• « Torture en Algérie : sans un retour sur cette page sombre de son histoire, rien ne préserve la République française de retomber dans les mêmes dérives »

    La reconnaissance par l’Elysée de la pratique de la torture ne peut être imputée à une minorité de combattants français en Algérie, soulignent plus de 80 personnalités, dans une tribune au « Monde », rendant public leur soutien à l’« Appel du 4 mars ».

    Les conflits actuels ramènent nos consciences aux horreurs de la guerre. Lors de la guerre d’Algérie, de 1954 à 1962, des crimes ont été commis sous la responsabilité des plus hautes autorités françaises. Jean-Paul Sartre écrit alors : « Si rien ne protège une nation contre elle-même, ni son passé, ni ses fidélités, ni ses propres lois, s’il suffit de quinze ans pour changer en bourreaux les victimes, c’est que l’occasion décide seule. Selon l’occasion n’importe qui, n’importe quand, deviendra victime ou bourreau. »

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/11/01/torture-en-algerie-sans-un-retour-sur-cette-pa

    #algerie #histoire #torture

  • Torture en Algérie : « Sans un retour sur cette page sombre de son histoire, rien ne préserve la République française de retomber dans les mêmes dérives »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/10/31/torture-en-algerie-sans-un-retour-sur-cette-page-sombre-de-son-histoire-rien

    Les conflits actuels ramènent nos consciences aux horreurs de la guerre. Lors de la guerre d’Algérie, de 1954 à 1962, des crimes ont été commis sous la responsabilité des plus hautes autorités françaises. Jean-Paul Sartre écrit alors : « Si rien ne protège une nation contre elle-même, ni son passé, ni ses fidélités, ni ses propres lois, s’il suffit de quinze ans pour changer en bourreaux les victimes, c’est que l’occasion décide seule. Selon l’occasion n’importe qui, n’importe quand, deviendra victime ou bourreau. »
    Dès 1962, dans La Raison d’Etat (Editions de Minuit), l’historien Pierre Vidal-Naquet pose la question : « Comment déterminer le rôle, dans l’Etat futur, de la magistrature ou de l’armée ou de la police si nous ne savons pas d’abord comment l’Etat, en tant que tel, s’est comporté devant les problèmes posés par la répression de l’insurrection algérienne, comment il a été informé par ceux dont c’était la mission de l’informer, comment il a réagi en présence de ces informations, comment il a informé à son tour les citoyens ? »

    A l’époque comme depuis, des voix se sont élevées pour réclamer que l’Etat français reconnaisse ses responsabilités dans le recours à la torture par les forces de l’ordre françaises. En 2000, l’« Appel des douze », adressé au président de la République, demandait de condamner ces pratiques par une déclaration publique. Cette exigence a été réitérée en 2024 par l’« Appel du 4 mars » de 24 associations antiracistes, anticolonialistes et des droits de l’homme, demandant la reconnaissance de la responsabilité de l’Etat dans le recours à la torture lors de la guerre d’Algérie. Pour porter plus avant cette demande, en ces moments du 1er novembre [date du début de la guerre d’Algérie en 1954], 83 citoyens et citoyennes rendent public leur soutien à l’« Appel du 4 mars ».

    Le président de la République, Emmanuel Macron, a reconnu, en septembre 2018, l’assassinat en 1957 de Maurice Audin [mathématicien communiste] par les militaires français qui le détenaient. Il a reconnu, en mars 2021, l’assassinat de l’avocat Ali Boumendjel [en 1957] lors de sa détention ; et un communiqué de l’Elysée du 18 octobre 2022 a déclaré : « Nous reconnaissons avec lucidité que, dans cette guerre, il en est qui, mandatés par le gouvernement pour la gagner à tout prix, se sont placés hors la République. Cette minorité de combattants a répandu la terreur, perpétré la torture, envers et contre toutes les valeurs d’une République fondée sur la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. »

    Le silence de l’Etat, de l’armée et de la justice

    La reconnaissance par l’Elysée de la pratique de la #torture ne peut être imputée à une minorité de combattants français ayant agi à l’encontre des valeurs de la République. Elle n’explique pas des dysfonctionnements de l’Etat et de ses institutions militaires, administratives et judiciaires. Il n’est toujours pas répondu à la question : comment, quelques années après la défaite du nazisme, a-t-il été possible que soit conceptualisée, enseignée, pratiquée et couverte, une théorie, la « guerre contre-révolutionnaire », justifiant le recours à la torture avec l’aval ou le silence de l’Etat, de l’armée et de la justice.

    Cette doctrine se fondant sur le triptyque « terroriser, retourner, pacifier », qui valide et justifie la torture, a été théorisée par des officiers de retour de la guerre d’Indochine, notamment le colonel Charles Lacheroy, dont la conférence « Scénario-type de guerre révolutionnaire » a été publiée en 1955 sous l’égide du ministère de la défense.
    Enseignée dans les écoles militaires, elle sera mise en œuvre quand Robert Lacoste, ministre résident en Algérie du gouvernement Guy Mollet, transfère, le 8 janvier 1957, les pouvoirs de police à une armée dont la doctrine légitime la torture pour l’obtention de renseignements. Il est créé à Arzew [une commune algérienne, près d’Oran] le Centre d’instruction à la pacification et à la contre-guérilla, et le Centre de coordination interarmées crée les dispositifs opérationnels de protection, qui sont des écoles et des centres de torture.

    Dans l’armée, ceux qui pratiquent la torture sont promus et décorés, ceux qui la dénoncent condamnés, à l’exemple du général de Bollardière. Au sein de l’Etat, des mesures administratives ou disciplinaires sont prises à l’encontre de ceux qui alertent leur hiérarchie.
    Dénonçant le déshonneur, Paul Teitgen a démissionné de son poste de secrétaire général de la préfecture d’Alger, Robert Delavignette de celui de gouverneur général de la France d’outre-mer, Maurice Garçon de la Commission de sauvegarde des droits et libertés individuels, qui ne remplissait pas son rôle, et Daniel Mayer de son poste de député.

    La liste est longue des avocats, journalistes, universitaires, éditeurs inculpés et condamnés par des tribunaux civils ou militaires, comme est longue la liste des journaux, revues et livres saisis et des organisations poursuivies pour avoir informé et alerté le pouvoir et l’opinion publique.

    Signataire de l’« Appel du 4 mars », l’avocat Henri Leclerc, mort le 31 août ;, a mis en garde : « L’Etat n’est ni fasciste ni raciste, mais il y a une faiblesse dans son contrôle qui permet le pire. » Le pire, symbolisé par la pratique de la torture durant la guerre d’Algérie. La reconnaissance que la torture a été théorisée, enseignée, pratiquée, couverte et exportée par les gouvernements d’un Etat signataire des conventions de Genève est indispensable pour notre présent et notre avenir. Sans un retour sur cette page sombre de son histoire, rien ne préserve la République française de retomber dans les mêmes dérives. Il ne s’agit pas de repentance, mais d’un acte de réaffirmation et de confiance dans les valeurs de la nation.

    C’est cette claire reconnaissance au plus haut niveau de l’Etat et ce travail de recherches historiques et juridiques que demandent les citoyens et citoyennes signataires de l’« Appel du 4 mars » de 24 associations pour la reconnaissance de la responsabilité de l’Etat dans le recours à la torture lors de la #guerre_d’Algérie.

    Premiers signataires : Nils Andersson, éditeur de « La Question », d’Henri Alleg, après sa saisie aux Editions de Minuit, président d’Agir contre le colonialisme aujourd’hui (ACCA) ; Bertrand Badie, professeur émérite des universités ; Patrick Baudouin, avocat, président d’honneur de la Ligue des droits de l’homme (LDH) et de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) ; Florence Beaugé, journaliste ; Marion de Bollardière, membre de l’Association des anciens appelés en Algérie et leurs ami.e.s contre la guerre (4ACG) ; Rony Brauman, médecin, essayiste, ancien président de Médecins sans frontières ; Stanislas Hutin, membre de la 4ACG, a révélé publiquement la torture dans « Des rappelés témoignent » (1957) ; Evelyne Sire-Marin, magistrate honoraire ; Benjamin Stora, historien ; Catherine Teitgen-Colly, professeure émérite de droit public, membre de l’Association Josette & Maurice Audin.

    La liste complète des signataires ici.http://appel4mars.fr/signataires.html

  • #Toul : la #statue controversée du #général #Bigeard a été posée sur son socle

    La statue du #général_Bigeard a été posée sur son socle ce matin à partir de 9 h à Toul. Elle était entreposée dans la salle d’honneur du 516e régiment du Train qui a assuré le transport et la mise en place en présence de forces de l’ordre, du sculpteur et du délégué général de la #fondation_Bigeard. Le choix de cette statue en hommage au « premier para de France » a provoqué de nombreuses réactions hostiles, ses opposants accusant le militaire d’avoir pratiqué la #torture durant les #guerres_coloniales.


    https://www.estrepublicain.fr/societe/2024/10/24/toul-la-statue-du-general-bigeard-a-ete-posee-sur-son-socle

    #toponymie #toponymie_politique #présent_colonial #colonialité #colonialisme #passé_colonial #France #sculpture #Boris_Lejeune #armée #militaires

    ici aussi (@loutre) :
    https://seenthis.net/messages/1078590

    ping @cede @karine4

  • "Tous doivent être décapités" : Révélations sur les #atrocités commises dans le bastion africain de #TotalEnergies

    Les villageois de la péninsule d’#Afungi, dans le nord du Mozambique, connaissaient bien ces conteneurs : une douzaine de boîtes en acier collées les unes contre les autres pour former un mur, avec une barrière au milieu. Ils servaient de portail de fortune pour un site de production de #gaz_naturel en cours de construction par TotalEnergies, dans une région isolée en proie à une violente insurrection islamiste.

    Ces mêmes villageois avaient été pris entre les feux croisés de l’#armée_mozambicaine et des combattants affiliés à l’#Etat_islamique. Après avoir fui leurs maisons, ils étaient allés chercher la protection des soldats du gouvernement. Au lieu de cela, ils ont trouvé la violence.

    Les soldats ont accusé les villageois d’avoir participé à l’#insurrection. Ils ont séparé les hommes — un groupe de 180 à 250 personnes — de leurs femmes et de leurs enfants. Puis ils les ont entassés dans les deux conteneurs situés de part et d’autre de l’entrée, les frappant à coups de pied et de crosse.

    Les soldats ont détenus ces hommes pendant trois mois. Ils les ont battus, affamés, torturés puis finalement exécutés. Finalement, seuls 26 prisonniers ont survécu.

    En discutant avec des survivants et des témoins et en faisant du porte-à-porte, j’ai pu reconstituer un récit détaillé des #atrocités perpétrées au cours de l’été 2021 par un #commando_mozambicain, dirigé par un officier qui disait avoir pour mission de protéger “le projet de Total”.

    La nouvelle du massacre ne peut qu’ajouter aux airs de désastre qui entourent désormais un projet qui — avec le développement d’un second #champ_gazier par #ExxonMobil — a été présenté comme le plus gros investissement privé jamais réalisé en Afrique, avec un coût total de près de 50 milliards de dollars.

    La construction de la #concession_gazière est interrompue depuis 2021, date à laquelle les rebelles islamistes ont envahi la région, massacrant plus de 1000 personnes. La justice française a déjà ouvert une enquête sur la gestion de TotalEnergies à la suite de la mort de sous-traitants lors de cette attaque.

    Ce second #bain_de_sang, que nous révélons, a été perpétré non pas par des islamistes mais par une unité militaire mozambicaine opérant à partir de la guérite de TotalEnergies.

    L’alliance de la major pétrolière avec l’armée mozambicaine soulève inévitablement des questions sur la gestion de #Patrick_Pouyanné, PDG de TotalEnergies.

    Il avait prévu de faire du mégaprojet mozambicain la vitrine de ses ambitions pour un avenir à faible émission de carbone. Au lieu de cela, sa stratégie d’investissements risqués dans des régions instables du monde risque désormais de se heurter aux efforts juridiques croissants visant à traduire les #multinationales devant la justice internationale.

    Pour évaluer à quel point l’entreprise est exposée, deux questions sont primordiales : TotalEnergies savait-elle qu’elle travaillait avec des tortionnaires et des tueurs ? Savait-elle — ou aurait-elle dû savoir — que des atrocités avaient été commises dans ses conteneurs ?

    En réponse à un résumé détaillé de cet article, #Maxime_Rabilloud, directeur général de #Mozambique_LNG, la filiale de TotalEnergies dans le pays, a déclaré que son entreprise n’avait “aucune connaissance des événements présumés décrits” ni “aucune information indiquant que de tels événements ont eu lieu”.

    Il a également déclaré que la société n’était pas présente sur le terrain au moment des #meurtres, ayant confié le site aux forces de sécurité mozambicaines. “Néanmoins, étant donné la gravité des allégations, nous prenons votre message très au sérieux”, a-t-il ajouté.

    https://www.politico.eu/article/totalenergies-mozambique-patrick-pouyanne-atrocites-afungi-palma-cabo-delga
    #Afrique #Françafrique #Mozambique #viols #violence #torture #massacre

    • L’explosion de Deepwater Horizon en 2010 — qui a tué onze travailleurs de la plate-forme et dont la marée noire a dévasté des centaines de kilomètres de côtes du golfe du Mexique, au large des Etats-Unis — a été un moment charnière pour le secteur des combustibles fossiles, a déclaré Patrick Pouyanné lors d’une conférence à Londres en 2017.

      Les pénalités financières “absolument énormes” de 62 à 142 milliards de dollars (selon le calcul utilisé) imposées au géant pétrolier britannique BP ont annoncé l’arrivée de ce que Patrick Pouyanné a appelé un nouveau “risque juridique” interdisant d’opérer dans les pays où de telles amendes pourraient être prononcées.

      La solution de Patrick Pouyanné a consisté à chercher des territoires moins réglementés au Moyen-Orient, où l’entreprise a débuté, et en Afrique, berceau d’Elf Aquitaine, le producteur de pétrole absorbé par Total en 1999.

      Opérer dans ces régions comporte souvent un risque politique plus élevé — corruption, instabilité, insurrection — reconnaît Patrick Pouyanné. Mais c’est le genre de risque face auquel Total, l’une des plus grandes entreprises du monde (cotée à 150 milliards d’euros), est bien équipée. La taille de l’entreprise lui a également permis de diversifier ses investissements dans le monde entier, en veillant à ce qu’aucun projet ne soit suffisamment important pour faire couler l’ensemble de l’entreprise.

      C’est ainsi qu’en mai 2019, Patrick Pouyanné a annoncé la pièce maîtresse de sa nouvelle stratégie : l’achat d’une participation de 26,5% et le rôle d’opérateur principal dans un champ gazier géant situé dans une zone de guerre à l’autre bout de la planète. “Nous aimons le risque, c’est pourquoi nous avons décidé de nous lancer dans l’aventure du Mozambique”, a-t-il déclaré une semaine plus tard à l’Atlantic Council de Washington.

      “L’avantage d’être une grande entreprise avec un portefeuille très important est que nous pouvons absorber ce type de risque…” Mentionnant la Papouasie-Nouvelle-Guinée comme “un autre bel endroit” dans lequel Total investit, il a ajouté : “[Ni l’un ni l’autre], même s’il y a un effondrement, ne mettront Total en danger.”

  • Third Doctor from Gaza Dies in Israeli Custody After He Was Abducted in Hospital Raid
    https://www.democracynow.org/2024/9/19/headlines/third_doctor_from_gaza_dies_in_israeli_custody_after_he_was_abducted_i

    J’apprends que dans les derniers onze mois l’état d’Israel a laisser mourir ou tué 60 Palestiniens incarcérés dans les prisons du pays.

    19.9.2024 - The Palestinian Health Ministry said Wednesday Dr. Ziad Mohammed al-Dalou, who was abducted by Israeli forces during its March raid on Gaza’s Al-Shifa Hospital, has died in an Israeli jail. He’s the third doctor to die in Israeli custody since October 7 and one of at least 60 Palestinians who’ve since perished in Israeli prisons, which are rife with abuse and torture.

    #Israel #prison #torture

  • Kolonialismus: »Keine schöne Angelegenheit«
    https://www.jungewelt.de/artikel/483319.kolonialismus-keine-sch%C3%B6ne-angelegenheit.html


    Sehen lernen. Joseph Conrads Erzählung entlarvt den Kolonialismus als brutales, rassistisches Unterdrückungssystem. Im Bild die Statue Émile Storms, einer der Protagonisten der belgischen Kolonialpolitik im Kongo (Brüssel, 14.6.2020) Monasse T/Andia.fr/imago

    9.9.2024 von Holger Teschke -Joseph Conrad entlarvt in seiner vor 125 Jahren erschienenen Erzählung »Herz der Finsternis« die bürgerliche Kolonialpolitik ebenso wie deren verspätete Kritik

    »Der Literat fristet sein Dasein, indem er immer wieder die Erinnerung beschwört und das Gespräch mit den Schatten sucht«, schreibt Joseph Conrad in seinen Lebenserinnerungen von 1919. Dieser Ansatz zeichnet all seine Romane und Erzählungen aus, die bis heute nichts von ihrer sprachlichen Strahlkraft und ihrer politischen Weitsicht verloren haben. Aber in kaum einem anderen Werk hat Conrad die Schatten seiner Erinnerungen so dunkel und gleichzeitig so blendend heraufbeschworen wie im »Herz der Finsternis«.

    Geboren am 3. Dezember 1857 in Berditschew in der heutigen Ukraine, wuchs Józef Teodor Konrad Korzeniowski als einziges Kind des Schriftstellers und Übersetzers Apollo Korze­niowski und seiner Frau Eva in einem patriotischen Elternhaus auf. Vater und Mutter gehörten polnischen Oppositionskreisen an, die gegen die russische Okkupation nach der dritten Teilung Polens Widerstand leisteten. Aus einer verarmten Familie kleiner Landadliger kommend, hielt Apollo seine Familie mit Übersetzungen von Shakespeare, Dickens und Victor Hugo über Wasser. 1861 wurde er verhaftet und nach sechs Monaten Untersuchungshaft nach Wologda im Nordosten Russlands verbannt. In der Verbannung las der kleine Konrad, der mit fünf Jahren Lesen und Schreiben gelernt hatte, aus Mangel an Kinderbüchern die Romane von Cooper und Marryat sowie die Berichte des britischen Afrikareisenden Henry Morton Stanley. Als Neunjähriger will er vor einer Landkarte Afrikas gestanden, auf einen weißen Fleck im Herzen des Landes gezeigt und gesagt haben: »Dort will ich hin, wenn ich erwachsen bin.«
    Hauptsache weg

    Nach dem frühen Tod seiner Eltern wuchs er bei Tadeusz Bobrowski, einem Bruder seiner Mutter auf, der sich auch um die Schulbildung seines Neffen in Kraków kümmerte. Aber der junge Konrad wollte zur See fahren und setzte sich schließlich mit Beharrlichkeit gegen den Widerstand seines Vormunds durch. »Die Hauptsache war: wegzukommen«, schreibt er lakonisch in seinen Erinnerungen.

    Schließlich drohten ihm ein langjähriger Militärdienst in der russischen Armee und eine unsichere Zukunft als Sohn eines politisch Verurteilten. Dann schon lieber »Pökelfleisch und Schiffszwieback«, aber eben auch die Aussicht, etwas von der Welt zu sehen. 1874 konnte er endlich einen Zug besteigen, der ihn nach Marseille brachte.

    Konrad fuhr zunächst als Leichtmatrose in die Karibik, musste aber nach einem Abenteuer als Waffenschmuggler, bei dem er sein gesamtes Geld verlor, Frankreich verlassen. Deshalb ging er nach England und heuerte bei der britischen Handelsmarine an. Dort fuhr er zwischen 1878 und 1880 als Vollmatrose bis nach Australien, bestand seine Steuermannsprüfung und fuhr anschließend als Zweiter Offizier auf Handelsseglern nach Bombay und Kalkutta. 1886 erwarb er die britische Staatsangehörigkeit und das Kapitänspatent. Er machte als Erster Offizier Reisen nach Borneo und Java und schließlich als Kapitän der Dreimastbark »Otago« nach Singapur und Sydney. Auf der Rückreise von Australien nach England begann er 1889 auf einem Dampfer seinen ersten Roman »Almayers Wahn« zu schreiben. Das Manuskript hätte er auf einer Reise in die alte Heimat zu seinem Onkel beinahe auf dem Berliner Bahnhof Friedrichstraße verloren, als er eine Tasche in einem Café stehenließ. Ein aufmerksamer Gepäckträger brachte sie ihm zu seinem Zug nach und rettete so den ersten Roman von Joseph Conrad.

    Da er während der Zeit der großen Londoner Dockstreiks kein Schiff als Kapitän finden konnte, versuchte er es auf dem Kontinent und bekam durch Vermittlung seiner umtriebigen Tante Marguerite Poradowska in Brüssel das Angebot der »Société Anonyme Belge pour le Commerce du Haut-Congo« (SAB), das Kommando auf einem Flussdampfer im Kongo zu übernehmen. Die »Florida« sollte eine Expedition bis zu den Quellgebieten des Kongo unternehmen. Nach der Berliner »Kongo-Konferenz« 1884, auf der die europäischen Mächte den afrikanischen Kontinent unter sich aufgeteilt hatten, war der Kongo an den belgischen König Leopold II. gefallen, der ihn als seinen Privatbesitz betrachtete und rücksichtslos ausbeuten ließ. Diesen Umstand verschleierte der König mit angeblichen »Forschungsexpeditionen«. 1876 hatte er auf einer Afrikakonferenz in Brüssel verkündet: »Die Zivilisation in den einzigen Teil der Erde zu bringen, in den sie noch nicht vorgestoßen ist, ist ein Kreuzzug, der diesem Zeitalter des Fortschritts würdig ist.« Heute nennt man Kreuzzüge nicht mehr beim Namen, sondern »Nation Building« oder »Demokratieförderung«.

    In dreizehn Jahren raffte Leopold II. mit Hilfe seiner Kolonialverwaltung und ihrer Agenturen 80 Millionen Mark zusammen, wobei zehn Millionen Menschen, fast die Hälfte der dortigen Bevölkerung, durch gezielte Ausrottungsfeldzüge, Hunger und Zwangsarbeit ums Leben kamen. Die Eingeborenen hatten monatlich festgelegte Mengen an Elfenbein und Kautschuk an die Agenten des Königs abzuliefern. Erreichten sie das Quantum nicht, wurden sie ausgepeitscht und verstümmelt, ihre Dörfer von Strafexpeditionen niedergebrannt und ihre Frauen und Kinder in die Sklaverei deportiert.
    Brutalität wird öffentlich

    Zwar versuchten die Beamten des Königs und die mit ihnen kooperierenden US-Unternehmer wie Morgan und Rockefeller alles, um Nachrichten darüber zu unterdrücken oder als Lügen darzustellen. Aber durch einen Bericht des britischen Konsuls Roger Casement kamen 1904 viele diese Ungeheuerlichkeiten ans Licht der Öffentlichkeit. Mark Twain schrieb daraufhin 1905 mit »König Leopolds Selbstgespräch« eine seiner bittersten politischen Satiren, die von der britischen »Congo Reform Association« (CRA) veröffentlicht wurde, weil sich in den USA kein Verlag dafür fand.

    Es gab einen Aufschrei, man setzte eine Reformkommission ein, der Staat kaufte dem König seine Kolonie ab und machte dann in angeblich humaner Weise mit der Ausbeutung des Landes weiter. Casement, den man vom Kongo nach Brasilien versetzt hatte, wurde 1916 wegen seiner Unterstützung des irischen Unabhängigkeitskampfs als Hochverräter von einem britischen Gericht zum Tode verurteilt und gehängt. Conrad lernte ihn auf seiner Reise in den Kongo kennen und beschrieb ihn in seinem Reisetagebuch als »äußerst intelligent und sympathisch«. Als sich Arthur Conan Doyle und Bernhard Shaw für Casements Begnadigung einsetzten und an den US-Präsidenten Woodrow Wilson und den Erzbischof von Canterbury appellierten, ließ die britische Regierung eilends Tagebücher veröffentlichen, die Casement als »homosexuell und sehr interessiert an jungen Afrikanern« darstellen sollten. Die Authentizität dieser Schriften ist bis heute umstritten, zumal ihr »Entdecker«, der Direktor von Scotland Yard, Basil Thomson, 1920 als Fälscher russischer Dokumente entlarvt wurde.

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    Joseph Conrad reiste im Mai 1890 mit einem Dreijahresvertrag der SAB von Bordeaux über die Kanaren und die Elfenbeinküste in den Kongo. Auf der Fahrt hoffte er, weiter an »Almayers Wahn« schreiben zu können, aber auf dem französischen Schiff »Ville de Maceió« begann er statt dessen ein Reisetagebuch zu führen. Er beobachtete die Arroganz und Menschenverachtung der mitreisenden Geschäftsleute und Beamten und hielt sie detailliert fest. Die Notizen in diesem Tagebuch sollten acht Jahre später zur Grundlage für das »Herz der Finsternis« werden.
    Inszenierte Kannibalen

    Am 12. Juni 1890 ging die »Ville« vor Boma an der Mündung des Kongo vor Anker. Auf einem Dampfer fuhr Conrad flussaufwärts bis zum Handelsposten Matadi, wo er zwei Wochen blieb und Casement kennenlernte, der dort Vermessungsarbeiten für eine Eisenbahnstrecke durchführte, die bis nach Stanley Pool, dem heutigen Pool Malebo, führen sollten. Während er dort auf die Weiterreise wartete, musste er für die »Société« Elfenbein in Fässer verpacken, eine »idiotische Beschäftigung«, wie er im Tagebuch schrieb. Erst am 28. Juni ging es mit Trägern und einem Führer durch den Urwald weiter. Am 2. August kam die Karawane erschöpft in Kinshasa an. Das Grauen, das ihm im Busch begegnet war, hielt Conrad ebenfalls in seinem Tagebuch fest: ein an Pfähle gefesseltes Skelett, namenlose Gräber und verbrannte Dörfer. In Kinshasa erfuhr er, dass die »Florida«, deren Kommando er übernehmen sollte, Schiffbruch erlitten hatte und im Reparaturdock lag. Daher bekam er den Auftrag, als Offizier auf dem Flussdampfer »Roi des Belges« weiter flussaufwärts zu fahren, um dabei zu helfen, ein anderes gescheitertes Schiff wieder flottzumachen. So gelangte Conrad ins innerste Afrika bis nach Stanley Falls, dem heutigen Kisangani, wo der erkrankte französische Handelsagent George Klein an Bord kam, um nach Frankreich zurückzukehren.

    Klein starb wenige Wochen später und hat möglicherweise mit seinem Namen für den Protagonisten Kurtz Pate gestanden. Den wesentlichen Anstoß zu dieser Figur gab aber der britische Kolonialoffizier Edmund Musgrave Barttelot, der für seine exzessive Brutalität bekannt und 1888 von einem afrikanischen Stammeshäuptling nach der Misshandlung von dessen Frau erschossen worden war. Conrad hatte an Barttelots Grab am Oberen Kongo gestanden und dort viele Berichte, die über dessen Grausamkeit kursierten, gehört. Ein Londoner Korrespondent der New York Times hatte unter anderem berichtet, dass Barttelot für Forscher einer Stanley-Expedition, die er begleitete, Überfälle von »Kannibalen« auf Dörfer im Busch inszenierte, bei denen die Angreifer ihre Opfer nicht nur töten, sondern auch verzehren mussten, um den Wissenschaftlern Anschauungsunterricht über »Barbarei« zu geben. Natürlich wurden diese Berichte später in England empört als Greuelmärchen zurückgewiesen. Conrad ging es nach der Veröffentlichung von »Herz der Finsternis« nicht viel besser.

    Kritiker warfen ihm vor, er hätte immer nur Andeutungen gemacht und könne keine Belege für seine Behauptungen vorweisen. Dabei wusste der Autor schon damals, dass das wahre Grauen im Kopf der Leser entsteht.

    Joseph Conrad erkrankte auf dieser Reise und war zeitweise dem Tod nah. Nach der Behandlung auf einer baptistischen Missionarsstation und einer aufreibenden Rückreise kündigte er seinen Vertrag und kehrte im Dezember 1890 nach Boma zurück. Am 1. Februar 1891 kam er wieder in London an, gezeichnet von Krankheiten und Schreckensbildern, die ihn bis ans Ende seines Lebens verfolgen sollten. Erst nach acht Jahren fand er die Kraft, mit »Herz der Finsternis« eine der eindringlichsten und wirkungsstärksten Erzählungen über Ursachen und Auswirkungen des europäischen Kolonialismus zu schreiben.

    Ein anonymer Erzähler berichtet von einem Abend an Bord einer Segelyacht auf der Themsemündung, auf der sich eine Gruppe von Freunden – Direktor, Buchhalter und Rechtsanwalt einer Handelsgesellschaft – versammelt haben, um der Geschichte des Seemanns Marlow von einer Reise ins innerste Afrika zuzuhören. Der Erzähler beschwört zunächst die Schönheit des abendlichen Flusses und die große Geschichte der britischen Seefahrt herauf, die von der Themse aus ihren Anfang genommen hat – von Francis Drake bis John Franklin. Dann beginnt Marlow mit seiner weitaus weniger heroischen Geschichte. »Die Eroberung der Erde, das heißt meist, dass man sie denen nimmt, die eine andere Hautfarbe haben. Keine schöne Angelegenheit, wenn man sich gründlich damit befasst.«
    Keine Entschuldigung

    Marlow hat sich gründlich mit dieser Geschichte befasst und beschreibt seine Reise wie die Dantes ins Inferno. Dabei durchschreitet er drei Kreise: vom Brüsseler Büro der Handelsgesellschaft bis an die Küste Afrikas, von der Mündung des Kongo bis zur Station, auf der er sechs Monate bis zur Reparatur des Dampfers verbringen muss und schließlich die Fahrt zur Station von Kurtz und seine Erlebnisse in dessen Machtbezirk. Die Reise wird, wie bei Dante, zu einer Reise zu sich selbst. Was er dabei mit Entsetzen entdeckt, sind nicht nur die Gefahren des Dschungels, sondern die Gefahr, die der eigenen Persönlichkeit durch die Teilnahme an den barbarischen Ausbeutungsverhältnissen droht, die dort ohne Einschränkungen von Recht und Gesetz wüten. Er begreift inmitten von Fieber und Tod, dass das Gerede von »Fortschritt« und »Zivilisation« nur der Legitimierung von Verbrechen dient und dass es für den, der daran teilhat, keine Entschuldigung gibt. Die politischen und religiösen Beschwichtigungen, die das System für seine Komplizen bereitstellt, helfen ihnen am Ende ihres Lebens nicht mehr.

    Für die Machthaber in den Konzern- und Regierungszentralen, für die Völkermord und Umweltzerstörung nur Zahlen und Statistiken sind, dient die Ideologie vom Preis des Fortschritts bis heute als Beruhigungsmittel. Aber eines Tages ereilt auch sie das Grauen. »Das eben ist der Fluch der bösen Tat, dass sie, fortzeugend immer Böses muss gebären«, lässt Schiller im »Wallenstein« Octavio Piccolomini erkennen. Conrad wie Marlow beschreiben Kurtz nicht als einen sadistischen Psychopathen, dessen Verbrechen biographisch oder psychologisch zum Einzelfall erklärt werden können, sondern als ein Produkt eines Systems. »Ganz Europa hatte dazu beigetragen, Kurtz hervorzubringen«, resümiert Marlow, der bis zum Ende von dem charismatischen Dschungeldespoten ebenso fasziniert wie abgestoßen ist.

    Darin liegt die erzählerische Leistung Conrads, die sprachlich zwischen Halluzinationen und Traumbildern schwankt, bis sie sich angesichts der Tatsachen zu einer klaren Erkenntnis durchringen muss. Marlow findet in Kurtz’ Hütte einen Bericht, den der für eine »Internationale Gesellschaft zur Abschaffung barbarischer Sitten« verfasst hat und in der er auf siebzehn Seiten über die »Macht des Guten« räsoniert. Der »Zauberfluss dieser glühenden und edlen Worte« erweist sich als Ansammlung von Phrasen. Marlow entdeckt eine Nachschrift, die Kurtz nach seiner Machtübernahme angefügt hat und die lautet: »Exterminate all the brutes!« – »Ausrotten das Kroppzeug!«

    Durch sie erkennt Marlow auch, wie weit seine eigene Verfinsterung des Herzens durch die Teilnahme am kolonialen Alltag bereits fortgeschritten ist. An Kurtz’ Sterbebett begreift er, dass da kein »Gesandter der Barmherzigkeit, der Wissenschaft und des Fortschritts« liegt, sondern nur ein besonders eloquenter Kolonialherr, der sein Charisma und seine tödlichen Waffen dazu benutzt hat, sich zu einer Gottheit zu erheben, um seine Untergebenen für Gewinn und Karriere hemmungslos ausbeuten zu können. Aber Conrad geht noch einen Schritt weiter. Er lässt Kurtz noch vor seinem Tod erkennen, dass er seine eigenen Lügen zu lange selbst geglaubt hat und dass es für seine Verbrechen keine Gnade geben wird. Das steckt in dem Ausruf, den der Sterbende flüstert: »The horror! The horror!« – »Das Grauen! Das Grauen!«

    In dieser doppelten Verfremdung, die an Hitchcock und Brecht erinnert, liegt die Wirkungskraft von Conrads Erzählung. Marlows Geschichte, bei der einige seiner Zuhörer sogar einschlafen oder offen ihr Gelangweiltsein zeigen, ist deswegen so wirkungsvoll, weil er nicht von der hohen Kanzel moralischer Überlegenheit herab predigt, sondern von seiner eigenen Schuld und Zerrissenheit berichtet. »Wir müssen den Sklaven in uns tröpfchenweise herauspressen«, hat Anton Tschechow einmal geschrieben.
    Elend der Symbolpolitik

    Das gilt auch für den Rassisten und den Genießer der Privilegien der Ausbeutung in uns, und dieser Prozess ist ebenso langwierig wie schmerzhaft. Die Crux der deutschen Erinnerungskultur liegt eben auch darin, dass sie immer noch in idealistischer und selbstgerechter Weise daran glaubt, diesen schmerzhaften individuellen Prozess durch Kranzniederlegungen, Denkmäler und Workshops ersetzen zu können. Ein paar gestohlene Artefakte im Jumbojet aus deutschen Museen in ferne Kolonien zurückzubringen, die unter anderem wegen der Emissionen solcher Jets im Meer zu versinken drohen und sich dabei von einem Tross aus Kameras und Journalisten begleiten zu lassen, zeugt von moralischem Größenwahn, der an Abgehobenheit schwer zu überbieten ist. Der wahre Moralist sucht den Komplizen der Verbrechen nicht im Anderen, sondern in sich selber. Davon erzählt große Literatur seit Homer, und vielleicht soll sie auch deswegen – und nicht wegen ihrer »sprachlichen Kompliziertheit« – aus den Lehrplänen verschwinden.

    Die schleichende Zerstörung sämtlicher humanistischer Werte durch die tagtägliche Barbarei des neoliberalen Imperialismus in aller Welt wird durch solche Symbolpolitik nicht einmal mehr kaschiert. Im Gegenteil – sie macht sie schlagartig sichtbar. Allerdings gehen die Empörungswellen dagegen am Kern des Problems, den Eigentums- und Produktionsverhältnissen, lauthals vorbei. Denn mit dem Austausch der Repräsentanten allein ändert sich für die Ausgebeuteten und Unterdrückten dieser Welt gar nichts. Die durch Ausbeutung, Kriege und Umweltzerstörung ausgelösten Migrationsströme haben da schon eine andere Wucht. Dass Politik ernsthaft glaubt, Europa dagegen auf lange Sicht mit Grenzkontrollen, Einreisesperren und Abschiebelagern in »sicheren Drittländern« zur uneinnehmbaren Festung machen zu können, zeigt nur, dass sie von dem Elend, das in diesen Ländern herrscht, noch immer keinen Begriff haben.

    Die Romane und Erzählungen Joseph Conrads zu lesen – statt sie auf den Index setzen zu wollen –, könnte dabei hilfreich sein. Denn der polnische Exilant, dessen englische Prosa bis heute von ihrer Klarheit und Schärfe nichts verloren hat, ist seinem Credo bis zu seinem Tod in all seinen Werken treu geblieben: »Durch die Macht des geschriebenen Worts euch hören zu lehren, euch fühlen zu lehren und vor allem sehen zu lehren.«

    Holger Teschke wurde 1958 auf Rügen geboren und fuhr nach der Schulzeit bis 1980 zur See. Heute arbeitet er als Autor und Dramaturg in Berlin und Sassnitz. 2016 schrieb er für den Deutschlandfunk Kultur das Hörspiel »Die Schattenlinie« über Joseph Conrads letzte Seereise. Er schrieb an dieser Stelle zuletzt am 5. September 2024 über den Maler Caspar David Friedrich.

    #histoire #colonialisme #belgique #congo #exploitation #torture #Au_cœur_des_ténèbres

  • Libye : un millier de migrants libérés d’une prison clandestine - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/59576/libye--un-millier-de-migrants-liberes-dune-prison-clandestine

    Libye : un millier de migrants libérés d’une prison clandestine
    Par Leslie Carretero Publié le : 03/09/2024
    Les autorités libyennes ont annoncé samedi la libération d’un millier de migrants, enfermés dans un hangar faisant office de prison secrète dans la région d’Ash Shwayrif, au sud de Tripoli. Ces exilés, retenus dans des conditions déplorables, étaient torturés afin de forcer leurs familles à payer pour leur libération.
    Un millier de migrants, originaires d’Afrique subsaharienne, ont été libérés d’une prison clandestine de la région désertique d’Ash Shwayrif, à environ 400 km au sud de Tripoli, ont annoncé samedi 31 août les autorités libyennes. Parmi ces exilés, on compte de nombreuses femmes, enfants et même des bébés.
    Sur sa page Facebook, le bureau du Procureur général a diffusé une vidéo du raid organisé dans l’entrepôt qui servait de centre de détention aux trafiquants. Les images montrent des dizaines d’exilés enfermés dans un bâtiment plongé dans l’obscurité – le hangar dispose de quatre murs et d’un plafond en tôle, aucune fenêtre ne permet à la lumière d’entrer. Des tapis étalés par terre laissent penser que les migrants dormaient à même le sol, sur des morceaux de tissus.D’autres minuscules cellules - pouvant contenir uniquement un matelas – servaient sûrement à mettre des migrants à l’isolement.
    La vidéo laisse également apparaître les corps des personnes enfermées : certaines présentent des cicatrices, des marques de coupures ou de brûlures sur le corps, d’autres des maladies de peau. On peut aussi y voir un bébé en état de malnutrition sévère.
    Les migrants retenus à d’Ash Shwayrif ont été soumis à toutes sortes de torture « dans le but de contraindre leurs familles à payer des sommes d’argent en échange de leur libération », précise le communiqué du bureau du Procureur général. Les trafiquants « ont participé à des activités criminelles organisées en commettant des meurtres, des privations de liberté, et des viols », ajoute le document.Les autorités n’ont en revanche donné aucune information sur la prise en charge de ces migrants. Dans ce genre d’affaires, les exilés sont généralement transférés dans des prisons gérées par le Département de lutte contre l’immigration illégale (DCIM). Dans ces centres de détention, les Subsahariens sont aussi victimes de violences et doivent - souvent - payer une rançon de centaines d’euros pour leur libération.En mai dernier, 200 migrants avaient aussi été libérés d’une prison non officielle de Kufra, dans le sud-est de la Libye. Là encore, les exilés avaient affirmé avoir subi des violences de la part de leurs ravisseurs. Les exilés « ont été brutalement torturés » afin de forcer leurs familles à payer de « grosses sommes d’argent » pour leur libération, indiquait un communiqué du ministère de l’Intérieur.Ce genre de prisons secrètes sont nombreuses en Libye, pays en proie au chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011. Les milices ont trouvé dans la question migratoire une manière de s’enrichir. Les groupes armés n’hésitent pas à kidnapper des exilés en pleine rue, dans leur appartement ou sur leur lieu de travail pour les retenir captifs. En échange, les trafiquants filment les sévices infligés et envoient les images aux familles pour leur extorquer de l’argent.(...).

    #Covid-19#migrant#migration#libye#trafic#torture#violence#routemigratoire#sante#migrationirreguliere#detention#subsaharien

  • Noura Erakat sur X : “Release of video showing gang rape of a Palestinian detainee in Sde Teiman torture camp & news of Cori Bush’s defeat bc of AIPAC funding in one day should help explain how the US remains an enabler of colonial genocide. #Gaza #Torture #SexualAssault #Palestine” / X
    https://x.com/4noura/status/1821211609324245457

    Release of video showing gang rape of a Palestinian detainee in Sde Teiman torture camp & news of Cori Bush’s defeat bc of AIPAC funding in one day should help explain how the US remains an enabler of colonial genocide.

    #états-unis #leadership #benevolent

  • ’I have the prison inside me’: The emaciated Palestinian bodybuilder broken by Israel
    By Lubna Masarwa and Peter Oborne in Bethlehem | 12 July 2024 | Middle East Eye
    https://www.middleeasteye.net/news/palestine-west-bank-muazzaz-abayat-prison-interview

    Emaciated, unable to walk unaided, his right arm jerking shapelessly in front of him and his face a picture of confusion, Muazzaz Abayat hobbles out of an Israeli prison.

    Before the Israeli army arrested him late last year, Abayat was a big, confident man. An amateur bodybuilder, he weighed 109kg, all muscle. After nine months in Israeli prisons, the Palestinian has lost more than half his body weight.

    This is another grim, horrifying story from Israel’s war on Gaza.

    Yet, Muazzaz Abayat has never been to Gaza. He was born and raised in the West Bank city of Bethlehem, where he worked as a butcher until Israeli forces smashed their way into his home at 2.30am on 26 October.

    No charges were brought against Abayat during the nearly nine months he was kept in Israeli prisons. He was held under administrative detention, allowing a prisoner to be detained at the discretion of the local military commander without any charges being levelled. (...)

    #Torture

  • New UNHCR/IOM/MMC Report Highlights Extreme Horrors Faced by Migrants and Refugees on Land Routes to Africa’s Mediterranean Coast

    Refugees and migrants continue to face extreme forms of violence, human rights violations and exploitation not just at sea, but also on land routes across the African continent, towards its Mediterranean coastline. This is according to a new report released today by UNHCR, the UN Refugee Agency, the International Organization for Migration (IOM) and the Mixed Migration Centre (MMC), titled “On this journey, no-one cares if you live or die” (Volume 2).

    With more people estimated to cross the Sahara Desert than the Mediterranean Sea – and deaths of refugees and migrants in the desert presumed to be double those happening at sea – the report casts light on the much less documented and publicized perils facing refugees and migrants on these land routes.

    Spanning a 3-year data collection period, the report also warns of an increase in the number of people attempting these perilous land crossings and the protection risks they face.

    This is in part the result of deteriorating situations in countries of origin and host countries – including the eruption of new conflicts in the Sahel and Sudan, the devastating impact of climate change and disasters on new and protracted emergencies in the East and Horn of Africa, as well as the manifestation of racism and xenophobia affecting refugees and migrants.

    The report also notes that across parts of the continent, refugees and migrants are increasingly traversing areas where insurgent groups, militias and other criminal actors operate, and where human trafficking, kidnapping for ransom, forced labour and sexual exploitation are rife. Some smuggling routes are now shifting towards more remote areas to avoid active conflict zones or border controls by State and non-State actors, subjecting people on the move to even greater risks.

    Among the litany of risks and abuses reported by refugees and migrants are torture, physical violence, arbitrary detention, death, kidnapping for ransom, sexual violence and exploitation, enslavement, human trafficking, forced labour, organ removal, robbery, arbitrary detention, collective expulsions and refoulement.

    Criminal gangs and armed groups are reported as the main perpetrators of these abuses, in addition to security forces, police, military, immigration officers and border guards.

    Despite commitments undertaken by the international community to save lives and address vulnerabilities, in accordance with international law, the three organizations warn that current international action is inadequate.

    Huge gaps in protection and assistance prevail across the Central Mediterranean route, pushing refugees and migrants to move onward on dangerous journeys. Specific support as well as access to justice for survivors of various forms of abuse is rarely available anywhere on the routes. Inadequate funding and restrictions on humanitarian access (including in key locations such as informal detention centres and holding facilities) are also hampering support.

    On their part, UNHCR, IOM, partners and several governments have stepped up life-saving protection services and assistance, identification and referral mechanisms along the routes – but humanitarian action is not enough.

    The organizations are calling for concrete, routes-based protection responses to save lives and reduce suffering, as well as a push to address the root causes of displacement and drivers of irregular movements– through positive action on peacebuilding, respect for human rights, governance, inequality, climate change and social cohesion, as well as the creation of safe pathways for migrants and refugees. These should span countries of origin, asylum, transit and destination.

    The organizations hope the report’s findings will bolster action to address the current gaps in the response towards people on the move.

    https://www.iom.int/news/new-unhcr-iom-mmc-report-highlights-extreme-horrors-faced-migrants-and-refugees

    #rapport #migrations #réfugiés #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #violence #exploitation #Afrique #Méditerranée #Sahara #désert_du_Sahara #travail_forcé #milices #kidnapping #trafic_d'êtres_humains #risques #violence_physique #torture #exploitation_sexuelle #esclavage #trafic_d'organes #détention_arbitraire #refoulements #expulsions_collectives #gangs #groupes_armés #forces_de_l'ordre #protection

    • On This Journey, No One Cares if You Live or Die: Abuse, Protection and Justice along Routes between East and West Africa and Africa’s Mediterranean Coast – Volume 2

      In the complex landscape of migration, this second volume of the report, On This Journey, No One Cares if You Live or Die, emerges as a crucial body of work that sheds light on the stark realities faced by refugees and migrants traversing the perilous Central Mediterranean route all the way from East and Horn of Africa and West Africa to the North African coast of the Mediterranean and across the sea. Jointly published by IOM, MMC and UNHCR, this report delves into the protection risks faced by refugees and migrants during these journeys. It aims to inform increased and concrete routes-based protection responses to reduce the suffering associated with the desperate journeys refugees and migrants undertake, and to serve as a call to action in addressing the root causes of displacement and drivers of irregular migration through positive action on peace, climate change, governance, inequality and social cohesion, as well as the creation of safe migration pathways.

      https://publications.iom.int/books/journey-no-one-cares-if-you-live-or-die

  • Palestinian Detainee Dies in Israeli Prison
    Jul 5, 2024 | - IMEMC News
    https://imemc.org/article/palestinian-detainee-dies-in-israeli-prison-5

    A Palestinian detainee from the Jenin governorate, in the northern West Bank, has died inside an Israeli prison, exhibiting evidence of torture and abuse.

    Media sources reported on Thursday, that the Palestinian detainee, Jamal Ahmad Shawahna , died in Israeli custody; he is the father of the wounded resistance fighter, Diaa Shawahna.

    According to his family, Shawahna suffered a heart attack inside Israeli prison on Wednesday; he was transported to Rambam Hospital in Haifa, Israel, where medical doctors pronounced him dead.

    Sources added that Shawahna showed signs of being tortured inside Israeli prison after he was abducted by occupation forces, just four days prior to his death.

    #Palestine_assassinée #Jenine #prison #Torture

  • « Plus horrible qu’Abu Ghraib » : Un avocat raconte sa visite dans un centre de détention israélien
    L’avocat Khaled Mahajneh décrit les conditions violentes et inhumaines qu’il a pu observer dans le centre de détention de Sde Teiman, lors de sa visite au journaliste Muhhamad Arab.

    Par Baker Zoubi, 27 juin 2024 - Agence Media Palestine
    https://agencemediapalestine.fr/blog/2024/07/01/plus-horrible-quabu-ghraib-un-avocat-raconte-sa-visite-dans-un-

    « La situation là-bas est plus horrible que tout ce que nous avons entendu à propos d’Abu Ghraib et de Guantanamo. » C’est ainsi que Khaled Mahajneh, premier avocat à avoir pu visiter le centre de détention de Sde Teiman. Plus de 4 000 Palestiniens arrêtés par Israël à Gaza sont détenus dans la base militaire du Naqab/Negev depuis le 7 octobre ; certains d’entre eux ont été libérés par la suite, mais la plupart sont toujours détenus par Israël.

    M. Mahajneh, citoyen palestinien d’Israël, a d’abord été contacté par Al Araby TV, qui cherchait des informations sur Muhammad Arab, un reporter de la chaîne arrêté en mars alors qu’il couvrait le siège israélien de l’hôpital Al-Shifa dans la ville de Gaza. « J’ai contacté le centre de contrôle de l’armée israélienne et, après leur avoir fourni une photo et une carte d’identité du détenu, ainsi que mon document officiel de procuration, j’ai été informé qu’ [il] était détenu à Sde Teiman et que l’on pouvait lui rendre visite ».

    Lorsque Mahajneh s’est rendu à la base le 19 juin. On lui a demandé de laisser sa voiture loin du site, où une jeep de l’armée l’attendait pour le transporter à l’intérieur. C’était » quelque chose que je n’avais jamais rencontré lors d’une précédente visite dans une quelconque prison « , a-t-il déclaré à +972. Ils ont roulé pendant environ 10 minutes à travers l’installation – un réseau tentaculaire de remorques – avant d’arriver à un grand entrepôt, qui contenait une remorque gardée par des soldats masqués.

    « Ils ont répété que la visite serait limitée à 45 minutes et que toute action susceptible de nuire à la sécurité de l’État, du camp ou des soldats entraînerait l’arrêt immédiat de la visite. Je n’ai toujours pas compris ce qu’ils voulaient dire », a déclaré M. Mahajneh.

    Les soldats ont traîné le journaliste détenu avec les bras et les jambes attachés, tandis que Mahajneh se tenait derrière une barrière. Débarrassé par les soldats de son bandeau, Arab s’est frotté les yeux pendant cinq minutes, déshabitué à la lumière vive. La première question qu’il a posée à l’avocat a été : « Où suis-je ? » La plupart des Palestiniens de Sde Teiman ne savent même pas où ils sont détenus ; comme au moins 35 détenus sont morts dans des circonstances inconnues depuis le début de la guerre, beaucoup l’appellent simplement « le camp de la mort ». (...)

    Traduction : JB pour l’Agence Média Palestine
    https://www.972mag.com/sde-teiman-prisoners-lawyer-mahajneh
    #Sde_Teiman #torture

  • Le directeur de l’hôpital Al-Shifa libéré de détention israélienne
    Par le personnel de MEE | 1 juillet 2024 08:49 BST| Middle East Eye
    https://www.middleeasteye.net/news/war-gaza-al-shifa-hospital-director-released-israeli-detention

    Le directeur palestinien de l’hôpital al-Shifa de la ville de Gaza a été libéré lundi matin après des mois de détention israélienne.
    Le Dr Muhammad Abu Salmiya a été arrêté en novembre alors qu’il se trouvait dans un convoi humanitaire conduit par les Nations unies pour évacuer les patients qui avaient été chassés de l’hôpital al-Shifa lors d’un raid militaire israélien.
    Il a été relâché à Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, avec une cinquantaine d’autres détenus, dont au moins un autre médecin.
    Lors de sa libération, il a déclaré que les prisonniers palestiniens subissaient dans les prisons israéliennes des conditions de détention d’une dureté sans précédent depuis la Nakba de 1948, et qu’une action urgente devait être entreprise pour les libérer.
    Les prisonniers sont soumis à toutes les formes de torture tout en étant privés de leurs droits les plus fondamentaux, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse

    Beaucoup sont morts pendant les interrogatoires à cause de la torture, du manque de soins médicaux et de nourriture, a-t-il ajouté.
    "Même les médecins israéliens présents [dans les prisons] traitent les prisonniers avec cruauté et les battent... Cette occupation a abandonné toutes les valeurs humaines.
    Abu Salmiya a refusé de quitter l’hôpital al-Shifa lors du premier raid israélien en novembre, s’engageant à rester avec les patients.
    Cependant, tout le personnel médical, les patients et les personnes déplacées ont été forcés de quitter l’hôpital après le raid des troupes israéliennes.

    Abu Salmiya a déclaré avoir été détenu avec d’autres médecins et patients lors de l’évacuation d’un convoi coordonné par l’ONU avec l’armée israélienne.
    Il a déclaré avoir été en contact avec des officiers israéliens avant l’évacuation pour les informer de leur mouvement, mais les soldats les ont « trahis » et l’ont arrêté, ainsi que d’autres personnes, dans le soi-disant « couloir humanitaire ».
    Pendant des mois, l’armée israélienne a affirmé que l’hôpital al-Shifa, l’établissement médical le plus grand et le plus important de Gaza avant la guerre, était un centre de commandement et de contrôle du Hamas.

    Après l’arrestation d’Abu Salmiya, l’armée a affirmé qu’"il y avait des activités terroristes importantes du Hamas" dans l’hôpital qu’il dirigeait.
    Toutefois, les autorités israéliennes n’ont jamais présenté de preuves à l’appui de leur affirmation selon laquelle l’hôpital al-Shifa contenait des actifs du Hamas.
    Elles l’ont pourtant attaqué à plusieurs reprises, notamment lors d’un raid de deux semaines en mars qui a détruit les installations de l’hôpital.
    Le ministère palestinien de la santé, Abu Salmiya et le Hamas ont à plusieurs reprises démenti les affirmations selon lesquelles les hôpitaux de Gaza étaient utilisés à des fins militaires par un groupe armé palestinien.

    M. Abu Salmiya a déclaré lundi qu’il avait été présenté à un tribunal à trois reprises au cours de sa détention, mais qu’il n’avait jamais été formellement accusé de quoi que ce soit. Il a déclaré que cela et sa libération prouvaient qu’il avait été détenu uniquement pour des raisons « politiques ».
    « Je reviendrai pour accomplir mon devoir », a déclaré Abu Salmiya lors de sa conférence de presse. "J’ai appris par mes collègues que l’hôpital al-Shifa avait subi de nombreux dommages. Je vous promets, à vous et au monde entier, que nous reconstruirons ce complexe médical.

    Colère et incitation à la haine en Israël
    La libération d’Abu Salmiya a suscité des réactions de colère en Israël, où de nombreux hommes politiques s’en prennent à lui.
    Selon Walla news, des ministres ont exprimé leur colère contre sa libération lors d’une discussion de groupe sur WhatsApp.
    "Pourquoi cet homme, dans l’hôpital duquel des otages ont été assassinés et un centre de commandement du Hamas exploité, est-il libéré ? a déclaré Amichai Chikli, ministre des affaires de la diaspora.
    Orit Strock, ministre des colonies, a répondu : « Il est impensable de faire une telle chose sans réunion du cabinet. Je pose sérieusement la question de savoir sous quelle autorité [cela a été fait] ».

    Le ministre israélien de la sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a déclaré sur X que la publication était le résultat d’une « négligence en matière de sécurité ». Dans des conversations privées ayant fait l’objet de fuites et rapportées par les médias israéliens, il a demandé le limogeage de Ronen Bar, le directeur du Shin Bet, l’agence de renseignement intérieur d’Israël.

    Le père d’une captive israélienne, Noa Marciano, tuée par des frappes aériennes israéliennes selon le Hamas, a accusé Abu Salmiya d’être « indirectement responsable de son meurtre », tout en critiquant le gouvernement pour sa libération.

    Benny Gantz, leader de l’opposition et ancien membre du cabinet de guerre, souvent décrit comme une figure « modérée », a déclaré que la libération d’Abu Salmiya était « une erreur opérationnelle morale et éthique » de la part du gouvernement.

    Le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré que cette libération faisait suite à une requête déposée auprès de la Haute Cour contre la détention de prisonniers dans le tristement célèbre centre de détention de Sde Teiman.

    Il a déclaré avoir ordonné une enquête immédiate, ajoutant que l’identité des prisonniers libérés est « déterminée de manière indépendante par les responsables de la sécurité sur la base de leurs considérations professionnelles ».
    Le ministre de la défense, Yoav Gallant, a publié une déclaration similaire, se distançant de la libération.
    « La procédure d’incarcération et de libération des prisonniers de sécurité relève du Shin Bet et de l’administration pénitentiaire israélienne et n’est pas soumise à l’approbation du ministre de la défense », a déclaré son bureau.
    Le Shin Bet a répondu aux critiques qui lui ont été adressées, affirmant que la libération de 55 personnes lundi était due au manque de place dans les prisons et à la nécessité de faire de la place pour des « suspects de terrorisme plus importants ».

    Dans une déclaration, le Shin Bet a reproché aux responsables gouvernementaux, notamment au ministre de la sécurité nationale Itamar Ben Gvir, de ne pas s’être attaqués à la « crise de l’incarcération » causée par le manque de places dans les prisons.

    « En l’absence d’une solution immédiate à la crise de l’espace carcéral, les arrestations continueront d’être annulées et les détenus continueront d’être libérés », a ajouté l’agence.
    L’administration pénitentiaire israélienne (IPS), qui relève de la compétence de Ben Gvir, a répondu en affirmant que la libération d’Abu Salmiya avait été approuvée par l’armée et le Shin Bet et qu’elle n’était pas due à une « crise de l’espace carcéral ».

    Dans un geste rare, il a publié l’ordre de libération, qui a été signé par un général de brigade dans les réserves.
    « L’IPS continuera à agir en tant qu’organisation digne et ne se laissera pas entraîner dans un discours dont le but est la calomnie mutuelle », a-t-elle ajouté dans un communiqué.
    Abu Salmiya s’est dit surpris par les réactions israéliennes.
    Il a déclaré aux journalistes que sa libération faisait suite à une procédure judiciaire officielle au cours de laquelle il n’a été reconnu coupable de rien.

    Médecins torturés à mort
    Les forces israéliennes ont arrêté des milliers de Palestiniens de la Cisjordanie et de la bande de Gaza occupées depuis l’attaque du 7 octobre menée par le Hamas contre Israël et la guerre qui s’en est suivie.

    On estime qu’entre 4 000 et 5 000 personnes, dont des femmes, des enfants, des personnes âgées, des auxiliaires médicaux, des journalistes, des médecins et des travailleurs humanitaires, ont été arrêtées par les forces d’invasion israéliennes rien que dans la bande de Gaza.
    Les autorités israéliennes ont été accusées de tortures et d’abus généralisés et systématiques à l’encontre des détenus et des prisonniers palestiniens.
    Ces actes ont entraîné la mort d’une soixantaine de Palestiniens détenus par Israël, dont au moins 40 dans la bande de Gaza, selon un décompte effectué par Middle East Eye sur la base d’articles de presse.

    Environ 1 500 d’entre eux ont été libérés et beaucoup ont décrit les mauvais traitements qu’ils ont subis.
    Ils ont notamment été victimes d’abus sexuels, d’électrocutions, de coups, d’attaques de chiens, de privation de nourriture et de sommeil, d’humiliations et de positions dégradantes, d’urines et de menottes serrées pendant de longues périodes, causant des blessures graves qui ont parfois conduit à l’amputation.
    Les survivants affirment que les médecins ont fait l’objet de traitements plus cruels que les autres.
    Au moins deux médecins, Adnan al-Bursh et Iyad al-Rantisi, sont morts dans ces conditions.
    Abu Salmiya a confirmé ces informations après sa libération lundi.

    « Nous avons été soumis à de graves tortures », a-t-il déclaré. "Les forces d’occupation ont pris d’assaut les cellules des prisonniers et les ont agressés presque quotidiennement.
    À un moment donné, les prisonniers n’ont reçu qu’une miche de pain par jour pendant deux mois consécutifs, a-t-il ajouté.

    Il a exhorté les organisations humanitaires internationales à rendre visite aux prisonniers palestiniens et a demandé que tous les efforts soient faits pour les libérer.
    En mai, la rapporteuse spéciale des Nations unies sur la torture, Alice Jill Edwards , a déclaré qu ’ il existait un « schéma croissant de violations associé à une absence de responsabilité et de transparence » de la part des autorités israéliennes en ce qui concerne les allégations de torture et de mauvais traitements infligés à des détenus palestiniens.
    Mme Edwards s’est dite préoccupée par le fait que cette situation « crée un environnement propice à de nouveaux traitements abusifs et humiliants à l’encontre des Palestiniens ».

    #Torture

  • Köpenicker Blutwoche im Juni 1933: Anwohner hörten die Schreie der Folteropfer der SA
    https://www.berliner-zeitung.de/open-source/koepenicker-blutwoche-im-juni-1933-anwohner-hoerten-die-schreie-der


    Eine Ehrenwache der SA für zwei Mitglieder, die in der sogenannten Köpenicker Blutwoche von einem der Opfer, Anton Schmaus, in Notwehr erschossen wurden. Das Bild zeigt das Haus der Familie Schmaus in der heutigen Schmausstraße, damals Alte Dahlwitzer Straße in Berlin-Köpenick. (Aufnahmedatum: 22.6.1933–30.6.1933)

    26.6.2024 von Sonja Dubbke - Das Amtsgericht in Köpenick besticht mit seiner hübschen Fassade. Doch die SA beging hier schreckliche Verbrechen. Die Zivilgesellschaft versagte.

    Ich stehe vor einem schönen, gründerzeitlichen Bauwerk. Mich beeindruckt diese neugotische Architektur mit den hohen Türmen, Spitzbögen, der verzierten und in dezenter Farbe gehaltenen Fassade. Die repräsentative Ausstrahlung wird durch die roten Dachziegel noch unterstrichen. Historische Gebäude üben auf mich eine besondere Faszination aus. Sie erzählen Geschichten über Menschen, die sie erbauten, spiegeln den Zeitgeist ihrer Epoche wider.

    Dass, und warum dieses Amtsgericht mit seinem Gefängnistrakt über die Stadtgrenzen hinaus bekannt wurde, hat allerdings nichts mit seiner gründerzeitlichen Schönheit oder spektakulären Urteilen zu tun.

    An diesem so ansehnlichen Ort spielte sich im Hof Schreckliches ab. Vom 21. bis zum 26. Juni 1933 wurde er zum Hauptschauplatz der „Köpenicker Blutwoche“, eines der düstersten Kapitel unserer deutschen, nicht nur der Köpenicker, Geschichte. Zu einem Totalversagen der Zivilgesellschaft.

    Im Januar 1933 wurde Adolf Hitler zum Reichskanzler ernannt. Der Deutsch-Nationale Kampfring wurde aufgrund angeblicher marxistischer Unterwanderung reichsweit verboten. Unmittelbar danach breitete sich der Terror der paramilitärischen SA sowie Einheiten der SS gegen nationalsozialistische Gegner im ganzen Land aus.

    Am 1. Juni 1933 beschlagnahmte die SA das Gebäude des Amtsgerichts und richtete im viergeschossigen Gefängnistrakt in seinem Hofgelände, unter Leitung von SA-Sturmbannführer Herbert Gehrke, das Stabsquartier ein. Seinem Sturmbann 15 gehörten 3000 Köpenicker an. Dazu kamen noch die Angehörigen der SS. Die Gefängniskapelle wurde zur Folterstätte.

    Rund 500 Köpenicker Bürgerinnen und Bürger, teils jüdischen, teils christlichen Glaubens, Gewerkschafter, Sozialdemokraten, Kommunisten, Sportler, Junge und Alte wurden von der SA gequält, gefoltert und für ein Leben lang physisch und psychisch verletzt, sofern sie die Grausamkeiten überlebt hatten.

    Die Anwohner wussten von den Folteropfern

    Darunter bekannte Menschen wie Johannes Stelling, früherer Ministerpräsident des damaligen Freistaats Mecklenburg-Schwerin (SPD), und Paul von Essen, Sekretär des Deutschen Metallarbeiter-Verbandes, sowie der parteilose jüdische Fabrikant Dr. Georg Eppenstein.

    Die extreme Brutalität während der „Köpenicker Blutwoche“ kann der Öffentlichkeit nicht verborgen geblieben sein. Menschen wurden auf offener Straße verhaftet, aus ihren Häusern und Geschäften gezerrt, ermordet. Die verzweifelten Schreie der Gequälten waren in der Umgebung zu hören. All das geschah also nicht irgendwie im Geheimen, sondern in aller Öffentlichkeit, vor den Augen der Bürger und Bürgerinnen. Die Schreie der Folteropfer waren auch auf den anliegenden Straßen und in den Wohnhäusern zu hören.


    Die Gedenkstätte „Köpenicker Blutwoche“ in der Puchanstraße 12 in Köpenick Foto Uwe Steinert/imago

    Wie brutal Täter der SA vorgingen, zeigen die Obduktionsberichte. Über das KPD-Mitglied Josef Spitzer heißt es: „Dieser Mann hat viele auf stumpf einwirkende Gewalt (Stock, Gummiknüppel?) zurückzuführende Verletzungen am Gesäß und Beinen mit erheblichen Blutungen in das darunter liegende Gewebe erlitten (…). Der Rücken war von oben bis zu den Fersen ohne Haut, das nackte, blutige Fleisch guckte heraus.“

    23 Ermordete sind heute namentlich sicher nachgewiesen, doch die Zahlen dürften viel höher sein. Bei einigen Opfern konnte die Identität nicht völlig geklärt werden. Rund 70 Menschen gelten als vermisst, da ihr Tod sich nicht amtlich nachweisen ließ. Eine Reihe von Opfern wurden in Plastiksäcken in die Dahme geworfen oder im Wald abgelegt.

    Die Hauptverantwortlichen der „Köpenicker Blutwoche“ wurden nach Ende des Zweiten Weltkrieges vor Gericht gestellt. Im Juni 1947 mussten sich vier SA-Angehörige wegen Verbrechen gegen die Menschlichkeit vor der 1. Großen Strafkammer in Berlin-Moabit verantworten. Die Richter verhängten gegen zwei Angeklagte eine Haftstrafe von acht Jahren und 18 Monaten, eine Angeklagte wurde freigesprochen, ein Angeklagter entzog sich dem Prozess durch Flucht. In einem weiteren Prozess wurden 1948 zwei SA-Leute zu einer Haftstrafe von 15 Jahren und einer zu sechs Monaten verurteilt.

    Im dritten und letzten Prozess 1950, der vor dem Ost-Berliner Landgericht stattfand, waren 61 Personen angeklagt, von denen aber nur 32 anwesend waren. 400 Zeugen mussten vernommen werden. Der Hauptverantwortliche, SA-Sturmbannführer Herbert Gehrke, galt als verstorben. 16 Angeklagte wurden zum Tode verurteilt, 13 zu lebenslänglicher Haft, die anderen Angeklagten zu Freiheitsstrafen zwischen fünf und 25 Jahren. Sechs Todesurteile wurden vollstreckt. Ein Angehöriger dieser Verurteilten betrieb 1992 eine Wiederaufnahme des Verfahrens mit der Begründung, es habe sich um einen stalinistischen Schauprozess gehandelt. Erfolglos.

    Gedenktafeln und Stolpersteine, Straßen, die nach den Opfern dieser Gewaltexzesse benannt sind, sollen uns auch an eine Zeit erinnern, in der es lebensgefährlich sein konnte, aufrichtig und geradlinig zu bleiben. Menschen, die nichts Gutes mit der Demokratie vorhaben, gibt es leider auch noch heute. Auch deswegen sollten wir uns nicht von schönen Fassaden blenden lassen. Das gilt für Gebäude ebenso wie für Sonntagsreden.

    Sonja Dubbke, Jahrgang 1950, schreibt seit Jahren ehrenamtlich für Seniorenmagazine und ist gewähltes Mitglied einer Sondersozialkommission beim Bezirksamt Treptow-Köpenick .

    #Berlin #Köpenick #Puchanstraße #Schmausstraße #Alte_Dahlwitzer_Straße #histoire #torture #nazis

  • Israeli officers tortured this doctor to death, then hid the news for months
    By Aseel Mousa | Published date: 27 June 202 | Middle East Eye
    https://www.middleeasteye.net/news/war-gaza-family-mourns-doctor-tortured-death-israeli-forces

    (...) Roughly 1,500 have been released, and many have described some of the ill-treatment they endured.

    This has included being sexually abused, electrocuted, beaten, deprived of food and sleep, humiliated and kept in degrading positions, urinated on, and being handcuffed tightly for prolonged periods, causing severe injuries that led to amputation in some cases.

    Survivors say doctors have been singled out with more cruel treatment than others.

    Dr Hossam Abu Safiya, Kamal Adwan hospital’s director, said he was “indescribably hurt” to hear of his colleague Dr Iyad’s death.

    “I want to know the details of Dr Iyad’s death,” Dr Abu Safiya told MEE.

    Dr Iyad was a healthy man before his arrest and didn’t suffer from any disease, he said.

    He added that he came to learn that the 53-year-old was “subjected to severe beatings and torture”, which led to internal bleeding in the stomach that was neglected by Israeli authorities, eventually leading to his death. (...)

    #Torture #génocide

  • Senior Gaza doctor died while under Israeli interrogation
    18 June 2024 09:44 BST | Middle East Eye
    https://www.middleeasteye.net/live-blog/live-blog-update/senior-gaza-doctor-died-while-under-israeli-interrogation-report

    A senior doctor from Gaza died while under Shin Bet investigation in November, six days after Israeli forces arrested him from the Palestinian enclave, Haaretz reports.

    Dr Iyad Rantisi , 53, was the head of a women’s hospital, part of the Kamal Adwan hospital in Beit Lahia, northern Gaza.

    He was arrested on 11 November and declared dead six days later at Shikma Prison, a Shin Bet interrogation facility.

    Haaretz says that following Rantisi’s death, “Ashkelon Magistrate’s Court issued a six-month gag order prohibiting publication of all details of the case, including the existence of the gag order.” The order expired in May.

    Dr Husam Abu Safia, the manager of the Kamal Adwan hospital, said that Rantisi was arrested at a military checkpoint as he was trying to cross from the north to the south of Gaza following the Israeli army’s evacuation orders.

    The Shin Bet said they arrested him over suspicion of involvement in hiding hostages.

    Rantisi is the second known case of a Gaza physician dying in Israeli prisons, following Dr Adnan al-Bursh, a surgeon who led the orthopaedic department at Gaza City’s Al-Shifa hospital, who died on 19 April in Ofer Prison in the occupied West Bank.

    No authorities have yet provided any information on the circumstances related to Rantisi’s death.

  • TÉMOIGNAGE. « Nus », « yeux bandés » et « attachés à leurs lits »... Un médecin alerte sur les conditions de détention de prisonniers palestiniens dans une prison israélienne
    Publié le 03/06/2024 | Article rédigé par franceinfo
    https://www.francetvinfo.fr/monde/proche-orient/israel-palestine/temoignage-nus-yeux-bandes-et-attaches-a-leurs-lits-un-medecin-israelie

    Selon plusieurs ONG de défense des droits de l’homme, le camp de prisonniers palestiniens de Sde Teiman, dans le désert du Néguev, est comparé à Guantanamo. Un médecin, qui a pu s’y rendre quelques semaines après le début de la guerre entre Israël et le Hamas, raconte ce qu’il a vu.

    #Sde_Teiman #Torture

  • Comment des migrants sont abandonnés en plein désert en #Afrique

    Une enquête de plusieurs mois menée par « Le Monde », le média à but non lucratif « Lighthouse Reports » et sept médias internationaux montre comment des dizaines de milliers de migrants en route vers l’Europe sont arrêtés et abandonnés en plein désert au Maroc, Tunisie et Mauritanie.

    https://www.dailymotion.com/video/x8yrqiy

    #vidéo #migrations #désert #abandon #Mauritanie #Maroc #Tunisie #réfugiés #externalisation #frontières #rafles #racisme_anti-Noirs #Fès #déportations #Rabat #forces_auxiliaires #refoulements #arrestations_arbitraires #enlèvements #centres_de_détention #Ksar #détention_administrative #Espagne #bus #Algérie #marche #torture #Gogui #Mali #accords #financements #expulsions_collectives #Nouakchott #forces_de_l'ordre #Sfax #Italie #équipement #aide_financière #UE #EU #Union_européenne #forces_de_sécurité #gardes-côtes #gardes-côtes_tunisiens #droits_humains #droits_fondamentaux

    ping @_kg_

  • Israël : des soupçons de torture dans la prison militaire de Sdei Teiman • FRANCE 24
    31 mai 2024 - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=8i1Jm8ekYUs

    En Israël, des associations de défense des droits de l’homme ont déposé un recours devant la justice pour faire fermer la prison militaire de Sdei Teiman. Établie après le 7 octobre en plein cœur du désert du Néguev, elle sert de centre de détention pour les prisonniers de Gaza, accusés d’activités terroristes. Les témoignages attestant de mauvais traitements et de tortures sont nombreux. Une enquête interne a même établi qu’au moins deux prisonniers sont morts après avoir été battus par des soldats. Notre correspondante Claire Duhamel a mené l’enquête sur cette prison secrète.

    #Torture #Sde_Teiman

  • – A l’encontre
    « Attachés, les yeux bandés, en couche-culotte : des lanceurs d’alerte israéliens décrivent les mauvais traitements infligés aux Palestiniens dans un centre de détention dissimulé »

    Par les équipes d’enquêtes internationales de CNN

    [Nous publions ci-dessous des extraits d’une remarquable enquête de la chaîne états-unienne CNN diffusée le vendredi soir, heure européenne, le 10 mai 2024. La version anglaise (Etats-Unis) complète avec illustrations et vidéos, mise à jour le 11 mai à 7h52, est disponible en ligne : https://edition.cnn.com/2024/05/10/middleeast/israel-sde-teiman-detention-whistleblowers-intl-cmd/index.html ]

    http://alencontre.org/moyenorient/palestine/haaretz-decrit-le-choix-des-fdi-et-la-tragedie-des-evacues.html

    Sde Teiman, Israël CNN – […] CNN s’est entretenue avec trois lanceurs d’alerte israéliens qui ont travaillé au camp du désert de Sde Teiman (Néguev), où sont détenus des Palestiniens suite à l’invasion israélienne de la bande de Gaza. Tous se sont exprimés au risque de subir des retombées juridiques et des représailles de la part de milieux soutenant la politique intransigeante d’Israël à Gaza.

    Ils dépeignent un établissement où les médecins amputent parfois les membres des prisonniers en raison des blessures causées par le port constant de menottes, où encore les interventions médicales sont parfois effectuées par des médecins sous-qualifiés, ce qui lui vaut la réputation d’être « un paradis pour les internes », et où l’air est empli de l’odeur des plaies négligées et laissées à l’abandon.

    D’après les récits, l’installation située à environ 18 miles de la frontière de Gaza est divisée en deux parties : des enclos où environ 70 détenus palestiniens de Gaza sont soumis à des contraintes physiques extrêmes, et un hôpital de campagne où les détenus blessés sont attachés à leur lit, portent des couches et sont nourris à l’aide de pailles.

    « Ils les ont dépouillés de tout ce qui pouvait ressembler à des êtres humains », a déclaré un lanceur d’alerte qui travaillait comme infirmier à l’hôpital de campagne de l’établissement.

    « (Les passages à tabac) n’étaient pas destinés à recueillir des renseignements. Ils l’ont été par vengeance », a déclaré un autre lanceur d’alerte. « C’était une punition pour ce qu’ils (les Palestiniens) ont fait le 7 octobre et une punition pour leur comportement dans le camp. » […] (...)

    #Torture. #Torture #Sde_Teiman

    • Dal campo situato all’interno della struttura militare di Sde Teiman arrivano testimonianze e prove crescenti che rivelano le condizioni di trattamento e detenzione degli abitanti di Gaza nella struttura. Vari rapporti e un documento UNWRA che riportano le testimonianze di oltre 100 detenuti rilasciati indicano che centinaia di individui sono detenuti in recinti all’aperto, con le mani ammanettate e gli occhi coperti per l’intera giornata, e gli è proibito muoversi o parlare; in caso contrario, affrontano severe punizioni. Secondo tutte le testimonianze, questi detenuti subiscono regolarmente gravi violenze, con conseguenti fratture, emorragie interne e e in alcuni casi il decesso .

      Dall’inizio della guerra in corso e in particolare dopo l’invasione di terra di Israele della Striscia di Gaza, migliaia di abitanti di Gaza, tra cui minori, donne, anziani e decine di operatori sanitari, sono stati arrestati. Molti di loro prelevati da ospedali e scuole. Finora, tutti gli sforzi per localizzare o ottenere informazioni sulla loro condizione e e il luogo di detenzione si sono rivelati infruttuosi.

      Un rapporto della ong ”Physicians for Human Rights”(PHR) , Medici per i Diritti Umani che da 30 anni mobilita professionisti sanitari, scienziati forensi e altri esperti in tutto il mondo per indagare e denunciare accuse di abusi ,ad aprile aveva denunciato e raccolto le testimonianze dei detenuti rilasciati, le risposte (inadeguate) offerte dai funzionari, le discussioni con gli operatori sanitari e i dati relativi a decine di decessi in custodia. Sde Teiman è una struttura di detenzione segreta come Guantanamo e Abu Ghraib dove con la complicità del personale medico militare si torturano i prigionieri palestinesi.

      La CNN ha raccontato quello che accade nella struttura in un servizio televisivo in cui si è avvalsa della testimonianmza di alcuni operatori medici ,ne parliamo con Daniel che lavora presso la ong PHR e che si occupa come medico delle condizioni dei detenuti palestinesi .

      #Sde_Teiman #Israël #torture #emprisonnement #prison
      #audio #podcast

    • Shut Down the Sde Teiman Facility Now

      The circumstances at Sde Teiman, particularly concerning the medical treatment provided there, reflect a moral and professional low point. We firmly believe every physician, healthcare worker, and organization representing the healthcare community has a responsibility to oppose its continued existence.

      “Each of us, whether it is the medical personnel or you, the supervising authorities at the Health and Defense ministries, is implicated in breaching Israeli law. Even more concerning for me as a physician is the breach of my commitment to providing equal treatment to all patients—a vow I pledged to uphold upon graduating two decades ago.”

      This conclusion was shared earlier this month by a physician working at the field hospital located within the Sde Teiman military facility. His testimony adds to the mounting evidence revealing the treatment and detention conditions of Gazans at the facility. Various reports and a UNWRA document compiling the testimonies of over 100 released detainees indicate that hundreds of individuals are being held in open-air pens, with their hands cuffed and eyes covered for the entire day, and are prohibited from moving or speaking; otherwise, they face severe punishment. According to all testimonies, these detainees regularly endure severe violence, leading to cases of fractures, internal bleeding, and even death.

      Since the start of the current war and particularly following Israel’s ground invasion of the Gaza Strip, thousands of Gazans, including minors, women, the elderly, and dozens of healthcare workers, have been detained. Many of them were apprehended from protected spaces such as hospitals and schools. So far, all efforts to locate or obtain information regarding their well-being and whereabouts have proven unsuccessful.

      The evidence and information disclosed to the public confirm the findings outlined in the ethical position paper we are releasing today. Within it, we analyze data collected from released detainees, the (inadequate) responses offered by officials, discussions with healthcare professionals, and data concerning dozens of deaths in custody. We are issuing this report because, drawing upon the lessons learned from secret detention facilities like Guantanamo and Abu Ghraib, it is crucial to prevent their continued operations and recognize the misconception that they can ever be “reformed.”

      As you may recall, Israel’s Ministry of Health declared that detained Gazans would not be treated in public hospitals and would instead be transferred to medical facilities operated by the Israel Prison Service or the military- regardless of whether these facilities were equipped to provide adequate care. Subsequently, the ministry issued medical treatment guidelines, which, as our report concludes, violate medical ethics and disregard the fundamental principles of the healthcare professions. These guidelines were reinforced by medical professionals who supported the refusal to treat detained Gazans, even when they were brought in by the military. The report cautions that in light of the current circumstances at the facility, its medical personnel risk committing severe breaches of medical ethics.

      The Ministry of Health’s guidelines for the Sde Teiman facility enable these violations by allowing the participation of medical personnel in actions that constitute inhumane treatment or torture. Considering the numerous testimonies from both detainees and medical staff regarding the conditions at the facility, we conclude that the Sde Teiman facility must be immediately shut down, and detained Gazans in need of medical care should be transferred to a civilian medical facility that upholds ethical and professional medical standards.

      Over 600 medical professionals have already endorsed this ethical position paper. If you are a medical professional, we urge you to actively express your support by adding your signature to the petition.

      The circumstances at Sde Teiman, particularly concerning the medical treatment provided there, reflect a moral and professional low point. We firmly believe every physician, healthcare worker, and organization representing the healthcare community has a responsibility to oppose its continued existence.

      https://www.phr.org.il/en/shut-down-the-sde-teiman-facility-now
      #rapport

  • La #LDH et #Utopia_56 portent plainte pour #complicité de #crimes_contre_l'humanité et complicité de #torture contre le n°3 de la liste RN

    #Fabrice_Leggeri est visé par une plainte pour complicité de crimes contre l’humanité et complicité de torture, révèlent franceinfo et Le Monde, mardi.

    La Ligue des Droits de l’Homme et Utopia 56 ont déposé, mardi 23 avril, une plainte à Paris pour complicité de crimes contre l’humanité et complicité de torture contre Fabrice Leggeri, le n°3 de la liste RN pour les élections européennes, révèlent franceinfo et Le Monde.

    De 2015 et 2022, Fabrice Leggeri a occupé le poste de directeur exécutif de Frontex, l’agence européenne de gardes-frontières et de gardes-côtes. Dans cette plainte, il lui est reproché d’avoir activement facilité des refoulements illégaux en mer de bateaux de migrants dans le cadre de ses fonctions.

    Interception de bateaux de migrants et obstacle à l’intervention d’ONG

    Les deux associations estiment que, lorsqu’il était à la tête de Frontex, Fabrice Leggeri a permis l’interception de bateaux de migrants par les #garde-côtes_libyens, à la fois en faisant obstacle à l’intervention d’ONG présentes en mer, mais aussi en livrant aux garde-côtes libyens les coordonnées GPS ou les photos aériennes de ces embarcations. Les Nations unies avaient pourtant établi que ces migrants, qui cherchaient à traverser la Méditerranée, étaient exposés en #Libye aux risques de violences physiques et sexuelles, de détention arbitraire, de torture et d’esclavage.

    La Convention de Genève de 1951, relative au statut des réfugiés et à leur droit d’asile, stipule qu’en mer, lorsque des personnes sont en danger, le principe doit toujours être celui de l’assistance et de l’aide. Les règles de l’ONU et de l’Union européenne imposent les mêmes usages.

    La LDH et Utopia 56 accusent également Fabrice Leggeri d’avoir facilité le #refoulement de bateaux de migrants de la #Grèce vers la #Turquie, en refusant, dit la plainte, de relayer leurs signaux de détresse. La plainte lui reproche aussi d’avoir dissimulé ces opérations, en ne les mentionnant pas dans les rapports de l’agence Frontex, et enfin d’avoir fait obstacle à la saisine de l’officier des droits fondamentaux en charge du contrôle des opérations de Frontex.

    Pour rédiger cette plainte, la LDH et Utopia 56 s’appuient notamment sur un rapport de l’Office européen de lutte anti-fraude, qui a précisément mis au jour des pratiques illégales et a mis en cause le rôle de Fabrice Leggeri, dont il était par ailleurs souligné le dirigisme à son poste de numéro 1 de Frontex. Les conclusions de ce rapport avaient contraint Fabrice Leggeri à la démission en 2022. Moins de deux ans plus tard, en février dernier, celui qui a été formé à l’ENA et a fait toute sa carrière dans la haute fonction publique a annoncé rejoindre la liste du Rassemblement national, conduite par Jordan Bardella, pour les élections européennes du 9 juin prochain.
    Des « allégations totalement incorrectes »

    Fabrice Leggeri, contacté par franceinfo, estime que « ces allégations » "sont totalement incorrectes". Il y voit « des manœuvres totalement politiciennes pour [le] discréditer et discréditer la liste du RN lors des élections européennes ». ⁠"Lorsque j’étais directeur de Frontex de 2015 à 2022, l’agence européenne a sauvé plus de 350 000 migrants en mer en conformité avec le droit international de la mer", ajoute le candidat RN. Il indique que « des plaintes pour diffamation sont déjà en préparation contre plusieurs membres de LFI qui ont publiquement proféré ce genre d’accusations totalement infondées ». Sur son compte X, mardi, il ajoute que « le RN est le seul rempart contre le terrorisme intellectuel que l’extrême-gauche et ses ONG font peser sur la France et sur l’Europe pour démanteler l’idée même d’un contrôle des frontières ».

    « La qualification de complicité de crime contre l’humanité est une qualification criminelle et grave, mais ce qui est plus grave, c’est de laisser mourir des dizaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants en Méditerranée, c’est de favoriser leur transfert forcé vers des centres d’esclavage en Libye », estime Emmanuel Daoud, l’avocat de la Ligue des Droits de l’Homme. « À partir du moment où ils sont dans des bateaux, on ne doit pas les refouler, on doit les accueillir et on doit les sauver. Monsieur Leggeri l’a oublié et il devra en répondre », conclut-il.

    La plainte de 53 pages avec constitution de partie civile concernant Fabrice Leggeri a été déposée ce mardi après-midi au doyen des juges d’instruction du tribunal judiciaire de Paris. Une ONG allemande, le Centre européen pour les Droits constitutionnels et Humains, avait demandé il y a deux ans à la Cour pénale internationale à La Haye d’ouvrir une enquête sur le rôle de plusieurs hauts fonctionnaires, dont Fabrice Leggeri, dans ces refoulements de bateaux de migrants entre 2018 et 2021.

    https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/justice-proces/info-franceinfo-europeennes-la-ldh-et-utopia-56-portent-plainte-pour-co

    #plainte #justice #migrations #réfugiés #frontières

    –—

    voir aussi :
    Revealed : The #OLAF report on Frontex
    https://seenthis.net/messages/976360

    • Fabrice Leggeri, numéro trois du RN aux européennes, visé par une plainte pour complicité de crime contre l’humanité

      Deux associations reprochent au directeur de Frontex de 2015 à 2022 d’avoir participé au refoulement d’embarcations de migrants par les autorités grecques vers la Turquie ainsi qu’à des interceptions par les garde-côtes libyens d’embarcations de migrants.

      Le numéro trois sur la liste Rassemblement national (RN) aux élections européennes de juin, Fabrice Leggeri, est visé par une plainte pour complicité de crime contre l’humanité et complicité de crime de torture. D’après nos informations, la Ligue des droits de l’homme (LDH) et l’association de défense des migrants Utopia 56 ont déposé plainte, mardi 23 avril, avec constitution de partie civile auprès du doyen des juges d’instruction du tribunal judiciaire de Paris.

      Cette action en justice vise celui qui est aujourd’hui un candidat du RN au Parlement européen et qui fut directeur de l’agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes, Frontex, de 2015 à 2022. Les plaignants reprochent à l’ex-haut fonctionnaire – aujourd’hui placé en disponibilité du ministère de l’intérieur, son administration d’origine – d’avoir participé, soit en les facilitant, soit en les couvrant, au refoulement d’embarcations de migrants par les autorités grecques vers la Turquie ainsi qu’à des interceptions par les garde-côtes libyens d’embarcations de migrants qui tentaient de rejoindre l’Italie.

      Ces faits ont « facilité la commission des crimes contre l’humanité et des crimes de torture à l’encontre des migrants, par les autorités grecques et libyennes », estime l’avocat Emmanuel Daoud, qui défend les associations. Sollicité, Fabrice Leggeri dénonce quant à lui « des allégations incorrectes » relevant de « manœuvres politiciennes » dans le but de « discréditer la liste du RN ».

      Les mouvements migratoires irréguliers à travers la Méditerranée nourrissent, depuis une décennie, une crise politique au sein de l’Union européenne (UE). En 2015, année record, plus d’un million de migrants ont rejoint le Vieux Continent par la mer. Pour renforcer les contrôles à ses frontières extérieures, les Vingt-Sept ont considérablement augmenté les moyens de l’agence Frontex au fil des ans, dont le budget est passé de 143 millions d’euros à 845 millions d’euros, entre 2015 et 2023.

      (#paywall)
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/04/23/fabrice-leggeri-numero-3-du-rn-aux-europeennes-vise-par-une-plainte-pour-com

    • la Convention de Genève de 1951 stipule que « lorsque des personnes sont en danger, le principe doit toujours être celui de l’assistance et de l’aide », ainsi que les règles de l’ONU et de l’UE. Ces pratiques « relèvent de crimes contre l’humanité », note Utopia 56 sur son site internet, rappelant par ailleurs qu’en « dix ans, plus de 29 500 femmes, hommes et enfants sont morts en Méditerranée », dont « 16 272 » morts ou disparus sous la direction de Fabrice Leggeri, entre 2015 et 2022.

      30k en 10 ans, dont 16k pour lui en 7-8 ans, ça laisse 14k morts en 2-3 ans pour son prédécesseur ? Qui le bat donc haut la main, mais n’est pas attaqué ?

  • Un médecin à l’hôpital israélien de campagne pour les Gazaouis détenus : « nous sommes tous complices de violation de la loi »
    Posted on avril 7, 2024 | Hagar Shezaf| Michael Hauser Tov | Haaretz | Traduction CG pour l’AURDIP

    https://aurdip.org/un-medecin-a-lhopital-israelien-de-campagne-pour-les-gazaouis-detenus-nous-s

    Dans une lettre envoyée au ministre de la Défense, au ministre de la Santé et au procureur-général d’Israël, un médecin de l’hôpital de campagne installé au centre de détention Sde Teiman pour les Gazaouis arrêtés décrit les conditions dont il dit qu’elles peuvent compromettre la santé des prisonniers et qu’elles font courir au gouvernement le risque de violer la loi.

    « Rien que cette semaine, deux prisonniers ont eu leurs jambes amputées à cause de blessures causées par les entraves, ce qui est malheureusement un événement courant », a déclaré le médecin dans la lettre. Il a dit que les prisonniers étaient nourris avec des pailles, déféquaient dans des couches et étaient maintenus en contention constante, ce qui viole l’éthique médicale et la loi.

    Le centre Sde Teiman a été établi immédiatement après le déclenchement de la guerre de Gaza pour détenir les terroristes du Hamas, dont ceux qui ont pris part aux atrocités du 7 octobre, jusqu’à ce qu’ils puissent être déplacés dans une prison normale. (...)

    #Sde_Teiman #Torture

  • #France : une #statue de #Bigeard, le tortionnaire des Algériens, déclenche la polémique

    Alors que l’Algérie continue de réclamer la reconnaissance et la condamnation de la torture coloniale française, le projet d’ériger une statue à #Toul (Meurthe-et-Moselle, nord-est de la France) en l’honneur du colonel Marcel Bigeard suscite une colère légitime chez les Algériens et les Français qui ont conscience des crimes de la #colonisation.

    Bigeard, symbole de la cruauté et de la barbarie de la guerre d’Algérie, est accusé d’avoir commandité et pratiqué la torture contre des Algériens. Son nom est gravé dans la mémoire collective comme synonyme de terreur et de répression.

    Les témoignages poignants des victimes et de leurs familles, ainsi que les documents historiques, accablent Bigeard. Son Manuel de contre-guérilla, véritable manuel de torture, justifie et encourage l’utilisation de cette pratique barbare.

    Le refus de Bigeard de reconnaître ses crimes et son arrogance face aux accusations ne font qu’amplifier la douleur et la colère des Algériens.

    « Comment pouvons-nous envisager d’ériger une statue du parachutiste Marcel Bigeard, comme le souhaite la municipalité de Toul ? Est-il concevable de glorifier la pratique de la torture coloniale dont il est l’un des symboles ? »
    L’association Union Algérienne menace de saisir la justice pour « apologie de crime de guerre »

    C’est ainsi que s’interrogent les historiens français Fabrice Riceputi et Alain Ruscio dans une longue pétition cosignée par les deux hommes et publiée samedi (16 mars) sur le site « Histoire coloniale » (lancé en 2017 par des chercheurs et des enseignants en histoire en France). La pétition est adressée au public français.

    Les historiens annoncent que l’Association française d’histoire coloniale a l’intention de faire pression sur la municipalité de Toul, d’où est originaire Bigeard (décédé en 2010), pour l’empêcher d’ériger la statue.

    La pétition souligne que « l’acte que la municipalité de Toul s’apprête à accomplir intervient au moment où les municipalités de Paris et de Marseille ont retiré les plaques commémorant le maréchal Bugeaud, bourreau du peuple algérien pendant la conquête coloniale ».

    Alors que la France s’engage timidement à reconnaître son passé colonial, glorifier un tortionnaire comme Bigeard est une insulte à la mémoire des victimes algériennes et un obstacle à la réconciliation entre les deux pays.

    De son côté, l’association Unions Algérienne compte saisir la justice pour « apologie de crime de guerre » si la statue de #Marcel_Bigeard est érigée à Toul.

    https://www.algerie360.com/france-une-statue-de-bigeard-le-tortionnaire-des-algeriens-declenche-la-
    #Algérie #monument #toponymie #toponymie_politique #torture #guerre_d'Algérie

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    • Scandale à Toul, une statue pour honorer le général Bigeard, tortionnaire en Algérie

      Dans la sous-préfecture de Meurthe-et-Moselle, l’érection d’une statue en #hommage au général Marcel Bigeard, accusé de torture en Algérie, oppose la mairie, pourtant de gauche, à un collectif citoyen d’historiens, d’associatifs, de communistes et d’insoumis.

      La statue en bronze, haute de plus de deux mètres, dort pour le moment dans un entrepôt de caserne du 516e régiment du train. À moins de deux kilomètres de la vive controverse qu’elle suscite dans cette sous-préfecture de Meurthe-et-Moselle, peuplée de 15 000 habitants.

      Elle représente, glorieux dans son uniforme de parachutiste, Marcel Bigeard. Général multidécoré, résistant, ancien député et secrétaire d’État à la Défense. Né à Toul, élu à Toul, mort à Toul. Bref un « enfant du pays », dont la statue devait être érigée le 18 juin prochain, pour l’anniversaire de l’appel de Charles de Gaulle et celui de la mort de Bigeard.

      Mais le général, décédé en 2010, n’a pas que des thuriféraires. Car l’homme est aussi, bien qu’il l’ait nié toute sa vie, l’un des artisans du système de torture institutionnalisé durant la guerre d’Algérie, notamment durant la « bataille d’Alger ».

      Lorsque l’armée française se livre à des exécutions sommaires, coulant les pieds de ses prisonniers dans le béton avant de les jeter à la mer depuis des hélicoptères, les Algériens surnomment cette technique sordide « les crevettes Bigeard ». Un collectif toulois, « Histoire et mémoire dans le respect des droits humains », s’est donc créé pour protester contre l’érection de la statue, votée deux fois par le conseil municipal, pourtant dirigé par la gauche, en 2018 et en 2023.
      « La mettre à côté d’un monument aux morts, c’est une honte ! »

      Le 26 mars, une centaine de Toulois, communistes, insoumis, militants de la Ligue des droits de l’homme ou d’associations antiracistes ont bravé le crachin qui mouille les pavés du vieux centre, non loin de l’hôtel de ville, pour protester à nouveau contre cette décision.

      L’initiateur du collectif, Philippe Champouillon, 88 ans et lui-même vétéran d’Algérie, monte à la tribune. Il s’est longtemps battu seul contre la mairie. Sa voix usée peine à contenir son émotion : « Cette statue glorifierait un passé qui salit la France, et ternirait le patrimoine culturel de Toul. La mettre à côté d’un monument aux morts, c’est une honte ! »

      La sculpture doit en effet prendre place dans un ensemble mémoriel, située à l’entrée de la ville pour qui arrive par la gare de Toul. Un imposant édifice commémorant les morts de l’invasion prussienne de 1870 y toise les grandes plaques en hommage aux morts des deux guerres mondiales.

      Derrière, coule une petite rivière, à l’ombre des remparts de la vieille ville, réminiscence de la fonction militaire de cette commune, qui accueille depuis plusieurs siècles des garnisons. Durant l’entre-deux-guerres, il y vivait plus de militaires que de civils. Dans cette commune où l’on peut croiser l’ancienne ministre Nadine Morano, qui fit un mandat de députée dans la circonscription, les soldats ont bonne presse, et la fibre patriote est vive.

      « Nous ne sommes pas dans une ville ouvrière, marquée par des luttes syndicales, confirme Patrick Bretenoux, secrétaire de la section PCF de Toul. C’est plutôt une ville marquée par son passé militaire, et l’ancrage de la religion catholique. Il y a un fort vote RN. » Marine Le Pen a recueilli 49,4 % des suffrages à Toul, au second tour de la présidentielle 2022. Le député actuel est toutefois socialiste. Mais Dominique Potier n’a pas souhaité, pour le moment, s’exprimer sur l’affaire de la statue de Toul. Le maire, Alde Harmand, lui, « assume ».
      Une décision en plusieurs étapes

      Rembobinons. En 2018, la Fondation Général-Bigeard, dépositaire de sa mémoire, propose d’offrir à Toul une statue du général, tous frais payés. Anne-Marie Quenette préside cet organisme. Outre son combat en faveur du gradé, cette ancienne avocate, aujourd’hui très âgée, s’est battue pour réhabiliter la mémoire de son père, Jean Quenette, un préfet « vichysto résistant » déclaré inéligible après la Libération pour avoir voté les pleins pouvoirs à Pétain. Le conseil municipal met la proposition au vote.

      Elle est acceptée. Les communistes, qui siégeaient dans la majorité et y siègent encore, s’abstiennent lors de ce premier scrutin. Cinq ans et une pandémie mondiale plus tard, en 2023, le maire organise un second scrutin. Les communistes votent cette fois contre, mais l’installation de la statue est à nouveau adoptée.

      Ses promoteurs s’appuient sur le fait qu’il n’y a pas de preuve directe que Marcel Bigeard se soit livré lui-même à des actes de torture, et sur ses dénégations tout au long de sa vie. En 2000, dans les colonnes du journal d’extrême droite Minute, le général en retraite assurait être « incapable d’écraser un poulet sur la route ou d’égorger un lapin. »

      Bigeard n’a rien avoué ni regretté, tout juste a-t-il évoqué un « mal nécessaire », contrairement à ses compagnons d’armes Aussaresses ou Massu. Ce dernier avait d’ailleurs déclaré, sans qu’on puisse prouver ses dires : « la première fois que j’ai vu une gégène, c’était chez Bigeard. »

      Le général Bigeard a aussi rédigé sept autobiographies pour parler de ses « hauts faits ». « De nombreux participants de la guerre d’Algérie ont éprouvé le besoin d’écrire sur eux-mêmes, de se mettre en scène, relève l’historien spécialiste de la période coloniale Alain Ruscio, qui a fait le déplacement à Toul pour épauler le collectif anti-statue. Bigeard, qui écrit souvent à la troisième personne en parlant de lui-même, se raconte comme le grand vainqueur de la « bataille d’Alger ». »

      En 1957, dix mille parachutistes sont largués sur la capitale coloniale, pour briser les revendications d’indépendance. « Ce n’était pas une bataille, mais une militarisation de la répression, voulue par le pouvoir politique, socialiste en l’occurrence, rappelle l’historien Fabrice Riceputi, présent également à Toul.

      L’objectif n’est pas de combattre les poseurs de bombe, mais de briser une grève anticoloniale déclarée par le FLN. Pour ça, les paras ont carte blanche pour enfermer, torturer, exécuter. C’est à ça qu’a participé le régiment commandé par Marcel Bigeard. Sa responsabilité est évidente. »

      Au vu de son grade d’officier parachutiste pendant la « bataille d’Alger », le fait qu’il ait cautionné et commandé l’utilisation de la gégène ou du supplice de la noyade ne souffre donc aucune contestation. Auprès de l’Humanité, le maire de Toul, Alde Harmand, ex-socialiste, balaie pourtant : « c’est le point de vue de certains, ce n’est pas à la collectivité de juger. Nous recevons autant de courriers de gens pour la statue que de gens contre. »

      L’élu concède qu’il « eut été plus heureux qu’il soit représenté en général ou en civil, plutôt qu’en para. Mais cet uniforme, ce n’est pas que l’Algérie, c’est aussi Dien Bien Phu ». Avant Alger, Marcel Bigeard a en effet opéré en Indochine, sans que l’on comprenne bien en quoi c’est une bonne nouvelle. Alde Harmand s’agace de cette controverse qui dépasse maintenant la seule politique locale : « c’est quelqu’un d’important pour Toul, il y est né, il y est mort.
      Nostalgérie

      C’est un des généraux les plus décorés de France, si on avait estimé qu’il avait commis des actes condamnables, il aurait été déchu. » « Dire qu’il y aurait encore un débat sur l’utilisation de la torture comme système en Algérie, cela relève du négationnisme », tranche l’historien Fabrice Riceputi.

      À Toul, difficile de « déboulonner » l’aura du général Bigeard. Le militaire a déjà une avenue à son nom qui, en longeant la Moselle, permet de rejoindre l’autoroute. Elle fut inaugurée de son vivant, en 1979, en présence de Valéry Giscard d’Estaing, qui l’avait nommé au gouvernement.

      Au village de Lucey, à quelques kilomètres de là, tous les 1er mai, des petits groupes de retraités, anciens d’Algérie, crapahutent dans la campagne lors du traditionnel « rallye Bigeard ». Une promenade au vert, prétexte à un gueuleton nostalgique, où on mange du couscous « comme là-bas ». Il fut un temps où le général Bigeard y participait lui-même. En 2022, sa fille en était l’invitée d’honneur.

      « Au niveau de la commune, on peine à rassembler et surtout à intéresser les jeunes, qui ne connaissant pas Bigeard ou bien s’en fichent », reconnaît le communiste toulois Patrick Bretenoux. Au niveau national, la pétition contre la statue a été signée entre autres par le secrétaire national du PCF Fabien Roussel et les députés insoumis Antoine Léaument et Thomas Portes. Elle totalise un peu plus de 1200 signatures.

      La statue sera-t-elle révélée en grande pompe le 18 juin 2024, comme prévu à l’origine ? Le bras-de-fer continue. D’autant que le nom du sculpteur choisi par la Fondation Marcel-Bigeard n’a pas échappé aux détracteurs du projet. Boris Lejeune est un collaborateur régulier de la revue Catholica, proche de l’ultra-droite catholique.

      L’artiste a à son actif une statue de Jeanne d’Arc livré à la mairie de Saint-Pétersbourg en 2021. Et, à Orange, ville dirigée de longue date par l’extrême droite, c’est sa signature qu’on retrouve en bas du Mémorial de la Terreur, dédié aux religieux tués lors de la Révolution française.

      https://www.humanite.fr/politique/guerre-dalgerie/scandale-a-toul-une-statue-pour-honorer-le-general-bigeard-tortionnaire-en-

    • Guerre d’Algérie : « Eriger une statue du général Bigeard montre le chemin qui reste à parcourir pour mieux comprendre notre passé colonial »
      TRIBUNE, Etienne Augris, Mehdi Mohraz, Historiens et auteurs
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/11/19/guerre-d-algerie-eriger-une-statue-du-general-bigeard-montre-le-chemin-qui-r

      Le 24 octobre, après plusieurs années de débats à Toul (Meurthe-et-Moselle), une statue du général Marcel Bigeard (1916-2010) a été érigée dans un square de sa ville natale, en toute discrétion, ce qui atteste au moins d’une certaine gêne. Depuis 2018 et un premier vote du conseil municipal dirigé par le maire Alde Harmand (divers #gauche), la polémique liée à cette statue anachronique et problématique montre le chemin qui reste à parcourir vers une meilleure compréhension du passé colonial dans notre société.

      La statue, offerte à la ville par la Fondation Général Bigeard, réclame d’interroger la vie de ce célèbre Lorrain, déjà honoré par plusieurs noms de rue, à Toul et ailleurs. Bigeard, enfant de Toul, a été secrétaire d’Etat à la défense, puis député de centre droit dans les années 1970-1980. Mais cette carrière politique ne se comprend qu’en considérant le parcours militaire de ce résistant, parachutiste engagé dans les guerres coloniales.

      Il y fonde sa légende de meneurs d’hommes, notamment en Indochine, d’où il revient en septembre 1954, après la chute de Dien Bien Phu et quatre mois de captivité. Promu lieutenant-colonel, il participe, à partir d’octobre 1955, à la guerre d’Algérie à la tête du 3e régiment de parachutistes coloniaux, qu’il commande lors de la bataille d’Alger (janvier-septembre 1957).

      Une contextualisation nécessaire

      C’est de cette période que date l’expression « crevette Bigeard » pour dire la pratique de l’élimination des combattants, réels ou supposés, du Front de libération nationale (FLN) algérien, jetés à la mer, lestés de ciment, depuis des hélicoptères. C’est surtout relativement à cette période que l’érection d’une statue, le consacrant en « héros » avec les mentions « Servir la France » et « Croire et oser », sans rappeler son implication dans ces crimes de guerre, est problématique.

      Le nom de Bigeard ne peut être dissocié de la torture généralisée dans le contexte colonial français. Il s’y est adonné en Indochine et en Algérie, affirmation soutenue par les regrets du général Jacques Massu, son supérieur en Algérie. Celui-ci relate qu’en 1955 il a interpellé Bigeard, qui « était en train d’interroger un malheureux avec la #gégène » (générateur électrique portatif détourné de son usage afin de faire parler les suppliciés), qui lui a répondu : « On faisait déjà cela en Indochine, on ne va pas s’arrêter ici ! » (Le Monde du 22 juin 2000).

      Bigeard a toujours nié publiquement la torture, assumée pourtant devant ses hommes au front, comme le rapporte l’un d’entre eux, Gérard Périot, dans Deuxième classe en Algérie, (Flammarion, 1962, p. 201) : « Lorsque le général de Gaulle et M. Delouvrier sont venus à Saïda, ils m’ont dit : plus de tortures. Alors, moi, messieurs, je vous dis : plus de tortures, mais torturez quand même. »

      Les lois d’amnistie relatives à l’Algérie (de 1962 à 1968) ne permettent plus de juger ceux qui y ont enfreint les lois de la guerre. Bigeard, comme d’autres, ne pouvait donc pas être poursuivi pour ces faits. L’absence de condamnation, comme l’affirme le maire, n’est donc pas un argument recevable. Le don d’une statue à une municipalité ne saurait dispenser celle-ci d’interroger le passé et les actes d’un de ses « enfants », aussi connu qu’il ait été, ni faire fi de la vérité.

      Ce monument pose d’autant plus problème que les sociétés postcoloniales ont entamé une réflexion sur les statues héritées de l’époque coloniale. Beaucoup ont été érigées au début de la IIIe République. Cette « statuomanie » avait pour but de marquer l’espace public, voire de le saturer, de références républicaines.

      Dans l’empire colonial, et en particulier dans les départements français d’Algérie, les statues de militaires furent très nombreuses, devenant ainsi un « outil important de l’appropriation du pays et de la constitution de la situation coloniale – avec ses rapports de force et, à plus long terme, sa contestation », comme le rappelle l’historien Jan C. Jansen dans le chapitre qu’il écrit pour l’ouvrage collectif Histoire de l’Algérie à la période coloniale, 1830-196 (La Découverte, 2014).

      Certaines d’entre elles ont été « rapatriées » après l’indépendance. Les questions qu’elles posent à nos sociétés et les messages qu’elles véhiculent cristallisent certains points aveugles de notre présent comme de notre regard sur le passé. Depuis 2020, les interrogations propres aux historiens ont pu entrer en résonance avec la demande sociale d’une clarification et d’une plus grande cohérence entre les valeurs revendiquées de nos sociétés et celles, imprégnées de violence et de domination, affirmées par de nombreuses statues. Les enseignants que nous sommes ont pu constater qu’un travail important de contextualisation permet de dépasser le dilemme : déboulonner ou laisser en place ?

      Un choix « contre-productif »

      Une statue a en particulier attiré notre attention, celle du sergent Blandan, mort en 1842 sous les ordres de #Bugeaud pendant la conquête de l’Algérie. Célébrant le « sacrifice héroïque » du soldat, elle a été élevée en Algérie dans les années 1880 avant d’être « rapatriée » à Nancy en 1963. Or, la plupart des habitants de la ville ignorent qui il était ! En revanche, sa présence et le travail de recherche sur le monument ont permis de prendre conscience de la violence de cette histoire. Choqués qu’on puisse célébrer des personnages ayant commis des crimes, même dans le cadre légal de l’époque, nos élèves ont interrogé la municipalité.

      Les élus locaux, confrontés à ces questions, peuvent faire des choix très différents. Ainsi en 2025, une installation faisant face à la statue de Blandan, pensée par la journaliste, autrice et réalisatrice Dorothée-Myriam Kellou en lien avec des élèves et des étudiants, les musées de Nancy et la municipalité, aboutira à une meilleure compréhension de l’histoire complexe et tragique de la conquête de l’Algérie par la France et du contexte de la mort du sergent Blandan.

      Installer aujourd’hui une statue de Bigeard s’avère donc tout à fait anachronique et contre-productif à l’heure où un travail important doit être mené sur celles héritées du passé colonial.

      Etienne Augris et Mehdi Mohraz sont historiens et auteurs, enseignants en Lorraine. Ils ont contribué à l’ouvrage « Changer de camp. 14 volte-faces au XXe siècle »_ (Novice, 272 pages, 21,90 euros).

      #histoire #armée_française