth certificate, which proved he was 17.

    For I.J., the results had serious ramifications. Based on the development of his teeth, the analysis showed an 87.70% probability that he had turned 18.

    An immigration official reported that it was apparent to the case manager that I.J. “appeared physically older than 17 years of age,” and that he and his mother had not been able to provide a second type of identification that might prove his age.

    The next month, Immigration and Customs Enforcement agents took him away in shackles and placed him in a medium-security prison that houses immigrant detainees.

    He spent about five months in adult detention and 24 of those days in segregated custody. Whenever he spoke with an officer, he would say he was a minor — unaware for more than a month that his teeth had landed him there.

    “I came to the United States with a big dream,” I.J. said. “My dream was finished.”

    But when the Arizona-based Florence Immigrant and Refugee Rights Project took I.J.’s case to federal court, a district judge found that the Office of Refugee Resettlement’s age re-determination violated federal law and the agency’s own guidelines.

    In April, the judge ordered I.J. released back into Office of Refugee Resettlement custody, a program responsible for unaccompanied migrant children. He has since reunited with his family in New York. The Florence Project also filed another case in federal court that resulted in the government voluntarily returning a Bangladeshi minor to ORR custody and rescinding his age re-determination.

    As the government grappled with an influx of the number of families and children arriving at the border in fiscal year 2018, approvals of ORR age determination exams more than doubled.

    These handful of cases where a minor was released from adult detention is almost certainly an undercount, as most migrants held in adult detention do not have legal representation and are unlikely to fight their cases.

    It is unclear how often migrants pretend to be minors and turn out to be adults. In a call with reporters earlier this year, a Customs and Border Protection official said that from April 2018 to March 25 of this year, his agents had identified more than 3,100 individuals in family units making fraudulent claims, including those who misrepresented themselves as minors.

    Unaccompanied minors are given greater protections than adults after being apprehended. The government’s standard refers migrants to adult custody if a dental exam analysis shows at least a 75% probability that they are 18 or older. But other evidence is supposed to be considered.

    Dr. David Senn, the director of the Center for Education and Research in Forensics at UT Health San Antonio, has handled more than 2,000 age cases since 1998.

    A program that Senn helped develop estimates the mean age of a person and the probability that he or she is at least 18. In addition to looking at dental X-rays, he has also looked at skeletal X-rays and analyzed bone development in the hand and wrist area.

    He handled a larger number of cases in the early 2000s, but last year he saw his caseload triple — rising to 168. There appears to be a slowdown this calendar year for Senn, one of a few dentists the government uses for these analyses.

    He said making an exact age determination is not possible.

    “We can only tell you what the statistics say,” Senn said. “I think the really important thing to note is that most people who do this work are not trying to be policemen or to be Border Patrol agents or immigration …. what we’re trying to do is help. What we’re trying to do is protect children.”

    In 2007 and again in 2008, the House Appropriations Committee called on the Department of Homeland Security to stop relying on forensic testing of bones and teeth. But it was the Trafficking Victims Protection Reauthorization Act of 2008 that declared age determinations should take into account “multiple forms of evidence, including the non-exclusive use of radiographs.”

    In a Washington state case, an X-ray analysis by Senn showed a 92.55% probability that Bilal, a Somali migrant, already had reached 18 years of age. ICE removed him from his foster home and held him in an adult detention center.

    “Not only were they trying to save themselves money, which they paid to the foster family, but they were wrecking this kid’s life,” said Matt Adams, legal director for the Northwest Immigrant Rights Project, which represented Bilal. “They were just rolling the dice.”

    In 2016, a federal judge found that the Office of Refugee Resettlement relied exclusively on the dental exam and overturned the age determination for the young Somali.

    Last year, in the case of an Eritrean migrant who said he was 17, Senn’s analysis of dental X-rays showed a 92.55% probability that he had turned 18, and provided a range of possible ages between 17.10 and 23.70.

    It was enough to prompt his removal from a juvenile facility and placement into an adult one.

    Again, a district judge found that the government had relied exclusively on the dental exam to determine his age and ordered the migrant released back into ORR custody.

    Danielle Bennett, an ICE spokeswoman, said the agency “does not track” information on such reversals.

    “We should never be used as the only method to determine age,” Senn said. “If those agencies are not following their own rules, they should have their feet held to the fire.”

    Similar concerns over medical age assessments have sprung up in other countries, including the United Kingdom and Sweden.

    The United Nations High Commissioner for Refugees’ guidance about how adolescent migrants’ ages should be analyzed says that if countries use scientific procedures to determine age, that they should allow for margins of error. Michael Bochenek, an attorney specializing in children’s rights at Human Rights Watch, said that for adolescents, the margin of error in scientific tests is “so big that it doesn’t tell you anything.”

    An influx of Bangladeshi migrants claiming to be minors has contributed to the government’s recent use of dental exams. From October through March 8, more than 150 Bangladeshis who claimed to be minors and were determined to be adults were transferred from the Office of Refugee Resettlement to ICE custody, according to the agency.

    In fiscal year 2018, Border Patrol apprehensions of Bangladeshi migrants went up 109% over the year before, rising to 1,203. Similarly, the number of Bangladeshi minors in ORR custody increased about 221% between fiscal 2017 and fiscal 2018, reaching 392.

    Ali Riaz, a professor at Illinois State University, said Bangladeshis are leaving the country for reasons including high population density, high unemployment among the young, a deteriorating political environment and the “quest for a better life.”

    In October, Myriam Hillin, an ORR federal field specialist, was told that ICE had information showing that a number of Bangladeshi migrants in their custody claiming to be underage had passports with different birth dates than on their birth certificates.

    Bochenek said it’s common for migrant children to travel with fake passports that make them appear older, because in some countries minors are more likely to be intercepted or questioned by immigration agents.

    While I.J. was able to regain status as a minor, three Bangladeshi migrants who crossed the U.S.-Mexico border illegally in the San Diego area in October 2018 are still trying to convince the government they are underage.

    Their passports didn’t match their birth certificates. Dental exams ordered by immigration officials found that each of them had about an 89% likelihood of being adults.

    “Both subjects were adamant that the passports were given to them by the ‘agent’ (smuggler), however, there is little reason to lie to any of the countries they flew into,” wrote one Border Patrol agent, describing the arrest of two of the migrants. “Also, it is extremely difficult to fake a passport, especially for no reason. I have seen [unaccompanied children] fly into each of the countries (except for Panama and Costa Rica) and pass through with no problem. This is a recent trend with Bangladeshis. They do it in order to be released from DHS custody faster.”

    During interviews, the young migrants, Shahadat, Shahriar and Tareq, told asylum officers that smugglers had given them the passports, according to records from the interviews.

    When asked why they had been given those birth dates, they said it had something to do with smugglers’ plans for their travel.

    “I don’t have that much idea,” Shahadat told an asylum officer, according to the officer’s notes in a summary-style transcript. “When I asked why, they told me that if I don’t give this [date of birth] there will be problems with travel.”

    Shahriar told the officer that the smuggler became aggressive when questioned.

    The migrants have submitted copies of birth certificates, school documents and signed statements from their parents attesting to their claimed birth dates. An online database of birth records maintained by the government of Bangladesh appears to confirm their date of birth claims.

    Shahriar also provided his parents’ birth certificates. If he were as old as immigration officials believe him to be, his mother would have been 12 years old when she had him.

    In each case, immigration officials stood by the passport dates.

    Shahadat and Shahriar are being held in Otay Mesa Detention Center. Tareq was held at the facility for months before being released on a $7,500 bond. All three are moving through the immigration system as adults, with asylum proceedings their only option to stay in the U.S..

    At least one of the migrants, Shahadat, was placed in administrative segregation, a version of solitary confinement in immigration detention, when his age came into question, according to documents provided by their attorney.

    A judge ordered him deported.

    https://www.latimes.com/local/lanow/la-me-ln-immigrant-age-migrants-ice-dental-teeth-bangladesh-20190602-story.
    #tests_osseux #os #âge #USA #Etats-Unis #mineurs #enfants #enfance #rétention #détention_administrative #dents #migrations #asile #réfugiés #USA #Etats-Unis

  • « Je ne suis pas trop habituée à dire à un gamin de 15 ans qu’il va dormir dehors »

    Marcia Burnier est assistante sociale dans le droit des étrangers, au sein d’un centre de santé associatif pour exilés. Les enfants et adolescents étrangers isolés qui arrivent en France doivent obligatoirement passer par un dispositif saturé qui évalue leur minorité, avant de pouvoir être hébergés et pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance. Souvent refusés, ces adolescents font ensuite appel au juge pour enfants qui décide soit de les protéger, soit de les déclarer majeurs, soit d’ordonner des expertises osseuses et des vérifications de leurs documents d’État civil. C’est le cas d’Aliou, 15 ans. Voici son histoire, racontée par Marcia.

    – « Marcia je veux faire du roller. »

    Aliou vient d’avoir 15 ans, une tête d’enfant et un sourire collé sur la face. Sa maman est morte au Mali. Avec son père ça ne se passait « pas très facile », il est donc venu tout seul en France. Il a traversé le Sahara et la Méditerranée à 14 ans, et quand on lui demande, il dit que « c’était dur », « un peu ». La première fois que je l’ai vu, il dormait à la gare du Nord, dehors, et il crevait de froid. Il attendait son rendez-vous à la Croix-Rouge pour être évalué, pour qu’un travailleur social fasse un rapport concernant sa « minorité », pour vérifier son âge, son isolement, pour décider s’il relevait de l’#Aide_sociale_à_l’enfance (#ASE) ou des rues parisiennes.

    J’en vois passer peu des mineurs isolés. Cela devait être le premier au boulot, quelqu’un était venu passer sa tête dans mon bureau pour me dire « il y a un mineur isolé, faut que tu le voies, c’est la procédure » et j’avais un peu paniqué. Je ne suis pas trop habituée à dire à un gamin de 15 ans qu’il va dormir dehors, alors on a pris le temps de voir ce qu’on pouvait faire, à grand renfort de sourires qui se voulaient très rassurants mais qui devaient sans doute être un peu gênants. Au bout de quelques minutes, persuadée d’avoir eu un coup de génie, j’ai téléphoné à la CRIP, la cellule du département qui recueille les informations préoccupantes sur les enfants en danger. Notre conversation s’est à peu près déroulée comme ceci :

    « – Il dort à la rue ? Oulala bien sûr, on va signaler ça au procureur, qu’est ce qui lui est arrivé ?
    – Il vient du Mali, il est arrivé il y a trois jours.
    – ....
    – ....
    – Ah mais madame, s’il est étranger, nous on s’en occupe pas, il faut qu’il aille se faire évaluer, et en attendant on ne peut rien faire. S’il est venu jusqu’ici, c’est qu’il est solide. »

    Je lui ai raccroché au nez et j’ai fait un grand sourire pas rassurant du tout à Aliou. On a regardé les vêtements qu’on gardait en cas d’urgence dans les grosses boites sous la table pour voir si je pouvais lui trouver une veste et un bonnet. Je lui ai donné plein d’adresses pour aller manger et un rendez-vous pour la semaine d’après. En attendant, il allait dormir dans la gare, emmitouflé dans les trois pulls que je lui avais donnés.

    J’ai fini par comprendre qu’on pouvait l’envoyer chez le #juge pour enfants avant ce fameux #rendez-vous_d’évaluation. Le juge lui a donné six mois d’#hébergement le temps de vérifier ses dires et ses documents. Le pire, c’est que j’ai compris plus tard qu’il avait été chanceux, que des gamins comme lui qui restaient des mois à la rue, il y en avait plein, ceux qui trainaient au centre Médecins sans frontières de Pantin, d’autres qui partaient dans d’autres départements, d’autres qui finissaient par mentir et se déclarer majeur pour tenter d’être hébergés en faisant une croix sur l’école. Et, surtout, d’autres qui disparaissaient du jour au lendemain, sans donner de nouvelles.

    Une fois hébergé, j’ai cru que tout allait s’arranger. On était en février, il avait 15 ans, il était tout seul dans cet hôtel social de Drancy sans rien faire de la journée. J’ai pensé naïvement qu’il serait scolarisé facilement. Il aura fallu l’intervention de plusieurs bénévoles tenaces pour qu’en avril suivant, Aliou fasse sa rentrée au collège, comme un fou, avec les trois stylos et quatre cahiers que j’avais piqués au boulot pour ses fournitures scolaires.

    Depuis, il passe régulièrement, il se plaint des spaghettis bolognaises servis quatre fois par semaine à l’hôtel et de son éducatrice de l’ASE qui ne fait rien. Il vient répéter ses exposés et me montrer ses devoirs. On discute de tout et de rien, du collège, de ses copains. Moi j’ai la boule au ventre parce que c’est bientôt les vacances d’été, et que je ne sais pas ce qu’il va foutre pendant ses journées d’été sans un centime dans la poche.

    Aujourd’hui, il a une nouvelle obsession : Aliou veut faire du roller, et accessoirement de l’athlétisme. Il me répète qu’il veut courir, le 400m, alors on s’y met à deux, on cherche un club, on passe des dizaines de coups de fil à des personnes très gentilles qui me disent que le prix à l’année est de 400 euros pour l’adhésion et la licence, on raccroche des dizaines de fois en souriant un peu forcé, « si si on va trouver t’inquiète pas ». On n’a toujours pas trouvé, mais ce matin, Aliou m’annonce que le juge a demandé des #tests_osseux pour vérifier son âge, des tests dont la référence est une étude de 1930 avec comme population, des enfants blancs et bien nourris et il a l’air soucieux. Aujourd’hui, aucun de nous deux ne sourit.

    https://www.bastamag.net/Je-ne-suis-pas-trop-habituee-a-dire-a-un-gamin-de-15-ans-qu-il-va-dormir-d
    #MNA #mineurs_non_accompagnés #asile #migrations #réfugiés #SDF #sans-abri #âge #école #scolarisation

    Le pire, c’est que j’ai compris plus tard qu’il avait été chanceux, que des gamins comme lui qui restaient des mois à la rue, il y en avait plein, ceux qui trainaient au centre Médecins sans frontières de Pantin, d’autres qui partaient dans d’autres départements, d’autres qui finissaient par mentir et se déclarer majeur pour tenter d’être hébergés en faisant une croix sur l’école. Et, surtout, d’autres qui disparaissaient du jour au lendemain, sans donner de nouvelles.

    –-> #disparitions

  • swissinfo.ch | Montre-moi ton poignet et je te dirai quel âge tu as. Vraiment ?
    http://asile.ch/2016/11/26/swissinfo-ch-montre-moi-poignet-te-dirai-age-as-vraiment

    En 2015, plus de 2’700 mineurs non accompagnés ont demandé l’asile en Suisse, dix fois plus qu’il y a dix ans. Dépourvus de documents valables, ces jeunes sont souvent soumis à des tests médicaux, comme la radiographie du poignet ou même l’examen des organes sexuels pour vérifier leur âge. Cette pratique invasive et sans fondement […]

  • Bonjour,

    

J’aimerais ici vous parler d’un projet qui doit prendre place dans le parc des Olieux, à Lille, dans le quartier de Moulins. 



    Pour rappel, il y a dans ce parc, depuis six mois, une soixantaine de très jeunes migrants qui ont la particularité d’être tous en attente de reconnaissance de minorité.

    

Le temps de cette procédure passablement infecte (avec, entre autres joyeusetés, d’iniques tests osseux, pileux et dentaires), ils se retrouvent coincés dans les méandres d’un système qui vise clairement (et de plus en plus ouvertement) à les dégoûter (je cite l’un d’entre eux : « mais ils veulent qu’on se suicide ou quoi ? »).



    Pendant cette procédure suspicieuse d’examen de leur minorité, qui peut durer plus d’un an, ils ne seront ni majeurs ni mineurs, et pourtant totalement sans-papiers, avec toute la criminalisation et tous les risques d’expulsions arbitraires que cela comporte. 



    Et ils ne dépendront pas de l’ASE (Aide Sociale à l’Enfance, ancienne DDAAS) qui finira, pourtant, dans 95% des cas, par les prendre en charge.

    

Ils resteront à la rue, ni plus ni moins, livrés à eux-même, sous des tentes Quechua, en plein hiver, dans le parc des Olieux juste derrière chez moi, à Lille, en plein Nord-Pas-de-Calais.



    J’ai renoncé à essayer de comprendre comment nos institutions pouvaient produire une absurdité pareille (je me répète : en bout de chaîne, après un an dans la rue, 95% de ces jeunes seront reconnus mineurs et finalement pris en charge par l’ASE).

    

Je n’attends plus rien de ces institutions, avec lesquelles nous avons pourtant essayé de dialoguer, et qui n’ont jamais rien eut d’autre à nous proposer qu’une fin de non-recevoir.

    Nous, c’est un collectif informel d’habitants, combiné à des structures religieuses locales (musulmanes et chrétiennes), qui s’occupe de ces jeunes depuis maintenant six mois (repas chaud quotidien, fabrication d’un journal, organisation de fêtes, sorties à la ducasse, cours de français, accompagnement juridique et administratif, etc. etc.), sans recevoir aucune aide.

    

La seule chose que je vois, c’est que ce problème existe depuis au moins sept ans (ils ont longtemps été (et le sont encore pour certains) hébergé par l’église du quartier), et que rien ne change.

    

Ainsi, plutôt que d’accepter ce qu’ils cherchent à nous faire avaler (« on n’y peut rien, vous avez raison, mais c’est comme ça », selon une responsable au département), nous avons bien l’intention de continuer à essayer d’offrir un accueil digne à ces jeunes. Au moins, sauver l’honneur...

    Nous avons donc besoin d’abris pour ces jeunes, et ce, assez rapidement.

    Dans l’idéal, il y aurait deux types de constructions à produire pour le parc : une série de huit petites « cases », avec lit superposé, pour deux personnes, (8x10m2), et un grand réfectoire d’une cinquantaine de m2, qui servira aussi de salle de réunion.

    Notre collectif étant tout petit (une quinzaine de personnes), il nous est pour l’instant difficile d’être disponible à 100% pour un chantier, en plus de toutes nos autres activités de solidarité.

    Il serait donc évidemment parfait d’être livré à domicile...

    Cependant, la situation étant ce qu’elle est, nous pouvons imaginer aussi produire ces abris nous-même.

    Une autre façon de nous aider, serait de nous fournir des matériaux (plaques OSB, bardage, chevron, demi-chevron, bastaings, liteau, parpaings, isolants écologiques, poêle à bois, quincaillerie, bâches, pare-pluie, tôle ondulé ...).

    Pour l’instant tout est encore ouvert et le projet n’est pas figé. Ne disposant que très peu de moyens, nous nous adapterons aussi à ce que l’on trouve.

    Par exemple nous continuons à rechercher activement de grands barnum, tente marabout, tonnelles, abri d’urgence dessiné par Shigeru Ban ou pas, faciles à installer que nous renforçons par la suite... C’est même la solution la plus pratique à imaginer pour l’instant...

    Bref, cette annonce n’est qu’une première prise de contact, et pour discuter de ce projet plus en détails, si vous avez des plans de matos, je vous propose de me contacter : drakis6atyahoopointfr

    xox

  • Ces enfants qui émigrent seuls

    Ils seraient 7 600 mineurs étrangers isolés sur le territoire français, plusieurs dizaines de milliers en Europe. Du fait de leur jeune âge, ces migrants arrivés seuls sur le Vieux Continent bénéficient de la protection des États, qui leur doivent éducation et soin. Certains se retrouvent pourtant en grande précarité.


    https://lejournal.cnrs.fr/articles/ces-enfants-qui-emigrent-seuls
    #MNA #mineurs_non_accompagnés #asile #migrations #réfugiés

    • Quelques extraits :

      C’est un imbroglio juridique qui a mis le phénomène des mineurs migrants dans la lumière dans les années 1990 : des adolescents étrangers maintenus en zone d’attente à Roissy se retrouvaient dans l’impossibilité de faire appel de cette décision comme n’importe quel migrant adulte, parce qu’ils avaient moins de 18 ans et qu’ils n’avaient ni parent ni tuteur à leurs côtés pour endosser la responsabilité de cette démarche… Une situation illégale

      « En dix ans, on est passé progressivement de la question de savoir comment les accueillir au mieux pour se focaliser sur la preuve de leur minorité, dans un esprit de suspicion à la fraude », décrit Daniel Senovilla Hernandez, juriste au laboratoire Migrinter. Démontrer que le jeune n’est pas mineur, c’est en effet faire disparaître l’obligation d’assistance de l’État et le renvoyer dans les catégories de migrants « classiques » : sans papier ou demandeur d’asile, selon les cas.

      ces démarches à rallonge prennent du temps, jusqu’à plusieurs mois pendant lesquels le jeune n’est pas pris en charge et encore moins scolarisé. « Certains dorment dans des foyers ou des structures d’urgence, mais d’autres se retrouvent tout simplement à la rue et se débrouillent comme ils peuvent en attendant la décision définitive », indique Daniel Senovilla Hernandez

      Sur le chemin, les garçons survivent en faisant des travaux agricoles et arrivent parfois à envoyer un peu d’argent aux familles durant le voyage ; les jeunes filles sont pour partie « happées » par les réseaux de #prostitution et arrivent en Europe par ce biais… L’une des raisons pour lesquelles on les retrouve si peu dans les structures d’accueil des mineurs migrants isolés.

      Une chose est sûre : les politiques migratoires des pays européens ont un impact direct sur l’âge de ces mineurs migrants. « En 2006, quand l’Espagne a commencé à reconduire à la frontière les Marocains de plus de 16 ans – une pratique qui sera finalement jugée illégale par la Cour constitutionnelle –, on a aussitôt vu des enfants plus jeunes arriver », raconte Francesco Vacchiano. Même chose en Italie, où la signature avec l’Égypte d’un accord de renvoi des migrants adultes a provoqué une forte augmentation de la migration égyptienne adolescente. « Les enfants et les familles sont généralement bien informées », explique le chercheur.

      En France, la manière d’accueillir les mineurs migrants et de traiter leurs demandes continue de faire débat. Les départements les plus sollicités – Île-de-France, Seine-Saint-Denis – se sont plaints de voir leurs structures d’accueil débordées et ont demandé une redistribution de cette « charge » à l’ensemble des départements métropolitains. Demande entendue en 2013. Résultat : c’est désormais la Mayenne, la Vienne…, qui refusent aujourd’hui d’accueillir les jeunes migrants au motif qu’elles n’ont pas assez de places disponibles. Or ces déménagements à répétition ne sont pas sans conséquences pour les mineurs. « En dehors du fait qu’ils sont ballotés d’un endroit à un autre, ils doivent souvent recommencer toute la procédure de preuve de minorité quand ils arrivent dans un nouveau département », explique Daniel Senovilla Hernandez. Pas idéal pour retrouver un semblant d’existence et vivre – enfin – comme des enfants de leur âge.

      #migrerrance

      #aéroport #Roissy #âge #âge_osseux #tests_osseux #test_de_Greulich_et_Pyle #traite

  • Les #tests_osseux, pas fiables, servent toujours à expulser

    Les médecins sont parfois contraints par un juge d’évaluer l’#âge des #migrants pour savoir s’ils sont #mineurs ou #majeurs... Alors qu’il est scientifiquement impossible de le savoir.


    http://www.liberation.fr/societe/2014/11/14/les-tests-osseux-pas-fiables-servent-toujours-a-expulser_1142420?xtor=rss

    #migration

  • #Immigration : les #tests_osseux sur les #mineurs isolés sont à proscrire

    Il faut proscrire tout examen corporel et notamment les tests osseux pratiqués de manière systématique sur les mineurs étrangers isolés afin d’évaluer leur âge, selon un avis rendu par la Commission nationale consultative des droits de l’homme (#CNCDH).

    http://www.rfi.fr/france/20140629-immigration-tests-osseux-mineurs-isoles-proscrire-cncdh
    #migration #âge #maturité