#thomas_misrachi

  • Corona Chroniques, #Jour51 - davduf.net
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    Dans la cour d’école de Poissy, #Emmanuel_Macron s’avance comme un inspecteur d’Académie, sûr de lui, et de son emprise, il défait les carrières et voudrait faire nos arrières ; dans la cour, on le salue, il répond, mais dans la première salle, c’est qui ? demande un pays, une voix fluette, et le voilà qui, d’un geste enfantin, tombe le masque et avance à découvert ; toute l’approximation d’État en une image, ce masque tombé, c’est une allégorie les enfants, et une plaisanterie, un moment de déconnexion, qui pourrait être joli, s’il n’était la fin de tout ; ce masque jusqu’à la garde (« masque noir, assorti au costume du Président » nous dit un styliste, #Jean_Michel_Apathie de la maison LCI), ce masque grand public qui couvre la gorge et le menton, bientôt sur toutes nos bouches, c’est toute l’incompétence de ce commis d’État ; réduit à défiler devant des CP et des CE2, lui, raide dans leur rangée ; eux, assis sagement à leur pupitre, comme nous, relégués au rang d’écoliers à qui on fait constamment la leçon, à attendre que l’envoyé du rectorat nous programme nos vies une nouvelle fois rectifiées.

    Et puis : c’est comique, ce n’est plus Macron général pathétique devant l’hôpital de campagne de Mulhouse (cf. Corona Chroniques jour 10, hôpital démonté, dit-on, depuis sans tambour militaire ni trompettes la mort) ; ce n’est plus non plus Macron chef de rayon du Super U de la ferme France (cf. Corona Chroniques jour 39), c’est le fantôme, c’est Jacques Martin, c’est l’École des fans, alors, ils font quoi tes parents ? Maman, elle est dans le combat du Coronavirus ! Et elle est en train de gagner ? Oui. Et le soir, elle te raconte ? Oui. Et papa ? Il travaille à l’hôpital. Et à nouveau, tout ce qu’il ne faut pas faire, tout ce pourquoi on nous avait dit il y a deux mois qu’on ne saurait pas faire, que les masques, ça servait à rien, qu’il fallait savoir les porter, Macron s’entête : son masque touché, retouché, mal positionné, nez mal caché — ce masque dix fois réajusté comme une stratégie hasardeuse de gouvernement.

    Parfois, la retransmission coupe, comme au jadis Théâtre de l’Empire, et un second présentateur de mode vient meubler (#Thomas_Misrachi, doigt sur la couture chez #BFM) : « c’est une opération de com’ MAIS c’est une opération très importante », l’image revient, nous voilà sauvés, bientôt 13h, Et les gestes barrières, tu les connais, toi ? Oui. Et tu te laves les mains tous les combien ? S’en suit une liste sans fin. Le ministre de l’Éducation est là aussi, même masque, mêmes erreurs, on comprend qu’il prépare les fiches du Président, il passe de classe en classe, en éclaireur, ramassant les biographies de tel ou tel élève avant de le glisser à l’oreille du patron. Au loin, sans que l’on sache si cela est fait exprès, un tableau raconte « à l’école d’autrefois », et tout finit par une interview, très autrefois, où deux journalistes évitent soigneusement chacune des questions qui pourraient fâcher.

    Il est temps d’aller s’aérer.
    Trois jours sans sortie, c’est l’extrême limite.

    • Cette histoire de masque enlevé tourne partout mais tu la commentes avec des mots tellement justes !

      Dans le montage de l’émission des potes, Macron pose une question à quelqu’un·e. Un peu condescendant mais Macron qui pose une question, ça me fait tilt : il ne pose jamais de question, il explique la vie, rien à foutre ne serait-ce que de l’expérience des gens. Et là, la réponse : c’est un enfant. Quand il pose des questions, c’est à des enfants, parce que ça compte pas vraiment, on le sait tou·tes. C’est insupportable, cette communication.