• « Je ne comprends pas ce que je fais là » : Leila N., témoin d’une agression et frappée par un policier, devant les juges
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/03/04/je-ne-comprends-pas-ce-que-je-fais-la-leila-n-temoin-d-une-agression-et-frap


    D’autres sources ? #paywall

    « Je ne comprends pas ce que je fais là », répète à plusieurs reprises la prévenue, qui finit l’audience en larmes : « J’étais témoin d’une agression, je me suis retrouvée victime, et maintenant je suis accusée. » Sur le banc des parties civiles, Florian G., policier de la brigade anti-criminalité (BAC), souffle avec un voile dans la voix : « Ça me coûte d’être là, ça dure depuis août [2019], je n’arrive plus à dormir, j’ai hâte que ça se termine. »

    • J’ai pas accès à l’e-monde mais il y a un recit sur le parisien

      « Je suis passée de témoin à victime » : elle alerte la police et finit accusée de violence contre un agent
      Une femme de 43 ans accuse un policier de l’avoir agressée en août 2019 alors même qu’elle avait prévenu les forces de l’ordre d’une rixe en pleine rue. Ce mercredi, elle était jugée pour violences volontaires à la suite de la plainte de cet agent.
      Par Cyril Simon
      Le 4 mars 2020 à 17h54, modifié le 4 mars 2020 à 22h25

      La vice-présidente confirme les dires du plaignant. « À vrai dire, on se serait tous bien passé d’être là aujourd’hui ». Ce mercredi, une femme de 43 ans comparaissait devant le tribunal correctionnel de Paris pour une affaire des plus singulières.

      Un policier l’accuse de lui avoir délibérément tordu le pouce en marge d’une rixe dont elle n’était à la base que… témoin. « Je suis passée en un instant du statut de témoin à celui de victime, et maintenant je suis accusée de violences », se désole Leïla N. à la barre.

      Cet incident, révélé par le Monde, remonte à la soirée du 19 août 2019. Il est environ 22 heures quand cette cadre commerciale alerte la police d’une très violente dispute se déroulant rue Legendre (XVIIe arrondissement), sous ses yeux et ceux de plusieurs autres témoins arrêtés sur le trottoir ou postés à leur balcon.

      Une jeune femme est frappée au sol par trois individus. Dans la sidération générale, elle reçoit aussi un coup de casque de moto. Mais l’affaire jugée ce mercredi est ailleurs. Quelques minutes après l’agression, la témoin Leïla N. finit en garde à vue, après avoir été emmenée au commissariat par les policiers de la BAC dépêchés sur place.
      « Il m’a attrapée par le cou et il m’a étranglée »

      Devant la 28e de chambre du palais de justice, ce mercredi, la prévenue mime la scène. D’abord l’arrivée des quatre policiers en civil, porteurs d’un brassard orange, « qui braquent tout le monde quand ils sortent de voiture ». Mais aussi et surtout les menaces que lui aurait lancées le principal suspect depuis l’autre bout du trottoir. Des propos offensants auxquels le policier aurait refusé de réagir, selon elle. « Il m’a dit "je n’en ai rien à foutre". J’étais sous le choc, alors je lui ai répondu "Ah bon ? Dans ce cas, je ne vais pas témoigner et je vais rentrer chez moi ". C’est à ce moment-là qu’il m’a attrapé par le cou et m’a étranglée sur plusieurs mètres ».

      Un voisin a filmé l’altercation depuis son balcon. Dans sa vidéo, on voit l’agent de police s’accrocher d’abord à l’imperméable beige de la femme puis la saisir par le cou en la faisant reculer. La main droite sur son pistolet, il lui assène ensuite un coup de pied au tibia, avant de l’immobiliser contre le mur d’en face. « Arrêtez, vous me faites mal », entend-on la jeune femme répéter, alors qu’au même moment, la victime initiale de la dispute tente de s’interposer. « C’est elle qui vous a appelés ! », hurle-t-elle aux policiers.

      Dans une autre vidéo, que nous nous sommes procurée, l’un de ses agresseurs présumés ira expliquer la même chose à l’agent en casquette.

      Plusieurs témoins de la scène ne comprennent pas comment cette intervention a pu dégénérer. « J’ai parfaitement vu comment le policier a pris la dame en imper et lui a mis un très fort coup de pied dans les jambes. A aucun moment, je n’ai vu une agression de la dame envers le policier. Elle n’a pas crié ni agressé personne », atteste l’un d’eux par écrit.

      Un second témoin abonde : « Elle lui a répété plusieurs fois qu’il lui faisait mal. Mais il a insisté sur sa prise avant de la lâcher et de se plaindre lui-même d’avoir mal au pouce ».
      « Ma priorité, c’était de sécuriser le périmètre »

      Deux jours d’interruption temporaire de travail seront d’abord notifiés à Leïla par un médecin de l’AP-HP Paris pour des traumatismes et hématomes au tibia et au cou. En octobre, un autre certificat médical constatera également 40 jours d’ITT pour le « retentissement psychologique ».

      « J’ai repoussé cette dame parce qu’elle ne voulait pas reculer, se remémore le policier. Ma priorité, c’était de sécuriser le périmètre car on nous avait prévenus au téléphone de la présence d’une arme de poing (finalement introuvable sur place NDLR). » Le coup de pied, il affirme l’avoir asséné en réponse à « la technique de self-défense » de la dame, qui lui vaudra 10 jours d’ITT pour une entorse au pouce.

      « Du self-défense, ce n’est pas ce qu’on appelle une violence volontaire, Monsieur », tique la présidente. « Avec la brutalité de la scène, j’ai voulu me dégager, se défend de son côté la prévenue. C’est possible que je lui ai tordu le pouce, mais je n’arrivais plus à respirer. C’était un acte de survie ».

      L’agent de la BAC affirmera également ne pas se souvenir des intimidations prononcées par le principal suspect - un homme à la carrure imposante » qu’il avait déjà interpellé pour des faits similaires.
      Le parquet demande sa condamnation

      Dans la foulée de ce double incident, Leïla avait été emmenée au commissariat. Les brigadiers lui demandent alors de témoigner mais elle leur répond vouloir porter plainte contre l’un des leurs. « Si à ce moment-là, cet agent m’avait dit dans un coin "je suis vraiment désolé, je ne sais pas ce qui m’a pris", j’aurais pu l’entendre ».

      Il y a quinze jours, sa plainte a été classée sans suite par la Cour d’appel de Paris. L’enquête, confiée au service de déontologie et de soutien aux effectifs (SDSE), une cellule de la préfecture de police, n’a pas établi le « caractère illégitime » de la réaction du policier.

      Ce mercredi, le parquet a partagé le même constat. Il a demandé que Leïla N. soit reconnue coupable de violences volontaires et condamnée à une amende de 1200 euros. « Ce que je trouve navrant, c’est qu’il n’y a aucune remise en cause de son comportement. Elle ne fait que surenchérir et n’a eu aucun mot d’excuse », a tranché le représentant de l’Etat.

      La quadragénaire se dit « meurtrie » par cette réquisition. Son avocat avait plaidé la relaxe. Alors que la décision a été renvoyée en délibéré au 1er avril, elle en vient à regretter d’avoir passé ce coup de fil il y a neuf mois. « Moi, avant, quand je voyais la police, j’étais rassuré […] Mais maintenant, quand j’entends des sirènes, je bondis ».

      http://www.leparisien.fr/faits-divers/je-suis-passee-de-temoin-a-victime-elle-alerte-la-police-et-finit-accusee

    • Un second témoin abonde : « Elle lui a répété plusieurs fois qu’il lui faisait mal. Mais il a insisté sur sa prise avant de la lâcher et de se plaindre lui-même d’avoir mal au pouce ».
      « Ma priorité, c’était de sécuriser le périmètre »

      Donc, les agents de la #BAC, apprennent à « sécuriser » un périmètre en « neutralisant » les témoins en premier lieu ... Intéressant. Et sinon, quid des agresseurs de la victime pour laquelle Leïla N. a voulu témoigner ?

      Tiens ? Une directive de la Préfecture adressée à la Direction de la Sécurité de Proximité de l’Agglomération Parisienne (DSPAP) datant de 2012 : (oui, je sais, ça c’était avant ...) qui a pour objet l’obligation de prise des plaintes par ces mêmes services (DSPAP)
      https://juridique.defenseurdesdroits.fr/doc_num.php?explnum_id=7395

      Il semblerait que l’article de l’e-monde ait été reproduit intégralement ici :
      http://collectif-ali-ziri.over-blog.com/2019/09/un-temoin-victime-de-violences-policieres-ou.qui-nous-

      Mais pour le « SDSE » point de résultat pertinent. Serait-ce une structure dépendant directement de l’IGPN ?

      Extrait du code de déontologie de la police nationale et de la gendarmerie nationale :

      Article R. 434-10 - Discernement

      Le policier ou le gendarme fait, dans l’exercice de ses fonctions, preuve de discernement.
      Il tient compte en toutes circonstances de la nature des risques et menaces de chaque situation à laquelle il est confronté et des délais qu’il a pour agir, pour choisir la meilleure réponse légale à lui apporter.

      Trouvé ici : https://www.interieur.gouv.fr/Le-ministere/Deontologie

      #R.A.G.E.

    • La rue Legendre est derrière la place Clichy, je suppose toujours un quartier « chaud », drogue, prostitution et trafic mafieux en tout genres. Un peu comme la place Stalingrad qui était devenu une plaque tournante, c’est une limite d’arrondissement qui borde le XVIIIem arr. (Blanche Pigalle etc) ce qui crée un « flottement territorial » des interventions policières.

      En tout cas, 3 hommes qui frappent une femme au sol et des flics qui tentent d’éloigner les témoins, ça pue fort la couverture d’indics ou de flics, voire le racket organisé et courant des ripoux sur les prostituées.

      La condamnation de cette témoin est aussi une menace de la justice pour empêcher d’autres de parler. La BAC est une milice hors contrôle.

    • En tout cas, 3 hommes qui frappent une femme au sol et des flics qui tentent d’éloigner les témoins, ça pue fort la couverture d’indics ou de flics, voire le racket organisé et courant des ripoux sur les prostituées.

      @touti : c’est une hypothèse à « creuser », effectivement.

      #tontons_Macoute (ou Macron, c’est selon et assez fastoch’ à transposer) ...

      Destinée à assurer la protection rapprochée du président, cette milice de plusieurs milliers d’hommes, que la CIA contribue à former à ses débuts, répondait à l’idée de Duvalier de faire de chaque Haïtien un défenseur de la « Révolution ». Ses membres, ne touchant aucun salaire, firent de l’extorsion et du crime organisé leurs moyens de subsistance. Ils se sont fait rapidement une sinistre réputation en raison des violations graves des droits de l’homme dont ils se sont rendus coupables contre les opposants politiques et les populations civiles (viols, tortures, meurtres, arrestations arbitraires, massacres…).