• Mer du Nord : le chantier faramineux du démantèlement des puits de pétrole le monde - Eric Albert - 31 Novembre 2017

    Après 40 ans d’exploitation des hydrocarbures, il faut démonter les plates-formes offshore. Un défi logistique, écologique et financier titanesque.
    http://www.lemonde.fr/economie/article/2017/11/30/mer-du-nord-le-chantier-faramineux-du-demantelement-des-puits-de-petrole_522

    Quand l’énorme monstre de ferraille est arrivé au port anglais d’Hartlepool en mai 2017, Paul Corr, de la société Able UK, en charge de sa destruction, a été le premier à monter à bord. Le décor qui l’attendait sur la plate-forme pétrolière Brent Delta l’a profondément marqué. « Tout était resté en place : les gilets de sauvetage, les vêtements personnels, les photos de famille accrochées aux murs… Dans la cabine du capitaine, il y avait une tasse de café à moitié bue. C’était une vision fantomatique. »

    La plate-forme pétrolière, grande comme London Eye, la grande roue de Londres, et pesant l’équivalent de 2 000 bus, était demeurée exactement en l’état. Quelques mois plus tôt, 160 employés y travaillaient encore, mettant un point final à quatre décennies d’extraction de gaz et de pétrole.

    Le décor d’un vieux James Bond
    Aujourd’hui, une cinquantaine d’ouvriers démontent Brent Delta, morceau par morceau. Les panneaux informatiques poussiéreux de la salle de contrôle sont encore là, comme le décor d’un James Bond des années 1970 laissé à l’abandon. Fin novembre, quelques ouvriers se sont harnachés sur un côté de la plate-forme et ont découpé au chalumeau les dernières poutres qui soutenaient l’héliport et ses étages inférieurs : un pan entier – plusieurs milliers de tonnes d’acier – est venu s’écraser au sol. Plus de 97 % de la structure seront recyclés, souligne Neil Etherington, d’Able UK. En majorité, il s’agit d’acier vendu en vrac.

    La gigantesque structure d’acier est un symbole. En 1976, le champ de pétrole et de gaz de Brent, au large des côtes britanniques, qui a donné son nom au fameux « baril de Brent », a marqué le début de l’exploitation des hydrocarbures en mer du Nord. Aujourd’hui, les réserves, côté britannique, ont été exploitées aux quatre cinquièmes. Le gisement de Brent est presque vide. Delta est l’une des quatre plates-formes qui y avaient été installées et doivent donc être ramenées sur terre…….

    La suite de l’article est payante, mais le principal est dit.

    • La plate-forme pétrolière Brent Delta est démontée morceau par morceau. Les règles sont claires depuis la signature en 1992 de la Convention pour la protection du milieu marin de l’Atlantique du Nord-Est : à la fin de la période d’exploitation, l’industrie pétrolière ne doit rien laisser dans la mer. Des dérogations sont possibles mais elles sont strictement encadrées. Malgré la loi, l’industrie pétrolière rechigne à tout nettoyer. Les énormes colonnes de béton qui soutenaient la plate-forme sont toujours en place, dépassant au-dessus de la crête des vagues. Impossible de les ramener à terre ! D’autant plus que le défi de fond pour la mer du Nord est financier : 56 milliards de livres (62 milliards d’euros) pour tout nettoyer d’ici à 2050. Face à l’ardoise, l’État britannique est obligé de compenser. Il accorde des rabais fiscaux qui peuvent couvrir jusqu’à 75 % des coûts et s’élèvent en moyenne à 45 %. En 2016, pour la première fois de l’histoire du Royaume-Uni, les rentrées fiscales de la mer du Nord, déjà fortement réduites par la chute du prix du pétrole, ont été annulées par les crédits d’impôt du démantèlement. Cela risque de devenir la norme. Et contrairement à la Norvège, le Royaume-Uni n’a jamais constitué de fonds souverain, malgré les 330 milliards de livres (370 milliards d’euros) d’impôts versés par l’industrie depuis les années 1970. En deux générations, l’argent des hydrocarbures s’est évaporé.*

      Il y a 20 ou 30 ans c’était plus simple pour les industriels. On fermait une usine et on laissait les débris dans une friche dédiée aux générations futures. En cas de pollution avérée, c’était l’État qui payait. Aujourd’hui les pétroliers de la mer du Nord vont dire qu’ils n’ont plus d’argent et l’État, qui ne percevra plus les recettes sur toutes les activités dépendant du pétrole, sera au bord de la faillite. Nous avons mis la mer du Nord au pillage, nous mettons toute la planète au pillage, nous laissons aux générations futures un champ de ruines. Comme écrivait Thomas More en 1516 à propos de l’or et l’argent, « La nature, cette excellente mère, les a enfouis à de grandes profondeurs, comme des productions inutiles et vaines, tandis qu’elle expose à découvert l’air, l’eau, la terre et tout ce qu’il y a de bon et de réellement utile. » En 1892 Mendeleïev, l’inventeur de la classification périodique des éléments, présentait cet avis au tsar : « Le pétrole est trop précieux pour être brûlé. Il faut l’utiliser comme matière première de la synthèse chimique » . Ce sont des points de vue éclairés que la société thermo-industrielle a été incapable d’écouter. Tant pis pour elle, tant pis pour tous ceux d’entre nous qui croient que notre niveau de vie n’est pas négociable !
      http://biosphere.blog.lemonde.fr/2017/12/08/le-petrole-etait-trop-precieux-pour-etre-brule

    • Dans cet article, Il apparait que le thatcherisme n’a été que le gaspillage de 330 milliards de livres et qu’après le début de la fin du pétrole et du gaz, la balance commerciale britannique s’est effondrée.

      Il est certain que l’Angleterre donnera l’indépendance à l’Ecosse, à charge pour elle (et ses contribuables de nettoyer le merdier.

      #pétrole #mer_du_nord #pollution #angleterre #écosse #thatcher #Atlantique #Thomas_More #générations_futures #Brent Delta #Royaume-Uni #pillage #ferraille #merdier

  • Utopia
    http://www.radiopanik.org/emissions/pbg/utopia

    Phalanstères, îles lointaines, colonies fondées par des pirates ou d’anciens esclaves, mondes imaginaires, de fourmis, de singes ou de chiens, pays invisibles ou rêvés, bienvenue dans les #utopies de la Police du Bon Goût. Harmonies parfaites et mondes idéaux ou à l’opposée, mondes qu’on aimerait surtout ne pas voir advenir des dystopies, nous parlerons de sociétés idéales, sur fond de #musique parfaites de l’ici et du maintenant.

    L’Anthropocène est-elle entrée dans sa phase finale comme nous l’explique Raphaël Stevens ? Malgré les chiffres, les crises, les guerres et le spectre possible de l’effondrement, le PBG veut encore y croire. A un monde plus juste, hein, pourquoi pas ?

    A l’occasion de sa spéciale utopies, PBG reçoit Serge Deruette, historien des idées (...)

    #culture #politique #histoire #invités #écologie #magazine
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/pbg/utopia_03561__1.mp3

  • Le #radeau-utopique

    En juillet 2016, une flotte de radeaux partira de Rennes à la découverte de l’île d’Utopie, « la société idéale » d’après le récit qu’en fait #Thomas_More qui invente cette île au XVIe siècle. À son bord, un équipage d’artistes, d’architectes et de scientifiques a pour mission de découvrir cette île. Ces radeaux rejoindront la mer par le canal d’Ille-et-Rance et la Rance. Pendant quarante jours au fil de l’eau, l’expédition fera escale dans onze communes d’#Ille-et-Vilaine et des #Côtes-d’Armor, partenaires de l’#expédition.
    L’équipage imaginera avec les habitants rencontrés ce que pourrait être cette île d’Utopie aujourd’hui.


    https://radeau-utopique.com

    #utopie #île #France #imaginaire
    cc @reka @fil

  • Il y a 500 ans, Thomas More publiait « L’Utopie » | AlterEco+ Alterecoplus

    http://www.alterecoplus.fr/il-y-a-500-ans-thomas-more-publiait-lutopie/00005967

    http://www.alterecoplus.fr/sites/default/files/public/styles/for_social_networks/public/field/image/carte_72.png?itok=wQ_LmDQK

    Six heures de travail par jour ! Cette utopie lança un genre littéraire et servit, par sa modernité, de boîte à idées à bien d’autres. Mais gardons-nous de tout anachronisme ! Voyons d’abord son contenu, en compagnie de Thierry Martens, imprimeur à Louvain, dans les Flandres, et de l’éditeur Pierre Gilles qui, avec Erasme - la grande figure de l’humanisme européen du début du XVIe siècle -, a encouragé Thomas More dans son projet.

    #utopie #thomas_more

    • Le destin de l’utopie et de son créateur donnent à réfléchir.

      Entré au service d’Henri VIII dès 1517, il n’a guère l’occasion de réformer un royaume où l’absolutisme royal se fait de plus en plus pesant. More s’oppose à son roi lorsque celui-ci organise le schisme de l’Eglise anglaise. Il sera décapité en 1535 : Henri VIII a la hache facile, pas seulement avec ses femmes. Thomas More, martyr pour l’Eglise, référence pour les marxistes : curieux destin !

      #pouvoir #politique #répression

  • #Images et #Insularité

    Andy Auckbur
    De l’Éloge de la Sagesse à la #Nusquama : poétique et politique de l’insularité dans #Utopia de #Thomas_More

    Alicia Oïffer
    El Islario general de todas las islas del mundo (1560) de Alfonso de Santa Cruz, o la ciencia cosmográfica en la España de Felipe II : en el Nuevo Mundo, el Caribe insular

    Florence Dumora
    L’île de la Première Solitude de #Góngora : une poétique du renouveau

    Cécile Mauré
    La #carte et le #globe : détails d’un tableau politique (le cas de l’Angleterre au XVIe siècle)

    Christine Sukic
    « Dans les bras de Neptune enlacée » : corps insulaire de l’#Angleterre, d’Élisabeth Ire à Jacques Ier

    Sylvie Mikowski
    Les îles d’#Aran ou, l’insularité chez John M. Synge et Liam O’Flaherty

    Rubrique cinéma
    Françoise Heitz & Véronique Pugibet
    Entretiens au festival de Biarritz

    https://savoirsenprisme.com/numeros/n01-2012
    #île #revue
    cc @franz42