• #Cannabis : les impasses de la #répression - regards.fr
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    On connaît la politique américaine de tolérance zéro que nous avons copiée à partir de 2007. Son bilan est celui d’un appauvrissement de la communauté noire et d’une exacerbation de la violence – sans effet sur le trafic. Le tournant a été pris, entre autres, avec le “miracle de Boston”. La municipalité a décidé de lutter contre la criminalité, bien sûr, mais en ciblant les crimes violents qui ont été sanctionnés très sévèrement, et en laissant de côté tout ce qui touchait à la vente de cannabis. Avec cette politique, de meilleurs résultats ont été obtenus – une baisse de la violence et des crimes de rue – sans augmentation du nombre de consommateurs. Cela a suscité un basculement dans une grande partie de la classe politique, et chez la totalité des experts. Au sein de l’opinion, à force de demander tout le temps de renforcer la répression, on a fini par comprendre qu’elle ne servait à rien.

    • « Les mères de Saint-Ouen n’ont pas manifesté pour dire stop au cannabis, elles ont manifesté pour dire stop à la violence. » Jacqueline Rouillon

      Anne Coppel. Je suis tout à fait d’accord sur l’importance des actions de cohésion sociale. Mais je pense qu’il faut être plus précis sur la mission du dispositif répressif et de la police là-dedans. L’erreur, grave, est de penser qu’éradiquer le trafic suffirait à rétablir la paix sociale. La question est de ne pas exacerber la violence, de faire que les gens puissent s’en sortir. Et l’objectif de la police doit être qu’il n’y ait pas de crime de sang. Cela, beaucoup de villes européennes l’ont compris, et ont obtenu une baisse de la violence. Quand j’entends le ministre de l’Intérieur actuel dire que l’on va lutter contre le trafic en s’attaquant à toute la chaîne, depuis l’usager jusqu’au guetteur, c’est ridicule. Il y a cinq millions à sept millions de consommateurs… Deux millions de jeunes, un sur deux, ont expérimenté le cannabis… L’interdit ne fonctionne plus. À quoi sert la sanction ? La légalisation est, j’espère, inéluctable, car elle constitue la réponse rationnelle. Mais en attendant ce jour, on peut déjà améliorer la situation, mener l’expérience d’une gestion plus douce, assurer l’accès au produit, laisser les gens cultiver chez eux pour échapper au trafic, arrêter d’interpeler les usagers…

      Un tour d’horizon lucide et réaliste...

      #légalisation #tout_répressif #alternative #ville #économie_locale #tolérance_zéro