• A Fake Slum for Luxury Tourists Who Don’t Want to See Real Poverty
    http://gizmodo.com/a-fake-slum-for-luxury-tourists-who-dont-want-to-see-r-1471187465
    un bidonville de pacotille pour touristes argentés #total_mépris #slum_tourism

    It’s estimated that one in eight people worldwide live in so-called slums, which, in some cities, makes visiting these informally maintained neighborhoods unavoidable. Although controversial, the practice of “slum tourism” has become a popular way for tourists to engage with poverty on a personal level. But why go visit an actual slum when you can simply stay at a luxury resort that looks like a slum?

    The Emoya Luxury Hotel and Spa near Bloemfontein, South Africa offers Shanty Town, a dozen shacks made from scrap wood and corrugated metal that it thinks is the perfect setting for your next corporate retreat or wedding anniversary. The resort has gone to great lengths to recreate the joys of slum living without the nuisances of crime, disease, or poor sanitation: “Now you can experience staying in a Shanty within the safe environment of a private game reserve. This is the only Shanty Town in the world equipped with under-floor heating and wireless internet access!”

  • "Le Monde" : « Combattre Big Brother » et promouvoir Big Brother, c’est toujours vendre du papier (et des clics) : : Pièces et Main d’Oeuvre
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=448

    si l’on numérise des pans de plus en plus vastes de nos vies, il n’y a pas à s’étonner que celles-ci soient connues, analysées, exploitées. La surveillance de la population est dans le projet cybernétique comme le fruit dans la graine.

    En 1948, Hannah Arendt publie Le système totalitaire . Elle montre comment l’Allemagne nazie ou la Russie
    soviétique fondent leur emprise sur leurs services secrets de renseignement. Eux-mêmes inspirés de ce qui fut la
    première police politique moderne :
    « L’Okhrana, prédécesseur tsariste de la Guépéou [la police secrète bolchévique], avait, dit-on, inventé un
    système d’enquête : chaque suspect était inscrit sur une grande carte au centre de laquelle figurait son
    nom entouré de rouge ; ses amis politiques étaient désignés par des cercles rouges plus petits et ses
    connaissances non politiques par des cercles verts ; des cercles bruns indiquaient les personnes qui
    étaient en contact avec les amis du suspect mais qui n’étaient pas connus de lui personnellement ; les
    recoupements entre les amis du suspect, politiques et non politiques d’une part et, d’autre part, les amis
    de ses amis étaient indiqués par des lignes joignant les cercles respectifs. Manifestement cette méthode
    n’a d’autres limites que la dimension des cartes ; de plus, théoriquement, une seule gigantesque feuille
    montrerait les relations et le recoupement de relations de la population toute entière. Or, tel est
    précisément le but utopique de la police secrète totalitaire. […] La police rêve qu’un seul coup d’oeil à la
    gigantesque carte sur le mur du bureau suffise à établir, à n’importe quel moment, qui est lié à qui, et à
    quel degré d’intimité ; en théorie, ce rêve n’est pas irréalisable, même si son exécution technique présente
    inévitablement quelques difficultés. »
    Ce qui était à l’époque spéculation est aujourd’hui réalité.

    #surveillance #technologie #totalitarisme

    #plo

  • De l’art à la race : l’histoire de l’art et le nazisme

    http://www.scoop.it/t/artpol/p/4009122169/de-l-art-a-la-race-l-histoire-de-l-art-et-le-nazisme?hash=86fef8be-7082-4895-a

    Mercredi 16 octobre 2013 - Deuxième séance du cycle des conférences de la Ligne générale – L’histoire de l’art : un langage du pouvoir ?

    « L’histoire de l’art nazie est un épisode ténébreux qui est encore à décrire. Il y a peu d’études et beaucoup d’archives, qui sont inédites. Puis les rares spécialistes se sont surtout souciés de l’art dit dégénéré ou du pillage des œuvres. C’est oublier tout le reste, qui est l’essentiel : l’Etat, les musées, les universités, dont un homme, Dagobert Frey, cristallise le dévoiement criminel (esthétique raciste, idéologie totalitaire) dans une série de travaux qui finissent par compromettre l’histoire de l’art elle-même.

    Christoph Frank, qui enseigne à l’université publique de Suisse italienne, a publié de nombreux travaux sur l’époque des Lumières, et mène une vaste enquête sur les contradictions patrimoniales du siècle dernier. (...) »

    #art #politique #histoire #histoire_de_l'art #culture #société #pouvoir #propagande #langage #médias #racisme #totalitarisme #influence #Artpol #vangauguin

  • Pourquoi ne se révolte-t-on pas ? Pourquoi se révolte-t-on ? | Contretemps
    http://www.contretemps.eu/interventions/pourquoi-ne-se-révolte-t-pas-pourquoi-se-révolte-t

    Ce pessimisme est renforcé par le malaise que suscite chez nombre de philosophes de Francfort réfugiés aux Etats-Unis la rencontre de la #société américaine, dont les #classes populaires semblent accepter l’#exploitation dont elles font l’objet. Ce phénomène est mis sur le compte de mécanismes psycho sociologiques complexes, conduisant à l’intériorisation par les acteurs des valeurs au nom desquelles ils sont exploités. Les philosophes de Francfort, notamment Adorno et Marcuse, mettent l’accent, plus particulièrement, sur le rôle joué dans la société américaine par l’industrie culturelle, le cinéma, les #médias, la #culture de masse, etc. et sur des processus d’acceptation de l’autorité qui passent par la répression sexuelle durant la prime #éducation. Pour un penseur comme Marcuse, le modèle de #domination qui s’est mis en place aux Etat-Unis n’est pas moins #totalitaire que ne le sont le fascisme ou le stalinisme même s’il s’effectue par des moyens moins violents et semble compatible avec des idéaux qui se réclament de la #démocratie. C’est au cours de ces réflexions que se met en place une interprétation de la #violence sociale qui sera reprise et réélaborée par Pierre Bourdieu. Pour comprendre la violence, il ne suffit pas de prendre en compte la violence physique patente, mais aussi la violence symbolique qui aboutit à des résultats similaires, mais de façon dissimulée et avec une acceptation au moins apparente de ceux qui subissent cette violence.

    Vingt ans plus tard, un problème similaire s’est posé à la #sociologie critique française des années 1960-1970. Au début des années 1960, un thème joue un rôle très important dans la sociologie conservatrice et/ou de #gauche sociale-démocrate. C’est le thème de la fin des idéologies, développé notamment en France par Raymond Aron. Et celui de la fin de la lutte des classes. Selon ces théoriciens conservateurs, le monde occidental est entré dans une « société de l’abondance », qui annonce la dissolution progressive des classes sociales (au profit d’une grande classe moyenne) et l’affaiblissement des luttes de classes. Des sociologues, comme l’anglais John Goldthorpe, décrivent ainsi le nouvel ouvrier de la société de l’abondance, qui a abandonné le projet d’émancipation par la révolution, au profit d’efforts visant à s’intégrer à la société sociale-démocrate, combinaison d’étatisme et de marché, par le truchement de l’école, par la mobilité sociale et par l’accès à la #consommation.

    La sociologie critique, qui se redéploie au cours des années 1960-1970, cherchera des arguments pour contrecarrer ce schème. Elle cherchera à montrer que les inégalités et la domination sont toujours aussi importantes. Mais elle doit aussi expliquer pourquoi ces #inégalités et cette domination n’entraînent pas un niveau plus élevé de contestation et de révolte. C’est dans ce contexte de lutte idéologique que se mettent en place les nouvelles théories de la domination qui mettent l’accent sur le rôle joué par les institutions culturelles et, particulièrement, par l’école, sur les processus de diffusion et d’intériorisation de la violence symbolique.

    C’est, au moins pour une part, par rapport à ce genre de problème qu’il faut comprendre certains des concepts développés par Pierre Bourdieu, particulièrement à propos de l’école, comme ceux de légitimité, de culture légitime et d’intériorisation de la domination. Pour dire vite, l’un des effets de l’inculcation scolaire serait d’amener les acteurs à intérioriser et même à incorporer les schèmes d’une culture légitime. Or, c’est par l’intermédiaire de cette intériorisation et de cette incorporation de la culture légitime que les acteurs dominés en viendraient à accepter comme normale la domination dont ils font l’objet.

  • “La France n’a pas été immunisée contre le fascisme”
    Entretien avec l’historienne Michèle Cointet à propos de son livre "La milice française" paru aux Editions Fayard

    http://www.lesinrocks.com/2013/09/19/actualite/la-france-na-pas-ete-immunisee-contre-le-fascisme-11428099
    Quelles sont les sources d’inspiration structurelle et méthodologique de cette organisation paramilitaire ?

    Les modèles sont les S.A. et les S.S. allemands et les faisceaux italiens. Des volontaires s’offrent à participer à la lutte contre les adversaires politiques de l’Etat. Leurs actions rencontreront l’impunité même lorsqu’elles vont jusqu’au crime. Les #miliciens fournissent une force #politique qui offre des cadres. Ils se glissent dans les administrations, cherchent à contrôler la #société. #Laval croyait garder la maîtrise de la milice mais c’était compter sans le dynamisme propre à toute organisation et sans la protection que les Allemands offriront à ses chefs qui obtiennent d’eux les armes que Laval leur refusait.

    La #milice est à la fois de son temps (les #totalitarisme du XX° siècle) et du passé, une résurgence de la #contre-révolution et de la #terreur blanche de 1815. A la veille de la guerre, de nombreux chefs miliciens ont fait leurs armes dans la #Cagoule (le CSAR), organisation secrète créée contre le #Front_populaire. Ils y ont appris la violence allant jusqu’au crime d’#antifascistes italiens. A Nice, berceau régional de la milice, le chef #Joseph_Darnand et ses amis ont appartenu alors à une des branches de la Cagoule, “Les chevaliers du glaive”. L’#idéologie de défense religieuse est renforcée par l’#antisémitisme et un #anticommunisme célébrant la lutte à mort de l’Europe contre les
    barbares soviétiques.

    Pensez-vous comme l’historien israélien Zeev Sternhell que la France n’a pas été immunisée contre le fascisme ?

    Une vive polémique a opposé les #historiens français qui voyaient la France des années trente immunisée contre le fascisme grâce à sa culture républicaine et Sternhell qui pensait qu’elle y avait cédé. L’histoire de la milice prouve qu’elle ne l’était pas. Il a bien existé un #fascisme_français. Ses sources sont repérables dans l’émergence de la Cagoule, qui constitue une mutation de l’#extrême_droite_française convaincue de ce que le meurtre est nécessaire dans l’action politique. Nombre de dirigeants de la milice ont eu cette expérience de la Cagoule et ont constitué alors des réseaux qu’ils réveillent en 1943.

    La milice est #fasciste par sa volonté de conquérir le pouvoir, par sa doctrine, par sa volonté d’attirer des couches sociales diverses, par ses pratiques. La chance de la France a tenu à une Libération précoce et rapide. Je n’ose imaginer ce que serait devenu ce pays si l’occupation avait duré jusqu’en avril 1945.

    #Fascisme #Vichy #Histoire #Michèle_Cointet #Livre

  • Le soleil libertaire – Écrits libertaires (1948-1960) d’#Albert_Camus rassemblés et présentés par #Lou_Marin
    http://diffractions.info/2013-09-17-le-soleil-libertaire-ecrits-libertaires-1948-1960-dalbert-

    « Qu’est-ce que l’homme ? [...] Il est cette force qui finit toujours par balancer les tyrans et les dieux. »

    #philosophie #politique #revue_littéraire #absurde #anarchie #anarchisme #croyance #liberté #pensée_libertaire #philosophie_politique #totalitarisme

  • Gaz de schiste : le gouvernement multiplie les incohérences !

    http://blogs.mediapart.fr/blog/maxime-combes/110913/gaz-de-schiste-le-gouvernement-multiplie-les-incoherences

    Nouveaux permis, prolongations d’anciens, flottements et non décisions, le gouvernement multiplie les incohérences, voire les contradictions avec l’engagement de François Hollande affirmant qu’il n’y aurait pas d’exploration des gaz de schiste en France. Tour d’horizon !

    @rezo
    #fracturation_hydraulique #gaz_de_couche #gaz_de_houille #gaz de schiste #gouvernement #Montebourg #pétrole_de_schiste #philippe_martin #TOTAL #Vallourec

  • La Syrie, un pays de transit et production énergétiques très convoité ! « Le blog A Lupus un regard hagard sur Lécocomics et ses finances
    http://leblogalupus.com/2013/09/06/la-syrie-un-pays-de-transit-et-production-energetiques-tres-convoite

    Les menaces d’intervention en Syrie font trembler les marchés des matières premières ces derniers jours. Notamment ceux du pétrole. Damas n’est pas un important producteur d’or noir mais sa position centrale dans la région et les risques de débordement du conflit chez les voisins iraniens ou irakiens font craindre le pire. Cette position stratégique est d’ailleurs plus convoitée que les ressources de pétrole et de gaz du pays, relativement modestes par rapport aux voisins. 

    • Le pétrole

    Question production, la Syrie reste très loin de l’Arabie Saoudite, de l’Iran ou de l’Irak, membres de l’Opep dont la production tourne autour de 3 à 10 millions de barils par jours (bpj). Au plus fort de son activité, à la fin des années 1990, le pays produisait près de 610.000 bpj, selon une fiche du Trésor français, datée de 2011. Depuis, la production d’or noir n’a cessé de décliner. Après avoir atteint 400.000 bpj en moyenne pendant la période 2008/2010, la production a reculé à 380.000 barils de brut par jour au début de la crise en mars 2011, avant de chuter à 153.000 bpj en octobre 2012. Début août, après plus de deux ans de guerre civile, ce chiffre est tombé à 39.000 barils par jour.

    Avant les sanctions européennes, ce pétrole était essentiellement exporté vers l’Europe grâce à trois terminaux installés sur la Méditerranée. Le pays tirait une grande partie de ses revenus d’exportations de la vente de son or noir. Les embargos avaient pour but d’accroître la pression financière sur le régime du président Bachar el-Assad.......

    #Syrie
    #Pétrole
    #Ressources_minières
    #Total
    #gaz_naturel
    #pipelines
    #gazoduc
    #Arab_Gas_Pipeline

  • Data & GIS tips: [#sextante #plugin] An #R script for Neighborhood Detection
    http://datagistips.blogspot.fr/2012/08/sextante-plugin-r-script-for.html

    Cet article explique comment réaliser un petit script R via le plugin Sextante pour #qgis afin d’établir des relations de voisinage entre objets en fonction de la distance qui les sépare. Il comporte une petite introduction sur l’écosystème QGIS, sur R aussi. Et puis bien sûr, des détails sur l’écriture d’un script R pour le plugin Sextante GIS Plugin.

  • A propos de la conférence de Berlin en 1885

    The Scramble for Africa | 15 Minute History

    http://blogs.utexas.edu/15minutehistory/2012/10/24/episode-3-the-scramble-for-africa

    This episode provides an overview of the Scramble for Africa and how the 1885 Berlin Conference changed European colonialism on the continent. What did colonialism look like before 1885, and how did the Berlin Conference change the ways Europeans behaved? What did colonialism look like in various regions of the continent? And what are the lingering legacies of colonialism and de-colonization that continue to have an impact on contemporary Africa?

    #afrique #colonialisme #conférence_de_berlin

  • On peut dire sans hésitation que le vrai fascisme, c’est le pouvoir de cette société de consommation

    Pier Paolo Pasolini

    http://www.dailymotion.com/video/xt5e47_pasolini-fascisme-et-societe-de-consommation_webcam


    Une excellente analyse par Max Leroy
    http://ragemag.fr/pasolini-et-le-fascisme-de-la-consommation-25786

    Le régime instauré par le Parti national fasciste était, à l’image de son Guide, bouffon, grotesque et obscène : quincailleries antiques, aigles en feuilles d’or, parades de carnaval et gestuelle pathétique d’un chef d’orchestre sans génie. Et #Pasolini d’estimer que les deux décennies de tyrannie n’eurent au final qu’un impact réduit sur le peuple italien : l’âme du pays n’en fut pas transformée dans ses profondeurs. « Les différentes #cultures particulières (#paysannes, #sous_prolétariennes, #ouvrières) continuaient imperturbablement à s’identifier à leurs modèles, car la répression se limitait à obtenir leur adhésion en paroles. » Le #consumérisme, qu’il identifiait donc à une nouvelle forme de #fascisme (en ce qu’il pénètre les cœurs du plus grand nombre et ravage durablement, sinon irrémédiablement, les #sociétés qui lui ouvrent les bras), se montra en réalité bien plus destructeur : « Aucun #centralisme_fasciste n’est parvenu à faire ce qu’a fait le centralisme de #la_société_de_consommation. Le fascisme proposait un #modèle #réactionnaire et monumental mais qui restait lettre morte. De nos jours, au contraire, l’adhésion aux modèles imposés par le centre est totale et inconditionnée. On renie les véritables modèles culturels. L’abjuration est accomplie. On peut donc affirmer que « la tolérance » de l’#idéologie_hédoniste voulue par le nouveau #pouvoir est la pire des #répressions de l’histoire humaine. »

    Sous couleur de #démocratie, de #pluralité, de tolérance et de bien-être, les #autorités #politiques, #inféodées aux #pouvoirs #marchands, ont édifié un système #totalitaire sans nul autre pareil. L’Histoire est facétieuse lorsqu’elle se rit des paradoxes : Mammon réalisa le rêve de Mussolini. En #uniformisant tout un peuple, le premier mena à bien les desseins les plus fous du second, qui ne sut ni ne put aplanir l’Italie sous les bottes d’un Empire. « Le fascisme, je tiens à le répéter, n’a pas même, au fond, été capable d’égratigner l’âme du peuple italien, tandis que le nouveau fascisme, grâce aux nouveaux moyens de #communication et d’#information (surtout, justement, la #télévision), l’a non seulement égratignée, mais encore lacérée, violée, souillée à jamais. »

    (...)

    L’ouvrage #Divertir pour #dominer (2010) a justement mis en relief « l’ampleur et la sophistication des procédés mis en œuvre par les #industries dites #culturelles pour forger les consciences aux valeurs de l’#hypercapitalisme » : #massification_des_désirs (via l’#endoctrinement_publicitaire), grégarisation sous couvert d’#individualisme, appauvrissement du #lien #social, #mimétisme collectif, #aliénation des #consciences… Ce #dressage généralisé est notamment rendu possible par la #télévision, que Pasolini percevait comme un instrument « #autoritaire et répressi[f] comme jamais aucun moyen d’information au monde ne l’a été » (à l’évidence, le téléviseur n’asservit pas en soi et il serait sans doute possible d’en faire un usage émancipateur s’il ne se trouvait pas « au service du Pouvoir et de l’#Argent »).

    (...)

    Le succès du #régime_consumériste tient en ce qu’il n’a pas recours aux matraques, chères aux gouvernements autocratiques (des monarchies à l’URSS), pour #dresser ses #domestiques. La mise au pas est assurée sans que le sang ne soit versé. #Servitude_volontaire, ou presque : le #capitalisme à la papa, #bourgeois et bedonnant, cigare d’une main et fouet de l’autre, sent la naphtaline ; le voici lifté et relooké, hype et in, cherchant à susciter partout le #désir de ses #sujets. « La fièvre de la #consommation est une fièvre d’obéissance à un ordre non énoncé », énonçait Pasolini en 1974. Un ordre qui, pour reprendre la formulation de Dufour, « réduit l’humanité à une collection d’individus calculateurs mus par leurs seuls intérêts rationnels et en concurrence sauvage les uns avec les autres » (Le Divin Marché) : les églises se sont vidées au profit des centres commerciaux, le salut individuel passe par les biens matériels et les peuples cèdent la place aux troupeaux…

    (...)

    Pasolini s’étonnait, dans ses Lettres luthériennes (sous-titrées Petit traité pédagogique), de l’absence de réactions des #communistes et des #antifascistes, au cours des années 60 et 70, face à l’#hégémonie_marchande et à la #standardisation de l’espèce humaine – #mutation_anthropologique à ses yeux historiquement unique. Cette évolution, que l’on prenait soin de nommer « développement », le répugnait tant qu’il alla jusqu’à utiliser, de façon polémique et nécessairement ambiguë, le terme de « génocide » afin de mettre en évidence le caractère criminel d’un tel #système #économique. Le torrent #ultralibéral et #productiviste charrie l’#éradication des #cultures, des modes de vie, des #particularismes et des #valeurs #millénaires, transformant ainsi les #humains en « #automates laids et stupides, adorateurs de fétiches ». Il signe la mise à mort du petit #peuple cher à l’#écrivain – ce peuple des faubourgs et des champs, des nippes reprisées et des mains râpées, ce peuple qu’il conviait à sa table, autour d’une rime ou d’un tournage.

    Bibliographie :

    –Les écrits corsaires (lecture indispensable) collection Champs-Flammarion

    –Les lettres luthériennes collection Points

    #Capitalisme #Libéralisme #Fascisme #Pier_Paolo_Pasolini #Livres #Vidéo #Italie

    • Je pense pas qu’on puisse dire que le consummérisme est une nouveau fascisme. Le pouvoir des industries culturelle est grand, et il peu être au service de différentes idéologies. Point. Il n’en reste pas moins que ce n’est pas l’hédonisme le coupable, ou le fait que les gens consomme (car ils ont des besoins, ou qu’on leu fait croire), mais bien, qu’il y a des gens qui empêche d’accéder a ce qu’on a besoin par d’autres moyens que la consommation (comme le partage du travail et de la production) et que des gens organise des besoins a partir d’une « bonne capacité » à gérer notre environnement en faveur de leurs intérêts.
      Je crains qu’il y est en fait bcp d’aspect réactionnaire dans ces confusions sur le « consummérisme ».

  • Quelques extraits de « L’Enracinement » (1943), de Simone Weil, qui ne sont pas sans rappeler « L’Etat », de Bernard Charbonneau
    http://classiques.uqac.ca/classiques/weil_simone/enracinement/weil_Enracinement.pdf

    Il y a eu en France ce paradoxe d’un patriotisme fondé, non sur l’amour du passé, mais sur la rupture la plus violente avec le passé du pays. Et pourtant la Révolution avait un passé dans la partie plus ou moins souterraine de l’histoire de France ; tout ce qui avait rapport à l’émancipation des serfs, aux libertés des villes, aux luttes sociales ; les révoltes du XIVe siècle, le début du mouvement des Bourguignons, la Fronde, des écrivains comme d’Aubigné, Théophile de Viau, Retz. Sous François Ier un projet de milice populaire fut écarté, parce que les seigneurs objectèrent que si on le réalisait les petits-fils des miliciens seraient seigneurs et leurs propres petits-fils seraient serfs. Si grande était la force ascendante qui soulevait souterrainement ce peuple.
    Mais l’influence des Encyclopédistes, tous intellectuels déracinés, tous obsédés par l’idée de progrès, empêcha qu’on fit aucun effort pour évoquer une tradition révolutionnaire. D’ailleurs la longue terreur du règne de Louis XIV faisait un espace vide, difficile à franchir. C’est à cause d’elle que, malgré les efforts de Montesquieu en sens contraire, le courant de libération du XVIIIe siècle se trouva sans racines historiques. 1789 fut vraiment une rupture.

    Le sentiment qu’on nommait alors patriotisme avait pour objet uniquement le présent et l’avenir. C’était l’amour de la nation souveraine, fondé dans une large mesure sur la fierté d’en faire partie. La qualité de Français semblait être non pas un fait, mais un choix de la volonté, comme aujourd’hui l’affiliation à un parti ou à une Église.
    Quant à ceux qui étaient attachés au passé de la France, leur attachement prit la forme de fidélité personnelle et dynastique au roi. Ils n’éprouvèrent aucune gêne à chercher un secours dans les armes des rois étrangers. Ce n’étaient pas des traîtres. Ils demeuraient fidèles à ce à quoi ils croyaient devoir de la fidélité, exactement comme les hommes qui firent mourir Louis XVI.
    Les seuls à cette époque qui furent patriotes au sens que le mot a pris plus lard, ce sont ceux qui sont apparus aux yeux des contemporains et de la postérité comme les archi-traîtres, les gens comme Talleyrand, qui ont servi, non pas, comme on l’a dit, tous les régimes, mais la France derrière tous les régimes. Mais pour eux la France n’était ni la nation souveraine, ni le roi ; c’était l’État français. La suite des événements leur a donné raison.
    Car, quand l’illusion de la souveraineté nationale apparut manifestement comme une illusion, elle ne put plus servir d’objet au patriotisme ; d’autre part, la royauté était comme ces plantes coupées qu’on ne replante plus ; le patriotisme devait changer de signification et s’orienter vers l’État. Mais dès lors il cessait d’être populaire. Car l’État n’était pas une création de 1789, il datait du début du XVIIe siècle et avait part à la haine vouée par le peuple à la royauté. C’est ainsi, que par un paradoxe historique à première vue surprenant, le patriotisme changea de classe sociale et de camp politique ; il avait été à gauche, il passa à droite.

    [...]

    L’État est une chose froide qui ne peut pas être aimée mais il tue et abolit tout ce qui pourrait l’être ; ainsi on est forcé de l’aimer, parce qu’il n’y a que lui. Tel est le supplice moral de nos contemporains.

    C’est peut-être la vraie cause de ce phénomène du chef qui a surgi partout et surprend tant de gens. Actuellement, dans tous les pays, dans toutes les causes, il y a un homme vers qui vont les fidélités à titre personnel. La nécessité d’embrasser le froid métallique de l’État a rendu les gens, par contraste, affamés d’aimer quelque chose qui soit fait de chair et de sang. Ce phénomène n’est pas près de prendre fin, et, si désastreuses qu’en aient été jusqu’ici les conséquences, il peut nous réserver encore des surprises très pénibles ; car l’art, bien connu à Hollywood, de fabriquer des vedettes avec n’importe quel matériel humain permet à n’importe qui de s’offrir à l’adoration des masses.

    [...]

    Le régime de Louis XIV était vraiment déjà totalitaire. La terreur, les dénonciations ravageaient le pays. L’idolâtrie de l’État, représenté par le souverain, était organisée avec une impudence qui était un défi à toutes les consciences chrétiennes. L’art de la propagande était déjà très bien connu, comme le montre l’aveu naïf du chef de la police à Liselotte concernant l’ordre de ne laisser paraître aucun livre sur aucun sujet, qui ne contînt l’éloge outré du roi.

    Sous ce régime, le déracinement des provinces françaises, la destruction de la vie locale, atteignit un degré bien plus élevé. Le XVIIIe siècle fut une accalmie. L’opération par laquelle la Révolution substitua au roi la souveraineté nationale n’avait qu’un inconvénient, c’est que la souveraineté nationale n’existait pas. Comme pour la jument de Roland, c’était là son seul défaut. Il n’existait en fait aucun procédé connu pour susciter quelque chose de réel correspondant à ces mots. Dès lors il ne restait que l’État, au bénéfice de qui tournait naturellement la ferveur pour l’unité – « unité ou la mort » – surgie autour de la croyance à la souveraineté nationale. D’où nouvelles destructions dans le domaine de la vie locale. La guerre aidant – la guerre est dès le début le ressort de toute cette histoire – l’État, sous la Convention et l’Empire, devint de plus en plus totalitaire.

    [...]

    Si l’État a tué moralement tout ce qui était, territorialement parlant, plus petit que lui, il a aussi transformé les frontières territoriales en murs de prison pour enfermer les pensées. Dès qu’on regarde l’histoire d’un peu près, et hors des manuels, on est stupéfait de voir combien certaines époques presque dépourvues de moyens matériels de communication dépassaient la nôtre pour la richesse, la variété, la fécondité, l’intensité de vie dans les échanges de pensées à travers les plus vastes territoires. C’est le cas du Moyen Âge, de l’Antiquité pré-romaine, de la période immédiatement antérieure aux temps historiques. De nos jours, avec la T. S. F., l’aviation, le développement des transports de toute espèce, l’imprimerie, la presse, le phénomène moderne de la nation enferme en petits compartiments séparés même une chose aussi naturellement universelle que la science. Les frontières, bien entendu, ne sont pas infranchissables ; mais de même que pour voyager il faut en passer par une infinité de formalités ennuyeuses et pénibles, de même tout contact avec une pensée étrangère, dans n’importe quel domaine, demande un effort mental pour passer la frontière. C’est un effort considérable, et beaucoup de gens ne consentent pas à le fournir. Même chez ceux qui le fournissent, le fait qu’un effort est indispensable empêche que des liens organiques puissent être noués par-dessus les frontières.

    [...]

    Quand on parle de souveraineté de la nation, aujourd’hui, cela veut dire uniquement souveraineté de l’État. Un dialogue entre un de nos contemporains et un homme de 1792 mènerait à des malentendus bien comiques. Or non seulement l’État en question n’est pas le peuple souverain, mais il est identiquement ce même État inhumain, brutal, bureaucratique, policier, légué par Richelieu à Louis XIV, par Louis XIV à la Convention, par la Convention à l’Empire, par l’Empire à la IIIe République. Qui plus est, il est instinctivement connu et haï comme tel.

    #histoire #patriotisme #peuple #gauche #droite #souveraineté #Etat #frontières #totalitarisme

  • Le #monadisme comme figure totalitaire (1) – #les_monades_urbaines de #Robert_Silverberg
    http://diffractions.info/2013-08-15-le-monadisme-comme-figure-totalitaire-1-les-monades-urbain

    « On réfute tel énoncé particulier ; non pas le scepticisme, ni le ricanement. On réfute telle incohérence #politique ; on ne réfute pas Auschwitz ou le Goulag, on les combat. »...

    #philosophie #revue_littéraire #Arendt #Castoriadis #Cornelius_Castoriadis #George_Orwell #Hannah_Arendt #monade #Orwell #philosophie_politique #Silverberg #totalitarisme

  • Orwell, ni anarchiste ni tory
    http://revueagone.revues.org/992

    Qu’est-ce qui a détourné Orwell de l’anticonformisme de droite d’un Swift ou d’un Waugh, un destin politique qui était particulièrement probable étant donné ses origines sociales, son éducation, et ce qu’il était à dix-huit ans ? (On se souvient du portrait qu’il a rétrospectivement tracé de lui-même : « À dix-sept, dix-huit ans, j’étais à la fois un petit snob poseur et un révolutionnaire. Je n’hésitais pas à me parer de la qualité de “socialiste”, mais il m’était toujours impossible de me représenter les (...)

  • Linky : un compteur avantageux, mais pour qui ?
    http://www.politis.fr/Linky-un-compteur-avantageux-mais,23296.html

    À bien y regarder, on se dit que Linky et autres compteurs intelligents s’inscrivent parfaitement dans l’évolution vers cette société de la surveillance consentie dont on nous ressasse les avantages. Une évidence pour le collectif grenoblois Pièces et Main d’œuvre qui estime que « Linky illustre la “planète intelligente”, le programme de pilotage global et cybernétique de la société, vendu depuis des années par IBM au pouvoir pour gérer la réduction des “ressources” à l’époque de l’effondrement…

    #www.politis.fr

    • @touti Je découvre donc ce petit triangle noir et surtout son sens ! Plutôt génial ! Merci !
      C’est vrai, j’ai tendance à dupliquer et oublier les tags. Mon « alter algo » ne maîtrise pas ces aspects encore... Je vais travailler à gérer les tags un de ces jours. Et pour la duplication, il n’y a rien pour l’éviter dans l’API de Seenthis à ma connaissance.

      À propos de Linky, justement, je ne crois pas que ça fasse tellement débat. À peu près tout le monde s’accorde à dire qu’il s’agit d’un gadget intrusif dans la vie privée, vraisemblablement risqué en termes de sécurité et un moyen probable pour vendre de nouveaux services. Et je me joins donc mollement à ces réticences, car pour avoir un avis à exposer, il faudrait que j’étudie un peu la chose. Il y a pour moi beaucoup d’inconnus.

    • Mais, @homlett, tu es sûr de ne pas participer toi même à banaliser cette surveillance intrusive car si tu n’as pas étudié la question, comment peux-tu dire que c’est considéré comme un gadget de plus ?

      Admettons que tu parles uniquement de la question technique, que tu ignorerais, mais franchement est-ce nécessaire ? Est-ce que la question éthique n’est pas entière, non posée certes, mais au seuil de son basculement, passer ce cap, le pouvoir n’aura besoin d’aucun assentiment de personne pour dépasser les limites déjà franchies. N’est-ce pas suffisant d’imposer à tous un système de surveillance par boitier électronique dont les données transitent à distance pour s’opposer à #Linky ?

      Le jour ou les caméras ont envahi la ville, les techniciens et les politichiens en tête ont assuré que l’on n’identifierait pas leur mère et que les bandes magnétiques n’étaient pas conservées. Et puis, les années suivantes le numérique a supplanté l’analogique, et les zooms pivotants ont fait leur apparition. Soit assuré que ce que la technologie peut faire dans un futur proche (et facile à anticiper) ou lointain (le #totalitarisme passe par l’utopie du bien commun) sera adapté au contrôle et à la surveillance sous n’importe quel prétexte, le premier étant celui du progrès, le second, le confort financier de ceux qui fabriquent cette merde.

      En vidéosurveillance aucune régulation par des comités déontologique composés de citoyens et d’experts (mouhahaou) ne tient la route, et la CNIL n’a aucun pouvoir, elle émet des avis consultatifs tandis que les préfectures enregistrent la multiplication de cette déshumanisation. Et là, d’un coup, on laisserait passer un tuyau de surveillance dans toutes les maisons et sans même en avoir d’abord étudié l’impact sur la société ? Ce n’est plus le programme #SAFARI en 1978 à l’origine de la CNIL, c’est nettement plus ambitieux, aucune instance ne sera en mesure d’en réduire la portée une fois mis en place.
      Techniquement, ce sera indolore, c’est certain, un jour un technicien EDF viendra tirer les fils à l’extérieur, mettra un système RFID (radiofréquence) sur le boitier de raccordement et branchera le tout au grand réseau. As-tu lu les possibilités qu’offrira le #CPL, le Courant Porteur en Ligne http://seenthis.net/messages/160213 ?

      Il n’y a personne pour dénoncer ce truc ? les médias sont aux ordres, les techniciens ont des familles à nourrir, et les familles ont des bigorneaux à pêcher et personne n’a rien à se reprocher, même pas un chien avec des taches…

  • Linky : un compteur avantageux, mais pour qui ? - Politis
    http://www.politis.fr/Linky-un-compteur-avantageux-mais,23296.html

    Depuis, c’est silence radio. Il a été dit que la transmission des données se ferait via des liaisons physiques par courants porteurs en ligne (CPL) et qu’elles seraient cryptées.

    #linky #CPL #arnaque #libertés_danger #totalitarisme #surveillance #danger_public

    @de_quels_droits_ , merci d’informer sur cette horreur que même certains seenthisiens seraient prêts à gober.
    Le #prism français et le contrôle de la population se concrétise techniquement par l’accès CPL, on se rapproche dangereusement de la surveillance #orwellienne.

    Car, EDF ne va pas se contenter de sniffer les heures du grille pain.
    Il y aura des abonnements et des services qui vont découler de cette technologie, sans aucun choix d’en être ou pas, mettre une télésurveillance reliée au poste de police, ou pas, surveiller à quelle heure est arrivée Georges ou Jasmina, ou pas, déclencher le rapatriement des données du disque dur… Un seul tuyau électrique pour tout ça et monopolisé par EDF, mais c’est le rêve totalitaire !

    Pour l’UFC « le compteur Linky ne favorisera pas les économies d’électricité : il est conçu avant tout dans l’intérêt d’ERDF et des fournisseurs d’électricité, EDF en tête ».

    • Le CPL : Courant Porteur en Ligne

      …Le Courant Porteur en Ligne repose sur la superposition d’un petit signal électrique codé au courant électrique, en vue de la transmission de données informatiques. Autrement dit, la prise qui sert à brancher le PC ou la télévision, est également celle qui relie sans aucun câblage toute la maison à Internet et permet de mettre en réseau tous les postes informatiques. Créer son réseau local et partager sa connexion haut-débit de l’ordre de plusieurs centaines de Mbits par seconde, devient alors aussi simple que de brancher n’importe quel appareil sur une prise électrique murale.

      http://web-tech.fr/la-technologie-cpl-une-alternative-au-wifi

  • Sterilization for women in prison : reproductive rights and choices of female inmates under pressure and coercion

    http://bitchmagazine.org/post/california-prison-sterilize-women-reproductive-rights-investigation

    Starting in 2006, Christina Cordero spent two years in California’s Valley State Prison for Women for auto theft. She arrived at the prison pregnant and was taken to see the the prison OB-GYN James Heinrich. “As soon as he found out that I had five kids, he suggested that I look into getting it done. The closer I got to my due date, the more he talked about it,” said Cordero, now age 34. Cordero finally agreed to the procedure before being released in 2008. “Today,” she said, “I wish I would have never had it done.”

    Cordero is one of nearly 250 women who have been sterilized while in the California prison system over the last few decades. While millions of eyes were focused on reproductive-rights debates happening in Texas, Wisconsin, and North Carolina this month, the Center for Investigative Reporting released a report that revealed nearly 150 women were sterilized in California prisons from 2006 to 2010 without proper state oversight. According to state documents, approximately 100 additional women had been sterilized in the late 1990s. Several women said Heinrich had pressured them into the operation, sometimes when they were actively in labor or on the operating table for a C-section.

    In his defense, Dr. Heinrich told the Center for Investigative Reporting that the $147,000 spent on sterilizing inmates was minimal “compared to what you save in welfare paying for these unwanted children—as they procreated more.”

    Heinrich’s comment reflects the widespread attitude that certain women, such as women in prison (or women in Texas or Wisconsin if you believe those state lawmakers) should not have the right to determine their reproductive choices.

    (...)

    These sterilizations are part of a gamut of reproductive justices facing people in women’s prisons, and not just those in California: until recently, pregnant women in Arizona’s Maricopa County jail had been denied abortions unless they obtained a court order and prepaid transportation and security costs. Such requirements often prevented women from accessing abortions. In most states, childbirth behind bars occurs in shackles and chains.

    (...)

    These attacks are a gendered way of heaping more punishment onto people in women’s prisons, the majority of whom are women of color. We have to remember that the United States has a long history of coerced sterilization of women of color that reaches as late as the 1960s and 1970s. Medical staff often lied to women about the procedure, assuring them that it was reversible, or simply did not tell them that an additional procedure had been added to their prescheduled surgery. Coercing sterilization of women inside prisons is a way to continue these attacks out of the public eye.

    Let’s also remember that people in men’s prisons were not offered, let alone coerced into, sterilization regardless of how many children they have.

    (...)

    #incarceration #pregnancy_in_prison #prisons #reproductive_justice #reproductive_rights #women_in_prison #sterilization #BirthingBehindBars

    • @bp314 je pense qu’il s’agit de femmes qui rentrent en prison déjà enceintes. Sinon je ne sais pas comment sont aménagées les prisons là bas mais en France les parloirs, s’ils n’autorisent pas les rapprochements « charnels », n’ont pas de séparation entre le prisonnier et son visiteur... Il existe aussi des aménagements réglementés pour les couples.

    • Sur le sujet je conseil ce texte
      Sexualités féminines en prison : pratiques, discours et représentations
      par Gwénola Ricordeau
      http://gss.revues.org/830

      À partir d’une enquête de terrain dans cinq établissements pénitentiaires et de la réalisation d’entretiens avec des hommes et des femmes incarcérés, nous questionnons l’idée d’une spécificité féminine des expériences sexuelles en prison, mais aussi d’une spécificité en prison de ces expériences sexuelles féminines. Ce questionnement passe par une description des pratiques sexuelles dans les détentions féminines et des représentations masculines de la sexualité féminine incarcérée, mais aussi par une comparaison des économies de la sexualité dans les détentions masculines et féminines. Trois thèmes sont mobilisés pour cette comparaison : les rapports avec le personnel de surveillance du sexe opposé, les violences à caractère sexuel en détention et les formes de catégorisation – et subséquemment de hiérarchisation – existant parmi les personnes détenues.

      #femme #femmes #prison #sexualité #stérilisation

    • @bp314 Il s’agit effectivement de femmes qui entrent en prison alors qu’elles sont déjà enceintes. Et s’il existe des « bébés parloirs » en France malgré l’interdiction, je ne sais pas quelle possibilité est réellement laissée aux détenues aux USA.

      @soseen Merci pour la référence en Français. Ici l’article sur les prisons californiennes et leurs méthodes de « contournement » du consentement obligatoire en matière de stérilisation des détenues dont le papier de Slate est probablement issu :

      Former inmates and prisoner advocates maintain that prison medical staff coerced the women, targeting those deemed likely to return to prison in the future.

      Crystal Nguyen, a former Valley State Prison inmate who worked in the prison’s infirmary during 2007, said she often overheard medical staff asking inmates who had served multiple prison terms to agree to be sterilized.

      (...)

      The allegations echo those made nearly a half-century ago, when forced sterilizations of prisoners, the mentally ill and the poor were commonplace in California. State lawmakers officially banned such practices in 1979.

      Read more here : http://www.sacbee.com/2013/07/07/5549696/female-inmates-sterilized-in-california.html#storylink=cpy

  • Une pensée sur la crête, Paul Ariès - Entropia La Revue
    http://www.entropia-la-revue.org/spip.php?article118

    La décroissance est une pensée sur la crête, qui peut conduire au meilleur comme au pire. Le meilleur est ce qui permet aux peuples de reprendre espoir dans l’avènement d’une société plus humaine, en ayant, pour cela, tiré toutes les leçons des tragédies passées. Le pire serait de préparer l’avènement d’une société dont nous ne voudrions pas. (...)

    Il n’est certes jamais possible d’écrire l’histoire avant qu’elle ne se fasse, mais on doit se prémunir contre certains « virus » idéologiques en commençant par faire la chasse aux concepts équivoques.

    pour mes #archives ; #décroissance et #extrême-droite

    • Vu que ça n’a plus de sens sur l’autre sujet, je remets ici mon commentaire que j’avais fait après avoir lu cet article.

      Pfiou, lu l’article.

      Alors attention : tout en dégommant et mettant en garde avec raison à propos de gens d’extrême droite qui s’approchent de la décroissance, l’article est à mon avis plus vicelard que ça. Procédé récurent chez Ariès, il en profite quasiment à chaque chapitre pour faire des amalgames en incluant dans sa critique des gens qui n’ont absolument rien à voir avec la droite, ni le biorégionalisme, paganisme ou autre, mais qui ont critiqué SA manière de voir la décroissance. Notamment tous ceux qui ont critiqué son besoin de créer un parti politique. Il met volontairement dans le même sac, mais la plupart du temps sans nommer personne, des individus (Latouche, Jappe) ou des groupes (des mouvements décroissants plus portés vers l’anarchisme, les animateurs de decroissance.info, etc) avec d’autres individus et groupes de droite, organicistes, naturaliste, blablabla.

      Pour avoir suivi pendant plusieurs années ces débats au moment où ça se montait (les revues des différents courants, le parti, l’assez génial forum de decroissance.info, entre autre), c’est clair qu’il y a un rapport. (L’article en question datant bien du n°1 d’Entropia en 2006.) @bug_in pourra éventuellement témoigner de cette époque aussi. :D

      C’est intéressant bien évidemment. Mais ya pas que la critique de la droite dedans quoi.

    • J’aime beaucoup ce passage qui dit en substance que l’égalité n’est pas un postulat « physique » de départ, mais un objectif politique.
      Cela correspond vraiment à ma grille de lecture, et corrobore la lecture de Gouyon (http://seenthis.net/messages/67182) qui invite droite et gauche à accepter les éclairages des études scientifiques pour dépasser leurs dogmes fondateurs, au lieu de vouloir utiliser la science pour asseoir leurs représentations idéologiques...
      Laissons la nature là où elle est, avec ses splendeurs et ses horreurs, y compris en nous-mêmes, et occupons-nous de nous-mêmes pour la dépasser et construire un monde vivable...

      L’égalité ne se mesure ni dans les gènes ni dans un musée des arts et traditions populaires. L’égal est « simplement » celui que je reconnais comme égal [16]. L’égalité est certes une fiction, mais nous devons nous y accrocher. N’oublions pas que l’un des premiers gestes de la première République, puis de la deuxième, fut de proclamer l’interdiction de l’esclavage… On ne joue pas impunément à restreindre l’égalité. On ne joue pas plus impunément à l’étendre, car il ne peut y avoir d’union sans division. Le piège est aussi terrible que l’équilibre est instable. Quelle(s) limite(s) à l’humanité au moment où l’idéologie de la croissance ne rêve que de clonage, de « cyborgisation », etc. ? Ne nous laissons pas piéger par ceux qui, sous prétexte de dénoncer « l’égalitarisme », osent comparer l’uniformisation et l’égalité. Le propre de l’égalité est de défaire des inégalités (naturelles, sociales). Il n’y a donc d’égalité que dans la séparation (d’avec notre animalité). Comme il n’y a de politique et de démocratie que dans la division, c’est-à-dire dans ce même pouvoir de défaire.

      Sinon la chasse aux concepts équivoques est indispensable, tout le monde sera d’accord avec ça je crois. Ensuite le différend porte sur ce que l’on en fait. Faut il les éradiquer avant d’avancer dans la décroissance, ou bien avancer dans la décroissance en gardant comme objectif de les combattre sur la durée ?

    • L’antifascisme est un préalable élémentaire à toute action politique. Si quelqu’un n’est pas d’accord, c’est son droit ; mais alors il est clair qu’on n’appartient pas au même « camp » et qu’il n’y a pas d’objectif commun. À bon entendeur, salut ; les autres, vous pouvez m’oublier.

    • Qu’est-ce que le #fascisme, aujourd’hui ?

      Ce n’est pas de la provoc, c’est une vraie question qui mérite plus qu’un copié-collé du dico, tant le mot a été galvaudé à force d’être jeté à la gueule de tout le monde comme un anathème.
      Le fascisme est un truc super sérieux pour moi et le fait que tout le monde l’emploie à tort et à travers, essentiellement pour faire taire ceux qui ne pensent pas exactement comme eux, est un danger mortel. D’ailleurs, ma gosse m’a déjà fait le coup de me traiter de fasciste parce que je faisais mon job de parent.... Affligeant, mais terriblement de son temps.

      Pour moi, le fascisme, ça a été la rencontre brutale avec le #nazisme à travers la #Shoah. Nous étions là face à l’aboutissement de la pensée fasciste, dans sa version la plus industrielle.
      Ce choc intellectuel m’a poussé à reconsidérer ma place dans ma propre famille, laquelle était ouvertement raciste et xénophobe. J’ai parcouru un long chemin intellectuel et personnel par rapport à la pensée fasciste, raciste, totalitaire (trois notions connexes et pourtant différentes) pour tenter de comprendre ce qui était totalement impensable de mon point de vue : la machinerie de l’#antisémitisme, jusqu’à en faire un sujet de mémoire de recherche, un peu envers et contre tous : http://ethologie.free.fr/memoires

      Bien sûr, à l’occasion de ce travail, j’ai rencontré la pensée d’Hannah #Arendt et cette rencontre intellectuelle a profondément changé mes grilles de lectures sur les questions du #totalitarisme... et de beaucoup de mots en #isme, d’ailleurs.

      Ça, c’est le premier point : on doit délimiter ce dont on parle.

      Ensuite, quelle est la place de l’#anticapitalisme dans cette grille de lecture ?

      L’#altermondialisme tel qu’il a commencé à vraiment se populariser au début du siècle, a apporté une nouvelle couche à ma manière de penser le monde et les trucs en #isme. Bien sûr, en bon petit soldat de la #sociologie contemporaine, j’ai mangé ma dose de Weber et donc développé un esprit critique de plus en plus affirmé face au dogme économique dominant.

      La chute du mur de Berlin est effectivement un moment important, parce qu’il symbolise la fin de l’alternative au capitalisme, et donc le commencement de son emprise totalitaire sur le monde. Quant au 11 septembre, il marque à mon sens le basculement de #cosmologie qui découle de l’emprise du capitalisme sans entraves, à savoir une vision manichéenne du monde où on ne peut plus être que thuriféraire du système ou son ennemi à abattre. Depuis, c’est l’injonction permanente de #TINA et la mise en scène redondante de notre incapacité, non seulement de résister à cette emprise totale du dogme, mais à seulement penser hors du cadre du dogme.

      Et nos #fachos dans tout ça ?

      C’est à peu près ici que j’atteins mon point d’achoppement (le moment où je dois creuser plus loin, plus longtemps, dépasser les contradictions et tenter d’y voir plus clair).
      J’ai l’intuition forte que ces deux totalitarismes se complètent et se répondent parfaitement bien, que l’un nourrit l’autre, qu’ils sont des symbiotes monstrueux et du coup, je tends à penser que le combat intellectuel doit lui aussi être total et doit, quelque part, résoudre la question de l’œuf et de la poule.

      Capitalisme et fascisme partagent absolument les mêmes #présupposés, à savoir la « nature » intrinsèquement #inégalitaire et #hiérarchisée de l’humanité. Seule cette cosmologie permet la domination de ces deux idéologies sur nos sociétés, les justifie, chacune à sa manière.
      C’est parce que les êtres humains sont considérés dès le départ comme inégaux que peut être justifiée leur hiérarchisation et donc le fait que certains humains, considérés comme supérieurs aux autres, méritent plus et mieux que les autres, jusqu’à la confiscation des ressources vitales, jusqu’à la destruction directe ou incidente de tous ceux qui seront forcément considérés comme #surnuméraires.

      Inégalités et hiérarchisations permettent donc de justifier la #domination de certains sur tous les autres, que ce soit par leur phénotype, leur naissance, leur classe sociale, leur sexe, leur domicile, leurs préférences sexuelles ou leur fortune personnelle.

      Voilà où j’en suis, aujourd’hui.

    • @monolecte : merci pour cette réflexion que je partage dans les grandes lignes, mais j’ai un point à éclaircir.

      Capitalisme et fascisme partagent absolument les mêmes #présupposés, à savoir la « nature » intrinsèquement #inégalitaire et #hiérarchisée de l’humanité.

      La nature n’est pas intrinsèquement inégalitaire. Elle est juste diverse. Elle ne hiérarchise rien. C’est le système de valeur de l’esprit humain qui hiérarchise. Factuellement, comme disait Coluche, y a les grands, les petits, les blancs, les noirs, etc... on est tous égaux, mais le petit noir il sera moins égaux que les autres, ça c’est le système de valeurs idéologique qui l’établit.

      La nature n’est pas intrinsèquement égalitaire non plus. Elle est barbare. Elle tolère les dominations. Elle ne sanctionne pas le loup qui bouffe l’agneau, elle offre la survie à l’un, la mort à l’autre. La foudre ne s’abat pas sur l’être vivant qui massacre son frère.
      Si les humains en temps normal ne massacrent pas leurs frères, c’est grâce à leur construction idéologique.

      Pourquoi je dis ça ? Parce que je déplore à gauche qu’on mette le couvercle sur notre animalité de départ, sur la diversité de nos corps physiques dont on hérite de la nature, au motif que cela légitimerait les hiérarchisations et donc les dominations, le racisme, le sexisme et donc le capitalisme et le fascisme... Non non et non.
      Je souffre quand j’entends des gens de gauche recourir à la science pour se défendre face aux réacs/fachos que ceci ou cela n’est pas « contre-nature » pour combattre une inégalité ou une domination. Pour moi il n’y a qu’une réponse à avoir, c’est « oui, c’est peut être contre-nature. Et ben tant mieux ! »
      Car le problème n’est pas un problème de vérité scientifique. Le problème est une question de principe moral, de ce que l’humain peut et doit considérer comme règle, sous peine de rester animal..

      Donc pour revenir au sujet initial, et même si je ne suis pas sûr de comprendre la contrariété de @fil , garder à l’esprit cet enjeu fondamental de civilisation (se libérer de notre « animalité ») peut permettre de remplir localement des objetifs transitoires avec ceux qui n’ont pas (encore) cette vision là, mais qu’il faudra convaincre tôt ou tard, vu qu’on ne peut cohabiter paisiblement avec des barbares..

    • @monolecte à en croire mes lointains souvenirs de jeunesse, l’antifachisme se définit positivement comme l’ensemble des valeurs auxquelles le fachisme (mussolinien) s’opposait explicitement, dont la liste est donnée par la Wikipedia-fr pour ceux que la chose intéresse.

      Plus fondamentalement, ce qu’apporte au Capital les divisions du prolétariat est tellement évident que je ne peux à titre personnel cautionner quelque ostracisme que ce soit d’un camarade travailleur (mais pour les intellectuels, c’est bien entendu tout autre chose...)

    • Si tu n’as pas compris, prends ton temps ; relis par exemple les réponses de @supergeante et de @moderne

      @fil, je ne cherche pas la polémique, je pense avoir compris vos positions, j’ai donné en retour la mienne, y a des écarts, ok. Sincèrement ce qui m’échappe, c’est pourquoi ce débat est-il si sensible, pourquoi on en ferait une affaire personnelle, à parler de « camps » et de boycott de discussion. Je n’ai lu aucun propos louant ou même cautionnant les idées de De Benoist dans cette discussion.
      Donc soit nos pensées sont contaminées par ce mec et on s’en rend pas compte, et dans ce cas il serait utile d’identifier où et comment, soit on se fait un peu plus confiance dans le fait qu’on va pas devenir facho du jour au lendemain parce qu’on a lu son bouquin, ou qu’on a lu l’analyse de quelqu’un qui a lu son bouquin (JL Prat).

      JL Prat n’est pas dupe, nous non plus. Elle est où la complaisance ? Il s’agit juste de comprendre ce qu’un réac vient chercher dans le concept de décroissance, comment il va s’en servir. Pas de réhabiliter le réac, ni adhérer à ses idées... Je n’invente pas, quand JL Prat écrit ceci (c’est dans le texte), est-ce encore trop ambigu ?

      “Un intellectuel qui conçoit son œuvre sous l’angle de la stratégie est tout simplement nul”, comme Alain de Benoist l’a fort bien dit en d’autres temps, mais cela n’exclut pas qu’un grand intellectuel soit aussi un stratège. Le fondateur du GRECE s’est intéressé à la mouvance écologique à partir du moment où elle lui est apparue comme un milieu perméable aux idées qu’il défend et s’efforce de propager, ces idées qui devraient rendre obsolète le vieux clivage droite/gauche, puisqu’elles associent l’intention révolutionnaire à la préservation du milieu naturel, définissant ainsi l’objet d’une révolution conservatrice, ordonnée, comme il dit, au “conservatisme des valeurs”.

      (texte intégral ici http://seenthis.net/messages/157025)

  • Article11 - « Vous êtes parfaits, vous êtes comme des machines » - Lémi
    http://www.article11.info/?Vous-etes-parfaits-vous-etes-comme

    Écrit en 1920-1921 par un certain Ievgueni Zamiatine – russe de son état – et illico censuré par le pouvoir bolchevique, Nous autres est un livre précurseur en matière de dystopie, de récit contre-utopique. La trame du roman rappelle d’ailleurs furieusement celle de deux monuments de la littérature d’anticipation publiés plus tardivement, 1984 de George Orwell (1949) et Le Meilleur des mondes d’Aldous Huxley (1931). Les trois récits reposent en effet sur le même schéma narratif : le servant fidèle d’un totalitarisme achevé comprend soudain (notamment grâce à l’amour) que son époque est un tas de purin liberticide. Et il paye cette révélation au prix fort. Le Bernard Marx du Meilleur des mondes est ainsi exilé dans une île où ses pensées « hérétiques » resteront inoffensives car confinées. Le Winston Smith de 1984 est torturé pendant des semaines, « rééduqué » jusqu’à renier tout ce qui comptait pour lui. Et le D-503 de Nous autres subit un traitement éradiquant son imagination : « Vous êtes malades. Votre maladie c’est l’imagination. C’est un ver qui creuse des rides noires sur votre front. » Dont acte et intervention chirurgicale ; retour au mouton bipède.

    Le récit de Zamiatine paraît familier parce qu’il a posé l’équation de base dans l’analyse littéraire du mal totalitaire : au nom d’un idéal dévoyé, l’homme renonce à sa liberté et se retrouve sous le joug d’une instance suprême. Les outils permettant à celle-ci d’imposer durablement son système de domination varient selon les auteurs et le contexte d’écriture – le Novlangue pour 1984, le Soma pour Le Meilleur des mondes, l’informatique pour Un Bonheur insoutenable (Ira Levin, 1969) –, mais la trame reste la même : une société tout entière est privée de libre-arbitre, intégralement sous contrôle. Emprise si forte que le souvenir même de la liberté s’estompe. Tout est verrouillé.

    Nous autres décrit une société tellement obnubilée par l’efficacité (Stakhanov powa) et la logique industrielle qu’elle a accepté de renoncer à la liberté. L’essentiel est dans la gestion efficace, la maîtrise des affects, l’ablation de toute individualité au nom du bien commun : « Vous êtes parfaits, vous êtes comme des machines : le chemin du bonheur à cent pour cent est ouvert. » Dans ce contexte, poser des questions ou soulever des objections équivaut à désobéir à la ligne du Parti unique : « L’Homo Sapiens ne devient homme, au sens plein du mot, que lorsqu’il n’y a plus de points d’interrogation dans sa grammaire, mais uniquement des points d’exclamation, des virgules et des points. »

    Aboutissement logique : le processus totalitaire, qu’il soit d’inspiration communiste ou fasciste, n’admet de littérature que servile et planifiée, utilitaire. Le reste est ennemi. Évoquant les bureaucrates-bourreaux dans sa préface à Nous autres, Jorge Semprun écrivait : «  L’infini de la révolution les effraye. Ils veulent dormir tranquillement la nuit. De temps en temps, un Zamiatine surgit et les réveille. En sursaut. »

    #dystopie #totalitarisme #revolution

  • Comment le groupe Total va financer la réforme de l’Éducation nationale
    http://www.bastamag.net/article3107.html

    A court d’argent et d’idées, le gouvernement a signé un accord avec le groupe #Total, qui s’engage à verser plusieurs millions d’euros pour soutenir la réforme des rythmes scolaires, concoctée par le ministre de l’Education nationale. L’entreprise soutient ainsi les associations, qui prendront le relai lorsque les enfants ne seront plus en classe. Les municipalités auront-elles recours elles aussi au mécénat d’entreprises pour financer leurs politiques éducatives ? Promu grand mécène d’État, Total semble en tout cas bien décidé à s’impliquer dans les politiques à destination de la jeunesse. Explications.

    [...]

    Total, promu grand mécène d’État, redore son blason a peu de frais. Car que représentent ces quelques millions pour l’entreprise ? Le salaire de son PDG, Christophe de Margerie, était de 4,9 millions d’euros [6] en 2012. Autant que ce que le groupe versera pour soutenir la réforme de l’ #Éducation_nationale. L’entreprise, qui a réalisé 12,4 milliards d’euros de bénéfice l’an dernier, n’a payé que 300 millions d’euros d’ #impôt sur les sociétés en France en 2012 (et zéro euro en 2011). Et refuse toujours de donner des informations sur ses 685 filiales, y compris celles basées au Panama, aux Bahamas et dans les Bermudes, paradis fiscaux notoires. Peut-être une piste à explorer pour financer la réforme de l’Éducation nationale ? A moins que le gouvernement préfère faire l’aumône auprès des entreprises du CAC 40 plutôt que d’engager une #réforme_fiscale ambitieuse ?

    #Le_changement

    via @rezo

  • Bas les pattes devant Snowden, Manning, Assange et les résistants au techno-totalitarisme
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=421

    Nul ne peut plus nier ce que les opposants à la tyrannie technologique dénoncent depuis des années : les objets intelligents qui envahissent nos vies (ordinateurs, Internet, téléphones mobiles et smartphones, GPS) donnent au pouvoir les moyens de la surveillance généralisée. En dévoilant des documents secrets, un ex-agent américain révèle que la NSA (Agence nationale de sécurité) espionne les internautes du monde entier, dans le cadre du programme clandestin « Prism » mis en place par George Bush et (...)

    #Nécrotechnologies
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/Bas_les_pattes.pdf

    • Il y a au moins une contradiction dans cet article : il commence par se moquer de ceux qui disent « on le savait déjà », et termine par « comme on l’avait écrit dans notre livre ». La fin sert à dire que le logiciel « libre » c’est de la merde.

    • Je ne vois pas trop cette contradiction, car au début du texte, j’ai l’impression qu’ils parlent surtout de ceux qui disent « on le sait déjà » sans le prouver, du genre « mais on le sait que les puissants surveillent tout, etc ». Tandis que #Edward-Snowden le prouve, et que PMO, dans leur démarche d’enquête minutieuse avec citation de multiples rapports publics et privés, sont souvent assez pointus aussi dans leurs enquêtes.

      L’article est avant tout une mise en perspective de deux actualités simultanées : #Prism et la mort de #Clément-Méric. Et la comparaison des réactions « à #gauche » envers ces deux faits.

      Notamment pour dire que la gauche monte vite au créneau pour crier au #fascisme « année 30 », alors que nous ne sommes plus dans les années 30, et que ces organisations ne disent jamais rien ou si peu sur le fascisme réellement existant et déjà en place, grâce à la #surveillance technologique, le puçage #RFID, l’#Internet_des_objets et autres babioles qui ne sont plus de la science fiction.

      Snowden a raison. En France, le #rétro-fascisme à front bas et crâne ras, qu’on reconnaît au premier coup d’œil, obsède l’#anti-fascisme rétro, patrimonial et pavlovien, tout ému de combattre la bête immonde qu’on lui a tant racontée et qu’il croit connaître. Il est vrai qu’ils partagent quelquefois les mêmes goûts en matière de look et de dress code. Les skinheads, c’est quand même plus simple que les RFID et la « planète intelligente » d’IBM. Dénoncer « les origines françaises du fascisme » (Zeev Sternhell, Là-bas si j’y suis, France Inter) et « le retour des années 1930 » (Le Nouvel Observateur et cie), c’est plus facile que de s’attaquer au techno-#totalitarisme.

      [...]

      Personne pour s’aviser que nous ne sommes pas dans les années 1930. Qu’après des décennies d’accélération technologique, à l’heure de la contention électronique, le « fascisme » aussi s’est modernisé. Il n’a plus le visage du Dictateur. Même plus celui de Big Brother. Mais celui des myriades d’actionneurs, capteurs, nano-processeurs, datacenters, super-calculateurs, Little Brothers, qui maillent, structurent, activent et pilotent la société de contrainte.

      [...]

      Pendant que les attardés lèvent le poing, farouches et déterminés contre le spectre « des heures les plus sombres de notre Histoire », le pouvoir resserre le filet électronique. Avec l’approbation béate de la majorité « parce que la technologie, tout dépend de ce qu’on en fait. »

      [...]

      La tyrannie technologique est plus pervasive et redoutable que 500 brutes alcoolisées. Elle exige de ses opposants plus que du pathos et des postures. Combattre le techno-totalitarisme, c’est-à-dire l’attaque la plus performante contre notre #liberté et contre la possibilité de choisir ce qui nous arrive, impose l’effort de comprendre la nature de cette attaque, et ses spécificités. Nous ne sommes pas dans les années 1930 ; il nous faut penser notre époque pour affronter notre ennemi actuel, et non les avatars du passé.

    • Pendant que les attardés lèvent le poing, farouches et déterminés contre le spectre « des heures les plus sombres de notre Histoire »

      J’avais relevé des trucs limites ici et là mais je pensais pas que PMO pouvait être gerbant

    • Se considérer comme « en concurrence » génère ces propos et comportements bizarres. Il y a chez tous ceux qui se considèrent comme au front et au contact avec l’ennemi, le seul, le vrai, une absence d’humilité caractéristique et regrettable, car conduisant à des jugements erronés et à des inimitiés contre-productives. Aussi bien de la part de PMO et de son « attardé », ou du « gerbant » pour qualifier PMO.

    • Classer c’est hiérarchiser disait-on dans un autre fil. Ben oui, il y a des faits, des actes, qui sont plus dangereux pour la liberté que d’autres. Ça ne veut pas dire que ceux qu’on considère comme les moins graves ne sont pas graves du tout. Mais qu’il y a des faits immensément plus graves, et que donc il faut prioriser ses combats : dans une journée, et même dans une vie entière, personne n’a le temps de se battre contre tout ce qu’on considère comme « pas bien ». C’est physiquement impossible.

      Après, se lancer des insultes, oui c’est pas forcément sympa.

    • Non, on disait précisément pas ça, dans l’autre fil ! On disait que classer ce n’était justement pas nécessairement hiérarchiser !
      Et oui, je maintiens que qualifier des gens, souvent jeunes, pas toujours finis politiquement, qui s’indignent de la mort d’un des leurs d’« attardés », c’est gerbant. C’est bien gentil les discours polis mais bon, au bout d’un moment, ça va bien.

    • Oui, de la pertinence de distinguer, étiqueter, classifier, on disait qu’effectivement c’était délicat, subjectif, que la tentation de la hiérarchisation n’était jamais très loin... Même si de mon côté je ne suis pas contre l’usage des outils de description sémantique qui aide à la précision du langage et la justesse des idées, on sera tous d’accord en tous cas pour dire que la hiérarchisation est toujours un piège.. Et il est vrai que même à l’écrit, on peut laisser échapper des émotions, des réflexes instinctifs de jugement, voir d’insultes, répréhensibles, mais bassement humains.
      Personnellement je déplore, mais ce genre de faux pas, s’ils sont rares, ne suffisent pas à discréditer à mes yeux l’ensemble des propos d’un auteur (exemple typique et caricatural : Mélenchon..)

    • classer c’est hiérarchiser, faire des ensembles ça ne l’est pas :) Vive la logique :D
      Sinon oui PMO a des aspects que je ne partage pas trop. C’est un vieux débat la hiérarchisation des luttes, mais il ne faut jamais confondre faire ses choix de luttes a soi, ou dans son organisation, et... faire la leçon aux autres sur ce qui devrait être prioritaire dans leur luttes a eux. Par ex. je trouve tout a fait normal que certain-e-s personnes fassent de la lutte contre le patriarcat leur priorité, et j’ai pas de leçon a leur donner en leur disant, faut d’abord lutte contre ceci cela. C’est d’autant plus vrai, que les dominations, elles, ne se font pas de concurence de lutte, au contraire, elle s’agglomère, se conjuguent...