• Macédoine : femmes, ouvrières précaires, interdites de maternité, vite licenciées...

    Dans les entreprises textiles de Macédoine, les contrats de courte durée sont la règle, et quand une travailleuse tombe enceinte, c’est la porte... Le modèle ultra-libéral promu par le gouvernement annule tous les droits sociaux, mais ce même gouvernement prétend pourtant mener une politique nataliste favorable à la famille !

    Par Adela Giorgijoska

    Qu’est-ce qui est le plus désespérant ? L’annonce du licenciement ciblé, le 7 juillet 2016, de dix employées enceintes de l’usine textile de Kriva Palanka, dans le Nord-Est de la Macédoine, ou bien la manière dont les médias ont relayé l’information. « La #grossesse fait perdre leur emploi à dix ouvrières », titrait l’un d’entre eux, mettant l’accent sur le corps des employées et ses fonctions reproductrices, évacuant ainsi du débat la responsabilité des employeurs... Le corps féminin se retrouve au cœur de la discussion, et le débat public porte sur l’intimité et la sphère privée au lieu d’aborder les rapports sociaux, la stratégie gouvernementale de développement ou bien les relations entre employeurs et employés.

    Concrètement, il s’agit dans ce cas de l’usine textile #Veibo, un investissement étranger direct turco-chinois attiré par la politique du gouvernement, dont le but proclamé est de créer un environnement favorable aux affaires. Comment ? Grâce à une modification des lois sur les investissements, le travail et les droits de propriété, « brillant » exemple de la stratégie gouvernementale qui conduit à une surexploitation des travailleurs, qualifiés dans le discours néo-libéral de main d’œuvre « flexible et élastique ». Cette flexibilité, dans le contexte macédonien, ce sont par exemple les directives formant la base juridique pour un salaire minimum mensuel de 101 euros par mois dans des industries telles que le textile, où 96, 8 % des employés sont des femmes. Ces politiques se caractérisent également par des heures supplémentaires pénibles et non rémunérées, des conditions de travail extrêmes, une protection sociale aléatoire et des licenciements comme celui des employées enceintes — toutes choses que l’on justifie par les sacro-saintes « mesures de rigueur ».
    Une main d’oeuvre « élastique et flexible ».......

    http://www.courrierdesbalkans.fr/articles/macedoine-femmes-ouvrieres-precaires-interdites-de-maternite-vite

    #théorie_marxiste_du_genre #travail #genre