• A Saint-Malo, Airbnb délogé en appel d’une habitation
    https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2023/11/29/a-saint-malo-airbnb-deloge-en-appel-d-une-habitation_6203014_4500055.html

    Nil Caouissin, l’élu de l’Union démocratique bretonne, l’avait suggéré dans un manifeste sorti à l’occasion des élections régionales de 2021 : pourquoi ne pas mettre en place un #statut_de_résident en Bretagne ? L’idée, consistant à réserver l’acquisition des biens immobiliers dans les zones les plus recherchées à des ­personnes ayant déjà vécu un an au même endroit, avait alimenté un sérieux débat.

    Parmi les citoyens intéressés par cette proposition, la Malouine Véronique Deschamps. Celle qui a jeté l’ancre il y a plus de trente ans dans la cité fortifiée fait partie des quelques centaines d’habitants à l’année intra-muros. Elle s’inquiète du devenir de ce fief très touristique, où le phénomène #Airbnb a pris une ampleur considérable, avec des milliers d’annonces recensées.

    La coiffeuse au civil en a même fait les frais. La maison historique où elle réside est divisée en trois appartements et a vu arriver, en 2016, une #location_saisonnière de courte durée dans l’un d’eux. Valises à gogo et passages ininterrompus ont envahi ce logis fait de bois et de torchis. « J’ai vu ce lieu si petit se transformer en un hall de gare, et mon adresse devenir une destination touristique », pointe-t-elle inlassablement. Alors qu’elle écrivait une « lettre aux Malouins » pour avertir de la situation en 2018, signée par six cents personnes, elle cofondait un an plus tard le collectif Saint-Malo, j’y vis… j’y reste !

    Parallèlement, elle entamait un combat judiciaire contre les propriétaires de l’appartement loué sur des plates-formes comme Airbnb ou #Booking, au motif du « trouble anormal de voisinage ». Une « qualité de vie altérée », selon ses mots, à laquelle cette lanceuse d’alerte voulait mettre un terme. « J’avais le choix entre subir et me taire ou vendre et partir, confie-t-elle. J’ai préféré une troisième option : me battre et avoir peur tout le temps. »

    Si le statut de résident n’a pas vu le jour en Bretagne, la problématique du #logement, elle, s’est encore intensifiée. En juillet 2023, la chambre régionale des notaires recensait une augmentation annuelle de 9,4 % du prix médian d’un appartement ancien à Saint-Malo, pour s’établir à 4 810 euros le mètre carré. Il était, à titre de comparaison, à 2 650 euros en 2015.
    Dans un contexte déjà brûlant, Saint-Malo avait adopté, en 2021, une réglementation très restrictive en instaurant des quotas de locations de courte durée par quartier (12,5 % pour l’intra-muros). Son maire, Gilles Lurton (LR), estime que la mesure « a au moins mis un frein à l’inflation du phénomène, qui prenait une proportion industrielle ». Et reconnaît une prise de conscience tardive à ce sujet de la part des institutions.

    Et, le 24 août, la cour d’appel de Rennes a donné raison à Véronique Deschamps, a appris M Le magazine du Monde, lui accordant une indemnisation au titre du préjudice subi. La cour a également confirmé l’arrêt de l’activité de location de courte durée dans l’immeuble, requise par le tribunal judiciaire en première instance deux ans auparavant pour non-respect du règlement de copropriété et de sa clause d’« habitation bourgeoise ». Il n’y a donc plus de va-et-vient incessants dans cette ancienne maison intra-muros. Une décision qui fait émerger une# jurisprudence favorable à l’#habitat_permanent. « On aboutit à une #présomption_de_nuisance provenant des locations de courte durée », explique Cyrille Moncoq, l’avocat de Véronique Deschamps.

    D’après le jugement, les immeubles d’habitation à caractère résidentiel ne sont pas compatibles avec la location pratiquée via Airbnb qui nuit à leur tranquillité. « D’autres personnes pourraient s’appuyer sur cette décision » pour faire reconnaître cette inadéquation, indique l’avocat, qui prend en charge de plus en plus de dossiers comme celui de la Malouine un peu partout en Bretagne.

    Sept ans après les débuts de son action en justice, et alors que les députés ont déposé une proposition de loi pour une régularisation plus importante des plates-formes comme Airbnb, mardi 28 novembre, Véronique Deschamps ne réalise pas encore sa victoire. Elle formule malgré tout un vœu : « J’aimerais me dire que mes enfants auront la possibilité de vivre ici. »

    #tourisme

  • Cost of clubbing crisis : When did Berlin parties get so expensive ?
    https://www.exberliner.com/music-clubs/cost-of-clubbing-crisis-when-did-berlin-parties-get-so-expensive

    A Berlin le tickets d’entrée des clubs augmentent radicalement. Les membres du club autogéré Mensch Meier ne gagnent plus assez pour participer aux parties de leur propre boîte. Les augmentations de frais post-covid provoquent un Klubsterben . Les boîtes qui survivront la crise seront marquées par l’exploitation de leurs employés et des prix faramineux.

    https://www.youtube.com/watch?v=u0rKW3kduy0&t=217s


    J’ai la nostalgie de l’époque quand les copains transformaient d’anciens bunkers et toilettes publiques souterraines en boîtes techno. La vie chère tue la culture partout.

    24.11.2023 by Dan Cole - Like pretty much everything in Berlin, clubbing is getting more expensive. We could just pass this off as a simple fact of life – prices rise, that’s the way it is, suck it up. With clubbing, the impact is deeper. Door entry hikes start to price out the very people who built up the club culture in the first place. Clubs in Berlin are rightly lauded for their sense of community and the way they provide space for those who live more on the margins. When these people become unable to attend the parties they’ve arguably contributed to the success of, then we can say clubbing is facing a crisis.

    For one weekend in September, Berghain increased its entry cost to €30, sparking outrage. It was only last year that the standard door price rose to €25. That’s in addition to the increase in prices for drinks and the cloak room. And it’s not just Berghain – the entry fees for many clubs have risen disproportionately to the average rise in wages throughout the city, with an average increase of 25% across all venues according to Tagesspiegel. Not so long ago, Berghain was a mere €15, and you wouldn’t pay more than €10 to get into Sisyphos.

    There is even a German word for it, Klubsterben, which translates as the death of clubs

    The factors for these price hikes are well reported. Minimum wages for staff have risen since the pandemic began, and the less said about energy costs the better. Rents are also increasing, and DJ fees are going through the roof. Add on other various expenses and you’ve got a very costly business to run.
    Photo: IMAGO / Emmanuele Contini

    The collective behind Mensch Meier recently announced they would be closing at the end of the year due to these rising costs. In an interview with Groove, a German online magazine for electronic music and club culture, Jenny P, the club’s public relations officer, stated that the Mensch Meier’s members and staff couldn’t even party at their own events, because they were too expensive. This was the last straw for the club and they decided to close.

    It’s yet another sad chapter in the slow demise of clubbing in Berlin. The phenomenon is so pervasive that there is even a German word for it, Klubsterben, which translates as the death of clubs. This year, Anita Berber closed for similar reasons to Mensch Meier, and Fiese Remise will meet its end in November. But what’s the solution? Are high entry fees really the only way to keep a club open? At its core, clubbing is, or at least was, about community and creating safe spaces. Increased prices create social inequality, excluding many of the people who benefit the most from these spaces.

    Not so long ago, Berghain was a mere €15, and you wouldn’t pay more than €10 to get into Sisyphos.

    To find a better answer to this problem, we have to return to our roots. Yes, clubs need state support, but beyond that we need to start looking closer to home. Booking more local DJs than expensive international names can reduce a club’s overhead. Some of our favourite clubs were built upon having a strong roster of local, in-house residents. Smaller clubs and club nights are able to throw great parties with just Berlin-based DJs, so why don’t the bigger clubs use the same approach?

    Some underground venues still manage to keep their door fees low. Oxi Berlin, for example, is operating on a donation-only basis for their in-house events, safe in the knowledge that having an affordable-for-all door price that brings in more regular clubbers is a better solution than having a higher ticket price but less people on the dancefloor. Community spirit is thin on the ground these days, and it’s better to club together than to push each other further apart

    #Berlin #loisirs #tourisme #musique #techno #culture

  • Non aux JO dans les Alpes 3X NON !
    https://ricochets.cc/Non-aux-JO-dans-les-Alpes-3X-NON.html

    Non aux JO dans les Alpes 3X NON ! Gabegie écologique, gabegie démocratique, gabegie financiére : en 2023, faut-il vraiment être un hurluberlu pour s’opposer aux JO, ici et ailleurs ? 1 : Les Jeux Olympiques sont une gabégie dans un monde au bord du gouffre... Cette candidature aux Jeux est occasion de se poser la question du sens d’organiser un tel événement dans un monde bouleversé par les changements climatiques. Les Jeux d’hiver font l’objet de nombreuses critiques environnementales : faute de (...) #Les_Articles

    / Tourisme, sports & loisirs, #Le_monde_de_L'Economie

    #Tourisme,sports&_loisirs
    https://valleesenlutte.org/spip.php?article664
    https://no-jo.fr/event/1387


    https://ricochets.cc/IMG/distant/html/p7bbO-bcWO0-9484-aedbf56.html

  • Zhanqiao Pier
    https://en.m.wikipedia.org/wiki/Zhanqiao_Pier


    青岛栈桥 Ehemalige Landungsbrücke Qingdao

    Faire du tourisme en Chine signifie ne jamais être seul le moindre instant. La photo est prise hors saison quand il n’y a pas grand monde


    Bundesarchiv : China 1898.- Landungsmanöver S.M.S. Deutschland bei der Landungsbrücke am Brückenlager.

    #Chine #Qingdao #青岛 #tourisme #colonies #histoire

  • « Plus haute #ZAD d’Europe » : faut-il encore aménager les #glaciers alpins ?

    Du 8 au 10 novembre, la France accueille le #One_Planet#Polar_Summit, premier sommet international consacré aux glaciers et aux pôles, pour appeler à une mobilisation exceptionnelle et concertée de la communauté internationale. Dans les #Alpes, les projets d’aménagements des glaciers à des fins touristiques ou sportives sont pourtant toujours en cours malgré leur disparition annoncée. C’est le cas par exemple dans le massif des Écrins (#Hautes-Alpes), sur le glacier de la #Girose où il est prévu d’implanter depuis 2017 le troisième tronçon du téléphérique de la #Grave.

    Du 7 au 13 octobre dernier, les #Soulèvements_de_la_Terre (#SLT) ont occupé le chantier afin d’en bloquer les travaux préparatoires. Ce nouvel aménagement a pour objectif de prolonger les deux tronçons existant, qui permettent depuis 1978 d’accéder au #col_des_Ruillans à 3 221 mètres et ainsi rallier à terme le #Dôme_de_La_Lauze à 3559 mètres. Porté par la #Société_d’aménagement_touristique_de_la_Grave (#SATG) et la municipalité, ce projet est estimé à 12 millions d’euros, investissement dont le bien fondé divise les habitants de #La_Grave depuis cinq ans.

    En jeu derrière ces désaccords, la direction à donner à la transition touristique face au changement climatique : renforcement ou bifurcation du modèle socio-économique existant en montagne ?

    Une #occupation surprise du glacier

    Partis du village de La Grave à 1 400 mètres dans la nuit du 6 au 7 octobre, une quinzaine de militants des SLT ont gravi 2 000 mètres de dénivelé avec des sacs à dos de 15 à 20 kg. Au terme de 12 heures d’ascension, ils ont atteint le haut d’un rognon rocheux émergeant du glacier de la Girose où doit être implanté un pylône du nouveau téléphérique. Ils y ont installé leur camp de base dans l’après-midi, avant d’annoncer sur les réseaux sociaux la création de « la plus haute zone à défendre (ZAD) d’Europe ».

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    Par cette mobilisation surprise, les SLT ont montré qu’ils pouvaient être présents sur des terrains où ils ne sont pas forcément attendus et que pour cela :

    - ils disposent de ressources logistiques permettant d’envisager une mobilisation de type occupationnelle de plusieurs jours à 3 400 mètres d’altitude

    - ils maîtrisent les techniques d’alpinisme et l’engagement physique qu’implique la haute montagne.

    Sur le glacier de la Girose, les conditions de vie imposées par le milieu n’ont en effet rien à voir avec celles des autres ZAD en France, y compris celles de La Clusaz (en novembre 2021 et octobre 2022), premières du type en montagne, dans le bois de la Colombière à 1 400 mètres d’altitude. Au cours de la semaine d’occupation, les températures étaient toutefois clémentes, oscillant entre -7° à 10 °C, du fait d’un automne anormalement chaud.
    Une communication bien rodée

    Très rapidement, cette occupation du glacier a donné un coup de projecteur national sur ce projet controversé d’aménagement local. Dès son annonce publique, les articles se sont succédés dans les médias nationaux à partir des éléments de communication (photographies, vidéos, communiqués de presse, live sur les réseaux sociaux) fournis par les SLT depuis le glacier de la Girose. Les militants présents disposaient en effet des compétences et du matériel nécessaires pour produire des contenus professionnels à 3400 mètres. Ils ont ainsi accordé une attention particulière à la mise en scène médiatique et à sa dimension esthétique.

    Bien qu’inédite par sa forme ainsi que les lieux et les moyens mobilisés, cette mobilisation s’inscrit dans une grammaire politique partagée faisant référence au bien commun ainsi qu’aux imaginaires et narratifs habituels des SLT, qu’elle actualise à partir de cette expérience en haute montagne. Elle est visible dans les stratégies de communication mobilisées : les références à la ZAD, à la stratégie du désarmement, l’apparition masquée des militants, les slogans tels que la « lutte des glaces », « nous sommes les glaciers qui se défendent » et « ça presse mais la SATArde ». Une fois déployée, cette grammaire de la mobilisation est aisément reconnaissable par les publics, qu’ils y soient favorables ou non.
    Une plante protégée sur le chantier

    Cette occupation du glacier a été imaginée dans l’urgence en quelques jours par les SLT pour répondre au début des travaux préliminaires entrepris par la SATG quelques jours auparavant. Son objectif était de stopper ces derniers suite à la décision du tribunal administratif de Marseille de rejeter, le 5 octobre, un référé liberté demandant leurs interruptions d’urgence. Déposé le 20 septembre par les associations locales et environnementales, ce dernier visait notamment à protéger l’androsace du Dauphiné présente sur le rognon rocheux.

    Cette plante protégée, dont la découverte formelle ne remonte qu’à 2021, a été identifiée le 11 juillet sur les lieux par deux scientifiques du Laboratoire d’écologie alpine (CNRS, Université Grenoble Alpes et Université Savoie Mont Blanc) et certifiée par l’Office français de la biodiversité (OFB). Leur rapport d’expertise écologique a été rendu public et remis aux autorités administratives le 18 juillet : il montre qu’il existe plusieurs spécimens de l’androsace du Dauphiné dans un rayon de moins de 50 mètres autour du projet d’implantation du pylône. Or, elle ne figure pas dans l’étude d’impact et le bureau d’étude qui l’a réalisée affirme l’avoir cherchée sans la trouver.

    Deux jours après le début de l’occupation, la SATG a demandé à la préfecture des Hautes-Alpes l’évacuation du campement des SLT afin de pouvoir reprendre au plus vite les travaux. Le 10 octobre, la gendarmerie s’est rendue sur le glacier pour notifier aux militants qu’un arrêté municipal interdisant le bivouac jusqu’au printemps avait été pris. Et que le campement était illégal, et donc passible de poursuites civiles et pénales.

    En réponse, un nouveau recours « référé-suspension » en justice a été déposé le lendemain par les associations locales et environnementales pour stopper les travaux… à nouveau rejeté le 30 octobre par le tribunal administratif de Marseille. Cette décision s’appuie sur l’avis de la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL) et du préfet des Hautes-Alpes qui estiment que le risque d’atteinte à l’androsace du Dauphiné n’était pas suffisamment caractérisé. MW et LGA envisagent désormais de former un recours en cassation devant le Conseil d’État.

    Entre-temps, les SLT ont décidé de redescendre dans la vallée dès le 13 octobre, leur présence n’étant plus nécessaire pour empêcher le déroulement des travaux, puisque les conditions météorologiques rendent désormais leur reprise impossible avant le printemps 2024.

    https://twitter.com/lessoulevements/status/1712817279556084122

    Bien qu’illégale, cette occupation « à durée déterminée » du glacier pourrait permettre à la justice d’aboutir à un jugement de fond sur l’ensemble des points contestés par les associations locales et environnementales. En ce sens, cette occupation a permis de faire « gagner du temps » à Mountain Wilderness (MW) et à La Grave Autrement (LGA) engagées depuis cinq ans contre le projet. Leurs actions menées depuis le 3 avril dernier, date du permis de construire accordée par la mairie de la Grave à la SATG, n’ont jusqu’alors pas été en mesure d’empêcher le début des travaux… alors même que leurs recours juridiques sur le fond ne vont être étudiés par la justice que l’année prochaine et que les travaux auraient pu avoir lieu en amont.

    Cette mobilisation des SLT a aussi contraint les promoteurs du projet à sortir du silence et à prendre position publiquement. Ils ont ainsi dénoncé « quatorze hurluberlus qui ne font rien de leur vie et entravent ceux qui travaillent », ce à quoi la presse montagne a répondu « les glaciers disent merci aux hurluberlus ».
    Sanctuarisation et manque de « cohérence »

    En Europe, cette mobilisation des SLT en haute montagne est inédite dans l’histoire des contestations socio-environnementales du tourisme, et plus largement dans celles des mouvements sociaux. Cela lui confère une forte dimension symbolique, en même temps que le devenir des glaciers est lui-même devenu un symbole du changement climatique et que leur artificialisation à des fins touristiques ou sportives suscite de plus en plus de critiques dans les Alpes. Dernier exemple en date, le creusement d’une piste de ski dans un glacier suisse à l’aide de pelles mécaniques afin de permettre la tenue d’une épreuve de la coupe du monde de ski.

    Une telle situation où un engin de travaux publics brise de la glace pour l’aplanir et rendre possible la pratique du ski alpin a déjà été observée à la Grave en septembre 2020. L’objectif était alors de faire fonctionner le vieux téléski du glacier de la Girose, que le troisième tronçon du téléphérique entend remplacer à terme… sauf que l’objectif de ce dernier est d’accroître le nombre de skieurs alpins sur un glacier qui subit de plein fouet le réchauffement climatique, ce qui impliquera ensuite la mise en place d’une sécurisation des crevasses à l’aide de pelleteuses. Dans ce contexte, la question que pose la mobilisation des SLT peut donc se reformuler ainsi : ne faut-il pas désormais laisser le glacier de la Girose libre de tout moyen de transport pour en faire un avant-poste de la transition touristique pour expérimenter une nouvelle approche de la montagne ?

    Cette question résonne avec la position du gouvernement français au One Planet Summit sur la nécessaire sanctuarisation des écosystèmes que représentent les glaciers… dont le projet d’aménagement du glacier de la Girose représente « quelques accrocs à la cohérence », reconnaît Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, du fait d’un dossier complexe.
    Un dialogue à rouvrir pour avancer

    Au lendemain de la fin de l’occupation du glacier par les SLT, le 14 octobre, une manifestation a été organisée à l’initiative des Enseignes de La Meije (association des commerçants de la Grave) pour défendre l’aménagement du troisième tronçon du téléphérique. Pour eux, comme pour la SATG et la municipalité, l’existence de la station est en péril sans celui-ci, ce que conteste LGA dans son analyse des retombées économiques sur le territoire. Le bureau des guides de la Grave est lui aussi divisé sur le sujet. Le débat ne se résume donc pas à une opposition entre les amoureux du glacier, là-haut, et ceux du business, en bas ; entre ceux qui vivent sur le territoire à l’année et les autres qui n’y sont que quelques jours par an ; entre des « hurluberlus qui ne font rien de leur vie » et ceux qui travaillent, etc.

    Comme partout en montagne, le débat à la Grave est plus complexe qu’il n’y paraît et appelle à rouvrir le dialogue si l’on prend au sérieux l’inévitable bifurcation du modèle de développement montagnard face aux effets du changement climatique. Considérer qu’il n’y a pas aujourd’hui deux montagnes irréconciliables n’implique pas d’être d’accord sur tout avec tout le monde en amont. Les désaccords peuvent être féconds pour imaginer le devenir du territoire sans que l’artificialisation du glacier soit l’unique solution pour vivre et habiter à La Grave.

    Si les travaux du troisième tronçon du #téléphérique étaient amenés à reprendre au printemps prochain, les SLT ont d’ores et déjà annoncé qu’ils reviendront occuper le glacier de la Girose.

    https://theconversation.com/plus-haute-zad-deurope-faut-il-encore-amenager-les-glaciers-alpins-
    #tourisme #aménagement_du_territoire #résistance

    • Écologie : dans un village des Hautes-Alpes, le #téléphérique de la discorde

      À La Grave, dans les Hautes-Alpes, des habitants se mobilisent contre la construction d’un téléphérique, vu comme un levier de #tourisme_de_masse. Éleveurs, mais aussi artisan ou guide de haute montagne, ils défendent un mode de vie alternatif et adapté à la crise climatique.

      Comme tous les matins d’hiver, Agathe Margheriti descend à ski, avec précaution, le sentier enneigé et pentu qui sépare sa maison de la route. Son sac à dos est chargé d’une précieuse cargaison : les œufs de ses 200 poules, qu’elle vend au porte-à-porte, une fois par semaine, aux habitant·es de la vallée de la Romanche. Chaque jour, elle descend la ponte du jour et la stocke dans des boîtes isothermes dans sa camionnette qui stationne en bord de route, au pied du chemin.

      Il y a six ans, cette jeune femme a fait un choix de vie radical. Avec son compagnon Aurélien Routens, un ancien snowboardeur professionnel, elle a acheté un hameau en ruine, le #Puy_Golèfre, dans le village de La Grave (Hautes-Alpes). « Pour 140 000 euros, c’est tout ce que nous avons trouvé à la portée de nos moyens. Il n’y a ni eau ni électricité, et il faut 20 minutes pour monter à pied depuis la route, mais regardez cette vue ! », montre Agathe, rayonnante.

      La petite maison de pierre retapée par le couple, orientée plein sud, chauffée au bois et dotée d’énergie solaire, offre un panorama époustouflant sur la face nord de la Meije, la plus impressionnante montagne des Alpes françaises, toute de glace et de roche, qui culmine à 3 983 mètres.

      Son sommet occupe une place à part dans l’histoire de l’alpinisme : il n’a été atteint qu’en 1877, un siècle après le mont Blanc. L’autre originalité du lieu, à laquelle Agathe et Aurélien tiennent tant, c’est que La Grave est le seul village d’Europe à être doté d’un téléphérique dont la gare d’arrivée, à 3 200 mètres d’altitude, débouche sur un domaine skiable sauvage. Ni piste damée ni canon à neige, mais des vallons de neige vierge aux pentes vertigineuses, paradis des snowboardeurs freeride qui font leurs traces dans la poudreuse.

      Ce paradis, Agathe et Aurélien veulent le préserver à tout prix. Avec une poignée d’amis du village, ils luttent depuis trois ans contre un projet qu’ils jugent aussi inutile qu’anachronique : la construction d’un troisième tronçon de téléphérique par son exploitant, le groupe #SATA, qui permettrait de monter jusqu’au #dôme_de_la_Lauze, à 3 559 mètres. Ce nouvel équipement, d’un coût de 14 millions d’euros (dont 4 millions d’argent public), permettrait de skier sur le #glacier de la #Girose, actuellement doté d’un #téléski vieillissant, dont l’accès est devenu problématique en raison du réchauffement climatique.

      Un téléphérique sur un glacier, alors que les Alpes se réchauffent deux fois plus vite que le reste de la planète et que les scientifiques alertent sur la disparition de la moitié des glaciers de montagne d’ici à 2100 ?

      Pour tenter d’empêcher la réalisation de ce projet fou, des habitant·es de la Grave, constitué·es dans le collectif #La_Grave_autrement, luttent sur deux fronts : judiciaire et médiatique. Deux recours ont été déposés devant le tribunal administratif pour contrer le projet de la SATA, un groupe qui exploite aussi les domaines skiables de l’Alpe d’Huez et des Deux-Alpes, emploie 800 personnes et réalise un chiffre d’affaires de 80 millions d’euros. Les jugements au fond n’interviendront pas avant le printemps 2024… Trop tard, peut-être, pour empêcher le démarrage des travaux.

      Alors, parallèlement, des militant·es se sont activé·es sur le terrain : en octobre, l’association #Mountain_Wilderness a déployé une banderole sur le glacier, puis #Les_Soulèvements_de_la_Terre ont symboliquement planté leurs tentes sur le rognon rocheux situé au milieu du glacier, sur lequel doit être édifié le pylône du téléphérique et où des botanistes ont découvert une plante rare et protégée, l’#androsace_du_Dauphiné.

      Enfin, en novembre, des habitant·es de La Grave, accompagné·es de la glaciologue Heidi Sevestre, ont symboliquement apporté un gros morceau de glace de la Girose à Paris, le jour de l’ouverture du One Planet-Polar Summit, et interpellé le gouvernement sur l’urgence de protéger les glaciers.

      Depuis, la neige est tombée en abondance sur la Meije et dans la vallée. À La Grave et dans le village voisin de Villar d’Arène, les opposant·es au projet prouvent, dans leur vie quotidienne, qu’une #alternative au tout-ski est possible et que la vallée peut se réinventer sans porter atteinte à ce milieu montagnard si menacé.

      Thierry Favre, porte-parole de La Grave autrement, vit dans une ancienne bergerie, au cœur du hameau des Hières, à 1 800 mètres d’altitude, qu’il a achetée il y a trente ans, après être tombé amoureux du site pour la qualité de sa neige et la verticalité de ses pentes. Après avoir travaillé dans l’industrie de la soierie à Lyon et à Florence, il a fondé ici sa propre entreprise de création d’étoffes, #Legend’Enhaut, qui fabrique des tissus haut de gamme pour des décorateurs. « Nous sommes bien situés, sur un grand axe de circulation entre Grenoble et Briançon. Nous avons l’immense chance de ne pas avoir vu notre cadre de vie massacré par les ensembles immobiliers qui défigurent les grandes stations de ski des Alpes. Mais il faut être vigilants. La Grave compte déjà 75 % de #résidences_secondaires. Et le projet de nouveau téléphérique s’accompagnera inévitablement de la construction d’une résidence de tourisme. Il y a urgence à proposer un autre modèle pour l’avenir. »

      À 60 ans, Thierry Favre s’applique à lui-même ce souci de sobriété dans son activité professionnelle. « Mon entreprise marchait bien mais j’ai volontairement mis le pied sur le frein. Je n’ai conservé que deux salariés et deux collaborateurs extérieurs, pour préserver ma qualité de vie et garder du temps pour militer. »

      À deux kilomètres de là, à la ferme de Molières, Céline Gaillard partage la même philosophie. Après avoir travaillé à l’office du tourisme de Serre-Chevalier et à celui de La Grave, cette mère de deux enfants s’est reconvertie dans l’élevage de chèvres. Elle et son mari Martin, moniteur de ski trois mois par an, exploitent un troupeau de 50 chèvres et fabriquent des fromages qu’ils vendent sur place. Pendant les six mois d’hiver, les bêtes vivent dans une vaste chèvrerie, où elles ont de l’espace pour bouger, et en été, elles paissent sur les alpages voisins. « Je ne veux pas en avoir plus de cinquante, par souci du bien-être animal. Nous pourrions produire plus de fromages, car la demande est forte. Mais le travail saisonnier de Martin nous apporte un complément de revenus qui nous suffit. »

      Avec les œufs de ses poules, Agathe fait le même constat : « Je pourrais en vendre dix fois plus. L’an dernier, nous avons planté de l’ail et des framboisiers : nous avons tout vendu très vite. Ce serait bien que d’autres éleveurs s’installent. Si nous avions une production locale plus fournie, nous pourrions ouvrir une épicerie coopérative au village. »

      Contrairement à Agathe qui milite dans le collectif La Grave autrement, Céline, la chevrière, ne s’oppose pas ouvertement au nouveau téléphérique. Mais elle n’est « pas d’accord pour se taire » : « Nous n’avons pas pu avoir un vrai débat sur le projet. Il faudrait un moratoire, le temps d’échanger avec la population. Je ne comprends pas cette volonté d’exploiter la montagne jusqu’à son dernier souffle. »

      Céline et Martin Gaillard ne sont pas seuls à pratiquer l’élevage autrement dans le village. Au hameau des #Cours, à #Villar_d’Arène, un autre jeune couple, originaire de l’ouest de la France, s’est installé en 2019. Sylvain et Julie Protière, parents d’un enfant de 4 ans, ont repris la ferme du Lautaret, dans laquelle ils élèvent 35 vaches d’Herens, une race alpine particulièrement adaptée à la rudesse du climat montagnard.

      Alors que la plupart des fermiers traditionnels de La Grave et de Villar d’Arène élèvent des génisses qu’ils revendent à l’âge de 3 ans et n’exploitent donc pas le lait, Sylvain et Julie traient leurs vaches et fabriquent le fromage à la ferme. Cela leur procure un meilleur revenu et leur permet de fournir en fromage les consommatrices et consommateurs locaux. « Nous vendons toute notre production aux restaurants, refuges et gîtes dans un rayon de 5 kilomètres, et nous n’en avons pas assez pour satisfaire la demande », témoigne Sylvain.

      À mesure que le combat des opposants et opposantes au nouveau téléphérique se médiatise et se radicalise, les tensions s’avivent au sein de la communauté villageoise. Les partisans du téléphérique accusent les opposants de vouloir la mort de l’économie de la vallée. Selon eux, sans le troisième tronçon, le téléphérique actuel n’est plus viable.

      Aucun·e des opposant·es que Mediapart a rencontré·es, pourtant, ne souhaite l’arrêt des remontées mécaniques. Benjamin Ribeyre, guide de haute montagne et cofondateur du collectif La Grave autrement, pense au contraire que l’actuel téléphérique pourrait servir de base à un développement touristique tourné vers la transition écologique. « L’actuelle plateforme d’arrivée, à 3 200 mètres, permet un accès facile au glacier de la Girose. C’est unique en France, bien mieux que la gare du Montenvers de Chamonix, d’où l’on ne voit de la mer de glace que des moraines grises. Ici, grâce au téléphérique, nous pourrions proposer des sorties d’éducation au climat, en particulier pour les enfants des écoles. Le réchauffement climatique bouleverse notre activité de guides de haute montagne. Nous devons d’urgence nous réinventer ! »

      Niels Martin, cofondateur de La Grave autrement, conteste, pour sa part, les calculs économiques des promoteurs du projet. Père de deux jeunes enfants, il partage sa vie entre La Grave et la Savoie, où il travaille dans une institution de la montagne. « Ce troisième tronçon n’est pas indispensable à la survie du téléphérique. Le fait que La Grave soit restée à l’écart des grands aménagements du plan neige des années 1970 doit devenir son principal attrait. » Au nom du collectif, Niels vient d’envoyer une lettre au préfet coordonnateur du massif des Alpes dans laquelle il propose que le village devienne en 2024 un site pilote des États généraux de la transition du tourisme en montagne, où se concoctent des solutions d’avenir pour faire face au réchauffement climatique dans les Alpes. Les Soulèvements de la Terre, eux, n’ont pas dit leur dernier mot. Dès la fonte des neiges, ils ont promis de remonter sur le glacier de la Girose.

      https://www.mediapart.fr/journal/ecologie/251223/ecologie-dans-un-village-des-hautes-alpes-le-telepherique-de-la-discorde

    • #Guillaume_Gontard : Glacier de la #Girose - La #Grave :

      J’ai interrogé le ministre @Ecologie_Gouv sur l’avenir du glacier de la #Girose dans les #Alpes.
      Ce lieu unique est menacé par un projet de prolongation d’un téléphérique permettant de skier sur un glacier dont les jours sont comptés.

      https://twitter.com/GuillaumGontard/status/1740306452957348349

  • Villard de Lans : Projet immobilier touristique/business Tony Parker/Mairie : la dévastation avance normalement
    https://ricochets.cc/Villard-de-Lans-Projet-immobilier-touristique-business-Tony-Parker-Mairie-

    Malgré un gros rassemblement de contestation, les élus de Villard de Lans ont voté pour la poursuite du gros projet immobilier. Voici le communiqué de l’association : CHEQUE EN BLANC Malgré une très forte mobilisation citoyenne, l’échange des parcelles des Adrets avec le parking P1 a été approuvé au conseil municipal de jeudi dernier. Le maire et une majorité des élus de Villard de Lans ont donc fait un beau chèque en blanc à la SEVLC et INM. Nous ne pouvons qu’être sidérés ! Sidérés par cette (...) #Les_Articles

    / Tourisme, sports & loisirs, #Catastrophes_climatiques_et_destructions_écologiques, #Vercors

    #Tourisme,sports&_loisirs
    https://vercorscitoyens.org

  • Affiches / journal mural contre les JO et le monde qui va avec !
    https://ricochets.cc/Affiches-journal-mural-contre-les-JO.html

    Un trio d’affiches contre les JO et le monde qui va avec. À diffuser et à coller à volonté ! Affiches / journal mural contre les JO ! Non aux Jeux Olympiques, ni ici ni ailleurs ! À Paris, en Seine-St-Denis, à Marseille, et partout ailleurs, on aimerait que les JO tournent à la cata pour ses organisateurs et pour l’état. Que cette grande fête des nationalismes et du business sportif ne se passe pas tranquilou ! Qu’on en finisse avec cette mise en scène glauque du dépassement de soi pour un État, pour une (...) #Les_Articles

    / Tourisme, sports & loisirs, #Le_monde_de_L'Economie

    #Tourisme,sports&_loisirs
    https://paris-luttes.info/affiches-journal-mural-contre-les-17521?lang=fr
    https://iaata.info/CARTE-DES-SACCAGES-DES-JOP-2024-6221.html
    https://www.lemonde.fr/sport/article/2023/11/07/jo-d-hiver-2030-la-france-candidate-a-l-organisation-des-jeux-olympiques-qu-

  • #Marseille contre #Airbnb

    Cela fait des années que la question du logement insalubre et de la #gentrification galopante hérisse Marseille, tant il devient difficile de s’y loger décemment. D’autant qu’un acteur en pleine expansion accélère la #dépossession_urbaine : Airbnb, plateforme vampire, plateforme à fuir.
    Ce vendredi soir de la mi-octobre, à quelques encablures du fort animé cours Julien, deux touristes anglophones galèrent à localiser leur Airbnb. Dans un décor où s’agitent fatigués et traînards, ils font clairement tache. Elle, robe orange de marque et chapeau mou hideux. Lui, pantalon blanc, mocassins et chemise saumon. Chacun traîne une valise à roulettes, suivie de son horripilant rllrrrllrl. De mon banc, je les observe s’agiter : lui gueule dans son téléphone à propos d’une histoire de boîte à clés introuvable ; elle fait nerveusement les cent pas, feignant de ne pas entendre une épithète fleurie que lui lance un groupe d’ados. Des extra-terrestres.

    Pour caricaturale qu’elle soit, tant les profils des adeptes du Airbnb sont divers, cette scène devenue banale en terre phocéenne comme dans d’autres villes d’Europe condense bien des aspects de l’explosif phénomène en cours. Soit : un déferlement de personnes étrangères à la ville et ses usages, profitant d’un système de location courte durée qui favorise l’artificialisation des rues, au détriment d’une population qui n’hésite plus à afficher son hostilité.

    Spéculer sur les ruines

    Cette invasion des profanateurs de quartiers s’inscrit dans un temps long. 5 novembre 2018 : deux immeubles s’effondrent rue d’Aubagne, en plein quartier de Noailles. 8 morts. Et le début d’une vaste opération d’expulsions, des milliers de personnes se voyant sommées de quitter leur « immeuble en péril », terminologie devenue ici aussi familière qu’un apéritif anisé. À ce champ de ruine frappant les plus pauvres se greffe vite une gentrification accélérée, encouragée par la fin de la répulsive ère Gaudin en juin 2020 et une certaine « hype » post-confinements accolée à la ville. Marseille n’étant plus associée uniquement à ses poubelles, ses kalash’ et ses magouilles, elle attirait de nouveau. C’est alors qu’Airbnb s’est imposée dans le game, plantant un nouveau clou dans le cercueil d’une ville de moins en moins populaire. Aujourd’hui, Marseille est la deuxième ville de l’Hexagone offrant le plus d’appartements en location sur Airbnb. Alors qu’on y a longtemps décompté quelques petits milliers d’annonces, à l’été 2023 la plateforme en dénombrait plus de 15 000. Peaufinant un ouvrage sur la gentrification à Marseille1, l’ami Victor Collet se déclare « époustouflé par la vitesse à laquelle ça se passe ». Il n’hésite pas à parler de « carnage », de « dérégulation totale », ou encore de « start-up nation à bloc ». Car l’irruption de la multinationale californienne a des effets concrets sur les résidents « normaux », ni riches ni touristes, qui se voient boutés hors de la ville. Victor estime aussi que « la ville passe en précarité résidentielle », de nombreux propriétaires basculant vers un « bail mobilité » – 9 mois de location hors plateforme et 3 mois estivaux consacrés à de lucratives locations courte durée. Dans un marché locatif bouché, beaucoup d’aspirants locataires n’ont d’autre choix que d’accepter. Quant à l’État macronien, il ne fait rien pour juguler le phénomène, ayant récemment sabordé à l’Assemblée une loi visant à limiter les avantages fiscaux dont bénéficient les nouveaux marchands de sommeil (jusqu’à 71 % d’abattement fiscal pour les locations meublées de tourisme2).

    Federico, l’un des créateurs de l’Observatoire de la gentrification, s’échine depuis 2021 à mettre en cartes ce désastreux raz-de-marée. Il a choisi comme objet d’études un rectangle de 800 mètres sur 600, autour de l’emblématique place Jean-Jaurès, dite la Plaine. Puis, en moine militant, il a patiemment emmagasiné les données. Sur cette zone, détaille-t-il, les locations Airbnb seraient passées de 140 à 370 de 2012 à 2023, avec un prix moyen de la nuitée à 124 euros. Ce qui, ramené au taux d’occupation, assurerait un revenu moyen de 2 530 euros mensuels par location. De quoi attirer les requins qui, pour certains, mettent la main sur des dizaines d’appartements reconvertis en locations de courte durée. « Les profils à la manœuvre sont divers, résume Frederico. On trouve aussi bien des fonds d’investissements américains qu’un bourgeois de Lyon ou un petit propriétaire marseillais. »

    Le pire : ses cartes montrent que les secteurs les plus impactés par les problématiques de l’habitat insalubre sont ceux où les prix à la location Airbnb sont les plus chers, tant la spéculation s’y déchaîne pour des appartements convertis en résidences de luxe. Une sorte de théorie du choc versant immobilier, les effondrements du 5 novembre 2018 ayant déchaîné les appétits du capitalisme sauvage. Victor résume : « Ils ont transformé la reconversion de l’insalubrité en opportunité touristique. »

    L’empire (immobilier) du côté obscur

    Rendre visite aux immeubles transformés en niches à touristes ne donne pas une vision précise des transformations. De l’extérieur, on ne voit presque rien. Parfois, on devine juste. En face des immeubles effondrés de la rue d’Aubagne, un bâtiment dont les sonnettes portent des drôles de noms : « Basquiat », « Van Gogh », « Rouge ». 30, rue Thiers, où 14 appartements seraient la propriété d’un chirurgien ne vivant pas à Marseille, une inscription en vitrine, « La Niche », couverte de quelques autocollants « Origine gentrificateur de merde garantie » ; 3, rue de la Rotonde, une sonnette « Conciergerie », indiquant qu’ici on fait l’intermédiaire entre touristes et proprios, notamment en fournissant les clés ; rue des Trois-Rois, où l’entreprise NocNoc propose d’onéreux appartements grand luxe, pas un indice visible de l’invasion. Cette invisibilisation du phénomène est battue en brèche par les boîtiers à code disséminés sur le mobilier urbain, du Panier à la Plaine en passant par Belsunce. Dans certaines rues, on en compte des dizaines. Le touriste ayant l’adresse et le code, il n’y a même plus besoin de l’accueillir. L’avantage, si l’on sature des valises à roulettes : on peut facilement les saboter. Colle, peinture, piratage, tout est bon. Le 14 octobre dernier, un collectif de « Marseillais du centre-ville » a ainsi revendiqué le kidnapping de quarante boîtes à clés et la mise hors service de 21 autres3. Autre moyen de lutte, plus cash, le saccage : en mars 2023, un appart en location Airbnb s’est vu mis à l’amende et recouvert de tags – « Appartement fantôme tue nos vies », « Spéculation immobilière = gens mis à la rue ». Une action fort opportune, au vu du résultat : « Ils ont gagné, je vais le retirer d’Airbnb et le remettre en location longue durée », a lâché le proprio4. Face au désastre, la mairie a longtemps fait le dos rond, évoquant les opportunités touristiques et le ruissellement de la moula. Elle a fini par admettre des abus et prendre quelques mesures, censées freiner la spéculation, sans pour autant se donner les moyens de les appliquer. De nombreux appartements mis en location sur Airbnb ne sont d’ailleurs pas enregistrés auprès de la mairie, ce qui explique que les chiffres de cette dernière soient minorés par rapport à ceux de la plateforme – en août 2022, elle annonçait 11 500 logements contre 16 000 pour Airbnb.

    Les JO 2024 pointant leur nez à l’horizon, avec à la clé une explosion du tourisme zombie, les décideurs restent bien frileux. Patrice D’Amico, le Monsieur Com’ du maire de Marseille Benoît Payan, a certes récemment annoncé sur BFM la mise en place d’une « brigade d’agents assermentés5 », mais les actions concrètes se font attendre. Et puisqu’il y a urgence et que cette lutte semble gagnable, ils sont nombreux parmi les contempteurs de la plateforme à vouloir profiter des commémorations du 5 novembre pour mettre la pression sur une mairie jusqu’ici démissionnaire. Puisque New York a drastiquement réglementé Airbnb en septembre dernier, pourquoi Marseille ne ferait pas de même ? C’est tout le propos de l’appel à se mobiliser le dimanche 5 novembre pour une « marche de toutes les galères et de toutes les colères du mal-logement », qui se finit sur cet avertissement : « Acculé·e·s ? Certainement. Impuissant·e·s ? Wallou ! »

    https://cqfd-journal.org/Marseille-contre-Airbnb
    #résistance #tourisme #spéculation

  • Golfs : les arroseurs arrosés ! - Lutte pour l’eau comme bien commun
    https://ricochets.cc/Golfs-les-arroseurs-arroses-Lutte-pour-l-eau-comme-bien-commun.html

    Parfois, des actions visent directement des activités nuisibles : Golfs : les arroseurs arrosés ! RageH2O Dans le contexte de sécheresse qui sévit cet automne dans le Rhone et ailleurs, nous, le collectif RageH2O, avons mis à l’arret le dispositif d’arrosage du golf de la Tour-de-Salvagny, dans la nuit du 25 au 26 octobre 2023. Cette action a permis de stopper le gaspillage et la contamination de l’eau pour le loisir des plus riches. Répondant à l’appel du Peuple de l’eau, nous avons désarmé ce 26 (...) #Les_Articles

    / #Ecologie, Tourisme, sports & loisirs

    #Tourisme,sports&_loisirs
    https://rebellyon.info/Golfs-les-arroseurs-arroses-RageH2O-25312

  • En Andalousie, le joyau naturel de Doñana menacé par la sécheresse et la culture intensive de la fraise

    REPORTAGE Zone naturelle classée, le parc national de Doñana voit disparaître ses lagunes et ses marais. Les centaines de milliers d’oiseaux migrateurs qui ont l’habitude d’y faire halte entre l’Europe du Nord et l’Afrique sont contraints de l’abandonner. En cause, la culture intensive de fruits rouges, gourmande en irrigation, sur fond de changement climatique.

    Juan Pedro Castellano avance à vive allure sur une immense plage vierge, où courent quelques bécasseaux. A bord de son véhicule tout-terrain, le directeur du parc national de Doñana, zone humide exceptionnelle à la pointe sud de l’Espagne, inscrite au Patrimoine mondiale de l’Unesco, sillonne des dunes mobiles et des pinèdes et longe les vastes marais argileux qui forment les 60 000 hectares protégés du parc. Il croise des vaches mostrenca aux longues cornes, des daims et des chevaux sauvages, avant de s’arrêter devant la lagune de Santa Olalla. Ou plutôt ce qu’il en reste. Jaillissant de l’aquifère, elle s’est complètement asséchée cet été. Et une terre grise, craquelée, a remplacé cet écrin de biodiversité d’une valeur incalculable. Cette lagune censée être « permanente » – la plus grande du parc – abrite d’ordinaire des milliers d’oiseaux migrateurs, dont l’arrivée devrait déjà avoir commencé. En cette mi-octobre, sous un soleil éclatant et une température inhabituelle de 33 °C, elle n’est fréquentée que par les cerfs.

    ... « C’est bien simple : ici, à Lucena del Puerto, presque toutes les exploitations situées au milieu des pins devraient être démantelées… »

    Depuis que la Cour de justice de l’Union européenne a condamné l’Espagne, en juin 2021, pour ne pas avoir protégé suffisamment #Doñana, les inspecteurs de la Confédération hydrographique du Guadalquivir, rattachée au ministère de la transition écologique, ont multiplié les contrôles et scellé près d’un millier de #puits_illégaux autour de l’espace naturel protégé. La justice aussi semble prendre le #vol_d’eau plus au sérieux. En septembre, cinq frères ont été condamnés à trois ans et demi de prison et 1,9 million d’euros de remboursement pour avoir puisé illégalement 19 millions de mètres cubes d’eau dans l’aquifère de Doñana entre 2008 et 2013. Et fin octobre, un tribunal de Séville a cité à comparaître la Maison d’Albe, riche famille de la noblesse espagnole, après une plainte du parquet environnemental pour un vol d’eau au travers de huit puits illégaux destinés à la culture d’orangers.

    A rebours de cette prise de conscience, le Parti populaire (PP ; droite), au pouvoir dans la communauté autonome d’Andalousie depuis 2019, a présenté au printemps un projet de loi régional pour régulariser plus de 700 hectares de terrains irrigués illégalement dans la « couronne nord » de Doñana. « Une amnistie pour les fraudeurs », ont critiqué les écologistes.

    ... L’association d’agriculteurs Puerto de Doñana, qui regroupe de nombreuses exploitations écologiques, s’y oppose, en rappelant que cet été, beaucoup de petits producteurs n’ont déjà pas pu arroser leurs plantations, car leurs puits étaient à sec. « Nous avons renoncé à plus de 70 % de nos exploitations irriguées ces trente dernières années afin de conserver Doñana, misé sur la production bio et donné des garanties à nos acheteurs. Nous ne voulons pas que les efforts de tant d’années tombent à l’eau à cause de l’obsession de croître de quelques-uns », explique son porte-parole, Manuel Delgado.


    Les installations et serres de culture de fruits rouges, aux alentours du parc national de Donaña (Espagne), le 10 octobre 2023. CESAR DEZFULI POUR « LE MONDE »

    https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/10/30/en-andalousie-le-joyau-naturel-de-donana-menace-par-la-secheresse-et-par-la-
    https://archive.ph/1oTdH

    #eau #sécheresse #biodiversité #lagunes #marais #zones_humides #agriculture #tourisme #agriculture_écologique #modèle_agricole #irrigation #écologie

  • L’#agriculture n’est pas une carte postale

    Dans les #Alpes_Maritimes, pour nos élus, l’agriculture n’a pour seule fonction que de servir de carte postale pour le #tourisme. Je suis devenu agriculteur à 25 ans. Et depuis, à part des bâtons dans les roues, je/nous n’avons jamais reçu aucune aide. Donc ce que je propose, c’est qu’on devienne tous intermittents du spectacle. Par #Cédric_Herrou.

    La question de l’agriculture dans la vallée de la Roya, et plus largement dans les Alpes-Maritimes, c’est une question qui comporte quelque chose de très surprenant : nous avons des politiques qui nous parlent de « #culture_identitaire ». Il s’agit du seul département, à ma connaissance, où l’on parle de « culture identitaire » à propos des #olives. Alors même que c’est un arbre du bassin méditerranéen, cultivé par des Marseillais, des Niçois, des Italiens, des Égyptiens… C’est une « #identité » de la Méditerranée dans son ensemble.

    C’est un détail, mais il est porteur de quelque chose : les Alpes-Maritimes, pour nos élus, l’agriculture n’a pour seule fonction que de servir de #carte_postale pour le tourisme.

    Nous l’avons vu lors de la #tempête_Alex, en octobre 2020 (1). J’étais alors agriculteur depuis 2006, donc depuis une quinzaine d’années. J’ai depuis cédé mon exploitation agricole à #Emmaüs-Roya, première #communauté_Emmaüs entièrement agricole. Cette exploitation faisait, auparavant, moyennement vivre une seule personne (moi) ; il nous a fallu à partir de là faire vivre quinze personnes, et dans des conditions matérielles beaucoup plus confortables que quand je vivais seul. Nous avons donc dû transformer ces 5 hectares en quelque chose de plus gros, de plus productif, -de plus professionnalisé.

    Nous voulions donc nous agrandir, et faire du #maraîchage sur des terrains où il était plus facile de le faire -donc, sur un terrain plat, ce qui est très rare ici.

    Ainsi, suite à la tempête, dans un contexte où ils voulaient relancer l’agriculture dans la vallée de la Roya -patin-couffin et blablabla-, il y a eu une réunion avec les associations, et nous avons eu rendez-vous avec Sébastien Olharan, maire de Breil-sur-Roya, avec la CARF (communauté d’agglomération de la Riviera française), et aussi, très important, avec la #SAFER (Sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural, supposément voué au soutien tout projet viable d’installation en milieu rural).

    Ils nous ont tous dit qu’ils adoraient ce que ce nous faisions. Que c’était super, que c’était génial. « Bien évidemment, nous préférons vous voir planter des tomates qu’héberger des noirs, mais en tous les cas, la partie agriculture, c’est très bien ! » Par contre, ils n’avaient pas de terrain à nous proposer. Rien. Car les terrains plats étaient déjà « réservés », qui pour un terrain de basket, qui pour un parking…

    J’étais donc bien saoulé. Et j’ai décidé de faire moi-même mes recherches, sur Le Bon Coin. Et je peux donc le dire : le Bon Coin est beaucoup plus efficace que la mairie de Breil, la CARF et la SAFER - dont c’est pourtant la fonction. Car sur ce site, je trouve un terrain qui est à vendre depuis des mois sur la commune de Saorge, non loin. Nous l’avons acheté, et nous y développons donc aujourd’hui une partie de nos activités.

    En temps normal, la SAFER surveille les ventes. Elle est supposée être LA référence pour savoir où des terrains potentiellement exploitables sont à acheter. Et là, nous avions un terrain en bord de route, avec de l’eau car à côté de la Roya, de l’eau potable également, l’accès à l’électricité, et un hectare de terrain plat. Ce qui, dans notre vallée, n’est vraiment pas rien. D’autant plus qu’une maison présente sur ce lieu a été rasée car trop proche de l’eau, ce qui en a fait du même coup des terres agricoles.

    La mairie, la #CARF et la SAFER étaient donc forcément au courant.

    La même chose s’est produite, 10 ans auparavant, avec un terrain situé à 100 mètres d’une zone que nous exploitons déjà, à Veil, chez mes parents. Il s’est vendu 2 fois plus cher que ce qu’avaient vu des amis à moi venu y jeter un œil : dans mes souvenirs, quelque chose comme 80 000 euros, au lieu des 40 000 annoncés. C’est la CARF qui l’avait acheté, et revendu à la mairie de Breil-sur-Roya, avec la promesse d’un projet agricole - qui n’a jamais eu lieu. Quand nous avons questionné la mairie sur ce point, car nous voulions récupérer ces terres, ils nous ont dit non, et prétexté vouloir y développer des activités... touristiques - dans un lieu sans eau potable, sans évacuation des eaux usées, et surtout qui est une zone agricole, donc non destinée à quoi que ce soit lié au tourisme. Et on en revient à ce que je disais au début. Ce même maire avait par ailleurs soutenu le voisin qui avait voulu (indûment, et la justice lui a donné tort) bloquer l’accès à mon terrain, rendant très complexe voire impossible nos activités agricoles.

    On pourrait penser que c’est le « militant » en faveur des droits des personnes en situation d’exil qui est attaqué, et pas le paysan. Mais j’ai commencé à être médiatisé sur ces sujets en 2016. Et je suis arrivé dans la vallée de la Roya en 2002. J’avais 23 ans.

    Je suis devenu agriculteur à 25 ans, et c’est rare de le devenir aussi jeune. Et à part des bâtons dans les roues (sans jeu de mot, NDLR), je, nous n’avons jamais reçu aucune aide.

    Au-delà des grands mots, agriculture, ici, cela semble donc faire chier tout le monde. Cela bloque 5 hectares, des terres qui, l’État le sait, ne deviendront jamais constructible. Sur les terrains limitrophes à l’exploitation, l’agriculteur sera prioritaire sur l’achat. Cela bloque le foncier, qui est la seule chose qui leur importe.

    On veut de l’agriculture, mais que comme carte postale.

    Donc ce que je propose, c’est qu’on sorte de la #mutuelle_sociale_agricole (#MSA), et qu’on devienne tous intermittents du spectacle.

    Un article paru dans le Mouais n°42 (octobre 2023), consacré à l’alimentation, nous le mettons en accès libre mais soutenez-nous, abonnez-vous ! https://www.helloasso.com/associations/association-pour-la-reconnaissance-des-medias-alternatifs-arma/boutiques/abonnement-a-mouais

    (1) Épisode méditerranéen extrêmement violent ayant ravagé en une nuit les vallées de la Tinée, de la Vésubie et de la Roya, occasionnant des morts et de nombreux dégâts matériels, NDLR.

    https://blogs.mediapart.fr/mouais-le-journal-dubitatif/blog/291023/l-agriculture-n-est-pas-une-carte-postale
    #Vallée_de_la_Roya #montagne #agriculture_de_montagne #paysannerie

    ping @isskein

  • I confini non sono il luogo in cui accadono le violenze, sono il motivo per cui accadono le violenze
    https://www.meltingpot.org/2023/10/i-confini-non-sono-il-luogo-in-cui-accadono-le-violenze-sono-il-motivo-p

    Stazione di Sospel, Francia, ore 7.40. Nel paese della Val Roya passa il treno che collega Breil sur Roya a Nizza, all’interno poca gente. Appena il treno giunge alla stazione spuntano sette soldati e una dozzina di gendarmes. I militari circondano il treno, mitragliatrici in mano, mentre i poliziotti, a due a due, entrano nel treno, scrutano i passeggeri per rilevare soggettività razzializzate. Si fermano quando vedono due ragazzini, gli chiedono i documenti. I ragazzi glieli mostrano, vanno bene, i poliziotti scendono e il treno riparte. Stazione di Menton Garavan, Francia, ore 15.00. La situazione è identica, il treno (...)

  • Via Transilvanica, il cammino di Santiago romeno
    https://www.balcanicaucaso.org/aree/Romania/Via-Transilvanica-il-cammino-di-Santiago-romeno-227602

    Un nuovo itinerario ha messo la Romania sulla mappa dell’ecoturismo: la Via Transilvanica, progetto avviato nel 2018 da una ong locale, è la risposta romena al Cammino di Santiago e ad altri tragitti noti al mondo. Un percorso di 1420 km che unisce e attraversa dieci contee

  • Centre-ville : un collectif marseillais revendique le rapt de 40 boîtes à clefs Airbnb - Marsactu
    https://marsactu.fr/bref/centre-ville-un-collectif-marseillais-revendique-le-rapt-de-40-boites-a-cle

    Dans un communiqué anonyme, un collectif de Marseillais et Marseillaises du centre-ville revendique “le kidnapping de 40 boîtes à clefs sécurisées et la dégradation de 21 d’entre elles“. Pour ces derniers, ces installations permettant aux propriétaires de biens immobiliers de les louer, à la chaîne pour de courte durée, et sans se déplacer sont, “le symbole de [leur] colère”. “Ainsi les touristes peuvent choisir la vue mer ou sur la Bonne mère pour passer quelques jours à Marseille et nous nous n’avons plus (vue sur) rien, écrivent-ils. Rareté des logements, augmentation des loyers, accès de ceux qui restent aux plus fortunés, évacuation forcée parfois, peur de perdre son logement sinon. […] Combien de gens à la rue pour combien de meublés touristiques sans âme ?”

    Le collectif, qui dit ne plus rien attendre de la mairie, demande “le retour à la location de tous [les] logements, des conditions d’accès à ceux-ci adéquates avec les revenus et les profils des Marseillais et Marseillaises.” Sinon, ajoutent les protestataires, il faudra s’attendre à d’autres kidnappings de boîtes à clefs, mais aussi des “attaques de petits trains” ou encore des “touristes jetés dans le Vieux-Port”.

    #Marseille #tourisme #Airbnb #meublés_touristiques #logement #rente_foncière #propriété #luttes

  • Leur objectif atteint, les zadistes des Alpes lèvent le camp
    https://reporterre.net/Leur-objectif-atteint-les-zadistes-des-Alpes-levent-le-camp

    Les zadistes quittent le glacier de la Girose, avec le sentiment du devoir accompli. Vendredi 13 octobre, les Soulèvements de la terre ont annoncé dans un communiqué le départ des activistes qui avaient dressé un camp à 3 400 m d’altitude, pour occuper et bloquer un chantier de construction de téléphérique sur le glacier de la Girose, dans les Hautes-Alpes.

    « La neige arrive demain pour prendre le relai et bloquer après nous les travaux jusqu’au printemps », écrit le mouvement. L’interruption des travaux d’automne était, de fait, prévue le 14 octobre pour la pause hivernale. Depuis le 7 octobre, les militants occupaient le rognon rocheux où doit être érigé le pylône du projet controversé de troisième tronçon du téléphérique de La Grave-La Meije, empêchant le retour sur le site des ouvriers pendant toute la semaine.

  • #FairBnB

    We’re on a mission to redefine tourism. We believe in the power of travel to connect people, cultures, and economies. But we also understand the need for a new kind of tourism – one that values community, sustainability, and fair economic growth.

    That’s why we’re changing tourism one booking at a time.

    Our platforms are designed to connect conscious, mindful travellers with fair hosts, fostering stronger, more sustainable, and equitable communities all around the world. With us, every journey contributes to the prosperity of the places we all love to visit.

    https://fairbnb.coop

    #AirBnB #alternative #tourisme #hébergement #BnB #tourisme #plateforme #réservation

    déjà signalé en 2018 par @klaus... je ne sais pas si il y a des personnes qui l’ont utilisé parmi les seenthisien·nes...
    https://seenthis.net/messages/681900

  • Sous les glaciers qui fondent, de nouveaux écosystèmes à défendre
    https://reporterre.net/Sous-les-glaciers-qui-fondent-de-nouveaux-ecosystemes-a-defendre

    Troisièmement, ces écosystèmes sont évidemment d’une grande valeur intrinsèque. La biodiversité qu’ils abritent est d’autant plus précieuse que celle-ci s’effondre un peu partout dans le monde. « Ces nouveaux #écosystèmes ont le privilège d’être intacts, n’ont encore jamais été modifiés par l’Homme, ce qui n’est quasiment plus le cas nulle part. Une forêt d’épicéas qui remplace un glacier alpin est au sens propre une forêt primaire. Les #retraits_glaciaires nous offrent en quelques sortes les derniers joyaux de la couronne. Il y a un intérêt écologique et une responsabilité éthique à préserver ces zones », plaide Jean-Baptiste Bosson.

    L’urgence de les protéger des convoitises

    Si les chercheurs insistent tant sur l’importance de les préserver, c’est que ces écosystèmes, à peine éclos, sont déjà menacés. « Il y a plein de tentations avec cette nouvelle ressource en eau : pour faire de la neige artificielle, la turbiner pour l’hydroélectricité, la récupérer pour l’agriculture… C’est d’autant plus dangereux qu’il y a un effet d’aubaine, explique Jean-Christophe Poupet, responsable du programme Alpes au WWF France. La fonte des #glaciers va augmenter temporairement le débit des cours d’eau, donnant l’illusion d’une abondance, mais qui n’est que temporaire. Cette #eau est un héritage, il ne faut pas la dilapider. »

    D’autant que si ces convoitises font craindre pour les futures ressources, les dégâts sont déjà perceptibles un peu partout dans le monde. « En Asie centrale, on exploite des mines en explosant des glaciers à la pelleteuse. Certains lacs au Pérou qui viennent de se former par le retrait des glaciers sont déjà contaminés par le cyanure et le mercure de mines illégales. Et les stations de ski françaises arasent les montagnes l’été pour optimiser les pistes, ce qui empêche la formation d’écosystème lorsque les glaciers disparaissent », illustre Jean-Baptiste Bosson.

    En conséquence, les acteurs du projet Ice & Life militent pour une meilleure protection juridique de ces glaciers et des écosystèmes qui leur succèdent. Dans le monde, moins de 50 % des surfaces glaciaires sont situées dans des aires protégées, s’inquiètent-ils. Si 96 % des glaciers de Nouvelle-Zélande sont dans des zones protégées, c’est le cas d’à peine 30 % des glaciers d’Europe centrale (notamment alpins) et de 12 % des glaciers d’Asie centrale (notamment himalayens), selon le recensement de l’étude.

    Créer des zones protégées sur les glaciers n’évitera pas leur fonte, reconnaissent les auteurs, mais limiterait au moins les dégâts liés au #tourisme ou aux activités minières. Stratégiquement, il est en l’espèce important d’agir au plus vite. « Une fois que les lacs et forêts se sont développés et font l’objet de convoitises, il est beaucoup plus compliqué de s’opposer aux intérêts économiques que si l’on protège le glacier aujourd’hui et sanctuarise ainsi le futur écosystème », estime Jean-Baptiste Bosso

    #extractivisme #écologie

  • Minister announces regularization program for migrants to cope with labor crunch

    Migration minister Dimitris Kairidis said on Tuesday that the government is planning a major regularization program for migrants to meet pressing demands in the labor market despite a recent increase in illegal arrivals.

    Kairidis told state-run radio ERT that the program would target an estimated 300,000 migrants who are undocumented or whose residence permits have expired to help address acute labor shortages in agriculture, construction and tourism.

    Kairidis said the plan, which has similarities to a 2020 reform in Italy, would be on the agenda of a national security meeting later on Tuesday. The meeting, chaired by Prime Minister Kyriakos Mitsotakis and attended by Cabinet members and military leaders, also discussed Greece’s military procurements program, the government said.

    “We do not want to create new incentives for further illegal (migrant) flows because that is the danger,” the minister said. “On the other hand, we want to go from black to white … from undeclared to declared labor to boost public revenue with employment taxes and contributions and help address dramatic [labor] shortages in certain sectors.”

    https://www.ekathimerini.com/news/1220984/minister-announces-regularization-program-for-migrants-to-cope-with-la
    #régularisation #migrations #Grèce #travail #marché_du_travail #main_d'oeuvre #sans-papiers #agriculture #tourisme #construction

    ping @karine4

    • Greece is planning a major regularization program for migrants to cope with labor crunch

      Greece’s minister for migration said Tuesday that the government is planning a major regularization program for migrants to meet pressing demands in the labor market despite a recent increase in illegal arrivals.

      Dimitris Kairidis told state-run radio that the program would target an estimated 300,000 migrants who are undocumented or whose residence permits have expired to help address acute labor shortages in agriculture, construction and tourism.

      Kairidis said the plan — similar to a 2020 reform in Italy — would be on the agenda of a national security meeting later Tuesday. The meeting, chaired by center-right Prime Minister Kyriakos Mitsotakis and attended by Cabinet members and military leaders, also discussed Greece’s military procurements program, the government said.

      “We do not want to create new incentives for further illegal (migrant) flows because that is the danger,” the minister said. “On the other hand, we want to go from black to white … from undeclared to declared labor to boost public revenue with employment taxes and contributions and help address dramatic (labor) shortages in certain sectors.”

      Kairidis said the shortages were slowing landmark public works projects, including construction of a subway system in Greece’s second-largest city, Thessaloniki, and a new airport on the island of Crete.

      The plans were announced amid a recent surge in migrant arrivals from Turkey. At least 100 people were rescued off Greece’s eastern islands on Tuesday.

      Authorities said 45 migrants – 14 men, nine women, 14 boys and eight girls – were found by the coast guard on a dinghy stranded near Samos, with no others believed to be missing.

      Another 54 migrants were picked up from another flimsy boat off Lesbos, the coast guard said, while two people were rescued off Kos, further south.

      Greece is seeking emergency financial assistance from the European Union to cope with the recent rise in arrivals.

      https://apnews.com/article/greece-migration-labor-economy-ace2e3faac525e58e2eb7151b08b8ff9

  • Un ex-lobbyiste d’Airbnb recruté à l’Assemblée nationale | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/210923/un-ex-lobbyiste-d-airbnb-recrute-l-assemblee-nationale

    À la veille du projet de loi de finances, pour lequel la question des niches fiscales accordées aux plateformes va être débattue, le député de la majorité François Jolivet, rapporteur chargé des crédits « logement », a embauché l’ex-responsable des affaires publiques d’Airbnb.

    https://contre-attaque.net/2023/09/26/la-republique-des-lobbys-de-airbnb-au-conseil-dun-depute-charge-du-l

    David Miodownick est à l’image du macronisme : jeune cadre dynamique mêlant allègrement public et privé. Sorti de Science Po, il est vite propulsé comme attaché parlementaire au sein du clan Macron. Il va par exemple conseiller Élisabeth Borne alors ministre du travail.
    Puis David Miodownick s’envole vers le privé. Fort de ses contacts au sommet de l’État, il est embauché comme « responsable des affaires publiques d’Airbnb ». En septembre 2023, le député de la majorité François Jolivet, qui est accessoirement « rapporteur chargé des crédits logement » dans la commission des finances, le recrute comme conseiller. Le #lobbyisme en ligne directe. De la multinationale #Airbnb au Parlement, auprès d’un député qui s’occupe de #logement. Et justement, c’est très prochainement qu’un projet de loi de finances doit évoquer la #niche_fiscale Airbnb, sera au centre des débats. Heureuse coïncidence…

    « Pillage du bien public », par Ibrahim Warde (accès libre ⁕ en kiosques, septembre 2023) // https://www.monde-diplomatique.fr/66073
    #macronie #McKinsey

  • China : Überholen ohne einzuholen – wie der Sozialismus chinesischer Prägung funktioniert
    https://www.berliner-zeitung.de/politik-gesellschaft/china-ueberholen-ohne-einzuholen-wie-der-sozialismus-chinesischer-p

    Quelques infomations de base sur la Chine, voici les découvertes d’une journaliste du Berliner Zeitung.

    23.9.2024 von Maritta Adam-Tkalec - Wie gelingt China der Aufstieg zur Weltmacht? Die Öffnungspolitik entfesselte Kräfte, das Selbstbewusstsein gegenüber dem Westen wächst mit dem Wohlstand.

    Das Staunen über Chinas Voranstürmen ist der Angst gewichen, das an strategischen Rohstoffen reiche Land mit seinen 1,4 Milliarden smarten Menschen werde dem noch kürzlich global dominanten Westen den Rang ablaufen. Kürzlich noch der arme Schlucker in Asien, vollführt China ein in Deutschland verlachtes Manöver: Überholen ohne einzuholen. Die Losung hatte Walter Ulbricht Ende der 1950er-Jahre für die DDR ausgegeben – die Überlegenheit des Sozialismus durch wirtschaftliche Erfolge zu beweisen – und scheiterte.

    Das moderne China macht damit Ernst; Ziel ist der Aufbau eines Sozialismus chinesischer Prägung. Deng Xiaoping, weder Staats- noch Parteichef, sondern mehr, nämlich Chinas „Überragender Führer“, erklärte 1978: „Der Sozialismus öffnet sich dem Kapitalismus, um am Ende wieder das Ziel des allgemeinen Wohlstandes zu erreichen.“ Zuerst sollten einige Leute reich werden, am Ende, so Deng damals, werde das ganze Volk reich sein. Jeden einzelnen ermutigte er dazu: „Reichwerden ist ehrenvoll.“

    China ist heute ein überwältigend modernes Land. Wer aus Deutschland kommt, begreift sehr schnell, wie weit der Überholvorgang schon gediehen ist. Höchste Zeit also, den „systemischen Rivalen“ besser kennenzulernen. Mit Viertelwissen über vermeintliche Zustände in China, das möglicherweise noch aus der Zeit der Kulturrevolution oder anderer chinesischer Wirren stammt, kommt man inzwischen wirklich nicht mehr weiter.

    Der Schlüssel zum Verständnis des chinesischen Fortschritts liegt in Dengs Konzept des Sozialismus mit chinesischem Antlitz. Damit ist, wohlgemerkt, das Ziel, nicht der derzeitige Zustand beschrieben. Und mit der simplen Formel „Kapitalismus plus Alleinherrschaft der Kommunistischen Partei“ ist das Phänomen nicht zu erklären. Richtig an der Formel ist, dass die staatsbeherrschende Kommunistische Partei Chinas den derzeit real existierenden Kapitalismus als dynamische Übergangsphase betrachtet: Die Gesellschaft muss durch sie hindurch, muss die Potenziale des Kapitalismus nutzen – um ihn dann zu überwinden. Man erinnert sich: Die Sowjetunion wollte direkt vom Feudalismus in den Kommunismus vorstoßen.
    Zehn Tage China: Das Weltbild wankt

    Was die deutsche Öffentlichkeit gemäß der politischen und medialen Hauptlinie von China halten soll, ist hinlänglich bekannt: China ist autoritär gelenkt, beachtet individuelle Menschenrechte wie Meinungsfreiheit nicht, unterdrückt die Minderheit der Uiguren, observiert alle und jeden, lässt keine Opposition zu, betreibt eine aggressive Wirtschaftspolitik, ist als Konkurrent einzuhegen. Gewachsene Abhängigkeiten sind zu reduzieren – Derisking heißt das neudeutsch.

    Nach zehn Tagen in China wankt das eingeübte Weltbild gehörig. Zu stark sind die Eindrücke von Modernität und Selbstbewusstsein, von den auf das Erreichte überaus stolzen Menschen. Der neu erlangte Status Chinas als aufstrebende Weltmacht führt unvermeidlich zu großem Selbstvertrauen im Verhalten gegenüber dem Westen. Ab jetzt redet man tatsächlich „auf Augenhöhe“. Nicht jeder im Westen hält das für eine Chance.
    Was chinesische Bürger sagen

    Doch was sind zehn Tage in China, seien sie noch so intensiv, instruktiv und von überraschenden, aufschlussreichen Begegnungen, geplanten wie zufälligen Informationsmomenten übervoll. Wer sich in dieser Lage anmaßen wollte zu wissen, „wie China ist“, der hätte jede Seriosität verspielt. Es sollen deshalb gesammelte Auskünfte und Beobachtungen zusammenfassend wiedergegeben werden: ­eine Skizze, ohne Wertung und Anspruch auf absolute Wahrheit.

    Was also haben chinesische Männer und Frauen auf Fragen geantwortet, auf Bitten um Erläuterung angeführt? Die erste Überraschung: Sie antworteten offen und angstfrei, auch wenn es um heikle Themen wie den Taiwan- oder Uigurenkonflikt ging. Die Quellen der Auskünfte sind vielfältig, sie werden in der Regel nicht im Einzelnen genannt, zumal sich die Antworten tendenziell ähnelten.

    Wohlstand, ein gutes Leben für sich selbst, die Familie, das Land – darin liegt der Kern aller Dinge. Sozialer und materieller Aufstieg durch eigene Anstrengung ist möglich, die Chancen für Tüchtige sind groß, so das Versprechen und die erfahrene Realität. Ob die Eltern noch arme Bauern waren oder Mao Tsetungs Kulturrevolution sie mit rudimentärer Bildung in die Fabriken gespült hatte – die Aussichten für Kinder und Enkel, zu studieren, in einem interessanten Job gut zu verdienen, in einer würdigen Wohnung zu leben (oder sogar eine zu kaufen, es gibt reichlich leerstehende), werden positiv bewertet. „Seht euch doch an, was aus unserem Land geworden ist“, sagt der Fischverkäufer auf dem Markt von Qingdao, der lange Zeit Lastautos steuerte, jetzt gute Geschäfte mit Fisch und Meeresgetier macht und sichtlich zufrieden mit seinem Aufstieg ist.

    Die Gehälter steigen seit Jahren, und zwar so, dass Unternehmen, anders als noch in Billiglöhnerzeiten, zögerlicher einstellen. So wird unter anderem die derzeit hohe Zahl von jungen Arbeitslosen erklärt. Vor der Öffnungspolitik hätten alle auch viel gearbeitet, erinnert sich ein Mittvierziger, aber jetzt lohne sich die Arbeit auch ganz persönlich, die Motivation sei hoch, für sich selbst den Wohlstand zu heben.

    Enorme Lohnzuwächse

    Eine Frau in gehobenem Angestelltenverhältnis rechnet vor: Früher habe ein Fahrrad drei Monatsgehälter gekostet, jetzt könnte sie sich von einem Monatsgehalt einen kleinen Gebrauchtwagen kaufen. Vor der Öffnungspolitik konnte sich kaum jemand Restaurantbesuche leisten, jetzt sei das mehrmals die Woche üblich. Der Mindestlohn liegt derzeit bei 2100 Yuan (etwa 300 Euro), ein einfacher Arbeiter verdient etwa 4000 Yuan, ein Facharbeiter kommt auf 6000 Yuan, also etwa 770 Euro.

    Dazu kommen hinsichtlich Job und Bildung wachsende Wahlmöglichkeiten. Das ist der Rede wert: Kinder können in der Schule Fächer wählen – Musik, Sport, Informatik, Malerei – und dann sogar entscheiden, was sie studieren wollen. Kinder kämen nach Hause, so ein erstaunter Vater, und sagten ihren Eltern, was sie werden wollen. Und neuerdings gebe es in der Schule seiner Tochter Wahlen zum Schülersprecher, früher wurde der oder die von Lehrern ernannt: „In den nächsten 20 Jahren wird China einen weiteren Wandel erleben“, ist er sicher.

    Der Weg zum Studium ist allerdings mit harten Prüfungen auf jeder Stufe gepflastert: Das Bildungssystem beinhaltet starke Kriterien von Auswahl und Auslese. Das zwingt zu Anstrengung, und Eltern achten darauf, dass das Kind lernt; die Kosten für Nachhilfestunden sind indes erheblich. Daran wird auch Kritik geäußert: Manche Eltern könnten weniger investieren, so blieben womöglich Talente oder Spätzünder, die wichtig für die Gesellschaft werden könnten, auf der Strecke. Solche Verluste könne sich das Land nicht mehr leisten.

    Generell stimmen die Gesprächspartner der Auffassung zu, dass das Kollektiv wichtiger sei als das Individuum – einer alleine könne weder überleben noch vorankommen noch sich im Konfliktfall verteidigen. Die Bereitschaft, das Kollektiv, die Gemeinschaft, als prioritär zu akzeptieren, ist sicherlich ein wesentlicher Unterschied zu westlichen Sichtweisen. Harmonie zwischen den Menschen und Harmonie zwischen Mensch und Natur gehören zu den Grundsätzen der chinesischen Philosophie, des Konfuzianismus. Es gilt die eherne Regel: Dem Lehrer ist zuzuhören und zu folgen.
    „Leider gibt es zu wenig gute Kader“

    Solche Gefolgschaft setzt voraus, dass der Lehrer der Beste ist, dass man sich ihm anvertrauen kann. Ein KP-Mitglied, als solches durch das am Revers getragene Parteiabzeichen zu erkennen, sagt: „Genossen müssen immer die Besten sein, die Regeln respektieren, die Eltern achten, in respektablen Familienverhältnissen leben, das Vertrauen ihrer Mitmenschen genießen, als Mitarbeiter loyal zum Unternehmen stehen – kurz: den Menschen dienen.“

    Genau so verlangt es die Lehre des Konfuzius: Der Anführer, also der Lehrer, muss Vorbild sein. Ein älterer Genosse beklagt: „Leider gibt es zu wenig gute Kader.“ Aber für Korrupte werde das Leben immer schwerer, weil so viele Handy-Augen auf jedem ruhen, der öffentlich auftritt. Da habe es jüngst den Fall eines Provinzfunktionärs gegeben, an dessen Arm eine Rolex blitzte. Das löste einen Shitstorm aus. Dass die Uhr eine billige Fälschung war, half dem Mann nicht mehr.

    Wer fürchtet sich vor günstigen und guten chinesischen Elektroautos? Im Hafen Taicang in der ostchinesischen Provinz Jiangsu stehen sie zum Export bereit. XinHua/DPA

    Streitvermeidung gehört zu den Voraussetzungen guten Gelingens – von ganz unten bis ganz oben. Deng Xiaoping hatte auch dafür weise Sätze: „Nicht zu streiten heißt, Zeit zu gewinnen und zu handeln. Sobald man sich streitet, wird es kompliziert, und man verliert Zeit.“ Dem stimmten alle zufällig befragten Chinesen zu, und einer fand, dass es Xi Jinping auf den Punkt bringt: „Leeres Gerede führt unser Land in die Irre.“ Arbeit nach den Weisungen der „Besten“, also der Staats- und Parteiführung, sei also der sicherste Weg zum Ziel „gemeinsamer Wohlstand“. Laut Xi kommt man dem Ziel näher durch Vermögensumverteilung, Schaffung gleicher Aufstiegschancen und Reduktion sozialer Ungleichheiten.

    Bei allem Kapitalismus der gegenwärtigen Phase bleibt eines unantastbar: das gesellschaftliche Eigentum an Grund und Boden. Der gehört dem Staat. Komplett. Wer ein Häuschen baut oder eine Wolkenkratzerstadt, eine Fabrik oder ein Rechenzentrum: Das Grundstück wird gepachtet, in der Regel für 70 Jahre, mit Verlängerungsoption. So behält der Staat starke Durchgriffsmöglichkeiten. Soll eine Hochgeschwindigkeitsstrecke oder ein Industriepark entstehen – der Boden gehört dem Staat. Er entscheidet und siedelt bei Bedarf Bewohner um. In solchen Fällen gibt es großzügige Entschädigungen und neue Wohnungen.

    Heikel ist die Frage nach der demografischen Zukunft: Von 1980 bis 2016 galt die Ein-Kind-Politik, die das rasante Wachstum Richtung zwei Milliarden Einwohner scharf bremste – zu scharf, wie eine Kritikerin, eine KP-Genossin, findet: „Man hat zu spät damit aufgehört“, sagt sie. Heute liegt die Geburtenrate mit aktuell 1,09 Kindern pro Frau dramatisch unter dem Ersatzniveau von 2,1. China schrumpft, mit unabsehbaren Folgen.
    Die Rentenfrage: das Riesenproblem der Zukunft

    Noch gehen Chinesen zeitig in Rente, Männer mit 60, Frauen mit 50 beziehungsweise mit 55, wenn sie einen Bürojob ausüben. Sie zahlen in die Rentenversicherung, wer Glück hat, bekommt eine betriebliche Altersversorgung und hat privat vorgesorgt. Die durchschnittliche Rente liegt derzeit bei kümmerlichen 2400 Yuan, rund 310 Euro.

    Allerdings steigt die Rente jährlich um 200 Yuan, 26 Euro, berichtet ein Nutznießer, der im Park genüsslich seine Zigarette raucht. Das heißt: je älter, desto mehr Geld. Die Führung denkt angesichts der Bevölkerungsentwicklung über eine Anhebung des Renteneintrittsalters nach – ein äußerst unpopuläres Thema, aber eines, an dem mittelfristig keiner vorbeikommt: Derzeit zahlen fünf Werktätige für einen Rentner, 2050 wird das Verhältnis bei 2:1 liegen und das bei steigender Lebenserwartung. Die liegt heute mit rund 78 Jahren über dem Wert der USA. Migration, also eine spürbare Einwanderung, kann sich keiner vorstellen.

    Leben hinter der Internet-Firewall

    In der DDR zählte die mangelnde Reisefreiheit zu den Hauptgründen für die Unzufriedenheit der Bürger. Das Problem haben Chinesen nicht. Sie können privat ins Ausland fahren, sofern sie keine führenden Kader sind und das Reisen bezahlen können. Die Landeswährung Yuan ist konvertierbar, das Tauschen einfach.

    Für Besucher aus dem Westen ist die Kontrolle des Internets ein Ärgernis: Ein Leben ohne Google ist zwar möglich, aber beschwerlich. Der freie Fluss der (westlichen) Informationen findet jenseits der Great Firewall statt, der Großen chinesischen Datenmauer. Die jedoch scheint zu wandern, mal kommen WhatsApp-Texte durch, mal nicht; mal schafft es eine Nachricht über Googlemail, meistens aber nicht.

    Die Chinesen haben ihre eigenen, offenbar tadellos funktionierenden Systeme, über die gefunden werden kann, was interessiert und politisch keine Unruhe verbreitet – vom Wetter über Allgemeinbildung bis zum, natürlich, Parteiprogramm. Und da fließen die Informationen in Strömen, breit wie der Gelbe Fluss. Jeder hat ein Mobiltelefon, viele zwei, eines für jede Hosentasche.
    Bargeld? Nutzt niemand mehr, nicht einmal Bettler

    Wo die Filter, Kanäle und Schleusen für den kontrollierten Informationsfluss liegen – bleibt unsichtbar. Sie stören die meisten nicht, jedenfalls keinen der etwa ein Dutzend Befragten, ob den Markthändler, der die Preise seines Tagesangebots auf Zetteln mit QR-Code über seinen Stand gehängt hat, noch die Verwaltungsangestellte, die mit zwei Handys in der Tasche Familienalltag und Job koordiniert.

    Bargeld ist aus dem Alltag verschwunden, das Softeis an der Ecke, die Maut auf der Schnellstraße wie der Einkauf im Glitzerkaufhaus an der schicken Fußgängerzone wenige hundert Meter vom Tiananmen wird per Handy bezahlt. Selbst die Bettlerin im Fischmarkt von Qingdao (die es offiziell gar nicht gibt, doch der private Wachmann mit der roten Armbinde schaut über die Frau hinweg) – sie sammelt per Handy Spenden der Passanten ein. Leben und leben lassen, das praktizieren auch Chinesen.

    Stabilität ist das Wichtigste: Nichts soll die Entwicklung zu immer mehr Wohlstand für immer mehr Chinesen stören. Politisches Chaos, soziale Unruhen, ethnische Tumulte sind um jeden Preis zu vermeiden, man hat schlechte Erfahrungen – mit als katastrophisch erinnerten Umbruchszeiten instabiler dynastischer Herrschaft, mit Maos Machtübernahme und der Kulturrevolution.
    Angst vor Terroristen und Sicherheitsmaßnahmen

    Seit einem Anschlag uigurischer Terroristen mit Toten und Verletzten Ende Oktober 2013 herrscht in der Heimat der Uiguren verstärkte Repression, und in Peking wurden die Sicherheitsmaßnahmen verstärkt. Der Anschlag hatte sich ausgerechnet in der Nähe der Tribüne auf dem Tiananmen-Platz, dem symbolischen Zentrum des Riesenstaates, ereignet. Wer als Fußgänger heute auf den Platz will, muss mit einem Tag Vorlauf angemeldet sein und passiert Sicherheitskontrollen.

    Die chinesische Führung ist überzeugt davon, dass uigurische Fundamentalisten in der Provinz Xinjiang einen islamischen Gottesstaat errichten wollten. Den Unruhen unter der muslimischen Bevölkerung begegnet man mit der seit Jahrhunderten benutzten – konfuzianischen – Methode: Lehren und üben lassen, bis die Vorzüge (des chinesischen Systems) verstanden sind. Was dem westlichen Auge als Umerziehungslager erscheint, gilt vielen Chinesen als Bildungsstätte zur Hebung des kulturellen Niveaus.

    Der Krieg in der Ukraine vermag in China nur wenig Emotionen zu erzeugen, so der Eindruck. Interessant wird der Konflikt am ehesten mit Blick auf Taiwan. Aus europäischer Sicht stellt sich die Frage: Wird die Volksrepublik China (Festland) die Republik China (Taiwan) überfallen, um die seit 1949 abtrünnige Insel wieder einzugliedern? So wie Russland die Ukraine angriff, um deren selbstbestimmte Entwicklung abzubrechen?

    Die eingefangene chinesische Antwort bietet eine interessante Sichtweise. In Kurzfassung: Russland war so dumm, sich zum Überfall auf die Ukraine hinreißen zu lassen, Wladimir Putin ist in die von den USA aufgestellte Falle gelaufen. Den USA hat demnach der Zerfall der Sowjetunion in den 1990er-Jahren nicht gereicht, um Russland als geopolitischen Faktor auszuschalten, Russland war noch zu stark, vor allem wegen seiner Rohstoffe und als Energielieferant.

    „So dumm wie Putin sind wir nicht“

    Also musste man dafür sorgen, dass sich weitere Teile von Russland abspalten. Die Ablösung der Ukraine ist im Gange, an den Rändern ließen sich weitere Teile absplittern. „So dumm wie Putin wird Chinas Führung niemals sein“, sagt eine Journalistin, „sie wird sich nicht von den USA in einen Krieg um Taiwan hineinprovozieren lassen“. Und: „China hat Zeit. Die Taiwan-Frage wird sich anders als durch einen zerstörerischen Krieg lösen.“ Die chinesische Führung denkt in langen Linien.

    Die Formel für die Beschreibung der Pekinger Gesellschaftsstrategie ist also – frei nach Lenin – mindestens wie folgt zu erweitern: Konfuzius und Marx plus Kapitalismus plus umfassende Modernisierung sowie Digitalisierung des ganzen Landes führt zum Sozialismus chinesischer Prägung – und zum Aufstieg zur Weltmacht Nummer 1, die höchstens noch die USA als Konkurrenten hat. Das könnte funktionieren, solange die chinesische Führung der überwiegenden Mehrheit der Chinesen gegenüber das Fortschritts- und Wohlstandsversprechen halten kann – und damit ihre unumschränkte Macht sichert.
    Den chinesischen Weg gehen

    Pragmatismus hat der heutigen Führung der Reformpionier Deng Xiaoping mit auf den Weg gegeben mit seinen trefflichen Weisheiten: „Es ist egal, ob die Katze schwarz oder weiß ist, solange sie Mäuse fängt“, ist eine davon. Egal, ob die Methoden kapitalistisch oder sonst wie seien: „Unsere Modernisierung muss auf chinesischen Gegebenheiten aufbauen. Wir müssen von der Erfahrung anderer Länder lernen. Aber der Erfolg anderer kann nicht einfach kopiert werden. Wir müssen unseren eigenen Weg gehen: Wir müssen den Sozialismus chinesischer Prägung errichten.“ So Deng 1978.

    Wahrscheinlich ist dies der zentrale Punkt des chinesischen Erfolgsrezeptes: China funktioniert als immerzu lernendes System, im Großen wie im Kleinen.

    #Chine #société #voyage #tourisme

  • Egypte : les réfugiés soudanais, une manne inespérée pour le tourisme à Assouan
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/09/15/egypte-les-refugies-soudanais-une-manne-inesperee-pour-le-tourisme-a-assouan

    Egypte : les réfugiés soudanais, une manne inespérée pour le tourisme à Assouan
    Des milliers de Soudanais ont trouvé refuge à Assouan, contribuant à revitaliser la saison touristique dans cette ville du sud de l’Egypte où ils tentent d’oublier les horreurs de la guerre. Hicham Ali, 54 ans, est arrivé à Assouan après un périple de mille kilomètres entre Khartoum, capitale soudanaise en proie aux combats, et la frontière égyptienne, au nord. Après avoir trouvé un appartement pour loger sa famille, cet ancien fonctionnaire souhaite désormais que ses enfants profitent de leur nouvelle ville. « Je suis venu avec ma famille pour passer ici une belle journée ensemble », dit-il depuis la terrasse d’une auberge qui, pendant la haute saison touristique, en hiver, attire un grand nombre de visiteurs étrangers. Il espère que cette journée permettra à ses proches d’« oublier la guerre, les bombes, les raids aériens et les tirs », confie-t-il, la voix couverte par les éclats de rire de ses enfants.
    Depuis le début de la guerre, le 15 avril, opposant deux généraux en lutte pour le pouvoir, plus de 310 000 personnes ont, comme Hicham Ali, trouvé refuge en Egypte. De l’autre côté de la frontière, de nombreuses personnes attendent, arrêtées en route par la décision soudaine de l’Egypte, en juillet, de réimposer des visas à tous les Soudanais fuyant la guerre. Auparavant, les femmes, les enfants et les hommes de plus de 50 ans traversaient sans aucune formalité.
    Zeinab Ibrahim, 30 ans, a réussi à traverser il y a trois mois. Avant cela, elle a passé deux mois avec sa famille à se terrer dans leur appartement de Khartoum par crainte des frappes aériennes, des tirs d’artillerie et des combats de rue. « J’étais enceinte et il n’y avait plus aucun hôpital pour accoucher », affirme-t-elle à l’AFP, alors que des millions de personnes n’ont plus accès aux soins, la guerre ayant gravement endommagé le système de santé soudanais, déjà fragile.
    Une fois en Egypte, de nombreux réfugiés ont rejoint Le Caire, tandis que d’autres sont restés à Assouan, première grande ville égyptienne en venant du Soudan, à 300 km de la frontière. Les deux pays partagent la même langue et une grande partie de leur histoire depuis l’époque des pharaons. Avant la guerre, plus de 4 millions de Soudanais vivaient déjà en Egypte, selon l’ONU. La plupart des nouveaux arrivés aspirent à s’y installer durablement, loin de leur pays, qu’ils n’imaginent pas se relever avant des décennies. A Assouan, chaque hiver, les habitants voient débarquer des vagues de touristes égyptiens et étrangers venus découvrir les sites pharaoniques extrêmement bien préservés des environs, se prélasser au bord du Nil et profiter des températures clémentes. Mais ils ne s’attendaient pas à recevoir un tel afflux de réfugiés, ni aux opportunités que ces derniers ont apportées.
    Début septembre, alors que la chaleur écrasante de l’été avait fait fuir les visiteurs égyptiens, les capitaines de bateaux ont dû reprendre du service. Ils ont de nouveau levé l’ancre pour écumer le Nil sinueux, les enceintes diffusant de la musique à plein volume, entre les îles nubiennes qui parsèment son cours. Sur une rive sablonneuse où les guides recommandent aux voyageurs de se baigner entre deux gorgées de café nubien, les familles se rafraîchissent volontiers. « Depuis la guerre et l’arrivée de nos frères soudanais, nous avons repris nos activités et nous avons plus de travail », se réjouit Mahmoud Al-Aswany, 19 ans, perché sur le pont de la felouque sur laquelle il navigue depuis cinq ans. Une aubaine dans ce pays qui traverse sa pire crise économique, avec une inflation à son plus haut niveau historique.
    Mais tous les Soudanais ne sont pas accueillis de la même manière. Au Caire, ils se plaignent de discriminations, de racisme et de propriétaires véreux qui gonflent les loyers. A Assouan, où les communautés nubiennes vivent depuis des millénaires à cheval sur la frontière, les Soudanais ont trouvé à leur arrivée des bénévoles qui les attendaient avec des repas chauds. « Assouan est une belle ville et ses habitants sont gentils », répète Hicham Ali.Mais au-delà des petites initiatives privées, les réfugiés dans le besoin sont souvent livrés à leur sort. Les autorités égyptiennes n’autorisent pas les agences onusiennes et les ONG internationales à établir des camps pour accueillir les migrants, Le Caire faisant valoir qu’en échange, les nouveaux arrivants ne sont pas privés du droit de travailler ou de circuler librement.

    #Covid-19#migrant#migration#egypte#soudan#refugie#tourisme#economie#discrimination#travailleurmigrant#postcovid

  • Au Maroc, « la #montagne a été trop longtemps marginalisée »

    La géographe marocaine #Fatima_Gebrati, spécialiste du Haut Atlas de Marrakech, souligne l’insuffisance de l’#aménagement_du_territoire dans les zones les plus violemment frappées par le #séisme. Une #marginalisation qui commence dès la période coloniale.

    Autour d’elle, le décor est apocalyptique. Lundi 11 septembre, la géographe marocaine Fatima Gebrati roule en direction de Talat N’Yacoub, une commune de la province d’#El-Haouz, pulvérisée par le séisme – même les bâtiments construits aux normes antisismiques. Elle y achemine de l’aide humanitaire aux victimes livrées à elles-mêmes.

    Elle est aussi l’autrice d’une thèse sur la mobilisation territoriale des acteurs du développement local dans le Haut Atlas de Marrakech, soutenue en 2004. Un travail qu’elle a poursuivi depuis, à l’université Cadi Ayyad. Dans un entretien à Mediapart, elle déplore les efforts insuffisants de l’État marocain pour aménager les territoires de montagne, particulièrement meurtris par le séisme.

    Mediapart : Quelles leçons tirez-vous du séisme survenu vendredi 8 septembre ?

    Fatima Gebrati : Il faut revoir l’aménagement du territoire au #Maroc principalement dans les #zones_de_montagne. L’État a fourni des efforts qui restent insuffisants. Ce séisme nous l’apprend encore de manière dramatique. J’espère qu’il va y avoir une prise de conscience et une vraie volonté au sein du gouvernement pour repenser les politiques publiques et l’aménagement du territoire.

    La montagne a été trop longtemps marginalisée en matière d’aménagements du territoire. Les raisons sont multiples et la première a à voir avec la #colonisation du Maroc par la #France. Bien avant l’indépendance, dès la colonisation, l’État a concentré ses efforts de développements dans les plaines. Comme la Tunisie ou l’Algérie, le Maroc a constitué un laboratoire d’#expérimentations. Des #barrages ont été créés pour alimenter la France, « le territoire mère », en matière agricole, industrielle, pas pour les beaux yeux des Marocains.

    Seul le « #Maroc_utile » et non « l’inutile » comptait pour la France, comme l’affirmait le maréchal #Lyautey [le grand artisan de la #colonisation_française – ndlr]. Ce Maroc « inutile », c’était la montagne, la #marge qui a une connotation politique. C’est dans les montagnes que la lutte contre la colonisation a été la plus farouche.

    Après l’indépendance, l’État a fait des efforts dans plusieurs domaines mais les sédiments hérités de la colonisation demeurent très lourds, jusqu’à aujourd’hui. Malgré les nombreux programmes dédiés, on n’a pas réussi à combler le vide et les failles qui existent sur ces territoires.

    Le plus grand déficit demeure l’aménagement du territoire. L’état des routes est catastrophique, il n’y a pas assez de routes, pas assez de connexions. Il faut renforcer le tissu routier, construire d’autres routes, désenclaver. Au niveau du bâti, les politiques ne sont pas à la hauteur. Des villages entiers se sont effondrés comme des châteaux de cartes.

    On ne s’est jamais posé la question au Maroc de savoir comment construire les maisons en montagne. Faut-il le faire en béton et autres matériaux modernes ou inventer un modèle qui préserve la spécificité des zones montagneuses et les protège des catastrophes naturelles ? C’est d’autant plus invraisemblable que les montagnes du Haut #Atlas de Marrakech sont un berceau de la civilisation marocaine à l’époque des Almoravides et des Almohades.

    Comment expliquez-vous que ce soit la société civile qui pallie depuis des années au Maroc, tout particulièrement dans les zones les plus marginalisées, les défaillances de l’État jusqu’à l’électrification ou l’aménagement des routes ?

    À la fin des années 1990, alors qu’émergeait la notion de développement durable, on a assisté à une certaine effervescence de la société civile, d’associations locales, et à une forte mobilisation d’ONG nationales et internationales. Elles ont commencé à intervenir dans le #Haut_Atlas. Dans certaines vallées, des développements touristiques ont vu le jour comme dans la vallée de Rheraya dans la province d’El-Haouz. Des microprojets locaux ont permis de ramener l’électricité avec un groupe électrogène, puis d’électrifier un douar [village – ndlr], comme Tachdirt, bien avant l’électrification menée par l’État.

    De nombreuses études ont été réalisées pour comprendre la réalité de la montagne et orienter l’État. Malheureusement, les universitaires marocains n’ont pas l’oreille du gouvernement. Nos travaux de recherche sont restés dans les tiroirs de nos universités. Deux programmes essentiels ont été investis par l’État à partir des années 1990 – l’électrification du monde rural et l’accès à l’eau potable, deux nécessités vitales –, puis dans un autre temps, la scolarisation. Des efforts colossaux ont été réalisés mais ils restent insuffisants.

    Ces régions rurales et montagneuses sont-elles marginalisées parce qu’elles sont #berbères ou plutôt #amazighes – « berbère » étant un terme colonial ?

    C’est très difficile de vous répondre. Je considère que la marginalisation de ces territoires est plus économique que politique. Après l’indépendance, le Maroc s’est retrouvé considérablement affaibli. L’État colonial a tout pompé, volé, les caisses étaient vides.

    Le Maroc s’est retrouvé sans ressources financières ou humaines puisque de nombreux hommes ont donné leur sang pour libérer le pays. Il fallait orienter l’#économie du Maroc. Le choix s’est porté sur l’#industrie et l’#agriculture. Ce fut un échec. Puis le Maroc a ciblé l’essor économique par le #tourisme. À la fin des années 60, les premières infrastructures ont été construites, des hôtels, des aéroports, des personnels ont été formés.

    Mais ces piliers restent fragiles, l’agriculture, par exemple, est soumise aux précipitations. Si une saison est sèche, le Maroc souffre. Quant au tourisme, on a vu la fragilité du secteur avec le tourisme quand, notamment, Marrakech est devenue une ville fantôme pendant la pandémie de Covid-19. Il faut créer d’autres pôles économiques aux alentours des pôles régionaux, créer de l’infrastructure de base, renforcer le tissu économique pour limiter le taux de chômage, insérer les jeunes. Le tourisme en fait partie mais il ne doit pas être tout.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/110923/au-maroc-la-montagne-ete-trop-longtemps-marginalisee

    • Séisme. Maroc : le silence gênant de Mohammed VI
      https://www.courrierinternational.com/article/seisme-maroc-le-silence-genant-de-mohammed-vi

      Depuis Paris, où il séjournait, Mohammed VI a tardé à s’exprimer après le terrible tremblement de terre qui a frappé son pays, s’étonne la presse internationale.

      Depuis la France, où il séjournait, le monarque marocain s’est exprimé le 9 septembre au soir, à travers une déclaration officielle dans laquelle il décrétait trois jours de deuil et ordonnait le déploiement d’un programme d’urgence pour venir en aide aux victimes.

      Mais jusqu’à la publication, détaille l’hebdomadaire espagnol, le royal silence a contraint toutes les autres autorités marocaines à adopter la même attitude. Ni le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, pourtant originaire de la région touchée, ni le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, ne se sont exprimés ni ne se sont rendus dans les endroits les plus durement touchés par le tremblement de terre. À l’échelon local, même absence de réaction et attentisme des autorités.
      Le seul membre de la famille royale à avoir dérogé à cette réserve du roi a été le prince Moulay Hicham, son cousin germain. Le “Prince rouge”, son surnom en raison de ses positions réformatrices sur la monarchie, a exprimé sa solidarité avec le peuple marocain depuis sa résidence de Boston.

  • RSA : ces départements qui permettent de cumuler l’allocation de la CAF avec un salaire
    https://www.mercipourlinfo.fr/actualites/aides-et-allocations/rsa-ces-departements-qui-permettent-de-cumuler-lallocation-de-la-caf-

    Un contrat permettant aux bénéficiaires du #RSA de cumuler le #salaire d’un #emploi_saisonnier avec leur allocation. C’est l’initiative mise en place depuis plusieurs années par une quinzaine de #départements à travers l’Hexagone. Chargés du versement du revenu de solidarité active (RSA), ces collectivités ont décidé d’adopter cette mesure afin de favoriser l’insertion professionnelle des #allocataires et de pallier le manque de travailleurs #saisonniers.

    Le Rhône et la Marne revendiquent ainsi depuis plus de dix ans l’usage de cet instrument pour faciliter le recrutement de saisonniers dans le secteur viticole. Depuis, le dispositif s’est élargi à une quinzaine de départements dont la Gironde qui l’adopté en 2019 ou l’Aude en 2020. D’autres, comme la Somme, la Charente-Maritime ont suivi ce système et l’ont adapté aux besoins de recrutement locaux, notamment dans le #tourisme et l’#hôtellerie. La Côte-d’Or, quant à elle, propose ce type de contrat pour les secteurs de l’#aide_à_la_personne, de la #logistique, du #bâtiment, ou encore l’#entretien_propreté.

    Quelles sont les conditions pour bénéficier du cumul RSA/salaire ?

    être bénéficiaire du RSA ;
    résider dans l’un des départements proposant ce dispositif.

    Concernant le contrat de travail en lui-même, celui-ci ne doit pas excéder 300 heures réparties sur une année civile (du 1er janvier au 31 décembre, que ce soit pour un contrat ou plusieurs). Il ne reste ensuite plus qu’à envoyer une demande auprès du Conseil départemental. Celui-ci exige quelques justificatifs (généralement un contrat de travail et les bulletins de salaires perçus lors du contrat).

    Le Département se charge ensuite de faire la déclaration auprès de la Caisse d’allocations familiales (#CAF) concernée. D’autres pièces peuvent être réclamées et la procédure varie selon le département concerné. Il est recommandé de consulter les démarches à effectuer sur les sites des conseils départementaux.

    Un instrument d’insertion à l’emploi qui tend à se généraliser

    La possibilité de pouvoir cumuler RSA et travail saisonnier est largement plébiscitée par les Conseils départementaux et les élus qui y ont recours. L’objectif est de favoriser l’insertion professionnelle et de pérenniser certains emplois dans des secteurs qui peinent à recruter. « On espère voir certains bénéficiaires poursuivre dans ce milieu professionnel et passer par des formations diplômantes », déclarait Sophie Piquemal, vice-présidente à l’urgence sociale au département de la Gironde et conseillère départementale du canton Landes des Graves, dans les colonnes du journal régional Sud-Ouest.

    Élisabeth Borne, elle aussi, est favorable à ce type de dispositif. La Première ministre a annoncé le 13 mai à BFMTV, vouloir étendre à l’île de la Réunion la possibilité pour les allocataires du RSA de bénéficier du cumul de la prestation avec un emploi saisonnier. « L’Idée est de favoriser le retour à l’emploi par tous les moyens », a-t-elle déclaré lors de cette conférence de presse.

    Le dispositif reste cependant assez méconnu de la population. Ainsi, le département de la Marne a enregistré pour l’année 2019 seulement 340 contrats RSA et saisonniers pour 18 000 allocataires. En Gironde, le bilan s’élève à 281 recrutements pour la période entre juillet 2022 et janvier 2023. Le département a néanmoins étendu le dispositif à l’année pour 140 allocataires du RSA « à la demande du milieu agricole », confirme Sophie Piquemal.

    300 heures, au pire, c’est 2400€ net par an à quoi peut éventuellement s’ajouter de tous petits bouts de prime d’activité...

    #travail #emploi #insertion #revenu #travailleurs_précaires

  • Les migrants et les vacanciers à la montagne

    Médecin à #Montgenèvre (05), j’assure la #permanence_médicale, pour les locaux, les #touristes de passage, mais également pour les #urgences_vitales. L’’hôpital est à 25 minutes (Briançon). J’assiste depuis quelques quelques années aux tentatives de passages de migrants de l’#Italie vers la #France, prêts à prendre tous les risques pour essayer de rejoindre des proches dans un pays européen.

    Durant cette saison estivale, il est étrange de voir cohabiter des touristes randonneurs/vététistes etc. et de plus en plus de migrants cherchant leur salut en fuyant leur pays, certainement pas par plaisir, mais pour de multiples raisons que vous connaissez mieux que moi.
    Lors de mes déplacements, je rencontre donc des touristes en balade et des migrants cherchant leur salut loin de chez eux.
    Cohabitation étrange, anachronique, et de plus en plus fréquente...
    La période est propice, les températures sont clémentes, le nombre de tentatives de passages est donc conséquent.
    Je rencontre également des gens en uniforme, PAF ou gendarmerie, en véhicules 4x4 l’été, en quad l’hiver, cherchant probablement à les intercepter.
    Ces migrants en quête d’un refuge se heurtent (après certainement beaucoup plus de déboires lors de leur long périple, sans cesse renouvelé) à cette #traque qui me choque, devant ces personnes potentiellement en danger.
    La présence des gendarmes incitent les migrants à s’éloigner du parcours le plus simple et à s’égarer vers les crêtes de la station ou dans la forêt avec un risque majoré.

    Début août, j’ai été appelé par le centre 15 pour les premiers soins auprès d’une femme migrante prête à accoucher durant sa marche trans-frontalière, nous avons pu nous en occuper, entourés par l’équipe du Samu arrivée en renfort, et des gendarmes sur les lieux... avant le Samu...
    Début août, un jeune migrant a été retrouvé décédé en haut des pistes de VTT/SKI.

    Comme lors des hivers précédents, ces personnes sont davantage mises en danger et se blessent voire se tuent (il y a des précédents les dernières années), en essayant de passer malgré tout.

    Je vous passe les détails des conditions de passage de nos cols en hiver, et de l’état dans lequel ils sont recueillis au Refuge à Briançon, -Association Refuges Solidaires, située à Briançon (Hautes-Alpes - créé par des bénévoles et du mécénat, afin de ne plus laisser dehors des hommes, femmes et enfants qui arrivent d’Italie et traversent nos cols).
    Ce fameux Refuge, rare lieu d’accueil ou toutes les nationalités, tous les âges, familles et enfants voire bébés parfois, se retrouvent accueillis, abrités, réchauffés et nourris.
    Avant de pouvoir être assistés pour organiser la suite de leur voyage, une fois reposés, et soignés, grâce à la #PASS - #Permanence_d'Accès_aux_soins - service mis en place par l’hôpital et en accord avec l’#ARS, afin d’apporter des #soins médicaux grâce à du personnel de l’hôpital.
    Ce #refuge_solidaire peut accueillir à ma connaissance entre 65 et 80 personnes en danger ou abîmées, dans de bonnes conditions.
    Il est actuellement plein à craquer, dépasse ses capacités d’accueil avec + de 200 migrants actuellement hébergés.
    Seules 2/3 personnes salariées œuvrent au mieux pour coordonner cet accueil.
    Et des dizaines de bénévoles s’épuisent à aider pour les repas, organiser l’hébergement, soulager, réconforter, etc.
    La #promiscuité du fait du surnombre mène à l’épuisement et au « burn out » des meilleures volontés.
    La situation devient extrêmement tendue, avec une cohabitation de plusieurs nationalités qui devient très difficile.

    A côté de cela, je ne vois de la part des pouvoirs publics que de l’entêtement à vouloir bloquer le passage à la frontière, ce qui est peine perdue pour des gens en détresse qui ré-essaieront sans cesse (regardons ce qui se passe sur nos côtes, et le nombres de vies déjà perdues).
    Entêtement de ceux qui nous gouvernent à mettre des moyens démesurés pour contrôler, en mettant en place des centaines de gendarmes (avec la logistique et le coût que cela représente..)

    A l’échelle de la petite ville de Briançon, c’est inédit, et cette situation commence à perdurer, faute d’une vision et réorganisation globale de l’accueil, au niveau français et européen.
    L’hôpital souffre d’un défaut de moyens (surtout en personnel), et l’on voit débarquer des dizaines de cars de gendarmes arrivant en renfort, très (trop) régulièrement...
    Des dépenses démesurées, des moyens inadaptés, pour une situation qui ne va qu’empirer, faute de choix responsables, qui ne peuvent être endossés par nos bénévoles et ceux qui essaient d’apporter un peu d’humanité à ce que l’on vit actuellement.
    Je ne suis missionné par personne, je n’ai aucun conflit d’intérêt.
    Juste choqué et heurté en tant que citoyen et médecin par notre manière d’apporter assistance...
    Avec l’envie de témoigner.
    Pierre-Michel Depinoy
    Médecin généraliste
    Montgenèvre

    https://blogs.mediapart.fr/pierre-michel-depinoy/blog/170823/les-migrants-et-les-vacanciers-la-montagne
    #cohabitation #tourisme #migrations #asile #réfugiés #frontière #santé #blessures #témoignage #médecin #mise_en_danger