• Au Collège de France, « l’urgence à agir » face au dérèglement climatique ne fait pas l’unanimité
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2025/07/08/au-college-de-france-l-urgence-a-agir-face-au-dereglement-climatique-ne-fait

    « Il faut peut-être relativiser cette notion d’urgence », a assuré un membre de l’institution dans le cadre d’une table ronde organisée en juin par une chaire bénéficiant du soutien financier du groupe pétrolier TotalEnergies.

    Par Barnabé Binctin
    Publié le 08 juillet 2025

    Il faut peut-être relativiser l’importance des propos tenus dans les conférences du Collège de France.

  • Pour 2 millions, le Collège de France perd le droit de critiquer Total
    https://revue21.fr/article/college-de-france-total

    Le 13 juin 2025, le #Collège_de_France nous a communiqué ce contrat de 26 pages qui interroge la #liberté_académique dont doit se prévaloir un lieu de savoir. Le texte prévoit que #Total octroie la somme de 2 millions d’euros pour l’animation, de 2021 à 2026, de cette chaire. Chaque année y siège un scientifique qui s’est illustré dans sa discipline, comme l’économiste Christian Gollier ou le professeur d’histoire environnementale Kyle Harper. Une initiative visant à « s’engager et prendre part [au] combat » de la « transition écologique et énergétique » à l’heure de l’« urgence climatique », comme l’indique le site web Avenir Commun Durable.

    En échange de cette donation, le Collège de France a consenti à une clause dite de non-dénigrement, c’est-à-dire qu’il s’engage à s’abstenir de « toute communication directe ou indirecte, écrite ou orale, susceptible de porter atteinte à l’image et à la notoriété » de la multinationale. Laquelle ne voit pas de contradiction à reconnaître, dans le même souffle, que « la réussite, la richesse intellectuelle, l’impact et le rayonnement de l’initiative Avenir Commun Durable reposent sur la réputation d’indépendance […] du Collège de France ».

    https://archive.ph/WMNzR
    #climat #convention #universités

  • #BNP, #Banque_populaire... 20 milliards de dollars ont été investis dans le #chaos_climatique en 2024

    Dix ans après l’Accord de Paris, les banques continuent d’investir massivement dans le dérèglement du climat. C’est ce que démontre le rapport « #Banking_on_Climate_Chaos » (« Miser sur le chaos climatique » : https://www.bankingonclimatechaos.org), réalisé par l’ONG #Reclaim_Finance : 869 milliards de dollars (751 milliards d’euros) ont été engagés dans les #énergies_fossiles en 2024 par les 65 plus grandes banques mondiales. Soit une augmentation de +23 % par rapport à 2023.

    En France, les principales banques à avoir investi dans le développement des énergies fossiles l’an passé sont #BNP_Paribas (5,9 milliards de dollars), le #Crédit_agricole (5,4 milliards), la #Société_générale (4,7 milliards) et la Banque populaire et Caisse d’épargne (#BPCE, 4,2 milliards). Au total, elles cumulent 20,2 milliards de dollars (17,5 milliards d’euros) d’investissements dans des projets climaticides.

    Malgré son arrivée en bas du podium, la Banque populaire affiche « les tendances les plus inquiétantes », souligne Reclaim Climate. La BPCE a augmenté de 133 % ses financements dans le développement de nouveaux champs pétroliers et gaziers en un an.

    Ainsi, la Banque populaire « se distingue en 2024 par des transactions aux pires acteurs du secteur, devenant cette année-là la première banque française à financer #TotalEnergies », pointe Lucie Pinson, directrice de Reclaim Finance.

    https://reporterre.net/BNP-Banque-populaire-20-milliards-de-dollars-ont-ete-investis-dans-le-ch
    #finance #banques #rapport #énergie_fossile #pétrole #investissements

    • Débat dans POL/N sur les tensions entre les nouvelles mesures de sécurité, la lutte contre le terrorisme... et les libertés individuelles. Avec cette question : à quel point sommes-nous entrés dans l’ère de l’ultra surveillance numérique ?

      Mes invités :

      Maître Emmanuel Daoud, avocat au barreau de Paris et près la Cour pénale internationale, avocat de la FIDH, la LDH, RSF, MSF, Notre Affaire à Tous… Membre de l’association Les Jurisnautes, et auteur de plusieurs articles sur le sujet de notre débat.
      Fabrice Epelboin, un des pionniers dans la pensée du numérique en tant qu’objet politique et transformateur de la société. Entrepreneur, innovateur, enseignant, expert en cybersécurité… Il est un défenseur actif – pour ne pas dire un activiste - des libertés numériques, de la neutralité du net, des Creative Commons, de l’eDemocratie… Pour lui, La Tech est un « Combat de Sociétés », pour reprendre la baseline de son podcast « Les Éclaireurs du Numérique ».

      Sommaire :
      01:35 sous surveillance numérique de l’État ?
      04:13 l’opinion publique réclamera plus de sécurité
      05:26 s’il y a des atteintes à la liberté, il faut qu’elles soient proportionnées
      05:43 vers une surveillance panoptique
      06:51 les gens disaient "je n’ai rien à cacher"
      07:32 des garanties juridiques ?
      09:20 loi narcotrafic et menace sur le chiffrement
      11:17 société paranoïaque
      14:05 l’AI Act
      16:02 les dispositifs juridiques ont le mérite d’exister
      16:56 est-ce qu’on va vers une généralisation des abus ?
      17:49 Insécurité vs Sentiment d’insécurité
      19:08 l’affaire Telegram
      22:04 une affaire emblématique
      25:47 la recevabilité des preuves
      26:24 ça c’est l’Etat de droit positif
      27:58 décrépitude démocratique
      29:54 Moi, je suis optimiste

  • « TotalEnergies chercherait à utiliser le Collège de France comme support publicitaire qu’il ne s’y prendrait pas autrement »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/05/04/totalenergies-chercherait-a-utiliser-le-college-de-france-comme-support-publ


    A Bouguenais (Loire-Atlantique), le 14 novembre 2022. STEPHANE MAHE / REUTERS

    « Désagréments » : c’est le mot qu’a choisi le Collège de France pour qualifier les effets du changement climatique, dans sa présentation d’un événement qui doit se tenir le 15 mai. L’événement est un colloque sur la #géo-ingénierie, c’est-à-dire « l’ensemble des techniques qui visent à manipuler et modifier le climat et l’environnement de la Terre à grande échelle » et destinées, précisément, à éviter ces « désagréments ». Le colloque est organisé dans le cadre de la chaire Avenir commun durable, lancée en 2021 par la prestigieuse institution et consacrée « aux enjeux de la transition écologique et énergétique ». En 2025, la chaire est dévolue au climat ; elle compte la société pétrolière #TotalEnergies parmi ses deux « grands mécènes ».

    https://archive.ph/xTL9f

    #sciences #climat

  • #PFAS dans l’#eau : les sites les plus polluants de #France identifiés

    On commence à identifier les responsables : 146 sites industriels sont à l’origine de la quasi-totalité des rejets de PFAS dans l’eau, selon une étude publiée mardi 1er avril par #Générations_futures (https://www.generations-futures.fr/actualites/rejets-pfas-icpe). Au total, l’association a cartographié les 225 usines les plus émettrices.


    Ce #rapport inédit s’appuie sur l’exploitation des données collectées par les Directions régionales de l’environnement (Dreal) auprès de quelque 2 700 Installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE).

    « Près de 1 600 établissements ayant effectué leurs analyses ont détecté des PFAS dans leurs #rejets, mais dans la plupart des cas, ce sont des rejets minimes », explique Pauline Cervan, toxicologue au sein de l’association.

    13 « super-émetteurs »

    Parmi les sites pollueurs, l’association a également identifié 13 « super-émetteurs » — notamment #Arkema près de Lyon, #Solvay dans le Gard et #Chemours dans l’Oise.

    Avec également quelques (mauvaises) surprises : à Mourenx, dans les Pyrénées-Atlantiques, l’usine pharmaceutique #Finorga a évacué jusqu’à 181,9 kilos de fluor organique en un jour vers la station de traitement.

    Les sites industriels identifiés fabriquent des #pesticides, des #médicaments, ou ont recours à des mousses anti-incendies, comme les raffineries #TotalEnergies, particulièrement polluantes.

    « La lueur d’espoir, c’est qu’il apparaît possible de mener des actions ciblées sur ce nombre restreint d’usines », estime Pauline Cervan. Générations futures demande de renforcer la surveillance de ces #polluants_éternels, de réguler les émissions, et d’appliquer le principe pollueur payeur, afin que ces industriels payent pour la #dépollution nécessaire de l’#eau_du_robinet.

    https://reporterre.net/PFAS-dans-l-eau-les-sites-les-plus-polluants-de-France-identifies
    #plastique #pollution #responsabilité #industrie #cartographie #cartographie #visualisation #eau_potable

  • Dominique Eddé, romancière libanaise : « On n’affaiblit pas le racisme avec des interdits, on s’interdit ce qui le renforce »
    https://archive.ph/2025.03.28-103250/https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/03/28/dominique-edde-romanciere-libanaise-on-n-affaiblit-pas-le-racisme-avec-des-i

    Alors que notre temps présent est désamarré du passé, et en proie à une tempête d’inconnues, alors que le #totalitarisme gagne la planète entière autour d’une Europe étranglée, alors que Gaza, ou le très peu qui en reste, est à nouveau soumis à une pluie de bombes, alors que l’Ukraine est à la merci de deux prédateurs omnipuissants, alors que l’#extrême droite européenne, dont on connaît l’histoire, est invitée à une conférence sur l’antisémitisme en Israël, n’est-il pas urgent de commencer à imaginer un nouveau langage, de préférer la fenêtre au miroir ? On n’affaiblit pas le racisme avec des interdits, on s’interdit ce qui le renforce.

    Le 7 mai 2024, j’ai écouté le discours devant le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) d’un ancien premier ministre [Gabriel Attal], signataire de la pétition. Il n’a pas jugé nécessaire de dire un mot, durant trente minutes d’adhésion enflammée à l’Etat d’Israël, pas un mot qui en appelle à un peu de compassion envers les Palestiniens. Est-ce ainsi que l’on compte sérieusement recoudre dans le tissu, injecter de l’altérité ? Jusqu’à quand va-t-on se borner à l’entre-soi de la mémoire ?

    Tout se passe, à la lecture de ce texte, comme si la création de l’Etat d’Israël, dont plus personne n’ignore qu’elle a causé en 1948 l’expulsion de 700 000 Palestiniens, avait été suivie d’un projet constructif, ouvert, inclusif pour ceux qui restaient. Comme si le #sionisme n’avait rien à se faire pardonner de la part de ceux qui n’étaient nullement impliqués dans l’abomination de la Shoah. Comme si l’humiliation infligée aux Palestiniens, avant l’arrivée du Hamas au pouvoir, leur dépossession méthodique avant et après 1967, l’absorption de Jérusalem transformée en capitale par l’Etat d’Israël, la déclaration d’Israël comme Etat-nation du peuple juif, en juillet 2018, ne faisaient pas violence à celles et ceux qui ont une autre idée de la justice et du partage.

    Que cette surdité, ce flagrant déni soient liés au traumatisme subi, je peux le comprendre. Mais combien de temps encore ? Quand va-t-on admettre que la paix dans laquelle se trouvaient les Israéliens avant le funeste 7-Octobre n’était la paix que pour eux ? Que de fois, j’ai lu, entendu ; « Nous étions en paix, ils nous ont déclaré la guerre, massacrés. Il fallait bien se défendre. »

    L’atroce massacre qui a rompu et du même coup renforcé la routine de l’occupation, de la #colonisation – car oui, c’est le mot « #colonie », et non « #implantation », qui convient – n’a pas rompu la paix. Il n’y avait pas de paix de l’autre côté de la frontière. Il y avait l’asphyxie. C’est là que réside l’immense malentendu, plus exactement le non-entendu, qui empêche la pensée de respirer.

    Je suis de celles et ceux qui n’utilisent plus le mot « sionisme » ou « antisionisme » depuis des lustres, pour la bonne raison qu’Israël est désormais un Etat de fait, un principe de réalité et donc une société à reconnaître, à protéger. Nous avons désormais besoin de nouveaux mots pour tout. Mais – et je dis bien « mais », quelles que soient les objections que cette conjonction de coordination soulève – la confusion entre un racisme à combattre et une opinion politique qui doit pouvoir s’exprimer dans le débat public n’est pas acceptable.

    « Le sionisme, est-il écrit dans la tribune, est un barrage à la haine. » Autrement dit, à l’antisémitisme. Et l’autre barrage, le barrage contre la négation et le mépris sans nom du peuple palestinien, de sa mémoire, de son histoire, le sionisme a-t-il jamais commencé à le construire ? Faut-il que la France, sur les pas de l’Amérique, se mette à interdire par la loi l’usage d’un mot – « antisionisme » – à l’instant où l’exigence absolue devrait être de réclamer l’entrée des médias étrangers dans Gaza ? Je ne veux pas y croire.

    Un dernier point : la tribune dont je discute les termes reprend une comparaison, apparue depuis peu dans la presse, à savoir qu’Israël n’est pas plus grand que la Bretagne. Que sous-entend cette nouvelle trouvaille au moment précis où Israël Katz, le ministre de la défense israélien, déclare la volonté de son pays d’annexer Gaza ? Au moment où Israël avale le plateau du Golan et grignote le Liban sud ? Au moment où s’affichent sur nos écrans des visages ensanglantés d’enfants orphelins de tout : de terre, de famille, d’avenir. Ma question, pour finir, est très simple : la forme, le contenu et le calendrier de ce texte sont-ils de nature à faire baisser l’antisémitisme ?

  • Le #nazisme, un #totalitarisme ?

    #Chapoutot, #Ingrao et #Patin suggèrent par conséquent d’« abandonner la notion de “totalitarisme”, pour comprendre que si le régime reposait sur des mesures coercitives d’une grande violence envers ses ennemis désignés – c’est un fait –, pour de nombreux Allemands, les ressorts de sa domination étaient tout autres ».

    Bien qu’en la matière Chapoutot, Ingrao et Patin visent Les origines du totalitarisme de Hannah #Arendt (1951), dont les vues doivent beaucoup au Béhémoth qu’elle a lu dès sa première version parue en 1942, c’est à Neumann que l’on doit, parmi les premiers, d’avoir montré la nature totalitaire du régime nazi, et cela sans besoin de le démontrer puisqu’il lui suffisait de citer l’un de ses idéologues, en l’occurrence Alfred Rosenberg, affirmant qu’en 1933 ce « n’est pas l’instauration de la totalité de l’État, mais de la totalité du mouvement national-socialiste » qui se produit. Ce que redisent peu ou prou les trois historiens lorsqu’ils écrivent qu’avec l’avènement du nazisme « l’État est donc réduit à un simple instrument neutre, technico-pratique, qui est mis au service des nouveaux maîtres du pays ».

    https://www.en-attendant-nadeau.fr/2025/03/18/recension-chapoutot-ingrao-patin-neumann

    #Franz_Neumann
    #histoire
    #antisémitisme
    #recension

  • Chez #Blablacar, la dégringolade après l’arrêt des #primes #covoiturage

    Blablacar et #TotalEnergies avaient gonflé les vertus du covoiturage pour profiter des « #certificats_d’économie_d’énergie ». La #suspension de ce filon ultralucratif, en juin, a fait dégringoler la valeur de l’entreprise, révèle notre enquête.

    Gros coup de frein en plein excès de vitesse. La décision du Conseil d’État, il y a sept mois, de suspendre la « #prime_covoiturage » de 100 euros et l’instrument financier très lucratif qui l’accompagnait a fait perdre à l’entreprise Blablacar un quart de sa valeur. C’est ce que révèlent les chiffres dénichés par Reporterre dans le rapport financier publié le 30 janvier par le fonds d’investissement VNV, un des actionnaires de l’entreprise française.

    Cette estimation montre à quel point l’entreprise a profité des « certificats d’économies d’énergie » (#CEE). C’est un système particulièrement opaque déployé par l’État depuis 2005 et en forte croissance depuis 2022. Il consiste à faire financer par des entreprises du secteur de l’énergie des actions d’économie d’énergie. Au total, 6 milliards d’euros, ne transitant pas par les caisses de l’État et non contrôlé par le Parlement... mais bel et bien prélevé sur les factures d’énergie des particuliers. Une somme qui a mis Blablacar sous perfusion donc, et qui a aussi financé la rénovation thermique des bâtiments par exemple.

    Rappel des faits : dès 2012, Blablacar a noué un partenariat avec TotalEnergies dans le cadre de ces CEE. L’énergéticien a d’abord financé des #cartes_carburant à 20 euros distribuées aux nouveaux conducteurs, puis des #primes_de_bienvenue. Le tout, en échange de certificats d’économie d’énergie délivrés par Blablacar, que TotalEnergies présentait ensuite à l’administration pour prouver qu’elle remplissait ses obligations.

    Des #économies_d’énergie largement exagérées

    Problème : les économies d’énergie qui justifient ce montage ont été largement exagérées et insuffisamment argumentées, a estimé le Conseil d’État dans sa décision du 25 juin 2024. Blablacar, pour capter une partie la manne des CEE, et TotalEnergies pour obtenir des certificats à bon prix, ont réussi à faire adopter par le gouvernement un mode de calcul des économies d’énergie réalisée grâce au covoiturage en leur faveur. L’État ne s’est pas contenté d’écouter le duo mais a pris un décret « coup de pouce » pour encore gonfler ces économies d’énergie virtuelles.

    Au bout du compte, pour l’année 2023, chaque nouvel inscrit sur la plateforme de covoiturage longue distance était « vendu » par Blablacar comme l’équivalent de... 42 000 km de voiture évités.

    Selon les chiffres communiqués en juin par Blablacar à Reporterre, l’opération lui a rapporté 90 millions d’euros en 2023. Un tiers de cette somme a été reversé aux 491 000 nouveaux inscrits. Le géant français du covoiturage conservait néanmoins une marge de 66 % sur chaque prime.

    C’est donc une #manne conséquente qui s’est envolée depuis le mois de juin et la décision du Conseil d’État. Une réécriture du mode de calcul a été finalisée fin décembre, avec des économies d’énergie 2,6 fois moins importantes que dans la première version. Elle est désormais en attente d’une validation par l’administration, dans un climat d’incertitude politique et de guerre d’influence autour des certificats d’économies d’énergie.

    Les #finances de Blablacar sont un secret bien gardé

    Contacté par Reporterre, Blablacar reconnaît que sa rentabilité est étroitement liée aux certificats d’économie d’énergie, mais réfute toute surestimation. La décision du Conseil d’État résulte selon elle d’un défaut de justification.

    « Les certificats d’économie d’énergie ont permis de multiplier par vingt le nombre de covoiturages en dix ans, vante Blablacar. Face à l’urgence de décarboner nos mobilités, est-il acceptable de renoncer à des dispositifs pollueurs-payeurs qui ont démontré leur efficacité et qui ne pèsent pas sur le budget de l’État ? »

    Les finances de Blablacar sont un secret bien gardé. L’entreprise française est quasiment monopolistique sur le covoiturage longue distance en France et étend sa toile à l’internationale à une vitesse folle. Mais elle ne publie pas ses comptes de résultat, malgré l’obligation légale.

    Le rapport du fonds VNV, qui possède 14 % de Blablacar, permet d’estimer que la plateforme vaut, virtuellement, un total de 1,5 milliard d’euros. Et malgré une année 2024 « difficile », « en raison d’un malheureux concours de circonstances », VNV continue de voir l’avenir de Blablacar en rose. La plateforme atteint « près de 100 millions de passagers dans 22 pays » et affiche « une croissance de 20 à 25 % en 2024 par rapport à l’année précédente », écrit VNV.

    Les CEE devraient être rebranchés, à un niveau certes moindre qu’en 2023, mais dans une version « plus robuste », qui devrait « générer de la valeur pour l’entreprise », ajoute le fonds. L’Espagne se lance d’ailleurs à son tour dans le système des CEE, « ce qui transforme ce revenu […] en un modèle d’affaires. »

    Le #bilan_carbone du covoiturage en question

    Ce détonant succès financier interroge. Les #financements_publics et parapublics qui irriguent le covoiturage sont-ils justifiés ? Le bilan n’est pas simple à tirer. Les chiffres officiels, qui montrent une nette croissance du nombre de covoitureurs depuis que des primes sont distribuées, sont à relativiser. Beaucoup d’habitués du covoiturage informel se sont inscrits sur les plateformes pour profiter de la prime.

    Les vertus écologiques du covoiturage méritent également d’être questionnées. Les études sont nombreuses et parfois contradictoires, mais la plus récente, versée en novembre 2024 aux travaux préparatoires de la nouvelle fiche CEE « covoiturage longue distance », indique que le développement du covoiturage se fait principalement au détriment… du train. Le cabinet d’étude Kantar, sous l’égide de l’Ademe, l’agence gouvernementale de la transition écologique, a interrogé 11 000 covoitureurs de Blablacar. Les passagers ne sont que 11,7 % à avoir choisi le covoiturage en remplacement d’un trajet à bord de leur véhicule personnel.

    Si, grâce aux revenus tirés du covoiturage, des conducteurs décident de prendre plus souvent leur voiture, une tendance déjà observée, le bilan carbone de l’opération sera donc négatif.

    En revanche, l’augmentation du taux d’occupation des véhicules en circulation reste un axe d’amélioration identifié par la plupart des scénarios de décarbonation des transports. « C’est tout le drame de la situation : l’augmentation du taux d’occupation est indispensable pour la transition. C’est pour cela qu’il faut que le développement du covoiturage soit une politique publique, avec un pilotage dans l’intérêt général, loin de ce que font actuellement certains leaders du secteur. Une politique publique plus structurelle émerge, mais trop lentement et trop timidement », dit Thomas Matagne, président d’Ecov, une entreprise solidaire qui développe des lignes de covoiturage.

    Toujours est-il que le covoiturage figure en bonne place dans l’argumentaire de greenwashing déployé par TotalEnergies, Vinci, ou d’autres acteurs liés à la voiture. Comme un moyen de préserver une place pour la voiture dans la transition écologique.

    https://reporterre.net/Chez-Blablacar-la-degringolade-apres-l-arret-des-primes-covoiturage
    #France #opacité #green-washing

  • Rien trouvé dans la presse pour le moment, mais bientôt une avalanche de vélos-cargos « gratuits » ?

    Dans le cadre des #CEE, et pour la dernière année de la 5ème période du dispositif, viennent de sortir trois arrêtés qui modifient les opérations éligibles. Pas trouvé d’infos à jour sur les sites des ministères, mais un résumé ici :
    https://www.centre-val-de-loire.developpement-durable.gouv.fr/le-dispositif-de-certificats-d-economies-d-energie-a4946.html

    Cette révision introduit notamment au 1er janvier 2025 l’opération n° TRA-EQ-131, soit le financement de l’"achat ou location, par une personne morale, de vélos-cargos neufs ou reconditionnés", à hauteur de 673€ max.

    Tous les professionnels, personnes ou sociétés détentrices d’un numéro de SIRET, sans restriction de secteur d’activité, et a priori sans aucun autre justificatif, vont donc pouvoir sur simple demande se faire livrer leur vélo-cargo « gratuit ». Ou des tombereaux de vélos-cargos « gratuits », selon la taille de la boite, puisque la limitation serait à un vélo par salarié...

    • Ont donc fleurit ces dernières semaines quelques sites montés à l’arrache, au WHOIS masqué, sans coordonnées ni nom de société (ni mentions légales ni politique de confidentialité évidemment…)

      copecocargo - Registered On : 2025-02-10
      voelio - Registered On : 2025-01-19
      velo-gratuit - Registered On : 2025-02-10
      velo-cargo-gratuit - Registered On : 2025-02-10

      Avec éventuellement quelques faux « témoignages » de clients satisfaits (parce qu’il n’y a certainement pas encore eu un seul vélo de livré).
      Probablement pas même en stock ni commandés (d’ailleurs sur ces sites aucune description d’un modèle proposé), c’est juste la course pour se positionner au plus vite et espérer pouvoir empocher sa part du pactole.

    • C’est un voisin qui m’a appelé pour me dire qu’il avait « un cadeau pour moi ».
      Qu’il avait été missionné par une boite pour écouler au plus vite 5000 de ces vélos-cargos « gratuits ».
      Que cette seule boite espérait en faire livrer quelque chose comme 150000.
      Qu’au prix de sa commission, il ne pourrait se permettre de faire du porte-à-porte, mais devait plutôt démarcher des grosses structures ("j’ai fait ** hier, 300 membres du personnel, 100 vélos-cargos réservés").

      Cette boite a bien une adresse postale en région parisienne, et se dit spécialiste en revente de produits liés à la transition énergétique pour « lutter contre le changement climatique » et « pour un futur plus vert », qui vont, selon le sens du vent fiscal du moment, de la chaudière à granulés au radiateur-à-un-euro, en passant par les spots à leds et donc désormais les vélos-cargos. Comprendre : spécialiste en extraction de bénéfices sur les millions d’aides que génère cette « #transition_énergétique ».

      Pour l’opération vélos-cargos qui est en train de se monter, c’est avec #TotalEnergies Électricité et Gaz France SA qu’ils font affaire.

      #greenwashing

  • #Relaxe au goût amer pour les #Scientifiques_en_rébellion : « C’est une goutte d’eau dans un océan de défaites »

    Seize personnes, dont cinq #scientifiques, poursuivies pour avoir mené une #action_militante au #Havre en 2023 ont été mises hors de cause par la justice lundi 10 février. Le chercheur #Hugo_Raguet, relaxé, n’arrive pas à y voir une victoire tant le blacklash environnemental n’épargne aucune partie du monde.

    On s’attendait à recueillir une réaction enjouée et une parole revigorée. Lundi 10 ;février, seize personnes, dont cinq scientifiques, poursuivies devant le tribunal correctionnel du ;Havre pour « entrave à la circulation » après avoir mené en ;2023 une action contre la mise en place d’un terminal méthanier de #TotalEnergies dans le port de la ville , ont été mis hors de cause par la justice. « La décision est une relaxe totale », nous a fait savoir par message leur avocate Chloé Chalot. Rare bonne nouvelle ces derniers temps en matière de lutte écologique. Lors de l’audience le 6 ;décembre, Hugo Raguet, 37 ;ans, membre des Scientifiques en rébellion , connus pour leur lutte contre l’inaction climatique et la #désobéissance_civile, avait pris la parole au nom des cinq prévenus faisant partie du collectif. « Nous pensions que les consensus scientifiques seraient correctement relayés dans les médias, éclaireraient les débats publics, et que les décideurs sauraient en tenir compte, mais malgré nos alertes, les décideurs poursuivent la même trajectoire autodestructrice. Ce terminal méthanier en est une illustration évidente. C’est un projet d’un autre temps. »

    En définitive, cet enseignant-chercheur en informatique à l’Institut national des sciences appliquées à Blois, qui avait procédé avec ses camarades au blocage d’un pont mobile tout près du chantier de l’installation portuaire le 12 ;mai 2023, n’est pas condamné pour cette action. Mais le terminal méthanier, lui, a bien fini par être mis en place. Au bout du fil, Hugo Raguet évacue très vite le sentiment de satisfaction liée à la décision judiciaire. Face au « backlash environnemental »en cours ,partout sur la planète « mais également en France », la victoire obtenue devant le tribunal du ;Havre « n’est que symbolique »,exprime-t-il .

    Comment vous sentez-vous, depuis que vous avez appris votre relaxe ; ?

    Je suis soulagé, c’est une évidence, mais cela s’arrête un peu là. D’abord, nous ne savons pas encore pour quel motif le tribunal a pris cette décision. Notre avocate a plaidé au nom de la « liberté d’expression » et de « l’état de nécessité » [principe qui reconnaît « pénalement irresponsable » toute personne qui, « face à un danger actuel ou imminent » et menaçant pour « elle-même, autrui ou un bien », n’a d’autre ressource que d’accomplir un acte défendu par la loi, ndlr],mais nous sommes encore dans le flou, donc c’est difficile de se réjouir outre mesure si finalement, nous avons gagné pour une autre raison. Si le motif de l’état de nécessité est retenu, cela pourrait faire jurisprudence et permettre de protéger les militants écologiques. Mais quand bien même cette décision irait dans ce sens, tout cela ne fait pas le poids face à la réalité du monde ; : nous assistons à un tel recul dans les domaines de la protection de l’environnement, des droits humains, et de la coopération, partout sur la planète et également en France, que c’est difficile de voir autre chose qu’une victoire symbolique.

    Que voulez-vous dire ; ?

    Nous avons gagné devant la justice pour une mobilisation qui était importante et dont je suis fier. Mais c’est une goutte d’eau dans un océan de défaites. Depuis des semaines, je constate avec effroi et une très grande colère que le mouvement pour le climat ne peut rien face au mouvement de fond. La désobéissance civile pour tirer la manche de l’opinion c’est bien, mais on est face à des ennemis beaucoup plus forts que nous. Les extrêmes droites climatosceptiques montent partout dans le monde, il semble qu’aucun des pays riches signataires de l’accord de Paris n’ait jamais eu sérieusement l’intention de le respecter, le Pacte vert européen est remis en question , la situation française est exaspérante car il ne se passe plus rien , ou plutôt, quand il se passe quelque chose cela va dans le mauvais sens… Nous basculons dans un monde dystopique dans un silence grotesque et assourdissant. Aujourd’hui, le sentiment qui me domine, c’est de l’épuisement, de l’écœurement et beaucoup de pessimisme.

    Cette victoire ne vous permet pas de donner du sens à votre engagement et l’envie de continuer ; ?

    Sincèrement, je me demande parfois pourquoi on se bat. Les Scientifiques en rébellion sont un formidable collectif. Je l’ai intégré en ;2022 et il m’a permis d’être en cohérence avec moi-même, d’aligner mes convictions avec mes connaissances scientifiques. Mon activisme m’a mené jusqu’à une garde à vue en Allemagne , je me retrouve dans plusieurs procédures judiciaires mais je ne regrette rien, parce que je sais que j’ai fait de mon mieux, à mon échelle, pour alerter. Ce que je déplore, en revanche, c’est qu’un pourcentage infime de la population s’est engagé avec nous. J’en veux au monde entier. Aux classes politiques, évidemment, les premiers responsables. Mais aussi, à un degré moindre, au reste de la société. Parce que j’ai le sentiment que les gens sont dans un déni quotidien et permanent. Est-ce que c’est parce que les scientifiques ne sont pas encore assez nombreux à sortir de leur laboratoire, pour s’engager dans le monde et prendre leur responsabilité face au chaos ; ? Ce que je sais, c’est que la lutte écologique et sociale, en l’état, ne fonctionne pas.

    Avez-vous l’intention de mettre un terme à votre engagement ; ?

    En ce début ;2025, je ressens une fatigue immense, à la fois physique et morale. J’ai besoin de repos, et d’ailleurs je me suis mis un peu en retrait des Scientifiques en rébellion. Je ne suis pas le seul au sein du collectif à être découragé. Notre organisation internationale a des antennes dans de nombreux pays et je ressens bien une baisse d’énergie globale. C’est difficile après tant d’efforts et d’implication de voir que tout cela n’a servi qu’à peu de choses, finalement. La branche française me semble moins subir cette baisse d’énergie, il y a beaucoup de projets et de débats, mais honnêtement je ne vois pour le moment rien de suffisamment engagé pour changer la tendance générale. A vrai dire, tout le mouvement climat en général semble à bout de souffle, et doit trouver des nouveaux moyens d’engagement, des nouvelles stratégies. Pour que toute la société augmente d’un cran dans son engagement et courbe le dos aux pouvoirs publics.

    https://www.liberation.fr/environnement/relaxe-au-gout-amer-pour-les-scientifiques-en-rebellion-cest-une-goutte-d
    #procès #justice #action_directe #résistance #changement_climatique #climat

    • Le tribunal du Havre reconnait l’#état_de_nécessité pour les militant·es d’#Extinction_Rebellion et Scientifiques en rébellion

      16 activistes climat relaxé·es au nom de « l’état de nécessité » : une victoire qui fait date

      En mai 2023, des activistes des mouvements Scientifiques en rébellion et Extinction Rébellion avaient bloqué une écluse au port du Havre, pour protester contre l’installation d’un nouveau terminal méthanier, qui aggrave la dépendance de la France aux énergies fossiles et augmente les émissions de gaz à effet de serre, alors même que notre pays ne remplit pas ses engagements pour lutter contre le changement climatique pris lors de l’Accord de Paris.

      Le 6 décembre 2024, 16 militant·es ont comparu au tribunal correctionnel du Havre. Le jugement a été rendu en début de semaine : tous et toutes ont été relaxé·es au motif de l’état de nécessité. La juge a donc reconnu que nous n’avons pas d’autre choix, en tant que citoyen·nes et que scientifiques, que de désobéir pour protéger la vie sur terre et que nos actions de désobéissance civile sont proportionnées et nécessaires. Ce jugement est d’une importance particulière dans le contexte actuel de reculs politiques sur la question écologique qui se font au mépris des connaissances scientifiques et en mettant en péril la survie de nos sociétés.

      Le verdict rappelle que « l’état de nécessité peut être défini comme la situation dans laquelle se trouve une personne – ou un groupe de personnes – qui n’a d’autre choix que d’accomplir un acte prohibé pour sauvegarder un intérêt supérieur. Cet état de nécessité se caractérise par un danger actuel ou imminent et une violation de la valeur protégée nécessaire et proportionnée ».

      Il souligne que « la France subit les conséquences du dérèglement climatique provoqué par l’activité humaine. Il ressort également de ce rapport [du GIEC] que la France ne pourra pas atteindre les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre qu’elle s’était fixés ». Comme l’avait plaidé la défense, il reconnaît que « la réalité et l’imminence du danger sont avérées ».

      Il en conclut logiquement que « l’entrave à la circulation apparait comme ayant été nécessaire pour attirer l’attention du public et des médias sur la construction du nouveau terminal méthanier en contradiction avec l’objectif général de diminution de recours aux énergies fossiles. Elle apparait également proportionnée face à la menace. »

      C’est la deuxième fois en quelques mois que des membres d’Extinction Rebellion et de Scientifiques en rébellion sont relaxé·es au nom de l’état de nécessité par un tribunal. Le 10 octobre dernier, le Tribunal de Police de Paris avait prononcé le même jugement à l’encontre de militant·es qui avaient réalisé une conférence-occupation au Muséum National d’Histoire Naturelle. Le parquet a fait appel, comme il l’avait fait dans d’autres jugements similaires ces dernières années (par exemple le décrochage des portraits d’Emmanuel Macron à Lyon ou l’action d’Extinction Rebellion dénonçant l’agroindustrie à La Rochelle). Dans le cadre de l’affaire du Havre, il a dix jours pour décider ou non de le faire.

      Rappel des épisodes précédents

      Le 12 mai 2023, les Scientifiques en rébellion, en coalition avec d’autres mouvements (ANV-COP21, Extinction Rebellion, Stop Eacop et Dernière Rénovation) ont ciblé TotalEnergies et son projet d’installation d’un terminal méthanier flottant au Havre. Ce projet, qui permet d’importer du gaz naturel liquéfié (GNL) par bateau et qui a été mis en service en octobre 2023, va à l’encontre des engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre pris par la France, qui nécessitent de stopper immédiatement le développement de toute nouvelle infrastructure fossile. Cette action avait pour objectif de rappeler que le gaz – et en particulier le GNL – n’est en aucun cas une énergie propre ou « de transition », mais bel et bien une énergie fossile qui contribue fortement au réchauffement climatique.

      En parallèle avec deux autres actions, une dizaine de scientifiques en blouses blanches et plusieurs membres des collectifs partenaires avaient bloqué le pont mobile situé sur l’écluse François Ier qui assure le passage du fret maritime, constitué en grande partie de carburant fossile. Certain·es d’entre elles et eux s’étaient pour cela enchaîné·es au pont. Ce pont est particulièrement symbolique, car il est situé à côté du chantier de construction du projet FSRU (Floating Storage and Regasification Unit) visé. Ce navire, amarré en permanence, a pour fonction de recevoir du GNL transbordé depuis des bateaux méthaniers, de le stocker, de le ramener à l’état gazeux et de l’injecter dans le réseau de transport de gaz naturel.

      Le procès des 16 activistes s’est tenu le 6 décembre 2024 au tribunal correctionnel du Havre. Iels étaient poursuivis pour entrave à la circulation des véhicules sur une voie publique. Le procès avait été marqué par les témoignages de Frank Marba, victime climatique aux Philippines et plaignant dans un recours pénal contre TotalEnergies, et de Stéphane Costa, co-président du GIEC normand. Bien que reconnaissant le caractère actuel ou imminent du danger causé par le changement climatique, la procureure avait requis de maintenir l’amende initiale de 200 euros par personne.

      https://scientifiquesenrebellion.fr/textes/presse/le-tribunal-du-havre-reconnait-l-etat-de-necessite

  • Walid Fayad dénonce une « politisation » du dossier du pétrole et pointe du doigt Total - L’Orient-Le Jour
    https://www.lorientlejour.com/article/1444895/walid-fayad-denonce-une-politisation-du-dossier-du-petrole-et-pointe-

    Seule entité à avoir acquis des licences d’exploration et d’exploitation émises par le Liban dans deux des 10 blocs de la Zone économique exclusive ZEE, un consortium composé de TotalEnergies, de l’italien Eni et de QatarEnergy a effectué deux forages qui n’ont pas donné de résultats concluants. Il a trouvé des traces insuffisantes de gaz dans le puits foré en 2020 dans le bloc 4, en face de Batroun (Liban-Nord), et rien dans le bloc 9 (Liban-Sud, à la frontière avec Israël).

    « Total exige une garantie pour le Bloc 4, mais la direction exécutive de l’entreprise ne précise pas si elle fournira le rapport que nous demandons. J’ai donc adressé une demande au Conseil des ministres pour résilier l’accord avec l’entreprise ou pour annuler son droit pétrolier, c’est-à-dire interdire à Total de poursuivre ses activités », a dit Walid Fayad.

    Et d’ajouter : « Total est une entreprise mondiale, dont le siège est en France. Ses décisions sont liées à la politique française, et le président Emmanuel Macron a le pouvoir de faire pression sur TotalEnergies ou de se coordonner avec l’entreprise. » M. Fayad a par ailleurs suggéré que la priorité devrait être donnée « aux entreprises spécialisées de taille plus modeste », sans préciser lesquelles.

    #pétrole #Liban #France #Total

    • La compagnie Eni a-t-elle vraiment renoncé au forage à Chekka sous pression des dirigeants libanais ?
      https://www.lorientlejour.com/article/1444587/la-compagnie-eni-a-t-elle-vraiment-renonce-au-forage-a-chekka-sous-pr

      L’information

      La compagnie pétrolière italienne Eni aurait déclaré avoir découvert un champ gazier au large du Liban, plus particulièrement au large de Ras Kifa, à Chekka (Liban-Nord), qui serait l’un des plus grands jamais découvert en Méditerranée. La compagnie aurait même précisé qu’il est similaire aux champs gaziers en Égypte, sauf qu’il serait davantage superficiel (il faudrait creuser 400 à 600 mètres au Liban contre plus de 4 000 dans les eaux égyptiennes). Mais Eni aurait renoncé au projet parce que des responsables libanais auraient exigé des commissions excessivement élevées, de l’ordre de 100 millions de dollars. Ces mêmes dirigeants libanais lui auraient même demandé d’abaisser sa part des bénéfices de 30 à 25 %, réclamant 65 % pour l’État libanais (contre les 70 % réglementaires), afin de consacrer 10 % à leurs bénéfices personnels, soit des sommes qui pourraient atteindre le demi-milliard de dollars par an. En raison de ces exigences interdites par la loi internationale, la compagnie italienne Eni aurait donc décidé de renoncer à ce projet au Liban.

      Qui est à l’origine de cette information :

      Des groupes WhatsApp avec le hashtag #Dreamfmnews, qui semblent citer la compagnie elle-même mais sans aucun détail sur la source ou la date desdites déclarations, ni aucune autre référence.

      Le contexte et les faits réels :

      Cette information a été catégoriquement démentie à L’Orient-Le Jour par le ministre sortant de l’Énergie Walid Fayad ainsi que par une source au sein de l’Association libanaise du pétrole, une organisation de la société civile dont la mission est de veiller à la transparence du processus de forage offshore au Liban, sachant que celui-ci n’a pas encore débuté.

      Eni fait partie d’un consortium composé également de TotalEnergies et de QatarEnergy, qui avait acquis les premières licences jamais émises par le Liban en 2018. Ce consortium avait déjà effectué deux forages d’exploration infructueux – dans les blocs n° 4 (centre) et n° 9 (sud) de la zone économique exclusive libanaise – et était intéressé par deux autres blocs.

      Cependant, bien que le pays ait lancé un troisième round d’attribution de licences fin décembre 2023, le consortium n’a finalement pas paraphé les contrats pour l’exploration et l’exploitation des blocs n° 8 et n° 10 (également au sud) dans les délais impartis, et n’a pas demandé d’extension, probablement en raison de son refus de certaines conditions posées par l’État libanais. Il avait pourtant déposé ses deux offres après plusieurs appels d’offres lancés par le Liban depuis 2018.

  • Nicolas Butor : « Les activités de Total ont une dimension pleinement néocoloniale »

    Dans son livre Le mensonge Total : Enquête sur un criminel climatique sorti en mars dernier aux éditions du Seuil, le journaliste à Mediapart Mickaël Correia dénonce l’ensemble des stratégies mises en œuvre par le géant pétrolier pour continuer son business as usual, au mépris de l’urgence climatique comme des populations. Rencontre.

    Raphaël Granvaud : TotalEnergies : Cabo Delgado à tout prix

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/12/30/les-activites-de-total-ont-une-dimension-plein

    #unternational #total

  • « IDÉOLOGIE » – #Abécédaire de l’Écologie Sociale
    https://ecologiesocialeetcommunalisme.org/2024/12/02/ideologie-abecedaire-ecologie-sociale

    On ne peut combattre le capitalisme par l’idéologie car le capitalisme est précisément l’idéologie réalisée, celle du libéralisme marchand qui par le biais de l’Économie politique a amalgamé toutes les idéologies. D’une certaine manière, le capitalisme est le triomphe de l’idéologie. C’est ce à quoi l’on assiste avec ce que l’on appelle la Mondialisation : […] L’article « IDÉOLOGIE » – Abécédaire de l’Écologie Sociale est apparu en premier sur Atelier d’Écologie Sociale et Communalisme.

    #Autoritaire #Dogme #Globalisation #Théologie #Totalitaire

  • MORTS DE LA POLLUTION : À #SAINT-NAZAIRE, L’ÉTAT COMPLICE D’UNE HÉCATOMBE

    Dans l’agglomération de Saint-Nazaire, connue pour sa construction navale, plusieurs industries se sont installées au fil des années. 6 d’entre elles sont classées #Seveso, comme l’usine d’#engrais_chimiques #Yara à #Montoir-de-Bretagne, et la #raffinerie #TotalEnergies de #Donges.
    Des industries qui produisent ou stockent des substances nocives pour l’homme et l’environnement et qui sont soumises à une réglementation particulière. Problème : depuis une dizaine d’années, de nombreux accidents y sont survenus sans que les pouvoirs publics ne réagissent à la hauteur du danger. Fuites, pannes électrique, accidents corporels, relâchement de substances nocives dans l’air et les sols…
    Alors que de récentes études montrent que le taux de cancer dans la région est bien plus élevé que dans le reste du pays, des associations de riverains et des salariés de ces usines luttent pour faire la lumière sur les causes de cette #faillite_sanitaire.

    https://video.blast-info.fr/w/oi7pzaUL6nJPCjeePVKe78 #décès #mortalité #pollution #cancers #vidéo #Bretagne #France #santé #santé_publique

  • #Total, #L’Oréal... quand des #multinationales dictent leur loi à l’enseignement supérieur

    « Libération » s’est procuré des contrats de #mécénat liant entreprises et universités : clause de non-dénigrement, possibilité pour les grands groupes d’influer sur le choix des conférences et des thèses… Une association de jeunes ingénieurs lance un appel à la #transparence.

    Pour se mettre en jambes à la rentrée, des étudiants de l’Ecole des mines de Nancy partent en excursion pour réaliser une carte géologique. Apprendre à identifier les roches sédimentaires, les plis, les failles. Savoir en rendre compte de manière concise. Afin de financer l’exercice, l’école publique a signé une convention de mécénat. En l’occurrence, la multinationale Total leur a fait un virement de 2 000 euros. Sauf qu’en échange, « l’institut s’abstiendra de faire toute #communication directe ou indirecte, écrite ou orale, susceptible de porter atteinte à l’image et la notoriété de #TotalEnergies ». Une #clause_de_non-dénigrement donc, que n’importe quel service juridique jugera classique dans un contrat. A un détail près : il engage là un établissement public visant à former les ingénieurs de demain. « Ces #clauses sont rédigées de manière à ce qu’elles n’entravent ni notre #liberté_d’expression ni notre capacité à mener des débats ouverts et critiques » , réagit François Rousseau, le directeur de l’#Ecole_des_mines de Nancy, indiquant qu’en l’espèce les 2 000 euros représentaient moins de 10 % du coût global de l’action menée.

    Autre exemple, à l’#université_Paris_Sciences_et_Lettres (#PSL). Cette fois, c’est L’Oréal qui participe à la création d’une « #chaire_Beauté(s) », pour faire « émerger des points de vue inattendus sur la notion de #beauté ». Avec 1,2 million d’euros sur la table quand même, versé par le géant des cosmétiques entre 2018 et 2022. « L’Oréal a été l’une des premières entreprises avec qui la #Fondation_PSL est entrée en relation », explique aujourd’hui l’université, se félicitant des #thèses qui ont ainsi été financées. Elle l’assure : « Les seules #contreparties résident dans l’affichage d’un logo [...] et des invitations à des événements. Autant le mécène est intéressé par l’opération qu’il soutient et il est logique qu’il soit tenu au courant de ses avancées et de ses résultats, autant il n’intervient pas dans le projet de recherche ou de formation. Les choses sont claires de part et d’autre. » Sollicité, L’Oréal n’a pas donné suite. Libération a pu consulter ce contrat, resté jusqu’ici confidentiel : il stipule expressément que « la convention ne doit pas être divulguée ». A la lecture, on comprend vite pourquoi. Une clause de #non-dénigrement engage là aussi l’université : « PSL s’interdit de tenir des propos négatifs et/ou de dénigrer l’entreprise, ses membres, ses produits et ses employés. » Mais cela va beaucoup plus loin : il est stipulé que L’Oréal participe à la sélection des doctorants, à l’évaluation de leurs travaux et au choix des lauréats des #prix_de_thèse. L’entreprise a aussi toute sa place dans l’élaboration des cycles de conférence : « Des cadres de l’entreprise pourront être amenés à participer aux #conférences et aux événements de la chaire. »

    Deux cas isolés ? Ou la pratique est-elle généralisée ? Matthieu Lequesne, 30 ans, polytechnicien, s’est mis en mode guerrier : il veut savoir. « L’information est un enjeu stratégique pour engager un débat de qualité. »Avec des amis, pour la plupart ingénieurs et passés par de grandes écoles comme lui, il a monté #Acadamia, l’Association pour l’accès citoyen aux documents administratifs dans le milieu académique et culturel. Leur appel, lancé ce mercredi 16 octobre, a le mérite de la concision : « On veut voir les contrats. »Au-delà du débat sociétal qu’ils espèrent engager, ils comptent rameuter des soutiens, notamment financiers pour mener le combat devant la justice administrative. Quand on le rencontre, #Matthieu_Lequesne s’exprime de manière posée, avec ses idées listées sur une feuille de papier pliée en deux. Soucieux d’éviter les caricatures. « Dès que l’on porte un regard sur ce sujet, le débat se polarise. Comme s’il n’y avait que deux positions : les pour et les opposants à tout lien entreprise-école. C’est binaire et absurde. Il existe plein de bonnes manières de collaborer, là n’est pas le sujet. Il faut pouvoir en débattre au cas par cas. Et pour cela, connaître les clauses. »

    Aucune obligation de transparence

    Car ces #conventions de mécénat, tout comme les contrats de #sponsoring ou les #conventions_partenariales sont rarement – sinon jamais – accessibles sur les sites internet des établissements publics. Seuls les membres des conseils d’administration peuvent les consulter, à condition d’en faire la demande. Il n’existe aucune obligation de transparence. Interrogé par Libération, le ministère de l’Enseignement supérieur n’a pas été en mesure de fournir le nombre (ni même un ordre de grandeur) des contrats liant #entreprises et universités. Impossible de la même façon de savoir quelle part représentent aujourd’hui les fonds privés dans le budget des universités. A titre d’exemple, PSL indique qu’une « dizaine de conventions ont été signées »ces cinq dernières années, pour une « dizaine de millions d’euros ». Le ministère élude : « Une mission d’inspection sur le modèle économique des universités est en cours », qui permettra peut-être d’y voir plus clair. En 2007, la #loi_Pécresse sur l’#autonomie_des_universités avait élargi – et fortement encouragé – le recours à des #fonds_privés. Mais sans aucune règle, ni même un guide de bonnes pratiques, comme il existe dans le domaine de la culture.

    L’une des premières bagarres emblématiques sur le sujet remonte à 2020. A l’époque, TotalEnergies s’apprête à construire 10 000 mètres carrés de labo de recherche sur le campus de #Polytechnique (le projet a depuis été abandonné). Un petit nombre d’anciens élèves monte alors au front, et demande à l’école les termes des contrats passés avec la major du pétrole et du gaz, qui engrangera en 2023 quelque 20 milliards de bénéfices net. D’autant que #Patrick_Pouyanné, le PDG de TotalEnergies, siège au conseil d’administration de Polytechnique – l’enquête ouverte par le parquet financier a été classée sans suite cet été. Dans leur combat, les anciens élèves s’interrogent sur cette #chaire « pour une énergie responsable », financée par TotalEnergies depuis 2018. Leurs questions sont simples. Quel est le montant des sommes engagées par le groupe ? Quelles sont les conditions d’attribution pour vérifier si l’argent est fléché ou dilué dans le budget général de l’école ? Et les contreparties ? L’entreprise est-elle consultée sur le contenu des cours, le choix des intervenants ou des sujets de thèse ? Une clause de non-dénigrement de la multinationale a-t-elle été négociée par Polytechnique devant les hauts fonctionnaires en devenir ?

    Le secret des affaires

    Quatre ans après, toujours pas de réponse. L’affaire a été portée devant le tribunal administratif de Versailles, qui leur a donné raison en octobre 2023 : ces contrats de mécénat sont des documents administratifs, et donc communicables. Mais la direction de Polytechnique a refusé de plier : invoquant le #secret_des_affaires, l’école publique a saisi le Conseil d’Etat. Sur le moment, les anciens élèves ont accusé le coup – la plus haute juridiction administrative, c’est aussi des frais élevés d’avocats et de nouveaux mois d’attente. « Mais on se devait d’aller jusqu’au bout, insiste Denis Merigoux, trésorier de la nouvelle association Acadamia. Cette décision fera jurisprudence, la question sera tranchée pour l’avenir. C’est le sens de notre combat aujourd’hui. »

    S’ils l’emportent, les universités ne pourront plus se réfugier derrière le secret des affaires, argument fétiche utilisé par les entreprises pour ne pas communiquer les termes du contrat. L’un des principaux jokers à la loi de 1978 imposant la communication de tout document administratif, produit par des organismes publics ou des entreprises privées dans le cadre d’une mission de service public.

    Cette histoire des liens entre Polytechnique et Total les a aussi convaincus de l’importance de mener une action structurée. Les alertes, assurent-ils, viennent d’un peu partout, d’étudiants et de chercheurs dans des situations très diverses. A l’université Paul-Sabatier de Toulouse, par exemple, des promos se retrouvent depuis deux ans avec des profs mis à disposition « à titre gracieux » par TotalEnergies pour leur enseigner les « enjeux de la transition énergétique ».Bien sûr, ils s’occupent aussi de la notation, et « offre[nt] des stages », selon le contrat que Libération a consulté. « Ce partenariat, d’une durée de trois ans, n’implique pas de financement et vise à compléter l’enseignement universitaire par une mise en application pratique des notions théoriques, sans concurrence avec le corps professoral. Les supports de cours sont transmis aux étudiants, contribuant ainsi à leur orientation professionnelle future »,défend le géant de l’industrie fossile qui précise que « l’association #Total_Professeurs_Associés (#TPA), composée de membres actifs ou retraités de la compagnie, intervient bénévolement dans ces cours ».

    « Aujourd’hui, elles agissent de facto comme des #sociétés-écrans »

    En réalité, la question va au-delà des contrats de mécénat passés directement entre école et entreprises. Plus opaque encore : le rôle joué par les #fondations. C’est une autre joyeuseté des changements législatifs menés par Pécresse en 2007 : « Avec la nouvelle loi sur l’autonomie des universités, la création de fondations sera encouragée fiscalement, simplifiée administrativement et soutenue politiquement,se réjouissait à l’époque la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche lors de la remise des prix de la fondation HEC. J’ai d’ailleurs envoyé une lettre aux chefs d’entreprise les invitant à investir dans des projets de fondation universitaire. » Depuis, il en existe une panoplie : les fondations universitaires, partenariales, de coopération scientifique. Chacune avec leurs spécificités, mais un point commun : elles rendent encore plus brumeuses les rentrées de fonds privés dans les universités.

    « Aujourd’hui, elles agissent de facto comme des sociétés-écrans », expose Matthieu Lequesne. L’argent privé rentre par la fondation, puis est reversé sous forme de #subvention à l’université, sans en connaître la source et encore moins les contreparties accordées. Ces fondations sont gouvernées par « un conseil de gestion composé de représentants de l’établissement, des fondateurs, de personnalités qualifiées et, le cas échéant, de donateurs » , selon la loi. Exit donc les représentants élus d’enseignants ou d’étudiants, qui pourraient servir de vigie. C’est tout l’enjeu de l’appel à la mobilisation lancée par l’association : obtenir les moyens d’un contrôle démocratique.

    https://www.liberation.fr/societe/education/total-loreal-quand-des-multinationales-dictent-leur-loi-a-lenseignement-s
    #ESR #université #enseignement_supérieur #lobby #lobbying #influence

  • [Info « Splann ! »] Près de la raffinerie de Donges, un cas de leucémie chez un enfant qui interroge
    https://splann.org/raffinerie-donges-leucemie

    Les parents d’un garçon de trois ans vivant à Donges (44) veulent comprendre comment leur fils a pu contracter une grave leucémie quelques mois après la fuite d’un réservoir d’essence à la raffinerie TotalEnergies. Alertée par la famille, l’Agence régionale de santé des Pays de la Loire reste muette. L’article [Info « Splann ! »] Près de la raffinerie de Donges, un cas de leucémie chez un enfant qui interroge est apparu en premier sur Splann ! | ONG d’enquêtes journalistiques en Bretagne.

    #Pollutions #air #eau #Total_Energies

  • "Tous doivent être décapités" : Révélations sur les #atrocités commises dans le bastion africain de #TotalEnergies

    Les villageois de la péninsule d’#Afungi, dans le nord du Mozambique, connaissaient bien ces conteneurs : une douzaine de boîtes en acier collées les unes contre les autres pour former un mur, avec une barrière au milieu. Ils servaient de portail de fortune pour un site de production de #gaz_naturel en cours de construction par TotalEnergies, dans une région isolée en proie à une violente insurrection islamiste.

    Ces mêmes villageois avaient été pris entre les feux croisés de l’#armée_mozambicaine et des combattants affiliés à l’#Etat_islamique. Après avoir fui leurs maisons, ils étaient allés chercher la protection des soldats du gouvernement. Au lieu de cela, ils ont trouvé la violence.

    Les soldats ont accusé les villageois d’avoir participé à l’#insurrection. Ils ont séparé les hommes — un groupe de 180 à 250 personnes — de leurs femmes et de leurs enfants. Puis ils les ont entassés dans les deux conteneurs situés de part et d’autre de l’entrée, les frappant à coups de pied et de crosse.

    Les soldats ont détenus ces hommes pendant trois mois. Ils les ont battus, affamés, torturés puis finalement exécutés. Finalement, seuls 26 prisonniers ont survécu.

    En discutant avec des survivants et des témoins et en faisant du porte-à-porte, j’ai pu reconstituer un récit détaillé des #atrocités perpétrées au cours de l’été 2021 par un #commando_mozambicain, dirigé par un officier qui disait avoir pour mission de protéger “le projet de Total”.

    La nouvelle du massacre ne peut qu’ajouter aux airs de désastre qui entourent désormais un projet qui — avec le développement d’un second #champ_gazier par #ExxonMobil — a été présenté comme le plus gros investissement privé jamais réalisé en Afrique, avec un coût total de près de 50 milliards de dollars.

    La construction de la #concession_gazière est interrompue depuis 2021, date à laquelle les rebelles islamistes ont envahi la région, massacrant plus de 1000 personnes. La justice française a déjà ouvert une enquête sur la gestion de TotalEnergies à la suite de la mort de sous-traitants lors de cette attaque.

    Ce second #bain_de_sang, que nous révélons, a été perpétré non pas par des islamistes mais par une unité militaire mozambicaine opérant à partir de la guérite de TotalEnergies.

    L’alliance de la major pétrolière avec l’armée mozambicaine soulève inévitablement des questions sur la gestion de #Patrick_Pouyanné, PDG de TotalEnergies.

    Il avait prévu de faire du mégaprojet mozambicain la vitrine de ses ambitions pour un avenir à faible émission de carbone. Au lieu de cela, sa stratégie d’investissements risqués dans des régions instables du monde risque désormais de se heurter aux efforts juridiques croissants visant à traduire les #multinationales devant la justice internationale.

    Pour évaluer à quel point l’entreprise est exposée, deux questions sont primordiales : TotalEnergies savait-elle qu’elle travaillait avec des tortionnaires et des tueurs ? Savait-elle — ou aurait-elle dû savoir — que des atrocités avaient été commises dans ses conteneurs ?

    En réponse à un résumé détaillé de cet article, #Maxime_Rabilloud, directeur général de #Mozambique_LNG, la filiale de TotalEnergies dans le pays, a déclaré que son entreprise n’avait “aucune connaissance des événements présumés décrits” ni “aucune information indiquant que de tels événements ont eu lieu”.

    Il a également déclaré que la société n’était pas présente sur le terrain au moment des #meurtres, ayant confié le site aux forces de sécurité mozambicaines. “Néanmoins, étant donné la gravité des allégations, nous prenons votre message très au sérieux”, a-t-il ajouté.

    https://www.politico.eu/article/totalenergies-mozambique-patrick-pouyanne-atrocites-afungi-palma-cabo-delga
    #Afrique #Françafrique #Mozambique #viols #violence #torture #massacre

    • L’explosion de Deepwater Horizon en 2010 — qui a tué onze travailleurs de la plate-forme et dont la marée noire a dévasté des centaines de kilomètres de côtes du golfe du Mexique, au large des Etats-Unis — a été un moment charnière pour le secteur des combustibles fossiles, a déclaré Patrick Pouyanné lors d’une conférence à Londres en 2017.

      Les pénalités financières “absolument énormes” de 62 à 142 milliards de dollars (selon le calcul utilisé) imposées au géant pétrolier britannique BP ont annoncé l’arrivée de ce que Patrick Pouyanné a appelé un nouveau “risque juridique” interdisant d’opérer dans les pays où de telles amendes pourraient être prononcées.

      La solution de Patrick Pouyanné a consisté à chercher des territoires moins réglementés au Moyen-Orient, où l’entreprise a débuté, et en Afrique, berceau d’Elf Aquitaine, le producteur de pétrole absorbé par Total en 1999.

      Opérer dans ces régions comporte souvent un risque politique plus élevé — corruption, instabilité, insurrection — reconnaît Patrick Pouyanné. Mais c’est le genre de risque face auquel Total, l’une des plus grandes entreprises du monde (cotée à 150 milliards d’euros), est bien équipée. La taille de l’entreprise lui a également permis de diversifier ses investissements dans le monde entier, en veillant à ce qu’aucun projet ne soit suffisamment important pour faire couler l’ensemble de l’entreprise.

      C’est ainsi qu’en mai 2019, Patrick Pouyanné a annoncé la pièce maîtresse de sa nouvelle stratégie : l’achat d’une participation de 26,5% et le rôle d’opérateur principal dans un champ gazier géant situé dans une zone de guerre à l’autre bout de la planète. “Nous aimons le risque, c’est pourquoi nous avons décidé de nous lancer dans l’aventure du Mozambique”, a-t-il déclaré une semaine plus tard à l’Atlantic Council de Washington.

      “L’avantage d’être une grande entreprise avec un portefeuille très important est que nous pouvons absorber ce type de risque…” Mentionnant la Papouasie-Nouvelle-Guinée comme “un autre bel endroit” dans lequel Total investit, il a ajouté : “[Ni l’un ni l’autre], même s’il y a un effondrement, ne mettront Total en danger.”

  • Warum der zweitreichste Mensch der Welt von Big Brother träumt
    https://www.telepolis.de/features/Warum-der-zweitreichste-Mensch-der-Welt-von-Big-Brother-traeumt-9882200.ht


    Larry Ellison. Bild : drserg, Shutterstock.com

    Larry Ellison et Xi Jinping même combat : ils veulent introduire la surveillance et le contrôle total comme conditions préalables du bonheur. Pour eux en absence de dieu il n’y a qu’à travers une intelligence artificielle au pouvoir absolu que la vie sociale des homnes est encore possible.

    Il va de soi qu’il y aura toujours une élite au pouvoir de prendre des décisions de dernière instance qui sera exempte des automatismes. Cette vision me semble réaliste pour une société confucéenne au passé staliniste. Dans le contexte états-unien par contre la seule tentative de son introduction donnera les résultats qu’on peut déjà observer dans la Palestine d’aujourd’hui.

    Au fond pour les personnes qui en ont besoin l’IA ne pourra remplacer dieu que de la même manière qu’Eliza de Weizenbaum l’a montré pour le champ de la psychothérapie. Si vous le voulez, cela fonctionnera pour vous. Sinon vous aurez un problème grave avec le propriétaire d’Eliza.

    21.9.2024 von Andreas von Westphalen - Larry Ellison träumt von totaler KI-Überwachung. Der Oracle-Gründer will Kameras überall. Seine Vision verspricht Sicherheit, aber zu welchem Preis?

    Larry Ellison träumt von totaler KI-Überwachung. Der Oracle-Gründer will Kameras überall. Seine Vision verspricht Sicherheit, aber zu welchem Preis?

    Larry Ellison, Gründer des US-Softwarekonzerns Oracle, entthronte vor wenigen Tagen Jeff Bezos als zweitreichsten Menschen der Welt.

    Ellison nutzte ein Meeting der Finanzanalysten von Oracle, um vor den anwesenden Investoren seine Zukunftsvision zu verkünden, wie Künstliche Intelligenz dank Oracle zum Wohl der Menschheit eingesetzt werden solle.

    Eine Welt von der besten Seite

    Im Zentrum der neuen Ära der Menschheit, die Ellison vor wenigen Tagen verkündete, steht die Künstliche Intelligenz. (Oracle setzt in seinem Geschäft selbstverständlich massiv auf seine KI-Produkte).

    Sein Plan: Die Künstliche Intelligenz soll genutzt werden, um konstant Überwachungssysteme (Sicherheitskameras, Bodycams von Polizisten, Kameras an Haustüren und Kameras in Autos) zu beobachten und analysieren.

    Ellisons erklärtes Ziel:

    Die Bürger werden sich von ihrer besten Seite zeigen, weil wir ständig alles aufzeichnen und berichten, was vor sich geht. Und das ist unanfechtbar.

    Als quasi ausgleichende Gerechtigkeit sollen auch Polizisten rund um die Uhr überwacht werden:

    Die Polizei wird sich von ihrer besten Seite zeigen, weil wir ständig alles aufzeichnen und beobachten, was vor sich geht.

    Schutz für die Polizei? Kein Problem:

    Jeder Polizist wird zu jeder Zeit überwacht, und wenn es ein Problem gibt, wird die KI das Problem melden und es an die zuständige Person weiterleiten.

    Amokläufe an Schulen verhindern? Kein Problem:

    Wir glauben, dass wir Schulen absolut abriegeln können, so dass der Fall, dass sich jemand auf dem Campus aufhält, der dort nicht hingehört, drastisch reduziert wird, und dass wir sofort Alarm schlagen können, sobald jemand eine Waffe zieht, und zwar sofort. Verwenden Sie KI-Kameras, um das sofort zu erkennen.

    Gefährliche Verfolgungsjagden von Verdächtigen durch Polizeiwagen verhindern? Kein Problem:

    Man lässt einfach eine Drohne dem Auto folgen. Im Zeitalter der autonomen Drohnen ist das sehr einfach.
    Larry Ellison

    Niemals ausgeschaltet

    Die neu konzipierte Bodycams, „sind einfach Linsen, zwei Linsen, die an Ihrer Weste befestigt sind, die an dem Smartphone, das Sie tragen, befestigt ist.“ Konsequenzen für Privatsphäre sieht Ellison keine.

    Um den gewünschten Zweck zu erfüllen, sind sie permanent eingeschaltet, sogar wenn man sich auf der Toilette erleichtert. Aber auch das ist kein Problem für Ellison:

    Die Wahrheit ist, wir schalten es nicht wirklich aus. Wir zeichnen es auf, so dass niemand es sehen kann, aber niemand kann ohne Gerichtsbeschluss in die Aufzeichnung eindringen. Sie bekommen also die Privatsphäre, die Sie wollten.
    Larry Ellison

    Wohlgemerkt, das Gerät ist niemals ausgeschaltet und „übermittelt das Video zurück an die Zentrale. Die Zentrale und die KI überwachen also ständig das Video“.

    Die Wahrung der Privatsphäre gehört nicht unbedingt zu Oracles Stärken, wie Techspot berichtet. Oracle war bereits mit Vorwürfen der Massenüberwachung konfrontiert.

    Vor zwei Jahren wurde gegen das Unternehmen eine Sammelklage erhoben. Die Beschuldigung: Oracle würde Online- und Offline-Aktivitäten von Einzelpersonen ohne deren Zustimmung verfolgen, auch unabhängig davon, ob sie Oracle-Kunden waren.

    Oracle legte die Klage vergangenen Monat durch eine Zahlung von 115 Millionen Dollar bei. Als Teil des Vergleichs stimmte das Unternehmen zu, seine Datenerfassungs- und -verwendungspraktiken zu ändern.

    Big Brother lässt grüßen

    Inwiefern hierbei George Orwells Überwachungsklassiker „1984“ Pate gestanden hat, muss dabei vorerst unbeantwortet bleiben. Eindeutig hingegen, dass Ellison selber seine Vision als die beste aller möglichen Welt ansieht.

    Die ersten Schritte in exakt diese Richtung sind dieses Jahr auch vollzogen worden, so dass man Ellisons Darstellung kaum als Randnotiz abtun kann. Die automatisierten Systeme, von denen er spricht, waren einst Science-Fiction-Träume. In der Londonder U-Bahn und bei den Olympischen Spielen 2024 wurden sie jedoch schon erprobt.
    Chinas Überwachung lässt grüßen

    Bekanntermaßen setzt China schon seit Jahren automatisierte Systeme (einschließlich KI) zur Überwachung seiner Bürger ein. Vor zwei Jahren haben chinesische Unternehmen eine KI-Software entwickelt, um Daten zu ordnen und katalogisieren, die über ein weites Netz von Überwachungskameras gesammelt wurden, die im Rahmen der chinesischen Kampagne „Sharp Eye“ von 2015 bis 2020 aufgestellt wurden (Reuters).

    Diese Technologie organisiert die gesammelten Daten über einzelne chinesische Bürger in jeweils einer Datei und führt somit zu dem, was die Economic Times einen „Weg zum digitalen Totalitarismus“ nannte.
    Utopie oder Dystopie

    Der US-amerikanische Journalist Scott Bicheno kommentiert die aktuelle Vision von Ellison:

    Er hat das alles eindeutig als eine utopische Vision gemeint, die sein Unternehmen ermöglichen wird, aber es scheint ihm nicht in den Sinn gekommen zu sein, wie dystopisch dies für jeden erscheint, der nicht zu den reichsten Menschen der Welt gehört.

    Ellison scheint nur die Kehrseite einer Welt der totalen Überwachung sehen zu können, selbst wenn man glaubt, davor sicher zu sein, und in der die künstliche Intelligenz ständig über jede seiner Handlungen urteilt.
    Scott Bicheno

    Gerade auch in Anbetracht der gegenwärtigen Ereignisse in Deutschland, die den Kampf zwischen zunehmendem Überwachungswunsch und dem Bedürfnis nach Privatsphäre verstärken, zeichnet sich die Notwendigkeit einer gesamtgesellschaftliche Diskussion über die vielleicht grundlegendste und wichtigste Frage der Politik ab: Wie wollen wir eigentlich leben?

    #intelligence_artificielle #totalitarisme #1984 #Chine #USA #surveillance

  • Total en Ouganda : un parc national « défiguré » par les forages
    https://reporterre.net/Total-en-Ouganda-un-parc-national-defigure-par-les-forages

    Un an après le début des forages pétroliers de TotalEnergies en Ouganda, l’association ougandaise Afiego alerte sur leurs conséquences désastreuses dans le parc national de Murchison Falls. Dans son rapport Le parc national de Murchison Falls est en train de mourir, publié le 19 septembre en français avec le soutien des Amis de la Terre France, l’association tire des constats alarmants sur la faune, notamment les éléphants, les félins et les espèces d’oiseaux protégés.

  • La garrigue ardéchoise dévorée par le photovoltaïque
    https://reporterre.net/La-garrigue-ardechoise-devoree-par-le-photovoltaique

    Derrière l’entreprise Soleil du Varlet, on trouve deux entrepreneurs locaux et la société Verso Energy, capable d’investir 1 milliard de dollars dans l’hydrogène. Cette dernière appartient à Xavier Caïtucoli, cofondateur de l’entreprise Direct Énergie, rachetée par TotalEnergies en 2018.

    #agrivoltaïsme

  • « On avait tout » : après des décennies d’idylle, une raffinerie Total laisse une ville polluée
    https://reporterre.net/On-avait-tout-apres-des-decennies-d-idylle-une-raffinerie-Total-laisse-u

    Stade, piscine... Pendant des décennies, la raffinerie TotalEnergies a financé Donges. Cette ville de Loire-Atlantique est désormais couverte de torchères et mitoyenne d’un site Seveso, comme le raconte le média breton « Splann ! ».

    Cette enquête a été réalisée par le média d’investigation breton Splann ! La première partie est ici.

    Voir aussi : https://seenthis.net/messages/1069573