• Pour la vie et contre l’argent
    Le CNI-CIG et l’EZLN appellent à la solidarité
    avec le Front des peuples en défense de la terre et de l’eau
    des États de Morelos, Puebla et Tlaxcala

    CNI, EZLN

    https://lavoiedujaguar.net/Pour-la-vie-et-contre-l-argent-Le-CNI-CIG-et-l-EZLN-appellent-a-la-s

    Nous, Congrès national indigène - Conseil indigène de gouvernement et l’EZLN, dénonçons la lâche expulsion des compañeros du campement en résistance de San Pedro Apatlaco, dans l’État de Morelos, perpétrée par la Garde nationale au petit matin du 23 novembre pour reprendre illégalement la construction du conduit qui transporte l’eau de la rivière Cuautla à la centrale thermoélectrique de Huexca.

    Avec quel cynisme le gouvernement néolibéral qui prétend diriger ce pays obéit à ses patrons qui sont le grand capital, avec quel cynisme les forces armées, sous les ordres du contremaître, violente les peuples pour livrer l’eau de la rivière Cuautla, volée aux villages paysans d’Ayala, aux entreprises qui bénéficient du Projet intégral Morelos, comme Elecnor et Enagasa, à qui il a accordé la concession du gazoduc ; Bonatti et Abengoa, constructeurs du gazoduc et de la centrale thermoélectrique de Huexca ; et ceux qui bénéficieront de la consommation de gaz, comme Saint-Gobain, Nissan, Burlington, Continental et Gas Natural del Noreste.

    Avec le Projet intégral Morelos, les forces armées et le gouvernement néolibéral, utilisant des survols militaires, avancent dans la répression et l’imposition de l’infrastructure énergétique, s’appuyant sur la destruction et la dépossession du territoire des peuples indigènes (...)

    #Mexique #EZLN #peuples_originaires #Puebla #Morelos #Tlaxcala #Popocatepetl #mégaprojet #gazoduc #résistance #solidarité

  • TLAXCALA : Manifeste de Tlaxcala
    http://tlaxcala-int.org/manifeste.asp

    Tlaxcala, le réseau international pour la diversité linguistique, a été créé en décembre 2005 par un petit groupe de cyberactivistes qui, ayant lié connaissance grâce à Internet, en sont venus à penser qu’ils avaient en partage des intérêts, des aspirations et des problèmes communs. Le réseau s’est développé rapidement : il compte beaucoup de membres, et assure des traductions en quinze langues.

    Toutes les langues en usage dans le monde doivent contribuer à la fraternité entre les hommes - et d’ailleurs, elles y contribuent. Contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, une langue n’est pas simplement une structure grammaticale, avec un assortiment de mots interconnectés, en accord avec un code syntaxique ; une langue est aussi - et même, avant tout - une création de signification, fondée sur nos sens. Ainsi, nous observons, nous interprétons et nous exprimons notre propre monde à partir d’un contexte personnel, géographique et politique spécifique. C’est pourquoi aucune langue n’est neutre ; toutes véhiculent le « code génétique », l’empreinte des cultures auxquelles chacune appartient. Le latin, qui fut la première langue impériale, a atteint son apogée en foulant aux pieds les vestiges des langues qu’il détruisit lorsque les légions romaines étendirent leur présence dans le Sud de l’Europe, le Nord de l’Afrique et le Moyen-Orient. Rien d’étonnant, par conséquent, à ce que ce soit l’espagnol, fils génétique du latin, qui ait occasionné une nouvelle dévastation, au début de la Renaissance, cette fois-ci parmi les peuples conquis du continent américain.

    Un empire et sa langue vont toujours de pair, et sont par définition des prédateurs. Ils rejettent l’altérité. Toute langue impériale s’érige en sujet de l’Histoire, et la narre à partir de son point de vue, en annihilant (ou tout au moins en tentant d’annihiler) les points de vue exprimés dans des langues qu’elle considère inférieures. L’Histoire officielle de tout empire n’est jamais innocente, mais bel et bien motivée par son zèle à justifier aujourd’hui les agissements qui furent les siens hier, afin de projeter sa propre vision du monde sur ce que sera demain.

    Il est vrai qu’en ces temps de communication planétaire, il n’y a rien de négatif au fait de disposer d’une lingua franca qui permette de faciliter la connaissance mutuelle, mais cette lingua franca devient en revanche tout à fait néfaste si - consciemment ou non - elle transmet l’idéologie de supériorité qui la caractérise, et si elle le fait en affichant son mépris pour les langues « subalternes », c’est-à-dire : toutes les autres.

    Tlaxcala, le réseau international des traducteurs pour la diversité linguistique, est né comme un hommage post-moderne à la malheureuse cité - État éponyme, qui commit la tragique erreur de faire confiance à un Empire - l’Empire espagnol - pour combattre un Empire moins puissant - l’Empire Nahua - et qui ne découvrit qu’alors qu’il était déjà trop tard que personne ne doit faire confiance aux Empires - à aucun d’entre eux - parce qu’ils n’utilisent leurs subordonnés qu’à une seule fin : se servir d’eux comme leviers pour atteindre leurs propres objectifs. Les traducteurs de Tlaxcala, dans le monde entier, veulent venger le destin des antiques Tlaxcaltèques vaincus.

    #traduction #C&Féditions #Tlaxcala