#thierry_de_roucy

  • Dans les coulisses de la #Justice de #dieu (Mediapart)
    http://www.wereport.fr/articles/dans-les-coulisses-de-la-justice-de-dieu-mediapart

    Les affaires récentes d’abus sexuels au sein de l’Église ont mis en lumière l’existence d’une justice canonique méconnue, parallèle à notre système laïque. Une juridiction complète, avec ses tribunaux, ses magistrats et ses condamnations. Un système fondé sur le salut des âmes, mais qui questionne sur la capacité de l’Église à gérer ces affaires en interne....

    #Articles #Pédophilie_dans_l'Eglise #Société #avref #eglise #point_coeur #procès #thierry_de_roucy

    • Alessandro Stella, Le Prêtre et le Sexe. Les révélations des procès de l’Inquisition
      https://assr.revues.org/21677

      L’historien Alessandro Stella s’intéresse ici à quelques cent quarante procès devant le tribunal de l’Inquisition de Mexico, entre 1530 et la fin du xviiie siècle. Ce sont des procès pour « sollicitation », c’est-à-dire pour séduction dans le cadre de la confession et ils mettent au centre des hommes (prêtres) ayant eu des relations sexuelles avec des femmes (parfois des religieuses), des hommes ou des enfants. Il s’agissait, pour l’Inquisition, de défendre à la fois le sacrement (la confession) et le célibat des clercs.

      2C’est que la confession oblige à un discours sur la sexualité et devient parfois le contexte d’expression de désirs érotiques ou d’échanges amoureux : elle met en relatif face à face (avec parfois les contraintes de la partition et de la génuflexion) des personnes dotées de ressources inégales (pouvoir d’absolution d’un côté, recherche de l’absolution de l’autre, homme âgé d’un côté, jeunes femmes le plus souvent de l’autre...) Il semble que la mise en discours du sexe se soit, relativement souvent à la vue du nombre de procès conservés, transformée en passage à l’acte.

      3L’auteur a sélectionné, pour le cœur de l’ouvrage, les cas peut-être les plus riches : parce que les procès exigent une autobiographie des inculpés, l’on dispose non seulement du récit de leurs crimes, mais aussi de celui de leur éducation et de leur carrière. Le premier chapitre présente le contexte de la sexualité coloniale en Nouvelle-Espagne, où la conquête s’est accompagnée d’une appropriation des femmes : les prêtres accusés de « sollicitation » sont aussi souvent accusés de viols, de violence voire de meurtre envers des Indiens et des Indiennes. Le deuxième chapitre est centré sur ce qui constitue peut-être un double crime : les amours entre prêtres et religieuses. L’auteur souligne la différence d’avec les affaires impliquant des prêtres de villages indiens. Dans les couvents, point de viols, mais souvent le récit de séductions croisées : il y est bien décrit le « glissement » de la confession vers la liaison amoureuse. Les trois chapitres suivant semblent reliés par le caractère « pervers » des sexualités qui y sont révélées : sadomasochisme (« le glissement de la pénitence du fouet aux attouchements sexuels finissant parfois en rapports sexuels complets n’était pas rare », p. 106), homosexualité (chap. 4) et pédophilie (chap. 5). Les deux derniers chapitres montrent les tentatives de conjugalisation menées par certains prêtres, qui sont toutefois rattrapés par leur ordre ou dénoncés : l’on ne peut alors quitter l’habit sans risquer l’accusation d’apostasie.